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Le dhikr dans le coran

S’il y avait un mot arabe difficilement traduisible en français, ça serait le mot « dhikr » à
cause de sa multitude de sens. Dans le Noble Coran, ce mot apparaît deux cent-quatre-vingt-
quatorze fois dans toutes ses formes étymologiques. Il désigne parfois le fait d’évoquer Dieu à
voix haute comme le souligne le verset : « Et rappelle-toi le nom de ton Seigneur et consacre-
toi totalement à Lui » s.73 v.7. Ou parfois le fait de L’évoquer en son fort intérieur : « Et
invoque ton Seigneur en toi-même, avec humilité et crainte, à mi-voix, le matin et le soir, et
ne sois pas du nombre des insouciants. » s.7 v.205. Le mot « dhikr » est même parfois
synonyme de la notion de noblesse: « C'est certainement un rappel [le Coran] pour toi et ton
peuple. » s.43 v.44. Il est aussi employé pour désigner la prière : « Puis quand vous êtes en
sécurité, invoquez Allah comme Il vous a enseigné ce que vous ne saviez pas » s.2 v.238, ou
encore le terme Coran : « En vérité c'est Nous qui avons fait descendre le Coran, et c'est Nous
qui en sommes les gardiens. » s.15 v.6. Le mot « dhikr » peut également signifier le récit : «
Et ils t'interrogent sur Zul-Qarnayn. Dis : "Je vais vous en citer quelque fait mémorable". »
s.18 v.83. A un autre passage, il prend comme sens le fait de mentionner : « Et mentionne
dans le Livre, Abraham C'était un très véridique et un Prophète » s.19 v.43. Dans une autre
sourate il renvoie à l’idée de rappel : « Le jour où l'homme se rappellera à quoi il s'est efforcé
» s.79 v.35.

Réduire donc le mot « dhikr » à une seule traduction ne serait pas juste. En outre, cela
diminuerait l’importante donnée à chacun de ses sens. C’est pourquoi nous vous précisons
que dans cet article le terme « dhikr » est abordé et traité dans le sens d’évoquer Allah, de se
souvenir de Lui.

Evoquez-moi et je vous evoquerais


Lorsque le croyant évoque Dieu pour chacune de ses actions, il crée et entretient une relation
de complicité avec le Créateur. L’invocation engendre une réciprocité dans le sens où Allah
dit: « Evoquez moi et je vous évoquerais ». Par ailleurs, notre maître le Prophète, paix et salut
sur lui, dit : « Allah dit : « Je serais avec mon serviteur où il pense me trouver, je serais avec
lui lorsqu’il m’évoquera, s’il le fait en lui, Je le ferai en Moi, s’il le fait devant une assemblée,
Je le ferais devant une assemblée bien meilleure encore » (Boukhari). En d’autres termes, le «
dhikr » permet à tous les croyants de cheminer vers leur Seigneur de manière certaine, d’être
entendus par Le Créateur et récompensés de leurs actes : « Vers Lui (Dieu) monte la bonne
parole, et Il élève haut la bonne action » s.35 v.10

Mérite du dhikr
Allah se manifeste au croyant à la hauteur de son adoration lorsqu’il L’invoque. En se
concentrant sur sa méditation, le fidèle cherche à accroître la présence de son Seigneur à ses
côtés. C’est ce que l’on nomme « ihsan » c’est à dire adorer Allah comme si on Le voyait.
Pour atteindre ce niveau d’adoration, il est donc indispensable de s’adonner au « dhikr ». On
interrogea un sage afin de connaître la cause de la difficulté, pour certains, de se concentrer
dans la prière. Il répondit qu’un homme qui ne pense pas au Seigneur en dehors de la prière ne
pensera pas à Lui lorsqu’il priera. Le « dhikr » aide donc celui qui s’y adonne fréquemment à
se souvenir d’Allah et ce quelque soit la situation. Il connaîtra alors un sentiment de confiance
et de sérénité, le dhikr ayant éveillé en lui le sentiment de rapprochement et de communion.
Notre maître le Prophète, paix et salut sur lui, ne disait-il pas : « Celui qui évoque son
Seigneur et celui qui ne l’évoque pas sont comparable respectivement au vivant et au mort. »
(Tirmidhi)

On compte également parmi les mérites du dhikr son accessibilité et sa facilité. Allah, l’exalté
dit : « Quand vous avez accompli la salat, invoquez le nom d'Allah, debout, assis ou couchés
sur vos côtés » s.4 v.103. A ce propos, un homme demanda à notre Bien-aimé: « Ô messager
d’Allah ! Les prescriptions de l’Islam sont trop nombreuses pour moi, donne-moi une chose à
laquelle je puisse m’attacher ». Il lui dit : « Que ta langue ne cesse d’être imbibée par
l’évocation d’Allah ». (Tirmidhi). On peut citer également Sa parole lorsqu’il dit : « Vous
informerai-je de la meilleure de vos œuvres, la plus pure auprès de votre Maître, celle qui
vous élève le plus de degré, meilleure encore que de dépenser de l’or et l’argent ou de
combattre vos ennemis ? » « Bien sûr ! » nous répondîmes. Il nous dit alors : « L’évocation
d’Allah ». (Tirmidhi).

Degrés du « dhikr »
Il existe, en effet, plusieurs degrés de « dhikr » auxquels peuvent s’adonner les croyants.
Celui accomplit par la langue, celui par le cœur et enfin celui où la langue et le cœur
s’associent. Effectivement le croyant peut évoquer son Seigneur sans pour autant être attentif
à ses paroles, c’est ce que l’on appelle le dhikr de la langue. Ceci étant dit, même sans
concentration nous sommes récompensés :« Que ta langue ne cesse d’être imbibée par
l’évocation d’Allah ». (Tirmidhi). Quant au second degré, il consiste à occuper son esprit et
son cœur par la méditation et ce, même si, la langue n’y contribue pas. Cependant, la
meilleure manière d’évoquer le Seigneur reste celle qui conjugue la langue le cœur et l’esprit.
Allah dit : « Et invoque ton Seigneur en toi-même, en humilité et crainte, à mi voix, le matin
et soir, et ne sois pas du nombre des insouciants ». s.7 v.205.

Règles du « dhikr »
Lorsque le croyant souhaite s’adonner à l’invocation de son Guide et Créateur, que Sa
grandeur soit exaltée, il est évident qu’il doit suivre certaines règles de politesse. Ceci afin que
son adoration soit fructueuse. Notamment, il est tenu de bien se vêtir, couvrir sa tête, se
parfumer et faire ses ablutions afin de se présenter en état de pureté, absous de tous péchés.
Notre maître le Prophète, paix et salut sur Lui, dit : « Les péchés, de celui qui parfait ses
ablutions, sortiront de son corps jusqu’à s’écouler par ses ongles » (Muslim). Quant à
l’endroit où nous accomplissons le dhikr, il convient aussi de le purifier et de le parfumer. De
plus, le fidèle doit s’assoir sereinement, en se tournant vers la qibla. Ceci augmente la
récompense du croyant. Il en est de même lorsqu’il répète les invocations avec concentration
et sincérité, s’abstenant de toute ostentation, ne cherchant que l’agrément du Seigneur. Allah
le souligne en affirmant : « s’il M’évoque en lui, Je l’évoquerai en Moi » (Boukhari).

Encore plus de « dhikr » !!


Le « dhikr » est inclus dans les adorations qui rapprochent le serviteur de manière
considérable et immédiate de son Seigneur. Par conséquent, il doit être pratiqué de la
meilleure manière afin qu’il lui soit bénéfique. En lisant attentivement le Saint Coran, on
s’aperçoit qu’à de nombreuses reprises Allah nous incite à L’invoquer de manière abondante :
« Invoque beaucoup Ton Seigneur; et, glorifie-Le, en fin et en début de journée. » s.3 v.41, «
…et invoquez beaucoup Allah afin de réussir. » s.8 v.45, « …ceux qui croient et font de
bonnes œuvres, qui invoquent souvent le nom d'Allah… » s.26 v.226, « En effet, vous avez
dans le Messager d'Allah un excellent modèle [à suivre], pour quiconque espère en Allah et au
Jour dernier et invoque Allah fréquemment. » s.33 v.21, « Les Musulmans et Musulmanes,
croyants et croyantes, obéissants et obéissantes, loyaux et loyales, endurants et endurantes,
craignant et craignantes, donneurs et donneuses d'aumônes, jeûnant et jeûnantes, gardiens de
leur chasteté et gardiennes, invocateurs souvent d'Allah et invocatrices : Allah a préparé pour
eux un pardon et une énorme récompense. » s.33 v.35. On peut également faire référence au
verset : « Ô vous qui croyez! Évoquez Allah d'une façon abondante. » s.33 v.41.

La réalisation du dhikr prend donc toute sa dimension quand il est fait de manière abondante.
De cette façon, il offre au serviteur le privilège de vivre en compagnie de son Seigneur à
chaque instant.

Différents « dhikrs »
Parmi les « adhkars » (pluriel de « dhikr »), recommandés par notre maître le Prophète, paix
et salut sur lui, on note :

 « Quiconque dit 100 fois par jour : « il n'y a pas d'autre divinité qu'Allah, l'unique sans
associé, à lui la Royauté et la Louange, et il est capable de toute chose », aura la
récompense de l'affranchissement de 10 esclaves, on lui écrira 100 bonnes actions, et
on lui effacera 100 péchés ; et personne n'aura une meilleure récompense sauf une
personne qui aura accompli plus de bonnes actions que lui »(Boukhari).
 « Quiconque répète "Gloire, pureté et Louange à Dieu", cent fois pendant la journée,
verra ses fautes effacées, fussent-elles comme l'écume de la mer » (Boukhari).
 « Répétez autant que possible la formule: Lâ Hawla wa lâ quwwata illâ billâh-i (il n'y
a pas de puissance ni de force en dehors d'Allah), car elle conjure quatre-vingt-dix-
neuf maux dont le moins grave est le souci ».
 « La pureté est la moitié de la foi, la (formule) "louange à Dieu" emplit la balance (des
bonnes œuvres), et "gloire à Dieu" et "louange à Dieu" emplissent ce qui est contenu
entre ciel et terre. » (Muslim).
 « Quiconque, à la suite de chaque prière, glorifie Dieu trente-trois fois, Le Loue et Le
magnifie trente-trois fois et prononce ces paroles à la centième : "Il n'y a pas de
divinité en dehors de Dieu Seul, Il est sans associé, c'est à Lui qu'appartient le
Royaume et que revient la louange et Il est Omnipotent," se verra pardonner ses
péchés fussent-ils comme l'écume de la mer. » (Muslim).

Parmi les « adhkars », on compte également la prière faite sur notre maître le Prophète, paix et
salut sur lui. Allah, exalté soit-Il, dit : « Certes, Allah et Ses Anges prient sur le Prophète ; Ô
vous qui croyez priez sur lui et adressez-lui vos salutations. » s.33 v.56. Le Prophète, paix et
salut sur lui disait lui-même : « Celui qui prie sur Moi une fois, Allah décuplera ses Prières ;
Celui qui prie sur Moi dix fois, Allah priera à travers lui cent fois. Celui qui priera sur Moi
cent fois, Allah priera à travers lui mille fois ». Il dit aussi : « Nul ne me salue, sans qu’Allah
ne me restitue mon esprit afin que je réponde à ses salutations » (Abou Daoud), et : «
Quiconque prie sur moi une fois, Dieu priera sur lui dix fois en retour, l’absoudra de dix
péchés et élèvera son rang de dix échelons ».

Invoquez Dieu fait partie également des « adhkars » indispensables pour toutes personnes
souhaitant évoluer sur le chemin de la spiritualité. Le Prophète, paix et salut sur lui, a dit : «
L’invocation est l’adoration, votre Seigneur a dit : ‘’Appelez- Moi, Je vous répondrai’’ »
(Abou Daoud).

Cependant, le meilleur « dhikr » demeure celui qui se traduit par l’apprentissage, la lecture et
l’enseignement du Noble Coran. Notre maître le Prophète, paix et salut sur lui, dit : « Le
meilleur d’entre vous est celui qui a appris le Coran et qui l’enseigne ».

Moments du dhikr
Différemment des autres adorations, le dhikr n’est pas prescrit à un moment déterminé tels la
prière, le jeune ou encore le pèlerinage. Il peut être accompli à n’importe quel moment sans
contrainte de temps. Ainsi il s’effectue quant on le désire, à chaque instant où l’on se souvient
de son Créateur. Ceci dit, à la lumière du Saint Coran, on constate des temps durant lesquels il
est beaucoup plus opportun de le pratiquer. Parmi ces moments, on relève les périodes avant
le lever du soleil et avant son coucher. Allah, que Sa grandeur soit exaltée, dit : « …Et célèbre
Sa louange, avant le lever du soleil, avant son coucher et pendant la nuit ; et exalte Sa gloire
aux extrémités du jour. Peut-être auras tu satisfaction. » s.20 v.130.

D’autres versets mettent en évidence l’importance pour le fidèle de s’adonner à l’invocation


d’Allah après s’être consacré dans la prière. Ceci, afin que celui qui quitte une adoration aussi
spirituelle que la prière, ne la fasse pas suivre directement par des préoccupations matérielles.
« Et célèbre la louange de ton seigneur avant le lever su soleil et avant son coucher. Et
célèbres Sa gloire, une partie de la nuit et à la suite des prosternations (prières) ». s.50 v.39-
40.

« Ceux et celles qui évoquent Allah beaucoup de fois, Allah a préparé pour eux un pardon et
une énorme récompense ». s.33 v.35.

Le Dhikr a été cité quatre vingt trois fois dans le Coran : il comprend la lecture régulière du Coran, la
prière sur le Prophète[1] (paix et salut sur lui) et le tasbîh(l’invocation par les différentes formules)[2].

En ce qui concerne l’invocation par les différentes formules dont la plus importante est « Lâ Ilâha illa
Allah » on peut citer les versets suivants qui incitent le croyant à invoquer Dieu abondamment :
« Ceux qui ont cru, et dont les cœurs se tranquillisent (s’apaisent) à l’invocation d’Allah, n’est-ce point
par l’invocation d’Allah que se tranquillisent (s’apaisent) les cœurs »[3].

«O, vous qui croyez ! Invoquez Allah d’une façon abondante »[4].
« La prière éloigne l’homme de la turpitude et des actions blâmables, mais l’invocation du nom de
Dieu est ce qu’il y a de plus grand »[5].

L’invocation de Dieu (Lâ Ilâha illa Allah) a une importance capitale pour l'aspirant vers Dieu qui
souhaite purifier son cœur et atteindre par là le degré d'excellence (Ihsân) : l’invocation aide le
croyant à mieux accomplir les actes d’obligation comme la prière rituelle ou le jeûne car il permet
d’acquérir une présence avec Dieu et d’atteindre un éveil de la conscience qui éloigne des péchés et
des mauvaises pensées : le Dhikr agit en effet sur le cœur en le polissant et en le purifiant.
Le parole (Lâ Ilâha ila Allah) était le premier message passé par le prophète Sidna Muhammad (paix
et salut sur lui) à sa communauté, il n’y avait pas de prescriptions autre que le Dhikr au début de la
communication de l’Islam, car c’est par le biais de l’invocation abondante du Seigneur qu’on L’aime et
qu’on obéit par conséquent sans peine à toutes Ses prescriptions. ‘Abdullah Ibn Busr –que Dieu
l’agrée- a dit : un homme s’interrogea : « O Messager de Dieu ! Je trouve que les lois divines sont trop
nombreuses, indique-moi une à laquelle je m’attache le plus ». Le prophète (paix et salut sur lui) lui
répondit : « C’est, que ta langue ne cesse de mentionner Dieu »[6].

Par la mention abondante de Dieu on finira par L’aimer et L’adorer comme Il Se doit, et inversement si
on L’aime, on se lassera jamais de Le mentionner.

Pour montrer que l’invocation de Dieu « le Dhikr » est meilleure que tout autre acte de piété et de
dévotion, on cite le Hadîth suivant rapporté par Abû ad-Dardâ’ selon lequel le Prophète (paix et salut
sur lui) a dit : « Voulez-vous que je vous annonce quelles sont les meilleures de vos actions, les plus
pures auprès de votre Seigneur, celles qui vous élèvent le plus en degré, et meilleures pour vous que
de dépenser or et argent en aumône, et meilleurs pour vous que de rencontrer vos ennemis lors
d’une bataille pour les tuer ou pour qu’ils vous tuent ? Ils répondirent : Oui. Certes. Il reprit : Eh bien
c’est l’invocation de Dieu le Très-Haut. » Un homme demanda : l’invocation est elle meilleur que le
Djihâd (la guerre sainte) ? Le prophète répond alors : « même si le mudjâhid (le combattant) frappe
avec son épée jusqu’à ce qu’elle se brise et se remplie de sang l’invocateur restera toujours meilleur
que lui. »[7]
Et Mu`âd Ibn Jabal a dit suite à ce Hadîth : « Il n’y a pas de chose qui éloigne du châtiment de Dieu
autant que l’invocation de Dieu. ».[8]

La mention de Dieu est essentiellement la vie des cœurs :

Abû Mûsâ Al-Ash‘arî -que Dieu l’agrée- a dit : le prophète (paix et salut sur lui) a dit : « Celui qui
invoque Dieu et celui qui ne L’invoque pas, sont comparables au vivant et au mort ».[9]

Abû Mûsâ Al-Ash‘arî -que Dieu l’agrée- a dit : le prophète (paix et salut sur lui) a dit : « La maison où
on invoque Allah, et la maison où on n’invoque pas Allah, sont comparables au vivant et au mort
»[10].

Un autre Hadîth montre l’importance et la valeur inestimable que Dieu accorde à son serviteur qui
l’invoque. C’est un Hadîth rapporté par Abû Hurayra qui rapporte que le Prophète (paix et salut sur
lui) a dit : « Dieu exalté dit : Je suis tel que Mon serviteur M’estime, et je suis avec lui s’il M’invoque.
S’il m’invoque en lui-même, je l’invoque en moi-même, et s’il m’invoque dans une assemblée, je
l’invoque dans une assemblée bien meilleure encore...» [11]

D’un autre côté, l’importance de l’invocation de Dieu est telle que l’abandonner a des conséquences
néfastes.

Dieu dit dans le Coran : « Et celui qui abandonne l’invocation de son Seigneur, On lui attribue un
mauvais esprit qui ne le quitte pas. »[12]

Le manque de Dhikr peut conduire le musulman à devenir un hypocrite (munâfiq), ce qui est grave. A
ce sujet, Dieu dit dans le Coran, en parlant des hypocrites (al munâfiqîn) : « Certes les hypocrites
trompent Dieu, mais c’est Lui qui les trompe… » Jusqu’à ce qu’Il dise « …Et ils n’invoquent le Seigneur
que peu »[13].

Nous comprenons donc de ce verset, par simple logique que, pour ne pas être un hypocrite, il ne faut
pas invoquer le Seigneur peu mais l’invoquer beaucoup.

Le Dhikr se fait très souvent aussi en assemblée : « Et arrête-toi en compagnie de ceux qui invoquent
leur Seigneur matin et soir, qui cherchent son visage. Et que tes yeux n’aillent point au delà d’eux
»[14] .

Abû Hurayra et Abû Sa‘îd Al-khudarî –que Dieu les agrée tous les deux- rapportent que le Messager
de Dieu (paix et salut sur lui) a dit : « Il n’y a pas de gens qui se réunissent pour invoquer Dieu glorifié
et honoré, sans que les anges ne les entourent (de leurs ailes), la miséricorde ne les enveloppe, la
sérénité ne descende sur eux et Dieu ne les mentionne chez ceux qui se trouvent auprès de Lui »[15]

Abû Wâqid Al-laythî –que Dieu l’agrée- a dit : « Le Messager de Dieu (paix et salut sur lui) était assis,
un jour dans la mosquée en compagnie des musulmans, trois hommes entrèrent. L’un deux partit,
alors que les deux autres avancèrent et se mirent à, contempler le Messager de Dieu (paix et salut sur
lui). L’un deux trouva une place vacante dans le cercle (du Dhikr) et s’assit, tandis que l’autre pris
place derrière les gens. Quand au troisième, il s’éloignit en tournant le dos. Quand le Messager de
Dieu (paix et salut sur lui) termina, il dit : « Voulez vous que je vous instruise au sujet de ces trois
hommes ? Le premier a cherché refuge auprès de Dieu et Dieu le lui donna. Le deuxième a été
empêché par sa pudeur de déranger les autres et Dieu a ressenti de la pudeur à son égard, quant au
troisième, il s’est détourné de Dieu et Dieu s’est détourné de lui »[16]

Abû Hurayra rapporte : le prophète paix et salut sur lui dit : « Il y a des anges de Dieu qui font le tour
des voies et des chemins sur terre pour chercher les assemblées de Dhikr. Dés qu’ils trouvent une
assemblée de Dhikr, ils s’appellent et enveloppent de leurs ailes cette assemblée jusqu’au ciel
inférieur. Ils montent ensuite vers le seigneur qui les interroge (alors qu’Il sait parfaitement ce qu’il en
est) : « Que disent mes adorateurs ? », les anges répondent : « Ils Te glorifient, chantent Tes louanges,
et invoquent par « lâ ilâ ha illa Allah » (yuhallilûna) », Dieu exalté dit alors : « Qu’est ce qu’ils espèrent
(demandent) de Moi?», les anges répondent : « Ton Paradis », Dieu dit : « est ce qu’ils l’ont vu ? », «
non », répondit l’assemblée des anges. « Qu’est ce qu’il en sera, s’ils avaient vu mon Paradis ? » leur
dit Dieu. Les anges répondirent alors : « Leur adoration serait plus vive, leur imploration plus intense,
leur louange plus nombreuse et leur glorification plus grande », « Qu’est ce qu’ils redoutent en
m’implorant ? » leur demande Dieu, « Ton Enfer » répliquent les anges. Dieu dit : « est ce qu’ils l’ont
vu ? », « non », répondirent les anges. « Qu’est ce qu’il en sera, s’ils avaient vu l’Enfer ? » leur dit
Dieu. Les anges répondirent alors : « Ils se hâteraient de le fuir et le redouteraient plus ». Dieu dit
alors : « soyez témoins, mes anges, que Je leur pardonne ! ». Un ange dit : « il y a telle personne qui
n’est pas des leur, mais qui est venu pour une raison terrestre (une affaire quelconque) ». Dieu dit : «
Je lui pardonne aussi, ne sera guère malheureux celui qui se réunit avec cette assemblée (Ils sont les
compagnons, si quelqu’un prend part à leur réunion, il ne sera jamais malheureux) »[17]

‘Abd Allah Ibn ‘Abbâs dit « l’interprète du Coran »[18] [que Dieu l’agrée] dit : « Chaque fois que Dieu
impose à son serviteur une Obligation, il donne à celle-ci une limite définie et il a excusé les
personnes qui n'ont pas accompli cette obligation dans les cas de difficulté ou d'inaptitude, sauf pour
le Dhikr, pour lequel Dieu n'a imposé aucune limite et pour lequel il n'a excusé personne s'il ne
l'accomplit pas sauf s'il n'a pas ses facultés intellectuelles lui permettant d'être responsable de ses
actes. Dieu a ordonné son invocation dans toutes les situations, c'est ce qui est dit dans le verset «
ceux qui invoquent Dieu debout assis et couchés[19] », Dieu a dit aussi " Ô croyants, invoquer Dieu
abondamment » (c'est-à-dire :) nuit et jour en terre et en mer, en voyage ou chez vous, dans la
richesse et la pauvreté, quand on est en bonne santé ou malade, secrètement ou ouvertement et
dans toutes les situations. »

L’invocation de Dieu peut se faire avec le chapelet[20] ou avec la main, à tout moment, en tout état et
en tout lieu : (sauf, bien sûr, dans lieux impropres, comme les toilettes ou la salle de bain).

Al-Imâm ’Abd Al Karîm Al qushayrî [que dieu l’agrée] a dit : « L'invocation de Dieu est la garantie de la
sainteté, et la lumière du chemin qui mène vers la rencontre de Dieu, c'est le moyen de réaliser ses
vœux, le signe du bon début sur le chemin vers Dieu, le signe annonciateur d'une fin heureuse sur le
chemin vers Dieu, Il n'y a rien avant le Dhikr ( c'est le début de tout) et toutes les qualités nobles
reviennent au Dhikr et prennent leur racine dans le Dhikr. »

Sidi Hamza Al-Qâdirî Al-Butshîshî maître vivant de la Tariqa Qâdiriyya Butshîshiyya dit à propos de
l’invocation de Dieu : « Le Dhikr pratiqué régulièrement fait disparaître progressivement les désirs et
les pensées impures. De la même manière, si des chasseurs se rendent chaque matin dans la forêt et
tirent des coups de fusil, alors tous les animaux apeurés s’enfuient en entendant les coups de feu,
puis reviennent un peu plus tard dans la journée. Mais comme les chasseurs reviennent tous les
jours, les animaux finissent par changer d’endroit. »

Pour insister sur la difficulté de déceler puis d’extraire les vices de l’âme par nos seuls moyens, on cite
le hadîth suivant rapporté par Al-Hakîm At-Tirmidhî: « L’association (la petite association :
l’ostentation) au sein de ma communauté est plus cachée que la marche de la fourmis dans la nuit
obscure dans la pierre plate… » [21].

‫وقال شداد بن أوس رأيت النبي صلى هللا عليه وسلم يبكي فقلت ما يبكيك يا رسول هللا قال إني تخوفت على أمتي الشرك أما إنهم ال‬
‫يعبدون صنما وال شمسا وال قمرا وال حجرا ولكنهم يراءون بأعمالهم‬

‫قال رسول هللا صلي هللا عليه وسلم‬


‫ "اللهم إني أعوذ بك أن‬:‫ تقول‬،‫ وسأدلك على شيء إذا فعلته أذهب عنك صغار الشرك وكباره‬،‫الشرك فيكم أخفى من دبيب النمل‬
.‫ تقولها ثالث مرات‬."‫ وأستغفرك لما ال أعلم‬،‫أشرك بك وأنا أعلم‬
‫ (فليتنبه)]ـ‬.‫ وكباره كالرياء‬،"‫ صغار الشرك كقوله "ما شاء هللا وشئت‬:)‫[قال الحكيم (الترمذي‬
- ‫الحكيم عن أبي بكر‬
‫ أو تبغض على شيء من‬،‫ وأدناه أن تحب على شيء من الجور‬،‫الشرك أخفى في أمتي من دبيب النمل على الصفا في الليلة الظلماء‬
"‫ "قل إن كنتم تحبون هللا فاتبعوني يحببكم هللا‬:‫ وهل الدين إال الحب في هللا والبغض في هللا؟ قال هللا تعالى‬.‫العدل‬
‫)]ـ‬.‫ الصخرة والحجر األملس‬:"‫[("الصفا‬
- ‫الحكيم عن عائشة‬

Ibn ‘Âshir continue :

« Sache que l’origine de tous les vices et de la perte réside dans deux choses : la première, c’est
l’amour du pouvoir (le fait de désirer être au dessus des autres, faire le chef, aimer avoir raison, et
vouloir être écouté et obéis !) (Hubbu ar-riyâsat[22]), la deuxième est le fait d’oublier l’autre monde
(et par là, ne pas se préparer à la rencontre de Dieu) ».

Et il donne le remède :

« Accompagne un guide qui connaît tous les secrets du chemin, il te protégera des périls dans ta voie,
il te rappellera Dieu quand tu oublies, et te fera parvenir à ton seigneur »

[1] Nul ne peut prétendre aimer le Prophète sans prier sur lui abondamment (car si on aime
quelqu’un on ne cesse de l’évoquer) :
« Dieu et Ses Anges bénissent le Prophète. O vous qui avez cru ! Invoquez pour lui (priez sur lui) sans
cesse la bénédiction et le salut de Dieu » Sourate al-Ahzâb, 33, verset 56

Ce verset est la preuve irréfutable que la prière sur la Prophète est la clé du bonheur dans ce monde
et dans l'autre, quelque soit la formule utilisée.

La prière sur le Prophète n’est pas spécifique. Les formules de prière sont innombrables et sa
pratique n’est pas confinée à un lieu ou un moment précis.

Selon ‘Umar – que Dieu l’agrée –, le Prophète - que la Bénédiction et la Paix soient sur lui - a dit : «
Chaque supplication est conservée dans le Paradis, et lorsque l’on prie sur moi, la supplication est
envoyé [vers Dieu]. »
(Tradition rapportée par At-tirmidhî)

Et dans le Hadîth Sahîh de Al-Bukhârî, il est rapporté : « A chaque fois que quelqu'un prie sur moi,
Dieu me rend mon âme pour que je lui rende son salut. »

Et il est rapporté aussi :

« A chaque fois que quelqu'un prie sur moi une fois, Dieu prie pour lui 10 fois. »(Tradition rapportée
par Al-Bayhaqî)
Dans une Tradition rapportée par Ahmad et At-tirmidhî, Ubayy Ibn Ka'b demanda au Prophète - que
la Bénédiction et la Paix soient sur lui - :

« "Ô Messager d’Allah, je fais beaucoup de prières. Quelle proportion [de supplications] dois-je faire
pour toi ?"
Le Prophète - que la Bénédiction et la Paix soient sur lui - répondit:
"Ce que tu veux."
Ubayy dit alors: "Le quart ?"
Le Prophète - que la Bénédiction et la Paix soient sur lui - lui dit : "Ce que tu veux. Si tu fais plus, ce
sera mieux pour toi."
Ubayy dit alors: "La moitié ?"
Le Prophète - que la Bénédiction et la Paix soient sur lui - répondit :
"Ce que tu veux. Si tu fais plus ce sera mieux pour toi."
Ubayy dit alors :" Alors toute ma prière sera alors pour toi."
Le Prophète - que la Bénédiction et la Paix soient sur lui - lui dit :
"Si tu fais cela, alors tous tes tracas disparaîtront et tes péchés seront pardonnés." »

[2] Le Faqîr (disciple d’une voie spirituelle) organise sa journée pour concilier entre son travail et les
invocations : outre les prières obligatoires et les piliers de l’Islam, le Faqîr lit régulièrement le Coran
(deux hizb par jour pour ceux qui peuvent), prie sur le Prophète (paix et salut sur lui) et invoque
abondamment Dieu en respectant les convenances du Dhikr (s’assoire en direction de la Qibla en
étant en état d’ablution…) : ceci grâce à la compagnie et aux directives de son maître spirituel.

[3] Coran : Sourate 13, verset : 28.

[4] Coran : Sourate 33, verset : 41.

[5] Coran : Sourate 29, verset : 45.

[6] Rapporté par At-tirmidhî : le Dhikr rend les actes d’adoration plus aisés à accomplir et permet plus
de présence avec Dieu dans ces actes.

[7] Hadîth Sahîh, rapporté par Ibn Mâja et At-tirmithî.

[8] Ce bas monde ainsi que tous ce qu’il contient est maudit, sauf l’invocation, ce qui s’y rattache et la
science utile (pour celui qui l’apprend et celui qui l’enseigne), nous informe notre bien aimé Prophète
(paix et salut sur lui) : Sunan At-tirmithî, le livre du Zuhd.

[9] Tradition rapportée par Al-Bukhârî, Hadîth 2089 (p 872) : le livre des invocations (73): « le
sommaire du sahih al-bukhârî » par L’Imam Zein Ed-Dine Ahmed ibn Abdul-Latif A-Zoubaidi (Tome II).

[10] Hadîth rapporté par Al-Bukhûrî et Muslim selon Abû Mûsâ Al-ash‘arî.

[11] Rapporté par Al-Bukhârî, Hadîth 2224 (p 931) le livre de l’Unité de Dieu et de la réponse
adressée aux Jahmiyyas et aux autres : « le sommaire du sahih al-bukhârî » par L’Imam Zein Ed-Dine
Ahmed ibn Abdul-Latif A-Zoubaidi (Tome II). Dans une autre version : Le prophète (paix et salut sur
lui) dit, Dieu dit : « Je suis avec mon serviteur tant qu’il M’invoque, et que ses lèvres bougent avec
mon Nom (Mon invocation) » : Rapporté par Al-Bukhârî et Muslim.

[12] Sourate 20, verset : 124.

[13] Sourate 4 versets : 142 et 143.

[14] Coran : Sourate 18, verset : 28.

[15] Rapporté par Muslim dans le chapitre de l’invocation et de la prière : le mérite de la réunion
pour lire le Coran et pour invoquer Dieu : hadîth numéro : 2700. Le prophète paix et salut sur lui
compare aussi les assemblées de Dhikr, dans un autre Hadîth, aux jardins du Paradis.

[16] Tradition rapportée par Al-Bukhârî, Hadîth 60 (p 37) : le livre de la science (3) dans « le sommaire
du sahih al-bukhârî » par L’Imam Zein Ed-Dine Ahmed ibn Abdul-Latif A-Zoubaidi (Tome I), rapporté
aussi par Muslim.

[17]Rapporté par Al-Bukhârî dans le chapitre des mérites du Dhikr : 11/177,179, rapporté aussi dans
« Sommaire du Sahîh Al-Bukhârî (At-Tajrîd As-Sarîh) » : auteur : Imam Zein Ed-dine Ahmad Ibn Abdul-
Latif Az-zoubaidi : traduction Fawzi Chaaban : (Tome II , p : 434, Hadîth 2090) et Muslim dans le
chapitre du mérite des assemblées de Dhikr : Hadîth numéro 2689 : il est même rapporté que chaque
réunion entre musulmans qui ne comporte pas une invocation ou une prière sur le prophète (paix et
salut sur lui) sera un regret (shirratun) au jour du jugement (pour les gens réunis).

[18] En effet, les explications que ce compagnon donne des versets du Coran font référence chez tous
les savants musulmans. Ainsi, selon l’explication d’Ibn ‘Abbâs, « adorer Dieu » c’est connaître Dieu et
on ne peut adorer ce que l’on ignore : la porte de la connaissance c’est donc l’invocation ‘Dhikr’.
Certains savants musulmans ont précisé que cette connaissance de Dieu dont il est question dans le
verset suivant : « Je n’ai créé les djinn et les êtres humains que pour qu’ils M’adorent », n’est pas la
connaissance que l’on acquière à travers les livres et qui est généralement désignée par « sciences
exotérique » (‘ilm al-zâhir), science intellectuelle, accessible par la raison. Au contraire, cette
connaissance (ma’rifa), dit aussi « science ésotérique » (‘ilm al-bâtin), ou encore « science venant de
Dieu » (‘ilm ladouni), est une science du cœur : donc accessible par l’invocation de Dieu et la
compagnie des gens de l’invocation.

[19] "Ceux qui invoquent Dieu, debout, assis, couchés et méditent sur la création des cieux et de la
terre…" Sourate 3, versets: 190-191

[20] Nombreux sont ceux qui aujourd'hui discourent sur la licéité de l'usage du chapelet (subha).
Certaines personnes, qui se considèrent doctes, ont émis un avis défavorable à son utilisation, la
qualifiant d'innovation blâmable (bid'a) en argumentant de la faiblesse deshadîths utilisés.

En premier lieu, il est bon de rappeler que, par consensus des savants, une tradition, même faible,
permet de classer une pratique dans la catégorie des pratiques recommandées (mustahabb).

L'imâm Jalâl-al-ddîn al-Suyûtî dans son livre "al-Minha fî as-subha" ("Les bienfaits du chapelet") a
réuni beaucoup d'informations et de réflexions sur ce sujet. Il cite notamment un hadîthmarfû'
rapporté par 'Alî: « Quel excellent moyen de se souvenir de Dieu que le chapelet! »

'Abd-Allah, le fils de Ibn Hanbal, rapporte dans les "Zawâyid az-zuhd" que Abû Hurayra « avait un fil
qui contenait mille nœuds; il ne dormait pas avant de glorifier Dieu autant de fois qu'il y avait de
nœuds ». Selon d'autres sources, Abû l-Dardâ' faisait de même.
On rapporte que Jâbir a dit qu’une femme a vu Fâtima, fille d’al-Husayn, petit fils du Prophète –que la
paix et la grâce de Dieu soit sur lui -, en train d’invoquer en utilisant un fil composé de plusieurs
nœuds.

Abû Dawûd, At-tirmidhî, Nasaî et al-Hâkim dans leur compilation de ahadîth ("Sunan") rapportent
d’après une chaîne de garants authentiques que Sa‘d Ibn Abî Waqqâs et l’Envoyé de Dieu - que la paix
et la grâce de Dieu soit sur lui- s’étaient rendu chez une femme qui utilisait des noyaux de dattes ou
des petits cailloux qui lui servaient de chapelet. Le Prophète lui a dit : « Je vais t ‘apprendre quelque
chose de meilleur pour toi. Dis : "Gloire à Dieu autant de fois que le nombre de Ses créatures. Gloire à
Dieu autant de fois qu’Il est satisfait de Lui-même. Gloire à Dieu autant de fois nécessaire pour
transcrire Ses paroles. " »
Ibn ‘Âbidîn, le savant hanafite, considère que ce hadîth légitime l’usage du chapelet, puisque le
Prophète (paix et salut sur lui) ne l’a pas interdit, mais il lui a juste conseillé d’effectuer des pratiques
qui seraient pour elle plus facile à exécuter. Si le chapelet était illicite, il le lui aurait interdit.

On rapporte que le Prophète a dit : « Quiconque dit 70000 fois : "Pas de divinité si ce n’est Allah",
Dieu interdit qu’il aille en Enfer. » Or, comment compter 70000 fois une invocation sur ses doigts, sans
utiliser un instrument qui permet de ne pas se tromper.
Une règle juridique bien connue considère que les moyens utilisés pour effectuer une pratique
recommandée sont aussi conseillés. En conséquence, le dhikr (invocations) est légitimé par un très
grand nombre de hadîths, donc les méthodes qui facilitent cette pratique (le chapelet par exemple)
sont recommandées également.
Les savants de la communauté sont unanimes à préconiser l’utilisation de la subha.
Ibn Al-jawzî, le célèbre théologien, a dit: « Le chapelet est recommandé (mustahabb) en se
référant au hadîth de Sâfiyya qui "glorifiait Dieu" en utilisant des noyaux de dattes ou de petits
cailloux. Le Prophète a approuvé son procédé. Encore faut-il que son but ne contredise pas son objet.
»

Shaykh Muhammad Ibn 'Allân, dans "Al-Futuhât ar-rabbâniya 'alâ al-adhkar an-nawâwiyya" écrit: «
L'emploi du chapelet se justifie davantage quand il s'agit de compter de nombreuses invocations. En
comptant avec les doigts ou avec autre chose, l'esprit, absorbé par cette comptabilité, peut être
distrait du contenu du dhikr. »

Le sheykh Abdel-Kader Aïsa, dans son livre "Les Vertus du Dhikr", observe que « le serviteur invoque
Son Maître (…) [en] utilisant un chapelet qui lui permet de compter ce qu'il veut atteindre comme
nombre désiré sans se fatiguer par un comptage mental.» voir : Shaykh Abdel-Kader Aïsa, Les Vertus
du Dhikr, éd. : Iqra, 1996.

[21] Le hadîth montre que l’ostentation est une chose difficilement détectable par l’individu lui même
et qu’il faut une éducation spirituelle en bonne et due forme pour percevoir ces vices cachés et s’en
débarrasser.

[22] Sidi Hamza -maître vivant de la Tariqa Qâdiriyya Boutshîhiyya- dit : « L’âme charnelle aime faire le
chef, le dernier vice qui est extrait du cœur du Faqîr (disciple) est l’amour du pouvoir (Hubbu
arriyâsati) »

Je Suis à l'égard de Mon serviteur selon ce qu'il pense de Moi et Je suis avec lui tant qu'il
M'évoque. S'il M'évoque en lui-même, Je l'évoque en Moi-même, et s'il M'évoque en public,
Je l'évoque devant un public bien plus noble. »

Rapporté par Al-Boukhâri (7405) et Mouslim (2675), d'après Abou Hourayrah

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