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2em Année Génie Civil (S3) Cours de Métrologie Chapitre IV : Mesure et contrôle

IV.1. Introduction :

La métrologie est la science de la mesure au sens le plus large. La mesure est l'opération qui
consiste à donner une valeur numérique à une grandeur. Par exemple, la mesure des
dimensions d'un objet va donner les valeurs chiffrées de sa longueur, sa largeur...
Le terme désigne également l'ensemble des technologies de mesure utilisées dans l'industrie.

Les moyens de mesure sont de trois types :

 Mesures par instruments à lecture (mesure direct): selon la précision désirée et les
conditions d'emploi on fait usage de calibres à coulisses, micromètres (dits aussi palmers),
machines de mesure universelles.
 Mesures par comparaison (mesure indirect): on compare, à l'aide d'un détecteur d'écart
(comparateur), la dimension de la pièce à celle d'un étalon de longueur : cale-étalon,
broche, cylindre.

En métrologie, on trouve différents appareils de mesure tels que :

- Le calibre ou pied à coulisse ;


- Le pied ou jauge de profondeur ;
- Le micromètre ou palmer ;
- Le comparateur.

IV.2. Contrôle par mesure direct :

C’est une méthode de mesure dans laquelle la valeur d'une grandeur à mesurer est obtenue
directement par lecture de la grandeur à mesurer.

 Le réglet :

Le réglet ressemble à la règle que nous utilisons habituellement. Mais contrairement à la


règle, le début de graduation du réglet (le zéro), se trouve exactement à son bord. Les chiffres
correspondent aux centimètres (10 mm).

Figure.IV.1 : Régle graduée.

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Nota : l’extrémité du réglet (point 0) doit être en bon état afin d’éviter des erreurs de lecture.

Figure.IV.2 : Lecture avec le réglet.

 Le pied à coulisse

Le pied à coulisse est un instrument de mesure de précision en acier inoxydable, trempé. Il est
constitué d'une règle graduée en mm (perche) possédant un bec (fixe) à une extrémité, d'un
coulisseau portant une graduation de vernier et possédant aussi un bec (mobile). Il est souvent
utilisé pour contrôler ou mesurer des côtes dont l’intervalle de tolérance est supérieur ou égale
à 0.04 mm. Dans certain cas on peut aller jusqu’à un intervalle de tolérance égale à 0.02 mm
avec un pied à coulisse à cadran ou à afficheur numérique. Il sert à mesurer avec précision des
petites longueurs : 150 mm, 200 mm et 250 mm. La position de mesurage peut être stabilisée
par la vis de blocage. Le calibre à coulisse permet une mesure dont la précision varie avec le
type de vernier utilisé. Le vernier peut être au 1/10, au 1/20, au 1/50. Il permet donc d'évaluer
une mesure au 1/10 de mm (0,01mm), au 1/20 de mm ( 0,05 mm ), et au 1/50 de mm ( 0,02
mm ). Un pied à coulisse est caractérisé par :

- son type de vernier


- sa capacité maxi
- ses types de becs

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Figure. IV.3 : Pied à coulisse.

Figure. IV.4 : Utilisation du Pied à coulisse.

 Méthode de mesure avec un pied à coulisse :

Insérer l’objet à mesurer entre les mâchoires (becs) du pied à coulisse et fermer ces mâchoires
sur l’objet. On fige la mesure par la vis de blocage. Lire le nombre entier de mm, à gauche du
zéro du vernier. On localise la graduation du vernier (une seule possible) qui coïncide avec
une graduation quelconque de la règle. Et on ajoute aux millimètres, les 1/10ème, 1/20ème ou
1/50ème, selon les cas, pour obtenir la mesure exacte. Exemple :

 Vernier au 1/10

a. Le zéro du vernier est en face d’une graduation de la règle : Lire sur la règle le nombre
de mm correspondant à cette graduation. Sur l'exemple : 9 mm (figure.3).

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Figure.IV.5 (a) : Lecture d’une mesure avec un pied à coulisse (vernier au 1/10).

b. Le zéro du vernier n’est pas en face d’une graduation de la règle :

Lire sur la règle le nombre entier de mm avant le zéro du vernier. Repérer la graduation du
vernier qui est le mieux alignée à une graduation quelconque de la règle. La graduation du
vernier indique les dixièmes de mm. Sur l'exemple : 9 + 0,7 = 9,7 mm.

Figure.IV.5 (b) : Lecture d’une mesure avec un pied à coulisse (vernier au 1/10).

 Vernier au 1/50 :

Lire sur la règle le nombre entier de mm avant le zéro du vernier. Repérer la graduation du
vernier qui est le mieux alignée à une graduation quelconque de la règle. Lire sur le vernier, le
chiffre situé avant les graduations alignées. Ce chiffre indique le nombre de 1/10 de
millimètres. Compter le nombre de divisions après le chiffre et le multiplier par 2. L'on
obtient les 1/100 de mm correspondant à la cote mesurée. Sur l'exemple :
Nombre de millimètres avant le 0 du vernier = 6 mm.
Chiffre 5 sur le vernier avant la graduation alignée = 0,5 mm.
4ème graduation alignée après le chiffre 5 multiplier par 2 = 0,08 mm.
→ 6 + 0,5 + 0,08 = 6,58 mm.

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Figure.IV.6 : Lecture d’une mesure avec un pied à coulisse (vernier au 1/50).

On trouve quatre types de pieds à coulisses :

Figure. IV.7 : Pied à coulisse avec bec fins Figure. IV.8 : Pied à coulisse avec bec normaux

Figure. IV.9 : Pied à coulisse à cadran Figure. IV.10 : Pied à coulisse digital

 Rapporteur d’angle

Un rapporteur d’angle sert à mesurer des angles à l’aide de deux règles en acier inoxydable
qui prennent appui sur chacune des surfaces matérialisant l’angle.

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Figure.IV.11 : Rapporteur d’angle à vernier Figure.IV.12 : Rapporteur d’angle numérique

 Méthode de mesure avec un rapporteur d’angle :

On relève en premier les degrés entiers sur la graduation principale à partir de 0° jusqu’au
trait zéro du vernier. Ensuite, on lit dans la même direction de lecture les minutes sur le
vernier.

Figure. IV.13 : Lecture avec un rapporteur d’angle numérique

 Le micromètre :

Le micromètre, ou anciennement « palmer », est un instrument de mesure de longueur. Sous


sa forme courante, il est très utilisé pour mesurer des épaisseurs, des diamètres de portées

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cylindriques (micromètre d'extérieur) ou des diamètres de perçage ou d'alésage


(micromètre d'intérieur)… De par sa conception, il est moins sujet à déformation que le pied à
coulisse, autre instrument classique de mesure de longueur ; sa résolution est de l'ordre du
micromètre, alors que les constructeurs de pieds à coulisse se limitent, eux, à un affichage au
centième de mm, à cause, justement des déformations, lors de la prise de mesures.

 Description d'un micromètre d'extérieur :


Le micromètre d'extérieur est composé d'un corps nu généralement métallique, qui peut être
recouvert de matière plastique, sur lequel sont montées une touche fixe et une touche mobile.
La touche mobile est actionnée par un mécanisme de vis micrométrique. Un limiteur de
couple permet d'exercer sur la pièce un serrage sensiblement identique pour chaque mesure.
Dans le cas des micromètres d'extérieur, il est généralement réglé pour avoir un effort de
serrage compris entre 5 et 20 newtons.
La lecture de la dimension s'effectue grâce à un vernier complété éventuellement par un
compteur ou un dispositif de lecture numérique. L'affichage est généralement au micron et
l'instrument à une bonne

 Différents types :
En plus du micromètre d'extérieur classique, on trouve : Le micromètre d'intérieur utilisé pour
mesurer le diamètre de trous cylindriques ; il en existe deux versions :

 le micromètre d'intérieur trois touches (parfois appelé alésomètre) ;


 le micromètre d'intérieur deux touches.

Figure. IV.14 : Micromètre d’extérieur. Figure. IV.15 : Micromètre d’intérieur.

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 Procédure de mesure :

Figure. IV.16 : Principe de la lecture sur un micromètre d'extérieur.

L'appareil doit être régulièrement étalonné ; on utilise pour cela une cale étalon (micromètre
d'extérieur) ou une bague de réglage (micromètre d'intérieur), l'appareil disposant d'une vis de
réglage. En raison du phénomène de dilatation, la mesure étant précise, il convient de
maîtriser la température à laquelle elle se fait, et en particulier la température de l'objet
mesuré ; les procédés de fabrication classiques provoquent souvent un échauffement de la
matière.
Insérer l’objet à mesurer dans les mâchoires du micromètre, pincer la pièce avec les touches à
l’aide de la friction et on fait le serrage de la pièce à l’aide de la molette limiteur d’effort. Lire
le nombre entier de mm et de 1/2 mm sur la génératrice de repérage (dernière graduation
découverte par le tambour). Puis on lit la fraction de millimètre (X) sur le tambour gradué en
0,01.

IV.3. Contrôle par mesure indirect :

La grandeur à mesurer est comparée à une grandeur de même nature, de valeur connue, peu
différente de celle de la grandeur à mesurer (on mesure la différence entre les deux
grandeurs).

 Le comparateur

Un empilage de cale égal à la cote moyenne à contrôler, est réalisé sous la touche du
comparateur. On règle le zéro du cadran sur l’aiguille. On remplace les cales par la pièce.
On peut relever la grandeur physique à l’aide d’un capteur ; c’est l’écart entre une pièce à
mesurer et un étalon (pièce de référence). Pour ce type de mesurage on utilise le comparateur
à cadran.

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Figure. IV.17 : Pied à coulisse digital

On trouve différents types de comparateurs

Figure. IV.18 : Comparateur à cadran Figure. IV.19 : Comparateur à cadran Figure. IV.20 : Comparateur à
à tige rentrante radiale numérique à tige rentrante radiale levier mécanique

 Les cales-étalons :

Les cales étalon (figure.21) sont des parallélépipèdes généralement en acier dont la longueur
entre deux des faces (appelées mesurandes) est parfaitement connue. Les cales étalons sont
utilisées pour étalonner ou régler des appareils de mesure de longueur. La matière utilisée
pour la fabrication des cales étalon doit être stable dans toutes les dimensions, et doit avoir
une bonne résistance à l'usure. On emploie en général des alliages d'acier. Il existe des cales
de précision en céramique avec une très haute dureté ce qui garantit une très bonne stabilité.

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Figure. IV.21 : Cale étalon.

IV.4. Quelques appareils de mesure utilisés en Génie civil :

 Essai au scléromètre :

L’essai au scléromètre consiste à projeter une masse sur la surface du béton avec une énergie
initiale constante. Suite au choc, une partie de l’énergie est absorbée par le béton, l’autre
partie provoque le rebondissement de la masse. L’énergie d’impact est produite par un
système de ressorts dont l’amplitude du mouvement de recul est fonction de : l’énergie de
recul ; caractéristiques des systèmes de ressorts. La mesure de la dureté au choc permet
d’évaluer la résistance d’un béton de manière non destructive. Cette méthode est intéressante
en raison de sa simplicité ; elle permet de faire rapidement des contrôles de régularité des
bétons d’un ouvrage. La détermination de la dureté est basée sur la mesure du recul que subit
un dispositif mobile (commandé par un ressort) à la suite d'une collision entre le dispositif et
la surface du béton. Cet essai est l’un des plus vieux essais non destructifs et il est encore très
utilise de nos jours il été développe par ERNST SCHMIDT EN (1948) et est connu sous le
nom l’essai au marteau Schmidt ou essai au scléromètre. Le marteau de Schmidt
(Figure. IV.22) est resté le seul instrument connu qui utilise le principe de rebondissement
pour les essais sur le béton selon R.F FELDMAN (1977).

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Figure. IV.22 : Scléromètre.

 Mode Opératoire :

 Préparation de la surface :

Les mesures doivent être effectuées sur des surfaces nettes ne présentant pas de nids de
gravier, des écaillages, de texture grossière, de porosité élevée ou de armatures affleurantes.
La préparation de la surface consiste à éliminer tout enduit ou peinture adhérant ou poncer si
cette surface est constituée d’une couche superficielle friable. Toute trace d’eau sur la surface
doit être essuyée.

 Points de mesures

La surface de mesure doit être divisée en zones de 400 cm² au moins, et structurée en une
grille de points de mesure ayant pour espacement d = 30÷50 mm. Les points de mesures
extrêmes doivent être au moins à 30 mm des bords de la surface testée.

Figure IV.23: Grille de mesure sur ouvrage.

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Effectuer au moins 10 mesures successives dans la même zone. La surface de cette zone est
équivalente à celle d’un carré d’environ 25 cm de côté. Au cours de ces mesures, il convient
de ne pas effectuer l’essai à moins de 3 à 4 cm des bords de l’élément testé.

 Essai d’auscultation dynamique :

Connu sous le nom d’essai aux ultrasons, cet essai permet de déterminer la vitesse de
propagation d’ondes longitudinales (de compression) à travers un élément en béton. Le
principe de la méthode consiste à mesurer le temps mis par une onde à parcourir une distance
donnée. Le principe de la méthode consiste à mesurer le temps mis par une onde, d’où le nom
de la méthode (essai de vitesse de propagation d’ondes sonores) à parcourir une distance
connue. D’après LESLIE et CHEESMAN, l’état du béton totalement inconnu peut se
déterminer approximativement selon la vitesse mesurée.

La relation entre la vitesse de propagation des ondes ultrasonique et la résistance à la


compression est affectée par un nombre de variables tel que l'age du béton, les conditions
d'humidité, le rapport entre les granulats et le ciment, le type des granulats et la localisation
des aciers et les fissures. La technique ne peut pas être employée pour la détermination de la
résistance de béton fabriqué par différents matériaux dont on ne connaît pas les proportions.
Les essais consistant à mesurer la vitesse de propagation des impulsions peuvent être
effectués sur des éprouvettes de laboratoire comme sur des ouvrages en béton terminés.
Certains facteurs influent toutefois sur la prise de mesures :

1- Les ondes sonores se déplacent plus vite à travers un vide rempli d’eau qu’à travers un vide
rempli d’air. Par conséquent les conditions d’humidité du béton influencent la vitesse des
ondes sonores selon STURRUP, VECCHIO ET CARATIN (1984)
.
2- La surface sur laquelle l'essai est effectué doit épouser parfaitement la forme de l'appareil
qui lui est appliqué, il est recommandé d’employer un matériau intermédiaire entre le béton et
les transducteurs. Les matériaux d’interposition sont la vaseline de commerce, un savon
liquide ou une pâte constituée de Kaolin et de Glycérol. Lorsque la surface de béton est très
rugueuse, il est nécessaire de poncer et d’égaliser la partie de la surface ou le transducteur sera
fixé.

3- La présence d'acier d'armature dans le béton en particulier l'armature qui suit le trajet de
l’onde entraîne une augmentation de la vitesse BUNGEY (1989). Il est par conséquent
souhaitable et souvent indispensable de choisir des parcours d'impulsions qui ne sont pas
influencés par la présence d'acier d'armature ou d'effectuer des corrections si de l'acier se
trouve sur le parcours de l'impulsion.

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Figure IV.23: Appareil d’auscultation sonique.

 Mode Opératoire

 Travaux préparatoires

- Poncer et égaliser la partie de la surface de l’élément à ausculter où le transducteur sera


fixé,

- Employer un matériau intermédiaire entre les deux et en prenant soin de vérifier que
l‘appareil est bien appliqué contre la surface à tester à l’aide d’un matériau d’interposition
comme la vaseline, un savon liquide ou une pâte constituée de Kaolin et de glycérol.

 Points de mesures

Le nombre de points de mesures dépend des dimensions de l’ouvrage à tester. Pour un grand
panneau (dalle, voile, radier, etc.) les points de mesures sont situés aux intersections d’un
quadrillage d’une maille de 0.5m. Le cas des petits éléments (poteaux, poutres, etc.), les
mesures se font en six points.

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