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L'Abeille impériale : messager

des familles : revue du grand


monde, des modes et de
l'industrie

Source gallica.bnf.fr / Bibliothèque nationale de France


. L'Abeille impériale : messager des familles : revue du grand monde,
des modes et de l'industrie. 1861-10-01.

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l'autel d'une housse en toile blanche qui est nouée tout au-
tour avec des cordons. Par cette cérémonie, on veut rappe-
e
«
Roi de la gloire entrera. » Le chœur chante:
portes, dit l'évêque, ouvrez-vous, portes éternelles, et le
«
Quel est-
ler l'action des apôtres enveloppant le Sauveur dans son
suaire. Puis, on couvre l'autel d'une riche étoffe en brocard,
et on y place l'Évangile, la croix et l'antimense.
e

e
;
il ce Roi de gloire? » « C'est le Seigneur, le Dieu des
ar-
niées, » répond l'évêque « c'est lui qui est le Roi de la
)
« gloire. Le chœur répète ce verset en confirmant les
Pendantcetemps la table de l'offertoire est couverte d'une dernières paroles de l'évêque (Psaume XXIII, §§ 7 à 10).
housse en toile et d'un pardessus en brocard par le plus L'évêque reprend alors les reliques en les plaçant de nou-
ancien des officiants après l'évêque, c'est-à-dire par l'ar- veau sur sa tête et rentre dans l'église. Elles sont portées
chimandrite Habacue. On asperge la table de l'offertoire dans le sanctuaire et mises sous l'autel dans une croix en
d'eau bénite et l'on y place les vases sacrés. bois qui est au milieu debout sur le plancher. On dépose
Les célébrants quittent leurs tabliers. L'évêque encense aussi une partie des reliques dans l'antimense.
l'autel etle sanctuaire. Il est suivi par les deuxplus anciens Après cela l'évêque lit une prière à genoux tourné vers
officiants, dont l'un asperge la paroi d'eau bénite et l'autre les assistants. Tout le monde est agenouillé. On bénit alors
l'oint avec le saint chrême. avec la croix les quatre côtés de l'église.
Après cela l'évêque allume le premier cierge. Il prend La cérémonie de la consécration est finie. On commence
ensuite les saintes reliques, les place sur sa tête dans une les prières pour les fidèles. La première est pour l'Empe-
patène en or et fait une procession autour de l'église, en se reur Alexandre II, souverain des Russes pour lesquels le
dirigeant à la rencontre du soleil, d'Occident en Orient. temple a été érigé; la seconde pour l'Empereur Napo-
Les prêtres accompagnent l'évêque et l'un d'entre eux as-
perge d'eau bénite les murs extérieurs. Les saintes images
et les bannières sont portées par les fidèles qui suivent le
;
léon III, souverain du pays hospitalier où a été édifiée la
nouvelle église la troisième pour le Saint-Synode, qui est
le patriarche de l'Église russe; la quatrième est pour tous
clergé. les chrétiens sans distinction de culte. Les chœurs chan-
Le comte Kissélef, représentant la personne de l'Empe- tent à chaque prière le mnogaïa léta, qui en est la confir-
reur de Russie, marchait avec l'évêque, suivi de tout le mation. C'est une des prières les plus solennelles du service
personnel de l'ambassade. Parmi les fidèles qui, par zèle, divin russe.
portaient les images et les bannières, on remarquait le Ces prières, qui achèvent toujours les grandes solennités
comte Mouraviev-Amourski, ci-devant gouverneur général religieuses, ont été suivies d'une messe, la première qui a
de la Sibérie orientale, auquel la Russie doit la conquête été dite dans le temple nouvellement consacré. A l'issue du
pacifique d'un immense territoire sur l'Amour; M.Jean de service divin, Mgr Léonce a prononcé quelques paroles
Tolstoï, adjoint du ministère des affaires étrangères, auquel de reconnaissance pour les auteurs du nouveau temple,
une dépêche de Saint-Pétersbourg venait d'annoncer qu'il ainsi que pour le gouvernement qui en a autorisé l'exé-
était nomméaujourd'hui même membre du conseil de l'Em- cution.
pire; M. de Sabourov, maître de la cour de l'empereur Un solennel Te Deum a terminé cette grande et majes-
Alexandre; le conseiller privé Skripitzine, ci-devant direc-
teur du département des cultes étrangers en Russie; M. de
Tolstoï, secrétaire de l'ambassade de Russie; M. Souchkov,
tueuse cérémonie.
Ce soir il y a grand dîner à l'ambassade de Russie le
comte Kissélef convie à sa table l'évêque Mgr Léonce et
;
qui, indépendamment de ses travaux scientifiques dans le clergé russe, ainsi qu'un grand nombre de notabilités
YUnion Chrétienne, est membre de la commission de russes. On fête ainsi la consécration de l'église de Saint-
construction de la nouvelle église; M. Engraphe Sorokine, Alexandre Nevski, le saint patron de l'Empereur de
au pinceau duquel l'église de Saint-Alexandre-Nevski de Russie.
Paris doit ses plus beaux tableaux. Mgr Léonce, qui a conduit la cérémonie avec tant de
Cette procession était imposante et majestueuse. Le majesté, a officié plusieurs fois, depuis dans la nouvelle
temps était magnifique; une foule immense, attirée par la église. Il est parti le 46 pour Saint-Pétersbourg.
nouveauté du spectacle, stationnait en dehors de la grille
qui ferme du côté de la rue la petite place de l'église. Le *
**
peuple est toujours profondément religieux. En suivant la
procession j'ai vu, au moment où l'évêque sortait de l'église
avec croix et bannières, toute cette foule de curieux se dé-
- Je reviens maintenant à ma religieuse odyssée des
Vosges. — C'était une fête en l'honneur de Marie, la Vierge
couvrir involontairement, rendant ainsi hommage au culte qui parle à tous les cœurs pieux et doux, la Mère qui ca-
qui venait de recevoir l'hospitalité en France. resse, sourit et console. Que de poèmes ne lui a-t-on pas
Après avoir fait le tour de l'église, les chantres rentrent dédiés? que de chants? que d'hymnes? que de légendes aussi
dans le temple pendant que l'évêque avec les prêtres reste ne lui ont pas vouées les campagnes et les villes? En voici
dehors sur le parvis et dépose les reliques sur une table une des plus poétiques, et vraie comme l'histoire que vien-

:
préparée à cet effet. C'est le Sauveur se présentant devant
les portes du ciel après son saint martyre « Ouvrez-vous,
nent de rajeunir les touchantes et suprêmes formalités du
culte chrétien.
Pendant les persécutions contre les premiers fidèles, ces les, et quand on fut fatalement empêché d'entretenir la pe-
purs serviteurs de la foi étaient souvent en peine de l'asile tite Diche creusée dans le chêne, l'écorce en recouvrit peu
où pourraient se célébrer les saints mystères de leur reli- à peu l'orifice, et l'objet de la vénération chrétienne fut
gion, qui est devenue la religion de toutes les civilisations ainsimis à l'abri de tout outrage
et de toute l'éternité. Les 'chrétiens 'demandaient asile aux Les années se passèrent, la foi vivait, le chêne était
forêts, au cavernes, dont la profondeur les pouvait proté- mort. Le tronc gisait sur le sol et personne ne se doutait
ger contre les recherches ennemies et les haines du paga- du trésor qu'il renfermait.
nisme. Quelle richesse charmante en ces lieux bénis? L'i- Le jour marqué par Dieu se leva. Un pauvre bûcheron,
mage du Christ mourant, l'imagede la Vierge Marie, ornait qui cherchait un matin le bois pour chauffer sa famille
seule cesretraites du culte naissant. Quand c'était dans une anxieuse et grelottante, fendit au passage le vieux tronc
d'arbre, — et mit au jour l'image de Marie !
;
forêt, un trou pratiqué dans un arbre, une sorte de niche,
recevait le signe sacré de la religion du Christ il indiquait
le lieu où l'on se réunissait pour prier en commun.
La curieuse et divine nouvelle s'en répandit dans le pays;
elle parcourut comme un trait heureux et providentiel ces
Le temps fit cesser les persécutions, mais les chrétiens contrées que ne protégeait plus le sourire direct de la
continuèrent à aller dans ces solitudes adresser leurs vœux Vierge. Chacun voulait voir l'image si miraculeusement re-
à celui qu'ils voulaient uniquement adorer et éternellement trouvée de la Mère céleste et bienfaisante. On décida de lui
servir. Généralement, à un jour donné, au retour du prin- ériger un asile que tous les soins pieux entoureraient. Une
temps, on s'y réunissait pour présenter son esprit et sa petite chapelle s'éleva alors comme par enchantement sur
prière à Dieu. Dieu recevait l'adoration et laissait croître le lieu même de la Brosse, et la Vierge y fut exposée à la
la foi. vénération des fidèles.
La foule allait et croyait toujours, et persévéra naturelle- Combien de vœux reconnaissants ne dut-elle pas rece-
ment dans ces courses qui sont devenues de l'histoire sous !
voir combien de prières ne dut-elle pas entendre et satis-
la dénomination de voyages ou pèlerinages. !
faire La Vierge Marie est le refuge naturel des cœurs hum-
Certains de ces endroits choisis par les pèlerins furent bles, des cœurs doux, des cœurs rassérénés ou qui souf-
très-fréquentés. Les images qui les décoraient étaient prises frent, des cœurs qui tremblent ou qui espèrent.
en vénération sans pareille. Des siècles se sont écoulés depuis cette ovation de la
?
Et quelle dramatique épopée plus tard Les invasions, chapelle de Marie. — La vénération pour Notre-Dame de
les guerres civiles ou religieuses, enlevèrent toute sécurité la Brosse n'a fait que s'accroître, les pèlerinages se sont
aux voyageurs, auxjpèlerins, auxfidèles, aux serviteurs de multipliés, et l'heureux petit temple, ruiné par le temps,
la croix et de Marie, aux habitués de la prière. Ces adora- et devenu beaucoup trop petit, n'était plus en proportion
bles pratiqués religieuses s'interrompirent forcément. Mais avec le nombre des visiteurs.
rien ne devait lasser le courage et l'ardeur de l'esprit chré- Il ya deux ans, le curé de Bains sollicita le concours de
tien. Quelques images vénérées furent apportées dans les ses paroissiens pour donner à Notre-Dame de la Brosse
églises par les mains les plus dévouées. Sans doute l'in- une plus grande demeure, un plus digne autel à la divine
cendieetlaprofanation en détruisirent plusieurs, foule d'au- Mère du Christ, entourée plus que jamais d'hommages et
tres disparurent dans les troubles-et les sacrilèges, mais ce d'adorations.
n'était ni la croyance, ni l'immolation qui s'en allait de Chacun se mit à l'œuvre. Il n'y a que la foi qui fasse des
l'âme des chrétiens. merveilles. L'un fournissait les pierres, d'autres les trans-
Parmi les images vénérées qui disparurent à portaient, d'autres les élevaient. Un bon prêtre s'improvi-
ces heures
d'épreuves et de calamités, l'histoire des Vosges mentionnait sait architecte. Artiste aussi savant que pieux, il donnait
une statuette de la Vierge Marie, qui, de temps immémo- des dessins gothiques qui traduisaient les meilleures aspira-
rial, était placée dans un chêne, proche de l'endroit où s'est tions de l'art monumental religieux. Les ouvriers de Bains
élevée toute charmante la petite ville de Bains
Les populations environnantes savent
en Vosges. à
ne voulurent, eux, laisser personne le soin de tailler les ro-
par la tradition saces, de disposerles voûtes, d'embellir le précieux édifice.
tout ce qu'on avait obtenu du ciel clément, grâce à l'inter- Le pauvre curé de Bains périt à la tâche, en disant
vention de la Mère de Dieu, lorsqu'on la priait devant
cette que c'était toujours une gloire de mourir dans le sein de
image. Aussi combien les croyants gémissaient-ils
de sa Dieu et d'être surpris dans les travaux pour Dieu. Il ne fut
disparition, un jour advenue dans les
troubles ! donné qu'à son successeur de mener à fin la pieuse entre-
Mais Dieu n'avait voulu
que pour un certain temps leur prise, devoir l'œuvre accomplie, et de laisserouvrir la porte
retirer cette grâce. La Providence veille
sur la douce et de Notre-Dame de la Brosse.
puissante image de Marie, à laquelle avait donné
on le nom La nouvelle chapelle s'élève sur la route de Bains à Epi-
de Notre-Dame de laBrosse, du lieu où s'élevait le
chêne nal, à cinq cents mètres environ de la ville de Bains. Elle
qui donnait asile à la divine statuette.
est construite dans le style gothique du xive siècle. Le por-
Quand les circonstances profanes interrompirent les
sites, les voyages, les pèlerinages et les adresses des fidè-
vi- tail, dont le pignon supporte à son sommet une statue de
la Vierge Marie, est peu chargé d'ornements, et d'un char-
:
mant effet au centre, une grande rosace, sur les côtés, des
pilastres terminés par des clochetons. C'est l'art admirable
l'honneur d'attirer sur tous la bénédiction de la Mère de
Dieu, et la joie ge recueillir l'obole pour l'autel de Marie.
des vieux maîtres, l'art naïf et l'art convaincu, l'art d'au- Toutes les mains se sont tendues vers la bourse que pré-
trefois où les artistes mettaient toute leur âme dans un coup sentait la jeune et gracieuse quêteuse.
de ciseau ou dans un coup de burin. L'émotion religieuse ne s'est pas lassée pendant toute la
A l'intérieur, de délicieux vitraux se rattachent les uns cérémonie; un sentiment de bonheur général circulait par-
aux glorifications évangéliques dela mère de Dieu; les
autres aux principales circonstances qui ont placé en si
;
mi tous les esprits de la fête petits et grands, humbles et
puissants, tous rayonnaient sous les yeux d'un Dieu atten-

:
haute vénération et en si douce grâce la Vierge de la
Brosse et entre autres, sa miraculeuse découverte dans
le'tronc du vieux chêne.
dri et d'une Vierge protectrice. On ne s'occupait nullement
de la fatigue physique qu'avaient pu amener cinq ou six heu-
res de pèlerinage et de marche, d'offices et d'invocations..
Un autel occupe tout le chœur de la chapelle, mais entiè- La cérémonie terminée, M. le curé de Bains a offert
rement taillé à jour; sa transparence est telle et si fines spontanément une collation à ses nombreux confrères et
sont ses dentelures qu'il semble y laisser encore un espace aux autorités de la contrée. Monseigneur Caverot a profité
considérable. L'image de Marie repose au centre d'un ta- de cette circonstance pour, dans une allocution tout em-
bernacle placé sur cet autel. preinte de l'esprit de reconnaissance en Dieu et de béné-
Je n'ajoute rien à cette description de crainte de déranger diction, remercier les uns et les autres de leur concours
par quelques erreurs la composition de cette chapelle si à la solennité, et de leurs sacrifices apportés pour la con-
délicieusement disposée, et devant laquelle l'artiste et le sécration de Notre-Dame de la Brosse.
chrétien s'agenouillent sans mot dire. A ces paroles touchantes, M. Falatieu, membre du con-
Mais il fallait une fête à la Vierge de Notre-Dame de la seil général et ancien député des Vosges, a répondu par
Brosse. On a voulu consacrer officiellement la chapelle de un témoignage de gratitude à l'adresse de Monseigneur
Bains. Le 10 septembre dernier, Mgr de Saint-Dié est venu
bénir le nouveau sanctuaire.
Non-seulement les ouailles de Bains, les fidèles des envi-
,
l'évêque, témoignagne réparti en même temps sur le
clergé présent, sur les notabilités sur tous ceux qui
prenaient ou avaient pris part à l'œuvre. Le sentiment
rons, étaient accourus recevoir l'impression ineffable de la de M. Falatieu a été compris comme il devait l'être; et si
religieuse cérémonie, mais les étrangers s'y pressaient en l'on savait que ce sentiment même sortait d'un cœur reli-
grand nombre, heureux d'assister à cette solennité si gieux, on n'ignorait pas non plus que les opinions et les
touchante, et dont la relation prend dès aujourd'hui sa encouragements de M. Falatieu ont une haute valeur et
place dans l'histoire du pays et dans les fastes catholiques. une portée considérable dans les affaires des Vosges tout
Après une grand'messe, dite dans l'église de Bains, une entières.
procession s'est formée pour conduire Notre-Dame de la Le soir, après les prières renouvelées à la Vierge, la
Brosse à sa nouvelle demeure, d'où des temps malhtureux ville fut en fête et la campagne retentit des chants joyeux
ne la chasseront plus. de ses habitants, qui rentraient au foyer chargés des béné.
Le clergé, entourant la précieuse statuette placée sur un dictions de la journée.
dais étincelant de pierreries, ouvrait la marche; il était On avait donné un autel à Marie; Marie promettait aux
suivi d'un cortège de jeunes filles, que leur Mère divine donateurs ses bienfaits, sa grâce, son amour si fécond, qui
rattachera sans doute aux heureuses destinées de la terre. charme sans cesse en protégeant. Le ciel radieux répondait
Venait ensuite l'évêque de Saint-Dié, Mgr Caverot, semant aux harmonies de la terre, et la Mère du Fils de l'Homme
sa route de bénédictions. Les notabilités de la contrée mar- semblait se pencher en souriant sur les fils des hommes,
chaient immédiatement après, et à leur suite une foule in- qui honoraient avec tant de joie son image immaculée et son
nombrable de pèlerins et de curieux venus de tous pays. ineffable divinité.
Une quête, pour l'ornement intérieur de la chapelle, a

été faite par la jeune épouse de M. Edmond Chavanne, pe- On m'excusera cette fois de ne pas donner beaucoup de
tit-fils du baron Falatieu, et l'un de ses successeurs à cette nouvelles du monde; au Pont du Bois, elles sont assez rares.
grande manufacture de forges de Bains, dont la renommée Je viens cependant d'y apprendre le mariage d'un confrère,
n'emplit pas seulement tout le département des Vosges, M. J. Vaudin avec mademoiselle Amélie Vincent. M. Vau-
mais qui est encore une des gloires industrielles de notre din a pour témoins MM. Jules Janin et Larabit, sénateur.
France moderne.
M. Ferdinand, comte de Vernon de Bonneuil, épouse ma-
Madame Edmond Chavanne est récemment mariée, et sa demoiselle Louise-Eveline-Combaire de Sprimont, demeu-
venue dans le pays ne pouvait être mieux fètée et honorée rant à Liège, Belgique.
qu'en ce jour. Sa quête en faveur de Notre-Dame de la
Brosse restera comme une des précieuses bonnes fortunes
de sa haute position dans la contrée. C'était d'ailleurs à M.Charles de LaRounat, qui ces jours derniers avait perdu
une femme, appelée à tous les respects, que revenait samère,vient d'être frappé d'un nouveau malheur. Son frère,

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