Académique Documents
Professionnel Documents
Culture Documents
Ressources maternelle
Graphisme et écriture
Septembre 2015
Table des matières
Eléments introductifs 4
Activités graphiques 5
Le geste graphique 6
2. Les supports 14
4. L’évaluation 17
Annexe : Jouer sur les variables pour un même tracé pour enrichir les situations
d’entraînement18
Ces trois activités peuvent éventuellement être présentes en même temps dans les productions des
élèves.
Toutes les trois mettent en œuvre la perception et la motricité mais avec à la fois, une intention et
une façon de faire différentes, ce qui les rend proches sans que jamais elles ne soient confondues.
L’enseignant doit veiller à rendre lisibles ces différences, afin qu’il n’y ait pas d’ambigüité.
Dessins
Graphismes Ecritures
La maîtrise de la trace s’appuie sur le travail indispensable d’observation et d’analyse des formes
découvertes ou proposées, situations où la verbalisation joue un rôle fondamental.
Les trois activités graphiques, dessins, graphismes, écritures, bénéficient de ces différents apports.
Le geste graphique
engage :
La perception visuelle :
Autres processus en jeu :
le guidage : contrôle visuel local(1)
• l’anticipation
la prise d’indice : contrôle visuel
Le geste et le contrôle • la latéralité
global(1)
(1) L. Lurçat, L’activité graphique à l’école
kinesthésique • la maturation neuro motrice
maternelle, Paris, Syros alternatives, • la maturation psychologique
coll. « Pédagogie d’aujourd’hui » , 1er mai
1979
Au cours de la scolarité, le geste s’affermit, l’inventivité se développe et joue avec les contrastes,
les couleurs, les organisations. Grâce aux situations judicieusement choisies et proposées par les
enseignants, la production de formes évolue, se diversifie et s’enrichit.
L’habileté gestuelle ainsi acquise est un précieux atout pour aborder des tracés plus normés comme ceux
des écritures, l’écriture de mots comme l’écriture de chiffres, sans pour autant conditionner prématurément
les gestes aux règles d’usage de ces écritures.
Il est donc très important de veiller au choix des situations d’apprentissage, comme au choix des outils,
des supports, des contextes de travail, qui permettent aux élèves d’attribuer une signification à cette
activité.
Les apprentissages graphiques s’appuyant principalement sur les activités perceptives et motrices, la
trace réalisée n’en est que la conséquence, le résultat visible. L’enseignant doit donc penser à choisir la
nature des activités graphiques non pas directement en fonction de la forme visée, mais en fonction des
compétences grapho-motrices qu’il souhaite faire exercer. Son objectif est de veiller au développement
des processus qui permettent la réalisation des tracés.
Les élèves se centrant sur le tracé à réaliser, leur objectif prioritaire est de pouvoir reproduire la forme du
mieux possible selon les modalités proposées par l’enseignant.
Par ailleurs, le rôle de la verbalisation et des interactions demeure essentiel pour solliciter la description
ou l’analyse des formes, pour commenter les réalisations et les stratégies observées, pour initier la prise
de conscience et anticiper les actions.
1 Les arts visuels sont d’une grande ressource pour la rencontre avec des œuvres artistiques, sous diverses formes.
Les motifs graphiques dont ils sont parfois porteurs prennent sens dans le contexte de l’œuvre. Lorsque ces motifs
sont isolés pour être analysés puis reproduits, parfois transformés, cette activité concerne alors plus particulièrement
le domaine des exercices graphiques tels qu’ils sont définis dans ce chapitre.
La phase de découverte reste déterminante, elle stimule l’intérêt des enfants. Par ailleurs, les premières
réalisations spontanées doivent rester libres de toute contrainte. C’est ainsi que l’enseignant pourra
identifier le niveau d’expertise de chacun, de même que les besoins, et proposer des régulations
individuelles et adaptées, c’est-à-dire mettre en œuvre la différenciation pédagogique.
Le rôle de l’enseignant :
Accompagner les activités des élèves par le langage
• Guider les élèves dans leur observation et leur analyse des supports.
• Solliciter l’exercice moteur pour reproduire les formes retenues.
• Conduire l’analyse des productions, souligner les réussites ou les difficultés, les obstacles à
surmonter.
• Comparer les procédures de réalisation de chacun.
• Proposer de nouvelles procédures.
• Faire renouveler les essais en respectant la procédure choisie pour réguler les tracés.
• Encourager les élèves à revenir sur des productions, à reproduire, modifier une forme, l’agrandir,
la réduire, la détourner…
Points de vigilance :
Les étapes de l’apprentissage du graphisme décrites ci-dessous essaient de préciser les différentes
phases qui permettent d’aller de la découverte des formes à leur appropriation et leur maîtrise.
2 L’utilisation de fiches à photocopier est à modérer dans la mesure où elles proposent des formes stéréotypées qui
souvent banalisent l’activité graphique et appauvrissent la créativité. Ces fiches sont éventuellement à réserver, avec
parcimonie, aux entraînements ou aux évaluations mais certainement pas aux situations d’apprentissage.
1. Découvrir
Instaurer des situations motivantes de découverte des formes, lignes ou motifs (dans les dessins libres,
dirigés ou dans des références culturelles): les observer, décrire, reconnaître, comparer.
2. S’entraîner
Procéder avec les élèves à l’analyse des productions et proposer de reproduire des formes connues ou
choisies.
3. Consolider
Engager la comparaison des procédures de réalisation de chacun, essayer celles des autres, choisir
la plus pertinente.
4. Réinvestir
Proposer des situations nombreuses et variées pour consolider le geste, pour réinvestir les acquis,
explorer de nouvelles organisations spatiales et compositions.
5. Perfectionner
Proposer des situations de transformations de formes, portant sur des critères définis par l’enseignant
(couleurs, positions, taille, etc…)
Choisir le support (ou la situation) qui sera source de découverte, si possible en lien avec les projets de
classe. Dans tous les cas, rechercher des supports de qualité. L’objectif est que l’élève soit actif, qu’il ne
reste pas un simple observateur ou exécutant.
En maternelle, les apprentissages doivent toujours s’ancrer dans l’action concrète, avant de pouvoir se
traduire par des exercices plus formalisés. Les enfants doivent être engagés dans des situations où ils
ont à faire des choix, à élaborer une réflexion, et non à appliquer ipso facto une consigne ou à reproduire
des formes pré établies. Les choix permettent à l’enfant de se situer dans ses apprentissages et son
propre parcours.
Les divers tracés exécutés, sur la piste graphique papier ou sur des dessins libres, offrent d’abondants
supports à exploiter à tout moment de l’année, soit en y apportant des améliorations pour les enrichir (ce
qui peut se faire par groupe de trois ou quatre élèves), soit en découpant certaines parties qui serviront
de support pour des exercices individuels ou en groupe.
Tout tracé réalisé par les La décoration est un procédé Les décorations peuvent
élèves, quel que soit le moment abondamment utilisé en répondre à des objectifs
de l’apprentissage, peut être maternelle, notamment en ce esthétiques, mais aussi à
amélioré lors d’une séance qui concerne les productions des projets plus ambitieux,
ultérieure, même beaucoup plastiques. C’est là une individuels ou collectifs, au sein
plus tard. occasion de valoriser non de la classe ou au niveau de
Cet enrichissement peut se seulement les supports ainsi toute l’école.
faire de diverses façons (voir mis en valeur, mais aussi les
tableau des variables). graphismes étudiés qui alors
révèlent leur fonctionnalité.
Ces décorations permettent en
outre de conduire les élèves
à réguler leurs tracés, à les
réduire, à les harmoniser.
Le perfectionnement et la systématisation s’effectuent dans des situations qui nécessitent de plus en plus
de précision et de rigueur, comme dans les exercices à règles (frises, symétries, alternances, pavages)
ou dans des tracés minutieux (prélever des formes réduites sur du papier calque…). Repasser sur une
forme n’est pas une situation d’apprentissage mais une situation qui requiert une expertise motrice. Ce
dispositif n’est pas pertinent en petite section où les élèves doivent assimiler une gestuelle appropriée à
la forme choisie.
Les jeux graphiques sont Le perfectionnement gestuel Les symétries sont produites
basés sur le principe d’une peut aussi s’exercer lorsque les souvent dès la moyenne
organisation précise (des élèves sont invités à prélever section de façon aléatoire,
règles) : une succession de des motifs sur des œuvres, des dans certaines productions
lignes, de formes, de motifs, photographies, à l’aide d’un spontanées (ex. : sapins
d’alternances de taille dans un papier calque ou transparent. ou nervures de feuilles).
ordre régulier, linéaire la plupart Cependant, un travail de
du temps. symétrie plus complexe,
Ces exercices sont source de requiert une représentation
régulation motrice. mentale des organisations
spatiales (reproduire selon un
axe horizontal ou vertical).
2. Les supports
2.1. Les supports culturels
Afin de proposer des exercices graphiques de qualité, il faut créer un contexte spécifique en classe,
inscrire les activités dans un projet, veiller aux choix des supports sélectionnés pour leur richesse
graphique, pour la présence de lignes et de formes intéressantes à exploiter qui engagent les élèves
dans une première rencontre culturelle que, parfois, seule l’école peut instaurer : reproductions d’œuvres
artistiques, ethniques, motifs sur tissus, broderies, poteries, mosaïques…
Des liens peuvent être recherchés avec les cultures d’origine des élèves de la classe : les possibilités
sont nombreuses.
La réalisation d’un « mur d’images » à partir d’images apportées par les enfants et par l’enseignant est un
prétexte intéressant pour regrouper des références culturelles en lien avec les formes et motifs étudiés.
Par la manipulation quotidienne de ces images, on passe progressivement d’une perception uniquement
sensible à une perception guidée par la connaissance. On est ainsi amené à les classer selon des
axes thématiques, plastiques, affectifs… L’objectif est que l’élève soit actif, qu’il ne reste pas un simple
observateur ou exécutant.
Pour que les élèves puissent s’approprier la forme étudiée, la répétition stricto sensu ne suffit pas, ils
doivent manipuler cette forme selon diverses modalités. Le tableau ci-dessous propose les variables qui
permettent d’agir sur une même forme. Il suffit de faire varier une seule de ces dimensions pour obtenir
une nouvelle activité.
Les objectifs du graphisme diffèrent bien évidemment selon les sections, tout en conservant parfois les
mêmes formes étudiées. Le simple tracé d’un cercle par exemple, ou d’une ligne ondulée, démontre le
niveau d’expertise atteint et donne des informations sur les objectifs en matière de maîtrise gestuelle, de
coordinations, d’investissement de l’espace. La progressivité, aussi bien entre les sections que tout au
long de l’année, se doit de prendre en compte le niveau de développement des élèves pour adapter les
exigences et le choix des supports aux objectifs.
4. L’évaluation
Points de vigilance
L’évaluation se doit d’être d’abord formative, elle se fait de manière permanente, en cours de travail, sous
forme de rappel des règles, de questionnements, d’explicitations, de démonstrations, etc. Lorsqu’il s’agit
de faire un bilan, il est nécessaire de comparer ce qui est comparable :
• mettre en évidence l’évolution entre deux productions, les progrès réalisés, il y en a toujours ;
• énoncer clairement les critères d’évaluation, ce qui permet de dire objectivement ce qui est réussi
et ce qui l’est moins (rappel des consignes, des objectifs à atteindre). C’est la production qui est
évaluée, non l’élève ;
• éviter les affichages collectifs qui demandent aux élèves de prendre parti sur les productions de
tous (danger d’humiliation) ;
• éviter les « smileys » qui réduisent les effets de l’évaluation et apportent une note affective inutile
et même dérangeante pour certains ;
• les évaluations bilan étant personnelles à chaque élève, inutile d’en faire un temps collectif ;
• reprendre systématiquement les analyses avec les élèves qui éprouvent encore des difficultés,
ou lorsque les tracés se dégradent ; rassurer, apporter l’étayage matériel et langagier nécessaire à
l’évolution attendue.
Positions
Medium et Formats et formes Organisations relatives des Positions de
Outils et outils medium Supports Trajectoires
couleurs du support spatiales formes entre l’élève
elles
Craies. Gouache. Papiers de toutes Varier le format : Disperser Sur Vers le haut Assis
Craies grasses. Encres de sortes : journaux, du timbre-poste à sur l’espace Contre Vers le bas Debout
Pastels. couleur. magazines, papiers l’affiche. graphique. A côté Vers la gauche Accroupi
Crayons de couleur. Encre de calque, kraft, Canson, Varier la forme : Occuper une Entre deux Vers la droite Allongé par
Crayons mine. Chine. glacé, recyclé, carré, rectangle, partie de la feuille A l’intérieur Tracer en oblique terre
Fusains. Eaux teintées carbone etc… bande (horizontale ou (damiers). A l’extérieur Tracer en rotation à
Stylos. (encre de Matériaux divers : verticale), rond, ovale, En bordure. droite ou à gauche
Feutres. Chine, Tout autour. Croisements : Joindre deux
Carton triangle (isocèle ou Séquents
Bougies. thé, café, Aluminium rectangle), etc… En rayonnement. formes
Doigts. Mains. Pinceaux. argile…). Sur une ligne. Tangents Contourner des
Verre Ajouter des éléments Concentriques
Brosses. Mélanges Rhodoïd Aux angles. obstacles
Éponges. de colle et obstacles. Recouvrir la feuille Alternances
Bois
Rouleaux. gouache, Tissus Evider une partie. (saturation). Rythmes
Bouchons. Pots. colle et sable, Terre Pavages
http://eduscol.education.fr/ressources-maternelle
cure-dents, piques à Sable des formes support
brochettes, etc… Etc.
Outils professionnels : Autres supports :
spatules, truelles etc… Ardoises Plus grand Vertical
Éléments naturels : Tablettes Plus petit Oblique
plumes, écorces, Plus fin Horizontal
Sol Lewit
Toiture verre acier Fauteuil design
sphères
Denise Duplock,
Pavés Canapé design
Ronnie Tjampitjinpa
(artste aborigène)
Espace urbain
Picasso
Frank Kupka
Tapis kilim
Azulejos (faïence)
Portugal Fani Marceau (auteur)
et Joëlle Jolivet
(illustrateur), Vues d’ici,
éditons Naïve
Un répertoire de formes élaboré à partr des trouvailles de la classe peut être mis à la
dispositon des élèves soit sous forme d’afchage, soit sous forme de cartes qui serviront
de modèle pour s’entraîner ou décorer. Ce répertoire peut aussi s’enrichir des collectons
d’images et d’œuvres sélectonnées pour leur qualité graphique.
Des albums supports
de graphisme…
éduscol
Ressources maternelle
Graphisme et écriture
Septembre 2015
Table des matières
Préambule4
En petite section 4
Place du langage 4
En moyenne section 9
Place du langage 9
En grande section 13
Le langage 13
Période 5 15
En petite section
Place du langage
En maternelle, le langage est à la fois un outil et un objet d’enseignement. C’est avant tout un outil qui
permet la construction de la pensée. Il est essentiel en petite section d’y porter une grande attention. Son
rôle est fondamental. Au cours des séances d’apprentissages graphiques, le jeune enfant va acquérir
du vocabulaire, il va apprendre à exprimer ses idées, à échanger avec l’adulte et les autres élèves.
L’enseignant veillera à instaurer des échanges, sachant qu’en début d’année, c’est lui qui prendra le plus
souvent en charge de « dire le faire », de nommer les intentions, les objets, de décrire les formes et les
gestes, les directions. Au cours de l’année, les enfants doivent être à même de s’exprimer et d’utiliser le
vocabulaire spécifique.
• Manipuler de gros objets et se déplacer, en relation avec le domaine « agir, s’exprimer, comprendre
à travers l’activité physique ».
• Manipuler de petits objets : jeux de construction en relation avec le domaine « explorer le monde
des objets ».
• Jouer avec tout type de pinces, étendre du linge sur un fil avec des pinces à linge.
Découvrir et reproduire des formes élémentaires, développer l’activité perceptive visuelle, exercer
la motricité (reproduction des lignes et formes découvertes).
Exemples d’activités :
• Laisser des traces, des empreintes, avec divers outils : pinceaux, rouleaux, éponges, brosses,
tampons (cf tableau des variables).
• Réaliser des empreintes sur diverses surfaces (avec les mains, les doigts, les pieds, mais aussi
avec des pots, bouchons, coton-tige, des jeux, etc.).
• Laisser des traces selon une gestuelle particulière : « je caresse, je tapote, je frotte, je griffe,
etc. »
• Etirer une tache (avec ses doigts/un outil, de chaque côté d’un trait).
• Se déplacer avec un outil ou un médium le long d’une feuille (voitures, billes)
Produire des gestes amples dans différentes directions sur de grands espaces et des gestes contrôlés
dans des espaces réduits.
• Produire des lignes continues dans différentes directions (vers la gauche, la droite, le haut et le
bas) sur de grands espaces.
• Produire un tracé sur un support aménagé par l’enseignant : éviter les obstacles visibles par des
tracés continus (papiers accidentés, troués, éléments collés…).
Explorer des organisations spatiales (disperser, rassembler, aligner) et des positions relatives (longer
les formes, passer sur, relier).
Exemples d’activités :
• Disposer des formes prédécoupées, des empreintes (de bouchons, de coton tige, de doigts, etc.),
sur des espaces délimités par des tracés, ou sur des lignes.
• Pour occuper l’espace, disperser des empreintes (qui ne se touchent pas), ou les organiser selon
des critères précis (regrouper les tracés par couleur de chaque côté de la feuille, au milieu, tout
autour, etc.).
• Regrouper les motifs, formes et lignes, précédemment découverts, en rechercher d’autres sur
des supports imagés de qualité.
• Comparer les motifs, formes et lignes, élaborer des familles, des collections, créer des affiches et
/ ou des jeux de cartes avec ces motifs.
• Proposer aux élèves de choisir des motifs exposés pour les reproduire en variant les modalités
(tableau des variables).
• Tester diverses trajectoires sur des supports différenciés par leur nature (canson, kraft, carton,
papier transparent, etc.), leur format (carré ou rectangle, bandelettes, chutes de papier), leur position
(plan incliné ou horizontal, sur table, au sol).
• Explorer diverses organisations spatiales et positions relatives.
• Tracer des lignes, ondulées, brisées, des lignes droites verticales horizontales, obliques, d’abord
librement puis selon diverses trajectoires : de gauche à droite, de droite à gauche, de haut en bas et
de bas en haut en variant les outils.
• Tracer ces lignes en variant la forme des supports (carré, rectangle, cercle), leur superficie
(grandes et petites surfaces), les contraintes (point de départ et d’arrivée, jonction entre deux lignes),
leur position par rapport à d’autres tracés (autour, sur, à côté, etc.).
• Rechercher des motifs sur des supports proposés par l’enseignant (cf mur d’images) et les
reproduire.
Tracer des formes géométriques régulières, lorsque le niveau d’habileté de l’enfant lui permet de le
faire.
Exemples d’activités :
• Observer et comparer les formes géométriques simples : cercle, carré (en relation avec le
domaine d’activités « explorer des formes, des grandeurs… »).
• Proposer le cas échéant de les reproduire sur des supports variés.
• une piste graphique, sous la forme d’une grande bande de papier affichée au mur et/ou d’un
tableau noir avec des craies de couleur ;
• une boîte outil de graphisme, contenant divers outils, des petits objets, des papiers prédécoupés
de formes, tailles et textures variées.
Elle est placée en permanence et la plupart du temps, libre d’accès. L’enseignant veille à changer
régulièrement le rouleau de papier et à garder les tracés dont il peut se servir ultérieurement comme
support pour d’autres activités graphiques (compléter, décorer, colorer, etc.). Il peut également en
prélever des morceaux et les utiliser comme éléments inducteurs (relier les tracés par exemple) ou pour
des entraînements. individuels.
Réinvestir et agrémenter les formes déjà travaillées par d’autres lignes ou formes en diversifiant les
outils, les organisations, les coloris (cf. tableau des variables dans le document principal « Graphisme »)
En revanche, l’activité qui consiste à colorer certains motifs graphiques réalisés par les élèves pour
une mise en valeur, dans un but décoratif et d’achèvement de la tâche, s’intègre dans les finalités
du graphisme. Il s’agit alors de reprendre un travail précédent, de retrouver des formes et gestes déjà
effectués, de les enrichir à l’aide d’outils de qualité favorisant un tracé harmonieux et couvrant : craies
grasses, pastels, encres de couleur ou gouache fluide appliquées au pinceau.
Les activités de graphisme seront poursuivies et complexifiées en moyenne section. On retrouve l’étude
de formes, lignes et motifs, mais avec des objectifs plus ambitieux : le contrôle progressif de la trace
permet aux élèves de produire des tracés orientés de plus en plus précis et diversifiés. Les organisations
dans l’espace deviennent conscientes, volontaires et contrôlées. Le format des supports et les outils
proposés sont anticipés par l’enseignant pour induire des organisations spécifiques et des difficultés
d’utilisation.
Le maître guide les élèves dans l’observation et l’analyse des traces (cf étapes d’apprentissage).
Les habiletés motrices sollicitées pour le graphisme continuent de s’acquérir dans d’autres activités
telles que le découpage, le collage, des jeux de précision (jeux de construction, mosaïques, perles…).
La connaissance des lignes et des formes se construit également de manière transversale au travers
des activités physiques (rondes et jeux dansés mettant en jeu le placement, mais aussi des parcours
organisés), de découverte du monde (connaissance de son corps, des formes, …) ou des arts visuels (cf
tableau des références culturelles).
• Réaliser des constructions pour reproduire des lignes, des organisations avec du matériel varié
et les photographier.
• Tracer avec des outils variés pour reproduire les lignes et motifs découverts en variant les
propositions (droites verticales, horizontales, lignes sinueuses, bouclées et brisées, d’un bout à
l’autre du support…) et les
supports. Veiller à toujours
proposer des situations
adaptées aux possibilités
motrices des enfants.
• Réaliser des quadrillages en manipulant différents matériaux (bâtonnets, bandes de papier etc.)
puis tracer au pinceau, en grand format, et sur des supports plus réduits. Remplir les espaces définis
par le croisement des lignes.
• Commencer l’apprentissage des lignes droites obliques, sans balisage qui restreignent et limitent
le geste dans un premier temps.
• Découvrir et reproduire différentes organisations de cercles : tangents (intérieurement ou
extérieurement), concentriques, sécants… (cf tableau des références culturelles).
• Investir des travaux précédents par ajouts d’empreintes, de motifs, selon diverses positions (sur,
à côté, le long, entre, etc.)
• Découvrir de nouveaux motifs sur les dessins produits et/ou des œuvres d’artistes (cf tableau des
références culturelles).
• Réaliser des collections de formes, de motifs : utiliser diverses sources (reproductions,
photographies, dessins libres, papiers décorés, magazines, etc.).
• Suivre des contours de formes collées.
• Poursuivre les collections de lignes, formes et motifs : comparer, trier, classer, catégoriser,
afficher les trouvailles issues de documents ou de création personnelle (cf tableau des références
culturelles).
• Fabriquer des cartes comportant les motifs découverts, pour des entraînements individuels
personnalisés.
Réaliser des tracés continus et des tracés morcelés ou limités sur des espaces et plans différents.
Distinguer et reproduire différentes lignes selon diverses organisations.
Reproduire des motifs plus complexes.
Exemples d’activités :
• Tracer des lignes d’un seul geste sur de grands espaces puis des espaces réduits, en respectant
la linéarité gauche/droite.
• Transformer des lignes (allonger, rétrécir, changer de forme).
• Croiser les lignes selon diverses dispositions, créer des rayonnements.
• Consolider le tracé des lignes brisées, ondulées, bouclées: faire varier leur amplitude, jouer sur
les variables (cf tableau des variables).
• Tracer des motifs selon diverses positions relatives, sur des travaux antérieurs par exemple.
Exemples d’activités :
• Saturer les espaces avec des consignes d’organisation : juxtaposer (ou chevaucher) les formes,
les espacer, investir les espaces restants.
• Organiser les motifs entre eux selon des règles (exemple : les spirales ne doivent pas se toucher).
• Tracer plus régulièrement des arceaux, spirales, cercles, carrés, triangles, en faisant varier les
grandeurs, les couleurs, les épaisseurs (cf tableau des variables)
Développer la précision du geste : réduire la taille des tracés, suivre un parcours balisé.
Exemples d’activités :
• Multiplier les tracés de lignes selon un rythme temporel (aller vite, lentement, suivre un rythme
musical) sur des espaces plus ou moins étendus, sur des bandes de papier.
• Produire des motifs adaptés à des écartements variés entre les lignes.
Elle est installée en permanence et la plupart du temps, libre d’accès. Les enfants peuvent l’occuper
à plusieurs, et, en moyenne section, la piste graphique permet les échanges entre enfants, favorise la
socialisation, et autorise les imitations.
L’enseignant garde les tracés dont il peut se servir ultérieurement comme support pour d’autres activités
graphiques (compléter, décorer, colorer, etc.). Il peut également en prélever des parties et les utiliser
comme éléments inducteurs (relier les tracés par exemple) lors d’activités collectives ou pour des
entraînements individuels.
Pour cette section, bien que l’apprentissage de l’écriture cursive occupe une place importante, le
développement de compétences grapho-motrices demeure nécessaire.
Pour ce niveau de classe, les graphismes doivent répondre à des exigences de régularité, de précision,
de respect du modèle, des positions et des organisations spatiales particulières. Les formes seront
tracées avec de plus en plus d’assurance. L’anticipation des actions et la mémorisation de séquences
graphiques (frises) sont possibles.
Renforcer les acquis et découvertes de la moyenne section et réitérer les tracés selon des positions
relatives.
Affiner la préhension :
Utiliser de nouveaux outils : le stylo bille, le stylo à plume.
Contrôler la motricité :
Savoir s’arrêter, respecter une frontière.
La piste graphique
Elle est utilisable en permanence, les enfants ont toujours plaisir à travailler à plusieurs sur une grande
surface, ils peuvent compléter le travail des autres, continuer une série, être stimulés par la présence des
autres élèves et faire preuve d’initiative, de créativité.
En grande section, les enfants produisent des dessins thématiques, c’est-à-dire des scènes qui racontent
des histoires, le graphisme aide à enrichir plastiquement leurs productions.
Exemple de démarche
autour de la ligne
Phase de découverte
L’ incitation :
une installation réalisée par l’enseignante
Percevoir la verticalité
dans d’autres espaces
de l’école
Suivre la ligne, montrer le geste au reste de la classe
Déambuler parmi
toutes les verticales
Repérer les lignes verticales sur son
corps, sur ses vêtements…
En classe
Observer des images
Multiplier les
traces
Tapoter, tracer, coller, transformer, aligner…
Tracer
Transformer
Graver
Coller
Tapoter et aligner
Créer des répertoires de traces
Phase de consolidation
Automatiser
Transformer,
jouer sur l’épaisseur et
la taille
Réguler les trajectoires
Consolider
Des alternances
Ressources maternelle
Graphisme et écriture
Septembre 2015
La latéralité à droite est mondialement dominante et le nombre de gauchers peu important. Il varie de 10%
à 13%, les garçons étant plus nombreux que les filles. Certaines recherches montrent que la pression
sociale, qui se manifeste notamment au travers de l’usage des outils du quotidien (emplacement du
clavier numérique, du levier de vitesse des voitures, utilisation des ouvre boîtes, des épluches légumes,
etc.), conduit involontairement les gauchers à utiliser la main droite, ce qui peut fausser les diagnostics.
Par ailleurs, il n’y a pas systématiquement une latéralité à gauche pour tout le côté gauche du corps : la
main, l’œil, et le pied. Il existe de nombreuses latéralités croisées.
Le choix de la main dominante pour dessiner puis pour écrire, commence à apparaître vers 3 ans environ,
mais beaucoup d’enfants hésitent encore à 4-5 ans. À partir de 6 ans, la plupart des élèves ont stabilisé
leur préférence motrice. Pour écrire, c’est la direction de la trajectoire de notre écriture de gauche à
droite, qui se révèle problématique pour les gauchers qui doivent « pousser » leur outil, alors que les
droitiers ont simplement à le « tirer ».
• S’assurer qu’un enfant est bien gaucher avant de lui proposer une tenue corporelle et matérielle
adaptées. Un diagnostic prématuré, comme tardif, ont des conséquences sur la scolarité de l’enfant
concerné. La crispation de la main en cours d’apprentissage de l’écriture n’est pas un signe de
mauvaise latéralisation.
• S’informer sur la présence de gauchers dans la famille.
• Laisser l’enfant choisir avec quelle main il préfère écrire en début d’apprentissage de l’écriture,
sans imposer la main droite, et observer son comportement. Un diagnostic ne se pose pas de façon
définitive sans prendre des précautions, il y a encore des gauchers contrariés.
• Observer l’enfant lorsqu’il dessine ou écrit : change-t-il spontanément de main en cours de
travail ? Ou alors lorsque l’on lui présente les outils d’un côté ou de l’autre ?
• Observer l’enfant lorsqu’il accomplit d’autres gestes moins scolaires (boire, manipuler des jeux,
se servir de ciseaux, distribuer des cartes, etc.). L’utilisation de la main gauche pour des usages
quotidiens n’est pas toujours révélatrice d’une préférence manuelle pour écrire.
• Les seules observations faites en classe ne suffisent pas et elles n’ont pas valeur d’indicateurs
absolus, le recours à un spécialiste peut être nécessaire parfois pour établir un diagnostic fiable.
Lorsque le diagnostic est établi, il faut aider l’enfant pour son travail scolaire d’écriture :
1 Les écritures dont la trajectoire est de droite à gauche (comme l’arabe, l’hébreu), nécessitent cette position
pour ne pas frotter sur les lettres déjà tracées, sachant qu’il y a la même proportion de droitiers dans les pays
directement concernés.
Élève droitier qui cache ce qu’il écrit et gagnerait à placer sa main sous la ligne d’écriture
Il convient surtout d’éviter de laisser les autres enfants énoncer des propos discriminants au sujet des
gauchers, c’est une différence ordinaire, au même titre que la couleur des yeux ou des cheveux. Les
gauchers ne sont pas plus maladroits que les droitiers, malgré certaines représentations. Il semble même
que ce soit un avantage pour certains sports.
Ressources maternelle
Graphisme et écriture
Septembre 2015
Table des matières
3. Les ligatures 11
4. Les œilletons 12
6. Les initiales 14
8. En conclusion 16
Michel Seufor
Pour l’écriture en capitales, il n’est pas nécessaire d’imposer un ductus particulier, le plus important est
que les lettres soient reconnaissables.
Ductus du A, un mouvement
continu pour deux directions
Ductus du M en 4 mouvements dont 3 en continuité,
(préconisé dans le document d’accompagnement
« modèles d’écriture scolaire », Direction générale de
l’enseignement scolaire, 2013, p21).
A contrario, pour l’écriture en cursive, le ductus doit être respecté afin de faciliter non seulement le
tracé de la forme des lettres mais aussi les ligatures entre elles.
Ce qui importe, ce n’est pas d’opter pour une écriture qui se rapproche
le plus des habitudes de chacun. Il s’agit de faciliter, pour les élèves,
l’apprentissage des lettres, mais aussi l’écriture de mots.
Les suggestions qui suivent ont pour objectif d’aider les enseignants
à élaborer des choix pragmatiques et néanmoins raisonnés. Ces propositions, issues d’observations
d’écritures d’élèves et de points de vue de spécialistes, peuvent connaître des aménagements de la part
des enseignants. Elles permettent en outre d’engager des discussions avec les collègues et les familles.
Les critères retenus se veulent rationnels, l’objectif premier étant de faciliter l’acquisition de l’écriture aux
élèves, de ne pas les surcharger par des contraintes qui n’ont pas lieu d’être.
« L’usage de l’écriture manuscrite, malgré l’évolution des technologies n’est pas obsolète (…). La
reconnaissance des lettres passe autant par la mémoire du geste que par la mémoire visuelle »
Ce repère peut être aussi, par exemple, le chiffre 2 (14h) d’une horloge.
Que les boucles soient dirigées vers le haut : b, f, h, k, l, ou vers le bas : f, g, j, y, z, elles sont souvent
tracées d’un seul mouvement, comme une grosse boucle, ce qui provoque l’affaissement de la lettre. Il
est plus judicieux de tracer la partie descendante de la boucle selon une ligne droite verticale pour éviter
cette déstructuration. Ce qui peut parfois induire une rupture du geste après le trait d’attaque.
Cette technique est à utiliser pour toutes les lettres à boucles hautes ou basses, sauf pour la lettre z dont
la boucle ne peut se tracer selon une ligne droite rectiligne descendante.
La question la plus récurrente à propos de la lettre « e » porte sur le ductus : faut-il la tracer comme une
boucle dans un seul mouvement ou bien arrêter le geste après le trait d’attaque (ce qui introduit un arrêt
dans le mouvement) pour tracer ensuite la boucle comme une lettre de type script ?
Le choix du ductus pour cette lettre est à débattre entre enseignants. Cependant les conditions qui
permettent de faciliter les ligatures de cette lettre avec la lettre précédente peuvent être un critère
permettant de départager les différentes positions. La partie consacrée aux ligatures permet d’éclairer la
question des liaisons entre les lettres.
Les deux lettres plus concernées sont le « m » et le « n ». De prime abord, le tracé de ces lettres n’offre
pas de difficultés. Se pose cependant une question : faut-il tracer les « ponts » (arceaux ou arcs) d’un
seul mouvement ou en deux ou trois gestes avec levé de crayon ? La trajectoire d’un seul mouvement est
préférable pour la fluidité et la rapidité du geste, contrairement à la technique qui consiste à « accrocher »
chacun des « ponts ». Mais, compte tenu de la tendance qu’ont certains élèves à étirer les ponts, ce qui
se traduit par le dessin d’une vague, il est nécessaire de les inciter à remonter sur la partie rectiligne du
tracé précédent pour bien assembler les deux tracés, sans cependant produire une boucle. Le tracé avec
des levés de main systématisés n’est pas à conseiller. L’entraînement qui consiste, en graphisme en GS,
à repasser sur des formes complexes (prélever des formes sur un papier calque) permet d’éduquer la
précision, c’est la minutie gestuelle qui est alors requise.
Les deux premières ne présentent pas de grande difficulté, à condition de bien marquer la descente
verticale pour ici aussi, éviter les déformations.
Les lettres « r », « z », « x » et « s »
La lettre « s » est également d’un tracé complexe, il faut être prudent pour le tracé de la
courbure, qui est de sens horaire, et, si elle s’éloigne trop du trait d’attaque, le « s » peut
alors s’ouvrir au point d’être méconnaissable (voir exemple ci-dessous). Le point de départ
du trait d’attaque est à reconsidérer au vu des observations soulignées dans la partie « les
ligatures ».
• Permettre aux élèves d’acquérir une écriture lisible aux formes équilibrées.
• Faire en sorte que les ligatures entre les lettres soient cohérentes, afin de faciliter la fluidité de
l’écriture et par là, sa rapidité d’exécution
Les proportions entre les lettres qui ont des parties ascendantes ou/et des parties descendantes par
rapport aux lettres « basses », celles qui sont comprises entre deux interlignes (a, c, e, i, m, n, o, r, s, u,
v, w, x), demeurent largement partagées :
• Les boucles vers le haut : b, f, h, k, l, sont généralement 2 fois plus grandes que le corps de la
lettre. Par exemple, si l’interligne qui contient le corps des lettres est de 0,5 cm, les boucles hautes
mesurent 1 cm, à partir de la ligne supérieure et la lettre dans sa totalité mesurera alors 1,5 cm à
partir de la ligne de base .
• Les boucles vers le bas : f, g, j, y, z mesurent 1cm à partir de la ligne de base et la lettre dans sa
totalité mesure 1,5 cm à partir de la ligne supérieure de l’interligne (pour un interligne de 0,5 cm).
• Les hampes montantes des lettres t, d, sont en
général plus courtes que les boucles. La hauteur de la
lettre « d » est parfois plus longue et parfois identique
à celle du « t », Harmoniser les hauteurs comme ci-
dessous est sans doute préférable.
• Les hampes descendantes des lettres p, q sont
aussi longues que les boucles vers le bas (g, j, etc.)
Pour simplifier, il est sans doute préférable de mettre à la même hauteur les lettres à hampe montante (d, t)
et descendante (p, q), de réduire la longueur des boucles aussi bien les montantes que les descendantes,
entre le deuxième et troisième interligne, pour éviter les chevauchements lors de l’écriture sur la ligne
précédente ou suivante.
L’observation des écritures d’élèves de grande section, mais aussi de CP, nous apporte quelques
éclairages sur les origines des déformations.
Il semble bien que les traits d’attaque et de sortie soient la cause de certaines
altérations, que ce soit pour les liaisons « basses » ou « hautes ». En effet, si les
élèves ont appris à tracer le trait d’attaque des lettres à partir de la ligne de base
de l’écriture, la conséquence est qu’après le tracé du trait de sortie de la première
lettre, sans lever le crayon, ils vont « chercher » la lettre suivante à son origine (voir
l’exemple ci-contre).
Même si la forme de certaines lettres de ce modèle semble s’éloigner de celles auxquelles nous sommes
habitués, l’examen de cette technique peut aider à réduire les incertitudes et à instaurer une règle stable
et généralisable : toutes les lettres finissent et commencent au même niveau. Force est de constater, ce
qui est curieux, que dans certains modèles traditionnels, les attaques des lettres « m » et « n » ou « v »,
« y », « z », ne démarrent pas au même niveau que les autres lettres. Il y a là une règle qui manque pour
le moins de logique.
4. Les œilletons
La plupart du temps, les modèles de lettres cursives sont proposés avec des boucles ou œilletons, ce
qui est une erreur. Ces œilletons sont placés aux endroits où le geste change de direction pour certaines
lettres (ci-dessous), ce qui explique que ce changement est accentué par une boucle. Or, ceci n’est
pas nécessaire, le changement de direction peut être effectué sans cet appendice. Il y a un simple
épaississement du trait.
L’expérience montre que les élèves ont tendance à accentuer cette boucle au point de déformer les
lettres. Certains ajoutent même un appendice dans la lettre « o », un fragment de trait censé représenter
cette boucle qui ne leur sert pas.
La liaison haute se complexifie par la tentative du tracé des œilletons des lettres B et R
Il nous semble important pour l’introduction des lignes et interlignes, de distinguer les situations
d’apprentissage des situations d’entraînement.
En effet, en situation d’apprentissage premier, lorsque les élèves sont confrontés pour la première fois
à la copie d’un mot, que ce soit en capitales ou en cursive, leur attention étant fortement centrée sur la
forme des lettres, les ductus et ligatures en cursive, leur travail est rendu plus complexe si, en même
temps, ils doivent prendre en compte les réglures. Il est préférable alors de les laisser écrire sur un papier
vierge.
Lorsque les premiers essais ont permis une appropriation de la forme des lettres, les réglures ont alors
leur rôle à jouer dans les situations d’entraînement : « Ces réglures, en particulier dans le guidage
qu’elles offrent dans la largeur des lettres, lorsque le ductus des lettres est bien intégré, conditionnent
également le confort de l’écriture et sa lisibilité. Elles introduisent en effet une régularité dans le geste, le
rythme qui rend l’écriture plus aisée et confortable » (document op.cit.).
Certains élèves peuvent avoir besoin immédiatement des réglures, d’autres plus tardivement. Il n’est pas
nécessaire de les imposer à tous sans différenciation.
Il est cependant important d’accompagner l’évolution de la maîtrise gestuelle en variant dans le temps
les proportions des réglures.
L’observation montre que ces trois chiffres nécessitent un mouvement de rotation vers la droite, c’est-
à-dire, l’inverse des lettres rondes, ce qui peut sans doute expliquer cette inversion. Ceci conforte l’idée
qu’il est nécessaire d’exercer les élèves à tracer des ronds aussi bien vers la gauche (sens de rotation
des lettres rondes) que vers la droite, mouvement nécessaire pour écrire le 2, 3, 5, mais aussi quelques
lettres en capitales (B, D, P, R)
Ainsi, le ductus des chiffres mérite une vigilance accrue lors de leur enseignement.
Il ne faut pas oublier de présenter aux élèves de grande section les deux façons de rencontrer le tracé du
nombre quatre tel qu’on le trouve sur la plupart des polices d’ordinateurs et tel qu’on le trace à l’école :
et
Pour cet enseignement, on peut se référer au document d’accompagnement en ligne : modèles d’écriture
scolaires, juin 2013.
8. En conclusion
Le plus important pour arrêter un choix sur la forme des lettres et leur ductus est de se questionner sur
ce qui facilite ou non leur apprentissage par les élèves.
Le premier aspect à prendre en compte est la question de la ligature entre les lettres, qui en détermine
souvent leur forme. L’écriture cursive étant par nature liée, si les liaisons ne se font pas correctement, non
seulement les lettres sont déformées mais de même, tout le mot peut être altéré et devenir illisible. Ainsi :
• Le choix de commencer et de finir TOUS les traits d’attaque et les traits terminaux des lettres au
même niveau, à mi-chemin dans le premier interligne, est fortement conseillé (supprimer les départs
sur la ligne de base).
• La forme des lettres et leur ductus seront ceux qui réduisent les risques de déformation et ne
compliquent pas la réalisation de la trace. Ainsi, si la lettre « e » est plus facile à tracer comme une
boucle plutôt que de marquer un arrêt, alors il faut veiller à ne pas commencer le trait d’attaque trop
bas ce qui provoque de mauvaises habitudes et des distorsions pour les liaisons. Il faut aussi veiller
à éviter de tracer les lettres à boucle selon un mouvement circulaire qui arrondit excessivement la
forme et affaisse la lettre.
• Si des œilletons sont présents, ils doivent nécessairement être très discrets.
Ressources maternelle
Graphisme et écriture
Septembre 2015
Le petit chaperon rouge
Après une séquence d’apprentissage sur « le petit chaperon rouge », voici un exemple d’écriture
spontanée d’un élève de grande section, en fin d’année. Ce travail s’est déroulé sur une longue période,
avec un travail sur le cycle. Il ne constitue pas une référence sur ce qui est attendu en fin de grande
section mais correspond à la production d’un enfant très performant.
Cette production s’est déroulée sur plusieurs jours, en atelier de production d’écrits
autonomes.
Les élèves s’appuient sur leur connaissance des lettres et du son des lettres, des
graphèmes et des phonèmes, et sur tous les supports d’écrits de la classe mis
à leur disposition et utilisés quotidiennement au cours d’activités encadrées par
l’enseignante.
Le texte de cet enfant met en évidence sa motivation pour l’écrit et révèle qu’il
est très avancé dans sa compréhension du système alphabétique et dans sa
connaissance du code.
Ressources maternelle
Graphisme et écriture
Septembre 2015
Table des matières
Eléments introductifs 5
Apprendre à écrire 7
1.3. Des essais d’écriture de mots aux premières productions autonomes d’écrit9
Points de vigilance 17
La tenue corporelle 17
La tenue de l’outil 18
L’écriture est une activité soutenue par le langage, la combinaison codée d’un système de signes.
Par l’organisation de données linguistiques, sa fonction est de conserver (garder trace de paroles, de
pensées) et de communiquer (pour soi ou pour d’autres).
Apprendre à écrire est une activité importante pour un jeune enfant qui ne se réduit pas à la capacité de
tracer quelques lettres. Pour écrire un mot, l’enfant doit non seulement maîtriser le tracé des lettres mais
aussi respecter les règles et conventions de notre système, en comprendre le fonctionnement et
surtout donner du sens à ce qu’il écrit. « L’objectif étant de construire la valeur symbolique des lettres,
l’enseignant veille à ne jamais isoler les trois composantes de l’écriture : la composante sémantique (le
sens de ce qui est écrit), la composante symbolique (le code alphabétique) et la composante motrice (la
dextérité graphique)1 ». C’est un véritable bouleversement cognitif qui s’opère lors de cet apprentissage
que l’école maternelle va rendre accessible, compréhensible mais également passionnant. « L’écrit
transmet, donne ou rappelle des informations et fait imaginer : il a des incidences cognitives sur celui qui
le lit2 ».
Apprendre à écrire nécessite d’avoir construit une représentation de l’écrit, d’avoir établi des liens entre
ce qui se dit (et qui peut s’écrire) et ce qui est écrit (et peut se lire/dire). C’est cet apprentissage qui
s’élabore tout au long du parcours de l’élève à l’école maternelle.
Les travaux d’Emilia Ferreiro 3, de J.M. Besse4, de J. Fijalkow 5 ont montré que l’enfant n’arrive pas à l’école
vierge de représentations sur la langue écrite. Il s’est déjà construit des images mentales au travers des
rencontres d’albums, d’emballages alimentaires, de magazines, d’enseignes, ou par la télévision et le
téléphone portable. Il a peut-être vu des personnes écrire dans sa famille, il a sans doute gribouillé sur
un morceau de papier, essayé d’écrire son prénom, joué « à l’école » avec les attributs de l’écolier : le
crayon, le papier, etc.
Entre trois et quatre ans, le plus souvent, dessins, écritures, graphismes, pictogrammes, symboles,
signes ne sont pas différenciés. C’est la raison pour laquelle, dès sa rentrée à l’école, le petit enfant sera
immergé dans un contexte particulier dont l’objectif est d’abord de le sensibiliser aux formes de la langue
écrite, toujours en relation avec la langue orale et la manipulation d’objets : albums, étiquettes, images.
Les mots qu’il observe et manipule doivent toujours avoir une signification pour lui.
Entre quatre et cinq ans, l’enfant distingue l’écrit du dessin. Il est capable d’identifier divers écrits, de
copier un ou plusieurs mots, de s’essayer à écrire des mots. Il va assister et participer à la transformation
de la parole en écrit (dictée à l’adulte), et commencer des essais d’écriture de mots. Il aura à respecter la
forme des lettres, leur alignement, leur position, à identifier les sons qu’elles représentent.
Entre cinq et six ans, l’élève identifie divers écrits et leurs fonctions, copie des mots en cursive, s’essaye
à écrire des mots nouveaux et à produire des messages : légender des travaux, rédiger des invitations,
des affichages, des correspondances...
Toutes les activités d’écriture, en permettant d’individualiser les lettres, fournissent un support important
pour la construction du principe alphabétique.
Dès la moyenne section et plus encore en section de grands, les tentatives d’écriture doivent être
encouragées et provoquées, car c’est dans les activités d’écriture que les enfants sont obligés de
s’interroger sur les composantes de l’écrit et sur ce qui distingue les mots entre eux : « Les enfants ont
en effet besoin de comprendre comment se fait la transformation d’une parole en écrit, d’où l’importance
de la relation qui va de l’oral vers l’écrit7».
Pour que l’élève puisse se repérer dans l’univers complexe des tâches scolaires, l’enseignant créé un
environnement susceptible de signifier de façon concrète mais aussi symbolique, les fonctions et les
valeurs de l’écrit, « …dans un coin écriture aménagé spécialement (outils, feuilles blanches et à lignes,
ordinateur et imprimante, tablette numérique et stylets, tableaux de correspondance des graphies, textes
connus) 9». C’est le rapport au savoir « langue écrite » qui est sollicité tout au long de cet apprentissage,
cette relation est à construire sans relâche de la petite à la grande section et au-delà.
Le rôle de l’enseignant : il planifie les étapes de cet apprentissage dans sa classe, cependant, une
programmation de l’enseignement de l’écriture s’avère indispensable au sein de l’équipe pédagogique,
ainsi qu’un consensus à propos de l’élaboration des progressions pour chacune des sections.
- Pas d’enseignement de - Les enfants qui sont prêts - Copier des mots connus
l’écriture en petite section. peuvent s’exercer à la en cursive, si les enfants ont
- Observer des écrits et copie de mots simples (le acquis une certaine maturité
des situations d’écriture plus souvent en capitales motrice.
commentés par l’adulte. d’imprimerie), sous la tutelle - Essayer d’écrire des mots
- Si certains enfants produisent de l’enseignant. nouveaux en utilisant les
des simulacres d’écriture, - Celui-ci estime le moment où ressources de la classe et
l’enseignant s’intéresse à ces certains peuvent réaliser des ses connaissances de l’écrit
essais, les commente et les essais d’encodage de mots (phonologie, analyse des
valorise. simples (une à deux syllabes) composantes de l’écrit).
et connus.
8 Ibid
9 Ibid
Les apprentissages graphiques tels qu’ils sont explicités dans la partie « Le graphisme à l’école
maternelle » n’ont pas pour vocation première de préparer la main à l’apprentissage de l’écriture. Ils
permettent principalement le développement de fonctions nécessaires à la maîtrise de toute activité
grapho-motrice (les dessins, les reproductions de lignes de différentes formes et trajectoires, les formes
géométriques, l’écriture en lettres capitales et cursives et l’écriture chiffrée des nombres) :
• les processus perceptifs visuels permettent la discrimination des formes, l’observation de leurs
organisations, l’intelligibilité du modèle, et, en liaison avec la motricité fine, le pilotage de la main ;
• les actions de motricité fine, notamment pour l’autonomisation et les coordinations des
articulations sollicitées (épaule, coude, poignet, doigts) pour les tracés méticuleux, pour la préhension
des outils ;
• la représentation mentale et la reproduction des organisations spatiales, des alignements, des
trajectoires, des positions relatives des tracés ;
• les processus cognitifs d’anticipation, de régulation, de mémorisation, de transfert, nécessaires
à tout apprentissage.
Si certaines formes graphiques évoquent celles des lettres, leur transfert vers l’écriture cursive ne se fait
pas aussi facilement. On peut même imaginer que le graphisme peut aider, a posteriori, au tracé des
lettres, par exemple en comparant les formes, en soulignant leurs ressemblances et différences. Il est
évident que l’habileté grandissante à tracer des motifs, des lignes de différentes natures, à les agencer
avec aisance, est un atout pour l’écriture de mots. Cependant, l’apprentissage de l’écriture, ses règles et
conventions, le ductus10 des lettres, ne peuvent prendre sens qu’en situation d’écriture ; les lettres sont
des signes, des symboles qui font partie d’un code et non des dessins ou formes graphiques.
La reconnaissance des lettres capitales est nécessaire pour l’écriture au clavier, les lettres scriptes pour
la lecture, et la cursive pour l’écriture manuscrite, type de graphie qui relève d’un choix culturel propre à
notre histoire nationale.
Dès la petite section, l’enfant rencontre des écrits, sous différentes graphies, comme dans la vie
quotidienne. Ces rencontres doivent être accompagnées et commentées par l’enseignant sans pour
autant faire l’objet d’un apprentissage (sur la couverture d’un album, il attire l’attention sur la taille et la
forme des lettres qu’il met en lien avec les prénoms).
10 Ordre et direction selon lesquels on trace les traits qui composent la lettre
L’écriture cursive sera présentée plus tardivement dans le courant de l’année scolaire, de façon
contingente, sans impératif d’apprentissage systématique de ses correspondances.
En fin d’année scolaire, les élèves devraient pouvoir faire correspondre visuellement la plupart
des lettres de leur prénom et éventuellement de quelques mots simples, en capitale et en script,
et pouvoir les nommer.
11 On veillera à varier les polices en choisissant pour l’apprentissage celles ne possédant pas d’éléments
superflus.
Il convient d’être attentif à la spécificité de l’écriture cursive. En effet, il peut être difficile pour un élève
de percevoir où commence et finit précisément une lettre à l’intérieur d’un mot, notamment lorsque les
liaisons ne nécessitent pas un levé de crayon, même s’il reconnaît les lettres présentées isolément (voir
exemples ci-dessous).
Consigne : repasser sur les lettres avec une couleur différente pour chacune.
Identification imparfaite des lettres pour le mot « pamela » (notamment pour la lettre « p »)
mais correcte pour le mot « dauphin ». On abordera des mots finissant par « p » (« loup » par exemple)
pour permettre à l’élève de prendre conscience du statut de l’attache du « p ».
En fin d’année scolaire, la correspondance entre la forme des capitales et des lettres scriptes doit
être connue pour pratiquement toutes les lettres de l’alphabet.
La correspondance avec les lettres cursives devrait être acquise pour la plupart des lettres. Les
élèves devraient pouvoir isoler dans un mot chacune des lettres cursives en en identifiant le début
et la fin.
1.3. Des essais d’écriture de mots aux premières productions autonomes d’écrit
Il s’agit pour l’enfant, tout en s’initiant à la maîtrise motrice du tracé de mots et de lettres, de découvrir
le principe alphabétique.
Le premier écrit que l’enfant manipule dès son entrée à l’école, et même avant parfois, est son prénom.
Cependant, son écriture s’avère parfois difficile compte tenu de sa longueur ou de la présence de lettres
complexes. Il est possible et même profitable parfois de choisir un mot collectif qui permet un travail
en commun au cours duquel l’enseignant pourra nommer les lettres, énoncer les règles de l’écriture,
transférables aux autres mots qui seront écrits ultérieurement.
Il est préférable de proposer l’écriture d’un mot dans sa totalité plutôt que de commencer par l’apprentissage
Les situations d’écriture doivent être porteuses de sens : écrire le nom de famille, légender des dessins
ou des photos…
Mot collectif choisi « neige » (issu d’un conte) : essais de copie par différents élèves, sur ardoise, au
tableau sous les yeux des camarades (avec craie), sur feuille et crayon.
Les propositions qui suivent doivent impérativement être adaptées aux différences entre les enfants qui
se manifestent avec une importance particulière pendant ces premières années de leur vie.
Si l’enseignement de l’écriture n’est pas l’objectif de la petite section, les élèves doivent avoir
fréquemment sous les yeux le spectacle de l’enseignant qui écrit, au tableau, sur leur production, lors
de la dictée à l’adulte. Il peut bruiter les syllabes, nommer les lettres et évoquer leur forme. Cependant,
certains élèves éprouvent le désir d’écrire spontanément, ce qui se résume souvent à des simulacres,
parfois quelques lettres ou pseudo lettres. Ces premières traces doivent faire l’objet d’une attention
particulière de l’enseignant, ces tentatives révélant les représentations élaborées par l’enfant sur l’écrit.
L’enseignant commente ces essais sans les dévaloriser et souligne qu’il ne peut pas encore les lire. Dès
que l’enseignant reconnaît des lettres, il le dit et les nomme, voire même essaie de lire le mot. Toutefois,
il écrira correctement le mot entrepris par l’élève à côté de cette première tentative sans demander de
copie.
Si certains élèves, en fin d’année, présentent des dispositions affirmées pour l’écriture, l’enseignant peut
proposer des séances, dans le cadre d’une pédagogie différenciée. Ils peuvent écrire leur prénom ou un
mot de leur choix.
Tentatives d’écriture
En moyenne section, il est essentiel que l’enseignant prenne en charge la régulation des premiers essais
d’écriture, la plupart du temps tracés en capitales d’imprimerie. Il ne doit pas laisser au hasard le
tracé des lettres et leur agencement dans l’espace feuille au risque de voir se développer des gestes
inadaptés et des représentations erronées. Il profite au contraire de ces essais de copies de mots pour
souligner l’importance, pour la lecture du mot, du respect de la forme des lettres, de leur position, de
leur alignement. Ce travail sur l’écriture en capitales est important, et, même s’il est éphémère, il est
préférable de le conduire avec précision. Il permet de développer l’observation et le respect d’un modèle,
de reconnaître les lettres qui seront requises lors de l’écriture au clavier, de commencer à découvrir le
fonctionnement du système d’écriture (aller de gauche à droite, respecter l’alignement et l’ordre des
lettres), de connaître la correspondance des lettres aux sons lorsque l’enseignant fait la lecture des mots,
nomme les lettres et distingue ce nom du son associé à la lettre.
En copiant un mot ou en le décrivant, en utilisant le nom des lettres pour distinguer ce qui différencie deux
mots, les élèves acquièrent des connaissances qu’ils peuvent réinvestir dans les moments où ils tentent
de trouver la manière d’écrire un mot qui n’est plus présent devant eux. À cet égard, la reconnaissance
de mots écrits sur des étiquettes est un exercice très insuffisant ; les enfants doivent être rendus attentifs
à la composition des mots (suite ordonnée de lettres reliées à des sons). Il est évident que cette attention
doit se porter sur quelques mots choisis par l’enseignant dans le contexte particulier de la classe et qui
vont être réutilisés.
Par ailleurs, l’écriture en capitales étant plus facile graphiquement, les enfants peuvent également copier
des mots attrayants (nom d’un camarade, d’un héros d’album, d’une fête scolaire, etc.) ou essayer de
traduire graphiquement quelques sonorités d’un mot pour lequel ils éprouvent de l’intérêt alors qu’ils
n’ont pas le modèle sous les yeux (écritures spontanées). L’enseignant peut leur proposer d’essayer
d’écrire des mots « comme ils pensent qu’il faut faire », « comme ils entendent les sons », en précisant
qu’ils peuvent laisser de côté les sons qu’ils ne savent pas écrire. En posant des problèmes d’écriture,
en permettant à l’enfant d’oser, d’essayer, de se tromper et de recommencer, l’enseignant favorise
le cheminement personnel des premières traces vers une écriture normée. En les observant en train
d’écrire il perçoit si les enfants ont conscience de l’organisation de l’espace, de la séparation du discours
en mots (unités spécifiques de l’écrit), de l’importance de l’ordre des mots, de la présence de tous les
mots, de leur compréhension des relations entre sons et graphies. Il peut également se rendre compte
de leurs compétences et de leurs difficultés à former les lettres et proposer une réflexion ou des étayages
appropriés. Ces essais donnent lieu à régulation de la part de l’adulte : à la fois commenter la production
mettant en évidence les réussites, leur signaler ce qui ne peut pas encore être lu et proposer la forme
correcte du mot.
Période 2 : novembre/
décembre
L’enseignant travaille avec des
petits groupes d’élèves sur un
mot à écrire collectivement : les
élèves tracent directement le
mot sur une ardoise puis une
feuille.
Parfois en fin d’année de moyenne section, mais plus sûrement en grande section, certains élèves
peuvent aborder l’écriture cursive, sans forçage inutile, chacun à son rythme, selon ses motivations et
habiletés. A ce niveau de classe et en fonction des compétences individuelles, certains enfants peuvent
rencontrer de réelles difficultés pour aborder l’écriture cursive. Cet apprentissage complexe peut prendre
appui, de façon transitoire, sur l’écriture scripte. Il s’étale sur plusieurs années. Il devient régulier à partir
de la grande section et ne sera abouti qu’à l’école élémentaire.
Cet enseignement est systématisé en deuxième partie d’année scolaire. Dans cette perspective, la
méthode, le choix des mots proposés à la copie, la forme des lettres, leurs attaches, sont à examiner
avec attention. Pour harmoniser au mieux ces différents aspects, une concertation avec les enseignants
de CP est nécessaire voire indispensable.
Il est nécessaire de s’assurer que l’élève maîtrise des gestes fins (amplitude et direction), reconnaît,
respecte et reproduit des formes, des trajectoires, des proportions, des organisations, l’alignement
gauche / droite. De plus, l’enseignant veille à la posture du corps de l’enfant et à la tenue adaptée des
outils. Il commente ses gestes si besoin. L’implication, la motivation, le plaisir, la curiosité font partie des
facteurs de réussite en jeu.
- Consolider les acquis : écrire - Généraliser l’enseignement de - Réguler les tracés : forme des
des mots connus ou proposés la cursive, avec le prénom. lettres, hauteur… travailler sur
par l’enseignant. - Différencier les séquences des interlignes de plus en plus
- Commencer l’apprentissage sonores (syllabes) des réduits (sans aller en-deçà de
de l’écriture cursive avec les séquences graphiques (levés 0,5 cm).
élèves qui sont prêts (mot de main). - Travailler les liaisons (ou
collectif simple, court avec au - S’essayer à écrire d’autres ligatures) entre les lettres.
moins un lever de main : loup, mots qui permettent un travail - Copier régulièrement plusieurs
lapin…). approfondi sur certaines lettres, mots, expressions, phrases
- Copier plusieurs mots ou notamment celles qui ont posé courtes…
courtes phrases (légende, des difficultés.
locution. ) - Elaborer des collections
de lettres qui ont des traits
communs.
Lorsque les enfants ont compris que l’écrit est un code qui permet de délivrer des messages, il est
possible de les inciter à produire des messages écrits. L’enseignant les encourage à écrire en utilisant
tout ce qui est à leur portée : ils vont s’appuyer sur les mots affichés dans la classe, les textes connus,
les tableaux de correspondance des graphies, les collections de mots...
Les élèves doivent formuler oralement le mot ou la phrase puis l’écrire. L’enseignant valorise les essais,
il ne cherche pas un résultat orthographique normé, mais réécrit sous les yeux des enfants la forme
correcte du mot ou de la phrase.
Ces essais d’écriture autonome permettent aux jeunes élèves d’accéder à la lecture, c’est à dire, pouvoir
dissocier le nom, le mot écrit de l’objet qu’il représente, pour se centrer sur le son.
En grande section, les écritures autonomes seront plus fréquentes et parfois réalisées en écriture
cursive, selon l’expertise des élèves. En s’appuyant sur les mots affichés dans la classe ou mis à leur
disposition, sur leur compréhension des relations entre l’oral et l’écrit, les enfants commencent à produire
des phrases ou des courts textes, en relation avec les expériences vécues, les histoires entendues et les
activités pratiquées.
L’écriture spontanée complète le dessin du bonhomme qui représente l’hiver (5 ans 1/2) : « C’est l’hiver ».
On peut parfaitement reconnaître les sonorités que l’enfant a identifiées dans cette expression.
Texte écrit en totale autonomie : « Père Noël, on était à la parade et j’espère que tu sais, je veux une
baguette magique comme ça ».
Voir une production autonome en atelier libre d’un enfant en fin de grande section. Lien vers diaporama
« Ecriture spontanée GS ».
Exemple de référents mis à disposition des élèves pour produire des écrits autonomes : la boîte à mots
contient les mots découverts tout au long de l’année, les lettres magnétiques sont proposées dans le
cadre d’activités dirigées et / ou autonomes, la boîte reçoit les courriers adressés à la classe…
L’usage du clavier sur des outils modernes (ordinateur, tablette numérique) est à intégrer à la pédagogie
de l’écriture, ceci s’avère indispensable et ne peut être laissé aux bons soins des familles, au risque de
creuser des inégalités.
Si ces outils ne sont pas accessibles, une machine à écrire de récupération peut être utilisée. L’important
est que les élèves puissent être confrontés aux techniques d’écriture sur clavier qui nécessitent une
visuo-motricité différente grâce à :
Si la nature des instruments est différente, l’objectif reste le même, car, tout comme pour l’écriture
manuelle, ces technologies sont étroitement liées au langage. Il s’agit dans tous les cas de produire du
texte. Ainsi, en maternelle, l’usage du clavier ne doit pas se résumer à la maîtrise de la technique, mais
permettre un travail sur les correspondances entre les divers types de lettres et sur la transcription d’un
message. L’enseignant pourra proposer de copier au clavier un mot, une locution ou une courte phrase
écrite manuellement en capitale, puis en cursive.
Pour accompagner ou compléter les exercices sur le nom et le son des lettres, un enfant pourra dicter à
son camarade les lettres composant le mot à écrire au clavier.
Exemple d’une production spontanée de message sur ordinateur (5 ans1/2) : cet enfant fait référence à
une communication visuelle (type « Skype ») par internet.
Points de vigilance
La tenue corporelle
La préparation du corps et du matériel contribue à la concentration nécessaire pour écrire : les pieds sont
à plat sur le sol, les cuisses reposant sur l’assise de la chaise (veiller à la hauteur du mobilier), le buste
légèrement incliné vers la table. Les élèves de maternelle, mais aussi de CP, ont tendance à étaler leurs
deux avants bras et à coller le buste sur la table, ce qui freine le mouvement du poignet et la fluidité du
geste. Cette tenue est coutumière à cet âge, il convient toutefois d’essayer de la réajuster pour permettre
à la main qui écrit de se positionner sous la ligne d’écriture, que l’enfant soit droitier ou gaucher. Cette
posture mettra du temps à s’installer spontanément.
La tenue de l’outil
La « bonne » tenue de l’outil dépend principalement de sa qualité. C’est dès la petite section que se
construisent les habitudes de préhension et il est ensuite difficile, voire impossible, de les rectifier.
L’enseignant doit choisir des outils d’écriture en bon état et ergonomiques : crayons de papier un peu
gras, le corps triangulaire (éviter les feutres en début d’apprentissage), stylos bille avec grip légèrement
creusé (bague antidérapante) et une butée pour retenir les doigts. Il est utile de varier les outils et de
proposer d’écrire avec un porte-mine, un porte-plume et de l’encre, un calame, un pinceau chinois, selon
les découvertes.
La tenue adaptée peut être décrite ainsi : le crayon est bloqué entre le pouce et la première phalange du
majeur, l’index reposant sur le corps du crayon. Cette tenue présente l’avantage de libérer les phalanges
pour le tracé des lettres cursives et de réduire les efforts musculaires. La crispation de certains enfants
sur leur outil, peut être signe d’une hésitation ou d’une inquiétude liée à l’activité. Elle peut aussi traduire
la difficulté de préhension d’un outil inadapté ou de mauvaise qualité.
Cependant, si certains élèves sont mal à l’aise avec cette tenue, si cela les empêche d’écrire, il vaut
mieux alors les laisser tenir leur outil comme ils le souhaitent. Un enfant qui a envie d’écrire ne devrait
pas se lasser ou se détourner de l’acte d’écriture à cause de la préhension de l’outil.
Tenues problématiques
Toutes les dimensions du milieu de travail, l’organisation de l’espace classe, les choix didactiques ou
pédagogiques, les modes de communication, ont des effets sur l’activité des élèves et peuvent influencer
le processus d’apprentissage. Ces diverses organisations devraient offrir aux élèves un sentiment de
sécurité, favoriser leur autonomie, tout en apportant des informations leur permettant d’identifier les
ressources à mobiliser pour orienter leurs actions. Mais, ce qui se joue principalement à l’école, à côté
de l’apprentissage des techniques, c’est la construction du rapport au savoir qui permet aux élèves de
donner du sens, donc une valeur, à leurs activités, mais aussi à l’objet même d’apprentissage. Dans ce
processus, les aspects symboliques de l’environnement scolaire ne sont pas à négliger.
Les observations réalisées dans les classes mettent souvent en évidence la difficulté à organiser l’espace
pour le rendre efficient.
Aménager l’espace
Afin de faciliter le travail d’écriture, il faut veiller à la disposition, la hauteur et l’orientation des tables (face
au tableau pour les séances d’écriture, notamment en grande section), à la source de lumière et éviter
le désordre sur le plan de travail. Veiller également à la posture corporelle pour la libération du haut du
corps et l’appui sur le poignet, sans oublier le rôle de la main libre (tenir la feuille, équilibrer la répartition
du poids du corps, procurer un appui pour la position de l’axe vertébral et l’orientation du geste).
Afin de faciliter la construction du rapport au savoir « langue écrite », il est nécessaire de créer un espace
dédié à l’écriture, susceptible de donner du sens à cette activité : table avec divers outils d’écriture
(stylos-billes de couleur, crayons, porte-mines, stylos encre, porte plume et encre, etc.), différents papiers
(feuilles diversifiées quadrillées, lignées, papier calque ou transparent, mais aussi carnets, petits cahiers,
agendas…), mais aussi des ardoises, un tableau noir, des craies. Et, selon les possibilités, un ordinateur
et une imprimante, une tablette numérique, ou simplement une machine à écrire, des boîtes contenant des
lettres, des mots, des locutions, des textes, tout écrit rencontré au cours des projets. S’y trouvent aussi
des affichages : le tableau de correspondance des graphies, différentes écritures (des écrits anciens, des
enluminures, des lettrines, des calligraphies, des exemples d’écritures égyptienne, chinoise, des photos
de scribes, au gré des découvertes). Privilégier les tableaux noirs qui sont des supports de qualité pour
un travail sur la gestuelle graphique.
Cet espace doit être aménagé différemment en fonction des sections, en appui sur une réflexion d’équipe.
L’espace écriture : les outils (crayons, pinceaux, stylos bille adaptés), divers papiers, affichages.
Les affichages
Les affichages didactiques, mémoire écrite des activités de la classe, ont un grand rôle à jouer dans la
construction du savoir par imprégnation visuelle. Ils peuvent se référer à des pratiques sociales mais plus
souvent être générés par l’école (calendriers, liste d’élèves, syllabes, lettres isolées, étiquettes mobiles,
etc.). Leur diversité, leur emplacement, parfois leur redondance, peuvent complexifier leur compréhension
et leur usage par les élèves, et l’on peut s’interroger sur les avantages que ceux-ci en retirent. Leur
pérennité et immuabilité sont également à questionner.
Les affichages doivent répondre à une intention, et pouvoir évoluer selon les sections mais également
tout au long de l’année. Il est intéressant de les organiser avec les élèves, selon certains critères définis
ensemble, pour les leur rendre accessibles.
En ce qui concerne la langue écrite, quelques affichages sont incontournables : les alphabets sous
les trois graphies, la liste des élèves (listes et étiquettes), les repères dans le temps (jours, mois), les
désignations des activités, avec une présentation différenciée selon les niveaux (illustrés pour les plus
jeunes), les photocopies de couvertures d’albums avec les mots les plus prégnants. Des étiquettes
mobiles sont indispensables. Le travail sur la date est à considérer avec réserve selon le niveau, car
appréhender une date nécessite de manipuler et comprendre quatre types d’informations : les noms des
jours, les nombres (1 à 31), les mois et l’année, qui changent en cours d’année scolaire.
Les aides à apporter à l’apprentissage du tracé des lettres sont diverses et doivent, dans tous les cas,
mettre en jeu la dynamique gestuelle. Les modèles issus d’internet sont à utiliser avec parcimonie et
précautions. En effet, ils ne proposent pas toujours des formes de lettres adaptées aux objectifs de
l’enseignant. Par ailleurs, les fiches proposant de repasser sur des pointillés ne constituent en aucun cas
des situations d’apprentissage, la dynamique gestuelle n’étant pas particulièrement sollicitée.
Les situations au cours desquelles les élèves donnent à l’enseignant les instructions pour écrire sont plus
intéressantes et fructueuses. Dans cette situation, la mise en mots des actions crée une mise à distance
propice à l’observation et à la prise de conscience du geste par les élèves. Le rôle du groupe s’avère
ici essentiel, les énoncés des procédures par certains élèves profitent à tous. Il va de soi que le maître
reste toujours garant de la règle.
Le choix de la graphie, la progression des apprentissages entre les différents niveaux de classe, doivent
faire l’objet d’une concertation entre tous les enseignants de l’école maternelle et avec ceux du CP.
En effet, si les pratiques pédagogiques peuvent différer, une entente doit être réalisée concernant en
particulier la forme et le ductus des lettres cursives afin de ne pas perturber les élèves qui pourraient être
confrontés à des formes ou des procédures trop divergentes (par exemple, présence de traits d’attaque,
d’œilletons, etc.).
Le choix du moment de la présentation des différentes graphies, nécessaire pour faire évoluer les
écritures des lettres en capitales vers la cursive, reste étroitement lié aux acquis des élèves de chaque
section et relève de la pédagogie de chacun.
Par ailleurs, la communication aux parents des décisions prises par l’équipe pédagogique pour la
progression des apprentissages selon les sections, mais aussi pour le choix des formes des lettres est
indispensable, non pas dans le but d’imposer ces choix aux familles, mais pour rendre visible la position
de l’équipe face à cet enseignement. Les observations sur la forme des lettres, présentées dans ce
document (voir le document en lien la forme des lettres) fournissent un support permettant d’expliciter et
de légitimer les positions de l’équipe. L’unanimité entre enseignants est dans ce cas nécessaire.
L’écrit omniprésent dans la société et à l’école, n’en demeure pas moins un objet inexpliqué pour
les enfants. Il faut tenter d’inscrire cet apprentissage dans l’histoire de la classe comme dans celle
de l’humanité. L’école a le devoir de proposer des références de qualité, ancrées dans l’histoire et la
culture, pour les inciter à s’intéresser à la langue écrite. La mission de l’école est d’apporter aux élèves
des références culturelles ambitieuses : des albums de littérature de jeunesse choisis en fonction de
l’âge et des besoins des enfants, pour leurs qualités littéraires et esthétiques, des calligrammes, des
abécédaires, des reproductions de lettrines etc…
Par ailleurs, raconter l’histoire de l’écriture aux élèves présente des enjeux susceptibles de les motiver
et de développer leur intérêt pour leur propre activité, avec le sentiment d’effectuer un geste d’une
grande valeur car s’inscrivant dans une histoire collective et ancestrale. Ceci est possible en grande
section, dans le cadre d’un projet ou d’une rencontre avec une écriture différente (apport d’un élève ou
d’un album). L’enseignant peut, par exemple, interroger les élèves sur leurs représentations à propos de
l’émergence de l’écriture : « savez-vous pourquoi l’écriture a été inventée ? ».
L’enseignante a soigneusement préparé cette visite, les élèves (MS) ont observé des photos de
stèles, de sculptures, d’écrits romains.
Ainsi, comparer les écritures anciennes ou étrangères (alphabets grec et cyrillique par exemple) aux
lettres de notre alphabet développe les processus de discrimination visuelle et permet un retour réflexif
sur l’alphabet latin. De même, l’évolution des lettres de l’alphabet est un excellent moyen pour en explorer
les formes en les rattachant aux symboles primitifs qui leur donnent sens (présenter les diverses versions
de la forme d’une lettre au cours du temps et essayer d’en identifier les formes pérennes).
Essayer de copier des mots avec d’autres écritures entraîne une attention accrue sur la connaissance de
notre propre système d’écriture et sollicite la motricité, pour organiser les signes (cunéiforme, chinois) et
adapter la préhension en testant des outils et supports différents (calame et argile, pinceaux chinois et
tissus, plume d’oie et encre).
L’histoire de l’écriture est un récit pluriel qui permet de tisser des liens entre passé et présent et rend le
réel plus compréhensible.
La grande section peut bénéficier de ces apports, même occasionnels ou parcellaires. Dans tous les cas,
la connaissance de cultures différentes et de leur façon de traduire la parole par écrit, est une ouverture
nécessaire sur la pluralité des cultures du monde.
Pour préparer
l’apprentissage
de la lecture
et de l’écriture
à l’école
maternelle
L’écriture de cet ouvrage a été coordonné
par la direction générale de l’enseignement
scolaire du ministère de l’Éducation nationale
et de la Jeunesse. Son élaboration
a été assurée par un groupe d’experts.
Glossaire
La syllabe
Unité de la langue qui se prononce en une seule
émission de voix.
Exemple : « cadeau » = « ca » et « deau ».
Le phonème
Le phonème est la plus petite unité sonore du langage
oral représentée par une lettre ou par un groupe
de lettres.
Exemple : la lettre f correspond au phonème /f/,
qui se prononce « ffff ».
Il existe 36 phonèmes qui permettent de prononcer
les mots de la langue française.
Le graphème
Le graphème est une lettre ou un groupe
de lettres qui transcrit un phonème.
Le principe alphabétique
Le principe alphabétique est le système selon
lequel les mots écrits sont composés de lettres qui
marquent les unités linguistiques, les phonèmes.
La conscience phonologique
La conscience phonologique est la capacité
à percevoir, à découper et à manipuler de façon
intentionnelle les unités sonores d’un mot
(syllabe, phonème).
TABLEAU DES 36 PHONÈMES
VOYELLES CONSONNES
[i] lit, il, lyre [f] fusée, photo, neuf, feu
[U] ours, genou, roue [v] vache, vous, rêve
[u] tortue, rue, vêtu [s] serpent, tasse, nation, celui, ça
[a] avion, ami, patte [z] zèbre, zéro, maison, rose
[A] âne, pas, pâte [H] chat, tâche, schéma
[B] ange, sans, vent [j] jupe, gilet, geôle
[o] mot, eau, zone, saule [l] lune, lent, sol
[O] os, fort, donne, sol [r] robot, rue, venir
[I] lion, ton, ombre, bonté [p] pomme, soupe, père
[é] école, blé, aller, chez [b] balle, bon, robe
[è] aigle, lait, merci, fête [m] mouton, mot, flamme
[C] lapin, brin, plein, bain [t] tambour, terre, vite
[E] feu, peu, deux [d] dent, dans, aide
[F] meuble, peur [n] nuage, animal, nous, tonne
[D] parfum, lundi, brun [k] cadeau, cou, qui, sac, képi
[e] requin, premier [g] gâteau, bague, gare, gui
[G] peigne, agneau, vigne
[J] quille, yeux, pied, panier
[w] oiseau, oui, fouet
[V] puits, huile, lui
Sommaire
INTRODUCTION
CHAPITRES
60 Ouvrages
60 Chapitres d’ouvrages
60 Articles de diffusion
61 Outils
61 Bibliographie scientifique
7 — Introduction
Apprendre à lire
et à écrire, un
enseignement du CP
qui se prépare à l’école
maternelle
8 — Introduction
La découverte du principe
alphabétique
Apprentissage
systématique
et explicite
Identification Compréhension
mots écrits écrite
Conscience phonémique
Principe alphabétique
Compréhension orale
Vocabulaire
Fluence
L’accent mis sur ces cinq grandes compétences ne doit toutefois pas occulter d’autres
compétences associées, notamment les habiletés morphologiques (forme des mots),
la dénomination rapide (fluence), les acquis de l’élève.
Apprentissage implicite,
apprentissage explicite
« L’enfant peut utiliser très tôt ces connaissances visuo-orthographiques, Élisabeth Demont &
phonologiques et morphologiques acquises implicitement pour reconnaître Jean-Émile Gombert,
des mots écrits et être capable de faire des inférences lors du traitement « L’Apprentissage
de mots non familiers. De la sorte, dès ses premières tentatives de de la lecture : évolution
lecture, le débutant peut faire des analogies entre les mots qu’il sait déjà des procédures et
reconnaître et ceux qu’il tente de découvrir (Goswami, 1993). Initialement, apprentissage
il n’a pas cependant conscience des analogies qu’il opère (Gombert, implicite », Enfance, 56,
Bryant & Warrick, 1997). Ce n’est que tardivement qu’il deviendra capable pp. 245-257, 2004.
d’une analyse consciente. Progressivement, l’activation répétée de ces
connaissances acquises implicitement renforcera les relations entre
des configurations orthographiques et les configurations phonologiques
et morphologiques correspondantes et de ce fait augmentera leur
disponibilité pour l’accès conscient.
Les traitements implicites ne s’avèrent cependant pas suffisants pour
permettre une lecture habile car ils ne permettent pas à eux seuls
la connaissance consciente des règles à appliquer pour lire n’importe
quel mot (ou pseudo-mot2) dans n’importe quel contexte. Néanmoins,
c’est sur la base de ces apprentissages implicites que l’instruction
explicite permettra l’installation des traitements alphabétiques puis
orthographiques. C’est la confrontation du système avec l’écrit qui
provoque cette évolution. En ce sens, celle-ci s’avère très dépendante
de la fréquence et de la diversité des mots rencontrés lors des premiers
mois de l’apprentissage. »
De la conscience phonologique
vers la conscience phonémique
Avant l’apprentissage du principe alphabétique, les élèves n’ont pas conscience que
les mots oraux peuvent être décrits comme des séquences de phonèmes. Par exemple,
ils ne sont pas en capacité d’indiquer qu’il y a quatre phonèmes dans le mot « papa »
car ils ont des difficultés à se représenter mentalement le /p/ et le /a/ du son [pa]
comme deux entités distinctes. Les connaissances phonologiques dont ils disposent
leur permettent de différencier des mots mais elles sont insuffisantes pour qu’ils
puissent décomposer une syllabe en unités phonémiques. Toutefois, avant la prise
de conscience des phonèmes, l’élève est capable d’opérer une analyse phonologique
du langage oral indépendamment du sens des mots ; par exemple il est capable de
reconnaître que deux mots se ressemblent sur le plan sonore parce qu’ils riment,
ou de segmenter un mot oral en syllabes. Ces capacités, qui existent à l’âge de trois
ans, reposent sur une sensibilité phonologique (être sensible aux sons qui composent
un mot) et sur une conscience syllabique. La conscience phonémique relève d’un
apprentissage systématique.
phonémique, par exemple dire que dans /Kado/ (cadeau) il y a quatre phonèmes.
Le terme conscience phonologique est un terme générique qui désigne la capacité
à manipuler de façon intentionnelle les unités phonologiques d’un mot (syllabe,
infra-syllabe, phonème). »
« Pour apprendre à lire dans une écriture alphabétique, on doit utiliser Liliane Sprenger-
les correspondances graphème-phonème. Il faut donc avoir des capacités Charolles, Les Débuts
correctes de discrimination phonémique (être capable de différencier bol de l’apprentissage de
de vol). Il faut aussi être capable de segmenter les mots oraux en phonèmes la lecture en français,
pour comprendre les relations entre ces unités et les graphèmes. » LPC-AMU-BRLI, 2017.
nasales m n
médianes
v (sn) z (sn) j (sn)
latérales l
vibrantes r roulé R
semi-
consonnes w
Les résultats de ces études, par leurs impacts positifs sur l’apprentissage de la lecture
et de l’écriture, montrent l’importance d’un entraînement à la conscience phonémique
à l’école maternelle. Plusieurs méta-analyses ont synthétisé les conclusions que l’on
peut effectivement tirer de ces études. La plus célèbre d’entre elles a été réalisée
par le National Reading Panel10 et analysée par Ehri et ses collaborateurs. Cette
méta-analyse porte sur cinquante-deux études examinant les effets des entraîne-
ments à la conscience phonémique sur la lecture en comparant un groupe entraîné
et un groupe non entraîné, sur des élèves scolarisés de la maternelle à la sixième.
Elle montre que :
— les effets sont plus importants quand la conscience phonémique est entraînée
avec des pré-lecteurs (scolarisés en maternelle) plutôt qu’avec des élèves déjà
lecteurs ;
— les entraînements doivent être explicites, intensifs, effectués en petits groupes
homogènes lors de séquences de courte durée (20 minutes) proposées plusieurs
fois par semaine, pendant un ou deux mois ;
— les entraînements phonémiques sont plus efficaces quand ils portent sur le
lien oral-écrit (lettres-sons, par exemple) comparativement aux entraînements
effectués uniquement à l’oral ou avec des supports visuels comme des images ;
— les entraînements multi-sensoriels intégrant simultanément des tâches orales,
visuelles et kinesthésiques (haptique ou grapho-motrice) sont particulièrement
efficaces en lecture-décodage pour les élèves les plus fragiles.
Organisation et modalités
de cet enseignement
La prise de conscience des unités de la langue n’est pas spontanée. Il est nécessaire
de mettre en place un enseignement spécifique, continu, structuré, progressif pour
que l’élève, tout au long de l’école maternelle, puisse développer les différentes
compétences dans le domaine de la phonologie : écouter, discriminer et manipuler
les unités de langue.
8— https://www.ncbi.nlm.nih.gov/pubmed/22250824
9— http://lincs.ed.gov/publications/pdf/NELPReport09.pdf
10 — Voir p. 8.
16 — Développer les habiletés phonologiques
« Pour pouvoir lire et écrire, les enfants devront réaliser deux grandes Programme
acquisitions : identifier les unités sonores que l’on emploie lorsqu’on d’enseignement
parle français (conscience phonologique) et comprendre que l’écriture de l’école maternelle,
du français est un code au moyen duquel on transcrit des sons (principe Bulletin officiel spécial
alphabétique). » n° 2 du 26 mars 2015.
« L’enseignant veille alors à expliquer aux enfants ce qu’ils sont en train Programme de l’école
d’apprendre, à leur faire comprendre le sens des efforts demandés maternelle, Bulletin
et à leur faire percevoir les progrès réalisés. » officiel spécial n° 2
du 26 mars 2015.
Le professeur invite les élèves à envisager la langue comme un matériau pour qu’ils
puissent se détacher de la fonction communicative du langage. Le sens ne doit pas
parasiter l’objectif poursuivi.
« Pour pouvoir s’intéresser aux syllabes et aux phonèmes, il faut que Programme de l’école
les enfants se détachent du sens des mots. » maternelle, Bulletin
officiel spécial n° 2
du 26 mars 2015.
Les activités dirigées peuvent être menées en grand groupe ou en petit groupe :
— du grand groupe vers le petit groupe : le professeur garde avec lui les élèves qui
en ont le plus besoin ;
— du petit groupe vers le grand groupe : à partir d’un nouvel apprentissage intro-
duit en petit groupe, proposer des entraînements collectifs qui tiennent compte
également de groupe de besoin.
Le petit groupe est à privilégier pour débuter un nouvel apprentissage ou pour les
élèves les plus fragiles.
17 — Développer les habiletés phonologiques
Le travail sur la conscience phonologique repose en tout premier lieu sur l’attention
particulière que le professeur porte à une bonne articulation. Afin de favoriser l’im-
plication des élèves dans les tâches proposées, la modalité « apprendre en jouant »
doit être envisagée conjointement avec les autres modalités d’apprentissage.
« Dans toutes ces activités, le plaisir de jouer avec les mots doit demeurer Recommandations
un vecteur de motivation. » pédagogiques, L’École
maternelle, école
du langage, note de
service n° 2019-084,
Bulletin officiel
du 29 mai 2019.
APPRENDRE EN S’EXERÇANT
Pour développer les habiletés phonologiques, les élèves ont besoin d’entraînement.
Les activités ritualisées favorisent l’appropriation. Des activités en autonomie pro-
longeant les situations dirigées peuvent être proposées aux élèves dans un espace
dédié au sein de la classe (par exemple, classer les mots en fonction du nombre de
syllabes sur le tableau, classer des mots en fonction de la règle « j’entends/je n’en-
tends pas » avec des fiches autocorrectives).
Les jeux vocaux, les comptines, les chants, les jeux rythmiques, les jeux d’écoute
soutiennent le développement de la conscience phonologique tout au long de l’école
maternelle.
« […] un autre intérêt des comptines et des formulettes apparentées Extrait des ressources
réside dans le fait qu’elles favorisent une approche ludique qui attire pour l’école maternelle
l’attention sur les unités distinctives de la langue et prépare, de manière disponibles sur
implicite puis explicite, le travail de structuration et les premiers Éduscol - Mobiliser
traitements réflexifs. » le langage dans toutes
ses dimensions 11.
« Par les usages qu’ils font de leur voix, les enfants construisent les bases Extrait du Programme
de leur future voix d’adulte, parlée et chantée. L’école maternelle propose d’enseignement de
des situations qui leur permettent progressivement d’en découvrir la l’école maternelle,
richesse, les incitent à dépasser les usages courants en les engageant arrêté du 18 février 2015,
dans une exploration ludique (chuchotements, cris, respirations, bruits, Bulletin officiel spécial
imitations d’animaux ou d’éléments sonores de la vie quotidienne, jeux n° 2 du 26 mars 201512.
de hauteur...). »
Il est par exemple plus aisé d’identifier un phonème dans un mot lorsque l’on s’est
amusé à le reproduire en imitant un bruit (par exemple, en imitant le bruit de l’abeille
[z] ou le bruit du vent [v], [f], du serpent [s], etc.). Par la production, on affine l’écoute
et réciproquement. On se rappellera que les 36 phonèmes de la langue française ne
représentent qu’une infime partie des sons du monde.
« […] en induisant une prise de recul, les LVE permettent une première Recommandations
perception du fonctionnement du français, langue de scolarisation, pédagogiques, Les
avec ses spécificités. » Langues vivantes
étrangères à l’école
maternelle, note de
service n° 2019-086,
Bulletin officiel
du 29 mai 2019.
La prise de conscience des unités sonores repose sur des compétences qui se
développent durant les trois années de l’école maternelle. Les attendus de fin de
cycle mentionnés dans le programme visent la syllabe et le phonème.
Ces compétences sont développées tout au long de l’école maternelle, il s’agit pour
les élèves de prendre conscience des mots, des syllabes et des phonèmes.
LES MOTS
Isoler les mots dans la chaîne parlée n’est pas chose aisée puisqu’à l’oral les espaces
entre les mots n’apparaissent pas.
Le mot, dans sa dimension orale, constitue une suite de phonèmes qui, combinés entre
eux, forment des syllabes qui permettent d’accéder au sens du mot, contrairement
aux syllabes et aux phonèmes lorsqu’ils sont envisagés isolément. Le mot est repéré
dans le flux de la parole parce qu’il relie immédiatement le signifiant au signifié. Ainsi,
les mots « poule » et « boule » se distinguent non pas par une analyse consciente des
phonèmes /p/ et /b/ qui changent, mais par le sens. Plus l’élève possède un stock de
mots disponibles important, plus il lui est facile de repérer un mot dans une phrase,
puisqu’il est identifié comme une unité de sens.
Le mot, dans sa dimension graphique est appréhendable par les espaces ou signes
qui le séparent des autres mots. Le lien oral-écrit constitue donc un appui précieux
pour accéder à l’unité mot. Cette notion est approfondie tout au long de l’apprentis-
sage de la lecture et de l’écriture.
EXEMPLES D’ACTIVITÉS
L’élève, de la petite section à la grande section, est capable d’isoler un mot dans la
chaîne parlée (à l’oral, puis progressivement à partir d’un support écrit).
— compléter par le bon mot une phrase dite par le professeur (« une poule sur
un…, qui picotait du pain… ») ;
— substituer un mot par un bruit, une onomatopée, un geste.
À partir d’un mot, puis d’une phrase énoncée en l’absence de support, il peut :
Si la dictée à l’adulte permet à l’élève d’identifier l’intérêt, les finalités et les perma-
nences de l’écrit, elle est aussi, de manière générale, un moyen privilégié pour rendre
visible les « espaces » entre les mots. Pour être profitable aux élèves, cette activité doit
être menée avec rigueur et uniquement en petit groupe. Elle nécessite la mobilisation
de gestes professionnels précis.
Le professeur saisit les différentes occasions qui se présentent dans cette acti-
vité pour « mettre en scène » lors de l’écriture sous la dictée les termes « mot »,
« lettre », « ligne », etc. Par exemple, il dit à l’élève, « je vais écrire la phrase que tu
viens de dire ; je vais écrire le premier mot ». Il aide à distinguer le déterminant du
nom, pour ne pas laisser penser que « le ballon », par exemple, constitue un seul
mot (leballon). Le professeur attire aussi l’attention de l’élève sur certaines règles
de ponctuation : « j’ai terminé ma phrase alors je mets un point » mais aussi sur la
gestion de l’espace-page.
Il convient d’alterner deux moments dans l’activité : celui où les élèves se mettent
d’accord sur ce qui doit être dit et celui où le professeur écrit pour que soit visible
l’évolution du discours. Le professeur encourage, tout en accompagnant la
22 — Développer les habiletés phonologiques
Écrire en cursive devant l’élève est essentiel. Le professeur veille à ce que celui-ci
soit placé de façon à voir le texte écrit au fur et à mesure de sa transcription. Lorsque
l’énoncé est dicté, le professeur met en évidence chaque mot à écrire : il demande
à l’élève de ralentir le débit de sa parole pour l’adapter à son rythme d’écriture afin
que l’élève puisse voir en simultané l’écriture du mot qu’il prononce. Enfin, une fois
l’énoncé écrit, le professeur relit en pointant chaque mot, pour relancer l’activité
langagière. Si des modifications sont apportées, il convient de procéder en modifiant
un mot à la fois dans un premier temps, afin que l’élève perçoive le mot qui change
par rapport à la phrase de départ.
Pendant l’activité, le professeur répond à toutes les remarques émises sur l’écrit, en
amenant autant que possible les élèves à y répondre par eux-mêmes.
LA SYLLABE
La syllabe se prononce en une seule émission de voix, c’est l’unité de la langue
la plus facilement perceptible. Les différentes manipulations (segmentation,
suppression, fusion, localisation, etc.) de syllabes sont plus faciles à réaliser
qu’avec les phonèmes.
Lorsque l’élève comprend les procédures effectuées avec l’unité syllabe, il peut
alors les remobiliser lors du travail sur les phonèmes.
Certains exemples de jeux sont extraits des ressources pour l’école maternelle
disponibles sur Éduscol - Mobiliser le langage dans toutes ses dimensions 13.
L’élève, de la petite section à la grande section, est capable de :
Exemple d’activité
« Loto » : chaque élève dispose d’une planche de loto composée de cases dans
lesquelles un nombre de syllabes est imposé ; l’élève pioche une image, scande
les syllabes du mot correspondant à l’image, les dénombre pour gagner l’image
et la poser sur sa planche.
Exemple d’activité
« Devine à qui / à quoi je pense » : parmi les propositions suivantes : « chat, mou-
ton, écureuil », trouver que le maître du jeu pense au mot « mouton » à partir du
codage des deux syllabes. Il est possible de symboliser visuellement les syllabes
(par exemple : cercles, bouchons, jetons), mais aussi de manière auditive en
frappant le nombre de syllabes avec ses mains ou avec un instrument.
Exemples d’activités
« Loto des syllabes » : dire une syllabe (par exemple, « ta »), mettre un jeton dans
la case où se trouve l’image du mot contenant la syllabe énoncée. Segmenter
les images en fonction du nombre de syllabes (par exemple, placer le jeton sur
l’image du mot « tapis », sous la première segmentation).
« Domino des syllabes » : à partir d’un jeu de domino-images lier l’image d’un
mot qui se termine de la même manière à une autre image comprenant la même
syllabe en attaque (par exemple, « micro – crocodile »).
LE PHONÈME
Les jeux autour des rimes permettent d’être attentif à une sonorité plus petite que la
syllabe. Très tôt les jeunes élèves sont sensibles à ce qui « sonne » pareil. Le travail
des comptines permet de les initier à la perception de ce qui rime. Ainsi, les élèves
apprennent à repérer les mots qui se ressemblent ou qui riment, les associent
à d’autres mots (par exemple, « parmi les mots proposés, trouve le mot qui finit
comme… ») et produisent de nouvelles rimes.
25 — Développer les habiletés phonologiques
Un grand nombre de comptines et de formulettes nourrissent ces jeux sur les sono-
rités. Certaines figurent dans les ressources pour l’école maternelle disponibles sur
Éduscol - Mobiliser le langage dans toutes ses dimensions 14.
Des activités spécifiques permettent d’amener les élèves à percevoir une unité
infra-syllabique, ce qui facilite l’accès à une unité encore plus petite : le phonème.
EXEMPLES D’ACTIVITÉS
Certains exemples de jeux ci-après sont extraits des ressources pour l’école mater-
nelle disponibles sur Éduscol - Mobiliser le langage dans toutes ses dimensions 15.
L’élève, de la petite section à la grande section, est capable de :
Exemple d’activité
DISCRIMINER UN PHONÈME
— repérer un phonème dans une suite de phonèmes, mobiliser un signal défini en
amont lorsqu’il est entendu (par exemple, chercher /v/, parmi /s/, /v/, /r/) ;
— repérer le mot qui commence (ou se termine) par un phonème donné ou par le
même phonème que le mot cible, pratiquer des « chasses à l’intrus » ;
— classer des mots selon la règle « j’entends/je n’entends pas » (par exemple : /v/
dans « ville, carnaval, fil ») ;
Le repérage du phonème est facilité lorsqu’il se situe au début ou à la fin du mot.
On peut complexifier la tâche en proposant des mots contenant des phonèmes
proches /f/ et /v/ ; /s/ et /z/ ;
— localiser un phonème dans un mot, le mettre en évidence avec un code déter-
miné à l’avance (par exemple : chercher /s/ dans « sapin », coder le phonème
dans la syllabe du mot symbolisé) ;
— trouver le phonème commun à une liste de mots ;
Exemples d’activités
« Loto des phonèmes » : dire un phonème, placer un jeton sur le dessin contenant
le phonème énoncé (par exemple : /s/ dans « tasse »).
« Trouver l’intrus » : proposer oralement des mots (avec ou sans support icono-
graphique) comprenant un même phonème placé en position initiale ou finale,
ainsi qu’un intrus (par exemple : « soleil, serpent, valise, sac »).
Le professeur utilise un lexique précis et adapté aux élèves : mot, lettre, syllabe,
rime (le terme « son » est utilisé pour parler des phonèmes). Lorsqu’il recourt à
des images, il s’assure au préalable que les élèves connaissent le lexique utilisé.
De manière générale, il est conseillé de mobiliser des mots familiers, afin de faciliter
leur mise en mémoire par les élèves.
La segmentation des mots en syllabes se réalise à partir des syllabes orales. Lors
des tâches portant sur les mots isolés, le nom est travaillé sans déterminant.
Il est important d’harmoniser la symbolisation des mots, des syllabes et des phonèmes,
en équipe pédagogique, de la maternelle jusqu’au cours préparatoire.
29 — Développer les habiletés phonologiques
Focus | Évaluation de CP -
compétences phonologiques
Les évaluations nationales de CP et de CE1 permettent aux professeurs de disposer
de repères fiables, fondés sur la recherche, afin de mieux accompagner les élèves
vers la maîtrise des savoirs fondamentaux.
Pour les professeurs, le contenu de ces évaluations est un point d’appui pour mettre
en place, dès le début de l’année, des interventions spécifiques pour chacun des
élèves que ce soit par l’adaptation des activités proposées et par la constitution de
groupes de compétences qui répondront à des besoins identifiés.
Dans le cadre des conseils de cycles, l’analyse conjointe des résultats des élèves
aux évaluations nationales par les professeurs de maternelle et d’élémentaire per-
met d’identifier les domaines d’actions pédagogiques prioritaires. Ces évaluations
doivent engager des regards croisés sur les compétences (réussites et difficultés des
élèves), sur l’analyse des pratiques et des démarches pédagogiques afin d’assurer la
réussite de chacun des élèves en lecture et en écriture.
30 — Développer les habiletés phonologiques
Objectif(s) visé(s)
Commencer à réfléchir sur la langue et acquérir une conscience phonologique.
Pour les appren- Réfléchir sur les unités sonores de la langue en se détachant
tissages du sens des mots.
suivants...
Des études françaises réalisées durant la dernière décennie montrent que des inter-
ventions ciblées, c’est-à-dire des interventions qui se focalisent sur les domaines
langagiers prédicteurs de la réussite en lecture (étude 1) ont un effet significatif,
non seulement à court terme, (par exemple en grande section, étude 2) comparati-
vement à un groupe contrôle sans interventions ciblées, mais aussi à moyen terme,
en lecture en cours préparatoire, notamment (étude 3).
Les trois études françaises suivantes portent sur les entraînements phonologiques
dès l’école maternelle. Leurs résultats plaident en faveur d’entraînements ciblés pour
prévenir les difficultés d’apprentissage de la lecture. Dans ces études, les élèves du
groupe expérimental qui ont bénéficié de l’entraînement présentent des progrès sen-
sibles sur les habiletés ciblées, contrairement aux élèves du groupe témoin.
32 — Développer les habiletés phonologiques
ÉTUDE 1
Le programme PARLER (Parler, Apprendre, Réfléchir, Lire Ensemble
pour Réussir) est un programme général de prévention des difficultés
scolaires qui vise spécifiquement le développement du langage et de la
lecture. Ce programme comporte des entraînements phonologiques
mis en place auprès d’élèves de grande section scolarisés dans des
zones socialement défavorisées. Les entraînements à la conscience
phonologique visaient la prise de conscience des différentes unités
phonologiques (rimes, syllabes et phonèmes) à partir d’exercices de
détection, de segmentation, de fusion et de suppression.
ÉTUDE 2
Une recherche conduite auprès de 3 596 élèves de grande section a
repris des outils identiques à ceux du programme PARLER. Les résul-
tats confirment que les enfants des classes qui ont bénéficié d’entraî-
nements ciblés dont la recherche a montré l’efficacité (fondés sur des
preuves) progressent significativement plus dans les domaines entraî-
nés comparativement aux classes témoins (sans interventions ciblées).
Dans cette étude le but de l’entraînement à la conscience phono-
logique était de stimuler l’écoute de mots, l’analyse segmentale, la
mémoire verbale. Différentes unités linguistiques (rimes, syllabes et
phonèmes) étaient impliquées dans deux niveaux de compétences
phonologiques : le traitement implicite visant une sensibilité phono-
logique et le traitement explicite visant des connaissances métapho-
nologiques. Au total, 36 exercices ont été effectués. Les exercices
visant la sensibilité phonologique portaient sur la discrimination des
unités telles que la syllabe et la rime (par exemple, trouver des mots
qui partagent les mêmes unités, décomposer le mot en syllabes ou
fusionner les syllabes pour former un mot). Les exercices visant les
connaissances métaphonologiques étaient axés sur la conscience
phonémique et l’appariement lettre-son (par exemple, suppression
et fusion de phonèmes, segmentation des syllabes en phonèmes et
correspondance avec les unités orthographiques).
ÉTUDE 3
Cette étude portait sur 637 enfants suivis pendant trois ans, de la
moyenne section de maternelle au cours préparatoire. Elle visait à
étudier les effets d’un entraînement phonologique et d’entraînements
à la compréhension en école maternelle. Les entraînements pho-
nologiques en moyenne et grande section de maternelle ont eu lieu
pendant 12 semaines consécutives par an à raison de deux séances
de 20 minutes par semaine. Ils ont été effectués en petits groupes de
4 à 7 enfants de niveaux phonologiques proches. En moyenne section,
l’entraînement phonologique était centré sur des tâches de sensibi-
lité phonologique, répétition de pseudo-mots et discrimination pho-
némique, sur des tâches de conscience syllabique (segmentation de
deux ou trois mots syllabes, identification ou correspondance des syl-
labes initiales et finales, localisation d’une syllabe dans un mot, com-
binaison de syllabes pour former des mots, suppression de la syllabe
initiale ou finale d’un mot) et des tâches de sensibilisation à la rime.
En grande section, les entraînements ont été axés sur la conscience
phonémique et la correspondance lettre-son. Après avoir passé en
revue les syllabes et les rimes, des activités de sensibilisation pho-
némique ont été combinées à des activités d’appariement lettre-son
consistant à associer graphèmes et phonèmes, décomposer les syl-
labes en phonèmes, identifier et associer les phonèmes initiaux, puis
fusionner les phonèmes.
Les résultats montrent un effet de l’entraînement en moyenne et
grande section sur les capacités phonologiques de lecture-écriture
au cours préparatoire. De plus, les enfants qui ont le plus bénéficié
de l’entraînement sont ceux qui avaient les scores les plus faibles en
habiletés phonologiques en moyenne section.
Cette étude montre que l’on peut entraîner précocement les habiletés
phonologiques, dès la moyenne section. Une des caractéristiques de
cette étude est que l’entraînement ciblé sur le phonème a porté en
moyenne section de maternelle sur une tâche de discrimination pho-
némique et en grande section de maternelle sur une tâche de segmen-
tation phonémique et sur l’association lettres-sons.
En résumé
« L’une des conditions pour apprendre à lire et à écrire est d’avoir Programme
découvert le principe alphabétique selon lequel l’écrit code en grande d’enseignement de
partie, non pas directement le sens, mais l’oral (la sonorité) de ce qu’on dit. l’école maternelle,
Durant les trois années de l’école maternelle, les enfants vont découvrir Bulletin officiel spécial
ce principe (c’est-à-dire comprendre la relation entre lettres et sons) et n° 2 du 26 mars 2015.
commencer à le mettre en œuvre ».
37 — De l’oral à l’écrit – vers la découverte du principe alphabétique
« Dans une étude réalisée auprès d’enfants de moyenne section, deux Catherine Biot-
groupes sont constitués, l’un connaisseur des lettres (C) et un autre Chevrier, Jean Écalle,
non connaisseur (nC). Après un renforcement sur 5 semaines du Annie Magnan,
groupe C sur 4 lettres cibles L, P, S, T pour les nommer et les écrire en « Pourquoi la
lettres d’imprimerie, deux tâches sont proposées, l’une de production connaissance du nom
orthographique et une autre portant sur les habiletés phonologiques. des lettres est-elle
Le groupe C obtient des performances supérieures au groupe nC dans si importante dans
une tâche de production orthographique où il s’agissait de produire l’apprentissage
un pseudo-mot (écrire téva) et dans une tâche d’extraction syllabique de la langue écrite »,
dans un mot. Les auteurs concluent que les activités stimulant Revue française
la connaissance du nom des lettres ont permis aux jeunes enfants de pédagogie, 162,
du groupe C d’établir les premiers liens entre l’oral et l’écrit, ces activités pp. 15-27, 2008.
ayant stimulé en même temps leurs habiletés phonologiques. »
COMPOSANTE VISUELLE
La connaissance des lettres de l’alphabet suppose que l’élève distingue :
— les lettres des signes visuels conventionnels, utilisés dans son environnement
écrit proche ;
— les lettres des chiffres ;
— les lettres utilisées en français de celles utilisées dans une autre langue selon
un alphabet différent (par exemple : arabe, cyrillique), pour les élèves d’un milieu
biculturel.
COMPOSANTE MOTRICE
Connaître une lettre, c’est aussi savoir la tracer. Les recherches montrent qu’une
activité de traçage de lettres (surlignage, copie, etc.) permet à l’élève de mieux les
mémoriser, contrairement au fait de les taper sur un clavier.
EXEMPLE D’ACTIVITÉ
Dans une boîte sont dissimulées des lettres en relief. L’élève introduit ses mains
dans des trous et doit à l’aveugle essayer de reconnaître la lettre qu’il tient en
main. Il s’exprime sur ses caractéristiques et la sort de la boîte pour vérifier son
hypothèse. Le nombre de lettres varie en fonction de l’habileté de l’élève. Quand la
connaissance des lettres s’affine, il est possible de proposer l’exercice en mêlant
des lettres qui se ressemblent (E, B, F, par exemple).
39 — De l’oral à l’écrit – vers la découverte du principe alphabétique
Les activités multi-sensorielles ont impliqué des élèves de grande section, qui de ce
fait, n’ont pas encore été confrontés à l’enseignement systématique du code. Ces
activités de stimulation multi-sensorielle semblent avoir un effet persistant sur l’ap-
prentissage des lettres, leur nom, leur son ainsi que leur tracé.
Ces gestes doivent être automatisés, un entraînement régulier, inscrit dans des
situations variées (supports, outils pour écrire, implication du corps dans sa globalité)
permet aux gestes liés à la production des lettres de devenir progressivement plus
fluides. La fluidité du geste d’écriture automatisé libère des ressources cognitives
pour des processus de plus haut niveau relatifs à la production orthographique, à
la planification de textes. En cela, les activités d’écriture se distinguent clairement
des activités de dessin et de graphisme : savoir écrire, c’est automatiser des gestes
moteurs liés à la réalisation de formes graphiques conventionnelles, les lettres,
quelles que soient leur forme et leur taille. Toutefois, un certain nombre de gestes
graphiques de base (ronds, boucles ascendantes et descendantes, traits horizon-
taux et verticaux) sont essentiels pour maîtriser le tracé des lettres. Les activités
de graphisme n’ont pas pour but de représenter un code conventionnel porteur de
sens, au contraire des activités d’écriture de lettres qui seront ensuite associées
pour former des mots.
Hélène Labat, Guillaume Vallet, Annie Magnan, Jean Écalle, “Facilitating effect
of multisensory letter encoding on reading and spelling in 5-year-old children”,
Applied Cognitive Psychology, 29(3), pp. 381-391, 2015.
« Quand l’enfant comprend que le mot est lui-même constitué d’unités Recommandations
sonores segmentables (syllabes, rimes, attaques éventuellement), pédagogiques, L’École
l’attention peut se porter sur le repérage des unités plus petites – maternelle, école
les lettres – dans leur rapport avec les sons : les phonèmes. » du langage, note de
service n° 2019-084,
Bulletin officiel
du 29 mai 2019.
EXEMPLES D’ACTIVITÉS
« le jeu de l’oie des lettres » : se déplacer sur la piste à l’aide d’un dé. Nommer et brui-
ter la lettre représentée dans la case sur laquelle arrive le pion. Rester dans cette
case lorsque la réponse est correcte. Reculer d’une case dans le cas contraire ;
Dès la petite section, le prénom des élèves est utilisé quotidiennement dans
les activités de la classe. Le professeur amène l’élève à identifier son prénom
écrit en capitales d’imprimerie en prenant des repères visuels (forme de la
majuscule, longueur du mot, nombre de lettres, point sur un I, accent, graphie
particulière comme le X ou le H, dernière lettre, trait d’union). Ces repères
sont repris pour l’identification d’autres prénoms. Les lettres récurrentes qui
composent le prénom des élèves sont tout d’abord identifiées. Les élèves sont
progressivement en capacité de les reconnaître toutes. Il ne s’agit pas de viser
l’exhaustivité au départ.
Par exemple, le professeur place devant l’élève Sarah l’étiquette de son pré-
nom et prononce devant elle le son de chaque lettre en les pointant au fur et
à mesure. Le professeur peut y associer simultanément le nom des lettres :
« S, /s/, A, /a/, R, /r/, A, /a/ et la lettre H qui ne s’entend pas ». Le professeur
« étire » le son /s/ ce qui permet à l’élève de mieux appréhender le son de cette
consonne. Sarah dit le son des lettres « /s/ /a/ /r/ /a/ et la lettre qui ne s’en-
tend pas ». Pour l’élève de petite section, le premier mot travaillé est le prénom
mais d’autres mots sont également support de phonémisation lorsque l’ortho-
graphe du prénom est complexe et qu’elle met l’élève en difficulté 17.
Faire écrire les élèves en effectuant des allers-retours constants entre l’oral et
l’écrit. Par exemple, demander aux élèves de répéter le mot à écrire lentement
en essayant de prolonger les phonèmes pour retrouver les lettres auxquelles
ils correspondent. Le corpus de mots travaillés nécessite d’être choisi soigneu-
sement pour présenter une transcription de graphèmes-phonèmes simples et
renforcer le lien entre lettres et sons sans le complexifier, sans passer sous
silence la rencontre avec des graphèmes complexes qui peuvent être présents
dans les prénoms (il est important d’expliquer : « dans Chloé on entend /k/, dans
ton prénom on écrit /k/ avec un C puis un H »). Cette activité ne peut être menée
qu’en petit groupe guidée par l’enseignant.
De nombreuses ressources pour la classe offrent des situations de jeu qui per-
mettent de mettre en évidence les rapports lettre/son, dont la ressource d’accom-
pagnement pour l’école maternelle disponible sur Éduscol, Mobiliser le langage
dans toutes ses dimensions18.
Il veille à travailler les sons voyelles et les sons consonnes sans induire de confusion
entre « nom de la lettre » et « son produit ». Pour cela, il dit systématiquement le nom
et le son de la lettre, en soutenant si besoin leur lien à partir d’images (par exemple,
« A, comme dans avion »). En effet, un élève qui ne connaît que le nom de la lettre /r/
peinera à comprendre que RO fait /ro/ et non /èr-o/.
LA COMPTINE
Les comptines aident les élèves à entrer dans la découverte de l’écrit. Elles sont des
supports permettant d’atteindre les compétences attendues dans le domaine de
l’écrit à l’école maternelle.
De nombreuses ressources pour la classe offrent des situations de jeu qui permettent
de mettre en évidence les rapports lettre/son, dont la ressource d’accompagnement
pour l’école maternelle, disponible sur Éduscol, Mobiliser le langage dans toutes ses
dimensions 19.
Cette ressource d’accompagnement pour l’école maternelle précise que l’élève peut :
— « établir des correspondances entre mot oral et mot écrit en pratiquant des
activités de production (le texte mémorisé peut être dicté par les élèves et écrit
par le professeur) et de réception (balayer du doigt le texte en lui associant le
contenu sonore, pointer les mots tout en récitant, etc.) pour découvrir l’orientation
de l’écrit, la permanence de l’écrit, le lien entre la quantité d’oral entendue et la
quantité d’écrit vue, la segmentation de la chaîne orale en mots. »
— « apprendre à prendre appui sur des indices linguistiques et textuels :
• en apprenant à identifier les différents textes dépourvus d’illustration ;
• en observant et comparant les longueurs de texte, les titres, la mise en
page, les répétitions, la mise en ligne, la typographie, la ponctuation, etc. ;
• en observant et comparant, pour les plus grands, les mots utilisés, les onoma-
topées, certaines syllabes ou lettres connues.
— « découvrir des premiers rapports lettre/son ».
L’ALPHABET
L’alphabet constitue un support écrit qui permet aux élèves de retrouver le nom ou
la graphie d’une lettre. Son affichage dans les classes de moyenne et grande section
dans les trois graphies est indispensable.
L’ABÉCÉDAIRE
Supports culturels, les abécédaires en classe concourent à faire connaître les
lettres de l’alphabet : ils permettent d’approcher la notion d’initiale d’un mot et le
sens de lecture.
« En fonction du sujet retenu, les enfants regroupent les mots trouvés et Ressources pour
écrits en distinguant leur première lettre. Quand deux mots partagent l’école maternelle
une initiale identique qui produit un son différent (Amadou et Aurélien ou disponibles sur
Corentin, Charlotte, Cynthia), l’enseignant devra verbaliser, faire observer Éduscol 20.
qu’une même lettre peut produire des sons différents en fonction des
autres lettres qui la suivent. Il ne cherchera pas, dans ce cas, à établir une
relation précise lettres/sons, ni à être exhaustif. »
Pour travailler la correspondance entre les différentes graphies, la tâche peut être
progressivement différenciée : copier un texte écrit (connu des élèves) en capitales
d’imprimerie sur l’ordinateur, puis en script, voire en écriture cursive pour la grande
section, en fin d’année. Comme le précise le programme « à partir de la moyenne sec-
tion et régulièrement en grande section, les élèves s’exercent à des transcriptions
de mots, de phrases et courts textes connus ».
Les élèves peuvent comparer ce qui est écrit à l’écran avec le modèle dont ils
disposent pour relever les différences. Il veille à ce que les binômes constitués
échangent leur rôle. La lecture à voix haute par le professeur permet de vérifier la
réussite de l’activité.
Concernant le tracé des lettres, il faut être vigilant dès le début et modéliser le geste
d’écriture. Pour cela :
— prendre soin d’écrire sous le regard de l’élève, en nommant successivement les
lettres les unes après les autres, pour que l’élève prenne conscience que l’écrit
code de l’oral ;
— être à côté de l’élève, chaque fois que possible, lors des situations d’apprentissage
et nommer les lettres les unes après les autres pendant qu’il écrit ;
— attirer son attention sur le sens du tracé d’écriture et sur le sens de gauche à droite ;
— être vigilant à la tenue du crayon et à la posture de l’élève lorsque celui-ci écrit
(dos droit, mains posées sur la table) ; intervenir immédiatement afin de remédier
à d’éventuelles difficultés et d’éviter qu’un geste inapproprié ne s’installe ;
— prendre en compte l’élève gaucher : l’installer à la gauche d’un droitier, placer
le modèle d’écriture de façon à ce qu’il reste visible au moment où l’élève écrit.
L’aménagement de la classe :
espaces dédiés et affichages
Cet espace permet un travail d’écriture en groupe restreint qui s’effectuera sous le
regard attentif de l’enseignant.
L’utilisation d’un mobilier adapté à la taille de l’élève lui permet d’adopter une posture
correcte (dos droit, main posée sur la table) et facilite une bonne tenue du crayon.
L’utilisation de grands supports progressivement réduits facilite l’appropriation des
gestes graphiques adéquats.
Les affichages sont visibles et lisibles par les élèves à hauteur de 1 mètre. Les lettres de
l’alphabet, illustrées par des images représentant un objet ou un animal dont l’initiale
correspond à l’initiale du mot, sont explicitent pour les élèves. L’alphabet a été construit
avec les élèves qui ont proposé les référents.
Des reproductions d’œuvre d’art typographique peuvent trouver leur place sur les
murs de la classe.
Focus | Évaluation de la
connaissance des lettres
Évaluer périodiquement la connaissance des lettres qu’ont les élèves, porter une
attention particulière à leurs progrès, permet au professeur de proposer les activi-
tés les mieux adaptées aux besoins individuels qu’il identifie.
Objectif(s) visé(s)
Après avoir dénommé les trois premières lettres de l’alphabet, demander à l’élève
de continuer la suite des lettres le plus loin possible pour dire toute la comptine.
Dans ce type de tâche à choix forcé, on peut proposer un nombre réduit de lettres
(par exemple 5) où figure celle qui sera nommée par le professeur pour la connais-
sance du nom des lettres ou celle dont le « son » (phonème) est prononcé par le
professeur pour la tâche son des lettres. À chaque nouvel item (lettre), une nouvelle
série d’items tests (5) est proposée.
Il est possible de faire trouver une lettre par l’élève et de l’entourer : « où se trouve
la lettre /pé/ ? Entoure-la. »
Dans une tâche de rappel, demander à l’élève de nommer la lettre montrée ou d’en
prononcer le son. Dans ce type de tâche les lettres sont présentées dans un ordre
aléatoire.
Dans cette dernière tâche de production écrite, on laisse l’élève utiliser la graphie de
son choix (les lettres d’imprimerie sont celles qui sont d’abord les mieux connues).
L’utilisation de pseudo-mots, de structure syllabique simple (Consonne-Voyelle
(CV), Consonne-Voyelle-Consonne (CVC), ou Consonne-Voyelle-Consonne-Voyelle
(CVCV) est conseillée : l’élève ne peut s’appuyer sur l’orthographe éventuellement
connue des mots choisis par le professeur. Il se trouve dans une tâche typique
d’encodage phonologique.
51 — De l’oral à l’écrit – vers la découverte du principe alphabétique
Les activités d’écriture permettent aux élèves d’école maternelle d’utiliser ce qu’ils ont
travaillé en phonologie. Au-delà de l’aspect ludique, les élèves s’impliquent d’autant
plus volontiers que les activités de phonologie prennent tout leur sens.
« Toutes les activités d’écriture, en permettant de faire le lien entre Extrait des ressources
l’oral et l’écrit, fournissent un support important pour la construction pour l’école maternelle
du principe alphabétique. disponibles sur
Dès la moyenne section et plus encore en grande section, les tentatives Éduscol, Graphisme
d’écriture doivent être encouragées et provoquées, car c’est dans et écriture : L’écriture
les activités d’écriture que les enfants sont obligés de s’interroger à l’école maternelle 23.
sur les composantes de l’écrit et sur ce qui distingue les mots entre eux :
les enfants ont en effet besoin de comprendre comment se fait la
transformation d’une parole en écrit, d’où l’importance de la relation
qui va de l’oral vers l’écrit. »
Stimuler la production écrite chez le jeune élève consiste à le confronter aux aspects
conventionnels d’un tracé spécifique. Progressivement, l’écrit constitué de signes
aux formes fixes, les lettres, se distinguent du dessin aux formes plus libres. Les
premiers mots aux tracés liés au sens deviennent des tracés liés aux sons portés
par les mots. Les essais d’écriture constituent un exercice approprié pour que l’élève
acquière progressivement le tracé des lettres et, en accédant au principe alphabé-
tique, devienne un « producteur de mots écrits ». Il doit alors être considéré comme
celui qui, en pratiquant l’écriture, s’interroge à la fois sur sa production spontanée
et sur la langue écrite, objet de réflexions impliquant une activité métacognitive.
23 — https://cache.media.eduscol.education.fr/file/Ecriture/43/7/
Ress_c1_Ecriture_ecriture_456437.pdf
52 — De l’oral à l’écrit – vers la découverte du principe alphabétique
« L’exploration que font les enfants du monde de l’écrit au moyen Monique Sénéchal,
de l’écriture inventée promeut l’analyse des mots parlés et leurs liens conférence de
avec l’alphabet. Cette analyse permet l’intégration de la conscience consensus Écrire
phonologique aux connaissances alphabétiques, et mène à la découverte et rédiger, 14-15 mars
du principe alphabétique. Ainsi l’écriture inventée, lorsqu’elle se fait 2018.
avec l’aide d’un adulte, peut devenir un des leviers qui facilitent
l’apprentissage de la lecture. »
Du dessin à l’écriture
Les productions graphiques chez l’élève se caractérisent par une étroite relation
entre le dessin et l’écriture, contrairement à l’adulte. Jusqu’à environ l’âge de 5 ans,
pour écrire les lettres, il utilise les mêmes règles de production motrice que celles
qu’il utilise pour dessiner. Entre 4 et 5 ans, l’élève comprend que l’écriture est consti-
tuée de signes spécifiques ; il produit des pseudo-mots avec des pseudo-lettres, des
lettres déformées ou de vraies lettres, parfois mêlées à des chiffres. Il comprend
progressivement qu’écrire n’est pas dessiner : ses productions d’écrits se détachent
des caractéristiques du dessin pour intégrer les propriétés de l’écriture. Les pro-
ductions sont différentes selon qu’on lui demande d’écrire un mot ou de le dessiner,
bien que ses connaissances du fonctionnement de la langue écrite soient erronées.
En l’absence de connaissances sur les liens entre l’oral et l’écrit, les premières pro-
ductions de mots écrits du jeune élève s’appuient sur les aspects sémantiques des
mots et en particulier leurs caractéristiques physiques. Par exemple, la longueur
d’un mot et/ou la taille des lettres sont liées aux dimensions du mot représenté. À
4 ans, l’élève écrit un mot plus long pour représenter le mot « dinosaure » et un mot
plus court pour représenter le mot « moustique ».
Lan Zhang, Rebecca Treiman, “Writing Dinosaur Large and Mosquito Small:
Prephonological Spellers’ Use of Semantic Information”, Scientific Studies of
Reading, 18, pp. 434-445, 2015.
53 — De l’oral à l’écrit – vers la découverte du principe alphabétique
Anna Both-de Vries, Adrianna Bus, “The Proper Name as Starting Point for Basic
Reading Skills”, Reading and Writing, 23, pp. 173-187, 2010.
Les élèves en difficulté au cours préparatoire sont souvent ceux qui n’avaient pas
compris le principe alphabétique en grande section de maternelle. « L’expérimentation
pédagogique dans les classes confirme l’importance d’enseigner plus explicitement :
les enfants à qui l’on enseigne explicitement quelles lettres correspondent à quels
sons apprennent plus vite à lire et comprennent mieux l’écrit que d’autres enfants
à qui on laisse découvrir le principe de l’alphabet 24 ». Dès la moyenne section et
plus encore en grande section, les tentatives d’écriture doivent être encouragées
et provoquées, car c’est dans les activités d’écriture que les enfants sont obligés de
s’interroger sur les composantes de l’écrit et sur ce qui distingue les mots entre eux.
EN PETITE SECTION
— Activités d’écriture
Les élèves voient écrire le professeur. Ils essaient eux-mêmes de laisser des
traces. Lorsque les élèves expriment une intention d’écriture, le professeur
transcrit sous la production ce qu’ils ont voulu écrire. Il valorise les essais et
conserve ces traces.
56 — De l’oral à l’écrit – vers la découverte du principe alphabétique
« Valoriser publiquement les premiers tracés des petits qui disent avoir écrit,
c’est mettre toute la classe sur le chemin du symbolique 25. »
Tout au long de l’année, différents ateliers sont mis en place : ils visent à faire
percevoir aux élèves le sens et le rythme d’alignement des objets. Les élèves
doivent apprendre à revenir à la ligne une fois la première ligne terminée. Les
élèves s’approprient ainsi le sens gauche-droite de l’écriture. Ce travail d’ali-
gnement est mis en relation avec un travail sur le rythme : le professeur frappe
dans ses mains le rythme d’une comptine tandis que les élèves alignent les
petits objets.
Un disque peut être utilisé si le rythme est lent et bien marqué. Les bâtonnets de
bois (type allumettes) plus difficiles à saisir exercent la motricité fine. De plus,
ils doivent être disposés verticalement. Le rythme d’alignement et le retour à
la ligne sont respectés. Il faut noter que pour certains élèves, la perception de
l’occupation de l’espace est loin d’être évidente et nécessite un accompagne-
ment par le professeur. Dans un troisième temps, l’élève utilise des gommettes
afin de laisser une trace du travail. L’utilisation des gommettes de forme car-
rée ou triangulaire est conseillée : elles présentent la difficulté supplémentaire
de devoir être posées sur leur base. Elles préparent à poser les lettres « sur
leur base ».
En résumé
Impression
ISBN 978-2-11-155895-3 MENJ
UN EXEMPLE DE
DEMARCHE EN GRAPHISME :
LES BOUCLES
EN CLASSE DE GRANDE SECTION
Découvrir : isoler des formes,
des lignes ou des motifs
Enluminures
Moyen-Age
Calligraphie
Michel Till
Contemporain
Rechercher les mêmes formes et motifs
sur des reproductions d’œuvres
D’autres outils
D’autres matières
Des couleurs différentes
Réinvestir : utiliser divers matériaux
Réinvestir : autres outils, la tablette
graphique
Réinvestir : autres outils, autres
couleurs
Réduire les tracés, les réguler
Réinvestir : décorer
Révéler la fonctionnalité des graphismes étudiés
Saturer l’espace
Saturer l’espace
Perfectionner ou systématiser :
tester de nouvelles organisations
Direction générale
de l’enseignement scolaire
Les modèles
Deux modèles : une même ambition, de même logique 9
L'italique 9
Les majuscules 9
Les réglures
Réglures et proportions 11
Les réglures choisies 11
Réglures Séyès vs réglures d’apprentissage 13
Le modèle Écriture A
Le modèle de base 14
Les références formelles 14
Formes historiques 14
Formes étrangères 15
Formes françaises 16
Le modèle Écriture B
Le modèle de base 24
Les références formelles
Formes historiques 24
Formes étrangères 25
DGESCO – 2013
2
Les ductus 30
Les capitales ornées 32
Lexique
Termes calligraphiques et typographiques 33
La mise à disposition
Annexes
Écriture A romain 36
Écriture A italique 37
Écriture B romain 44
Écriture B italique 45
Pour compléter
Ouvrages et documents 52
DGESCO – 2013
3
Document d’accompagnement pour la mise en place de modèles d’écriture scolaire
Présentation
Le besoin d’une police de caractères cursive
pour l’apprentissage de l’écriture sur support numérique
DGESCO – 2013
4
Document d’accompagnement pour la mise en place de modèles d’écriture scolaire
L’écriture n’est pas réductible, comme l’explique Les explorations cérébrales montrent bien que la
entre autres Yves Reuter dans son analyse des seule vue de lettres active des zones du cerveau
liens entre le rapport à l’écrit et l’échec scolaire, impliquées dans le mouvement lorsque la
à une simple technique mais constitue un outil main (qui a été privilégiée, mais elle n’est pas
culturel, une manière d’être au monde, une la seule à pouvoir écrire) écrit. Ce réseau se met
manière de penser et de se penser, une forme en place lorsque l’enfant apprend à tracer une
de culture. Il rappelle également que la forme lettre avec un outil scripteur. Il construit alors
scolaire est fondamentalement scripturale dans un « patron moteur » spécifique à chacune
sa culture. d’elles.
À l’aide d’un clavier, le mécanisme est différent, « la
L’usage de l’écriture manuscrite, malgré l’évolution correspondance entre le mouvement et la forme
des technologies n’est pas obsolète. Elle fait de la lettre est arbitraire et un mouvement
l’objet d’un usage constant dans le monde identique peut aboutir à deux lettres différentes
du travail, le quotidien, malgré des échanges » (Velay & Longcamp, 2005). Il n’y a plus cette
plus conséquents sous forme de messages relation unique entre la lettre et le mouvement.
typographiés. Il est par conséquent nécessaire, que l’outil soit
traditionnel ou numérique, de maintenir un
Dans le cadre scolaire, le maintien de son apprentissage des formes par leur tracé à la
apprentissage ne se justifie pas seulement par la main.
persistance de cet usage dans la vie adulte mais
également parce que des études ont démontré Si ces expériences démontrent l’importance
son implication dans l’apprentissage de la d’apprendre à écrire manuellement, elles ne
lecture. L’écriture et la lecture sont intimement permettent pas de déterminer quelles formes
liées. La reconnaissance des lettres passe autant de traces privilégier dans l’apprentissage. Les
par la mémoire du geste que par la mémoire différents chercheurs s’accordent à dire que le
visuelle. Quand on écrit, l’information nerveuse programme moteur aide à la différenciation
est codée dans certaines zones du cerveau. « et à l’orientation des lettres. L’écriture script
Elle forme en quelque sorte une mémoire du présente l’inconvénient de programmes moteurs
mouvement des sensations qui lui sont associées peu différenciés pour les lettres b, d, p et q, qui
» (Velay & Longcamp, 2005). Les chercheurs ont peuvent conduire à des confusions. L’écriture
pu constater que dans certaines pathologies, cursive, où le tracé des lettres est plus clairement
« lorsque le lien entre la forme visuelle d’un distinct, est de ce fait recommandée.
caractère et son identité est rompu, il est possible
d’accéder au sens du caractère en faisant appel Les tableaux numériques interactifs, les tablettes
aux mouvements de l’écriture, c’est-à-dire à la permettent aujourd’hui de concilier les outils
représentation motrice de ce caractère » (Velay actuels et les nécessaires apprentissages
& Longcamp, 2005). fondamentaux. Quel que soit le support
cependant la forme donnée en référence pour
la reproduction doit être pensée dans une
logique qui est celle de l’écriture manuscrite
et au regard des incidences du geste sur les
formes et réciproquement.
DGESCO – 2013
5
Document d’accompagnement pour la mise en place de modèles d’écriture scolaire
DGESCO – 2013
6
Document d’accompagnement pour la mise en place de modèles d’écriture scolaire
Des contraintes posturales erronées handicapent Concevoir un modèle c’est s’interroger sur sa
tout scripteur et particulièrement les gauchers. fonction, son usage. En matière d’écriture c’est
Permettre d’incliner la feuille-support (Le aussi devoir anticiper sur les déformations dues à
Langage en maternelle, p. 189), dégage ce l’appropriation de chacun, faire des choix formels,
bras qui va venir se bloquer contre le buste aucun n’étant LA solution unique et idéale. Faire
et empêche d’écrire confortablement. Il est le choix d’une écriture est de surcroît un choix
important de rappeler que de mauvaises identitaire, souvent négligé aujourd’hui, où la
postures n’ont pas nécessairement d’incidence forme des lettres s’est relativement figée, mais
sur la qualité de l’écrit et qu’ainsi il ne s’agit ce fut par exemple une des grandes réformes de
pas d’être seulement attentif à la qualité Charlemagne que d’établir un modèle commun
de la production, mais également à la pour tous. Un modèle, en la matière, est un objet
posture de l’enfant pendant la production. Il de reconnaissance et participe à la cohésion
faut veiller à corriger ces tenues d’un groupe culturel. Il doit être établi et choisi
inappropriées pour empêcher l’installation en pleine conscience de cette fonction et cette
de ces dernières qu’il est plus problématique et responsabilité. La plupart des choix réalisés ici
« violent » à l’enfant de « déprogrammer » l’ont été avec des préoccupations de cohérence
que de « programmer ». formelle, pratique, autant que culturelle.
Le modèle employé n’a pas d’incidence sur ces
postures, il sera en revanche important de veiller Il existe différents stades à l’apprentissage de
à son bon positionnement dans la page de travail l’écriture, la conformité aux formes dans les
(le Langage en maternel, p. 195). premiers temps est un objectif secondaire à
viser (Danièle Dumont) le lien au sens étant le
Cette possibilité de pouvoir incliner sa feuille est plus important à établir pour le jeune enfant
la solution la plus adaptée pour les scripteurs (Marie-Thérèse Zerbato-Poudou). Le modèle à
gauchers. Ainsi leur bras fait le chemin inverse ce stade sera une référence visuelle que l’enfant
de celui du scripteur droitier et se rapproche va mémoriser en lien avec le sens.
progressivement du tronc. La feuille inclinée
lui permet alors d’avoir son avant-bras bien en Dans des stades ultérieurs, le lien au sens étant
appui sur la table. En revanche il n’y a pas de établi, ces modèles n’attendent pas une
raison pour que l’enfant gaucher ne place pas sa conformité d’ordre « calligraphique » mais
main dans une position correcte avec sa main et visent à ce que, selon deux univers de référence
son poignet en dessous de la ligne d’écriture à différents, chacun, éclairé de logiques et de
l’image du droitier. structures à respecter, comprenne les données
incontournables d’une écriture efficace et
pérenne dans le temps. L’écriture n’est pas une
chose figée, elle évolue pour tout un chacun au
fil de notre vie, se teinte de nos affects, reflète
des questionnements intérieurs, conservant un
lien lointain avec ce modèle de référence qui la
laisse encore lisible pour tous. Ce sont ces liens
qui garantissent le maintien de la lisibilité que
ces modèles proposent de mettre en avant et de
bien cerner.
DGESCO – 2013
7
Document d’accompagnement pour la mise en place de modèles d’écriture scolaire
DGESCO – 2013
8
Document d’accompagnement pour la mise en place de modèles d’écriture scolaire
Les modèles
Deux modèles : une même ambition, de mêmes logiques
Les deux modèles présentés ici, bien que comportant La proposition de modèles penchés ne vise donc
des différences formelles relèvent de la même pas à convertir à un emploi désormais obliga-
ambition, permettre à l’élève et au futur toire mais plus à « autoriser » enseignants et
scripteur de disposer d’une écriture efficace, enfants à accepter une écriture penchée comme
lisible et rapide. Ils souhaitent également fournir « conforme » dès lors qu’elle est lisible. Les
aux enseignants des informations claires sur les modèles sont également proposés en version
formes et proportions à donner aux lettres et sur droite pour ne pas heurter certains usages, sans
la manière de les associer pour former des mots que ces derniers aient de fondements d’efficacité
avec le plus de logique possible. vérifiés. Si la conformité à une verticale est plus
facilement vérifiable pour l’enseignant, si les
Les deux propositions, élues par le concours du réglures, notamment Séyès l’ont conditionnée
ministère, s’appuient sur l’étude des modèles à une époque où le choix de cette verticale se
calligraphiques historiques, mais aussi sur les justifiait pour des raisons autant idéologiques
modèles étrangers concernant les choix opérés que pratiques, elle ne participe pas pour autant
pour l’Écriture A. à faciliter l’écriture.
DGESCO – 2013
9
Document d’accompagnement pour la mise en place de modèles d’écriture scolaire
Enfin, il est important que les enfants soient infor- Les capitales d’imprimerie permettent d’aborder
més des liens entre le dessin des lettres capitales le tracé des majuscules cursives. La poursuite
et celui des lettres minuscules. Une lettre de l’usage de majuscules cursives aux formes
minuscule est lisible quand elle conserve les dégradées, à la structure altérée, enseignées
traces de la structure de la lettre capitale. Cette aux élèves comme s’il s’agissait de formes
structure est plus aisément repérable dans une nouvelles alors que fondamentalement ce ne
lettre capitale d’imprimerie. La connaissance sont que des capitales d’imprimerie ornées,
de cette filiation entre les formes des capitales a conduit à ajouter une série de majuscules
et les lettres minuscules permet dans certains cursives aux modèles aujourd’hui livrés. Il est
cas de mieux comprendre le pourquoi des apparu important de proposer des majuscules
formes que l’on trace et le comment. Les cursives respectant bien la structure des
exemples les plus marquants à ce sujet sont capitales d’imprimerie et mettant en évidence,
la lettre e dont on comprend qu’elle doit être pour l’enfant comme pour l’adulte, quels sont
« cassée » pour respecter la structure du E les ajouts ornementaux qui rendent cursive
capitale dont elle est issue ou encore la lettre la capitale d’imprimerie. Les enseignants
s, qui dans sa forme minuscule n’est qu’un veilleront en revanche à ne pas laisser s’installer
s capitale dont la taille a été réduite, mais son des formes caricaturales, par exemple
tracé n’a pas à différer ou se déformer par pour le A majuscule dont l’attaque est
rapport à son référent "capitale". ornée, mais dont la sortie n’est pas un
ornement autonome, et simplement le trait
de liaison aux lettres qui suivront le cas
échéant.
Ce document d’accompagnement ne distingue
pas les niveaux d’exigence selon les classes,
il appartiendra aux enseignants de se référer à
des documents comme le Langage en maternelle,
mai 2011 pour restituer les contraintes et le
niveau d’exigence adapté au niveau concerné .
DGESCO – 2013
10
Document d’accompagnement pour la mise en place de modèles d’écriture scolaire
Les réglures
Réglures et proportions Les réglures choisies
DGESCO – 2013
11
Document d’accompagnement pour la mise en place de modèles d’écriture scolaire
DGESCO – 2013
12
Document d’accompagnement pour la mise en place de modèles d’écriture scolaire
tulipe tulipe
10
11
11
proposées
Trois étapes
également
sur des réglures
qui mènent
progressivement
tulipe
couramment en conservant
employées. 7 5 les mêmes repères
Outre des repères 4 à une écriture
3
différents donnés de même taille
à l'enfant en plein 7 5 que celles
apprentissage
qui voit ses
acquis remis en
question à peine
installés, ces
réglures peuvent
4
4
4
pêche 5
5
produites
sur le Séyès
occasionner
des aberrations
formelles, telles
4
4 tulipe 2,5
2,5
les hampes
de t trop longues
par mauvaise
4
pêche 2,5
2,5
2
interprétation. 2
Le Séyès 2
2
provoque des 2
chevauchements 2
2
problématiques. 2
2
2
2
2
L'usage des réglures Seyes a fait s'installer de repères auxquels l'enfant doit se référer sans
des règles concernant les hauteurs de lettres. un apport de lisibilité significatif.
Ces règles relèvent plus d'une adaptation
que d'arguments fondés au regard de l'histoire Aussi les modèles A et B peuvent connaître cet
de la lettre. Aussi enseigne-t-on que la hauteur des aménagement de la part des enseignants s’ils le
boucles monte au troisième interligne tandis souhaitent en demandant aux enfants de stopper
que les lettres montantes droites s'arrêtent au les lettres ascendantes droites à la hauteur du
deuxième. Ensuite surtout lorsqu'on aborde le t. Néanmoins les auteurs ont fait le choix de la
Seyes courant on demande aux élèves d'arrêter les simplicité en numérisant les lettres ascendantes
boucles au demi interligne, afin d'éviter les et descendantes selon les interlignes des
chevauchements de boucles ascendantes et réglures pour un apprentissage simple et clair,
descendantes, ce qui, à cette échelle d'écriture, n'entravant pas une écriture sur Séyès courant.
est délicat. Cela multiplie également le nombre
déglutir
démultiplication
DGESCO – 2013
13
Document d’accompagnement pour la mise en place de modèles d’écriture scolaire
Le modèle Écriture A
Le modèle de base
L’Écriture A
conserve des
lettres toutes
ligaturées
ABCDEFGHIJKLN
OPQRSTUV WXYZ
et des ascendantes
et descendantes
bouclées
abcdefghijklmnopqrstuvwxyz
<
Frémont de
< Chancelière
B. Cataneo – 1545
.Omnium rerum
Cahier d’écriture
Librairie de
Il faut imiter
L. Hachette et Cie
DGESCO – 2013
14
Document d’accompagnement pour la mise en place de modèles d’écriture scolaire
Formes historiques
DGESCO – 2013
15
Document d’accompagnement pour la mise en place de modèles d’écriture scolaire
Minuscule cursive
L’École maternelle
française, 1965
Formes « françaises »
Pas d’histoire de notre modèle français, cependant Puis l’évolution des outils, de démarches de
les différentes éditions témoignent des simplification pédagogiques jusqu’à aujourd’hui
évolutions connues par le modèle historique l’ont mené à une géométrisation déstructurante
d’écriture anglaise adopté et transmis pour les pour les minuscules et des aberrations formelles
écrits administratifs et commerciaux. par méconnaissance de l’histoire de l’écriture
latine.
Il semble s’être redressé à la fois en raison d’un
mauvais emploi des réglures Séyès, brevet
déposé en 1892, et de considérations hygiénistes
de postures.
Les déclinaisons
Ce modèle se décline en plusieurs variables dont vous La version ligne permet de faire apparaître les
retrouverez le spécimen à la fin de ce document : réglures horizontales associées aux signes.
Écriture A romain Écriture A italique Il faut ensuite inclure en image de fond les
Écriture A romain ligne Écriture A italique ligne lignes verticales ou obliques si souhaitées.
Écriture A romain orné Écriture A italique orné La version ornée ne diffère de l’autre modèle que
Écriture A romain orné ligne Écriture A italique orné ligne pour les majuscules qui sont cursives dans cette
fonte. Elle est également disponible avec les
Chaque déclinaison comporte une version droite, réglures associées.
une version penchée.
DGESCO – 2013
16
Document d’accompagnement pour la mise en place de modèles d’écriture scolaire
Aâ f3
hauteur des capitales hauteur du module hauteur des ascendantes hauteur des chiffres
Le modèle Écriture A harmonise rondeur et L’enseignant doit avoir conscience des sensibilités de
angulosité et retrouve une tension, un rythme formes et bien maîtriser la logique des ligatures.
d’ensemble dans l’écriture. Son tracé conservant Pour cela, il nous semble important de lui fournir
la trace du geste (les boucles) sur le papier, il une vision précise des éléments à respecter grâce
conviendra de manière privilégiée à un scripteur à des modèles agrandis sur lesquels les détails
qui aura une dominante dans son geste pour sont pointés, comme le montre l’exemple sur la
la rotation que pour la translation. Les lettres lettre i ci-dessus.
ascendantes et descendantes comportent donc
une boucle qui permet un enchaînement fluide Le contraste entre la hauteur des ascendantes et
des gestes sans pour autant que leur forme soit celle des descendantes améliore la lisibilité du
exagérée. mot. Les illustrations montrent que l’ensemble
des repères est fourni par les réglures. Quant à
Les associations de lettres telles que « br » ou « vr » la hauteur du t, des points des i et j, et à celle
ne doivent pas être source de déformation ou des chiffres il suffit de se servir de la mi-hauteur
de questionnement, une fois le tracé de chaque des ascendantes (trait pointillé que l’enseignant
lettre bien intégré, ces dernières s’enchaînent en pourra ajouter le temps de l’étude de ces signes).
toute logique
DGESCO – 2013
17
Document d’accompagnement pour la mise en place de modèles d’écriture scolaire
Elles balisent l’écriture et permettent de marquer La simplification des détails évite les caricatures
un temps d’arrêt dans le déroulement cursif. disgracieuses (petites boucles des b, v, s, r et
Leur dessin s’appuie sur la capitale d’imprimerie z, crochets des c et s…). On peut noter plus
tracée avec un minimum de lever de crayon. particulièrement les attaques étroites des n, m,
Elles répondent ainsi plus justement aux v, w et pointue du y qui font ressortir la structure
exigences de rapidité et d’efficacité. Leur étude de la lettre et permettent d’instaurer un lien
requiert beaucoup de vigilance sur la structure, avec les caractères typographiques de lecture.
les proportions et la justesse du ductus. La suppression des attaques inutiles des rondes
(a, c, d, g) évite un difficile ajustement des tracés.
Ce sont des signes plus dessinés qu’écrits et sont
donc bien adaptés à l’apprentissage avec les plus La cassure du e et des grandes boucles (b, h, f
jeunes enfants. Stanislas Dehaene explique que et l) assure de légères ruptures de rythme qui
notre cerveau d’homme préhistorique se serait permettent une cadence et des temps
« adapté » à la lecture des formes des lettres à d’arrêt en cours de tracé pour reprendre de
partir du repérage des angles qui structurent les l’énergie avant de tracer notamment les
formes des objets dans la nature. Les majuscules ascendantes. Elles assurent également une
d’imprimerie sont les lettres qui conservent le structure aux lettres et garantissent ainsi le
lien le plus fort avec ces angles et croisements de maintien d’une meilleure lisibilité lors de
lignes repérés dans la nature. l’accélération ultérieure du tracé qui altère les
formes.
Les lettres sont toutes exécutées en un seul geste
(notamment a, d, g et q). La seule lettre qui peut
avoir deux formes est le s, puisqu’il comporte
un trait de sortie à l’intérieur des mots, ce trait
disparaît si le s termine le mot.
Les ligatures
Ce modèle est surtout pensé pour que l’enfant ne La lettre d’imprimerie se voit associer un trait
questionne plus l’enchaînement des lettres pour d’attaque et un trait de sortie. Une fois
former un mot. Il est repérable chez les enfants tracées dans la continuité elles s’enchaînent
en difficulté avec l’écriture que la compréhension sans que son dessin soit modifié, quelle que soit
de la manière dont les lettres s’enchaînent dans la lettre qui la précède ou la suive. Ceci
le mot, comme peuvent le faire les sons, est un explique que les lettres rondes telles que le a,
facteur de handicap. Dans le modèle Écriture le d, le c ou le g par exemple ne comportent
A, toutes les lettres « s’attachent » visuellement pas d’attaque puisqu’elles sont rondes, leur
les unes aux autres à mi-hauteur des lettres trait d’attaque se situe en haut de la lettre.
minuscules de manière tout à fait logique quelle
que soit les lettres convoquées.
DGESCO – 2013
18
Document d’accompagnement pour la mise en place de modèles d’écriture scolaire
>
L’attaque Décomposer
et la sortie le tracé de la lettre
constituent pour l’expliquer
la ligature à l’enfant ne doit
de la lettre pas pour autant
(à mi-hauteur mener à une
du module). simplification
des formes
déstructurantes
(un a n’est pas
un cercle associé
à un bâton).
Il s’agit de bien
nommer avec
lui les directions
et ralentissements
ou accélérations.
fraîche souffle
rapprochées sans
que leur tracé ait
besoin de varier
DGESCO – 2013
19
Document d’accompagnement pour la mise en place de modèles d’écriture scolaire
LEFTI H iut
Les obliques (1) Les ponts
A VN M nmp
Les ovales Les boucles vers le haut
OQCGS e l hk bf
Les combinées Les ovales et les crochets
PRBDU oac dq
Les obliques (2) Les boucles vers le bas
Y ZK W jygf
Les familles de chiffres Les gestes combinés
0689
Les combinés
235
DGESCO – 2013
20
Document d’accompagnement pour la mise en place de modèles d’écriture scolaire
Les ductus
Les majuscules
Les chiffres
DGESCO – 2013
21
Document d’accompagnement pour la mise en place de modèles d’écriture scolaire
Les minuscules
DGESCO – 2013
22
Document d’accompagnement pour la mise en place de modèles d’écriture scolaire
Ornement d’attaque bas Ornement d’attaque haut Ornement d’attaque haut Sorties
lettres obliques lettres obliques lettres droites
DGESCO – 2013
23
Document d’accompagnement pour la mise en place de modèles d’écriture scolaire
Le modèle Écriture B
Le modèle de base
ABCDEFGHIJKLN
L’Écriture B
assume des lettres
parfois détachées
des autres si leur
tracé ne permet
pas de former
une ligature.
Les ascendantes
et descendantes
ne sont pas
bouclées.
OPQRSTUV WXYZ
abcdefghijklmnopqrstuvwxyz
Les références formelles
Formes historiques
Ce modèle se réfère comme le modèle Écriture A aux plus grande liberté. La structure des lettres
écritures des chancelleries renaissantes, mais et leurs proportions doivent être respectées,
propose ensuite d’expérimenter des solutions mais la manière de les lier laisse place à plus
d’inspiration anglo-saxonne en favorisant une d’initiatives personnelles de la part du scripteur.
<
<
C’est la régularité du rythme qui est relevée dans Francisco Lucas, calligraphe espagnol du XVIe
ces modèles historiques. Le plein et le délié de la siècle. Il élabore aussi une méthode, fondée
plume à bec large participent à installer cette sur le classement des lettres, pour repérer les
cadence et obligent à une respiration. mouvements et les ligatures
Les travaux d’Alfred Fairbank sont exploités lors-
qu’il analyse particulièrement l’écriture de
DGESCO – 2013
24
ne sont pas toujours les mêmes, ce qui fait La présentation de l’alphabet peut laisser
que les lettres,Document
par exemple le r ou le s, ne
d’accompagnement place de que
pour la mise en penser les lettres
modèles sont
d’écriture indépendantes.
scolaire
sont pas toujours exactement pareilles selon Mais dans la méthode d’accompagnement,
qu’elles se situent au milieu ou à la fin d’un j’insiste pour que l’enfant apprenne rapidement
mot. Certaines
Formes contemporaines lettres, comme le g, le j, ou le à tracer des syllabes, puis des petits mots. < Auteur inconnu
q, ne gagnent rien à être ligaturées. Il y a donc La main passe toujours d’un signe à l’autre,
une respiration dans l’écriture, des moments mais l’outil ne laisse pas systématiquement
Ces où
modèles plus contemporains ont fortement
la main se lève, où l’on peut reprendre son une trace de ce passage. C’est pourquoi
inspiré
souffle le
et modèle
bouger de
un l’Écriture
petit peu. B dans
Cela la liberté
rend l’acte les boucles sur les ascendantes et les
laissée
d’écriredeplus
ligaturer les lettres
agréable, moinsou non.
crispant. descendantes ont disparu. Le geste se fait “ en
l’air ”. Ceci crée automatiquement de petites
Il est important de relever dans la méthode pauses dans des phrases et des mots longs.
islandaise l’importance de la régularité
du geste dans le rythme de l’écriture. Cette Je déplore que la mise en page soit oubliée.
Les cahiers proposent systématiquement une
cadence régulière participe à la qualité et au
page déséquilibrée. La compréhension de la
confort de l’écriture. Elle est installée par la page, la perception de la longueur de la ligne
largeur des lettres. Dans les deux modèles sont des choses fondamentales. Je regrette
présentés ici ce point a également fait aussi que les enfants ne puissent plus travailler
l’objet d’une attention particulière, sur un plan incliné ou même debout. C’est
notamment dans l’élaboration des pentes et plus fatigant de rester assis tout le temps. Le
verticales des réglures pensées pour corps se crispe. La lassitude est vite installée.
participer dans des exercices Je peux travailler debout pendant 2 ou 3
heures sans trop me fatiguer.
d’entrainement spécifiques pour installer cette
cadence.
DGESCO – 2013
25
Document d’accompagnement pour la mise en place de modèles d’écriture scolaire
Aâ f3
hauteur des capitales hauteur du module hauteur des ascendantes hauteur des chiffres
Le modèle B privilégie la translation sur la rotation. Comme dans le modèle Écriture A les majuscules
Son tracé est plus cadencé. Les ascendantes et s’appuient sur les acquis de maternelle. Leur
descendantes ne sont pas bouclées. Les lettres tracé est connu et garantit la lisibilité. Par
s’associent de manière un peu différente selon ailleurs leur bonne connaissance est un point
celles qui les précèdent ou les suivent. d’appui pour enseigner les minuscules dont
le tracé en est historiquement issu et dont les
Les réglures sont les mêmes que pour le modèle liens structurels doivent être établis par les
Écriture A, afin de permettre à tous de travailler enseignants auprès des enfants afin de prévenir
sur le même support malgré les différences les déformations des lettres par le respect de la
formelles des lettres. La sortie des lettres structure des capitales dans les minuscules.
étudiées isolément se fait à mi-hauteur
des lettres minuscules, mais ce repère n’est
valable dans le cas de l’étude isolée,
contrairement au modèle Écriture A, on
considère ici que plutôt que les lettres
disposent d’un trait d’attaque c’est la sortie
qui variera de longueur et de forme en fonction
de la lettre qui la suivra. Dans le cas du o, il
peut avoir un trait de sortie ou pas.
Le contraste entre la hauteur des ascendantes et
celle des descendantes améliore la lisibilité du
mot. Les illustrations montrent que l’ensemble
des repères est fourni par les réglures. Quant à
la hauteur du t, des points des i et j, et à celle
des chiffres il suffit de se servir de la mi-hauteur
des ascendantes (trait pointillé que l’enseignant
pourra ajouter le temps de l’étude de ces signes).
DGESCO – 2013
26
Document d’accompagnement pour la mise en place de modèles d’écriture scolaire
Les minuscules
Plus « sec » que dans le modèle Écriture A, ce modèle pas de trait d’attaque dans leur partie basse
ne convoque aucune boucle. puisque, comme dans le modèle A, leur tracé est
amorcé à proximité de la ligne supérieure des
Aucune minuscule ne comporte d’attaques. Comme lettres minuscules.
dans l’autre modèle les lettres sont toutes
exécutées en un seul geste (notamment a, d, g et q). L’enseignant doit savoir présenter les différentes
Les lettres ne comportent pas systématiquement possibilités de liaison des lettres en fonction des
d’attaque ou de sorties identiques. Ces dernières contextes.
existeront ou pas, auront une forme différente
en fonction des lettres qui les précèdent ou les
suivent. En revanche comme dans le modèle
Écriture A, les lettres rondes ne comportent
Les ligatures
Le modèle Écriture B se distingue du modèle Écriture Dans le modèle Écriture B, les ligatures,
A non seulement par son absence de tracé bouclé contrairement au modèle Écriture A, sont
mais également par son système de ligatures. contextuelles. Une même lettre peut alors se lier
à la lettre suivante de manière différente selon
Ce modèle comporte essentiellement deux types le tracé de celle-ci.
de manière de lier les lettres : les liaisons
horizontales et les liaisons diagonales. Certaines
lettres par ailleurs n’autoriseront pas de liaison
(exemple : lettre j).
oo ot on ol od ru rt ra
Les ligatures diagonales Absence de ligatures
an po es ps je go jy
DGESCO – 2013
27
Document d’accompagnement pour la mise en place de modèles d’écriture scolaire
Si on espace légèrement les lettres saisies à la suite la manière dont le scripteur adapte ses tracés
les unes des autres on peut alors apercevoir lorsque son écriture est automatisée.
la manière dont elles sont liées entre elles.
Dans le contexte de l’apprentissage, il sera important
On observe une différence de forme à la fois par de bien veiller à savoir présenter toutes ces
rapport au tracé de la lettre isolée, seule, et variations de formes et tous ses possibles sans
par rapport à celles ligaturées dans les mots. le perdre. Si l’identité du mot est bien marquée,
Dans un contexte typographique, le logiciel fait en revanche un décalage existe cette fois entre
appel à une prolongation de trait en fonction du l’apprentissage des lettres et leur intégrité avec
contexte des lettres dans le mot et simule ainsi celles qu’elles ont dans les mots.
Les trois lettres saisies séparément. Les trois lettres saisies à la suite mais légèrement puis Les trois lettres saisies à la suite.
progressivement de plus en plus interlettrées permettent
de comprendre comment le logiciel met en place la ligature
des lettres. Cette démonstration n’a pas valeur de transposition
pédagogique vers l’enfant mais simplement d’éclaircissement
technique pour les enseignants qui chercheraient à comprendre
comment l'application de traitement de texte passe des lettres
aux mots.
DGESCO – 2013
28
Document d’accompagnement pour la mise en place de modèles d’écriture scolaire
Les formes des lettres peuvent faire l’objet de rappro- de tracé permettent de constituer des familles.
chements formels pour aider à la mémorisation Certaines pourront intégrer deux familles
de leur tracé, les similitudes d’attaque ou de sens
LEFTI H iut
Les obliques (1) Les ponts
A VNM nm
Les ovales Les montantes
OQCGS l hk bdf
Les combinées Les ovales
Y ZK W jygqp
Les lettres à changement de direction
Les familles de chiffres
Les droits
sxrz
174
Les ovales
0689
Les combinés
235
DGESCO – 2013
29
Document d’accompagnement pour la mise en place de modèles d’écriture scolaire
Les ductus
Les majuscules
Les chiffres
DGESCO – 2013
30
Document d’accompagnement pour la mise en place de modèles d’écriture scolaire
Les minuscules
La conformité au ductus doit être respectée. Page suivante les majuscules ornées ont les capitales
Il est important pour cela de ne pas d’imprimerie pour base. Les ornements sont
considérer uniquement le résultat produit, réduits ici à leur minimum afin de limiter les
mais bien d'observer l’enfant en train interprétations qui mèneraient à faire perdre
d’écrire. Le respect du sens du tracé des lettres la structure de la capitale, fondamentale pour
participe à une logique globale du tracé du assurer la lisibilité.
mot et un « o » convenable visuellement, mais
tracé en sens inverse du sens attendu, Dans l’Écriture B, le tracé ayant vocation à être plus
contrariera la poursuite du geste sur les autres « sec », les majuscules ornées sont très proches
lettres. dans leur dessin des capitales d’imprimerie.
Avec davantage de lettres détachées et en l’absence Comme dans le modèle A les lettres G, J et Y
de boucles, les ductus des lettres de l’Écri- retrouvent le dessin des minuscules tracé en plus
ture B sont plus sommaires. Le tracé des lettres, grand.
lorsqu’elles se ligatureront dans un mot, est
reproduit ci-dessus. Si vous tapez une lettre seule
sur votre clavier alors certaines auront un autre
dessin, en particulier en raison des sorties qui ne
s’afficheront pas.
DGESCO – 2013
31
Document d’accompagnement pour la mise en place de modèles d’écriture scolaire
Ornement d’attaque bas Ornement d’attaque haut Ornement d’attaque haut Sorties
lettres obliques lettres obliques lettres droites
DGESCO – 2013
32
Document d’accompagnement pour la mise en place de modèles d’écriture scolaire
Lexique
Termes calligraphiques et typographiques
Ductus Ordre selon lequel le tracé d’une lettre doit être effectué.
Hauteur d’x Hauteur des lettres minuscules comprises entre les deux petites lignes d’écriture
(exemple : les voyelles, hormis le y, ont une hauteur équivalente à la hauteur d’x).
DGESCO – 2013
33
Document d’accompagnement pour la mise en place de modèles d’écriture scolaire
La mise à disposition
L’organisation des modèles à télécharger
Vous téléchargez les deux modèles sur le site Vous trouverez ces fontes à proximité les unes des
d’Eduscol à l’adresse suivante : autres dans la liste des polices disponibles dans
votre application.
http :// www.educsol.education.fr/polices-cursives
DGESCO – 2013
34
Document d’accompagnement pour la mise en place de modèles d’écriture scolaire
Ces polices ont été conçues pour être exploitables Les fontes comportent, comme en témoignent les
sur des logiciels libres de traitement de texte annexes, tous les accents et signes nécessaires
tels LibreOffice ou OpenOffice. Leur en langue française. Malgré tous nos soins si
présentation peut varier d’une application à toutefois vous constatiez des manques ou bien
l’autre, mais vous retrouverez cependant les des modifications à apporter, vous pouvez en
mêmes dossiers et appellations. Par ailleurs ces faire part à l’adresse suivante :
modèles sont distribués librement à des fins dgesco.premier-degre.numerique@education.gouv.fr
pédagogiques par l’Éducation nationale et ont
vocation à être employés de manière privilégiée Pour recevoir les informations mises à jour sur ce
dans ce cadre. sujet abonnez-vous au flux RSS dédié depuis le
Les proportions des caractères diffèrent des fontes site Eduscol.
traditionnelles aussi pour retrouver une hauteur
d’écriture d’apprentissage il faut l’afficher
en corps 46, interligné 40 points. Selon les
applications il sera également nécessaire d’inter-
venir pour réduire l’interlignage par défaut pour
optimiser la lisibilité du texte s’il est donné à lire
plus qu’à écrire.
DGESCO – 2013
35
Document d’accompagnement pour la mise en place de modèles d’écriture scolaire
Annexes
Écrire A romain
ABCDEFGHIJKLMN
OPQRSTUVWXYZ
abcdefghijklmnopqrstuvwxyz
æœçÀèùéÂÊÎÔÛäËÏÜÖŸÑ
æœçàèùéâêîôûäëüÿñ
0123456789€$£
,.:;…_/@(){}[]|-–—!?&*‹›«»'"‘’“”
#°+-±=≠×<>≤≥∕%‰
Quittant le wharf de l’île de Croÿ, le cœur déçu mais
l’âme en joie, son fez brûlé sur la tête, la plutôt naïve
Lætitia crapaüta en canoë au delà des Kerguelen, pour
s’exiler où ? Près du mälström !
Quittant le wharf de l’île de Croÿ, le mälström ! Quittant le wharf de l’île de
cœur déçu mais l’âme en joie, son fez Croÿ, le cœur déçu mais l’âme en joie,
brûlé sur la tête, la plutôt naïve Læ- son fez brûlé sur la tête, la plutôt naïve
titia crapaüta en canoë au delà des Lætitia crapaüta en canoë au delà des
Kerguelen, pour s’exiler où ? Près du Kerguelen, pour s’exiler où ?
DGESCO – 2013
36
Document d’accompagnement pour la mise en place de modèles d’écriture scolaire
Écrire A italique
ABCDEFGHIJKLMN
OPQRSTUVWXYZ
abcdefghijklmnopqrstuvwxyz
æœçÀèùéÂÊÎÔÛäËÏÜÖŸÑ
æœçàèùéâêîôûäëüÿñ
0123456789€$£
,.:;…_/@(){}[]|-–—!?&*‹›«»'"‘’“”
#°+-±=≠×<>≤≥∕%‰
Quittant le wharf de l’île de Croÿ, le cœur déçu mais
l’âme en joie, son fez brûlé sur la tête, la plutôt naïve
Lætitia crapaüta en canoë au delà des Kerguelen, pour
s’exiler où ? Près du mälström !
Quittant le wharf de l’île de Croÿ, le mälström ! Quittant le wharf de l’île de
cœur déçu mais l’âme en joie, son fez Croÿ, le cœur déçu mais l’âme en joie,
brûlé sur la tête, la plutôt naïve Læ- son fez brûlé sur la tête, la plutôt naïve
titia crapaüta en canoë au delà des Lætitia crapaüta en canoë au delà des
Kerguelen, pour s’exiler où ? Près du Kerguelen, pour s’exiler où ?
DGESCO – 2013
37
Document d’accompagnement pour la mise en place de modèles d’écriture scolaire
ABCDEFGHIJKLMN
OPQRSTUVWXYZ
abcdefghijklmnopqrstuvwxyz
æœçÀèùéÂÊÎÔÛäËÏÜÖŸÑ
æœçàèùéâêîôûäëüÿñ
0123456789€$£
,.:;…_/@(){}[]|-–—!?&*‹›«»'"‘’“”
#°+-±=≠×<>≤≥∕%‰
Quittant le wharf de l’île de Croÿ, le cœur déçu mais
l’âme en joie, son fez brûlé sur la tête, la plutôt naïve
Lætitia crapaüta en canoë au delà des Kerguelen, pour
s’exiler où ? Près du mälström !
Quittant le wharf de l’île de Croÿ, le mälström ! Quittant le wharf de l’île
cœur déçu mais l’âme en joie, son fez de Croÿ, le cœur déçu mais l’âme en
brûlé sur la tête, la plutôt naïve Læ- joie, son fez brûlé sur la tête, la plutôt
titia crapaüta en canoë au delà des naïve Lætitia crapaüta en canoë au
Kerguelen, pour s’exiler où ? Près du delà des Kerguelen, pour s’exiler où ?
DGESCO – 2013
38
Document d’accompagnement pour la mise en place de modèles d’écriture scolaire
ABCDEFGHIJKLMN
OPQRSTUVWXYZ
abcdefghijklmnopqrstuvwxyz
æœçÀèùéÂÊÎÔÛäËÏÜÖŸÑ
æœçàèùéâêîôûäëüÿñ
0123456789€$£
,.:;…_/@(){}[]|-–—!?&*‹›«»'"‘’“”
#°+-±=≠×<>≤≥∕%‰
Quittant le wharf de l’île de Croÿ, le cœur déçu mais
l’âme en joie, son fez brûlé sur la tête, la plutôt naïve
Lætitia crapaüta en canoë au delà des Kerguelen, pour
s’exiler où ? Près du mälström !
Quittant le wharf de l’île de Croÿ, le mälström ! Quittant le wharf de l’île de
cœur déçu mais l’âme en joie, son fez Croÿ, le cœur déçu mais l’âme en joie,
brûlé sur la tête, la plutôt naïve Læ- son fez brûlé sur la tête, la plutôt naïve
titia crapaüta en canoë au delà des Lætitia crapaüta en canoë au delà des
Kerguelen, pour s’exiler où ? Près du Kerguelen, pour s’exiler où ?
DGESCO – 2013
39
Document d’accompagnement pour la mise en place de modèles d’écriture scolaire
A BC D E FG H I J K L M N
OPQRSTUV W XYZ
abcdefghijklmnopqrstuvwxyz
æœçÀèùéÂÊÎÔÛäËÏÜÖŸÑ
æœçàèùéâêîôûäëüÿñ
0123456789€$£
,.:;…_/@(){}[]|-–—!?&*‹›«»'"‘’“”
#°+-±=≠×<>≤≥∕%‰
Quittant le wharf de l’île de Croÿ, le cœur déçu mais
l’âme en joie, son fez brûlé sur la tête, la plutôt naïve
Lætitia crapaüta en canoë au delà des Kerguelen, pour
s’exiler où ? Près du mälström !
Quittant le wharf de l’île de Croÿ, mälström ! Quittant le wharf de l’île
le cœur déçu mais l’âme en joie, son de Croÿ, le cœur déçu mais l’âme en
fez brûlé sur la tête, la plutôt naïve joie, son fez brûlé sur la tête, la plutôt
Lætitia crapaüta en canoë au delà des naïve Lætitia crapaüta en canoë au
Kerguelen, pour s’exiler où ? Près du delà des Kerguelen, pour s’exiler où ?
DGESCO – 2013
40
Document d’accompagnement pour la mise en place de modèles d’écriture scolaire
A BC D E FG H I J K L M N
OPQRSTUV W XYZ
abcdefghijklmnopqrstuvwxyz
æœçÀèùéÂÊÎÔÛäËÏÜÖŸÑ
æœçàèùéâêîôûäëüÿñ
0123456789€$£
,.:;…_/@(){}[]|-–—!?&*‹›«»'"‘’“”
#°+-±=≠×<>≤≥∕%‰
Quittant le wharf de l’île de Croÿ, le cœur déçu mais
l’âme en joie, son fez brûlé sur la tête, la plutôt naïve
Lætitia crapaüta en canoë au delà des Kerguelen, pour
s’exiler où ? Près du mälström !
Quittant le wharf de l’île de Croÿ, le mälström ! Quittant le wharf de l’île de
cœur déçu mais l’âme en joie, son fez Croÿ, le cœur déçu mais l’âme en joie,
brûlé sur la tête, la plutôt naïve Lætitia son fez brûlé sur la tête, la plutôt naïve
crapaüta en canoë au delà des Ker- Lætitia crapaüta en canoë au delà des
guelen, pour s’exiler où ? Près du Kerguelen, pour s’exiler où ?
DGESCO – 2013
41
Document d’accompagnement pour la mise en place de modèles d’écriture scolaire
A BC D E FG H I J K L M N
OPQRSTUV W XYZ
abcdefghijklmnopqrstuvwxyz
æœçÀèùéÂÊÎÔÛäËÏÜÖŸÑ
æœçàèùéâêîôûäëüÿñ
0123456789€$£
,.:;…_/@(){}[]|-–—!?&*‹›«»'"‘’“”
#°+-±=≠×<>≤≥∕%‰
Quittant le wharf de l’île de Croÿ, le cœur déçu mais
l’âme en joie, son fez brûlé sur la tête, la plutôt naïve
Lætitia crapaüta en canoë au delà des Kerguelen, pour
s’exiler où ? Près du mälström !
Quittant le wharf de l’île de Croÿ, mälström ! Quittant le wharf de l’île
le cœur déçu mais l’âme en joie, son de Croÿ, le cœur déçu mais l’âme en
fez brûlé sur la tête, la plutôt naïve joie, son fez brûlé sur la tête, la plutôt
Lætitia crapaüta en canoë au delà des naïve Lætitia crapaüta en canoë au
Kerguelen, pour s’exiler où ? Près du delà des Kerguelen, pour s’exiler où ?
DGESCO – 2013
42
Document d’accompagnement pour la mise en place de modèles d’écriture scolaire
A BC D E FG H I J K L M N
OPQRSTUV W XYZ
abcdefghijklmnopqrstuvwxyz
æœçÀèùéÂÊÎÔÛäËÏÜÖŸÑ
æœçàèùéâêîôûäëüÿñ
0123456789€$£
,.:;…_/@(){}[]|-–—!?&*‹›«»'"‘’“”
#°+-±=≠×<>≤≥∕%‰
Quittant le wharf de l’île de Croÿ, le cœur déçu mais
l’âme en joie, son fez brûlé sur la tête, la plutôt naïve
Lætitia crapaüta en canoë au delà des Kerguelen, pour
s’exiler où ? Près du mälström !
Quittant le wharf de l’île de Croÿ, le mälström ! Quittant le wharf de l’île de
cœur déçu mais l’âme en joie, son fez Croÿ, le cœur déçu mais l’âme en joie,
brûlé sur la tête, la plutôt naïve Lætitia son fez brûlé sur la tête, la plutôt naïve
crapaüta en canoë au delà des Ker- Lætitia crapaüta en canoë au delà des
guelen, pour s’exiler où ? Près du Kerguelen, pour s’exiler où ?
DGESCO – 2013
43
Document d’accompagnement pour la mise en place de modèles d’écriture scolaire
Écrire B romain
ABCDEFGHIJKLMN
OPQRSTUVWXYZ
abcdefghijklmnopqrstuvwxyz
æœçÀèùéÂÊÎÔÛäËÏÜÖŸÑ
æœçàèùéâêîôûäëüÿñ
0123456789€$£
,.:;…_/@(){}[]|-–—!?&*‹›«»'"‘’“”
#°+-±=≠×<>≤≥∕%‰
Quittant le wharf de l’île de Croÿ, le cœur déçu mais
l’âme en joie, son fez brûlé sur la tête, la plutôt naïve
Lætitia crapaüta en canoë au delà des Kerguelen, pour
s’exiler où ? Près du mälström !
Quittant le wharf de l’île de Croÿ, le mälström ! Quittant le wharf de l’île de
cœur déçu mais l’âme en joie, son fez Croÿ, le cœur déçu mais l’âme en joie,
brûlé sur la tête, la plutôt naïve Læ- son fez brûlé sur la tête, la plutôt naïve
titia crapaüta en canoë au delà des Lætitia crapaüta en canoë au delà des
Kerguelen, pour s’exiler où ? Près du Kerguelen, pour s’exiler où ?
DGESCO – 2013
44
Document d’accompagnement pour la mise en place de modèles d’écriture scolaire
Écrire B italique
ABCDEFGHIJKLMN
OPQRSTUVWXYZ
abcdefghijklmnopqrstuvwxyz
æœçÀèùéÂÊÎÔÛäËÏÜÖŸÑ
æœçàèùéâêîôûäëüÿñ
0123456789€$£
,.:;…_/@(){}[]|-–—!?&*‹›«»'"‘’“”
#°+-±=≠×<>≤≥∕%‰
Quittant le wharf de l’île de Croÿ, le cœur déçu mais
l’âme en joie, son fez brûlé sur la tête, la plutôt naïve
Lætitia crapaüta en canoë au delà des Kerguelen, pour
s’exiler où ? Près du mälström !
Quittant le wharf de l’île de Croÿ, le mälström ! Quittant le wharf de l’île de
cœur déçu mais l’âme en joie, son fez Croÿ, le cœur déçu mais l’âme en joie,
brûlé sur la tête, la plutôt naïve Læ- son fez brûlé sur la tête, la plutôt naïve
titia crapaüta en canoë au delà des Lætitia crapaüta en canoë au delà des
Kerguelen, pour s’exiler où ? Près du Kerguelen, pour s’exiler où ?
DGESCO – 2013
45
Document d’accompagnement pour la mise en place de modèles d’écriture scolaire
ABCDEFGHIJKLMN
OPQRSTUVWXYZ
abcdefghijklmnopqrstuvwxyz
æœçÀèùéÂÊÎÔÛäËÏÜÖŸÑ
æœçàèùéâêîôûäëüÿñ
0123456789€$£
,.:;…_/@(){}[]|-–—!?&*‹›«»'"‘’“”
#°+-±=≠×<>≤≥∕%‰
Quittant le wharf de l’île de Croÿ, le cœur déçu mais
l’âme en joie, son fez brûlé sur la tête, la plutôt naïve
Lætitia crapaüta en canoë au delà des Kerguelen, pour
s’exiler où ? Près du mälström !
Quittant le wharf de l’île de Croÿ, le mälström ! Quittant le wharf de l’île de
cœur déçu mais l’âme en joie, son fez Croÿ, le cœur déçu mais l’âme en joie,
brûlé sur la tête, la plutôt naïve Læ- son fez brûlé sur la tête, la plutôt naïve
titia crapaüta en canoë au delà des Lætitia crapaüta en canoë au delà des
Kerguelen, pour s’exiler où ? Près du Kerguelen, pour s’exiler où ?
DGESCO – 2013
46
Document d’accompagnement pour la mise en place de modèles d’écriture scolaire
ABCDEFGHIJKLMN
OPQRSTUVWXYZ
abcdefghijklmnopqrstuvwxyz
æœçÀèùéÂÊÎÔÛäËÏÜÖŸÑ
æœçàèùéâêîôûäëüÿñ
0123456789€$£
,.:;…_/@(){}[]|-–—!?&*‹›«»'"‘’“”
#°+-±=≠×<>≤≥∕%‰
Quittant le wharf de l’île de Croÿ, le cœur déçu mais
l’âme en joie, son fez brûlé sur la tête, la plutôt naïve
Lætitia crapaüta en canoë au delà des Kerguelen, pour
s’exiler où ? Près du mälström !
Quittant le wharf de l’île de Croÿ, le mälström ! Quittant le wharf de l’île de
cœur déçu mais l’âme en joie, son fez Croÿ, le cœur déçu mais l’âme en joie,
brûlé sur la tête, la plutôt naïve Læ- son fez brûlé sur la tête, la plutôt naïve
titia crapaüta en canoë au delà des Lætitia crapaüta en canoë au delà des
Kerguelen, pour s’exiler où ? Près du Kerguelen, pour s’exiler où ?
DGESCO – 2013
47
Document d’accompagnement pour la mise en place de modèles d’écriture scolaire
AB C D E FGH IJK L M N
O P Q R ST U V W X Y Z
abcdefghijklmnopqrstuvwxyz
æ œ çÀè ù é ÂÊ ÎÔ Û äË Ï Ü Ö Ÿ Ñ
æœçàèùéâêîôûäëüÿñ
0123456789€$£
,.:;…_/@(){}[]|-–—!?&*‹›«»'"‘’“”
#°+-±=≠×<>≤≥∕%‰
Quittant le wharf de l’île de Croÿ, le cœur déçu mais
l’âme en joie, son fez brûlé sur la tête, la plutôt naïve
Lætitia crapaüta en canoë au delà des Kerguelen, pour
s’exiler où ? Près du mälström !
Quittant le wharf de l’île de Croÿ, le mälström ! Quittant le wharf de l’île de
cœur déçu mais l’âme en joie, son fez Croÿ, le cœur déçu mais l’âme en joie,
brûlé sur la tête, la plutôt naïve Læti- son fez brûlé sur la tête, la plutôt naïve
tia crapaüta en canoë au delà des Lætitia crapaüta en canoë au delà des
Kerguelen, pour s’exiler où ? Près du Kerguelen, pour s’exiler où ?
DGESCO – 2013
48
Document d’accompagnement pour la mise en place de modèles d’écriture scolaire
AB C D E FGH IJK L M N
O P Q R ST U V W X Y Z
abcdefghijklmnopqrstuvwxyz
æ œ çÀè ù é ÂÊ ÎÔ Û äË Ï Ü Ö Ÿ Ñ
æœçàèùéâêîôûäëüÿñ
0123456789€$£
,.:;…_/@(){}[]|-–—!?&*‹›«»'"‘’“”
#°+-±=≠×<>≤≥∕%‰
Quittant le wharf de l’île de Croÿ, le cœur déçu mais
l’âme en joie, son fez brûlé sur la tête, la plutôt naïve
Lætitia crapaüta en canoë au delà des Kerguelen, pour
s’exiler où ? Près du mälström !
Quittant le wharf de l’île de Croÿ, le mälström ! Quittant le wharf de l’île de
cœur déçu mais l’âme en joie, son fez Croÿ, le cœur déçu mais l’âme en joie,
brûlé sur la tête, la plutôt naïve Læ- son fez brûlé sur la tête, la plutôt naïve
titia crapaüta en canoë au delà des Lætitia crapaüta en canoë au delà des
Kerguelen, pour s’exiler où ? Près du Kerguelen, pour s’exiler où ?
DGESCO – 2013
49
Document d’accompagnement pour la mise en place de modèles d’écriture scolaire
AB C D E FGH IJK L M N
O P Q R ST U V W X Y Z
abcdefghijklmnopqrstuvwxyz
æ œ çÀè ù é ÂÊ ÎÔ Û äË Ï Ü Ö Ÿ Ñ
æœçàèùéâêîôûäëüÿñ
0123456789€$£
,.:;…_/@(){}[]|-–—!?&*‹›«»'"‘’“”
#°+-±=≠×<>≤≥∕%‰
Quittant le wharf de l’île de Croÿ, le cœur déçu mais
l’âme en joie, son fez brûlé sur la tête, la plutôt naïve
Lætitia crapaüta en canoë au delà des Kerguelen, pour
s’exiler où ? Près du mälström !
Quittant le wharf de l’île de Croÿ, le mälström ! Quittant le wharf de l’île de
cœur déçu mais l’âme en joie, son fez Croÿ, le cœur déçu mais l’âme en joie,
brûlé sur la tête, la plutôt naïve Læti- son fez brûlé sur la tête, la plutôt naïve
tia crapaüta en canoë au delà des Lætitia crapaüta en canoë au delà des
Kerguelen, pour s’exiler où ? Près du Kerguelen, pour s’exiler où ?
DGESCO – 2013
50
Document d’accompagnement pour la mise en place de modèles d’écriture scolaire
AB C D E FGH IJK L M N
O P Q R ST U V W X Y Z
abcdefghijklmnopqrstuvwxyz
æ œ çÀè ù é ÂÊ ÎÔ Û äË Ï Ü Ö Ÿ Ñ
æœçàèùéâêîôûäëüÿñ
0123456789€$£
,.:;…_/@(){}[]|-–—!?&*‹›«»'"‘’“”
#°+-±=≠×<>≤≥∕%‰
Quittant le wharf de l’île de Croÿ, le cœur déçu mais
l’âme en joie, son fez brûlé sur la tête, la plutôt naïve
Lætitia crapaüta en canoë au delà des Kerguelen, pour
s’exiler où ? Près du mälström !
Quittant le wharf de l’île de Croÿ, le mälström ! Quittant le wharf de l’île de
cœur déçu mais l’âme en joie, son fez Croÿ, le cœur déçu mais l’âme en joie,
brûlé sur la tête, la plutôt naïve Læ- son fez brûlé sur la tête, la plutôt naïve
titia crapaüta en canoë au delà des Lætitia crapaüta en canoë au delà des
Kerguelen, pour s’exiler où ? Près du Kerguelen, pour s’exiler où ?
DGESCO – 2013
51
Document d’accompagnement pour la mise en place de modèles d’écriture scolaire
Pour compléter
Ouvrages
Documents
DGESCO – 2013
52