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Du même auteur
Ouvrages parus aux Éditions Saint-Remi (tous abondamment illustrés)
Léon VILLE,
LAURÉAT DE L’ACADÉMIE FRANÇAISE
Illustrations de
PAUL DUFRESNE
Nouvelle édition
à partir de celle de Tolra, 1897
Editions Saint-Remi
– 2024 –
COLLECTION LÉON VILLE
Couronnée par l’Académie Française
(Grand Prix de vertu Louis BIGOT, de 6.000 francs)
Léon Ville, dont tous les ouvrages, avidement lus par la jeunesse, ont été
couronnés par l’Académie Française et la Société d’Encouragement au bien, est
un émule de Fenimore Cooper, Mayne-Reid, Jules Verne, etc... Sa plume alerte
et la verve de son esprit tiennent constamment en haleine le lecteur et le
captivent de la première à la dernière page de son œuvre.
Et combien saine est cette distraction pour l’esprit et le cœur épris de
sentiments chevaleresques ! Ces lectures sont comme de la gymnastique morale
au grand air. Mettez sans crainte ces livres entre les mains de vos enfants. Vous
verrez de quelle façon ils formeront leur caractère et quel plaisir vous vous
procurerez à vous-mêmes, parents et maîtres, à voir vos jeunes lecteurs
dévorer littéralement ces excellentes publications illustrées.
Éditions Saint-Remi
Mounet sud
33410 Sainte-Croix du Mont
05 56 76 73 38
saint-remi.fr
CHAPITRE I
Penfants groupés
vous avez été bien sages, dit l’aïeule à ses petits--
UISQUE
en ce moment devant elle, je vais vous
raconter une histoire.
— Une bien belle, grand’mère, dit Mariette, une jolie fillette
de huit ans, à la mine éveillée.
— Oui, oui, répondirent ensemble Ernest et Gaston, deux
jumeaux de dix ans, qui se ressemblaient à les prendre l’un pour
l’autre, sans la nuance de leurs cheveux qui différait un peu, ce qui
permettait de les distinguer.
« Il y avait une fois... » dit l’aïeule.
— Tiens ! c’est un conte de fée, dit Gaston.
— Non, mon enfant, c’est une histoire vraie que je vais vous
raconter : et si je commence ainsi, c’est qu’il y a bien longtemps
qu’elle est arrivée.
« Il y avait une fois, dis-je, dans une petite chaumière d’un
triste village situé non loin d’Avignon, une famille de pauvres
gens, composée du père, de la mère et de quatre enfants, dont
l’aîné avait, à cette époque, onze ans ; le second, de deux ans
moins âgé, avait nom André ; le troisième, qui entrait dans sa
huitième année, était le filleul d’une grande dame qui lui avait
donné le prénom de Raoul ; enfin, Marguerite, âgée seulement de
quatre ans, était la benjamine. Son frère aîné la choyait beaucoup.
« Le père et la mère n’avaient guère le temps de s’occuper de
leurs enfants ; aussi, leur laissaient-ils une liberté, qui fit, comme
vous allez voir, le malheur de l’un d’eux. »
— Duquel, grand’mère ? demanda la petite fille.
6 TROP GÂTÉ
— De Raoul.
— Le filleul de la grande dame ?
— Oui. Mais ne m’interromps pas à tout moment, si tu ne
veux pas que je m’embrouille dans mon récit.
Mariette se tut, et, sérieuse, se mit à écouter attentivement.
« Raoul était un charmant enfant, mais sans volonté. Tous les
défauts avaient prise sur lui. Non qu’il fût vicieux, mais il ne
prenait jamais la peine de réfléchir. On lui eût proposé de faire la
chose la plus ridicule et la plus extraordinaire, qu’il l’eût faite,
pour peu que cela lui eut plu.
« Un jour, il rentra mouillé jusqu’aux os, parce qu’un mauvais
garnement l’avait défié de sauter dans une mare. II s’y fût
certainement noyé, sans un paysan qui passait par là, et qui eut le
temps de le saisir, au moment où il allait disparaître sous l’eau.
Une autre fois, il revint avec ses vêtements en lambeaux. Il
avait eu la fantaisie de grimper à un arbre pour saisir un moineau
qui gazouillait sur la branche la plus élevée.
« L’oiseau s’envola, et notre Raoul dégringola en entraînant
avec lui la branche qui se cassa.
II ne se passait pas de semaine qu’il ne lui arrivât quelques
aventures de ce genre, mais, comme on ne le grondait jamais, il
recommençait de plus belle.
« Gâté par sa marraine qui l’adorait, non pour ses qualités,
mais à cause de son joli visage, car il était vraiment très beau avec
ses grands yeux. bleus, son teint blanc comme on en voit peu
sous le ciel de la Provence, et ses cheveux bouclés, d’un blond
superbe. On ne pouvait le voir sans l’admirer. »
— Je voudrais être beau comme ça, dit Ernest.
— Tu l’es bien plus, dit l’aïeule en souriant. Car si tu n’as pas
d’aussi jolis cheveux et le teint si éclatant, tu es un brave enfant ;
et la bonté du coeur, qui se reflète sur le visage, donne à celui-ci
une beauté bien plus précieuse.
— Alors, moi aussi je suis beau, dit Gaston, puisque nous
nous ressemblons.
— Tu l’es moins que ton frère, cependant, car tu es
paresseux et souvent désobéissant.
CHAPITRE I 7
CHAPITRE I ..........................................................................5
CHAPITRE II .......................................................................12
CHAPITRE III......................................................................18
CHAPITRE IV......................................................................27
CHAPITRE V .......................................................................36
CHAPITRE VI......................................................................43
CHAPITRE IX......................................................................61
CHAPITRE X .......................................................................70
CHAPITRE XI......................................................................78