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Préambule

L’objectif principal de cette étude est de donner les orientations générales en vue d’aider les
propriétaires des stations-services à respecter leurs obligations envers le gestionnaire du service
d’assainissement (l’article 14 du règlement technique du contrat de co-gestion) ( voir annexe),
qui stipule que les industriels doivent se conformer aux normes de rejets dans un délai de trois
ans après la prise en charge du service de l’assainissement par l’ONEP.

Il est à noter, qu’à la base de cette étude, il sera donner un aperçu sur les spécifications
techniques, pour la mise en place d’un séparateur d’hydrocarbures capable d’alléger la
consistance en éléments nocifs (hydrocarbures, huiles…) des rejets liquides des stations services
et de diminuer l’impact environnemental de ces rejets.

I- Les rejets de la station-service


I-1 - La nature des eaux usées de la station-service
La station service produit des eaux de deux natures qu’il convient de gérer différemment :

 Type1 : les eaux ne nécessitant pas de traitement spécifique avant le rejet dans le
réseau d’égout municipal :
 eaux de pluie tombant sur les toitures et les surfaces extérieures non roulantes,
 eaux usées domestiques provenant des sanitaires, cuisines et vestiaires.

 Type 2 : les eaux chargées de substances ou matières polluantes (boues, huiles,


carburants, détergents, etc...) :

 eaux de pluie lessivant les aires de distribution de carburant et le parking des


véhicules,
 eaux usées provenant des ateliers, y compris les eaux de lavage des véhicules. Ces
eaux contiennent des éléments toxiques ou nocifs pour l’environnement. De plus,
elles peuvent perturber le fonctionnement des stations d’épuration qui ne sont pas
conçues pour traiter de tels effluents (station d’épuration biologique).

Le deuxième type des eaux rejetées par les stations services ne sont pas conformes aux projets de
normes de rejets indirect. Ils nécessitent un traitement au niveau de la station service avant
raccordement au réseau d’assainissement.

I-2- Norme de rejet


Selon le projet de normes de rejets direct et indirect, la teneur en hydrocarbures des eaux
déversées à l’égout ne doit pas excéder 20 milligrammes par litre. Les valeurs actuellement
envisagées par ces normes sont reprises en annexe.

I-3- La gestion de l’eau


La gestion de l’eau dans la station-service consiste avant tout à :
 optimiser la consommation d’eau,

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 éviter au maximum les rejets et déversements de matières polluantes ou toxiques,


 assurer, en sortie du site ,une qualité d’eau conforme aux objectifs imposés par la
réglementation (normes de rejets).

Le tableau ci-après détaille les pollutions pouvant être générées par les activités de la station
service et les moyens à mettre en oeuvre pour les éviter ou les réduire.

Activité Pollution engendrée Gestion à adopter


Nettoyage du sol et Les détergents, graisses, rouille, Pour limiter cette pollution :
des ateliers sables entraînés dans les eaux  Respecter les règles de dilution des
de lavage des sols constituent détergents (lire attentivement les
une pollution importante. prospectus d’utilisation),
 Utiliser de préférence un détergent
facilement biodégradable et une
technique moins consommatrice d'eau.
Nettoyage des L'utilisation de nettoyeur haute Pour limiter ce problème, utiliser des pressions
moteurs pression et de détergent entraîne de lavage moins élevées et un détergent
la formation d'une émulsion formant une émulsion non stable dans le
"eau-graisse". Le décanteur temps. Pour le lavage des pièces, l'alternative
séparateur d'hydrocarbures est idéale est d'utiliser une machine à laver les
alors peu efficace pour traiter ce pièces : l'eau de lavage est réutilisée, après
type de pollution. décantation des matières solides et
récupération de la partie huileuse, et la
consommation d’eau propre est nettement
diminuée.
Lavage des La charge polluante est Privilégier les techniques les moins
carrosseries constituée essentiellement de consommatrices d'eau (lavage à la main
détergents. (grande consommation), aux rouleaux
(consommation moyenne), haute pression
(faible consommation)).
Penser aux techniques de recyclage de l'eau
lors d'investissements dans de nouvelles
installations de lavage.
La pollution induite est Dans le cas du déparaffinage, la charge
Déprotection des différente suivant que le polluante est très importante. Le décanteur-
véhicules neufs véhicule est protégé à l'aide : séparateur d'hydrocarbures devra donc être
 de paraffine, enlevée à dimensionné en conséquence. Dans le cas de
chaud à l'aide de solvant, résine, le composé formé est soluble dans l'eau
 ou de résine, enlevée à et le décanteur-séparateur d'hydrocarbures est
l'aide de détergent. sans effet.

II- Traitement des rejets de la station-service


Pour retenir les «huiles» et « essence » plus légères que l’eau et les «boues»,plus lourdes,
contenues dans les eaux usées des station -services, il est indispensable d’installer un décanteur-

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séparateur d’hydrocarbures (ou débourbeur-déshuileur) avant le point de rejet des eaux à


l’égout(voir schéma de principe ci-après) :

Figure 1 : Principe du fonctionnement d’un décanteur-séparateur d’hydrocarbure

II-1 - Le décanteur
Les eaux usées de la station-service s’écoulent et passent dans le décanteur au fond duquel se
déposent les matières solides. Le décanteur sert, par ailleurs, à calmer les turbulences de
l’effluent avant le passage dans le séparateur.

II-2 - Le séparateur à hydrocarbures ou déshuileur


Dans le séparateur, les liquides légers (carburants, huiles minérales, solvants) montent à la
surface de l’eau et forment une couche huileuse.

II-3 - Le raccordement
Les eaux résiduaires peuvent ensuite être rejetées dans le réseau d’égout. Le regard qui joue le
rôle d’une chambre de contrôle est situé en aval du dispositif. Il permet de prélever des
échantillons d’eau et d’en contrôler la teneur résiduelle en hydrocarbures, en huile et en graisse.

III - Conception et dimensionnement


III – 1 Fonctionnement

Les séparateurs de graisses, d’huiles et d’essence doivent séparer de l’eau toutes les graisses et
les huiles, et surtout les huiles minérales (la quantité tolérée est environ 1 litre par 1000 habitants
(ref.2)), qui sont de nature à provoquer de graves perturbations dans les processus se déroulant
dans les installations biologiques d’épuration. En général, les graisses et les huiles se séparent de
l’eau calme en flottant, dans la mesure où il n’y a pas d’emulsions ou de formation colloïdale
avec les éléments flottants.

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La chambre de dégraissage-déshuilage fonctionne selon le principe de la séparation


densimétrique. Une proportion appréciable des impuretés que contiennent les eaux usées sont
extraites en provoquant leur remontée à la surface et en les écumant, tel est le cas, notamment,
pour les graisses et les huiles de densité inférieure à celle de l’eau. Les séparateurs d’essence
fonctionnent selon le même principe que les séparateurs de graisses et d’huiles. Les séparateurs
d’essence doivent être prévus avant le raccordement à l’égout des eaux usées provenant des
garages, des parcs automobiles, des stations-service, ainsi que des dépôts d’essence, afin de
protéger le réseau d’égouts contre le risque d’un mélange air-gaz explosif.

Les matières grasses sont, en effet, des éléments indésirables car, en se solidifiant, elles risquent
de colmater les canalisations et le dispositif d’épuration.

Tout bassin qui réduit la vitesse d’écoulement et qui offre une surface tranquille agit comme
séparateur de graisses ou d’huiles. Et de ce fait, tout comme les bassins de décantation et selon le
même principe, les bassins de dégraissage sont forcément le siège de dépôts. Les matières légères
remontent à la surface et forment une couche d’écume et les matières lourdes se déposent sur le
fond des boues de séparateur.

Par ailleurs, le principe de séparation par l’effet de la pesanteur ne fonctionne que lorsque les
hydrocarbures ne sont pas émulsionnés dans les eaux de lavage par l’action chimique des
détergents ou l’action mécanique du nettoyeur haute pression

III – 2 Dimensionnement
Deux paramètres sont considérés pour le dimensionnement de l’ouvrage de décantation-
séparation d’hydrocarbures :
- Durée de rétention (temps de séjour) ;
- Surface spécifique.

II-2-1 Durée de rétention


Selon la littérature scientifique, cette durée est de l’ordre de 3 à 5 min (F. Valiron : Manuel
d’assainissement spécifique pour les pays à faible revenu). Imhoff (manuel de l’assainissement
urbain) recommande une durée de traversée de 3 min environ.

II-2-2 Surface spécifique

La surface nécessaire S (m2 ) pour un débit Q se calcule avec la relation :

S = Q /Vs où Vs = h/ts

Vs : vitesse d’ascension de la particule d’huile qui serait, d’après Imohff, entre 10 et 15 m3 / m2h.
ts : temps d’ascension, en s ;
h : plus petite profondeur de l’eau, en mm.

Ces séparateurs sont conçus pour éviter, autant que possible, les dépôts de matières lourdes, on
peut prévoir un décanteur en amont pour une pré-décantation des matières décantables offrant un
temps de séjour de 1 à 3 min, et facilement curable.

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A noter que la séparation peut atteindre 92% bien qu’elle ne permette pas de retirer le maximum
d’impuretés. Les graisses et huiles contenues dans les eaux de lavage ont différentes densités. Les
propriétés physico-chimiques de ces polluants sont modifiées ; ce qui entraîne un éclatement de
ces matières qui présentent alors un nombre important d’éléments en considération.

IV- Les systèmes de pré-traitement

Le choix d’un système de pré-traitement des rejets des stations-services est défini en fonction de
plusieurs paramètres : nature de la station -service, débit des eaux de ruissellement, débit et
caractéristiques des eaux, conditions de rejet à l’exutoire (rejet direct ou indirect), implantation,
etc…
Suite aux investigations sur les systèmes de pré-traitement nous recommandons en annexe
plusieurs systèmes de pré-traitement qui se basent sur deux principes de fonctionnement :
 Systèmes de procédé biofilm pour traitement des eaux usées polluées ;
 Systèmes de procédé densimétrique.

V- Exemple de station-service

La station SOMEPI de la ville de Khénifra est équipée actuellement d’une fosse de décantation
de 3,84 m3 de volume ayant 1.6m de profondeur et 0.4m de largeur et 6m de longueur. Elle a été
dimensionnée pour le lavage de 8 à 10 voitures/ jour pour les hautes saisons.
Selon les résultats des analyses qualitatives des rejets de cette station, effectués par la DCE, il a
été constaté que les eaux résiduaires contiennent l’essence et les hydrocarbures d’une part, et
d’autre part, des teneurs de phosphores et métaux lourds (nickel et fer) qui dépassent le projet de
norme des rejets indirect (rejet dans le réseau d’assainissement). Par conséquent ils ne doivent
pas être déversés dans le réseau d’assainissement, étant donnés qu’elles sont très nocives pour les
égoutiers et la future station d’épuration, ainsi que le milieu récepteur d’où le recours au pré-
traitement.

 Dimensionnement du séparateur

Lors des missions effectuées par l’équipe de l’ONEP le 26/07/02 et 22/10/02, plusieurs données
sont collectées :
 La consommation moyenne journalière de l’eau est de l’ordre de 6 m3/j ;
 La station possède un puits équipé d’une pompe ;
 Le nombre de voiture lavées par jour, est :
 La haute saison : 10 voitures (le mois Août) ;
 La basse saison : quelques voitures (de 0 à 2 voitures).
 Les caractéristiques du surpresseur utilisé pour le lavage sont :
Qs = 26 l/min
Hmt = 30 bars
P = 3 KW

 Débit de pointe :
Le débit de pointe est le débit du surpresseur utilisé au sein de la station–service

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Q = 26 l/min

 Volume de lavage :
Le temps de lavage d’une voiture : 15 min.

Donc le volume de lavage d’une voiture :

V = Qs x t
V = 26 l/min x 15 min

V = 390 l
 Volume de l’ouvrage de prétraitement :

Le dimensionnement du volume du séparateur est préconisé en tenant compte d’une part de :

 L’extension de la station-service ;
 L’incertitude liée au débit.

Et d’autre part des paramètres suivants :

 Nettoyage de l’atelier de lavage ;


 Lavage de l’atelier de graissage ;
 Autres sources d’eau polluée dans la station.
Pour ces raisons, on considère une durée de rétention plus élevée que celle recommandée ; soit 30
min. D’ou le volume utile de l’ouvrage de prétraitement :

Vu = 26 l/min x 30min
Vu = 780 l

 surface de séparation

Pour une vitesse d’ascension de 10 m/h

S = 1,56 (m3/h) / 10 (m/h)


= 0,156 m2.
Donc le volume utile du séparateur est 0,78 m3, dont ses dimensions sont :

Longueur :1m;
Largeur : 1m ;
Hauteur : 0,78 m.

Le dispositif en annexe est un modèle de pré-traitement destiné aux traitements des effluents de
la station-service SOMEPI, il comporte un séparateur d’hydrocarbures qui sera en aval de la
fosse réceptrice existante qui joue le rôle d’un bassin de décantation selon les résultats du
laboratoire central lors de la campagne du 22/10/2002. Cette fosse de 3,84 m3 de volume permet
de réduire :

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 Le rapport DCO/DBO5 du rejet final ;


 La concentration des hydrocarbures totaux ;
 La concentration en huiles et graisses.

 Conclusion
L’étude a montré que:

 La fosse réceptrice existante sera utiliser comme un bassin de décantation qui permet la
séparation des matières décantables ;

 Le volume utile de l’ouvrage est 0, 78 m3, dont ses dimensions sont;


Longueur : 1 m ;
Largeur :1m;
Hauteur : 0,78 m.
 La conduite d’interception et d’évacuation allant de l’ouvrage au réseau est composée de
conduites Ø315 mm en PVC, avec la longueur de la conduite :
- D’interception = 2 m
- D’évacuation = 35.3 m
 La longueur de la conduite( Ø200 mm en PVC) de ventilation de l’ouvrage est 14 m
 Le coût estimatif du projet est : 53.000 DH HT
 La nécessité de l’emploi des détergents moins riches en phosphates dans le processus de
lavage pour éviter le rejet des concentrations élevées en éléments phosphore et par
conséquences de s’aligner à le projet normes marocaines relatives au rejets.

L’estimation du coût et Les spécifications de cet ouvrage sont reportées en annexe .

Guide technique de pré- traitement des eaux résiduaires des stations-services


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Sommaire

Préambule ......................................................................................................................................... 1
I- Les rejets de la station-service .................................................................................................. 1
I-1 La nature des eaux usées de la station-service……………………………………………....1
I-2 Normes de rejets…………………………………………………………………………….1
I-3 La gestion de l'eau …………………………..……………………………………………...1
II- Traitement des rejets de la station-service…………………………………………………..2
II-1 Le décanteur ou débourbeur……………………….…………………………………….....3
II-2 Le séparateur à hydrocarbures ou déshuileur………………………………………………3
II-3 Le raccordement…………………………………………………………………………....3
III - Conception de dimensionnement .......................................................................................... 3
III – 1 Fonctionnement ............................................................................................................. 3
III – 2 Dimensionnement.......................................................................................................... 4
IV- Les systèmes de pré-traitement .............................................................................................. 5
V- Exemple de station-service .................................................................................................... 5

Annexes

Guide technique de pré- traitement des eaux résiduaires des stations-services


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Référence Bibliographique
1. W. Schneide, A.Denne : Technologie des eaux résiduaires. Edition Springer-

Verlag Fran,ce 1990.

2. B.Bohnke, K.Poppinghous: Traitement des eaux résiduaires industrielles.

Séminaire du 27.10 -1.11.1980 à Tunis.

3. Memento Technique de l’Eau, Huitième Edition, Degremont 1978.

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ANNEXE

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