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1◦ )De nos jours, un entier N s'écrit, dans une base b donnée, sous la forme : N = ∗ cn cn−1 · · · c1 c0 .
a) Signication de cette écriture de N et valeurs possibles de ∗, n et c0 , · · · , cn .
Cette écriture est l'écriture de l'entier N en base b, et elle signie que :
( )
N = ∗ cn b n + cn−1 b n−1 + · · · + c1 b + c0 ,
où :
∗ ∈ { +, −} est le signe de N , alors que n ∈ IN ,
b) Manière de choisir b.
b doit être un entier > 2 .
2◦ ) a) Expliquons pourquoi il faut ajouter, à l'écriture ci-dessus, une contrainte pour éviter cer-
taines ambiguïtés.
Sans contrainte supplémentaire, il se poserait un problème d'unicité dans cette manière d'écrire l'entier N .
En eet, on peut intercaler un nombre quelconque de zéros entre le signe ∗ et le chire le plus
à gauche cn sans que la validité de l'écriture de N n'en soit aectée . Ceci serait embêtant pour les
manipulations courantes, car le même nombre aurait alors plusieurs manières diérentes de pouvoir s'écrire.
b) Contrainte appropriée pour y arriver.
Il s'agit de la contrainte : cn = 0 =⇒ n = 0 ,
i.e. le chire le plus à gauche ne peut être nul que s'il s'agit du chire des unités c0 .
3◦ ) a) Raison pour laquelle les entiers peuvent être stockés, en général, en valeur exacte en mé-
moire d'ordinateur.
La raison en est que, comme on vient de le voir ci-dessus, les informations susantes pour représenter un
entier dans une base b donnée (donc en particulier en base b = 2, celle utilisée par la plupart des ordinateurs),
à savoir son signe et ses chires dans la base b, sont en nombre ni et peuvent prendre, chacune, un nombre
ni de valeurs . Ces informations peuvent donc tenir, a priori, dans la mémoire d'un ordinateur, car celle-ci
est une suite nie de registres pouvant prendre, chacun, un nombre ni d'états (0 ou 1 en base b = 2).
b) Précisons la limitation qu'il y a quand même à cela.
La limitation est que le nombre de registres de la mémoire de l'ordinateur est ni. De ce fait, cette mémoire
ne peut stocker que les entiers compris dans une certaine plage nie de valeurs entières [ − Nmax (1) Nmax ].
4◦ ) a) Ce qu'on peut dire des calculs sur les entiers par ordinateur, cette limitation mise à part.
Cette limitation mise à part, en règle générale, tant que le résultat et les valeurs intermédiaires sont des
entiers, les calculs sur les entiers par ordinateur sont eectués en valeur exacte , i.e. sans approximation .
b) Disons si on peut en dire autant des calculs sur les nombres réels par ordinateur et pourquoi.
Non , car, pour la plupart des nombres réels, leur écriture dans une base b donnée comporte une innité
de chires , notamment après la virgule. Une telle écriture innie ne peut tenir dans le nombre ni
de registres que comporte la mémoire d'un ordinateur . D'où la nécessité de tronquer l'écriture d'un tel
nombre réel pour pouvoir le garder en mémoire d'ordinateur. Mais, ce faisant, l'ordinateur ne garde donc en
mémoire, pour ce nombre réel, qu'une valeur approchée (on dit : arrondie ). Ceci sera alors potentiel-
lement vrai, également, du résultat de tout calcul entre nombres réels eectué par l'ordinateur. De ce fait, les
calculs sur les nombres réels par ordinateur sont essentiellement approchés , même les 4 opérations
arithmétiques élémentaires. Par suite, le résultat d'une succession de calculs sur les réels par ordinateur
a très peu de chances d'être exact , étant entâché d'une accumulation d'erreurs d'arrondis dans les calculs
intermédiaires.
MAT 227Analyse Numérique, Test n◦ 1 2014-15 : Eléments sur la Correction Pb/p.1
Ci-après, x0 , · · · , xn sont n + 1 réels 2 à 2 distincts (n ∈ IN). Par ailleurs, les notations sont celles du Cours,
mais on rappelle que [ 0 (1) n ] = { 0, · · · , n}, et IRn [x] est l'ensemble des polynômes de IR de degré 6 n.
.................................................................................................................
a) Montrons que : ∃ ! ℓi ∈ IRn [x]/ ℓi (xi ) = 1 et ∀ j ∈ [ 0 (1) n ] \ { i}, ℓi (xj ) = 0, en précisant ℓi (x),
∀ x ∈ IR.
•• Méthode 1 : Voir la démonstration eectuée en Cours.
•• Méthode 2.
• Existence de ℓi .
∏
n
x − xj
Posons, ∀ x ∈ IR : ℓi (x) = . Ainsi dénie, la fonction ℓi vérie :
xi − xj
j =0
j ̸= i
(i) C'est une fonction polynôme dans IR comme produit de n telles fonctions. De plus, ce polynôme
de IR est de degré n, comme produit de n polynômes de degré 1. Ainsi, ℓi ∈ IRn [x].
∏
n
xi − xj
(ii) Par ailleurs, ℓi (xi ) = = 1, d'une part, et, d'autre part,
xi − xj
j =0
j ̸= i
∏
n
xk − xj xk − xk ∏
n
xk − xj
∀ k ∈ [ 0 (1) n ] \ { i}, ℓi (xk ) = = = 0.
xi − xj xi − xk xi − xj
j =0 j =0
j ̸= i j ̸∈ { i, k}
D'où l'existence de ℓi , car on a exhibé un ℓi ∈ IRn [x]/ ℓi (xi ) = 1 et ∀ j ∈ [ 0 (1) n ] \ { i}, ℓi (xj ) = 0.
• Unicité de ℓi .
Supposons qu'il existe un autre P ∈ IRn [x]/ P (xi ) = 1 et ∀ j ∈ [ 0 (1) n ] \ { i}, P (xj ) = 0.
Montrons que P = ℓi . Pour cela, considérons la diérence D = P − ℓi . Elle vérie :
( )
(i) P, ℓi ∈ IRn [x] =⇒ D ∈ IRn [x], car IRn [x] est un IR-espace vectoriel ;
(ii) ∀ u ∈ { x0 , · · · , xn }, comme P (u) = ℓi (u), alors D(u) = 0.
=⇒ D est un polynôme de degré 6 n ayant tous les n+1 réels distincts x0 , · · · , xn comme racines.
Comme n + 1 > n =⇒ n + 1 > deg(D), ce fait n'est possible que si D est le polynôme nul, car on
sait qu'un polynôme non nul ne peut avoir un nombre de racines plus grand que son degré.
=⇒ D = 0 =⇒ P = ℓi . D'où l'unicité de ℓi . Cqfd.
b) Degré exact du polynôme ℓi .
Comme on l'a vu ci-dessus, le polynôme ℓi est de degré exactement égal à n .
b) Déduisons que B1 = ( ℓ0 , · · · , ℓn ) est une famille libre de IRn [x], et une base de cet espace.
Soient α0 , · · · , αn ∈ IR. Montrons que :
α0 ℓ0 + α1 ℓ1 + · · · + αn ℓn = 0IRn [x] =⇒ α0 = α1 = · · · = αn = 0. (1 )
Supposons donc que α0 ℓ0 + α1 ℓ1 + · · · + αn ℓn = 0IRn [x] , i.e. ∀ x ∈ IR, α0 ℓ0 (x) + α1 ℓ1 (x) + · · · + αn ℓn (x) = 0.
Il vient, en particulier, pour x = xi , avec i ∈ [ 0 (1) n ] : α0 ℓ0 (xi ) + α1 ℓ1 (xi ) + · · · + αn ℓn (xi ) = 0. Soit :
∑
n ∑
n ∑
n
αj ℓj (xi ) = 0 ⇐⇒ αi ℓi (xi ) + αj ℓj (xi ) = 0 ⇐⇒ (αi × 1) + (αj × 0) = 0 ⇐⇒ αi = 0.
j =0 j =0 j =0
j ̸= i j ̸= i
L'implication (1 ) est donc vraie. Il s'ensuit que B1 = ( ℓ0 , · · · , ℓn ) est une famille libre de IRn [x].
Par ailleurs, cette famille libre a n + 1 vecteurs, avec n + 1 = dim IRn [x]. De ce fait, B1 est une base du
IR-espace vectoriel IRn [x]. Cqfd.
d) Mais expliquer pourquoi le calcul des réels ωi par la formule trouvée en a) ci-dessus devient
rapidement pénible dès que l'entier n est même un peu grand.
Un examen attentif de la formule (4 ) donnant chaque réel ωi , et de la formule du polynôme ℓi donnée en
I - 1◦ ) a) permet de détecter la source du problème potentiel. En eet, calculer ωi par la formule (4 ) revient à
intégrer le polynôme ℓi entre les 2 bornes a et b. Or, l'intégration d'un polynôme n'est aisée que lorsque
celui-ci est sous sa forme développée selon les puissances de la variable d'intégration. Ce n'est pas
le cas du polynôme ℓi à travers son expression donnée en I - 1◦ ) a). Celle-ci est, plutôt, une expression du
polynôme ℓi sous forme factorisée. Il faudrait donc préalablement développer ce produit de facteurs selon les
puissances de la variable x. Or, en dehors du cas où le nombre de facteurs (ici, n) est faible, ce travail préalable
de développement devient très vite pénible (et très coûteux numériquement).
c) Montrons que les réels ω0 , · · · , ωn de 1◦ ) a) ci-dessus vérient le système linéaire (S) suivant :
ω0 + ω1 + · · · + ωn = b − a
b 2 − a2
x0 · ω0 + x1 · ω1 + · · · + xn · ωn =
2
(S) b 3 − a3
(x0 )2 · ω0 + (x1 )2 · ω1 + · · · + (xn )2 · ωn =
3
..
.
bn+1 − an+1
(x0 )n · ω0 + (x1 )n · ω1 + · · · + (xn )n · ωn = .
n+1
Pour cela, considérons un entier k ∈ 0 (1) n, et la fonction Pk dénie sur IR par : ∀ x ∈ , Pk (x) = xk .
IR
bk+1 − ak+1
=⇒ (x0 )k · ω0 + (x1 )k · ω1 + · · · + (xn )k · ωn = .
k+1
Cette dernière égalité est donc vraie pour tous les n + 1 entiers k = 0 (1) n. Par conséquent, les réels
ω0 , · · · , ωn vérient bien le système linéaire (S). Cqfd.
d) Réciproquement, montrons que si n+1 réels ω0 , · · · , ωn vérient (S), alors ils vérient (P.1 ).
Supposons donc que n+1 réels donnés ω0 , · · · , ωn vérient (S). Considérons alors un polynôme P ∈ IRn [x].
D'après la réponse à la question b) ci-dessus, on sait que :
∑
n
∃ a0 , · · · , an ∈ IR / ∀ x ∈ IR, P (x) = a0 + a1 x + · · · + an−1 xn−1 + an xn = ak x k . (5 )
k=0
ère
Additionnons les équations du système (S) après avoir, respectivment, multiplié la 1 par a0 , la suivante par
a1 , . . . , et la dernière par an . Il vient :
∑ [
n
] ∑
n
bk+1 − ak+1 ∑
n [∑
n ] ∑
n (∫ b )
ak (x0 )k ·ω0 + (x1 )k ·ω1 + · · · + (xk )k ·ωk = ak , i.e. ak (xi )k ·ωi = ak xk dx ,
k+1 a
k=0 k=0 k=0 i=0 k=0
∑
n [∑
n ] ∫ b( ∑
n ) ∑
n ∫ b
⇐⇒ ωi ak (xi )k = ak xk dx ⇐⇒ ωi P (xi ) = P (x) dx, vrai donc ∀ P ∈ IRn [x].
i=0 k=0 a k=0 i=0 a
b) Déduisons, de 2◦ ) d), que le système (S) admet un unique vecteur-solution w dans IRn+1 .
Il découle, des questions 2◦ ) c) et 2◦ ) d), que le système (S) est équivalent à (P.1 ). Or,
1. D'après 1◦ ) a), il existe n + 1 réels ω0 , · · · , ωn qui vérient (P.1 ). Donc (S) admet un vecteur-solution
dans IRn+1 . C'est le vecteur w de IRn+1 dont ces réels ω0 , · · · , ωn sont les coordonnées.
2. D'après 1◦ ) b), les n + 1 réels ω0 , · · · , ωn vériant (P.1 ) sont uniques. Donc le w ci-dessus est le seul
vecteur-solution de (S) dans IRn+1 .
=⇒ le système (S) admet un unique vecteur-solution w dans IRn+1 . Cqfd.
bk+1 − ak+1 1
Enn, il vient aussi : ∀ k = 0 (1) n, = .
k+1 k+1
C'est l'unique polynôme de degré 6 n qui prend les mêmes valeurs que f aux n + 1 points x0 , · · · , xn .
∑
n
pL x0 , ··· , xn f = f (x0 ) ℓ0 + f (x1 ) ℓ1 + · · · + f (xn ) ℓn = f (xi ) ℓi .
i=0
∑
n
i.e. ∀ x ∈ IR, (pL x0 , ··· , xn f )(x) = f (x0 ) ℓ0 (x) + f (x1 ) ℓ1 (x) + · · · + f (xn ) ℓn (x) = f (xi ) ℓi (x) .
i=0
∑
n
∀ x ∈ IR, (pL x0 , ··· , xn f )(x) = f (x0 ) + f [ x0 , · · · , xk ] · (x − x0 ) · · · (x − xk−1 ) .
k=1
b) Cette forme exprime, en fait, le polynôme pL x0 , ··· , xn f dans une base particulière B2 de IRn [x].
( )
Il s'agit de la base : B2 = 1, x − x0 , (x − x0 )(x − x1 ), · · · , (x − x0 )(x − x1 ) · · · (x − xn−1 ) ,
• • • Remarque/Commentaire n◦ 2.Pb :
Beaucoup ont répondu ici :
Cette forme exprime le polynôme pL x0 , ··· , xn f dans la base de Newton .
Réponse trop vague, car IRn [x] n'a pas une seule base de Newton , mais une innité de telles
bases, déterminée, chacune, par le n-uple de réels qu'on xe pour la construire.
3◦ ) Dans la suite, on admet avoir déjà calculé les coecients b0 , · · · , bn de pL x0 , ··· , xn f dans cette
base. On souhaite alors mettre en place un algorithme ecace de type Hörner pour le calcul
de la valeur de pL x0 , ··· , xn f en un réel x donné, à partir de cette forme de Newton.
a) Rappelons les données nécessaires dans cet algorithme et le résultat attendu.
• Données :
n ∈ IN ;
x ∈ IR ;
x0 , · · · , xn−1 ∈ IR (2 à 2 distincts) ;
b0 , · · · , bn ∈ IR / b0 = f (x0 ), et ∀ k ∈ 1 (1) n, bk = f [ x0 , · · · , xk ] ;
• Résultat attendu :
y ∈ IR / y = (pL x0 , ··· , xn f )(x) ;
b) Trouvons le schéma de Hörner approprié ici, et déduisons une analyse mathématique permet-
tant de mettre clairemment en évidence comment on peut calculer le résultat attendu ici à
partir des données disponibles.
Posons, ∀ k ∈ 0 (1) n − 1 : δk = x − xk .
Alors la forme de Newton de pL x0 , ··· , xn f peut se ré-écrire au point x ∈ IR :
∑n
y = (pL x0 , ··· , xn f )(x) = b0 + bk · δ0 · · · δk−1 .
k=1
A partir de là, il y avait 2 manières diérentes (mais mathématiquement équivalentes ) de construire le schéma
de Hörner demandé, puis de l'écrire.
• • • Approche et écriture 1 du schéma de Hörner : Factorisations successives par la gauche.
On part de la manière suivante :
y = b0 + b1 δ0 + b2 δ0 δ1 + · · · + bn−1 δ0 δ1 · · · δn−2 + bn δ0 δ1 · · · δn−1
( )
= b0 + δ0 b1 + b2 δ1 + b3 δ1 δ2 + · · · + bn−1 δ1 δ2 · · · δn−2 + bn δ1 δ2 · · · δn−1
( ( ))
= b0 + δ0 b1 + δ1 b2 + b3 δ2 + b4 δ2 δ3 + · · · + bn−1 δ2 δ3 · · · δn−2 + bn δ2 δ3 · · · δn−1
= ··· ,
( ( ( ( ( )) )))
=⇒ y = b0 + δ0 b1 + δ1 b2 + δ2 b3 + · · · + δn−3 bn−2 + δn−2 bn−1 + δn−1 bn · · · . (8 )
• • • Analyse mathématique.
On ne rappelle plus les données et le résultat attendu listés à la question précédente.
• Init :
y ←− bn ;
• Itération :
k =n−1 : y ←− y ∗ (x − xn−1 ) + bn−1 ;
k =n−2 : y ←− y ∗ (x − xn−2 ) + bn−2 ;
. .
. .
. .
k=1: y ←− y ∗ (x − x1 ) + b1 ;
k=0: y ←− y ∗ (x − x0 ) + b0 ;
Début
y ←− bn ;
Pour k = n − 1 (−1) 0 faire
y ←− y ∗ (x − xk ) + bk ;
nPour
Renvoyer (y)
STOP
. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . FIN . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .