Vous êtes sur la page 1sur 9

MAT 227Analyse Numérique, Test n◦ 1 2014-15 : Eléments sur la Correction Exo/p.

**** EXERCICE ****

1◦ )De nos jours, un entier N s'écrit, dans une base b donnée, sous la forme : N = ∗ cn cn−1 · · · c1 c0 .
a) Signication de cette écriture de N et valeurs possibles de ∗, n et c0 , · · · , cn .
Cette écriture est l'écriture de l'entier N en base b, et elle signie que :
( )
N = ∗ cn b n + cn−1 b n−1 + · · · + c1 b + c0 ,
où :
 ∗ ∈ { +, −} est le signe de N , alors que n ∈ IN ,

 et c0 , c1 , · · · , cn ∈ [ 0 (1) b − 1 ] sont les chires en base b de l'entier N.

b) Manière de choisir b.
b doit être un entier > 2 .

2◦ ) a) Expliquons pourquoi il faut ajouter, à l'écriture ci-dessus, une contrainte pour éviter cer-
taines ambiguïtés.
Sans contrainte supplémentaire, il se poserait un problème d'unicité dans cette manière d'écrire l'entier N .
En eet, on peut intercaler un nombre quelconque de zéros entre le signe ∗ et le chire le plus
à gauche cn sans que la validité de l'écriture de N n'en soit aectée . Ceci serait embêtant pour les
manipulations courantes, car le même nombre aurait alors plusieurs manières diérentes de pouvoir s'écrire.
b) Contrainte appropriée pour y arriver.
Il s'agit de la contrainte : cn = 0 =⇒ n = 0 ,
i.e. le chire le plus à gauche ne peut être nul que s'il s'agit du chire des unités c0 .

3◦ ) a) Raison pour laquelle les entiers peuvent être stockés, en général, en valeur exacte en mé-
moire d'ordinateur.
La raison en est que, comme on vient de le voir ci-dessus, les informations susantes pour représenter un
entier dans une base b donnée (donc en particulier en base b = 2, celle utilisée par la plupart des ordinateurs),
à savoir son signe et ses chires dans la base b, sont en nombre ni et peuvent prendre, chacune, un nombre
ni de valeurs . Ces informations peuvent donc tenir, a priori, dans la mémoire d'un ordinateur, car celle-ci
est une suite nie de registres pouvant prendre, chacun, un nombre ni d'états (0 ou 1 en base b = 2).
b) Précisons la limitation qu'il y a quand même à cela.
La limitation est que le nombre de registres de la mémoire de l'ordinateur est ni. De ce fait, cette mémoire
ne peut stocker que les entiers compris dans une certaine plage nie de valeurs entières [ − Nmax (1) Nmax ].

4◦ ) a) Ce qu'on peut dire des calculs sur les entiers par ordinateur, cette limitation mise à part.
Cette limitation mise à part, en règle générale, tant que le résultat et les valeurs intermédiaires sont des
entiers, les calculs sur les entiers par ordinateur sont eectués en valeur exacte , i.e. sans approximation .
b) Disons si on peut en dire autant des calculs sur les nombres réels par ordinateur et pourquoi.
Non , car, pour la plupart des nombres réels, leur écriture dans une base b donnée comporte une innité
de chires , notamment après la virgule. Une telle écriture innie ne peut tenir dans le nombre ni
de registres que comporte la mémoire d'un ordinateur . D'où la nécessité de tronquer l'écriture d'un tel
nombre réel pour pouvoir le garder en mémoire d'ordinateur. Mais, ce faisant, l'ordinateur ne garde donc en
mémoire, pour ce nombre réel, qu'une valeur approchée (on dit : arrondie ). Ceci sera alors potentiel-
lement vrai, également, du résultat de tout calcul entre nombres réels eectué par l'ordinateur. De ce fait, les
calculs sur les nombres réels par ordinateur sont essentiellement approchés , même les 4 opérations
arithmétiques élémentaires. Par suite, le résultat d'une succession de calculs sur les réels par ordinateur
a très peu de chances d'être exact , étant entâché d'une accumulation d'erreurs d'arrondis dans les calculs
intermédiaires.
MAT 227Analyse Numérique, Test n◦ 1 2014-15 : Eléments sur la Correction Pb/p.1

**** PROBLEME ****

Ci-après, x0 , · · · , xn sont n + 1 réels 2 à 2 distincts (n ∈ IN). Par ailleurs, les notations sont celles du Cours,
mais on rappelle que [ 0 (1) n ] = { 0, · · · , n}, et IRn [x] est l'ensemble des polynômes de IR de degré 6 n.
.................................................................................................................

Soit un indice i ∈ [ 0 (1) n ].


I - 1◦ )

a) Montrons que : ∃ ! ℓi ∈ IRn [x]/ ℓi (xi ) = 1 et ∀ j ∈ [ 0 (1) n ] \ { i}, ℓi (xj ) = 0, en précisant ℓi (x),
∀ x ∈ IR.
•• Méthode 1 : Voir la démonstration eectuée en Cours.
•• Méthode 2.
• Existence de ℓi .

n
x − xj
Posons, ∀ x ∈ IR : ℓi (x) = . Ainsi dénie, la fonction ℓi vérie :
xi − xj
j =0
j ̸= i

(i) C'est une fonction polynôme dans IR comme produit de n telles fonctions. De plus, ce polynôme
de IR est de degré n, comme produit de n polynômes de degré 1. Ainsi, ℓi ∈ IRn [x].

n
xi − xj
(ii) Par ailleurs, ℓi (xi ) = = 1, d'une part, et, d'autre part,
xi − xj
j =0
j ̸= i

n
xk − xj xk − xk ∏
n
xk − xj
∀ k ∈ [ 0 (1) n ] \ { i}, ℓi (xk ) = = = 0.
xi − xj xi − xk xi − xj
j =0 j =0
j ̸= i j ̸∈ { i, k}

D'où l'existence de ℓi , car on a exhibé un ℓi ∈ IRn [x]/ ℓi (xi ) = 1 et ∀ j ∈ [ 0 (1) n ] \ { i}, ℓi (xj ) = 0.
• Unicité de ℓi .
Supposons qu'il existe un autre P ∈ IRn [x]/ P (xi ) = 1 et ∀ j ∈ [ 0 (1) n ] \ { i}, P (xj ) = 0.
Montrons que P = ℓi . Pour cela, considérons la diérence D = P − ℓi . Elle vérie :
( )
(i) P, ℓi ∈ IRn [x] =⇒ D ∈ IRn [x], car IRn [x] est un IR-espace vectoriel ;
(ii) ∀ u ∈ { x0 , · · · , xn }, comme P (u) = ℓi (u), alors D(u) = 0.
=⇒ D est un polynôme de degré 6 n ayant tous les n+1 réels distincts x0 , · · · , xn comme racines.
Comme n + 1 > n =⇒ n + 1 > deg(D), ce fait n'est possible que si D est le polynôme nul, car on
sait qu'un polynôme non nul ne peut avoir un nombre de racines plus grand que son degré.
=⇒ D = 0 =⇒ P = ℓi . D'où l'unicité de ℓi . Cqfd.
b) Degré exact du polynôme ℓi .
Comme on l'a vu ci-dessus, le polynôme ℓi est de degré exactement égal à n .

2◦ ) En faisant varier l'indice i dans [ 0 (1) n ] en 1◦ ) a), on obtient n+1 polynômes ℓ0 , · · · , ℓn .


a) Valeurs respectives de ℓ0 , · · · , ℓn en x0 , · · · , xn .
ℓ0 (x0 ) = 1, et ℓ0 (xj ) = 0, ∀ j ∈ [ 0 (1) n ] \ { 0} ;
ℓ1 (x1 ) = 1, et ℓ1 (xj ) = 0, ∀ j ∈ [ 0 (1) n ] \ { 1} ;
ℓ2 (x2 ) = 1, et ℓ2 (xj ) = 0, ∀ j ∈ [ 0 (1) n ] \ { 2} ;
..
.
ℓn (xn ) = 1, et ℓn (xj ) = 0, ∀ j ∈ [ 0 (1) n ] \ { n} .
MAT 227Analyse Numérique, Test n◦ 1 2014-15 : Eléments sur la Correction Pb/p.2

b) Déduisons que B1 = ( ℓ0 , · · · , ℓn ) est une famille libre de IRn [x], et une base de cet espace.
Soient α0 , · · · , αn ∈ IR. Montrons que :
α0 ℓ0 + α1 ℓ1 + · · · + αn ℓn = 0IRn [x] =⇒ α0 = α1 = · · · = αn = 0. (1 )
Supposons donc que α0 ℓ0 + α1 ℓ1 + · · · + αn ℓn = 0IRn [x] , i.e. ∀ x ∈ IR, α0 ℓ0 (x) + α1 ℓ1 (x) + · · · + αn ℓn (x) = 0.
Il vient, en particulier, pour x = xi , avec i ∈ [ 0 (1) n ] : α0 ℓ0 (xi ) + α1 ℓ1 (xi ) + · · · + αn ℓn (xi ) = 0. Soit :

n ∑
n ∑
n
αj ℓj (xi ) = 0 ⇐⇒ αi ℓi (xi ) + αj ℓj (xi ) = 0 ⇐⇒ (αi × 1) + (αj × 0) = 0 ⇐⇒ αi = 0.
j =0 j =0 j =0
j ̸= i j ̸= i

L'implication (1 ) est donc vraie. Il s'ensuit que B1 = ( ℓ0 , · · · , ℓn ) est une famille libre de IRn [x].
Par ailleurs, cette famille libre a n + 1 vecteurs, avec n + 1 = dim IRn [x]. De ce fait, B1 est une base du
IR-espace vectoriel IRn [x]. Cqfd.

c) Coordonnées d'un polynôme P de IRn [x] dans la base B1 .


Les coordonnées d'un polynôme P de IRn [x] dans la base B1 sont : (P (x0 ), P (x1 ), · · · , P (xn )) .
Preuve :

n ∑
n
Il s'agit de démontrer que : P = P (xi ) ℓi , i.e. ∀ x ∈ IR, P (x) = P (xi ) ℓi (x).
( i=0
) i=0
Or, P ∈ IRn [x] et B1 base de IRn [x] =⇒ ∃ ! α0 , · · · , αn ∈ IR / P = α0 ℓ0 + α1 ℓ1 + · · · + αn ℓn .
Il s'agit alors de déterminer les valeurs des réels α0 , · · · , αn . Pour cela, considérons i ∈ [ 0 (1) n ]. On a :

n ∑
n ∑
n
P (xi ) = αj ℓj (xi ) = αi ℓi (xi ) + αj ℓj (xi ) = (αi × 1) + (αj × 0), i.e. P (xi ) = αi .
j =0 j =0 j =0
j ̸= i j ̸= i

=⇒ P = P (x0 ) ℓ0 + P (x1 ) ℓ1 + · · · + P (xn ) ℓn . Cqfd.


3◦ ) Soient . Utilisons ce qui précède pour montrer que :
y0 , · · · , y n ∈ IR

∃ ! P ∈ IRn [x]/ ∀ i = 0 (1) n, P (xi ) = yi .


•• Méthode 1 : Voir la démonstration eectuée en Cours.
•• Méthode 2.
• Unicité de P.
D'après le résultat de la question précédente, si P existe, alors il est forcément donné par :
P = y0 ℓ0 + y1 ℓ1 + · · · + yn ℓn , (2 )
d'où son unicité (en tenant compte de celle des polynômes ℓ0 , · · · , ℓn ).
• Existence de P.
Considérons P donné par (2 ). Il vérie :
(i) P ∈ IRn [x], car c'est une combinaison linéaire de ℓ0 , · · · , ℓn ∈ IRn [x], IR -espace vectoriel.
(ii) Dans la question précédente, en prenant αi = yi , ∀ i ∈ [ 0 (1) n ], il vient : P (xi ) = yi , ∀ i.
D'où l'existence de P . Cqfd.
.............................................................................................................
II - Dans toute la suite, on considère a et b, 2 réels arbitrairement xés.
1◦ ) a) Utilisons I pour montrer qu'il existe n+1 réels ω0 , · · · , ωn (à préciser) tels que :
∫ b ∑
n
∀P ∈ IRn [x], P (x) dx = ω0 · P (x0 ) + · · · + ωn · P (xn ) = ωi · P (xi ). (P.1 )
a i=0
MAT 227Analyse Numérique, Test n◦ 1 2014-15 : Eléments sur la Correction Pb/p.3

D'après le résultat de la question I - 2◦ ) c), on a, ∀ P ∈ IRn [x] :


P = P (x0 ) ℓ0 + P (x1 ) ℓ1 + · · · + P (xn ) ℓn . (3 )
Pour P ∈ IRn [x], intégrons (3 ), membre à membre, de a à b. Ceci est possible car un polynôme est une
fonction continue sur IR, donc continue et, par conséquent, intégrable sur tout intervalle fermé et borné de IR. Du
fait de la linéarité de l'intégrale et que P (x0 ), · · · , P (xn ) sont des constantes réelles (par rapport à la variable
d'intégration x), il vient :
∫ b ∫ b∑ n [ ] ∑ n ∫ b
P (x) dx = P (xi ) ℓi (x) dx = ωi P (xi ), en posant, ∀ i ∈ [ 0 (1) n ], ωi = ℓi (x) dx . (4 )
a a i=0 i=0 a

D'où l'existence de n + 1 réels ω0 , · · · , ωn vériant (P.1 ).


Cqfd.
b) Montrons que les réels ω0 , · · · , ωn de la question précédente sont uniques.
Supposons qu'il existe n + 1 réels ω0 , · · · , ωn vériant (P.1 ). Alors, en particulier, pour touti ∈ [ 0 (1) n ],
comme P = ℓi ∈ IRn [x], il vient :
∫ b ∑n ∑
n ∑
n
ℓi (x) dx = ωj · ℓi (xj ) = ωi · ℓi (xi ) + ωj · ℓi (xj ) = (ωi × 1) + (ωj × 0) = ωi .
a j =0 j =0 j =0
j ̸= i j ̸= i

=⇒ les n + 1 réels ω0 , · · · , ωn sont forcément donnés par (4 ) ;


=⇒ chaque réel ωi est unique, car chaque polynôme ℓi est unique, d'après le I - 1◦ ) a). Cqfd.
• • • Remarque/Commentaire n◦ 1.Pb :
Pour répondre à cette question, l'approche la plus populaire lue dans les copies a consisté, après
avoir traité la question précédente, à armer que : comme on y avait trouvé les réels ωi donnés par
(4 ), alors l'unicité de chaque ωi s'ensuivait, du fait de celle, déjà établie, de ℓi .
C'est un raisonnement non valable car, à la question précédente, on a montré que si on pose
(4 ), alors (P.1 ) est réalisé. On n'y a pas montré que si (P.1 ) est réalisé, alors chaque ωi est,
nécessairement, donné par (4 ). En eet, pour démontrer l'existence, il susait d'exhiber des valeurs
réelles ω0 , · · · , ωn qui satisfont (P.1 ), c'est ce qui a été fait avec (4 ) pour répondre à la question
précédente. Mais ceci n'entraînait pas que c'étaient les seules valeurs possibles des ωi . Il aurait pu y
en avoir d'autres. L'objectif de la question présente était de montrer qu'il n'y en avait pas d'autres.

c) Si on veut calculer les réels ω0 , · · · , ωn , on a besoin des données suivantes :


l'entier n ; les 2 réels a et b ; les n + 1 réels 2 à 2 distincts x0 , · · · , xn .

d) Mais expliquer pourquoi le calcul des réels ωi par la formule trouvée en a) ci-dessus devient
rapidement pénible dès que l'entier n est même un peu grand.
Un examen attentif de la formule (4 ) donnant chaque réel ωi , et de la formule du polynôme ℓi donnée en
I - 1◦ ) a) permet de détecter la source du problème potentiel. En eet, calculer ωi par la formule (4 ) revient à
intégrer le polynôme ℓi entre les 2 bornes a et b. Or, l'intégration d'un polynôme n'est aisée que lorsque
celui-ci est sous sa forme développée selon les puissances de la variable d'intégration. Ce n'est pas
le cas du polynôme ℓi à travers son expression donnée en I - 1◦ ) a). Celle-ci est, plutôt, une expression du
polynôme ℓi sous forme factorisée. Il faudrait donc préalablement développer ce produit de facteurs selon les
puissances de la variable x. Or, en dehors du cas où le nombre de facteurs (ici, n) est faible, ce travail préalable
de développement devient très vite pénible (et très coûteux numériquement).

2◦ ) a) Base canonique B0 de IRn [x].


C'est la base B0 = (1, x, x2 , · · · , xn ) .
b) Ecriture d'un polynôme P de IRn [x] dans la base B0 et et appellation de cette écriture de P.
∀ x ∈ IR, P (x) = an xn + an−1 xn−1 + · · · + a1 x + a0 ou P (x) = a0 + a1 x + · · · + an−1 xn−1 + an xn .
C'est la forme canonique de P ou écriture de P selon les puissances de la variable x .
MAT 227Analyse Numérique, Test n◦ 1 2014-15 : Eléments sur la Correction Pb/p.4

c) Montrons que les réels ω0 , · · · , ωn de 1◦ ) a) ci-dessus vérient le système linéaire (S) suivant :


 ω0 + ω1 + · · · + ωn = b − a



 b 2 − a2

 x0 · ω0 + x1 · ω1 + · · · + xn · ωn =



 2

(S) b 3 − a3

 (x0 )2 · ω0 + (x1 )2 · ω1 + · · · + (xn )2 · ωn =

 3

 ..


 .

 bn+1 − an+1

 (x0 )n · ω0 + (x1 )n · ω1 + · · · + (xn )n · ωn = .
n+1
Pour cela, considérons un entier k ∈ 0 (1) n, et la fonction Pk dénie sur IR par : ∀ x ∈ , Pk (x) = xk .
IR

Clairement, on a : Pk ∈ IRn [x]. Il s'ensuit, d'après (P.1 ), en prenant P = Pk :


∫ b
Pk (x) dx = ω0 · Pk (x0 ) + ω0 · Pk (x1 ) + · · · + ωn · Pk (xn ),
a ∫
b
i.e. xk dx = ω0 · (x0 )k + ω1 · (x1 )k + · · · + ωn · (xn )k ;
a

bk+1 − ak+1
=⇒ (x0 )k · ω0 + (x1 )k · ω1 + · · · + (xn )k · ωn = .
k+1
Cette dernière égalité est donc vraie pour tous les n + 1 entiers k = 0 (1) n. Par conséquent, les réels
ω0 , · · · , ωn vérient bien le système linéaire (S). Cqfd.
d) Réciproquement, montrons que si n+1 réels ω0 , · · · , ωn vérient (S), alors ils vérient (P.1 ).
Supposons donc que n+1 réels donnés ω0 , · · · , ωn vérient (S). Considérons alors un polynôme P ∈ IRn [x].
D'après la réponse à la question b) ci-dessus, on sait que :

n
∃ a0 , · · · , an ∈ IR / ∀ x ∈ IR, P (x) = a0 + a1 x + · · · + an−1 xn−1 + an xn = ak x k . (5 )
k=0
ère
Additionnons les équations du système (S) après avoir, respectivment, multiplié la 1 par a0 , la suivante par
a1 , . . . , et la dernière par an . Il vient :
∑ [
n
] ∑
n
bk+1 − ak+1 ∑
n [∑
n ] ∑
n (∫ b )
ak (x0 )k ·ω0 + (x1 )k ·ω1 + · · · + (xk )k ·ωk = ak , i.e. ak (xi )k ·ωi = ak xk dx ,
k+1 a
k=0 k=0 k=0 i=0 k=0

n [∑
n ] ∫ b( ∑
n ) ∑
n ∫ b
⇐⇒ ωi ak (xi )k = ak xk dx ⇐⇒ ωi P (xi ) = P (x) dx, vrai donc ∀ P ∈ IRn [x].
i=0 k=0 a k=0 i=0 a

=⇒ Les n + 1 réels ω0 , · · · , ωn vérient (P.1 ). Cqfd.


3◦ ) a) Mettons (S) sous forme matricielle A.w = c, avec A, w , c à préciser.
La forme matricielle du système linéaire (S) est A · w = c, avec :
 
 b−a 
     
 
1 1 1 ··· 1 ω0  b2 − a2 
     
     
 x0 x1 x2 ··· xn   ω1   2 
     
     b3 − a3 
A =  (x0 )2 (x1 )2 (x2 )2 ··· (xn )  ,
2 w =  ω2  , c =   .
     3 
 .. .. .. .. ..   ..   
 . . . . .   .   .. 
     
 . 
(x0 )n (x1 )n (x2 )n · · · (xn )n ωn  
 n+1 
b − an+1 
n+1
MAT 227Analyse Numérique, Test n◦ 1 2014-15 : Eléments sur la Correction Pb/p.5

b) Déduisons, de 2◦ ) d), que le système (S) admet un unique vecteur-solution w dans IRn+1 .
Il découle, des questions 2◦ ) c) et 2◦ ) d), que le système (S) est équivalent à (P.1 ). Or,
1. D'après 1◦ ) a), il existe n + 1 réels ω0 , · · · , ωn qui vérient (P.1 ). Donc (S) admet un vecteur-solution
dans IRn+1 . C'est le vecteur w de IRn+1 dont ces réels ω0 , · · · , ωn sont les coordonnées.
2. D'après 1◦ ) b), les n + 1 réels ω0 , · · · , ωn vériant (P.1 ) sont uniques. Donc le w ci-dessus est le seul
vecteur-solution de (S) dans IRn+1 .
=⇒ le système (S) admet un unique vecteur-solution w dans IRn+1 . Cqfd.

4◦ ) Supposons que, ∀ i = 0 (1) n, xi = a + ui (b − a), avec u0 , · · · , un réels indépendants de a et b.


a) Partons de la formule des ωi trouvée en 1◦ ) a) pour montrer qu'alors on a :
∀ i = 0 (1) n, ωi = (b − a) λi ,
où λ0 , · · · , λn sont n + 1 réels (à préciser) ne dépendant pas, non plus, de a et b.
Conseil : Par un changement de variable approprié.
Dans le cas présent, l'expression du polynôme ℓi donnée en I - 1◦ ) a) devient, ∀ x ∈ IR :
∏n
x − a − uj (b − a) ∏
n
x − a − uj (b − a)
ℓi (x) = = .
a + ui (b − a) − a − uj (b − a) (ui − uj ) · (b − a)
j =0 j =0
j ̸= i j ̸= i
∫ b
Compte tenu de la formule (4 ) de ωi , ceci suggère d'eectuer alors, dans l'intégrale ℓi (x) dx, le changement
a
de variable ane x = a + t (b − a), où t est la nouvelle variable. Il vient :
x = a ⇐⇒ t = 0, x = b ⇐⇒ t = 1, et dx = (b − a) dt ;
∏ n
t (b − a) − uj (b − a) ∏ n
t − uj
ℓi (x) = =e
ℓi (t), avec eℓi (t) = .
(ui − uj ) · (b − a) u − uj
j =0 j =0 i
j ̸= i ∫ j ̸= i
1
=⇒ ωi = (b − a) λi , avec λi = e
ℓi (t) dt ∈ IR.
0
Remarquons alors que e
ℓi (t) ne dépend que de t et u0 , · · · , un , et donc pas de a et b.
Cqfd.
=⇒ λi ne dépend que de u0 , · · · , un , et donc pas de a, b. Résultat ainsi vrai ∀ i = 0 (1) n.
b) Donnons des valeurs particulières simples à a et b pour déduire, de 2◦ ) c), un système linéaire
(S1 ) vérié par les réels λ0 , · · · , λn , et dont les coecients des 1ers membres ne dépendent
que de n et u0 , · · · , un .
Prenons, par exemple (c'est le choix le plus simple) : a = 0 et b = 1 .
Avec, ce choix, l'hypothèse devient : ∀ i = 0 (1) n, xi = ui .

De même, le résultat de la question précédente devient : ∀ i = 0 (1) n, ωi = λi .

bk+1 − ak+1 1
Enn, il vient aussi : ∀ k = 0 (1) n, = .
k+1 k+1

Par conséquent, le système (S) peut se ré-écrire ici :



 λ0 + λ1 + · · · + λn = 1



 1

 u0 · λ0 + u1 · λ1 + · · · + un · λn =

 2


1
(S1 )
 (u0 )2 · λ0 + (u1 )2 · λ1 + · · · + (un )2 · λn =

 3

 ..

 .



 (u0 )n · λ0 + (u1 )n · λ1 + · · · + (un )n · λn 1
=
n+1
Cqfd.
•• Mais d'autres choix de a et b étaient possibles ici, par exemple : a = −1 et b = 1.
.................................................................................................................
MAT 227Analyse Numérique, Test n◦ 1 2014-15 : Eléments sur la Correction Pb/p.6

••• A partir d'ici, on considère une fonction f : IR −→ IR / x0 , · · · , xn ∈ Df .

III - 1◦ ) a) Rappelons la dénition de pL x0 , ··· , xn f .

C'est l'unique polynôme de degré 6 n qui prend les mêmes valeurs que f aux n + 1 points x0 , · · · , xn .

b) Déduisons, en utilisant I , une expression de pL x0 , ··· , xn f en tout x∈ IR .


Comme, d'après la Dénition ci-dessus, pL x0 , ··· , xn f ∈ IRn [x], alors il vient, par le résultat de I - 2◦ ) c) :
pL x0 , ··· , xn f = (pL x0 , ··· , xn f )(x0 ) ℓ0 + (pL x0 , ··· , xn f )(x1 ) ℓ1 + · · · + (pL x0 , ··· , xn f )(xn ) ℓn . (6 )
Or, toujours d'après la Dénition, on a : ∀ i = 0 (1) n, (pL x0 , ··· , xn f )(xi ) = f (xi ). Ainsi, (6 ) s'écrit encore :


n
pL x0 , ··· , xn f = f (x0 ) ℓ0 + f (x1 ) ℓ1 + · · · + f (xn ) ℓn = f (xi ) ℓi .
i=0


n
i.e. ∀ x ∈ IR, (pL x0 , ··· , xn f )(x) = f (x0 ) ℓ0 (x) + f (x1 ) ℓ1 (x) + · · · + f (xn ) ℓn (x) = f (xi ) ℓi (x) .
i=0

c) Appellation de cette expression de pL x0 , ··· , xn f .


Cette expression est appelée forme de Lagrange de pL x0 , ··· , xn f .
∫ b
2◦ ) a) Utilisons II pour calculer l'intégrale (pL x0 , ··· , xn f )(x) dx.
a
Comme, d'après la Dénition ci-dessus, P = pL x0 , ··· , xn f ∈ IRn [x], alors il vient, par (P.1 ) de II - 1◦ ) a) :
∫ b ∑
n
(pL x0 , ··· , xn f )(x) dx = ω0 ·(pL x0 , ··· , xn f )(x0 ) + · · · + ωn ·(pL x0 , ··· , xn f )(xn ) = ωi ·(pL x0 , ··· , xn f )(xi ). (7 )
a i=0
Or, toujours d'après la Dénition, on a : ∀ i = 0 (1) n, (pL x0 , ··· , xn f )(xi ) = f (xi ). Ainsi, (7 ) s'écrit encore :
∫ b ∑
n
(pL x0 , ··· , xn f )(x) dx = ω0 · f (x0 ) + · · · + ωn · f (xn ) = ωi · f (xi ) .
a i=0

b) Ré-exprimons la valeur de cette intégrale sous les hypothèses du II - 4◦ ) .


∫ ∑
b [ ] n
(pL x0 , ··· , xn f )(x) dx = (b − a) · λ0 · f (x0 ) + · · · + λn · f (xn ) = (b − a) · λi · f (xi ) .
a i=0
.................................................................................................................

IV -1◦ ) Rappelons la dénition de f [ x0 , · · · , xn ].

f [ x0 , · · · , xn ] est le coecient de xn dans (pL x0 , ··· , xn f )(x) .

2◦ ) a) Rappelons (sans démonstration) la forme de Newton de pL x0 , ··· , xn f en tout x∈ .


IR


n
∀ x ∈ IR, (pL x0 , ··· , xn f )(x) = f (x0 ) + f [ x0 , · · · , xk ] · (x − x0 ) · · · (x − xk−1 ) .
k=1

b) Cette forme exprime, en fait, le polynôme pL x0 , ··· , xn f dans une base particulière B2 de IRn [x].
( )
Il s'agit de la base : B2 = 1, x − x0 , (x − x0 )(x − x1 ), · · · , (x − x0 )(x − x1 ) · · · (x − xn−1 ) ,

i.e. la base de Newton de IRn [x] relativement au n-uple de réels ( x0 , · · · , xn−1 ).


MAT 227Analyse Numérique, Test n◦ 1 2014-15 : Eléments sur la Correction Pb/p.7

• • • Remarque/Commentaire n◦ 2.Pb :
Beaucoup ont répondu ici :
 Cette forme exprime le polynôme pL x0 , ··· , xn f dans la base de Newton  .
Réponse trop vague, car IRn [x] n'a pas une seule  base de Newton  , mais une innité de telles
bases, déterminée, chacune, par le n-uple de réels qu'on xe pour la construire.

c) Coecients b0 , · · · , bn de pL x0 , ··· , xn f dans la base B2 .


Ce sont : b0 = f (x0 ), b1 = f [ x0 , x1 ], b2 = f [ x0 , x1 , x2 ], . . . , bn = f [ x0 , · · · , xn ] .

3◦ ) Dans la suite, on admet avoir déjà calculé les coecients b0 , · · · , bn de pL x0 , ··· , xn f dans cette
base. On souhaite alors mettre en place un algorithme ecace de type Hörner pour le calcul
de la valeur de pL x0 , ··· , xn f en un réel x donné, à partir de cette forme de Newton.
a) Rappelons les données nécessaires dans cet algorithme et le résultat attendu.
• Données :
n ∈ IN ;
x ∈ IR ;
x0 , · · · , xn−1 ∈ IR (2 à 2 distincts) ;
b0 , · · · , bn ∈ IR / b0 = f (x0 ), et ∀ k ∈ 1 (1) n, bk = f [ x0 , · · · , xk ] ;
• Résultat attendu :
y ∈ IR / y = (pL x0 , ··· , xn f )(x) ;
b) Trouvons le schéma de Hörner approprié ici, et déduisons une analyse mathématique permet-
tant de mettre clairemment en évidence comment on peut calculer le résultat attendu ici à
partir des données disponibles.
Posons, ∀ k ∈ 0 (1) n − 1 : δk = x − xk .
Alors la forme de Newton de pL x0 , ··· , xn f peut se ré-écrire au point x ∈ IR :
∑n
y = (pL x0 , ··· , xn f )(x) = b0 + bk · δ0 · · · δk−1 .
k=1
A partir de là, il y avait 2 manières diérentes (mais mathématiquement équivalentes ) de construire le schéma
de Hörner demandé, puis de l'écrire.
• • • Approche et écriture 1 du schéma de Hörner : Factorisations successives par la gauche.
On part de la manière suivante :
y = b0 + b1 δ0 + b2 δ0 δ1 + · · · + bn−1 δ0 δ1 · · · δn−2 + bn δ0 δ1 · · · δn−1
( )
= b0 + δ0 b1 + b2 δ1 + b3 δ1 δ2 + · · · + bn−1 δ1 δ2 · · · δn−2 + bn δ1 δ2 · · · δn−1
( ( ))
= b0 + δ0 b1 + δ1 b2 + b3 δ2 + b4 δ2 δ3 + · · · + bn−1 δ2 δ3 · · · δn−2 + bn δ2 δ3 · · · δn−1
= ··· ,
( ( ( ( ( )) )))
=⇒ y = b0 + δ0 b1 + δ1 b2 + δ2 b3 + · · · + δn−3 bn−2 + δn−2 bn−1 + δn−1 bn · · · . (8 )

• • • Approche et écriture 2 du schéma de Hörner : Factorisations successives par la droite.


Dans l'Aproche 1 ci-dessus pour obtenir le schéma de Hörner demandé, on a, à chaque fois, factorisé par
la gauche le facteur commun des termes concernés. Mais on pouvait aussi, de manière équivalente, le mettre en
facteur à droite chaque fois, en procédant plutôt comme suit :
y = bn δ0 δ1 · · · δn−1 + bn−1 δ0 δ1 · · · δn−2 + · · · + b2 δ0 δ1 + b1 δ0 + b0
( )
= bn δ1 · · · δn−1 + bn−1 δ1 · · · δn−2 + · · · + b3 δ1 δ2 + b2 δ1 + b1 δ0 + b0
(( ) )
= bn δ2 · · · δn−1 + bn−1 δ2 · · · δn−2 + · · · + b4 δ2 δ3 + b3 δ2 + b2 δ1 + b1 δ0 + b0
= ··· ,
((( (( ) ) ) ) )
=⇒ y = ··· bn δn−1 + bn−1 δn−2 + bn−2 δn−3 + · · · + b3 δ2 + b2 δ1 + b1 δ0 + b0 . (9 )

Cette dernière égalité est mathématiquement strictement équivalente à (8 ).


MAT 227Analyse Numérique, Test n◦ 1 2014-15 : Eléments sur la Correction Pb/p.8

• • • Analyse mathématique.
On ne rappelle plus les données et le résultat attendu listés à la question précédente.
• Init :
y ←− bn ;

• Itération :
k =n−1 : y ←− y ∗ (x − xn−1 ) + bn−1 ;
k =n−2 : y ←− y ∗ (x − xn−2 ) + bn−2 ;
. .
. .
. .

k=1: y ←− y ∗ (x − x1 ) + b1 ;
k=0: y ←− y ∗ (x − x0 ) + b0 ;

/* Après cette suite d'instructions, on a obtenu y∈ IR / y = (pL x0 , ··· , xn f )(x), le résultat


attendu. ∗/
• STOP.

4◦ ) a) Ecrivons l'algorithme correspondant à cette analyse.


Les données sont les mêmes que dans l'analyse mathématique ci-dessus. De celle-ci, on déduit l'algorithme :

Début
y ←− bn ;
Pour k = n − 1 (−1) 0 faire
y ←− y ∗ (x − xk ) + bk ;
nPour
Renvoyer (y)
STOP

b) Evaluons le coût numérique de cet algorithme.


Tous les calculs de l'algorithme précédent sont dans la boucle Pour, soit, pour chaque k = n − 1 (−1) 0 :

1 (+), 1 (−), 1 (×).

Comme il y a n entiers k ∈ [ n − 1 (−1) 0 ], alors le bilan de l'algorithme est :

n (+), n (−), n (×) , soit, au total, 3n o.v.f. .

. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . FIN . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .

Vous aimerez peut-être aussi