COTE D’IVOIRE ECOLE SUPERIEURE TECHNIQUE ET PROFESSIONNELLE
Année académique: 2023-2024
Classe:1BTS TC Durée:2h
Prof:M.HOURA
CITOYENNES DE SECOND RANG
Les sociétés africaines d’aujourd’hui sont loin d’aménager aux femmes la place qu’elles méritent pour contribuer utilement à l’apparition d’un développement durable en Afrique. La décolonisation, vielle d’un demi-siècle, n’aura pas, de manière générale, apporté aux Africains une amélioration significative de leur sort, même si des avancées appréciables peuvent être identifiées ici et là. Un phénomène est d’ailleurs révélateur : si on connait de femmes Chefs d’Etats en Amérique Latine et en Asie ; notamment en Inde, certaines ont joué un rôle capital sur le plan politique ou sociétal, ce n’est pas le cas en Afrique. Cela n’est pas pour surprendre : la femme africaine est trop souvent privée d’une éducation convenable, voire d’une éducation quelconque. Si, en Europe et en Amérique, 2% seulement des femmes seraient analphabètes, en Afrique, cette proportion concernerait plus de 50% d’entre elles. La femme africaine est trop souvent privée de l’accès à des conditions sanitaires et hygiène minimales. Elle est trop souvent dépourvue, au profit de l’homme ou de la belle-famille à laquelle elle est soumise, des droits personnels les plus élémentaires. Elle est accablée par des besognes ménagères qui en font parfois d’elle une véritable bête de somme. Tout ceci devrait bien entendu, être nuancé et précisé selon les ethnies, les régions, les pays. Il n’en reste pas moins que ce tableau d’ensemble triste reste, malheureusement, fort proche de la réalité. Tout ce qui précède a été fortement exprimé par Jean Clusel, Secrétaire perpétuel de l’académie des sciences morales et politiques, dans uns de ses récents discours ou il évoque cette femme pêcheur au Sénégal, les mains brulées par la saumure ; la femme rurale, bébé au dos, pilant quotidiennement plus de 20 kilos de mil ou riz. Femme d’Afrique, tôt levée, tard couchée. Il ajoute : « l’avenir du continent africain dépend des femmes africaines » on ne saurait mieux le dire. La femme africaine est, en effet, clairement au centre de la problématique du développement africain. Si la croissance démographique se poursuit à un rythme accéléré, contrairement à ce qui se passe sur le reste de la planète, c’est parce qu’il n’a pas été possible à la femme africaine de se rendre maitresse de sa fécondité. Si la pandémie du SIDA ne cesse pas de s’aggraver, c’est parce que l’on n’a pas donné à la femme africaine les moyens de s’en protéger. Si la croissance économique n’a pas démarré, c’est parce que la femme africaine ne dispose pas de possibilités d’assumer pleinement le rôle qui pourrait être le sien dans la création de richesses. On pourrait ajouter que si la femme africaine est largement absente de la scène politique, c’est parce qu’elle ne dispose pas des libertés publiques et privées qui lui permettraient d’accéder a des responsabilités politiques. En conséquence, libérer la femme africaine, c’est libérer l’Afrique de ses pesanteurs socioculturelles qui l’entrainent irrésistiblement vers le fond. L’émancipation de la femme africaine est bien la clef du développement durable en Afrique. Yves-Mariel Lailan, Population, Développement durable et empreinte économique, mars 2014 QUESTIONS I. VOCABULAIRE (4 points) Expliquez les expressions suivantes : - Besognes ménagères - l’avenir du continent africain dépend des femmes africaines - ses pesanteurs socioculturelles
II. RESUME (16 points)
Résumez ce texte proposé selon les consignes suivantes : 1. Sélectionner les idées essentielles du texte. 2. Transformer les idées essentielles du texte.