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Sciences Géologiques.

Mémoire

Localisation du nickel dans les minéraux garniéritiques de Nouvelle


Calédonie
B. Pelletier

Résumé
Actuellement, les minerais "garniéritiques " , encore appelés "mine¬ rais de nickel silicatés", ont en Nouvelle-Calédonie une
teneur de l'ordre de 2,5 à 2,8 % Ni après épierrage. Dans ces minerais, les principales phases porteuses du nickel sont la
lizardite primaire résiduelle, qui peut renfermer fréquemment jusqu'à 5 % de nickel, parfois plus et des oxyhy droxydes ferriques
("limonites" ) , formés aux dépens de l ' olivine et des serpentines primaires, dont la teneur en nickel peut atteindre 6 %. Les
smectites Mg-Fe, toujours présentes mais peu abondantes sont faiblement nickelifères . Enfin, les garniérites, phyllites Mg-Ni
sans fer, ne jouent plus qu'un rôle marginal malgré des teneurs élevées .

Abstract
In New Caledonia, presently nickel ores are saprolites (silicate ore) containing 2.5 to 2.8 % Ni after screening.
In these ores, the main phases bearing nickel are residual lizar-dite, with nickel contents reaching frequently 5 %, and
limonites (cryptocrystalline goethite,), resulting from the weathering of olivine and primary serpentines, containing up to 6 % Ni.
Smectites Mg-Fe are never abundant and have only low nickel content .
Garnierites, mixtures of 10 and 7 Â Mg-Fe phyllosilicates without iron, are only accessory minerals in these ores, despite their
high Ni content .

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Pelletier B. Localisation du nickel dans les minéraux garniéritiques de Nouvelle Calédonie. In: Pétrologie des altérations et des
sols. Vol. III : Pédologie. Pétrologie appliquée aux substances utiles. Colloque international du CNRS, Paris 4-7 juillet 1983.
Strasbourg : Institut de Géologie – Université Louis-Pasteur, 1983. pp. 173-183. (Sciences Géologiques. Mémoire, 73);

https://www.persee.fr/doc/sgeol_0302-2684_1983_act_73_1_2042

Fichier pdf généré le 15/06/2018


Sei. Géol., Mém., 73, p. 173 • 183, Strasbourg, 1983

LOCALISATION DU NICKEL DANS LES MINERAIS "GARNIERITIQUES" DE


NOUVELLE-CALEDONIE

B. PELLETIER

Service Géologie - Société Métallurgique Le Nickel-SLN


BP. E5 - NOUMEA Cedex - Nouvelle-Calédonie

RESUME

Actuellement, les minerais "garn ié r i t ique s " , encore appelés "mine¬


rais de nickel silicatés", ont en Nouvelle-Calédonie une teneur de
l'ordre de 2,5 à 2,8 % Ni après épierrage. Dans ces minerais, les prin¬
cipales phases porteuses du nickel sont la lizardite primaire résiduel¬
le, qui peut renfermer fréquemment jusqu'à 5 % de nickel, parfois plus
et des oxyhy droxydes ferriques ( "limonites" ) , formés aux dépens de 1 ' o-
livine et des serpentines primaires, dont la teneur en nickel peut at¬
teindre 6 %. Les smectites Mg-Fe, toujours présentes mais peu abondan¬
tes sont faiblement nickelif ères . Enfin, les garniérites, phyllites
Mg-Ni sans fer, ne jouent plus qu'un rôle marginal malgré des teneurs
élevées .

I .INTRODUCTION
Les minerais de nickel de Nouvelle-Calédonie sont des saprolites
grossières développées essentiellement aux dépens de harzburgites et
de dunites mises en place à l'Eocène supérieur (PARIS Q.t a.Z, 1 979 ) et
qui occupent actuellement le tiers de la superficie de l'île.
Les minerais exploités autrefois, fortement enrichis par des sili¬
cates Mg-Ni néoformés (les garniérites) avaient des teneurs en nickel
relativement élevées : plus de 5 % en Ni+Co jusqu'aux années 30 (TROLY
<Lt al, 1 979 ) .
Mais, au fil des ans, la teneur des minerais obtenus après épier-
rage a progressivement décru et elle se situe aujourd'hui alentour de
2,5 à 2,8 % Ni. A ce niveau de teneur, la part des garniérites est
très modeste, voire nulle et c'est la raison pour laquelle nous avons
entrepris dès 1971 l'étude très détaillée des autres phases porteuses
du nickel.
Pour apporter plus de clarté à notre exposé, nous rappellerons
rapidement les points essentiels relatifs aux péridotites et aux pro¬
fils d'altération, déjà largement décrits par ailleurs.

173
II .LES PERIDOTITES
Dans les mines en activité , les minerais sont essentiellement is-
issus de l'altération de harzburgites, les dunites étant toujours peu

abondantes.
d'autres
TIEBAGHI types
et Certains
à POUM
de roches
(MOUTTE
gisements,
mères,
, 1 9 7 9 ) telles
. non exploités
les lherzolites
peuvent décrites
comporter à
Toutes ces péridotites sont plus ou moins intensément serpentini-
sées. (Une ion
pentinisat classification
, fut établie des
en péridotites,
1968 par ORLOFF
basée
) . sur leur degré de ser-
suivantes
Les phases
: des harzburgites étudiées ont les caractéristiques
- olivine (Fo s 90 %) : 0,3 à 0,5 % Ni
- or thopyroxène (En 90 %) : 0,05 à 0,1 % Ni
- serpentines : 0,2 à 0,5 % Ni et 4,2 à 5,5 % Fe.
harzburgites
Avant s e r n'est
pen t in que
i s a t de
i on ,10 la% environ.
proportion d ' or thopyroxène dans ces
L'examen en Microscopie Electronique à Transmission (MET) des ser¬
pentines remplaçant l'olivine, a permis d'identifier la lizardite et,
en quantité un peu moindre, le chrysotile (Photo 1, Planche 2), L'an-
tigorite
de
trèsla restreint
magnétite
paraît derare,
( SHTEYNBERG
la magnétite,
ce qui e.ts'accorde
al,
nous
1972)
pensons
bien
. Considérant
avec
que la
le fer
faible
ce -développement
enabondance
grande
partie trivalent - se trouve avec le nickel dans le réseau des minéraux
serpentineux .
Les phases accessoires des roches mères sont la chromite et, déve¬
loppés
trémolite
à partir
et la des
chlorite.
pyroxènes lors de la s e r pen t ini s at ion , le talc, la

500m 50 cm 5 cm

Fig.1 : PAofiil d'altération ut structure. de.* Aapkolite.* .

A : dmoye.nnme.nt
coupe
' écaillage.
d'un таАлЦ
eApantiniée
I f ) . ulüiababique.
(PJ.: Loa
p&iidotitZA
AeApe.ntinite.*
laible.me.nt
(PJ Aouligne.nt
AeApe.ntin<UéeA
d<u plan*
(PJ e.t

1ел
Um),altéAite.
ШялЫел : Aap>volitej>
[tat), cuinaAAe.
pauvres(с).
en Ni Upl, AapAoliteA minviaJLu>é.ej> ей Hi

Б : -itscuctuAe.
&шс.йллы de.*[&) Aoulignéei
шрлоШел : deV делре.пИпе.
altéAcution . рлодлелде.
Zone. aZtéAée.
à рал&л
e.xteAne.
d'un-te/t/teiue
Ktbzcux de
[t] .
La transition
vent рал une. zone.
avecattexée
Пол noyaux
ежсоке.dedmne.
pexidotite.
[pa) . saine. H.L&idue.lZe. (рм) se. £ait sou¬
С : détail d'une. &шс twie. où côtoient des minéraux primaires [serpentine. : s,
tke.moli.te. : a) e.t dej> phases néo formées [ calcédoine. :q, garniériteл : g ).
III. LES MINERAIS SILICATES
En Nouvelle-Calédonie, seule la partie supérieure des saprolites
grossières présente par endroits un enrichissement en nickel suffisant
pour l'industrie métallurgique. Les latérites sus-jacentes ne sont pas
exploitées à l'heure actuelle. Les saprolites grossières, enrichies ou
non en nickel, présentent souvent la structure suivante. Un réseau de
fractures soulignées de serpentine (et occasionnellement de trémolite,
de talc...) découpe les péridotites en polyèdres et permet à l'altéra¬
tion supergène de se développer. Les zones les plus altérées sont très
friables, terreuses, tandis qu'au coeur des polyèdres se trouvent sou¬
vent des boulders de péridotite saine résiduelle (Fig.l). La transi¬
tion entre le noyau et les produits terreux est souvent progressive.
C'est en étudiant cette succession de produits de l'altération
croissante des harzburgites que nous avons mis en évidence les princi¬
pales phases porteuses du nickel.
IV, L'ALTERATION DES PHASES DE LA ROCHE MERE
Par leur importance, ce sont l'olivine et les serpentines qui
retiendront notre attention, l'altération de 1 ' or thopyroxène ne présen¬
tant qu'un intérêt très limité.

Péridotite Sa pro I ites

cav
12 3 4

Fig, 2 : Evolution d'une harzburgite au cours de l'altération

1 : t:
taux
harzburgite
talc
d' olivine
et trémolite)
saine
dans[ol:
l'axe
. Trace
olivine,
de s des
filonnets
S: serpentine,
jointe de grain,px:
serpentineux
6 et ordes
(a.ijJ.
tho craquelures
pyroxene, b: de*
bastite,
cris¬

2 : l'olivine
altération selon
commençante
дел plans
: de-ь
de clivage.
oxy-hydroxy
La serpentine
de,ô ferriques
ne parait
amorphespas
l lim)
affectée
envahissent
.

3 : riques
rait
altération
et desinchangée,
partiellement
cavités
moyenne
[cav]
ou faiblement
: pouvant
l'olivineêtre
cristallisés
teintée
a disparu
remplies
en goethite
par, remp&ucée
des
de calcédoine
"limonites"
["limonites"
рал des.(q)oxy-
: . lim)
Lahydroxy
serpentine
très des
poreux
fer-
pa¬

4 : altération
limonite
en
(a).partie abondante,
dissout
iorte : : les
remplacement
formation
fclonnetsde serpentineux
éventuel [cav
cavités par sont
) detapissées
lanettement
calcédoine
de goethite
dégradés
. Le pyroxene
compacte
(f.s.d,)est:

175
A.Evolution de l'olivine
Selon les conditions de drainage, la transformation de l'olivine
peut donner soit des smectites Mg-Fe (drainage faible), soit des oxy-
hydroxydes ferriques (drainage fort). Au moyen du Microanalyseur à Son¬
de Electronique (MSE), nous avons pu constater qu'à leur apparition,
ces phases ne présentent pas d'enrichissement notable en nickel. Par
leur composition, les smectites s'apparentent à des saponites Mg-Fe.
Elles se forment en masse, contrairement aux oxy-hydroxydes ferriques
qui se développent toujours selon le plan de clivage de l'olivine
(Fig. 2). La structure lamellaire des oxy-hydroxydes ferriques issus de
l'olivine persiste jusqu'à la limite supérieure de l'horizon des sa-
prolites grossières. Ces oxy-hydroxydes ferriques ont naturellement
été observées par de nombreux chercheurs : ce sont par exemple les
produits amorphes Fe, Si, Ni de TRESCASES (1975) ou les gels ferriques
de BESSET (1978). Observés en Microscopie Electronique, ces oxy-hydro¬
xydes ferriques se présentent en agrégats de très fines aiuilles
mes
(0,02de à diffraction
0,03 jum de des
0 et électrons
1 à 2 Jim (Photo
long) qui
4, Planche
ne donnent
2). pas
Toutefois,
de diagram¬
par

kel
brutes,
ments)
diffraction
que
être
affectées
remplis
céder
ques
(jusqu'à
mais
très
Nous
résiduels,
en
d'autre
oumilieu
ouavons
deélargies,
75-80
la
par
ind
les
résine
des
mise
irpart
ladonc
%chélatant
eimages
nécessite
сrayons
deepour
en
tporosité
sàapparaissent
porosité)
évidence

(ddes
de
isX,
réaliser
corriger
soet
répartition
analyses
quelques
lesréducteur).
importante
lu t ion
depeuvent
principales
nettement.
ces
les
sélective
chimiques
précautions.
microanalyses,
enrichissements,
surfaces
obtenues
de
être
cesraies
TousCes
fortement
des
produits,
directes
polies
les
auproduits
oxy-hydroxydes
deMSE
Les
résultats
d'une
lamicroanalyses
(Planche
enrichis
qui
sont
(microprélève¬
goethite,
lestrès
nepores
part,
fortement
obtenus
sauraient
poreux
1).
en
ferri¬
etétant
bien
nic¬
pro¬

sont cohérents et font apparaître une capacité de fixation du nickel


élevée, avec des teneurs pouvant dépasser 6 % (PELLETIER 1974). Or les
oxy-hydroxydes des horizons supérieurs, qui sont globalement mieux
cristallisés en goethite, ne renferment jamais tant de nickel : 1,5 à
2 % Ni tout au plus dans les latérites, et environ 0,5 % Ni dans les
grenailles et la cuirasse (SCHELLMAN 1982). Considérant donc les gran¬
des différences de propriétés physico-chimiques entre les oxy-hydroxy¬
des ferriques des saprolites et la goethite des horizons supérieurs,
nous avons retenu comme l'ont fait d'autres auteurs ( G0L IGHTLY , 1 9 7 9 ) ,
le terme de limonites pour désigner ces oxy-hydroxydes ferriques très

001.
7, 35 A ïig.3 : Vil&Aac.togA.amme.A de А&лр&п-
002 tLnoj) рлЫаллел
It* de Va&tbia£Lon
(A) o.t
Iß).ayant шЬ1
3,64 A
HotoA la* vaAiatiowb d ' intzyuitê.
201 sizlative. doj> коХол de сЩ faction dojb
2.50Â Аауопл X.
IQ.* pAOdliiti, AQApQ-YltsLYKUULX В } OKLbdYltZVlt
une. compoMùton
voisina de ce££echimique,
d'une globàte.
I PELLETIER, 1976 ; TROLY e.t al, 1979).

176
et du PLANCHE
nickel, 1 obtenues
: avecImages
an Hier
deо répartition
analyseur à Sonde
da {, ел,Electronique,
de ta milice,лилde unla minerai
magnésie
de Mépoui issu de péridotites moyennement serpentinisées . [En blanc, élément présent)
On note, sur la plage A un hont enrichissement en nickel accompagné d'un appau¬
vrissement en magnésium, dans les fissures axiale.s des &ilonnets serpentineux pri¬
maires.
Avec an seuil de détection du nickel plus faible. ( plage В da тете échantillon ) ,
on constate, que, l'ensemble de V échantillon renferme du nickel. Les limonites
pan.aisse.nt plus pauvres que les failonnets serpentineux, à cause de. leur porosité
la
trèsmême
importante,
teneur en mais
nickel.
après correction des analyses on montre que ces phases ont

300 дт
177
mal cristallises, riches en eau (P. A. F. de l'ordre de 15 %) qui consti¬
tuent dansles minerais "garniérit iques" un important porteur du nickel.
B. Evolution des serpentines
Comme l'ont noté bon nombre de chercheur s ( TRESCASES 1975, BESSET
1978...), les serpentines paraissent, sous le microscope optique, ré¬
sister à l'altération tandis que l'olivine est déjà transformée en li-
monites. Il n'en est rien et les microanalyses MSE le montrent : le
visible
ratio SiOMgO
(Fig. 4)
croît
Par rapidement
diffractionsans
des qu'aucune
rayons X, transformation
nous pouvons constater
ne soit
que des produits serpentineux optiquement homogènes mais ayant acquis
une composition chimique voisine de celle de smectites ne donnent pra¬
tiquement que des raies de serpentines, les smectites néoformées
étant relativement peu abondantes. Sur le plan de la diffraction des
rayons X la particularité des spectres obtenus avec des produits ser¬
pentineux altérés consiste en une atténuation de l'intensité des raies
00 1 et 002 (Fig.3 ). Cela est dû à l'apparition d'un gel de silice qui
gêne l'orientation préférentielle des lamelles de lizardite résiduelle.
Cette silice amorphe, dont la présence était soupçonnée à partir des
microanalyses a été observée au moyen du MET : elle englue des micro¬
cristaux irréguliers de serpentines primaires résiduelles (Photo 3,
Planche 2). Ces serpentines résiduelles sont essentiellement représen¬
tées par la lizardite, le chrysotile étant progressivement détruit au
cours de l'altération. Le chrysotile subit d'abord une division, puis
les fragments de fibrilles paraissent se dérouler, probablement à
cause d'une modification chimique (WEBER et TRAUTH, 1977 ; Photo 2,
Planche 2). Lorsque l'altération est plus intense, les limonites appa¬
raissent dans les filonnets serpentineux. Dans un stade plus avancé,
ces filonnets sont remplacés par des mélanges hétérogènes de

Fig. 4 : Evolution chimique de,6


filonnets
cours do. I'seApentineux.
altération. au
QUARTZ
SiÛ2
[Représentation normative, de
7 00 microanalyses).
A : serpentines saines
nontronites
В : filonnets Serpentineux. 0p-
tiqu.zme.nt homogènes
С : apparition d'une. pigmen¬
tation limonitique
Оt V : calcédoine.,
mélanges hétérogènes
limonites,de. ar¬

О u. giles et. serpentines rési¬


duelles

Les produits В et С sont géné-


Aale.me.nt les plus riches en nic¬
kel mai* l'importance,
Ve.ntiichiAAeme.nt est tout
de. à lait
" garniérites
et deweyiites I ' altération de.
indépendant AL'l'intensité
enrichissement
de.
en nickel est essentiellement
serpentine
primaire
saine guidé рал des facteurs struc¬
SERPENTINE turaux.} .
fMg,Ni)3Si205 (OH)4

178
calcédoine,
et éventuellement
limonites
serpentines
et minéraux
résiduelles).
argileux (smectites Mg-Fe néoformées
С .Localisation du nickel dans les serpentines primaires résiduelles
Soupçonné de longue date (DE CHETELAT , 1 94 7...) » Ie rSle des serpen¬

qu'avec
du
tines
globale.
nant
d'un
miquantitative
nickel
tre MSE
tion Les
-les
l'utilisation
des
spectromètre
primaires
La
. (Planche
microanalyses
minéraux
l'aide
Nous
électrons,
siliceavons
des
(WEBER
dans
colloïdale,
l)porteurs.
dispersif
techniques
ont
d'un
donc
etlaetd'un
permis
fixation
MET,
TRAUTH
lesUne
procédé
Microscope
d'énergies
légèrement
images
pour
modernes.
depremière
, 1 de
démontrer
9àdu
7la7l'étude
nickel
de
nickel,
) morphologie
. Electronique
répartition
aSi-Li
approche
lumineus
n'a
l'importance
demais
pour
chaque
pue et
seulement
fut
, être
lane
obtenues
àlamicroanalyse
phase
réalisée
Balayage
renferme
microdiffrac¬
démontré
des pour
d'une
au enmoyen
serpen¬
équipé
pas
connaî¬
combi¬
façon
se¬
de

nickelif
- Lesères
smectites
. Mg-Fe néoformées, peu abondantes, sont légèrement
- La lizardite primaire résiduelle, enrichie en fer et appauvrie
en magnésie, présente un fort enrichissement en nickel avec des
teneurs pouvant dépasser 5 L
Pour tenter de connaître plus précisément la répartition du nickel
dans la lizardite primaire résiduelle, nous avons recherché d'éventuel¬
les hétérogénéités pouvant révéler la présence de gels ou d'hydroxydes
associés aux feuillets serpent ineux . Par spectromé tr ie des électrons
transmis, le MET à Haute Tension de TOULOUSE permet de réaliser des
microanalyses sur des domaines de quelques dizaines d'Angströms seule¬
ment. Par cette technique, il n'a été décelé aucune anomalie à teneur
supérieure à 7 % Ni ( PETIT , 1 9 7 8 ) . Avec un MET équipé d'un spectromètre
Si-Li, plus sensible pour déceler le nickel, et avec une résolution de
0,5 de
tal pm lizardite,
permettant de il n'a
réaliser
pas non
plusieurs
plus étémicroanalyses
vu d'anomalies
sur un
: dans
même uncris¬
même cristal, le ratio Ni/Si est presque constant ( PET IT , 1 9 78 ) . Ces
résultats ont donc permis d'envisager que le nickel des lizardites ré¬
siduelles se trouve dans le réseau cristallin, substitué au magnésium,
le nickel présentant une affinité marquée pour les sites octaédriques
( BURNS , 1 9 70 ) . Tout récemment, les études er is talloch imiques (MAQUET
1981 et MANCEAU 1982) ont permis de dégager les mêmes conclusions. Il
a été montré par spectrométrie d'absorption X que le nickel des lizar¬
dites résiduelles se trouve dans les sites octaédriques Ml lorsque la
teneur n'excède pas 3 % Ni, et dans les sites Ml et M2 pour des te¬
neurs supérieures (MANCEAU 1982).
Le rôle des serpentines primaires, dans les minerais issus de
l'altération de péridotites s e r pen t in i s ë e s , est donc très important.
Les microanalyses de produits serpentin eux résiduels ont permis de no¬
ter des teneurs atteignant souvent 4 à 5 % Ni et même quelquefois 10 à
20 % Ni en particulier dans les microfissures axiales des filonnets
serpentineux (Planchel, PELLETIER 1972, 1974 et 1976). Au cours de ces
travaux, nous avons toujours recherché d'éventuels gels riches en nic¬
kel tels ceux qui ont été étudiés par synthèse au laboratoire (PERRU-
CHOT 1976). De tels gels n'ont jamais été observés, pas plus d'ail¬
leurs que des hydroxydes de nickel (AMMOU CH0KR0UM , 1 9 7 2 ) .

V . LES GARNIERITES
En Nouvelle-Calédonie, les garniérites, associées à de la calcédoi¬
ne, constituent principalement des remplissages de fractures. Ce sont
des hy dr о s i 1 i с a t e s de magnésium et de nickel, dépourvus de fer, ce qui
179
1974).PLANCHE 2(MET: J. Lamelle*
tran*ml**lon 1 : *eApentlne*
de llzardlte
рл1талле*
U) abondante
vue.* en* т1сло*сор1е
et chry*otlleélectronique
1С) [PRAT, à

2 : *елреп11пе* Aé*lduelle* (MET) : lamelle * de llzardlte enrichie* en nickel


et
[WEBER
falbAllle*
et TRAUTH,
de chn.y*otlle
1977). (С) pAé*entant paAol.6 un déroulement partiel : CV
3 : llzaAdtte [L) Aé*lduelle et gel de Allice (S) (MET) [WEBER et TRAUTH, 1971).
4 : llmonlte * (MET) ; agrégat d ' aiguille* tré6 {Ine* dlAactant tue* mal le*
élection* [goethlte aux шуоп* X).
5 ; garnlérlte 7-10 К : (MET haute Aé*olutlon) [PRAT ,1974) .
type talc
6 : garnléilte
[*érle TaZc-Wlllem*elte)
10 A : cliché de[PRAT,1974).
mlcAodlfa faction électronique d'une phylllte du

empilement
7 : gaAnlérlte
turbo*tratlque
10 к : ducliché
type de
"*mectlte"
mlcAodl& faction
[*érle Kérollte-Plméllte)
électronique d'une[PRAT,
phylllte
1974).à

180
permet
Par dediffraction
les dif fërencier
des rayons
facilement
X, on note
des serpentines
la présence résiduelles.
de phyllites à
10 et 7 Â. En microcospie électronique, nous avons observé la pré¬

sence de
gulier
turbos trat
(série
deux
ique Tal
types
(série
c-Wide1 Ké
lems
phy
г о 1eïlites
i t e-Pimé
e ) , et
à 110il'autre
t Âe ), l'une
(Photos
présentant
ayant
6 et un7,unPlanche
empilement
empilement
2). ré¬
Les phyllites 10 Â sont souvent très étroitement associées aux
phyllites 7 Â de la série s er pent ine-népoui t e (Photo 5,Planche2) mais
quelquefois, et
prédominante dansassez
les largement
zones brèchiques
cristallisée
chlor iteuses
à la faveur,
, la népouite
semble-t-il,
est
d'un développement en épitaxie sur de la chlorite.
En général, les garniérites ont des teneurs de 5 à 15 % Ni mais
des népouites renfermant près de 40 % Ni sont connues ; elles pré¬
sentent d'autre part des teneurs anormales de Ge. Ces silicates, dont
la constitution intime a été bien étudiée ( BRINDLEY , 1 9 78 . . . ) sont
maintenant devenus des phases accessoires dans les minerais actuel¬
lement exploités.
VI .CONCLUSIONS
Les minerais "garniérit iques" actuellement exploités ne contien¬
nent plus guère de garniérites et le nickel s'y trouve principalement
dans la lizardite primaire résiduelle et dans les limonites provenant
de l'altération de l'olivine et des serpentines primaires. Des expé¬
riences faites au laboratoire ont d'ailleurs montré la grande capacité
de rétention du nickel des hydroxydes ferriques ( DUBOI S , 1 9 76 ) et des
minéraux serpentineux ( PERRUCHOT , 1 980 , non publié). Les smectites, géné¬
ralement
et leur enrichissement
présentes, n'ont
modéré.
qu'un rôle limité par leur faible abondance
Les phases stériles sont essentiellement représentées par des élé¬
ments de péridotites saines résiduelles et de la silice néoformée qui
se présente sous forme de gels et de calcédoine.
Outre, l'identification des phases porteuses du nickel, ces tra¬
vaux ont permis de constater à partir de nombreuses mesures que l'en¬
richissement en nickel des saprolites grossières n'est pas dépendant
du degré d'altération. En effet, que ce soit à l'échelle microscopique
(microanalyses) ou à l'échelle macroscopique, il n'existe pas de corré¬
indicateur
lation entredu ladegré
teneur
d'altération.
en nickel etSeule
le ratio
la teneur
Mg0/Si02
en fer
qui ouestFe+Ni
un bon
suit

en
peut
d'altération
fois,
général
être
une observée
corrélation
un assez
accroissement
étendu
sur négative,
des ).échantillons
lorsque
plus leou ratio
moins
ne représentant
MgO/SiÛ2
nette entre
décroît.
pasMg unet domaine
(Toute¬
Ni

L'altération des péridotites n'est donc qu'une condition nécessai¬


re à la formation de minerais "garn ié r i t ique s ,mais elle n'est pas suf¬
fisante : les fortes teneurs en nickel rencontrées par endroits témoi¬
gnent d'un apport - guidé par les éléments structuraux des massifs -
dont l'origine pourrait être recherchée dans la recristallisation des
limonites en gœthite et hématite qui libère une quantité importante
de nickel (De 1 à 2 % Ni dans les latérites on passe à 0,3-0,5 % Ni
seulement dans la cuirasse).

REMERCIEMENTS
Ces travaux, financés par la Société Métallurgique Le Nickel-SLN,
ont été réalisés en grande partie à Minemet Recherche. Je tiens à re¬
mercier la SLN qui en a autorisé la publication. Qu'il me soit permis
d'autre part, d'évoquer le souvenir de G. RANCHIN qui a largement
contribué à initier ces études au début des années 70, à une époque où
nombre de chercheurs se penchaient sur ces minerais de nickel, tant
en FRANCE qu'à l'étranger, avec l'appui des techniques modernes sans
lesquelles il n'était pas possible de progresser.
181
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182
ABSTRACT
In New Caledonia, presently nickel ores are saprolites (silicate
ore) containing 2.5 to 2.8 % Ni after screening.
In these ores, the main phases bearing nickel are residual lizar-
dite, with nickel contents reaching frequently 5 %, and
limonites (cryptocrystalline goethite,), resulting from the weathering
of olivine and primary serpentines, containing up to 6 % Ni.
content
Smectites
. Mg-Fe are never abundant and have only low nickel
Garnierites, mixtures of 10 and 7 Â Mg-Fe phyllosilicates without
Ni
iron,
content
are only
. accessory minerals in these ores, despite their high

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