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Impact Psychologique du Harcèlement et de la Violence Numérique

1. "De la Violence Traditionnelle à la Violence Numérique : Un Voyage Impactant"

Selon IPSOS, si 41% des Français déclarent avoir été victimes de


cyber-violences, 31% d'entre eux avouent en avoir également
commis. Les jeunes qui passent beaucoup de temps sur les écrans
sont fréquemment exposés aux cyber-violences

Des recherches montrent que jusqu’à 7 jeunes sur 10 ont été, à un moment donné, victimes de violences en ligne1. Le
terme « cyberharcèlement » est souvent traité comme un phénomène distinct, mais il est le prolongement du
harcèlement, un problème qui n’est pas nouveau. Le harcèlement utilise des phénomènes sociétaux comme les préjugés
et la discrimination et affecte souvent les personnes en raison de particularités protégées, le plus souvent l’origine
ethnique, la religion, la sexualité, l’identité de genre et le handicap.

Traditionnellement, le harcèlement était presque exclusivement restreint à l’environnement scolaire, le domicile


étant épargné. Cependant, aujourd’hui, un jeune peut être harcelé non seulement à l’école, mais dans la voiture
familiale ou chez lui, seul dans sa chambre, et même en présence de ses parents ou de ses tuteurs, sans que ceux-ci
s’en aperçoivent. Les technologies de communication étant tellement intégrées à la vie moderne, certains jeunes
ont très peu de possibilités d’échapper à ces violences et beaucoup vivent dans un état constant de stress et
d’anxiété. Une victime de harcèlement sur trois s’automutile et une sur dix fait une tentative de suicide2.

Il a été démontré qu’environ un jeune sur deux qui est victime de harcèlement n’en parle à personne par crainte,
embarras ou manque de confiance dans les systèmes de soutien. Les violences, qu’elles soient en ligne ou dans la
vie courante, ont des conséquences désastreuses sur la santé mentale et physique des jeunes et représentent un
facteur de stress supplémentaire.

À partir de 19 millions de tweets analysés pendant une période de quatre ans, un rapport de Ditch the Label a
répertorié presque 5 millions de cas de misogynie uniquement sur Twitter. Cinquante-deux pour cent des insultes
misogynes en registrées étaient écrites par des femmes et visaient le physique, l’intelligence et les préférences
sexuel les d’autres femmes. Un autre rapport a indiqué 7,7 millions de cas de racisme, 390 296 cas d’homophobie
et 19 348 messages transphobes envoyés sur Twitter3. Ces rapports n’ont examiné que les données publiques.
Lorsque les chiffres sont extrapolés de l’ensemble du réseau et comprennent à la fois les canaux de
communication publics et privés, le niveau des propos haineux en ligne est accablant.

Le même rapport a indiqué que ceux qui discutent de politique et de sport en ligne étaient les plus exposés aux
violences sur la plate-forme, ce qui met donc en évidence une culture d’intolérance et d’irrespect à l’égard des
personnes qui ont des points de vue divergents. Le type de discours employé tout au long de la campagne
présidentielle de 2016 aux États-Unis d ’Amérique a, dans une certaine mesure, normalisé les comportements
injurieux et transmis un mes- sage clair : attaquer en ligne ceux qui ont un point de vue ou une opinion différente
est normal. Cela porte atteinte à la liberté d’expression à laquelle nous avons tous droit et crée un environnement
où le droit d’autrui à s’exprimer – souvent les groupes marginalisés – est supprimé.

Le harcèlement anonyme peut saper la confiance en soi et le sentiment de sécurité de ceux qui en sont victimes
parce qu’il est difficile de prouver sa provenance sans l’intervention des autorités. Il peut engendrer la paranoïa et
être souvent plus puissant que l’insulte dite par une personne proche.
Au-delà des discussions sémantiques, la cyberviolence a d'importantes répercussions
sociales, psychologiques et scolaires. Les séquelles des violences traditionnelles se
retrouvent dans le monde numérique, avec des conséquences notables chez les
victimes

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