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1 Introduction
En 1977, le GRAFCET a été développé en France pour être un outil de conception et de programmation des systèmes
automatisés de production. GRAFCET signifie GRAphe Fonctionnel de Commande, Etape et Transition.
Il s’agit d’un langage graphique permettant de définir le comportement séquentiel d’un système automatisé à partir de
la connaissance des actions à entreprendre, associés à des variables de sorties, et des événements qui peuvent
permettre le passage d’une situation à une autre, associés à des variables d’entrée.
Normalisation du GRAFCET
- 1977 L’AFCET (Association Française pour la Cybernétique Economique et Technique) propose les bases d'un outil
qu'elle appelle GRAFCET.
- 1982 NF C03-190: Norme française
- 1987 IEC 848: Norme internationale selon la Commission Electrotechnique Internationale(CEI/IEC).
- 2002 IEC 60848 – langage de spécification GRAFCET pour diagrammes fonctionnels en séquence.
Le GRAFCET est utilisé pour décrire et commander l’évolution du système ; Il permet de représenter :
- d’une part les variables de sortie placées dans les rectangles liés aux étapes ; (ce sont les « Actions » ou « ordres »)
- d’autre part les variables d’entrée placées à droite du trait représentant les transitions. Elles sont appelées
« Réceptivités » du GRAFCET.
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Eléments de base
- Etape : correspond à un comportement stable du système. A chaque étape peuvent correspondre une ou plusieurs
actions. Une étape est soit active, soit inactive.
- Etape initiale : la ou les étapes initiales caractérisent l’état du système au début du fonctionnement.
- Transition : indiquent les possibilités d’évolution du cycle, à chaque transition est associée une réceptivité.
- Réceptivité : condition logique qui permet l’évolution. Si la réceptivité est vraie, le cycle peut évoluer. Les
réceptivités sont des comptes-rendus en provenance de la partie opérative ou des consignes en provenance du
pupitre.
- Liaisons orientées : un GRAFCET se lit de haut en bas. Dans un autre sens il est nécessaire d’indiquer le sens par
une flèche.
- Actions : sont réalisées lorsque l’étape associée à l’action est active. Il est possible de définir plusieurs types
d’actions.
2.1 L’étape
Représentée par un carré qui contient un numéro (deux étapes d’un même GRAFCET ne peuvent porter le même
numéro) :
L’étape possède deux états :
inactive active
1
1
•
Le point, indiquant l’activité de l’étape, n’est pas dans la norme définissant le GRAFCET.
On peut associer une variable à l’état d’une étape. Cette variable, appelée variable d’étape, est notée Xi, elle prend la
valeur:
- 1 lorsque l’étape i est active,
- 0 lorsque l’étape i est inactive.
Une étape initiale est une étape qui est active à l’instant t=0
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Le sens conventionnel de lecture est de haut en bas. Dans le cas contraire, on utilise une flèche.
2.2 La transition
La transition possède deux états : active ou non, franchissable ou non.
2.3 L’action
Associée à une étape, elle indique la tâche à effectuer.
1 Action
1 Action1 Action2
Ou encore
1 Action1
Action2
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2.4 Commentaires
Un commentaire relatif aux éléments graphiques d’un GRAFCET peut être placé entre guillemets.
1 « étape d’attente »
2.5 La réceptivité
La réceptivité est associée à une transition, c’est une équation booléenne logique.
(1) a
Règle 1 - situation initiale : L’initialisation précise les étapes actives au début du fonctionnement. Elles sont activées
inconditionnellement et repérées sur le GRAFCET en doublant les côtés des symboles correspondants.
Règle 2 - franchissement d’une transition : Une transition est soit validée, soit non validée. Elle est validée lorsque
toutes les étapes immédiatement précédentes sont actives. Elle ne peut être franchie que lorsqu’elle est validée et que
la réceptivité associée à la transition est vraie. Elle est alors obligatoirement franchie.
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Exemple
Règle 3 - évolution des étapes actives : Le franchissement d’une transition entraîne l’activation de toutes les étapes
immédiatement suivantes et la désactivation de toutes les étapes immédiatement précédentes.
Exemple
Règle 4 -
évolutions simultanées : Plusieurs transitions simultanément franchissables sont simultanément franchies.
Exemple
19
Règle 5 - activation et désactivation simultanées d’une étape : Si au cours du fonctionnement, une même étape doit
être désactivée et activée simultanément, elle reste active.
4 Règle de syntaxe
L’alternance étape-transition et transition-étape doit toujours être respectée quelle que soit la séquence parcourue :
- Deux étapes ne doivent jamais être reliées directement, elles doivent être séparées par une transition.
- Deux transitions ne doivent jamais être reliées directement, elles doivent être séparées par une étape.
La règle peut paraître évidente mais des erreurs sont souvent commises :
1
1 1
a
2
5 2
5 La réceptivité particulières
Dans ce cas, l’évolution est dite toujours fugace, le franchissement de la transition n’est conditionné que par l’activité de
l’étape amont.
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5.2 Réceptivité sur front montant et descendant d’une variable logique
Front montant : La notation indique que la réceptivité n’est vraie que lorsque la variable passe de la valeur 0 à la
valeur 1.
1 X1
a
↑𝑎
X2
2 Réceptivité
Front descendant : La notation indique que la réceptivité n’est vraie que lorsque la variable passe de la valeur 1 à la
valeur 0.
↓𝑎
1èr cas
3s<a<7s
La réceptivité associée à la transition n’est vraie que 3s après que (a) passe de l’état 0 à l’état 1, elle redevient fausse 7s
après que (a) passe de l’état 1 à l’état 0.
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2ème cas : L’utilisation la plus courante est la temporisation de la variable étape X1 avec un temps.
1
X1 5s
5s/X1
X2
2 Réceptivité
[*]
La notation [ * ] signifie que la variable vaut 1 lorsque le prédicat est vrai, et vaut 0 dans le cas contraire.
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Exemple 1 Exemple 2 Exemple 3
1 1 1
Une ou plusieurs actions élémentaires ou complexes peuvent être associées à une étape.
Les actions traduisent ce qui doit être fait chaque fois que l’étape à laquelle elles sont associées est active.
X1
1 Action A
b X2
Action A
Lorsqu'il y a plusieurs actions, elles sont toutes exécutées en même temps. Leur durée est égale à la durée de
l'activation de l'étape concernée.
Remarque : La condition d'assignation ne doit jamais comporter de front de variables d’entrées et/ou de variables
internes.
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c
X1
1 Action A
X2
b
c
Action A
X1
5s/c/3s
1 Action A X2
b c
5s
Action A
3s
6.1.4 Action retardée
L'action retardée est une action continue dont la condition d'assignation n'est vraie qu'après une durée t1 spécifiée
depuis l'activation de l’étape associée. Dans l’exemple ci-dessous, l’action A sera exécutée 5s après l’activation de
l’étape 1.
5s/X1 X1
1 Action A
X2
b
5s
Action A
6.1.5 Action limitée dans le temps
L'action limitée dans le temps est une action continue dont la condition d'assignation n'est vraie que pendant une durée
t1 spécifiée depuis l'activation de l’étape à laquelle elle est associée.
5s/X1
X1
1 Action A
b Action A
5s
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6.2 Action maintenue ou mémorisée(action sur événement)
Pour qu'une action reste maintenue lorsque l'étape qui l'a commandée vient d'être désactivée, il faut utiliser une action
mémorisée.
En mode mémorisé, c’est l’association d’une action à des événements internes qui permet d’indiquer qu’une variable de
sortie prend et garde la valeur imposée si l’un des événements se produit.
La valeur # est affectée à la variable *, qui peut être booléenne ou numérique. Ainsi # peut être 1, 0, C+1…
Une action à l’activation est une action mémorisée lors de l’activation de l’étape liée à cette action.
Exemple
Une action à la désactivation est une action mémorisée lors de la désactivation de l’étape liée à cette action.
Exemple
25
6.2.2 Action sur événement
Une action sur évènement est une action mémorisée conditionnée à l’apparition d’un événement ; l’étape à laquelle
l’action est reliée étant active.
Il est impératif que l’expression logique associée à l’évènement comporte un ou plusieurs fronts de variables
d’entrées.
↑𝑏
20 C1 :=C1+1
[C1=4]
21 C1 :=0
La transition 20-21 est franchie lorsque le contenu du compteur C1 est égal à 4. Le compteur est incrémenté sur front
montant du signal b.
Il est mis à zéro à l’étape 21.
Exemple 2
↑𝑏
45 M7 :=1
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7 Les différents points de vue
Description faite par un observateur se situant d'un point de vue externe au système automatisé.
Le procédé est l’ensemble des fonctions successives exécutées sur un même produit au cours de sa fabrication.
Le processus est l’organisation du procédé. C’est la succession des fonctions simultanées réalisées sur tous les produits
présents dans le système automatisé.
Le GRAFCET du point de vue système permet le dialogue entre le client et le concepteur pour la spécification du
système automatisé.
Description du comportement du système faite par un observateur se situant d'un point de vue interne au système
automatisé et externe à la PC. Les choix technologiques de la PO sont effectués.
Le point de vue partie opérative décrit les actions produites par les actionneurs à partir des informations acquises par
les capteurs.
Le GRAFCET du point de vue partie opérative permet le dialogue entre le concepteur de la partie opérative et le
concepteur de la partie commande.
La notation, à ce niveau peut être littérale (ex : fermeture de la porte) ou symbolique en utilisant les repères du dossier
technique.
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7.3 GRAFCET point de vue partie commande
Description du comportement du système par un observateur se situant d'un point de vue interne à la PC.
Opérateur. Il décrit dans un premier temps la marche normale et peut évoluer en fonction des modes de marches et
d’arrêts imposés par le cahier des charges du système automatisé.
La notation retenue à ce niveau est la notation symbolique utilisant les repères du dossier technique.
Description du comportement du système par un observateur se situant d'un point de vue interne à l’API.
Ce GRAFCET prend en compte l’affectation des E/S de l’API et l’ensemble des échanges le programme et la mémoire de
l’automate.
La notation retenue à ce niveau est la notation symbolique utilisée pour les adresses des variables API.
7.5 Exemple
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30