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80 HISTOIRES

POUR RETRAITES D’ENFANTS


Avec les plus beaux récits et songes de Don Bosco

par

R. Père MONGOUR, S. D. B.

À ma mère, qui me prépara avec


tant de soin à ma Première Communion.
Père M.

Au cher Abbé Durand qui m’enseigna le


catéchisme et devint par la suite un fervent
coopérateur salésien.
P. M.

Nouvelle édition regroupant


Les tomes I et II de l’ancienne édition.

Éditions Saint-Remi
– 2012 –
NIHIL OBSTAT
Lyon, le 8 novembre 1960
A. BARUCQ s. d. b.
cens. del.

Du même auteur aux éditions Saint-Remi :

90 HISTOIRES POUR LES CATECHISTES


320 p., 23 €
Ce petit livre d'histoires vraies et de contes est
fait pour « faciliter la tâche des catéchistes en
groupant soigneusement par sujet des récits
épars dans toutes sortes de brochures et
revues où nous les avons glanés au cours de
plus de trente années d'enseignement religieux
auprès des enfants. » Les histoires sont
regroupées selon les thèmes suivants : Vertus Théologales - Les
sept sacrements - Sous la houlette de Jésus - Les sept péchés
capitaux - Dévotion à la Sainte Vierge - Dévotion à Saint Joseph.

En cours de préparation, parution fin décembre 2012 :

DOMINIQUE, UN SAINT DE VOTRE ÂGE


FACE AUX REDOUTABLES CHAVANTÈS

ÉDITIONS SAINT-REMI
BP 80 – 33410 Cadillac
Tel/Fax : 05 56 76 73 38
www.saint-remi.fr
PRÉFACE.

D EUX mots d’introduction…


Fils de Don Bosco, l’auteur de ce modeste travail vit
depuis près de quarante ans au contact des enfants. C’est dire
qu’il les connaît bien et a eu l’occasion de leur parler…
Professeur, puis prédicateur de retraites de jeunes, il a essayé
d’intéresser son remuant auditoire par des récits à la fois vivants,
pittoresques et édifiants !
À cet effet il a compulsé d’innombrables « Trésors d’histoires »
glanant son bien partout où il le trouvait. Hélas ! Il lui fallut
rapidement constater que, là comme ailleurs, l’ivraie poussait
souvent plus dru que le bon grain !
Peu à peu toutefois, au cours de ce long ministère, une gerbe
s’est formée. Quelques amis, des prêtres surtout, lui ont demandé
de la présenter au public. C’est ce qu’il a fait, voilà quelques
années, en publiant un premier recueil intitulé : « Histoires et
légendes ».
Les deux tomes d’aujourd’hui sont la réédition, notablement
amplifiée, de ce premier ouvrage. Le nouveau titre « 80 histoires
pour retraites d’enfants » veut être la réplique de celui de deux autres
recueils déjà parus et intitulés « 90 histoires pour les catéchistes ».
L’ensemble de ces quatre volumes forme un tout à la fois
pratique et complet.
Malgré l’imperfection de son travail, l’auteur espère être de
quelque utilité aux prêtres ou aux catéchistes, surtout à ceux qui
débutent dans l’art si délicat d’enseigner les vérités de la religion
aux enfants.
Afin de leur faciliter la tâche il a évité soigneusement les
termes difficiles ou les expressions trop abstraites.
Tels qu’ils se présentent ces récits pourront donc, à la rigueur,
être simplement lus. Inutile de dire qu’en les racontant on en
augmentera toujours l’intérêt, pour peu que l’on sache s’adapter à
son jeune auditoire.
Dans cet ensemble de « 80 histoires » — chiffre que dépasse
largement l’ensemble des deux recueils — les prédicateurs
4 PRÉFACE

trouveront de quoi illustrer plusieurs fois les sujets « classiques »


d’une retraite.
Ces récits ont été choisis parmi les plus vraisemblables et
mentionnés autant que possible avec le nom de leurs auteurs, afin
d’ajouter à leur authenticité.
Il importe en effet d’éviter avec soin en cette matière de
fausser le jugement des enfants. Ils risquent trop de mettre plus
tard sur le même plan certaines pieuses élucubrations tombées
jadis du haut de la chaire et les mystères mêmes de notre foi.
Quant aux songes ou aux légendes, leur titre seul dit assez ce
qu’ils sont.
On les présentera comme d’aimables fictions destinées à
agrémenter l’exposé souvent aride de certaines vérités.
Don Bosco, cet admirable éducateur de la jeunesse, s’en est
abondamment servi tout au long de sa laborieuse carrière. Nous
ne pensons pas mal faire en proposant de l’imiter… Souvent
d’ailleurs, surtout au cours de ses mystérieux songes, c’est le Saint
lui-même qui prendra la parole. Puisse-t-il toucher le cœur des
jeunes d’aujourd’hui comme il retourna jadis celui de ses
« biricchini » du Valdocco !
C’est la seule ambition de ces pages.

LYON-FONTANIÈRES, ce 2 février 1960.

Fête de la Purification de Marie.

P. M.
I. – CONSEILS DE DON BOSCO
À SES GARÇONS.

ON RÉCOLTE CE QUE L’ON A SEMÉ.

Dpromenade,
jeudi, vous verrez, mes enfants, au cours de votre
EMAIN
les paysans couper le blé. Une fois fauché on
le met en gerbes puis, de ces gerbes, on fait des meules que vous
pourrez admirer au milieu des champs.
Ce travail me rappelle un mot de nos livres saints : « L’homme
moissonne ce qu’il a semé. » Dites-moi, mes enfants, si ces
paysans, qui sont si heureux aujourd’hui de moissonner leur blé,
n’avaient pas labouré, ensemencé, puis enlevé les mauvaises
herbes, pourraient-ils connaître maintenant cette joie du
moissonneur ? Non, n’est-ce pas… car pour récolter, il faut
d’abord semer !
Il en sera ainsi pour vous. Si vous semez maintenant, un jour
vous aurez, vous aussi, le plaisir de moissonner. Mais si vous
négligez ce travail du semeur, quand viendra le temps de la
moisson, vous mourrez de faim !
Et prenez bien garde à ce que dit le Bon Dieu : « On récolte ce
qu’on a semé. » Qui sème du blé, récolte du blé ; qui sème du
maïs récolte du maïs ; qui sème de l’orge, récolte de l’orge. Mais
celui qui sème des chardons récolte des chardons ! Voulez-vous
que votre récolte soit bonne ? Jetez en terre du bon grain ! Et
rappelez-vous bien que la fatigue supportée au temps des
semailles n’est rien comparée à la joie que donne la moisson !
Encore une chose. Pour que le grain mûrisse et donne un bel
épi, il faut le semer en son temps ; le blé en automne, le maïs au
printemps, et ainsi de toutes les semences. Qui ne sème pas à
temps ne récolte rien. Eh bien, je vous le demande, quelle est la
saison pendant laquelle l’homme doit semer ? Au printemps,
pendant sa jeunesse. Qui ne sème pas en cette saison ne recueille
rien plus tard.
6 80 HISTOIRES POUR RETRAITES D’ENFANTS

Et si je vous demande : « Que faut-il semer ? Vous me


répondrez tous : « Des bonnes œuvres ! » Celui qui sème des
chardons ne recueillera en effet que des épines dans sa vieillesse.
Vous comprenez tous cela ? Eh bien, ne l’oubliez pas !
Je veux vous rappeler encore cette autre parole que nous a dite
le Seigneur : « Celui qui sème le vent, récolte la tempête. » Le vent
indique les passions mauvaises. Le garçon qui, maintenant, se
laisse dominer par elles, laisse entrer autant de petites semences
mauvaises qui croîtront peu à peu. Un jour, se déchaîneront en lui
de terribles tempêtes et il en sera le premier effrayé. De grâce, ne
laissez pas ces petites semences prendre racine en vous ; votre
existence serait par la suite trop malheureuse ! Retenez bien ceci :
les folles passions qui mènent les hommes et leur font commettre
des actions mauvaises, ne furent pas toujours aussi violentes en
eux. Il y eut un temps où elles étaient toutes petites, toutes
menues ; mais peu à peu elles se sont développées et un jour est
venu où il leur a été impossible de les maîtriser ! Ainsi en serait-il
de vous.
Quand un garçon entretient de petites passions en lui et que,
au lieu de chercher à les mater, il dit : « Oh, ce n’est rien !… » je
tremble et je me dis : C’est vrai, aujourd’hui ce n’est rien ou pas
grand-chose, une herbe qui sort peine du sol. Mais laissez-la
grandir et vous verrez ! Le petit lion, si gentil quand il est jeune,
devient, avec les années, un fauve redoutable. Le petit ours, si
gracieux dans sa fosse, devient par la suite une bête terrible. Le
petit tigre qui semble vouloir vous caresser avec sa patte, va
devenir le plus féroce des animaux !
Vous comprenez ce que veulent dire tous ces exemples, n’est-
ce pas ? Veillez donc soigneusement sur vous dès maintenant si
vous voulez être vraiment heureux plus tard.

Don BOSCO
I. CONSEILS DE DON BOSCO À SES GARÇONS 7

POUR RESTER FIDÈLE À DIEU,


IL FAUT EN PRENDRE LES MOYENS.

Q UAND vous irez à Rome, la capitale du monde chrétien,


vous vous hâterez d’aller prier sur le tombeau des apôtres
la Basilique du Vatican. Au milieu de la grande place Saint-Pierre
qui s’étend devant cette église grandiose se dresse une très haute
colonne taillée dans un seul bloc de granit. Elle s’appelle un
obélisque. Cette colonne avait été taillée et sculptée autrefois en
Égypte, et pendant près de vingt siècles elle se dressa devant le
temple du dieu du Soleil adoré par les Égyptiens.
Quelques années après la mort de Notre Seigneur, l’empereur
romain Caligula fit transporter Rome cette colonne et la plaça
dans un Cirque. On appelait ainsi un immense amphithéâtre de
pierre, où plus de cent mille personnes pouvaient facilement
prendre place et assister aux jeux donnés par l’empereur. C’est
dans ce cirque que des milliers de chrétiens ont versé leur sang
pour affirmer leur foi.
Or, en 1586, le pape Sixte Quint fit transporter cette colonne
sur la place Saint-Pierre. Et ce monument gigantesque se dresse
aujourd’hui encore au même endroit. Sur la pointe extrême
s’élève une croix et sur le piédestal brillent en lettres d’or ces
mots : « Christus vincit, Christus regnat, Christus imperat » —
« Le Christ triomphe, le Christ règne, le Christ commande. »
Mais le pape Sixte-Quint savait qu’il entreprenait une chose
difficile. Aussi fit-il établir des plans et des calculs par les
meilleurs architectes de Rome pour ce transfert. Neuf cents
hommes robustes, cent quarante chevaux, trente-cinq treuils
furent nécessaires pour coucher l’énorme masse de pierre, la
transporter et la redresser. Après que tous les ouvriers, sur
l’invitation du Pape, eurent reçu les sacrements et entendu la
sainte messe, on se mit à l’œuvre.
Des milliers de spectateurs assistaient ce travail peu ordinaire.
Aussi, pour que les ordres donnés par l’architecte Dominique
8 80 HISTOIRES POUR RETRAITES D’ENFANTS

Fontana fussent bien entendus par tous, aucun ouvrier, aucun


assistant ne devait prononcer un seul mot : sinon il serait
immédiatement emprisonné.
Les ordres de l’architecte retentirent travers la place, les
chevaux tirèrent, des bras robustes manœuvrèrent les treuils.
Tous les assistants retenaient leur souffle. On n’entendait que le
halètement des chevaux, le grincement des cordes et les cris de
l’architecte. Tout coup, que se passe-t-il ? Fontana, sur sa plate-
forme, devient pâle comme la mort et reste muet d’épouvante.
Les cordes, sous l’action du travail qu’elles devaient fournir,
étaient devenues brûlantes et menaçaient de se rompre. Si le
monstrueux fardeau s’écrasait sur le sol, le monument serait brisé
en mille morceaux, et, dans sa chute, il pourrait entraîner de
nombreuses victimes.
Or, soudain, voilà qu’au milieu du silence général une voix
retentit dans la foule : « —Mouillez les cordes » C’était le matelot
Bresca, de San Remo, qui avait poussé ce cri… Il fut
immédiatement arrêté et emmené. Mais on fit ce qu’il avait
conseillé. Les cordes mouillées se resserrèrent aussitôt et
l’entreprise si difficile réussit pleinement.
Le courageux matelot qui avait poussé le cri sauveur fut
naturellement gracié. On l’invita même à demander une faveur
spéciale au Pape… Il souhaita tout simplement pour lui et sa
famille le privilège, à perpétuité, de fournir les palmes que le
Souverain Pontife bénit et distribue tous les ans le dimanche des
Rameaux. On lui accorda volontiers cette modeste faveur, et,
aujourd’hui encore, ses descendants fournissent avec fierté les
palmes au Saint-Père en cette solennité.
Nous aussi, mes enfants, nous avons un monument à élever
dans notre âme : c’est la vie de Notre Seigneur Jésus-Christ, par
l’état de grâce… Ce monument est soutenu par des colonnes qu’il
faut établir solidement. Mais les cordes s’échauffent : ce sont nos
instincts mauvais qui nous portent toujours au mal ; ce sont nos
désirs pervers qui nous font souvent tomber dans le péché.
Il faut donc mouiller les cordes, c’est-à-dire recourir souvent
aux sacrements de Pénitence et d’Eucharistie. Je ne saurais trop,
I. CONSEILS DE DON BOSCO À SES GARÇONS 9

mes enfants, vous recommander la confession bien faite et la


communion fréquente. Si nous y sommes fidèles, soyons certains
que le bon Dieu vivra constamment en nous et que nous
arriverons à sauver notre âme.
Don BOSCO

ÉVITONS LES OCCASIONS DE PÉCHER.

C’Bois… laDèsfoire,le lapetitgrande


ÉTAIT foire annuelle, à Saint-Côme-des-
matin, les bonnes gens des environs
avaient amené leurs vaches, leurs veaux, leurs cochons et la
volaille… Le temps était beau : il fallait en profiter… Et, ma foi,
tout s’était vendu un bon prix… Il n’y avait pas trop à se
plaindre… Aussi, l’après-midi, une fois les affaires réglées et les
forces réparées par un copieux dîner, on pouvait aller faire un
tour sur la grande place…
Les attractions n’y manquaient pas, et les boutiques en plein
vent excitaient la curiosité et les désirs des ménagères.
Les forains vantaient leur marchandise… On trouvait des
occasions superbes… Les diseuses de bonne aventure faisaient de
fameuses recettes.
Il y avait mille moyens de dépenser son argent, et l’on en
profitait.
Les pièces d’argent sont faites pour rouler, dit-on… Il faut
avouer qu’elles roulaient bien à la foire de Saint-Côme-des-Bois.
Dans un coin de la place, un camelot venait justement
d’installer une petite mallette sur un guéridon… Ce fut fait en un
rien de temps… Et tout de suite les paysans endimanchés
accoururent.
Pensez donc ! Ce camelot vendait pour une somme
extrêmement modique — cent sous — le moyen infaillible
d’éviter tout coup de pied de cheval.
Vous ne savez pas, vous autres, gens de la ville, ce que c’est
qu’un coup de pied de cheval ! Si, un jour, vous en receviez un,
dans le bas-ventre ou dans l’un de vos tibias, vous comprendriez
10 80 HISTOIRES POUR RETRAITES D’ENFANTS

avec quelle attention ces braves paysans écoutaient le distributeur


de cette merveilleuse recette… On ne peut pas dire le contraire :
c’était un véritable bienfaiteur de l’humanité !
Un coup de pied de cheval Cela peut vous mener loin…
même au cimetière… En tout cas cela peut vous immobiliser
pendant des semaines dans un lit !
Que ce soit le maître-valet ou le petit domestique qui en soient
victimes, c’est toujours une sérieuse affaire.
Et donc, ne vous étonnez pas si l’on s’empressait autour d’un
homme qui, pour cent sous, vous assurait, perpétuité, contre les
coups de pied de cheval…
Pas encombrant d’ailleurs, le préservatif… pas lourd a
emporter… Une simple petite boîte bien collée, bien empaquetée,
entourée d’une belle étiquette sur laquelle on pouvait lire : Moyen
infaillible et sûr, absolument garanti, pour éviter à l’avenir tout
coup de pied de votre cheval…
Avec toutefois une indication précise et nettement impérative :
« Sous aucun prétexte, la boite ne doit être ouverte avant d’arriver
dans la cour de votre ferme. »
C’est un conseil que l’on pouvait suivre facilement.
Le Père Jean-Louis, comme les autres, fit l’emplette de la
merveilleuse petite boîte. Pour cent sous, c’était une affaire.
Il eut même l’envie d’en prendre une deuxième… au cas où la
première serait éventée… Sait-on jamais ?… Mais il pensa que sa
bourgeoise ne résisterait pas à la tentation d’en prendre une pour
son propre compte. Et il s’abstint.
En arrivant dans sa cour il ouvrit précautionneusement la
boîte…
Elle contenait deux mètres environ d’une petite ficelle rouge,
soigneusement pliée dans un papier sur lequel il lut, après avoir
chaussé ses lunettes :
« Si vous voulez éviter tout mauvais coup de pied de votre
cheval, tenez-vous toujours au moins à cette distance de votre
bête… »
I. CONSEILS DE DON BOSCO À SES GARÇONS 11

La leçon est courte, mais bonne, mes enfants… Dans bien des
cas, si l’on veut éviter le péché, il n’y a qu’à se tenir loin de
l’occasion… Pensez-y et vous vous en trouverez bien !

Don BOSCO

IMPORTANCE DU SALUT.

Comment le démon trompe la jeunesse.

Lvousdémon,
E mes enfants, se sert de tous les moyens pour
empêcher de sauver votre âme. Il a mille tours dans
son sac et fait surgir toutes les difficultés possibles sur le chemin
où s’engagent les jeunes qui veulent mener une vie chrétienne.
Pour ce faire il leur présente des objections qui leur paraissent au
premier abord insurmontables. Mais regardez-les de près et vous
verrez qu’il est très facile d’y répondre et de les réfuter.
Il vous dira par exemple : — Pratiquer la vertu pendant
cinquante, soixante ans, mais c’est impossible ! Renoncer à toutes
les joies, à tous les plaisirs pendant si longtemps, c’est pure folie,
surtout pour des jeunes !
La réponse est aisée : — Qui m’assure que je vivrai cinquante
ou soixante ans ? Ma vie est entre les mains de Dieu. Elle peut se
terminer brusquement, aujourd’hui peut-être ! Combien de
garçons de mon âge qui étaient pleins de santé voici quelques
jours et qui sont aujourd’hui au cimetière ? Que de camarades de
classe ou de quartier fauchés à la fleur de l’âge ! Pourquoi cela ne
m’arriverait-il pas ? Et en admettant que je doive me priver
pendant quelques années de certains plaisirs, l’enjeu en vaut la
peine, puisque je serai récompensé par une éternité de bonheur !
— D’accord, reprend le démon ; mais il faut avouer tout de
même que le service de Dieu n’engendre pas précisément la gaîté.
N’y a-t-il pas de quoi devenir neurasthénique à penser
continuellement à l’enfer ?
12 80 HISTOIRES POUR RETRAITES D’ENFANTS

— Certes, répondrez-vous, la pensée de l’enfer n’est pas


réjouissante ; mais quand on s’efforce de vivre dans la grâce de
Dieu, on n’a aucune raison d’être triste. On a l’âme en paix et l’on
est au contraire toujours joyeux.
Je vous ai souvent rappelé cette maxime, de saint François de
Sales : « Un saint triste est un triste saint. » Et vous savez que
j’aime vous voir souriants, le visage ouvert, comme des garçons
qui n’ont aucun souci. Croyez-moi, vous serez toujours ainsi tant
que votre âme sera en paix avec Dieu. Quels hommes ont été
plus joyeux que les saints ? Regardez saint Louis de Gonzague,
saint Philippe Néri, saint Vincent de Paul. Jamais une ombre de
tristesse sur leur visage. Certes, ils craignaient l’enfer, mais par-
dessus tout, ils vivaient dans l’espérance du ciel ! « Un jour, se
disaient-ils, je serai avec le Bon Dieu, parce que je l’aurai bien
servi sur la terre. » Ainsi doit-il en être pour vous, mes enfants.

Toute votre vie vous posséderez cette joie profonde qui vient
de la paix de la bonne conscience, même si vous devez devenir
très vieux. Je vous recommande toutefois de commencer dès
votre jeunesse à aimer Dieu de tout votre cœur. Si vous êtes
maintenant de vrais chrétiens, vous le serez sans peine plus tard.
Celui, au contraire, qui prend un mauvais chemin dans son
enfance, il est bien à craindre qu’il ne s’y maintienne, et cela est
bien dangereux pour son éternité !
Courage, donc, mes enfants. Mettez-vous de bonne heure à la
pratique de la vertu. Ce sera pour vous le vrai moyen d’être
toujours heureux. Le démon est un menteur, vous le savez ; alors,
ne l’écoutez pas ! Vous constaterez par vous-mêmes combien il
est agréable de servir Dieu généreusement.

Don BOSCO

Tel est pris qui croyait prendre.

D EUX jeunes officiers se promenant à Paris entrèrent un jour


dans l’église de l’Assomption. Après l’avoir visitée et pensé
I. CONSEILS DE DON BOSCO À SES GARÇONS 13

à tout sauf au Bon Dieu qui l’habitait, ils allaient sortir quand ils
aperçurent un prêtre, revêtu de son surplis, agenouillé devant un
confessionnal.
— Tiens, regarde donc ce curé, dit l’un d’eux en plaisantant.
Qu’est-ce qu’il fait ?
— Il t’attend peut-être, répondit l’autre en souriant.
— C’est peu probable, répond le premier. Mais veux-tu
parier que je vais lui parler ?
— Je parie que non.
— Que payes-tu si j’y vais ?
— Un bon dîner !
— Avec du champagne ?
— Avec du champagne…
— Entendu ! Attends-moi et regarde ma manœuvre.
Et voici notre jeune étourdi qui s’avance effrontément vers le
prêtre. Il lui dit un mot à l’oreille. Celui-ci se lève et entre au
confessionnal. L’officier s’agenouille auprès de lui. En a-t-il du
toupet, pense l’autre ! Et, un sourire sur les lèvres, il s’assied pour
attendre le pénitent improvisé. Il y avait sept ou huit minutes que
cela durait. Le camarade trouvait que la plaisanterie se prolongeait
un peu trop. Enfin, après un quart d’heure, l’officier se lève et
vient rejoindre son ami. Son visage était sérieux et il paraissait
ému. Il plaisanta cependant de l’aventure, mais ne voulut rien dire
de ce qui l’avait si longtemps retenu. Sous le premier prétexte
venu il le quitta et rentra chez lui. Deux jours après il retournait à
l’Assomption, s’approchait de ce même confessionnal et y restait
une demi-heure. Quand il sortit, de grosses larmes roulaient sur
ses joues. Il venait en effet de recevoir le pardon de ses fautes.
Que s’était-il donc passé lors de sa première visite ? Le voici,
tel que le militaire l’a raconté.
Le prêtre auquel il s’adressa vit bien, au ton de son pénitent,
qu’il n’était pas sincère.
— Vous vous moquez de moi, Monsieur, lui dit-il avec
douceur. Vous avez tort, car il ne faut point railler les choses de
Dieu. Mais je vous pardonne.
L’officier voulut s’excuser…
14 80 HISTOIRES POUR RETRAITES D’ENFANTS

— Non, non, répondit le prêtre, vous avez mal fait, n’en


parlons plus. Seulement, puisque vous êtes venu, causons un
moment si vous le voulez bien. Quel est votre état ?
— Je suis militaire.
— Ah ! c’est une belle vocation. Et quel est votre grade ?
— Je suis sous-lieutenant et sors de Saint-Cyr.
— Et après, que deviendrez-vous ?…
— Si j’ai de la chance et si je vais en Afrique, à 40 ou 45 ans
j’espère être colonel, puis général.
— Très bien ! Et ne comptez-vous pas vous marier ?
— Oh ! si.
— Vous voici donc général et marié… Que pensez-vous
faire alors ?
— Oh ! ma foi, après, je ne ferai plus rien. Je me reposerai
avec ma femme,et mes enfants.
— Et au bout de quelques années, qu’arrivera-t-il ?
Le ton du prêtre embarrassait de plus en plus le jeune officier.
— Après… Eh bien… je mourrai !
— Et alors ?…
Un frisson parcourut le jeune homme. Il n’avait jamais pensé à
cet « alors ».
— Vous ne me répondez point, Monsieur, lui dit gravement
le confesseur. Vous ignorez peut-être ce qui se passera alors ?
Vous m’avez dit ce qui se passera avant, à moi de vous dire ce qui
se passera après… Après votre mort, Monsieur, votre âme
paraîtra devant Dieu. Elle sera jugée, non point sur sa gloire
humaine, qui aura passé comme un songe, mais selon ses œuvres
bonnes ou mauvaises. Si vous avez été vertueux, vous entrerez
dans l’immuable bonheur. Si au contraire vous avez suivi vos
passions, vous serez damné, tout général ou maréchal que vous
pourrez être. Vous serez jugé par Celui qui n’a peur de personne !
« Maintenant, un dernier mot. Vous m’avez manqué
gravement en venant ici vous moquer de moi. J’exige une
satisfaction que vous ne pouvez me refuser si vous êtes homme
d’honneur. Je veux que pendant huit jours, tous les soirs avant de
vous coucher, vous prononciez ces paroles : « Je mourrai un jour ;
I. CONSEILS DE DON BOSCO À SES GARÇONS 15

je m’en moque. Après ma mort je serai jugé ; je m’en moque.


Après mon jugement je serai damné et éternellement ; je m’en
moque. »
Le pauvre pénitent, plus attrapé qu’un renard qu’une poule
aurait pris, n’osa point refuser et promit de faire ce qui lui était
demandé.
— Allez donc, Monsieur, lui dit alors le prêtre. Je vous
pardonne du fond du cœur et vous promets de prier Dieu pour
vous.
Par un sentiment d’honneur et de loyauté, le militaire
commença la pénitence imposée… Mais au bout de deux jours, le
cœur tout changé, il revenait pour tout de bon au confessionnal
où il était entré auparavant pour rire !
Il est devenu depuis un excellent chrétien.
Si nous étions sages, nous penserions tous chaque jour à la
brièveté de la vie et la belle récompense qui nous attend dans
l’éternité.

Mgr DE SÉGUR

COMMENT DEVENIR UN SAINT.

Le portefaix de saint Philippe de Néri.

Ul’église,
Npauvre portefaix de Rome, qui n’allait pas souvent
s’y trouvait le jour de la Toussaint. Sa mère était
morte dans l’année, et le portefaix avait voulu dire un requiescat in
pace pour sa vieille maman.
De son vivant, la chère femme avait bien élevé son petit
garçon. Mais tout cela était bien vieux ; l’enfant, devenu robuste
gaillard, avait oublié le catéchisme et les leçons de l’école, et
dépensait le soir, la taverne, le gain de la journée.
Il n’alla point au café en ce jour de Toussaint mais se rendit
l’église, dans un coin, contre un pilier. Il en était là, quand le
prédicateur monta en chaire. Celui-ci était Philippe Néri. Le
16 80 HISTOIRES POUR RETRAITES D’ENFANTS

célèbre orateur parla de la nécessité d’acquérir la sainteté, et


répéta bien dix fois que pour mourir dans la sainteté, il fallait
vivre dans la sainteté.
Notre pauvre portefaix fut tout abasourdi ; les mots : « vivre
dans la sainteté, mourir dans la sainteté », lui tombaient sur les
oreilles comme une grêle chassée par l’ouragan.
Il sortit le dernier de l’église ; il entendait toujours la même
musique. Ce refrain lui revenait sur la place, dans ses rêves, et
jusque sur les bancs de la taverne. « Après tout, se dit-il, pourquoi
ne pas apprendre le métier ? Devenons un saint et tentons
gaiement l’aventure. »
Et le portefaix se mit en route pour aller trouver son
prédicateur.
Rome ne parlait que de ce grand serviteur de Dieu, on
l’appelait le Saint.
Notre homme va sonner au couvent de l’Oratoire. Un Frère
vient ouvrir.
— Je voudrais voir le Saint pour qu’il m’apprenne le métier.
— Quel saint voulez-vous voir et quel métier voulez-vous
apprendre ?
— Le saint que je veux voir, c’est le saint de votre maison,
votre Philippe Néri.
On le conduit à saint Philippe Néri, et dès qu’il l’aperçoit :
— Bonjour, mon Saint, je viens pour être saint.
— On vous a trompé, mon ami, je ne suis pas un saint, mais
un misérable pécheur.
— Vous n’êtes donc pas le signor Philippe Néri ?
— Maintenant vous dites la vérité, je m’appelle Philippe
Néri.
— Alors, vous êtes mon Saint, enseignez-moi le métier ; que
faut-il que je fasse pour être saint ?
Le serviteur de Dieu jeta un regard plein de bonté sur cette
nature simple et grossière à la fois que la Providence lui envoyait.
— Mon ami, lui dit-il, savez-vous lire ?
I. CONSEILS DE DON BOSCO À SES GARÇONS 17

— Si je sais lire… mon Saint, je crois bien que oui…


Autrefois, les Frères me faisaient lire les Évangiles… mais c’est
joliment vieux.
Saint Philippe alla chercher un Nouveau Testament, l’ouvrit et
le présenta au portefaix :
— Mon ami, vous lirez seulement ces quatre versets, mais
bien posément, puis vous viendrez me trouver dans huit jours.
— Lire seulement ces quatre versets, pour être un saint ?
mais c’est une plaisanterie !
— Non, mon ami, c’est très sérieux, mais vous les lirez avec
grande attention.
— Mon Saint, je vous le promets ; au revoir !
Au bout de huit jours, il revint.
— Bonjour, mon ami, vous avez bien lu vos quatre versets ?
— Les quatre versets… ce n’est pas déjà si facile à lire.
— Comment cela ?
— Les voici, vos quatre versets : vous prierez Dieu… vous
ne jurerez pas… vous ne vous enivrerez pas, etc., vous croyez
que c’est facile à faire ?
— Et pourtant, vous l’avez fait ?
— Oui, je l’ai fait, mais parfois, il fallait se tenir rudement.
— Eh bien, mon ami, vous êtes sur le chemin de la sainteté ;
du courage, vous arriverez ; mais vous devez encore apprendre
quatre ou cinq autres versets.
Le moment du départ arrive, le disciple reçoit ses quatre
nouveaux versets et promet de revenir dans huit jours.
Les huit jours passent et le portefaix ne revient pas.
Saint Philippe s’inquiète et prie pour son ami. Huit jours,
quinze jours s’ajoutent aux premiers ; personne n’arrive.
Saint Philippe était désolé et n’espérait plus guère.
Tandis qu’il faisait ses tristes réflexions, on entendit les pas
lourds et bien marqués d’un homme qui s’avançait dans le
corridor. Presque aussitôt on frappait à la porte.
— C’est lui !, s’écrie le Saint en bondissant pour ouvrir.
C’était lui, en effet, mais dans quel lamentable état !
18 80 HISTOIRES POUR RETRAITES D’ENFANTS

Une espèce de cravate lui passait sous le menton pour aller se


nouer au sommet de la tête. Le nez était sillonné de deux ou trois
raies bleuâtres.
— Que vous est-il arrivé, mon cher ami, et qui peut vous
avoir ainsi traité ?
— C’est vous ! c’est vous ! ne cherchez pas d’autre coupable,
expliqua le portefaix.
— Comment, c’est moi ? veuillez vous expliquer…
— Vous allez voir ; c’est simple… Je m’en allais avec ma
hotte, sur la route d’Albano, porter des commissions. Je
rencontre un carrosse à deux chevaux. À la vue de ma hotte, les
bêtes se cabrent, se jettent dans le fossé et brisent la voiture. Le
jeune signor se dépêtre comme il peut de son équipage, s’élance
sur moi et me frappe sur la tête à grands coups de cravache ! Ah !
mon Saint, si j’avais voulu, j’aurais pu broyer ce beau signor :
voyez mes bras ! Est-ce que c’est de ma faute si ma hotte a fait
peur à ses chevaux ? C’est mon gagne-pain. Oui, mon Saint, je
l’aurais broyé ; mais je venais de lire mes quatre versets ; ils
disaient : faites du bien à ceux qui vous persécutent ; quand on
vous frappe sur la joue droite, présentez encore la joue gauche. Je
n’ai pas eu besoin de rien présenter, il les a bien trouvées toutes
les deux. Je n’ai rien dit et je me suis ramassé quand il a été parti.
Est-ce comme cela qu’il fallait faire mon Saint ?
Saint Philippe, ému jusqu’aux larmes, pressa le portefaix sur
son cœur et embrassa à plusieurs reprises cette figure couverte de
cicatrices.
Ces deux hommes ne se séparèrent plus.
Le Saint proposa au portefaix de se faire religieux et de rester
avec lui.
Le brave homme tomba à genoux et se mit à pleurer : il
n’aurait jamais cru qu’on pût lui faire une telle proposition.
Il devint un Frère convers de la plus parfaite édification.
Il avait voulu devenir un saint : il tint parole au bon Dieu.
Au bout de vingt ans de religion, il mourut plein de jours et de
bonnes œuvres, en odeur de sainteté. Que faut-il pour devenir un
saint ?
I. CONSEILS DE DON BOSCO À SES GARÇONS 19

Il faut le vouloir.

PUISSANCE DU SIGNE DE CROIX.

L’ermite et le diable – Légende.

Ceci est l’aventure du diable et d’un saint. Je vous la raconterai


simplement, telle qu’elle m’a été racontée, il n’y a pas huit jours, par un vieux
pâtre provençal.

Esoncecôté,
N temps-là, me dit-il, le Diable et le Saint, chacun de
prêchaient dans les Alpes. Ils convertissaient
d’ici, de là, l’un pour le Paradis, l’autre pour l’Enfer, et faisaient
d’assez bonnes affaires. Le Diable apprenait aux gens à s’occuper
des biens terrestres, à bâtir des maisons, semer le blé, planter la
vigne ; le Saint enseignait des prières et le chemin du Ciel. Bons
amis d’ailleurs — le Diable du moins le croyait — ils s’arrêtaient
volontiers au détour d’un chemin pour causer un instant et se
passer la gourde…
Certain jour, au soleil couchant, le Diable et le Saint se
rencontrèrent donc — celui-ci en costume de saint, avec sa mitre,
sa crosse et son nimbe d’or ; celui-là noir et cuit comme un épi,
noir comme un grillon. « Eh ! bonjour, Saint ! — Eh ! bonjour,
Diable ! — Alors, on rentre ? — C’est l’heure de la soupe. — Si
on s’asseyait sur cette roche ? La vue de la vallée est belle et la
fraîcheur qui monte fait du bien ! » Il y avait là un peu de mousse
sèche : le Diable et le Saint s’assirent côte à côte, le Diable sans
défiance et joyeux, car il avait fait une bonne journée, le Saint tout
dévoré de chrétienne jalousie.
« Voyons, ça va-t-il ? dit le Diable. — Ça ne va pas mal, ça ne
va pas trop mal, répondit le Saint. Il y a parfois des moments
durs… Néanmoins, au bout de l’an, on se retrouve… — Allons,
tant mieux, repartit le Diable. — J’ai même trouvé moyen, ce
mois dernier, ajouta le Saint, de me bâtir une chapelle, petite il est
vrai, mais c’est un commencement. Veux-tu que je te la montre ?
20 80 HISTOIRES POUR RETRAITES D’ENFANTS

— Volontiers, si ce n’est pas trop loin. » Et les voilà partis tous


deux, le Saint en tête, le Diable derrière, suivant les vallons,
gravissant les pentes, montant, montant toujours. « Mais c’est au
Ciel que tu demeures ? dit bientôt le Diable. — Non, c’est
simplement sur le haut de la montagne. La place est bonne, on
aperçoit le clocher de loin, et, quand je donne une bénédiction,
vingt lieues de pays en attrapent les éclaboussures. » Enfin, ils
arrivent à la chapelle. « Joli, très joli, dit le Diable en regardant par
le trou de la serrure, car l’eau bénite l’empêchait d’entrer. Les
bancs sont neufs, les murailles blanchies à la chaux. La statue, sur
l’autel, me semble d’un effet magnifique. Je te fais mes sincères
compliments ! — Tu dis ça d’un ton, reprit le Saint. — De quel
ton veux-tu que je te le dise ? — C’est donc mieux chez toi ? —
Un peu plus grand, voilà tout… — Allons-y voir, proposa le
Saint. — Allons-y, répondit le Diable, mais à une petite
condition : c’est qu’une fois dedans tu ne feras pas de signe de
croix. Vos maudits signes de croix portent malheur aux bâtisses
les mieux construites. — Je te le promets », dit le Saint qui avait
déjà son idée.
Aussitôt, un char de feu parut, et tous deux, si vite, si vite,
qu’ils n’eurent pas le temps de voir le chemin, se trouvèrent
transportés dans le plus magnifique palais du monde. Des
colonnes de marbre blanc, des voûtes à perte de vue, des jets
d’eau qui dansaient, des lustres, des murs recouverts d’argent et
d’or, un pavé en rubis et en diamant, tous les trésors de dessous
terre. « Eh bien ? demande le Diable, d’un petit air satisfait. —
C’est beau, très beau, très beau, murmure le Saint, devenu pâle
d’émotion. C’est beau d’ici, c’est beau de là, c’est beau à gauche,
c’est beau à droite. » En disant cela le Saint montrait du doigt les
quatre coins de l’édifice. Ainsi, sans manquer à son serment, il
avait tout de même fait le signe de la croix ! Aussitôt les colonnes
se rompirent, les voûtes s’effondrèrent… Le Saint, qui avait eu
soin de se tenir près de la porte, n’eut pas de mal, mais le Diable,
coincé sous les décombres, se trouva encore trop heureux de
reprendre, pour se sauver à travers les pierres, son ancienne
forme de serpent !
TABLE DES MATIÈRES

PRÉFACE..................................................................................................3
I. – CONSEILS DE DON BOSCO À SES GARÇONS. .........................5
ON RÉCOLTE CE QUE L’ON A SEMÉ. ...................................................................5
POUR RESTER FIDÈLE À DIEU, IL FAUT EN PRENDRE LES MOYENS...............7
ÉVITONS LES OCCASIONS DE PÉCHER. ...............................................................9
IMPORTANCE DU SALUT......................................................................................11
Comment le démon trompe la jeunesse......................................................11
Tel est pris qui croyait prendre.....................................................................12
COMMENT DEVENIR UN SAINT..........................................................................15
Le portefaix de saint Philippe de Néri. .......................................................15
PUISSANCE DU SIGNE DE CROIX........................................................................19
L’ermite et le diable – Légende. ...................................................................19
ÉTONNANTS EFFETS DE LA PRIÈRE. .................................................................21
Un signe de croix qui rapporte… ................................................................21
La vision de l’hindou. ....................................................................................23
LUTTE CONTRE LES DISTRACTIONS. .................................................................25
Le solitaire, Satan et l’âne – Légende...........................................................25
CEUX QUI NOUS AIDENT. ...................................................................................28
Un ange gardien vigilant................................................................................28
CECILIA CONY ET SON ANGE GARDIEN...........................................................29
Modestie et petit poney.................................................................................31
La poupée aux yeux crevés ou le pardon chrétien.....................................33
Le troupeau d’oies ou le détachement.........................................................34
Au cinéma « Chic » ou les ailes providentielles. .........................................35
L’examen d’histoire ou la leçon de franchise. ............................................36
La belle histoire de Cyprien ou l’initiation à l’apostolat............................38
Une grève au ciel – Légende.........................................................................44
La curieuse histoire du « Grigio ».................................................................48
POUR REMPORTER LA VICTOIRE........................................................................58
Le bouclier de la Foi – songe. ......................................................................58
IMITONS LES BONS EXEMPLES. ..........................................................................60
Le colporteur et les singes.............................................................................60
LA PURETÉ............................................................................................................62
Une sœur noire de Ste Maria Goretti. ..........................................................62
II. – LE PÉCHÉ...................................................................................... 65
L’ORGUEIL............................................................................................................65
Les sandales d’Empédocle. ...........................................................................65
Le cheval de saint Éloi – Légende. ..............................................................66
268 TABLE DES MATIÈRES

LES DEUX ASPECTS DU MALIN........................................................................... 69


L’éléphant et la Vierge (songe). ................................................................... 69
FAUTES QUE PEUVENT COMMETTRE LES ENFANTS. ...................................... 71
Le cahier de Satan (songe)............................................................................ 71
Attention aux petites fautes. ........................................................................ 73
COMMENT DIEU CHÂTIE PARFOIS LES IMPIES ................................................ 75
L’Enfant-Jésus derrière le rideau de fer...................................................... 75
III. – LA MORT.......................................................................................80
NOTRE VIE NE TIENT QU’À UN FIL................................................................... 80
Un duel en ballon. ......................................................................................... 80
LA MORT FRAPPE À TOUT ÂGE. ......................................................................... 83
Les vingt-deux lunes (songe). ...................................................................... 83
Deux prédictions qui se réalisent. ............................................................... 85
UNE VISITEUSE QU’ON N’ARRÊTE PAS. ............................................................ 86
La mort prisonnière (légende). .................................................................... 86
LE VRAI CHRÉTIEN NE CRAINT PAS LA MORT. ................................................ 90
L’officier-séminariste. ................................................................................... 90
Une mort enviable......................................................................................... 91
IV. – L’AU-DELÀ. ...................................................................................94
TROIS TÉMOIGNAGES AUTHENTIQUES............................................................ 94
Je suis sauvé !…............................................................................................. 94
Dieu existe ! Étudie la religion..................................................................... 96
L’étrange nuit du père Labutte. ................................................................... 98
REDOUTABLES MANIFESTATIONS DU DÉMON.............................................. 102
La marguerite du Prado. ............................................................................. 102
Corps à corps avec les prince des ténèbres (songe)................................ 104
AU ROYAUME TERRESTRE DE SATAN............................................................. 108
Le « Giorubbo » des indiens borobos....................................................... 108
La maison hantée......................................................................................... 111
La chèvre de la mère Chavanat – conte forézien. ................................... 115
Un cocorico qui arrive à point – conte auvergnat................................... 119
V. – L’ENFER. ...................................................................................... 124
EXISTENCE DE L’ENFER................................................................................... 124
« Il y a un enfer… et j’y suis. »................................................................... 124
UN HEUREUX RESCAPÉ. ................................................................................... 125
Richard de Bruxelles. .................................................................................. 125
LE FEU DE L’ENFER. ......................................................................................... 127
La veuve au bracelet d’or............................................................................ 127
Un voyage en enfer (songe). ...................................................................... 128
TABLE DES MATIÈRES 269

VI. – LE PURGATOIRE....................................................................... 133


UNE ÉTRANGE ASCENSION (SONGE)..............................................................133
UNE ÂME QUI DEMANDE DES PRIÈRES...........................................................135
UN AVERTISSEMENT EFFICACE. ......................................................................137
LA PUISSANCE DES ÂMES DU PURGATOIRE (RÉCIT TIRÉ D’UN JOURNAL
PROTESTANT). ....................................................................................................139

VII. – LE CIEL.......................................................................................141
AU PAYS DU BONHEUR (SONGE)......................................................................141
OÙ LES DERNIERS SERONT LES PREMIERS. ....................................................144
Gertrude au paradis (légende). ...................................................................144
VIII. – LA CONFESSION.................................................................... 147
DE LA FAUSSE HONTE.......................................................................................147
Le petit Charles. ...........................................................................................147
La fille du roi Augubert...............................................................................150
PRINCIPAUX OBSTACLES À UNE BONNE CONFESSION. ................................152
Les trois petites cordes (songe). .................................................................152
Les chiens ne se confessent pas ! ...............................................................154
LE SECRET SACRAMENTEL................................................................................156
Saint Jean Néponucène (1330-1383). ........................................................156
Le père Pierre Marie-Lux, martyr du secret de la confession.................158
Un traquenard...............................................................................................160
LA SATISFACTION. .............................................................................................163
Daniel et la botte de radis. ..........................................................................163
L’AMOUR DE DIEU POUR NOUS.......................................................................166
Un crucifix qui saigne..................................................................................166
UN SAINT PÉNITENT. ........................................................................................168
Guthlac, le royal larron................................................................................168
IX. – LES RÉSOLUTIONS. ................................................................. 170
COMMENT ON TIENT UNE RÉSOLUTIONS. .....................................................170
La promesse de Cambronne.......................................................................170
IL FAUT SAVOIR TENIR SES PROMESSES. .........................................................172
Un marquis peu scrupuleux........................................................................172
X. – L’EUCHARISTIE. ........................................................................ 175
LA PRÉSENCE RÉELLE. ......................................................................................175
Les saintes hosties de Faverney..................................................................175
Une mule qui s’agenouille. ..........................................................................177
Le bon Dieu qui se montre.........................................................................180
270 TABLE DES MATIÈRES

Une apparition de Jésus-enfant. ................................................................ 181


MODERNES TARCISIUS..................................................................................... 184
Ramon Alvarez. ........................................................................................... 184
Rose sanglante, histoire vraie d’une jeune martyre. ................................ 188
Un petit prêtre de quatre ans. .................................................................... 192
QUELQUES MIRACLES DE JÉSUS-HOSTIE. ...................................................... 195
Agathe, la petite Papoue............................................................................. 195
Devant la grotte de Lourdes. ..................................................................... 196
Guérison d’un jeune aveugle...................................................................... 198
LA PATRONNE DES PREMIERS COMMUNIANTS.............................................. 201
La bienheureuse Imelda Lambertini (1322-1333..................................... 201
UN FERVENT DE L’EUCHARISTIE. .................................................................. 203
Saint Dominique Savio (1842-1857). ........................................................ 203
HEUREUX EFFETS D’UNE COMMUNION......................................................... 205
La première communion de Mathilde. ..................................................... 205
CHÂTIMENT D’UN JEUNE SACRILÈGE. ........................................................... 209
La machine de Port-Marly.......................................................................... 209
UN PROFANATEUR PUNI. ................................................................................. 211
Le miracle de mont des Capucins à Turin. .............................................. 211
IL FAUT COMMUNIER SOUVENT...................................................................... 214
Objections contre la communion fréquente............................................ 214
XI. – LE PRÉCEPTE DU SEIGNEUR. .............................................. 217
AIMEZ-VOUS LES UNS LES AUTRES. ................................................................ 217
UN DOUBLE TÉMOIGNAGE D’HÉROÏQUE CHARITÉ. .................................... 218
LE PARDON D’UNE MÈRE................................................................................. 221
LES RUSES DE L’ABBÉ PEYRAMALE................................................................. 223
L’HOMME DE QUARANTE ANS......................................................................... 228
UNE GÉNÉROSITÉ PEU COMMUNE. ................................................................ 232
Le bel exemple du jeune groom. ............................................................... 232
UN AMOUR QUI CONFINE À LA RAGE............................................................. 234
Le chemin de croix du père Boutrais........................................................ 234
UN MAGNIFIQUE EXEMPLE D’AMOUR FILIAL. .............................................. 238
Laura Vicuña, la blanche fleur des Andes. ............................................... 238
COMME SI C’ÉTAIT JÉSUS. ................................................................................ 242
René, le militant jociste............................................................................... 242
UN MODÈLE DE RETRAITANT ET DE CONVERTI. ......................................... 245
Michel Magon, le général en herbe. .......................................................... 245
TABLE DES MATIÈRES 271

XII. – DÉVOTION À LA VIERGE...................................................... 253


UN ULTIMATUM À LA REINE DU CIEL. ............................................................253
LE CHAPELET, ARME SECRÈTE DE MARIE......................................................255
LE PLUS ÉTONNANT MIRACLE DE LA VIERGE...............................................258
Miguel Juan, l’homme à la jambe coupée. ................................................258
XIII. – SAINT JOSEPH, PÈRE NOURRICIER. ............................... 265
UNE MERVEILLEUSE MULTIPLICATION DES PAINS. ......................................265

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