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Aide-mémoire du WISC V
Introduction 1
LES FONDEMENTS
III
Aide-mémoire du WISC V
IV
Aide-mémoire du WISC V
DEUXIÈME PARTIE
THÉORIE DU WISC V
V
Aide-mémoire du WISC V
TROISIÈME PARTIE
Ce que l’on évalue avec l’épreuve, 148 • L’âge de l’enfant et ses niveaux de
réponse dans « Vocabulaire », 151 • Apports de l’épreuve de Vocabulaire à la
clinique des troubles d’apprentissage, 153
VI
Aide-mémoire du WISC V
QUATRIÈME PARTIE
VII
Aide-mémoire du WISC V
Malaise relatif dans les épreuves verbales, 234 • Sur l’hypothèse TDA/H, 235
• Sur le besoin d’étayage propre à l’enfance, 236 • Sur la discontinuité
dans les niveaux de mobilisation, 236
Résultats et analyses 237
Traits majeurs, 237
L’indice VisuoSpatial 239
L’évitement dans les Cubes, 239 • Revenir sur un palier inférieur, 240 •
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Aide-mémoire du WISC V
Bibliographie 269
IX
Aide-mémoire du WISC V
Introduction
EWISC V EST publié fin 2016 dans sa version française. Son nom
L l’indique, il est – dans sa nouvelle version – en continuité avec la
quatrième, qui, elle-même...
Dès lors, pourquoi le WISC V ?
Les batteries de test de Wechsler sont les plus utilisées au monde depuis
la première créée (Wechsler Intelligence Scale for Children, 1949 aux USA,
Introduction
1957 en France). Elles sont aussi les plus utilisées en France, et cela
n’a pas changé depuis des décennies. En conséquence, une nouvelle
édition est déjà un événement. Les attentes quant à cet événement sont
contradictoires : il doit être d’importance, donc susceptible de bousculer
les habitudes, voire la routine des psychologues. Mais il doit aussi le
faire en assurant qu’il s’inscrit dans la continuité.
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Aide-mémoire du WISC V
1. Auteur travaillant alors avec Wechsler au projet de révision du WISC, et qui publiera
une dizaine d’années plus tard la batterie K-ABC, Kaufman assessment battery for
Children, 1983, tout en se positionnant comme l’auteur de référence dans les manuels
successifs d’utilisation du WISC.
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Aide-mémoire du WISC V
Introduction
Il en est d’autres.
En l’occurrence, pour le WISC-V, il était acquis pour les spécialistes que
les éditeurs du Wechsler reverraient leur copie du WISC-IV.
Déjà dans leur Manuel d’utilisation du WISC-IV, Kaufman et Flanagan
(2004) avaient constaté les pas réalisés depuis la version III pour
aller dans la bonne direction. La bonne direction, pour ces auteurs,
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Aide-mémoire du WISC V
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Aide-mémoire du WISC V
qui font que les mêmes épreuves ne mettent pas en œuvre les mêmes
processus de résolution.
De fait, Wechsler refuse la théorisation avancée par Thurstone avec
son modèle des « aptitudes primaires ». Il écrit, de plusieurs manières,
qu’aucune épreuve intellectuelle ne peut prétendre à la mise en évidence
d’une aptitude. Quelle que soit l’analyse, il y aura toujours une part de
l’efficience qui est là, représentative d’autre chose. Il relie cette autre
chose à un ensemble cohérent qui serait le propre de la personne, tout
ce qui organise cette personnalité particulière.
Ainsi, il est légitime de considérer aujourd’hui le WISC-V selon une
double perspective qui a toujours été présente dans la batterie :
• Celle qui répond aux théoriciens des analyses factorielles, et qui
procède de l’identification des facteurs intellectuels pour déterminer
les bons outils, les meilleures épreuves ;
• Celle qui depuis toujours considère la complexité de l’acte intellectuel
quelle que soit l’épreuve, qui s’attache à sélectionner les épreuves les
plus susceptibles d’ouvrir aux observations des conduites de résolution,
Introduction
pour, en bonne clinique, répondre aux hypothèses progressives forgées
dans le processus de réponse de l’enfant.
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Aide-mémoire du WISC V
Nous pourrions faire plus complexe, et plus près de la réalité, si nous avions pris la
peine de préciser que la représentation mentale que chacun se fait d’une suite de
nombres est très variable d’une personne à une autre, les plus nombreux l’écrivant
et la parlant, d’autres la chantant en soutenant la suite d’un rythme emprunté
Introduction
ailleurs... Ce qui aurait alors l’intérêt de souligner l’aspect séquentiel de la tâche, qui
ne saurait être oublié.
C’est sans fin. Mais notre travail de clinicien n’est certes pas de simplifier les données
jusqu’à ce que le processus de résolution des problèmes par un enfant en particulier
perde sa particularité. Tout au contraire.
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Aide-mémoire du WISC V
Introduction
et sa singularité. Il est le meilleur moyen ensuite de trouver les mots
justes pour en restituer quelque chose de vivant à ses parents et à ses
éducateurs.
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Première partie
Les fondements
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Les fondements
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Les fondements
La liste est longue des ingrédients qui composent le tableau général sur
le fond duquel le symptôme survient. De plus, le dit tableau n’est pas
un objet fixe, mais un lieu d’hypothèses multiples d’où il ressort que la
première caractéristique d’un examen est sans doute la complexité. Ceci
signifie notamment qu’aucune explication linéaire ne peut prétendre
circonscrire la totalité de la démarche. Bien au contraire, dès le départ
le clinicien a davantage le souci d’ouvrir des portes que d’en fermer.
La rencontre avec l’enfant et les entretiens sont, parallèlement, l’objet
d’autres interrogations. Les éclairages apportés orientent à leur tour
la réflexion du clinicien. Par ailleurs, les entretiens sont le moment de
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Les fondements
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Les fondements
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Les fondements
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Les fondements
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Les fondements
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Les fondements
Il n’est pas besoin d’insister sur les différences liées à l’immaturité de l’enfant. Il est
nécessairement dépendant des adultes. Sur ce point, le psychologue doit avoir à
l’esprit que son interlocuteur n’est pas seulement l’enfant, mais aussi le demandeur
adulte de l’examen. Aussi ce qui devra être mis en évidence n’aura-t-il de sens qu’à
la condition que cela œuvre à permettre à cet adulte et à cet enfant, de trouver,
1. Pourquoi des tests ?
dans ce qui est rapporté, les éléments nécessaires à leur intérêt réciproque.
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Les fondements
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Les fondements
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Les fondements
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Les fondements
scolaire, mais avant lui les difficultés dans les premiers apprentissages
sont le grand motif d’appel des lumières de l’examen psychologique.
D’autres peuvent lui être associés, comme l’instabilité psychomotrice,
ou inversement une grande inhibition, la maladresse, les retards de
parole ou de langage... mais toujours à l’âge considéré la question
de l’adaptation scolaire est posée et le plus souvent l’examen devra
répondre aux questions de l’enseignant que l’on pourrait résumer en
une : comment aider ? Dire de l’examen qu’il doit répondre aux questions
de l’adulte qui interroge n’est pas une clause de style : la perturbation
dont le psychologue appréciera les contours implique toujours une
perturbation de la relation d’enseignement, en milieu scolaire, qui
entrave le libre jeu, mental et social dans lequel se retrouvent l’enfant
écolier et l’adulte enseignant. L’examen ne peut donc ignorer la place
qu’il peut prendre dans la restauration des places et des compétences
mises en question.
1. Pourquoi des tests ?
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Les fondements
1. J. Raven n’est pas le créateur du test qui porte ce nom, mais son petit-fils.
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Les fondements
S’il est douteux que répondre à la question d’une estimation chiffrée de l’intelligence
puisse constituer une aide, en revanche, cerner la façon dont l’enfant pense, selon
la plus grande diversité des situations, contribue à mieux préciser ce sur quoi l’on
peut prendre appui dans le travail mené avec lui.
Pour ce faire, on doit considérer le problème posé par la difficulté, le symptôme
évoqué. S’il est dominé par l’idée de délivrer des informations qui soient utiles au
sujet, le psychologue travaillera à identifier avec l’enfant les domaines dans lesquels
celui-ci retrouve quelque plaisir à réfléchir, les limites qu’il pose à la qualité de son
implication selon la nature des problèmes posés, l’éventail de ses réponses et la
gamme de ses réactions... Les écarts dans les réalisations et raisons de ces écarts
sont de première importance dans une perspective d’aide.
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Les fondements
Au-delà, si l’on réfléchit avec Lautrey (1998) sur les raisons de longévité
des grandes batteries de mesure de l’efficience intellectuelle, on constate
qu’elle tient d’abord au fait que le pragmatisme de la démarche des
premiers grands concepteurs de tests les a amenés à intégrer au sein
de leurs batteries « des dimensions relativement générales de l’activité
cognitive » (Lautrey, 1998, p. 87). En attesteraient les corrélations
élevées entre épreuves, de 65 à 80, malgré les différences importantes
entre les positions théoriques prises par leurs créateurs : entre le WISC
et le K-ABC – avant la version IV du WISC, et le KABC-II - le PM38 et
même avec les épreuves de type Piaget de l’EPL.
Toutes les activités dites intelligentes ne sont pas nécessairement
cernées par les tests classiques, cependant l’éventail des activités
intellectuelles mobilisées recouvre nombre de ces « composantes
complémentaires, en compétition ou substituables les unes aux autres
pour remplir une fonction donnée » (Lautrey, 1998, p. 87).
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Les fondements
dont ils avaient besoin. Pour la 5e version du test le plus vendu au monde,
ils ont construit un nouveau test avec des épreuves le plus souvent bien
connues. Eh oui ! On fait du tout à fait neuf avec de l’ancien. Ils ont
abouti à une structure bien identifiable par les spécialistes des études
factorielles et de la psychologie des aptitudes. Pour nous, elle apporte
indéniablement quelques informations supplémentaires aux hypothèses
qui naissent dans le cours du travail clinique auprès de l’enfant. Mais
en bonne clinique :
• C’est dans le travail d’accompagnement requis par l’enfant au cours
de la passation des épreuves que le praticien peut être en mesure
d’apprécier la meilleure manière de soutenir l’enfant à chaque pas ;
• Par sa connaissance approfondie de ce qui peut se jouer sur les
épreuves (qui ne livrent jamais comme l’écrit Wechsler une pure
mesure d’une aptitude) ;
• Et enfin par une connaissance approfondie de la psychologie du
développement d’une part, et de la psychopathologie de l’enfant
d’autre part.
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Les fondements
Introduction
Nous voulons mettre en scène ici des discussions qui n’ont jamais été
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Les fondements
Dans le cas de l’enfant, le demandeur de tests n’est pas celui auquel ils
s’adressent. Le plus souvent, l’examen par les tests est envisagé après
la rencontre avec un ou des adultes : parfois un parent, quand il a été
conseillé dans la démarche par un professionnel impliqué auprès de
l’enfant, le plus souvent un pédagogue, un éducateur ou un soignant.
La création des tests d’efficience intellectuelle s’est saisie des questions
posées par ces professionnels. Mais les réponses ont été adressées à
d’autres, à des « institutionnels ». La création des tests a répondu à
toutes les questions en les ramenant à une seule :
« L’enfant a-t-il ou n’a-t-il pas sa place là où il est ? »
La création des tests n’a pas considéré l’autre aspect des questions
posées :
« Comment contribuer à assurer sa place à l’enfant là où il est ? »
Ce n’est pas un oubli. C’est le produit des conditions dans lesquelles les
psychologues eux-mêmes se sont trouvé devoir négocier leur place dans
la société.
Le contresens sur la question s’est accompagné d’une recherche de
positionnement du côté du soin, qui les a conduits à concéder au soin
le dernier mot sur l’enfant « en difficulté » ou « handicapé ». Comme si
la participation au consensus social de la belle époque du « dépistage »
leur garantissait aussi leur place auprès des enseignants, des éducateurs.
Peut-être ces derniers ont-ils feint de les croire et de leur faire croire.
On entendait : « Éclairez-moi sur sa pathologie ! », mais la question
lancinante restait : « Qu’est-ce que je fais avec ? ».
Les outils dans une grande mesure ont été élaborés à partir de ce
contresens.
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Les fondements
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Les fondements
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Les fondements
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Les fondements
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Les fondements
« Ces états inférieurs sont en nombre indéfini, composés par une série
continue de degrés qui s’échelonnent depuis les états les plus profonds de
l’idiotie jusqu’à ceux qui se confondent avec l’intelligence normale. » (Binet
et Simon, 1905, cités par Pinel et Zafiropoulos, 1983, p. 46)
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Les fondements
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Les fondements
Pour les cas que nous allons citer, l’usage des tests a valeur de caution
scientifique d’une sélection. Le comble est atteint aux USA. Les tests
de Binet et Simon sont utilisés pour identifier les « faibles d’esprit »
parmi les prétendants à l’immigration, sous la pression de l’eugénisme
institutionnalisé que ne trouble personne (1910) aboutissant à la loi
Immigration Act, en 1924.
Ils connaissent un essor formidable dans ce pays par l’application
systématisée lors du recrutement militaire, en vertu du principe selon
lequel chacun doit occuper une place en rapport avec ses capacités.
Sous les formes alpha et bêta, deux séries d’épreuves sont proposées
selon que le sujet maîtrise ou non l’écriture. Dans le domaine civil, des
grandes écoles utilisent le test alpha, ou un autre s’en inspirant, puis
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Les fondements
Conclusion
Ce n’est pas tout : nous pouvons penser que les conceptions différentes
dans la confection des tests ne présentent pas les mêmes avantages ou
inconvénients, cela semble aller de soi. Mais il est utile de s’y arrêter.
Pour le clinicien, nous le verrons, la théorie de l’efficience intellectuelle
portée par les auteurs d’un test n’a pas le dernier mot. Il est important
de le souligner. Le clinicien part de ses observations : au centre, un
sujet est aux prises avec des problèmes divers. Sans mettre en question
la métrique du test, le psychologue choisira nous l’espérons la voie
du meilleur accompagnement du sujet au cours de ses tentatives de
réponse.
Ce qu’il analysera sera la manière dont l’enfant aborde et résout ou non
les problèmes. Nous voulons dire que le plus important est aux yeux
du clinicien de bien saisir le sens de l’exercice proposé comme ce qu’il
est, un médiateur dans la relation entre l’enfant et l’adulte. Or, dans
les tests, comme dans l’enseignement, le médiateur est un produit de
culture.
De ce point de vue, le médiateur doit être interrogé, quant à sa capacité
à médiatiser. Et l’on peut penser que le meilleur médiateur est celui qui
met l’enfant à l’abri des craintes légitimes qui naissent de la proximité
spatiale et mentale avec l’adulte. Le test médiateur doit se présenter
in fine comme porteur de la culture des deux protagonistes, c’est alors
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Les fondements
1. Ce qu’il est dans le Conte de Perrault. Pas de quartier pour celle que sa mère n’a
pas prévenue.
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Les fondements
1. Nous persistons à l’appeler Échelle pour rester prêt de son nom en anglais, Wechsler
Intelligences Scale for Children, bien qu’il ne s’agisse précisément pas d’une échelle
comme le Binet Simon.
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Les fondements
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Les fondements
Il faudrait tout souligner de ce que nous citons. Wechsler n’écrit pas pour
décorer sa présentation, chaque mot pèse lourd pour qui n’est pas sourd.
Il dit, très explicitement, les limites à l’ambition des psychologues,
celles qu’ils ne doivent pas perdre de vue :
• Beaucoup de travaux ont eu pour but de cerner la pure intelligence,
par ses expressions singulières et diversifiées. Ils ont fait long feu ;
• Dans ce que rapporte la mesure, il y a l’expression de variables connues
de tout temps, se rapportant au tempérament ou à la personnalité du
sujet ;
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Les fondements
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Les fondements
1. Les indicateurs qualitatifs sont, pour Glutting et Oakland (1993) des données
constitutives mais distinctes des aptitudes évaluées par les tests. Ils les considèrent
comme des « expressions ethnologiquement significatives des attitudes et conduites
de l’enfant », donc comme des objets d’étude. Ce sont des données cliniques qui
renseignent sur les faiblesses diverses dont témoignent les scores, que leur recensement
doit donc permettre de pondérer. Ces auteurs ont développé un test pour évaluer
les « comportements pendant le test » le GATSB (Guide to Assessment of Test Session
Behavior, 1993). Ils citent notamment les facteurs comportementaux suivants :
attention, intérêt, coopération, évitement, motivation, effort, persévération (au
sens positif du terme), aptitude à changer de point de vue, aptitude à rester concentré
sur la tâche tout en restant réceptif. Bien que les IQ soient présentés comme autant
d’éléments en plus, Kaufman et ses coauteurs leur consacrent 30 pages de leur ouvrage
sur le KABC-II. Ils prennent le plus grand soin à dresser pour chacune des épreuves,
la liste de ces IQ. Le praticien ainsi outillé affectera chaque IQ d’un signe, plus
ou moins, selon qu’il est facilitateur ou empêcheur de performance. Puis il devra
s’interroger sur le poids réel que le comportement singulier de l’enfant a pu avoir
sur la performance : en termes de validité des Indicateurs qualitatifs, et pour cela
il devra considérer les épreuves dont le score est réellement affecté par les IQ, et
apprécier leur force comme léger, moyen, ou fort impact ; en terme de constance de
leur manifestation, et d’occurrence : sont-ils toujours actifs, à dans quels types de
situations surviennent-ils ? Tout cela devra être réintégré dans l’observation. Mais
comment les réintégrer, comme éléments principaux ou subsidiaires ? Kaufman et ses
coauteurs accordent une importance particulière dans leur discussion à certains de
ces Indicateurs qualitatifs. Ils ne sont donc pas tous équivalents, et leur assemblage
au sein d’une même catégorie reste problématique. Ces auteurs s’attardent donc
logiquement sur les IQ « qui influencent la performance ». Ils retiennent : l’anxiété,
les problèmes des fonctions exécutives et de l’attention, les comportements disruptifs,
les problèmes culturels. Retenons pour notre part que la plupart de ces signes
figurent parmi ceux des troubles émotionnels. C’est dire le peu de distance qu’il y
a de ce point de vue, entre les observations « parlantes » et certains diagnostics
psychopathologiques.
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Les fondements
instant, la position définie par cet auteur avec le premier WISC, est une
position que l’on sait mûrement réfléchie, celle d’un clinicien qui a des
comptes à rendre à la psychopathologie1 ... Elle peut étonner aujourd’hui
plus d’un utilisateur qui serait né à la psychologie avec les aptitudes
selon la CHC, mais chacun doit se situer face à cette réalité. L’examen
ne peut être mené par les cliniciens comme le ferait une machine : tous
les éléments, absolument tous les éléments présents dans la relation
d’examen doivent être retenus. Et ce n’est pas seulement, comme le
conçoivent Glutting et Oakland (1993) parce qu’ils ont un poids dans
le score final, comme si tout devait nous ramener à lui. Mais parce
qu’ils sont des signes à part entière dans l’approche de la personne en
situation de ses conduites habituelles, des manières qu’elle a de jouer
l’individu. Il précise qu’il n’a pas alors l’ambition de réunir des tests
mesurant des « aptitudes primaires » (référence à Thurstone qui a défini
ce concept, non plus que les ordonner hiérarchiquement (référence à R.
B. Cattell).
L’essentiel, dans sa présentation, est de pointer l’effort nécessaire pour
apprécier, à travers la multiplicité des problèmes posés, la diversité des
comportements, leur adaptation à l’exigence intellectuelle particulière
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Les fondements
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Les fondements
! L’âge mental
L’âge mental est le fruit d’une opération arithmétique :
• Qui part d’une graduation des épreuves du test ;
• Utilisant la notation en mois et années de chacune.
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Les fondements
! Le Quotient Intellectuel
Binet n’a pas inventé le QI, cette notion ne s’imposait sans doute pas à
lui. Le nombre d’années d’écarts suffisait à la recherche, qui était à ce
moment d’identifier l’arriération mentale et de la catégoriser.
Le calcul du QI, quotient intellectuel, a été proposé un peu plus tard par
Stern en 1912. Il consistait à diviser l’Âge mental attribué par l’échelle,
par l’Âge réel, et à multiplier par 100, pour avoir un nombre entier.
Q.I. = 100 × AM/AR
4. Âge mental et QI (Quotient intellectuel)
Les deux notions d’âge mental et de QI, selon Wechsler et son mode de
calcul, sont incompatibles. Le WISC refuse la notion d’âge mental et le
QI qui avaient connu beaucoup de succès. Les motifs du changement
capital dans le mode d’évaluation de l’aptitude intellectuelle sont donnés
par Wechsler.
La simplicité de la méthode masquait aux yeux de certains praticiens
un inconvénient évident, qui est que le rapport entre les efficiences de
deux enfants d’âges différents change dans le temps. Par exemple :
• Si un enfant de 8 ans a un âge mental de 6 ans, son QI est de 75 ;
• Si un enfant de 12 ans a un âge mental de 10 ans, son QI est de 83.
Ainsi, pour des écarts identiques, les nombres diffèrent, au point que
l’efficience du premier apparaît à la limite de la déficience légère, et du
recrutement dans les classes spéciales1 tandis que l’efficience du second
est simplement « subnormale ».
Un autre reproche fait à l’âge mental est qu’il ne permet pas de comparer
les niveaux d’efficience d’un même enfant à travers les âges.
Enfin, ce mode de calcul devient tout à fait inopérant à partir des limites
supérieures de l’échelle. Elle est inapplicable aux grands adolescents et
aux adultes.
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Les fondements
! Le décilage
La solution vers laquelle on se dirige alors consiste à saisir la place
qu’occupe le sujet dans un groupe de même âge que lui. Dans la version
adulte du PM38 (Matrices Progressives de Raven, 1938), la première
publiée par Raven, les scores du sujet sont donnés par la lecture
d’un décilage : la distribution est rapportée à une partition en 10,
chaque dixième comprend autant de sujets. Le score permet de dire que
l’efficience du sujet le classe dans le décile de sa classe d’âge (parfois
! Le QI Wechsler
La solution à laquelle recourt Wechsler est une révolution dans le
calcul. Elle a des implications, nous le verrons, dans les conceptions de
l’aptitude intellectuelle.
Wechsler propose de prendre le principe retenu pour le décilage, qui
est de référer les scores d’un même sujet à ceux de son groupe d’âge.
Mais par un mode de calcul autre, qui fournit des chiffres plus précis.
C’est là une manière de cultiver le chiffre et son caractère scientifique,
nécessaire à l’accréditation du QI.
Wechsler emprunte à Yerkes un mode de calcul qui permet, pour chaque
épreuve ou subtest, la comparaison entre
• La somme des points obtenus par le sujet ;
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Son score est alors qualifié par sa place dans la distribution des notes,
précisément. La distribution est censée être représentable par le modèle
mathématique de Laplace Gauss, comme nous pouvons l’imaginer d’un
phénomène naturel, par exemple la distribution des poids ou des tailles
pour une partie déterminée de la population. Des critères de sélection
rigoureux du groupe d’étalonnage sont les garants de la représentativité
de l’échantillon de référence (le plus souvent, critères de revenu du
ménage, de profession du chef de famille, de zones d’habitations, de
zones géographiques).
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Les fondements
Tous les scores pour un test particulier au sein d’un même groupe
d’étalonnage ont été assimilés à une dispersion « naturelle ». C’est là le
point important.
Ils se distribueraient comme l’a théorisé Gauss. Sous la forme « normale,
centrée réduite », elle est représentée par la distribution « en cloche »,
dans laquelle la plus grande quantité des observations se regroupe
autour de la médiane, et les observations plus rares (en nombre de
points de réussite) aux extrémités, à gauche et à droite de la médiane.
Elle serait définie en tout point par sa moyenne et son écart-type.
4. Âge mental et QI (Quotient intellectuel)
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Les fondements
type 15. La somme des notes standard n’est pas une aberration, car
l’utilisateur de la Loi de Laplace-Gauss sait que si n variables aléatoires
indépendantes suivent chacune une loi normale, leur somme en fait
autant. La somme des notes standard est licite, et elle fournit une note
totale standard, à son tour traduite selon son écart à la moyenne, en
note de pseudo QI. Nous voyons qu’il n’y a pas là grand-chose de la
notion initiale de QI (qui déjà, ne devait pas grand-chose à Binet).
Un enfant dont le score brut correspond à la moyenne de son groupe
d’âge obtient ainsi un QI de 100. L’écart type1 permettra de situer les
Pourcentages
2,2 6,7 16,1 50 16,1 6,7 2,2
d’occurences
Notes standard 70 80 90 100 110 120 130
Description qualitative Très Limite Moyen Moyen Moyen Supérieur Très
faible faible fort supérieur
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Étendue des notes ! 69 70-79 80-89 100-109 110-119 120-129 " 130
composites
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Les fondements
•
de 70 points de QI (à partir de 69) ;
• Au-delà de + 2 écarts-types, l’efficience intellectuelle supérieure, donc
à plus de 130 points de QI.
1. Ce titre est un clin d’œil à la manière dont Kaufman présente ses contributions
écrites à propos des tests depuis longtemps. Son dernier (gros) ouvrage ne dément
pas la même plaisanterie, Intelligent testing. Nous voulons aussi préciser que nul ne
saurait prétendre au monopole de l’intelligence.
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Les fondements
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Les fondements
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Les fondements
particuliers, nécessités par des contingences sur lesquelles rien n’est dit.
Et, pour ce qui concerne l’intelligence, ou l’activité intellectuelle, ou ses
représentations, les théorisations ont d’abord pour objet de chercher le
point moyen, et ce qui se ramène à la norme, pour une culture singulière,
la nôtre.
d’unanimité sur cette question, qu’il n’y en a jamais eue, mais qu’il
s’agit au mieux d’une affirmation nécessaire à poser quelques hypothèses
sur les fonctions psychiques supérieures2 , dans un cadre de pensée
déterminé.
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Les fondements
5. Le QI dans la définition du trouble déficitaire de l’intelligence
1. Nous avons consacré un long article à cette question dans le précédent Manuel
du WISC-IV. Nous résumons ici l’essentiel des éléments concernant la définition des
Retards mentaux, en intégrant ce qui a changé dans les nomenclatures française et
américaine, CFTMEA R-2012 et DSM-5.
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Les fondements
comparant, non nos tests et notre place, mais ce qui distingue hier et
aujourd’hui dans les attentes à notre égard de cette partie de la société
représentée par les professionnels du soin.
En d’autres termes, simplement : nous proposons de comparer deux
moments dans la vie des classifications médicales, au chapitre du retard
mental.
Et parce que c’est très actuel – le DSM-5 est récent et il a fait
couler beaucoup d’encre même dans les journaux « grand public » –
la comparaison entre les rubriques « Retard mental » des deux derniers
DSM nous semble la bonne porte.
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Les fondements
DSM-IV-TR DSM-5
Intellectual disability
Mental retardation
(intellectual developmental disorder)
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Les fondements
qui s’y réfère n’a pas chez l’enfant l’importance qu’elle prend chez
l’adulte. L’enfant est par nature un être dépendant, bien après qu’il a
eu accès à un langage suffisant pour signifier ce qui lui est nécessaire.
La dépendance est le statut de l’enfant. Et l’autonomie en classe n’a
qu’un très lointain voisinage avec l’autonomie au travail ou l’autonomie
dans la vie quotidienne. Chez l’enfant, ce qui amène à consulter – cela
est mentionné par le DSM-5 dans les traits diagnostiques – c’est ce qui
apparaît comme un retard pour l’observateur affectant tous les domaines
du développement, compréhension, langage, motricité, plus ou moins
selon les domaines et la profondeur du trouble. Si l’on ne veut pas
considérer les âges, il devient très difficile d’accorder de l’importance
au retard, qui n’est concevable que par la comparaison des âges. Que
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Les fondements
le lecteur nous pardonne ces évidences, mais c’est comme ça quand les
repères fondamentaux pour penser s’évanouissent.
5. Le QI dans la définition du trouble déficitaire de l’intelligence
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Les fondements
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Les fondements
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Les fondements
Tableau 5.1. Les définitions du trouble RETARD MENTAL selon les classifications.
CFTMEA R-2012
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Les fondements
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Les fondements
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Les fondements
Une autre option peut être retenue, qui consiste à utiliser les épreuves
pour ce qui les a vues naître : moins un chiffre utile au néophyte qu’une
manière d’approche du singulier, de l’enfant et de sa manière, et très tôt,
5. Le QI dans la définition du trouble déficitaire de l’intelligence
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Les fondements
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Les fondements
• Déficiences harmoniques,
• Déficiences dysharmoniques,
• Déficiences avec polyhandicap sensoriel et/ou moteur,
• Démences.
! L’identification du trouble
Pour la CFTMEA R-2012, le diagnostic se fonde en premier lieu sur le
niveau intellectuel, celui-ci étant défini à partir d’éléments cliniques et
psychométriques. Le quotient intellectuel a une place centrale dans la
définition de la catégorie de déficience, les catégories sont celles de la
CIM 10 de l’OMS.
Dans la CFTMEA R-2012, Il n’y a pas de volonté affichée d’apprécier les
conséquences du trouble dans la vie quotidienne, ce n’est pas l’objet de
la définition. La symptomatologie clinique, nécessaire n’est pas précisée
pour le trouble dans son ensemble, mais pour les diverses sous-catégories
énumérées, et dans la discussion implicite qui sous-tend les inclusions
et exclusions.
Pour la CIM 101 , la définition nécessaire du Retard mental, qui pourrait
reposer sur deux pôles, efficience intellectuelle et adaptation/autonomie
dans la vie quotidienne, ne semble pas vraiment trouvée.
Dans la même classification, les catégories de gravité sont essentiel-
lement délimitées par des chiffres de QI, bien que les définitions
66
Les fondements
« (...) [aux USA], chaque état [de la structure fédérale] développe sa propre
stratégie pour l’éducation spéciale, cohérente avec la nomenclature IDEA 97.
(...). Presque tous les États exigent des observations en classe, de même
que l’administration de divers tests évaluant les niveaux atteints (achie-
vement test) et l’intelligence, avec une mesure des aptitudes adaptatives
comportementales et sociales complétée par les parents et/ou l’enseignant.
L’état et la loi fédérale ne précisent pas quel test doit être utilisé. Le
Woodcock-Johnson Tests of Achievement III ou le WISC dans sa dernière
révision sont souvent utilisés pour les aptitudes cognitives, le “Adaptive
Behavior Assessment System”, les Scales of Independent Behavior, ou la
Vineland Adaptive Behavior Scale sont utilisés pour évaluer le comportement
et les aptitudes adaptatives. »
67
Les fondements
6. Pas de psychométrie sans psychopathologie clinique
Introduction
68
Les fondements
La réflexion sur les travaux de Misès, ou inspirés par lui, avec le temps,
a abouti à une classification satisfaisante pour son utilité. Nous la
retrouvons dans la CFTMEA R-2012.
Le versant psychotique de la dysharmonie évolutive s’est révélé constant,
ce que soutient Lang qui ne reconnaît qu’une dysharmonie, dite
d’évolution de fond psychotique.
Le versant névrotique de la même dysharmonie a été remisé.
Dans la dernière CFTMEA, il reste présent, au sein du groupe 6, des
pathologies limites de l’enfant, comme sous-catégorie. Elle ne concerne
pas, dans ce cadre, la déficience intellectuelle.
69
Les fondements
Harmonie/Dysharmonie
70
Les fondements
d’ailleurs que la variété pure, endogène n’est pas plus harmonique que
l’autre, l’hétérochronie (décalage entre la croissance physique et le
développement intellectuel) s’exprimant de la même manière dans les
deux cas.
Misès explique que la référence conservée par Zazzo en ligne de mire,
à une déficience simple, qui serait le pur produit d’une atteinte des
processus mentaux depuis le début – selon une étiologie génétique –
est une référence sans intérêt. Il s’agit d’autre chose, de cerner la
réalité de la déficience mentale dans toutes ses composantes, de la
concevoir comme organisation mentale à part entière, dans laquelle
le déficit intellectuel est une réalité instable dans ses expressions.
Au bout, il s’agit de cesser d’identifier cette organisation, que la
71
Les fondements
Il note par ailleurs que les études consacrées aux déficients men-
taux, celles qui pointent la dysharmonie des efficiences notamment,
concernent en réalité une catégorie seulement des déficiences, la plus
problématique et la plus large, la déficience mentale légère.
Mettre en évidence les aspects dysharmoniques et évolutifs de la
déficience mentale nécessite la construction d’un outil moins orienté sur
la production de chiffres – qui induisent nécessairement, mécaniquement
l’idée de manque – mais dans la direction indiquée par la psychologie
génétique. Pour Misès et son équipe, les épreuves construites par les
collaborateurs et élèves de Piaget, qui mettent en évidence les stades
du développement de la pensée logique, doivent permettre d’approcher
le processus de raisonnement du déficient mental, et ce qui, comme
mécanisme mental serait au fondement même de la déficience.
C’est dans cet esprit que M. Perron-Borelli aborde la confection d’un outil,
une batterie d’efficiences intellectuelles, en rupture avec les conceptions
empiristes qui avaient prévalu depuis Binet. La batterie est composée
de diverses échelles d’efficiences, la part centrale, nouvelle, étant
constituée par l’intégration au final de trois échelles de catégorisation.
L’analyse des réponses sur des épreuves de catégorisation doit mettre en
évidence les éléments qui constituent les traits pertinents des activités
intellectuelles des enfants déficients, ce qui pour l’auteur relève selon
ses termes du « champ même de l’intelligence » :
72
Les fondements
73
Les fondements
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Les fondements
75
Les fondements
Conclusion
76
Les fondements
1. Une formule que nous dédions à la mémoire de madame Rosine Debray, qui la
répétait à propos de l’intelligence : L’intelligence, ça s’apprend !
77
Deuxième partie
Théorie du WISC V
Dans les années vingt aux États-Unis, on reproche aux concepts d’âge
mental et de quotient intellectuel de ne pas être exportables à l’adulte.
L’argument de la critique porte sur la mesure : Conséquence, Thurstone
en 1926 propose l’abandon de l’âge mental, au profit d’une méthode
d’échelonnement qui doit permettre de comparer les résultats obtenus
par un même groupe sur deux tests différents, pour lesquels les moyennes
et les dispersions sont différentes, ou bien de comparer les résultats de
deux groupes sur un même test. La méthode doit pour cela délaisser
les scores bruts obtenus, pour s’intéresser à la fréquence des scores : si
ceux-ci se distribuent normalement, la table de fonction de répartition
80
Théorie du WISC V
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Théorie du WISC V
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Théorie du WISC V
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Théorie du WISC V
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Théorie du WISC V
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Théorie du WISC V
Dans ce cas précis l’étude semble surtout avoir pour fonction de justifier
un groupe d’épreuves nouveau dans le K-ABC, insuffisamment représenté
dans le WISC. Dans la perspective d’un outil de diagnostic des troubles
d’apprentissage, le déficit dans les processus mentaux séquentiels paraît
à Kaufman être le fait de l’enfant dyslexique.
86
Théorie du WISC V
années une référence obligée dans les tests. Elle prend à deux sources :
l’une ancienne qui dérive de la conception Gf-Gc, « Intelligence fluide,
Intelligence cristallisée » de Cattell (1943, 1964), développée par Horn
et d’autres auteurs, et l’autre plus récente constituée par la somme
produite par Carroll en 1993. Sur l’essentiel, la seconde source confirme
la première, ce qui aurait justifié l’accolement des trois noms.
Actuellement, elle fournit une base consistante à diverses tentatives
menées simultanément sur le terrain de la théorie de l’intelligence selon
1. Les pages qui composent ce chapitre ont été publiées dans un document Annexe
de notre ouvrage Guide Clinique des tests chez l’enfant, Dunod, 2008, 2010, 2014,
nous les actualisons.
87
Théorie du WISC V
1. La traduction reprend les meme mots du texte anglais, « assessments for individuals
suspected of having a learning disability ».
88
Théorie du WISC V
Selon McGrew (2004), la coupure était réelle à la fin des années quatre-
vingt, entre les recherches théoriques et empiriques sur les facteurs
de l’intelligence d’une part, et le développement et l’interprétation des
batteries de tests en psychologie de l’éducation d’autre part. Un pont
devait être jeté entre ces deux domaines.
Il a paru possible d’en poser les piles dans l’esprit de ses théoriciens à
partir de deux apports consistants : la collaboration de théoriciens de
grand renom à l’élaboration d’une batterie de tests conçus à partir
8. Sur la théorie CHC
90
Théorie du WISC V
91
Théorie du WISC V
La théorie Cattell-Horn est fondée par les premiers travaux de Cattell. Elle
reconnaît sa filiation avec Spearman et simultanément avec Thompson,
qui contestait G face à Spearman dans les années trente (Horn, 2004). La
théorie Gf-Gc a connu des développements successifs, marqués par des
ajouts en termes d’aptitude de second niveau. Elle s’est enrichie en 1965
des quatre aptitudes suivantes : Visual Perception or Processing (Gv)1 ,
Short-Term Acquisition and Retrieval — SAR (Gsm), Long Term Storage
and Retrieval — TSR (Glr), et Speed of Processing (Gs). L’aptitude Hearing
Abilities (Ga) a été ajoutée plus tard, et les définitions précédentes
reformulées (Horn et Stankov, 1982).
Le facteur représentant la vitesse de réaction, Reaction Time, et la
vitesse de décision, Decision Speed (Gt), a été ajouté plus tard encore,
en 1990, et le facteur Quantitative Ability (Gq) en 1991.
8. Sur la théorie CHC
1. Ce système de notation a été introduit par Carroll : chaque facteur de second niveau
est noté par un G majuscule, suivi d’une lettre différente en minuscule. Nous les
employons ici, pour Horn, alors qu’elles ne sont pas encore utilisées, l’anachronisme
se justifie uniquement du besoin de savoir de quoi l’on parle.
2. Initialement Long Term Storage and Retrieval.
3. Ou Cognitive Processing Speed.
92
Théorie du WISC V
93
Théorie du WISC V
« Carroll constate que les aptitudes du second niveau (Gc et Gf) sont
corrélées positivement. Ce qui le conduit à conclure qu’il y a un troisième
8. Sur la théorie CHC
94
Théorie du WISC V
Et plus loin :
Nous n’entrerons pas plus avant dans la discussion des positions de Horn.
Nous citons ces extraits pour souligner que la discussion est ouverte,
les divergences ne portant pas sur des détails dans l’esprit de l’un des
prête-noms de la théorie CHC.
95
Théorie du WISC V
1. Troubles émotionnels est un concept qui n’est pas entré dans la pratique des
spécialistes en France, mais qui occupe une place importante dans la CIM-10. Une
bonne partie d’entre eux serait considérée ici comme troubles névrotiques.
2. http://www.rand.org/labor/aging/rsi/rsi_papers/2004_horn.pdf. Consultée le
1er juillet 2007.
3. Le tableau 2 de l’article de McGrew (2004) présente en les comparant et les
résumant les théories Cattell-Horn et Carroll des aptitudes cognitives humaines. Grw est
essentiellement d’apparition récente et de définition attribuée par McGrew à Woodcock,
1994, sous le titre English-Language Grw Factor (McGrew 2004) – voir la page CHC
Theory defined – Kevin S. McGrew, 7-22-05 http://www.iapsych.com/chctheory1.pdf.
97
Théorie du WISC V
1. Qui ne serait pas confondu avec « Mémoire de rappel » de Horn, mais pas non plus
avec Gsm, « Mémoire à court terme » de la CHC récente : sa réalité comme facteur
CHC est très discutée, mais il figure encore comme facteur de niveau I (voir McGrew
2004 qui fait la synthèse des travaux sur le sujet à cette date).
98
Théorie du WISC V
Il n’est pas sans intérêt pour le praticien que l’on considère ainsi
les aptitudes. Il est important de savoir qu’elles changeraient dans
leurs caractéristiques, voire dans leurs définitions au travers des âges.
Ce constat remet en cause l’affirmation de McGrew selon laquelle les
mêmes aptitudes se retrouvent à tous les âges, et remet en cause
l’indifférenciation entre les âges qui gêne un peu dans l’abord de
l’évaluation de l’enfant à l’adulte.
99
Théorie du WISC V
1. Nous admirons la figure rhétorique par laquelle les trois piliers se trouvent être les
trois niveaux de la théorie hiérarchique.
100
Théorie du WISC V
101
Théorie du WISC V
CHC. Des études exemplaires ont été menées en croisant les épreuves
du WISC-R et des épreuves de la WJ-R1 , aboutissant à l’évaluation
conséquente d’un ensemble de sept aptitudes CHC, ce qui est bien
autre chose que les trois aptitudes mises en jeu avec le seul WISC-R.
Ils concluent (p. 38) : « Ainsi, quand le WISC-R, WISC-III, et CAS sont
complétés par des épreuves bien choisies du WJ-R ou WJ III de façon
systématique suivant les étapes de l’approche cross-battery, le modèle
structural CHC sous-jacent aux données est supporté par, et en vérité
consistant avec la recherche actuelle sur les analyses factorielles des
aptitudes cognitives. De plus, les données cross-battery correspondent
mieux à un modèle CHC de sept facteurs que les modèles traditionnels
de la structure de l’intelligence » ;
• Par ailleurs, et c’est sans doute le plus important si l’on considère
les témoignages de l’intérêt que ces auteurs portent aux troubles
d’apprentissage, ils répondent positivement à la question : « Les
évaluations menées avec la CHC Cross-Battery fournissent-elles une
meilleure compréhension des compétences scolaires que les évalua-
tions traditionnelles (Wechsler Scale) ? » (2001, p. 38). L’approche
préconisée utilisant toutes les ressources de la CHC permettrait une
102
Théorie du WISC V
103
Théorie du WISC V
N’y a-t-il pas des aptitudes de niveau I sous Gs qui sont « Rapidité,
facilité de lecture silencieuse (Reading Speed (fluency), ou RS) » et
« Vitesse d’écriture (Writing Speed (fluency) ou WS) » ?
N’y a-t-il pas sous Gc des aptitudes de niveau I comme « Aptitude à
écouter », « Sensibilité grammaticale » ?
Et n’y a-t-il pas sous Ga un certain facteur de niveau I comme « Codage
phonétique (Phonetic coding, PC) ». Ce dernier est « fréquemment
référé à “Conscience phonologique” » (McGrew, 2004) ? Rappelons
à cet endroit qu’il n’a pas manqué d’auteurs pour remarquer que
la conscience phonologique est apprise dans le cours du processus
d’apprentissage/enseignement de la lecture (voir par exemple Olson,
1994).
En d’autres termes, est-on bien certain :
• De pouvoir distinguer les épreuves administrées des évaluations
8. Sur la théorie CHC
Dans l’article déjà cité d’Alfonso, Flanagan et Radwan (2005), les auteurs
rendent compte des modifications qui ont affecté la construction des
tests dans les dernières années. Ils publient la liste des tests avant la
CHC, et après la CHC, et comparent les compositions. D’une certaine
manière, les modifications dans les produits nous paraissent réduire en
partie le nécessaire recours à l’approche CB.
104
Théorie du WISC V
plus ancienne, s’exprimant dans le même champ, chez Cattell avec les
tests culture fair. On peut objecter qu’ils visaient alors une aptitude
particulière, considérée comme l’aptitude générale — puisque l’aptitude
à l’éduction des relations était assimilée à g. Il ne s’agissait pas comme
ici de la structure des aptitudes, ce qui serait tout à fait différent.
Rappelons pourtant ce qui s’écrivait couramment de la théorie de tests
culture fair dans les années cinquante, ce sera nécessaire pour apprécier
ce qu’il en est des changements sur le fond de la théorie.
1. « Qu’en est-il des différences de race, de genre, d’ethnie dans la structure CHC de
l’intelligence ? » « En considérant les types majeurs d’aptitudes cognitives, il y a peu
de chance que la structure factorielle distingue de quelque manière systématique les
groupes selon le genre, les différentes cultures, les groupes raciaux, et autres. »
2. Nous éprouvons à cet endroit quelque difficulté à traduire le terme « racial groups »
et proposons ethnies : il n’est pas certain que le terme « groupe racial » ait un sens.
106
Théorie du WISC V
« Il semble que l’on puisse dire que le test CF mesure l’intelligence générale
(c’est-à-dire le facteur G ou l’aptitude d’éduction des relations) sur une base
de performances moins affectées par les variations de lieu et de temps et
© Dunod – Toute reproduction non autorisée est un délit.
1. La deuxième édition est publiée en France en 1974 par les Éditions du Centre de
psychologie appliquée.
107
Théorie du WISC V
108
Théorie du WISC V
recherches dans des milieux culturels bien différents, qui invalident dans
ces conditions l’utilisation de tests d’aptitude à l’éduction de relation
et corrélât.
109
Théorie du WISC V
scientifiques qui a constitué une « Task Force » pour faire le point sur
la question, au nom de l’APA.
La somme produite par la « Task Force » a été publiée sous une forme
réduite par la revue de l’APA, American Psychologist, journal officiel de
l’APA en février 1996. Elle est en totalité accessible sur le WEB, sous le
titre Intelligence : Knowns and Unknowns. Précisons encore que la Task
Force était constituée de 11 universitaires de renom, et que la mission
exigeait un accord unanime de ces personnes sur le texte final, pour
écarter tout risque de contestation.
Dans sa première partie, « Concepts of Intelligence », le document
de l’APA consacre un de ses quatre chapitres à la question de la
« variation culturelle ». Il remarque d’abord (p. 6) que « la comparaison
des concepts d’intelligence est difficile entre cultures différentes [...] » :
« Les rares tentatives de réponse directe à cette question ont trouvé qu’au
8. Sur la théorie CHC
110
Théorie du WISC V
Cette critique sur un détail était portée en 1995, on peut penser que
les théoriciens de la CHC en ont tenu le plus grand compte. En effet,
nous trouvons dans la classification des aptitudes de niveau I et de
niveau II présentée par McGrew (2004), une aptitude qui se rapporte
à ces compétences différentes. Elle est notée Knowledge of Behavioral
Content (BC) et définie comme
Nous ne croyons pas utile de faire suivre ces définitions par une
comparaison du nombre d’items de la CHC concernant la communication
non verbale au nombre d’items concernant la communication verbale.
Les contradictions sont suffisamment éloquentes et symptomatiques
d’une difficulté majeure à concevoir la culture de l’autre autrement que
comme une connaissance relevant d’un domaine spécifique.
Mais le fond de la question que soulèvent les quelques études sur les
différentes valorisations de telle ou telle aptitude par des cultures
111
Théorie du WISC V
112
Théorie du WISC V
psychologiques supérieures
113
Théorie du WISC V
ensemble.
En nous recentrant sur notre objet d’étude, qui est l’enfant et son
des fonctions psychologiques supérieures
1. Nous adoptons ce terme en français pour traduire le terme anglais assez délicat
d’academic achievement. On peut lui préférer celui d’« acquisitions scolaires », mais il
est important ici de marquer une sorte d’évitement du terme scolaire ou école d’une
part, et du terme apprentissage d’autre part.
114
Théorie du WISC V
115
Théorie du WISC V
Dans cet ordre d’idée, logiquement, Ferrer et McArdle notent que, fondé
sur la théorie Gf-Gc, le WJ-R – batterie d’évaluation des aptitudes référée
à ce moment à la théorie – reconnaît le lien entre la cognition et les
compétences scolaires, la première assumant le progrès des secondes.
« Une telle conceptualisation implique que les mesures d’aptitudes
cognitives ont une certaine valeur de prédiction sur les compétences
académiques. » Ils pondèrent cependant l’affirmation, en notant que
9. La théorie des aptitudes et le développement
116
Théorie du WISC V
Les auteurs font une remarque décisive, pour mieux préciser les choses :
1. Ce dernier facteur/aptitude est dûment représenté dans le WJ-R mais n’est pas
listé dans les aptitudes CHC, peut-être du fait de son année de publication, 1989
antérieure à la CHC.
117
Théorie du WISC V
« Les relations, marquées par les discontinuités identifiées dans nos analyses,
suggèrent enfin pour l’âge considéré ici, un processus de développement
dans lequel Gf conduit des changements positifs dans les compétences
[scolaires] l’année suivante, et que ces influences sont plus fortes durant
l’enfance et la pré-adolescence. »
La CHC et l’enseignement/apprentissage
118
Théorie du WISC V
1. Nous soulignons.
119
Théorie du WISC V
120
Théorie du WISC V
C’est sans doute le point positif que nous retiendrons de l’étude de Ferrer
et McArdle (2004). Si l’on comprend bien, les psychologues pourraient
mettre en évidence, à l’aide de leurs tests, les améliorations à venir dans
les compétences scolaires des enfants.
D’aucuns, psychologues, pourraient se défier d’un rôle de prédicteurs que
121
Théorie du WISC V
l’enfant et pour l’adulte est celle d’un échange au cours duquel l’adulte
l’invite à faire quelques pas sur son terrain de prédilection à lui. Qu’il
y réponde positivement est bien le gage de l’intelligence de l’enfant
en développement. Qu’il apprenne, en cours d’épreuve, comme nous
avons tenté à maintes reprises de le montrer au travers de l’analyse
de l’utilisation de certains matériels est à coup sûr quelque chose qu’il
faudra souligner et restituer à ceux qui ont la charge d’éduquer. Elle
9. La théorie des aptitudes et le développement
122
Théorie du WISC V
10
123
Théorie du WISC V
WISC-IV et CHC
« (...) Les concepteurs du WISC-IV ont modifié l’outil dans le sens voulu
par la critique. L’édition française insiste cependant sur la continuité
entre l’ancien et le nouveau, en soulignant le socle solide pour la note
d’indice “Compréhension verbale” représentant désormais les épreuves de
“Similitudes”, “Vocabulaire” et “Compréhension”. Ces trois épreuves étaient,
comme épreuves verbales, de toutes les versions antérieures. La nouvelle
édition concède des changements majeurs pour les autres indices factoriels
en précisant que deux d’entre eux étaient déjà présents dans la version
américaine :
“Mémoire de travail”, qui était absente en tant que telle dans la version
française, mais présente dans la version américaine, est renforcée par une
seconde épreuve, très proche dans son esprit et son mode d’administration
de “Mémoire des chiffres” ;
“Vitesse de traitement” est inchangé dans sa composition pour les deux
épreuves de base qui concourent au calcul de la note. C’est l’indice qui est
le plus abondamment justifié par les éditeurs en France.
1. Shaw, Swerdlik, Laurent (1993), cités par Flanagan et Kaufman (2004, p. 16).
124
Théorie du WISC V
puisqu’il s’agit souvent de construire, et pour cela d’y mettre les mains,
la géométrie du corps propre, d’autre part à travers la représentation dans
l’espace de l’objet à construire, gêne quelque peu des concepteurs qui
veulent ignorer les aptitudes non verbales mais largement contributaires
des cultures. Sans mener la réflexion jusqu’à ce point nous notions, sous
le titre « Raisonnement perceptif » contre « Organisation perceptive » :
125
Théorie du WISC V
WISC-V et CHC
126
Théorie du WISC V
127
Théorie du WISC V
1. Nous en livrons quelques lignes inquiétantes dans l’une de nos observations, dans
le dernier chapitre.
128
Théorie du WISC V
Similitude +v +v + v/cv + cv + cv
Vocabulaire +v +v + v/cv + cv + cv
Cubes +p +p + p/op + rp + vs
Code +p +p + p/vt + vt + vt
Symboles (+ p/vt) + vt + vt
Matrices + rp + rf
Identification de concepts + rp
Barrage (+ vt) + vt
Puzzles visuels + vs
Légende : Les épreuves sont notées : + en épreuve principale, (+) en épreuve supplémentaire.
Les indices sont notés en initiales des noms français : v : QIV, p : QIP, cv : Compréhension verbale,
op : Organisation perceptive, rp : Raisonnement perceptif, vt : vitesse de traitement, mt : mémoire de
travail ; vs : VisuoSpatial ; rf : Raisonnement Fluide ; rq : Raisonnement Quantitatif
129
Théorie du WISC V
130
Théorie du WISC V
131
Théorie du WISC V
Conclusion
Tableau 10.2.
Échelle totale
Compréhension Raisonnement Mémoire de Vitesse de
VisuoSpatial
verbale Fluide Travail Traitement
Similitudes Cubes Matrices Mémoire Chiffres Code
10. Le WISC-V et les critères CHC
Légende : Le Tableau présente la structure du test, vue selon la définition de la note d’Échelle Totale,
autrement dit du QIT.
La deuxième ligne donne le nom des indices ;
Les troisième et quatrième lignes donnent les noms des 10 épreuves principales.
Les noms des 7 épreuves retenues pour le QIT sont en caractères gras sur fond grisé, les noms des
épreuves supplémentaires en italique.
132
Théorie du WISC V
133
Troisième partie
Les indices principaux
du WISC-V
et leurs 10 épreuves
ICV IVS IRF IMT IVT IRQ IMTA INV IAG ICC
1 Cubes
2 Similitudes
3 Matrices
4 Mémoire des Chiffres
5 Code
6 Vocabulaire
7 Balances
8 Puzzles visuels
9 Mémoire des images
10 Symboles
11 Information sup
12 Séquences Lettres- sup
Chiffres
13 Barrage sup
14 Compréhension sup
15 Arithmétique
Et 5 indices complémentaires :
• IRQ (Indice de Raisonnement Quantitatif),
136
Les indices principaux du WISC-V et leurs 10 épreuves
Indices principaux
137
Les indices principaux du WISC-V et leurs 10 épreuves
Indices supplémentaires
Les indices principaux du WISC-V et leurs 10 épreuves
138
Les indices principaux du WISC-V et leurs 10 épreuves
11
139
Les indices principaux du WISC-V et leurs 10 épreuves
140
Les indices principaux du WISC-V et leurs 10 épreuves
quand il est question, dans la demande d’examen formulée par l’école, les
parents ou le médecin de trouble de langage, léger, de retard de parole
ou/et de retard de langage, léger, moyen ou sévère, ou encore quand il
est question de dysphasie. Dysphasie est un mot fréquemment utilisé
dans les services de soins médico-psychologiques, trop fréquemment
peut-être, au point qu’il faille souvent revenir au sens précis du préfixe
dys pour fixer les choses entre interlocuteurs d’horizons divers.
Similitudes
Dans les Similitudes, l’enfant est invité à dire en quoi deux choses se
ressemblent. Le même terme est utilisé pour chaque item.
141
Les indices principaux du WISC-V et leurs 10 épreuves
deux choses dans la même catégorie. Le sujet peut répondre selon trois
niveaux au moins :
• Ce sont des constructions,
• Ce sont des endroits où l’on travaille,
• On va du moulin au four pour fabriquer le pain.
1. C’est une question inventée pour la cause, ici, que nous ne retiendrions certainement
pas dans un test.
142
Les indices principaux du WISC-V et leurs 10 épreuves
Cela fait donc très longtemps que nous cotons ainsi les réponses dans
les épreuves de type catégoriel.
Ce qui mérite une critique. Nous appliquons ce faisant les mêmes
critères de cotation à l’épreuve de Vocabulaire, censée évaluer l’étendue
du lexique de l’enfant. C’est un problème, nous le percevons tout de
suite, dans la mesure où nous notons de même manière deux épreuves
censées être différentes, et servant à évaluer des aptitudes différentes.
1. Binet A., Simon T., « Application des méthodes nouvelles au diagnostic du niveau
intellectuel chez des enfants normaux et anormaux d’hospices et d’écoles primaires »,
Année psychologique, 1905, XI, p. 245-336. Cité par Zazzo R., Verba-Rad M. et Gilly M.,
Nouvelle Échelle métrique de l’intelligence, 3e éd., Paris, Bourrelier, 1968.
143
Les indices principaux du WISC-V et leurs 10 épreuves
débile de l’enfant normal1 . Pour lui aussi peut-être car il est vrai que
l’on a toujours défendu dans notre pays cette idée que la différence la
plus claire entre les enfants « normaux » et les déficients concernait
la difficulté pour les seconds à aborder les épreuves de catégorisation.
Nous retrouvons ce point de vue chez Perron, clairement exprimé et
démontré dans son ouvrage, « L’enfant en difficulté »2 (1994)
1. Si l’on considère l’échelle de Zazzo, ce seuil serait donné dans son test par l’âge
auquel l’enfant est susceptible de réussir « les ressemblances » dans plus de 50 % des
cas. Il est franchi la dixième année (dans l’année précédant l’anniversaire des 10 ans :
d’où la revendication forte du chanteur, lors du passage réussi : « J’ai dix ans... »).
2. Perron, Aublé, Compas (1994) rapportent les résultats d’une enquête menée en
1987 auprès de quatre-vingts élèves de SES ayant pour quarante d’entre eux bénéficié
d’un entraînement au programme d’enrichissement instrumental de Feuerstein. Ces
résultats sont comparés à ceux de quarante élèves de même âge (13 ans) fréquentant
les classes ordinaires de collège. Pour les auteurs, selon une observation fréquente
dans le développement déficitaire, « à la fois sur le plan des mécanismes cognitifs et
sur celui des acquis scolaires, ce qui paraît central, ce sont les troubles d’élaboration
des significations » (p. 166). Les auteurs font l’hypothèse d’une différence notable
entre les groupes d’enfants dans l’acquisition et les troubles des activités catégorielles
au sens de Wallon. Par activités catégorielles, ils entendent « les activités qui
construisent le sens des objets par des opérations de rapprochement-distinction
conduisant à les distribuer en classes ». Ils précisent qu’une classe se définit en
compréhension par les caractéristiques qui permettent d’y inclure les objets et
en extension par les objets qui la constituent. Quatre épreuves de catégorisation,
empruntées pour trois d’entre elles à des classiques de l’examen psychologique, sont
administrées aux enfants de chaque groupe : Les auteurs concluent que, « dans
leur ensemble, les élèves de SES paraissent fortement handicapés pour ce genre
d’activités, et il semble justifié d’y voir l’achoppement majeur des fonctions cognitives
responsables de leur échec scolaire » (p. 171). Les élèves de SES de 13 ans seraient
144
Les indices principaux du WISC-V et leurs 10 épreuves
Dans une recherche portant sur un grand nombre de sujets, dans les
années trente en Ouzbékistan, ils soumettent des personnes ayant
eu une expérience différente de la culture scolaire, à des activités
plus dépendants des caractéristiques perceptives des objets, ce qui est conforme à
l’hypothèse selon laquelle la catégorisation requiert l’abstraction de celles-ci, mais
aussi des caractéristiques utilitaires. Les élèves de collège de 13 ans définiraient des
classes de plus grande compréhension et de plus faible extension : précision dans
la définition et peu d’objets, tandis que les élèves de SES définiraient des classes
plus larges ou aux contours plus flous.L’étude traduit le rôle joué classiquement par
les épreuves classificatoires, dans l’examen psychologique de l’enfant. Elles donnent
corps à l’hypothèse de déficit intellectuel, dans les cas d’échec marqué à leur endroit.
Au surplus, là semble bien être la fonction traditionnelle de l’examen psychologique,
dans l’identification à l’école des troubles de l’efficience intellectuelle.
145
Les indices principaux du WISC-V et leurs 10 épreuves
146
Les indices principaux du WISC-V et leurs 10 épreuves
☞ niveau d’abstraction. Les différences entre individus, surtout dans le cas de rapports
conflictuels avec l’école, pourraient trouver leur explication dans les difficultés à
reprendre à leur compte les règles culturelles orientant vers la meilleure réponse
en ce lieu. Il apparaît clair que l’enfant qui affiche une attitude d’opposition à
l’enseignement quand celui-ci constitue pour lui un péril, se démarquera dans
l’épreuve de Similitudes d’un petit camarade qui, lui, se valorisera en valorisant la
culture du lieu et sa transmission.
147
Les indices principaux du WISC-V et leurs 10 épreuves
Vocabulaire
148
Les indices principaux du WISC-V et leurs 10 épreuves
donne le nom de l’objet présenté en image. Puis très vite nous passons
au Vocabulaire définition.
La différence est évidente entre la forme dénomination et la forme
définition, selon la question adressée à l’enfant. Support imagé présent
ou absent, recours à un mot seulement en dénomination, ou à une
explication, nécessitant un travail mental de conceptualisation en
vocabulaire définition.
Dans l’épreuve de Vocabulaire du WISC-V, l’objet nommé est absent. Il
est évoqué par le seul langage et l’enfant doit en donner le sens d’une
façon non ambiguë.
149
Les indices principaux du WISC-V et leurs 10 épreuves
150
Les indices principaux du WISC-V et leurs 10 épreuves
151
Les indices principaux du WISC-V et leurs 10 épreuves
Quand ces réalités sont posées, les choses deviennent simples. Nous
admettons que nous évaluons ce que l’enfant veut bien utiliser de notre
11. L’indice Compréhension Verbale
152
Les indices principaux du WISC-V et leurs 10 épreuves
153
Les indices principaux du WISC-V et leurs 10 épreuves
définit plus volontiers les mots d’acquisition récente. Une faille dans le
développement peut ainsi se révéler (réelle ou imaginaire)1, concernant
une période au cours de laquelle en apparence rien n’aurait été acquis.
L’école peut aussi s’avérer être pour un autre enfant, le lieu où il a pu
apprendre, jour après jour, malgré des retards évidents pour tout ce que
l’on apprend à la maison.
Les mots incitent plus ou moins à l’abstraction propre à la catégorisation
logique : les catégories de base sont plus ou moins aisément accessibles,
elles sont plus simples pour les substantifs que pour les adjectifs et les
verbes, lesquels seront définis aisément par un synonyme. L’appréciation
du niveau de pensée catégorielle peut donc être délicate. Néanmoins,
11. L’indice Compréhension Verbale
1. Imaginaire quand la faille est dénoncée par l’absence des mots dont l’utilisation la
caractérise.
154
Les indices principaux du WISC-V et leurs 10 épreuves
12
L’INDICE VISUOSPATIAL
155
Les indices principaux du WISC-V et leurs 10 épreuves
dans l’espace de représentation graphique qui est en cause. Ils ont des
causes diverses, neurologiques ou non, et sont donc associés à d’autres
particularités et définis diversement selon les cas. Bien que le WISC
n’ait pas originairement été conçu pour cela et qu’il soit par lui-même
insuffisant à établir le diagnostic, il est devenu un moyen commode, en
première approche, de retenir ou d’enterrer une hypothèse de troubles
praxiques sur la foi d’un décalage significatif entre les notes verbales
et les notes de Performance dans les premiers WISC. D’une façon ou
d’une autre, chacune des épreuves qui composaient l’échelle dite de
« Performance » éclairait quelque chose de l’organisation spatiale d’un
enfant, éventuellement d’une dyspraxie, principalement les épreuves
dans lesquelles le sujet utilisait les mains, « Cubes », « Arrangement
d’images » et « Assemblages d’objet ».
Les nouvelles épreuves du WISC-IV ne les remplaçaient pas, du point de
vue de l’activité motrice de l’enfant non plus que du point de vue de
l’organisation spatiale. Avec leur relégation, les seules représentantes
du facteur Gv « Perception visuelle », restaient « Cubes » et « Complète-
ment d’images » Cette dernière est une épreuve optionnelle, mobilisant
la perception visuelle incontestablement, mais dans laquelle il n’y a pas
d’activité de manipulation ni de construction, ni mise à l’épreuve de
l’organisation spatiale.
156
Les indices principaux du WISC-V et leurs 10 épreuves
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Les indices principaux du WISC-V et leurs 10 épreuves
158
Les indices principaux du WISC-V et leurs 10 épreuves
une relation différenciée, de part et d’autre d’une ligne de partage jouée par l’axe
médian vertical.
Cet axe vertical médian a une longue histoire. Avant l’écriture, il apparaissait comme
le support phallique par excellence, dont la fonction consiste à opposer deux
demi-espaces, l’un à gauche l’autre à droite, absolument distincts, ou absolument
symétrique (tout pareils, ou tout différents). Ces deux demi-espaces sont-ils
absolument différents, ou absolument pareils parce que symétriques ? Au stade
phallique cette question ne reçoit pas de réponse, être « tout comme », ou être
« tout différent » sont les deux faces de la même problématique : face à la puissance ☞
1. Le passage qui suit est en partie repris de notre ouvrage consacré au dessin de
l’enfant ; En partie, car avec le temps les choses peuvent s’éclaircir et se dire plus
nettement.
159
Les indices principaux du WISC-V et leurs 10 épreuves
☞ de l’adulte dont il dépend pour tout, le petit enfant n’a pas d’autre choix que celui-là :
soumis – et dans ce cas disparaissant face à la force de l’adulte, ou opposant – et
dans ce cas magiquement porteur de la force qu’il prête à l’adulte. Ce qui s’impose
cependant à cette phase est l’idée d’une discontinuité, dans le temps comme dans
l’espace de représentation, marquée par le fait que l’axe vertical médian constitue
une solution de continuité entre la gauche et la droite de la figure.
Avec l’écriture qui combine des éléments fonctionnellement différents comme
marqueurs de la parole, les consonnes et les voyelles, mais simultanément
nécessaires à la notation de la parole, le jeu est posé autrement. Quand l’enfant
apprend à réunir une consonne et une voyelle, il admet que la syllabe qu’il forme
ne se réduit pas à l’une ou à l’autre. C’est un composé autre.
Il effectue cette opération dans un espace dont il occupe le milieu exactement. À
sa gauche une consonne, à sa droite une voyelle, la réunion se fait à partir de lui.
Et c’est quasiment avec ses deux mains que se réalise la jonction – donc selon
son axe vertébral si l’on considère l’image du corps de l’enfant. L’enfant apprend
à faire et défaire des combinaisons de lettres de valences différentes, et toujours,
12. L’indice Visuospatial
l’assemblage est pratiqué au centre, en joignant main gauche et main droite. Dans
ce mouvement, ce qui lie ce qui est à gauche et ce qui est à droite est l’axe médian,
autrement dit l’axe phallique, ce qu’est l’axe vertébral déjà depuis longtemps. L’axe
médian, vertébral et phallique connaît donc avec l’écriture un destin nouveau. Il
réunit là où il séparait !
Pour l’écriture dont l’apprentissage est contemporain et devrait accompagner la
lecture, l’assemblage se fait de manière successive, dans le temps : on écrit une
lettre, puis une autre, puis une autre... Et l’on vérifie que la gauche marque le début
du processus, et que celui-ci se poursuit à droite, pour autant que l’enfant soit à ce
moment prêt à admettre cette nouveauté.
La complémentarité entre les deux apprentissages concourt donc à conforter dans
l’esprit de l’enfant cette expérience constamment renouvelée que le lecteur exerce
une fonction de liaison :
• Entre deux espaces qui étaient autrefois exclusifs l’un de l’autre. Ils peuvent être
désormais pensés ensemble parce que le temps les distingue, qui introduit « une
petite différence ». Celle-là distingue, elle différencie, elle n’oppose pas.
• Entre deux temps, l’avant et l’après, car avec l’écriture alphabétique, nous sommes
en permanence sur une trajectoire qui nous mène d’un bord à l’autre, de ce que
l’on quitte vers ce que l’on va trouver.
En somme, avec l’écriture alphabétique, l’axe médian phallique prend une fonction
nouvelle. Il tend à la perméabilité. Il tend à différencier, sans les opposer les deux
demi-espaces gauche et droit, comme deux temps distincts qui se superposent à la
figuration de l’espace, l’avant et le après (à venir).
160
Les indices principaux du WISC-V et leurs 10 épreuves
! Le schéma corporel
Dans le même temps où se construit l’espace environnant, se construisent
© Dunod – Toute reproduction non autorisée est un délit.
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Les indices principaux du WISC-V et leurs 10 épreuves
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Les indices principaux du WISC-V et leurs 10 épreuves
163
Les indices principaux du WISC-V et leurs 10 épreuves
l’objet,
• Ou que le trouble porte sur l’agencement des mouvements dans leur
rapport avec le corps propre.
• Une troisième variété du trouble, témoignerait que le transfert (du
mouvement d’une partie à l’autre du corps) s’opère, « non dans une
partie du corps ou sur la totalité du corps propre, mais dans un espace
qui est celui d’autrui, donnant l’impression de gestes en écho, par une
sorte d’identification, de substitution d’autrui à soi-même ».
« Les praxies ou actions ne sont pas des mouvements quelconques mais des
systèmes de mouvements coordonnés en fonction d’un résultat ou d’une
intention. » (Piaget, 1960, p. 551).
164
Les indices principaux du WISC-V et leurs 10 épreuves
s’en trouver ainsi limitée, et l’usage du terme dyspraxique abusivement étendu à tous
les enfants qui échouent les copies de figure du Bender/Santucci. Hélas ! L’usage
abusif du terme s’est étendu, nous le constatons, et l’abus ne doit rien à l’étude
citée. La définition opérationnelle dans l’étude incriminée n’est d’ailleurs pas celle-là,
mais une définition par un écart de réalisation entre deux types de tâches, sur une
variété d’épreuves, verbales et non verbales, ce qui est tout autre chose...Au regard
de l’extension que nous connaissons actuellement d’emploi du terme, la dyspraxie
selon Stambak, L’hériteau, Auzias, Bergès, et De Ajuriaguerra, apparaît l’objet d’une
appréhension cohérente selon laquelle la dyspraxie est d’abord mise en évidence dans
l’ensemble des épreuves non verbales du WISC – comme, on peut le penser, elles l’ont
été dans le Binet Simon qui intègre aussi quelques items non verbaux. Les épreuves
non verbales du WISC étaient alors pour partie des épreuves de construction, si l’on
définit ainsi des épreuves qui consistent à mettre dans un certain ordre des éléments
épars : Assemblages d’objet, Arrangement d’images, et Cubes, ainsi que deux épreuves
non verbales de nature différente, Complètement d’image et Code.
165
Les indices principaux du WISC-V et leurs 10 épreuves
166
Les indices principaux du WISC-V et leurs 10 épreuves
167
Les indices principaux du WISC-V et leurs 10 épreuves
Les Cubes
168
Les indices principaux du WISC-V et leurs 10 épreuves
! Le matériel et la consigne
Les cubes constituent la première épreuve pour la détermination de
l’indice « Visuospatial ».
Classiquement, les « Cubes » sont considérés comme une épreuve
impliquant l’organisation spatiale. Ils impliquent en effet le passage
169
Les indices principaux du WISC-V et leurs 10 épreuves
comme la symétrie selon l’axe vertical médian. Des auteurs voient dans
cette structure, et nous le discuterons, « un appel à l’image du corps ».
Le concept d’image du corps est également utilisé par Bourgès pour
l’épreuve des Cubes, et l’on peut supposer qu’il l’est dans le même sens.
Mais si l’on fait référence, pour parler d’Image du corps, à cette
particularité de la structure de base des images obtenues selon les
axes orthogonaux vertical et horizontal, il convient de préciser qu’elle
n’est pas, ni par sa position ni par sa fonction, n’importe quelle Image
du corps. Il s’agit d’un moment du développement de l’image du corps,
ici l’image du corps phallique, dont le principe, appuyé sur la verticale,
est de partager en deux l’espace perceptif, entre une gauche et une
droite qui se donnent pour la réplique inversée l’une de l’autre et donc en
même temps pour exclusives l’une de l’autre. C’est dans cette séparation
entre les demi-espaces gauche et droit que se trouve la référence à
l’image du corps phallique ;
Faut-il conserver cette référence dans notre abord du test ? Oui, si elle
ne cesse pas à la simple évocation énigmatique du concept d’Image du
corps, mais qu’elle soutient ensuite la totalité d’une référence empruntée
à la psychanalyse. C’est-à-dire, concrètement qu’elle doit utiliser ce que
l’on sait du stade phallique pour analyser les procédures de l’enfant
dans le test. Sur le fond de cette référence, il s’agit d’apprécier si
l’axe médian organisateur, lieu de rencontre des deux demi-espaces,
170
Les indices principaux du WISC-V et leurs 10 épreuves
d’abord est identifié comme tel, s’il se borne ensuite à n’être qu’un axe
séparateur imperméable entre la gauche et la droite, ou s’il permet, dans
le meilleur des cas, d’aboutir à deux demi-espaces différenciés. Le stade
phallique est en effet caractéristique d’un moment du développement
psychoaffectif où, au départ, toute différence est une différence absolue,
une différence d’exclusion. Mais il est aussi le départ d’un moment
évolutif, de changement, où de source d’exclusion qu’est initialement la
différence, elle devient ensuite source de différenciation, et par-là de
réunion.
Le passage du stade phallique au stade que des auteurs nomment génital,
est donc caractérisé par une autre manière de jouer des différences1 . La
lecture est donc possible, sur la base d’une référence à l’image du corps
phallique, de divers moments dans la construction avec les cubes.
La structure est carrée et réalisée avec des cubes. Il est intéressant
1. La conquête dans notre système d’écriture d’un sens définitif gauche-droite a mis
quelques siècles à s’accomplir, dans le temps que la pensée grecque passait d’une
impossibilité à penser la gauche et la droite du corps dans un autre rapport que
hiérarchique.
171
Les indices principaux du WISC-V et leurs 10 épreuves
La latéralité usuelle
Il convient donc de noter quelle main il utilise préférentiellement ; si
cette latéralité est fermement établie, mais souplement au point que
les rôles des mains semblent déjà différenciés, s’il alterne selon les
items ou les moments (ambidextrie qui peut avoir plusieurs causes,
pas nécessairement de retard dans le développement). La latéralité
manuelle bien établie dans la construction peut être comparée à la
latéralité dans l’écriture. Il arrive que l’une contredise l’autre, enfant
gaucher usuellement mais droitier dans l’écriture, ou inversement droitier
usuellement mais gaucher dans l’écriture – ce qui distingue le gaucher
contrarié du gaucher contrariant. Dans ce dernier cas, on peut en effet
suspecter un mécanisme d’opposition qui s’étale avec une certaine
complaisance de la part des adultes.
L’habileté
12. L’indice Visuospatial
172
Les indices principaux du WISC-V et leurs 10 épreuves
Le schéma de construction
La construction est-elle faite de gauche à droite, de haut en bas, ou de
construite sur les mêmes ressorts, au calcul d’un même indice. Qu’il ait
été nommé en ce temps-là « raisonnement perceptif » nous importait
peu.
En revanche, qu’il émerge dans des épreuves qui ont une sensibilité
certaine aux effets d’apprentissage est autrement intéressant. Loin d’être
une gêne pour l’utilisateur, l’effet d’apprentissage est de bon augure
quand on l’identifie chez un enfant, puisqu’il signe les possibilités de
173
Les indices principaux du WISC-V et leurs 10 épreuves
Puzzles visuels
! Le matériel et la consigne
Le carnet de passation est ouvert devant l’enfant, il présente en haut une
figure réalisée, terminée. Nous lui demandons d’indiquer les trois pièces
(obligatoirement trois) nécessaires à reconstituer une figure identique
au modèle.
174
Les indices principaux du WISC-V et leurs 10 épreuves
Le processus de réponse
Pour trouver les bonnes réponses, son regard prend d’abord la mesure
du modèle, puis il va du modèle jusqu’aux pièces, successivement, et
des pièces au modèle. La forme de la pièce et son encombrement
175
Les indices principaux du WISC-V et leurs 10 épreuves
sans l’entendre dire par l’adulte que l’on a réussi est une réalité dans le
PM38 ou d’autres épreuves d’encastrement. C’est inhérent à ce type de
tâche dans laquelle la bonne pièce doit être choisie pour le bon espace.
176
Les indices principaux du WISC-V et leurs 10 épreuves
l’une par l’autre, elles vont ensemble parce qu’elles utilisent foncièrement
des objets qui se reconnaissent entre eux. C’est donc ailleurs qu’il faut
porter notre attention pour tirer de cette épreuve de puzzle ce qu’elle
peut donner.
Ce que permettent de dire ces épreuves du niveau de développement
de l’organisation spatiale d’un enfant c’est s’il améliore sa manière
d’appréhender les questions qui lui sont posées au cours de sa
progression dans le test ! Elle doit être appréhendée comme un exercice
d’apprentissage.
Pour cela, nous devons prêter la plus grande attention au processus de
réponse à chaque nouvel item, en le comparant à ce qui précède. Le test
comprend un grand nombre d’items, ces items mettent à l’épreuve un
177
Les indices principaux du WISC-V et leurs 10 épreuves
et surtout celui qui se signale par son instabilité aura plus de mal que
d’autres à faire avec cet exercice mental.
L’épreuve est longue, ce que nous avons observé est une nette tendance
à la détente, dans le cours du test, ou la mise de côté de cette chose
qui est intéressante tant que nous trouvons les bonnes réponses, et
désagréable quand nous ne les voyons pas. Des phénomènes de lassitude
se manifestant par des bâillements sont fréquents ici, malgré les qualités
du matériel, qui n’a qu’un défaut : on ne peut le cramponner. Pas comme
un cube, ni une pièce des objets à assembler du vieux WISC.
Les jeunes enfants, et particulièrement les enfants plus jeunes dans
leurs expressions que ceux de leur âge n’auront pas le loisir de prendre,
d’empoigner les objets pour les assembler. Logiquement, la lassitude
pourrait les gagner ici, plus rapidement que les autres. C’est une
hypothèse à confirmer. Dans ces cas, les enfants présentant des troubles
émotionnels pourraient se distinguer des autres par leur comportement
dans ce subtest. D’autant plus que le mouvement d’une pièce à
l’autre, de superposition de l’une à l’autre, tous les mouvements sont
essentiellement mentaux. L’épreuve sollicite plus que d’autres un travail
de représentation mentale difficile aux enfants présentant un trouble
émotionnel.
178
Les indices principaux du WISC-V et leurs 10 épreuves
13
1. Nous avons consacré un chapitre à ce test dans notre ouvrage, Guide clinique
des tests chez l’enfant, 3e édition, Dunod pp. 15-78 Nous n’en livrons ici une partie
actualisée nécessaire à la compréhension du lecteur quant au choix des épreuves par
les concepteurs du test.
179
Les indices principaux du WISC-V et leurs 10 épreuves
Plus généralement, on considère que les épreuves qui sont dérivées des
conceptions de Spearman comme les Matrices progressives sont dites
« d’éduction de relations et de corrélât » :
1. L’éduction de relations (correspondant actuellement au terme « induc-
tion ») procéderait du particulier au général ;
2. L’éduction de corrélât (correspondant actuellement au terme « déduc-
tion ») procéderait du général au particulier.
180
Les indices principaux du WISC-V et leurs 10 épreuves
Matrices
181
Les indices principaux du WISC-V et leurs 10 épreuves
! Le matériel et la consigne
Matrices est composée de trente-deux items.
L’enfant est invité à montrer une image complétant :
• Pour les matrices, un tableau carré, constitué de deux lignes et deux
colonnes, comprenant donc quatre cases carrées (parfois trois lignes
et trois colonnes, donc 9 cases carrées) ;
• Ou pour les séries, une ligne horizontale constituée d’un alignement
de cases carrées toutes de même dimension.
182
Les indices principaux du WISC-V et leurs 10 épreuves
! Le processus de réponse
Pour le PM38 (Raven), Huteau et Lautrey rapportent (1999, p. 240) les
résultats d’une étude (Carpenter, Just et Shell, 1990), qui observait
© Dunod – Toute reproduction non autorisée est un délit.
183
Les indices principaux du WISC-V et leurs 10 épreuves
Synthèse abusive est le terme que nous utilisons d’ailleurs, à l’occasion, pour le
13. L’indice Raisonnement Fluide
test projectif de Rorschach. Celui-ci invite le sujet à livrer ce qu’il « voit » dans les
taches d’encre. L’analyse que l’on considère « de bon niveau » sous-tend l’activité de
réunion réussie. Au plus près de ce que nous faisons face à une image complexe,
nous saisissons des lignes possibles de mise en pièces qui sont aussi, par cela
même, des lignes de réunions, de recollage. La première ligne d’analyse dans la
réponse Rorschach est naturellement l’axe médian vertical, dont le sujet sait qu’elle
est la ligne obtenue par le pliage de la feuille entre les deux mains, en superposant
parfaitement une moitié sur l’autre. Le mouvement même suggéré par la confection
de ce test est la réalisation, dans l’espace de représentation graphique, d’un axe
médian qui est, de fait, le miroir de l’axe vertébral de celui qui réalise le collage.
Dans le Rorschach, la classification des « types d’appréhension » oppose
• les G, réponses d’ensemble (G pour Globale),
• aux D réponse de grand détail (D pour Détail),
Les dernières signent la meilleure facture mentale dans laquelle analyse et synthèse
s’exercent en même temps sur le même objet.
Pour revenir sur la « segmentation efficace », c’est-à-dire l’analyse, cela signifie qu’elle
ne saurait être efficace par elle-même, seule, elle ne saurait pas davantage être
hiérarchisée dans un classement des capacités.
184
Les indices principaux du WISC-V et leurs 10 épreuves
• La couleur,
• L’orientation dans l’espace.,
• La profondeur,
• Les opérations arithmétiques basiques (addition, soustraction).
185
Les indices principaux du WISC-V et leurs 10 épreuves
186
Les indices principaux du WISC-V et leurs 10 épreuves
187
Les indices principaux du WISC-V et leurs 10 épreuves
•
semble donc à première vue que la règle implicite, qui sous-tend notre
manière usuelle de présentation du début et d’une fin dans l’espace
de la feuille, soit contrebattue par ces changements. Mais il n’en
est rien. Tout indique au contraire que le jeu consistant à changer
l’emplacement de la dernière pièce est possible quand l’espace de
représentation graphique est bien assuré chez l’enfant. De plus, cette
organisation première n’est peut-être pas si importante dans les
matrices du WISC-V. Il n’y a pas de série C, comme dans les Matrices
progressives, qui fait massivement appel au sens de l’écriture. La
structure est préférentiellement composée de deux fois deux cases
qui n’impliquent pas un sens contraignant de lecture. Elle procède de
la différenciation gauche droite, haut-bas, selon un axe médian que
connaît aussi l’écriture.
• La structure précisément connaît quelques variantes, mais la domi-
nante est la présentation deux fois deux. Cela implique une manière
de résolution qui procède par les médianes du carré. La médiane
horizontale est le premier support de différenciation, puis l’axe médian
vertical. Insistons sur les mots : axe de différenciation signifie qu’assez
tôt dans l’épreuve et pour des items dont la résolution est quasi obligée,
cet axe n’oppose pas absolument les objets, mais oppose deux objets
en haut et deux objets en bas de même nature. La différence s’établit
donc sur un caractère propre différenciateur et non sur la totalité de
l’objet. Nous sommes d’emblée dans une démarche catégorielle puisque
le caractère distingue et oppose, tandis que la nature perceptive de
188
Les indices principaux du WISC-V et leurs 10 épreuves
chacun des quatre objets les associe à l’évidence dans la même classe.
De la sorte, l’enfant est embarqué en douceur dans le bateau Matrices ;
• L’introduction d’une fonction différenciatrice de la médiane verticale
est plus tardive, et d’ailleurs plus problématique pour les enfants.
Parce qu’elle part d’une verticale et que la verticale oppose ? Ou parce
que le premier item où elle apparaît différencie selon les tailles ? Les
deux réponses sont justes.
• La verticale est, sur la figure vue en miroir de l’organisation du
corps, un axe vertical unissant une gauche et une droite qui
longtemps pour l’enfant paraissent symétriques : quand elles sont
le support de différenciation, elles sont distinguées absolument, à
l’image des différences liées à ce que Wallon nomme la pensée par
189
Les indices principaux du WISC-V et leurs 10 épreuves
Balances
! Le matériel et la consigne
13. L’indice Raisonnement Fluide
Le matériel est constitué par 34 images. La parole n’a guère de place ici,
sauf pour les consignes très importantes dites par le psychologue. Le
plus souvent, ces consignes apparaissent des supports fournis à l’enfant.
Il faut qu’il ne craigne pas d’apprivoiser le matériel.
Sans que cela soit dit, nous retrouvons ici l’importance d’ancrer
l’ensemble dans notre système d’organisation spatiale. Notre système,
c’est celui de la culture de l’alphabet. Dans cette épreuve comme dans
celles qui précèdent, la réflexion de l’enfant s’opère sur des images.
La première présentée, sur le carnet des stimuli, est une balance à deux
plateaux strictement identiques. Le support est campé au milieu de la
page, il constitue l’axe de symétrie de la figure. La gauche et la droite
sont parfaitement identiques, en miroir l’une de l’autre selon cet axe de
symétrie.
Au fil des items, les objets trouvés sur le plateau sont divers en forme
et en couleur, ainsi qu’en taille. Ils sont figurés dans un espace réduit à
deux dimensions, hauteur et largeur, mais une troisième dimension est
assurée par le sens de lecture (qui est ici comme toujours le sens de
l’analyse méthodique).
! Le processus de réponse
• Le Test comprend 34 items. Ils sont de difficulté progressive.
• Cependant, s’ils utilisent tout au long de l’épreuve le même matériel,
les épreuves se complexifient en des moments repérables.
190
Les indices principaux du WISC-V et leurs 10 épreuves
191
Les indices principaux du WISC-V et leurs 10 épreuves
C’est une des raisons pour lesquelles l’épreuve est bien passée chez
les enfants, très motivés ici par le jeu qui leur est proposé.
• À partir de l’item 4, deux balances sont figurées. Celles de gauche
ont deux plateaux chargés, celle de droite est parfaitement identique,
mais demande que son plateau de droite soit chargé.
• Dès l’item suivant, une différence est amorcée entre les deux balances.
La seconde est identique sauf dans la charge du premier plateau –
appelons premier plateau celui qui apparaît le premier à gauche. Les
objets figurés sont les mêmes, de façon à simplifier la question pour
l’enfant en proposant des formes identiques.
• Cette disposition est renouvelée jusqu’à l’item 9. Là, pour la première
fois dans le test, les plateaux de la première balance sont occupés par
13. L’indice Raisonnement Fluide
192
Les indices principaux du WISC-V et leurs 10 épreuves
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Les indices principaux du WISC-V et leurs 10 épreuves
Il apprend que les caractères peuvent être détachables des objets, qu’ils
ne sont pas nécessairement reliés à d’autres caractères. Au fur et à
mesure que l’enfant progresse dans l’épreuve, il apprend. Il apprend
jusqu’au point le plus élevé qu’il puisse tolérer de se retrouver, dans
un monde de pensée où peuvent être posés, comme non définitifs, des
principes d’identification des objets qui seront différents d’un item
à l’autre, un monde aussi dans lequel une caractéristique qui passe
pour spécifique d’un objet peut toujours est prise dans un système
d’équivalence à découvrir.
En somme le chemin suivi est celui de l’abstraction, appuyée sur le
nombre. Pour rejoindre une préoccupation qui nous a suivis sur tous les
tests, nous pouvons aussi nommer l’abstraction par le raisonnement qui
13. L’indice Raisonnement Fluide
194
Les indices principaux du WISC-V et leurs 10 épreuves
14
195
Les indices principaux du WISC-V et leurs 10 épreuves
• Mémoire des chiffres est remaniée dès Terman qui distingue l’ordre
direct et la répétition à rebours.
• Avec le WISC-R, deuxième version du WISC, et enfant chéri de Kaufman,
Mémoire des Chiffres apparaît dans les analyses factorielles comme
seule représentante d’un facteur « attention/concentration » (Freedom
from distractibility). La vie de ce facteur dans la littérature scientifique
est limitée. Il ne survit pas à la troisième version du WISC.
196
Les indices principaux du WISC-V et leurs 10 épreuves
« (...) des tests ont montré à M. Larguier et à moi-même que ce test mesure
plutôt l’attention que la mémoire proprement dite, considérée comme force
plastique, pouvoir de rétention. »
Et encore
© Dunod – Toute reproduction non autorisée est un délit.
« Infériorité des instables à cette épreuve par manque d’attention pour fixer
la série et difficultés dans la représentation mentale à organiser et ébaucher
un plan. »
197
Les indices principaux du WISC-V et leurs 10 épreuves
198
Les indices principaux du WISC-V et leurs 10 épreuves
199
Les indices principaux du WISC-V et leurs 10 épreuves
200
Les indices principaux du WISC-V et leurs 10 épreuves
201
Les indices principaux du WISC-V et leurs 10 épreuves
En somme, il est donc très compréhensible que cet exercice soit plus
difficile à certains sujets qu’à d’autres. Ces autres sont précisément ces
enfants dont les craintes persécutives activées par le risque lié à la
proximité chez l’adulte sont intenses, et peuvent être calmées par la
règle dont est porteur l’adulte. En situation scolaire, tout élément de
culture amené par l’enseignant est porteur des règles fondamentales
des échanges entre adulte et enfant, et d’abord celle qui signifie que
l’enfant ne saurait être confondu avec un adulte. L’école est un lieu où
l’on enseigne. L’adulte y est un enseignant, l’enfant un écolier1 .
Dans la troisième partie de l’épreuve, l’enfant doit rendre dans l’ordre
croissant, ordre de la suite numérique, les chiffres nommés.
L’exercice s’avère diversement appréhendé par les enfants. Il peut y avoir
14. L’indice Mémoire de Travail
202
Les indices principaux du WISC-V et leurs 10 épreuves
des dix chiffres : quand il faut en rappeler 7. Nous l’avons observé, cela
fonctionne bien ! Quand l’exercice est réussi à des niveaux élevés, nous
constatons que le sujet performant pourra encore disposer de certaines
lignes écrites mentalement des heures plus tard. La mémoire immédiate
est devenue embryon de mémoire à long terme. En tout état de cause,
il n’est pas interdit d’en parler avec la personne quand l’examen est
terminé, quand tout est fini, pour lui demander comment elle s’y est prise
dans cet exercice. L’entretien avant le test pourrait ainsi, après coup,
se prolonger avantageusement en un entretien après test. La passation
des tests projectifs du type Rorschach ou T.A.T prévoit ce moment.
Nous n’y donnons pas des clés, nous y sollicitons des éclairages sur les
processus de réponse engagés. Les questions surprennent les sujets, le
plus souvent, qui ont rarement l’occasion de se poser de telles questions.
203
Les indices principaux du WISC-V et leurs 10 épreuves
– Il peut y avoir aussi des refus, des renoncements, face aux exigences
d’attention sans commune mesure avec ce que l’on sollicite habituel-
lement à l’école. Nous sommes dans la troisième partie de la même
épreuve, cela peut faire beaucoup pour des sujets qui ne supportent
pas habituellement de telles contraintes.
– Nous rangeons parfois un peu vite d’autres observations dans les refus
il peut s’agir du décrochage total de certains sujets gagnés par une
fatigue contre laquelle ils ne semblent pouvoir lutter. L’observateur
fait état de la « fatigue » de l’enfant. Il faudrait alors entendre que la
fatigue naît de la proximité relationnelle. La proximité dans l’épreuve
peut être pour certains sujets la vraie difficulté quand ses défenses
contre la proximité sont débordées.
204
Les indices principaux du WISC-V et leurs 10 épreuves
Dans l’épreuve Suite de mots du KABC-II, l’enfant est invité à montrer des
objets dans l’ordre où ils ont été nommés. Pour cela, il les pointe parmi
d’autres présentés en silhouettes avec eux sur une ligne horizontale. Cet
205
Les indices principaux du WISC-V et leurs 10 épreuves
répéter ce qu’il a entendu, mais le montrer. Qui plus est, il doit le montrer
sur une ligne qui lui présente les diverses silhouettes d’objet, une ligne
qu’inévitablement l’enfant lecteur balaiera comme il le fait d’une ligne
écrite, en adoptant le sens de la lecture de la gauche vers la droite. De
ce fait, qu’il puisse montrer les objets dans l’ordre de l’énoncé, un ordre
qui contredit le sens de la lecture, revient à faire la démonstration de la
souplesse avec laquelle le sens de la lecture est utilisé, qui n’est plus
parasité par l’ordre de l’énoncé, et peut distinguer l’un de l’autre (...)
les noms entendus dans le cours de l’épreuve. L’erreur la plus souvent
commise est en effet un pointage des objets effectivement nommés, mais
dans l’ordre soumis au sens gauche droite, et non pas dans l’ordre où ils
ont été nommés.
L’analogie avec Luria 1966 ne s’impose pas, d’ailleurs les auteurs du
KABC-II prennent bien des libertés vis-à-vis de cette référence. Ils voient
dans cette épreuve une mesure de la mémoire immédiate de l’enfant. Elle
est notée Gsm dans la théorie CHC, épreuve séquentielle pour Kaufman,
quand Luria y voyait, selon le Manuel « un test clinique audio-vocal
destiné à mesurer les fonctions corticales supérieures du lobe temporal
gauche ».
Si la mémoire immédiate est requise dans cette épreuve, l’attention et la
concentration y sont à l’évidence fortement et préalablement sollicitées,
ainsi qu’une certaine aisance en lecture et écriture, tout au moins en ce
qui fonde, à partir d’elles, l’organisation de l’espace de représentation
graphique. (...)
Pour l’aisance en lecture et écriture, il suffit de rappeler que les épreuves
séquentielles, dont l’épreuve de suite de mots, étaient conçues par les
auteurs du KABC première version comme les plus aptes à mettre
en évidence, au travers du déficit, ce qui constitue la faiblesse des
206
Les indices principaux du WISC-V et leurs 10 épreuves
207
Les indices principaux du WISC-V et leurs 10 épreuves
De fait, on utilise les outils du jeune âge pour montrer, mais les objets
de l’enfant scolarisé pour qu’il apprenne et rappelle, avec une lourde
insistance sur ce qu’est le « bon » ordre de présentation.
Comme dans la version parente, celle du K-ABC, la référence culturelle
sous-jacente est la référence scolaire, celle de la ligne d’écriture
alphabétique. De la même manière que l’ordre sous-jacent dans Mémoire
des chiffres est l’ordre de la suite numérique. Nous imaginons bien que
les enfants qui surmontent sans peine les difficultés des apprentissages
peuvent être à l’aise dans ces épreuves de Mémoire de travail... De bons
scores chez les bons élèves, et de mauvais scores chez les mauvais élèves
n’étonneraient personne. Si l’on veut donc utiliser intelligemment des
tests qui ne sont pas unanimement perçus comme des tests d’intelligence,
14. L’indice Mémoire de Travail
il faut encore une fois dépasser le niveau d’analyse représenté par les
scores globaux. Et aller voir au niveau de l’item.
La vraie différence entre ces épreuves de type séquentiel réside dans
le fait que Mémoire des Images, utilise des images. Et du côté du
psychologue, bien que les images représentent des objets qui sont
connus des enfants aux âges concernés par le test, aucune nomination
des objets n’est utilisée.
Une autre particularité du test réside dans le fait que l’attention de
l’enfant est fortement appelée à considérer les images dans l’ordre de la
ligne d’écriture. Il est tenu pas ces consignes : ce sont des images, mais
ordonnées par les leçons de l’écriture : une ligne horizontale s’identifie
d’une certaine manière, qui est celle de notre culture écrite alphabétique.
Or nous avons vu précédemment, pour l’épreuve de Mémoire des Chiffres,
l’importance que pouvait prendre chez certains sujets une certaine
aisance dans la représentation mentale quand elle pouvait s’appuyer sur
la figuration d’un objet, un tableau d’école par exemple, pour y inscrire
les chiffres l’un après l’autre et de gauche à droite.
Dans Mémoire des Images, la ligne de présentation joue le rôle de
support à la représentation, d’autant plus prégnante qu’elle est celle de
l’écriture.
Dans le cours du test, il peut arriver que l’enfant nomme les objets à
haute voix, pour lui-même ou pour nous impliquer davantage au niveau
de nos compétences d’accompagnement supposées (Ce serait normal,
208
Les indices principaux du WISC-V et leurs 10 épreuves
le mot écrit comme une image, qui aurait un contour comme une image,
et serait de fait insécable, donc inanalysable, non décomposable en
syllabes, et de syllabes en lettres.
Autrement dit, en conclusion, il n’est pas certain que la difficulté
opposée à l’enfant par cette épreuve tienne à sa nature séquentielle,
dans la mesure même où elle offre un appui immédiat à l’enfant, nous
travaillons sur des images, et le sens de l’écriture alphabétique se prête
en soutien à l’exercice.
L’erreur à première vue était tentante, nous ne la ferons pas. Mais nous
pouvons analyser le sens de la tentation de confondre. Alors voilà :
L’erreur aurait été d’oublier les âges de l’enfant. Les images appartiennent
au monde de l’enfant, et du petit enfant, davantage qu’à celui de l’adulte.
209
Les indices principaux du WISC-V et leurs 10 épreuves
1. qui n’est justement pas maternelle dans le vrai sens du terme, mais c’est dans
l’ordre des choses : l’enfant y apprend en même temps que les mots, leur capacité à
signifier autre chose que la concrétude de l’objet.
2. ... encore que... Le canard stylisé qui est censé prendre ses ablutions dans nos
baignoires est hautement stylisé – qui a jamais vu un canard aussi jaune qu’un canari ?
– mais cela parle à tous, la culture des images est aussi de la culture.
210
Les indices principaux du WISC-V et leurs 10 épreuves
comme les mots qui eux combinent les lettres toujours les mêmes dans
des ordres chaque fois différents.
Pour un vocabulaire propre à la clinique, l’enfant qui joue avec les
régressions toujours possibles, celui qui peut se retrouver, dans ses
conduites, et dans ses savoirs, sur plusieurs âges à la fois, qui aime
autant sinon davantage la compagnie des plus petits que des plus
grands, l’épreuve de Mémoire des Images est plutôt rassurante. Il faut
retrouver des choses que l’on vient juste de voir, comme dans le jeu
de « coucou ! ». En cela, elle s’oppose à Mémoire des Chiffres. Des
décalages importants entre les scores sur ces deux épreuves de mémoire
de travail peuvent exprimer ce phénomène chez des enfants présentant
des troubles émotionnels selon le vocabulaire DSM, ou plus profondément
211
Les indices principaux du WISC-V et leurs 10 épreuves
15
Présentation
212
Les indices principaux du WISC-V et leurs 10 épreuves
213
Les indices principaux du WISC-V et leurs 10 épreuves
Code
214
Les indices principaux du WISC-V et leurs 10 épreuves
après coup, trop longtemps. La rapidité peut être là pour cette seule
épreuve, provoquée par l’effet du chronométrage qui transforme l’épreuve
en challenge. Inversement, le chronomètre augmentant l’anxiété peut
gêner la rapidité.
Le commentaire que l’on rapportera en marge de l’épreuve après un
premier coup d’œil sur le travail de l’enfant, même réduit à une seule
phrase est donc déjà porteur d’enseignements et d’hypothèses multiples.
Au-delà du premier constat, l’analyse doit prendre en compte d’autres
observations :
• La première concerne la manière dont l’enfant procède à l’égard du
modèle, la qualité de sa lecture, ici de la focalisation de son attention
215
Les indices principaux du WISC-V et leurs 10 épreuves
! L’attention et la mémoire
Les premiers items d’exemple sont – ou non – des items d’apprentissage.
Ils introduisent les premiers nombres, et, dès le départ du chronométrage,
le psychologue pourra voir la différence entre l’enfant qui déjà a appris
et se dispense pour les premiers chiffres de retourner au modèle, et
l’enfant qui n’en tire aucun profit, et continue longtemps la copie servile
consistant à revenir pas à pas au modèle. Entre ces deux enfants, toutes
les couleurs de la palette sont visibles.
La mémorisation et l’attention sont ici indissociables, la mémoire ne
pouvant être que le produit d’un effort volontaire d’attention à un
certain moment. Penser qu’elle peut venir mécaniquement est une idée
15. L’indice Vitesse de Traitement
jolie, mais nous le craignons, peu réaliste : celui qui n’aura pas fait
l’effort mental d’apprendre le numéro de téléphone de sa belle-mère
pourra y revenir indéfiniment sans jamais le retenir, jusqu’au jour où,
enfin, à se le répéter, volontairement, il aura frayé le chemin de sa
mémoire : il faudra pour cela, on le sent bien, qu’il le veuille.
Mémoriser supposant une démarche volontaire, le défaut de mémoire
sur cette épreuve peut recevoir des explications multiples qui renvoient
d’abord à des attitudes très générales et parfois tout à fait délibérées
face au test :
• Insuffisante mobilisation pour l’examen, accepté en surface, mais
refusé intérieurement ;
• Insuffisante mobilisation pour ce type d’épreuve, certains sujets
estimant qu’il n’y a là rien à gagner quant au plaisir de fonctionnement
mental, quand ils ont le bonheur de savoir qu’il existe ;
• Refus de l’épreuve qui s’apparente pour le sujet à une copie servile,
obligée, d’un modèle qui n’a de réalité nulle part ailleurs.
216
Les indices principaux du WISC-V et leurs 10 épreuves
! Comportement psychomoteur
Les troubles moteurs sont à l’évidence une gêne à la réalisation de
l’épreuve. Ils peuvent concerner la main seule ou impliquer l’œil et la
main. Comme le sujet doit tracer ce qu’il voit, la correspondance entre
le mouvement oculaire et le geste est immédiatement lisible par le
psychologue.
Dans certains cas de difficultés praxiques, la maladresse est présente dès
que l’enfant cherche le modèle. Il peut être plus ou moins perdu dans
l’espace de la feuille et peine à trouver le sens de la consigne. Rassuré
par les quelques modèles à reproduire, il peut, cependant jusqu’à la fin
de l’épreuve ne pas retrouver d’un moment à l’autre la ligne modèle.
Inhibition
L’inhibition joue un grand rôle dans les épreuves chronométrées, ce
qui est une évidence, puisqu’elle est le plus souvent un comportement
qui flirte avec la lenteur, jusqu’aux limites du refus, et qui invalide les
réponses par impossibilité d’aboutir. Elle a le plus souvent une fonction
© Dunod – Toute reproduction non autorisée est un délit.
217
Les indices principaux du WISC-V et leurs 10 épreuves
il peut s’agir d’un enfant qui ne tolère pas de mettre dans le tracé des
lettres le temps nécessaire à leur bonne copie, ce qui est – parmi bien
d’autres caractéristiques – le cas des enfants instables : les troubles
moteurs se conjuguent à leur intolérance face au temps et aboutissent,
soit à des erreurs en grand nombre, soit à des tracés lents, méticuleux
mais maladroits, sans fermeté.
Symboles
218
Les indices principaux du WISC-V et leurs 10 épreuves
219
Les indices principaux du WISC-V et leurs 10 épreuves
220
Quatrième partie
Observations avec le WISC-V
16
222
Observations avec le WISC-V
selon un plan déterminé – pour ne pas trop oublier de ce qui a été joué
223
Observations avec le WISC-V
224
Observations avec le WISC-V
pas mesurée par les tests parce qu’elle est la condition des tests. Avant
le fera sur la base d’un vrai travail dans la captation de cette attention
chez l’enfant. Nous voulons, plus qu’enregistrer des résultats, enregistrer
ce qu’il faut mettre en œuvre pour obtenir les scores enregistrés. C’est
ce que nous pourrons délivrer de meilleur et de plus utilisable par les
professionnels accompagnant l’enfant.
Nous ferons d’abord le récit selon la succession des épreuves, dans
l’ordre de la passation. Nous tenterons ensuite de saisir quelque chose
de la dynamique de la relation, qui rende compte des particularités du
mode changeant d’engagement de l’enfant dans l’examen.
225
Observations avec le WISC-V
17
226
Observations avec le WISC-V
La fillette
De fait, elle paraît par instants une fillette plus jeune que l’âge qu’elle
déclare, plus jeune et plus vulnérable. Si elle pouvait se cacher, jouer à
me perdre plutôt qu’à se plonger dans les épreuves, nul doute, ce serait
le bonheur.
1. Une expression empruntée à un enfant cité par Serge Boimare, in L’enfant qui a
peur d’apprendre, Dunod.
227
Observations avec le WISC-V
4. Nous revenons en conséquence sur les premiers. Ils sont réussis, mais
elle a bien perçu que nous sommes revenus en arrière. L’item 5 est réussi
immédiatement. Les suivants sont tous manqués, ce qui paraît dû au
fait que les contours de chaque cube ne sont plus représentés comme
tels. Martha est très sensible à l’absence soudaine de ces traits internes
qui soutenaient ses constructions jusqu’ici. Une seule ligne organise son
espace désormais, elle aligne les 4 cubes à l’horizontale, comme sur la
ligne d’un cahier, sans revenir au modèle qu’elle se refuse à considérer.
L’anxiété du départ est bien présente, elle n’a pas cédé. Et ce que nous
percevons à la fin de cette épreuve a tout l’air d’un rapport de force,
par lequel elle va résister à ce que nous lui imposons, un modèle qui ne
se laisse pas circonscrire par elle. Le refus du regard vers le modèle est
patent. L’attention que nous requérons pour la bonne tenue de l’épreuve
est alors au niveau zéro.
La seconde épreuve, les Similitudes, poursuit dans la même veine.
L’exemple proposé n’est pas bien traité, elle cherche sans le trouver
le terme qui réunirait idéalement les deux objets cités, des objets
mathématiques. Par la suite, pour la même raison, nous serons
régulièrement en dessous du meilleur niveau de réponse attendue de
l’enfant. Elle paraît saisir intuitivement le rapprochement demandé qui
permettrait de traiter ces objets selon une certaine proximité, mais
manque tout à coup du vocabulaire élémentaire, pour des réponses
228
Observations avec le WISC-V
Nous devons à ce moment noter un fait tout à fait remarquable, qui est
un meilleur niveau de réussite dans la troisième partie de l’épreuve de
Mémoire des chiffres. Elle est à nos yeux, mais pas aux siens, la plus
difficile. C’est le moment où nous demandons à l’enfant de remettre
les chiffres dans l’ordre canonique, une activité qui répond on ne peut
mieux au vague désarroi qui nous a accompagnés jusque-là. Il y a alors
229
Observations avec le WISC-V
détente, les mots manquent souvent à l’appel pour mieux répondre aux
besoins de l’enfant, sa syntaxe est approximative, elle ne procède pas
à une recherche pour compléter spontanément une réponse dont elle
perçoit pourtant qu’elle est insuffisante. Ce que nous recueillons reste
de fait du meilleur niveau possible pour elle, sur ce type d’épreuve et à
ce moment.
Martha nous semble plus accessible dans les trois subtests qui suivent.
Ils se présentent tous trois sous l’aspect de jeux avec des objets non
verbaux, comme des tests de passation rapide et enlevée. Cependant la
mobilisation de l’enfant dans les tests peut être bien différente de l’un à
l’autre. L’épreuve des Balances, suscite bien son intérêt. Elle comprend
vite le sens de l’appareil, ce qui se lit à gauche, ce qui doit se lire à
droite. Je découvre l’épreuve avec elle, l’intérêt est partagé. Cela suffit-il
à expliquer le bon niveau de réussite ?
Nous ne le pensons pas. Il peut y avoir, et nous l’avons senti dans
cette occasion, un plaisir à trouver, au terme d’un certain plaisir de
fonctionnement mental.
Le comportement de l’enfant est bien différent dans le test qui suit,
Puzzles visuels. Dans celui-ci, la lassitude survient assez vite. La consigne
est comprise, mais il y a un moment de flottement où Martha n’est
plus vraiment présente. Certains items la ramènent au test, d’autres la
déçoivent et manquent à mobiliser son attention. Nous restons au plus
230
Observations avec le WISC-V
231
Observations avec le WISC-V
est, mais elle n’entend pas. L’anxiété déborde, elle n’est visiblement pas
là. Elle trouve une restauration de courte durée, quand nous revenons
en arrière dans l’échelle, vite annulée.
Ce moment difficile dans les cubes se prolonge dans l’épreuve verbale
des similitudes. Quoique le résultat soit un peu mieux « tenu » dans
ce test, l’enfant paraît accuser sa difficulté à trouver le mot juste, qui
lui manque, lui fait défaut à ce moment. Quand cela survient, elle finit
par se contenter d’une réponse approximative, en sachant que ce n’est
pas cela. Ce phénomène est moins criant dans les matrices – bien que
là aussi, mais intuitivement, l’enfant sache le cas échéant quand sa
réponse est la bonne. La qualité de son engagement dans le test est
sensiblement la même, elle se tient à distance d’un matériel, mot ou
objet, étranger et persécuteur a minima parce que facteur d’échec. Ce
qu’elle vérifie.
232
Observations avec le WISC-V
Après une remise en selle qui voit l’équilibre dans la relation s’améliorer,
l’épreuve qui se présente en N°8 ne lui plaît pas vraiment. S’il n’y avait
pas eu l’amélioration notée après Mémoire des chiffres, le décrochage
aurait été plus important. Elle se prête cependant à l’épreuve des puzzles,
mais son expression a changé. Elle semble faire un choix parmi les items,
elle sait par avance l’image et la construction qui lui ira et celle qui ne
lui ira pas. Elle la rejetterait facilement cette épreuve, si elle en avait le
loisir. Elle se laisse guidée, mais n’y est pas. Les images qui lui résistent
sont celles dont le contour lui échappe, et dont la forme distingue mal
les fragments l’un et de l’autre. Alors le brouillage s’impose. Aussitôt
elle l’écarte.
233
Observations avec le WISC-V
Premiers constats
234
Observations avec le WISC-V
fatigue générée chez l’enfant par cette situation peu usuelle consistant
à être seule face à l’adulte. L‘habitude prise avec la classification
DSM pour les troubles d’attention consiste à les considérer ensemble
avec d’autres troubles qui affecteraient la psychomotricité. Il est
alors question d’hyperactivité, celle-ci décrivant aujourd’hui, en partie,
l’instabilité psychomotrice. Dans les cas d’instabilité psychomotrice, on
note fréquemment la fatigabilité, une lassitude survenant rapidement
à chaque nouveau matériel Ces enfants se montrent fatigables, ils se
lassent rapidement et passent très vite d’une activité à l’autre. Dans ces
conditions :
• Tenir le temps qui nous a été nécessaire pour passer les dix épreuves
principales du test ;
235
Observations avec le WISC-V
236
Observations avec le WISC-V
Résultats et analyses
! Traits majeurs
Le QIT, est de 91
Ce QIT est déterminé par les notes de
© Dunod – Toute reproduction non autorisée est un délit.
Similitudes (8), Vocabulaire (11), Cubes (4), Matrices (9), Balances (11),
Mémoire des chiffres (9), et Code (9), pour un total de 61.
Il nous paraît péjoratif, en ce qu’il rend mal compte des efficiences de
l’enfant.
L’efficience de la fillette apparaît subnormale.
Première évidence, une épreuve grève les scores. C’est l’épreuve des
Cubes.
Les Cubes concourent à la détermination de l’indice Visuospatial, IVS
avec l’épreuve des Puzzles visuels.
À l’opposé, dans le champ des meilleurs scores, nous retenons l’épreuve
de Mémoire des images : une note standard de 15, qui amène l’indice de
237
Observations avec le WISC-V
Tableau 17.1.
1 Cubes 10 4
2 Similitudes 17 8
3 Matrices 16 9
5 Code 34 9
6 Vocabulaire 25 11
7 Balances 21 11
8 Puzzles visuels 13 9
17. Martha, 9 ans et demi
10 Symboles 14 8
11 Information
12 Séquences Lettres-Chiffres
13 Barrage
14 Compréhension
15 Arithmétique
Rang percentile 45 10 50 79 30
238
Observations avec le WISC-V
Un autre trait milite en faveur de cette démarche, le peu d’écart entre les
notes standard concourant à l’évaluation du même indice. Nous le notons
pour les trois autres indices, Compréhension verbale, Raisonnement
fluide, et Vitesse de traitement.
L’indice VisuoSpatial
Reprenons à partir d’eux. Si les Cubes sont le lieu d’un échec, alors ils
nous renseignent sur la profondeur des régressions dans le comportement
de l’enfant quand elle est dans une impasse.
Là, dans les Cubes, elle est tout de suite en difficulté. Elle est désorientée,
avons-nous noté ci-dessus. Elle n’ose pas prendre les pièces, l’anxiété
est presque palpable. Elle se comporte comme si elle n’avait jamais
rencontré de cubes de sa vie, ce que nous ne croyons pas. L’attitude
générale est celle du refus, une attitude par laquelle elle n’entend rien
de ce que lui dit le psychologue, et évite de regarder ce qu’il montre.
Bien entendu, cela n’est pas satisfaisant pour elle, et nous notons qu’il
est urgent de trouver pour elle le moyen d’être en confiance, mais
comment ?
239
Observations avec le WISC-V
présentée sont les contours des cubes. La fillette est désorientée quand
les contours permettant de visualiser les axes qui unissent les arêtes
des cubes ne sont plus figurés. Et nous constatons que lorsque les axes
disparaissent, elle ne peut les y remettre mentalement.
Sur des cubes réunis par 4, en réalisant un carré, les axes internes sont
les médianes horizontales et verticales. La représentation de ces axes
survient à un certain niveau de réalisation de la tâche. C’est une difficulté
propre à l’épreuve. Ce qui est alors demandé à l’enfant, implicitement,
est de recourir à une projection des coordonnées spatiales organisant
l’espace de représentation graphique. Ici elles font défaut.
240
Observations avec le WISC-V
1. Disons-le un peu vite, en nous réservant de revenir sur cette question : la possibilité
pour l’enfant de partager l’espace de représentation en deux demi-espaces utilisant la
verticale renvoie à un moment du développement auquel la position phallique prend
tout son sens. L’objet dressé si fréquent dans les dessins enfantins à cet âge a pour
objet d’isoler les demi-espaces. Au début, il les sépare absolument. Avec le temps
la séparation deviendra plus perméable dans la mesure où la différenciation gauche
droite prend le relais de l’exclusion. Cela évolue avec l’évolution de la représentation
du couple parental dans la psyché. Dans le cas d’Martha, ce qu’il lui a fallu trouver de
ressources pour penser les puzzles l’a encouragée à prendre appui sur le psychologue
comme objet phallique. On pourrait le dire plus simplement pour ceux auxquels ces
références sont étrangères.
241
Observations avec le WISC-V
De fait son attitude est différente de l’une à l’autre, les matrices sont
passées dans la première partie d’examen, les balances viennent plus
loin. Mais avec ce que nous venons d’écrire, nous pouvons trouver une
autre explication au meilleur rendement dans les Balances. L’axe médian
est donné. L’essentiel de l’épreuve porte sur une comparaison entre la
gauche et la droite, ce qui répond très exactement à ce dont elle a
besoin. Pas de nécessité de projection d’un axe vertical interne, il est
là, donné par construction, il est là pour séparer et livrer une égalité
nécessaire entre la gauche et la droite.
Le bon score dans cette épreuve montre par ailleurs qu’à ce stade de la
passation, l’objet nouveau n’est plus celui qu’il faut éviter.
Notons enfin qu’il est heureux que le concepteur du test ait cette fois
distingué parmi les épreuves non verbales celles qui mettent à l’épreuve
l’organisation de l’espace de représentation et celles qui éprouvent
17. Martha, 9 ans et demi
242
Observations avec le WISC-V
Ici, dans l’observation, la fillette est présente, elle entend les questions.
Cependant, nous identifions bien des moments critiques où elle déclare
simplement forfait : elle ne sait pas, et beaucoup d’autres moments où
la première réponse insuffisante – qu’elle sent insuffisante – n’est pas
complétée ni corrigée. L’impression est celle d’un relatif bâclage, ou
d’un retrait face au travail qui s’imposerait à elle.
La première lecture de cette conduite est celle du trouble d’attention
du DSM.
On peut cependant aller un peu plus loin et remarquer qu’elle ne refuse
pas la tâche, mais se plaint que les termes qu’elle cherche lui manquent,
ils ne se présentent pas à son esprit. Elle substitue alors, à ce qui lui
fait défaut, des réponses franchement régressives, où les « trucs » et
les « quelque chose » valent pour tout.
• Elles sont proches dans leur réalité immédiate, qui est d’être portées
par la parole.
• Elles sont proches aussi parce qu’elles exigent du langage en
compréhension et en expression, pratiquement dans les mêmes termes.
• Elles sont proches encore par l’exigence implicite de réponses
catégorielles. La meilleure réponse est la plus courte, quand elle
catégorise efficacement les objets nommés. La réponse catégorielle
attribue deux points à l’item, contre un seul point à la réponse
descriptive.
Similitudes et Vocabulaire sont aussi par leur forme et dans leur fond
les épreuves les plus scolaires de la batterie. L’examinateur pose des
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Ce quatrième indice est déduit des scores dans deux épreuves, Mémoire
des chiffres, Mémoire d’images. Il est le plus élevé des cinq pour Martha.
Cette réussite nous surprend. Elle paraît paradoxale.
En effet, nous demandons dans ces deux tests de rappeler, pour la
© Dunod – Toute reproduction non autorisée est un délit.
première, des nombres dans l’ordre énoncé (puis l’ordre inverse, puis
l’ordre croissant), pour la seconde, rappeler en les montrant, les images
dans l’ordre gauche-droite où elles ont été lues.
Ce qui signifie que le premier accord entre l’enfant et nous est bien qu’il
prête la plus grande attention à ce que nous lui demandons.
Ce sont donc des épreuves de mémoire, mais avant d’être épreuves de
mémoire, des épreuves d’attention par excellence. Rien d’autre sur la
table ou dans l’espace pour rappeler les chiffres et les images que ce
que l’esprit en a fait !
Bien sûr il ne suffit pas d’entendre pour se souvenir, il y a entre ces
deux moments celui où l’information est engrangée et mise en attente,
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enjeu perceptible dans ce test. Nous retrouvons les mêmes réalités dans
l’épreuve des symboles.
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• Non parce que le détail que je pointe pour elle ne l’émeut pas
davantage. Elle tente d’ailleurs de reproduire les traits du signe
incriminé correctement, et ne fait que recommencer la même erreur.
Le brouillage, l’effacement des petites différences est patent.
Conclusion
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18
Présentation
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d’hétérogénéité entre les scores réalisés dans les épreuves verbales avec
une note d’indice de 120. En revanche la note d’indice de « performance »
n’est pas donnée, en raison d’une réussite particulière dans l’épreuve
des Cubes, tandis que les autres scores de performance sont simplement
moyens. Aucune mesure d’aide particulière n’est mise en place.
Deux ans plus tard, Yan a 6 ans et demi, un examen orthoptique et
« neurovisuel » est pratiqué en fin d’année de CP. L’enfant se plaint
de céphalées, surtout en fin de journée. L’examen ophtalmologique
est normal. L’orthoptiste s’arrête sur les résultats scolaires, ils ne sont
pas bons : il est fait état d’une lecture « pas encore bien acquise »,
d’un graphisme et d’une copie difficiles. Au total l’enfant apparaît à
l’orthoptiste plutôt maladroit et anxieux.
Son bilan est péjoratif : Yan présente « un trouble de l’utilisation du
regard », mettant en cause la motricité oculaire. « Il doit fournir un gros
effort pour lire, copier, les difficultés visuelles ont des répercussions sur
18. Yan, 9 ans et demi
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Observations avec le WISC-V
Histoire de la rencontre
Yan est tout de suite actif. L’épreuve des Cubes est bien entamée, les
premiers items sont vite résolus.
Tout change à la mi-parcours, sur un item dans lequel les axes
orthogonaux ne sont plus identifiés aux limites des pièces. Le temps
s’écoule sans que Yan trouve la bonne réponse. Par la suite, il ne reprend
plus pied dans l’épreuve. Quand nous passons de 4 à 9 Cubes, la première
ligne est bien entamée, pour les deux premiers cubes, mais le troisième
n’est pas vu correctement. Il ne cherche pas alors sur le modèle la
manière de revenir à ce qui est vraiment demandé. Il persiste par une
démarche erronée à tenter de régler le problème ponctuel, qui devient
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Observations avec le WISC-V
pas lui coûter, il semble aller de soi que j’ai compris ce qu’il signifiait avec
ses trucs et que cela doive suffire. Il n’est pas mal à l’aise avec ce qui lui
est demandé, il s’en acquitte bien, sans grand effort, et en redonne un
peu quand il est sollicité pour « en dire un peu plus ».
Les Matrices lui conviennent bien. Mais le test semble long, d’autant
qu’il cherche à donner la bonne réponse jusqu’au moment même où nous
tournons la page. Nous allons jusqu’à l’item 30 et je perçois un peu de
lassitude en fin d’épreuve.
Notre accord a minima – qui pourrait se résumer en « Tu écoutes, ou tu
regardes, et tu réponds » - connaît une rupture dans l’épreuve suivante.
Mémoire de Chiffres Ce qui s’enchaîne ensuite avec le Code paraît presque
un moment de récupération. Qu’il s’aménage, car malgré la consigne de
rapidité, Yan va à son propre rythme. Il a besoin de vérifier, il vérifie,
souvent, le score final ne le préoccupe pas. Il impose son temps, veut
soigner ses tracés. Une certaine malignité dans la manière n’est pas à
écarter. Pour le dire de façon imagée « il fait quand il veut ». Il privilégie,
comme cela se dit couramment sur cette épreuve, l’exactitude sur la
rapidité. La fatigue se ressent de nouveau dans l’épreuve verbale qui suit,
Vocabulaire, cependant Yan reste très présent malgré l’effort nécessité. Il
témoigne ici qu’il a bien saisi les attentes du test lors de l’épreuve des
similitudes. En une ou deux fois, il trouve le terme qui définit le plus
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Les moments
! La seconde manière
La seconde manière d’aborder le test débute dès la deuxième épreuve.
Son ton est ferme. Nous sommes sur le terrain « scolaire », je pose
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de l’épreuve, elle devra être posée à partir d’une analyse plus fine,
jusqu’au niveau de l’item.
! L’indice VisuoSpatial
L’indice VisuoSpatial est supérieur à la moyenne. Cela pourrait suffire,
mais ici, cela ne fait pas le compte. Nous avons surtout enregistré dans
le cours de la passation un arrêt à mi-parcours qui n’a pu être surmonté.
C’est-à-dire qu’à partir de ce moment il n’y aura aucune tentative réussie
à quelque niveau que ce soit. Il y a plus d’une explication à ce qui se
passe alors, du côté de la fragilité, ou de l’anxiété :
• Une difficulté particulière à surmonter un échec, qui empêche de
revenir à son vrai niveau dans le test ;
• Une attente non formulée d’aide de l’adulte ;
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Ajoutons encore, mais tout ne sera jamais dit, que dans cette épreuve,
Yan est soumis à la liberté que je prends avec l’ordre des chiffres dans la
succession changeante des consignes, et s’en trouve comme bousculé,
persévérant en troisième partie comme si nous étions encore dans
la seconde. Le travail de représentation mentale ne semblait pas lui
poser d’énormes difficultés, en revanche les bouleversements successifs
passent mal.
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Conclusion
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Elles réfèrent selon le cadre théorique dans lequel se mène notre réflexion
à l’élaboration de la position dépressive, ou/et à la manière dont l’enfant
compose avec l’angoisse de séparation.
Il y a un autre élément, de taille, en faveur de cette hypothèse qui est
un trait imprimant vivement ce qui nous est rapporté de la biographie
de Yan, il s’agit de la dysharmonie évolutive.
La dysharmonie apparaît de trois manières, toujours ensemble :
• La première page de présentation le dit : tous les spécialistes, les
plus divers, ont pu être interpellés pour aider cet enfant – c’est
un premier signe – ils se sentent tous avec lui une compétence
particulière – c’est un second signe. Yan a d’ailleurs été aidé par
l’un ou l’autre de manière suivie, cela a toujours paru fructueux. ;
• Le test montre des ruptures soudaines, puis des moments régressifs
marqués par des comportements qui sont d’un autre âge, qui n’ont
267
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