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ROCHES SEDIMENTAIRES

CHAPITRE I : GENERALITES

I - 1 DEFINITION

Proviennent de l’évolution (diagenèse) plus ou moins poussée d’un sédiment, c’est-à-dire de


matières minérales et/ou organiques transportées (en suspension et/ou en solution), puis
déposées en milieu sub-aquatique (le plus souvent) ou sub-aérien.

I – 2 CLASSIFICATION

I-2-1 Roches sédimentaires détritiques terrigénétiques

Formées en majeure partie par les débris minéraux libérés par la désagrégation (surtout
mécanique) de roches préexistantes et plus ou moins modifiés.
1. Rudites )
2. Arénites ) distinction selon la taille des éléments constitutifs prédominants
3. Lutites )

I-2-2 Roches sédimentaires organogénétiques

Formées en majeure partie par l’accumulation et la transformation chimique et/ou


biochimique des débris organiques.
1. Hydrocarbures naturels
2. Charbons

I-2-3 Roches sédimentaires chimiques et biochimiques

Formées en majeure partie par la combinaison (par réactions chimiques, par intervention
d’organismes) des éléments libérés par l’altération (surtout chimique) de roches préexistantes.
1. Roches carbonatées
2. Roches siliceuses (non détritiques)
3. Roches salines
4. Roches phosphatées
5. Roches ferrifères

I-2-4 Roches sédimentaires d’altération

Formées sur place par dégradation superficielle de roches préexistantes.


1. Roches ferralitiques (latérite)
2. Roches fersialliques

I – 3 CONSTITUANTS DES ROCHES SEDIMENTAIRES

I-3-1 Minéraux détritiques ou allogénétiques

Les minéraux détritiques proviennent pour la plus grande partie de roches éruptives ou
métamorphiques désagrégées par les agents atmosphériques. Les minéraux détritiques
provenant de roches sédimentaires jouent un moins grand rôle du fait de la moindre
répartition de ces roches (5% en volume de la lithosphère).
- Parmi les nombreux minéraux qui constituent les roches cristallines, seuls les plus
stables et les plus résistants vont aller se sédimenter. Les autres, décomposés,
fourniront les éléments chimiques qui, en se recombinant, engendreront de
nouveaux minéraux (authigène).
- Principaux minéraux détritiques :
Quartz
Feldspaths
Argiles
Micas
Minéraux lourds

I-3-2 - Minéraux authigénétiques

- Ils se forment pendant le transport, la sédimentation, la diagenèse, l’épigenèse.


- Les synthèses authigénétiques se réalisent selon 3 mécanismes principaux :
1) décomposition d’un minéral complexe,
2) cristallisation d’une substance déjà présente dans le ciment ou la roche,
3) combinaison de plusieurs substances appartenant aux catégories précédentes.

- Le développement des cristaux authigénétiques se fait :


1) par remplissage des espaces entre les minéraux préexistants (ciment de la
roche),
2) par remplacement d’éléments préexistants, avec ou sans pseudomorphose,
3) par nourrissage de cristaux préexistants de même espèce.*

- Caractères distinctifs :
1) cristaux automorphes contrastant avec l’aspect plus ou moins usé des minéraux
détritiques,
2) inclusions fréquentes de débris détritiques,
3) cristaux xénomorphes à contours capricieux provoqués par les difficultés de
croissance en présence des minéraux détritiques,
4) taille indépendante de celle des minéraux détritiques.

- Principaux minéraux authigénétiques


1) argiles,
2) carbonates,
3) silice (quartz, calcédoine, opale),
4) autres silicates (feldspaths, muscovite, chlorites, tourmalines, glauconite, etc.),
5) sulfures,
6) sulfates et chlorures
7) phosphates.

I-3-3 Matières organiques

I-3-4 Organismes

- siliceux (Diatomées, Radiolaires, Spongiaires) ;


- calcaires (Algues, Foraminifères, Coelentérés, Echinodermes, Bryozoaires,
Brachiopodes, Mollusques) ;
- phosphatés (Vertébrés).
CHAPITRE II : R. S. DETRITIQUES TERRIGENETIQUES

II – 1 FACTEURS DE LA CLASSIFICATION

II-1-1 Granulométrie

Détermination de la répartition des éléments d’une roche en classes


dimensionnelles, selon les coupures suivantes :

Classe dimensionnelle majoritaire


Rudites blocs > 200 mm
cailloux galets 200 – 20 mn
graviers 20 – 2 mm
Arénites Grossiers : 2 – 0,2 mm
sables *  fins – sablons 0,2 – 0,0063 mm

Lutites silts * 0,063 - 0,002 mm


argiles* < 0,002mm

 au sens granulométrique du terme.


II-1-2 Texture

meuble (non consolidée) consolidée


Rudites graviers* conglomérats
Arénites sables* grès

 silts*  siltites
Lutites argilites
argiles*
 Au sens pétrographique du terme.

II-1-3 Forme des éléments

arrondis ou anguleux.

II-1-4 nature minéralogique


Intervient à titre secondaire : silt quartzeux, grès feldspathique,…

II-1-5 Genèse
Intervient, à titre accessoire, si l’on peut définir avec certitude l’agent
qui a façonné les éléments : argile glaciaire, sable éolien, brèche tectonique,…

II – 2 RUDITES
II-2-1 DEFINITION
La majorité (en volume ou en poids, mais non en nombre) des éléments
détritiques est de taille > 2 mm ; la fraction < 2 mm constitue la matrice mais pratiquement la
présence d’une proportion raisonnable, environ 10 % ; d’éléments sup. à 2 mm de diamètre
suffit pour justifier l’appellation de rudite.

II-2-2 CLASSIFICATION

1) Rudites meubles à cailloux anguleux

Exemples : alluvions torrentielles,


éboulis,
moraines.

2) Rudites meubles à cailloux roulés

Exemples : alluvions fluviatiles,


alluvions marine,
moraines

3) Rudites consolidées = conglomérats

à cailloux en majorité  arrondis = poudingues


anguleux = brèches

II-2-3 PRINCIPAUX TYPES DE RUDITES CONSOLIDEES

- Ces roches sont formées de deux parties distinctes : les éléments détritiques arrondis
ou anguleux (cailloux en majorité + matrice) ; le ciment qui les unit. Ce dernier est primaire
(syngénétique) ou introduit secondairement.

- La nature pétrographique des cailloux n’intervient que pour la distinction des


conglomérats monogéniques et polygéniques. Pour les premiers, les cailloux sont constitués
par un seul genre de roche (poudingue à galets de quartzite, brèche à blocs calcaires…) ;
pour les seconds, les cailloux sont constitués par plusieurs types de roches.
- Les conditions naturelles offrent tous les termes de passage entre poudingues et les
brèches.
- La variabilité sédimentaire des brèches est bien plus élevée que celle des
poudingues et ces derniers peuvent entrer à titre de variétés dans la classification des brèches
qui est la suivante :
a) Brèches d’origine sédimentaire
Présence d’un ciment engendré indépendamment des cailloux, ciment qui est à lui
seul un sédiment proprement dit, fossilifère ou non.
1) Milieu subaérien
Brèches de pente
Brèches de caverne
Conglomérats glaciaires = tillites
Brèches météoriques

2) Milieu subaquatique
Conglomérats torrentiels, fluviatiles et deltaïques
Brèches de cordillère
Brèches récifales
Brèches fossilifères (bone beds)
Brèches intraformationnelles ; conglomérats à galets mous.

b) Brèches d’origine tectonique

c) Brèches d’origine volcanique


Autoclastiques = fragmentation de laves par explosions volcaniques
Alloclastiques = fragmentation de roches préexistantes par des
phénomènes volcaniques (brèches d’intrusion, brèches d’explosion)
Pyroclastiques = projections volcaniques (cendres, scories)
Epiclastiques = remaniements de produits volcaniques(lahars).

c) Pseudobrèches
Brèches par intrusion et éclatement
Brèches par cristallisation.

II – 3 ARENITES

II – 3 – 1 DEFINITION

Roches détritiques terrigénétiques dont la majorité des grains est comprise entre 2 et
0,063 mm, quelle que soit leur composition minéralogique. Elles ne comportent pas plus de
10% d’éléments < 0,063 mm(lutites) et pas plus de 10% d’éléments > 2 mm(rudites).

II – 3 – 2 NOMENCLATURE – CLASSIFICATION

Sables : arénites à texture meuble( non consolidée) ; la nature des constituants


principaux (quartz, feldspath, débris lithiques, etc…) permet de distinguer : sables
quartzeux, quartzo-feldspatiques, feldspathiques, micacés, lithiques, glauconifères,
phosphatés, etc…

Cependant ces termes impliquent non seulement une notion granulométrique, mais
aussi la nature siliceuse du sédiment dont le quartz doit être le composant principal. En
particulier la désignation de grès exige la présence d’au moins 50% de SiO 2 , c’est-à-dire
que la majorité des grains soit de nature quartzeuse, car à lui seul le ciment, même
quartzeux, ne peut réaliser une telle proportion.
La dénomination courante des grès ne fait normalement pas mention de la nature des
grains, quartzeux par définition, mais tient compte d’abord de la composition du ciment,
ensuite de la présence de minéraux accessoires en quantité plus ou moins importante. Les
subdivisions secondaires sont basées sur la structure, la couleur, la présence de fossiles.
Grauwackes : arénites consolidés par un ciment abondant (30%), pauvres en quartz
(<50%), riches en débris de roches et de feldspaths (lithoclastes)

II - 3 – 3 ORIGINE DU CIMENT

Dans le ciment s.l. on distingue (ce qui est souvent difficile en pratique) :
- la matrice : ensemble de fines particules ( < 0,063 mm) quartzeuses, carbonatées,
argileuses, micacées, etc. remplissant plus ou moins les pores du sédiment ; elle est
syngénétique ;
- le ciment s. str. : formé de minéraux authigénétiques au cours de la diagenèse
et/ou de l’épigenèse ; il lie tous les éléments antérieurs et lapidifie le sédiment.

Pour les grès à ciment siliceux, on envisage trois principaux mécanismes de formation
du ciment :
1) précipitation de silice d’origine étrangère sous l’action des eaux de circulation, semble
assez rare ;
2) précipitation de silice à partir de l’eau de mer pendant la phase terminale de la
sédimentation; semble le plus fréquent;
3) précipitation sous l’action des eaux emprisonnées dans le sédiment (eaux fossiles=
connées) qui empruntent la silice au dépôt lui-même par dissolution des grains de quartz.
La participation des organismes ou micro-organismes à la cimentation siliceuse est
négligeable ou nulle.
Pour les grès à ciment calcaire, la calcite semble introduite le plus souvent comme
précipité syn-sédimentaire ; moins souvent elle semble provenir de l’évolution de débris
organiques ou d’autres matériaux calcaires de petite taille.

II-3-4 PRINCIPAUX TYPES D’ARENITES CONSOLIDES

1) Grès définis par le ciment

a) Grès à ciment siliceux


Grès à ciment d’opale
Grès à ciment de calcédoine
Grès à ciment quartzeux
Quartzites (grès-quartzites, quartzites-grès, quartzites typiques).
b) Grès à ciment calcaire
Grès à ciment calcaire sens strict.
Grès – molasses (grès feldspathiques à ciment calcaire).
c) Grès à ciment calcaréo-argileux (macigno).
d) Grès à ciments divers : dolomitique, argileux, ferrugineux, glauconieux,
phosphaté, etc.
2) Grès définis par un élément accessoire

a) Grès micacés
b) Grès feldspathiques et arkoses
c) Grès glauconifères

3) Grauwackes

II – 4 LUTITES

II – 4 – 1 DEFINITION

Roches détritiques terrigénétiques dont la majorité des éléments est < 0,063 mm.
II -4-2 CLASSIFICATION DES LUTITES CONSOLIDES

Silt %
Sable % Argile + silt
( siltite s.str < 10 > 75
siltites ( siltite argileuse < 10 50 – 75
(silt > argile) ( siltite sablo-argileuse > 10 50 – 75
( siltite sableuse > 10 > 75

argile %
Sable % Argile + silt
( argilite s.str < 10 > 75
argilites ( argilite silteuse < 10 50 – 75
(argile > silt) ( argilite sablo-silteuse > 10 50 – 75
( argilite sableuse > 10 > 75

II-4-3 CLASSIFICATION DES LUTITES A ELEMENTS CALCAIRES

0 10 50 90 100
Calcaires Siltites
Calcaires Silteux Calcaires Siltites
100 9 0 75 5 0 25 1 0 0
Calcaires Calcaires Marnes Argilites argiles
argileux calcaires
0 10 25 75 90 100

II-4-4 CLASSIFICATION DES LUTITES A ELEMENTS SABLEUX


(Cf triangle)

N.B. A l’état sec, toutes les lutites ont une cohésion appréciable que révèle la cassure
conchoïdale ou feuilletée. A l’état humide, les unes dites consolidées gardent leur cohésion,
tandis que les autres dites meubles ou plastiques, se déforment facilement et, plongées
entièrement dans l’eau, se désagrègent spontanément.
Les nombreux facteurs qui déterminent la cohésion, la plasticité et la désagrégation
des lutites sont d’ailleurs mal connus et cela tient à la complexité même de ces roches.
En effet les lutites sont en réalité des associations lithologiques :
- de minéraux argileux hydratés qui sont tantôt des silicates cristallographiquement
définis, tantôt des gels mixtes de silice et d’un ou plusieurs hydroxydes baignant
dans une solution aqueuse plus ou moins minéralisée ;
- de minéraux détritiques inertes : quartz, calcédoine, opale, minéraux lourds ;
- de matières organiques.

II-4-5 PRINCIPAUX TYPES

1) Lutites résiduelles

Elles se forment sur place par altération de roches préexistantes. Leur teinte est gris
clair à blanchâtre, brun-jaunâtre (si la goethite ou la limonite interviennent), brun rougeâtre
(hématite). Le litage est en général absent.
Sous climat fortement hydrolysant (équatorial et tropical-humide), la phase argileuse
est constituée en majeure partie par de la kaolinite, les minéraux détritiques (quartz,
feldspaths) sont rares et carriés. Sous climat tropical sec (soudano-sahélien), c’est l’illite qui
prédomine et les minéraux détritiques restent abondants. La montmorillonite apparaît en
milieu mal drainé.

2) Lutites transportés

Ce sont des mélanges de produits d’altération et de minéraux détritiques qui sont


amenés dans des bassins de sédimentation, où se développent en outre des minéraux
authigénétiques.

a) Lutites glaciaires et glacio-lacustres


b) Lutites fluviatiles
c) Lutites lacustres
d) Lutites marines

II-4-6 EXPLICATION DE QUELQUES TERMES USUELS

1) Vase
Tranche superficielle des lutites sous-aquatiques, hydroplastiques et
thixotropiques, matières organiques abondantes.

2) Boue
Idem mais sans matières organiques (boue à Globigérine, boue à Radiolaires
etc …)

3) Shale
Lutite pouvant se débiter en plaquettes parallèles à la stratification, mais faisant
encore pâte avec l’eau.

4) Schiste
Lutite ayant subi une certaine recristallisation et dotée d’une schistosité qui
peut être quelconque par rapport à la stratification.

5) Schiste ardoisier – Ardoise


Stade plus avancé de l’évolution précédente où il y a développement de
minéraux de néoformation dénotant un métamorphisme léger mais net (coupure délicate).
CHAPITRE III : ROCHES DETRITIQUES ORGANOGENETIQUES

Appelées aussi combustibles minéraux, ces roches comprennent les hydrocarbures


naturels et les charbons ou la houille.

III – 1 HYDROCARBURES NATURELS

A. NAPHTABITUMES = hydrocarbures libres car ils sont séparables de la roche poreuse qui
les renferme par action de solvants organiques (CS2, C6H6, CHCl3…).
a) Pétroles : mélanges en proportions variables d’hydrocarbures paraffiniques et
naphténiques (plus rarement benzéniques et oléfiniques) à l’état
- gazeux = gaz naturels (C2 – C4)
- liquide = huiles naturelles (C5 – C16)
- solide = paraffines naturelles ou ozocérites (C17 – C70)
b) Oxybitumes ou asphaltes naturels : résultent de l’oxydation et de la polymérisation des
termes précédents.

B . KERABITUMES = hydrocarbures potentiels, car ils ne peuvent être extraits de la roche


qui les renferme (schistes bitumineux) par les solvants organiques (CS 2, etc.) mais seulement
par pyrogénation (pyrobitumes).

III - 2 CHARBONS

Roches solides caractérisées par une forte teneur (55 – 95%) en C libre ou combiné en
composés organiques. Elles sont directement combustibles en présence de l’oxygène de l’air
en laissant un résidu minéral (cendres). On distingue : les tourbes, les lignites et les houilles ;
ces groupes sont reliés par des termes transitionnels.

A.TOURBES
On les rencontre dans les formations sédimentaires continentales ou lagunaires du
Tertiaire récent et du Quaternaire.
Les tourbières actuelles se développent sur des sols humides (tourbières de plateaux ou
de montagnes) ou sur des fonds plats submergés (tourbières de côtes basses ou de vallées).

Constituants . 1) Débris de plantes herbacées ou arborescentes (graminées, cyperacées,


équisétacées, mousses, sphaignes etc.) plus ou moins modifiés,
2)Matières organiques provenant de la transformation des matières végétales
(acides humiques et humo-ligneux, humines, etc.).
3) Matières minérales : très variables en qualité et en quantité selon le mode de
dépôt.
Aspect . Variable selon le degré d’évolution : depuis une masse fibreuse non
consolidée et très riche en eau, où les débris végétaux sont encore intacts, jusqu’à une
matière plus compacte, colloïdale, souvent stratifiée.

B.LIGNITES
Charbons bruns ou noirs se rencontrant surtout dans les formations sédimentaires
secondaires et tertiaires. Texture compacte, parfois fibreuse ou feuilletée ; parmi les débris
végétaux, s’il en subsiste, les débris ligneux peuvent être abondants
Les lignites bruns ressemblent aux tourbes compactes mais sont moins riches en eau.
Les lignites noirs passent insensiblement aux houilles, mais sont plus riches en eau.
C.HOUILLES
Charbons noirs se rencontrant principalement dans les formations du Primaire
et du début du Secondaire.
Texture compacte, souvent finement stratifiée avec alternance de lits mats et fibreux
(fusain) et brillants à éclat vitreux (vitrain). Au microscope, on peut distinguer (sur sections
polies) : des éléments figurés (débris d’origine végétale) et une pâte amorphe qui les cimente.

III - 3 CLASSIFICATION
a) Houilles de cutine (= houilles flambantes et houilles grasses à gaz)
- M.V. (matières volatiles) = 26 – 45% ; P.C.(pouvoir calorifique)= 6600 –7800
calories
- Eléments figurés dérivant surtout des tissus cutinisés (cuticules ; exines des micro
et macrospores) ; en outre : corps résineux, provenant de la fossilisation du
contenu des tissus sécréteurs. Les vestiges de tissus lignifiés sont très rares ou
absents.
- Pâte peu abondante (< 25%) ; parfois en lits individualisé (vitrain).
- N.B. Les « cannel-coals » sont des houilles où les éléments figurés sont
uniquement représentés par des spores.

b) Houilles ligno-cellulosiques
1) Houilles grasses à coke
- M.V. = 18 – 26% ; P.C. = 7700 – 8800 cal.
- Eléments figurés bien conservés appartenant tous aux tissus lignifiés, d’où la
présence de lits de fusain.
- Pâte abondante (souvent > 50 %), parfois isolées en lits de vitrain.

2) Houilles maigres et houilles anthraciteuses


- M.V. = < 18% ; P.C. = 8300 – 8600 cal.
- Eléments figurés : dérivant des tissus lignifiés mais très altérés et ayant perdu toute
trace de structure cellulaire.
- Pâte encore plus abondante (développement important des lits de vitrain).
Tourbes Lignites Houilles
bruns noirs
M.O 65 – 95 % 20 – 65 % 6 – 20 % 1 –6%
M .V 50 – 70 % 50 – 70 % 45 – 60 % < 45 %
C total 55 – 65 % 65 – 75 % 65 – 75 % 75 – 95 %
Cendres 5 – 50 % 5 – 30 % 5 – 30 % 3 – 10 %
P.C. 3000 - 5000 4000 - 7300 4000 - 7300 6600 - 8800
CHAPITRE IV : ROCHES SEDIMENTAIRES CHIMIQUES ET
BIOCHIMIQUES

IV-1 ROCHES CARBONATEES

- Elles contiennent plus de 50 % de carbonates : calcite (aragonite), dolomite.


- Les roches carbonatées comprennent les calcaires, essentiellement formés de
calcite, et tous les termes de transition conduisant, par les calcaires dolomitiques,
aux dolomies entièrement constituées de dolomite.
- Cependant dans cette série, en apparence continue, tous les termes ne sont pas
réalisés. La plupart des roches carbonatées sont à prédominance calcitique ou
dolomitique et les termes moyens et surtout les termes extrêmes (dolomies pures,
calcaires purs) sont rares.

IV-1-1 CALCAIRES

IV-1-1-1 DEFINITION
Roches carbonatées contenant plus de 50 % de CaCO3.
IV-1-1-2 ORIGINE DU CaCO3

Le calcium provient originellement de la décomposition des roches éruptives ou


métamorphiques, en particulier de leurs silicates calciques. En outre la dégradation des roches
sédimentaires en fournit actuellement une quantité importante.
Le transport a lieu en solution ou à l’état de particules calcaires détritiques.
La précipitation est réalisée par des mécanismes biochimiques, physico-chimiques et
mécaniques, selon la réaction d’équilibre :

Ca(CO3H)2 CaCO3 + CO2 + H2O

1) Mécanismes biochimiques

- Les organismes marins et lacustres fixent le CaCO 3 dans leurs squelettes ou leurs
parties protectrices avec MgCO3 et Ca3(PO4)2. Ces synthèses sont favorisées par
une élévation de température et sont très répandues dans les mers chaudes. Les
organismes suivant y participent : thallophytes, foraminifères, mollusques, coraux,
échinodermes, spongiaires, crustacés, annélides, bryozoaires.
- La photosynthèse de certains thallophytes (en particulier les algues et, parmi elles,
les cyanophycées) est le facteur le plus important de la précipitation du CaCO 3 : le
CO2 est emprunté au bicarbonate de Ca de l’eau de mer ; il y a donc transformation
en carbonate et précipitation sous forme d’une fine poussière de cristaux de calcite
(algal-dust) qui recouvre les thalles et le substratum. Ce phénomène a lieu à une
profondeur qui ne dépasse pas 200 m. Les principaux organismes actifs sont :
- en milieu marin : cyanophycées, chlorophycées (Halimeda), rhodophycées
(Lithothammium), flagellés (coccolithophoridés).
- En milieu lacustre : cyanophycées, chlorophycées, characées.

- La genèse du CaCO3 par l’activité bactérienne est certaine mais mal connue.

2) Mécanismes physico-chimiques
Les variations de températures, de pression, de pH et de salinité régissent la
précipitation inorganique du CO3Ca dans les milieux marins, lacustre, continental.

3) Apports mécaniques

Dépôt de particules calcaires détritiques

IV-1-1-3 CLASSIFICATION MACROSCOPIQUE ET PRINCIPAUX TYPES DE


CALCAIRES

1) Calcaires biogénétiques ou bioconstruits


Formés sur place par l’activité constructrice des organismes. L’action des phénomènes
de transport ou de remaniement est nulle ou insignifiante.
- calcaires récifaux : coralliens, à rudistes, stromatopores, etc.
- calcaires à algues, à characées, à bryozoaires etc.

2) Calcaires bioclastiques
Formés d’un mélange en proportions variables de :
- restes (fragmentés ou non) d’organismes calcaires (bioclastes),
- d’éléments calcaires d’origine chimique (pisolithes, oolithes) ou biochimique
(oncolithes),
- d’éléments calcaires détritiques (lithoclastes).
Le tout témoigne d’un transport plus ou moins important.
La nomenclature est basée sur la prédominance de l’un des éléments ci-dessus et sur
les critères granulométriques.

a) Calcirudites (plus de 50 % d’éléments > 2 mm).


- biocalcirudites (exemple : calcaires lumachelliques, à entroques)
- pisocalcirudites (exemple : calcaires pisolithiques),
- lithocalcirudites (exemple : calcaires graveleux).

b) Calcarénites (plus de 50 % d »éléments compris entre 0.063 et 2 mm)


- biocalcarénites
- oocalcarénites (exemple : calcaires oolithiques)
- lithocalcarénites

c) Calcilutites (plus de 50% d’éléments < 0.063 mm)


- biocalcilutites (exemple : craies, calcaires à foraminifères
- lithocalcilutites (exemple : calcaires à grains fins)

3) Calcaires définis par des minéraux accessoires


Tous les calcaires précédents peuvent comporter une fraction accessoire
caractéristique. Exemples :
- calcaires gréseux
- calcaires glauconieux
- calcaires argileux, etc .

IV-1-1-4 CLASSIFICATION MICROSCOPIQUE


Elle est établie en fonction de la nature des éléments figurés et de la structure du
ciment.

1) Eléments figurés = allochems

Leur prédominance indique un milieu de dépôt turbulent (= de forte énergie). On


distingue :
- Intraclastes : particules carbonatées formées par la remise en mouvement d’un
sédiment carbonaté fraîchement déposé ; particules détritiques carbonatées
pénécontemporaines du dépôt.

- Gravelles : intraclastes de dimenssion > 0.08 mm.

- Pellets : boulettes de dimensions < 0.15 mm, constituées d’un agrégat de calcite
microcristalline et dépourvues de structure interne (coprolithes d’annélides ?).

- Oolithes : grains sphéroïdes, parfois allongés ou déformés, rappelant des œufs de


poissons ; diamètre de l’ordre du millimètre ; formés de couches concentriques
d’aragonite (oolithes actuelles) ou de calcite (oolithes fossiles) déposées autour
d’un nucleus (fragment de minéral, de coquille, d’oolithe).

- Pisolithes : idem mais dimension d’un pois.

- Oncolithes : concrétions algaires montrant une structure cellulaire (« algal balls »).

- Bioclastes

2) Structure du ciment
- Micrite : ciment calcitique microcristallin à éléments < 0.010 mm. Leur
prédominance indique un milieu de faible énergie.
- Sparite : > 0.010 mm
- Microsparite : ciment de calcite spathique à éléments compris entre 0.010 et
0.063 mm.
- Macrosparite : ciment de calcite spathique à éléments > 0.063 mm.
- Diamicrite : ciment présentant la même proportion de micrites et de sparites, soit
originellement, soit par recristallisation partielle des micrites et sparites.
Nomenclature
- intraclastes, pelsparites, oosparites, biosparites etc.
- intramicrites, pelmicrites, biomicrites, etc.
- intradismicrites, peldismicrites, oodismicrites, biodismicrites, etc.
Ces termes, utilisés comme adjectifs, peuvent être ajoutés à ceux définis au paragraphe
précédent: calcarénite intrasparitiques, calcilutite biosparitique, etc.

IV-1-1-5 CLASSIFICATION TEXTURALE ET STRUCTURALE (DUNHAM, 1962)

Grains Avec boue Sans boue


Jointifs Packstone Grainstone
(Mud supported) > 10 %
Non jointifs > 10 % Wackestone
(Mud supported) < 10 % Mudstone
Définition : Mudstone : moins de 10 % d’éléments figurés dispersés dans
Mud supported une matrice micritique
Wackestone : plus de 10 % d’éléments figurés mais non jointifs,
dispersés dans une matrice micritique.
grain supported : Packstone : plus de 10 % d’éléments figurés jointifs cimentés
par une boue micritique
Grainstone : sédiments grenus sans matrice.

IV-2 - CALCAIRES DOLOMITIQUES ET DOLOMIES

IV-2-1 DEFINITION
Roches caractérisées par la présence de dolomite : CaMg (CO3)2
0 5 10 50 90 100
Calcaire calacires dolomies dolomies
Calcaire magnésiens dolomitiques calcaires
100 95 90 50 10 0

IV-2--2 ORIGINE DU Mg ET DE LA DOLOMITE

De même que le calcium des calcaires, le Magnésium des roches dolomitiques a


comme origine première la décomposition des silicates magnésiens des roches éruptives et
cristallophylliennes.
La précipitation de la dolomite se produit selon des mécanismes chimiques et
biochimiques, encore mal connus.

IV-2-3 GENESE DES ROCHES DOLOMITIQUES


Elle se produit selon trois processus :

Formation primaire (dolomies syngénétiques).


Conduit à des unités lithologiques régulièrement interstratifiées dans des calcaires
normaux et correspondant à des dépôts lagunaires, salins ou pénésalins, et lacustres. Elles se
reconnaissent sur le terrain à une stratification interne (litage) très fine et nette, en lame mince
à la très grande finesse des rhomboèdres de dolomite (1 à 5 m).

Formation secondaire
Dolomies diagénétiques. Résultent de la dolomitisation plus ou moins précoce du
CO3Ca pendant la consolidation du sédiment carbonaté, en milieu marin franc (zones
néritique et récifale) ou intertidal. Elles sont caractérisées par une stratification externe bien
conservée, en opposition avec une stratification interne (litage) confuse. Les grains de
dolomite sont irréguliers, pigmentés, engrenés les uns dans les autres et leur taille varie de 50
à 1500 m.

Dolomies épigénétiques. Résultent de la néoformation de dolomite dans des roches


déjà consolidées par diagenèse. La dolomitisation est désordonnée et indépendante de la
stratification : elle se développe par taches et passe d’une strate à l’autre sans continuité;
aucune stratification interne ou externe n’apparaît et l’aspect de la roche est vacuolaire. La
dimension des rhomboèdres de dolomite varie de 10 à 1500 m et la valeur du rapport Ca/Mg
varie très rapidement d’un point à un autre à l’intérieur d’un même échantillon. La
dolomitisation épigénétique s’établit de préférence sur les fins de série sédimentaires
positives, en n’importe quel milieu.

IV-2-4 PRINCIPAUX TYPES

1) Calcaires magnésiens
La teneur en Mg est trop faible pour permettre la formation de dolomite et seul un
carbonate de Ca faiblement magnésien existe dans ces roches. Ces roches sont dures, de teinte
jaunâtre à brun foncé, à cassure tranchante et d’aspect cristallin.

2) Calcaires dolomitiques
Leur aspect général est voisin de celui des calcaires mais leurs structures détritiques ou
organiques sont en général effacées par la dolomitisation accompagnée d’une recristallisation
plus ou moins importante.
3) Dolomies
- Les critères utilisés sur le terrain pour déterminer une dolomie (cristallisation
saccharoïde, fumée au choc, odeur particulière) sont en général fallacieux. De même l’étude
au microscope. Seules les méthodes chimiques permettent un diagnostique sûr.
- La structure grenue est largement représentée sous forme de grains à contours
sub-rhomboédriques engrenés les uns dans les autres. Cependant il existe des variétés
microgrenues contituées par de petits granules irréguliers moulés les uns dans les autres.
Enfin il existe des dolomies cryptocristallines.
- Les minéraux détritiques sont très rares. L’absence de glauconite est aussi
caractéristiques. Rarement pyriteuses, les dolomies sont souvent parsemées de pigments
d’oxyde de fer.
- Seules les dolomies calcaires peuvent contenir des fossiles; cela tient au fait
que leur dolomitisation est inachevée; lorsque celle-ci est complète toute trace organique a
disparu.Il en est de même des fantômes d’oolithes.

- Dolomies fétides.

- Cargneules : roches dolomitiques devenues caverneuses par décalcification.


CHAPITRE V : ROCHES SILICEUSES
La silice qui constitue principalement ces roches est généralement transportée, dans la
nature, sous la forme d’une solution vraie de Si(OH) 4. Sa solubilité dans l’eau pure est
d’autant plus forte que la température et la pression sont plus elévées; l’ion Al l’abaisse.
L’importance des sédiments siliceux (autres que détritiques) est mise en évidence par
le fait que la silice occupe le second rang, après les carbonates, dans les apports fluviatiles.
Arrivée en milieu marin une partie est utilisée d’emblée pour la formation des tests ou du
squelette des organismes siliceux; l’autre précipite sous des influences chimiques et
biochimiques pour donner les accidents siliceux.

V-1 - ROCHES SILICEUSES BIOGENETIQUES


La prédominance des tests de radiolaires, des frustules de diatomées et des spicules de
spongiaires détermine les catégories suivantes:

V-1-1 - radiolarites : - jaspes


- lydiennes
- phtanites
V-1-2 - diatomites
V-1-3 - gaizes
spongolithes
V-1-4 - spongo - diatomites.

V-2 - ROCHES SILICEUSES D’ORIGINE CHIMIQUE ET BIOCHIMIQUE


Roches formées par cristallisation locale de silice, au sein de sédiments en voie de
dépôt ou immédiatement après le dépôt. La présence dans le milieu ambiant de Si(OH) 4 et
d’ions alcalino-terreux ( en particulier Ca) entraîne l’apparition, dans les sédiments calcaires,
d’accidents siliceux variés, depuis les termes à forte teneur en silice diffuse jusqu’aux
alternances de niveaux calcaires et de niveaux siliceux proprement dits.

Classification et principaux types


V-2-1 - Silexites (cherts)
Roches siliceuses à grains très fins, massives ou litées, fréquentes dans le Paléozoïque
où elles forment des niveaux stratiformes.

V-2-2 - Silex s.l.


Accidents siliceux compacts, clairs ou sombres, subordonnés à un dépôt quelconque,
formant le plus souvent des rognons alignés ou dispersés
a) en milieu siliceux
b) en milieu argileux (ménilite)
c) en milieu gypseux (silex nectique)
d) en milieu calcaire (les plus fréquents)
e) en milieu crayeux = silex sens strict

V-2-3 - Chailles
Accidents siliceux passant insensiblement à la roche encaissante calcaire ou calcaro-
argileuse.

V-2-4 - Meulières
Roches formées d’une trame siliceuse englobant des îlots de calcaires lacustres
(meulière compacte). La dissolution de ces derniers engendre les meulières caverneuses.
CHAPITRE VI : ROCHES SALINES

Roches essentiellement constituées de sels alcalins ou alcalino-terreux. Des minéraux


accessoires peuvent atteindre 5 à 10 % du poids de la roche : dolomite, argiles, minéraux
détritiques, etc.

VI-1 : MINERALOGIE

Les minéraux constituants sont nombreux : chlorures, sulfates, nitrates, borates, etc.
Les principaux sont : NaCl (Halite), CaSO4 (Anhydrite), CaSO4.2H2O (Gypse), KCl
(Sylvine), KMgCl3.6H2O (Carnalite).

VI – 2 MODE DE FORMATION

Le dépôt se fait généralement, en milieu marin ou continental, par évaporation de


solutions salines concentrées naturellement sous climat chaud ou aride (d’où le nom
d’évaporites); les précipitations se font dans l’ordre inverse de solubilité des sels.

Les roches salifères résultent de la consolidation de vases gorgées d’eaux enrichies en


sels ; au cours de leur enfouissement se sont produits l’expulsion de l’eau et la concentration
des sels qui se sont rassemblés en amas plus ou moins interstratifiés.

VI – 3 NOMENCLATURE

On désigne les roches salines par le nom du minéral principal qui les constitue suivi,
éventuellement, de la désignation d’un minéral accessoire en proportion notable :

Exemple : Sel gemme (« rock salt »)


Anhydrite,
Gypse,
Sels de potasse, etc.
Anhydrite argileuse, etc…

Les roches salifères sont des roches carbonatées (surtout dolomies syngénétiques) ou
détritiques (lutites principalement) contenant des passées ou des lentilles de roches salines :

Exemple : dolomie gypseuse,


Argilite salifère,
Marne à anhydrite, etc.
CHAPITRE VII : ROCHES PHOSPHATEES
De très nombreuses roches sédimentaires renferment du phosphore en très faible
quantité (en moyenne 0.1 à 0.2 % de P2O5). On utilise les termes de :
- roches phosphatées (exemple : craie phosphatée) lorsque la proportion de
phosphate devient importante,
- phosphates lorsque l’extraction d’un minéral phosphaté est possible, c’est-à-
dire lorsque les teneurs (exprimées en phosphate tricalcique) sont comprises entre 58
et 73 %.

VII – 1 MINERALOGIE
Les minéraux phosphatés des roches sédimentaires sont à l’état de cristallites (= 500
A°). Au microscope, ils apparaissent sous la forme d’une substance isotrope et brun jaunâtre
(collophanite).
En réalité il s’agit d’apatite :
- fluorapatite : Ca5(PO4)3F
- hydroxylapatite Ca5(PO4)3OH
- carbonapatite Ca5(PO4,CO3OH)3(F,OH).

VII – 2 PHOSPHATES MARINS


Ces roches, qui prennent naissance sur la plate-forme continentale ou sur le talus
continental, sont formées d’éléments phosphatés unis par un ciment moins riche en
phosphore.

- Eléments phosphatés
- Accrétions plus ou moins sphériques (oolithes, pisolithes, nodules) formées de
couches concentriques d’apatite autour d’un nucléus ;
- Concrétions de collophanite de forme très variable (plaquettes, trame, etc.) ;
- Coprolithes (de crustacés ?) ;
- Débris osseux (riches en carbonapatite) de poissons et de sauriens, formant parfois
des couches individualisées (« bone-beds »).

- Ciment
De nature calcaire ou calcaro-argileux, il est faiblement imprégné de collophanite ;
il renferme des minéraux détritiques ou authigénétiques, (quartz, calcédoine, dolomite,
glauconite, hydroxydes de fer, minéraux lourds etc.).

VII – 3 PHOSPHATES CONTINENTAUX


- Sables phosphatés
Certaines craies sont plus ou moins riches en grains de phosphates ‘tests de
foraminifères remplis de collophanite et bordés d’enveloppes concentriques de fluorapatite).
Par décalcification superficielle localisée (poches de dissolution) , les grains de phosphates
(et autres minéraux insolubles) forment un résidu à texture sableuse (pouvant titrer jusqu’à
87 % de phosphate tricalcique).
- Phosphorites
Concrétions de collophanite de formes diverses associées à des argiles de
décalcification. Les phosphorites remplissent les cavités de massifs calcaires karstifiés
(exemple : phosphorites du Cause du Quercy, Eocène).
- Phosphates latéritiques
La latéritisation de la partie supérieure d’un gisement de phosphates entraîne un
enrichissement en fer et en alumine ; d’où la présence de crandalite : Ca(Al,Fe)3
(PO4)2 (OH)5 H2O.
- Phosphates des îles = guano
Le guano résulte de l’accumulation récente ou actuelle d’excréments et de
cadavres d’oiseaux qui vivent en grand nombre sur les îles des mers tropicales. Les
substances les plus solubles ou les plus volatiles (sulfates, nitrates, urates, etc.) sont
éliminées et les phosphates concentrés.
CHAPITRE VIII : ROCHES FERRIFERES

Pratiquement toutes les roches sédimentaires contiennent du fer (en moyenne 5%


en Fe2O3). On appelle roches ferrifères celles qui en renferment plus de 15% (=21 % de
Fe2O3). La teneur minimale d’exploitation des minerais de fer d’origine sédimentaire est de
28 %.

VIII – 1 MINERALOGIE
Dans les roches sédimentaires, le fer se présente sous la forme de :

- Sulfure : pyrite FeS2


- Oxydes : hématite (= oligiste) Fe2O3
magnétite FeO.Fe2O3
maghémite -Fe2O3
- Hydroxydes : goethite -FeO.OH
lépidocrocite -FeO.OH
limonite FeO.OhnH2O (forme cryptocristalline, en apparence
amorphe, des deux hydroxydes précédents)
- Carbonates : sidérite (sidérose) FeCO3
- Silicates : chlorites (exemple : chamosite)
argiles (exemple : nontronite ou montmorillonite ferrifère)
serpentines (exemple : antigorite ferrifère, greenalite).

VIII – 2 MINERAIS DE FER OOLITHIQUES (= MINETTES)

Leurs caractères structuraux sont analogues à ceux des calcaires oolithiques. Mais ici
les oolithes sont constituées de pellicules concentriques de minéraux ferrifères.

Dans une même formation (exemple : Lorraine), on peut observer le dépôt successif
(de bas en haut)

- de couches à oolithes de chlorites (couches vertes),


- de couches à chlorites, d’oxydes et d’hydroxydes de fer (couches grises, brunes et
jaunes,
- de couches à oolithes d’hydroxydes de fer (couches rouges).

Le ciment comporte les mêmes minéraux, mais il est généralement plus carbonaté
(calcite, sidérite) et donc moins riche en fer. On y trouve aussi des granules de phosphate et
des minéraux détritiques (quartz, micas, feldspath, etc).

Les minerais de fer oolithiques correspondent à des dépôts de la partie supérieure


de la plate-forme continentale.

VIII – 3 MINERAIS DE FER RUBANES

Ces roches qui forment actuellement la majeure partie des réserves de fer et qui sont
d’âge précambrien sont constituées par des alternances de lits millimétriques ou
centimétriques de :
- silexite,
- d’oligiste, de magnétite, de martite (pseudomorphose de magnétite par de
l’hématite), de sidérite, de greenalite.

Leur origine est discutée. Beaucoup y voient des dépôts marins relativement profonds
(absence de minéraux détritiques), d’origine chimique et plus ou moins transformés
par diagenèse et/ou métamorphisme.

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