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MANUEL

DE L’INSTITUT

DE LA ONZIEME HEURE

Cours présentés à l’Institut de la Onzième Heure


A Malawi
Du 26 juillet au 18 août 1999

Rédigé et compilé par


Murriell McCulley, Rwanda

Service Africain de Formation Théologique


2622 N. National Avenue
Springfield, MO 65803
Etats-Unis

(417) 862-7216
(417) 862-1867
atts@agmd.org
POURQUOI CE MANUEL ?

Le premier Institut de la Onzième Heure (IOH) s’est tenu au Malawi en 1999. Cette
conférence a accueilli des missionnaires de diverses nationalités, des dirigeants d’églises
ainsi que des enseignants d’instituts bibliques. L’IOH est le résultat des efforts conjoints
de l’Alliance des Assemblées de Dieu de l’Afrique de l’Est (AADA) et du Service
Africain de Formation Théologique (SAFT). Le Docteur Lazarus Chakwera a joué le
rôle de président et le SAFT a aidé dans le développement des cours dispensés.

Les cours présentés dans ce manuel ont été tirés des notes et des vidéocassettes du
premier institut afin de servir comme ressources à d’autres formations organisées selon le
modèle de l’Institut de la Onzième Heure. Bien que les enseignants développent leurs
propres cours, ce manuel représente néanmoins une source importante. L’enseignant
peut s’en servir dans sa présentation. Les missionnaires de toutes nationalités peuvent en
lire afin de gagner le maximum d’informations possibles. Les dirigeants des églises et
des instituts bibliques peuvent s’en servir pour améliorer leurs techniques d’enseignement
et d’administration.

Nous vous soumettons ces notes de cours dans l’espoir qu’ils vous serviront dans la
prière et dans la pratique. Ils représentent le but central du SAFT—la formation pour la
moisson.

Nous exprimons nos remerciements à feu Rev. Robert Holmes et au Dr. Norman
Anderson qui ont développé le format actuel ; aux Rev. Peter Njiri et Rev. Jerry Spain qui
ont coordonné les dates pour l’AADA ; les enseignants qui ont recherché, écrit, et
enseigné sous l’onction du Saint-Esprit ; les traducteurs qui ont traduit les notes des
enseignants en swahili, français, et chichewa ; l’Institut théologique des Assemblées de
Dieu qui a accueilli tous les participants ; Mme Murriell McCulley et son personnel qui
ont fait tant d’efforts pour rassembler les notes et créer ce manuel ; et à Mme Joy York,
Mlle Amie Ligon, et Pascal Foly qui ont rédigé ce texte en anglais et en français.

Dr John V. York, Directeur


Service Africain de Formation Théologique
Avril 2001

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PREFACE

Nous sommes à un moment important. Il n’y a pas de doute que les résultats de l’IOH
vont beaucoup aider à l’avancement de l’évangile dans toutes les nations. Cette
formation historique de la mission encourage l’Eglise des Assemblées de Dieu en Afrique
à aller de l’avant, et cette formation est maintenant saisie en texte imprimé.

Malheureusement, les dynamiques de la présence et de la puissance du Saint-Esprit à


travers cette formation, la fondation d’une nouvelle église dans un village musulman par
une équipe internationale, la liaison entre les dirigeants, les missionnaires et le personnel
à l’intérieur et à l’extérieur de la classe ne peuvent pas être traduits en texte.

Pendant que vous lisez cette présentation, c’est ma prière que le Seigneur de la moisson
touche votre esprit et vous bénisse avec la même bénédiction que nous avons ressentie.
Que nous puissions faire ce que le Seigneur désire pour nos vies et fassions la mission
avec Lui par la puissance du Saint-Esprit. Ainsi nous accomplirons ce qui est écrit en
Mt 24.14 et Ap 5.9 !

A Dieu soit la gloire !


Lazarus Chakwera
Président de l’Institut de la Onzième Heure
Lilongwe, Malawi
Mai 2000

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TABLE DES MATIERES

Chapitre Page

Introduction 4

1. La Missio Dei et l’Eglise 13

2. Transmettre la Vision : Bâtir des Eglises missionnaires indigènes 22

3. Ne jamais quittez la Maison sans se préparer : Le Rôle du Saint-Esprit


dans le Ministère du Missionnaire 48

4. La Formation spirituelle : Comment Creuser votre propre Puits 63

5. Voyager sans Décalage horaire : Développer un Esprit de Pèlerinage 85

6. Les Problèmes transculturels 89

7. La Survie et le Succès dans les plus dures Localités 110

8. La Famille chrétienne : La Base du Témoignage chrétien 129

9. L’Equipe internationale et ses Relations : Incohérences incluses 147

10. La Mission Possible : Une Approche du Travail en Equipe


pour l’Implantation des Eglises 156

11. Un Cours Accéléré et Intensif sur la Mission


pour les Voyageurs internationaux 166

12. Entre deux Mondes : Les Méthodes de Leadership Occidentales


et les Valeurs Traditionnelles de la Société 182

13. La double Vocation : Travailler avec deux Fois plus d’Efforts


pour Obtenir une Moisson à Cent pour Cent 200

14. Témoigner de Christ dans les Contextes musulmans et animistes 220

15. La Croix et le Croissant : Comprendre la Perspective du Monde islamique 230

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Introduction
LES OUVRIERS DE LA ONZIEME HEURE
Lazarus Chakwera

Texte : Matthieu 20.1-16

La question fondamentale de toute formation missionnaire :


Pourquoi sommes-nous ici et comment pouvons-nous accomplir la grande tâche
devant nous ?

Je crois sans aucun doute que c’est l’heure ultime pour l’Afrique. L’église en Afrique est
plus engagée dans la mission de Dieu aujourd’hui qu’à n’importe quel moment dans
l’histoire. Je crois que l’heure présente est la plus essentielle car l’église africaine grandit
rapidement, et elle est destinée à bénir la terre entière. C’est l’heure ultime car le Saint-
Esprit est en train d’agir.

Ces versets nous montrent le Cœur et l’Esprit de Dieu. Ils nous aident à trouver notre
place dans l’administration de Dieu, dans son plan, car Dieu accomplira ses plans et son
travail. Il le fera. La Bible dit : « L’évangile sera prêché et puis viendra la fin »
(Mt 24.14). Dans cette parabole, Jésus ne donne pas tous les détails. Néanmoins, nous
pouvons la considérer sous divers angles. Nous pouvons la considérer dans la
perspective des personnages comme le propriétaire ou les ouvriers ; ou alors nous
pouvons considérer la moisson et l’étudier afin de voir ce que nous pouvons en tirer.

L’Institut de la Onzième Heure (IOH) veut former des ouvriers, surtout les Africains,
pour accomplir la moisson. Pourquoi avons-nous choisi ce passage des écritures puisque
le sujet ne concerne pas la formation ? Une supposition dit que quand le maître a cherché
des ouvriers pendant la journée, il leur a aussi dit par où il fallait commencer afin qu’ils
ne refassent pas le travail des autres. Le maître embauche des ouvriers pendant la journée
car il pense à terminer le travail et à ramener toute la moisson. Il sort même à la onzième
heure (vers 17 heures) pour embaucher des ouvriers. Nous pouvons supposer qu’il leur a
dit : « Vous allez travailler ici et voici ce que vous allez faire. » Pourquoi ? Parce que le
maître a un programme, le maître a un plan. Il sait déjà ce qu’il faut accomplir, alors il
leur donne ses ordres. Pour le travail de la onzième heure aujourd’hui, nous croyons que
les ouvriers doivent être formés. Il ne faut pas d’ouvriers non qualifiés qui ne savent pas
ce qu’ils font. Il ne faut pas refaire un travail déjà accompli et déclarer un grand réveil
lorsque les gens n’ont fait que changer d’église.

Considérons le propriétaire ou le maître. Je crois qu’il représente Jésus Lui-même. Il


contrôle ce qui se passe. Cet homme ressent une grande passion pour la moisson. C’est
l’heure pour l’Afrique de ressentir cette grande passion qui nous pousse à dire :
« Malheur à moi si je ne prêche pas l’évangile ! » Malheur à nous si nous ne nous
engageons pas dans la mission ! Nous avons besoin d’une passion qui nous pousse à
agir. Ce n’est pas un choix. L’église existe pour la moisson. Voilà la vision qu’il faut
avoir.

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Considérons le maître et sa moisson. La moisson représente les gens du monde. A
plusieurs reprises, le maître appelle des ouvriers. Il n’est pas satisfait. Il repart et appelle
d’autres à venir travailler pour lui. Il ne considère pas le coût. Il repart et appelle encore
et encore d’ouvriers. Bien qu’il y ait déjà des centaines d’ouvriers qui travaillent pour
lui, il n’est pas satisfait ; il veut embaucher encore d’autres ouvriers. Il a un plan précis et
il repart à chaque heure afin d’accomplir ce plan. Il repart même à la onzième heure. Il a
une grande passion et il désire que toute la moisson soit ramenée. En d’autres mots il
dit : « Je veux que ma maison soit remplie. » Dans une autre parabole Jésus dit : « Allez
donc aux carrefours et invitez tous ceux que vous trouverez car je veux que ma maison
soit remplie. » Dieu veut que sa maison soit remplie. Dieu veut ramener toute sa
moisson. Ce n’est pas tout le monde qui sera sauvé mais tout le monde a besoin
d’entendre ce que Jésus a fait pour qu’ils puissent choisir eux-mêmes. S’ils rejettent la
bonne nouvelle, que ce ne soit pas parce qu’ils n’ont pas entendu, ni parce que personne
ne les a aimés, ni parce que l’Eglise de Dieu n’a rien fait. Le Maître veut que tout le
monde puisse entendre et comprendre.

La générosité du maître montre sa grande passion pour la moisson. Il veut donner le


même salaire à tous les ouvriers—même à ceux qui n’ont travaillé qu’une heure. Dans la
parabole, il y a des ouvriers qui n’ont travaillé que de 17 heures à 18 heures. Le maître
était généreux avec eux parce qu’il voulait que toute la moisson soit ramenée. Le maître
avait une si grande passion pour la moisson qu’il était prêt à donner et à faire plus que ses
moyens ne pouvait visiblement permettre afin d’atteindre ceux qui ne font pas encore
partie de sa moisson. Je crois que l’Afrique a besoin de croire dans la générosité de Dieu,
dans sa grandeur.

Il existe beaucoup de livres qui parlent de l’Afrique à cause de ce qui se passe sur ce
grand continent. Un journaliste anglais avec Sunday Times a écrit que l’Afrique
n’exporte que deux choses : les mauvaises nouvelles et les sculptures en bois. Il s’est
rappelé des mauvaises nouvelles à cause des guerres civiles, de la famine, et des
souffrances terribles qui s’observent sur le continent. Tout le monde en est au courant.
Mais l’Afrique a besoin de donner une autre nouvelle au monde. C’est l’heure de nous
activer car l’évangile peut changer ce grand continent. Ce continent, autrefois qualifié
d’obscure, est en train de se lever parce que l’Agneau de l’évangile nous est apparu et
nous allons répandre cet évangile au monde entier pour la gloire de Dieu !

C’est l’heure de ressentir ce que le Maître ressent : sa compassion et sa générosité. Nous


avons parlé de la pauvreté afin que l’église puisse savoir que Dieu lui a généreusement
donné toutes ses bénédictions. Ce désavantage nous qualifie ! Il y a trop de gens qui
parlent de notre pauvreté et qui pensent que nous ne méritons que la charité. La mission
n’a jamais été liée à la charité. Nous avons besoin de répondre réellement aux besoins
des gens sans penser que l’Afrique ne peut en donner. Les gens tiennent cette idée
comme une excuse, mais c’est l’heure de prendre une décision et de ressentir la
compassion du Maître. Nous avons le même Roi, le même Seigneur, la même
commission avec les mêmes responsabilités, même si nous possédons moins. Nous
pouvons accomplir la mission même avec nos faibles moyens ! Un jour, Dieu nous

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demandera de rendre des comptes et peut-être même plus que les autres car nous avons
tant reçu—« à celui qui a beaucoup reçu, beaucoup lui sera exigé ».

Cependant, si vous pensez qu’il faut avoir tout avant de commencer la mission, vous allez
attendre la prochaine décennie ou le prochain siècle. Ou peut-être vous voulez attendre
que le continent d’Afrique devienne plus prospère. Il y a des prédicateurs qui disent que
l’Afrique est économiquement derrière les autres pays parce que l’Asie et l’Amérique du
Sud sont plus prospères—c’est un mensonge. Lorsque la mission a débuté, ce n’était pas
les riches qui allaient envers les pauvres. C’était les défavorisés qui allaient aux
privilégiés. C’était de Jérusalem jusqu’à Rome. C’était des gens sans richesse qui ont
changé leur monde et l’ont mis sens dessus dessous—non parce qu’ils étaient riches mais
parce qu’ils avaient autre chose. Ils avaient le Saint-Esprit et la puissance !

Qu’est-ce qui manque à l’église africaine ? Pourquoi l’église ne ressent pas ce que
l’Esprit de Dieu ressent ? L’Esprit de Dieu est là pour donner sa puissance, pour aider
l’église à ressentir ce que le Maître ressent, pour voir comme Dieu voit, pour agir comme
Dieu agit. L’Esprit apporte l’équilibre dans la mission. Ce n’est pas combien vous avez
ou combien vous avez besoin d’avoir qui est l’important. Nous avons plutôt besoin de
ressentir la passion du Maître, et pour cela nous avons besoin d’être façonné d’après son
modèle.

Le premier verset met l’accent sur l’heure—« dès le matin » ! Le maître part tôt le matin.
Il y a des gens qui croient au mythe que les Africains n’ont aucun sens de l’heure, qu’ils
se rendent plus compte des événements que du temps. Ils y croient tellement qu’ils ne
veulent pas commencer tôt. C’est une excuse. Il y a des gens qui pensent que les
Africains sont paresseux car ils ne se rendent pas compte de l’heure, ils pensent que
l’heure n’a pas d’importance. Mais je vous dis que l’heure a de l’importance. Dans la
plénitude de temps, Dieu connaît l’heure. Dieu n’est jamais en retard ni en avance. Dieu
est toujours à l’heure. Si nous imitons Dieu, nous verrons l’importance du temps et non
seulement les événements ou les choses. Nous avons besoin que les écritures puissent
équilibrer notre orientation culturelle. Nous avons besoin d’équilibre pour comprendre
l’urgence et l’importance de la moisson. Même si nous sommes pauvres, nous ne
pouvons pas nous permettre de ne pas accomplir la moisson en Afrique. Nous ne
pouvons pas compter le temps à notre gré. Lorsqu’il y a des choses à accomplir, il faut
les accomplir à l’heure. Il ne faut pas accepter des prédicateurs et des pasteurs qui ne
ressentent pas l’urgence du Maître. Il y a des choses à accomplir tôt.

L’étroite surveillance et la considération montrent l’importance et l’urgence de la


moisson. Le maître cherchait souvent de nouveaux ouvriers. Pourquoi ? C’est parce
qu’il allait dans les champs pour surveiller et il s’est dit : « L’heure passe trop vite ! Si
je veux terminer ce travail, il faut plus d’ouvriers ! »

Une partie du problème en Afrique est le manque de surveillance et de considération mis


sur la tâche à accomplir. Ce n’est pas facile de faire des projets. Ce n’est pas facile
d’évaluer le passé et de faire des projets pour l’avenir. L’expérience qui n’a pas été
évaluée ne peut servir de leçon ou amener à la réussite. Le maître repart régulièrement et

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il pense : « J’ai besoin d’ouvriers. » C’est l’heure pour l’église africaine de dresser un
inventaire, de faire le point, de s’asseoir et de dire : « Que pouvons-nous faire ? » Une
des meilleures choses qui est arrivée aux églises des Assemblées de Dieu est l’initiative
de la décennie de la moisson. Nous prêchions l’évangile, nous établissions des églises,
nous évangélisions, mais nous n’avions pas eu un but précis comme l’initiative de la
décennie de la moisson. Il y a eu beaucoup plus de croissance dans les 10 dernières
années parce qu’un but a été visé. Nous avons dit : « Voici ce que nous aimerions
accomplir. » Alors tout s’est accordé et toutes les ressources disponibles ont été
employées. C’est incroyable combien d’églises les Assemblées de Dieu de Nigeria ont
établi en un an—c’est miraculeux. Tout est possible si nous nous ressentons l’urgence, si
nous avons une bonne supervision, et si nous nous demandons : « Que pouvons-nous
faire de plus et que pouvons-nous améliorer ? »

Les pratiques employées il y a 20 ans ne marchent pas aujourd’hui, alors pourquoi nous
les employons ? Il faut des pratiques adaptées à l’accomplissement de la tâche actuelle.
Nous méprisons les églises traditionnelles qui tiennent à leurs “vaches sacrées”. Mais je
crains que nos églises commencent à en avoir aussi. Les changements ou l’ajout
d’ouvriers incite les gens à demander : « Qu’est-ce qu’on me fait, est-ce qu’on veut
prendre mon travail ? » La simple vérité est qu’il faut plus d’ouvriers dans les champs !
Personne ne prend le travail d’un autre. Je ne crois pas dans l’axiome qui dit travailler
trop est interdit. Tout le monde doit travailler d’une façon ou d’une autre. Lorsque le
maître a embauché d’autres ouvriers, il n’a pas dit aux premiers : « Maintenant vous
pouvez partir chez vous et vous reposer. J’ai embauché d’autres ouvriers. » Nous ne
pouvons pas dire : « Tous les missionnaires peuvent partir chez eux parce que nous
avons embauché d’autres ouvriers. » Il y a des gens qui veulent donner des moratoiriums
aux missionnaires américains—et il y a des gens qui veulent qu’ils partent chez eux car
ils veulent eux-mêmes faire le travail. Mais personne ne doit quitter le champ si le
Seigneur ne le lui dit. Le travail est trop important et il n’y a pas de temps pour nous
quereller entre nous.

Le maître montre l’urgence de la tâche parce qu’il laisse de côté la tradition et la routine.
Il sort tôt et il repart à 9 heures, à 12 heures, et à 15 heures, mais il ne garde pas le même
rythme car il repart encore à 17 heures. Pourquoi a-t-il changé sa routine ? Pourquoi
n’était-il pas satisfait avec son rythme ? Il a changé sa routine, il a changé son rythme.
Le rythme n’a pas d’importance. La moisson est importante et elle doit être ramenée. Le
maître est prêt à changer sa routine, ses habitudes. Il y a des gens qui aiment tant leurs
habitudes qu’ils ne veulent pas changer. Ils ont gardé la même manière d’agir depuis 20,
40 ans. Il faut être disposé à adapter, à changer, à faire des projets parce que le temps de
la moisson est urgent.

Dans Marc 2, quelques hommes ont amené leur ami à Jésus—c’était un paralytique.
Lorsqu’ils sont arrivés à la porte de la maison, ils ne pouvaient pas entrer car il y avait
tant de monde. Il n’y avait pas de place pour se tenir debout. Cependant, ils ne se sont
pas découragés. Ils n’ont pas pris un rendez-vous pour revenir le lendemain. Non, ils
croyaient que leur ami n’avait qu’à rencontrer Jésus pour recevoir la guérison. Ils ne se
sont pas découragés—ils ont enlevé une partie du toit de la maison. La Bible ne dit pas

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qui a payé pour réparer cette maison. Elle ne nous éclaire pas à ce sujet parce que les
choses matérielles ne sont pas plus importantes que les gens. Les gens s’inquiètent de
leurs affaires mais les gens sont en train de périr. Les programmes ne sont pas plus
importants que les gens. Nous pouvons changer l’heure de nos activités lorsque le temps
ne nous suffit pas. Les traditions ne sont pas importantes. Nous avons besoin de
principes pour nous diriger et non des simples traditions pentecôtistes. Les traditions
pentecôtistes doivent prendre appui dans la Bible et non sur des signes extérieurs.

Il n’y a pas longtemps, je prêchais au comité régional et il y avait un homme qui n’était
pas un membre des Assemblées de Dieu. Il était d’une église qui a vécu un réveil de
l’Esprit et il est venu apprendre de nous. Parfois les membres des Assemblées de Dieu
négligent le Saint-Esprit et préfèrent Le bloquer ou Le contrôler et ce malgré que d’autres
personnes soient tellement désireuses et joyeuses de L’accepter et d’apprendre de nous.
Ces gens nous trouvent en train de suivre des traditions. C’est la présence du Saint-Esprit
qui dirige un vrai effort missionnaire et évangélique et non la fantaisie accordée aux
mouvements pentecôtistes et charismatiques. Ce sont des mouvements égoïstes qui ne
considèrent pas les besoins des gens ni l’urgence de la moisson. Le maître n’a pas suivi
ses habitudes ni sa routine.

Lorsque le maître a commencé à embaucher des ouvriers, ils ont pris le temps pour se
mettre d’accord. Mais à la onzième heure il a dit aux ouvriers : « Allez, allez, allez. » Il
n’a pas pris le temps pour parler et faire un contrat avec eux.

La chrétienté contractuelle tue l’église africaine. Comme Pierre, tout le monde


demande : « Qu’allons-nous recevoir ? » Lorsque vous avez été pauvre depuis
longtemps, et l’on vous promet quelque chose, vous pensez : « Voilà le message. » Mais
le message de la prospérité est mal défini et mal représenté car il ne prend pas en
considération la mission. Ce message ne se préoccupe pas des personnes. Si l’on pense
que la prospérité montre la foi, alors l’église catholique ne serait pas en erreur
aujourd’hui mais elle serait approuvée par Dieu car c’est l’église la plus riche sur la terre.
Les Musulmans pourraient alors revendiquer un droit divin car ils ont les plus grands
puits pétroliers du monde—mais non tous, la plupart sont pauvres. Dieu fera prospérer
l’église africaine mais non pour des raisons égoïstes. C’est aujourd’hui le jour que le
Seigneur a fait. C’est le jour de répandre la mission afin que l’évangile puisse toucher
toutes les nations.

John York disait de temps en temps : « Ne gaspillez pas une crise. » Même s’il y a eu
des guerres et des gens sont morts, l’heure est urgente et il faut considérer les
malédictions et les mauvais augures comme des moyens pour bâtir des églises dans les
régions non touchées par l’évangile. Lorsqu’il y a eu la persécution à Jérusalem, les
croyants n’ont pas prêché le côté négatif et difficile de la vie chrétienne. Ils ont prêché la
parole de Dieu. Ils ont prêché Christ. Ils ont commencé des églises. Une de ces églises
est devenue le modèle de notre effort missionnaire actuel—l’église à Antioche. Elle est
née parce que les gens essayaient de s’échapper à la persécution. L’Afrique a des
problèmes, mais il faut utiliser ses ressources—les gens. Il y a beaucoup de gens

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déplacés et bien qu’ils n’aiment pas leur situation, ils peuvent devenir les représentants de
Christ partout où ils voyagent.

Est-ce que la générosité du maître se voit parce qu’il était prêt à négocier au début de la
journée ? Il n’était pas un maître dur. Il voulait comprendre les problèmes. Il voulait
comprendre car il voulait récompenser les ouvriers pour le travail fait. Il ne voulait pas
leur donner moins de ce qu’ils méritaient. Il a montré un cœur droit lorsqu’il parlait aux
ouvriers pour négocier un contrat. Ensuite, il leur a dit d’aller travailler et ils sont partis
travailler dans les champs. La méthode missionnaire qui dépend du soutien n’est pas la
seule méthode pour accomplir la mission. Je donnais un cours sur la mission où les
étudiants devaient faire un devoir. Mon propre fils a écrit : « Il faut retourner à la
méthode missionnaire qui montre les signes de l’apôtre, qui montre la foi, non seulement
la méthode qu’un autre avait l’habitude de faire. » Il existe plusieurs méthodes pour
accomplir la mission.

Si nous nous limitons à une seule méthode, à l’ordre des choses, et à un contrat, nous
pouvons toujours attendre de commencer car nos frères africains n’ont pas encore appris
à faire ces choses. Est-ce que nous allons attendre qu’ils apprennent ces habitudes ?
Pourquoi ne pas commencer déjà maintenant ? Un ami m’a dit que partout dans le
monde, si l’on cherche, on peut trouver un Nigérian. Dans n’importe quel pays du monde
habite un Nigérian. Ce grand pays a des gens répandus partout sur la terre. Il y a des
Nigérians qui voyagent partout dans le monde. Est-ce que les Africains ont les moyens
de voyager ? Bien sûr ! Il y a des gens du Malawi partout dans le monde. Peut-être vous
vous sentez comme Eli et vous avez envie de faire cette prière : « Je suis le seul de mon
pays qui habite ici. » Mais il y a d’autres. Que font-ils ? Vous en seriez étonné. Et nous
nous appelons “pauvres” ! Les hommes d’affaires voyagent partout dans le monde et il y
en a dans nos églises. Il faut leur dire que Dieu les a bénis dans les affaires afin qu’ils
puissent travailler pour le Maître de la moisson.

Quand le maître est reparti la deuxième et la troisième fois, il n’a pas fait de contrat avec
les ouvriers. Il leur a simplement dit : « Allez et ce qui est juste, je vous donnerai. »
Pouvaient-ils lui faire confiance ? C’est la même situation pour les missionnaires
aujourd’hui. Notre méthode n’est pas la même que les autres missionnaires et ils
pourraient nous dire que nous n’accomplissons pas la grande mission. Il n’y pas
d’églises qui puisse nous soutenir. Les membres des églises ne nous envoient pas
d’argent, alors nous ne sommes pas considérés missionnaires malgré que nous bâtissons
et démarrons de nouvelles églises. Lorsque Paul parlait de l’unité, il ne parlait pas de
l’unité avec l’église à Jérusalem ou celle d’Antioche, mais il parlait de l’unité dans
l’église qu’il venait de commencer. Il a bâti l’église à Philippe et tout de suite il a
encouragé les gens d’aider le missionnaire.

Il nous faut revoir comment Dieu accomplit la mission—il y a plusieurs méthodes.


L’église africaine a besoin de comprendre ces divers moyens car Dieu est généreux et
digne de notre confiance. Le pourcentage des missionnaires qui retournent chez eux est
très élevé, surtout dans le tiers monde. Nous y sommes inclus et les missionnaires
abandonnent parfois le pays parce qu’ils n’ont pas reçu assez de formation, de soutien,

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etc. Et parfois ceux qui sont partis n’avaient pas assez de foi. Je connais un homme, le
père de notre directeur des Assemblées de Dieu à Burkina Faso, qui est parti dans une
région difficile pour établir des églises car les jeunes ne voulaient pas y aller. Cet homme
était prêt à partir parce qu’il avait déjà appris comment vivre dans une région difficile. Il
y a trop de jeunes qui n’ont pas de courage pour vivre dans de telles régions. Il faut
appliquer ce que nous avons vécu afin d’aider l’avancement de l’évangile.

Considérons encore les derniers ouvriers. Les ouvriers ont d’abord dit au maître qu’ils
avaient cherché du travail, mais personne ne les a embauchés. Je crois que ces hommes
étaient déjà ouvriers avant qu’ils aient été embauchés. Ils voulaient travailler, ils étaient
disposés de travailler, mais personne ne les a embauchés. Personne ne les a défiés. Les
gens qui n’ont pas travaillé toute la journée ont la capacité de travailler. Ils peuvent
travailler mais ils ne travaillent pas. Une grande partie de l’église africaine ne travaille
pas parce qu’il y a un dirigeant qui fait tout le travail lui-même. Les gens ont appris de
l’église américaine que ce sont les vedettes qui accomplissent le travail. Ce n’est pas
vrai. Je suis content que dans les Assemblées de Dieu, nous ne donnons pas de place
centrale aux fondateurs. Nous n’estimons pas les vedettes. Il faut que tout le monde
devienne une vedette. Nous ne montons pas une pièce théâtrale. Nous ne présentons pas
un spectacle. L’église entière devrait s’élever pour accomplir la mission comme Dieu
l’avait prévu. Personne ne doit s’ennuyer. Personne ne doit simplement s’asseoir pour
regarder.

Le mouvement pentecôtiste a beaucoup aidé l’église car il a aidé tous les croyants à
comprendre le don prophétique : « Après cela, je répandrai mon Esprit sur toute chair ;
vos fils et vos filles prophétiseront » (Jl 3.1). Il faut enlever le voile qui cache la mission.
Le travail n’appartient pas aux experts. C’est un travail dans lequel tout le peuple de
Dieu devrait s’engager. Si les gens ne travaillent pas, il faut les défier et les mobiliser.
L’IOH existe pour aider l’église africaine à s’engager dans la mission, à donner une
formation sur la mission, et à envoyer des ouvriers dans le monde entier. Nous ne devons
pas avoir d’ouvriers qui ne travaillent pas.

Il y a des ouvriers qui se sont plaints à la fin de la journée. Peut-être les gens se
plaindront au jour où Dieu donnera les récompenses. Notre Dieu généreux appelle des
ouvriers dans la mission et Il pourvoit à leurs besoins mais il y a toujours des gens qui se
plaignent, critiquent, et ne veulent pas accepter ce qu’Il leur donne. Ils se plaignent car
ils ne reçoivent pas autant que l’autre. Dieu veut que chacun sache que la décision vient
de Lui. Il va récompenser tous ceux qui travaillent. L’Afrique ne s’est pas encore
engagée. Mais si elle s’engage maintenant, Dieu va aussi lui dire : « Bon travail. Entrez
donc et partagez la joie de votre Père. Voici ce que je vous donne, voici votre
récompense. » Dieu est généreux. Il récompense les gens non seulement dans cette vie
mais aussi dans la vie à venir. Il ne faut pas chercher la confirmation et l’assurance de
ces choses. Il faut être un ouvrier joyeux, qui chante dans le champ comme les Africains
qui moissonnent toute la journée—ils travaillent en chantant. Il faut servir le Seigneur
avec la joie dans le cœur.

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Je le dis clairement : personne ne nous force ou menace d’accomplir la moisson. Nous
aimons tant le Seigneur et nous comprenons tant son plan que nous pouvons dire : « Ce
que Dieu désire, nous le désirons. Personne ne nous oblige à faire le ministère, personne
ne nous oblige à s’engager dans la mission. C’est parce que nous L’aimons tant, que
nous accomplissons sa volonté. C’est parce que nous aimons tant Jésus que nous
désirons faire ce qu’Il fait. » Jésus aimait tant le Père qu’Il a fait ce que le Père a fait et Il
a dit ce que le Père a dit. Il faut considérer la moisson.

Si la moisson est prête, il faut arrêter toutes les autres activités pour la récolter. Il faut
laisser les autres choses et dire : « Allons moissonner. » Aux Etats-Unis, j’ai entendu
l’histoire d’un Pasteur qui se trouvait dans une petite ville de campagne où tout le monde
était agriculteur. Il a vite appris qu’au temps de la moisson l’église serait très vide.
Pendant quelques semaines de l’année, tout le monde voulait récolter car le temps allait
changer. S’ils ne pouvaient pas récolter, ces membres ne pourraient pas payer leurs
dîmes. Lorsque le Pasteur s’est plaint et il a demandé pourquoi les gens ne sont pas
venus à l’église, et ils lui ont dit de se patienter. Ils allaient revenir mais ils devaient
d’abord récolter la moisson avant de tout perdre.

Il y a des gens qui croient fermement que les membres de l’église doivent se réunir le
dimanche matin, dans un bâtiment, et qu’il faut chanter. Mais qui a dit que cet ordre
définit l’église ? Et les robes que quelques ministres portent, d’où viennent-elles ?—elles
proviennent des toges que les Romains portaient. D’où viennent ces traditions
évangéliques que nous aimons tant ? Les gens ne connaissent pas toujours les histoires
qui régissent ces pratiques. Il faut avoir une église qui travaille tous les 7 jours de la
semaine. Pourquoi ? Parce que la moisson est en danger ! Elle pourrait pourrir. En
Afrique, les voleurs font trop de bêtises. Lorsque le mil est dans le champ et l’on ne le
récolte pas tout de suite, les voleurs viennent. Ils viennent la nuit pour récolter le mil. Le
matin, il n’y a plus rien.

Un grand ennemi affronte l’Afrique—c’est le diable. Sur le continent africain, ce ne sont


pas les guerres qui tuent le plus de personnes ; c’est le SIDA. Vous ne pouvez pas
prêcher et puis dire aux gens que vous reviendrez l’année prochaine. Ces gens pourraient
mourir au cours de l’année. Il y a un grand ennemi qui sort et détruit ce qui pourrait être
une moisson potentielle. Il faut arriver à l’heure.

En Mt 24.14, Jc 5.7, et Ap 5.19, la venue de Jésus est comparée au fruit mûr de la terre et
aux gens de chaque nation, tribu, et langue qui adorent le Seigneur car l’évangile a été
prêché à tout groupe ethnique. Nous pouvons nous engager dans la victoire que Dieu a
déjà préparée ! Il y a des gens qui pensent que ce n’est pas correct, que c’est contre la
Bible, que c’est une insulte à la souveraineté de Dieu de parler de l’avènement du
Seigneur. C’est une erreur car le Dieu souverain a choisi de travailler avec les gens. Il
peut faire ce qu’Il veut et Il a choisi de travailler avec nous. Pierre a dit que nous
pouvons hâter l’avènement du Seigneur si nous accomplissons le travail que Dieu a prévu
(2 P 3.12). Alors pourquoi suivre une formation ? Parce que nous voulons être efficaces,
nous voulons aller là où personne n’est allé, nous voulons toucher des gens non

11
évangélisés, nous voulons allumer le feu là où il n’a jamais brûlé ! Nous avons besoin de
la formation : ainsi nous pouvons évangéliser et accomplir la volonté de notre Maître.

12
Chapitre Un
LA MISSIO DEI ET L’EGLISE
John York

Introduction

A. La méthode diachronique
Dieu a un plan pour l’histoire et ce plan s’appelle Missio Dei, la mission de Dieu. La
méthode diachronique de la théologie montre efficacement le plan divin. C’est-à-dire, la
Bible peut être étudiée d’un point de vue chronologique (dia « à travers », chronos « le
temps »).

B. La mission de Dieu se base sur Christ


Il faut lire attentivement les versets suivants. Qu’est-ce que Dieu veut nous montrer ?
Est-ce que vous y voyez un plan ? Jésus dit que l’Ancien Testament révélait un plan, et
Lui-même se trouvait au centre : « Et, commençant par Moïse et par tous les prophètes,
il leur expliqua dans toutes les Ecritures ce qui le concernait » (Lc 24.27). Lisez aussi
Mi 4.1-3,12. Dieu a un plan éternel pour toutes les nations, même si elles en sont
ignorantes (Ps 33.10-11 ; Es 46.9-11 ; Jr 23.21-22, 28-29 ; 2 P 1.20-21 ; 3.2).

I. MISSIO DEI DANS LE PENTATEUQUE : LA NAISSANCE DE LA MISSION

A. La création montre l’image de Dieu


La première période historique est celle des premiers cinq livres : le Pentateuque. Genèse
1.27 dit : « Il le créa à l’image de Dieu, homme et femme il les créa. » Bien que les
hommes aient pêché, l’humanité a été créée à l’image de Dieu. Ce fait nous révèle deux
suppositions majeures : la première est que Dieu utilise les hommes pour accomplir son
plan sur la terre. Les hommes sont capables de connaître et d’accomplir la volonté de
Dieu. La deuxième est que toute l’humanité, les races, les clans, les langues et les
dialectes, les mâles et les femelles font partie de la rédemption de Dieu.

Existe-t-il un lieu où on peut s’éloigner de l’amour de Dieu ? Nulle part. Quel est le
pécheur dont le péché est si terrible que Dieu ne peut pas les sauver ? Aucun. Quel
homme (ou femme) méchant ne peut pas être sauvé ? Personne. Quelle église, remplie
de gens sauvés, ne peut pas bâtir d’autres églises, prêcher, et faire ses propres comptes ?
Aucune. Tous les hommes sont faits à l’image de Dieu. Tous peuvent être sauvés. Tous
sont capables de prêcher la bonne nouvelle. L’image implique la souveraineté, ce qui
implique tout de suite le royaume. L’individu qui est créé à l’image de Dieu travaille
pour Lui (Gn 1.27-28).

B. La chute de l’humanité révèle la nécessité de la mission de Dieu


La chute de l’homme rend nécessaire la rédemption de l’humanité à travers la mission de
Dieu. La chute n’a pas effacé l’image de Dieu en l’homme. A cause de la chute, le plan
de Dieu est clair : Dieu voudrait racheter toute l’humanité. La rédemption viendra par
un homme (Gn 3.15). Les envoyés de Dieu seront les hommes faits à son image.

13
C. La première promesse
Avec la première promesse (Gn 3.15), Dieu a promis que la descendance de la femme
écraserait la tête de Satan. Par cette annonce, Dieu montre son plan de vaincre Satan à
travers l’histoire de l’humanité. Après le déluge, une liste de 70 nations est dressée
(Gn 10), à la suite de la séparation des nations à Babel (Gn 11).

D. L’appel d’Abraham
Après que les nations furent établies, Dieu appela Abraham pour bénir les nations
(Gn 12.3). Dans ce verset, Dieu donne à Abraham une promesse en sept points. La
promesse aboutit par le septième point. C’est-à-dire, les six bénédictions accomplissent
la septième, qui est le but de la promesse. Cette promesse est répétée à Abraham en
Gn 18.18, et en Gn 22.18. L’expression « par ta descendance » est ajoutée et la
promesse devient : « Toutes les nations de la terre se diront bénies par ta descendance ».
Dieu répète encore cette promesse de bénédiction à Isaac (Gn 26.4) et à Jacob (Gn
28.14). La promesse donnée à Abraham, répétée à Isaac et à Jacob est le but central de la
Bible. Dieu bénira toutes les nations par Jésus-Christ, la descendance promise. Voilà le
thème de la Bible.

E. Les promesses de Dieu : Un royaume de sacrificateurs


Dieu agit afin de confirmer ses intentions d’accomplir la promesse absolue qu’Il avait
donnée à Abraham (Gn 15). A Sinaï, Il fait une promesse en tant que Souverain
Sacrificateur et Israël promit de Le servir comme Roi. Israël est alors appelé un royaume
des sacrificateurs (Ex 19.5-6), et l’histoire commence à montrer le plan de Dieu.
L’homme est fait à l’image de Dieu afin que Dieu puisse travailler avec lui et ensemble
vaincre Satan. Cette victoire s’accomplit par la descendance promise à Eve et à
Abraham. Israël sera un royaume de sacrificateurs soumis à Dieu pour bénir toutes les
nations.

F. La formule triangulaire
Une formule triangulaire, apparue d’abord dans le Pentateuque, tient une place centrale
dans les écritures : « Je serai votre Dieu, vous serez mon peuple, et Je demeurerai parmi
vous ». (Lisez aussi Gn 17.7-8 ; 28.21 ; Ex 4.22 ; 6.7 ; 19.5-6 ; 29.45-46 ; Lv 26.11-13.)

G. Résumé : La mission de Dieu dans le Pentateuque


Israël devait représenter Dieu envers les nations, intercéder pour elles, et les amener à
connaître sa promesse. La promesse en Gn 12.3 est le fondement de tout ce qui se passe
dans l’Ancien Testament.

Discussion
1. Comment la création montre-t-elle la mission de Dieu ?
2. Quels sont les deux grandes implications qui découlent du fait que l’humanité a
été créée à l’image de Dieu (Gn 1.27-28) ?
3. Expliquer pourquoi Gn 12.3 montre le but central de la Bible.

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II. MISSIO DEI : LA MISSION ET LE ROYAUME

Dieu a révélé que son plan prend la forme d’un royaume qui sera dirigé par la tribu de
Juda (Gn 49.10 ; Dt 17.18-20).

A. Josué
Dans le livre de Josué, le peuple uni avec leur Roi reçut par miracle la terre promise. La
terre devient la leur lorsqu’ils osent avancer par obéissance à Dieu leur Roi qui combat
pour eux. A chaque tribu est accordée un territoire à dominer. Ensuite alors, Dieu a béni
le peuple avec le repos, c’est-à-dire les frontières étaient sécurisées et la liberté était
acquise tant à l’intérieur qu’à l’extérieur.

A partir de ces événements, il y a trois grands principes à considérer :


1. La présence de Dieu accompagne tous ceux qui avancent selon sa volonté. C’est
par sa volonté que le royaume est établi : Jos 1.5,9 ; 3.7 ; 10.14. Jésus montre ce
principe dans le Nouveau Testament quand Il envoie les disciples à toutes les
nations sur la terre (Mt 28.20). Il faut remarquer que les gens qui pensent
posséder le royaume de Dieu sont maudits (Jos 7.11-12).
2. Toutes les victoires du royaume de Dieu sont acquises avec la bénédiction des
nations en vue (Jos 3.11,13 ; 4.24).
3. Dieu permet que l’homme accomplisse son plan. L’homme est fait à l’image de
Dieu. Dieu permet que l’homme soit son représentant (Jos 13.6 ; 18.3-5). Le
mandat est non-négociable, et la responsabilité a été partagée parmi les douze
tribus d’Israël.

B. Les juges
On observe une période de déclin dans le livre des Juges. La question principale, Qui est
le Roi ? passe sans cesse par les cycles répétitifs d’apostasie, de châtiment, de repentance,
et de renouvellement. Ces cycles font partie de l’histoire centrale où Gédéon, qui peut
être considéré comme juge idéal, dit : « C’est l’Eternel qui dominera sur vous »
(Jg 8.23). Gédéon est alors comparé avec Abimélek qui, en tant que modèle d’anti-juge,
essaie d’usurper le royaume du Seigneur. Le livre des Juges montre la sévérité du
jugement sur ceux qui ne tiennent pas la promesse. Le cycle du jugement suit le cycle de
la désobéissance (Jg 3.7-8). Le livre des Juges vise le royaume (le règne de Dieu)
(Jg 8.23 ; 17.6). Ce livre montre aussi la puissance du Saint-Esprit qui garde en sécurité
le royaume central pendant les périodes les plus difficiles (Jg 6.34).

C. Ruth
Le livre de Ruth prépare alors l’introduction de David. David vient de la tribu de Juda
(selon la promesse). Le thème du rédempteur introduit Jésus, le Fils de David, le Fils
d’Abraham (Rt 4.16-17 ; cf. Gn 49.10 ; Dt 17.14-20).

D. David
La scène est prête alors pour l’appel de David. Dans 2 S 7.16, Dieu promit à David un
royaume éternel. Ce royaume est bien sûr le royaume de Dieu dont la descendance de
David, selon la promesse, régnera et le sceptre ne sera pas enlevé des mains de Juda

15
(Gn 49.10). A ce moment, c’est connu que toutes les nations seront incluses dans le
royaume éternel de Dieu. Israël, en tant que royaume de sacrificateurs, représente
l’envoyé par lequel Dieu bénira toutes les nations. La descendance promise viendra de la
descendance de David. (Lisez 2 S 7.12, 16, 19 ; Es 55.3-9 ; Ps 89.27-29, 35-40 ; Jr 30.9-
10 ; et Am 9.12).

Discussion
1. Expliquer les trois grands principes de la mission dans le livre de Josué.
2. Expliquer comment Abraham et Christ font partie du royaume éternel promis à
David.

III. MISSIO DEI : LA VIE DANS LE ROYAUME

Dans les psaumes et les proverbes, la mission de Dieu se révèle comme le royaume de
Dieu et la crainte du Seigneur.

A. Les psaumes royaux


Les psaumes royaux célèbrent le règne du Roi oint par le Seigneur (cf. les chapitres 2, 18,
20, 21, 45, 72, 89, 101, 110, 132, 144). Le Messie ou le Seigneur de David est dépeint en
splendeur majestueuse lorsqu’Il règne sur toutes les nations de la terre. Sous la promesse
de Dieu, les nations se révéleront comme « le peuple de Dieu d’Abraham » (Ps 47.9 ;
117). Le salut des nations sera un jour béni, créé par le Seigneur (Ps 118.22-26). Ce jour
débutera par la Pierre rejetée qui deviendra la Pierre principale (v. 22). Il terminera par le
couronnement souverain avec la déclaration : « Béni soit celui qui vient au nom de
l’Eternel. » Entre le rejet et le couronnement vient le temps de salut (hébreu Hosanna) et
de la prière pour le succès (v. 25). Le psaume prévoit Christ au Nouveau Testament :
son rejet à la croix, le succès du salut pendant l’âge de l’église, et son couronnement à la
fin des temps.

B. Les nations à travers les psaumes


Lisez les versets suivants et réfléchissez à ce qu’ils disent au sujet des nations :
Ps 2.8 ; 9.11, 17, 19 ; 10.16 ; 18.49 ; 22.27-28 ; 33.8-15 ; 45.6-7 ; 47.2, 7-9 ; 48.10 ;
49.1 ; 56.7 ; 57.9 ; 59.5, 8 ; 65.8 ; 66.7 ; 67.1-7 ; 72.8-11 ; 72.11, 17 ; 76.11 ; 77.14 ; 79.6,
10 ; 82.8 ; 83.18 ; 86.6-10 ; 87.1-6 ; 94.10 ; 95.3 ; 96.1-13 ; 97.1, 9 ; 98.3 ; 98.8-9 ; 99.1-
3 ; 100.1-5 ; 102.15, 18, 20-22 ; 106.6, 19 ; 105.1, 7-9 ; 106.34-35, 47 ; 108.3 ; 110.3 ;
115.3 ; 117.1-2 ; 118.22-26 ; 138.1, 4-5, 8 ; 139.9-10 ; 144.2 ; 145.9-13 ; 146.6.

C. La vie dans le royaume


La littérature des psaumes et des proverbes enseigne que la crainte du Seigneur amène
une vie de bénédiction, de sagesse, de justice, et d’amour (hébreu Hesed). Dieu a prévu
que cette qualité de vie représente une invitation aux nations à entrer dans la promesse.

Discussion
1. Expliquer la signification de la mission à travers les nations dans les psaumes.
2. Expliquer comment la crainte du Seigneur dans les psaumes et les proverbes fait
partie de la mission de Dieu.

16
IV. MISSIO DEI : LE JUGEMENT ET LA PROMESSE

A. Le procès de la promesse
A travers les siècles de l’Ancien Testament, le peuple de Dieu s’est rebellé contre le
règne de Dieu. La promesse d’Abraham ne pourra jamais être accomplie par un peuple
rebelle à la promesse mosaïque. C’est dans ce contexte de rébellion que Dieu parle à
travers les prophètes et monte un procès contre la nation d’Israël. Les rois oints, ainsi
que le peuple, sont coupables de violation de la promesse et tous en seront jugés. Les
nations ne sont pas exclues du jugement car elles aussi également ont été créées par Dieu.
Bien qu’elles fussent hors de la promesse, elles vivaient aussi en rébellion contre le
Seigneur Souverain de l’univers et elles en seront jugées.

Lisez et réfléchissez à ce que les versets suivants veulent dire :


Jr 1.5 ; 31.31, 33-34 ; Es 40.5 ; 41.8-10, 21-23 ; 42.6-12 ; 53.3-11.

B. Le Messie
Malgré la certitude du jugement universel, les prophètes osent prédire la venue du futur
Messie oint comme Serviteur de Jéhovah qui payera le prix pour les péchés d’Israël et le
monde entier. Les jours joyeux viendront après le jugement national, la repentance
nationale, et la venue du Serviteur qui « révélera le droit aux nations » (Es 42.1-4).

C. Un royaume pour toutes les nations


Lorsque le royaume de Jéhovah sera rétabli, les prophètes insistent que rétablir seulement
Israël sera une chose trop minime. En vérité, la lumière de la bonne nouvelle ira
jusqu’aux Gentils, jusqu’aux extrémités de la terre (Es 49.6). Esaïe prophétise que la
maison de Dieu sera une maison de prière pour toutes les nations (Es 56.7). Joël
prophétise la manifestation universelle de l’Esprit sur toute chair, afin que quiconque
invoque le nom du Seigneur soit sauvé (Jl 3.1-2). Abdias et Amos prophétisent que
l’ennemi principal Edom servira le Seigneur dans un royaume renouvelé (Ab 1.21 ;
Am 9.11-12). Daniel prophétise que les saints du Dieu Très-Haut recevront le royaume
de Dieu, un royaume qui dépassera tous les autres et qui durera à l’éternité (Dn 2.44 ;
7.18). Zacharie déclare que de nombreuses nations se réuniront avec Israël en ces temps-
là afin de devenir le peuple de Dieu parmi lequel Dieu pourra habiter (Za 2.12).

Lisez et réfléchissez à la signification des versets suivants :


Jl 2.28-29, 32 ; Es 49.6 ; Dn 2.44 ; 7.18 ; Ab 1.21 ; So 2.11 ; Es 56.7 ; Za 6.12-13 ; 2.3,
10-13 ; Es 45.6, 22 ; 49.26 ; 51.4-5 ; 53.10 ; 54.5 ; 11.9 ; 65.25.

Discussion
1. Comment les prophètes rappellent-ils la mission aux Israélites ?
2. Comment les prophètes prophétisent-ils du jour quand toutes les nations seront
bénies comme le peuple racheté de Dieu ?

17
V. MISSIO DEI : LE ROI DECLARE SA MISSION

A. Les Evangiles et le Roi


Le but principal des Evangiles est de déclarer l’avènement du Roi. Matthieu déclare que
Jésus est descendu d’Abraham et de David (Mt 1.1). Le plan de Dieu est en train d’être
accompli dans le royaume, dans la personne du Roi. Puisque le royaume promis devait
accueillir toutes les nations, les sages sont venus de l’Orient pour L’adorer. Siméon a
déclaré que l’enfant Jésus était « une lumière pour éclairer les nations et gloire de ton
peuple, Israël » (Lc 2.32).

B. La proclamation et les miracles


Jésus affirme le thème du royaume à travers ses prédications et ses miracles. Bien que
Jésus ait de la compassion pour Israël, Il ne perd aucune occasion pour affirmer la
domination internationale de son royaume. Il délivre la fille d’une femme cananéenne de
l’oppression démoniaque (Mc 7.24-30). Il guérit le serviteur d’un centenier romain et
déclare que la foi du centenier est plus grande que la foi des Israélites (Mt 8.5-13). En
vérité, il y aura beaucoup de gens qui viendront de l’Orient et de l’Occident (les Gentils),
mais les fils du royaume seront rejetés (Mt 8.11-12). Le héros non-attendu de la parabole
la plus connue est un Samaritain. Tandis que des villes juives subissent des reproches,
Jésus déclare que si les villes païennes avaient reçu la même occasion, leurs habitants se
seraient repentis (Mt 11.21-24).

C. La moisson
La moisson est le thème central des paraboles de Jésus. L’Evangile de Jean est
soigneusement développé autour d’une liste de mots clés et de termes qui impliquent la
mission aux Gentils. Ces mots comprennent : le mot (logos), le monde (kosmos), croire,
tout homme, chaque homme, quiconque, d’autres brebis, les Grecs, et ainsi je vous
envoie. C’était à une Samaritaine que Jésus a premièrement révélé son identité en tant
que Messie (Jn 4). Il annonça sa crucifixion avec la promesse que quand Il sera élevé de
la terre, Il pourrait alors amener tout homme à Lui. Bien que les douze apôtres ne soient
qu’envoyés aux « brebis perdues d’Israël », cette commission limitée est de nature
transitoire et elle est devenu par la suite la grande commission à toutes les nations (Mt 10,
28).

Discussion
1. Quelle est la signification de la mission en Mt 1.1 ?
2. Expliquer la signification de la mission à travers les paraboles de Jésus.
3. Expliquer la signification de la mission à travers les mots nations et Gentils dans
les Evangiles.
4. Expliquer comment Jésus a relié ses prédications sur la bonne nouvelle du
royaume et la fin des temps.
5. Expliquer la grande mission dans les Evangiles.

18
VI. MISSIO DEI : LA MISSION EN ACTION

A. La puissance du Saint-Esprit
Le plan du livre des Actes montre la progression anticipée de la mission de Christ : à
Jérusalem, Judée, Samarie, et aux extrémités de la terre (Ac 1.8). Ce thème est renforcé
le jour de la Pentecôte quand tous les croyants réunis sont remplis du Saint-Esprit et ils
louent le Seigneur ensemble—dans les langues païennes ! (Ac 2.3-4, 11 ; 10.46 ; 19.6)

B. La croissance de l’Eglise
Pierre témoignait d’abord aux Juifs et puis aux Gentils. L’Esprit encourageait la
première assemblée, Juifs et Gentils inclus, d’envoyer des missionnaires (Ac 13). A
cause du succès de la mission aux Gentils, la conférence en Actes chapitre 15 se réunit
pour réfléchir sur la place des Gentils dans l’église. Jacques interprète la prophétie en
Am 9.11-12 pour signifier le fait que puisque Jésus est Roi, les Gentils sont alors
pleinement acceptés comme enfants de la promesse sans aucune nécessité d’adhérer au
légalisme juif. A partir de cette décision, l’Eglise grandit rapidement jusqu’à Rome, le
cœur de l’empire païen.

Réfléchissez sur la signification des versets suivants :


Actes 2.17, 34 ; 7.17 ; 13.23, 32 ; 26.7 ; 10.35 ; 17.26 ; 15.16-18.

Discussion
1. Expliquer comment le jour de Pentecôte dans le livre des Actes est la base de la
mission de l’Eglise.
2. Expliquer le plan du livre des Actes comme il est écrit en Ac 1.8.
3. Expliquer comment Paul comprenait la mission de l’Eglise. Comment a-t-il eu
cette vision ?
4. Quelle signification pour la mission peut on trouver dans le problème résolu des
Gentils en Ac 15 ?

VII. MISSIO DEI : LES EGLISES MISSIONNAIRES ET LE ROYAUME DE


DIEU

A. Les Epîtres de Paul


Les Epîtres de Paul sont écrites surtout pour résoudre les problèmes au sein des nouvelles
églises à prédominance de Gentils. Paul considère qu’il est beaucoup redevable à tous les
hommes (Rm 1.14) puisque tous ont péché et sont coupables devant Dieu. Il dit
clairement que Dieu n’est pas seulement le Dieu des Juifs mais aussi le « Dieu des
païens » (Rm 3.29). L’ancienne promesse en Exode qui parle de la descendance
d’Abraham et du royaume des sacrificateurs se montre encore quand Paul déclare que
c’est son devoir en tant que sacrificateur d’ « être ministre du Christ-Jésus pour les
païens ; je m’acquitte du service sacré de l’Evangile de Dieu, afin que les païens lui
soient une offrande agréable, sanctifiée par l’Esprit Saint » (Rm 15.16). De la même
manière, Paul déclare que c’est son but de prêcher l’évangile dans les régions où
personne ne l’a jamais entendu (Rm 15.20).

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B. Christ : La descendance promise (Galates)
L’ancienne promesse qui dit qu’Abraham bénira toutes les nations (Gn 12.3, 22.18) est
expliquée en Ga 3.8, 16 : la bonne nouvelle est que Jésus-Christ est la descendance qui
bénira toutes les nations.

C. Les références à la mission dans les autres Epîtres de Paul


En Ephésiens, la doctrine de l’église est formulée selon le but de la mission : les obstacles
n’existent plus et les Juifs et les Grecs sont sur le même pied d’égalité devant Dieu. En 2
Corinthiens, Paul voudrait aller dans les « contrées situées au-delà » (2 Co 10.16). Aux
Philippiens, Paul explique que Jésus s’est humilié en devenant serviteur afin que toute
langue puisse déclarer que Jésus-Christ est Seigneur à la gloire de Dieu (Ph 2.7-11).

D. Les Epîtres de Pierre


Pierre parle aussi de la nature du peuple de Dieu en tant que « sacrificateurs
souverains » ; c’est un rappel à l’Exode (2 P 2.9). Pierre montre aussi que la seconde
venue de Christ est basée sur la patience de Dieu car Il veut donner à tous l’occasion de
se repentir. Pierre encourage l’église à « attendre et hâter l’avènement » (2 P 3.12).

E. Les Epîtres de Jean


Dans les Epîtres de Jean, Jean appelle Christ « le Sauveur du monde » (1 Jn 4.14).

Considérez les versets suivants :


Rm 3.29 ; 9.24 ; 10.15 ; 9.14 ; 15.8 ; 2 Co 1.20 ; 7.1 ; Ga 3.16 ; Rm 15.16, 20 ; 1 Co 4.9 ;
2 Co 10.16 ; Ga 3.8, 16 ; Rm 16.25-27 ; Ep 1.9-13 ; 3.6, 8 ; 2 Tm1.9 ; Ep 3.15 ; Ph 2.7,
11 ; Ga 3.28-19 ; Col 3.11-12 ; 1 P 2.9 ; 1 Tm 2.5 ; Rm 11.13 ; Ga 2.8 ; 1 Tm 2.7 ; Col
1.6-7, 12-20, 23, 25-27, 29 ; Col 3.11-12 ; 1 Tm 4.10 ; 1 P 2.9 ; 2 P 3.8-9, 12 ; Jn 4.42 ; 1
Jn 4.14.

Discussion
1. Quels sont les grands thèmes de la mission dans l’Epître aux Romains ?
2. Enumérer trois exemples de thèmes sur la mission dans les autres Epîtres de Paul.
3. Faites un commentaire sur d’autres références à la mission de Dieu dans les
Epîtres générales, y compris la fin des temps (2 P 3).

VIII. MISSIO DEI : LA VICTOIRE

A. L’union des thèmes


Enfin, l’Apocalypse réunit tous les thèmes de la Bible qui parlent de la mission. Le
thème de « toute tribu, toute langue, toute nation » se retrouve en Ap 5.9 et encore en
7.9. Le mot nations apparaît 19 fois dans le livre d’Apocalypse. Christ, qui en est digne,
prend la clé de David (Ap 3.7). Il est victorieux en tant que l’Agneau immolé et le Lion
de la tribu de Juda (ch. 5). Avec un dernier mot victorieux, la victoire est annoncée :
Le royaume du monde est passé à notre Seigneur et à son Christ. Il régnera aux
siècles des siècles ! (Ap 11.15)

B. Une dernière invitation

20
En vue de cette grande victoire, une dernière invitation est adressée à tous :
L’Esprit et l’épouse disent : Viens ! Que celui qui entend, dise : Viens ! Que
celui qui a soif, vienne ; que celui qui veut, prenne de l’eau de la vie
gratuitement ! (Ap 22.17)

Discussion
En quoi le livre de l’Apocalypse est-il une conclusion à propos du thème de la mission de
Dieu ?

Conclusion
Dieu régnera éternellement sur toute l’humanité rachetée. L’accomplissement de ce plan
s’appelle la Missio Dei, la mission de Dieu. A travers chaque période de temps, et avec
un grand nombre de métaphores et de promesses, Dieu montre systématiquement son but
d’avoir un peuple de la promesse composé de gens de toute tribu, de toute langue, et de
toute nation. Bien que le succès de ce plan soit assuré par Dieu Lui-même, c’est notre
plus grand privilège d’être les envoyés actifs dans son accomplissement. Ce désir devrait
être le souhait ardent de chaque vrai chrétien. Alors qu’est-ce qu’est la mission ? C’est
l’Eglise, remplie du Saint-Esprit, en train d’agir par l’obéissance pour accomplir la
Missio Dei. Amen. Maranatha.

21
Chapitre Deux
TRANSMETTRE LA VISION :
BATIR DES EGLISES MISSIONNAIRES INDIGENES
Scott Hanson

Le cours abordera l’établissement des églises selon un point de vue biblique, historique,
et actuel en présentant un modèle avec 5 caractéristiques : l’indépendance financière,
l’autonomie, la propagation, la théologie, et l’engagement dans la mission. Ce modèle
aidera le missionnaire dans l’établissement d’églises indigènes selon le modèle du
Nouveau Testament.

Objectifs
Ce cours voudrait :
1. Définir ce qui est une église indigène
2. Enumérer plusieurs caractéristiques dans la vie de ceux qui veulent établir une
église indigène et expliquer pourquoi ces caractéristiques sont importantes
3. Montrer quelques exemples de ces caractéristiques
4. Montrer comment établir une église indigène
5. Montrer quelques dangers et tentations qui empêchent l’établissement d’une
église indigène
6. Redéfinir et établir un ministère selon le modèle indigène
7. Attirer l’attention sur les erreurs potentielles dans la création d’une église
indigène afin de les surmonter.

I. LA DEFINITION—L’EGLISE INDIGENE

Est-ce que vous avez pris le temps de réfléchir et de vous demander ce qu’est votre but en
tant que missionnaire ? Le but général est évident : évangéliser les gens dans la région.
Mais quels sont les points spécifiques ? Quel type de travail voulez-vous commencer
parmi les gens parmi lesquels vous travaillez ? Ce sont des questions importantes. C’est
essentiel que vous sachiez clairement ce qu’est votre rôle et votre but en tant que
missionnaire.

Sans doute vous étiez d’abord pasteur dans votre région. Maintenant vous commencez
quelque chose de très différent. Votre but n’est pas seulement de bâtir une église en tant
que pasteur, mais plutôt votre devoir est de commencer une tâche dynamique qui pourra
être continué par les membres de l’église. Le but est l’établissement d’une église
indigène. Qu’est ce alors qu’une église indigène ? C’est une église qui pratique la
propagation, qui est autonome, qui est financièrement indépendante, qui formule sa
propre théologie, et qui s’engage dans la mission. Nous allons maintenant définir chacune
de ces caractéristiques et ensuite donner un exemple biblique et actuel de chacune.

22
A. La propagation

La définition
Une église qui fait la propagation est une église qui essaie d’évangéliser et d’amener les
gens dans le corps de Christ et à l’église locale. Il faut encourager chaque membre à faire
sa part pour l’avancement de l’évangile. Ce ne sont pas seulement les dirigeants dans
l’église ou le missionnaire qui est responsable de toucher des non croyants par l’évangile.
C’est une responsabilité qui concerne tous les membres de l’église.

Un exemple biblique—Actes 8.4


L’église à Jérusalem est un bon exemple d’église qui pratique la propagation. Aux
premiers chapitres du livre des Actes, l’église avait beaucoup grandit parce qu’ils
prêchaient le Seigneur Jésus-Christ. Nous lisons souvent : « et beaucoup crurent au
Seigneur ». L’église évangélisait et, comme résultat, elle croissait. Une partie de ce
travail peut être attribuée aux apôtres. Cependant, au chapitre 8 du livre des Actes, ce
sont les croyants qui témoignent, et non pas seulement les apôtres. La Bible dit qu’après
la mort d’Etienne, les Juifs ont activement commencé à persécuter les chrétiens. A cause
de cette persécution, les chrétiens furent dispersés en Judée et en Samarie et partout où ils
allaient, ils prêchaient la bonne nouvelle. L’église à Jérusalem pratiquait la propagation.

Votre but est d’avoir une église qui pratique la propagation. Les réunions en plein air, les
séminaires, le témoignage de porte à porte, et l’établissement des églises annexes sont des
activités qui montrent une église qui pratique la propagation.

Un exemple historique—Mbulu
Au nord de la Tanzanie, il y a une petite ville du nom de Mbulu. Ma femme et moi y
avions travaillé pendant un an et demi. L’église à Mbulu est au centre de la ville et elle
soutient un programme actif d’évangélisation. Chaque année l’église organise des
réunions en plein air pour parler de Jésus. Les réunions du dimanche soir sont
régulièrement annulées afin que les croyants puissent sortir en groupe et témoigner dans
le voisinage. L’église s’intéresse aussi aux gens en dehors de la ville de Mbulu. Les
membres s’intéressent aux gens qui habitent loin, dans les villages voisins. En
conséquence, ils ont établi plusieurs nouvelles églises annexes. Il y a plusieurs de ces
églises qui sont devenues autonomes, et elles commencent à évangéliser les gens autour
d’elles.

Karen et moi, en tant que missionnaires, nous n’étions pas les seuls qui faisaient de
l’évangélisation. La responsabilité n’appartenait pas seulement au pasteur. Mais tous les
membres de l’église avaient répondu unanimement à la responsabilité de l’appel de Dieu
à gagner les âmes perdues pour Christ.

Discussion
1. Quelle différence y a-t-il entre le pasteur et le missionnaire ?
2. Comment est-ce que vous pouvez communiquer le besoin d’évangélisation aux
nouveaux convertis ?

23
B. L’autonomie

La définition
Une église autonome est dirigée par les membres. C’est-à-dire, ce sont les dirigeants de
l’église qui prennent toutes les décisions, non le missionnaire. Le rôle du missionnaire
dans une telle église autonome est celui de conseiller. Si le missionnaire contrôle toutes
les décisions et s’il renverse les décisions prises par les dirigeants, il met en danger son
but d’établir une église autonome.

Un exemple biblique—Actes 14.23


L’apôtre Paul a reconnu l’importance d’établir une église autonome. Pendant le premier
voyage missionnaire de Paul, ils avaient voyagé partout en prêchant la bonne nouvelle de
Christ. La Bible nous dit qu’ils ont formé des disciples partout où ils allaient. Lorsqu’ils
avaient terminé de faire l’évangélisation, ils avaient pris la même route de retour. Sur le
chemin, ils se sont arrêtés dans chaque église pour encourager et fortifier les nouveaux
disciples et pour nommer des diacres dans chaque église.

Lorsqu’un missionnaire bâtit une église, son intention n’est jamais de rester et y servir
comme pasteur. La tâche d’un missionnaire est de former des disciples et puis de former
des dirigeants qui peuvent diriger l’église. Paul n’aurait jamais pu rester dans chaque
ville et être le pasteur de plusieurs églises à la fois. Il savait que cela ne faisait pas partie
de son appel. Alors il a nommé des diacres qui pouvaient s’occuper de l’église pendant
son absence. La plupart de ces diacres n’étaient pas encore mûrs dans la foi et ils étaient
capables de faire des erreurs, mais Paul savait que c’était une étape nécessaire. Il faut
suivre ce modèle biblique. Lorsque le temps est propice, nous devons être prêts à enlever
nos mains du travail et à laisser les dirigeants prendre notre place.

Lorsqu’un assez grand nombre d’églises locales sont établies, il faut les unir pour faciliter
les projets d’évangélisation, pour les édifier mutuellement, et pour avoir une direction
propice. L’union des églises locales devient plus tard une église nationale.

Un exemple hypothétique
Imaginez le conseil général d’une église nationale nouvellement établie. Le compte-
rendu se passe bien. Le prochain point de l’ordre du jour concerne les pré-requis à
l’ordination. Après un temps de discussion, les gens passent au vote. Les pasteurs
décident qu’une année d’expérience, après la formation à l’institut biblique, est suffisante
comme pré-requis d’ordination. Le missionnaire se lève, prend le microphone, et dit que
c’est impossible, qu’il faut plus d’expérience. Selon son expérience, il faut plus de
temps. Il annule le vote. Même si vous êtes d’accord avec le missionnaire, que pensez-
vous de la manière dont il a abordé le sujet ? Le missionnaire a-t-il le pouvoir d’annuler
la décision du groupe ? Ne serait t-il pas mieux de discuter en privé avec les dirigeants ?

Au niveau local et national, c’est une tentation pour le missionnaire de penser que le
travail lui appartient et qu’il a le droit de prendre ou d’annuler les décisions du groupe.
Mais nous devons toujours nous rappeler que notre but est une église autonome. Il faut

24
donner la responsabilité aux croyants de prendre les décisions eux-mêmes au niveau local
et national.

Discussion
1. Quel est le rôle du missionnaire dans une église autonome ?
2. Quel rôle jouent les relations dans une église autonome ?

C. L’indépendance financière

La définition
Le but principal de l’indépendance financière est d’établir une église qui soutient le
pasteur et toutes les activités qui font partie du ministère dans l’église. L’indépendance
est une croissance lente, surtout face aux grands projets que l’église fera au futur (la
construction des bâtiments, le soutien des instituts bibliques, etc.).

Une église ne peut pas devenir financièrement indépendante en peu de temps. Souvent,
l’église a besoin d’une aide extérieure pour acheter un terrain. C’est important que le
missionnaire analyse son rôle pendant cette croissance afin d’éviter que l’église soit
dépendante et faible.

Un exemple biblique—2 Thessaloniciens 3.8


L’église à Thessalonique est un bon exemple d’une église autonome. En 2 Th 3.8, Paul
décrit comment il a établi l’église à Thessalonique. Il dit que lui et les autres
collaborateurs se sont occupés de leurs propres besoins financiers. Bien qu’il avait le
droit d’être soutenu par l’église, il avait choisi un chemin plus difficile. Son but était
d’apprendre aux gens l’indépendance financière. Ce principe s’applique à la vie
individuelle et aussi à l’église. L’église à Thessalonique a dû apprendre comment se
soutenir, comme Paul devait le faire lui-même. Ce n’était pas une tâche facile. Paul dit
qu’il travaillait jour et nuit. Néanmoins, ce principe est important. Les églises que vous
bâtissez doivent devenir autonomes, même si ce n’est pas une tâche facile. L’église ne
peut pas toujours être dépendante du missionnaire pour ses besoins financiers.

Un exemple historique—Arusha
Au nord de la Tanzanie, il y a une église où le directeur de la mission, Oral Sossy, est
pasteur. C’est une grande église avec environ mille personnes. Pendant les années
quatre-vingt, l’église était plus petite et tenait les réunions sous un chapiteau. L’église
avait de bons membres qui soutenaient entièrement leur pasteur. Lorsque le temps est
venu de construire leur premier bâtiment, la mission a pu les aider partiellement avec la
construction. Ils ont pu construire une église avec l’aide des gens dans l’église ainsi
qu’avec l’aide des bâtisseurs venus des Etats-Unis. Depuis ce temps, l’église a beaucoup
grandi et les membres ont décidé de construire un plus grand bâtiment eux-mêmes et
d’augmenter le nombre du personnel. Du fait de la croissance de l’église, Pasteur Sossy a
ajouté six pasteurs laïques au personnel qui sont aussi soutenus entièrement par l’église.
L’église commence à construire un nouveau bâtiment et cette fois-ci l’église compte
terminer la construction sans aucune aide extérieure. Cette église est devenue
financièrement indépendante.

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La mission a dû aider le Pasteur Sossy à construire le premier bâtiment. La mission
n’avait pas tout payé mais elle avait beaucoup aidé avec la construction. Aujourd’hui
l’église n’a plus besoin d’aide extérieure et les membres construisent leur propre
bâtiment. A travers un temps de croissance, l’église est devenue pleinement mûre et elle
est maintenant financièrement indépendante.

Discussion
1. Quel est la signification de l’indépendance financière ?
2. Que pensez-vous des missionnaires ou des pasteurs qui travaillent à plein temps pour
soutenir leur ministère ?
3. Quelle place tient l’aide extérieure dans une église croissante qui veut devenir
financièrement indépendante ?

D. La théologie

La définition
La Bible est la meilleure base pour toute théologie. Elle est applicable à toutes les
cultures du monde. Au sein de chaque culture, il existe des problèmes qui doivent être
affrontés par la Bible. La théologie doit être pratique. Les problèmes affrontés par les
gens doivent être résolus par la Bible. Puisque chaque culture est différente, il y aura
toujours des problèmes théologiques qui s’appliquent spécifiquement à une culture.
L’église doit pouvoir affronter ces problèmes avec l’aide de la Bible. En tant que
missionnaire, vous êtes étranger et vous n’avez pas une assez bonne compréhension
culturelle pour affronter correctement ces problèmes. C’est important alors que vous
développiez une église qui peut résoudre les problèmes avec l’aide de la Bible. Voilà ce
qui est une église qui formule sa propre théologie.

Un exemple biblique—Actes 15
L’Eglise primitive n’était pas exclue de ces délicats problèmes culturels de théologie. Un
grand débat au sein de l’Eglise était la circoncision. Les Juifs croyaient que la
circoncision était très importante à la vie chrétienne. D’autres pensaient que la
circoncision était une pratique juive et non-biblique. A cause de ce conflit, l’Eglise a
organisé une conférence et le problème a été discuté. Pierre et Paul ont soutenu que la
circoncision ne faisait pas partie du salut. Mais la discussion continuait. Enfin, Jacques a
cité un texte de l’Ancien Testament (Am 9.11-12) pour montrer que Jésus, le fils de
David, accueille les Gentils aussi. La circoncision ne fait pas partie du salut. C’est un
très bon exemple d’une église en train d’exprimer ses droits et de formuler sa propre
théologie.

Un exemple historique—La polygamie et la circoncision


En tant que missionnaire en Afrique, j’ai souvent affronté des problèmes qui me montrent
combien c’est important de développer une église qui peut formuler sa propre théologie.
Ce sont des problèmes qui ne se trouvent pas aux Etats-Unis. Puisque ce sont des
problèmes hors de ma culture, je reconnais (avec soulagement) que ce n’est pas ma
responsabilité de les résoudre. Par exemple, le problème de polygamie —aux Etats-Unis,
la polygamie n’est pas un problème. Avant de venir en Afrique, je n’avais jamais

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rencontré un homme avec plusieurs femmes. Mais ici en Afrique, surtout dans certaines
tribus spécifiques, c’est un problème d’actualité.

Un autre exemple est le problème de la circoncision. Aux Etats-Unis, la circoncision est


une procédure médicale pour les mâles qui ont un mois. En Afrique, la circoncision
s’applique aux mâles et aux femelles. La circoncision implique aussi des pratiques
traditionnelles dont certaines sont religieuses. Ces problèmes dépassent ma culture.
Alors c’est important que ce soit l’église (non l’église locale mais plutôt l’église entière
ou nationale), et non le missionnaire, qui résolve de tels problèmes.

Discussion
1. Est-ce que l’application d’une théologie culturelle existe ?
2. Est-ce possible que certaines vérités théologiques puissent être valables dans une
culture et non dans une autre ?
3. Enumérer quelques exemples de votre église d’origine qui montrent comment elle a
formulé sa propre théologie.

E. L’engagement dans la mission

La définition
Une église qui s’engage dans la mission croit pleinement au plan de Dieu de bénir les
nations du monde avec la bonne nouvelle de Jésus-Christ. C’est une église qui reconnaît
l’importance de toucher les gens perdus autour de l’église et la responsabilité d’être les
porteurs de la bonne nouvelle partout dans le monde. Le plan de Dieu voudrait engager
chaque église dans la mission. La mission est tout simplement l’évangélisation de ceux
qui sont culturellement différents de vous. La mission continuera jusqu’à que les
hommes de toute nation, de toute tribu, de tout peuple, et de toute langue pourront se
tenir devant le trône du Seigneur. En vue de cela, chaque église doit participer à la
mission de Dieu.

Un exemple biblique—Philippiens 1.5 ; 4.15


Peut-être le meilleur exemple dans la Bible d’une église engagée dans la mission est
l’église à Philippes. A plusieurs reprises, Paul félicite l’église à Philippes pour sa vision
missionnaire. En Philippiens 1.5, Paul dit aux Philippiens qu’il prie toujours pour eux
avec joie à cause de leur association avec lui. Ils ont aidé Paul en envoyant Epaphrodite
en voyage missionnaire avec lui, afin de l’aider et de lui donner des dons afin qu’il puisse
continuer son ministère en tant que missionnaire.

Un exemple historique—Une église anonyme


Il y a une église en Afrique qui est une des plus fortes églises de son pays. Cette église a
un merveilleux ministère d’évangélisation. Chaque année, cette église essaie de bâtir de
nouvelles églises dans de nouvelles régions. Lorsque les membres bâtissent une nouvelle
église, ils construisent aussi un presbytère pour le nouveau pasteur. Ils sont toujours
actifs dans les réunions d’évangélisation et dans l’évangélisation personnelle.

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Cependant, cette église n’est pas un exemple d’une église engagée dans la mission. Elle
pratique activement la propagation mais elle ne participe pas au plan de Dieu de bénir les
nations. La mission est le fait de s’engager dans un plan qui touche les gens
culturellement différents des membres de l’église. C’est le fait d’aller et de toucher des
gens d’une autre race sans attendre quelque chose en retour (le contraire d’une église
annexe). La propagation est très importante mais elle n’est qu’une partie de ce que Dieu
nous a préparé. Dieu porte dans son cœur les nations de la terre. C’est son désir que
toutes les églises s’engagent dans son plan pour la mission. Une église engagée dans la
mission participe dans un programme missionnaire en vue de toucher les nations du
monde.

Discussion
1. Quel rôle la mission joue-t-elle dans la définition d’une église ?
2. De quelles manières l’église de Philippes a-t-elle participé à la mission ?
3. Quelle est la différence entre l’engagement dans la mission et la propagation ?

II. LES CARACTERISTIQUES NECESSAIRES DU MISSIONNAIRE QUI


ETABLIT UNE EGLISE INDIGENE

L’établissement d’une église indigène dans une culture étrangère n’est pas une tâche
facile. Il y a beaucoup d’obstacles à surmonter, y compris votre propre caractère. Je
pense qu’il y a des caractéristiques que vous devez essayer d’intégrer dans votre
comportement afin de vous aider dans la tâche devant vous. De quoi avez-vous besoin
pour bâtir une église indigène ?

A. Etre quelqu’un qui apprend des autres


Une des plus importantes caractéristiques d’un missionnaire qui veut efficacement bâtir
des églises indigènes est un missionnaire qui sait apprendre des autres. Les missionnaires
doivent savoir apprendre des autres. Je connais des missionnaires qui étaient de bons
pasteurs pendant trente ans ou plus dans leur pays. Mais lorsqu’ils sont partis en Afrique,
ils ont pensé que leurs expériences en tant que pasteurs les avaient préparés pour
l’établissement d’une église indigène. Ils n’ont pas réalisé qu’il est toujours nécessaire
quelle que soit l’expérience ou l’éducation qu’on a de faire de l’apprentissage de la
culture étrangère. Malheureusement, ces missionnaires n’ont pas eu un grand impact car
ils pensaient qu’ils avaient déjà tout appris.

En tant que missionnaire, vous avez peut-être fait plus d’études que les gens avec
lesquels vous travaillez ou peut-être vous avez été pasteur pendant plusieurs années dans
votre pays. Ces expériences ne constituent pas une excuse pour ne pas apprendre. Toute
votre expérience peut vous servir, mais seulement dans le bon contexte culturel. Si vous
ne pouvez pas apprendre les diverses manières d’une culture, vous fermerez plusieurs
portes à votre ministère et vous diminuerez votre impact potentiel.

L’exemple d’un missionnaire au Nigeria


J’ai appris qu’un missionnaire est parti au nord du Nigeria afin d’y bâtir une église parmi
les Musulmans. Tout semblait bien marcher. Le missionnaire avait fait beaucoup

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d’amis. Bientôt, une famille musulmane a invité le missionnaire et sa famille à manger
chez elle. Après le repas, le missionnaire les a remerciés pour le bon repas. Peu de
temps après, cette famille ne voulait faire plus rien avec le missionnaire. Ce n’est que
longtemps après que le missionnaire a appris que dans leur culture c’est une insulte de
remercier les personnes et non Dieu pour le repas. Il a fermé la porte d’évangélisation à
ces gens car il n’avait pas bien appris leur culture et il avait agi selon sa propre culture.

Discussion
1. Par quelles manières pouvez-vous apprendre des autres lorsque vous allez dans une
culture étrangère ?
2. Quelle est l’importance d’apprendre la culture des autres dans le processus
d’établissement d’une église indigène ?

B. Etre quelqu’un de souple


Une deuxième caractéristique d’un ministère efficace est le pouvoir d’être souple. J’ai un
ami qui parraine souvent des équipes qui vont en Afrique. Un slogan qu’il donne à
l’équipe pendant la formation est : « Bénis soient ceux qui sont souples car ils ne seront
jamais cassés. » En Swahili on dit : « Si l’on veut plier un poisson, il faut le faire
lorsqu’il est frais. »

Lorsque vous êtes dans une culture étrangère, c’est très facile d’être “rigide” dans votre
ministère. Vous pensez que si une méthode avait marché chez vous, elle va certainement
marcher là où vous êtes. En réalité, les gens de la nouvelle culture ne vont pas faire les
choses de la même manière que chez vous. Parfois ils font les choses mieux que chez
vous bien que ce soit différent. Comment est-ce que vous allez réagir ? C’est facile de
rester rigide car vous n’êtes pas habitué à agir comme eux. Mais la tendance à rester
rigide fera beaucoup de mal à votre ministère.

Un bon exemple de la souplesse est une antenne de radio. Dans ma voiture, j’ai un poste
mobile pour la radio. Avec tout poste de radio, c’est essentiel d’avoir une antenne.
L’antenne pour mon poste est d’environ 2,6 mètres de longueur et 5cm de largeur.
L’antenne est très souple. Lorsque je suis dans la brousse, je dois constamment
contourner des arbres et des arbustes. Souvent l’antenne est accrochée à une branche.
Doucement elle plie en arrière jusqu’à qu’elle se libère et revienne en place. Si l’antenne
était rigide et dure lorsqu’elle frappait la branche, soit la branche ou soit l’antenne
casserait. Evidemment mon antenne se casserait car elle est moins forte que la branche
de l’arbre. Cet exemple peut s’appliquer au ministère interculturel. Si vous n’êtes pas
souple lorsque vous confrontez une certaine situation, vous serez cassé.

J’ai appris que les gens de la compagne font les choses très différemment des gens de la
ville. Il y a des coutumes qui sont faciles à accepter et d’autres qui sont plus difficiles.
Mais il existe beaucoup de situations où je suis obligé d’être souple. Par exemple,
lorsque j’habitais à Mbulu, j’ai passé beaucoup de temps à me patienter car les gens de la
campagne ont un rythme différent. Je me rappelle une fois nous étions sur la route pour
assister à une réunion en ville. Nous nous sommes arrêtés au bord de la route pour parler
des affaires. Nous n’avions pas beaucoup de choses à discuter, et une telle réunion

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n’aurait pris que dix minutes dans un autre contexte. Celle-ci a duré plusieurs heures. Il
fallait d’abord attendre que tout le monde arrive. Ensuite nous avons eu notre réunion et
tout le monde voulaient s’exprimer. Et puis, bien que nous soyons en retard, nos hôtes
voulaient nous donner à manger. La préparation du repas a pris du temps car la cuisine
ne se fait pas vite au village. Enfin nous sommes partis et nous sommes arrivés à la ville
la nuit. Puisque je viens de la ville, j’aurais pu me fâcher pour le temps gaspillé au bord
de la route. Cependant, j’ai dû apprendre à être souple. Si je m'étais fâché, j’aurais gâté
mes relations importantes avec les autres. J’étais souple et tout s’est bien passé.

Discussion
1. De quelles manières est-ce que vous avez dû apprendre à être souple dans votre
ministère transculturel ?
2. En quels domaines avez-vous du mal à céder aux circonstances culturelles ?

C. Etre quelqu’un qui sert les autres


C’est important que vous, le missionnaire, soyez un serviteur. En tant que pasteur,
missionnaire ou dirigeant de l’église, il y a beaucoup d’occasions où vous pouvez être
servi. Parfois lorsque je rends visite à une église, les gens ne me laissent pas faire
quoique ce soit. Ils veulent porter ma Bible. Ils me donnent le siège d’honneur dans
l’église. Ils veulent que je mange avant les autres. Les gens respectent la position du
missionnaire. Parfois cet honneur peut nous faire oublier l’esprit de serviteur que Christ
avait toujours démontré. En tant que missionnaire, vous devez d’abord et avant tout
servir les autres. L’honneur que vous pourriez recevoir ne doit pas vous empêcher
d’avoir un cœur de serviteur.

C’est aussi possible que les gens que vous servez vous méprisent. Je connais un lieu où
les missionnaires se sentent inutiles aux yeux des gens autour d’eux. Vous pourriez vous
trouver dans une situation où vous sacrifiez beaucoup pour les gens qui eux ne vous
respectent pas. La mission n’est pas toujours une tâche facile. Vous serez parfois insulté,
accusé et même persécuté. Comment est-ce que vous allez réagir ? Un cœur du serviteur
vous permet d’oublier les maux pour l’avancement de l’évangile. Peut-être on vous fera
tant de mal que vous allez vouloir rentrer chez vous. Mais lorsque ces moments difficiles
arrivent, rappelez-vous que vous êtes un serviteur de Dieu en train d’accomplir sa tâche.
Il faut apprendre à leur pardonner et à persévérer.

Discussion
1. Dans votre ministère, quelles sont les tentations qui pourraient vous empêcher d’avoir
un cœur de serviteur ?
2. Comment (de quelles manières) pouvez-vous être un serviteur ?

D. Etre quelqu’un qui facilite


Le missionnaire sacrifie sa vie, ses efforts et son pays afin de commencer un travail dans
une région où l’on n’a jamais entendu la bonne nouvelle. C’est normal que vous sentiez
que le travail vous appartient. Sans votre présence, le travail n’aurait jamais pu y
commencer. Vous êtes le “père spirituel” de presque tous les croyants, alors c’est facile
de s’imaginer que l’église vous appartient. Dieu vous a utilisé d’une manière puissante

30
pour commencer le travail, mais le travail ne vous appartient pas. Si vous avez de tels
sentiments, ce sera très difficile pour vous de bâtir une église réellement indigène.

Les formateurs des nouveaux candidats pour la mission leur disent qu’il faut travailler
d’une manière qui montre aux autres comment l’accomplir. C’est-à-dire, il faut toujours
vous assurer que vous formez des dirigeants qui peuvent prendre en charge le travail. Il
faut constamment former les autres à pouvoir prendre les positions des dirigeants.

John Karanja a une fois dit que le missionnaire joue le rôle de catalyseur. Un catalyseur
est une chose qui s’ajoute à une réaction chimique afin d’augmenter ou diminuer la
vitesse de la réaction. En lui-même, le catalyseur ne fait pas partie de la réaction, mais il
la déclenche. Un missionnaire est quelqu’un qui entre dans une région et commence une
réaction spirituelle. Dans une réaction chimique, dès que le catalyseur a fait son travail,
on peut l’enlever. Et la même chose est vraie pour le missionnaire. Vous pouvez aller
dans une région et commencer un travail ou aider une région. Mais lorsque tout
commence à bien marcher, il faut doucement vous retirer et laisser le travail continuer
sans votre présence.

Un exemple de l’institut biblique


Lorsque l’Institut biblique à Arusha a démarré, le personnel était composé uniquement
des missionnaires. Mais au fur et à mesure que l’église nationale mûrissait, les pasteurs
tanzaniens sont devenus qualifiés pour enseigner. Lorsqu’ils ont pu remplacer les
missionnaires à l’institut, les missionnaires ont déménagé vers d’autres régions. Peu de
temps après, un Tanzanien est devenu directeur de l’institut. Le missionnaire américain
lui a cédé la place et le Tanzanien dirige actuellement l’institut. L’institut a été fondé par
les missionnaires, mais il appartient aux Assemblées de Dieu de Tanzanie. Lorsque
l’église nationale était assez grande, la mission et l’église ont pris de nouveaux rôles.

Discussion
1. Comment est-ce que vos sentiments d’appartenance vont-ils nuire à votre but de bâtir
une église indigène ?
2. Qu’est-ce que vous pouvez faire afin d’éviter de tels sentiments ?

E. Etre quelqu’un qui forme les autres (formateur)


C’est intéressant d’étudier la vie de Christ et son ministère. Il était le premier et le seul
missionnaire parfait au monde. Il avait une façon unique d’accomplir le ministère.
Pendant toutes les années que Christ était dans le ministère, son but principal était la
formation. Il avait formé ses disciples dans le ministère. Il leur avait appris comment
prier. Il leur avait montré comment guérir les gens. Tout ce que Christ a fait sert comme
exemple pratique de formation. Lorsqu’Il est parti au ciel, il n’y existait pas encore une
grande église prête à gagner le monde. Plutôt, Il avait laissé une grande tâche aux douze
disciples, qui avaient reçu une bonne formation et la puissance nécessaire de continuer ce
travail. L’efficacité de ces douze hommes a permis de toucher le monde entier.

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La formation pratique
Lorsque vous allez dans une nouvelle région et les gens se convertissent, il faut
commencer à les former. Il y a plusieurs méthodes de formation : l’enseignement, les
séminaires, les livres, etc. Christ avait principalement fait une formation pratique.
Depuis le début de son ministère, Christ n’était pas souvent seul. Partout où Il allait, Il
amenait les disciples avec Lui et Il les formait. Considérons quelques exemples. Après
que Christ était descendu de la montagne, Il a trouvé ses disciples en difficulté. Les
disciples avaient sans succès essayé de chasser un démon. Christ a tout de suite chassé le
démon, puis Il leur a expliqué leur erreur. Christ avait aussi enseigné les gens par des
paraboles mais lorsqu’Il était seul avec les disciples, Il leur expliquait la signification de
ces paraboles. Même dans la prière, Christ enseignait et montrait aux gens comment
prier.

Nous pouvons beaucoup apprendre de Christ. Lorsque vous partez pour évangéliser, il
faut amener vos disciples avec vous. Il faut leur parler des problèmes du ministère
lorsque vous voyagez ensemble. Il faut leur enseigner ce que vous avez appris afin qu’ils
puissent être prêts pour le ministère.

Je pense que les meilleurs moments que j’ai vécus en tant que missionnaire était lorsque
je voyageais avec des gens pour évangéliser. J’ai passé des heures à voyager avec des
pasteurs en parlant de la mission. Lorsque nous traversions une certaine région avec une
culture spécifique, nous parlions des problèmes culturels un missionnaire pourrait y
affronter. Bien sûr, ce n’est pas un chemin à sens unique. Vous pouvez beaucoup
apprendre de ceux que vous formez. C’est une méthode merveilleuse.

Non seulement Jésus avait-Il formé les disciples en étant l’exemple (modèle) parfait,
mais Il les avait aussi envoyés pour faire de la pratique. La partie indispensable de la
formation est l’application pratique. De la même manière que Jésus avait envoyé ses
disciples dans le ministère, ainsi nous devons être prêts à laisser les croyants faire de la
pratique. La pratique est indispensable. En même temps qu’ils apprennent et qu’ils
grandissent dans le ministère, les erreurs ou les victoires gagnées vont ouvrir la porte à la
discussion et ils apprendront de mieux.

Discussion
1. Que veut dire la formation pratique ?
2. Par quelles méthodes actuelles formez-vous les gens dans votre église ? Devrez-
vous changer certaines de ces méthodes ?

III. LE DEVELOPPEMENT D’UNE EGLISE INDIGENE

A. La propagation
Le but de toute église est d’avoir de nouveaux convertis et de diriger les croyants à la
maturité. La formation est un voyage qui ne se termine jamais, car le chrétien peut
toujours devenir de plus en plus comme Christ. La commission de l’Eglise est d’aller et
de faire des disciples jusqu’à que tout le monde ait entendu la bonne nouvelle de Christ.

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La propagation est une méthode qui amène des gens perdus dans la famille de Dieu.
Lorsqu’une église indigène est établie, c’est essentiel que le missionnaire mette l’accent
sur la responsabilité que les croyants ont d’être témoins. Le but est d’avoir une église
vivante et croissante. Si tous les croyants participent activement à l’évangélisation,
l’église croîtra.

Le missionnaire accomplit de diverses tâches mais il doit toujours activement participer


dans l’établissement de nouvelles églises parmi les gens perdus. Dans les pays où
l’église nationale est déjà bien établie, le missionnaire doit travailler sous sa direction.
Mais là où l’église nationale n’existe pas encore, le missionnaire établit de nouvelles
églises qui formeront plus tard une église nationale. Les parties suivantes supposent que
le missionnaire participe activement dans l’établissement des églises. Comment le
missionnaire établit-il une église qui pratique la propagation ?

Le but de la propagation
Le but de la propagation est la croissance en amenant les gens à Christ et en les formant.
Il existe deux domaines de la propagation et les deux devraient faire partie d’une église
indigène.

La croissance interne s’applique au nombre de gens dans l’église. Bien qu’une église ne
doive pas être jugée par le nombre de ses membres, elle doit toujours être en train de
grandir. Il existe plusieurs méthodes de croissance interne : le témoignage personnel des
croyants, les réunions en plein air, les séminaires spéciaux dans l’église, etc. Le but de
l’évangélisation est que les gens se convertissent et deviennent membres de l’église.

La croissance externe est d’une égale importance. C’est peu probable qui vous bâtissiez
une église dans une petite région isolée. Alors vous ne pouvez pas toucher toute la région
par une seule église. Au lieu d’établir une seule église, il faut plutôt viser l’établissement
de plusieurs églises à la fois. Il y a des gens qui pensent que le missionnaire devrait bâtir
deux ou trois églises à la fois. Cette méthode assure que des dirigeants soient formés dès
le début parce que le missionnaire ne peut pas être le pasteur de plusieurs églises à la fois.
Une autre méthode d’évangélisation est d’encourager chaque église à commencer une
église annexe. Cette méthode assure que plusieurs églises commencent à la fois et que
l’église ne soit pas inerte.

Un modèle d’application
Dès le début, le missionnaire doit dire aux membres qu’ils ont la responsabilité de
témoigner. Les membres représentent la plus grande ressource pour toucher les gens de
leur région. Ils comprennent parfaitement les problèmes culturels. Ils connaissent la
langue et l’histoire de leur peuple. Les croyants comprennent les pensées cachées, les
craintes et les rêves des autres car ils font partie du même environnement. C’est alors
essentiel que le missionnaire forme les membres dans l’application de l’évangélisation.
Dès qu’ils se convertissent, il faut les encourager à partager leur foi avec les autres. Par
exemple, une église en Corée ne baptise pas un croyant avant que la personne n’amène
quelqu’un au Seigneur. Bien que cette méthode soit extrême, elle montre combien c’est

33
important de former les nouveaux convertis dans l’application de l’évangélisation. Si le
croyant pense qu’il doit d’abord recevoir une formation avant de témoigner, les
meilleures occasions de toucher les gens perdus seront manquées. La formation pratique
est une méthode merveilleuse pour enseigner. Il faut amener les croyants avec vous
lorsque vous sortez pour témoigner. Ainsi, ils peuvent vous observer et s’habituer à
donner leur témoignage.

Au fur et à mesure que l’église grandit, vous pouvez utiliser d’autres méthodes pour faire
croître l’église. Si la région le permet, vous pourriez considérer à tenir des réunions en
plein air. Si vous avez un bâtiment, vous pourriez considérer à y tenir des séminaires. Il
existe beaucoup de méthodes. Une méthode spécifique n’est pas importante en elle-
même, mais c’est le fait d’amener des gens dans le royaume de Dieu.

La prochaine étape dans la propagation est la croissance. Evidemment, une église ne peut
pas toucher une région entière. Il faut formuler des méthodes pour établir d’autres
églises. Une bonne méthode est l’établissement des églises annexes.

Les membres de l’église qui habitent un peu loin peuvent commencer une église annexe.
Ou, l’église mère peut observer et choisir un terrain qui a une importance stratégique.
Les membres participent en témoignant aux voisins. Lorsque les gens se convertissent,
l’église nomme une personne qualifiée pour former ces nouveaux croyants. C’est
possible que cette personne soit appelée dans le ministère. L’église mère peut même
décider de partager son assemblée et d’envoyer (pendant un certain temps) une partie de
ses membres à l’église annexe. Après un temps, cette nouvelle église sera prête à prendre
son indépendance. Et le travail recommence.

Si l’église est active, elle établit de nouvelles églises. Ainsi, le rôle du missionnaire est
de transmettre la vision et de faciliter — non contrôler. Le missionnaire laisse les
croyants faire la majorité du travail. Ce processus se renouvelle jusqu’à ce qu’une base
efficace soit établie dans la région. Chaque église peut établir une autre église. Le
missionnaire doit constamment encourager et développer ce travail.

Un exemple—Mbulu
Dans la région montagneuse de Mbulu en Tanzanie habite une tribu qui s’appelle les
Iraqw. Ils désirent toucher leur peuple avec l’évangile. Un ami m’avait dit qu’il
ressentait que son peuple était les dernières personnes à entendre l’évangile. A cause de
ce sentiment, les chrétiens ont alors ressenti le désir de toucher tout leur peuple avec
l’évangile au plus tôt possible. Et réellement ils ont fait un travail incroyable. La
méthode qu’ils ont employée est simple. La première église fut établie. Lorsqu’elle avait
commencé à grandir, les membres sortaient et commençaient à témoigner dans d’autres
régions. Peu de temps après, un certain village ou une région non loin de l’église mère
avait de nouveaux convertis. L’église mère a alors envoyé quelques membres matures
pour former les nouveaux croyants. Lorsque les croyants ont été formés, il y avait encore
des gens qui se convertissaient. Eventuellement une personne a été choisie pour diriger
la nouvelle église annexe. Souvent l’église mère encourageait ses membres d’aller dans
la nouvelle église afin de la fortifier. Le dirigeant de la nouvelle église a été envoyé à

34
l’institut biblique où il a reçu une formation biblique. Une fois que l’église avait été
établie, elle commençait à son tour d’autres églises annexes. C’est de cette manière que
les gens dans la région de Mbulu ont bâti des églises dans chaque village et chaque grand
quartier des villes.
Voilà une méthode efficace pour gagner une région pour Christ. Le but n’est pas
seulement de bâtir une église mais de toucher la région entière. L’avantage de cette
méthode est qu’un grand nombre de gens ont l’occasion d’être formés pour le ministère et
puis envoyés à leur tour. Cette méthode permet que le missionnaire ne soit pas lié à une
église et lui donne ainsi plus d’occasion de devenir indigène.

Discussion
1. Comment est-ce que la formation fait partie de la propagation ?
2. Quels sont les deux domaines de croissance dans lesquels votre église devrait être
engagée ?
3. Par quels moyens pratiques pouvez-vous aider la croissance interne de votre église ?
4. Expliquer l’importance de la croissance externe.

B. L’autonomie
George Upton a dit : « Si l’on suppose qu’une église nationale doive toujours être
surveillée par le missionnaire, on insulte involontairement la capacité des gens du pays de
s’occuper de leurs propres affaires. » C’est intéressant de remarquer que chaque peuple
au monde a un système de gouvernement. Mais les missionnaires hésitent souvent à
laisser les gens diriger leurs propres églises. Peut-être ils agissent ainsi car ils ont des
sentiments d’appartenance. Après tout, le missionnaire a beaucoup sacrifié et travaillé
afin de faire naître l’église. Peut-être craint-on que l’église ne soit pas prête à assumer
son autonomie. Quelles que soient les raisons, la décision de donner l’autonomie à une
église est sûrement une des plus difficiles mais c’est la tâche la plus importante que le
missionnaire puisse accomplir. La meilleure façon d’établir une église autonome est de
commencer à le faire dès le début. C’est ainsi que la tentation de contrôler l’église est
écartée. Les gens du pays devraient sentir que l’église leur appartient dès le début.

Etablir des croyances fondamentales


La base de toute église est la doctrine biblique. Sans la doctrine biblique, l’église sera
bientôt exploitée. Par exemple, l’église des Assemblées de Dieu aux Etats-Unis a seize
croyances ou doctrines de base. L’église qui veut s’unir avec l’église nationale doit
d’abord adhérer à ces croyances de base. Ces vérités sont véritablement les colonnes sur
lesquelles l’église a été établie. Aux Etats-Unis, il y a toutes sortes d’églises au sein des
Assemblées de Dieu. Dans ces églises, il existe des différences d’adoration,
d’architecture, de compréhension culturelle, et d’autres choses encore, mais le lien
universel qui les réunit est les seize vérités de base. Ainsi, le fondement doctrinal est la
véritable base de l’église nationale.

Au sein des églises pentecôtistes dans le monde, le nombre de doctrines de base peut
varier. Cependant, les doctrines fondamentales de la Bible sont claires et immuables. Il
faut enseigner la vérité de ces doctrines dès le début d’une église. Le missionnaire doit

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aider les nouvelles églises à comprendre les doctrines bibliques et à les appliquer dans la
vie de ses membres.

L’assimilation des membres


La deuxième étape importante dans l’établissement d’une église est l’intégration des
membres. Les membres sont la colonne vertébrale de l’église et ils sont essentiels au
développement de l’église. Bien sûr ce processus sera différent de région en région.
Dans certaines régions, vous n’aurez peut-être qu’un membre pendant une longue période
de temps. Le but est d’avoir une église mûre avec des membres mûrs. Le missionnaire et
les croyants doivent décider ensemble de comment intégrer les nouveaux membres dans
l’église. Les membres d’une église doivent clairement montrer qu’ils se sont repentis par
une vie pure et la compréhension des doctrines bibliques. Une fois que la norme a été
choisie, c’est alors qu’un comité composé de croyants mûrs peut assurer l’intégration des
membres. Lorsque le comité décide qui peut être membre, le missionnaire doit être
sensible à toute hésitation qu’ils montrent. Les gens du pays comprennent beaucoup
mieux leur propre culture et ils savent reconnaître un problème.

La formation et l’approbation des dirigeants


Une des plus importantes et essentielles responsabilités dans le développement d’une
église indigène est la formation des dirigeants. Le but du missionnaire est de s’éloigner
en tant que dirigeant de l’église. Avec ce but en tête, il doit dès le début former des
dirigeants. Il faut soigneusement choisir un dirigeant. Tous les dirigeants d’une église
devraient avoir les qualifications mentionnées dans les écritures. C’est essentiel et
important que les gens comprennent les qualifications bibliques du dirigeant avant d’en
choisir.

Le missionnaire se retire
Dès que les dirigeants de l’église ont été approuvés, le missionnaire devrait se retirer et
aller dans une nouvelle région. Avec une bonne formation et un temps de transition, les
nouveaux dirigeants deviendront efficaces. Le missionnaire doit faire attention de ne pas
reprendre le contrôle accordé aux autres.

Discussion
1. Comment intégrer de nouveaux membres dans l’église ?
2. Pourquoi l’intégration des membres est-elle une étape importante dans l’établissement
d’une église ?
3. Expliquer le rôle du missionnaire dans la formation des dirigeants.
4. A quel moment est-ce que le missionnaire devrait se retirer ?

C. L’indépendance financière
Le début de tout projet est toujours difficile. Lorsqu’on considère la grandeur de la tâche,
l’établissement d’une église financièrement indépendante semble impossible. Il y a tant
de problèmes à résoudre et chaque problème demande le financement. Le missionnaire
ne travaille sûrement pas avec les plus fortunés de la société. Il se pourrait que le
missionnaire soit plus riche que ses membres. Le missionnaire ressentira la grande
tentation d’utiliser ses propres ressources pour commencer le travail. Cependant, il faut

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se rappeler que le but est l’établissement d’une église indigène et non une église soutenue
par la mission. D’abord, considérons pourquoi c’est important qu’une église soit
financièrement indépendante.

Pourquoi ?
Parce que c’est un principe biblique. Le principe d’une église financièrement
indépendante n’a pas été conçu pour économiser l’argent de l’église au sein d’un conseil
d’organisation missionnaire. Le principe d’établissement d’une église financièrement
indépendante se trouve dans la Bible. Dans le livre des Actes, l’Eglise primitive avait
aidé le ministère de Paul en établissant plusieurs églises indigènes. Parmi toutes les
églises qu’ils avaient commencées, il n’y avait aucune qui soit soutenue par l’église à
Jérusalem. Le modèle du Nouveau Testament n’était pas de trouver un pasteur du pays
que l’église principale pourrait soutenir et à qui envoyer de l’argent pour la construction
et le soutien de divers ministères dans l’église. C’était l’inverse. Ces églises sœurs
soutenaient l’église principale en temps de difficulté ! Nous devons suivre l’exemple de
Paul. Il y aura toujours la tentation d’utiliser nos propres ressources pour vite accomplir
la tâche, mais nous devons toujours avoir en tête le but principal.

Parce que c’est logique. Combien de gens faut-il pour soutenir un pasteur à plein
temps ? Si les croyants donnent régulièrement leurs dîmes, il ne faut que dix personnes.
Si dix personnes donnent régulièrement leurs dîmes, alors dix fois une dixième égale un
salaire normal. Ainsi, le pasteur reçoit le même salaire que ses membres. Il faut dès le
début enseigner l’importance des dîmes. Dans certains pays, le pasteur sera peut-être
obligé de travailler jusqu’à que l’église ait dix membres. Paul a dû travailler afin de se
soutenir. Au fur et à mesure que l’église grandit, la caisse grandit aussi et permet à
l’église de soutenir d’autres ministères. Vous, le missionnaire, vous n’aurez pas assez de
ressources pour soutenir tous les pasteurs. Alors dès le début il faut enseigner
l’importance des dîmes afin que les pasteurs aient les moyens financiers nécessaires.

Parce que les gens vont comprendre que le travail et l’église ont de la valeur. L’histoire
nous apprend que le manque de motivation et d’occasions de donner la dîme crée des
chrétiens faibles. Au lieu de se confier dans le Seigneur et d’investir dans son royaume,
les gens vont dépendre du missionnaire et attendre qu’il soutienne l’église. Au fur et à
mesure que les gens se privent et travaillent pour le royaume de Dieu dans leur église, ils
auront un sentiment d’appartenance et de responsabilité envers le travail.

Je me souviens d’une situation en Tanzanie qui montre ce principe. Il y avait une réunion
qui se tenait dans un petit bâtiment qui servait comme église temporaire. Mon père avait
parlé avec le pasteur de la possibilité de les aider avec la construction d’un bâtiment, mais
il avait déménagé peu de temps après. Il avait encouragé les gens de cette pauvre, petite
communauté à construire leur propre bâtiment. Acceptant le défi, le Pasteur Wema a
commencé à chercher le soutien et à faire les briques pour la construction. Aujourd’hui
ils ont terminé leur bâtiment et ils en sont très fiers. Ils ont aussi construit une pièce qui
sert pour la formation des charpentiers dans la journée et pour la formation pastorale la
nuit. Ils ont aussi acheté un moulin. Et ils ont encore d’autres projets pour aider la

37
communauté. Bien que la tâche semblât impossible au début, en se privant, l’église a eu
un succès inimaginable.

Parce que c’est la responsabilité de l’église. Il y a toujours des tentations à affronter


dans le développement d’une église financièrement indépendante. Une tentation peut être
le fardeau pour ceux qui sont perdus qui incite le missionnaire à oublier ses principes.
Par exemple, il peut sentir que l’église est trop jeune pour soutenir son pasteur à plein
temps et qu’il doive le subventionner. C’est un danger car le pasteur pourrait commencer
à penser qu’il est un employé de la mission et non un serviteur de Dieu. C’est important
que le pasteur sente la responsabilité pour son assemblée au lieu d’être dépendant du
missionnaire. Un pasteur qui est soutenu par l’église sera motivé à aider l’église à
grandir et à mûrir. Etre pasteur n’est pas un métier, c’est un ministère.

Parce qu’elle encourage une croissance sans limites. L’indépendance financière permet
à l’église de croître sans entraves. Les églises peuvent être bâties dans n’importe quelle
région, partout où les gens habitent (à condition que le pasteur veuille vivre sur le même
niveau des gens). Si les pasteurs sont payés par une organisation extérieure, la caisse
finira un jour. Comment le travail continuera ? Les gens doivent savoir et sentir qu’ils
sont responsables pour leur propre travail.

Comment ?
La méthode biblique pour développer une église financièrement indépendante est au
travers des dîmes. Dès le début, il faut apprendre aux nouveaux convertis l’importance
de donner les dîmes. Il y a une église aux Etats-Unis qui oblige les gens à signer un
contrat avant qu’ils ne puissent devenir membre de l’église. Un point du contrat est que
la personne s’engage à donner les dîmes régulièrement. Les dîmes sont une des
responsabilités principales du chrétien. Tout ce qui est bon dans la vie a un prix. C’est
vrai même dans le christianisme. Bien que le salut soit gratuit, le croyant a des
responsabilités. Même ceux qui ne sont pas chrétiens le savent. Ils sont prêts à payer le
sorcier pour gagner quelque chose. Nous devons enseigner à nos membres l’importance
de donner les dîmes. Parfois c’est difficile car les gens sont très pauvres, persécutés ou
chassés de chez eux. Comment est-ce que le missionnaire pourra oser leur demander de
donner dix pour cent de ce qu’ils gagnent quand il est lui-même régulièrement soutenu
par la mission ? Ces inquiétudes sont normales, mais Dieu ne laisse pas de place à la
discussion. Les dîmes font partie de nos responsabilités chrétiennes. Lorsque vous
parlez de l’importance de donner les dîmes et au fur et à mesure que l’église grandit et
mûrit, elle aura une base financière pour soutenir le pasteur et commencer des ministères
extérieurs.

Gérer la caisse
Lorsque l’église est établie et les dîmes sont régulièrement données, c’est important que
le missionnaire ne contrôle pas la manière dont les ressources sont utilisées. Il faut
laisser les gens gérer eux-mêmes la dépense de cet argent. C’est une étape importante.
Si vous contrôlez toujours la manière d’utiliser l’argent, les membres ne vont pas sentir
que l’église leur appartient ou qu’ils en sont au contrôle.

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L’équilibre
C’est important de garder l’équilibre lorsqu’une église devient financièrement
indépendante. Parfois vous et votre église nationale pouvez aider financièrement de
divers projets. Ces situations sont difficiles et doivent être décidées dans la prière et la
réflexion.

Discussion
1. Est-ce que vous pensez que l’église que vous établissez puisse devenir financièrement
indépendante ?
2. Si nécessaire, êtes-vous prêt à vivre au même niveau que vos membres ? Est-ce que la
personne que vous formez attend de vivre à un niveau plus élevé que les membres de
l’église ? Si oui, comment est-ce que vous pouvez affronter ce problème ?
3. Pourquoi est-il important que les gens sentent que l’église leur appartient ?
4. Comment faites-vous l’équilibre entre le désir de toucher les gens par l’évangile et
l’importance de développer une église financièrement indépendante ?
5. Qui devrait contrôler la caisse de l’église ?

D. La théologie
Dans le développement d’une église qui formule sa propre théologie, il y a deux choses
qui ont une importance capitale : une bonne compréhension de la Bible et de la culture.
Sans ces deux fondations importantes, c’est très facile de partir loin des écritures et de
développer une église liée par le légalisme culturel.

Comprendre la Bible
C’est important de comprendre la Bible. La Bible s’applique à toutes les cultures et à
tous les peuples de la terre. Lorsqu’on lit la Bible, c’est très facile de l’interpréter à
travers des yeux culturels. En d’autres mots, c’est facile d’interpréter la Bible selon notre
propre système culturel.

Par exemple, la Bible parle clairement de la modestie. En 1 Tm 2.9, Paul dit que c’est
important que les femmes s’habillent avec modestie. Mais qu’est-ce la modestie ? Les
vêtements portés par une femme en Californie ne seraient pas permis en Tanzanie. En
Tanzanie, une femme qui porte des jeans n’est pas modeste. Dans la culture musulmane,
une femme doit couvrir tout son corps et sa tête pour être modeste. Quel exemple est
biblique ? En Tanzanie, selon les principes culturels, on pourrait dire que la Bible
considère que seulement une femme en jupe ou en robe est modeste. En réalité, la Bible
ne l’explicite pas. Voilà un exemple où se rencontre la culture et la théologie.

Dans la Bible, il existe des vérités non-négociables. C’est la théologie universelle. Par
exemple, la Bible dit clairement et à plusieurs reprises que Jésus-Christ est le Fils de
Dieu. Si vous êtes Chinois, Kenyan ou Brésilien, quelque soit votre nationalité, Jésus-
Christ est le Fils de Dieu. Une autre vérité théologique est que Jésus est mort sur la croix
pour nous racheter. Cette vérité théologique ne dépend pas d’une culture et elle n’est pas
négociable. Avant de réfléchir à une théologie culturelle, les croyants doivent d’abord
comprendre quelles écritures sont immuables.

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Comprendre la culture
Non seulement les gens doivent comprendre la Bible sans garder leurs propres préjugés,
mais ils doivent aussi comprendre leur propre culture. Si les gens ne comprennent pas
leur culture, ils sont capables de penser qu’elle est biblique. Par exemple, les Juifs dans
la Bible ont dit que la circoncision était obligée. Cependant, comme nous l’avons déjà
vu, l’Eglise primitive avait étudié les écritures et avait reconnu qu'ils voulaient obliger la
culture juive (et non la vérité biblique) aux Gentils. Une compréhension fondamentale de
sa propre culture est importante. Si vous connaissez votre culture et la Bible, vous aurez
une bonne base sur laquelle vous pouvez établir une théologie culturelle et biblique.

La responsabilité du missionnaire
Puisque le missionnaire n’est pas de la même culture que les gens dans l’église, il doit
s’assurer que l’église a une bonne base biblique afin qu’elle puisse réfléchir sur la
théologie culturelle plus tard. C’est-à-dire, il faut enseigner les bases fondamentales de la
foi avant que les problèmes culturels ne viennent. Lorsque le missionnaire enseigne sur
la foi, il doit faire attention que ses propres préjugés culturels n’y font pas partie. Le but
est d’enseigner une base théologique pure. A partir de cette base, l’église confrontera les
problèmes culturels.

Discussion
1. Comment votre culture affecte-t-elle votre théologie ?
2. Avez-vous permis à votre interprétation culturelle de la Bible de faire partie de l’église
que vous établissez ?
3. Quels sont quelques problèmes culturels que votre église affronte ?

E. L’engagement dans la mission


La cinquième caractéristique d’une église indigène est l’engagement dans la mission.
L’accent mis sur cette caractéristique est récent. Cependant, la mission fait partie d’un
des plus importants rôles de l’église. Il faut imaginer ce qui se serait passé si Christ,
avant de partir au ciel, n’avait pas terminé sa commission. Au lieu de dire à ses
disciples : « Vous serez mes témoins à Jérusalem, dans toute la Judée, dans la Samarie
et jusqu’aux extrémités de la terre », Il aurait dit : « Vous serez mes témoins à Jérusalem
et si vous avez l’occasion, ou le temps, en Judée aussi. » L’Eglise aurait été sans doute
établie, mais seulement dans une petite région du monde. Dieu se soucie non seulement
des gens qui habitent dans une région spécifique ou d’un certain groupe ethnique, mais Il
se soucie de toute la terre et de tous les hommes qui y habitent. C’est incroyable
comment nous changeons la tâche qui nous a été confiée et comment nous choisissons
d’obéir seulement à certaines parties. Une église selon la définition de la tâche donnée
par le Seigneur est responsable non seulement pour ceux qui habitent dans la région la
plus proche mais aussi pour toutes les nations du monde.

Il y a plusieurs raisons pour lesquelles l’accent n’a pas été mis sur la mission. Il y a des
gens qui pensent que si l’Afrique connaît l’évangile, alors les extrémités de la terre
l’auront aussi entendu. Ils pensent qu’il n’y a plus besoin d’efforts. D’autres personnes
pensent qu’une nouvelle église devrait d’abord être établie. Nous allons considérer les

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excuses et les dangers qui les accompagnent. Mais considérons d’abord comment nous
pouvons aider l’église à s’engager dans la mission.

Développer la vision mondiale


Une partie du problème qui empêche l’église à s’engager dans la mission est le manque
de vision. C’est facile de se renfermer sur soi même lorsqu’on se trouve dans une
situation difficile ou lorsqu’il y a beaucoup de persécution et de difficultés. Parfois les
gens qui se trouvent dans une région musulmane ne voient que la persécution ; dans la
brousse, les gens peuvent être pauvres et la vie peut être physiquement dure. C’est la
responsabilité du missionnaire de développer la vision de Dieu pour les nations. Quelque
soit la pauvreté ou les difficultés à affronter, Dieu veut que son peuple touche le monde
avec la bonne nouvelle de Jésus-Christ. Cette vision vient d’une meilleure
compréhension du cœur de Dieu pour le monde entier.

Autant possible, le missionnaire doit parler de ce qui se passe dans le monde. C’est ainsi
que les autres vont réaliser qu’ils ne sont pas seuls au monde. Il faut leur raconter ce que
Dieu fait autour d’eux dans d’autres nations. Il faut leur parler de la persécution qui se
passe en Chine ou en Mauritanie. Lorsque vous leur parlez ainsi, leur compréhension du
monde s’accroîtra. Si cela est possible, vous pouvez même amener un étranger chrétien
(homme d’affaires, missionnaire ou voyageur) dans l’église pour donner un rapport de ce
que Dieu fait dans son pays ou ailleurs. L’ignorance aveugle l’église et l’empêche de
participer dans le plan de Dieu. La connaissance, cependant, est la graine de laquelle
grandit la mission.

Dès le début, il faut enseigner aux nouveaux convertis que le Dieu qu’ils servent est le
Dieu de la mission. Il a un plan qui s’applique au monde entier. Il faut leur donner une
bonne base biblique qui parle de la mission et de leur responsabilité dans la mission.
Lorsqu’ils commencent à comprendre leur responsabilité du point de vue biblique, leurs
cœurs répondront à l’appel. Il faut semer, inculquer une compréhension de la
responsabilité du chrétien dans la Missio Dei (la mission de Dieu). Ensuite, il faut
développer une vision mondiale dans le cœur des nouveaux convertis afin qu’ils puissent
la comprendre.

L’application pratique
Comment est-ce qu’une petite église, établie au milieu du royaume de Satan, peut toucher
le monde entier ? Il y a trois applications pratiques par lesquelles une église peut
s’engager dans la mission : la prière, les dons, et les voyages.

La prière—Bien que nous ne puissions pas toujours physiquement voyager, ce n’est pas
spirituellement le cas. Dieu nous appelle à aller dans le monde entier avec la bonne
nouvelle. Bien que nous ne puissions pas toujours voyager partout dans le monde ou
aller vers les différents peuples, nous pouvons toucher ces régions par la prière. La prière
est comme une porte qui vous permet d’entrer n’importe où dans le monde. Nous prions
et Dieu répond à nos prières. Lorsque vous priez pour le travail au Soudan, Dieu amène
des Musulmans à Lui. Lorsque vous priez pour la Mauritanie, Dieu appelle des ouvriers
à y aller avec la bonne nouvelle. Lorsque vous priez pour la Chine, Dieu commence à

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adoucir le cœur des gens pour qu’ils acceptent l’évangile. DIEU AGIT A TRAVERS
NOS PRIERES. Nous pouvons être liés physiquement mais non spirituellement.

Il faut enseigner à vos membres à prier pour le monde et pour le travail de Dieu partout
dans le monde. Il faut organiser dès le début des réunions de prière pour la mission. Si
possible, il faut parler des missionnaires ou des peuples d’ailleurs. C’est ainsi que les
gens peuvent sentir que leurs prières sont exaucées. Pendant vos réunions, il faut prendre
le temps de prier pour un missionnaire ou pour un peuple qui n’a pas entendu la bonne
nouvelle. Même dans la formation, vous pouvez prier pour les besoins dans les pays
lointains. La prière leur montrera que la mission est prioritaire. La prière n’appartient
pas seulement aux églises riches, mais c’est une activité dans laquelle tous doivent
participer.

Les dons—Deuxièmement, vous pouvez financièrement soutenir la mission. Ce n’est pas


seulement le fait de donner mais plutôt le fait d’investir dans le royaume de Dieu. Même
si les gens sont pauvres, il faut les encourager à prier pour que Dieu leur permette de
toucher les nations. Ce n’est pas le montant d’argent qui est important, mais plutôt le fait
de donner.

Peut-être vous inquiétez-vous de ce que l’on va faire avec l’argent. Peut-être vous avez
établi la première église dans le pays ou dans la région. Heureusement, il y a un moyen
d’investir votre argent. L’AADA, en Afrique de l’Est, a un conseil missionnaire qui
soutient et envoie des missionnaires partout dans le monde. C’est un bon moyen
d’investir votre argent. Vous pouvez également investir votre argent dans un programme
missionnaire à l’intérieur du pays. Par exemple, les missionnaires en Tanzanie peuvent
participer à la mission en envoyant leur argent au département national de la mission. Je
le redis encore, ce n’est pas le montant qui compte, mais plutôt c’est l’esprit de la
personne qui dit : « Je veux faire quelque chose. »

Partir—Troisièmement, au fur et à mesure que l’église grandit et mûrit, il faut semer les
graines de la mission dans le cœur des croyants. Ils sont eux-mêmes les candidats que
Dieu peut envoyer comme missionnaires. Il faut prêcher sur la moisson et sur le besoin
d’ouvriers, parler des gens non atteints par l’évangile, et parler de l’appel de Dieu. C’est
ainsi que vous ouvrez la porte par laquelle Dieu peut parler au cœur des gens. L’église
n’est peut-être pas prête à envoyer un missionnaire, mais il ne faut pas attendre pour faire
participer les membres aux besoins car ils sont capables d’apporter la réponse en
s’engageant eux-mêmes dans la mission !

Le missionnaire ne doit pas penser qu’il est le seul responsable pour toucher les gens
avec l’évangile. C’est votre responsabilité de former dans le cœur des gens un fardeau
pour la mission et la connaissance de ce que Dieu veut accomplir dans le monde.

Discussion
1. Pourquoi y a-t-il eu un manque d’enseignement sur la mission dans les églises
indigènes ? Comment éviter cette erreur ?
2. Quel effet la vision “mondiale” peut-elle avoir sur les membres de votre église ?

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3. Par quelles ressources pouvez-vous accroître la vision “mondiale” de vos membres ?
4. De quelles manières pratiques l’église peut-elle s’engager dans la mission ?

IV. LES DANGERS A EVITER

Il y a beaucoup de pièges qui attendent le missionnaire. La tendance humaine est de


chercher à tout contrôler. Il y aura beaucoup de situations où vous ressentirez la tentation
de tout contrôler. D’autres tentations seront subtiles. Parfois vous allez vouloir tout
faire : organiser l’évangélisation, diriger le programme des réunions, contrôler la caisse,
formuler la théologie, et arrêter le travail missionnaire afin de mieux aider l’église locale.
Vos actions peuvent empêcher la croissance future de l’église. Nous voulons bâtir une
église qui dure. Afin d’éviter ces tentations, nous allons considérer quelques dangers
auxquels vous ferez face lorsque vous établissez une église indigène.

A. La propagation

Le désir de tout faire soi-même


A Zanzibar, il existe une église nouvellement établie. Un membre de cette église habite à
environ dix-sept kilomètres au nord de l’église. Le Seigneur a ouvert la porte pour que ce
jeune croyant puisse témoigner aux musulmans dans la communauté. Une fille possédée
par les démons avait été longtemps troublée. Presque chaque jour elle courait se cacher
dans la forêt, loin de sa famille. La famille avait donné beaucoup d’argent aux sorciers
pour la guérir, mais sans résultat. Ce jeune croyant a dit à la famille que si l’on lui
permettait de prier pour la fille, elle serait guérie. Ils ont alors demandé le prix. Dès
qu’ils ont compris que c’était gratuit, ils ont demandé qu’il prie pour elle. Elle fut
instantanément guérie. Après cette guérison, beaucoup de gens sont venus lui demander
de prier. Après quelques semaines, environ vingt-six personnes ont reçu le salut.
Comment est-ce que vous, le missionnaire, vous réagiriez ? Ce jeune homme n’a reçu
aucune formation biblique, et c’est la première fois sur l’île qu’une telle évangélisation se
passe parmi les Musulmans.

Un grand danger pour tout missionnaire est le désir de travailler tout seul et/ou d’avoir
tendance à être jaloux de ceux qui ont du succès là où il a eu des difficultés. Il y a
beaucoup de missionnaires qui veulent être en première position dans l’évangélisation.
Vous pourriez même vous décevoir en pensant que votre travail ne consiste qu'en
évangélisation. Et si une personne obtient plus de résultats que vous, vous pensez que
vous n’avez plus de raison d’être là bas. Ce n’est pas vrai ! Il faut vous rappeler sans
cesse que le but est l’établissement de l’Eglise de Christ. Peu importe qui fait quel
travail !

Vous pensez que vos membres ne sont pas prêts à partager leur foi
C’est très facile pour une personne qui a suivi une formation biblique de penser qu’elle
est la seule personne qualifiée pour l’évangélisation. Les gens avec lesquels vous
travaillez sont tous de nouveaux convertis. Peut-être vous pensez qu’ils ne sont pas prêts
pour faire de l’évangélisation. C’est facile d’éteindre leur zèle. Ou peut-être pensez-
vous qu’à cause de votre formation, vous êtes mieux équipé pour persuader quelqu’un à

43
se repentir. Vous pensez : « Si je le laisse partir et témoigner, peut-être il ne va pas faire
un bon travail et nous pouvons perdre à jamais ces gens à l’évangile » ou vous dites
« Attendez que vous mûrissiez un peu ». Vous pourriez trouver mille excuses pour
empêcher les nouveaux convertis d’évangéliser. Le plus de temps que vous faites
attendre les gens, le plus vous diminuez votre succès de bâtir une église indigène.

Vous habitez dans une région où les nouveaux convertis sont en danger de vie
Un autre problème qui peut vous affronter, surtout si vous habitez dans un pays
strictement musulman, est la persécution. Ce n’est pas facile d’encourager les croyants
de témoigner activement car chaque fois qu’ils parlent de Christ, ils mettent leur vie et la
vie de leur famille en danger.

Les croyants ne veulent qu’évangéliser les gens de leur propre niveau social
A Zanzibar, il y a à peu près six églises. Bien qu’il y ait eu une grande ouverture à
l’évangile, seulement un petit nombre de croyants sont natifs de Zanzibar. Pour chaque
cent personnes qui sont croyants, seulement trois ou quatre sont des Musulmans convertis
au christianisme. Pourquoi est-ce ainsi ? Qu’est-ce qu’il faut changer ? Il y a toujours
cette tendance de viser ceux qui vous ressemblent. Il faut faire attention de ne pas
négliger ceux pour lesquels vous êtes venus.

Discussion
1. Quels problèmes avez-vous affronté dans votre travail d’établissement d’une église qui
pratique la propagation ?
2. Que ressentez-vous lorsqu’un de vos membres ou disciples a un grand succès dans
l’évangélisation ?
3. A quel moment les nouveaux convertis sont-ils prêts pour évangéliser ?
4. Comment pouvez-vous enseigner la responsabilité d’évangéliser lorsque les chrétiens
sont persécutés ?

B. L’autonomie—Le défi d’influencer sans contrôler

Un grand défi dans l’établissement d’une église réellement indigène est le fait de
laisser les gens gérer l’église eux-mêmes
Sûrement vous avez déjà été pasteur quelque part. Peut-être êtes-vous diplômé en
administration de l’église et vous savez comment gérer une église comme il faut. Nous
devons nous rappeler que nous établissons une église autonome. L’autonomie ne veut
pas dire que les nouveaux convertis sont prêts à tout diriger le moment où ils viennent au
Seigneur. Voici le défi : il faut apprendre comment influencer et conseiller une église
sans la gouverner. Parfois vous savez que les décisions prises ne sont pas celles qui vont
mieux bénéficier à l’église. Ou peut-être vous voyez des gens prendre une décision que
vous savez par expérience n’aura pas de succès. Quelle est votre réaction ?

Ils ne vont pas gérer l’église comme vous le souhaiteriez


Chaque culture a ses propres idées de gestion. Il existe de grandes différences dans la
gestion des églises. Par exemple, aux Etats-Unis c’est le conseil de membres qui dirige
l’église, non le pasteur ou le comité national. Si les membres pensent que leur pasteur ne

44
fait pas bien son travail, ils peuvent le renvoyer et chercher un autre. En Tanzanie, les
pasteurs sont remplacés par le comité national. Bien que les besoins et les souhaits de
l’assemblée soient pris en compte, c’est possible que les dirigeants obligent l’assemblée à
l’accepter. Qui a raison ? Que nous dit la Bible ? Si un tel problème n’est pas
clairement explicité dans la Bible, il faut faire très attention de ne pas forcer les croyances
culturelles sur les autres. C’est mieux d’étudier comment une certaine culture considère
la gestion et puis de laisser les gens adapter leurs principes selon les vérités bibliques.

Discussion
1. Quels défis avez-vous affrontés lorsque vous avez établi une église autonome ?
2. Peut-il arriver que vous aidez au développement de la gestion de l’église ?
3. Quelle devrait être votre réaction si les dirigeants de l’église veulent faire quelque
chose qui, selon vous, va échouer ?

C. L’indépendance financière—l’appartenance et l’équilibre

Un exemple—Hadzabe
Les gens d’Hadzabe sont un peuple très primitif qui vivent simplement. Ils vivent de la
chasse et de la cueillette et n’ont jamais fait de l’agriculture ni de l’élevage. Leurs
villages comprennent de petites paillotes qui ne sont pas plus grandes qu’une petite
voiture. Le magasin le plus proche de leur village est à 30 kilomètres et il n’y a pas de
transport public pour y aller. Ce peuple n’a aucune ressource ou revenu. C’est une tribu
qui n’avait pas entendu l’évangile et que l’ADT voulaient atteindre. Les gens ont très
bien répondu à l’évangile et ils ont soif de connaître Dieu. Un jeune homme, qui est
ancien de l’église là-bas, espère un jour devenir pasteur. Il n’y a pas longtemps, il a
commencé une formation par extension qui se passe à environ cent kilomètres de chez
lui. Il a reçu une bourse et ses dépenses sont payées par l’institut. Néanmoins, il a un
problème avec sa famille. Comment est-ce qu’ils vont vivre pendant son absence ? Que
vont-ils manger ? Qu’est-ce que le missionnaire doit faire ?

Peu de problèmes font autant de bruit que les problèmes d’argent


En étudiant l’histoire de l’Eglise, il est étonnant de voir combien de problèmes ont surgi à
cause de l’argent. Les problèmes d’argent sont très délicats. Les gens savent souvent
que le missionnaire a de l’argent mais qu’il ne peut pas toujours les aider. Ou alors les
gens pensent que le missionnaire utilise l’argent pour contrôler l’église. Un missionnaire
a une fois dit qu’il aimerait n’avoir que l’argent pour payer l’essence de sa voiture afin
d’amener les gens à l’évangélisation. Bien que ce soit une solution trop simple, l’argent
présente un problème très complexe.

Un exemple : l’argent avec un but spécifique. Les Américains veulent savoir comment
leur argent est dépensé. Aux Etats-Unis, si vous utilisez de l’argent pour autre chose que
ce pour quoi il est destiné, vous pourriez aller en prison. Cependant, les Africains
utilisent parfois l’argent pour un autre but que celle désigné car le besoin est plus urgent.
Un Américain dirait : « C’est du vol ». Mais l’Africain répondrait : « Si je ne donne pas,
je suis sans cœur et sans compassion ». Qui a raison ?

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Ne pas donner afin d’aider le bien-être futur de l’église
En tant que missionnaire, il faut se rappeler que le but est l’établissement d’une église
indigène. C’est-à-dire, vous aurez parfois les ressources pour donner ou soutenir un
ministère dans l’église, mais vous ne choisissez pas de le faire car vous voudriez que les
gens le fassent eux-mêmes.

Laisser les membres gérer les offrandes


C’est important que l’assemblée gère les offrandes. Cet argent appartient à l’église et
l’église doit décider comment le dépenser. Les ADT mettent l’accent sur l’importance de
ce principe. Ils encouragent le missionnaire à ne pas toucher les offrandes de l’église.
Les dîmes sont toujours données, mais elles sont mises dans la caisse générale et un
conseil composé de natifs (et le missionnaire) décident comment utiliser cet argent.
L’idéal est que vous, le missionnaire, vous soyez assez soutenu par l’église qui vous
envoie que vous n’avez pas besoin de prendre l’argent de l’église. Il faut laisser les
membres décider quelles sont les priorités et les besoins importants.

Discussion
1. Quels défis avez-vous affrontés lorsque vous avez établi une église financièrement
indépendante ?
2. Pourquoi l’argent crée-t-il des problèmes ?
3. Pourquoi faut-il de l’équilibre avec l’argent ? Pensez-vous qu’il existe des situations
qui méritent l’aide financière du missionnaire ? Quelles situations ?
4. Quelle est l’étendue du pouvoir que le missionnaire devrait avoir sur la gestion de la
caisse de l’église ?

B. La théologie—Laisser les membres décider des questions théologiques qui ne sont


pas centrales à la foi
Une étape importante dans l’établissement d’une église indigène est celle de laisser les
gens formuler leur propre théologie culturelle. Ce n’est pas une étape qui viendrait dès le
début, mais c’est une étape importante. Chaque culture a des problèmes spécifiques qui
doivent être résolus avec l’aide de la Bible. Avec une bonne fondation théologique, les
gens doivent avoir la liberté d’affronter ces problèmes délicats. Ils ne vont pas
nécessairement trouver les mêmes réponses que vous.

Un exemple : le mariage
Il y avait un missionnaire en Afrique qui avait à son service un gardien. Le gardien était
un jeune homme, marié avec un enfant. Un jour, il est venu dire au missionnaire que son
pasteur l’obligeait à se divorcer d’avec sa femme. Le missionnaire était très étonné et il
voulait tout apprendre de l’histoire. Le jeune homme et sa femme avaient chuté avant
leur mariage et elle était tombée enceinte. Honteux, ils ont décidé de faire un mariage
d’état sans suivre les autres coutumes de leur tribu. Après plusieurs années, quelqu’un du
clan a appris que la femme était une cousine éloignée de son mari. Il y avait au moins
quatre ou cinq générations d’écart entre eux. Cependant, dans la culture de ce clan ils
étaient considérés membres de la même famille et donc n’avaient pas la permission de se
marier. Le pasteur était très choqué d’apprendre qu’il avait des gens mariés qui étaient de

46
la même famille. Il leur a dit de se divorcer sur-le-champ. Lorsque le gardien avait
raconté son histoire au missionnaire, il était très triste car il aimait sa femme et son enfant
mais il ne voulait pas désobéir à son pasteur. Quelques semaines plus tard il s’est divorcé
et a renvoyée sa femme chez ses parents.

Le missionnaire se doutait de la bonne décision et il avait beaucoup parlé avec le pasteur.


Cependant, il a rapidement réalisé qu’il affrontait un problème culturel et que le pasteur
avait de bonnes raisons bibliques pour agir ainsi. Le missionnaire a décidé de se retirer
de la situation et de laisser les anciens de l’église faire l’application biblique selon leur
culture.

Le danger de l’interprétation biblique


Un des plus grands dangers de l’interprétation est d’interpréter la Bible selon vos propres
vues culturelles. C’est essentiel que le missionnaire comprenne clairement ce que la
Bible dit. Est-ce que la Bible dit que fumer ou aller au cinéma est un péché ? Qu’est ce
que le péché ? La culture forme les gens. C’est facile de confondre l’interprétation
culturelle de la Bible avec une théologie inébranlable. Lorsque le missionnaire entre dans
une certaine culture, il doit enlever ses vues culturelles et s’approcher de la Bible telle
qu’elle est. Les problèmes qui ne sont pas clairement résolus dans la Bible ne peuvent
pas devenir une règle. Chaque culture est différente.

L’ethnocentrisme
On a tendance à penser que notre culture est la meilleure. Par exemple, je connais des
gens qui sont allés dans une tribu où les gens habitent dans des paillotes et ont peu de
revenu. La première chose qu’ils ont fait est d’essayer de convaincre les gens qu’ils
construisaient leurs maisons de la mauvaise façon. Ils les ont encouragés à construire
leurs maisons avec des briques en terre au lieu de la paille. Clairement, l’architecture
n’est pas un problème biblique. Les étrangers ont pensé que leur façon de construire était
mieux et ils ont voulu que les natifs changent. C’est un exemple de l’ethnocentrisme. Si
un problème n’est pas explicité dans la Bible, nous devons faire très attention à la
manière dont nous l’affrontons.

Discussion
1. Quels problèmes avez-vous affrontés lorsque vous avez établi une église qui formule
une théologie culturelle ?
2. Enumérer quelques manières dont votre culture a influencé votre interprétation de la
Bible.
3. Quelle attitude faut-il avoir lorsque les problèmes culturels ne sont pas explicités par
les écritures ?
3. Comment pouvez-vous éviter de forcer votre théologie culturelle sur les autres ?
4. Définir le péché. Le péché culturel existe-t-il ?

E. L’engagement dans la mission—le désir d’attendre


Un des plus grands dangers dans l’établissement d’une nouvelle église est de regarder à
l’intérieur. Il y a tant de problèmes à résoudre à l’intérieur de l’église qu’il semble
impossible de regarder vers l’extérieur et vers les besoins des gens.

47
Nous sommes trop petits / jeunes / immatures pour évangéliser
Voilà une excuse courante qui empêche l’église / le pasteur de s’engager dans la mission.
Il y a tant d’activités à faire et chaque activité a besoin d’argent. « Dès que nous serons
plus grands...dès que nous avons un nouveau bâtiment...dès que le salaire du pasteur est
assuré… » Ces excuses empêchent l’église de s’engager dans la grande commission. Il
faut s’engager dès le début. Il faut s’assurer que l’engagement dans la mission soit
prioritaire. Si vous agissez ainsi, Dieu vous bénira et vous donnera tout ce dont vous
avez besoin. Si vous voulez attendre avant de donner à la mission, vous trouverez
toujours une excuse pour ne pas donner.

Le besoin est si grand que nous allons commencer d’abord ici (l’idée de « notre
peuple avant tous les autres »)
Si l’Eglise primitive avait adopté cette excuse, alors l’Eglise serait toujours à Jérusalem
aujourd’hui. Je ne pense pas qu’il y’ait une tribu ou un pays qui n’ait jamais de besoins.
Si vous voulez vous occuper de vos propres besoins en premier lieu, vous n’en finirez
jamais. L’évangélisation est importante. Ce n’est pas une réponse « oui » ou « non ». Il
faut toucher les gens dans votre région mais non aux dépens de la mission. Une des plus
grandes erreurs qu’Israël avait faites était de garder la bénédiction “chez elle.” Le plan
de Dieu débute dans votre église et puis il doit s’étendre au monde entier.

Nous n’avons pas les ressources


La plupart des gens avec lesquels vous travaillerez n’auront pas de hautes positions
sociales. Ils seront sûrement pauvres et n’auront pas beaucoup de ressources.
Néanmoins, c’est important qu’ils participent. Une raison pour laquelle j’aime les dons
de foi est parce qu’ils permettent à une personne d’être l’instrument de bénédiction aux
nations. Dieu pourvoira si votre cœur est disposé. Tout le monde doit faire un effort et
Jehova-Jiré n’oubliera pas.

Confondre la propagation avec la mission


L’évangélisation n’est pas la même chose que la mission. Il n’y a pas d’excuse pour ne
pas toucher les nations avec la bonne nouvelle de Christ. Si toutes vos forces ne
bénéficient qu’à votre église, alors vous ne vous êtes pas engagé dans la mission.

Discussion
1. Quels défis avez-vous affrontés lorsque vous avez établi une église engagée dans la
mission ?
2. Comment mettez-vous en équilibre les besoins énormes des natifs avec les besoins
mondiaux ?
3. A quel moment une église est-elle financièrement prête à s’engager dans la mission ?
4. Quelle est la différence entre la propagation et la mission ?

48
Chapitre Trois
NE JAMAIS QUITTER LA MAISON SANS SE PREPARER :
LE ROLE DU SAINT-ESPRIT DANS LE MINISTERE DU MISSIONNAIRE
Denny Miller

La publicité pour la carte de crédit American Express dit : « Ne quittez jamais la maison
sans votre carte ! » Ils essaient de convaincre leurs clients que la carte de crédit est
indispensable, que le voyageur sage ne quittera jamais la maison sans sa carte.

Le cours abordera l’équipement nécessaire au missionnaire—la présence et la puissance


du Saint-Esprit. Nous allons considérer les exemples du Nouveau Testament et
l’expérience contemporaine afin de connaître l’importance de la puissance et de la
présence du Saint-Esprit dans la vie et le ministère du missionnaire.

Le cours a cinq objectifs spécifiques :


1. La nécessité de la présence et de la puissance du Saint-Esprit dans la vie et dans le
ministère du missionnaire
2. Le rôle du Saint-Esprit dans la vie et le ministère du missionnaire
3. La présence du Saint-Esprit dans la vie et dans le ministère du missionnaire
4. L’établissement d’une église pentecôtiste
5. Inspirer l’église nationale, déjà établie mais non active, à sentir le réveil
pentecôtiste du Saint-Esprit.

I. LA PRESENCE ET LA PUISSANCE INDISPENSABLE DU SAINT-ESPRIT


DANS LE MINISTERE DU MISSIONNAIRE

Il existe beaucoup de modèles et de stratégies qui concernent la mission. Ces stratégies


dépendent de l’organisation qui envoie le missionnaire, ainsi que du missionnaire lui-
même. Cependant, selon l’auteur, il n’y a aucune stratégie aussi importante que la
stratégie missionnaire de Jésus et de l’Eglise primitive. Je les appelle les « stratégies de
l’Esprit. »

A. Identifier et comprendre les « stratégies de l’Esprit » dans le Nouveau Testament


En considérant les stratégies missionnaires de l’église dans le Nouveau Testament, un
schéma sous trois aspects apparaît : (1) le revêtement de la puissance ; (2) la
proclamation / la démonstration ; et (3) la formation / l’envoi. Chaque partie du schéma
est essentielle à la stratégie de l’Eglise primitive du Nouveau Testament. Ce schéma est
comme une table à trois pieds. Si tous les pieds sont là, la table est stable et utilisable ;
mais si un pied est enlevé, la table tombe. De la même manière, si une partie de la
stratégie est absente, toute la stratégie échoue. Considérons la stratégie de l’Esprit
comme elle est décrite au Nouveau Testament.

Le premier pied ou partie est la puissance. Dans le schéma du Nouveau Testament, le


missionnaire doit d’abord recevoir la puissance. Après qu’il l’aura reçu, et seulement
après, il peut partir et commencer le ministère. Jésus, en effet, dit aux premiers
missionnaires : « Ne quittez pas la maison sans la puissance du Saint-Esprit » (Lc 24.49 ;

49
Ac 1.8). Le deuxième pied ou partie est la proclamation / la démonstration. L’évangile
doit être prêché. La prédication est accompagnée par la démonstration de la présence de
l’Esprit de Dieu. L’évangile doit être clairement représenté et puissamment démontré.
Le troisième pied ou partie est la formation / l’envoi. Les gens qui reçoivent l’évangile
doivent être formés, revêtus de puissance, et envoyés en mission.

Ce schéma est présent dans la grande mission de Christ. La grande commission est
mentionnée cinq fois dans les écritures, une fois dans chaque Evangile et une fois dans le
livre des Actes des apôtres (Mt 28.18-20 ; Mc 16.15-18 ; Lc 24.49-50 ; Jn 20.21-22 ; et
Ac 1.8). Ces écritures révèlent les stratégies de l’Esprit.

La puissance. Avec le commandement de prêcher l’évangile à toutes les nations, Jésus a


aussi promis de donner la puissance divine pour accomplir cette tâche. Cette promesse
comprend sa présence : « Et voici, je suis avec vous tous les jours », et sa puissance :
« Vous recevrez une puissance » (Ac 1.8). Il avait commandé aux disciples de ne pas
commencer leur ministère d’apôtre « jusqu’à que vous (ils soient) soyez revêtus de la
puissance d’en haut » (Lc 24.49). Ils devaient d’abord recevoir la « promesse du Père »,
le baptême du Saint-Esprit (Lc 24.49 et Ac 1.5).

La proclamation / la démonstration. Dès qu’ils eurent reçu la puissance, les disciples


devaient alors témoigner de Christ (Ac 1.8). Ils étaient chargés d’aller partout dans le
monde et de prêcher l’évangile « à toute la création » (Mc 16.15-16). Lorsqu’ils
prêchaient, « les signes » les accompagneraient et confirmeraient leur message
(Mc 16.17-20).

La formation / l’envoi. Ce n’était pas assez de prêcher et de former de nouveaux


convertis. Il fallait aussi former « des disciples » et leur enseigner à « garder tout ce que
je vous ai prescrit » (Mt 28.19-20). Il fallait compléter le cycle. Les gens qu’ils
touchaient avec l’évangile devaient recevoir la puissance et aller en mission aussi.

B. Observer le modèle dans la mission du Nouveau Testament


Ce schéma peut être clairement observé dans la mission que l’Eglise du Nouveau
Testament avait accomplie. Il est évident dans les stratégies du Père à travers Jésus, dans
les stratégies de Jésus à travers l’Eglise, et dans les stratégies de Paul à travers les églises
d’Ephèse et d’Asie.

La stratégie du Père pour Jésus—Le Père céleste a envoyé son Fils sur la terre avec
une stratégie missionnaire spécifique. Il était d’abord revêtu de puissance et Il prêchait
l’évangile avec des signes et des miracles (Ac 10.38). Jésus avait reçu la puissance du
Saint-Esprit à l’instant de son baptême dans l’eau (Lc 3.21-22). Il a commencé son
ministère avec la puissance et l’onction du Saint-Esprit (Lc 4.1, 14, 16-19). En
conséquence, Il prêchait l’évangile avec l’accompagnement des signes (Lc 4.36 ; 5.17 ;
6.19). A travers son ministère, Il avait appelé des disciples et Il leur avait donné la
puissance de faire de même.

50
La stratégie de Jésus pour l’Eglise—Après sa résurrection, Jésus dit à ses disciples :
« Comme le Père m’a envoyé, moi aussi, je vous envoie » (Jn 20.21). Puisqu’Il avait reçu
la puissance avant de commencer son travail, de la même manière son Eglise devait
recevoir la puissance avant d’entreprendre la grande mission. Il leur dit : « Vous
recevrez une puissance, celle du Saint-Esprit survenant sur vous, et vous serez mes
témoins... » (Ac 1.8). Il leur avait recommandé d’attendre la puissance du Saint-Esprit.
Ils ne devaient pas entreprendre la tâche d’évangélisation mondiale jusqu’à qu’ils soient
« revêtus de la puissance d’en haut » (Lc 24.49). Le schéma est évident. Ils étaient
formés, avaient reçu la puissance du Saint-Esprit, et avaient été envoyés pour proclamer
et démontrer la puissance du royaume de Dieu comme Jésus Lui-même l’avait fait.

La stratégie de Paul à Ephèse—Dans Actes chapitre 19, nous pouvons encore voir la
stratégie de l’Esprit à travers le travail que Paul avait fait en Ephèse et en Asie. Il a suivi
le même schéma de puissance, de formation, et de démonstration. Lorsque Paul est
arrivé à Ephèse, son but n’était pas de simplement commencer une église ou de gagner la
ville pour Christ mais son but était de toucher toute l’Asie avec l’évangile. Comment est-
ce qu’il a accompli cette grande tâche ? Nous pouvons observer sa stratégie dans les
versets 11-20. Lorsqu’il a trouvé une église croissante en Ephèse, Paul s’inquiétait
surtout de leur croissance spirituelle. Cette église était la base du ministère de Paul, par
laquelle il touchait toute la province. L’église devait être revêtue de puissance pour
accomplir cette tâche. Paul a tout d’abord demandé aux douze hommes : « Avez-vous
reçu l’Esprit Saint quand vous avez cru ? » (v. 2). Il leur « imposa les mains, et le Saint-
Esprit vint sur eux ; ils se mirent à parler en langues et à prophétiser » (v. 6). Dès que
l’église avait reçu la puissance du Saint-Esprit, Paul s’occupait de la tâche devant lui—
toucher l’Asie avec l’évangile. Dans les versets 9 et 10 nous lisons :

Mais, comme quelques-uns restaient endurcis et incrédules, et décriaient devant


la multitude la voie (du Seigneur), [Paul] se retira d’eux, prit les disciples à part
et eut des entretiens chaque jour dans l’école de Tyrannus. Cela dura deux ans,
de sorte que tous ceux qui habitaient l’Asie, Juifs et Grecs, entendirent la parole
du Seigneur.

Paul a commencé un institut biblique pour former les ouvriers. Du fait de cette stratégie,
toute l’Asie a ressenti l’impact de l’évangile de Christ. Pendant tout ce temps, Paul lui-
même proclamait l’évangile et démontrait sa puissance avec des signes. Le verset 8 nous
dit qu’il proclamait l’évangile ouvertement : « Paul entra dans la synagogue, où il parla
ouvertement ; pendant trois mois il s’entretenait avec eux et les persuadait en ce qui
concerne le royaume de Dieu. » Le verset 11 dit : « Dieu faisait des miracles
extraordinaires par les mains de Paul. » Et les versets suivants expliquent les réactions
que les gens de la ville ont eues lorsqu’ils virent les démonstrations de puissance. En
résultat : « la parole se répandait efficacement » (v. 20).

Dans tous les exemples de la mission du Nouveau Testament, la puissance est venue
avant que le travail ne commence. Jésus avait reçu la puissance avant de commencer son
ministère. Il a commandé à ses disciples de recevoir la puissance avant de commencer
leur travail. Et Paul, selon le schéma donné par Jésus, s’est assuré d’abord que l’église à

51
Ephèse avait reçu la puissance avant de continuer d’évangéliser en Ephèse et en Asie. Le
message est clair. Nous ne devons pas commencer le travail de la mission jusqu’à que le
Saint-Esprit nous remplisse et nous oigne de sa présence. De la même manière que les
ouvriers doivent chercher leurs outils avant de travailler, ainsi également nous devons
d’abord recevoir la puissance du Saint-Esprit avant de partir en mission.

C. Justifier la stratégie dans l’expérience contemporaine


Non seulement le Nouveau Testament démontre la nécessité d’être revêtu du Saint-Esprit
avant d’aller en mission, mais l’expérience contemporaine le démontre aussi. Nous ne
nions pas le bon travail fait par les missionnaires non-pentecôtistes partout dans le
monde. Nous félicitons leurs efforts et leurs succès. La mission contemporaine peut
nous révéler des choses étonnantes. En général, la mission qui a le plus d’impact sur le
monde est la mission ouverte à la présence et à la puissance du Saint-Esprit. Dans son
livre, L’Evangélisation de Puissance, John Wimber observe : « Le tableau mondial de la
croissance des églises montre que 70% de la croissance se fait parmi les groupes
pentecôtistes et charismatiques » (p.31). Dans le même livre il cite Peter Wagner :

Il existe une relation proche entre la croissance de l’église et le ministère de la


guérison... lorsqu’on entre pour la première fois dans une région, si on n’utilise
pas la compréhension et la puissance surnaturelle du Saint-Esprit, on n’y arrivera
pas... (p.39)

D.J. Wilson, Professeur d’histoire à Bethany Bible College, Santa Cruz, Californie, Etats-
Unis, écrit :

Partout où les églises pratiquent régulièrement la guérison, les délivrances, les


prophéties et les autres miracles du Saint-Esprit, la croissance et la multiplication
sont plus grandes que les églises qui n’en pratiquent pas. (Church Growth,
Dictionary of Pentecostal and Charismatic Movements, p.184)

Wilson dit encore que le mouvement pentecôtiste : « montre une des plus grandes, si
n’est pas la plus grande, croissance d’un mouvement humain non-politique, non-militaire
dans toute l’histoire » (p.183).

Les tableaux suivants montrent cette croissance incroyable :

La croissance du mouvement pentecôtiste / charismatique au 20e siècle


(y compris la troisième vague)
ANNEE LES ADHERENTS L’ADHERENCE L’ADHERENCE
JOURNALIERE JOURNALIERE
EN 1988
Début des années 3,7 millions 17.000 par jour 61.551 par jour
1900
2000 619 millions

52
La croissance du mouvement pentecôtiste / charismatique au 20e siècle
(L’établissement des églises)
ANNEE LE NOMBRE LA FONDATION DE LA FONDATION
D’EGLISES NOUVELLES DE NOUVELLES
EGLISES PENDANT EGLISES EN
LE 20E SIECLE 1988
Début des années 1990 15.010 53 par jour 145 par jour
2000 1,9 millions

Qu’est-ce qui fait la différence ? La puissance du Saint-Esprit fait la différence entre un


grand succès et un moindre succès. Il ne faut pas que le missionnaire parte sans cette
puissance promise. La puissance du Saint-Esprit est essentielle pour deux raisons :

L’inspiration pour l’évangélisation mondiale—Premièrement, le Saint-Esprit donne


l’inspiration nécessaire pour l’évangélisation mondiale. Lorsque les chrétiens à
Jérusalem ont demandé à Pierre pourquoi il est allé chez le Centenier Corneille pour
prêcher l’évangile, il a dit : « L’Esprit m’a demandé d’y aller » (Ac 11.12). De la même
manière, c’était le Saint-Esprit qui avait incité l’église à Antioche à envoyer les
missionnaires Barnabas et Saul (Paul) en voyage : « Le Saint-Esprit dit : “Mettez-moi à
part Barnabas et Saul pour l’œuvre à laquelle je les ai appelés”...eux donc, envoyés par
le Saint-Esprit, descendirent à Séleucie » (Ac 13.2, 4). Il faut prendre la même décision
aujourd’hui. La présence du Saint-Esprit dans l’église et dans la vie personnelle du
missionnaire doit l’inciter à amener l’évangile aux perdus. La perte de sa puissance et de
sa présence dans l’église élimine la source principale de motivation pour la mission.
C’est une perte pour nous et une perte pour le travail du royaume de Dieu.

La puissance dans l’évangélisation mondiale—Non seulement le Saint-Esprit nous


inspire pour la mission, mais aussi Il nous donne la puissance de l’accomplir. La
promesse que Jésus avait faite est claire : « Vous recevrez une puissance, celle du Saint-
Esprit survenant sur vous, et vous serez mes témoins à Jérusalem, dans toute la Judée, en
Samarie et jusqu’aux extrémités de la terre » (Ac 1.8).

Le point essentiel qui sépare nos églises pentecôtistes d’autres organisations est le
baptême du Saint-Esprit. La question qui se pose donc est celle de l’évangélisation
mondiale. Est-ce que le monde sera gagné pour Jésus Christ ? Seulement par la
puissance du Saint-Esprit.

Discussion
1. Discuter : Les organisations qui obligent leurs missionnaires à être remplis du
Saint-Esprit ont généralement plus de succès que celles qui ne les obligent pas.
Pourquoi ? En quoi le baptême du Saint-Esprit aide le missionnaire dans son
travail ?
2. Commenter la citation suivante : « Je connais un missionnaire dans une autre
organisation qui ne croît pas au baptême dans le Saint-Esprit. Bien qu’il n’ait

53
jamais parlé en langues, c’est un missionnaire efficace. Par conséquent, ce n’est
pas nécessaire de recevoir le baptême du Saint-Esprit avant d’être un missionnaire
efficace. »
3. Réfléchir et discuter : Vous êtes membre du comité national pour la mission. On
vous demande de faire un rapport sur les exigences spirituelles requises pour un
candidat missionnaire. Quelles exigences spirituelles allez-vous choisir ? Est-ce
que le baptême du Saint-Esprit y fera partie ? Selon vous, quelles autres
expériences spirituelles sont aussi nécessaires ?

II. LE ROLE DU SAINT-ESPRIT DANS LA VIE DU MISSIONNAIRE

La puissance du Saint-Esprit est nécessaire pour l’accomplissement efficace du travail


missionnaire. Maintenant considérons quelques applications pratiques de cette vérité.
Nous allons aborder le rôle du Saint-Esprit dans la vie du missionnaire. Premièrement,
nous allons voir comment le baptême du Saint-Esprit fait partie de l’équipement
nécessaire du missionnaire. Ensuite, nous allons voir comment (par quels moyens
spécifiques) le Saint-Esprit aide le missionnaire. Enfin, nous allons considérer quelques
moyens pratiques par lesquels le missionnaire peut maintenir la présence du Saint-Esprit
dans sa vie et son ministère.

A. L’équipement nécessaire du missionnaire


Lorsqu’un missionnaire quitte son pays natal pour aller dans un autre pays et culture, il
doit décider ce qu’il va amener et ce qu’il va laisser. Il ne doit rien oublier de ce qui
pourrait lui donner du succès dans le travail.

Le baptême du Saint-Esprit—Une partie essentielle de l’équipement du missionnaire


est le baptême dans le Saint-Esprit. Jésus était très clair au sujet de ce besoin
indispensable. Voilà ce qu’Il dit à ses disciples :

Comme il se trouvait avec eux, il leur recommanda de ne pas s’éloigner de


Jérusalem, mais d’attendre la promesse du Père dont, leur dit-il : « Vous m’avez
entendu parler ; car Jean a baptisé d’eau, mais vous, dans peu de jours, vous
serez baptisés d’Esprit Saint. » (Ac 1.4-5)

Jésus a été clair et net sur ce point. Aucun missionnaire ne doit jamais partir sans cette
puissance nécessaire du Saint-Esprit.

Marcher dans l’Esprit—Non seulement le missionnaire doit recevoir le baptême du


Saint-Esprit, mais il doit aussi vivre avec sa présence. L’apôtre Paul avait demandé deux
questions importantes. (La première est explicite, la deuxième est implicite.) Sa
première question se trouve en Ac 19.2 : « Avez-vous reçu l’Esprit Saint quand vous
avez cru ? » Il voulait s’assurer que les croyants avaient reçu le baptême du Saint-Esprit.
La deuxième question se trouve en Ga 3.3. Il a demandé s’ils marchaient
quotidiennement dans l’Esprit : « Après avoir commencé par l’Esprit, allez-vous
maintenant finir par la chair ? » Après que le missionnaire ait reçu le baptême dans le
Saint-Esprit, il doit apprendre comment marcher quotidiennement avec l’Esprit. Il doit

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apprendre à écouter la voix de l’Esprit. Il doit savoir comment prier dans l’Esprit. Il doit
savoir comment agir sous l’onction et avec les dons du Saint-Esprit. Il doit cultiver les
fruits de l’Esprit dans sa vie.

Pratiquer un ministère de puissance—Une autre partie essentielle du ministère du


missionnaire est la puissance du royaume de Dieu. Si le missionnaire ne connaît pas cette
puissance, son ministère sera moins efficace. Paul considérait que les signes et les
miracles (prodiges) faisaient partie de son travail en tant que missionnaire. Il a écrit à
l’église de Corinthe : « Les signes distinctifs de l’apôtre ont été vus à l’œuvre au milieu
de vous par une patience à toute épreuve, par des signes, des prodiges et des miracles »
(2 Co 12.12). Les signes confirmaient son appel missionnaire. Il avait rappelé aux
chrétiens en Thessalonique que : « Notre évangile n’est pas venu jusqu’à vous en paroles
seulement, mais aussi avec puissance, avec l’Esprit Saint et une pleine certitude »
(1 Th 1.5).

En Rm 15.17-21, Paul révèle son cœur pour la mission. Il raconte comment Dieu l’a
utilisé « pour amener les païens à l’obéissance » de l’évangile. Il dit qu’il l’avait fait en
prêchant pleinement l’évangile de Christ et par « la puissance des signes et des prodiges,
par la puissance de l’Esprit » (v. 19). C’est insensé d’évangéliser les nations « en
paroles seulement » et non par la puissance et par l’onction du Saint-Esprit. Le travail de
la mission est une guerre spirituelle (Ep 6.10-18). Cette guerre doit être faite non avec
nos forces humaines, mais par « sa force souveraine » (v. 10). Un tel ministère de
puissance ne sera jamais accompli si le missionnaire n’apprend pas comment marcher
dans l’Esprit, et il ne peut pas marcher dans l’Esprit s’il n’est pas d’abord rempli du
Saint-Esprit.

B. L’aide du Saint-Esprit
Le missionnaire, rempli du Saint-Esprit, ne travaille pas seul. Christ est là avec lui par la
présence du Saint-Esprit (Mt 28.20 ; Jn 14.16-18). Il y a tant de moyens par lesquels le
Saint-Esprit peut aider le missionnaire dans son ministère.

La puissance—Premièrement, le Saint-Esprit lui donne la puissance de témoigner et de


faire ce que Christ a fait (Ac 1.8 ; Jn 14.12). Le jour de la Pentecôte, une église craintive
et désenchantée a reçu la puissance de proclamer Christ aux nations. Un pasteur du
Malawi m’a dit : « Mon église a commencé à grandir lorsque les gens ont reçu le
baptême du Saint-Esprit. Maintenant c’est une église puissante. » Un étudiant à l’Institut
théologique des Assemblées de Dieu au Malawi où j’enseigne a écrit sur la fiche
d’inscription : « Lorsque vous êtes venu à mon église et avez prêché sur le Saint-Esprit,
j’ai reçu le baptême du Saint-Esprit. Tout de suite j’ai senti que Dieu m’appelait à
prêcher l’évangile. Je ressentais une vive compassion pour ceux qui sont perdus.
Maintenant je dirige une église annexe. Je veux venir à l’institut afin d’être formé pour le
ministère. » C’est si important que le missionnaire reçoive le baptême du Saint-Esprit,
comme les premiers missionnaires le jour de la Pentecôte l’ont fait.

55
La direction—Non seulement le Saint-Esprit donne au missionnaire la puissance
d’accomplir le ministère, mais aussi Il le dirige tout au long de son ministère. Dans
Ac 16, l’Esprit a dirigé l’équipe missionnaire de Paul :
Empêchés par le Saint-Esprit d’annoncer la parole en Asie, ils traversèrent la
Phrygie et le pays de Galatie. Arrivés près de la Mysie, ils tentèrent d’aller en
Bithynie ; mais l’Esprit de Jésus ne le leur permit pas. Ils franchirent alors la
Mysie et descendirent à Troas. Pendant la nuit Paul eut une vision : un
Macédonien debout le suppliait en disant : « Passe en Macédoine, viens à notre
secours ! » Après cette vision de Paul, nous avons aussitôt cherché à nous rendre
en Macédoine, concluant que Dieu nous appelait à y annoncer l’évangile.
(Ac 16.6-10)

C’est essentiel que le missionnaire marche selon la direction et l’aide du Saint-Esprit.


Combien d’années ont été perdues et combien d’occasions ont été gâchées à cause des
missionnaires qui n’ont pas écouté la voix de l’Esprit ? Le missionnaire doit attendre et
chérir la direction du Saint-Esprit dans sa vie et dans son ministère.

La préparation—Jésus est allé devant les disciples en Galilée (Mt 26.32), et de la même
manière le Saint-Esprit va devant le missionnaire pour lui préparer la réussite dans son
ministère. Le Saint-Esprit bénit le travail en préparant le cœur des gens à entendre et à
accepter l’évangile. Paul avait souvent demandé aux églises de prier pour lui, pour que
Dieu lui ouvre les portes de ministère (Col 4.3 ; voir aussi 1 Co 16.9 et 2 Co 2.12). Les
portes dans le ministère du missionnaire s’ouvrent quand le Saint-Esprit combat contre
les forces spirituelles démoniaques. Le Saint-Esprit exauce les prières des guerriers
spirituels, Il agit contre les forces spirituelles, et Il ouvre le cœur des gens à l’évangile.

L’onction—Un autre travail du Saint-Esprit est l’onction du missionnaire afin qu’il


puisse proclamer le message de Christ. Jésus avait déclaré : « L’Esprit du Seigneur est
sur moi, parce qu’il m’a oint pour annoncer la bonne nouvelle aux pauvres » (Lc 4.18).
Le missionnaire, rempli du Saint-Esprit, voit visiblement la présence du Saint-Esprit dans
sa propre vie lorsqu’il prêche la parole de Dieu. C’est ce qui s’est passé lorsque Pierre
s’est défendu devant le tribunal juif. Pierre, « rempli d’Esprit Saint » (Ac 4.8), et Jean
avaient démontré tant de courage que les autorités religieuses avaient vu l’Esprit sur eux
et « ils furent étonnés » (v. 13). Au moment où Etienne avait prêché, l’onction du Saint-
Esprit était évidente à tous. Les gens « n’étaient pas capables de résister à la sagesse et
à l’Esprit par lequel il parlait » (Ac 6.10). Devant le tribunal, Etienne avait le visage
« comme celui d’un ange » (v. 15). Une telle onction produit un effet énorme sur ceux
qui écoutent. Pourquoi un missionnaire partirait-il sans une telle onction ?

La confirmation—Les gens qui vont en mission pour prêcher l’évangile aux pays
lointains peuvent attendre que le Seigneur « rende témoignage à la parole de sa grâce et
leur accorde de voir des signes et des prodiges par leurs mains » (Ac 14.3). Dieu a
promis de confirmer sa parole avec des signes (Mc 16.16). Cette confirmation fait partie
du travail du Saint-Esprit dans le ministère du missionnaire (Rm 15.19).

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Le réconfort et l’encouragement—Le Saint-Esprit réconforte et encourage le
missionnaire. Quand le missionnaire se trouve loin de chez lui dans un pays étranger, il a
besoin de l’encouragement du Saint-Esprit. Cet encouragement est une autre aide que le
Saint-Esprit donne. Jésus avait appelé le Saint-Esprit un « autre Consolateur » qui est
« éternellement avec (nous) » (Jn 14.16). Le Saint-Esprit est un consolateur et une
source d’encouragement au missionnaire, comme Jésus l’avait été aux disciples. Non
seulement le Saint-Esprit est toujours avec le missionnaire, mais Il établit aussi sa
demeure en lui (v. 17). Le missionnaire ne peut donc pas refuser d’être complètement
rempli avec cette présence précieuse.

C. Comment maintenir la présence du Saint-Esprit


Si la présence du Saint-Esprit aide le missionnaire par tant de moyens, alors pourquoi le
missionnaire partirait-il sans sa présence ? La question à poser est : Comment le
missionnaire peut-il maintenir la présence du Saint-Esprit dans sa vie ? Voici trois
choses spécifiques que le missionnaire peut faire afin de maintenir le contact du Saint-
Esprit dans sa vie.

Désirer la présence du Saint-Esprit—D’abord, si le missionnaire veut maintenir la


présence du Saint-Esprit dans sa vie, il doit Le désirer. Au sujet des dons de l’Esprit,
Paul écrit que nous devons « aspirer aussi aux dons spirituels » (1 Co 14.1). En plus,
nous devons « aspirer à prophétiser, et ne pas nous empêcher de parler en langues »
(v. 39). Jésus avait enseigné qu’avant d’avoir « des fleuves d’eau vive », il faut d’abord
« avoir soif » et ensuite « venir et boire » (Jn 7.37-39). Il faut se demander : « De quelle
importance est pour moi la présence du Saint-Esprit dans ma vie et mon ministère ? » Si
la réponse est : « Très important », alors il faut constamment rechercher sa présence.

Cultiver la présence de l’Esprit—Paul a écrit à Timothée : « Je t’exhorte à ranimer la


flamme du don de Dieu que tu as reçu par l’imposition de mes mains » (2 Tm 1.6). Il
l’avait aussi encouragé à garder ces dons qui lui avaient été confiés « par le Saint-
Esprit » qui demeuraient en lui (v. 14). Non seulement le missionnaire doit désirer le
contact avec le Saint-Esprit, mais il doit aussi cultiver sa présence dans sa vie. Il peut
garder ce contact par la prière, la louange, et la méditation des écritures.

Prier souvent dans l’Esprit—Paul avait enseigné aux Ephésiens que le chrétien peut
« se revêtir de toutes les armes de Dieu » et ainsi « pouvoir tenir ferme contre les
manœuvres du diable » en « priant en tout temps par l’Esprit, avec toutes sortes de
prières et supplications » (Ep 6.11, 18). C’est pourquoi Paul avait courageusement dit :
« Je prierai par l’esprit...je chanterai par l’esprit » (1 Co 14.15). Il dit encore : « Je
rends grâces à Dieu de ce que je parle en langues plus que vous tous » (v. 18). Pourquoi
avait-il dit cela ? Parce qu’il savait que cette grande puissance spirituelle venait par la
prière en langues. La Bible dit que le don de parler en langues n’est qu’un des dons
spirituels et ce don fortifie celui qui le pratique. Jude dit que de telles prières vont
fortifier le missionnaire : elles le fortifient dans sa foi et elles le gardent dans l’amour de
Dieu (Jude 20-21).

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La prière par l’Esprit est un moyen puissant d’intercession et c’est un don disponible au
missionnaire (Rm 8.26-27). Il faut que le missionnaire maintienne la présence de l’Esprit
dans sa vie et son ministère

Discussion
1. Les témoignages personnels : Demander à plusieurs étudiants de partager des
témoignages personnels de 3 minutes sur la façon dont le Saint-Esprit les aide
dans leur vie et dans leur ministère (par exemple : la puissance, la direction, la
préparation, la confirmation de la parole, et le réconfort ou l’encouragement).
2. Discuter : Que peut faire le missionnaire pour maintenir la présence de Dieu dans
sa vie ?

III. LE ROLE DU SAINT-ESPRIT DANS LE MINISTERE DU MISSIONNAIRE

Jusqu’à présent nous avons parlé de la nécessité de la puissance du Saint-Esprit dans le


travail missionnaire. Nous avons appliqué ce principe à la vie personnelle du
missionnaire. Nous allons maintenant aborder le rôle du Saint-Esprit dans le travail et le
ministère du missionnaire. Nous allons aborder trois points. Premièrement, nous allons
aborder la présence du Saint-Esprit dans le ministère du missionnaire. Ensuite, nous
allons aborder la responsabilité du missionnaire de partager la puissance et la réalité du
Saint-Esprit avec son église. Enfin, nous allons aborder le besoin des missionnaires
“renouvelés” dans la mission en Afrique.

A. Travailler avec le Saint-Esprit


Le missionnaire n’est pas seul dans son ministère. La présence du Saint-Esprit est avec
lui pour l’aider. C’est essentiel que le missionnaire sache travailler en union avec le
Saint-Esprit lorsqu’il bâtit une église. Si la mission est aussi le désir de l’église, alors
c’est essentiel que l’église soit remplie du Saint-Esprit. Comment le missionnaire peut-il
s’assurer que l’église est remplie du Saint-Esprit et engagée dans la mission ? Il doit faire
au moins deux choses :

Le missionnaire doit établir une église véritablement pentecôtiste


Le missionnaire ne doit jamais oublier que ce n’est pas assez d’être lui-même
pentecôtiste, il doit aussi s’assurer que son église est pentecôtiste. Le missionnaire doit
garder en tête l’image future de l’église. A quoi doit ressembler l’église ? Elle doit être
une église qui est caractérisée par la prédication et l’enseignement biblique avec autorité.
La puissance du Seigneur doit être présente dans la louange. Les dons de l’Esprit doivent
être pratiqués. Les malades et les démoniaques doivent être délivrés. La prière doit avoir
une place centrale dans l’église. Christ doit être proclamé. Il faut mettre l’accent sur la
mission. Et les dîmes doivent être enseignées et mises en pratique.

Le missionnaire doit mettre en pratique le vrai ministère pentecôtiste


Le missionnaire doit lui-même mettre en pratique le ministère pentecôtiste s’il veut
établir une église réellement pentecôtiste. Le missionnaire qui pense qu’il peut établir
une église véritablement pentecôtiste sans qu’il soit un vrai modèle est naïf. L’église est

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l’image du pasteur. Jésus a dit : « Le disciple n’est pas plus grand que le maître ; mais
tout disciple sera comme son maître » (Lc 6.40). Qu’est-ce que le ministère réellement
pentecôtiste ? C’est un ministère rempli de la présence du Saint-Esprit. C’est un
ministère rempli de la puissance et de l’onction du Saint-Esprit, avec confirmation par
des signes. C’est un ministère dans lequel les dons de l’Esprit agissent. Un ministère
réellement pentecôtiste suppose que le missionnaire lui-même est un serviteur
pentecôtiste, non seulement par ses paroles mais aussi par ses actions.

B. Inculquer la réalité pentecôtiste à l’église nouvellement établie


Qu’est-ce que le missionnaire doit spécifiquement faire pour partager la puissance
pentecôtiste et sa réalité à l’église ? Voici six propositions :

Il faut accorder de l’importance à l’expérience pentecôtiste


Le missionnaire doit d’abord lui-même accorder une grande valeur à l’expérience
pentecôtiste. Il peut le faire par deux moyens : Premièrement, il doit accorder de la
valeur à l’œuvre du Saint-Esprit dans sa propre vie et dans son ministère. Ensuite, il doit
accorder de la valeur à l’œuvre du Saint-Esprit du Saint-Esprit dans la vie et dans le
ministère de l’église naissante. L’importance accordée à la puissance et à la réalité
pentecôtiste doit commencer par la vie du missionnaire. On dit : « Il faut vivre et non
seulement enseigner la réalité pentecôtiste. » Si le missionnaire ne considère pas que la
puissance et l’onction du Saint-Esprit soient d’une grande importance, il n’établira jamais
une église véritablement pentecôtiste.

Il faut proclamer le message pentecôtiste


Si le missionnaire partage la réalité pentecôtiste avec l’église, il doit proclamer
régulièrement le message pentecôtiste. Paul avait rappelé aux chrétiens de Rome : « J’ai
abondamment répandu l’Evangile du Christ » (Rm 17.19). Paul était le modèle biblique
(et contemporain) d’un prédicateur de l’évangile. Depuis le début, il prêchait le message
du baptême dans le Saint-Esprit (Ac 19.1-7). Je parlais un jour avec un missionnaire
“pentecôtiste”. J’ai été très étonné lorsqu’il m’a dit : « Je ne prêche presque jamais sur
le Saint-Esprit. » C’est vraiment triste ! Nous ne devons pas faire de même dans la
mission. Nous devons prêcher souvent et courageusement du baptême dans le Saint-
Esprit, et nous devons prier avec les gens pour qu’ils puissent recevoir le baptême du
Saint-Esprit.

Il faut enseigner la vérité pentecôtiste


Si le missionnaire veut établir une église réellement pentecôtiste, il doit alors fidèlement
enseigner et prêcher la vérité pentecôtiste. Quand le missionnaire part, on lui donne
souvent des rôles et des tâches diverses, et l’on attend qu’il les fasse. Bien que ces tâches
soient bien, le missionnaire ne doit jamais oublier que le cœur de la grande mission est
d’enseigner et de prêcher l’évangile (Mt 28.20 ; Mc 16.15). Nous sommes d’abord et
avant tout prédicateurs et enseignants. Etes-vous un missionnaire général ou régional ?
Alors faites le travail qu’il faut pour la région, mais d’abord prêchez la bonne nouvelle !
Etes-vous le dirigeant d’un programme national ou d’un institut biblique ? Alors faites le
travail demandé, mais d’abord prêchez la bonne nouvelle ! Etes-vous un moniteur parmi
les enfants, un enseignant à l’institut biblique ou le directeur d’un ministère quelconque ?

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Faites votre travail, mais n’oubliez jamais que vous êtes appelé d’abord et avant tout à
prêcher la bonne nouvelle de Jésus Christ !

Il faut que l’enseignement et la prédication soient remplis du message pentecôtiste.


Comme la prédication de Pierre le jour de Pentecôte, ainsi nos prédications évangéliques
doivent parler du baptême dans le Saint-Esprit (Ac 2.15-18, 33, 38-39). La formation
pastorale et l’enseignement à l’institut biblique doivent comprendre l’enseignement de la
vérité pentecôtiste. Notre programme d’études à l’institut biblique et notre méthodologie
doivent être pentecôtistes. Le Saint-Esprit doit avoir sa place légitime dans tout ce que
nous faisons et enseignons. Tout enseignement que le missionnaire fait ne sert à rien si
lui-même il n’est pas un modèle du ministère pentecôtiste.

Il faut attiser le feu de la Pentecôte


Le missionnaire qui veut établir une église véritablement remplie de la présence du Saint-
Esprit doit savoir comment « attiser le feu de la Pentecôte. » C’est-à-dire, il doit être
conscient que c’est son rôle de toujours encourager la vie spirituelle dans l’église.
Comme Timothée avait été encouragé à « ranimer la flamme du don de Dieu » (2 Tm 1.6)
qu’il avait reçue, le missionnaire pentecôtiste doit chercher à encourager les dons de Dieu
dans l’église. Il doit toujours vérifier la “température” spirituelle de l’église afin de
s’assurer que l’église vit et agit véritablement dans l’Esprit. Lorsqu’il constate des
défauts spirituels, le missionnaire doit rapidement inciter l’église à suivre les voies
pentecôtistes.

Il faut lutter pour établir une église pentecôtiste


Enfin, le missionnaire qui veut établir une église dynamique remplie du Saint-Esprit doit
lutter pour l’établir. Il doit faire face à trois choses : D’abord, il doit lutter pour la pureté
doctrinale. Il doit d’assurer que les credo doctrinaux et les enseignements de la nouvelle
église montrent la vérité biblique de la Personne et de l’œuvre du Saint-Esprit.
Deuxièmement, il doit lutter pour établir des pratiques pentecôtistes. Il doit s’assurer
qu’on donne du temps et de la place aux actions du Saint-Esprit dans chaque réunion.
Enfin, le missionnaire doit s’assurer que les croyances et les pratiques pentecôtistes de
l’église se trouvent aussi dans les documents de base. Le missionnaire doit lutter pour la
réalité pentecôtiste dans chaque domaine de la vie et des pratiques de l’église.

C. Le besoin des évangélistes dans les églises africaines


Il existe des missionnaires africains dans des régions où un travail pentecôtiste a déjà été
établi. Le travail peut être grand ou petit, mûr ou immature. Le missionnaire découvre
parfois que l’église où on l’a affecté, ou qu’il a choisie, a besoin du réveil. Il doit se
considérer comme un instrument pour le réveil pentecôtiste dans son église. Il doit
comprendre que la seule église qualifiée et capable de toucher une nation pour Christ est
une église remplie du Saint-Esprit. Comme Paul à Ephèse (Ac 19), le missionnaire doit
considérer que la réalité pentecôtiste est la première étape dans l’évangélisation des gens
perdus, qu’importe la région ou la nation du monde.

Le besoin de l’effusion du Saint-Esprit en Afrique

60
Nous nous réjouissons lorsque les âmes en Afrique viennent au Seigneur. Chaque jour
des milliers de personnes entrent dans le royaume de Christ. Dans le même temps, il
existe aussi des situations qui nous inquiètent. Dans plusieurs pays en Afrique, il y a des
églises des Assemblées de Dieu de la deuxième ou troisième génération. Plusieurs
églises nationales ont fêté leurs cinquante ans d’existence. Nous nous réjouissons avec
eux, mais nous voyons aussi le besoin de l’effusion du Saint-Esprit dans ces églises et
dans d’autres églises sur le continent africain. En 1993, nous étions bouleversés par les
résultats d’un sondage que le Bureau des Projets de la Moisson en Afrique et le Bureau
central à Springfield, Missouri, Etats-Unis avaient fait sur les églises des Assemblées de
Dieu en Afrique.

Le sondage montrait que seulement 20% de ceux qui viennent à l’église sont remplis du
Saint-Esprit. Pensez à cela. Avec 6 millions de membres en Afrique, 4,8 millions n’ont
pas encore reçu le baptême du Saint-Esprit. Si nous allons accomplir notre plan de
toucher les nations avec l’évangile pour la gloire de Dieu, nous devons alors prier Dieu
d’envoyer un réveil pentecôtiste puissant qui touchera toutes nos églises et remplira des
millions de gens avec le baptême du Saint-Esprit. Nous devons agir maintenant. Nous
devons maintenant prier, prêcher, enseigner, et lutter pour qu’une effusion pentecôtiste
soit ressentie dans nos églises africaines partout sur le continent.

Les problèmes à affronter


Il y a de nombreux problèmes qui viennent nous combattre. L’important n’est pas le
nombre de personnes qui parlent en langues et le souci de devenir la plus grande église
pentecôtiste en Afrique. L’important est les âmes éternelles des millions de gens partout
sur le continent et ailleurs. Est-ce que l’Afrique du Nord entendra l’évangile ?
Seulement si nous recevons la puissance du Saint-Esprit. Est-ce que l’Afrique de l’Est et
les pays arabes seront gagnés pour Christ ? Ces régions ne seront pas gagnées par une
église impuissante et insipide. Ces régions et d’autres régions du monde ne peuvent être
gagnées que par une église puissante, remplie de la présence du Saint-Esprit, qui
proclame le message de Christ confirmé par des signes.

L’appel
Il y a un grand besoin qui se manifeste dans nos églises africaines aujourd’hui. Nous
avons besoin d’hommes et de femmes qui répondront à l’appel à être des prophètes oints
afin d’aider l’église à sentir le réveil pentecôtiste. Je ne parle pas des gens qui se
proclament eux-mêmes, égoïstes, orgueilleux de leur propre puissance et sainteté. Je
parle des hommes et des femmes qui ont la passion de voir l’église remplie de la
puissance du Saint-Esprit. Ces personnes doivent regarder au-delà de ce qui est
temporaire afin de voir les nations qui veulent entendre l’évangile. Ils doivent désirer le
réveil car le réveil poussera l’église africaine à envoyer des missionnaires là où l’on n’a
pas encore entendu l’évangile de Jésus. Nous avons besoin de tels évangélistes, et nous
devons considérer ce ministère prophétique comme un rôle légitime du missionnaire en
Afrique. Je prie que Dieu suscite une telle armée de prophètes oints de Dieu.

Discussion

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1. Discuter : Nous avons dit que le missionnaire doit partager la réalité pentecôtiste
avec son église. Décrire quelques caractéristiques qui font partie d’une église
pentecôtiste. Que peut faire le missionnaire afin de s’assurer qu’il a établi une
église véritablement pentecôtiste ?
2. Discuter : Dans ce cours nous avons parlé du fait d’être “véritablement
pentecôtiste”. Selon vous, que signifie un ministère véritablement pentecôtiste ?
3. Discuter : Sur une échelle de un à dix (avec 1 le minimum et 10 le maximum),
évaluer la “température spirituelle” de votre église nationale. Que pourriez-vous
faire pour inspirer et encourager le réveil pentecôtiste dans votre église ?

62
Chapitre Quatre
LA FORMATION SPIRITUELLE : COMMENT CREUSER VOTRE PROPRE
PUITS
John Ikoni

Ce cours étudie la formation spirituelle dans la Bible. L’accent sera mis sur les stratégies
de la croissance spirituelle personnelle et sur les disciplines traditionnelles chrétiennes
qui sont nécessaires pour maintenir la vitalité spirituelle et efficace dans la vie du
missionnaire. Le cours abordera aussi quelques principes fondamentaux de la relation
personnelle avec Dieu. Le cours terminera avec un plan hypothétique sur le
développement personnel.

Entre autres, ce cours essayera de :


1. Susciter la conscience, la faim, et la soif spirituelles du missionnaire pour la
méditation personnelle, une méditation qui le rapproche de Dieu
2. Défier le missionnaire à marcher quotidiennement avec Dieu et à organiser sa vie
autour des disciplines spirituelles que Jésus avait utilisées afin de garder son
union avec Dieu.

Objectifs
1. Comprendre les notions bibliques de la formation spirituelle.
2. Intégrer la compréhension du monde spirituel dans la formation et la croissance
personnelles.
3. Connaître les versets qui parlent de la formation et de la croissance spirituelles.
4. Agrandir la compréhension des principes fondamentaux spirituels.
5. Identifier les conditions qui représentent un danger à la marche quotidienne avec
Dieu et comment les vaincre.
6. S’engager à mûrir spirituellement et à développer un ministère transculturel en
adoptant un plan simple de méditation quotidienne.

Introduction
Le sujet de la spiritualité retrouve un intérêt renouvelé, même parmi les pentecôtistes de
nos jours. Les pentecôtistes connaissent bien les expressions « être spirituel », « une
personne spirituelle », « marcher dans l’Esprit », et « une vie remplie de l’Esprit. » Les
demandes excessives de la vie amènent les gens à chercher le sens de la vie intérieure.
Les gens veulent trouver quelqu’un de puissant qui peut les aider. Le résultat est la
recherche d’une « vie spirituelle. » Les gens de toutes croyances et de toutes religions
traditionnelles désirent trouver une spiritualité véritable.

La spiritualité et la formation spirituelle vont ensemble. Il existe beaucoup d’érudits et


de théologiens qui ont du mal à clarifier les définitions de la spiritualité et de la vie
spirituelle. Le cours considérera quelques définitions différentes.

Le thème du cours est la « formation spirituelle ». Ce thème concerne surtout la


croissance spirituelle personnelle. Le but est de chercher la profondeur. Le résultat sera
une croissance spirituelle dans la vie du croyant. La vérité centrale est : N’importe où

63
nous nous trouvons dans notre croissance spirituelle, nous devons continuer de croître.
Il n’y a pas de limites à la formation spirituelle. Les chrétiens sont pèlerins. Ils sont
toujours en voyage ! L’histoire de l’Exode nous montre ce processus. De la même
manière qu’Israël avait été dirigé à la liberté, ainsi la formation chrétienne dirige les
chrétiens à la liberté en Christ. La direction n’est pas sans but. Le Saint-Esprit dirige,
guide, et encourage les croyants vers le but principal—la gloire de Christ.

Ce cours a trois parties. La première partie développe la théologie d’une formation


spirituelle personnelle basée sur les définitions bibliques et d’autres illustrations. La
croissance spirituelle est le courant, le ton, et l’accent de la Bible. La deuxième partie
considère certaines conditions qui représentent un danger aux pèlerins chrétiens dans leur
marche quotidienne vers l’accomplissement spirituel et vers la vitalité, et comment en
faire face. Les “Philistins” sont toujours près de nos “puits”. La notion de
spiritualité devient de plus en plus importante lorsqu’on pense au missionnaire qui entre
dans une nouvelle région. Avez-vous senti la solitude lorsque vous avez déménagé de
votre culture dans une culture étrangère ? Ce n’est pas un sentiment qui appartient
seulement aux missionnaires occidentaux. Les missionnaires africains portent maintenant
les mêmes “chaussures”. Si le missionnaire doit être un dirigeant spirituel, il doit savoir
lui-même « comment puiser la spiritualité » et comment être son propre berger.

La troisième partie décrit une approche pratique à la formation personnelle du chrétien.


Cette partie décrit la connotation spirituelle de la spiritualité car cette notion est la partie
essentielle du cours. De la même manière que ceux qui utilisent des foreuses pour
creuser un puits d’eau pure, ainsi les chrétiens ont des “foreuses” qui représentent les
disciplines spirituelles qui permettent le chrétien de se rafraîchir sur son voyage. La
formation spirituelle est volontaire, elle est structurée, et elle oblige la discipline. Ce
cours n’est pas une introduction aux notions machinales ou romantiques de la formation
chrétienne. C’est une introduction pratique qui donne des principes pour la croissance de
la foi.

Le cours comprend des sujets de discussion, des questions et réponses, et des sujets
d’échange pour de petits groupes d’interaction. Ainsi, les participants vont écouter,
partager, organiser, et imaginer les uns avec les autres ainsi que prier les uns pour les
autres. Comme résultat, nous demeurons pentecôtistes, spirituels, et vivants.

I. LA FORMATION SPIRITUELLE DANS LA BIBLE

A. Quelques définitions

1. La spiritualité
Le mot spiritualité n’est pas facile à définir. C’est un mot indéfini. Lorsqu’on pense
qu’on a saisi le sens, il glisse et nous échappe. Cette difficulté est due au fait que les gens
l’utilisent pour décrire des réalités différentes. Conscient de cette difficulté, Bill J.
Leonard a dit : « Même parmi les gens qui ont des images simples de la religion, la
définition de la spiritualité est difficile à saisir et assez individualiste » (Leonard 1990,
p.19).

64
Une définition simple de la spiritualité est : « Les actions et les sentiments qui sont
renforcés par les croyances et les valeurs caractérisant une communauté religieuse
spécifique » (Spittler 1988, p.804). Selon cette définition, la liturgie décrit ce que tous
les membres d’une communauté font lorsqu’ils se rassemblent pour adorer. La théologie
est un système de pensées écrites au sujet de l’expérience religieuse. La spiritualité, à
l’inverse, comprend les habitudes pieuses des individus. Selon ce modèle de spiritualité,
qui est alors une personne spirituelle ?

Discussion
Selon cette définition, tout le monde peut être spirituel. Un sorcier pourrait dire qu’il est
aussi spirituel, autant qu’un humaniste ; un Musulman aussi spirituel autant qu’un
Bouddhiste, etc. Demander aux étudiants de donner leurs propres définitions des
modèles différents de la spiritualité et de la formation spirituelle. Rassembler les diverses
définitions. Diviser la classe en petits groupes. Chaque groupe a 10 à 15 minutes de
préparation.

La spiritualité chrétienne—Cecil M. Robeck Jr. définit la spiritualité chrétienne comme


le fait de donner nos êtres à Celui que nous louons et adorons [Rm 12.1-2] (Robeck 1992,
p.103). Les chrétiens se donnent à Dieu par leurs croyances et leurs attitudes
émotionnelles qui influencent aussi leurs actions et leurs valeurs (Hymes 1998, p.31).
Christ est au centre de la spiritualité chrétienne. A travers Lui, tout a été créé (Jn 1.3). Il
est la source du salut et de la vie spirituelle pour tous ceux qui L’acceptent (Jn 1.12).

La spiritualité pentecôtiste—Les croyants pentecôtistes croient que Dieu continue de


travailler à travers l’église par des moyens surnaturels. Le point central de cette théologie
est la croyance que Christ baptise les croyants dans le Saint-Esprit (Mt 3.11 ; Ac 1.5), et
que l’évidence initiale physique en est le pouvoir de parler en langues (Ac 2.4). L’Esprit
donne le pouvoir de témoigner et de faire des signes miraculeux (Mc 16.17-18). Le
Saint-Esprit donne le pouvoir aux croyants de vivre une vie sainte ainsi que d’avoir la
liberté dans la louange. L’Esprit donne aux croyants les dons de l’Esprit (1 Co 12.4-10 ;
Rm 12.6-8 ; Ep 4.7, 11).

2. La formation spirituelle
La spiritualité et la formation spirituelle vont ensemble. Frank Stanger fait la différence
entre la spiritualité et la formation spirituelle lorsqu’il écrit qu’« être spirituel » est lié
avec le sens du sacré, l’identification, et l’affirmation des valeurs suprêmes de l’existence
humaine. La spiritualité est l’illustration personnelle de l’engagement et de la loyauté à
ces valeurs. La qualité de la définition du sacré détermine la nature de la spiritualité.
Lorsqu’on parle de la formation, on parle de « la façon quotidienne dont l’individu garde
la spiritualité dans ses expériences et dans sa vie » (Stanger 1989, p.14).

Il existe beaucoup de définitions qui parlent de la formation spirituelle. Maxie Dunnam


la décrit comme : « La façon dynamique de recevoir par la foi et de s’approcher à Christ

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par l’engagement, par la discipline, et par les actions afin que nos vies soient conformes
et qu’elles montrent Christ ressuscité au monde. »

Selon Teresa d’Avila (1515-1582), la formation spirituelle est de « faire attention au


Seigneur » et de « garder en ordre la maison du Seigneur. » Ignace de Loyola (1491-
1556) a dit que la formation spirituelle est l’accomplissement du but de la spiritualité, le
pouvoir de réfléchir avant d’agir. Le Comité de la Formation spirituelle du Séminaire
Central Baptiste de Théologie a proposé cette définition : « La formation spirituelle du
chrétien est la croissance dans l’amour pour Dieu, pour soi-même, pour d’autres dans la
communauté, et pour l’entière création de Dieu. Le but est d’utiliser au maximum les
dons de Dieu pour qu’une personne dans le voyage de la vie puisse devenir complète... »
Selon Stanger, la formation spirituelle est « le voyage pour que l’homme puisse devenir
complet. »

Que nous apprennent ces définitions ? (1) La vie spirituelle n’est pas immuable ; (2) La
formation spirituelle est le voyage de l’homme en entier. Jésus a dit : « Tu aimeras le
Seigneur, ton Dieu, de tout ton cœur [affectif], de toute ton âme [spirituel], de toute ta
pensée [intellectuel] et de toute ta force [physique]...tu aimeras ton prochain comme toi-
même [social] » (Mc 12.30-31) ; (3) La formation spirituelle est quand l’homme devient
complet. La croissance vers l’homme complet comprend aussi la santé, le
fonctionnement harmonieux du corps.

Que pensez-vous de la définition suivante ? « La croissance intentionnelle et


systématique de l’image de Christ dans notre vie s’accomplit par l’obéissance des
écritures et par la puissance du Saint-Esprit dans notre esprit. »

D’un point de vue spirituel, la formation spirituelle est la croissance dans la grâce et dans
la connaissance du Seigneur Jésus-Christ. D’un point de vue théologique, c’est le
processus par lequel l’image de Christ est formé en nous. C’est la reproduction de
l’esprit, du caractère, et du travail de Jésus-Christ dans la personne et dans les pensées de
l’individu. D’un point de vue psychologique, la formation spirituelle est la recherche de
la maturité. D’un point de vue professionnel, c’est le développement.

B. Le processus de la formation spirituelle dans l’individu

1. La rencontre initiale : Oublier le passé


La formation spirituelle commence avec la rencontre du Seigneur Jésus-Christ.
Lorsqu’un pécheur accepte Jésus comme Sauveur, sa vie change et se transforme
complètement : « Si quelqu’un est en Christ, il est une nouvelle créature. Les choses
anciennes sont passées ; voici : (toutes choses) sont devenues nouvelles » (2 Co 5.17).
Paul a mis l’accent sur l’importance de cette expérience en Rm 12.2 et en Ga 4.19, où il
utilise les mots formation et transformation. La racine de ces mots est morphe, et elle
implique que l’être intérieur soit complètement changé en une personne nouvelle. Avec
le salut, il y a deux choses qui se passent : (1) le croyant est réconcilié avec Dieu ; par la
grâce rédemptrice de Dieu dans la personne de Jésus sur la croix, la séparation n’existe
plus ; (2) Dieu récrée la vie du croyant à son image. Lorsque Paul a rencontré Christ sur

66
la route de Damas, toute sa vie a été changée. Son “moi” est devenu “Lui”. Il faut lire
son témoignage sur la façon dot il s’est « dépouillé la vieille nature » (le moi) et a
« revêtu la nature nouvelle » (Rm 12.1-2 ; Ga 2.20 ; Col 3.9-10).

La régénération est un autre mot pour l’expression « né de nouveau », une expression que
Jésus Lui-même avait utilisée (Jn 3.3). Après la conversion (le fait de changer carrément
et totalement de direction), un pécheur est justifié et sanctifié.

2. Le développement : « De gloire en gloire »


Le voyage du chrétien commence après la nouvelle naissance. A ce point, le croyant est
séparé de ses péchés et mis à part pour Dieu. Cet aspect du salut s’appelle la
sanctification (grec Hagiasmos) qui veut dire rendre complet, consacrer, se séparer du
monde, se donner à Dieu. La sanctification dure toute la vie et c’est le processus par
lequel nos péchés sont écartés (Rm 8.1-17), nous sommes progressivement transformés à
l’image de Christ (2 Co 3.18), nous grandissons en grâce (2 P 3.18), et nous montrons un
vrai amour pour Dieu et pour les gens (Mt 22.37-39 ; 1 Jn 4.7-8, 20-21). Le chrétien
décide, avec l’aide du Saint-Esprit, de mener le bon combat jusqu’à que le corps mortel
devienne immortel (1 Co 15.53-56 ; 2 Tm 4.8 ; Ap 2.10 ; 22.4).

La formation chrétienne est développementale. Elle va du simple au complexe ; du


“bébé” à “l’adulte” ; de “l’enfant” à “l’homme” ; du “charnel” au “spirituel”
(1 Co 13.11 ; Hé 5.12-14 ; 1 P 2.1-3). Steele explique que la formation chrétienne ne se
passe pas par des étapes discrètes, immuables, hiérarchiques ou en séquence. La
formation chrétienne n’est pas une progression, mais plutôt elle est un processus. La
régression et l’immobilité sont possibles. C’est possible que le chrétien oublie son
premier amour (Steele 1990, p.117).

La formation chrétienne est développementale et elle est aussi un processus dynamique.


Elle n’est pas statique ou immuable. Elle est changeable, et parfois cet aspect fait peur.
La première fois qu’un adolescent manque de foi, quelle est la réaction des parents ou du
pasteur ? La notion que la formation chrétienne soit développementale est difficile à
gérer. Cet aspect nous permet de réaliser que nous sommes en voyage, et c’est un voyage
qui dure toute la vie et il y a encore du chemin à faire. Cet aspect entraîne la
responsabilité car nous réalisons que nous devons toujours grandir dans la foi. La
formation chrétienne est la croissance. La maturité d’hier ne nous suffit pas aujourd’hui.

Discussion
1. Décrire votre propre expérience de formation chrétienne.
2. Que pensez-vous de la formation chrétienne développementale ?

3. L’interaction
La formation spirituelle est interactive. En considérant la formation chrétienne, il faut
prendre en compte le cycle complexe de la vie humaine. Les L. Steele dit que c’est un
processus interactif qui comprend la personne elle-même, la famille, la culture d’origine,
le temps, et la participation du Saint-Esprit dans la vie de la personne. L’interaction
mystérieuse de tous ces éléments influence la croissance chrétienne (Steele 1990, p.122).

67
Que pense-t-on de soi ? Est-ce qu’on accepte soi-même ? La façon dont on voit soi-
même influence la façon dont on pense et ce qu’on ressent. Cette notion de soi influence
la relation avec Dieu. De quelle famille êtes-vous sorti ? Il faut penser aux traditions
religieuses chez vous. Est-ce qu’elles influencent votre théologie, vos doctrines, et vos
convictions ? Les différences dans la louange et dans la structure familiale influencent la
façon dont on conçoit la foi chrétienne.

Les différences culturelles peuvent aider à comprendre la formation chrétienne. La


société influence aussi la formation chrétienne. Bien sûr nous souhaitons que ces
différences culturelles nous aident avec la formation chrétienne. Quelle est la place ou le
rôle du Saint-Esprit dans la formation chrétienne ? Les croyants sont liés au
surnaturel—à Dieu. Au moment où nous avons la foi, le Saint-Esprit participe
activement dans notre transformation spirituelle. A la fin, c’est nous qui devons prendre
la responsabilité pour la direction de notre formation chrétienne. C’est notre
responsabilité de grandir par une formation chrétienne.

Discussion
Nous avons parlé du “cycle complexe de la vie”. Comment ce cycle influence-t-il la
formation chrétienne ? Comment le Saint-Esprit aide-t-Il les croyants dans leur voyage ?
A qui appartient la grande responsabilité de la formation chrétienne ?

C. L’accent biblique sur la formation spirituelle personnelle


La Bible met l’accent sur la formation spirituelle. Stanger dit qu’en lisant les écritures
avec un sens de continuité, on comprend l’idéal de la croissance dans l’image de Dieu dès
la création originelle et comment Il a rendu possible la « nouvelle création » en Jésus-
Christ (Stanger 1989, p.18). Considérons ce que la Bible dit au sujet de la formation
chrétienne.

Dans les écritures, la vie est toujours spirituellement dynamique—grandir, développer, et


progresser vers le but. Considérons les exemples suivants :

1. Es 40.28-31. Les gens qui attendent et espèrent dans le Seigneur trouvent la force.

2. Jr 18.1-7. Allons chez le potier. Le vase était d’abord façonné ; ensuite il a été gâté
(le bel ouvrage du potier a été gâté lorsque le vase est tombé) ; puis le vase a été refait ;
et enfin le vase a été perfectionné par le feu du four. Lorsque la température monte,
l’argile devient de plus en plus pur et les beaux dessins du potier apparaissent pendant
que les autres éléments disparaissent. Chaque fois que le Potier nous touche, c’est pour
notre bien.

Discussion sur Jr 18
1. Quelles leçons spirituelles pouvons-nous apprendre de cette histoire ?
2. Que représente « le tour » ?
3. Pourquoi le premier vase a été gâté ?
4. Comment les projets du Potier peuvent-ils être gâtés ?

68
5. En tant qu’ouvrage de Dieu, avez-vous déjà senti que vous n’étiez pas dans la
volonté de Dieu ? Qu’est-ce que vous avez fait ?
6. Quelles expériences ou situations Dieu utilise-t-Il pour former notre
caractère ?
7. Les écritures ont beaucoup d’exemples de vases qui ont été refaits. Enumérer
quelques-uns.

3. Ez 47.1-12. Le torrent grandit en profondeur et en longueur. Il y a des chrétiens qui


ne sont qu’au niveau des chevilles, d’autres aux genoux, d’autres aux hanches, et d’autres
qui nagent pleinement.

4. Os 6.3 : « Connaissons, cherchons à connaître l’Eternel. » Lorsque nous apprenons à


mieux connaître le Seigneur, Il viendra sur nous comme la pluie, amenant des
bénédictions spirituelles.

5. Les Proverbes. Le livre des Proverbes est rempli de sagacité pratique. Chaque
proverbe a une vérité immuable, basée sur l’expérience réelle. Stanger dit : « Les sages
écrivains des Proverbes abordent presque chaque discipline personnelle. Les secrets
d’une vie de discipline sont montrés clairement et d’une manière inoubliable » (Stanger
1989, p.19).

6. Les Psaumes. Les Psaumes montrent plusieurs manières de la croissance spirituelle.


L’accent est mis sur la prière, la louange, l’étude de la Bible, la méditation, la solitude, la
simplicité, etc.

7. Lc 2.52. Jésus-Christ est l’exemple de la croissance symétrique. Il avait grandit en


sagesse (intellectuel), en stature (physique), en faveur devant Dieu (spirituel), et les
hommes (social). Il avait montré toutes les disciplines spirituelles de prière, louange,
méditation, solitude, etc.

8. L’apôtre Paul. Paul avait beaucoup écrit au sujet de la croissance spirituelle. Ph 3.12-
14 dit : « Ce n’est pas que j’aie déjà remporté le prix ou que j’aie déjà atteint la
perfection ; mais je poursuis (ma course) afin de le saisir, puisque moi aussi, j’ai été saisi
par le Christ-Jésus...je cours vers le but pour obtenir le prix de la vocation céleste de
Dieu en Christ-Jésus. » Il prie que les Philippiens puissent « abonder de plus en plus en
connaissance et en vraie sensibilité » (Ph 1.9-11). Pour les chrétiens en Ephèse, Paul
prie qu’ils puissent « parvenir à l’unité de la foi et de la connaissance du Fils de Dieu »
afin de ne plus être « des enfants, flottants et entraînés à tout vent de doctrine », mais
plutôt « croître à tous égards en celui qui est le chef, Christ » (Ep 4.13-15).

9. L’apôtre Pierre a commencé sa deuxième lettre avec une exhortation ardente en faveur
de la croissance spirituelle : il a énuméré comment le chrétien doit croître afin d’avoir
une vie victorieuse et abondante (2 P 1.5-7). Pierre avait toujours parlé comme un
mathématicien. En 1 P 2.1, il dit qu’il faut enlever certaines choses. Il y a des choses que
le chrétien doit enlever de sa vie afin qu’il puisse « croître dans la grâce et la
connaissance de notre Seigneur et Sauveur Jésus-Christ » (2 P 3.18). Dans sa deuxième

69
lettre, il dit qu’il faut ajouter. Ici, Pierre semble parler de la spiritualité et de la formation
spirituelle par rapport aux trois points : le rapport vertical avec Dieu par la foi, la
connaissance, la sainteté, etc. ; le rapport horizontal avec le monde par les vertus de
patience, de gentillesse fraternelle, d’amour fraternel, etc. ; le rapport intérieur avec soi
par le caractère, la maîtrise de soi, la connaissance, etc. La spiritualité chrétienne et la
formation spirituelle influencent tous les aspects de la vie—spirituels, sociaux, physiques,
matériels, politiques, et économiques. La formation spirituelle comprend le
développement de la personne éthique ainsi que ses actions. Une personne spirituelle est
toujours consciente de la présence divine. Avez-vous senti la présence de Dieu dans
votre vie ?

10. Hé 6.1 dit : « Tendons vers la perfection. » Bishop Westcott, dans son commentaire
sur l’Epître aux Hébreux, suggère que cette partie du verset puisse être traduit de trois
manières, chacune ayant un avertissement : (1) Nous pouvons nous arrêter trop tôt.
Nous pouvons sentir que nous sommes enfin arrivés. Mais l’écrivain, comme Paul
(Ph 3.12), nous encourage à ne pas nous arrêter. Non ! « Tendons vers la perfection. » Il
y a encore des épreuves à surmonter. (2) Nous pouvons être envahis par le
découragement comme Jean-Marc et laisser tomber notre fardeau. Non ! « Tendons vers
la perfection. » (3) Nous pouvons sentir que nous devons tout faire nous-mêmes. Non !
Dans notre recherche pour la maturité spirituelle, nous avons la coopération de Dieu.
Dieu nous encourage à continuer le chemin, même s’il est très difficile. Dieu nous
donne le pouvoir de Le suivre malgré les problèmes. Jésus nous appelle de venir :
« Suivez-Moi ». Le Saint-Esprit nous dirige. La direction pour ce voyage spirituel est à
notre disposition et notre but est Christ, « le visage humain de Dieu » (Leonard 1990,
p.23). Dieu nous avertit aussi. Il ne faut pas avancer la direction de Dieu.

D. L’importance et le besoin d’une formation spirituelle personnelle

1. Une leçon de la nature – Le renouveau spirituel est associé à la formation spirituelle.


La formation spirituelle amène le renouveau de vie, de force, et de santé. Durant toute
l’année, on observe beaucoup de changements dans la nature. Il y a certains arbres qui
renouvellent leurs feuilles et l’écorce ; les tigres et les lions renouvellent leurs griffes ; les
serpents renouvellent leur peau ; certains animaux avec cornes renouvellent leurs cornes.
Les êtres humains se renouvellent par la nourriture, le repos, et le sommeil. Ils éliminent
l’énergie par la respiration. Sans ces changements, la vie ne pourrait pas continuer
normalement. Nous pouvons appliquer cette vérité au domaine spirituel. Nous
renouvelons nos pensées par la prière, la méditation, et la lecture de la parole de Dieu.

2. Les points nécessaires de la formation spirituelle


• Les chrétiens doivent devenir de plus en plus comme Christ. Contrairement au
monde qui met l’accent sur le fait de faire, Dieu met l’accent sur le fait d’être (cf.
Ep 1.4 ; 5.26-27 ; Jn 1.12 ; Mc 3.14 ; 1.17 ; Ac 1.8).
• Les chrétiens doivent grandir spirituellement, sinon ils vont mourir. La loi de la vie
est de grandir ou mourir. La vie est dynamique, elle grandit ou elle meurt. De la
même manière, la vie spirituelle avance ou baisse (voir Pr 4.18 ; Ga 4.19 ; Mt 5.48 ;
Col 1.28).

70
• Les chrétiens doivent se découvrir eux-mêmes. Stanger dit : « Il y a un besoin
universel de se découvrir soi-même ; trop de gens portent un masque. C’est plus
facile de faire semblant que de s’asseoir et d’écouter sa propre conscience. Les gens
deviennent émus au sujet de ce qui est détaché et impersonnel mais non à cause de ce
qui est personnel et intérieur » (Stanger 1989, p. 39-40). La personne qui n’est pas
“maître de soi” n’a jamais le temps, déteste le silence, n’est pas à l’aise, s’inquiète des
circonstances, et est vraiment trop occupé pour vivre ou pour aimer. La personne qui
est “maître de soi” fait le contraire. Alors la formation spirituelle devient un moyen
de poursuivre avec succès la lutte pour l’affirmation de soi, la détermination, et
l’autonomie personnelle.
• Les chrétiens doivent avoir un bon équilibre entre les pensées et les émotions
(cf. Dt 6.5 et Mc 12.30). Qu’est-ce que Jésus a ajouté au grand commandement ?
Avez-vous remarqué l’absence du mot pensée dans les versets en Deutéronome ?
Savez-vous qu’il existe une tension entre les émotions et les pensées ? L’approche
logique des expériences spirituelles est en contraste avec l’approche émotionnelle –
l’émotion (le sensualisme, les sentiments), en contraste avec la pensée (l’intellect),
met l’accent sur le “moi”. La “spiritualité intellectuelle”, à l’inverse d’une réponse
émotionnelle et agréable à Dieu, devient stérile et inféconde. « Aucune expérience
spirituelle ou activité, n’importe sa validité, ne peut tenir debout sans une bonne base
théologique » (Stanger 1989, p. 42).
• Les chrétiens doivent avoir une force intérieure renouvelable afin qu’ils puissent
servir les autres. Le travail du missionnaire, comme tous les ministères dans l’église,
demande de l’énergie, de la persévérance, et de l’effort. Nous ne pouvons pas donner
plus que nous ne possédons. Il faut savoir que : « L’eau ne peut pas monter au-dessus
son niveau. » Comme une source d’eau doit avoir plus d’eau de ce qui peut être
enlevée, alors nos âmes devraient avoir plus de ce que nous donnons aux autres. Le
besoin de puiser en soi-même la spiritualité devient clair !
• Les chrétiens doivent avoir un bon équilibre entre ce qui est matériel et ce qui est
spirituel. Le matériel ne peut pas être ignoré ou contourné, mais il ne doit pas non
plus prendre la première position ou se trouver devant le spirituel (voir Mt 6.19-21).
• Les chrétiens doivent considérer 2 Ch 7.14 comme la priorité de la formation
spirituelle. Lorsque les quatre conditions de Dieu pour le réveil et la restauration sont
accomplies, alors la promesse de Dieu est aussi accomplie. Les quatre conditions de
son plan sont : (a) s’humilier ; (b) prier ; (c) rechercher Dieu ; et (d) abandonner
les mauvaises voies. La promesse de Dieu comprend trois parties : (a) Il écoute (Il
se détourne de la colère) ; (b) Il pardonne les péchés (et donne sa faveur, sa paix, sa
présence, sa vérité, sa justice et sa puissance) ; et (c) Il guérit le pays (la pluie est
une faveur physique et aussi une bénédiction spirituelle).

Résumé
La vie spirituelle commence avec l’expérience de la nouvelle naissance mais elle ne
termine pas là. Si cette vie termine à la naissance, elle est morte (Stanger 1989, p. 20).
La formation de Christ dans l’être humain est un processus. Nous avons décrit la
direction et le processus de la formation chrétienne. Il existe sept points nécessaires à la
formation spirituelle. Il n’y a aucune définition de la spiritualité ou de la formation
spirituelle qui soit suffisante. C’est comme l’histoire des sept aveugles qui essayaient de

71
décrire l’éléphant. Un aveugle, qui a tenu la queue a dit : « L’éléphant est comme le
serpent ! » Un autre qui a touché son corps a dit : « L’éléphant est comme le mur ! » Et
un autre qui a touché son oreille a dit : « Non, l’éléphant est comme l’arbre ! »

Discussion
Comment décririez-vous la formation spirituelle ?

II. LES DANGERS A LA FORMATION SPIRITUELLE PERSONNELLE

Le voyage chrétien n’est pas sans combat. La rupture avec le passé met l’accent sur la fin
d’un nouveau commencement. Le voyage qui suit comprend un combat contre toutes les
forces qui veulent nous repousser en arrière—comme les attirances d’Egypte. Dieu avait
demandé à Moïse de dire aux Israélites de « se mettre en marche » (Ex 14.15).

A. Devenir conscient—la réalité du combat


Le pèlerinage spirituel est comme un champ de guerre sur lequel le chrétien fait face aux
forces spirituelles de Satan (Ep 5.11-12). Dans ce combat, le chrétien a besoin de toute
aide spirituelle possible (Ep 5.10-11). Les croyants doivent savoir qu’ils sont engagés
dans un combat spirituel avec le mal. Ce combat est décrit comme un combat de foi
(2 Co 10.14 ; 1 Tm 1.18-19 ; 6.12) qui continue jusqu’à la vie future (2 Tm 4. 7-8 ;
Ga 5.7).

B. Les dangers extérieurs—les dangers du monde


Le travail du missionnaire peut l’amener dans une société hostile, une société où c’est
difficile de vivre selon les principes du royaume. Il pourrait être entouré par des
structures de pouvoir, des autorités, des influences, et des systèmes qui le forcent soit à
baisser ses valeurs soit au compromis. Le problème est plus profond que le péché
personnel. Vous pouvez confronter le péché dans votre propre vie, mais c’est difficile
lorsque le péché fait partie des forces extérieures. Michael Green observe que le monde
comprend : « les structures injustes ou cruelles, les systèmes d’affaires et de finances, les
principes de la conformité, les normes sociales, les coutumes et les traditions qui
diminuent la foi ou qui sont opposés à la foi, et l’influence toujours présente des médias »
(Green 1994, p. 94).

Quelle devrait être la réponse du missionnaire à une telle situation ? Bien sûr, de telles
conditions représentent un danger à la vie spirituelle du missionnaire. Quelle approche
faut-il prendre ? Voici quelques solutions possibles : (1) « Que toute personne soit
soumise aux autorités supérieures ; car il n’y a pas d’autorité qui ne vienne de Dieu »
(Rm 13. 1-7) ; (2) on peut affronter les pouvoirs supérieurs et leur dire : « Celui qui est
en vous est plus grand que celui qui est dans le monde » (1 Jn 4.4) ; (3) on peut chercher
la paix, se retirer, et rentrer chez soi (Ac 17.13-15) ; (4) il faut prier et demander la
sagesse de Dieu en croyant que la prière peut changer toute situation. Quelles sont les
conséquences de ces options ?

La Bible donne une base indispensable pour la compréhension des problèmes et comment
les affronter. Que disent les versets suivants et quelles sont leurs conséquences ?

72
Rm 8.38 ; 1 Co 15.24 ; Ep 1.21 ; 3.10 ; 6.12 ; Col 1.16 ; 2.10 ; 15.2 ; 2 Co 10.4 ;
Jn 14.17 ; 15.18-19 ; 16.33. Le chrétien n’est pas sans puissance car Jésus a déjà gagné la
victoire.

C. Les dangers intérieurs—le combat intérieur (la chair)


Le mot chair utilisé par Paul en Ga 5.19-21, Rm 8.5-9 et 1 Co 6.12-21 parle de la nature
du péché qui est hostile envers Dieu et toujours en lutte contre l’Esprit. La nature du
péché réside toujours dans le chrétien même s’il s’en est repenti—c’est son ennemi
mortel. Le chrétien doit alors résister et mettre à mort ce péché par la lutte continuelle.
La victoire sera gagnée par la puissance du Saint-Esprit (Rm 8.4-14 ; Ga 5.17). Le
croyant travaille avec le Saint-Esprit en disant « Non » aux tentations qui se présentent à
tout moment.

Voici d’autres tentations qui posent un danger à la formation spirituelle du croyant :


1. Plaire aux hommes. Une personne s’occupe trop de ce que les autres pensent de
lui (Ep 6.5-7). Un nouveau missionnaire peut travailler sans arrêt pour plaire à
son directeur, son directeur régional ou ses directeurs nationaux. Sa première
année se caractérise par de longues heures de travail, la tension nerveuse, les
luttes intérieures, et beaucoup d’efforts de sagesse humaine et de force physique.
Le but de tous ses efforts peut être le désir d’être semblable à quelqu’un d’autre.
Ce n’est pas le travail ni l’effort qui sont mauvais, mais plutôt la négligence
partielle ou complète de la communion avec Dieu.
2. La paresse. C’est l’inverse du travail. De la même manière que le désir de plaire
et trop travailler peut nuire à la vie du missionnaire, ainsi la paresse peut aussi
présenter un danger (Ec 4.5). Leroy Eims dit que la paresse c’est quand une
personne admire ceux qui sondent la parole de Dieu mais ne va pas l’étudier elle-
même. C’est un croyant qui aime être parmi ceux dont le cœur est une
bibliothèque remplie de Christ mais qui ne va pas payer lui-même le prix de
l’apprentissage des écritures. Il se réjouit de savoir qu’une prière a été exaucée
abondamment mais qui ne va pas lui-même passer du temps dans la prière
(Pr 21.25). Un des péchés de Sodome était une « insouciante tranquillité »
[Ez 16.49] (Eims 1976, p. 118).
3. La langue (Jc 3.5-6). La langue peut mettre la brouille entre les amis (Pr 17.19).
Le missionnaire, comme chaque chrétien, agit bien si ses paroles deviennent des
prières quotidiennes et s’il imite Jésus en qui « les paroles de grâce sortaient de
sa bouche » (Lc 4.22).
4. Vivre avec l’amertume. Un esprit rempli d’amertume produit des fruits amers
dans la vie d’une personne et dans la vie des autres autour de lui. Dieu ne peut
pas répandre sa grâce dans une vie remplie d’amertume (Hé 12.14-15 ; Mt 18.15 ;
1 Th 5.16). Ne vous rappelez pas du mal que quelqu’un vous a fait. Apprenez à
pardonner, à oublier, et à faire face à l’avenir avec la provision abondante de la
grâce de Dieu.
5. Vivre avec la souffrance (1 P 4.12 ; Ph 1.29 ; Jn 16.33). Un missionnaire actif
sur le terrain va souffrir. La souffrance peut prendre beaucoup de formes.
Comment le missionnaire peut-il faire face à la souffrance et ne pas arrêter sa
croissance spirituelle ? Les gens oublient leurs rêves et leurs buts et sont

73
découragés quand il y a une tension. Le missionnaire doit avoir la détermination
de supporter courageusement la souffrance. Il faut s’engager à la volonté de Dieu
(Lc 22.42). Il faut avoir un point de vue réaliste des épreuves et des problèmes à
venir. La souffrance vient à cause de la justice du croyant (1 P 4.12-16).
6. Vivre avec le passé. La Bible raconte beaucoup d’histoires sur les hommes dont
la vie a été complètement gâchée par une seule action. Jean-Marc, qui avait quitté
Paul et Barnabas au premier voyage missionnaire, aurait pu passer toute sa vie
dans la justification de soi ou dans la condamnation de soi. Cependant, il est plus
tard devenu utile dans le ministère. Il ne faut pas laisser les échecs enlever le but
présent et les victoires d’arrêter ou de ralentir le progrès. Le diable aime nous
culpabiliser et nous faire regretter le passé. Nos souvenirs deviennent des jouets
pour lui (cf. 1 Jn 1.9 ; Mi 7.19 ; et Ps 103.12).

D. Le combat invisible—le diable et son armée


Le chrétien affronte le combat spirituel contre Satan et son armée de démons (Ep 6.12).
Satan dirige son armée contre les chrétiens par des manières diverses : (1) par la
dérision, il se moque des missionnaires, des chrétiens, et de l’Eglise ; (2) par la
destruction, il harcèle les croyants et enlève leur joie (Ap 12.10) ; (3) par la diversion, il
sépare la famille de Dieu, en commançant souvent par les dirigeants (Ga 4.17) ; et (4) par
la déception, il trompe les croyants à se compromettre (1 P 5.8).

Les Philistins en Gn 26.17-33 et 2 S 5.17 représentent les forces spirituelles qui veulent
nous arrêter. Mais nous pouvons épuiser l’ennemi en continuant à puiser encore et
encore et encore. Une victoire ne veut pas dire que la guerre est terminée. L’ennemi ne
sera pas facilement vaincu. Une seule victoire ne suffit pas. La victoire ne sera pas
gagnée jusqu’à que l’ennemi soit sous nos pieds—pas de pacte, pas de compromis, pas de
concession mutuelle. Si vous trouvez une source, l’ennemi ne vous laissera pas
tranquille. Si les hommes d’Isaac n’avaient trouvé que de la poussière, les hommes de
Gérar ne leur auraient jamais parlé. C’est ce que vous trouvez, ce qui est à l’intérieur de
vous, qui fait monter la surprise, l’envie, et l’opposition de ceux qui ne vous aiment pas.
Nos armes ne sont pas charnelles (2 Co 10.4-6). Il faut considérer les armes du chrétien
en Ep 6.10-18. Il y a d’autres armes spirituelles, telles le nom de Jésus, le sang de
l’Agneau, et la parole de Dieu (Ap 12.11).

Gordon McDonald énumère sept conditions qui posent un danger à la vie spirituelle du
croyant :
La fatigue—toute énergie spirituelle est enlevée.
La sécheresse—le vide.
La déformation—de mauvaises perceptions à cause d’un manque d’énergie
spirituelle.
L’accablement—trop de fardeaux nous découragent de vivre.
Le désenchantement—la perte des rêves ou des passions.
La défaite—les échecs.
Le découragement—un manque de bien-être et de valeur.

74
Discussion
Discuter le conflit spirituel que le missionnaire doit affronter. Par quels moyens subtils
Satan combat-il les chrétiens ? Enumérer certaines conditions qui peuvent enlever la
passion du missionnaire pour la parole de Dieu et pour le travail de Dieu, le conduisant à
la perte de sa vitalité spirituelle. Comment pouvons-nous veiller sur nos vies spirituelles
et sur la vie de ceux dont nous sommes responsables ?

Résumé
Dans la deuxième partie, nous avons abordé quelques dangers pour la vie spirituelle que
le croyant doit affronter. Il existe aussi des problèmes que nous devons affronter dans les
sociétés et les communautés où nous travaillons. Il y a les problèmes qui viennent du
diable et de son armée de démons. Et aussi il y a le conflit subtil et dangereux qui vient
de nos propres pensées. « Mais dans toutes ces choses, nous sommes plus que
vainqueurs par celui qui nous a aimés » (Rm 8.37).

III. LES STRATEGIES POUR LA FORMATION SPIRITUELLE


PERSONNELLE

A. Les principes de la formation spirituelle personnelle


Afin de garder la “bonne forme” spirituelle, le chrétien doit faire certaines choses.

1. « Creuser votre puits de spiritualité » – la connotation biblique


L’image d’un puit est employée car la spiritualité est comme l’eau vivante qui jaillit des
profondeurs de l’expérience de la foi (Jn 7.38). Le puits représente aussi : (a) la grâce
de Christ, sa présence, sa miséricorde, et son réconfort ; (b) l’amour paternel de Dieu
avec toutes ses bénédictions ; et (c) l’union profonde avec le Saint-Esprit.

Que veut dire l’expression “creuser votre puit de spiritualité” ? L’expression “creuser
votre puits de spiritualité” veut dire découvrir Dieu, découvrir tout ce dont le Saint-Esprit
peut vous donner. Voici un plan qui explique mieux cette expression :
1. Travailler à son propre salut
2. Soupirer après Dieu
3. Veiller sur soi-même et sur le ministère
4. S’évaluer soi-même
5. Avoir soif de justice
6. S’entraîner à la sainteté
7. Mener le bon combat de la foi
8. S’occuper de sa propre vigne.

Abordons en détail chacun des points précédents.

Travailler à son propre salut—Ph 2.12 : L’accent mis sur l’expérience individuelle est
importante au pentecôtisme (Spittler 1998, p. 804). Les pentecôtistes disent : « Une
personne avec expérience n’est jamais soumise à une personne avec doctrine. » Vous
devez faire l’expérience vous-même. On dit : « Dieu n’a pas de petits-enfants », ce qui

75
veut dire que vous ne pouvez pas léguer votre expérience avec Dieu à personne d’autre.
Les gens qui cherchent Dieu doivent toujours Le trouver à travers de leurs propres
expériences.

Nous ne pouvons pas nous fier aux expériences des autres. Nous ne pouvons pas nous
fier aux puits que nos pères ont creusés (Gn 26. 14-22). Le salut est reçu
individuellement, de même que toutes les grâces spirituelles. Les expériences spirituelles
sont individuelles et personnelles. Benjamin Sun a dit : « Chaque pasteur doit montrer
un développement spirituel. La piété simple qui nous amène dans le ministère ne suffit
pas. Nous devons approfondir notre propre spiritualité avec la crainte. Nous ne devons
pas hésiter à faire une nouvelle expérience ou à changer quelque chose selon nos besoins
et situations personnelles » (Sun 1998, p. 4-5).

Nous “travaillons” à notre salut avec « crainte et tremblement ». Les enfants de Dieu
devraient posséder une crainte qui tremble d’entendre la parole de Dieu (Es 66.2), afin
qu’elle les éloigne de tout mal (Pr 3.7 ; 8.13). La crainte (grec phobos) du Seigneur n’est
pas seulement une « confiance révérencieuse », mais elle comprend aussi le respect de la
puissance de Dieu, sa sainteté et sa juste récompense, et aussi la crainte de se trouver
devant Lui avec le péché et le savoir que les conséquences sont grandes (Ex 3.6 ;
Ps 119.120 ; Lc 12.4-5). Cette crainte ne détruit pas mais elle contrôle et rachète la
présence et la bénédiction de Dieu, la sainteté morale, la vie, et le salut.

Soupirer après Dieu—Psaume 42.1 : Comme l’eau est essentielle à la vie, ainsi la
présence de Dieu est nécessaire à la vie spirituelle. Nous devons soupirer après Dieu
comme Moïse qui avait prié : « Si tu ne marches pas toi-même (avec nous), ne nous fais
pas monter d’ici...Fais-moi voir ta gloire ! » La seule différence entre le peuple de Dieu
et les gens du monde est la présence éternelle et la gloire du Seigneur (Ex 33.16). Tel
était le désir de David : « Je voudrais séjourner éternellement dans ta tente.. »
(Ps 60.5) ; de Paul : « Mon but est de le connaître, lui, ainsi que la puissance de sa
résurrection... » (Ph 3.10) de Philippe : « Seigneur, montre-nous le Père... » (Jn 14.8) ;
et du Saint Augustin : « Toi (Dieu) Tu nous réveilles à nous réjouir dans ta louange, car
Tu nous as créés pour Toi-même, et nos cœurs sont sans repos jusqu’à qu’ils se reposent
en Toi » (Les Confessions du Saint Augustin, Volume 1, 1996, p.11), et d’Esaïe : « Mon
âme te désire pendant la nuit, mon esprit aussi, au-dedans de moi te cherche » (Es 26.9).

Notre recherche de Dieu sera couronnée de succès car Il cherche toujours à révéler sa
présence aux hommes. Dieu ne vient pas de loin ponctuellement seulement pour
rencontrer rapidement l’âme de l’homme. Tozer le dit clairement lorsqu’il écrit :
« L’approche de Dieu à l’âme et l’âme à Dieu ne doit pas être formulée en termes
spatiaux. Il n’existe pas de distance physique. Ce n’est pas une question de distance
mais plutôt d’expérience » (Tozer 1883, p. 59).

Veiller sur soi-même et sur le ministère—1 Timothée 4.15-16 : Le missionnaire doit


veiller sur lui-même avant qu’il puisse s’occuper de son ministère. Nous pouvons donner
l’exemple des renseignements de sécurité donnés avant que l’avion ne décolle. L’hôtesse
de l’air dit aux passagers qui si jamais l’avion perd de l’oxygène, il faut d’abord mettre le

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masque d’oxygène sur soi—et après aider les enfants et les autres. La raison est claire.
Si la personne qui s’occupe des petits enfants devenait physiquement inapte, non
seulement elle mourra mais ceux dont elle est responsable mourront aussi. C’est ainsi
pour ceux qui travaillent dans le ministère. Si le temps et l’énergie ne sont pas mis de
côté pour le ravitaillement personnel, le développement intellectuel, et la récréation
physique, le missionnaire deviendra éventuellement incapable de continuer à diriger
efficacement le ministère. Pour cette raison, William Menzies met l’accent sur le besoin
de chaque dirigeant chrétien à mettre du temps de côté pour la prière et pour la méditation
personnelle (non seulement pour la préparation des prédications), pour la lecture (afin
d’être plus ouvert et de stimuler des pensées nouvelles), pour le sport physique, et pour le
repos qui fortifie le corps, le temple du Saint-Esprit (Menzies 1998, p. 2-7).

Il faut veiller sur la manière dont vous agissez, marchez, parlez, et réagissez aux
circonstances. Il faut veiller sur vos habitudes. Il faut veiller sur ce que vous mangez. Il
faut veiller sur votre temps de repos. Il faut veiller sur le temps passé en voyage. Il faut
veiller sur votre vie sociale. Il faut être un exemple. Le mot grec pour exemple est tupos,
ce qui veut dire modèle, image ou mode.

S’évaluer soi-même—2 Corinthiens 13.5 : « Examinez-vous vous-mêmes, pour voir si


vous êtes dans la foi ; éprouvez-vous vous-mêmes. » La conversion n’assure pas le salut.
Si nous pensons que nous possédons la vie éternelle à cause d’une seule expérience que
nous avons eue dans le passé ou par une foi qui n’est plus vitale, nous faisons une erreur
grave. Nous devons constamment nous examiner afin de déterminer si notre salut est une
réalité présente. Nous devons constamment demeurer dans le cep (Jn 15.4). Le mot grec
est meno, ce qui veut dire demeurer, continuer ou vivre. Les croyants restent vivants
lorsque la vie de Christ jaillit en eux. Un bilan spirituel est nécessaire de temps en temps.
L’évaluation régulière redonne de la vitalité, aide à vaincre les problèmes, et donne
l’occasion de changer ou de s’améliorer.

Avoir soif de la justice—Mathieu 5.6 : La perte de la soif pour Dieu et pour son
royaume est la mort spirituelle. Nous devons prier que notre désir pour la présence de
Dieu puisse être fortifié, notre amour pour la pleine manifestation du Saint-Esprit puisse
devenir plus grand, et que notre passion de voir le royaume de Christ et sa justice puisse
devenir plus profonde. La condition spirituelle des chrétiens dépend de leur désir pour :
• La présence de Dieu—Dt 4.29
• La parole de Dieu—Ps 119
• La communion avec Christ—Ph 3.8-10
• L’union avec le Saint-Esprit—Jn 7.37-39 ; 2 Co 13.14
• La justice—Mt 5.6
• La puissance du royaume—Mt 6.33
• Le retour du Seigneur—2 Tm 4.8 ; 1 Jn 3.3.

Au sujet du désir des chrétiens pour Dieu à travers les siècles, Tozer dit : « Si nous
étudions les hommes et les femmes saints du passé, nous sentons bientôt la chaleur de
leur désir pour Dieu. Ils se sont lamentés pour Lui, ils ont prié et lutté, et L’ont cherché
jour et nuit pendant toutes les saisons de l’année, et lorsqu’ils L’ont trouvé, ils ont

77
ressenti un sentiment merveilleux à cause de toutes leurs recherches » (Tozer, 1883,
p.15).

S’entraîner dans la sainteté—1 Timothée 4.7-8 : « Mais repousse les fables profanes,
contes de vieilles femmes. Exerce-toi à la piété. »

Mener le bon combat de la foi—1 Timothée 1.18 ; 2 Timothée 4.7 : Paul encourageait
Timothée à rester loyal à la vraie foi et à combattre les fausses doctrines qui entraient
dans l’église. Paul considérait la vie chrétienne comme le « bon combat », le seul combat
qui vaille la peine. Nous combattons contre Satan, les faux docteurs, le monde, le péché,
le “moi”, et la déformation de l’évangile. Jude le décrit comme le fait de « combattre
pour la foi » (Jude 3).

S’occuper de sa vigne—Cantique 1.6 : « Les fils de ma mère se sont emportés contre


moi, ils m’ont faite gardienne des vignes. Ma vigne à moi, je ne l‘ai pas gardée. » Voilà
l’exemple d’une personne qui est engagée pour Dieu et qui s’occupe de son troupeau
mais qui néglige à son détriment son bien-être spirituel. Cette personne prêche à son
troupeau sans suivre ses propres conseils. Elle surveille les prières de son assemblée
mais elle ne prie pas. Le missionnaire doit apprendre comment être son propre pasteur,
son propre dirigeant des chants, son propre évangéliste, son propre dirigeant spirituel, et
le berger de sa propre famille. Quand il est « rempli », les « fleuves d’eau vive » vont
couler et toucher les autres avec la guérison (Ez 47.1-12 ; Jn 7.37-38). Comme Adam
devait « cultiver » et « garder » le jardin (Gn 2.15), de même nous avons la
responsabilité de s’occuper de notre cœur et de notre vie.

Discussion
Que veut dire “puiser la spiritualité” ? Pourquoi c’est important pour le serviteur de Dieu
de veiller sur lui-même ?

2. Une vie remplie de l’Esprit


Le baptême dans le Saint-Esprit : La caractéristique distinctive de la spiritualité
pentecôtiste est le baptême dans le Saint-Esprit avec la preuve du parler en langues
(Ac 1.5,8 ; Lc 24.49 ; Ac 2.4 ; Jl 2.28). Le mot baptiser (grec baptizo) veut dire
immerger ou plonger. La notion d’immersion vient de la teinturerie. Le tissu est plongé
et immergé jusqu’à qu’il tienne la couleur désirée. De la même manière, le croyant est
plongé dans l’Esprit afin de recevoir la vie de l’Esprit (Ac 4.8, 31 ; 13.9 ; Ep 5.18). Le
commandement : « Soyez remplis du Saint-Esprit » (le verbe est à l’impératif), est
important à la vie du croyant par la prière, le témoignage, l’adoration dans l’Esprit, et par
une vie sanctifiée (1 Th 5.19).

Discussion
Pourquoi le baptême dans l’Esprit est nécessaire pour le croyant ? Quel est le but
principal du baptême dans le Saint-Esprit ? Comment est-ce que l’expérience du
baptême dans le Saint-Esprit peut être maintenue ?

78
Les dons de l’Esprit : Les dons de l’Esprit sont un autre aspect de la tradition
pentecôtiste. Les pentecôtistes croient que tous les dons appartiennent à l’Eglise
actuelle. Le mot dons (charismata) vient du mot grec charis qui veut dire la grâce, la
faveur non méritée de Dieu. Les dons sont énumérés en Rm 12.6-8 ; 1 Co 12.4-10, 28-
30 ; Ep 4.7, 11 ; voir aussi 1 P 4.10.

Discussion
Donner quelques raisons pour lesquelles les dons ont été accordés à l’Eglise. Pourquoi
sont-ils importants ? Quel est votre don ? Selon vous, quel est le don le plus important ?

Les fruits de l’Esprit : Les oeuvres du péché sont en contraste avec les « fruits de
l’Esprit » (Ga 5.22-23). Dans les écritures, le fruit représente la vie éthique et
l’abondance de l’Esprit. Chaque fruit fait partie du caractère de Dieu. Une personne qui
porte les fruits de l’Esprit ressemble à Dieu. Il faut remarquer que la spiritualité d’une
personne ne dépend pas seulement de la pratique des dons spirituels, mais aussi du mode
de vie décrit par les dons de l’Esprit. L’accent mis sur l’un en l’absence de l’autre est au
détriment de l’individu et de l’église. Avec une formule mathématique je peux le
montrer ainsi :
Les dons sans (-) les fruits égalent (=) le fanatisme—les gens s’excitent (le
sensationnalisme).
Les fruits sans (-) les dons égalent (=) le formalisme—les gens sont tranquilles
(l’orthodoxie).
Les dons plus (+) les fruits égalent (=) la bonne spiritualité—l’église grandit !

Les dons eux-mêmes ne sont pas les seuls outils du ministère. Les fruits de l’Esprit
représentent l’intermédiaire par lequel les dons doivent passer.

Discussion
Quels fruits portez-vous ?

B. Utiliser les bonnes foreuses—les disciplines chrétiennes traditionnelles


Le mot foreuse veut créer l’image du travail fait en creusant un puits. Une foreuse est
une machine qui peut creuser un puits. Pour creuser les bénédictions spirituelles, nous
devons utiliser les “bonnes foreuses”. La bonne foreuse trouve l’eau pure profonde, loin
de la surface. Le mot foreuse est utilisé comme métaphore pour les disciplines
spirituelles. Le fait de creuser donne une connotation de travail car ce travail prend
beaucoup d’énergie, de concentration, et d’effort. La formation chrétienne prend
beaucoup d’efforts aussi.

Le mot discipline vient de la même racine que le mot disciple. Le mot disciple se
retrouve 269 fois au Nouveau Testament, chrétien 3 fois, et croyant seulement 2 fois.
Alors notre travail est de former des disciples, non des chrétiens ou des croyants (Sanders
1990, p.8). Un disciple est un étudiant, quelqu’un qui apprend, qui accepte
l’enseignement de Christ, non seulement par la foi mais aussi par la manière dont il vit.
C’est le fait d’accepter les vues et les exemples du Maître.

79
Afin de mieux comprendre le mot disciple, il faut regarder comment Paul l’avait utilisé
dans Ac 24.16 : « Je m’exerce... » Le mot grec est asko, d’où vient notre mot ascétisme.
L’équivalent de l’adjectif grec askateos qui vient du verbe askein veut dire répéter,
exercer, labourer, travailler, fournir ou orner. Le nom veut dire répéter, exercer,
étudier, avoir coutume, régiment, régime ou formation (Willard 1988, p.148). Un vrai
disciple de Jésus doit être prêt à non seulement croire mais aussi à asko—à apprendre de
Jésus. Il faut utiliser les “bonnes foreuses” (les disciplines spirituelles) afin
d’approfondir notre relation avec Dieu. Richard Foster a dit : « Les disciplines
classiques de la vie spirituelle nous appellent à passer de la vie de surface et à nous
plonger vers les profondeurs. Elles nous invitent à découvrir les grottes intérieures du
monde spirituel. Elles nous poussent à répondre aux questions de notre monde vide de
sens » (Foster 1978, p.1).

Richard Foster, dans son livre La Célébration de la Formation, regroupe les disciplines
en trois catégories : les disciplines intérieures—la méditation, la prière, le jeûne, et
l’étude ; les disciplines extérieures—la simplicité, la solitude, la soumission, et le
service ; et les disciplines collectives—la confession, la louange, la direction, et la
célébration. Dallas Willard divise les disciplines en deux groupes : les disciplines
d’abstention—la solitude, le silence, le jeûne, l’économie, la chasteté, le secret, et le
sacrifice ; les disciplines de l’engagement—l’étude, la louange, la célébration, le
service, la prière, la communion fraternelle, la confession, et la soumission.

En dressant ces listes, c’est important de se rappeler qu’il faut mettre ces disciplines en
pratique afin de développer la maturité spirituelle et la transformation de soi. En résumé,
nous pouvons dire que les “foreuses” les plus importantes sont :
1. la prière
2. le jeûne
3. l’étude biblique
4. la louange
5. la méditation.

Le but de la discipline est de :


• aller au-delà de la surface
• découvrir les grottes intérieures du monde spirituel
• être une réponse à un monde vide de sens
• expérimenter une liberté qui encourage la croissance spirituelle
• nous rapprocher de Dieu afin qu’Il puisse donner sa grâce, qui est le secret de la
formation spirituelle
• approfondir notre bien-être présent et éternel.

Les fausses idées : Durant des siècles, les disciplines spirituelles n’ont pas été comprises
pour les raisons suivantes :
1. La discipline punit le corps. Qu’est-ce que la Bible enseigne au sujet du corps ?
Comment les croyants doivent-ils considérer leur corps ? (1 Co 1.19)

80
2. La discipline est un acte de pénitence en vue d’obtenir le pardon ou le respect.
Une personne est-elle sauvée par ses bonnes œuvres, les bonnes choses qu’elle
fait ou plutôt ses efforts pour garder les commandements de Dieu ? (Ep 2.9 ;
Ga 3.2)
3. La discipline constitue un moyen de s’échapper du monde. Les ascètes évitent le
contact physique avec le monde et ils essaient de se retirer dans les lieux isolés ou
dans les monastères. Ils désirent sortir du monde.

Discussion
Comment comprenez-vous le commandement de Paul en 2 Co 6.17 et les paroles de
Jésus en Jn 17.14-16 ? Quel est votre comportement face au monde ?

Eviter l’extrême : Tous les exercices spirituels sont importants. Un exercice sans un
autre peut naturellement conduire à des conséquences extrêmes. Le Saint-Esprit
encourage le croyant à prier et à méditer (la réflexion) ; à vivre une vie pleine de vertu (la
sainteté) ; à montrer de la miséricorde (la justice sociale) ; à étudier et à témoigner
(l’évangélisation) ; et à avoir une vie remplie du Saint-Esprit (le charismatisme). Une
personne remplie de l’Esprit doit éviter :
• La réflexion qui oublie les besoins du monde
• Le moralisme qui met l’accent sur le péché et néglige la compassion
• Le charismatisme qui cherche les dons et non Celui qui donne
• L’humanisme qui oublie d’écouter Dieu
• L’étudiant zélé de la parole de Dieu qui n’a pas besoin du Saint-Esprit (Smith
1993, p.17).

Discussion
Quels extrêmes existent dans votre vie ? Lequel de ces cinq domaines constitue votre
point fort ? Lequel vous vient le plus naturellement ? Quel est votre point faible ? Quel
point est le plus difficile pour vous ? Pourquoi ?

C. Trois caractéristiques essentielles à la formation spirituelle personnelle


Il existe trois caractéristiques essentielles à la formation spirituelle, qu’elle soit
personnelle ou collective. La formation spirituelle doit être intentionnelle, structurale, et
disciplinée.

La formation spirituelle intentionnelle : Dans la vie spirituelle, comme dans toute vie,
soit on grandit ou soit on régresse. Elle n’est pas automatique et elle n’arrive pas toute
seule. Bien que Dieu donne l’occasion de grandir spirituellement, cela demande notre
participation. La vie spirituelle comprend nos émotions et nos pensées, mais aussi notre
volonté. Il faut désirer grandir. Il y a des choses que Dieu ne va pas faire pour nous.
Dieu ne lira pas la Bible à notre place. Dieu ne fera pas notre prière ou notre méditation à
notre place. Il faut que la coopération entre Dieu et l’homme existe. Bien que Dieu
travaille en nous, nous devons aussi travailler. Frank Laubah a dit : « Dieu est comme
l’eau qui coule. Nous devons nous assurer que le puits reste ouvert. Dieu est comme le
courant électrique. Nous devons garder le bon contact. Dieu est comme l’essence. Nous
devons nous assurer que la voiture est en bonne condition » (Stanger 1989, p.57).

81
Parlant de l’intention nous voulons signifier le fait que tout le poids de la volonté doit être
du côté de la formation spirituelle.

La formation spirituelle structurée : De par mon expérience personnelle je crois que la


formation spirituelle sera efficace si elle est structurée ou organisée. La formation ne
peut pas être faite au hasard. Il faut avoir une méthode de travail qui soit unique à chaque
personne. Un tel plan doit être basé sur Christ. Le plan doit être agréable et adapté à la
personne. C’est-à-dire, le plan peut changer selon l’état spirituel de chaque personne.
Les besoins doivent être énumérés selon leurs priorités, et les plus grands besoins doivent
figurer en haut de la liste. Le plan comprendra nécessairement la Sainte Cène, le partage
fraternel, les dîmes, les offrandes, l’évangélisation, etc.

La formation spirituelle disciplinée : Quand je parle de discipline, je ne parle pas de la


pratique des disciplines spirituelles personnelles ou collectives. Je parle de l’esprit et du
comportement d’une personne dans le processus de la formation spirituelle. La discipline
veut dire le dévouement complet. Elle implique la fidélité et la perspicacité. Le
dévouement comprend la détermination à éviter ce qui empêche la croissance spirituelle.
La perspicacité et l’immutabilité sont nécessaires, en dépit des sentiments et des humeurs
d’une personne. La discipline veut dire persistance. La formation spirituelle et la
croissance représentent des tâches difficiles. On ne sort diplômé de cette vie qu’après la
mort ou quand Jésus revient nous enlever. La discipline veut aussi dire persévérance.
John Bunyan (1628-1688) a écrit : « J’ai décidé…de courir quand je peux, de marcher
lorsque je ne peux pas courir, et de ramper lorsque je ne peux pas marcher. Je remercie
Celui qui m’aime, j’ai trouvé ma base, la voie est devant moi, mes pensées restent fixes
sur le fleuve qui n’a pas de pont » (Stanger 1989, p.66). La discipline comprend l’auto
évaluation. Il existe de nombreux outils d’évaluation. On peut soi-même créer ses
propres outils d’évaluation.

Discussion
1. Qu’est que la discipline spirituelle ?
2. Pourquoi les disciplines spirituelles ont été appelées des “foreuses” ?
3. Quel est le but des disciplines spirituelles ?
4. Comment pouvons-nous organiser un plan de discipline personnelle ?
5. Quelle est la différence entre les disciplines spirituelles et le mot discipline ?
6. Enumérer trois caractéristiques essentielles à la formation spirituelle.

Résumé
Dans ce cours, nous avons voulu définir trois modèles de spiritualité : la spiritualité
générique, chrétienne, et pentecôtiste. Il existe quatre notions de la formation chrétienne.
Premièrement, la formation chrétienne est un processus. Elle commence avec la
conversion et continue avec la croissance. Elle n’est pas accomplie une bonne fois pour
toute, ni ignorée à cause de la justification par la foi. La Bible nous appelle à grandir
dans la foi. Deuxièmement, il ne faut pas s’isoler du monde. Le salut implique un effort
collectif entre le Saint-Esprit et l’homme. Nous ne pouvons pas grandir en étant éloignés
des autres. Si nous négligeons les autres, notre foi va en souffrir. Troisièmement, la

82
formation chrétienne comprend la croyance, le comportement, et l’attitude. Comme
Theodore Runyon a dit : « La formation chrétienne unit l’orthodoxie, la pratique, et les
sentiments » (Steele 1990, p. 53). C’est-à-dire, ce n’est pas assez de croire en ce qui est
juste (l’orthodoxie), ou de faire ce qui est juste (la pratique), ou de sentir ce qui est juste
(les sentiments). La foi unit tous ces trois aspects. Quatrièmement, il ne faut pas se fier à
l’expérience des autres. Nous devons “puiser la spiritualité” en utilisant les “bonnes
foreuses”.

Si le missionnaire veut garder sa vitalité spirituelle et son efficacité, il doit pratiquer les
disciplines spirituelles. Sa formation doit être intentionnelle (il est déterminé à
l’accomplir), structurée (un plan s’oppose au hasard), et disciplinée (la volonté de
l’accomplir sans que personne ne le surveille, ni le force).

83
BIBLIOGRAPHIE

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Tozer, A.W. The Pursuit of God. Camp Hill, Pennsylvania : Christian Publications.

Willard, Dallas. The Spirit of the Disciplines. New York, NY : Harper and Row, 1988.

84
Chapitre Cinq
VOYAGER SANS DECALAGE HORAIRE :
DEVELOPPER UN ESPRIT DE PELERIN
Robert Holmes

Introduction
Le cours abordera les exemples bibliques de l’esprit de pèlerin de Jésus et de Paul, leur
capacité à s’adapter à chaque situation, et leur compréhension que ce monde n’était pas
leur demeure réelle. Le cours considérera aussi la friction ressentie par les missionnaires
du tiers monde. Le cours aidera le missionnaire à développer la capacité de s’adapter aux
nouvelles cultures tout en évitant les divers pièges culturels.

Objectifs
1. Comprendre la friction que le missionnaire ressent.
2. Connaître les raisons principales de cette friction en Afrique.
3. Montrer comment la Bible résout la friction par le développement d’une vie
soumise à Christ.
4. Susciter en chaque étudiant un esprit du pèlerin.

I. LE PROBLEME

A. La définition
« Le problème de la friction vient lorsque les missionnaires, à cause d’une mauvaise
gestion, des projets irréalisables, des abus systématiques, des échecs personnels ou
d’autres raisons personnelles, quittent le champ missionnaire avant que la mission ou
l’église nationale ne soit d’accord ou ne donne le feu vert. En quittant, les missionnaires
donnent une mauvaise impression d’eux-mêmes, mais pire encore est l’impact négatif qui
pèse sur le système missionnaire et la mission mondiale » (Paul McKaughan).

B. Quelques exemples bibliques de la friction que les missionnaires ressentent


La friction ressentie par le missionnaire n’est pas nouvelle. Au premier voyage
missionnaire, Paul et Barnabas avaient ressenti cette friction. En Ac 13.5, Jean-Marc est
venu avec eux en tant qu’aide volontaire. Cependant, au verset 13, il les a quittés et est
rentré à Jérusalem. La Bible ne nous donne pas la raison. Elle dit simplement qu’il les a
quittés. En 2 Tm 4.10, Démas a quitté la foi car il aimait plus le monde. Il semble qu’il
n’a pas pu « se crucifier » ou s’abandonner car il aimait plus le monde. Son amour pour
le monde était plus grand que son désir d’être un serviteur de Christ.

C. Les causes de friction


Il y a beaucoup de raisons pour lesquelles le missionnaire abandonne tout et rentre chez
lui. Certaines raisons sont compréhensibles et inévitables. Cependant, d’autres arrivent à
cause de l’incapacité du missionnaire à s’adapter. Voici quelques raisons possibles :
1. Les raisons personnelles, comme la maladie
2. Les raisons sociales, comme l’incapacité à s’adapter aux gens et à apprendre leur
langue
3. Les raisons inévitables, comme les guerres, le rapatriement ou le manque de visa

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4. Les raisons collectives, comme les problèmes de caractère entre deux personnes,
l’incapacité à se soumettre aux directeurs
5. Les raisons culturelles, comme l’incapacité à s’adapter aux attentes de la culture
(surtout dans une région strictement musulmane)
6. Les raisons familiales, comme les parents âgés qui ont besoin d’aide ou les
enfants qui ne peuvent pas s’adapter à l’école
7. Les raisons de travail, comme les projets irréalisables.

Un des plus grands problèmes est le problème de la santé du missionnaire, de ses enfants
ou de sa famille chez lui. Le climat et les conditions de vie peuvent contribuer à ces
problèmes de santé. Cependant, c’est parfois aussi l’incapacité à s’adapter au climat
(voir le chapitre sept). La scolarité des enfants est aussi une raison pour laquelle le
missionnaire rentre chez lui. Le missionnaire doit beaucoup prier et réfléchir avant de
partir. Le chapitre huit parle plus de ce problème.

Lorsque vous considérez la liste en haut, quelles situations sont possibles dans votre
région ?

Discussion
1. Quelles conséquences négatives s’observent dans la vie du missionnaire lorsqu’il
quitte le champ ?
2. Quelles conséquences négatives s’observent sur le champ missionnaire lorsque le
missionnaire quitte le pays ?
3. La friction est-elle un problème dans votre pays ? Pour quelles raisons ?
4. Les raisons principales au-dessus sont-elles les mêmes pour n’importe quel pays
en Afrique ? Quelles sont les plus réalisables ?
5. Pouvez-vous comprendre une des raisons principales de la friction du
missionnaire ?

II. LA SOLUTION

Jésus et Paul représentent le modèle d’individus qui ont accompli leurs ministères
missionnaires. Considérons leurs vies. Ils représentent le modèle correct d’identification
missionnaire. Il se trouve un exemple de Jésus en Ph 2.4-8. Quels comportements sont
nécessaires au missionnaire ? Le verset 4 dit qu’Il ne s’est pas soucié de Lui-même et de
ses propres besoins mais qu’Il se souciait des besoins d’autres. Les versets 7 et 8 disent
qu’Il était humble et obéissant. Il ne se considérait pas plus important que les autres mais
Il voulait les servir. Le verset 8 nous montre qu’Il était aussi prêt à souffrir.

Quelles causes de friction pourraient être évitées si le missionnaire possède un tel


comportement ? Il faut réfléchir à la vie de Christ. Comment ses comportements se sont-
elles montrés à travers ses actions ? Comment Jésus s’identifiait-Il aux gens ?

Maintenant considérons l’exemple de Paul. Paul avait essayé de suivre le modèle de


Christ. Il faut lire 1 Co 9.19-22. Quels comportements a-t-il montrés ? Lesquels des
comportements vous rappellent ceux de Jésus ? Comment Paul s’identifiait-il aux gens ?

86
Chaque lieu et chaque situation diffèrent l’une de l’autre. Cependant, quelques
comportements sont fondamentaux et essentiels au succès dans n’importe quelle culture.
Il faut comprendre la volonté de Dieu pour notre vie. Ensuite il nous faut adapter nos
comportements aux modèles de Jésus et Paul. Nous avons besoin aussi d’étudier la
culture et de savoir ce qui est convenable aux gens dans le pays. Jésus ne se souciait pas
de ses propres intérêts. En tant que missionnaire, il faut mettre en première position le
royaume de Dieu, même si nous devons sacrifier nos besoins et désirs personnels. Le
chapitre sept en reparlera.

III. L’ELAN

Il y a des gens qui disent que Jésus a fait des miracles car Il était le Fils de Dieu et donc Il
avait une nature divine. Cependant, la Bible dit clairement que Jésus a vaincu les forces
du diable par la puissance du Saint-Esprit, comme nous aussi nous devons le faire. Mais
considérons l’apôtre Paul. Quelle force le préservait de la friction que le missionnaire
ressent ? Comment est-ce qu’il a survécu ? Sa vie était-elle plus facile que la nôtre ? Il
y a trois choses que Paul avait pratiquées et nous devons les pratiquer aussi.

Premièrement, Paul regardait toujours en haut. En Ga 2.20, il dit qu’il s’est crucifié avec
Christ afin que ce ne soit plus lui qui vit mais Christ qui vit en lui. Quel témoignage,
d’avoir Christ en nous au point où nous sommes morts à nous-mêmes et vivants en
Christ ! Mais ce n’est pas quelque chose d’automatique, Paul dit qu’il vit ainsi par la foi.
Une telle vie peut sembler impossible car nous sommes, après tout, des êtres humains.
Mais en Ph 3.13-14, Paul reconnaît que c’est un processus. Il avoue qu’il n’est pas
encore arrivé à son but, mais qu’il suit la bonne direction. Personne n’attend que nous
soyons parfaits, mais nous devons toujours essayer d’atteindre le but. Une vie crucifiée
en Christ est nécessaire si nous voulons être des témoins selon Ac 1.8. Une telle vie est
nécessaire si nous souhaitons terminer la moisson et toucher les gens du monde avec
l’évangile.

Deuxièmement, Paul n’avait pas regardé en arrière. Il n’avait pas considéré ses
nombreux succès ni ses échecs. Il faut lire ce qu’il a dit en Ph 3.1-13. Son but majeur
était de connaître Christ et d’être fidèle à Lui. Qu’importe ce qui se passe sur le chemin,
il n’allait pas s’arrêter. C’est facile pour nous de permettre à Satan de nous culpabiliser
lorsque nous faisons une erreur. Nous sommes humains et nous allons faire des erreurs,
mais nous avons besoin d’apprendre de nos erreurs et de continuer à avancer. Satan
utilisera aussi vos succès pour que vous sentiez important et élevé. Il faut vous rappeler
que Jésus était humble. Paul a dit que ses succès ne comptent pas. Ce qui compte plutôt,
c’est la fidélité et l’obéissance à Christ.

Troisièmement, Paul n’avait pas regardé en arrière ni au futur. Il était fidèle moment par
moment. Il avait fait ce qu’il fallait faire. Il était obéissant sans se soucier de ce qu’il
souhaitait voir au futur. Il faut remarquer ce qu’il a dit en Rm 15.20 et Ph 3.1,14. Ce
comportement ne veut pas dire que nous ne devons pas faire des projets. Les projets sont
importants. Ce comportement montre que nous ne devons pas laisser le futur contrôler ce

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que nous faisons aujourd’hui. Nous devons toujours être obéissants à ce que Dieu dit.
Jésus savait qu’Il allait mourir sur la croix, et Il avait toujours obéi à son Père. Paul
savait qu’il serait arrêté à Jérusalem, et il y est toujours allé (Ac 21).

Discussion
1. Comment est-ce que Paul avait évité la friction que ressent le missionnaire ?
2. Comment est-ce que Paul n’avait pas regardé en arrière ?
3. A votre avis, quel était le but de Paul ?
4. Quel prix est-ce que Paul a dû payer pour suivre fidèlement son but ?
5. Est-ce que la vie de Paul suit le modèle d’une vie crucifiée en Christ ?
Comment ?
6. Est-ce que votre vie suit le modèle d’une vie crucifiée en Christ ? Est-ce qu’il y a
des choses que vous devez changer ?

88
Chapitre Six
LES PROBLEMES TRANSCULTURELS
Del Tarr

Le cours, qui n’est qu’une partie d’une matière très vaste, voudrait susciter en l’étudiant
le désir d’étudier et de se préparer d’une manière plus efficace en tant qu’envoyé afin de
présenter Christ et son royaume au monde. Le fait de communiquer Christ dans un
milieu transculturel, en n’ayant pas un modèle biblique ou l’élément anthropologique
culturel nécessaire pour le faire, est comme conduire une voiture sans freins. Le cours
abordera le modèle d’incarnation divine, les valeurs culturelles, et le style implicite et
explicite.

Objectifs
1. Démontrer en peu de temps comment les réponses aux problèmes transculturels
peuvent être utiles au chrétien afin qu’il puisse continuer à poursuivre la finalité
du royaume.
2. Montrer comment les pensées de l’étudiant découlent de sa culture et lui exposer
la grande variété des valeurs qui existent dans les cultures du monde.
3. Décrire comment certains problèmes transculturels empêchent la communication
et comment certaines situations transculturelles encouragent la communication.
4. Exposer les variations qui se trouvent au sein des six orientations de valeurs
fondamentales de l’humanité et prouver comment certaines cultures ont des
variations spécifiques au sein de ces orientations.
5. Montrer comment Dieu, dans sa grande sagesse, nous a donné le modèle idéal
pour toucher tout individu, quel que soit son lieu géographique, en utilisant
l’incarnation de « Celui qui est oint de Dieu » comme la meilleure solution aux
souffrances de l’humanité.

Introduction
Une question majeure doit d’abord être posée par tout individu qui voudrait évangéliser
une région transculturelle du monde. La langue et la culture sont intimement liées.
Comment pouvons-nous efficacement traduire les écritures et communiquer le message
des cultures anciennes et des langues bibliques dans les langues et les cultures
contemporaines ? Bernard Ramm a dit : « Si les chrétiens viennent d’une culture
africaine, asiatique ou indienne de l’Amérique du Nord, nous ne devons pas supposer
qu’ils peuvent vraiment exprimer leur théologie chrétienne en traduisant simplement nos
termes et nos idées théologiques. »

A cause de l'amélioration du système des transports, le monde devient vraiment un


village planétaire. Cependant, la capacité de l’homme à communiquer efficacement avec
ses voisins éloignés n’est pas si facile. En cette époque moderne de la technologie, les
envoyés de Christ ont beaucoup plus de facilité à partir et habiter dans les régions
géographiques du monde qui leurs étaient auparavant hostiles. La communication
technologique est une merveille moderne qui permet à une grande partie de la population
mondiale de suivre simultanément le même événement. Notre problème central est le
contact grandissant entre des personnes de cultures très différentes. La communication

89
humaine entre les gens de la même race, de la même communauté, et de la même famille
est déjà assez difficile ! La personne qui veut être un témoin efficace pour Christ doit
savoir que le dialogue humain est plus le résultat du récepteur que de l’émetteur ! Pour
le démontrer, nous allons nous essayer à un peu d’humour américain (l’humour est la
forme de communication la plus difficile à traduire) :
Lucas, un vieillard, se tient devant le juge au tribunal. Il a la tête bandée, le bras en écharpe, et
une jambe cassée.
Le juge : « Lucas, comment vous sentez-vous ? »
Lucas : « Je ne pense pas que je vais survivre. »
Le juge : « J’ai ici le rapport de M. Schultz, l’agent de police. Au moment de l’accident, il vous
avait demandé si ça allait et vous avez dit oui. »
Lucas : « Vous ne comprenez pas Monsieur le Juge. J’allais chez moi, assis sur mon char, et avec
ma mule Lucy. Au moment où j’allais chez moi, un 18 roues m’a coupé le chemin et a mis Lucy
et moi dans le fossé. Lorsque je suis revenu à moi, le policier Schultz me regardait et la lumière
bleu de sa voiture tournait en cercle. Il est parti voir ma mule, a secoué la tête, et a sorti son
revolver puis lui a mis une balle dans la tête. Après, il est revenu vers moi, son revolver à la main,
et il me demandait si ça allait. Je lui ai dit oui. »

Si vous n’avez pas compris l’anecdote, ne vous tracassez pas. Dans votre culture, la
victime d’un accident ne va peut-être pas apparaître devant le tribunal. Vous ne savez
peut-être pas qu’un « 18 roues » est un grand camion aux Etats-Unis. La « lumière bleu »
de la voiture du policier n’est pas connue partout, car les policiers dans la plupart des
pays du monde n’ont pas de voiture. Il existe un petit nombre de pays où l’on achève un
animal—sauf dans les endroits où le cheval ou la mule ont une place sentimentale à cause
des valeurs culturelles historiques (par exemple, dans votre culture est-ce qu’on donne un
nom à une mule ?)

Le problème majeur pour ceux qui interprètent les écritures est sûrement la révélation et
la culture. Les gens qui soutiennent que la révélation ne vient pas de la culture mais
qu’elle est “pure” et prévisible sont eux-mêmes aveugles. La théologie et ceux qui
l’enseignent doivent profiter des sciences sociales et de comportements qui nous
enseignent sur comment parler avec les gens (comment entrer dans leurs pensées) avec le
message rédempteur de l’évangile qui est « la puissance de Dieu pour le salut. »

I. L’INCARNATION – LE MODELE TRANSCULTUREL DE DIEU

Lorsque Dieu avait décidé de communiquer avec l’humanité à travers son Fils unique au
lieu de ses prophètes (comme Moïse, Samuel, Elie, etc.), et quand « les temps furent
accomplis », Il a envoyé son divin Fils sur la terre. Dieu a “établi sa tente” en même
temps et au même lieu que le peuple hébreux avec lequel Il avait fait une promesse. Le
mot incarnation veut dire s’habiller en chair. Philippiens 2 le dit d’une manière
puissante. Dieu n’a pas envoyé un monstre avec deux têtes, avec la peau verte, qui
mange des vieux pneus et parle une langue inconnue. Le don de Dieu ressemblait, avait
les mêmes gestes, et sentait de la même façon qu’un bébé hébreux ! Il avait grandi en
mangeant leur nourriture, en s’habillant comme eux, en parlant leur langue, et en étant
connu comme le fils de Joseph et de Marie du village de Nazareth. Dieu avait agi ainsi
afin que Jésus pût mieux s’entendre avec l’humanité. Dieu s’est mis dans le cadre de
référence de l’homme.

90
A. Le cadre de référence
Dieu aurait pu insister que :
• Son Fils soit né dans un palais, d’une famille noble avec une renommée impériale
• Il parle la langue divine, et tous ceux qui voulaient parler avec Lui devaient apprendre
cette langue
• Il aurait pu s’associer seulement avec les hommes riches et célèbres et être nommé
Roi, comme Il en avait le droit
• Mais Il n’avait pas fait ainsi. « Prenant la forme d’un homme », Il est né dans
l’ombre, de parents inconnus, dans un village dont les gens de la grande ville se
moquaient. Du fait de sa naissance modeste, Il avait été accusé de ne pas être instruit
et d’être un bâtard. Mais Il est entré dans notre cadre de référence (milieu)!

La communication originelle
Charles Kraft définit le mot extractioniste comme une personne qui est dans son propre
cadre de référence (A) et qui n’entre jamais dans le cadre de référence d’autrui c’est-à-
dire de son audience (B). La communication efficace est impossible car (B) ne comprend
jamais (A), et (A) n’accepte pas d’apprendre la langue de (B). La personne (B) à son tour
est pleinement (B), et alors les deux existent dans deux cadres de référence différents. Il
existe des missionnaires appelés “extractionistes” ! Le souci fondamental de ces
personnes est de convertir les gens à penser comme eux. Les émetteurs cherchent à
enseigner les récepteurs à comprendre et à considérer la réalité selon leurs propres
modèles. (Par exemple, un missionnaire nigérian va en Corée et dit : « Ecoutez, si vous
voulez apprendre qui était Jésus, vous devez alors apprendre le haoussa, boire de la
bouillie de sorgho, manger de l’igname pilée avec de la sauce rouge pimentée, et
apprendre la culture du Sahel afin que vous compreniez ce que je dis. »

La communication d’identification
Cependant, si l’émetteur adopte le cadre de référence du récepteur, il emploie une
approche d’identification. La personne (A) cherche à communiquer avec la personne (B),
en établissant une base de compréhension au sein du cadre de référence de (B). La
personne (B) comprend (A) car la communication se trouve dans son milieu. Dieu, à
travers Christ, s’est identifié avec l’humanité en entrant dans notre cadre de référence, au
sein du peuple le plus commun. Quel merveilleux Sauveur ! (Par exemple, le
missionnaire nigérian apprend à parler coréen, apprend à manger de l’ail et du kimshi, et
apprend le système familial de la culture coréenne, etc.)

Discussion
1. Discuter l’exemple suivant (de l’Afrique de l’Ouest) : Un chrétien témoignait à
une personne et avait terminé son dialogue en disant : « Si vous ne croyez pas
que Jésus est le divin Fils de Dieu, je n’ai plus rien à vous dire. »
2. Comment faire une approche d’identification dans cette situation ? Comment
entrer avec l’évangile dans le contexte personnel de cette personne ?

B. Les attentes et la prévision – Comment attirer l’attention (l’écoute)


L’incarnation de Christ était la méthode que Dieu a utilisée pour entrer dans le cadre de
référence de l’homme (la communication d’identification). Mais l’incarnation de Christ

91
en nouveau-né, jeune homme, et plus tard adulte dépasse notre cadre de référence. Jésus
était un maître en communication car Il a brisé le stéréotype de la prévision. Le premier
principe de la crédulité est : Un message a un plus grand impact : (1) s’il n’est pas
stéréotypé ; et (2) s’il est présenté d’une manière spécifique, applicable à la vie
quotidienne. Le message des témoins de Jéhovah est très prévisible. Ils ont appris par
cœur leurs sujets de débat et leurs réponses. Lorsqu’ils ouvrent la bouche, vous savez
déjà ce qui va sortir ! Malheureusement, c’est parfois la même chose pour certains
prédicateurs. Lorsqu’ils annoncent leur texte et commencent à prêcher, vous pouvez
prévoir leur conclusion et c’est difficile d’écouter ou de concentrer. La clé de toute
bonne communication (y compris la prédication) est d’entrer d’abord dans le cadre de
référence des gens (comme la langue et d’autres contextes culturels). MAIS, pour un
meilleur impact, le message ne doit pas être prévisible. Jésus est d’abord entré dans le
cadre de référence des gens, et Il les a étonnés. Jésus ne parlait pas comme les autres
rabbis qui parlaient selon les traditions prévisibles. Les écritures disent : « Ils restèrent
frappés de son enseignement, car il les enseignait comme quelqu’un qui a de l’autorité et
non pas comme leurs scribes » (Mt 7.28-29). Les gens pensaient que le Messie viendrait
de Jérusalem, pas de Bethlehem ni de Nazareth. Ils ne pensaient pas qu’Il serait ami des
collecteurs d’impôts et des prostituées, mais plutôt qu’Il serait ami avec les gens riches,
les gens célèbres, et les hommes puissants. Les paroles de Jésus avaient un grand impact
car Il n’utilisait pas de messages stéréotypés ou prévisibles.

Le deuxième principe de la crédulité est que le message de Jésus concernait la vie


quotidienne. Les paraboles de Jésus sont des histoires qui peuvent être appliquées à la
vie. Ses messages parlent de la vie ou des expériences véritables. Jésus avait parlé de la
semence et de la moisson ; du vent, de la pluie et des nuages ; de l’argent, de la dette et
des finances ; du mariage, des enfants et de la famille. Jésus était constamment en train
de parler du père et du royaume par de nombreux proverbes, aphorismes, et histoires dont
ceux qui écoutaient pouvaient aussi comprendre. C’est à ce niveau personnel que
beaucoup de missionnaires occidentaux n’ont pas bien accompli leur tâche envers les
Africains, les Asiatiques, et les Sud-Américains. Je suis triste lorsque j’entends la
prédication d’un pasteur africain en haoussa, en moré, en kasem ou en ewe qui ne
comporte aucun proverbe ou illustration de sa culture ! Ces langues et ces cultures, dans
leur dialogue quotidien, ont des proverbes pour expliciter ce qu’ils disent. Un tel
prédicateur a été formé à ”prêcher la Bible” (c’est-à-dire, à prêcher comme un Américain,
un Anglais ou un Français) et non à prêcher avec l’aide de sa propre culture.

Discussion
La plupart des prédicateurs sont très défensifs au sujet des messages “normaux ou
prévisibles”. On dit que 98% des gens qui écoutent la radio chrétienne ou la télévision
sont déjà chrétiens (aux Etats-Unis et au Canada). Cependant, l’église soutient que cet
argent est dépensé pour « sauver les gens perdus ». En vérité, les “perdus” ne l’écoutent
pas et ne savent pas comment trouver ces chaînes et les évitent exprès ! Qu’est-ce que
l’église pourrait faire pour avoir plus d’impact dans l’évangélisation à la radio et à la
télévision ? La radio et la télévision pourraient-elles être utilisées dans votre pays pour
faire de l’évangélisation ?

92
C. La découverte des paraboles – Pourquoi Jésus avait-Il utilisé les paraboles ?
Trente-sept et demi pour cent (37.5%) du texte du Nouveau Testament est sous forme de
paraboles. Une des raisons pour cet état de choses est parce qu’elles faisaient partie du
cadre de référence de la culture juive. Une raison plus importante est parce qu’une
parabole encourage la découverte. Une parabole a toujours une partie cachée. Les gens
qui entendent une parabole essaient automatiquement de la “résoudre” ou de découvrir la
partie cachée (cette découverte fait partie de l’imprévisibilité qui encourage les gens à
écouter). L’émetteur efficace cherche, comme Jésus l’avait fait, d’amener le récepteur à
découvrir la matière et la valeur du message. Notre époque est pleine de merveilles
technologiques et de messages prévisibles qui sont souvent présentés par une forme de
communication “à sens unique”, comme les cours magistraux, les livres, et les
prédications. Cette prévision nous dérobe de la découverte.

La meilleure illustration que je pourrais vous donner est la manière dont une parabole
encourage la découverte. Vos parents vous ont appris à ne pas regarder le soleil pendant
une éclipse, sinon vous abîmerez les rétines des yeux. Vous pouvez toutefois regarder
une éclipse si vous prenez un morceau de verre, allumez une bougie, et noircissez le
verre. Vous pouvez ainsi regarder sans danger à travers le verre. Vous vous cachez afin
de voir ! Nous en reparlerons dans la troisième partie.

En résumé, la découverte est alors un procédé par lequel les récepteurs comprennent le
sens d’une certaine parole et par lequel ils commencent à l’appliquer dans leurs vies. Le
Fils de Dieu, né dans notre cadre de référence, est devenu imprévisible afin de garder
l’attention des gens lorsqu’Il parlait et les amenait à la découverte. Nous n’oublions
jamais ce que nous avons découvert.

Discussion
Il y a peu de missionnaires américains ou européens qui ont appris à enseigner avec les
paraboles ou les histoires. (S’ils les utilisent, c’est surtout pour illustrer et non pour
porter le contenu d’un message ou d’une parole.)
1. Discuter pourquoi cette déclaration est véritable.
2. Si votre culture utilise les paraboles et les histoires pour éduquer les jeunes,
expliquez l’efficacité de cette méthode.
3. Vous n’êtes peut-être pas d’accord lorsqu’on dit que les paraboles et les
aphorismes aident à prêcher l’évangile. Pourquoi ?

Résumé
Dieu avait un plan lorsqu’Il a envoyé Jésus. En devenant un nouveau-né (et non un
monstre méconnaissable), Dieu est entré dans le milieu humain pour que les gens
puissent Le connaître. Toute personne qui désire entrer dans une autre culture avec la
bonne nouvelle doit reprendre le modèle de Dieu et faire comme Jésus avait fait. Afin de
racheter l’humanité, Il a pris sa forme.

Lorsqu’Il se trouvait dans le bon cadre de référence (afin de comprendre et d’être


compris), Il n’agissait pas de manière prévisible. Afin de garder l’attention des gens et
pour avoir plus d’impact, Il a étonné les gens en faisant ce qui était imprévisible. MAIS

93
Il n’était pas non plus trop différent. Il utilisait toujours des illustrations et des objets
connus. Il n’avait pas utilisé des mots ou des idées trop difficiles à comprendre. MAIS Il
ne leur a pas non plus donné des prédications “fabriquées”. Il a fait réfléchir les gens afin
qu’ils découvrent eux-mêmes les valeurs importantes qu’Il apportait du Père. Quel
prédicateur merveilleux qui a utilisé au maximum la culture dans laquelle Il se trouvait !
Voilà la bonne nouvelle ! Nous pouvons en faire de même, mais nous devons d’abord
laisser tomber notre égoïsme et nos habitudes.

II. L’ORIENTATION DES VALEURS1

La compréhension des différentes valeurs d’une culture augmente beaucoup l’efficacité


de l’émetteur. Les valeurs d’un peuple sont à la fois celles qui déterminent sa vision du
monde et le résultat de sa vision particulière du monde. En étudiant le système des
valeurs de plusieurs cultures, on comprend mieux les valeurs de sa propre culture. Il est
souvent difficile aux membres d’une certaine société de pouvoir articuler les croyances
profondes de cette société car souvent celles-ci ne sont pas prises au sérieux. Nous
apprenons les valeurs de notre culture “sans y réfléchir”—de la même manière, nous
apprenons la plupart de nos règles grammaticales en parlant, avant d’aller à l’école.

En bas se trouve le Tableau d’Orientation des Valeurs culturelles. Ce tableau présente


six différentes valeurs communes à (qui sont partagées par) tout le monde. (Il existe bien
sûr plus de six valeurs mais nous avons choisi celles qui concernent ce cours.) Les
valeurs culturelles à gauche sont : la condition humaine, l’homme et la nature, le temps,
les activités, les rapports, et le progrès. Le tableau doit être lu de gauche vers la droite
(horizontalement) car chaque catégorie a trois variations. Il ne faut pas le lire du haut
vers le bas (verticalement).

Strodtbech—Kluckholn—Tarr : Tableau d’Orientation des Valeurs culturelles


ORIENTATION ECART DE VARIATION
La condition humaine Mal Neutre : mélange du Bien
bien et du mal
L’homme et la nature Soumis à la nature En harmonie avec la Maître de la nature
nature
Le temps Passé Présent Futur
Les activités Exister Exister et faire Faire
Les rapports Linéaires Parallèles Individuels
Le progrès Le progrès est Le progrès est Le progrès est bon
mauvais mauvais et bon

Voici une déclaration assez répandue : « En fin de compte, les gens sont les mêmes. »
Cette déclaration est dans un certain sens à la fois vraie et fausse. Oui, nous avons tous
des besoins semblables (nourriture, logement, estime, amour, etc.) et des choses
similaires qui nous sont chères (famille, travail, gouvernement, sécurité, santé, etc.).
Ainsi la déclaration est vraie. Mais les valeurs humaines n’ont pas la même importance

1
Les valeurs représentent les fondements (les fondations) d’une culture (Kluckholn / Strodtbeck / Tarr).

94
ou priorité dans toutes les cultures. Ainsi également dans ce sens, la déclaration est
fausse.

A. La condition humaine
La première catégorie de notre tableau est la condition humaine. C’est-à-dire, la
condition de l’humanité. Les trois variations sont : le mal ; le mélange du bien et du
mal ; et le bien. Un autre élément qui doit aussi être considéré et qui est en rapport avec
les vues de l’humanité : La nature humaine peut-elle être transformée ?

Discussion
Considérer pourquoi ce sujet peut avoir une grande signification pour la personne qui
veut évangéliser. Contraster la résistance à l’évangile qu’une société montre car elle croit
que la condition humaine est mauvaise (ou un mélange entre le mauvais et le bien) et ne
peut pas être changée, avec une société qui croit en ces mêmes choses au sujet de la
condition humaine MAIS qui pense que la nature humaine peut être changée.
Quelques situations véritables : C’est important que l’étudiant sache que nous
décrivons des situations véritables. Considérer par exemple le monde hindou-buddiste.
Voici un peuple qui pense que l’homme est un mélange entre le mal et le bien, et que la
nature humaine peut être changée. Ils ne croient pas, cependant, qu’une personne peut
beaucoup changer au cours de sa vie. Alors du point de vue hindou-buddiste il n’y a pas
d’espérance car ces gens croient que très peu de choses dans la vie peuvent changer. Ils
croient qu’une personne doit vivre plusieurs incarnations et vies afin d’atteindre le but
parfait. Contraster cette vue avec la croyance évangélique en la puissance de Dieu qui
peut transformer le pécheur par la foi. QUESTION : Est-ce que cette vue fait une
différence dans la manière dont le prédicateur présente la prière du salut ? L’individu qui
évangélise ne doit pas toujours penser que les gens acceptent sans question la chute de
l’humanité.

B. L’homme et la nature
Le tableau montre trois variations différentes entre l’homme et la nature. Les extrêmes
sont la soumission à la nature et la maîtrise de la nature. Il y a beaucoup de pays du
tiers monde qui sont sans doute dans la catégorie de la soumission à la nature. Les gens
qui viennent du tiers monde font des sacrifices pour calmer les forces du vent, de la pluie,
et de la foudre afin de s’assurer leur sécurité et leur prospérité. Il existe beaucoup de
sociétés qui pensent qu’elles sont sans défense devant les forces naturelles. Les gens se
voient comme une feuille, l’esclave des forces de l’eau. La feuille n’a pas de puissance
en elle-même pour résister aux forces de l’eau, mais elle est simplement portée par la
puissance de l’eau. Les gens soumis à la nature sont souvent fatalistes et ont une bonne
définition du “monde sacré”. Ils croient en les forces surnaturelles et ne connaissent pas
en général le monde industriel. On les appelle souvent des « animistes ». Ils croient que
l’esprit du fleuve doit être apaisé (par le sacrifice d’un poulet ou d’une chèvre) et non
qu’il faut construire un pont.

Il y a une grande différence entre les gens soumis à la nature et les en harmonie avec la
nature, qui ont appris à utiliser les forces de la nature. Ces gens ont appris à travailler
avec les forces naturelles et à les utiliser pour le bien commun. Un exemple est une

95
société avec des gens qui ont appris comment utiliser la puissance de l’eau pour faire
marcher des machines qui moulent le grain. Les gens de cette société peuvent toujours
croire que l’eau a une force spéciale, mais ils n’ont pas peur d’utiliser sa puissance pour
faire fonctionner leurs machines.

Certaines personnes dans les sociétés modernes et technologiques qui maîtrisent la


nature croient que toute la nature leur appartient. Les Occidentaux, par exemple,
n’hésitent pas à construire un barrage sur un fleuve et à créer un lac énorme qui détruit au
passage des villages, des champs, et des arbres. Ils détruisent une grande partie de la
nature afin d’exploiter la puissance de l’eau. Ces gens peuvent même manipuler le climat
en mettant des produits chimiques dans les nuages afin que la pluie vienne régulièrement.
Ils n’ont pas une idée bien développée de ce qui est “sacré”. Leurs vies sont devenues
séculières afin de mieux exploiter la nature pour aider l’humanité en général.

C. Le temps
Il y a peu d’autres éléments sur le tableau des valeurs qui inspirent tant de sentiments de
frustration que cet élément du temps. Comment le temps est-il mesuré ? Si une certaine
activité a beaucoup d’importance pour un certain groupe de gens, ils passent beaucoup de
temps à le faire. Voici un exemple. Les Français sont connus pour leur grande
appréciation de la nourriture. Ils passent beaucoup de temps à préparer un repas et ils
restent longtemps à table. Les Anglais et les Américains sont beaucoup moins complexes
au sujet de la nourriture, et ils considèrent que trop de temps passé à nourrir le corps est
charnel. Les Français prennent deux heures pour manger un repas à leur gré et puis ils se
reposent pour bien digérer. On ne critique pas les coutumes des gens. Le temps pris pour
faire une certaine chose peut révéler l’importance et la valeur que la culture place sur
cette chose ou événement.

Dans quelle direction le temps va-t-il ? Si vous regardez le tableau, pensez-vous que le
temps va du passé au présent, puis au futur ? Vous avez alors une notion linéaire du
temps. Mais il y a des gens qui ne voient pas le temps comme vous. Les Chinois
pensaient que le temps était circulaire. Les gens qui croient ainsi ne s’inquiètent pas du
temps qui passe car, pour eux, le temps n’est jamais perdu. Un autre exemple est celui
des Hindous. Pour eux, le temps est circulaire et si l’on attend, il revient encore et on
peut faire ce qu’on n’a pas pu faire auparavant ! Il y a des gens qui n’ont pas la notion du
temps, que ce soit linéaire ou circulaire. Certaines personnes croient que le temps est
immobile. Pour eux, le temps ne passe pas. Ils pensent que ce sont les gens qui
traversent le temps, alors on n’est jamais en retard. A n’importe quelle heure, on est à
l’heure ! (Les Occidentaux sont très dérangés par cette notion !)

Les gens de toutes les sociétés du monde se soucient d’une des trois variations du temps :
le passé, le présent ou le futur. Les Chinois, avec toute leur longue et valeureuse histoire,
ont contribué beaucoup de sagesse et d’information au monde. On pourrait penser que
cette longue histoire (de plus de 4000 ans) fait que les Chinois se concentrent sur le
passé. Cependant, leur “conscience historique” pèse sur le présent et sur le futur. Le
monde occidental est orienté vers le futur. Les gens orientés vers le futur pensent plus
aux jeunes de leur communauté et placent plus de confiance en eux et plus de

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responsabilité sur eux que les gens qui sont orientés vers le passé. En général, les
cultures orientées vers le futur sont les premières à adopter une économie industrielle et
non agricole. Une grande partie du monde est orientée vers le présent. Ceux qui vivent
dans un niveau bas d’économie de subsistance se soucient plus de survivre physiquement
que de mettre l’intérêt ou l’effort dans le futur. Ils n’ont pas les moyens de garder le
passé. Les gens les plus orientés vers le passé sont illettrés et ne peuvent se rappeler que
par la tradition orale, de leurs ancêtres pendant les trois dernières générations. La
richesse du passé est perdue. Une telle survie est orientée vers le présent.

Il faut réfléchir maintenant à l’impact de ces idées et de ces variations culturelles sur
l’évangile.

D. Les activités
Le fait d’exister, d’exister et faire, et de faire sont les trois variations de la catégorie des
activités. Un bon moyen de montrer les différentes valeurs de l’existence est l’exemple
d’un enfant nouveau-né. Le nouveau-né est aimé car il existe simplement. Si les parents
estiment leur enfant sur une échelle numérique de un à dix (1 est le minimum et 10 le
maximum), ils vont donner 10 à leur enfant simplement car il existe. On n’attend pas que
le bébé ait des aptitudes. Lorsque l’enfant grandit, on considère l’enfant différemment.
Les parents attendent que l’enfant fasse certaines choses (des actions). Lorsque l’enfant a
dix ans, une grande transformation a lieu. Le fait de faire est maintenant lié avec le fait
d’exister et les deux font partie de l’enfant. Si l’enfant n’a pas de bons résultats à l’école,
les parents ne vont plus lui donner 10. Si l’enfant n’obéit pas ou n’aide pas à la maison,
ils vont peut-être lui donner 5 ou 6. Cette méthode d’évaluation peut changer d’une
culture à une autre, mais les gens de toutes les cultures agissent différemment envers un
bébé, un enfant grandissant ou un jeune qui est considéré comme un membre à part
entière de la famille. (L’évaluation d’une personne peut sembler bizarre. C’est un trait
culturel de l’Occident d’utiliser des numéros ou des mesures quantitatives.)

Les gens des cultures folkloriques, du tiers monde, et de l’Orient continuent à placer une
plus grande valeur sur le fait d’exister que sur le fait de faire, même après qu’une
personne aura atteint la maturité. Cette déclaration est vraie dans toutes les sociétés où
l’accent est mis sur la famille et sur les rapports familiaux. Les gens du monde
technologique mettent plus d’accent sur le fait de faire. Le modèle scolaire occidental
s’appuie sur le fait de faire. C’est évident que les sociétés très matérialistes mettent plus
d’accent sur le fait de faire que sur le fait d’exister.

Si vous connaissez un Américain ou un Européen, vous avez sûrement remarqué que


cette personne tend à vous juger selon vos actions (cf. le fait de faire). Cette tendance a
débuté d’abord en Europe après la révolution industrielle où les gens ont été récompensés
selon leurs performances et leurs capacités manuelles, sans considération de leur position
sociale ou de leur nom de famille. Les Européens qui sont allés aux Etats-Unis n’ont fait
qu’augmenter cette notion. Les Etats-Unis sont devenus la terre promise pour l’homme
ordinaire. Les nouveaux Américains ne s’étaient plus jugés selon leur titre de noblesse
ou leur importance familiale, mais une personne commençait à se juger selon ce qu’elle
pouvait faire. Cette “société d’actions” est en contraste avec l’Orient et l’Afrique. Le

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fait de faire est important en Afrique et en Asie mais moins important que le fait
d’exister. Pendant que j’enseignais aux Philippines, je parlais souvent avec les gens du
village. Lorsqu’ils se décrivaient eux-mêmes, ils ne disaient pas ce qu’ils avaient fait,
mais ils me parlaient de leurs pères et de la ville d’où ils sont venus. Ces faits faisaient
partie de leur existence.

Considérons maintenant la variation exister et faire. La société qui met l’accent sur cette
variation considère que le développement est important. Le fait de commencer à faire
n’est pas déterminé par la naissance, mais plutôt par l’union de l’existence et du
changement. Le développement est quelque chose à gagner. L’existence ne peut pas être
gagnée, vous l’avez déjà.

L’étudiant peut rapidement voir l’importance de ces variations dans l’évangélisation


transculturelle. Si l’on vient d’une société où le fait d’exister est plus important, la
personne communique d’une manière très différente. Si les valeurs culturelles de
l’émetteur sont très différentes des gens avec qui il veut parler, il aura besoin d’une
sensibilité spéciale afin d’être compris par eux.

E. Les rapports
Le mot rapports signifie les relations qu’une personne a avec les gens. Les trois
variations de cette valeur sont les rapports linéaires, les rapports parallèles, et les
rapports individuels. Les trois variations existent en toute société. C’est l’accent accordé
par la société à l’ordre ou la priorité d’une variation au-dessus d’une autre. Chaque petite
différence a un effet sur la communication et les procédés d’évangélisation.

Dans la variation des rapports linéaires, l’individu est très conscient de sa lignée
familiale. La société est orientée vers la famille. Les gens qui grandissent dans de telles
sociétés sont très conscients de leur position avec les personnes âgées et les dirigeants de
la famille. Ce système se base sur ceux qui font partie de la famille et ceux qui n’en font
pas partie.

Les rapports parallèles concernent les relations entre les familles différentes. Les sociétés
avec des rapports parallèles sont souvent celles où les gens font des liens entre eux par
des mariages conventionnels. Les liens de sang sont recherchés afin de créer ou fortifier
l’interdépendance entre les lignées séparées.

Les rapports individuels, par contre, concernent les relations où la notion de famille et de
lignée ont peu d’importance. Dans les cultures avec de tels rapports, les familles ne se
marient pas entre elles pour établir ou fortifier leurs rapports sociaux. L’idée de la
famille est en train de se perdre dans les sociétés trop individualistes où les frères et les
sœurs ne se différencient pas des autres individus dans la société.

Par exemple, il faut considérer la manière dont l’enfant est élevé dans les différentes
cultures. Dans une société avec les rapports linéaires ou parallèles, l’enfant de six à huit
mois est donné à un grand frère ou à une grande sœur qui a peut-être six ou huit ans lui-
même. L’enfant plus âgé, mâle ou femelle, devient la “bonne de l’enfant” et le porte

98
pendant la journée. Cet enfant doit s’occuper du bébé et seulement le donner à sa mère
s’il commence à pleurer. Un lien psychologique s’établit entre l’enfant et le bébé,
semblable au lien psychologique entre le bébé et la mère ou le père. Si vous allez au
village, vous verrez sûrement un groupe d’enfants avec des bébés au dos en train de
jouer. Dans une société orientée vers la famille, tout adulte (d’une communauté où les
enfants ont élevé les plus petits) a la responsabilité d’éduquer et de maintenir la sécurité
de ces enfants et de ‘’leurs’’ bébés. Ainsi, toute la communauté aide à élever et à
corriger non seulement les enfants mais aussi leurs charges. Les enfants apprennent ainsi
le modèle d’interdépendance. Lorsqu’ils grandissent, ils commencent à comprendre que
ceux qui se chargent d’eux et les corrigent sont aussi sous la responsabilité des autres
adultes et des autres familles. C’est un modèle de coopération qui n’est pas connu à
l’Occident. Ce modèle développe la pensée communale et non individualiste. Les
enfants apprennent que les gens dans leur communauté se soucient l’un de l’autre. Il faut
comparer cette relation avec une société individualiste où la responsabilité d’élever les
enfants, à l’exception de l’école, tombe sur les deux parents inexpérimentés qui sont
souvent éloignés de leurs propres parents (car leurs parents vivent très loin d’eux).
Malheureusement, il existe beaucoup de familles à l’Occident où l’individualisme est très
dominant et dont les familles n’ont qu’un seul parent à cause du divorce.

Considérons un peu le mot frère et comment les diverses définitions de ce mot peuvent
montrer la grande différence de valeurs. Le frère dans une société linéaire ou parallèle a
une valeur beaucoup plus approfondie que celui d’une société individualiste. Le frère
aîné d’une société familiale a le premier privilège ou la première priorité sur l’héritage. Il
gagne plus que les autres par son héritage mais également porte aussi plus de
responsabilité. Si vous êtes un petit frère ou sœur et vous avez un problème, vous avez le
droit d’aller à votre grand frère pour de l’aide. Pendant toute sa vie, il a une obligation
sociale envers vous. Votre frère aîné vous aidera à prendre des décisions importantes
dans la vie. Les sociétés individualistes n’aiment pas ce modèle. Ils croient en l’égalité
et, en général, ne donnent pas plus d’avantage à un enfant. L’héritage et la richesse sont
également partagés. A l’Occident, les adultes ne se confient pas nécessairement à leur
frère. Votre frère pourrait être votre rival. Les sociétés individualistes vous apprennent
que vous êtes en compétition avec tout le monde—même avec votre frère ! Est-ce que
vous comprenez comment quelqu’un qui veut communiquer avec les autres et qui tient de
telles valeurs peut être non compris lorsqu’il parle de son frère ?

Considérons encore un élément : comment les gens prennent-ils des décisions ? Les
sociétés individualistes établissent dans la conscience des jeunes enfants l’autonomie et
l’individualisme. L’individu apprend très tôt qu’il a le droit de faire sa propre vie. Il faut
comparer cette idée avec l’idée de la famille dans les sociétés linéaires ou parallèles. Les
enfants apprennent très tôt qu’ils doivent dépendre les uns des autres. Les choix ne sont
pas nombreux car ce qu’on fait ou devient ne dépend pas de l’individu. La famille décide
très tôt ce que vous ferez ou deviendrez, et elle a une grande influence sur votre choix de
partenaire pour le mariage

99
F. Le progrès
Le progrès est la dernière des six valeurs dans le tableau. Le progrès parle du
changement. Pourquoi, vous pourriez vous demander, quelques sociétés résistent-elles
aux changements ? Les cultures illettrées résistent le changement car elles ont
généralement une économie pauvre, et les autorités considèrent le changement comme un
danger et une perturbation à l’ordre social. D’autres sociétés, malgré leur état
économique, sont profondément ancrées dans le passé et résistent au changement afin de
ne pas briser la continuité de l’histoire qui leur est sacrée.

Il y a des cultures au monde qui considèrent le changement comme parfois souhaitable et


d’autres fois comme non souhaitable. Le changement peut être accepté s’il se passe très
lentement, mais il ne doit pas détruire les valeurs du passé. Les gens de ces sociétés
acceptent le changement car ils le considèrent comme inévitable, mais ils le résistent s’il
se passe trop rapidement et s’il s’attaque aux anciennes valeurs qui leur sont essentielles.
Il y a beaucoup de gens sur la terre qui ont une telle idée du progrès. Les cultures dans
certaines nations en Europe de l’Est (et même quelques régions en Europe de l’Est) vont
accepter le changement à contre cœur.

Le changement est en général considéré comme souhaitable dans le monde industriel. Il


y a des gens qui pensent qu’une idée ou un produit est inférieur si le changement ne se
passe pas d’une manière prévisible et périodique. Un panneau qui dit « Changement
d’administration » dans un bureau d’affaires est favorablement vu dans une culture qui
désire le changement. Dans d’autres régions du monde, ce panneau ne sera jamais
affiché car les clients pensent que les anciens sont plus fiables et alors ils seront très
méfiants de la nouvelle administration. Mais à l’Occident, le mot nouveau est devenu
tellement recherché que beaucoup de produits comme le dentifrice et même les voitures
sont plus recherchées si le mot nouveau fait partie de la publicité. Si une société
commence à croire que le changement n’est pas seulement normal mais aussi recherché,
les gens vont penser (à leur tort) que le changement en lui-même et pour lui-même est
bon. Les gens peuvent être facilement séduits à abandonner une idée supérieure ou un
bon produit seulement parce qu’un autre est plus nouveau. Discuter comment l’attitude
des gens au sujet du changement et du progrès peut avoir un impact sur l’évangélisation.

Discussion
1. Que veut dire « à l’heure » en Allemagne, Indochine, Italie ou Amérique du Sud ?
Quelle en est la différence ?
2. Lorsque nous avons parlé des activités, nous avons dit que le fait de faire est en
opposition avec le fait d’exister. Séparer en petits groupes de trois ou quatre
personnes et discuter comment les chrétiens des cultures qui mettent l’accent sur
le fait de faire insistent sur la déclaration de Christ : « Il nous faut travailler, tant
qu’il fait jour, aux œuvres de celui qui m’a envoyé ; la nuit vient où personne ne
peut travailler » (Jn 9.4). Par contraste, les cultures qui mettent l’accent sur le
fait d’exister insistent sur l’importance de porter des fruits. Ces chrétiens vont
insister que comme le fruit naturel est un produit naturel de l’arbre, ainsi le fruit
spirituel est un produit naturel—c’est ce que vous êtes et non ce que vous faites
qui est plus important. Discuter.

100
3. Discuter de comment les Occidentaux et les Africains peuvent aider un
Occidental sur le sujet d’exister et de faire. L’Orient peut aider l’Occident à voir
pour la première fois le rapport entre ces deux valeurs. Le tiers monde peut
beaucoup contribuer à l’Eglise.
4. De quelle importance pour l’évangile est le contact entre l’individu d’une culture
individualiste avec l’individu d’une culture familiale ? Discuter l’accent que
l’homme occidental met sur le fait que l’individu doit prendre ses décisions “lui-
même”, et combien cette idée peut effrayer et inquiéter un individu d’une culture
familiale.

Résumé
Cette partie a montré un court mais important élément au chrétien : les valeurs culturelles
et comment l’église détermine le succès potentiel de l’évangélisation à travers ces
valeurs. L’étudiant doit y prêter attention car il ne doit pas penser qu’une certaine valeur
est vraie pour tous les gens d’une certaine région. Les gens sont des êtres compliqués.
Les institutions académiques de recherche simplifient trop le comportement des hommes.
La vie n’a pas de catégories déterminées. Par exemple, la valeur du temps est liée à celle
des activités, et la valeur de la nature est aussi liée à celle du progrès. En plus, l’étudiant
ne doit pas croire que lorsqu’il apprend les valeurs d’une certaine culture, il peut
efficacement communiquer et que la résistance au message de Christ sera tout de suite
éliminée. Ce n’est pas vrai ! Christ nous a promis que les gens de ce monde vont rejeter
son message. La nature de l’évangile fait face à la confrontation. Lorsqu’un individu
entend la bonne nouvelle, il doit faire face à la décision d’accepter la seigneurie de Jésus
dans sa vie ou non. Le but du témoignage transculturel est que si la personne rejette
l’évangile de Christ, l’évangile sera rejeté car la personne a pris un choix basé sur la
compréhension claire de ce qui est la bonne nouvelle et non à cause de pauvres habitudes
de communication, d’ignorance ou d’incompétence de celui qui témoigne.

III. LA FORME DIRECTE / INDIRECTE DANS LE DIALOGUE

Cette partie est peut-être la plus pratique car elle aborde les actions nécessaires dans une
situation transculturelle pour mieux témoigner et prêcher l’évangile. Elle vise les
diverses manières de dialogue en tant que structures qui incorporent la recherche
culturelle anthropologique en Afrique de l’Ouest. Le but est de montrer comment les
principes d’incarnation dirigent les pratiques contextuelles de la communication. Les
valeurs culturelles et leur puissance dans les attitudes et la pensée des gens seront
toujours considérées. Cette partie donnera quelques exemples d’observations véritables
qui ont influencées l’interprétation des écritures.

A. Un problème à l’Occident / un avantage à l’Orient


Ceux qui viennent de l’Occident savent qu’ils parlent trop explicitement. Ils pensent que
chacun doit “bien clouer sa réponse” afin de ne pas (la) “rechercher”. Voici quelques
expressions communes de l’Amérique du Nord qui encouragent le parler explicite et
franc et rejettent l’ambiguïté et le sous-entendu : “mettre les cartes sur la table”, “parler
directement”, et “donner la dernière ligne”.

101
Les Africains, les Asiatiques, ceux de l’océanien et les Américains du Sud ont été
influencés par l’éducation occidentale et ils ont perdu leurs aperçus culturels ou le “beau
parler” qui est plus implicite et plus gracieux que le franc-parler explicite de l’Occident.
Les paraboles, les analogies, et les aphorismes dans les pays du tiers monde sont très
utiles pour entrer directement dans les pensées d’un individu.

L’auteur a deux buts principaux. Premièrement, il veut encourager ceux qui possèdent
déjà les outils culturels du parler implicite à employer ces méthodes traditionnelles dans
la communication. Deuxièmement, il veut encourager ceux qui viennent d’Europe et
d’Amérique du Nord à découvrir les potentialités et l’importance de la communication
transculturelle.

B. Les raisons culturelles des variations dans le discours


Considérons les raisons culturelles pour “la franchise” de l’Occident et “la dissimulation”
de l’Orient. L’idéal américain de la franchise dans le discours montre certaines valeurs
fondamentalement culturelles, y compris le droit démocratique de l’individu, l’égalité
individuelle, la structure sociale et économique de la confrontation et de la compétition
au sein de la simplicité, et le franc-parler dans la vie quotidienne.

Les écrivains Condon et Yousef donnent de clairs éclaircissements aux idéalistes


égalitaires de l’Occident qui aiment à penser que les gens des cultures “moins ouvertes”
sont influencés par des images et des “masques” et non par des concepts réalistes.
L’homme occidental considère ces “masques” comme un danger à la bonne
communication. Les concepts culturels peuvent empêcher l’homme occidental de ne pas
objectivement percevoir la culture de l’autre ou de ne pas interpréter correctement les
manières du discours africain ou asiatique.

La plupart des Américains ou Européens qui ont vécu en Afrique de l’Ouest semblent
penser que les Africains parlent d’une manière implicite et non semblable aux gens
occidentaux. Cette façon de parler trouve sa racine dans le système des valeurs
africaines. Voici quelques-unes : (1) Les liens de famille qui découragent l’expression
individuelle ; (2) La décision prise par la communauté ; et (3) La dépense psychique
sociale et indépendante qui hésite à expliciter certaines choses. (Il existe bien sûr
d’autres aspects.) Ces valeurs peuvent amener un Mossi, un Ewe ou un Haoussa à
apprécier la texture linguistique du sous-entendu. L’Africain est apprécié par les gens de
sa culture pour son parler implicite. Les occidentaux, cependant, considèrent
généralement ce parler implicite comme suspect et dégradant pour une personne car elle
n’arrive pas à bien communiquer. Mais, les Africains ne parlent pas toujours d’une
manière implicite et les Américains ne parlent pas toujours d’une manière franche.
La communication humaine est très complexe et ne peut pas être cernée par des vérités
absolues.

Les poètes et les dramaturges occidentaux peuvent communiquer par un style implicite,
ambigu. Ce style s’appelle la licence poétique :

Prochainement lorsque tu décris

102
Une forme, un bruit ou une nuance
Ne le dis pas directement,
Mais fais-en une devinette
Et apprends à regarder toute chose
En louchant mentalement.
--Lewis Carroll

Les écrivains Kirkpatrick et Bresse ont écrit un manuel sur la stylistique en écriture
(anglaise) : « Le fait de ne pas bien s'exprimer est une des offenses impardonnables de
toutes les offenses d’expressions écrites...ce n’est pas juste de soumettre le lecteur à une
telle corvée. Les phrases doivent être préparées, comme les huîtres, afin qu’elles soient
faciles à manier ; non comme les bigorneaux, qui doivent être soigneusement enlevés de
leur coquillage. » Nous nous approchons du problème. Voici un proverbe mossi au sujet
du discours et des paroles :

« Crome gwomda ne a pagado. Bi a yam soba yaolen wegese. » Lorsque les paroles
ont leurs écorces, le sage apprend comment les écorcer.

Le problème est clair quand la norme de la communication interpersonnelle devient le


parler explicite. La communication interpersonnelle est un art lorsqu’on apprend à
regarder à toute chose en « louchant mentalement ».

En général, les Américains du Nord n’aiment pas les différences de statut, la formalité ou
le rôle entre l’hôte et le visiteur. Ils tendent à ne pas aimer ce qui est orienté vers le futur
et qui a l’air d’un vieux système rigide social : « Les Américains du Nord veulent
“revenir aux moutons”, parler de la “réalité”, des “affaires”, des “choses sérieuses”.
L’orientation de ces valeurs semble rester consistante à travers les années. Ces valeurs
résistent à la performance : ”Soyez franc”, “faites comme chez vous”, “servez-vous”
sont des expressions qui dérangent les étrangers car elles ne semblent pas avoir de règles
ou de standards. » Il y a des écrivains qui pensent que les Occidentaux ne considèrent
pas la franchise comme incommode, trop aimable ou impolie et supérieure. Ils disent :
« Si vous dites à un Américain qu’il est “ouvert”, “franc”, et “accessible”, il pensera que
ce sont des compliments. Mais sur le même continent que nous, un Indien américain ou
un Mexicain pourraient considérer ces traits comme des signes de faiblesse et non digne
de la confiance. Chez l’Asiatique ou l’Africain, l’amabilité américaine est souvent
interprétée comme un manque d’astuce ou même de l’impolitesse. »

Discussion
Demander à chacun d’écrire ce qu’ils pensent des points suivants.
1. (Pour les Occidentaux) Enumérer les sujets de votre culture qu’on n’aborde pas
explicitement en public. (Par exemple, vous ne demandez pas à quelqu’un
combien il a payé pour la veste qu’il porte.) Enumérer deux ou trois autres
exemples. Cet exercice vous montrera que toutes vos paroles ne sont pas
explicites. Trouver quelques manières implicites qui vous aident à vous sentir
plus proche d’une autre culture, une culture qui a une longue histoire du parler
implicite.

103
2. (Pour les Africains / Asiatiques) Enumérer les sujets (ou les circonstances) qu’on
peut aborder franchement dans votre culture, surtout dans la culture paysanne de
votre pays. La campagne est différente de la ville, car la capitale a été influencée
par les Européens. Trouver quelques sujets dans votre culture qu’on peut aborder
franchement qui peuvent vous aider à comprendre votre frère européen ainsi que
ses habitudes culturelles du parler explicite, et / ou qui peuvent parfois vous
choquer par sa franchise. Partager votre réflexion avec la classe et l’enseignant.

C. Le discours de la famille comparé au discours du citoyen


Il faut revoir la section intitulée l’orientation des valeurs culturelles. L’individualisme et
le parallélisme représentent une continuité, ils font partie de la vision du monde des gens,
et ils influencent directement leurs discours. Si vous vous demandez pourquoi votre ami
européen ou américain manque quelques grâces sociales que vous avez apprises de vos
parents—prêtez attention ! Il peut y avoir une influence culturelle à laquelle vous n’avez
pas dû faire attention. E. Adamson Hoebel, un des anthropologues les plus connus, a dit :
« Lorsque l’Américain regarde l’univers et puis se regarde lui-même et sa société, son
point de vue est centré sur l’individu, la position sociale ou la collectivité et non sur la
famille. »

A l’Occident, la plupart des individus ne craignent pas la responsabilité personnelle ni le


risque personnel. Un individu peut être franc, ouvert, explicite s’il ose le faire car il a
confiance en lui-même et dans le futur. Il base ses privilèges sur le système social, un
système qui renforce son comportement. Il vit dans une société qui est basée
“idéalement” sur un système de vérifications et d’équilibre en faveur des services publics.
Ce système ne prend pas en compte les éléments orientés vers la famille comme les
sociétés hiérarchiques. (Je ne critique pas, je ne fais seulement que décrire.)
L’Occidental vit dans un système social qui accorde moins de valeur à la proche famille
et aux relations (un fait qui entraîne des conséquences malheureuses.) L’individu
s’appelle le citoyen du système politique, le gouvernement. Il a le droit de voter pour le
prochain président ou chef politique. C’est un système très éloigné du système
traditionnel de la famille. Lorsque le citoyen est éloigné de sa famille, il est libre de
s’exprimer à son gré—d’exprimer ses points de vue sans crainte du bourreau, du chef ou
de la prison ! La tribu Mossi a encore un proverbe : « Nubila san tara guuda, nore
yageda sen data. » (Lorsque le dos du cou a un gardien, la bouche parle comme elle
le veut.)

Les Occidentaux ne pourraient pas vous expliquer leurs habitudes de discours. De l’avis
de l’auteur, le discours est une des raisons les plus importantes pour laquelle les
Occidentaux sont connus pour leur franc-parler, explicite et insultant. (Le dos du cou a
un gardien !)

Partout en Afrique de l’Ouest, en plusieurs régions d’Asie, d’Amérique du Sud et du


Pacifique, on peut témoigner, surtout lorsque l’industrie se développe, que les relations
sociales, de familles commencent à ressembler à celles de l’Occident. C’est naturel et
inévitable que ce nouveau style de vie change aussi les habitudes traditionnelles du
discours. (L’auteur considère que cette perte est regrettable.) Les habitudes

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traditionnelles comprenaient la louange, l’honneur, et la crainte de l’embarras communal.
Lorsque l’individu devient moins dépendant du système social, son discours commence à
adopter les structures formelles nécessaires pour le maintien de l’équilibre dans la vie
communale. On peut actuellement constater ce mélange dans les grandes villes du
monde. Mais dans les régions isolées, le discours implicite traditionnel est toujours
important. L’idéal est que le tiers monde accepte les changements modernes et garde
toujours son parler implicite et admirable qui semble beaucoup plus proche du modèle
biblique.

D. Le besoin technologique pour la précision dans le discours


La communication ouverte et franche en tant que variation culturelle peut avoir un
rapport avec le besoin technologique pour la précision dans le discours d’une société
industrialisée. Les gens qui vivent dans un environnement très technologique deviennent,
après une certaine période de temps, capables de rapidement recevoir et de donner des
informations. La lecture rapide, le fait de regarder deux choses à la fois sur l’écran, et
même l’écriture d’un livre avec un minimum de dialogue descriptif deviennent les
normes technologiques. Ces activités s’appellent “la communication préconstruite”. Le
discours précis peut aussi mettre l’accent sur le contenu. Les sociétés dans lesquelles
l’économie industrielle et technique joue un rôle important mettent l’accent sur la
précision du contenu. Le citoyen d’une telle société industrielle, qui rencontre quelqu’un
d’une société analphabète, aura tendance à surcharger la capacité de recevoir les
informations de ce dernier. L’individu moins industrialisé énerve « l’homme moderne »
par ses paroles lentes et leurs significations imprécises ou ambiguës.

Les langues de l’Occident (surtout le temps verbal) parlent clairement du temps. En


anglais, il y a un lien strict entre le temps verbal et ce que le verbe veut dire. Par
exemple, le verbe au temps passé parle du passé. Cette notion est évidente aux
anglophones et semble une vérité absolue. Cependant, ce n’est pas le cas en arabe ou
éwé. Le mot ewe etso veut dire hier ainsi que demain. Cette imprécision montre une
notion temporelle peu claire. L’expression Allah voulant (in sha Allah), une expression
très commune dans la savane d’Afrique, marque l’incertitude.

Ni le temps ni l’espace ne nous permet de considérer d’autres éléments importants du


parler explicite ou implicite. Il existe beaucoup d’incompréhension à cause de nos
attentes mal fondées. L’enseignant peut montrer d’autres exemples qui influencent le
discours. Ou aussi, le sujet de la répugnance montre ou confronte les sentiments et la
façon dont ils influencent un certain thème.

E. L’art du discours (l’allusion volontaire)


La communauté africaine-américaine aux Etats-Unis comprendra cette partie car ils ont
gardé leur style discursif, même après plus de 300 d’esclavage, de discrimination et de
souffrance en Amérique du Nord, Amérique du Sud et aux Caraïbes. Les racines
culturelles de ces gens (de l’Afrique de l’Ouest et l’Afrique de l’Est) existent depuis des
siècles (et existent même à l’heure actuelle). Leur société traditionnelle non-technique a
un certain humour et profondeur dans le discours implicite. Mais la “méthode
scientifique” et la logique d’Aristote ont enlevé ces traits culturels de la culture

105
occidentale. En Afrique (et surtout dans les régions loin de la capitale), le discours est un
art. C’est un moyen naturel d’exclure ou d’inclure une signification. Cette pratique est
un effort conscient fait par les participants de la société qui reconnaissent la construction
et le décodage des messages à plusieurs niveaux. En plus, la société encourage ceux qui
peuvent le faire habilement. Le discours ne peut continuer à exister sans encouragement.
Il demande de la construction et du décodage car les mots peuvent sous-entendre
certaines choses qui ne sont jamais explicitement dites.

Le discours artistique se trouve aussi dans le Nouveau Testament, dans les métaphores et
les paraboles. Christ avait enseigné avec de différentes figures de discours. Ce sont 37%
des paroles de Christ qui sont paraboles. Ces figures de style et allusions n’étaient pas
toujours évidentes à ceux qui écoutaient. Les disciples demandaient souvent une
interprétation de ces paraboles. Matthieu 13.10 est l’histoire d’une question directe posée
par les disciples qui accusaient Jésus d’avoir caché le sens des paroles. Les théologiens
occidentaux ont beaucoup discuté sur la réponse de Christ :

« C’est pourquoi je leur parle en paraboles, parce qu’en voyant ils ne voient pas,
et qu’en entendant ils n’entendent ni ne comprennent. Et pour eux s’accomplit
cette prophétie d’Esaïe : “Vous entendrez bien, et vous ne comprendrez point.
Vous regarderez bien, et vous ne verrez point. Car le cœur de ce peuple est
devenu insensible ; ils se sont bouché les oreilles, et ils ont fermé les yeux, de
peur de voir de leurs yeux, d’entendre de leurs oreilles, de comprendre de leurs
cœurs, et de se convertir en sorte que je les guérisse.” » (Mt 13.13-15)

Jésus semblait dire à ses disciples qu’Il cachait exprès le sens afin d’exclure quelques-
uns : « C’est à vous qu’a été donné le mystère du royaume de Dieu, mais pour ceux du
dehors, tout se passe en paraboles, afin que tout en regardant bien, ils ne voient pas et
qu’en entendant bien, ils ne comprennent pas, de peur qu’ils ne se convertissent et qu’il
ne leur soit pardonné » (Mc 4.11-12). La pensée gréco-romaine (d’Aristote et de Thomas
d’Aquin) est une grande bénédiction pour l’Occident—mais c’est aussi une grande
malédiction. Les penseurs analytiques dissèquent et recherchent sérieusement le sens et
ne voient ni le but ni la signification des mots. Elton Trueblood parle du discours de
Christ comme une “épigramme piquante”. Il dit : « Même les disciples de Jésus ont
essayé de tordre la signification littérale des phrases qui soulignent le but littéral. » La
“pensée structurale” anglo-germanique de l’Occident ne tolère ni l’ambiguïté ni la
pratique de la communication implicite que les Africains ou les Asiatiques aiment. On a
souvent cité l’expression de Kipling : « L’Orient est l’Orient, et l’Occident est
l’Occident et jamais les deux ne se rencontreront ». Voilà un défi pour le chrétien. Les
Occidentaux doivent aider les Orientaux à comprendre la façon dont ils réfléchissent. Et
les Orientaux eux doivent aider les Occidentaux à comprendre comment utiliser ce
puissant outil dont ils sont ignorants !

La discussion va illustrer, petit à petit, comment la communication indirecte peut être un


puissant outil aux écritures, cachées à la mentalité technologique et précise de l’Occident.

Discussion No1 : Une suggestion

106
Diviser la classe en petits groupes de discussion. Y lire et discuter la signification de
Mt 13.10-16. Ensuite continuer à la section B et partager ce que votre groupe a trouvé.
Après Mt 13.10-16, lire encore le verset 12. Est-il facile à comprendre ? « Car on
donnera à celui qui a, et il sera dans l’abondance, mais à celui qui n’a pas, on ôtera
même ce qu’il a » (v.12).

Les gens qui habitent dans les régions où il existe des systèmes démocratiques ont du mal
à comprendre le verset 12 car ce verset leur semble “non-démocratique”. Les pays
occidentaux comme les Etats-Unis, l’Angleterre, la France, la Suisse, etc. sont fiers que la
démocratie accorde l’égalité à tous les citoyens, car dans ces pays chacun a le droit de
voter. Les nouvelles démocraties émergentes en Afrique qui ont vécu pendant des siècles
sous un autre système politique commencent à comprendre eux-mêmes la nouvelle
signification de “l’égalité”. La colonisation a introduit l’idée de l’égalité. Le verset 12
semble ignorer l’égalité car on enlève à celui qui n’a pas et on donne à celui qui en a déjà.
Ecoutez cette histoire de l’Afrique de l’Ouest qui peut, à mon avis, éclairer les versets
difficiles de Mt 13.
Il y avait un homme avec deux fils. Le fils aîné n’obéissait pas à son père, d’ailleurs
même, il le critiquait. Son attitude attristait beaucoup le père. Cependant, le fils cadet
obéissait à son père, et il faisait même plus que son père ne lui demandait.
Dans la culture de cette tribu, c’était la coutume pour le père d’adopter une “fille”. Une
jeune fille est alors venue chez lui. Il élevait la fille comme sa propre fille, sachant que sa
“fille” deviendra un jour la femme de l’un de ses fils. [C’est ainsi que se passe le
mariage dans la plupart du monde—ce n’est pas un contrat entre deux personnes mais un
contrat entre deux familles.]
Alors cet homme a fait en sorte qu’une jeune fille de huit ans vienne chez lui. Elle ne
prenait pas le rôle de la femme. Elle commençait à apprendre les habitudes de la famille.
Les fils surveillaient cette fille lorsqu’elle grandissait et elle est devenue une belle jeune
femme—non seulement belle à regarder, mais en plus elle avait un bon caractère. Les
deux jeunes hommes (le fils aîné désobéissant et le fils cadet obéissant) tombèrent tous
deux amoureux de la fille.
Après quelques années, la fille mûrit émotionnellement et physiquement—elle était prête
à se marier selon la coutume africaine. Chaque fois que le père pensait à la donner à son
fils aîné, il était triste : « Ce garçon ne m’obéit pas, il m’insulte. » Et chaque fois qu’il
pensait à la donner à son fils cadet, son cœur était rempli de joie. « Celui-là la mérite, » il
pensait.
Lorsqu’il parlait de ses sentiments avec sa “famille”, il disait : « Je ne veux pas la donner
au fils aîné. Il n’est pas un bon fils. Je veux la donner au fils cadet. Il est un bon fils. »
Mais ses frères et oncles disaient : « Non, ce n’est pas notre coutume. Tu ne dois pas
donner une femme au fils cadet avant d’en avoir donné au fils aîné. » Alors il prenait
donc son temps avant de prendre une décision. Enfin il savait ce qu’il allait faire. Il
attendit une nuit très sombre et pluvieuse (il n’y avait pas de lune, ni d’étoiles). Au
milieu de la nuit, il se leva et alla vers la fille qui dormait, la réveilla, et la prit avec lui
dans la pluie. Ils allèrent aux chambres de ses deux fils. [Selon la coutume africaine, les
fils adultes ont chacun leur chambre ou pièce à part.] Alors il alla et tapa à la porte du
fils aîné en demandant : « Est-ce que mon fils aîné est là ? »
Son fils aîné se réveilla et dit : « Père, que veux-tu ? »
Le père dit clairement d’une voix forte : « J’ai quelque chose de délicat ici, et je ne veux
pas que l’eau entre dans ses oreilles car ça la tuerait. S’il te plaît, viens et mets-la dans ta
chambre. »
Le fils aîné dit : « Vieux fou de père, qu’est-ce que tu fais sous la pluie ? Prends cette
chose avec toi et laisse-moi tranquille—je suis en train de dormir ! »

107
Le père alla donc vers la chambre du fils cadet, tapa à la porte et dit : « Est-ce que mon
fils cadet est là ? »
Le fils cadet se réveilla et dit : « Père, qu’est-ce que tu fais dehors sous la pluie ?
Pourquoi tu ne m’as pas appelé depuis ta chambre ? Qu’est-ce qui se passe ? »
Alors le père dit la même chose : « J’ai quelque chose de délicat ici, et je ne veux pas
que l’eau entre dans ses oreilles car ça la tuerait. S’il te plaît, viens et mets-la dans ta
chambre. »
Le fils cadet s’empressa d’ouvrir la porte, sortit et dit : « Père, pourquoi tu ne m’as
appelé depuis ta chambre ? Je serais venu là-bas la chercher pour que tu ne sortes pas. »
Et dans l’obscurité, le père mit la main de la belle jeune fille dans la main du fils cadet.
Le fils sentit sa main, réalisa que c’était la fille, et cria de joie. Lorsque le fils aîné
entendit le bruit, il dit : « Qu’est-ce que c’est ce bruit ? »
Le fils cadet répondit : « Papa vient de me donner une femme. »

Les disciples demandèrent à Jésus : « Pourquoi tu parles aux gens par des paraboles ? »
1. Comment cette histoire explique “l’inégalité” qui est l’inverse des institutions
démocratiques sociales ?
2. Que dirait le père de cette histoire à sa famille lorsqu’ils lui demandent pourquoi
il n’a pas suivi la tradition ?
3. Quelles leçons spirituelles pouvons-nous apprendre lorsque Jésus a dit qu’il faut
voir et entendre ?
4. Quel fils dans l’histoire africaine avait beaucoup et lequel n’en avait pas beaucoup
(pensez au v.12) ? Que possédait le fils aîné mais lui fut enlevé ?
5. Est-ce que vous pouvez mieux parler de la puissance de la communication
implicite et la découverte qu’elle implique dans le discours implicite et les
paraboles ?

Discussion No2 : Jn 8.1-11


L’histoire qui raconte comment Jésus a pardonné la femme prise en flagrant délit
d’adultère a beaucoup dérangé une partie de l’église qui préfère la loi écrite et non la loi
spirituelle. Lisez cette deuxième histoire africaine et répondez aux questions.
Un vieillard avait vécu plus longtemps que ses enfants et ses femmes, et il était seul au monde. Il
avait faim, car il n’avait plus de famille pour lui préparer à manger. Une fois qu’il traversait la
cour d’une école où les enfants jouaient au football, il vit un coq et pensa que les enfants ne le
verraient pas en train de l’attraper. Le coq ne lui appartenait pas, mais il l’attrapa et le mit dans
son sac. Cependant, il y avait quelques enfants qui le virent et commencèrent à crier : « Voleur !
Voleur ! » criaient t-ils.
Alors le maître d’école entendit le bruit et sortit pour voir ce que se passait. Le vieillard ne voulait
pas être humilié en public et surtout pas devant les enfants. Il dit alors au maître : « S’il te plaît,
regarde dans mon sac avec les yeux d’un vieil homme et dis-moi s’il s’y trouve un coq. »
Alors le maître s’approcha, avec des yeux mûrs regarda dans le sac, et puis chassa les enfants en
disant qu’il n’y avait pas de coq. Le maître invita alors le vieillard à venir dans sa salle de classe
et il parla avec lui. Il lui dit de ne plus voler et puis lui donna quelques pièces de monnaie afin
qu’il puisse s’acheter de la nourriture au marché. Le vieillard le remercia, enleva le coq du sac, et
le donna au maître qui le libéra derrière l’école.

1. Que se serait-il passé avec le vieillard si le maître avait tiré le coq de son sac
devant les enfants ? Pourquoi ?
2. Pourquoi Jésus avait-Il choisi une solution plus sage en Jn 8, au lieu d’écouter les
“enfants” qui tenaient les cailloux ?

108
3. Où se trouve la communication implicite dans Jn 8 et dans l’histoire ?

Résumé
Nous avons considéré ce qui est le discours implicite et le discours explicite. Nous avons
décrit les gens qui utilisent l’un ou l’autre et pour quelles raisons. Nous avons vu
pourquoi un pays industrialisé, toujours conscient du temps, a besoin de la
communication explicite. Nous avons aussi vu comment une famille, avec une bonne
interdépendance dans la communauté, a besoin de la communication implicite. Nous
avons vu beaucoup d’autres choses des deux côtés, qui montrent quelques éléments
culturels qui créent et qui déterminent les différents styles de communication.

Cependant, le but principal de ce cours est d’encourager les témoins de Christ sur
comment celui qui écoute perçoit le message de la communication implicite et explicite.
Nous avons essayé de montrer les avantages de la communication explicite que Christ
avait habilement et souvent utilisée. Il y a beaucoup de gens qui connaissent déjà le
discours artistique, et qui ont besoin d’être rassurés de son efficacité. Il y a d’autres qui
ne l’utilisent jamais car ils sont ignorants de son utilité et de son efficacité. La majorité
des missionnaires ont été envoyés pour accomplir leurs tâches sans avoir été mis au
courant du besoin de la communication explicite.

Les notions et les citations qui se trouvent dans ce cours prennent leur source dans les
références suivantes.

Kraft, Charles. Christianity in Culture, Orbis Books, 1981.

Kluckholn, Florence & Strodtbech, Fred. Variations in Value Orientations, Row &
Peterson, 1961. (Un texte classique hors d’édition mais qui peut être trouvé dans
quelques bibliothèques.)

Tarr, Del. Indirection and Ambiguity as a Mode of Communication in West Africa


(Proposition pour le doctorat du 3e cycle) Universal Microfilms Publication #80-
19577.

_____ Cross Cultural Communications (Un livre d’étude), ICI, Bruxelles, 1987.

_____ Double Image (Quelques aperçus bibliques des paraboles africaines), Paulist Press,
1994.

109
Chapitre Sept
LA SURVIE ET LE SUCCES DANS LES PLUS DURES LOCALITES
Dick Brogden

Ce cours examinera les défis majeurs que les missionnaires affrontent dans les régions
physiquement et spirituellement difficiles. Quelques solutions bibliques et pratiques
seront présentées pour aider le missionnaire à survivre et à prospérer dans ces situations.

Objectifs
Ce cours a pour but de préparer l’apprenant à affronter le défi de survivre et de réussir
dans les régions plus difficiles du monde. Les gens qui vivent dans une région difficile
sont souvent tentés de se féliciter. Ils se disent : « Le fait seulement de survivre ici me
demande déjà un effort énorme » ou encore « Personne ne peut me demander plus que
ça ! »

Jésus veut plus que la survie. Ce cours considérera les dangers réels et actuels afin
d’encourager l’apprenant à chercher à prospérer malgré les difficultés. A la fin de ce
cours, l’étudiant devrait avoir une idée réelle des défis qui l’attendent ainsi qu’avoir la
confiance qu’il est spirituellement, émotionnellement, et pratiquement équipé pour les
affronter.

Introduction
Il n’existe plus de régions faciles, elles ont été toutes effacées par la première vague de la
mission. Comme l’eau qui coule toujours en bas, ainsi les sociétés missionnaires ont
essayé de mettre leurs ressources et leurs missionnaires dans les régions plus ouvertes.
Gloire à Dieu la plupart de ces régions ont eu une grande occasion d’entendre et de
recevoir l’évangile !

Il faut alors maintenant considérer les “montagnes de Caleb”. Sur la carte du monde, les
missionnaires actuels se trouvent dans les régions modérément faciles et non-islamiques.
Jusqu’à présent, les régions désertiques et islamiques ont peu ressenti l’impact de
l’évangile. Il existe des régions difficiles qui ne sont ni désertiques ni islamiques. Il
existe des régions où l’instabilité politique, la haine entre les tribus, et la guerre déchirent
le pays.

Si nous voulons gagner le continent africain et le monde pour Jésus, nous devons
apprendre comment survivre dans ces régions. La première partie aborde les défis
présents dans ces régions difficiles. La deuxième partie aborde les défis au sein de
l’esprit et de l’âme. La troisième partie aborde les défis au sein du cœur et des pensées.

I. LES DEFIS CULTURELS ET CONTEXTUELS

A. L’arrivée
La première étape évidente est l’arrivée. Dieu vous a appelé, vous avez obtenu le soutien
nécessaire, vous avez dit au revoir à votre famille, vous avez arrangé vos affaires, vous
avez vendu vos biens, vous avez fait votre formation missionnaire—maintenant, que

110
faire ? Les régions difficiles sont normalement fermées aux efforts traditionnels de la
mission et ne donnent pas de visas aux missionnaires. Vous êtes peut-être le premier
missionnaire qui entre dans la région. Vous n’y avez aucun ami, aucun lien, aucune
connaissance de la langue—rien. Lorsque ma femme et moi sommes arrivés dans notre
pays, nous n’avions rien. Voici ce qui nous a aidés et ce que je vous suggère aussi.

1. Changer vos attentes


Lorsque vous rendez visite aux amis et aux églises, vous recevez beaucoup
d’encouragement et de soutien. Les amis vous disent : « Que Dieu vous bénisse, vous
êtes si courageux. Je ne pourrais jamais faire de même. » C’est facile de devenir
orgueilleux. Les gens vous donnent leurs offrandes, ils paient pour votre voyage, et ils
vous donnent de la nourriture. C’est bien d’être reconnaissant pour ces choses, mais il
faut réaliser que ces jours merveilleux vont prendre fin. Lorsque vous partez, vous n’êtes
plus apprécié. Les gens vont demander votre argent, et ils ne vont pas vous donner le
leur. Ils vont essayer de vous convertir, et ils ne vont pas se convertir. La vie sera simple
mais vous ne serez plus honoré comme un invité. C’est mieux d’être réaliste et prêt pour
les difficultés spirituelles ou physiques. Si vous avez cet esprit, chaque petite chose ou
commodité que vous trouvez là-bas sera une bénédiction, au lieu que chaque chose
négative soit un découragement.

Le fait de changer vos attentes est difficile car les attentes se trouvent parfois sur un
niveau subconscient. Vous pourriez vous attendre à voir une certaine propreté, un
standard de vie, une possibilité scolaire pour vos enfants, une communion fraternelle avec
d’autres missionnaires, des soins médicaux, l’amitié avec les gens du pays ou
engagement dans le ministère. Lorsqu’une chose mentionnée ne se passe pas comme
vous l’aviez attendu, cette chose peut devenir une source de découragement.

Il y a deux façons de changer vos attentes. La mauvaise façon est d’avoir un certain
standard mental et de vous dire à vous-mêmes : « J’ai besoin d’une telle chose pour être
heureux. » Les missionnaires avec une telle idée vont se plaindre et ne vont pas rester
longtemps sur le terrain. C’est mieux de dire : « Je ne sais pas ce que je vais affronter,
mais je suis déterminé—qu’importe que ça soit bon ou mauvais, facile ou difficile—Dieu
m’a appelé et je vais persévérer. »

2. Obtenir un visa
Parfois les visas pourraient être obtenus hors du pays, surtout si vous avez des amis à
l’intérieur ou si vous y allez comme un faiseur de tente et votre société vous envoie une
lettre d’invitation. Sinon, c’est facile d’y aller avec un visa touristique ou d’affaires, et
faire confiance au Seigneur pour ouvrir la porte à l’obtention d’un permis de séjour. Les
visas touristiques peuvent être obtenus de n’importe quel pays. Dès que vous êtes arrivé
dans le pays, il faut chercher des occasions pour enseigner dans une école secondaire ou
prendre des cours à l’université. Ce sont les moyens les plus faciles d’obtenir un permis
de séjour.

111
3. Trouver où dormir
Nous sommes sortis de l’aéroport et nous avons regardé une multitude d’hommes en
turbans blancs et des femmes voilées. Les visages étaient aimables mais étrangers. Nous
avons mis nos valises de côté et avons commencé à chercher un taxi. Nous en avons
donc finalement trouvé un avec un chauffeur pouvait nous comprendre et nous lui avons
demandé de nous amener à un hôtel pas cher. La plupart des chauffeurs qui travaillent à
l’aéroport comprennent quelques mots d’anglais ou de français. C’est une bonne idée de
chercher le mot hôtel avant de quitter votre pays. Le taxi nous a amenés à un hôtel et
notre besoin de logement immédiat a été satisfait.

4. S’inscrire à votre ambassade


L’inscription auprès de votre ambassade n’aide qu’en cas d’urgence, mais cette
inscription vous mettra en contact avec des amis. Vous pouvez rencontrer d’autres
personnes de la même nationalité et leur demander les prix de logement, de nourriture, et
d’autres renseignements. Vous trouverez que dans ces régions difficiles les citoyens de
votre pays sont aimables et ils sont contents de rencontrer quelqu’un du pays. Le pays où
vous vous trouvez n’a peut-être pas d’ambassade nationale. Si c’est le cas, l’ambassade
d’un autre pays prendra en compte vos besoins officiels et ce serait une précaution de
vous inscrire chez eux.

5. Chercher une maison


Les hôtels sont chers. Dans chaque ville, il y a des propriétaires. Il faut demander de
l’aide à l’hôtel, et ils peuvent vous mettre en contact avec quelqu’un qui connaît des
maisons ou des appartements disponibles. Même si vous ne restez pas longtemps dans
l’appartement, un mois dans un appartement sera toujours moins cher qu’une semaine à
l’hôtel. Parfois vous trouverez une bonne maison immédiatement, et parfois non.

6. Chercher une communauté chrétienne


Vous serez étonné de voir combien de chrétiens vous allez trouver. En Iraq, en Libye, au
Yémen ou même en Arabie Saoudite, il y a des chrétiens et des communautés de
croyants. Il y a aussi d’autres missionnaires ou faiseurs de tente d’autres sociétés
missionnaires. Ces chrétiens, que ce soient des étrangers ou des autochtones, peuvent
être une source importante d’informations, de conseils, et de communion fraternelle.

Vous n’êtes pas là pour rester avec les chrétiens, mais au début il ne faut pas avoir peur
de demander leurs conseils et d’apprendre de leurs expériences. Ils peuvent être une
source importante d’échanges. Quelques-uns de ces amis auront déjà un compte à la
banque. Ils peuvent vous dire comment en avoir aussi ou même vous laisser utiliser leur
numéro de compte, afin que des amis puissent vous envoyer de l’argent.

Si vous avez à cœur de toucher un certain groupe avec l’évangile, ce sera utile pour vous
de trouver un étranger (le mieux est que ce soit un couple ou une famille si vous-même
vous êtes marié) qui est un bon chrétien, mûr avec qui vous pouvez partager votre
communion fraternelle. Il faut trouver un couple qui est en dehors de votre cercle normal
de travail et que vous ne voyez pas tout le temps, mais qui soit disponible si vous avez
besoin du repos ou du soutien moral.

112
7. Commencer à connaître les gens du pays
Vous ressentirez un choc culturel, et chacun d’entre nous le vit de différentes manières.
Lorsque vous arrivez tout nouvellement dans un pays, vous aurez toujours le sentiment de
l’aventure. Il faut commencer à rencontrer les gens, à apprendre la langue dès le premier
jour. Il ne faut pas attendre. Il ne faut pas laisser la crainte ou l’inquiétude vous isoler
des autres. Il faut établir des structures quotidiennes qui vous mettent en contact régulier
avec votre groupe-cible. Par exemple, il faut utiliser les transports publics, aller à pied au
marché, faire vos courses vous-même, aller à pied au café ou au restaurant chaque
vendredi avec toute la famille, louer une maison dans la région où votre groupe-cible
habite. Si vous faites ces choses, vous allez bénéficier d’un apprentissage rapide et de
bonnes relations avec les gens du voisinage. Vous allez ainsi approfondir votre
connaissance de la culture et agrandir votre cercle d’amis. Vous reconnaîtrez mieux
l’état spirituel de ces âmes perdues.

8. Remercier le Seigneur
Nous n’avons pas encore parlé de la chose la plus importante : l’immersion dans la
prière. Il faut demander la direction divine pour rencontrer des gens et pour tout
arranger. A chaque étape, demandez au Seigneur de donner exactement les gens qu’il
faut pour satisfaire le besoin. Lorsque vous trouvez un logement la première nuit,
remerciez le Seigneur pour son aide. Rappelez-vous que la louange amène la victoire. Si
vous vous êtes décidé à remercier le Seigneur en toutes circonstances, vous aurez du
succès. Faites une liste de sujets de louanges et augmentez-la toujours.

Résumé
Certains missionnaires iront dans un pays où il y a déjà des missionnaires. C’est un
grand avantage et une aide pour le nouvel arrivant. Ils peuvent vous aider avec les
situations sus-mentionnées, cependant leur présence peut aussi être un inconvénient. Le
fait de faire ces choses vous-même vous donne un bon contact avec les gens et vous
établissez des relations vous-même. Ainsi vous aurez plus de confiance en vous-même.
Ne laissez pas les autres tout faire à votre place. Il faut traverser ces problèmes vous-
même ainsi vous allez beaucoup en profiter.

B. Le climat
Je me rappelle du moment où je suis descendu de l’avion sur le terrain d’atterrissage—la
chaleur semblait frapper de toute son intensité. Quelques régions en Afrique du Nord
peuvent avoir une température de 50 degrés centigrades (125 degrés fahrenheit). Vous
pourriez venir d’un pays chaud et être habitué à cette chaleur ou vous pouvez en être très
étonné. La chaleur peut vous fatiguer et vous irriter. Elle perturbera vos heures de
travail. Certains jours, je ne peux pas travailler dans mon bureau car je transpire sur mon
bureau et je gâte le papier sur lequel j’écris. Les premiers jours sont les plus difficiles,
mais vous allez vous adapter. Il faut attendre au moins une année avant de vous adapter à
la chaleur (ou au froid). Voici quelques points importants :

1. Apprendre de ce que les gens font


Les gens dans la région connaissent bien le climat. Il faut les surveiller soigneusement et
apprendre d’eux. Travaillez quand ils travaillent, reposez-vous quand ils se reposent.

113
Portez le même style d’habits qu’ils portent. D’habitude il y a une raison qui dépasse la
modestie de l’islam. Je pense qu’un turban est merveilleux pour se garder du soleil et de
la poussière. Vous pouvez le mouiller d’eau et lorsque vous le mettez sur la tête, vous
vous imaginerez déjà au ciel ! Ma femme couvrait sa tête par respect au début, mais elle
a rapidement trouvé que le voile l’aidait à avoir moins chaud.

2. Se donner le temps de s’adapter et suivre un bon rythme


Surtout au début, il faut prendre un certain temps pour vous adapter à la chaleur. Vous
n’avez pas à montrer que vous êtes un homme surnaturel. Votre corps a besoin du temps
pour s’adapter à l’eau et à d’autres nourritures. Habituez-vous à vous reposer pendant les
moments de la journée où la chaleur est forte. Si vous essayez de travailler plus que les
autres, vous allez vous fatiguer. Ayez à l’esprit vos buts principaux (de long terme), de
même que votre santé. Faites ce qui est nécessaire pour aller jusqu’au but.

3. Boire beaucoup d’eau


Vous allez beaucoup transpirer. Pour protéger vos reins, vous devez beaucoup boire
pendant toute la journée. Buvez même quand vous n’en avez pas envie. Si vous
remarquez que votre urine est foncée, c’est que vous ne buvez pas assez. Achetez une
petite gourde que vous pouvez transporter avec vous partout.

4. Changer vos habitudes de sommeil


Parfois les nuits sont terribles. Il fait si chaud que vous ne pouvez pas dormir. Le seul
soulagement vient avec l’aube. Egalement, il faut observer ce que font les gens du pays.
S’ils dorment tous dehors dans la cour afin de pouvoir profiter de la brise, faites de
même. Abandonnez un peu d’intimité pour pouvoir dormir. Si vous vous réveillez tôt ou
vous vous levez tôt, essayez de dormir un peu plus longtemps afin de profiter de l’air
frais du matin.

5. Faire comme les gens du pays


La meilleure façon de s’adapter est de s’assimiler, non de se recréer un environnement
artificiel. Je ne recommande pas la climatisation ; elle est chère et artificielle. Elle peut
être bien quand vous êtes à l’intérieur, mais votre ministère vous amènera toujours au
dehors. La différence de température au dehors et à l’intérieur augmentera votre chaleur
et ne vous aidera pas. Faites ce qui est simple : le vent qui souffle peut être comme un
ventilateur. Si vous avez une voiture qui a de la climatisation, ne l’utilisez pas. Ouvrez
la fenêtre et laissez entrer le vent. Ne vous isolez pas des odeurs, des bruits, et de
l’atmosphère des gens autour de vous.

C. La langue
L’apprentissage de la langue est le problème le plus difficile à résoudre, surtout si la
langue est l’arabe. Ce problème est abordé plus en détails dans un autre chapitre, alors je
vais simplement parler de la langue arabe. Les raisons qui font que l’arabe est tellement
difficile sont :
1. L’écriture—est au sens inverse et chaque lettre peut prendre quatre formes
différentes

114
2. La prononciation—est gutturale et les sons sont aspirés non comme les langues
bantoues et nilotiques
3. La grammaire—est complexe et contient beaucoup de détails (bien qu’elle soit
systématique)
4. Le vocabulaire—les Arabes aiment les mots et le discours. On peut dire lion de
100 différentes façons ! Le vocabulaire est très profond.

Un autre problème avec l’arabe est la différence entre l’arabe classique et l’arabe
familier. L’arabe classique (ou l’arabe moderne contemporain) est ce qui est utilisé par la
presse et les journaux. Elle est la même partout dans le monde arabe. Mais chaque pays
a sa forme propre d’arabe familier. Ce niveau de langue diffère par pays et peut être
varié. Quelqu’un qui travaille dans un pays arabe doit apprendre les deux. Souvent les
analphabètes ne parlent que l’arabe familier, mais rien n’est écrit en arabe familier. C’est
mieux de commencer à apprendre l’arabe familier afin que vous puissiez parler avec les
voisins, faire des courses, etc. Si vous passez des années à étudier l’arabe classique, vous
aurez souvent des problèmes car beaucoup de gens ne vont pas pouvoir vous comprendre.
L’arabe n’est pas la seule langue qui soit difficile à apprendre. En étudiant une langue
étrangère, vous aurez l’impression que vous restez toujours à un niveau de débutant.
N’arrêtez jamais d’apprendre une langue car du moment que vous vous arrêtez de
l’apprendre, vous vous arrêtez d’apprendre la culture. N’arrêtez pas de faire une activité
qui maintient vos relations avec les gens du pays.

La langue va au-delà de l’académisme. L’emploi des proverbes et des fables est une clé
d’entrée dans la culture. Il y a aussi certaines expressions qui sont utilisées pour des
raisons spécifiques, parfois pour des raisons avec lesquelles les croyants ne sont pas
d’accord. La langue peut être un pont merveilleux, mais elle est aussi dangereuse et
parfois trompeuse. Par exemple, vous pouvez souvent entendre l’expression arabe Ma
sha’a Allah, qui veut littéralement dire : « Ce que Dieu a ordonné ». Cependant, le sens
actuel est de se protéger contre l’œil mauvais. Lorsque vous dites qu’un bébé est beau ou
qu’une chose est belle, et ne dites pas tout de suite Ma sha’a Allah, cette expression veut
dire que vous convoitez la chose / la personne et que vous lancez une malédiction contre
celui qui la possède. Chaque Musulman utilise cette expression, mais devons-nous
l’utiliser ? C’est une insulte de ne pas la dire, mais nous ne voulons pas soutenir non plus
leurs superstitions. Pendant vos études de langue, cherchez à comprendre non seulement
ce que les gens disent mais aussi pourquoi ils le disent. Un autre exemple est la
salutation ordinaire Salaam alay kum (« Que la paix soit sur vous »). En Jordanie, les
croyants ne la disent pas parce que cette expression les identifie trop souvent avec les
Musulmans. Alors ils disent : Sabah al Kher (« Bonjour »). Il existe un sens caché
derrière certaines expressions. Nous devons complètement comprendre comment la
langue est utilisée.

D. Le mode de vie
Dans plusieurs régions isolées du monde, les commodités et les matériels modernes ne
sont pas disponibles. Certains mets et légumes que vous utilisez pour préparer un repas
ne peuvent pas parfois être trouvés. D’autres matériels, comme les lits et les outils pour
la cuisine ou les appareils électroménagers, sont très chers. Pouvez-vous vivre sans ces

115
choses ? Etes-vous prêts à vivre des années sans électricité ni eau courante ? Dans
d’autres régions, la majorité des gens sont très pauvres. Un certain standard de vie peut
être possible pour vous, mais si vous choisissez de le suivre, vous ne vous trouverez plus
au même niveau de vie que les gens que vous voulez toucher. Votre mode de vie peut
atténuer la puissance et l’impact de votre message. Lorsque vous vivez comme les gens,
avec les mêmes limitations (même si vous les avez choisies), vous avez une autorité
morale pour les conseiller quand le besoin se fait sentir. Au moment où vous choisissez
votre mode de vie, vous devez chercher le niveau minimum de confort. C’est-à-dire, il
faut seulement acheter les choses fondamentales et nécessaires qui pourront vous aider à
aider les autres et à travailler. D’autres commodités, quelque agréables qu’elles soient,
sont à rejeter afin de vous identifier avec votre groupe d’adoption.

Vous devez aussi réfléchir à la manière dont vous vous habillez, vous parlez et
communiquez avec les gens, et aussi à la manière dont vous passez votre temps—car à
tout cela est associé un prix contextuel. Les gens difficiles et fermés à l’évangile ne
peuvent pas toujours être atteints par les méthodes missionnaires traditionnelles. Vous
n’avez pas nécessairement à adopter une approche extrêmement contextuelle, mais vous
devez être prêt à compromettre et à vous adapter aux gens. Chaque pas que vous faîtes
en leur direction et envers leur culture, dans le but de communiquer le message biblique,
vous aidera à atteindre votre but principal.

Financièrement, je connais deux approches qui concernent le mode de vie. Je connais des
familles qui viennent et achètent tout ce qu’ils veulent et puis écrivent chez eux en
disant : « Le soutien que vous envoyez n’est pas suffisant, nous avons besoin d’un tel
montant chaque mois. » La deuxième approche est de dire : « Nous avons une telle
somme chaque mois, faisons des sacrifices ici et là afin que notre mode de vie s’ajuste à
cette somme. » J’espère que votre approche sera la dernière.

Résumé
Les premiers défis difficiles que les missionnaires doivent affronter sont ceux de la
culture et du contexte. Il y a un procédé de changement auquel tout missionnaire fait face
lorsqu’il affronte les problèmes du début à l’arrivée, du climat, de la langue, et du mode
de vie. Ne soyez pas gêné ni honteux quand vous affrontez ces problèmes. Tout le
monde passe par-là. Les missionnaires dans les régions difficiles affrontent ces défis par
des moyens divers. Merci Seigneur pour sa grâce qui peut satisfaire nos besoins !

Discussion
1. Qu’est-ce que les gens vous ont dit avant que vous ne partiez ? Comment
pouvez-vous réagir face à ces compliments et toujours garder une attitude
humble ?
2. Quelles sont les huit étapes que le missionnaire affronte dès son arrivée ?
Laquelle selon vous est la plus difficile ? Qu’est-ce qu’il est important de faire
les premiers jours de votre arrivée dans le pays ?
3. Dresser une liste des documents, des lettres d’introduction, de l’argent, et des
affaires personnelles que vous devez amener avec vous lorsque vous serez dans le
pays.

116
4. Quelles sont vos attentes de votre nouveau pays ? Des missionnaires ? Si vous
êtes déjà dans le pays, quelles étaient vos attentes et comment est-ce que les
choses se sont réellement passées ?
5. Pourquoi est-il important de ne pas être trop dépendant des autres missionnaires
quand vous arrivez dans le pays ?
6. Quels sont quelques moyens pratiques—non ceux qui étaient déjà donnés—qui
pourraient vous aider à supporter la chaleur ?
7. Quel est votre niveau minimum de confort ? Quel est votre niveau minimum pour
rester physiquement actif et en bonne santé ? Dresser une liste de cinq choses que
vous considérez essentielles. Maintenant rayer trois. Maintenant rayer une autre.
Vous n’avez qu’une chose sur la liste, est-elle importante ? Etes-vous prêt à
laisser tomber cette chose pour faire progresser votre ministère ?
8. Avez-vous cette pensée / attitude « Je peux vivre sans ces choses » ou cette
dernière « Je dois avoir telle et telle chose pour survivre » ? Expliquer la
différence entre ces deux attitudes.
9. Jusqu’à quel niveau êtes-vous prêt à entrer dans le contexte culturel de votre
groupe-cible afin de toucher les gens ?
10. Pourquoi l’arabe est-elle si difficile à apprendre ?
11. Quelles expressions ordinaires (comme Ma sha’a Allah) dans votre langue ont un
sens caché ? Si vous travaillez parmi les Musulmans, devez-vous utiliser toutes
les expressions musulmanes ? Est-ce que ce choix aidera ou insultera les
Musulmans ?

Le premier défi auquel un missionnaire dans une région difficile fera face est celui de la
culture et du contexte, comme nous l’avons déjà mentionné dans la première partie. Dans
la deuxième partie nous allons considérer les défis plus subtils et sérieux qui confrontent
l’âme et l’esprit. Chaque missionnaire qui habite une région difficile se verra face à ces
défis.

II. LES DEFIS AUXQUELS FONT FACE L’AME ET L’ESPRIT

A. L’oppression
Il existe deux oppressions principales possibles dans une région difficile. Il y a
l’oppression qui vient des forces de sécurité et des gens, et celle qui vient directement des
puissances de l’enfer. Abordons la première.

1. L’oppression physique
Un jour, j’étais au marché en train d’attendre des amis et je ne réalisais pas que je me
trouvais devant un bureau de renseignement (la police). Il était environ 20h30 et les gens
commençaient à rentrer chez eux. Tout d’un coup, j’entendis des cris malheureux de
derrière moi. Je me tournai et je vis un homme attaché par des chaînes à un poteau
électrique. Pendant que les fonctionnaires de police le torturaient, il criait et pleurait.
L’éclairage tremblait tant il luttait en vain contre les chaînes. J’avais de la peine pour lui
et je me demandais comment moi-même je réagirais sous une telle torture.

117
En effet, dans les régions difficiles, les gens vous surveillent. Quelques semaines après
que nous ayons déménagé dans notre maison, les fonctionnaires de police ont également
aménagé dans la maison juste à côté de la notre et ils ont surveillé qui entrait et sortait de
chez nous. Ils ont écouté nos communications téléphoniques, et ils ont même arrêté
quelques-uns de nos visiteurs. Ces amis ont été arrêtés en dehors de la maison et ont été
fouillés et battus. D’autres amis ont été soigneusement interrogés au sujet de notre travail
et des affaires dans la maison.

Parfois l’oppression vient d’une force organisée, comme les forces de sécurité, ou parfois
elle vient des groupes ou individus financiers. Cette force peut être une présence
oppressante, avec des mots et des paroles belliqueuses ou même de la violence exercée
contre vous et votre famille. Il faut être prêt. C’est sage aussi d’utiliser des mots codés
pour parler des problèmes délicats. En public et au téléphone, vous devez toujours faire
attention à ce que vous dites. Même chez vous, vous ne savez pas à qui vous pouvez
faire confiance et qui pourrait être un indicateur. Les Musulmans ont aussi fait semblant
de se convertir afin de se renseigner sur ce qui se passe dans l’église. C’est une bonne
idée d’utiliser des mots codés, comme le singe au lieu de missionnaire et la majorité des
gens au lieu de Musulmans, etc. Ainsi, si vous oubliez et vous dites quelque chose en
public, la plupart des gens n’auront aucune idée de ce que vous dites.

Votre message a son prix. C’est rare que vous-même vous alliez payer le prix de
souffrance ou de la mort, mais c’est plutôt ceux qui reçoivent votre message qui vont
souffrir. Certaines personnes qui viennent à Christ du fait de votre témoignage seront
peut-être torturés et mis à mort. Vous devez être émotionnellement prêt à cette
possibilité.

Personne ne sait vraiment comment il réagirait à la souffrance. Nous ne pouvons pas


physiquement nous préparer pour la torture ou aux violations de nos droits, mais nous
pouvons nous préparer spirituellement. Nous pouvons quotidiennement dire : « Je suis à
Toi Seigneur, je suis entre tes mains. Tout ce que Tu as préparé pour moi, la joie ou la
souffrance, je l’accepte car je sais que Tu me donneras ta grâce. »

Si vous êtes arrêté ou interrogé, il y a plusieurs choses dont vous devez vous rappeler.
D’abord, vous seriez sûrement sous le choc et vous ne pourriez pas prier. Le choc
passera et vous serez capable de vous remettre vous et votre famille entre les mains du
Seigneur. Lorsque vous êtes interrogé, vous devez répondre vaguement ou même donner
une réponse différente de la question. Il faut faire comme si vous ne compreniez pas. Il
faut toujours garder un esprit humble. Si vous êtes tenu ou forcé de rester debout
longtemps, évitez de regarder les gens dans les yeux. Un tel regard est bien si vous êtes
interrogé, mais si l’on vous surveille, votre regard peut être interprété comme une attitude
hostile ou belligérante. Souriez beaucoup et n’ayez pas une attitude de culpabilité. Si
vous restez amical et à l’aise, votre attitude influencera beaucoup votre cas. Si vous
faites comme si vous aviez une attitude de culpabilité ou comme si vous cachiez quelque
chose, ceux qui vous ont arrêté vont penser qu’ils ont trouvé quelque chose.

118
La dernière fois que j’ai été interrogé, ils m’ont amené dans une pièce où ils m’ont posé
des questions et puis ils m’ont laissé dans une cours où je devais m’asseoir et attendre
sous le soleil. J’ai eu l’occasion de parler amicalement avec les sous-officiers. Peu de
temps après, ils m’ont montré de la gentillesse lorsque leurs officiers ne regardaient pas.
Cherchez à établir de bonnes relations même avec ceux qui vous mettent en prison.
Demandez la bénédiction et la miséricorde de Dieu pour eux, priez à ce que vous les
voyiez comme Dieu les voit. N’ayez pas peur de témoigner quand l’Esprit vous le dit.
La meilleure évangélisation dans le livre des Actes s’est passée au tribunal ou en prison.
Il y a un lien direct entre le témoignage et la persécution.

2. L’oppression spirituelle
Bien que l’abus physique puisse être très difficile, l’oppression spirituelle est beaucoup
plus forte et dangereuse. Dans certains pays, vous pouvez même sentir les ténèbres vous
envahir déjà lorsque vous descendez de l’avion. Chaque jour les forces du mal seront
autour de vous, et c’est possible que les gens vous lancent des malédictions. Vous
pourriez subir de nombreuses attaques démoniaques. Trois fois en six ans un démon m’a
attaqué. Ma seule arme était le sang de Jésus.

Nous devons être un peuple qui vit sous le sang. Jésus est mort non seulement pour
pardonner nos péchés, mais aussi pour briser les forces du mal. Chaque jour nous devons
demander à Jésus de nous couvrir avec son sang précieux. Le diable va attaquer votre
mariage, vos pensées, votre santé, vos émotions, et vos relations avec les autres. Il ne
joue pas d’une manière juste. Notre seule solution est de nous cacher en Jésus. Lorsque
vous déménagez dans une nouvelle maison, mettez de l’huile dans chaque pièce et priez
pour les lieux. Il n’y a pas de commandement biblique qui nous dit d’oindre nos affaires
avec l’huile, mais il faut dédier tout ce que vous possédez au Seigneur et le mettre sous sa
protection. Notre famille s’oint d’huile afin de se rappeler physiquement de cette vérité
spirituelle. Demandez au Seigneur d’enlever toute présence maléfique ou malédiction
qui a été mise sur la maison. Priez sans cesse pour votre famille et vos enfants.
Demandez que le sang de Jésus protège même vos affaires, la maison ou la voiture. Plus
Dieu agit dans votre vie, plus la résistance viendra contre vous. Comptez-y et gagnez la
victoire par le sang de Jésus.

B. Le traumatisme
Nous ne serions pas honnêtes si nous ne disons pas que les régions difficiles comportent
parfois des risques de maladie, de vol, de violence, de viol, de souffrance, de meurtre, etc.
Il y aura des vols violents chez vous, et vous aurez du mal à dormir pendant des
semaines. Il y aura des voleurs avec des armes qui voleront votre nouvelle voiture. Il y
aura des attaques physiques sur vous et peut-être sur votre famille. Bien que nous ne les
espérons pas et même prions contre de telles tragédies, la réalité est que nous vivons dans
un monde malade qui devient de plus en plus malade. Nous devons être de plus en plus
ouverts en ce qui concerne les plans injustes et violents de l’ennemi. Il y aura un prix à
payer, et souvent c’est les innocents qui payent ce prix.

C’est une pensée sombre mais une pensée qui ne doit quand même pas nous dissuader.
Nous devons considérer que le but (le résultat) dépasse le prix à payer. Lorsque nous

119
reconnaissons que Jésus va sauver des vies, nous, ensemble avec ceux qui seront
rachetés, devons être prêts à payer le prix.

Il y a deux vérités importantes qui peuvent nous aider à surmonter ces jours malheureux
et traumatisants :

1. Dieu est bon quelque soient les circonstances


Si nous pouvons croire cette vérité, elle nous soutiendra à travers les jours sombres.
Nous avons vu la lumière, alors les ténèbres ne peuvent plus nous faire douter. Une
caractéristique distincte de l’église future sera sa capacité à se tenir debout et à déclarer :
« Le Seigneur est bon et sa miséricorde dure à toujours ! » La puissance de cette
déclaration sera clairement vue lorsque notre santé, notre vie, et nos affaires sont en
miettes à nos pieds. Nous devons la croire et la proclamer.

2. Dieu est fidèle à ses promesses


Nous devons nous rappeler des promesses spirituelles : « Le Seigneur est fidèle... Il ne
nous donne pas de tentation plus forte que nous ne puissions supporter... Il est le puissant
Rocher... Il dresse une table pour nous devant nos ennemis... Il est avec nous... Il est la
résurrection et la vie... » A travers les jours difficiles et ténébreux à venir, ces promesses
précieuses seront notre soutien.

C. Les amitiés
Un autre aspect de la vie dans une région difficile est la solitude et la croissance lente du
travail. Dans les pays ouverts à l’évangile, c’est beaucoup plus facile de s’engager dans
l’établissement de l’église, les évangélisations, les instituts bibliques, les séminaires, et
d’autres activités. Dans les régions fermées à l’évangile, c’est beaucoup plus difficile
d’écrire une lettre victorieuse à nos amis. Parfois vous n’aurez pas d’amitiés fortes sur
lesquelles vous pouvez compter. Un problème inquiétant que vous allez affronter n’est
pas le manque d’amitiés, mais les amitiés égoïstes et épuisantes.

Quand nous arrivons dans un pays, nous sommes plein d’excitation, emportés vers
l’aventure et encouragés par l’amour de notre famille et de nos amis, nous sommes prêts
à écraser la puissance des ténèbres par le message libérateur de l’évangile. Quelle
surprise quand personne ne veut accepter notre message mais au lieu de cela tous veulent
plutôt avoir notre argent ! Nous avons vite fait des amis, mais la plupart d’entre eux ne
désirent pas la vérité spirituelle. C’est décourageant au début de réaliser que la plupart
des gens veulent être votre ami seulement pour l’avantage financier. Chacun aura cette
expérience, qu’importe votre niveau de soutien. Acceptez-le, reconnaissez-le et
persévérez. Apprenez à dire non avec grâce et sans sentiment de culpabilité ; sachez
également aider quand il le faut. Gardez toujours le but principal du respect de soi et de
confiance à l’esprit. Si votre aide financière va seulement encourager la dépendance,
c’est mieux de prendre une décision difficile et de refuser. Rappelez-vous que le
Seigneur vous amènera des personnes qui cherchent l’eau vivante. Lorsque nous
donnons quelque chose, la porte peut s’ouvrir à l’évangélisation.

120
Ce n’est pas seulement la dépendance physique qui est épuisante. Nous avons trouvé que
beaucoup de gens qui se sont convertis de l’islam l’ont fait suite à une décision
émotionnelle. Ils étaient instables dans l’islam, et ils ont seulement changé de religion du
fait qu’ils ont trouvé une oreille prête / disponible à les écouter.

Il y a aussi des raisons spirituelles. Par exemple, quand les croyants dans un
environnement hostile prennent la décision de suivre Christ, ils font face à d’énormes
pressions sociales. Ces pressions peuvent les épuiser mentalement ou émotionnellement.
Nous avons trouvé que nous accordons beaucoup de temps et d’énergie à ceux qui sont
instables. C’est un travail important à faire et nous avons confiance que le Seigneur les
aidera et les fera grandir, bien que ce soit épuisant pour nous.

L’effort et le sacrifice seront récompensés par la grande joie d’avoir de vrais amis et des
croyants stables. Quelle merveilleuse communion fraternelle nous avons avec ceux qui
ont traversé la vallée et se tiennent dans la foi et l’amour avec nous et nous avec eux !
Rappelez-vous que vous allez rencontrer les croyants à tous les niveaux ; certaines
amitiés vont vous épuiser et d’autres vont vous remplir de joie.

La troisième difficulté des amitiés concerne ceux qui ont des motifs sinistres. Il y aura
des gens qui feront semblant d'être aimables. Quelques-uns vont même faire une fausse
déclaration de foi afin de connaître votre ministère et votre famille. Vous devrez vous
appuyer sur l’onction et la sagesse du Saint-Esprit pour vous diriger. Tout ministère et
investissement comporte des risques. Si vous êtes toujours méfiant, votre ministère ne
progressera pas. Il faut être sage et courageux.

D. La vie privée
Les missionnaires qui vivent dans les régions difficiles doivent souvent renoncer à leur
vie privée. Si vous habitez dans un village ou une ville, votre ministère sera basé surtout
sur les amitiés. Pendant les petites heures de la nuit, sept jours sur sept, douze mois de
l’année, votre maison sera votre centre principal de ministère. Elle sera le lieu où les
autres viennent pour parler, et parfois le lieu où vous hébergez et aidez les gens. Vos
affaires vont appartenir aux autres. Vous aurez une petite maison et ne saurez pas où
vous cacher. Si vous habitez dans un village ou un quartier pauvre de la ville, votre vie
sera un livre ouvert à tous. La façon dont vous corrigez vos enfants et parlez avec votre
femme sera connue de tout le monde. Vous ne pourriez pas vous mettre à l’abri. Ce
plaisir sera perdu si vous voulez avoir un ministère efficace. Cependant, il ne faut pas
sacrifier votre vie de famille pour la mission. Vous devez trouver des lieux où vous
pouvez vous retirer. Cherchez un lieu où vous pouvez vous reposer ensemble en famille,
un lieu où vous trouvez un peu de repos privé et tranquille. Changez votre programme et
prenez du temps avec votre famille au milieu de la journée, puisque les soirs seront pris
par les réunions et les visiteurs.

L’hospitalité est un autre grand problème. Chaque fois que quelqu’un vient chez vous, il
est nécessaire de l’honorer. Tout ce que la culture attend que vous lui donniez, il faut lui
en donner. D’habitude, cela veut dire que vous leur offrez une boisson et parfois quelque
chose à manger. Cet accueil peut être fatiguant pour le mari et pour la femme. La femme

121
sera souvent à la maison, en train de travailler, recevoir les visiteurs, cuisiner, de
s’occuper des enfants, etc. Cependant, lorsque son mari revient, elle ne doit pas
seulement s’occuper de lui mais aussi des visiteurs qui le suivent. Le manque de vie
privée et la pression de toujours accueillir les amis et les étrangers peuvent être épuisant
physiquement et émotionnellement. Vous ne pouvez soutenir les effets de cette manière
de vivre que si vous faites deux choses pratiques :
1. Vous devez mettre du temps de côté pour votre épouse, vos enfants, et vous-
même. Ajustez votre programme pour y arriver.
2. Changez vos heures. N’essayez pas d’aller contre la culture—vous deviendrez
amer et vous critiquerez tout le monde. Par la patience, laissez votre maison
devenir un abri ouvert aux autres. Les récompenses à venir dépasseront votre
impatience.

Résumé
Les défis auxquels font face l’âme et l’esprit sont sérieux et difficiles. Le diable fera tout
pour décourager, distraire ou détruire le missionnaire. Nous devons quotidiennement
mettre tout notre être entre les mains de Jésus qui nous aime et Lui faire confiance de
combattre pour nous. Nous avons besoin d’être sur nos gardes mais de ne pas avoir peur
car vraiment : « Celui qui est en nous est plus fort que lui qui est dans le monde. »

Discussion
1. Comment devez-vous répondre lorsqu’on vous interroge ?
2. Réalisez-vous que vous pourriez souffrir physiquement pour l’évangile ? Est-
ce que vous êtes prêt à cela ? Comment allez-vous réagir ?
3. Faites-vous confiance à Dieu pour prendre soin de votre famille si quelque
chose de terrible vous arrivait ? Avez-vous fait votre testament ou d’autres
préparatifs en cas de décès ?
4. Réalisez-vous que des croyants peuvent être torturés ou tués à cause de vous
et de votre message ? Comment expliquez-vous cette souffrance que les
autres vont affronter ?
5. Par quels moyens le diable va-t-il vous opprimer spirituellement ? Comment
allez-vous réagir ?
6. Quelles sont cinq promesses des écritures que vous pouvez vous approprier
comme les vôtres pour vous aider à tenir dans les jours mauvais à venir ?
7. Si vous êtes un homme et votre femme est violée, est-ce que vous allez quitter
le pays ? Si vous êtes une femme et votre enfant est molesté, est-ce que vous
allez quitter le pays ? Quelles sont vos limites ? Est-ce qu’il y a quelque
chose qui pourrait vous forcer à quitter le pays ? Si vous êtes soumis aux
voleurs, attaqué ou si quelqu’un de votre famille meurt dans le pays, comment
votre compréhension de la bonté de Dieu en serait-elle influencée ?
8. Quelles amitiés peuvent être épuisantes ?
9. Etes-vous émotionnellement prêt que l’on vous considère comme une solution
financière ? Comment allez-vous répondre aux sollicitations financières ?
Comment allez-vous répondre aux mendiants ? Pourquoi ?

122
10. Réalisez-vous que vous allez perdre votre vie privée ? Qu’allez-vous faire
pour protéger votre temps familial ? Qu’allez-vous faire pour maintenir une
bonne vie de famille ?
11. Quelles traditions d’hospitalité existent dans la culture où vous travaillez ?
Présentent-elles des défis à surmonter ?
12. Est-ce qu’il y a des choses dans votre vie privée ou dans votre relation avec
votre femme et famille qui ne plaisent pas à Dieu ? Réalisez-vous que dans
une petite communauté ces choses seront connues de tous ? Que pouvez-vous
faire pour corriger ces fautes ?

Au début, le missionnaire fait face aux défis de la culture et du contexte. Il combat aussi
les forces qui peuvent détruire son âme et son esprit. Il doit aussi, avec l’aide du Saint-
Esprit, surmonter les défis qui confrontent le cœur et les pensées. La troisième partie
concerne ces défis.

III. LES DEFIS AUXQUELS FONT FACE LE CŒUR ET LES PENSEES

A. La discipline
Un autre aspect de la vie dans une région difficile est le manque de structures ou
d’organisations qui soutiennent le ministère. Vous seul serez maître de votre programme.
Vous n’aurez pas de cours à donner à une heure précise. Au début, vous n’aurez pas de
réunions dans la semaine. Vous allez devoir vous forcer à rester attentif et discipliné.
Cet aspect est vrai pour les aspects spirituels, ainsi que pour les aspects quotidiens
comme la méditation, le jeûne, le culte personnelle, etc. mais aussi pour les aspects
mentaux comme l’étude de la langue, et les aspects physiques comme la santé et le sport.

Dans certains pays, ce n’est pas convenable que les femmes fassent du sport. Une
possibilité est de trouver un terrain militaire où l’on fait du sport. Cela peut vous sembler
étrange, mais il y a beaucoup de femmes qui vont au terrain militaire pour faire du sport
dans le pays où j’habite. Même les pays islamiques ont des femmes-soldats. Quelque
soit la méthode, soyez discipliné et prenez soin de votre âme et de votre corps. C’est plus
facile pour les hommes. S’il n’y a rien d’autre, vous pouvez vous promener avec votre
femme. C’est aussi un bon moyen pour rencontrer les voisins.

Pour ce qui concerne la nourriture et l’eau, vous devez faire le choix entre la santé et le
respect. Il est bien de manger tout ce qu’on vous offre, mais certaines cultures vont
également accepter que vous refusiez certaines choses pour des raisons de santé. Nous
buvons l’eau que les gens nous offrent mais nous avons un filtre à la maison. Il faut
chercher votre propre équilibre dans tout ce que vous faites.

Le temps est un autre problème—non seulement en ce qui concerne ce que nous faisons
avec le temps, mais également les gens avec qui nous passons notre temps. Quelque soit
le pays où vous allez, vous trouverez toujours des étrangers, d’autres missionnaires, des
travailleurs avec les ONG sur le terrain, le personnel de l’ONU, le personnel à
l’ambassade, des enseignants internationaux, etc. Il y aura la tentation de passer
beaucoup de temps avec ces personnes. Avec eux, vous n’avez pas à apprendre la langue

123
ou la culture, les amitiés se développent plus vite, et vous êtes à l’aise. Le désir de rester
avec eux sera fort. Mais vous devez passer du temps avec les gens que vous voulez
toucher avec l’évangile. Nous avons trouvé que les missionnaires les plus équilibrés
s’entendent avec les deux groupes de gens, mais ils passent la majorité de leur temps avec
leur groupe cible. Lorsque nous n’acceptons pas des invitations sociales des étrangers,
peut-être ils ne comprendraient pas au début, mais c’est nécessaire pour le ministère.

La plupart des cultures islamiques ont des règles rigides concernant les visites. On ne
prend pas de rendez-vous, les gens viennent et ils restent chez vous, souvent jusqu’au
soir. C’est important pour votre ministère que vous receviez ces visiteurs
chaleureusement et leur serviez les boissons et la nourriture convenues dans leur culture.
C’est aussi important que vous ayez du temps pour votre famille. Lorsque votre maison
devient de plus en plus un lieu de rencontre, vous aurez besoin de trouver un lieu où vous
pouvez aller et passer du temps en famille : un jardin, un club privé ou un pique-nique à
la campagne.

La discipline la plus importante est également très évidente, c’est aussi celle qui reçoit le
plus d’attaques de l’ennemi. C’est d’elle que nous avons le plus besoin et pourtant c’est
elle que nous oublions en premier. Elle comprend le temps personnel que nous passons
avec Jésus dans sa parole et dans la prière. Il existe mille et une raisons pour retarder ce
temps de culte personnel. Quelque chose viendra toujours vous déranger juste avant que
vous n’entriez dans la présence du Seigneur. Cependant, s’il y a une clé pour survivre
dans les régions difficiles, je dirais que c’est le thème de ce chant des enfants : « LIS TA
BIBLE, PRIE CHAQUE JOUR ET TU GRANDIRAS ! » Nous connaissons cette
vérité, mais nous l’oublions peu à peu. Alors gardez précieusement votre temps de culte
personnel. Ne permettez pas qu’il soit coupé. Ne le confondez pas avec l’étude de la
langue et la lecture de la Bible dans votre nouvelle langue, et ne le confondez pas avec
l’évangélisation. Si vous voulez survivre et prospérer, vous devez vous discipliner à
prendre ce temps à part, quelque soit ce qui se passe.

La vie dans une région difficile est comme un éléphant qui marche sur une orange. Dans
les zones de confort, nous pouvons continuer dans le ministère et garder nos erreurs
intérieures et faiblesses cachées. Mais rapidement dans les régions difficiles l’ennemi
attaque, la pression monte, les difficultés apparaissent, en effet “l’éléphant” marche sur
nous. Tout ce qui est caché à l’intérieur sera découvert. Si nous sommes remplis
d’insécurité, d’amertume, de critiques, de colère, de luxure, d’orgueil, etc., tout se
montrera et deviendra apparent. Si nous sommes humbles d’esprit, contrits, prêts à
pardonner, miséricordieux, prêts à aimer, et purs, ces choses deviendront apparentes
aussi. La pression viendra, il n’y a pas de doute. La question est : Qu’est ce qui sortira
de vous lorsque la pression vient ?

La vie dans une région difficile vous forcera à ne pas seulement faire face à vos
disciplines spirituelles, mais aussi à celles des autres. Par exemple, le mois islamique du
jeûne général, le ramadan, est parfois imposé aux non-Musulmans. En Jordanie, les
Musulmans qui ne jeûnent pas sont arrêtés et leurs têtes sont rasées afin que tout le

124
monde puisse voir leur honte. Vous devez décider si vous allez jeûner comme les
Musulmans ou non. Chaque choix a ses avantages et ses inconvénients.

J’ai jeûné pendant le ramadan et j’ai pu partager le repas du soir avec mes voisins. Ce
temps de partage m’a donné beaucoup d’occasions pour témoigner. L’inconvénient est
que quelques-uns pensaient que j’étais musulman comme eux. J’ai aussi jeûné comme un
chrétien, pas de nourriture tout le mois. J’avais le temps pour prier, mais je n’ai pas pu
faire de rencontres sociales. Enfin, il m’est arrivé de ne pas jeûner pendant le ramadan.
Je n’ai pas gardé une pratique religieuse pour une mauvaise raison, mais aussi quelques
personnes ont pensé que j’étais un païen occidental comme les autres. Avec beaucoup de
prière, il faut décider comment suivre et apprendre aux autres les disciplines bibliques.

B. L’honnêteté / l’intégrité
La corruption n’est pas un problème nouveau. Nous l’affrontons tous chacun chez soi.
La façon dont vous réagissez aux problèmes dans le pays influera sur votre
évangélisation. Ces problèmes commencent avec les petits problèmes comme signer un
contrat et tout ce qui pourrait y être associé.

Cela n’a pas pris longtemps avant que nos amis musulmans nous demandent : « Pourquoi
êtes-vous ici ? » La réponse la plus directe est : « Pour vous faire connaître Jésus et pour
vous aider à L’accepter en tant que Seigneur et Sauveur. » Nous pouvions le dire avec
certains amis, mais avec la plupart des gens cette déclaration aurait gâté nos relations
avec eux. A certaines personnes, nous pouvions expliquer notre visa en disant : « Nous
sommes là pour étudier la tribu Rashaniyya pour l’Université d’Atlantis. » C’est bien sûr
la raison pour laquelle nous avons pu venir, mais non pourquoi. Il y a quelques mois
après mon arrivée, j’ai été arrêté et interrogé par les forces de sécurité. Ils m’ont
demandé : « Est-ce que vous êtes missionnaire ? » Comment pouvais-je répondre ? ! Si
je devais dire la vérité, je serais immédiatement rapatrié. C’était une question avec une
réponse oui ou non, alors comment pouvais-je répondre ? J’ai dit : « Je suis étudiant à
l’université. » Il y a des moyens habiles pour ne pas répondre à la question posée, mais il
faut faire vraiment attention. Dans un pays difficile, vous aurez toujours le problème
éthique de comment vous vous présentez. Chaque individu devrait faire face à sa
conscience et à l’Esprit pour savoir comment répondre aux questions.

Lorsque nous avions signé le contrat avec le propriétaire, il avait demandé que nous
signions deux contrats, un pour le bureau des impôts du gouvernement (qui montrait une
autre somme pour le loyer afin que les impôts ne soient pas trop élevés) et le vrai contrat.
Si nous signions les deux contrats, nous ferions la même chose que tout le monde ; si
nous ne le signions pas, nous allions perdre la maison. Qu’est-ce que Jésus aurait fait ?

Nous pouvons aussi blesser notre honnêteté par les expressions. L’expression ordinaire
In sha’a Allah (« Si Dieu veut ») est souvent une excuse. Les gens l’utilisent pour ne pas
venir ou ne pas faire quelque chose. S’ils disent qu’ils vont faire quelque chose ou rendre
visite à quelqu’un et ils emploient cette expression, ils n’ont aucune obligation à le faire.
Ils peuvent oublier et s’excuser en disant : « Dieu n’a pas voulu. » Vous aurez les mêmes

125
tentations. Je me trouve souvent tenté de dire In sha’a Allah lorsque je n’ai aucunement
l’intention de tenir ma promesse.

L’islam est une religion pleine de mensonges. Par de grands et de petits moyens, les
trompeurs essayeront d’enlever votre honnêteté. Si vous souhaitez représenter la vérité,
vous devez maintenir votre honnêteté par de grands et par de petits moyens.

C. La pureté
L’islam prétend avoir beaucoup de vérités nobles. Une vérité est que l’islam est une
religion moralement pure. Bien que les pratiques religieuses soient pures, en réalité les
cultures islamiques peuvent être très sensuelles. Les gens sont faits de chair et de sang,
quelque soit le nombre d’habits qu’ils portent ou quelque soient les règles qu’ils suivent.
Nous avons fait face aux défis sensuels pendant nos années dans un pays islamique. Les
femmes ont essayé de m’attirer, les hommes ont essayé d’attirer ma femme, et les
homosexuels aussi ont essayé de m’attirer. Il y a une lutte continuelle pour la pureté dans
les pensées.

Le diable vous attaquera aussi avec ces choses. Bien sûr il ne va pas seulement essayer
de faire tomber votre pureté spirituelle, mais il va aussi essayer de corrompre vos motifs,
vos ambitions, et vos rêves. L’attaque sexuelle sera la plus constante et puissante. Il faut
que vous soyez toujours sur vos gardes et preniez les précautions suivantes :
• Demander quotidiennement au Seigneur de garder vos pensées et vos intentions
dans la pureté
• Développer votre vie sexuelle avec votre épouse
• Prendre la décision d’être toujours honnête avec votre épouse sur les tentations
qui vous affrontent. La puissance du mal se trouve dans les ténèbres. Le fait
d’amener ces choses à la lumière réduit leur puissance sur vous. Vous devez
rendre compte à votre femme
• Trouver un ami à qui vous pouvez être aussi redevable, rendre compte (mais
seulement comme une personne secondaire, après que vous ayez parlé avec votre
femme)
• Passer du temps avec les hommes si vous êtes un homme, et du temps avec les
femmes si vous êtes une femme.

D. L’attitude
Un grand défi pour ceux qui travaillent dans les régions difficiles est la lutte qui se passe
dans les pensées. Nous arrivons à notre destination remplis de zèle, mais peu de temps
après nous devenons fatigués et nous devons faire face aux grands obstacles. Nous
pouvons facilement développer une mauvaise attitude au sujet du temps, des conditions
de vie, des gens à qui nous voulons évangéliser, de la culture islamique, et même des
missionnaires avec qui nous travaillons. Si tout était merveilleux, la région ne serait pas
difficile, n’est-ce pas ? Nous devons garder une attitude optimiste, cherchant le bon dans
chaque situation. Nous devons regarder un verre d’eau comme s’il était à moitié rempli
et non à moitié vide.

126
Il y a des familles qui sont arrivées dans une région difficile et qui ont quitté après deux
semaines. Il y a des familles qui ne font que se plaindre et critiquer tout. Ils ne restent
jamais longtemps. Si vous voulez être fidèle au Seigneur pendant longtemps, vous devez
apprendre comment reconnaître le mauvais et tourner vos regards vers le bon. Il existe
beaucoup de choses injustes et difficiles, et si vous les cherchez—vous les trouverez.
Cependant, il existe de grandes occasions pour le royaume et si vous les cherchez, vous
ne serez pas déçu. Il y aura bien sûr des difficultés et des luttes. Il faut en être prêt. Si
votre attitude est « Je dirige » ou « C’est ma vision ou mon travail », ces difficultés vont
vous frustrer. Si votre attitude est « Dieu dirige, et Il va bâtir son église », vous aurez la
liberté de traverser les difficultés et ne pas être découragé par le retard.

Nos attitudes agissent sur nos rapports avec les autres. Nous ne travaillons pas dans le
vide. Nous travaillons avec des missionnaires, des étrangers ou des frères du pays. Il y
en a qui vont travailler avec les trois groupes. Il y a aura de divers avis, de divers
programmes, et de diverses idées. Si vous vous permettez une attitude méfiante, fière ou
coléreuse, vos rapports avec les autres dans le ministère vont se compliquer. Gardez une
attitude humble et simple. Ayez toujours confiance en ceux avec qui vous travaillez.
C’est mieux d’avoir confiance, même si l’on vous exploite, que d’être toujours méfiant et
sans amis.

Vous ferez des erreurs. N’en ayez pas peur ! Vous avez des amis. Tout le monde fait
des erreurs. La question n’est pas si vous allez faire une erreur mais comment vous allez
réagir après l’avoir faite. Allez-vous vous relever après une chute ? Nos comportements
sont importants, mais je dirais qu’un missionnaire qui travaille dans une région difficile
doit avoir une attitude (ou comportement) qui désire le pardon. Une attitude qui cherche
à apprendre est essentielle aussi. Cherchez toujours à vous améliorer en apprenant des
expériences et des vies des autres. Vous devez faire comme Caleb. Vous devez affronter
les montagnes avec une bonne attitude. N’importe ce qui pourrait se passer, il faut
continuer et terminer le travail.

Un autre problème commun concerne l’esprit antisémite. Bien que ce soit rare qu’un
Arabe hors de la Palestine connaisse un Juif personnellement, il existe beaucoup de haine
entre les deux races. Les enfants qui ne sont pas gentils sont appelés « Juif » ! Et quand
quelque chose ne va pas bien, on dit que c’est à cause des Juifs. Je n’encourage pas le
fanatisme d’aucun côté, mais voici un conseil qu’un Juif chrétien m’a donné : « Ceux qui
travaillent parmi les Juifs devraient chaque jour prier pour les Musulmans. Ceux qui
travaillent parmi les Musulmans devraient chaque jour prier pour les Juifs. »

Résumé
Dans cette partie nous avons considéré quelques défis qui confrontent le cœur et les
pensées des missionnaires dans les régions difficiles. Dans les parties précédentes, nous
avons aussi considéré les défis de la culture et du contexte et les défis qui confrontent
l’âme et l’esprit. Nous avons aussi considéré les étapes pratiques par lesquelles nous
pouvons affronter ces défis. Si l’étudiant applique ces conseils dans sa vie et dans son
ministère, le Seigneur de la moisson lui aidera non seulement à survivre dans une région
difficile mais aussi de prospérer.

127
Rappelons-nous que le nom région difficile n’est pas très clair. Il n’y a aucun lieu qui
n’est pas maudit, chaque pays a ses défis. Ce cours ne veut pas nier les défis que les
missionnaires partout dans le monde doivent affronter. Nous sommes appelés en tout
temps de nous confier à Jésus. Néanmoins, nous reconnaissons qu’il y a des régions qui
ont une certaine puissance et des défis spéciaux. Nous nous réjouissons ensemble que
quelque soit le lieu ou la résistance : « Il vient répandre ses bénédictions en tout lieu où
la malédiction se trouve. »

Discussion
1. Quelle discipline personnelle est difficile pour vous ? Réalisez-vous que votre
attitude ne fera que s’empirer lorsque vous partirez dans le pays ? Quand est-ce
que vous prenez du temps pour le culte personnel ? Comment allez-vous
jalousement garder ce temps ?
2. Comment allez-vous rester en bonne santé ?
3. Comment allez-vous équilibrer votre temps entre les amis chrétiens ou les
étrangers et les gens du pays ? Quel pourcentage de votre temps comptez-vous
accorder à chacun ?
4. Quelles difficultés personnelles avez-vous cachées jusqu’à maintenant ?
Réalisez-vous qu’elles seront bientôt à la vue de tout le monde ?
5. Qu’est-ce que vous allez faire pendant le jeûne de ramadan ? Allez-vous jeûner
comme les Musulmans ? Pourquoi ou pourquoi pas ?
6. Qu’est-ce que vous allez faire si l’on vous demande de signer deux contrats pour
une maison dont vous avez vraiment besoin ?
7. Comment allez-vous répondre si on vous demande : « Est-ce que vous êtes
missionnaire ? Quelles sont vos activités missionnaires ? Est-ce que vous voulez
que les gens se convertissent ? Pourquoi vous êtes là ? »
8. Est-ce qu’il y a des actions, des phrases ou des expressions que vous utilisez qui
ne sont pas vraiment honnêtes ? Est-il mauvais de donner une autre réponse si
vous voulez continuer d’accomplir votre ministère dans le pays ? Pourquoi ou
pourquoi pas ?
9. Comment va votre vie sexuelle ? Si vous mangez bien à la maison, vous n’aurez
pas envie d’aller au restaurant. Etes-vous complètement honnête avec votre
femme ? Est-ce qu’il y a quelque chose qui s’est passé il y a longtemps que vous
avez honte de lui dire ? Parlez-vous d’abord à votre femme, avant les autres ?
Avez-vous un ami avec qui vous parlez ? Quelles précautions avez-vous prises
pour sauvegarder votre mariage ?
10. Quelle attitude avez-vous ? Est-ce que vous êtes optimiste ? Pensez au pays où
vous allez et énumérez dix choses positives qui s’y trouvent.
11. Lorsque le découragement ou l’esprit de critique vous surprend, qu’allez-vous
faire pour vous corriger ?
12. Réalisez-vous que la plupart des missionnaires quittent leur pays à cause des
problèmes avec d’autres missionnaires ? Etes-vous vraiment prêt à vous
soumettre aux autres ?
13. Enumérer cinq attitudes positives qui sont, à votre avis, nécessaires pour
prospérer dans une région difficile.

128
14. Pourquoi les gens qui travaillent avec les Musulmans doivent-ils prier
quotidiennement pour les Juifs ?

129
Chapitre Huit
LA FAMILLE CHRETIENNE : LA BASE DU TEMOIGNAGE CHRETIEN
Linda Holmes

Le cours traitera en profondeur quelques aspects de la Bible et de la littérature


contemporaine concernant le modèle de la bonne famille chrétienne comme base de la
réussite du travail missionnaire. L’étudiant apprendra que même les enfants peuvent
s’engager dans la mission, et ainsi apprendre quelques moyens pratiques par lesquels les
enfants peuvent aider leur parents missionnaires.

Objectifs
Le cours permettra à l’étudiant de considérer la vie du missionnaire et de sa famille afin
de voir comment l’appel à la mission peut être un appel qui s’applique à toute la famille,
et non seulement à lui-même. La famille du missionnaire doit avoir une bonne base,
établie sur une relation personnelle avec Jésus-Christ. Le cours donnera l’occasion à
l’étudiant d’être accueilli “chez nous” afin qu’il puisse “rencontrer notre famille” lorsque
nous décrivons notre appel et notre travail sur le champ missionnaire.

Lorsque l’étudiant aura terminé le cours, il saura reconnaître les défis, les espoirs, les
craintes, et les rêves auxquels feront face sa famille. La connaissance que les autres ont
aussi l’aidera à persévérer malgré les difficultés. L’étudiant recevra aussi quelques idées
pratiques et sera encouragé à construire une merveilleuse famille missionnaire qui sera
une bénédiction pour tous.

Introduction
Une fois que vous avez passé l’étape où vous vous dites : « C’est merveilleux, Dieu m’a
appelé », vous commencez alors à réfléchir. Vous vous demandez si votre famille ressent
aussi ce puissant appel. C’est la première étape. La prochaine étape a trait aux réalités
de l’appel. Chaque champ missionnaire a besoin de la bénédiction, de la lumière, et de la
stabilité d’une véritable famille chrétienne.

Nous devons être prêts à affronter des défis afin de pouvoir élever nos enfants sur le
champ missionnaire. La première partie du cours abordera l’appel du missionnaire. La
deuxième partie abordera en détail la famille du missionnaire et les moyens pratiques
pour élever ses enfants. La dernière partie abordera la famille du missionnaire en tant
qu’équipe missionnaire.

I. LE MISSIONNAIRE ET SON APPEL

A. Le missionnaire
Le missionnaire sait qu’il est vraiment appelé car il ne ressent pas simplement une
émotion passagère après une réunion missionnaire, ou après avoir écouté et regardé une
cassette sur la mission ou après avoir écouté une prédication sur la mission. L’appel ne le
quitte pas, même après que les émotions s’éteignent mais il est enraciné dans son cœur et
son âme, et avec chaque battement du cœur il a le désir d’aller vers ceux qui ne
connaissent pas l’évangile. « [Le Seigneur] ne veut qu’aucun périsse ! » (2 P 3.9). Un

130
tel puissant verset de la parole de Dieu l’émeut et devient une force active dans sa vie.
Dieu parle par le Saint-Esprit et le missionnaire a la certitude qu’il sera missionnaire. Il
s’humilie profondément afin de savoir où Dieu veut l’envoyer. Dieu continue à lui parler
et à garder son attention à travers les rêves, les visions, et les confirmations.

« Me voici, envoie-moi » : En toute honnêteté, c’est difficile de dire ces mots. La


crainte de l’inconnu doit être affrontée. Parfois, Dieu parle et dit exactement où il faut
aller et comment y arriver. D’autres fois, on sent l’appel et on dit : « Me voici, envoie-
moi ! » On souhaite partir là où le besoin est le plus grand. La plupart des missionnaires
veulent partir là où il n’y a pas de missionnaires. C’est un souhait très noble et bon, mais
en réalité c’est rare que les nouveaux missionnaires partent dans une telle région isolée.
Le thème de l’Institut de la Onzième Heure est : « L’association ». Vous ferez sûrement
partie d’une équipe de missionnaires. Simplement dit, lorsque vous répondez à l’appel,
votre vie sera transformée. Bienvenue dans l’équipe missionnaire !

La formation : Après la certitude de l’appel, le missionnaire peut se dire : « Je sais que


je peux gagner toute la tribu d’une telle région pour le Seigneur » ou « Je ne suis pas du
tout prêt pour ce travail ! » En étudiant le lieu et en priant pour les gens, le missionnaire
commence à réaliser la grandeur de la tâche devant lui et il reconnaît son besoin de
formation. Par exemple, il pourrait être appelé à partir dans un pays où le gouvernement
ne donne de visas qu’aux enseignants. Alors, il lui faut une formation d’enseignant.
C’est le début de nombreux changements qui touchent le missionnaire et sa famille.
Maintenant viennent les frais d’inscription, les devoirs, le temps passé à étudier qui
sépare le missionnaire de sa famille. Mais cette formation est la pierre angulaire qui le
fortifiera lui et sa famille dans les années à venir. Parfois l’épouse doit enseigner les
enfants et elle a aussi besoin d’une formation. En blaguant, mon mari m’a toujours dit
qu’il a besoin de toute formation que je possède déjà ! Notre appel nous a amenés à
enseigner nos enfants, à tenir nos propres comptes, et à être responsables d’autres tâches.
Les enfants peuvent accepter et vivre avec tous ces changements s’ils savent que vous
êtes appelé et que vous voulez faire votre mieux pour le Seigneur.

Le choix : Dès que Dieu appelle le missionnaire et que celui-ci se prépare, il va


avidement désirer partir le plus vite que possible et il sera tenté de prendre des raccourcis
pour y arriver. C’est à ce moment qu’il faut rester en communion avec le Saint-Esprit et
sous sa direction divine. Après que mon mari et moi ayons dit au président de notre
Institut biblique que nous étions appelés à être missionnaires en Afrique, quelque temps
après il nous a appelés pour nous dire qu’il y avait une occasion pour partir en tant que
missionnaires indépendants en Sierra Leone. Il a dit qu’il pourrait nous aider à lever
notre soutien. Nous avons prié pour ce besoin mais Dieu nous a clairement dit « NON ».
Nous voulions partir mais nous avions senti que ce n’était pas le bon moment, alors
l’occasion nous a échappé. C’est seulement dix ans après cet événement que nous
sommes enfin arrivés en Afrique. Lorsque nous considérons cette occasion d’alors
maintenant, nous réalisons que nous n’étions pas prêts et que nous serions sûrement
revenus rapidement aux Etats-Unis avec un certain désenchantement. Nous avions
commencé à faire de courts voyages missionnaires d’évangélisation avec les Assemblées
de Dieu afin d’établir un lien avec la mission.

131
Une autre occasion nous est venue lorsque nous assistions à un banquet de l’organisation
Wycliffe. Nous avions réalisé que nous pourrions rapidement partir sous cette dernière—
nous avions donc pensé prendre ce chemin. Cependant, Dieu ne nous a pas dirigés dans
cette direction et un soir dans une réunion, j’ai dit à Dieu que je sentais que le temps était
proche. Lorsque je terminais ma prière, quelqu’un s’est approché de moi et a commencé
à prier avec moi et il m’a dit : « Le Seigneur est sur le point d’ouvrir une porte pour vous
et Il veut que vous sachiez que quand elle s’ouvrira, il faudra y marché sans crainte ! »
Le même soir quand nous sommes rentrés à la maison, le téléphone a sonné. Mon mari a
répondu et c’était le Rév. Jim McCauley du Nigeria. Sa première question fut : « Robert,
est-ce que tu veux être missionnaire ou non ? Quittez cet endroit et venez ici ! » Le
lendemain, nous avons appelé le comité missionnaire à Springfield, Missouri et le
processus a commencé. Même si nous avons reçu l’appel, parfois nous avons besoin que
quelqu’un nous donne un coup de pouce dans la bonne direction. Quand Dieu ouvre la
porte, vous le saurez... marchez sans crainte.

Le privilège : Il y a beaucoup de chrétiens qui associent le mot sacrifice à la mission.


Cependant, je pense que l’appel est un privilège rare. Dès le début de l’appel et des
expériences dans la mission, il faut faire comprendre à votre famille que c’est un grand
privilège qui vous a été confiés. Il ne faut pas laisser le côté négatif entrer dans votre
dialogue avec une telle expression : « Nous sommes missionnaires, alors nous devons
nous priver et sacrifier beaucoup de choses. » Nous avons toujours mis l’accent sur le
côté positif de la vie missionnaire en disant à nos enfants : « Regarde tous les endroits
merveilleux où nous pouvons aller puisque nous sommes missionnaires ! Tu vas
rencontrer beaucoup plus d’amis qu’un autre enfant ! Dieu savait que tu pouvais accepter
tous ces changements car tu aimes les gens. » C’est un grand privilège que de faire partie
de l’équipe de Dieu !

L’appel de Dieu est une bonne chose. C’est la volonté de Dieu et il faut prier que Dieu
appelle d’autres personnes, comme Il l’a dit : « Priez donc le Seigneur de la moisson
d’envoyer des ouvriers dans sa moisson » (Mt 9.37-38). Prions maintenant que Dieu
appelle encore d’ouvriers.

Discussion
1. Ecrire une description de votre appel (un paragraphe ou deux) et partager avec les
autres.
2. Quelle est votre plus grande crainte ?
3. Est-ce que la formation que vous avez reçue vous suffit pour la tâche qui vous
attend ? Quelle formation pouvez-vous suivre pour vous aider dans votre appel ?
4. Remercier le Seigneur pour l’appel qu’Il a mis sur votre vie et Lui demander de
vous diriger et de vous ouvrir complètement les portes devant vous. Que la
volonté de Dieu pour votre vie soit accomplie. Prier pour les âmes perdues que
vous allez toucher.

132
B. L’épouse
Je remercie le Seigneur de nous avoir donné l’appel pour l’Afrique en même temps.
Nous étions à l’institut biblique et j’attendais notre premier enfant. Il était vers une heure
du matin, mon mari était au rez-de-chaussée de la maison car il venait de rentrer du
travail. J’étais malade au lit. Lorsqu’il priait, j’ai commencé à prier et lorsque j’ai
commencé à prier une grande joie m’a envahi. J’ai prié par l’Esprit et c’était comme si
une lumière du ciel disait : « Tu es appelé à partir en Afrique ! » La gloire du Seigneur
était si forte dans la pièce que j’ai ressenti la guérison dans mon corps. Lorsque mon
mari est monté joyeusement peu de temps après, il a dit : « Linda, devine ce qui vient de
se passer ! » J’ai dit : « Ne dis rien, laisse-moi te le dire. Dieu nous appelle à partir en
Afrique, n’est-ce pas ? » Avec joie il a crié : « Comment tu le sais ? » Je lui ai répondu :
« Car Il vient de me le dire aussi. » C’était alors comme une réunion bénie avec plein
d’alléluia et de prières ! Plus tard, mon mari disait qu’il est content que le Seigneur me
l’ait dit avant lui. Tout le monde en rit, mais ce n’est pas une blague. Ce serait une chose
grave si le mari ressentait l’appel mais non la femme. Comme dit l’axiome : « Celui que
Dieu appelle, Il lui donne aussi le bon équipement. » Je crois que si Dieu appelle le mari,
Il appelle aussi la femme. Parfois la femme reçoit l’appel en premier, mais elle ne le
réalise pas toujours. Dieu n’est pas auteur de confusion, mais Il doit parfois nous parler
un peu fort pour que nous puissions L’entendre.

A l’âge de huit ans, j’assistais à une réunion missionnaire et j’étais tellement touchée par
la prédication que je suis allée me cacher dans la voiture pour prier et dire à Dieu que je
voulais L’aider à sauver les âmes perdus. C’était une expérience si profonde que je ne
voulais pas quitter la voiture après la réunion et jouer avec les autres enfants. Ma mère
m’a trouvée dans la voiture en train de pleurer, et je pleurais tellement que je n’arrivais
pas à lui dire pourquoi. Elle pensait que je m’étais bagarré avec un autre enfant. Je
n’arrivais jamais à partager cette expérience, mais l’expérience m’est toujours restée. En
tant qu’adolescente, j’ai fait ma fugue et je suis partie de chez moi, mais je ressentais
toujours que Dieu avait un plan pour ma vie et que l’appel était toujours là. Après que
j’ai rencontré mon mari et que nous nous sommes mariés à l’âge de 17 ans, nous sommes
allés à l’institut biblique. C’est à partir de ce moment-là que les choses commençaient à
se matérialiser. Dieu a un plan pour votre vie et Il fera tout pour vous aider à
l’accomplir !

Les biens matériels : Les femmes ont tendance à être plus matérialistes et à chercher
plus la sécurité que les hommes. Il faut surveiller votre nature afin de bien garder l’appel.
Je me suis déterminée du fond de mon cœur de ne jamais laisser “les choses” prendre une
place supérieure à l’appel de Dieu sur ma vie. Parfois il faut lutter pour le faire, mais la
victoire peut être gagnée. La prière est un outil très utile lorsque vous voulez combattre
le matérialisme que Satan amène comme tentation. « En toute circonstance, rendez
grâces ; car telle est à votre égard la volonté de Dieu en Christ-Jésus » (1 Th 5.18). J’ai
toujours essayé de remercier Dieu pour ce que j’avais au lieu de me plaindre pour ce que
je n’avais pas. Cette année que je viens de réaliser combien j’ai vaincu cette tentation,
car nous n’avons pas acheté un meuble neuf depuis 22 ans de mariage ! Et en toute
honnêteté, il n’y a pas un jour qui passe où je ne remercie pas le Seigneur pour ses
bénédictions.

133
La maladie : Les maladies aussi inquiètent les femmes. Ma première rencontre avec
l’Afrique m’a beaucoup choqué car je ne voyais que la maladie. Je me rappelle que je
voulais partir et ne plus jamais revenir. J’ai essayé de cacher mes sentiments et lorsque
j’ai regardé mon mari je pensais : « Oh, j’ai fait une terrible erreur ! Je ne peux pas le
faire ! Je ne suis pas appelé et je détruit la vie de cet homme car il l’aime. J’ai pensé que
je me suis mariée dans la volonté de Dieu, mais j’ai fait une erreur. » Lorsque mon mari
a réalisé que je ressentais un choc culturel, il m’a tendrement aidé. Plus tard, je suis
tombée malade avec une grave attaque de paludisme, et je me rappelle que j’étais au lit
en train de prier sous une forte fièvre. J’ai laissé toutes mes inquiétudes partir et la paix
de Dieu qui dépasse la connaissance m’a envahi. Quelle joie quand on s’abandonne
totalement au Seigneur ! Les épreuves nous rapprochent du Seigneur. Si vous sentez que
l’appel vous échappe, ne vous inquiétez pas : Dieu a de divers moyens pour nous le
rappeler !

Que dois-je faire maintenant ? Chacun doit considérer ce que Dieu veut pour lui et sa
famille. Il faut prier ensemble afin de trouver le plan de Dieu pour chacun.

Discussion
1. Si Dieu vous appelle comme missionnaire, appellera-t-Il votre femme aussi ?
2. Quels “pièges” les femmes doivent-elles vaincre ?
3. Donner des versets qui peuvent aider à vaincre les épreuves suivantes :
La maladie
La crainte
Le matérialisme
La solitude
La mort
4. Ecrire le nom mission en acrostiche. Quelle est la mission de chacun ? Ajouter
vos propres pensées et expériences pour remplir chaque lettre.

C. Les enfants
Une famille a pris la décision d’être missionnaire après que leur enfant de 4 ans ait eu un
rêve. Evidemment, la famille est partie en Afrique mais ils ont quitté le pays après quatre
mois. Lorsqu’on dit que les enfants sont appelés, il faut comprendre que c’est un résultat
de votre appel. Ce n’est pas une fantaisie enfantine. La bonne nouvelle est que Dieu
n’appelle pas seulement le mari et la femme mais Il appelle les enfants aussi. Lorsque le
missionnaire s’abandonne à la volonté de Dieu, il devient témoin d’un processus de
croissance dans la vie de ses enfants. Nous avons amené nos enfants en Afrique pour un
court séjour et lorsque nous avions quitté le pays six semaines plus tard, ils pleuraient à
l’aéroport car ils ne voulaient pas partir. Les douaniers n’aimaient pas voir les enfants
pleurer mais lorsqu’ils ont réalisé pourquoi nos enfants pleuraient, ils ont souri de savoir
que nos enfants aimaient tant leur pays et leur peuple. Nous avions posé notre
candidature pour être missionnaire au comité missionnaire, et ils ont demandé à nos
enfants ce qu’ils aimaient le plus en Afrique. Je ne savais pas à quoi m’attendre, mais à
notre grand étonnement ils ont tous les deux dit : « L’évangélisation ! » Bien sûr je ne
pourrais jamais oublier le moment où nous avions été présentés officiellement comme

134
missionnaires et nos enfants comme les enfants des missionnaires. Cependant, notre fils
Robert s’était fâché et après la réunion je lui ai demandé pourquoi. Il a dit : « Ils pensent
que je ne suis qu’un enfant de missionnaire, mais je suis un vrai missionnaire ! » Les
enfants peuvent recevoir l’appel et ils peuvent vraiment le ressentir !

Les parents doivent faire de leur mieux pour que le zèle de la mission puisse continuer à
brûler dans le cœur de leurs enfants. Il faut les encourager à travailler avec vous. Ils ont
besoin de vivre leur enfance, mais ils ont aussi besoin de sentir la responsabilité qui vient
avec le travail de la mission. Quelques idées pratiques seront abordées dans la partie
suivante.

Jésus m’aime : Le verset de Mt 19.14 dit : « Laissez les petits enfants, et ne les
empêchez pas de venir à moi ; car le royaume des cieux est à eux. » Jésus connaît et se
soucie des enfants. Les disciples pensaient que si l’on faisait la volonté du Père, on
n’avait pas de temps pour les enfants. Jésus a tout de suite corrigé cette erreur. Il a dit
que même en faisant le travail du Père, il ne faut pas négliger les enfants car ils
représentent l’avenir. Les parents, qui ont reçu l’appel, ne doivent jamais penser que leur
appel est plus important que leur famille. Je ne parle pas du fait de s’abandonner
complètement à l’appel. Je parle de comment l’appel pour la mission nous fait penser
parfois que nos enfants sont libres de grandir n’importe comment. Non ! Non seulement
Jésus a pris le temps de corriger cette erreur, mais Il a aussi prié pour les enfants. Nous
devons faire de même. Prenons le temps de prier pour chacun de nos enfants.

Discussion
1. Est-ce que Dieu appelle vraiment vos enfants lorsqu’Il vous appelle ?
2. Montrer à partir des versets bibliques que ce n’est pas un raisonnement juste
de « laisser les enfants grandir n’importe comment ».
3. Lire Lm 2.19. Mettre les noms de vos enfants dans ce verset et prier pour eux.

D. La famille étendue
Les relations jouent-ils un rôle dans l’appel pour la mission ? Ma réponse est oui et aussi
non. Lorsque j’ai su que je partais réellement en Afrique, j’ai réalisé que l’appel ne
concernait pas seulement mes enfants mais aussi ma famille étendue. Quelques-uns,
comme ma mère, étaient fiers que nous ayons répondu à l’appel, mais d’autres se
moquaient de nous en disant : « Il y a beaucoup de personnes qui ne connaissent pas le
Seigneur ici, alors pourquoi quitter ce pays et faire souffrir vos enfants ?» D’autres nous
prenaient à part, nous parlaient et nous demandaient : « Quand est-ce que vous allez
abandonner cette idée ? » Ils essayaient de nous culpabiliser en disant que mon mari était
si bien éduqué et avait tant de talents, alors pourquoi ne pas se faire de l’argent et donner
à nos enfants une vie “plus confortable”. La meilleure vie est celle qui est au centre de la
volonté de Dieu. C’est en ces moments que nous nous fortifions et simplement
répondions que Dieu nous avait appelés et que nous allions répondre à son appel. Il y en
a qui vont accepté cette réponse et d’autres qui ne l’accepteront jamais. Il faut toujours
être gentil et doux avec votre famille, mais il faut rester ferme lorsque vous répondez à
leurs questions.

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Le départ : Je viens d’une famille de six filles. Nous sommes toutes mariées et nous
avons nos propres enfants, mais nous étions toujours restées en contact. Lorsque j’ai
réalisé que j’allais quitter tout le monde pendant quatre ans, j’étais dans la voiture après
une réunion. J’ai commencé à pleurer et à penser : « Comment est-ce que je peux quitter
mes parents ? » Lorsque je priais à Dieu, j’ai regardé par la fenêtre au ciel et c’est
comme si le Seigneur m’avait dit ces versets :

« En vérité, je vous le dis, il n’est personne qui ait quitté, à cause de moi et de
l’Evangile, maison, frères, sœurs, mère, père, enfants ou terres, et qui ne reçoive au
centuple, présentement dans ce temps-ci, des maisons, des frères, des sœurs, des
mères, des enfants et des terres, avec des persécutions et, dans le siècle à venir, la vie
éternelle. » (Mc10.29-30)

Incroyable ! Lorsque Jésus dit une chose, c’est vrai. Mais le premier départ n’est pas
facile. Ma sœur, ma mère, mon père, mes nièces, mes neveux, tout le monde étaient à
l’aéroport, et nous avons essayé de prier mais nous avons fini par pleurer et avons
détourné les yeux pour ne plus voir personne. Nous avons enfin demandé que personne
ne nous accompagne à l’aéroport, et nous avons choisi un ami qui pouvait nous y
accompagner. Au moment du départ, je pense au pays et aux gens vers qui Dieu
m’envoie. Je peux dire avec sincérité que ma vie sur le champ missionnaire a été bénie.
Ma vie a été beaucoup plus agrandie avec de centaines d’enfants convertis, mes nouveaux
frères et sœurs dans le Seigneur, une nouvelle famille composée de missionnaires, une
nation remplie de gens à toucher avec l’évangile, et même un père africain dans le
Seigneur. Maintenant je ressens une douleur lorsque je quitte ma famille africaine et
lorsque je quitte ma famille américaine.

Les jours de fête : Le premier Noël sans famille, sans les spécialités et les coutumes du
pays est un moment difficile. Notre premier Noël en Afrique était un moment très spécial
pour notre famille et nous en parlons toujours aujourd’hui. Vous n’avez pas passé Noël
jusqu’à que vous la passiez en Afrique ! C’est une expérience qui vous humilie et qui se
passe surtout à l’église. Lorsque les fêtes de votre pays viennent, c’est une bonne chose
de vous rappeler d’elles avec vos enfants et de faire quelque chose de spécial ce jour-là.
J’ai toujours invité des amis à assister à notre fête.

Les congés : C’est aussi difficile pour les nouveaux missionnaires de partir en congé.
Vous revenez de votre première période de quatre ans. Aux yeux de votre famille et des
chrétiens, vous êtes comme un géant spirituel et tout le monde a besoin de votre aide, de
vos prières, et de votre amitié. Avant que vous ne le réalisiez, vous rendez visite à tout le
monde. Vous allez commencer à vous culpabiliser lorsque les gens disent : « Tonton
John ne serait peut-être pas en vie lorsque vous retournerez la prochaine fois » ou « Je
sais que Jane acceptera le Seigneur si seulement vous partez avec moi chez elle et priez
pour elle. » Les attentes des gens sont souvent épuisantes. Il ne faut pas rester longtemps
chez les gens. N’allez pas chez quelqu’un sans raison et sans avoir déterminé au
préalable quand vous allez partir et ne passez pas toutes les vacances avec votre famille.
Je me rappelle que j’ai dit à ma mère après notre première visite : « Asseyons-nous et

136
parlons. Prenons plaisir l’une dans l’autre. » Il pourrait être difficile pour votre famille
de “tout dire” pendant une courte visite. Il faut alors limiter vos activités !

Discussion
1. Est-ce que votre famille joue un rôle dans votre appel ? Donner votre avis.
2. Selon vous, qu’est-ce qui est le plus difficile au moment du départ ? Qu’est-ce
que vous pouvez faire pour le faciliter ?
3. Est-ce que la pensée de passer les fêtes loin de votre culture vous rend triste ou
craintif ? Quelle fête vous est la plus difficile à passer loin de votre famille ?
4. Monter un sketch : Vous venez de rentrer. Votre mère et père veulent que vous
restiez avec eux pendant deux semaines. Qu’est-ce que vous allez faire pour vous
assurer que cette visite se passera bien pour vous et pour votre famille ? Penser
aux situations qui peuvent surgir et à comment les éviter.

E. La localité
La localité où habite le missionnaire est importante. Il y a beaucoup de choses à
considérer. Par exemple, le missionnaire Dick Brogden a clairement dit dans le chapitre
sept que les régions les plus faciles ont déjà été touchées par l’évangile. Les régions
difficiles nous attendent. C’est vrai que la grâce de Dieu soutient le missionnaire, mais il
faut aussi considérer : le nombre d’enfants, l’histoire médicale de la famille (comme
l’asthme ou le diabète) qui peut resurgir sous un certain climat, et la localité.

Les décisions : Il faut que toute la famille choisisse ensemble la localité. Lorsque le
missionnaire connaît l’endroit, il doit en parler avec ses enfants. Il faut parler du côté
négatif et du côté positif et laisser les autres partager leurs idées. Vous pouvez utiliser
des livres de référence, des encyclopédies et d’autres ressources pour mieux connaître et
comprendre la localité. Il faut en parler naturellement dans les discussions. Cette
méthode, avec la prière, peut aider le missionnaire à ne pas manquer la volonté de Dieu
pour sa famille. S’il prie et écoute l’Esprit de Dieu, Dieu le dirigera. Dieu peut utiliser
chacun dans la famille ainsi que d’autres missionnaires comme une source de direction.
Par exemple, notre famille aimait beaucoup le village d’Igede. Nous avons décidé que
nous allions y vivre pendant quatre ans. Notre directeur régional ne nous a pas dit non,
mais il nous a sagement demandé si nous pourrions considérer de vivre dans un autre
endroit à l’ouest de Nigeria. Au début, nous n’étions pas d’accord car nous sentions
l’appel pour Igede mais après avoir parlé et prié ensemble, Dieu nous a donné sa
direction. Nous avons servi quatre ans dans l’ouest où nous étions isolés pendant un
certain temps. Des années plus tard, un autre événement s’est passé qui nous a fait sentir
qu’il faut toujours parler de nos sentiments et de nos hésitations lorsque nous partons à un
lieu différent pour le ministère. Nous avions été invités à enseigner à l’institut biblique
en Ethiopie. Nous y sommes allés et nous avons beaucoup aimé le temps passé là-bas
ainsi que les gens qui nous ont reçus. Nous y étions encore invités à revenir l’année
suivante et nous avions tout programmé : les dates, les heures, etc. J’ai commencé à
avoir des réticences et lorsque j’en ai parlé avec mon mari et mon fils, eux aussi avaient
ressenti les mêmes réticences. Nous avions alors appelé le missionnaire et avons annulé
notre voyage. C’est dans la même année que l’avion partant de l’Ethiopie avait été pris
en otage et que beaucoup de personnes ont été tués. En regardant les dates et les heures,

137
nous avons vu que notre famille aurait pu être sur ce vol. Merci Seigneur pour sa
direction divine !

La culture : Voici ce que les auteurs Sherwood G. Longenfelter et Marvin K. Mayers


disent dans le livre Le Ministère transculturel :

Si nous désirons obéir au commandement de Jésus d’amener la bonne nouvelle de sa résurrection


au monde entier, nous devons être prêts à travailler à 150%. Nous devons accepter la valeur de
l’autre, nous devons apprendre les différentes définitions et règles diverses de la culture où
habitent les gens. Nous devons adopter leurs façons de travailler, de jouer, et de louer le Seigneur.
Nous devons renaître dans leur culture et faire d’eux les nouveaux membres de notre famille et nos
amis.

Ce texte résume ce que le ministère dans un nouveau pays comprend. Il ne faut pas avoir
peur du changement ni le résister. Si vos enfants commencent à faire partie de la
nouvelle culture, ils vont vite s’y adapter. La plupart du temps, nos enfants nous ont
montré comment nous adapter aux changements culturels. Dieu a un plan et un but pour
chacun ! Les autres regardent le dirigeant spirituel de la famille pour voir comment il
réagit. Soyez fort dans le Seigneur ! Je me rappelle du chant que nous avons beaucoup
chanté pendant les moments difficiles : « Le Seigneur connaît le chemin à travers le
désert... il faut simplement Le suivre ! »

Discussion
1. A quoi faut-il penser lorsque vous connaissez la localité où vous allez ?
2. Monter un sketch : Vous avez prié et vous sentez que Dieu vous appelle à
aller dans une telle région. Vous regroupez la famille et demandez leur avis.
Vous leur expliquez les côtés positifs et les côtés négatifs. Vous priez
ensemble.
3. Lire la citation en-haut. Ecrire les noms de chacun de votre famille sur un
morceau de papier et penser à comment chacun pourra s’adapter à la nouvelle
culture.
Résumé
L’appel de Dieu est beaucoup plus qu’une émotion passagère. L’appel à la mission fait
partie de la volonté de Dieu, et Dieu vous dirigera lorsqu’Il vous appelle. Si vous êtes
appelé à partir en mission, votre famille y joue un rôle important. Dieu les appellera
aussi ! Nous devons confier notre appel, notre famille, et les gens vers qui nous sommes
appelés entre les mains du Seigneur. Il faut écouter le Saint-Esprit. Il vous dirigera en
toute vérité !

II. LE MISSIONNAIRE ET SA FAMILLE

A. L’éducation des enfants


Je voudrais prendre le temps de parler d’un cours que j’ai souvent donné aux parents au
Nigeria. La matière concerne l’éducation des enfants et elle donne quelques
renseignements simples qui aident la famille missionnaire ou une famille chrétienne.

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Le mandat : « Oriente le jeune garçon sur la voie qu’il doit suivre ; même quand il sera
vieux, il ne s’en écartera pas » (Pr 22.6). Ce verset parle d’un enfant, non d’un
adolescent ou d’un adulte, mais un enfant. Les études montrent que les premiers dix ans
de l’enfance représentent le temps le plus important, car l’enfant est plus facilement
influençable à ce moment. La Bible le prouve et donne beaucoup de renseignements qui
parlent de l’éducation de l’enfant. Quelle est la valeur d’un enfant ? C’est une âme
vivante qui vivra pendant toute l’éternité ! Dieu a un plan pour chaque enfant. Il veut
que nous les éduquions pour son service. Il vous les a donnés afin de les former pour son
service. Dieu n’attend pas que nous soyons enseignant ou que nous ayons avant tout les
talents nécessaires pour éduquer l’enfant. Jacques 1.5 nous dit que si la sagesse nous
manque, nous pouvons demander à Dieu et Il nous en donnera pleinement. Chaque jour
il faut demander à Dieu de vous aider à éduquer vos enfants. Il a déjà promis qu’Il vous
aidera.

Nous avons une grande responsabilité envers nos enfants et Dieu. Considérons ce que
Dieu veut que nous apprenions à nos enfants. Selon Dt 10.12, il y a quatre choses
essentielles :
1. Craindre le Seigneur
2. Marcher toujours dans ses voies
3. Aimer le Seigneur
4. Servir Dieu avec tout leurs cœurs et leurs âmes.

Le Nouveau Testament confirme ce mandat de l’Ancien Testament. Matthieu 22.37 nous


demande d’aimer Dieu avec tout notre cœur, toute notre âme, et toutes nos pensées.
Ephésiens 6.4 parle de comment élever et éduquer les enfants. Comment le faire ?
Regardons Dt 6.7-9. Ces versets montrent que Dieu donne la responsabilité aux parents.
L’école, l’église ou la communauté n’a pas cette responsabilité. Ces versets peuvent
nous aider lorsque nous formons nos enfants.

Trois mots importants : Il y a trois mots importants dans ce passage de l’écriture :


1. Le faire à dessein
2. Le faire avec diligence
3. Le faire quotidiennement
Considérons chacun.

Le faire à dessein : Il faut avoir un plan. Il ne faut pas seulement espérer que les enfants
seront bien éduqués. Ces versets montrent que la formation se passe à dessein. Il faut
avoir un plan. Il faut en parler avec votre épouse. Qu’allez-vous faire pour créer un
foyer qui sera un lieu de formation pour vos enfants ? La première étape est de montrer
l’exemple. J’ai entendu une citation qui me revient toujours : « Votre comportement
parle, vos paroles parlent, mais votre comportement parle plus que vos paroles. »

En Afrique, mon mari a prié pour beaucoup d’enfants à l’église. J’aime ce qu’il disait
avant de prier. Il demandait aux parents s’ils promettaient de vivre comme Christ dès la
naissance de leur enfant. Quelles sont les premières paroles que l’enfant entendra
lorsqu’il rentre à la maison ? Les disputes et les querelles ou les louanges du Dieu

139
vivant ? Que verront les enfants s’ils vous voient au marché loin de l’église ? Quelle
sera leur réaction s’ils vous voient en train de corriger un autre enfant ? L’amour et le
respect ou le mépris et le dédain ? Quelle merveilleuse occasion de pouvoir projeter
l’éducation de nos enfants ! Il faut prendre un peu de temps maintenant pour réfléchir sur
ces choses et pour sonder votre cœur. Est-ce que vous êtes un exemple comme Dt 10.12
le décrit ? Ce n’est pas une tâche impossible car Ph 4.13 nous dit que nous pouvons faire
toutes choses par Christ qui nous fortifie.

Le faire avec diligence : Il faut accomplir ce que vous avez projeté de faire. Un plan est
merveilleux et très illuminant mais il est inutile si vous ne le suivez pas. Le verset 7 nous
dit d’instruire les enfants dès le lever au matin, avant de dormir le soir, en sortant de la
maison, et en rentrant, il faut les instruire ! Il faut établir avec diligence de bonnes
relations avec les enfants dès leur enfance et pendant toute leur vie. Il existe beaucoup de
parents qui se demandent pourquoi leurs enfants adolescents ne veulent jamais leur
parler. C’est parce que neuf fois sur dix ces parents ont passé peu de temps avec leurs
enfants lorsqu’ils étaient jeunes. Il faut parler avec vos enfants ! Il faut les aimer ! Il
faut les prendre dans vos bras ! Il faut jouer avec eux ! (J’ai passé beaucoup de temps à
jouer avec mes enfants. C’est amusant, essayez !) Il faut prier avec eux ! Il faut passer
du temps avec eux ! Il faut lire la Bible avec eux ! Il faut laisser les enfants vous lire
quelque chose ! Il faut les aider ! Il faut les entraîner ! Et enfin, mais non moins
essentiel, il faut les écouter ! Si vous aimez l’église, ils vont aimer l’église. La prière et
la lecture de la parole de Dieu chez soi sont un devoir, et ces activités vous unissent.
Satan essayera de vous attaquer et de vous empêcher de le faire. Nous en reparlerons
dans la partie suivante.

Le faire quotidiennement : L’éducation des enfants est un engagement quotidien. La


formation se répète et continue sans fin. Les paroles doivent toujours être véritables d’un
jour à un autre. Il y aura des moments de découragement, de fatigue, et d’échecs (je me
rappelle quand mes enfants étaient jeunes et je me demandais si j’allais toujours les
discipliner). Le plus que vous disciplinez les enfants lorsqu’ils sont jeunes, le moins de
discipline vous allez faire lorsqu’ils seront grands. Une bénédiction de l’enfance est que
l’enfant peut facilement pardonner. Ils pardonnent simplement quand vous le leur
demandez. Si vous ne les formez pas quotidiennement lorsqu’ils sont jeunes, vous allez
payer plus tard le prix. Mais si vous demandez quotidiennement la grâce et la sagesse
divine, Dieu vous en récompensera. Lorsqu’on dit récompenser, on pense tout de suite
au ciel et le moment où l’on reverra Jésus, mais la formation des enfants n’est pas la
moindre des choses. Vous allez avoir des résultats et des récompenses ici sur cette terre.
Tout à coup, devant vous, vous verrez la récompense de toutes ces années de formation.
Au moment où vous êtes malade avec le paludisme et en train d’entrer dans le coma,
alors votre fille viendra imposer les mains et prier pour vous par la puissance du Saint-
Esprit et elle vous touchera profondément. Vous verrez votre fils, étendu sur son lit avec
sa Bible, en train de prier le Créateur à son propre gré. Vos enfants vont soutenir la
mission, et ils vont répondre à l’appel de Dieu. Et la liste continue. Il faut les former
quotidiennement. Vous pouvez y arriver et vos enfants vont y arriver aussi. A Dieu soit
la gloire !

140
Discussion
1. Que dit la Bible au sujet de l’éducation des enfants ? Qui a la plus grande
responsabilité ?
2. Evaluer ce que l’auteur a dit et partager vos avis avec la classe.
3. Simulation : Vous avez 5 minutes pour parler aux parents qui ne savent pas
comment élever leurs enfants selon la parole de Dieu. Préparer un exposé de 2 à
5 minutes.
4. Pouvez-vous donner un exemple de la récompense qui viendra à cause de la
formation quotidienne ?

B. La méditation de la parole de Dieu


Alors par où pouvons-nous commencer ? Dès le début de notre mariage, mon mari et
moi nous avons commencé à lire la Bible et à prier ensemble chaque soir. Il existe
beaucoup de couples qui ne le font pas. Il y a des hommes qui ressentent la honte de
prier avec leur épouse. Si vous êtes dans cette situation, ne vous inquiétez pas. Vous
pouvez commencer dès ce soir. Il n’est jamais trop tard pour commencer. Quand nous
avons appris que nous attendions notre premier enfant, j’ai commencé à prier pour mes
enfants avant leur naissance. Je touchais mon ventre et je chantais : « Jésus aime les
petits enfants ». Lorsqu’ils sont nés, je les tenais dans mes bras et je chantais des chants
de louanges en les berçant. Lorsqu’ils ont commencé à marcher et à parler, je leur
montrais la Bible en disant « Bible, Bible ». Et puis je leur montrais le ciel en disant
« Jésus ». Chaque soir avant qu’ils ne s’endorment, je commençais à leur lire quelques
versets de la Bible. Une nuit lorsque notre fille avait 4 ans, nous sommes allés à une
réunion du soir et nous sommes rentrés tard alors je l’ai couchée sans lire la Bible. Vers
quatre heures du matin, elle pleurait dans sa chambre et lorsque nous nous sommes
empressés d’aller voir ce qui se passait, elle nous a dit avec des larmes aux yeux : « Tu ne
m’as pas lu la Bible ce soir ! » Je lui ai alors lu la Bible et elle a pu dormir. La
méditation est importante même pour les petits enfants.

Comment ? Quoi ? Quand ? Où ?


Comment allez-vous faire la méditation avec votre famille ? Qu’est ce qui sera inclus
dans la méditation ? Quand est-ce que vous la ferez ? Où se fera-t-elle ? Il n’y a pas de
réponses précises pour ces questions mais il y a quelques moyens pratiques à suivre. La
méditation est un moment où toute la famille se réunit ensemble et donne un peu de son
temps aux enseignements bibliques, aux louanges, et à la communion avec Dieu.

Comment ?
Il faut décider de qui va diriger : le père, la mère, un enfant plus âgé ? Lorsque les
enfants sont jeunes, la mère peut avoir un moment de méditation avec les enfants le soir.
La leçon peut comprendre une histoire, un verset de la Bible ou un chant. Bientôt le père
va désirer lire la parole de Dieu aux enfants, en prenant en compte leurs âges. Si les
parents ne sont pas là, l’aîné pourrait le faire. Il faut avoir assez de discipline afin de
faire continuellement et régulièrement une méditation pendant toute la période où vos
enfants sont chez vous. Ce n’est pas toujours nécessaire de suivre le même modèle, mais
c’est pendant ce temps que les parents établissent de bonnes relations avec leurs enfants.

141
Quoi ?
Chaque parent doit étudier les caractéristiques de chaque âge de l’enfance. Lorsque mes
enfants étaient très jeunes, je jouais avec eux pendant que je faisais la méditation.
Lorsqu’ils ont grandi, la quantité, la longueur et le type de méditation ont changé. Nous
avons déterminé de lire toute la Bible ensemble. Cette lecture a commencé avec
quelques versets le soir et nous avons continué pendant des années. Lorsque les enfants
ont appris comment lire, ils ont commencé à lire la Bible pour eux-mêmes. Nous
n’avions pas terminé toute la Bible jusqu’à ce que notre fille avait 17 ans. Quel beau
jour ! Nous avons toujours terminé notre méditation avec la prière. Les enfants vous
écoutent prier, imitent votre prière, et puis ils prient eux-mêmes. Je n’ai jamais assisté à
une réunion plus puissante que notre temps passé ensemble en famille. Notre fils était
rempli du Saint-Esprit à l’âge de 9 ans dans notre chambre pendant la méditation du soir.
Le Saint-Esprit peut diriger votre famille pendant ce temps et répondre aux besoins
spirituels de vos enfants.

Quand ?
Le matin ? A midi ? Le soir ? Chaque famille est différente. Au Nigeria, beaucoup de
chrétiens ont leur temps de méditation le matin avant que leurs enfants ne partent à
l’école. Ma famille l’a toujours fait après le repas du soir. L’essentiel est de passer un
temps quotidien de méditation avec la famille. Les situations et les circonstances peuvent
varier l’heure exacte de la méditation. On peut changer le temps en cas de crise. Il faut
être souple et constant.

Où ?
C’est une décision que la famille doit prendre ensemble. Nous avons commencé dans la
chambre. Après, nous sommes allés au salon. Plus tard, nous étions à table. Le lieu peut
varier. Nous avons même fait la méditation dans la voiture pendant le voyage. Le défi
est de vous unir et de vous présenter devant Dieu.

Quelques idées pour la méditation


1. Raconter une histoire – monter un sketch
2. Apprendre par cœur les noms des personnages, les versets, les chapitres de la
Bible
3. Les jeux
4. La lecture – c’est important que chacun prenne son tour
5. Les cassettes de la Bible
6. Les vidéocassettes chrétiennes
7. La musique / les chants
8. Les surprises
9. Les questions bibliques
10. Les invités

142
Discussion
1. Projeter un plan de méditation pour votre famille. Répondre aux questions sur le
comment ? quoi ? quand ? et où ? Partager ce que vous faites déjà avec vos
enfants et aussi ce que vous voulez ajouter.
2. Faire un plan sur 5 jours qui montre ce que vous allez faire pour votre méditation
en famille.
3. Enumérer les âges de vos enfants sur un morceau de papier. Prendre le mot Bible
et partager comment vous enseigneriez la parole de Dieu à chaque groupe : les
touts petits ; les petits ; les primaires ; les juniors ; les adolescents ; les jeunes ; les
adultes.

C. La scolarité
La scolarisation des enfants sur le champ missionnaire n’est pas une tâche facile. Il y a
plusieurs choix qui ont chacun leurs avantages et leurs désavantages. Nous allons en
aborder trois.

Les cours à distance : Aux Etats-Unis, les cours à distance se sont développés car les
gens n’apprécient pas toujours les écoles publiques, parrainés par le gouvernement. Les
écoles privées sont souvent très chères et pas toujours disponibles. Alors le
gouvernement a agréé les cours à distance, et nous avons pu utiliser ces cours pour la
scolarisation de nos enfants.

Mon mari et moi avons suivi une formation d’enseignants et nous avions enseigné dans
des écoles privées. Nous connaissions alors plusieurs programmes d’éducation à distance
et nous avons pris cette option. Nos enfants étaient contents d’avoir leurs parents comme
enseignants, et ils étaient des élèves modèles. Notre expérience avec les cours à distance
était très positive. J’étais la maîtresse et mon mari était le directeur. Nous étions très
disciplinés avec nos enfants en ce qui concerne les devoirs et nous avions exigé d’eux les
mêmes efforts qu’on leur demanderait dans une école séculière. J’avais mes heures où je
n’étais plus maman mais j’étais la maîtresse. Je gardais leurs dossiers à jour et je leur
faisais passer leurs examens. Nos enfants étaient alors avec nous 24 heures sur 24 ! Ils
étaient avec nous à chaque réunion d’évangélisation, chaque séminaire, chaque réunion à
l’église, et chaque réunion entre missionnaires. Quel défi de garder l’intérêt et le désir
d’enseigner pendant les années ! Je devais gérer les cours, les voyages, les séminaires, et
les croisades d’évangélisation. Le fardeau devenait de plus en plus lourd lorsqu’ils
grandissaient et les matières devenaient de plus en plus difficiles. Nous avions pu utiliser
des vidéocassettes pour les matières les plus difficiles. C’était difficile parfois mais
jamais trop difficile ! Nous sommes devenus une famille très proche et nous le sommes
aujourd’hui. Mes enfants me disent qu’ils n’échangeraient rien contre ces jours.

L’internat : Je connais de bonnes et de mauvaises expériences que les gens ont eues
avec le pensionnat. Il faut connaître l’enfant et pouvoir discerner ce qu’il lui convient.
Les désavantages du pensionnat concernent la distance entre vous et votre enfant. Il faut
aussi considérer si c’est une bonne école. Les avantages seraient que vous, en tant que
parents, serez libérés du fardeau de la scolarité de vos enfants. Ils vont recevoir une

143
bonne éducation et ils auront de bonnes expériences avec d’autres enfants. Je n’ai jamais
envoyé mes enfants à l’internat. Mais si le besoin se fait sentir, vous pouvez considérer
ce choix.

Les écoles locales : Il y a des missionnaires qui ont mis leurs enfants dans une école
locale afin que les enfants apprennent vite la langue et la culture. L’école locale peut être
une option si vous savez que vous allez habiter longtemps dans un milieu. L’avantage est
que l’enfant est proche et vous pouvez surveiller son progrès de même que ses besoins
intellectuels et sociaux. Il y a des missionnaires qui ont aussi vécu près d’une église
stable ou une école missionnaire, et l’enfant a pu ainsi habiter à la maison et aller à
l’école. Le désavantage est que vous êtes obligé d’organiser votre programme d’après les
activités de l’école.

La décision de la scolarité des enfants est importante et la famille doit la prendre


ensemble. Les responsables de mission peuvent vous aider avec cette décision, mais
c’est vous qui prenez la décision. Chaque famille est différente et elle a des besoins
différents. Il faut vous confier au Seigneur. Dieu se soucie de tous les besoins des
enfants, y compris de leur scolarité.

Discussion
1. Diviser la classe en trois groupes selon les trois choix de scolarité (les cours à
distance, l’internat, l’école locale). Après avoir discuté des avantages et des
désavantages de votre choix, choisissez un représentant qui dira (en 3 minutes) ce
que votre groupe a décidé.
2. Existe-t-il d’autres choix pour la scolarité des enfants ?

D. Le ministère
Il faut partager le ministère avec les enfants afin de devenir une équipe missionnaire. Il
faut prendre le temps pour former les enfants dans le ministère, ce qui est une vraie tâche.
Mais si vous commencez tôt, vous allez moissonner une grande aide missionnaire. Vous
aurez développé une équipe missionnaire. Votre ministère peut être multiplié encore et
encore par vos efforts en tant qu’équipe et à travers la vie de vos enfants. Voici quelques
points essentiels.

L’évangélisation
Le missionnaire évangélise ceux qui ne connaissent pas encore Christ. Alors une des
premières choses à faire est d’apprendre aux enfants comment amener quelqu’un à
Christ. Je l’ai fait un soir pendant notre méditation en montant un sketch. Je faisais
comme si j’avais une douleur intense au cœur, comme si je mourais, et comme si je ne
savais pas si j’étais vraiment chrétienne ou non. J’ai supplié mes enfants de m’aider et de
prier pour moi. Je ne leur permettais pas de dire : « Crois en Jésus ! » ou « Appelle le
nom de Jésus ! » Je faisais comme si je n’entendais pas jusqu’à qu’ils aient cité les
écritures afin que je sois certaine de mon salut.

Les talents et les dons

144
Dieu nous a tous bénis avec de divers talents et dons. J’aime la musique et les sketchs.
Ma fille aime le travail de secrétaire. Mon fils aime lire et peut vraiment bien jongler.
Mon mari est très sociable et a du talent pour l’administration. Lorsqu’une famille
grandit ensemble, ces dons et talents vont se développer. Il faut y mettre l’accent ! Il
faut développer chaque talent. Il faut s’entraîner. Il faut encourager les enfants à les
pratiquer pleinement. Dieu a béni votre famille avec ces talents afin de bénir votre
ministère. Voici une liste d’activités que notre famille a faites ensemble. Une famille
peut s’engager à faire ces activités ensemble.

Distribuer les prospectus Le ministère parmi les enfants


Les réunions d’évangélisation L’administration
La prédication L’enseignement
L’accueil La musique / les chants
Rendre visite aux gens Les vidéocassettes / films

Résumé
Le missionnaire et sa famille font face à des défis comme l’éducation de leurs enfants, la
méditation, la scolarité des enfants, de même qu’ à des défis ayant trait au ministère et à
la vie quotidienne. L’auteur a partagé beaucoup de ses idées et de ses expériences
pratiques afin d’aider la famille missionnaire.

III. LA FAMILLE EN TANT QU’EQUIPE MISSIONNAIRE

Pour établir une équipe missionnaire, il faut considérer plusieurs choses : la prière,
l’unité, l’amitié, la communion, l’humour, et la communication. Je voudrais prendre du
temps pour montrer comment les différents caractères des membres de la famille peuvent
accroître l’équipe missionnaire. Les caractères de chacun peuvent devenir un outil très
utile. Le mélange des différences peut être la clé de bonnes relations. Psaume 133.1 dit :
« Voici qu’il est bon, qu’il est agréable pour des frères de demeurer ensemble. » La
famille est un de plus grands dons et bénédictions pour le champ missionnaire.

A. Les relations
Il existe beaucoup de problèmes au sein du foyer, du mariage, de l’église, de l’école, etc.
à cause d’une différence de caractères et un manque de communication. Satan est
toujours prêt à mettre son pied chez nous, et souvent c’est par cette porte que nous le
laissons entrer. Si vous apprenez la valeur de la communication, toute votre famille en
sera bénie. Lorsque je pense à ma famille, je vois que la communication était la clé qui
nous a souvent sauvés du dessein de Satan. C’est pourquoi il faut l’étudier et
l’apprendre.

Quatre clés pour construire de bonnes relations


1. Examiner et imiter la vie de Christ.
2. Apprendre à harmoniser les différences et à établir l’unité. Savoir que les points
forts de l’un font surgir les faiblesses des autres.
3. Montrer l’amour et le respect en tout temps.
4. Accepter les différences ; apprendre à donner et à recevoir.

145
Il faut réaliser que Dieu est le Dieu de la variété. La famille peut efficacement aider le
ministère si vous avez une unité divine. La grâce de Dieu et l’unité au sein de la famille
l’accompliront.

Discussion
1. Quelle est l’importance du travail en équipe ?
2. Décrire ce qui peut empêcher le travail en équipe.

B. Les résultats

Etre serviable
Le travail vaut-il vraiment l’effort ? Quel est le résultat du travail en équipe ? Les
résultats sont éternels. Lorsque vous travaillez ensemble en tant que famille et que vous
combattez ensemble tous les obstacles, vous êtes en train d’accomplir la volonté de
Christ, de porter les fardeaux les uns des autres. Dans 1 Co 9.19, Paul dit qu’il est
devenu serviteur afin de gagner le plus grand nombre de personnes possible. Cette
attitude débute chez soi. Vous partagez les obstacles et les épreuves afin de partager
ensemble les bénédictions. Lorsque vous apprenez à travailler ensemble, vous le ferez
aussi dans le ministère. Les gens vont le remarquer et ils sentiront la présence de Dieu
dans vos vies.

La vision
J’ai passé beaucoup de temps à former mes enfants ainsi que d’autres enfants. Parfois je
me suis demandée si j’y arriverais. Satan, le père du mensonge, aimerait remplir nos
pensées avec des réponses négatives mais il a tort. Voici quelques témoignages
personnels. Lorsque nos enfants étaient jeunes, nous avions fait un repas pour tout le
personnel à l’institut biblique. Nos enfants demandaient s’ils pouvaient faire un goûter
pour tous les enfants du personnel dans la chapelle et leur montrer un film. Nous étions
d’accord et le soir quand nous sommes rentrés, les enfants étaient toujours dans la
chapelle. Lorsque nous sommes allés voir ce qui se passait, nous avons trouvé une vraie
réunion de prière. Rebekah et Robert avaient prié et aidé 12 enfants à recevoir le
baptême dans le Saint-Esprit. Un parent qui y était nous a dit qu’elle n’a jamais senti une
telle présence du Seigneur.

Un jour, je ne savais pas ce que je devais dire dans une réunion de femmes. Mon fils m’a
entendu car je priais à haute voix et il m’a dit en toute sincérité : « Dis-leur ce que tu
nous dis toujours. » Nous y arrivons ! Ceux qui travaillent avec nous ressentiront aussi
la vision !

Le départ
L’appel de Dieu est merveilleux. Travailler ensemble en tant qu’équipe est merveilleux.
Qu’est-ce qui se passe quand les enfants grandissent et partent ? Est-ce que le travail est-
il terminé ? Pas du tout ! Bien que nous n’habitions plus ensemble, nous travaillons
toujours ensemble en tant qu’équipe missionnaire. Nous sommes toujours en contact
avec nos enfants et nous les encourageons dans leur ministère. Rebekah, notre fille, s’est

146
marié avec un pasteur américain (elle a fait son mariage traditionnel à Lagos, au Nigeria)
et ils servent le Seigneur ensemble parmi les jeunes. Ils espèrent poursuivre la mission et
désirent travailler en Afrique. Notre fils, Robert, vient de terminer sa première année à
l’institut biblique et il est ouvert à l’appel de Dieu. Le travail n’est jamais fini !

Discussion
1. Comment les expressions être un serviteur et la vision font-elles partie de la
famille missionnaire ?
2. Quels résultats ressortent du travail en équipe ?
3. Ecrire un paragraphe qui décrit comment vous souhaiteriez travailler ensemble
avec votre famille.

Résumé
Nous sommes tous des individus uniques, créés par Dieu. La façon dont nous agissons
les uns envers les autres et la façon dont nous acceptons les caractères l’un de l’autre
peuvent aider ou briser une famille. L’équipe missionnaire peut être un merveilleux
témoignage chrétien et peut changer la vie des gens pour l’éternité.

Ce cours a abordé les divers points d’une bonne famille chrétienne. Partageons ce que
Josué dans l’Ancien Testament a déclaré sans hésitation : « Moi et ma maison, nous
servirons l’Eternel » (Jos 24.15).

147
Chapitre Neuf
L’EQUIPE INTERNATIONALE ET SES RELATIONS :
INCOHERENCES INCLUSES !
Patrick Giraudel

Introduction
Ce cours abordera les expériences bibliques et contemporaines qui existent au sein d’une
équipe d’ouvriers. Il présentera une attitude de tolérance sur les diverses pratiques
religieuses qui caractérisent les relations internationales au sein d’une équipe.

Objectifs
1. Comprendre le caractère indispensable du travail en équipe efficace.
2. Montrer les conditions qui favorisent les bonnes relations.
3. Donner des suggestions pratiques pour atteindre un travail en équipe efficace.

I. LES EXEMPLES BIBLIQUES D’UN TRAVAIL D’EQUIPE


INTERNATIONALE

A. Antioche

1. Une équipe conduite par Dieu


L’établissement de l’église à Antioche en Syrie a été accompli par une équipe
internationale (composée de personnes de plusieurs nationalités), y compris :
• Les Juifs de l’assemblée de Jérusalem qui ont été dispersés en Phénicie, à Chypre, et
ensuite à Antioche par la persécution, survenue à propos d’Etienne
• Quelques hommes de Chypre, l’île située au nord-ouest de la Méditerranée, à environ
66 km de la côte de Cilicie. Ces hommes ont présenté l’évangile de Jésus-Christ aux
Grecs
• Quelques hommes de Cyrène, une ville importante d’une colonie grecque en Afrique
du Nord
• Lucius (Ac 13.1) qui fut parmi les prophètes et les docteurs à l’assemblée d’Antioche.
Ces hommes ont aussi participé à la présentation de l’évangile de Christ aux Grecs
• Barnabas (4.36)—dont le vrai nom est Joseph—qui était originaire de Chypre. Il était
reconnu comme prophète et avait été envoyé par l’église de Jérusalem
• Saul de Tarse (né à Tarse, la ville principale de Cilicie), élevé dans l’obéissance de la
loi et la piété juive traditionnelle (un Pharisien). De famille juive, Saul était de
naissance un citoyen romain (cf. Ac 16.37 ; 22.28)
• Agabus, un prophète juif de Jérusalem, à qui l’Esprit a révélé qu’il y aurait une
grande famine sur toute la terre. Il décida de secourir ses frères en Judée.

Barnabas était le doyen de cette équipe internationale d’hommes de Dieu. Il fut un


instrument de bénédiction pour l’établissement et la croissance de cette nouvelle
assemblée d’Antioche. Il canalisa les efforts de ceux qui étaient envoyés par Dieu—les
Juifs, les Grecs, et les hommes de Chypre et Cyrène, tous étaient unis.

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2. Barnabas : un équipier formé par Dieu
Considérons quelques qualités d’un missionnaire qui n’avait pas seulement contribué au
fonctionnement de l’équipe internationale, mais qui avait aussi édifié une église locale
solide qui devint le centre d’activités missionnaires exemplaires.
• Il avait une consécration reconnue : Ac 4.36.
• Son vrai nom était Joseph, mais les apôtres l’appelaient Barnabas, ce qui signifie
« fils de consolation ».
• La soumission : l’église à Jérusalem l’envoya à Antioche et il avait obéi (il n’avait
pas eu besoin d’une persécution !)
• L’humilité (11.23) : il se réjouissait du succès des autres et du fruit de leur travail.
• La bonté (11.24) : c’était un homme de bien.
• La plénitude : il était rempli du Saint-Esprit.
• La foi.

N.B. : Avant cette persécution à Jérusalem, la Bible ne parle pas du travail en équipe
missionnaire. Personne ne l’avait envisagé. Cependant, pour accomplir la grande
commission, le Saint-Esprit les a poussés vers l’extérieur, à cette œuvre missionnaire.

B. Le témoignage de l’apôtre Paul


En lisant attentivement le livre des Actes et les Epîtres, on découvre clairement que
l’apôtre Paul n’était pas sans l’aide d’autres “coéquipiers” dans le travail de la mission. Il
aimait parler d’autres équipiers tels Tite, Timothée, et Epaphras comme des coéquipiers
bien-aimés et efficaces.

1. Tite « mon frère »


En Ga 2.3 Paul révèle que Tite était Grec et qu’il a dû subir la circoncision à cause de la
critique des « faux frères » qui voulaient imposer la circoncision aux chrétiens.

En 2 Co 2.12, la deuxième lettre de Paul aux Corinthiens, Paul disait que Tite était un
frère indispensable. Il l’avait cherché sans le trouver. « Mon esprit n’a pas eu de repos,
parce que je n’ai pas trouvé Tite, mon frère. » A ce moment, Paul nous montre que la
présence de son coéquipier était plus importante pour lui que la porte que Dieu lui a
ouverte.

En 2 Co 8.23, Paul dit que Tite était son « compagnon et collaborateur. » Il fut envoyé
par les églises. Sa sincérité pour le travail de Dieu parmi les Corinthiens montre son
engagement et son zèle. Dieu participe dans le travail en équipe de ceux qui sont : « les
envoyés des Eglises, la gloire de Christ. » Quel privilège alors d’être coéquipier avec
ceux qui sont envoyés par leur église nationale !

En 2 Co 7.5-6, l’arrivée de Tite fut une consolation pour Paul. Sa mission en Macédoine
fut remplie d’épreuves et de difficultés : des afflictions, des luttes au-dehors, des craintes
au-dedans, la fatigue, et le découragement ! Les collaborateurs que Dieu nous donne sont
d’une grande consolation dans le grand travail de la mission. Avec l’attitude de nos
collaborateurs qui sont « avec nous » et non « contre nous », ils nous apportent une

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consolation réciproque (v 7). En travaillant avec d’autres missionnaires, nous les
encourageons au nom du Seigneur. Le travail du Saint-Esprit produit cette consolation
divine.

En 2 Co 12.18, Paul montre sa confiance en Tite. Il avait confiance que Tite ne cherchait
pas un quelconque profit ou qu’il ne demandait pas de l’argent derrière son dos. Le
principe missionnaire de Paul : Ne faites de tort à personne, ne ruinez personne,
n’exploitez personne (7.2). Tite suivait ce principe. Il savait comment faire confiance au
Seigneur pour ses besoins et Paul le savait. L’union dans une équipe veut dire « marcher
dans le même esprit et sur les mêmes traces » en adoptant des principes et / ou des
attitudes qui complètent et fortifient le témoignage de la foi.

En 2 Tm 4.10, quelques années plus tard, Paul dit que Tite était parti en Dalmatie, un
pays lointain. Tite y continuait le ministère missionnaire.

2. Timothée « mon compagnon d’œuvre »


Ac 16.1 : La première mention de Timothée nous précise qu’il était le fils d’une femme
juive fidèle et d’un père grec. Paul l’avait circoncis car les Juifs locaux savaient que son
père était grec.

Ac 17.14 : Silas et Timothée firent partie de l’équipe missionnaire avec Paul à Bérée, en
Macédoine. Lorsque Paul était à Athènes, il demandait que Silas et Timothée le
rejoignent. C’était à Corinthe (18.5) que l’équipe fut encore ensemble. Paul avait besoin
de se donner tout entier à la parole de Dieu.

Ac 19.22 : En Ephèse, pendant son troisième voyage missionnaire, Paul a parlé de ces
deux aides : Timothée et Eraste.

Dans ses Epîtres, Paul a aussi parlé de Timothée :


Rm 16.21 : « Timothée, mon compagnon d’œuvre. »

1 Th 3.2 : « Timothée, notre frère, ouvrier avec Dieu pour l’Evangile du Christ. »

1 Co 4.17 : La mission unit les manières de faire, les méthodes, et les enseignements :
« A cet effet, je vous ai envoyé Timothée, qui est mon enfant bien-aimé et fidèle dans le
Seigneur ; il vous rappellera mes voies en Christ, telles que je les enseigne partout dans
toutes les Eglises. »

1 Co 16.10 : Il y avait entre les deux hommes un grand écart d’âge mais le même
respect. Paul dit aux Corinthiens : « Si Timothée arrive, faites en sorte qu’il soit sans
crainte parmi vous, car il travaille comme moi à l’œuvre du Seigneur. »

2 Co 1.19 : Il y avait un grand nombre de collaborateurs mais le même message. « Car


le Fils de Dieu, le Christ-Jésus, qui a été prêché par nous au milieu de vous, par moi, par
Silas et par Timothée... »

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Ph 1.1 : (cf. 1 Th 1.1) Il y avait une autorité apostolique sans hiérarchie. « Paul et
Timothée, serviteurs du Christ-Jésus. »

Ph 2.19 : Les deux hommes respectaient le partage du travail et avaient une confiance
réciproque et sincère. « J’espère dans le Seigneur Jésus vous envoyer bientôt Timothée,
afin d’être encouragé moi-même par les nouvelles que j’aurai de vous. »

3. Epaphras « mon bien-aimé compagnon de service »


Col 1.7 : Le ministère d’Epaphras avait le même but et le même honneur que celui de
Paul : prêcher la bonne nouvelle à toute la création. Il fut considéré comme un « fidèle
ministre du Christ » et il donnait des nouvelles de l’église de Colosse à Paul. Paul
n’hésita pas à soutenir ce « compagnon de service » dans la prière et à se soucier de ses
luttes spirituelles.

Phm 23 : Lorsque Paul fut emprisonné à Rome, il l’appelle son « compagnon de


captivité ».

Ac 20.4 : Lorsqu’ils se préparaient pour partir en Macédoine, le Saint-Esprit révéla qui


ferait partie de l’équipe de Paul :
Sopater de Bérée
Aristarque
Secondus de Thessalonique
Gaïus de Derbe
Timothée
Tychique
Trophime d’Asie

Paul avait sept collaborateurs qui travaillaient avec lui pour le même but spirituel :
l’accomplissement de la grande commission. Au premier essai, cette équipe d’apôtres a
eu une réponse si puissante que les gens dirent : « Ceux-ci, qui ont bouleversé le monde
entier, sont aussi venus ici » (Ac 17.6). Luc les a rejoints plus tard (Ac 20.6). L’auteur
utilisait la troisième personne (« il » ou « ils »), mais Luc utilise la deuxième personne
(« nous »).

Conclusion
L’envoyé de Dieu doit suivre les conseils des écritures. En matière de missiologie, la
Bible est la source par excellence qui permet un travail fécond. Lorsque Josué reçut la
commission de conquérir Canaan, le Seigneur lui dit : « Ce livre de la loi ne s’éloignera
pas de ta bouche ; tu y méditeras jour et nuit pour observer et mettre en pratique tout ce
qui y est écrit, car c’est alors que tu mèneras à bien tes entreprises, c’est alors que tu
réussiras » (Jos 1.8). La participation au sein de l’équipe est un fondement biblique qui
porte du fruit lorsque les conseils de Dieu sont mis en pratique.

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II. LA STRUCTURE ET LES CONDITIONS NECESSAIRES POUR UNE
BONNE RELATION D’EQUIPE INTERNATIONALE

Sur le terrain, le missionnaire doit mettre en place une structure de fonctionnement qui
permette à chacun d’accomplir son ministère et ainsi de rendre l’équipe heureuse et
dynamique. Comme l’architecte place les ouvertures et les fenêtres selon son choix dans
la maison qu’il construit, de même le missionnaire doit placer des “ouvertures” que les
autres missionnaires occuperont.

Nous allons considérer le cas du Niger où l’œuvre se développe avec l’aide de cinq
différentes missions des Assemblées de Dieu : France, Burkina Faso, Etats-Unis,
Nigeria, Côte d’Ivoire, et Togo. Chaque missionnaire, envoyé par son église nationale,
représente une identité à part entière. Chacun doit pouvoir se joindre à l’autre et se
rendre complémentaire. Qu’est-ce qui favorise cette cohésion spirituelle ? Il y a
plusieurs éléments qui contribuent à une cette cohésion durable.

A. Les éléments / facteurs collectifs

1. L’autorité du comité missionnaire


Lorsque deux missionnaires, de pays et d’églises nationales différentes, sont venus dans
ce champ de travail, les dirigeants de la mission des deux églises nationales se réunirent
pour déterminer une stratégie de travail. Un procès verbal fut établi, engageant les
missionnaires à travailler ensemble. Ce conseil de dirigeants et la soumission des
missionnaires ont contribué à former une équipe internationale. Un Français et un
Burkinabé commencèrent des réunions dans un même lieu. Dès que les autorités leur ont
donné l’agrément officiel, chacun déménagea dans un quartier différent de la ville,
prêchant la bonne nouvelle et établissant des églises locales.

2. Les réunions pastorales


Les réunions pastorales trimestrielles constituent des ouvertures importantes en ce qui
concerne les relations. Par ces réunions, les pasteurs reconnus s’efforcent d’organiser la
fondation de l’église nationale future. C’est l’enfantement de “la volonté / l’esprit
missionnaire”. Quand les chefs s’unissent, les troupes s’unissent également !

Selon Ep 4.1-16, quelque soit le ministère (apôtre, prophète, évangéliste, pasteur ou


docteur), il existe quand même un but global commandé par notre Chef suprême Christ :
« l’édification dans l’amour. » L’établissement des églises ne peut pas être accompli au
détriment des écritures.

Les missionnaires au Niger, envoyés par le Saint-Esprit, ont accepté ce fondement


souverain pour le travail, l’établissement, et l’édification de l’église nationale du Niger.

3. Les activités communes


C’est sage de travailler ensemble en décidant ensemble quelles activités régulières vont
bénéficier à toutes les églises (quelque soit la mission), y compris :
Les rencontres de Pâques, de Pentecôte, etc.

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L’institut de formation pastorale
Les organisations ou groupes de femmes, des hommes, des jeunes, etc.
La formation de moniteurs pour l’école de dimanche et l’évangélisation des
enfants
L’organisation des camps d’enfants, de jeunes, etc.
Les séminaires

N.B. : Les responsables de ces activités sont respectés par chaque collaborateur, même si
ce n’est pas “notre” mission qu’ils sont en train d’accomplir.

B. Les éléments / facteurs individuels


La volonté du missionnaire de maintenir la communion fraternelle est très importante.
Très rapidement, le missionnaire peut avoir un emploi du temps chargé, être débordé
avec le travail des églises naissantes ou la formation d’ouvriers à laquelle il consacre tout
son temps. Mais c’est essentiel de mettre du temps de côté pour la communion
fraternelle—c’est une question de volonté. Jésus Christ le faisait. Paul, lorsqu’il
accomplissait le ministère missionnaire, il s’est malheureusement trouvé seul : « Car je
n’ai personne qui partage mes sentiments, pour se soucier sincèrement de votre
situation ; tous, en effet, cherchent leurs propres intérêts et non ceux du Christ-Jésus »
(Ph 2.20-21).

C. La maturité du missionnaire consolide l’esprit d’équipe


Quelques définitions s’imposent :
• Mature : pleinement développé ; raisonnable, judicieux
• La maturité : 1) état de ce qui est mûr ; 2) état de ce qui a atteint son plein
développement (l’être humain) ; l’âge mûr, celui qui suit immédiatement la jeunesse ;
3) une sûreté de jugement qui est acquis avec l’âge et l’expérience.

Le missionnaire mature accroît beaucoup la stabilité de l’équipe. Le champ missionnaire


n’est pas un “champ de bataille”, dont on doit revenir vainqueur avec un trophée ou se
faire un nom quelconque ou s’identifier avec tel évangéliste en imposant sa méthode.
• Le missionnaire évite de dire des enfantillages et de faire des discours vides.
• Il accepte les idées du groupe, même si elles ne proviennent pas de lui.
• Il s’identifie avec ses collaborateurs.
• Il rejette la compétition.

La maturité naît et se développe dans l’humilité, comme Jésus, l’exemple suprême du


vrai missionnaire : « Ayez en vous la pensée qui était en Christ-Jésus, lui dont la
condition était celle de Dieu, il n’a pas estimé comme une proie à arracher d’être égale
avec Dieu, mais il s’est dépouillé lui-même, en prenant la condition d’esclave, en
devenant semblable aux hommes ; après s’être trouvé dans la situation d’un homme »
(Ph 2.5-7).

Lire aussi Ph 2.1-3. Avec quelle fermeté Paul nous demande de ne rien faire par esprit de
rivalité ou de vaine gloire !
Jn 3.30 : « Il faut qu’il croisse et que je diminue. »

153
Jn 15.5 : « Sans moi, vous ne pouvez rien faire. »
Ep 5.21 : « Soumettez-vous les uns aux autres dans la crainte de Christ. »

D. Le caractère du serviteur
Il est sage de considérer le caractère du serviteur de Dieu en rapport avec l’équipe
missionnaire. Voici quelques suggestions pour la réflexion.

Un serviteur incompétent :
• fait de la concurrence
• attend que les autres reconnaissent ses accomplissements
• refuse de faire des tâches humbles et non-agréables
• n’est pas loyal
• refuse de se soumettre
• cache ses vrais sentiments.

Cependant, un serviteur efficace :


• est juste, mais miséricordieux
• collabore avec les autres
• accepte la responsabilité
• fait plus que ce qui lui est demandé
• est maître de soi
• se soucie des détails.

Conclusion
Le caractère moral et spirituel d’un homme est important car nous sommes ambassadeurs
pour Christ : « Nous sommes donc ambassadeurs pour Christ, comme si Dieu exhortait
par nous » (2 Co 5.20). Le caractère peut ajouter au succès ou à l’échec de l’équipe. Un
cœur disponible et des paroles sages sont des conditions indispensables si l’on veut
s’assurer du succès de la mission en tant qu’ambassadeur.

Pr 10.31 : « La bouche du juste produit la sagesse. »


Pr 12.6 : « La bouche des hommes droits les délivre. »
Pr 12.20 : « La joie est pour ceux qui conseillent la paix. »

III. LES RESULTATS D’UNE BONNE RELATION AU SEIN DE L’EQUIPE


INTERNATIONALE

Après avoir étudié les exemples bibliques d’équipes internationales et après avoir
considéré les conditions indispensables à une bonne relation, nous allons maintenant
aborder les résultats immédiats ainsi que les résultats futurs du travail de Dieu. « Prenez
donc patience, frères, jusqu’à l’avènement du Seigneur. Voici que le laboureur attend le
précieux fruit de la terre, plein de patience à son égard, jusqu’à qu’il ait reçu les pluies
de la première et de l’arrière-saison » (Jc 5.7).

La formation d’une équipe produit, tôt ou tard, le fruit de la communion. Nous pouvons
alors considérer les « résultats » et puis le « fruit à venir ». Comme le laboureur attend le

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« précieux fruit de la terre », nous aussi, en cultivant les épreuves avec la joie du fruit de
la communion au sein de l’équipe internationale, nous verrons des bénédictions.

A. Le témoignage du corps de Christ


Lorsque les missionnaires sont unis dans leurs ministères respectifs, ils montrent la réalité
du corps spirituel, l’exemple de l’Eglise primitive. Sur le champ missionnaire, c’est un
premier résultat. « Je vous donne un commandement nouveau : Aimez-vous les uns les
autres ; comme je vous ai aimés, vous aussi, aimez-vous les uns les autres. A ceci tous
connaîtront que vous êtes mes disciples, si vous avez de l’amour les uns pour les autres »
(Jn 13.34-35). L’église naissante que nous établissons, surtout dans une région
islamique, est basée sur le commandement suprême de Jésus. Notre premier message
est : « Nous sommes disciples de Jésus. » C’est sur ce fondement que l’église est établie,
et c’est l’église nationale de demain. « En effet, comme le corps est un, tout en ayant
plusieurs membres, et comme tous les membres du corps, malgré leur nombre, ne sont
qu’un seul corps,—ainsi en est-il du Christ » (1 Co 12.12).

B. Le développement de la sagesse et de la culture


Proverbes 11.14 : « Le salut est dans le grand nombre des conseillers. »
Nous avons beaucoup d’occasions pour partager nos expériences, notre foi, et nos talents.
Nous avons tous reçu quelque chose du Seigneur. Si nous partageons les uns avec les
autres, nous serons bénis dans le domaine spirituel et culturel.

Le domaine culturel : Nous connaissons les dangers à éviter mais aussi les attitudes à
adopter dans certaines situations. Le plus les coutumes sont partagées avec les autres, le
moins nous allons éviter les expériences négatives et décevantes.

Le domaine spirituel : L’échange entre les missionnaires est avantageux pour le


développement de l’église indigène. Nous pouvons avoir beaucoup reçu du Seigneur,
mais cela n’efface pas les écritures (Ep 4.10-13). Les ministères sont complémentaires.
Pendant les réunions pastorales, un esprit ouvert encourage l’aide mutuelle et efficace.

C. Une doctrine de base stable


C’est le message qui est mis en valeur et non la “mission”. Les croyants se confient en
l’Eternel et en sa parole (2 Co 1.19). Par l’échange de ministères, le croyant apprend
comment aimer les autres églises naissantes. La vision s’accroît. La doctrine stable est
préservée par l’équipe pastorale. Les différences de doctrine devraient être rapidement
localisées et corrigées.

D. La force et la stabilité
Nous n’avons pas à démontrer que l’unité fortifie et contribue à la stabilité. Le mot force
est défini par le dictionnaire comme 1) la puissance d’action d’un être, d’un corps ; c’est
surtout en reference à un groupe que nous trouvons l’idée de force : la puissance de
l’église ; 2) la résistance d’un objet : la robustesse, la solidité. Ainsi, l’unité entre les
missionnaires établit une certaine autorité incontestable. Lorsqu’on doit résoudre un
conflit, cette force au sein de l’équipe nous viendra en aide. C’est une garantie spirituelle

155
dans la recherche de la discipline. Les assauts de l’ennemi vont trouver une réelle
résistance qui le fera fuir (1 Co 4.17 ; Jc 4.7).

E. L’efficacité de l’évangélisation et de la mission


Le travail du missionnaire sera efficace—il atteindra le but désiré. L’église l’envoie, le
Seigneur l’envoie afin d’accomplir une mission précise. Il doit réussir et satisfaire le
Maître de la moisson. L’unité entre les missionnaires contribue à l’efficacité du
ministère. « Ceux-ci, qui ont bouleversé le monde entier, sont aussi venus ici » (Ac 20.4 ;
17.6).

Conclusion
« Le laboureur qui peine doit être le premier à recueillir le fruit. Comprends ce que je
dis ; car le Seigneur te donnera l’intelligence en tout » (2 Tm 2.6-7).

156
Chapitre Dix
LA MISSION POSSIBLE : UNE APPROCHE DU TRAVAIL D’EQUIPE
POUR L’IMPLANTATION DES EGLISES
Terah Busari

Description
Ce cours donnera quelques exemples et aperçus sur la façon dont une équipe peut établir
des églises. Il met l’accent sur l’aspect unique et l’importance de chaque membre de
l’équipe. L’étudiant apprendra à apprécier les bonnes méthodes d’administration, les
tâches individuelles, et la responsabilité qui appartient à chacun dans l’établissement
d’une église.

Introduction
Dans certaines langues africaines il y a un proverbe qui dit : « Une seule tête ne peut pas
porter un toit » ou encore un autre plus connu : « Deux têtes valent mieux qu’une. » Le
maxime du proverbe est qu’une tâche ne s’accomplit pas toute seule. Les jours d’antan
où les membres du corps de Christ sont entrés seuls dans certaines régions pour
commencer des églises sont finis. Si la grande tâche que le Seigneur a donnée à l’Eglise
doit être accomplie pendant cette onzième heure, il faut engager plus que le clergé. A
part la grandeur de la tâche et le temps, il existe aussi le problème d’entrée. Il existe
certaines régions non touchées par l’évangile qui ne sont pas ouvertes aux missionnaires
traditionnels. Néanmoins, ces régions ne doivent pas être oubliées. Si le peuple de Dieu
peut envoyer des équipes efficaces, un travail énorme et efficace pourrait être effectué
partout dans le monde. Puisque c’est la onzième heure, il faut considérer le travail en
équipe. Une équipe avec des membres d’âges variés, de cultures, des talents et des
ministères différents qui collaborent ensemble accélérera la moisson et amènera la gloire
à Dieu.

Objectifs
Ce cours essaie de renseigner, d’encourager, de motiver, et de donner des aperçus aux
étudiants au sujet du travail en équipe pour l’établissement des églises dans les nouvelles
régions du monde selon les modèles du Nouveau Testament. Lorsque l’étudiant aura
terminé ce cours, il devrait pouvoir expliquer et appliquer la méthodologie biblique du
travail d’équipe.

I. QUELQUES EXEMPLES BIBLIQUES ET CONTEMPORAINS D’UNE


APPROCHE DU TRAVAIL D’EQUIPE

A. Quelques exemples bibliques du travail d’équipe

1. L’Ancien Testament
La première raison pour agir est parce que le Seigneur le demande. Dans la Bible, il
existe beaucoup de passages des écritures qui nous aident à comprendre le travail
d’équipe en relation à l’Esprit de Dieu. La plupart des principes bibliques se trouvent
dans l’Ancien Testament et ils sont confirmés dans le Nouveau Testament.

157
Il existe beaucoup d’exemples dans l’Ancien Testament ; après la création et la chute de
l’homme, Dieu demande à l’homme de partir et de remplir toute la terre. Cependant,
l’homme voulait se glorifier (Gn 11). Voilà le début de toutes nos langues. Jadis, il y
avait une langue et un peuple. En Gn 11.1-7, les hommes avaient la même langue et le
même but. Ils décidèrent de construire une tour qui toucherait le ciel afin qu’ils puissent
se glorifier. Le Seigneur dit que rien ne pouvait vaincre ce groupe d’hommes unis par la
même langue. Cet exemple est négatif car les hommes se sont unis pour un mauvais but,
pour se glorifier. Mais le Seigneur a vu ce qu’ils faisaient. Du fait de leur unité, ces
hommes peuvent vaincre tout obstacle. Parce qu’ils étaient unis, Dieu a remarqué que
rien ne leur serait impossible. Puisqu’il faut amener l’évangile au monde entier, cet
exemple est un encouragement pour nous. Si nous nous unissons avec le même esprit et
pour le même but, toutes les montagnes seront enlevées. Pour un tel peuple uni, seul
Dieu peut les séparer. Lorsque nous nous unissons pour faire ce que Dieu demande, Il ne
va pas nous arrêter et l’impossible deviendra possible.

Considérons un autre exemple qui se trouve dans l’Ancien et le Nouveau Testament. Cet
exemple parle de la nature de Dieu et du travail d’équipe. Nous croyons en la trinité :
Dieu le Père, Dieu le Fils et Dieu le Saint-Esprit. Ils sont Un mais Dieu le Père est aussi
le Créateur. Néanmoins, tous les trois ont participé à la création. En Gn 1.26, Dieu dit :
« Faisons l’homme à notre image selon notre ressemblance. » Il y a beaucoup d’autres
passages des écritures qui parlent de la collaboration de la trinité pendant la création. Les
exemples sont : Jb 33.4 « L’Esprit de Dieu m’a formé » ; Jn 1.1-3 « Au commencement
était la Parole... » ; Col 1.17-18 « Tout subsiste en lui [Jésus] ». Même pendant la
création, la trinité était en collaboration. Le Fils de Dieu est le Rédempteur mais Il a
aussi participé à la création. Le Saint-Esprit sanctifie comme le Père et le Fils. Ils
travaillent tous ensemble. Dans la nature de Dieu, il existe l’esprit et le travail d’équipe.

L’adoration de Dieu était importante dans la vie des Israélites. L’adoration est aussi
essentielle pour nous. Pour les patriarches, l’adoration s’exprimait par le sacrifice.
Lorsqu’ils étaient en Egypte, après la mort de Joseph, les Israélites n’étaient pas libres
d’adorer Dieu avec leurs sacrifices de moutons et de bœufs car les Egyptiens ne le leur
permettaient pas. Les Israélites ont été lapidés quand ils adoraient Dieu par des
sacrifices. Cependant, Dieu voulait demeurer avec son peuple. A cause de l’esclavage
en Egypte, cette union n’était pas possible. Pendant ce temps, Dieu appela Moïse pour
diriger le peuple hors d’Egypte. Dans le livre de l’Exode, Dieu a dit à plusieurs reprises à
Moïse qu’Il voulait libérer son peuple afin qu’ils pussent partir L’adorer et Lui offrir des
sacrifices. Les Israélites sont enfin sortis d’Egypte et ils sont entrés dans le désert. Sur le
chemin, le Seigneur a donné à Moïse quelques renseignements spéciaux que le peuple
devait suivre. Un certain nombre de ces renseignements concernaient le tabernacle.
Moïse a reçu le plan de la construction du tabernacle afin que le Seigneur pût venir et
demeurer parmi son peuple. Bien que Moïse eût le plan du tabernacle, il ne pouvait pas
le faire tout seul. Dieu dit en Ex 25.8 : « Ils me feront un sanctuaire... » Dieu voulait
demeurer parmi son peuple. Dieu a choisi Betsaleel et Oholiab, les a oints, et leur a
donné le pouvoir de construire le tabernacle. Dieu a choisi d’autres personnes qui ont été
formés par ces deux hommes. Tous les Israélites y ont participé d’une manière ou d’une

158
autre car Dieu leur a demandé d’amener des dons. Tout le monde a participé à la
construction du tabernacle, et la tâche fut accomplie.

Pendant le voyage vers la terre promise, Moïse travaillait matin et soir essayant de
résoudre tous les conflits du peuple. Son beau-père Jéthro, voyant sa fatigue, dit à Moïse
qu’il ne pouvait pas accomplir le travail tout seul (Ex 18.17-18). Alors Jéthro lui a
suggéré de choisir soixante-dix anciens et de les former pour l’aider à accomplir ce grand
travail. Une équipe efficace fut formée et le travail alla de l’avant (Ex 18.25-26).

Un autre bon exemple du travail d’équipe dans l’Ancien Testament est la conquête de la
terre promise. Avant de traverser le Jourdain, les tribus de Ruben et Gad demandèrent la
permission de rester sur l’autre côté du Jourdain et de ne pas aller avec les autres. Ils
pensèrent que cette région convenait mieux à leur bétail. Moïse les réprimanda de
vouloir abandonner leurs frères en temps de guerre. L’engagement est important
lorsqu’on travaille en équipe. En Ex 32.16-19, ils proposèrent alors d’installer leurs
familles et leurs animaux dans la région, et puis les guerriers partiraient avec les Israélites
jusqu’à que le combat fût gagné. Moïse accepta en disant : « Si vous faites ainsi, tout ira
bien pour vous. » Le livre de Josué montre le bon travail d’équipe qu’ils ont fait et
comment, en travaillant ensemble, tous les Israélites furent victorieux.

Le projet de la reconstruction des murs de Jérusalem, organisé par Néhémie, est un autre
bon exemple du travail d’équipe dans l’Ancien Testament. Pendant qu’une moitié des
hommes veillaient, d’autres bâtissaient et d’autres amenaient les matériaux nécessaires
pour la construction. Ils travaillèrent tous ensemble et les murs furent reconstruits malgré
les difficultés et les épreuves (Né 3 et 4).

2. Le Nouveau Testament
Jésus appelle les douze disciples.
Christ a trois fois accompli un travail d’équipe avec les disciples. Jésus ne travaillait
jamais tout seul. Chaque fois qu’Il a fait quelque chose, les disciples étaient là.
Sommes-nous supérieurs à notre Seigneur ? Il faut travailler en équipe. L’individu qui
pense qu’il peut faire le travail tout seul se trompe lui-même. Suivons l’exemple de notre
Seigneur Jésus-Christ. Il envoya les douze disciples et puis Il envoya les soixante-dix
disciples. Le Seigneur nous a montré l’exemple. Il faut travailler ensemble en équipe.
Dans Actes 3, Pierre et Jean allèrent ensemble au temple et par la prière, un boiteux y
reçut la guérison. Ces deux disciples ont travaillé ensemble. Si nous désirons travailler
seuls, nous désirons plutôt la reconnaissance des hommes. Lorsque nous travaillons
seuls, il y a la tentation de nous glorifier mais si nous travaillons en équipe, nous savons
que la gloire appartient au Seigneur. Dans Actes 4, Pierre et Jean furent amenés devant le
sanhédrin. L’Eglise grandissait et alors un problème avait ressurgi. Les onze apôtres
partirent ensemble pour résoudre ce problème. Dans Actes 6.5-7, ils l’ont résolu. Ils ont
choisi sept hommes, y inclus Etienne, pour résoudre le problème. Actes 13 montre que le
travail d’équipe est proche de la nature de Dieu et de la trinité. Le Seigneur Jésus-Christ
et le Saint-Esprit ont encouragé le travail d’équipe. Lorsqu’on choisissait les premiers
missionnaires, le Saint-Esprit aurait pu choisir une seule personne mais Il a choisi deux
personnes pour travailler ensemble en équipe. L’église à Antioche adorait le Seigneur,

159
priait, jeûnait, et le Seigneur dit : « Mettez-moi à part Barnabas et Saul pour le travail
auquel je les ai appelé. » Voici une preuve que le projet missionnaire de l’église
d’Antioche était la volonté de Dieu. Barnabas et Saul sont partis alors en tant qu’équipe
missionnaire, envoyée par le Saint-Esprit. Le Saint-Esprit Lui-même encourage le travail
d’équipe et Il nous dirigera pour accomplir sa volonté.

3. Le principe biblique
Le travail d’équipe est un principe biblique. Dans Ec 4.9-10, 12, c’est écrit que deux
personnes valent mieux qu’une car elles reçoivent un bon salaire pour leur travail. Si une
personne tombe, son ami est là pour la relever. Le Seigneur voudrait que nous
travaillions en équipe. Sa parole dit que là où deux ou trois personnes sont réunies en son
nom, le Seigneur est là avec elles. Quand nous nous réunissons pour le travail du
Seigneur, Il est avec nous. Même quand deux personnes sont unies dans la prière, c’est
un travail d’équipe. Nous pouvons ainsi déduire que le travail d’équipe fait partie de la
pensée et de la volonté du Seigneur. La Bible le démontre aussi. C’est la onzième heure,
il se fait tard, et comment verrons-nous la croissance de l’évangile si nous ne travaillons
pas ensemble ? Lorsque l’apôtre Paul travaillait, il envoyait continuellement d’autres
personnes en mission. Dieu désire agir afin que l’évangile (la bonne nouvelle) puisse se
répandre dans le monde entier pour que toute la création puisse l’entendre.

B. Quelques exemples contemporains du travail d’équipe


Le monde est plein de défis et de problèmes. Il existe maintenant beaucoup plus de
personnes sur terre qu’il n’y en a eu à aucun moment de l’histoire. A cause de cette
grande population, il existe des défis médicaux, physiques, économiques, éthiques, et
spirituels. Mais Dieu désire que nous travaillions en équipe. Les gens, les communautés,
et même les pays se réunissent aujourd’hui afin de trouver des solutions aux problèmes et
aux difficultés mondiales. Le travail d’équipe est largement pratiqué dans le monde. Il
existe plusieurs exemples. Par exemple, les forces armées et l’OTAN envoient souvent
des soldats pour résoudre un problème politique. Nous sommes les soldats du Seigneur.
Nous devons nous réunir et avancer ensemble car c’est ainsi que la bataille sera gagnée.

Le travail d’équipe existe aussi dans le sport. Considérons la course de relais. Chaque
personne essaie de passer adroitement le bâton et d’encourager son équipier. La course
est ainsi gagnée. Mais le travail est accompli par l’équipe entière. Le football est aussi
un bon exemple du travail d’équipe. Un footballeur tout seul ne peut pas gagner le jeu.
Ils doivent tous jouer en équipe afin de gagner le match. Nous devons travailler en
équipe pour avancer victorieux. Les banques, les sociétés, les organisations se réunissent
pour avancer, pourquoi pas nous ?

Voici un exemple personnel tiré de l’Institut Biblique au Nigeria. Pendant la Décennie


de la Moisson, les Nigérians ont établi beaucoup d’églises. Comment ont-ils pu établir
tant d’églises ? Ils ont travaillé en équipe. Ils ont pratiqué le travail d’équipe. Le travail
d’équipe se démontre aussi dans les Assemblées de Dieu du Niger. Les trois différents
groupes missionnaires ont établi ensemble une église dans une ville islamique.
Aujourd’hui, il y a plus de 90 membres dans cette église. Ils grandissent dans le Seigneur
et d’autres sont envoyés en mission. Notre but est de toucher tout le Niger avec

160
l’évangile par l’aide des missionnaires des divers pays qui se réunissent et travaillent
ensemble. Nous nous apprécions et nous respectons les uns et les autres. Le travail en
équipe marche au Niger et nous pouvons en faire de même ailleurs.

Conclusion
A partir de la parole de Dieu et des exemples personnels et contemporains, le travail
d’équipe se montre comme un principe essentiel pour que la moisson soit ramenée dans
cette heure tardive. Si nous ne voulons pas être coupables du péché, bien que tous nos
péchés nous retrouveront un jour (Nb 32.23), il nous faut nous réunir et participer à
l’équipe de ministère. Il ne faut pas être comme ceux qui cherchent leurs propres désirs
et se querellent entre eux et contre toute sagesse (Pr 18.1).

II. LES RELATIONS AU SEIN D’UNE EQUIPE

A. L’équipe qui établit des églises

1. La définition d’une équipe


Le dictionnaire définit le mot équipe comme : « un groupe de personnes unies pour une
tâche commune ». Nous pouvons l’étendre en disant : l’équipe est un groupe d’individus
qui ont le même but, qui sont appelés à utiliser les mêmes ressources, et qui acceptent de
travailler selon un système de règles et de directives afin d’atteindre le but. Ces individus
doivent avoir le même but, doivent être unis par des règles et des directives, et doivent
partager leurs ressources.

2. L’équipe qui établit des églises


Le but de l’équipe missionnaire est l’établissement des églises. Chaque membre a son
rôle dans le travail : la prédication, l’évangélisation, la construction, la prière ou
n’importe autre travail qui aide à établir l’église. Les membres se mettent tous d’accord
sur les rôles et les directives à suivre. Ils suivent ces directives en utilisant leurs
ressources et en collaborant ensemble.

3. Le but de l’équipe
PERSONNE ne peut atteindre le but tout seul ! Nous avons besoin les uns des autres. A
partir de nombreux exemples, le travail d’équipe se montre important ! C’est un principe
biblique mis en place par Dieu à la création du monde. Le but de l’équipe est d’enlever
le fardeau du travail sur un individu en augmentant l’efficacité des efforts communs.

B. L’église qui établit d’autres églises

1. Les inconvénients
L’inconvénient majeur d’une église qui envoie une équipe pour établir une autre église
est le nombre de gens dans l’équipe. Un grand nombre de membres est difficile à
soutenir et accroît les occasions de conflit et de mésentente. Avec un plus grand nombre
de personnes, c’est plus difficile de rester unis. Si l’équipe établit une église dans une
région isolée, c’est difficile de nourrir les gens sur le chantier. Le travail d’équipe
demande beaucoup de préparation.

161
2. Les avantages
« Deux valent mieux qu’un. » Une personne peut se décourager ou ne pas être sensible à
ce que Dieu dit. Avec une équipe, il y a plus de gens qui sont sensibles à ce que Dieu dit
et ils peuvent encourager les uns les autres. Les membres de l’équipe forment un
« corps », et chacun amène ses propres talents et dons pour aider l’équipe entière.
Personne n’a les dons nécessaires pour accomplir tout seul la tâche. Le travail est réparti
et chacun fait ce qu’il fait de mieux .

C. Les relations au sein d’une équipe

1. Les caractéristiques d’une équipe efficace


Qu’est ce qui constitue une équipe efficace ? La direction vient en premier lieu.
L’autorité du leader doit être reconnue. L’individu avec les caractéristiques et les
qualités du dirigeant doit être reconnu en tant que tel. Les membres de l’équipe doivent
établir des règles et des directives à suivre. Une équipe doit aussi partager les tâches—
chacun sait ce qu’il a à faire. Les membres de l’équipe doivent considérer en premier
lieu les intérêts des autres avant leurs propres intérêts. Ils doivent encourager la
communication. Au sein d’une équipe, l’individu doit pouvoir exprimer son avis et les
autres doivent l’écouter afin qu’ils puissent prendre ensemble une décision. Voilà
l’exemple d’une équipe efficace.

2. Les relations au sein d’une équipe


L’unité : Lire Ph 2.1. Ce verset nous montre une équipe unie qui travaille ensemble. Le
premier verset montre que c’est possible d’avoir une équipe efficace. D’abord, les
membres d’une équipe sont unis en Christ. Puisque les membres sont unis en Christ,
c’est possible d’avoir de bonnes relations au sein de l’équipe car l’union en Christ
transforme et change les gens. En Christ nous pouvons grandir de plus en plus chaque
jour. Christ change nos cœurs, nos pensées, et nos attitudes au fur et à mesure que nous
grandissons avec Lui. Il est donc important d’avoir la présence de Christ dans nos vies
chaque jour.

L’amour : L’amour de Dieu nous réconforte. Si nous avons réellement connu l’amour
de Christ, c’est possible d’avoir une équipe efficace. Le plus nous nous approchons du
Seigneur, le plus nous sentons son amour. Alors si nous recevons quotidiennement son
amour dans notre cœur, les autres membres de l’équipe le sentiront aussi.

La communion avec le Saint-Esprit : Nous avons besoin de la communion avec le


Saint-Esprit. Si nous permettons à l’Esprit de travailler en nous, Il nous transforme de
gloire en gloire. Il nous fait ressembler de plus en plus au Seigneur. Ainsi, nous serons
remplis de compassion. Néanmoins, la communion avec le Saint-Esprit n’enlève pas tous
les problèmes quotidiens.

Ressembler à Christ : Lire Ph 2.2. Ce verset encourage à l’unité. Dieu n’efface pas
nos propres caractères, mais lorsque nous sommes unis en esprit, nous travaillons
ensemble pour accomplir le même but.

162
Considérer les autres avant soi : Personne ne doit considérer ses propres intérêts avant
ceux des autres. Si nous pensons aux autres avant nous-mêmes, il y aura de meilleures
relations au sein de l’équipe. Une bonne relation accepte l’autre tel qu’il est. Moïse avait
un problème lorsque Dieu l’avait appelé—il n’avait pas d’estime pour lui-même. Chacun
doit s’accepter soi-même tel que Dieu l’a créé. Dieu nous a créés tel que nous sommes et
Il nous aime tel que nous sommes. Alors si nous voulons avoir de bonnes relations au
sein de l’équipe, nous devons nous accepter tels que nous sommes et nous aimer tels que
Dieu nous a créés. Dieu nous aime sans condition. Nous devons nous rappeler que Dieu
nous aime malgré nos différences. Dieu nous a appelés et Il nous donne ce qu’il faut
pour accomplir son appel.

Accepter les autres : Il faut accepter les autres tels que Dieu les a créés car nous ne
pouvons pas les changer. Un jour, un mari avait un problème avec sa femme et il pensait
qu’elle devait changer. Alors chaque fois qu’il pensait à ce problème, il priait en Esprit et
le problème s’en allait mais non parce que sa femme avait changé—Dieu avait changé le
mari. Il faut accepter les gens tels qu’ils sont. Dieu est le Juge suprême. Il faut respecter
la culture, le contexte, tout ce qui concerne l’autre. Quelque soit la façon dont quelqu’un
agit envers vous, il faut persévérer avec amour. Même si l’on se moque de vous ou si
vous êtes découragé, ignoré ou même si l’on refuse de collaborer avec vous, il faut
réaliser que le Seigneur vous accepte tel que vous êtes et vous devez aussi accepter
l’autre tel qu’il est. De cette manière, l’équipe deviendra forte.

Travailler ensemble : Il faut être prêt à travailler ensemble. Chaque membre de


l’équipe doit travailler. C’est important de respecter et d’apprécier les uns et les autres,
de remercier les gens lorsqu’ils font quelque chose. Avec l’aide du Seigneur, il faut
aimer les uns et les autres. Il faut lire 1 Co 13. Il faut mettre votre nom là où se trouve le
mot amour. Il faut respecter les autres car ils ont été rachetés par le sang précieux de
Dieu. Il faut aider les uns et les autres et essayer de les comprendre. Si vous essayez de
comprendre les autres, vous-même vous serez compris.

Conclusion
L’équipe envoyée par une église est composée d’un groupe de missionnaires ou de
bâtisseurs qui sont de cultures, d’expériences, et de caractères divers. Chacun dans
l’équipe a aussi une variété de dons, de talents, et de buts. Ils travaillent ensemble d’une
manière organisée et unie, et ils vont dans des régions isolées pour commencer des
églises d’après le modèle du Nouveau Testament. Les membres d’une telle équipe
observent les directives afin de contribuer à l’efficacité de l’équipe. Ils sont conscients
des avantages, des intérêts, et des vérités bibliques, et ils s’entendent pour aider l’équipe
à remplir sa mission avec le moins de problèmes possibles. Le missionnaire apprend que
le prix d’une telle équipe est cher, mais que c’est un travail excitant qui défie. Il est donc
essentiel d’accepter, d’aimer, de pardonner, et d’être prêt à travailler pour atteindre le but
de l’équipe.

163
III. MAINTENIR ET PROMOUVOIR LA VIE DE L’EQUIPE

A. La nécessité de prolonger la vie de l’équipe


C’est très facile de former une équipe mais c’est plus difficile de la maintenir en vie. Le
meilleur exemple est celui d’une équipe qui se trouve dans le livre des Actes. Il est écrit
que l’Esprit parlait et appelait les gens à partir en mission. Peu de temps après, un
problème a surgi. Cette partie du cours considère ce qui met en danger l’équipe et
pourquoi il faut la maintenir en vie.

D’abord, à cause de l’étendue de la tâche, il faut former des équipes. Si tous les gens sur
la terre entendent la bonne nouvelle, il n’y aurait donc plus besoin du travail d’équipe.
Cependant, il existe toujours trop de gens qui n’ont pas encore eu cette occasion. Le
travail est grand. Une équipe est comme le mariage—les gens se marient en sachant que
les problèmes viendront. Le jour du mariage, les gens se tiennent devant le pasteur et ils
se disent : « Pour le meilleur et pour le pire ». Les gens affrontent des problèmes de
famille, mais ils persévèrent car ils ont promis de rester ensemble pour le meilleur et pour
le pire. Il existe aussi des problèmes au sein d’une équipe, mais il ne faut pas arrêter le
travail à cause d’un problème. Il faut s’engager en sachant que les problèmes viendront.
Il faut être prêt à affronter ces problèmes lorsqu’ils arrivent. Le Seigneur est là et Il
donne abondamment sa grâce.

Il y a tant de choses qui peuvent se passer et rendre impuissante une équipe. Dans
Ac 15.36, Barnabas et Paul ont fait face à un problème. Barnabas et Paul se sont séparés
car ils ne pouvaient pas se mettre d’accord si Jean Marc devait se joindre à eux ou non.
Voici deux hommes appelés par Dieu qui avaient un ministère rempli de signes et de
miracles et qui ne purent pas résoudre leur problème. Ils ont brisé l’équipe que Dieu Lui-
même avait mise ensemble. Il faut savoir que les problèmes viendront

B. Les conflits qui mettent en danger la vie d’une équipe


Il y a quatre conflits auxquels les équipes peuvent faire face :
• Les conflits culturels. Les conflits qui surgissent des problèmes d’incompréhension
de la culture des autres membres
• Les conflits qui naissent des attentes irréalisables. Les conflits qui surgissent
quand les attentes irréalisables sont proposées à l’équipe. Cela peut prendre la forme
d’un individu qui va essayer de s’insérer dans l’équipe avec un autre motif
• Les conflits internes. Ces types de conflits peuvent briser l’équipe
• Les conflits extérieurs. Les conflits qui surgissent du fait de la persécution. Paul et
Silas ont affronté de tels conflits lorsqu’ils étaient à Philippes
Plus tard, nous allons aborder quelques solutions à ces conflits.

C. Ce qui est essentiel à la vie d’une équipe

1. L’absence de conflits
Il y a cinq choses à faire en l’absence de conflits et avant que les conflits ne surgissent :

164
• La participation de chacun à la phase d’élaboration et de planification des projets, ce
qui le rendra responsable envers ces projets
• Le partage du travail et la répartition des responsabilités. C’est important que chacun
connaissent ses responsabilités dans le travail
• Le respect mutuel
• Le maintien du sens et du code éthique dans le ministère
• Faire face ensemble aux besoins financiers.

2. En cas de conflit
Abordons maintenant ce qu’il faut faire en cas de conflits. Premièrement, les conflits
culturels peuvent résulter de : la langue ; la structure de l’équipe ; la nourriture ; la façon
de parler ; la désignation des responsables ; l’attribution des tâches ; la façon d’adorer ; et
la structure de l’équipe. Quelques solutions comprennent : l’étude biblique au sein de
l’équipe ; la discussion sur les divers rôles dans l’équipe ; l’apprentissage de la langue
des autres ; le choix de quelle langue à employer quand l’équipe se réunie ; la définition
du but ; l’engagement ; la souplesse ; la prière ; et l’exhortation.

Deuxièmement, l’équipe peut faire face à des conflits qui surgissent des attentes
irréalisables. Quelques exemples comprennent : le manque de communication ; les
attentes diverses des églises nationales ; les changements à apporter ; les nouvelles
directives ; les règles et les critères divers ; et le pouvoir de l’église nationale. Quelques
solutions comprennent : la collaboration dès le début ; l’établissement d’un comité
missionnaire qui aide à communiquer ; une formation qui concerne la gestion des conflits
administratifs ; la mise par écrit des directives et des buts pour que les attentes soient
connues de tous ; l’exigence que l’église nationale spécifie et écrive clairement ses
attentes ; et la recherche de la sagesse de Dieu à travers la prière.

Troisièmement, les conflits internes comprennent : les intérêts personnels ;


l’incompréhension entre les membres de l’équipe ; les péchés comme la jalousie,
l’orgueil ou l’égoïsme ; un caractère dur ; le refus d’accepter la volonté du Saint-Esprit ;
les différences de doctrine ; le manque d’administration ou l’échec ; et des visions
différentes. Quelques solutions comprennent : la communication ; la tolérance ; être
ouvert au Saint-Esprit ; la prière ; l’accent mis sur la tâche à accomplir et non sur les
différences et des buts non significatifs ; un esprit ouvert ; l’humilité et la patience ; un
esprit ouvert à l’apprentissage ; un esprit de pardon ; et la capacité d’admettre ses erreurs.

Enfin, les conflits extérieurs comprennent : la persécution du gouvernement ou d’autres


groupes ; la persécution sociale concernant la règlementation ; la persécution des autres
équipes chrétiennes ; et les ressources limitées. Quelques solutions comprennent : un
plan rédigé et détaillé écrit par les responsables de l’équipe ; un plan qui clarifie de façon
explicite le but de l’équipe ; la connaissance que les conflits peuvent arriver et en être
prêt ; la nécessité de reconnaître l’aide de Dieu ; et enfin la sagesse de savoir quand il faut
s’enfuir.

Les conflits vont venir, on n’a pas besoin de les chercher. Nous ferons face parfois à des
conflits à cause de nos propres erreurs. Lorsque nous faisons des erreurs, il faut

165
demander pardon et parfois publiquement. Il faut faire tout ce qui est possible pour
trouver les solutions aux conflits. La prière peut complètement réparer les erreurs faites.
Lorsque vous priez ensemble, vous êtes unis. Il faut étudier la parole de Dieu ensemble.
Lorsque les conflits surgissent, il faut les résoudre avec l’aide de la Bible. La Bible est
l’autorité suprême.

Conclusion
Puisque l’heure est tardive et la moisson est grande, c’est essentiel d’avoir des équipes
efficaces et durables. Les problèmes transculturels qui peuvent ébranler l’efficacité du
ministère d’une équipe sont nombreux. Pour que le but de l’équipe soit atteint, les
membres de l’équipe devraient se respecter mutuellement, organiser ensemble les tâches
à accomplir, répartir les responsabilités du travail, être d’accord sur le code éthique du
ministère, et supporter ensemble les besoins financiers. Quand les conflits surgissent, ils
peuvent être résolus par des principes bibliques, tout en donnant une définition aux
problèmes fondamentaux, en évitant les plaintes, en cherchant les meilleures solutions, et
en s’appuyant toujours sur la force du Seigneur.

166
Chapitre Onze
UN COURS ACCELERE ET INTENSIF SUR LA MISSION
POUR LES VOYAGEURS INTERNATIONAUX
Dan L. Ligon

Ce cours est conçu pour aider à mobiliser un grand nombre de voyageurs chrétiens et à
les encourager tous à s’engager dans l’évangélisation et dans l’établissement des églises.

Ce cours montrera quelques exemples historiques de l’impact que les voyageurs


musulmans et chrétiens ont eu afin de montrer comment tous ceux qui croient en Jésus
peuvent et doivent obéir à la « grande commission » de Christ.

Objectifs
Accepter le grand défi de Jésus-Christ lorsqu’Il a commandé à tous ses disciples :
« Allez, faites de toutes les nations des disciples, baptisez-les... et enseignez-leur... et
voici, je suis avec vous » !

Lancer le défi aux dirigeants des églises, aux responsables de la mission, aux
missionnaires, aux pasteurs, aux dirigeants des églises locales, et à tout chrétien à
travailler pour l’équipement de tous les chrétiens, y compris les voyageurs qui vont dans
des pays où les gens n’ont pas encore entendu l’évangile de Jésus.

I. LA GRANDE COMMISSION DE JESUS

A. Quelle est la grande commission de Christ ?


Les membres des églises parlent de la « grande commission » de Christ pendant la
semaine de la mission, mais ils croient souvent que la grande commission est réservée
aux missionnaires, aux pasteurs, et aux évangélistes. Mais Jésus n’avait pas fait ces
précisions lorsqu’Il partait au ciel (Mc 16.19).

1. La dernière commission de Christ aux disciples


Avant un voyage, les voyageurs donnent souvent des dernières commissions à ceux qui
s’occupent de leurs affaires. Ces commissions sont très importantes et elles sont souvent
répétées afin que la personne n’oublie pas. Jésus a partagé ses commissions les plus
importantes au dernier moment afin d’y mettre l’accent ! Quand Jésus montait au ciel, Il
a clairement donné sa plus grande commission.

L’existence même de l’Eglise dépend de sa réponse à la grande commission—toute


théologie qui n’est pas formulée selon la mission et qui n’a pas établi sa base sur le plan
rédempteur de Dieu n’est pas complète et n’est pas fidèle au caractère divin et à la parole
de Dieu. La grande commission de Christ à tous ses croyants se trouve en Mt 28.16-20 ;
Mc 16.14-18 ; Lc 24.45-49 ; et Ac 1.4-8. Jésus est parti au ciel devant les yeux de tous.
Les croyants virent le corps ressuscité de Jésus partir dans les nuées, et ils L’entendirent
leur disant d’aller prêcher la bonne nouvelle à toutes les nations sur la terre.

167
Dans 1 Co 15.6, il est écrit que cinq cents disciples ont vu Jésus tous à la fois, et c’était
sans doute le dernier jour de sa présence physique sur terre. A ce moment, Jésus a donné
sa dernière commission à tous et non pas seulement aux apôtres. Le chrétien le plus
pauvre, comme au temps de l’Eglise primitive, est également responsable d’amener les
gens à Christ ! Si vous croyez en Christ, si vous êtes homme d’affaires ou voyageur, ses
paroles vous concernent également ! Même ceux qui vont en vacances peuvent amener la
lumière de Jésus dans les régions touristiques du monde. Les gens qui voyagent souvent
dans la même région peuvent aussi être des témoins fidèles de Jésus car la commission
concerne tout le monde.

Il y avait cent vingt personnes qui ont obéi à la grande commission de Jésus car elles sont
restées ensemble à Jérusalem pour attendre le baptême du Saint-Esprit. Jésus leur a
promis que le baptême du Saint-Esprit viendrait afin de leur donner la puissance
d’accomplir ce qu’Il leur demandait. Toutes ces personnes qui se trouvaient dans la
chambre haute furent remplies du Saint-Esprit et commencèrent à parler en d’autres
langues. Pierre dit dans Ac 10.44-47 et 11.15-17 que tous les Gentils présents reçurent le
baptême dans le Saint-Esprit, de même que les Juifs car il les entendit parler en d’autres
langues. La puissance du Saint-Esprit appartenait aussi aux Gentils. Le message
universel de l’évangile aux gens de toute ethnie devint alors une réalité.

Si vous croyez en Jésus, vous êtes alors chargé d’être son témoin devant tous les peuples
sur cette terre. Paul dit que tous ceux qui ont été réconciliés par sa grâce ont la
responsabilité, en tant qu’ambassadeurs pour Christ, de partager cette grâce avec le
monde entier (2 Co 5.18-20).

Le premier livre de Pierre 4.10 exhorte tout croyant à être un bon intendant pour Dieu et à
mettre au service tous les dons qu’il a reçus de Dieu. Tous les croyants en Christ sont
appelés à accomplir sa grande commission !

2. L’obéissance à la grande commission


Est-ce que c’est facile de dire la vérité ? C’est parfois difficile pour les pécheurs de dire
la vérité, mais pour les croyants c’est plus facile de dire (ni plus, ni moins) ce qu’ils
savent ou connaissent. La déclaration : « Je sais que Jésus peut vous sauver car Il m’a
sauvé » est un exemple de vrai et joyeux témoignage car il montre ce que Jésus a fait
pour le croyant et ce qu’Il peut faire pour les autres.

C’est inutile de discuter avec les gens, Jésus ne l’avait pas fait. Il faut simplement dire
aux gens comment ils peuvent se repentir et avoir une nouvelle vie en Christ, quelque soit
leur position sociale ou l’endroit où ils L’adorent (Jn 4.20-24) ! La vérité qu’il faut
connaître et proclamer est la vérité rédemptrice. Le témoignage est comme le fait de jeter
une “bouet de sauvetage” à quelqu’un. Les gens ont le choix d’accepter ou non ce “bouet
de sauvetage”, mais il faut leur en donner l’occasion. Les personnes qui l’acceptent
deviennent membres de la famille du Seigneur (Mt 12.50) ! Ils ne sont plus étrangers
mais ils sont nés dans la même famille, ils sont frères et sœurs avec tous les croyants en
Jésus. Les gens à qui nous voulons témoigner peuvent devenir les membres de notre
famille.

168
Comme les versets au sujet de la grande commission l’expriment, Dieu a choisi le
témoignage personnel / la prédication / l’enseignement comme le seul “bouet de
sauvetage” pour tous les peuples sur la terre (Jn 3.15, 18 ; Ap 21.8). La plus grande
commission est de donner ce “bouet de sauvetage” de la part de Christ à tous ceux qui ne
sont pas encore croyants. Les pécheurs n’ont aucun espoir de recevoir la vie éternelle
sans ce “bouet de sauvetage” (Ac 4.12 ; Jn 8.24 : « Si vous ne croyez pas...vous mourrez
dans vos péchés. »)

B. Pourquoi Jésus dit que tout croyant doit être rempli du Saint-Esprit ?
Avant de partir en voyage, on se prépare. Au sujet du Saint-Esprit, Jésus dit à ses
disciples : « Restez dans la ville [Jérusalem] jusqu’à que vous soyez revêtus de la
puissance d’en haut » (Lc 24.49). La grande commission de Christ est un voyage qui
dure toute la vie et Il rembourse tous les frais, mais il faut d’abord chercher son royaume
quotidiennement (Mt 6.33). Avant de voyager, il faut se préparer. Nous avons besoin du
Saint-Esprit pour ce voyage !

1. Le baptême du Saint-Esprit fait partie de la grande commission de Christ


Lorsqu’un marchand sait que son produit est le meilleur sur le marché, il le montre par un
air assuré, la tonalité de sa voix, et la méthode qu’il emploie. Le baptême du Saint-Esprit
est la seule “garantie” pour le salut du monde (Ep 1.13, 14 ; 1 Jn 3.24). Le baptême du
Saint-Esprit donne l’assurance au témoignage et une certitude à la voix et au
comportement que n’importe quelle éducation religieuse ne peut donner. Le baptême du
Saint-Esprit donne une connaissance sur la personne de Jésus afin de pouvoir en
convaincre d’autres.

Le Saint-Esprit donne miraculeusement les bonnes paroles à dire au moment où l’on en a


besoin—c’est garanti (Jn 14.26 ; 16.12-14 ; Lc 12.12) ! Il faut être rempli du Saint-Esprit
et obéir à la grande commission de Christ. Jésus voudrait que tous les croyants soient
baptisés dans le Saint-Esprit car ils obéissent ainsi à son commandement de témoigner de
la bonne nouvelle à tous peuples ! Lire Mc 16.17 et Ac 1.5, 8.

2. L’Esprit de Christ donne la connaissance de Dieu et sa puissance aux croyants


L’individu qui aime Jésus aime aussi le Saint-Esprit. Le même Esprit qui est descendu
sous la forme d’une colombe au moment du baptême de Jésus au Jourdain est le même
Esprit par Lequel Jésus a baptisé ses disciples (Jn 1.32-33). La connaissance de la
compassion de Christ pour les âmes perdues, les malades, les cœurs brisés fait partie du
baptême du Saint-Esprit que Dieu a prescrit à tous les croyants (Jn 7.37, 38 ; 16.14 ;
Ac 2.38, 39).

Jésus a dit : « Dieu est Esprit, et il faut que ceux qui l’adorent, l’adorent en esprit et en
vérité » (Jn 4.24). La connaissance de Jésus, par le moyen de l’Esprit de Dieu à l’esprit
de l’homme, est ce que le baptême du Saint-Esprit donne ! L’Esprit fut donné « sans
mesure » à Jésus (Jn 3.34), et Il veut partager la connaissance de sa personne avec tous
ceux qui croient en Lui (Jn 14.26 ; 15.26). Cette connaissance vient par le Saint-Esprit à
l’esprit du croyant, d’Esprit en esprit (1 Co 2.10-14).

169
Les miracles accompagnent ceux qui amènent l’évangile aux autres. Quand le Saint-
Esprit est présent avec le peuple de Dieu, Il agit selon les buts de Dieu et pour la gloire de
Christ. C’est important que Marc ait associé les miracles avec l’évangélisation : « Ils
s’en allèrent prêcher partout. Le Seigneur travaillait avec eux et confirmait la parole
par les signes qui l’accompagnaient » (Mc 16.20). La connaissance de la puissance
miraculeuse de Jésus fait partie du baptême du Saint-Esprit dans la vie du croyant !

C. Comment pouvons-nous aider les membres de nos églises à témoigner aux âmes
perdues ?
Est-ce que vous avez remarqué que les petits enfants aiment aider leurs parents à la
maison, mais lorsqu’ils grandissent, ils ne veulent plus aider ? Un petit enfant qui porte
une petite bassine remplie d’eau sur la tête en suivant sa famille à la maison peut sembler
ridicule. Cette petite bassine remplie d’eau ne va pas beaucoup aider la famille, même si
l’enfant arrive à ne pas renverser l’eau avant d’arriver à la maison. Les enfants
apprennent comment porter de l’eau en commençant avec ce qu’ils peuvent porter afin
qu’ils puissent plus tard porter de grandes quantités d’eau.

Les nouveaux convertis sont comme des enfants en ce qui concerne le côté spirituel, mais
ils peuvent participer à la mission lorsqu’ils sont prêts à aider et à apprendre. C’est vrai
que les nouveaux convertis doivent être surveillés, comme les enfants, mais dès qu’ils
sont formés, leur service pour Dieu devient une vraie joie.

1. Il faut diriger chaque croyant à servir le Seigneur


Au début, le pasteur d’une nouvelle église n’est pas seulement le prédicateur mais il est
aussi le dirigeant des chants, l’enseignant de l’école de dimanche, le chef du comité des
visites pastorales (sa femme est le deuxième membre du comité), le gardien, le chef du
comité de construction (sa femme est le trésorier), le conseiller, etc. Dès que les
nouveaux convertis sont nés dans l’église, il faut leur donner de petites tâches à
accomplir.

Un grand homme de Dieu peut avoir tort, comme Moïse avait eu tort. Moïse avait une
assemblée de deux millions de membres et il essayait de juger tous les problèmes lui-
même. Peut-être pensait-il qu’il était le seul individu capable de faire ce travail, à part
Aaron. Il passait ses journées et ses nuits à écouter les problèmes et les besoins des gens.
Son beau-père, Jéthro, avait assez de courage, de compassion, et de sagesse pour dire à
Moïse : « Ce que tu fais n’est pas bien... tu ne pourrais pas exécuter [ce travail] toi
seul... discerne parmi tout le peuple des hommes de valeur, craignant Dieu, des hommes
attachés à la vérité et qui haïssent le gain malhonnête ; établis-les sur eux... qu’ils jugent
le peuple en tout temps ; qu’ils portent devant toi toute affaire importante » (Ex 18.17-
23). Cette méthode a marché pour Moïse et elle peut marcher pour vous !

Les apôtres ne faisaient pas le travail que les autres étaient capables de faire eux-mêmes
(Ac 6.1-3). Ils ont élu des gens remplis du Saint-Esprit pour s’occuper des affaires
quotidiennes tandis qu’ils priaient et prêchaient, ainsi ils accomplissaient la grande

170
commission de Jésus. Cette méthode a marché pour les apôtres et elle peut marcher pour
vous également !

Il faut considérer les membres de l’église comme une partie du ministère. Ils sont les clés
qui aideront à accroître le service de Dieu. Les besoins mondiaux seront exaucés lorsque
les pasteurs et les membres travaillent ensemble pour l’évangélisation du monde. Cette
méthode de coopération marche pour le pasteur de la plus grande église du monde et elle
peut marcher pour vous ! Lorsque chaque croyant, né de nouveau / rempli du Saint-
Esprit, sert le Seigneur, il établit une bonne base sur laquelle chaque église locale peut
gagner les âmes perdues et accomplir la grande commission.

2. L’encouragement positif
Au Niger, en Afrique de l’Ouest, les enseignants musulmans (maîtres coraniques)
s’assoient à l’ombre un fouet à la main. Leurs jeunes élèves reçoivent un coup de fouet
s’ils font une erreur ou s’ils font quelque chose qui déplait à l’enseignant. Ceci est appelé
le renforcement négatif.

Ma femme et ma famille ont commencé à tenir des réunions pour les enfants musulmans
et ils récompensent les enfants devant tous les autres pour ce qu’ils ont fait de bien. C’est
un exemple de renforcement positif. Les enfants qui font des bêtises ne sont pas félicités.
Les parents musulmans battent leurs enfants s’ils viennent aux réunions, mais les enfants
reviennent souvent à tel point que leurs parents sont fatigués de les battre ! Pourquoi les
enfants sont-ils prêts à revenir à l’église même si après ils seront battus à la maison ? Le
renforcement positif les encourage à revenir.

Au fil des années, j’ai appris que les laïcs qui ont reçu une bonne formation peuvent
devenir une ressource très efficace à l’évangélisation. Comment est-ce que je forme les
laïcs ?
Etape No 1 : Je leur dis combien ils sont importants dans l’église.
Etape No 2 : Je les motive.
Etape No 3 : Je les reconnais.
Etape No 4 : Je les encourage—le renforcement positif marche !

Est-ce que nous croyons que 2 Tm 3.16-17 est vrai : « Toute Ecriture est inspirée de
Dieu et utile pour enseigner, pour convaincre, pour redresser, pour éduquer dans la
justice, afin que l’homme de Dieu soit adapté et préparé à toute bonne oeuvre » ?

Pourquoi les apôtres ont-ils loué chaque croyant qui avait fait de petites ou de grandes
choses pour eux ? Ces exemples font partie de « l’éducation dans la justice » et ils
enseignent ce qu’il faut faire afin d’accomplir la grande commission. Quelques exemples
de l’encouragement positif se trouvent dans le Nouveau Testament en Rm 16.1-15, 21-
23.

171
II. QUELQUES APERCUS POUR LES VOYAGEURS QUI VEULENT
EVANGELISER

A. Comment est-ce que l’islam a gagné tant de nouveaux convertis ?


Un professeur d’histoire m’a une fois dit : « Avant de comprendre le présent, il faut
étudier le passé. » La compréhension de soi commence par le regard en arrière. Il y a
une raison pour laquelle chaque pays est différent (en religion, en économie, en politique,
en morale, etc.) et la raison peut être comprise en étudiant l’histoire du pays.

1. Les marchands musulmans apportèrent leur religion avec eux, enseignant la


doctrine islamique après le travail
Les marchands doivent voyager là où ils veulent faire leurs affaires afin de les revendre.
Les bateaux ont navigué sur les océans pendant des siècles, amenant les marchands aux
côtes de l’Afrique. « Vers la fin de la période romaine se passe un événement qui a
complètement transformé la vie des gens en Afrique du Nord et au Sahara. C’était
l’arrivée du chameau... ils sont arrivés en grand nombre au 4ième siècle ap. J.-C. »1 Les
caravanes de chameaux, appelées les « bateaux du désert », ont ouvert de nouvelles voies
pour les marchands dans la région saharienne.

« Les écrits montrent que l’islam est d’abord apparu quand les marchands établirent des
communautés islamiques aux centres commerciaux où ils échangèrent leurs
marchandises. L’arrivée de l’islam en Afrique de l’Ouest fut alors attribuée aux
marchands berbères. »2 Lorsque les marchands travaillaient, ils pratiquaient leur religion,
cherchant et formant de nouveaux convertis.

Afin de travailler avec les gens, les marchands devaient apprendre la langue. La langue
haoussa de l’Afrique de l’Ouest et la langue swahili de l’Afrique de l’Est ont reçu des
apports de l’arabe. Les gens parlaient ces langues afin de communiquer et faire leurs
affaires ou pour marchander.3 Aujourd’hui ces langues sont les langues maternelles de
plusieurs groupes ethniques en Afrique et elles sont parlées par des milliers de gens en
tant que langue seconde.

Les affaires étaient le but principal de ces marchands mais ils pratiquaient aussi leur
religion et formaient de nouveaux convertis partout où ils allaient. La communication
n’était pas une simple question—s’ils voulaient réussir leurs affaires, ils étaient obligés
d’apprendre la langue.

2. Lorsque les affaires l’exigeaient, les marchands musulmans vivaient avec les gens
Chaque église souffre lorsque les membres doivent déménager dans une autre région ou
dans un pays étranger à cause des affaires. Le déménagement, à cause du travail, est une
expérience courante dans le monde actuel ainsi que dans l’histoire (Nb 13.5-12 ; 46.5-7).

1
A History of Islam in West Africa, Trimingham, J. Spencer. Oxford Univesity Press, Oxford-New York.
1962, p.15.
2
Idem, p. 20, 25.
3
Muslim Peoples : A World Ethnographic Survey, Weekes, Richard V. Greenwood Press, Westport, CN-
London, 1978. p. 472-473.

172
« La côte est-africaine est une région remplie de nombreuses villes commerciales et a une
culture hétérogène. Les Arabes, les Persans, et beaucoup de groupes ethniques de l’Asie
y sont installés. La plupart des gens dans les villages et les centres commerciaux de la
région s’appellent Musulmans. »4 Lorsque les marchands musulmans allèrent dans de
nouvelles régions, quelques-uns faisaient un double travail car ils enseignaient leur
religion en même temps.5 Ils habitaient parmi les gens, y travaillant et enseignant aux
gens leurs croyances. Cette façon de vivre, de travailler, et d’enseigner avait encouragé
des milliers d’Africains à se convertir à l’islam.

B. Comment est-ce que les hommes d’affaires en Afrique évangélisent-ils


aujourd’hui ?
Dans les aéroports du monde, il y a toujours un homme d’affaires ou un étudiant africain.
Malgré les problèmes économiques du continent africain, les Africains sont quand même
de grands voyageurs internationaux.

En général, les cultures africaines enseignent le respect de l’autre (surtout pour les
personnes âgées ou pour les autorités), l’amabilité (les salutations sont importantes), et la
foi en le surnaturel (ils sont animistes, musulmans ou chrétiens). Ces qualités culturelles
peuvent être un puissant outil dans les mains du Saint-Esprit pour les former à devenir de
meilleurs témoins de par le monde !

1. Les hommes d’affaires et les étudiants africains peuvent témoigner de Christ


lorsqu’ils sont en voyage
Les chrétiens africains savent que Dieu dirige leurs affaires, leurs voyages, leurs études,
et d’autres événements importants de leurs vies. Ils croient que leurs activités, que ce soit
un voyage d’affaires ou des études en Russie, font partie de la volonté divine. En tant
que croyants nés de nouveau, remplis du Saint-Esprit, ils sont prêts à obéir à la grande
commission. Avec de la formation et du zèle, ils seront des témoins parfaits pour Christ !

Chaque homme d’affaires ou étudiant qui voyage doit apprendre comment communiquer
dans la culture où il va afin de réussir ses affaires ou ses études. Il ne faut pas prendre la
communication à la légère. Le croyant doit aussi gagner des âmes perdues pour Christ
dans les diverses cultures, même plus que ce que ferait un homme d’affaires ou un
étudiant !

« Aucun pays n’est fermé au Dieu d’amour. Il y a longtemps les missionnaires


occidentaux n’avaient pas reçu l’autorisation d’entrer dans l’(ex)Union soviétique, mais
les croyants africains le pouvaient. Comment ? Ils y sont allés pour les études. En
même temps qu’ils faisaient leurs études, ils ont prêché la bonne nouvelle. Petit à petit,
ils entraient dans le pays en tant qu’enseignants, ingénieurs, étudiants, hommes
d’affaires. Ces croyants avaient des occasions de parler de leur foi. »1 Les chrétiens

4
Idem, p.xix, 70.
5
Idem, 491.
1
Penetrating Missions’ Final Frontier, Yamamori, Tetsunao. Intervarsity Press, Downers Grove, IL, 1993.
p.12.

173
africains ont témoigné et témoignent toujours de Christ lorsqu’ils voyagent. Si l’église en
Afrique peut former de telles personnes et les sensibiliser à faire des comptes rendus sur
ceux qui reçoivent le salut, l’église pourrait alors évangéliser d’autres nations et établir de
nouveaux convertis dans la foi. (Quelques méthodes spécifiques seront abordées dans la
troisième partie.)

2. Lorsque les affaires les obligent, les chrétiens africains habitent parmi les gens et
commencent de nouvelles églises
Lorsque l’évangile s’est largement répandu au sud de Nigeria, l’église des Assemblées de
Dieu du Nigeria a voulu évangéliser les régions du nord. En commençant avec les
grandes villes, l’église a cherché des hommes d’affaires du sud qui ont commencé des
églises dans leurs maisons. Souvent il n’y avait pas de pasteur et les croyants devaient
s’occuper eux-mêmes de l’étude biblique et des réunions de prière jusqu’à qu’un pasteur
ne leur soit affecté.

La plupart de ces hommes d’affaires parlaient déjà la langue à cause de leurs affaires
quotidiennes. Cela a donc beaucoup aidé à l’évangélisation de la région. Lorsque
l’assemblée grandissait, les gens ont acheté ou loué un terrain avec une maison afin d’y
tenir leurs réunions. Cette église devenait alors l’église centrale, à partir de laquelle
d’autres églises dans la région ont été établies, souvent chez d’autres hommes d’affaires.
« Dans les pays où l’établissement d’une église présente un danger ou un but irréalisable,
(les hommes d’affaires) doivent débuter sous une forme modeste en terme d’adoration
dans une maison. »1

Cette méthode d’évangélisation fut pratiqué et encouragé (par le renforcement positif) par
les églises du Nouveau Testament à Jérusalem et à Rome (Ac 20.20 ; Rm 16.23 ;
1 Co 16.19 ; Col 4.15 ; Phm 2). L’établissement d’une église dans de nouvelles régions a
été pratiqué par des hommes d’affaires de l’Eglise primitive et cette méthode est toujours
pratiquée aujourd’hui par des hommes d’affaires africains qui vivent parmi les gens. Si
les dirigeants des églises locales encouragent et aident leurs membres qui voyagent et qui
font leurs affaires dans d’autres régions à commencer des réunions chez eux selon la
méthode illustrée au Nouveau Testament, il y aura beaucoup de nouvelles églises
établies.

C. Pourquoi les Africains devraient-ils mettre l’accent sur la grande commission ?


Les gens qui ne veulent pas prêcher l’évangile aux Africains appellent la chrétianisme la
religion “des blancs”. C’est bien loin de la vérité. Dans Ac 8.26-39, Philippe a
évangélisé le premier Africain, le trésorier du gouvernement d’Ethiopie. Ce croyant,
nouvellement baptisé, est rentré en Ethiopie avec une copie du livre d’Esaïe, très content
de savoir que Jésus (dans le chapitre 53) était Celui qui est mort pour nos péchés !

« Vers 185 ap. J.-C., un institut de catéchisme fut ouvert en Alexandrie pour former de
nouveaux convertis, sortis du paganisme... De Principiis 230 ap. J.-C. est le premier traité

1
Penetrating Missions’ Final Frontier, Yamamori, Tetsunao. Intervarsity Press, Downers Grove, IL. 1993.
p.101.

174
de théologie systématique. »2 Cette ville égyptienne fut le centre de l’enseignement
chrétien pour l’Afrique du Nord pendant plus de cinquante ans ; et elle fut le lieu d’une
des plus grandes bibliothèques publiques romaines.

Un autre institut chrétien à Carthage en 215 ap. J.-C. était « le premier à formuler la
doctrine théologique de la Trinité et à utiliser ce mot pour décrire cette doctrine. »3 Cet
institut tunisien est resté ouvert en Afrique du Nord pendant plus de 100 ans.

1. L’accent mis sur des buts non significatifs a éteint l’évangile en Afrique pendant
des siècles
Puisque le premier enseignement sur la théologie systématique et sur la doctrine de la
Trinité a été formulé en Afrique du Nord, pourquoi la plupart des Africains sont-ils dans
les ténèbres jusqu’à nos jours ? « L’église de l’Afrique du Nord n’a pas été éliminée par
l’islam mais elle est morte lentement car l’église ne s’est pas enracinée dans la vie des
gens... des impôts spéciaux destinés aux chrétiens encourageaient ce changement. La
conversion rapide n’était pas évidente et elle tirait son origine dans la faiblesse des
communautés chrétiennes. L’échec d’évangéliser les Berbères et les amères divisions
sectorielles furent des points faibles de cette église. La vie au sein de l’église s’éteignait
et l’église ne pouvait plus garder ses membres contre les forces attirantes de la nouvelle
et vibrante religion, l’islam. »2

Du fait qu’elle avait un mauvais but, cette église cherchait à s’améliorer intérieurement et
elle a ignoré la grande commission de Christ. Elle fut alors coupable de n’avoir pas
évangélisé les âmes perdues parmi les peuples en Afrique et a ainsi mis en route sa propre
mort ! Etre zélé dans ses croyances religieuses ne veut pas forcément dire que celles-ci
sont justes. Dans Rm 10.2-3, Paul a reconnu le zèle des Juifs pour Dieu mais il a dit que
leur zèle mettait l’accent sur l’ignorance et sur la justice de soi.

Au lieu de mettre leur zèle dans la grande commission de Christ, les chrétiens en Afrique
du Nord ont choisi de mettre l’accent sur le perfectionnement de leurs doctrines et sur
l’amélioration de leurs rapports avec le gouvernement et avec la société ! Pendant plus
de mille ans l’évangile fut éteint sur le continent africain à cause de l’échec de cette
église à n’avoir pas évangélisé TOUTE l’Afrique lorsqu’elle en avait l’occasion cinq cent
ans avant la naissance d’islam ! L’église a déçu Christ qui l’avait envoyée, les âmes de
sa propre génération, et les milliers d’âmes qui sont restés dans leurs péchés pendant tout
un millénaire !

Si l’Eglise veut donner à tous peuples sur la terre l’occasion d’accepter Jésus comme
Sauveur, elle doit admettre que l’évangélisation des âmes est son but ultime et unique !
Que nous n’oublions jamais la grande commission de notre Seigneur et Sauveur Jésus-

2
Christianity Through the Centuries, Cairns, Earle E. Zondervan Pub. House, Grand Rapids. 1996, p.108,
110.
3
Idem, p.110.
2
A History of Islam in West Africa, Trimingham, J. Spencer. Oxford University Press, Oxford-New York.
1962. p.17.

175
Christ, qui est maintenant à la droite du Père parlant en notre faveur lorsque nous
obéissions à sa grande commission de porter la bonne nouvelle du salut à tous les peuples
de la terre !

2. L’accomplissement du plan de Dieu amène le salut, la guérison, et la vérité à tous


Il n’y a pas longtemps, un missionnaire, qui a travaillé pendant 17 ans en Afrique dans
l’assistance agricole et humanitaire, m’a dit que sans l’évangélisation, il ne faisait
qu’aider les gens à accroître leurs mauvaises habitudes, à jouer avec leur argent, et à
acheter une autre femme !

L’église doit-elle mettre l’accent sur les besoins sociaux ou doit-elle mettre l’accent sur
l’évangélisation ? L’église du Nouveau Testament faisait les DEUX à la fois ! Ils ont
compris que l’obéissance à la grande commission était holistique, prenait en compte toute
la personne (le corps, les pensées, et l’âme). En réalité, l’Eglise primitive était à la base
de toute aide sociale : le soutien aux veuves, le soutien en temps de famine, les
vêtements pour les pauvres, la guérison des malades, etc., et elle attendait de ses membres
qu’ils fassent de bonnes oeuvres sociales (Ac 2.44-46 ; 6.1-7 ; 9.36 ; 1 Co 16.1-3 ;
1 Tm 5.10 ; Tt 3.8 ; Jc 2.13-17).

Pourquoi Dieu a-t-Il tué Ananias et Saphira lorsqu’ils ont menti au Saint-Esprit sur la
somme exacte de l’argent qu’ils donnaient aux pauvres (Ac 5.1-11) ? Ananias et Saphira
ont essayé de transformer l’évangile de Christ en un évangile à leur propre service ! Dieu
a clairement réprouvé leur motivation égoïste et nous devons le faire aussi !

Il faut donner aux gens pour faire avancer l’évangile. Si les gens ont déjà accepté
l’évangile, ils sont UN avec nous dans la famille de Dieu. « Si quelqu’un possède les
biens du monde, qu’il voie son frère dans le besoin et qu’il lui ferme son cœur, comment
l’amour de Dieu demeurera-t-il en lui ? » (1 Jn 3.17) Jésus a nourri des milliers de
personnes car ils L’avaient suivi dans un endroit désertique. Les gens voulaient tant
écouter ses enseignements qu’ils L’ont suivi (ils possédaient déjà une maison, la
nourriture, et l’argent), et Jésus ne voulait pas qu’ils tombent de soif et de faim sur la
route du retour (Mt 14.15 ; Mc 8.2-3). La grande commission de Christ n’est pas nourrir
tous les gens affamés du monde. La grande commission de Christ consiste à nourrir ceux
qui ont tant soif et faim de la justice qu’ils quittent leurs maisons et jeûnent pendant trois
jours et trois nuits pour entendre l’évangile (Mt 5.6 ; Jc 2.15) !

Toutes les personnes qui ont été amenées à Jésus ont reçu la guérison. Soit la famille ou
soit les amis ont amené la personne ou le besoin à Jésus, ils ont cherché Jésus, et c’est
alors que Jésus a pu faire un miracle (Mt 4.24 ; Lc 7.2-7). Si nous donnons l’occasion
aux gens de croire en Christ et même s’ils refusent de le faire, nous n’avons plus
d’obligation envers eux selon la grande commission. La grande commission consiste à
amener tous les peuples de cette terre à Jésus. Dès que nous les Lui avons amenés, c’est
leur décision (et non la nôtre) de s’approcher de Lui ou de s’en détourner. Jésus Lui-
même n’avait pas arrêté le jeune homme riche qui s’était détourne de Lui (Mt 19.22).
Mais « je ne jetterai point dehors celui qui vient à moi » (Jn 6.37).

176
Le salut amène le changement spirituel et social, la guérison physique et spirituelle, et la
vérité ! « Ainsi donc, pendant que nous en avons l’occasion, pratiquons le bien envers
tous, et surtout envers les frères en la foi » (Ga 6.10). Nos bonnes oeuvres devraient tirer
leur origine dans la grande commission, utiliser chaque occasion pour montrer l’amour de
Dieu par Christ afin d’amener les âmes perdues à Lui, et (surtout après qu’ils se sont
repentis) montrer l’amour de Dieu à nos frères et sœurs dans le Seigneur !

Résumé
Quand nous regardons en arrière et que nous pensons que nous ne pouvons pas changer,
cela est une excuse pour ne pas servir Christ (Lc 9.61-62). Mais lorsque nous regardons
en arrière afin de nous repentir et de servir Christ aujourd’hui, c’est une bonne chose (Ac
7.1-53).

Dieu a béni les Africains avec la capacité de communiquer facilement avec les gens, un
don qui les aide à s’intégrer rapidement dans toute nouvelle culture et à gagner des âmes
pour Christ. Formés et encouragés par leurs églises locales, ces croyants sont capables
d’aider et d’établir de nouvelles églises.

L’échec de l’église dans la grande commission de Christ l’amènera elle et tous ceux
autour d’elle à la mort. La pratique de la grande commission de Jésus fait de l’église un
centre de salut, de guérison, et de vérité à tous ceux qui acceptent l’évangile ainsi qu’à la
société !

III. L’ETABLISSEMENT DES CELLULES DE PRIERE ET DES EGLISES

A. Comment toucher le reste de la terre avec peu de moyens financiers ?


Le manque d’argent est une raison qui fait que les chrétiens pensent qu’ils ne peuvent pas
changer le monde. Ils disent : « Si seulement on avait de l’argent, on pourrait faire
ceci ! » « Cherchez premièrement Son royaume et Sa justice, et tout cela vous sera
donné en sus » (Mt 6.33). Jésus a promis de pourvoir à toutes les choses matérielles
nécessaires, toutes ces choses que les non croyants du monde recherchent d’abord avant
tout.

Mais Jésus nous demande de faire le contraire des autres et de chercher d’abord son
royaume. Et ensuite, comme un don, Il nous accordera tout ce qu’il faut ! Alors ce n’est
plus : « Est-ce que nous avons assez d’argent pour évangéliser ? » mais plutôt :
« Combien de croyants sommes-nous afin que nous puissions tous témoigner de Jésus,
Lui faire confiance pour pourvoir à tous nos besoins, et montrer à Dieu que son royaume
a la première place dans nos vies ? »

1. Engager les membres qui voyagent comme volontaires


Comment accroître le ministère pour toucher tous les peuples de la terre (dans un autre
quartier de la ville ou à l’autre bout du monde) avec peu de moyens financiers ? Il faut
engager des volontaires ! Les noms énumérés à la fin de la première partie de ce cours
sont des noms de volontaires du Nouveau Testament et ils servent comme exemples du

177
renforcement positif. Les églises du Nouveau Testament étaient établies en grande partie
par des volontaires.

Avant d’approuver un volontaire, il faut lui enseigner les principes bibliques du royaume
de Dieu. Le volontaire doit savoir mettre sa foi en ces principes et il faut que le pasteur
ait confiance en Dieu pour la croissance de son ministère ! Voici une liste des principes
fondamentaux pour encourager un volontaire :
• Jésus a dit : « Donnez, et l’on vous donnera : on versera dans votre sein une bonne
mesure, serrée, secouée et qui déborde ; car on vous mesurera avec la mesure dont
vous mesurez » (Lc 6.38)
• Paul a dit : « En fait, celui qui sème peu moissonnera peu, et celui qui sème en
abondance moissonnera en abondance » (2 Co 9.6)
• C’est « ... impossible que Dieu mente... » (Hé 6.18)
• Le Seigneur dit : « Dieu n’est pas un homme pour mentir, ni fils d’Adam pour avoir
du regret. Ce qu’il a dit, ne le fera-t-il pas ? Ce qu’il a déclaré, ne le maintiendra-t-
il pas ? » (Nb 23.19)
• Dieu ne mentira pas. Il maintiendra ses promesses lorsque nous Lui obéissons en
donnant, en semant, et en cherchant son royaume. Dieu pourvoira à tous nos
besoins ! « Mon Dieu pourvoira à tous vos besoins selon sa richesse, avec gloire, en
Christ-Jésus » (Ph 4.19).
• Lorsque nous cherchons d’abord le royaume de Dieu, Dieu pourvoit à tous nos
besoins financiers et physiques afin que nous puissions continuer à travailler pour
Lui. Il faut travailler d’abord pour Lui et ensuite Il nous récompensera. C’est l’ordre
que le Seigneur suit. La formule “mathématique” pour chercher d’abord son royaume
est : 100 (X) [fois] de ce qui est donné MAINTENANT (+) [plus] la vie éternelle (=)
[égale] la récompense que Jésus donne à tous les croyants qui cherchent d’abord son
royaume !
(Cette liste n’énumère bien sûr pas tous les principes bibliques et vous pouvez continuer à
en énumérer davantage.)

Si vous suivez ces principes, vous ne deviendrez pas comme Démas qui allait à l’église
mais qui aimait plus les choses de ce monde que Dieu ou son royaume (2 Tm 4.10).

Devant l’assemblée, il faut employer le renforcement positif pour encourager les


volontaires. Il faut regarder encore les nombreux exemples du Nouveau Testament, du
premier chapitre de Romains jusqu’au troisième livre de Jean qui montrent
l’encouragement des volontaires (devant toutes les églises) pour leurs bonnes oeuvres,
grandes ou petites. Si le pasteur remercie les volontaires devant l’assemblée, il
encourage d’autres à se porter volontaires pour l’avancement de l’évangile ! Lorsque les
autres voient combien Dieu bénit les premiers volontaires, ils vont désirer se porter
volontaires également. Ainsi, les ouvriers dans la grande commission s’accroîtront.

2. Mettre en place des dirigeants qui travaillent avec ceux qui voyagent
La formation d’un groupe spécial de volontaires peut causer des problèmes de jalousie.
Alors, il faut donner la « tunique multicolore » (Gn 37.3) à tous les croyants qui veulent
travailler pour Dieu, même s’ils restent dans l’église ou s’ils voyagent ailleurs pour les

178
affaires. Sans le vouloir, nous pouvons décourager de bons frères et sœurs dans le
Seigneur qui ne peuvent pas voyager mais qui veulent aussi profiter de l’occasion de
servir le Seigneur chez eux.

Il faut alors mettre en place des dirigeants dans l’église centrale qui peuvent collaborer
par extension avec les membres qui voyagent. Ces dirigeants ne peuvent pas voyager
pour des raisons diverses mais ils se portent volontaires aussi. Les volontaires locaux
doivent recevoir une formation et l’approbation, tout comme ceux qui voyagent. Leur
travail est de prier, de donner des conseils, et d’aider par tous les moyens possibles ceux
qui voyagent. Ils peuvent aussi aider avec l’évangélisation dans la ville. Il faut les
encourager tous de la même manière et avec le renforcement positif le service que les
volontaires locaux font pour le Seigneur ! Cet encouragement aide à établir une base
solide et efficace pour la croissance du ministère !

B. Comment évangéliser les personnes éloignées de l’église locale ?


Les Epîtres du Nouveau Testament démontrent que le ministère à l’endroit des personnes
éloignées de l’église locale est possible. Ces Epîtres étaient des lettres écrites à la main :
il n’y avait pas de machines à écrire, d’ordinateurs, de courrier électronique, de
télécopies, de courrier, d’appareils photographiques ou de téléphones.

1. Avec l’aide de ceux qui voyagent, rassembler des renseignements sur les
membres dans la nouvelle église afin que tous les membres de l’église centrale
puissent les adopter en tant qu’enfants spirituels.

Les parents avec enfants ont la responsabilité d’aider leurs enfants jusqu’à qu’ils soient
grands, commencent leurs propres familles, et soutiennent leurs propres enfants. Si
l’église centrale adopte les nouveaux convertis, ces nouveaux convertis vont mûrir
jusqu’à qu’ils puissent aider et former eux-mêmes une famille de croyants. Quel
privilège pour un chrétien de dire : « C’est moi qui vous ai engendrés en Christ-[Jésus]
par l’Evangile » (1 Co 4.15). Un nouveau-né spirituel a maintenant une famille
chrétienne qui le soutient et l’aide à grandir dans le Seigneur !

L’église centrale a besoin de rassembler des renseignements sur les personnes si elle veut
vraiment les évangéliser. Les membres qui voyagent doivent rassembler ces
informations. Voici une liste de renseignements possibles :
• Le nom complet de la personne à qui le chrétien témoigne
• L’adresse de la personne, avec des renseignements détaillés sur ses coordonnées
(pour le cas où un autre chrétien ait l’occasion de lui rendre visite)
• La boîte postale (si la personne n’en a pas, celle d’un ami, en précisant la condition
spirituelle de l’ami afin que les chrétiens puissent savoir si l’ami est contre les
chrétiens ou non)
• Les numéros de téléphone, de télécopie ou de courrier électronique (si la personne
n’en a pas, ceux d’un ami)
• Un rapport sur la croissance spirituelle de la personne (par exemple, si la personne a
décidé ou non d’accepter Jésus, si elle est remplie du Saint-Esprit, etc.)

179
• Un rapport sur ses requêtes de prières (par exemple : la maladie, la délivrance des
drogues, le désir de se marier, etc.)
• Un rapport sur ses prières exaucées (par exemple : la guérison, la délivrance de
drogues, les fiançailles, etc.)
• Une liste de ses buts personnels (par exemple : le désir d’être pasteur, agriculteur,
footballeur, etc.)
• Les renseignements supplémentaires (tout ce qui pourrait aider l’église centrale à
mieux connaître la personne).

Ces renseignements peuvent aider l’église centrale à adopter la personne, à prier


régulièrement pour elle, et à l’accepter en tant qu’enfant spirituel ! Les nouveaux
membres sont l’extension de l’assemblée centrale et c’est essentiel de les connaître. Les
dirigeants de l’église centrale doivent aider les membres à adopter ces personnes. Les
membres de l’église centrale qui adoptent les nouveaux convertis doivent être en contact
avec elles, les encourager, et prier pour elles. Les dirigeants doivent surveiller comment
les chrétiens agissent envers ces nouvelles personnes, pour s’assurer que tout se passe
dans l’amour et dans la sagesse.

L’adoption des nouveaux convertis suit le commandement du Seigneur et Sauveur Jésus-


Christ : « Je vous donne un commandement nouveau : Aimez-vous les uns les autres ;
comme je vous ai aimés, vous aussi, aimez-vous les uns les autres. A ceci tous
connaîtront que vous êtes mes disciples, si vous avez de l’amour les uns pour les autres »
(Jn 13.34-35). Nous honorons Celui qui est mort pour nous lorsque nous aidons nos
frères en Christ. « Dans la mesure où vous avez fait cela à l’un de ces plus petits de mes
frères, c’est à moi que vous l’avez fait » (Mt 25.31-40). Si nous engageons nos membres
dans l’église locale à adopter, à prier, et à être en contact avec les nouveaux convertis,
nous aidons une personne pour laquelle Christ est mort.

2. Par de bons conseils, la littérature chrétienne, et la formation, aider les nouveaux


convertis (en extension) à s’engager eux-mêmes dans leurs cellules de prière et dans
leurs églises.

Le fait d’aider ces personnes à croire en Jésus, de leur donner de bons conseils, de leur
donner de la littérature chrétienne, de les former afin qu’ils s’engagent dans leurs cellules
de prière ou leurs églises fait partie de ce que Jésus a dit de faire ! Il ne faut pas attendre
qu’un nouveau converti soit capable de diriger une cellule de prière ou une église : « Pas
[de] nouveau converti » (1 Tm 3.6). Chaque individu commence ses études par le début,
et c’est ainsi qu’un nouveau converti devrait commencer—soutenu par ses parents
spirituels.

A partir de ces renseignements, l’église centrale (les dirigeants et ceux qui adoptent la
personne) doivent soigneusement considérer comment le nouveau converti peut être
formé. Au début, les parents spirituels du nouveau converti peuvent lui envoyer de la
littérature simple, des cassettes chrétiennes, etc. L’ICI a de bonnes brochures et des
livres traduits en plusieurs langues pour les nouveaux chrétiens (cf. Les grandes
Questions de la Vie ou La Vie nouvelle). Certains livres sont gratuits, d’autres ne sont

180
pas chers, mais tous pourraient aider le nouveau converti à grandir spirituellement. Les
volontaires devraient avoir des copies de ces livres et être prêts à les donner à ceux avec
qui ils sont en contact.

L’ICI a des cours bibliques pour le niveau débutant ainsi que pour le niveau supérieur. Si
le nouveau converti pense au mariage, le livre Le Mariage et le Foyer peut l’aider à
établir un foyer chrétien. Si le nouveau converti veut diriger la louange, le livre La
Prière et la Louange peut l’aider. Si le nouveau converti veut devenir pasteur, il y a des
programmes d’études par extension ou à distance auxquels il peut s’inscrire en vue
compléter sa formation biblique.

Le contact personnel de celui qui voyage, les lettres, et les cassettes envoyées par les
parents spirituels sont importantes. Lorsque les parents spirituels montrent l’exemple à
leurs enfants, le nouveau converti marchera véritablement avec Christ. Les questions
importantes que le nouveau converti pose doivent être exaucées par quelqu’un qu’il
respecte, c’est-à-dire ses parents spirituels.

Lorsque le besoin pour la formation personnelle se présente, les parents spirituels, avec
l’aide du nouveau converti, peuvent considérer ensemble ce qu’il faut faire. Avec
l’amour chrétien, les parents spirituels vont voir leur enfant devenir un chrétien mûr.

Paul a fait trois voyages missionnaires pour rendre visite aux églises qu’il avait établies.
C’est bien si le pasteur, les dirigeants ou un membre choisi par l’église centrale peut
rendre visite aux nouveaux convertis en Christ. Cette visite sera un bon souvenir, comme
les visites de Paul aux croyants des églises qu’il avait établies.

Résumé
Le travail que nous faisons pour Jésus ne ressemble à aucun autre travail sur la terre, et
c’est un engagement qui dure sur toute la vie et qui a des récompenses physiques et
éternelles ! « Ce n’est pas vous qui m’avez choisi, mais moi, je vous ai choisi et je vous
ai établi, afin que vous alliez, que vous portiez du fruit, et que votre fruit demeure, pour
que tout ce que vous demanderez au Père en mon nom, il vous le donne » (Jn 15.16).
Lorsque nous gagnons des âmes perdues pour Jésus, ces âmes grandiront spirituellement,
et tout ce que nous demandons à Dieu au nom de Jésus, Dieu le fera !

Pourquoi Dieu nous donnera tout ce que nous Lui demandons ? C’est parce que nous
avons gagné des âmes pour Jésus. Il nous donnera tout ce que nous Lui demandons
comme récompense ! « Quoi que ce soit que nous demandions, nous le recevons de lui,
parce que nous gardons ses commandements et que nous faisons ce qui lui est agréable »
(1 Jn 3.22) !

Avec l’aide des volontaires approuvés par l’église (ceux qui voyagent ainsi que ceux qui
dirigent), de nouvelles cellules de prière et des églises peuvent être établies là où les
membres voyagent régulièrement pour leurs affaires, même avec un budget limité.

181
Lorsque l’église adopte de nouveaux convertis, les parents spirituels peuvent utiliser les
renseignements que ceux qui voyagent ont ramenés. Avec ces renseignements, les
nouveaux convertis peuvent être formés, établis, et ils peuvent grandir spirituellement
pour devenir les dirigeants de leurs propres cellules de prière ou églises.

Les efforts missionnaires des apôtres du Nouveau Testament étaient efficaces. Avec la
même puissance du Saint-Esprit, les chrétiens aujourd’hui peuvent fournir les mêmes
efforts. Avec la détermination d’aller et de faire des disciples de toutes les nations et
avec l’aide du Seigneur, Dieu établira son Eglise parmi tous les peuples de la terre !

Nous connaissons déjà la fin de l’histoire : il y aura des croyants « de toute tribu, de
toute langue, de tout peuple, et de toute nation » (Ap 5.9). Soyons parmi ceux qui
participe à la moisson de ces derniers jours !

182
Chapitre Douze
ENTRE DEUX MONDES :
CONCILIER LES METHODES DE LEADERSHIP OCCIDENTALES
ET LES VALEURS TRADITIONNELLES DE LA SOCIETE
Bill Kirsch

Description
Ce cours enseignera au missionnaire comment concilier les méthodes de leadership
occidentales avec les approches traditionnelles. La Bible sera le guide pour la validation
de chaque méthode.

Objectifs
Ce cours voudrait faciliter la conciliation des modèles de leadership contemporains avec
les approches traditionnelles. En prenant le meilleur de chaque modèle, l’étudiant sera
encouragé à améliorer son ministère par l’adaptation et l’intégration des méthodes
abordées. L’objectif principal est de respecter les deux approches africaines et
occidentales en étudiant ce que la Bible dit de chacune des méthodes et de les concilier en
vue de faciliter l’avancement de la mission en Afrique dans le 21e siècle.

A la fin du cours, l’étudiant saura comment intégrer les méthodes de leadership


occidentales avec les méthodes traditionnelles. L’étudiant saura mieux diriger le peuple
de Dieu pour la gloire de son royaume.

Prions que le Seigneur nous aide dans ce cours :


• A être de bons serviteurs
• A mieux diriger l’église du Seigneur
• A faire de notre mieux pour sa gloire
• A être des serviteurs fidèles avec ce que Dieu nous a confié
• A désirer la présence du Saint-Esprit
• A demander au Saint-Esprit de nous convaincre concernant les domaines dans
lesquels nous avons été négligents
• A apprendre de la parole les principes par lesquels nous devons diriger son peuple
• A obéir à sa Parole et à ce que l’Esprit nous dit.

Introduction
Nous croyons que nous sommes dans les derniers jours et donc qu’on a plus beaucoup de
temps pour accomplir la grande commission de Christ. Il est essentiel que chaque ouvrier
dans le royaume de Dieu emploie au mieux son temps pour ramener la moisson à la
maison. Ce cours cherchera à amener les étudiants à évaluer les méthodes qu’ils
emploient pour atteindre leurs buts dans le ministère. Sans un plan d’action, on erre et on
n’accomplit qu’à moitié le but de moissonner les âmes perdues pour le royaume. « Si
vous ne planifiez pas, vous échouerez alors dans vos plans. » (Un exemple : Un
bâtiment construit dans le centre ville à Lilongwe—8 ans après qu’il soit vendu—il est
toujours vide et inachevé. Luc 14.28-30 dit : « Cet homme a commencé à bâtir et n’a
pas été capable d’achever. »)

183
En étudiant l’efficacité des méthodes de leadership de la Bible que les gens ont
employées en Afrique et en Occident, nous pouvons en bénéficier dans notre vie et notre
ministère. En étudiant des principes bibliques confirmés, le dirigeant peut reconnaître le
moment idéal et il peut amener les gens à accomplir l’impossible.

La Bible est la vérité—alors si une chose est vraie, elle ne va pas contre la Bible. Les
méthodes de leadership contemporaines seront comparées avec la Bible afin de trouver
celles qui sont véridiques.

Tout ce qui a de la valeur est le résultat des efforts d’une personne qui joue un rôle de
leader (dirigeant) et de visionnaire pour l’accomplir. Il existe des personnes qui ont le
don de diriger. Il existe d’autres personnes qui suivent une formation afin de pouvoir
diriger. Mais tout individu peut apprendre comment mieux diriger. On a dit avec raison :
« Si vous vous croyez être un dirigeant et que vous regardez en arrière que personne ne
vous suit, alors vous ne faites que vous promener. » Un dirigeant dirige et les autres le
suivent. (Un exemple : Prendre un fil à la main et essayer de le pousser.) Il y a des gens
qui veulent diriger en étant derrière, mais cette méthode a la même efficacité que le fait
de pousser un fil.

Ce cours abordera les diverses méthodes de leadership traditionnelles et occidentales.


Nous voulons considérer de près nos méthodes de leadership afin de décider si nous
sommes en train de diriger efficacement.

Pourquoi parle-t-on de la conciliation des méthodes de leadership occidentales avec les


méthodes traditionnelles ? Le village planétaire : Le monde devient de plus en plus
petit ; le résultat est que les normes culturelles se mélangent et elles deviennent de moins
en moins distinctives. Il existe beaucoup de similitudes entre les méthodes africaines et
les méthodes occidentales de même que des différences.

I. UN SEUL MONDE … DEUX PERSPECTIVES

A. La comparaison des perspectives africaines / orientales avec la dynamique de


leadership à l’Occident

1. Les perspectives orientales / africaines (centrées sur la personne / les événements) ; la


tâche et le but sont secondaires.
a. L’autocratie— centrées sur les traditions ou sur le groupe.
« Dans le poulailler, le coq est souverain. »
La perspective orientale / africaine prête attention à l’opinion de chacun—on cherche
le consensus et une règle est bien définie. La règle s’applique à tous. Une fois que la
décision est prise, « on n’écoute plus l’opposition ».
b. L’aristocratie : Le leadership est déterminé par la lignée familiale.
Cette perspective ressemble un peu à l’autocratie, mais c’est l’héritage qui détermine
le dirigeant et non le groupe ou le consensus.
c. Quelques exemples :

184
Les Africains qui ont dirigé leurs pays au moment de l’indépendance sont très
vénérés. Ces personnes sont caractérisées par les traits suivants :
• le charisme : le don d’exciter et de galvaniser une foule et le pousser à agir
• l’autorité : le don de diriger et d’inspirer le respect sans tolérer l’opposition
• l’empathie : le faculté d’écouter les gens et de savoir discerner le moment idéal.

Les exemples :
• Zik : Le premier président ou gouverneur général du Nigeria
• Abubaker Tafawa Balewa : “La voix d’or d’Afrique”—le premier Premier
Ministre de Nigeria
• Mandela—l’influence
• Kwame Nkrumah—Ghana
• Senghor—Sénégal

Ces hommes ont lutté pour garder les traditions africaines. Ils inspiraient le respect
car ils étaient honnêtes et désintéressés—ils n’ont pas englouti ni détourné de
l’argent. Ils voulaient le meilleur pour leurs pays. Ils avaient assez de courage pour
faire face aux dirigeants coloniaux afin de revendiquer et prendre leur indépendance.

En général : L’événement est le plus important, la tâche est secondaire ; ce n’est pas
la tâche qui est au centre mais plutôt la personne.

2. La dynamique occidentale (centrée sur la tâche) ; les gens viennent en deuxième


position.
« Le temps c’est de l’argent »--l’Occident n’a pas de patience.
« La tâche avant tout »--le but ou la tâche est au centre.
Les gens évoluent dans leur travail en utilisant les autres pour y arriver.

Les différentes valeurs nationales


Le Bureau des Ressources internationales a fait une recherche sur les valeurs
collectives des pays occidentaux (les Etats-Unis) et orientaux.1 Voici les différences
majeures :

Etats-Unis L’Orient
Tout est à l’heure Le temps est insaisissable et souple
L’accent est mis sur le changement L’accent est mis sur les traditions,
les coutumes
L’individualisme Le groupe
La vie privée La franchise, la disponibilité
La rivalité La coopération
L’égalité La hiérarchie / l’autorité
L’accent à terme court L’accent à terme long
Le travail (vivre pour travailler) Le repos et le travail (travailler pour
vivre)

1
The Complete Idiot’s Guide to Leadership : DeBrin, Andrew J., Alpha Books, pp. 114-115.

185
L’accent est mis sur le but ou la tâche L’accent est mis sur les gens
La communication directe / explicite La communication indirecte /
implicite
L’accent est mis sur l’action L’accent est mis sur la préparation

Ce n’est pas toutes ces différences qui peuvent être attribuées à chaque personne ou à
chaque culture. Ces valeurs ne sont ni bonnes ni mauvaises—elles expriment seulement
nos différences culturelles. Vous pourriez demander : « Pourquoi des cultures
différentes ont des perspectives si variées ? » A travers les années, les cultures
différentes développent des points de vue divers. Les personnes de deux cultures
différentes peuvent faire face au même événement mais ils le perçoivent différemment.

Depuis 30 à 50 ans (et surtout depuis 20 ans), de nombreuses études ont été faites à
l’Occident et surtout en Amérique du Nord au sujet de l’administration. Ces études ont
considéré les caractéristiques d’un “bon dirigeant”. Quelles qualités et quelles
caractéristiques sont inhérentes à un individu et l’aident à accomplir une tâche difficile ?

Depuis quelques années, le point de vue en Occident a changé. La notion du bon


dirigeant était le patron, celui qui est « boulot boulot » et qui sait prendre des décisions
difficiles. Aujourd’hui, les écrivains contemporains (ainsi que les écrivains chrétiens qui
commencent à écrire sur le leadership) disent que le dirigeant efficace est celui qui a une
grande vision pour un but louable et qui sait plaire aux gens et les motiver à travailler
pour atteindre ce but. Un mot qui le décrit est l’influence. Le dirigeant influence les gens
à suivre un but précis et les motive pour l’accomplir.

La notion de leadership a évolué. Il y a quelques années, chaque comité missionnaire


local en Afrique avait un président qui dirigeait l’équipe missionnaire du pays.
Maintenant il y a un modérateur de terrain. Pourquoi ? L’évolution progresse d’un
individu qui décide tout à un individu, membre d’une équipe, qui participe avec les autres
pour à l’accomplissement du but.

Il y a quelques années, Steven Covey a écrit un livre qui est devenu très célèbre. Le livre
s’appelle Seven Habits of Highly Effective People [Sept Caractéristiques des Gens
efficaces]. Dans ce livre, il énumère les caractéristiques nécessaires d’un individu
efficace. C’est un livre contemporain (Covey est lui-même mormon). Les Mormons
lisent la Bible mais ils mélangent tout car ils lisent aussi également le livre des Mormons.

Considérons ces 7 caractéristiques d’un point de vue contemporain. Plus tard, en


considérant le style et les méthodes du plus grand dirigeant du monde, nous découvrirons
ce qui est véridique avec l’aide de l’ultime vérité, la Bible. Les trois premières
caractéristiques de Covey sont regroupées ensemble dans la partie qui s’appelle la
victoire personnelle. Il faut d’abord être soi-même correct avant de pouvoir diriger les
autres dans la bonne voie.

Caractéristique 1 : Etre proactif (pouvoir prendre des initiatives)

186
On pourrait aussi dire : « Il ne faut pas laisser les choses se passer n’importe comment,
mais il faut les amener à se passer. » (N.B. Ces sept caractéristiques viennent de
l’Occident, mais les grands dirigeants en Afrique les utilisaient déjà bien avant que
Covey n’ait écrit son livre.)

Il faut prendre un moment pour penser aux grands dirigeants dans votre pays. Il y a de
bons et de mauvais dirigeants, mais ils étaient tous actifs. Ils n’ont pas “reçu” leur
position, leur puissance ou leur influence. Eux-mêmes ils ont fait en sorte que les choses
se passent comme ils le souhaitaient. Ils avaient une vision, un rêve et ils l’ont accompli.
(Aux Etats-Unis : Martin Luther King—« J’ai un rêve » ; Abraham Lincoln : « Il y a
quatre-vingt sept ans…».)

Discussion
Citer quelques grands dirigeants.

Il faut comprendre que Dieu a donné un but et Il désire l’accomplir à travers nos vies—il
faut devenir actif. Il faut aller de l’avant afin de l’accomplir—le but ne s’accomplira pas
tout seul.

Il faut oser avancer : « Le courage montre la grandeur du dirigeant. »

Caractéristique 2 : Commencer avec la fin en tête


Cette étape sépare les dirigeants des gérants. Un gérant agit selon ses responsabilités
mais un dirigeant accomplit. On ne veut pas dénigrer les gérants. Il faut être fidèle aux
responsabilités, mais le dirigeant détermine d’abord le but et ensuite il l’accomplit.

Il faut commencer avec la fin en tête. Est-ce que l’effort, le temps, et l’énergie dépensés
visent le but ?

Il faut encore considérer les grands dirigeants africains pour voir comment ils ont
accompli leurs buts. Ils ont visé un avenir qu’ils voulaient réaliser et ils y ont mis tous
leurs efforts pour l’accomplir.

La nature humaine voudrait que les gens agissent avant de réfléchir. Parfois on décide
une chose et c’est après qu’on pose des questions. Il existe des dirigeants qui pourraient
parler des missionnaires qui ont commencé des projets avec une grande perte de temps,
d’énergie, et d’argent sans que les buts soient accomplis. Les bons dirigeants
réfléchissent avant d’agir. Ils voient le “tout” et dirigent de sorte que le but soit
accompli.

Le fait de commencer avec la fin en tête veut dire qu’il faut décider de ce qui est le but
principal et ensuite organiser toutes les activités autour de cela. Il y a la loi des choix
exclus, c’est-à-dire : « Accomplir une chose, c’est ne pas accomplir une autre ». Il faut
demander : si je fais ceci, est-ce que c’est conforme au but et à la vision que je me suis
assignés ? Les priorités sous-entendent qu’il y a d’autres choix à l’arrière plan. Qu’est-
ce qui ne devrait pas prendre autant de temps ?

187
On a justement dit : « Si vous ne savez pas où vous allez, alors tout chemin vous
servira ». Le fait de commencer avec la fin en tête enlève toute limite qui peut arrêter le
progrès. Il faut essayer de penser avec l’avenir en tête. Il faut imaginer déjà cinq ans à
l’avance le lieu où vous aimeriez vous trouver, et puis regarder en arrière pour voir
comment y arriver. La meilleure façon de prédire l’avenir est de le créer.

Caractéristique 3 : Placer l’essentiel en premier lieu


Voici un aspect du leadership. Une vision—un but à atteindre—ne vous sert à rien s’il
n’y a aucun plan pour l’accomplir. Comment accomplir votre vision ? Il faut choisir
entre ce qui est urgent et ce qui est important.

Ce choix est présent chaque jour. Un exemple : La préparation du cours—j’avais prévu


plusieurs jours pour préparer ce cours—un temps important. Mais une crevaison à
l’aéroport a fait que je sois retardé dans les embouteillages, les toilettes à la maison
étaient bouchées, mon ordinateur ne voulait plus marcher, un ami m’a appelé pour
demander si je pouvais l’aider à déménager, notre enfant est tombé malade, etc. Certains
de ces événements urgents pouvaient attendre, d’autres non.

Covey propose un programme pour organiser le temps.

URGENT ET IMPORTANT NON URGENT MAIS


IMPORTANT
1. Les activités : les crises ; les problèmes 2. Les activités : la prévention ; les
urgents ; les projets à terminer avant une relations ; la prière ; les nouvelles
date précise. occasions ; l’étude biblique ; le repos ; le
sport ; la lecture.

URGENT MAIS NON IMPORTANT NON URGENT, NON IMPORTANT


3. Les activités : les surprises ; certains 4. Les activités : les loisirs ; le courrier ;
appels téléphoniques ; le courrier ; les certains appels téléphoniques ; les passe-
réunions ; les affaires importantes ; les temps (la télévision, les spectacles, le
activités favorites. sport) ; les activités amusantes.

Les grands dirigeants sont ceux qui savent dire non à la zone 4, s’organisent mieux afin
de réduire le temps passé à 1 et à 3 afin de donner le plus de temps à 2. C’est le
deuxième point qui accomplit plus la vision de Dieu. Il faut réduire 1, 3, et 4 afin de
donner plus de temps à 2.

Les grands dirigeants peuvent se concentrer sur une chose—la plus importante, et ils
peuvent continuer jusqu’à qu’elle soit accomplie. Le travail concerne le choix entre ce
qui est plus important et ce qui est moins important. Il faut bien y réfléchir.

Il y a des gens qui ont envisagé de grands projets mais ils ne sont jamais devenus de
grands dirigeants. Aux Etats-Unis, on les appelle des “hommes à toute idée”. Ils ont

188
toutes sortes d’idées et de visions pour l’avenir mais ils n’accomplissent rien. Ils courent
après un rêve mais n’accomplissent rien d’important.

Le dirigeant doit avoir une vision mais il doit aussi pouvoir l’accomplir par de bonnes
méthodes.

Caractéristique 4 : Penser à gagner / gagner (le gain mutuel)—Tout le monde est


satisfait.

Caractéristique 5 : Chercher d’abord à bien comprendre—et puis à être compris.

Caractéristique 6 : La participation—la coopération de façon inventive et créative.

On peut unir ces trois caractéristiques avec le travail d’équipe.

La plupart des écrits sur le leadership occidentale concernent le travail d’équipe. Le


travail d’équipe est une innovation importante dans la notion de leadership et en gestion.
Il y a quelques années, on pensait « moi d’abord » (l’égoïsme) ou « lutter pour arriver en
première position ».

Cependant, aujourd’hui c’est l’approche africaine ou orientale qui devient importante.


En Afrique, c’est le chef et ses conseillers qui travaillent ensemble pour résoudre les
problèmes. Ensemble, avec leurs caractères différents, ils partagent leurs diverses
expériences afin de prendre une décision qui rassemble la sagesse du groupe. Lorsque
plusieurs personnes prennent une décision ensemble, la solution est acceptée par tous (le
gain mutuel).

L’équipe prend en considération les avis de chacun, et même ceux qui ne sont pas
d’accord ont le droit de parler. Il faut chercher d’abord à comprendre et puis à être
compris. Le résultat de cette méthode est la participation—il y aura un meilleur résultat
si l’avis de chacun dans l’équipe est pris en considération.

Le livre intitulé Team Players and Teamwork [Les Equipiers et le Travail d’Equipe] par
Parker parle des recherches faites par Likert à l’Université de Michigan :
Likert étudiait les directeurs et les superviseurs qui avaient les meilleurs résultats afin de savoir ce
qu’ils ont fait et pourquoi ils ont réussi. Il a trouvé que les directeurs moins efficaces se
concentraient sur le travail tandis que les directeurs les plus efficaces se concentraient sur les
employés. Likert résume ses recherches par quatre systèmes de gestion. Le système 4, l’approche
la plus efficace, avait produit un haut niveau de réussite et le plus de participation. Aujourd’hui, le
système 4 représente la participation ou le travail d’équipe. La liste de Likert qui énumère les 24
caractéristiques d’une équipe efficace est semblable à ce que McGregor a dit sur le procédé ou la
dynamique de l’équipe.1

1
Team Players and Teamwork, Parker, Glenn M., Jossey-Bass Publishers, p. 24.

189
La liste de McGregor, plus courte et brève, énumère les caractéristiques nécessaires de
l’équipe efficace. Considérons les caractéristiques qui sont similaires à l’approche
administrative africaine :
1. L’ambiance est détendue, et on le sent en peu de temps—on est à l’aise. Il n’y a
pas de tension évidente. C’est une ambiance où les gens participent et
s’intéressent au travail. Ils ne s’ennuient pas.
2. Il y a beaucoup de discussion et tout le monde y participe, mais la discussion
concerne toujours le travail. Si la discussion s’éloigne un peu du sujet, quelqu’un
ramène rapidement au sujet.
3. La tâche ou l’objectif est bien compris et accepté par tous les membres de
l’équipe. Avant que les membres de l’équipe ne s’engagent à accomplir cette
tâche, il se passe un temps de discussion afin qu’ils puissent la comprendre.
4. Les membres de l’équipe s’écoutent mutuellement ; chaque idée est prise en
compte. Les gens n’ont pas peur d’exprimer leurs idées, même si c’est une idée
un peu éloignée du sujet car ils savent que les autres ne vont pas les critiquer.
5. Il y a une différence d’opinions. L’équipe accepte les diverses opinions et ne
montre aucun signe de tentative à éviter un quelconque conflit ou à monter de la
gentillesse ; l’équipe cherche à résoudre les différences au lieu de dominer celui /
ceux qui n’est pas du même avis. Les individus avec des opinions différentes
n’essayent pas de dominer l’équipe ou de montrer leur hostilité. Le désaccord est
une différence d’opinion, et chacun a le droit de parler afin que l’équipe puisse
ensemble trouver une solution.
6. La plupart des décisions sont prises par consensus et c’est clair que tout le monde
est d’accord ou que chacun accepte. On pratique peu le vote ; l’équipe n’accepte
pas une décision seulement parce qu’il existe une majorité.
7. On critique facilement, avec franchise et gentillesse. Il n’y a pas de revanche
personnelle. La critique fortifie l’équipe et enlève les obstacles qui affrontent
l’équipe et immobilisent l’action.
8. Les membres de l’équipe sont à l’aise pour exprimer leurs sentiments ainsi que
leurs idées sur le problème et sur les actions prises par l’équipe.
9. Lorsqu’on agit, chacun sait ce qu’il doit faire et il comprend et accepte sa tâche.
10. Le président de l’équipe ne domine pas les autres membres et ils ne demandent
pas toujours son avis. Selon les circonstances, la position du président peut être
accordée aux autres. Les membres différents, à cause de leurs connaissances ou
leurs expériences, représentent les “ressources” à qui les autres membres du
groupe peuvent venir lorsque le besoin se présente. Les membres les consultent et
ces personnes peuvent alors prendre le rôle du président. L’accent n’est pas mis
sur le dirigeant, mais plutôt sur l’accomplissement du travail.
11. L’équipe est consciente de ses actions. Les membres évaluent souvent leur travail
pour repérer ce qui est bien ou ce qui gêne le travail.1

Est-ce qu’il existe des similitudes avec l’approche traditionnelle ? Il y existe un ordre
précis. L’Occident évolue vers le consensus ou l’approche centrée sur les gens, et
l’Afrique semble évoluer vers l’approche centrée sur l’individu.

1
Idem, pp. 19-21.

190
A ce niveau, peut-être êtes vous confus. Qui a raison ? Nous allons bientôt aborder
l’exemple de Jésus—son exemple peut nous illuminer.

Considérons un modèle de leadership. C’est une matière complète en elle-même. Il


existe quatre méthodes fondamentales :

1. Diriger—Le directeur donne des instructions et surveille de près la façon dont les
autres les accomplissent.
2. Encourager—Le directeur dirige et surveille de près l’accomplissement des tâches
diverses mais il explique aussi les décisions prises, demande des suggestions, et
encourage le progrès (c’est la méthode la plus employée).
3. Soutenir—Le directeur aide et soutient les efforts faits par les employés et il partage
la responsabilité des décisions prises avec eux.
4. Déléguer—Le directeur donne la responsabilité des décisions et la solution des
problèmes aux employés (une méthode peu employée).

Il est nécessaire d’utiliser les quatre méthodes. La plupart des gens utilisent une ou deux
méthodes, mais le bon dirigeant décide quelle méthode à employer selon le caractère de
l’employé. Considérons le tableau suivant :

LE DEVELOPPEMENT LA METHODE
D1 M1
Niveau bas de compétence DIRIGER
Très engagé Structurer, contrôler, suivre, et superviser
D2 M2
Niveau moyen de compétence ENCOURAGER
Peu engagé Diriger et encourager
D3 M3
Niveau haut de compétence SOUTENIR
A mi-temps engagé Louer, écouter, et aider
D4 M4
Niveau haut de compétence DELEGUER
Très engagé Donner la responsabilité des décisions
quotidiennes aux autres

Lorsque l’employé accroît sa capacité et devient de plus en plus compétent, le bon


dirigeant change de la M1, en dirigeant et en surveillant la personne de près, à la M2, en
relâchant peu à peu son contrôle et en l’encourageant. Lorsque l’employé devient très
compétent, le dirigeant change de la M3 et devient plus une aide. Enfin, lorsque
l’employé devient très compétent et très engagé, le dirigeant lui donne toute la
responsabilité et met son attention sur les besoins plus urgents. C’est ainsi que les
employés deviennent des dirigeants. Il faut imaginer l’état psychique d’une personne qui
a mûri jusqu’au D4 mais le directeur dirige toujours avec la M1 ou la M2. La personne
deviendra frustrée et elle partira pour travailler ailleurs. Ces méthodes peuvent être
appliquées à n’importe quel niveau de leadership, que ce soit avec un homme d’affaires
et ses employés ; soit le directeur d’une école avec son personnel, les enseignants ou les

191
élèves ; soit un pasteur avec les membres de son église. Pour établir une église stable, il
faut donner plus de responsabilités aux membres au fur et à mesure que leur compétence
accroît.

Caractéristique 7 : S’améliorer
C’est le but du cours. Le bon dirigeant prend le temps de développer et d’accroître ses
capacités personnelles. Il prend le temps de lire et d’étudier, de prier, rêver et trouver une
vision. Les conférences et les séminaires peuvent l’aider à améliorer ses capacités. Il est
important de prendre du temps pour s’améliorer.

Discussion
Parler des méthodes de leadership de votre culture.
1. Dans votre culture, quelles caractéristiques les jeunes ont-ils ?
2. Quelle méthode de leadership préférez-vous ?
• L’autocratie—le patron décide tout
• L’aristocratie—il y a un élu souverain
• Le but / la tâche est au centre
• Les gens sont au centre
• Le travail d’équipe
3. Existe-t-il des conflits entre les approches de leadership occidentales et les approches
africaines ? Si oui, quels conflits ? Si non, expliquer.

II. LES PRINCIPES DE LEADERSHIP BIBLIQUES

A. Qu’est-ce que la Bible enseigne au sujet du leadership ?


La Bible est la source ultime de vérité. La parole de Dieu a beaucoup d’exemples de
leadership—de bons et de mauvais. Il faut suivre les bons exemples et éviter les
mauvais.

1. L’exemple de Jésus
Jésus est l’exemple parfait du bon dirigeant. Voici les modèles et les méthodes de
leadership de Jésus en deux listes, la liste A et la liste B. Il faut les concilier.
a) Un modèle : la façon dont on dit, fait, s’exprime ou accomplit une chose.
b) Une méthode : une façon ou manière de faire, surtout une façon d’accomplir
régulièrement et systématiquement une tâche.

Ce que Jésus a dit et ce qu’Il a fait sont liés avec la manière dont Il les a exprimés, alors il
faut considérer les deux ensemble. Jésus fut le dirigeant / leader par excellence. Son
modèle est exemplaire. D’abord et avant tout, Jésus fut un serviteur. Certaines
personnes ont essayé d’interpréter l’enseignement de Jésus qui parle des captifs libérés
(la théologie de la libération) comme le devoir de prendre des armes et de combattre les
gens. Mais les enseignements de Jésus sont mieux représentés par une carafe, un bassin,
et une serviette. Jésus n’avait pas non seulement enseigné comment servir mais Il l’avait
montré en servant les gens Lui-même (Jn 13.3-17 ; Ph 2.5-11).

192
Les pasteurs prêchent que c’est mieux de servir que d’être servi. L’essentiel est que les
dirigeants le mettent en pratique ! Je ne comprends pas les pasteurs ou les missionnaires
qui cherchent ou attendent la reconnaissance ou l’honneur pour le service qu’ils ont fait
pour Dieu ! Je ne suis pas du tout à l’aise lorsqu’une église aux Etats-Unis veut
“présenter” son missionnaire et le louer. Je voudrais dire en ces moments : « Je ne suis
qu’un homme », comme Pierre l’avait dit à la famille de Cornelius (Ac 10.26). Nous
sommes les serviteurs de Christ ; notre attitude devrait montrer l’humilité, les autres
avant nous-mêmes.

Reconsidérons les sept caractéristiques de Covey pour voir comment Jésus avait déjà ces
caractéristiques bien avant que Covey ne les ait écrites.

Caractéristiques 1 & 2
Jésus était actif—Il a commencé son ministère avec la fin en tête.

C’est incroyable combien de chrétiens, même de dirigeants, n’ont aucune direction pour
leurs vies—ils n’ont pas une vision précise de ce qu’ils aimeraient accomplir et de ce qui
est la volonté de Dieu pour leurs vies. C’est une erreur.

Je porte toujours avec moi, dans mon portefeuille, ma déclaration personnelle de ma


vision. C’est le but que Dieu voudrait accomplir dans ma vie : « Former les Africains à
toucher l’Afrique pour Christ par la mission et la formation pastorale. »

Jésus avait un plan et Il l’avait toujours gardé en tête. Ce plan faisait partie de son
succès. Rien ne pouvait L’empêcher d’accomplir son plan. Il savait qu’Il devait mourir
sur la croix pour accomplir son plan mais Il n’avait jamais hésité à le faire. Il avait
déterminé qu’Il partirait à Jérusalem (Lc 18.31-33). Il faut s’engager complètement dans
le plan de Dieu. Avec ce plan en tête, il faut déterminer comment l’accomplir. Sans
plan, il n’y a pas de but. Sans plan, on ne peut que réagir aux diverses circonstances ou
épreuves de Satan. Un plan dirige et canalise nos forces et nos activités. Nous devenons
actifs.

Caractéristique 3
Les priorités, mettez ce qui est plus important en première place. La vie de Jésus avait
des priorités et Il les a toujours gardées. Lorsque Jésus a dit : « Laisse les morts
ensevelir leurs morts » (Mt 8.22), Il parlait de la nécessité de ne pas s’éloigner du but
véritable et important, même pas pour un événement urgent.

Mathieu 6.33 résume brillamment le message de Jésus : « Cherchez premièrement son


royaume et sa justice, et tout cela vous sera donné en sus. » C’est-à-dire, il faut mettre
les priorités en première position et les autres activités trouveront leur bonne place. C’est
la décision la plus difficile pour un dirigeant. Il faut toujours y veiller car une priorité
pourrait facilement glisser et ne plus se trouver en première position. Il faut veiller
quotidiennement car la grande stratégie de l’ennemi est de vous écarter de ce qui est
important.

193
C’est plus facile de mettre les priorités en première position que de les mettre en pratique.
C’est très facile d’être écarté de la bonne voie et d’accomplir ce qui est bon et non ce qui
est le mieux.

Le bon dirigeant reconsidère souvent ses priorités afin de s’assurer qu’il accomplit le but.
Si le travail n’accomplit pas votre vision, soit la vision n’est pas la bonne soit il faut
arrêter ce que vous faites. Si votre vision est bonne, alors tout devrait s’accorder avec
elle.

Caractéristiques 4, 5, et 6
Et le travail d’équipe ? Est-ce que Jésus l’avait fait ? Il est Dieu, si quelqu’un peut
accomplir sa vision, c’est sans doute Lui.

La littérature contemporaine dit qu’une bonne équipe a besoin d’une variété de


personnes. Chaque personne contribue par un trait de caractère différent. (Lorsque
j’aborde ces traits de caractère, il faut penser aux douze disciples et en quelle catégorie
chacun se trouve.) La littérature contemporaine suggère que les traits nécessaires pour
une équipe soient :
1. Celui qui contribue : cette personne met le travail au centre. Elle aime donner de
bonnes informations techniques à l’équipe. Elle accomplit ses devoirs et
encourage l’équipe à faire une haute performance. Cette personne est fiable
2. Celui qui collabore : cette personne considère que le but, la vision ou la mission
est essentielle, mais elle est souple et ouverte aux nouvelles idées. Elle est prête à
aider les autres avec leur travail. Elle est aussi prête à partager “la gloire” avec
les autres. Cette personne voit le “tout”
3. Celui qui communique : cette personne met le procédé au centre, elle écoute
efficacement les autres, aide les autres à s’engager, à résoudre les conflits, à
accepter le consensus, à parler, et à se sentir à l’aise. Cette personne est sociable
et optimiste
4. Celui qui défie les autres : cette personne questionne les buts, les méthodes, et
même l’éthique de l’équipe. Elle n’a pas peur de dire le contraire et encourage
l’équipe à prendre des risques. Cette personne est franche et ouverte.

Et les traits de caractère des douze disciples ? de Paul ? C’est difficile de dire, nous ne
connaissons pas assez leurs caractères et certains disciples pourraient avoir deux
caractéristiques. En général, les gens ont plusieurs caractéristiques. C’est important de
savoir que Jésus n’avait pas d’“automates”. Il faut suivre son exemple. Il faut avoir des
membres qui n’ont pas peur de montrer leur personnalité.

C’est important d’avoir de bons conseils et des informations bien réfléchies et critiques.
Le dirigeant ne peut pas s’améliorer si l’information ne lui parvient pas. Le dirigeant
apprécie et récompense ceux qui disent la vérité, même si elle ne lui plaît pas.

Si vous êtes membre d’un comité (de l’institut biblique ou d’un autre ministère), vous
êtes membre d’une équipe. Quel est votre rôle ? Bob Briner, qui est membre de
plusieurs comités d’organisations civiques et charitables, dit que les comités des

194
organisations à but non-lucratif peuvent facilement se concentrer seulement sur les
“bonnes nouvelles”. Il dit : « Quand les membres du comité sont rassemblés, on ne nous
dit que les bonnes nouvelles. » Si vous êtes membre d’un comité, vous êtes membre
d’une équipe. Vous devez une grande responsabilité à l’institut ou au ministère. Il faut
exiger la vérité—qu’elle soit bonne ou mauvaise.

Briner continue en disant : « Une règle d’or est que si vous ne recevez que de bonnes
nouvelles, c’est qu’on ne vous dit pas tout. Aucune organisation complexe qui a un
comité ne peut fonctionner sans problèmes et sans échecs. En tant que membre du
comité, il faut connaître les problèmes. Il ne faut pas laisser le personnel toujours
dire que tout va bien. »

Jésus n’était pas membre d’un comité mais Il rejetait la flatterie. Le jeune homme riche
est venu à Jésus en Le qualifiant de « bon ». Jésus lui a coupé la parole car Il savait que
l’homme ne L’adorait pas sincèrement. Jésus avait fait taire les Pharisiens hypocrites en
citant le prophète Esaïe : « Ce peuple m’honore des lèvres, mais son cœur est très
éloigné de moi » (Mt 15.8).

Caractéristique 7—S’améliorer
Chaque dirigeant a besoin de repos et de renouvellement. Ce sont des activités que les
Occidentaux font très mal et au hasard. Il y a des gens qui assimilent les affaires à
l’efficacité. Mais plutôt, nous devenons plus efficaces si nous mettons du temps de côté
pour nous reposer, nous renouveler, et regarder à nouveau notre vision.

Jésus avait beaucoup à faire et seulement trois années courtes pour tout accomplir. Si
j’étais à sa place, j’aurais voulu travailler tout le temps. Cependant, Jésus avait souvent
pris du temps pour se retirer et se reposer. Il faut suivre son exemple. Si Jésus avait
besoin de se retirer, combien de plus devons-nous faire de même ? Le dirigeant qui est
bien reposé et renouvelé accomplira plus que le dirigeant fatigué et anxieux.

Il faut prendre le temps de s’éloigner de la tension des responsabilités. Il faut prendre le


temps de s’amuser et de se reposer avec la famille. Si vous ne le faites pas, vous vous
faites du mal à vous-même. On dit : « Il se trompe gravement, celui qui se trompe lui-
même ». En tant que dirigeant, il faut encourager ceux qui vous suivent à également
aussi se reposer. C’est difficile de mobiliser l’armée lorsque les troupes sont épuisées.

Il existe plusieurs manières de se renouveler. Il faut prendre un temps de repos assez


long chaque année mais aussi organiser de courts moments de repos. Après un appel
téléphonique ou une réunion difficile, il faut passer cinq minutes dans la prière ou lire un
psaume favori. John Wesley a dit : « Aujourd’hui j’ai une journée remplie d’activités. Il
faut que je reste une heure de plus dans la prière. »

2. Les principes de leadership de la parole de Dieu


Il existe beaucoup de principes de leadership dans la parole de Dieu. La parole de Dieu
concerne les gens de l’Occident, de l’Afrique, de l’Asie, et de toutes les régions du
monde. Quels principes de leadership se trouvent dans la Bible ?

195
George B. Davis dit : « La responsabilité fondamentale des dirigeants spirituels, quelque
soit leur niveau de leadership, est le modèle du caractère divin. »

Chaque église locale ou organisation doit former des dirigeants efficaces et compétents—
des dirigeants qui démontrent les principes bibliques de leadership—afin d’avoir un
ministère efficace. Quels sont les principes administratifs de la Bible ? Il en existe au
moins sept principes principaux.

Le comportement / l’honnêteté
Un principe biblique de leadership est toujours établi sur une fondation : le comportement
personnel et l’honnêteté. Les caractéristiques bibliques du leadership spirituel mettent
plus l’accent sur le comportement personnel que sur la connaissance ou le savoir-faire (1
Tm 3.1-7 ; Tt 1.5-9). Ted W. Engstrom a bien dit : « La caractéristique principale pour
un bon leadership est l’honnêteté / l’intégrité. » L’honnêteté établit la confiance—et elle
est indispensable. Sans doute, l’honnêteté constitue la seule caractéristique essentielle du
dirigeant spirituel. Le fait de diriger les autres commence toujours avec la maîtrise de
soi.

Malheureusement, il y a des gens aujourd’hui qui mettent le charisme d’une personne au-
dessus du comportement. Peter Scotese dit : « L’honnêteté n’est pas une chose à 90%, ni
à 95%, vous l’avez ou vous ne l’avez pas. » Andrew Carnegie, un homme d’affaires
américain célèbre, a dit : « Une grande société ne peut pas avoir du succès si elle
n’adhère pas au code strict de l’honnêteté / l’intégrité. »

Voici quelques citations qui parlent de l’honnêteté / l’intégrité :


• « Le partisan de moindre effort est comme un fleuve tordu, c’est un homme
tordu » (Bob Murphy)
• « La puissance est dans le caractère d’une personne » (Booker T. Washington)
• « Afin de persuader les autres, il faut d’abord être honnête »
• « Afin que les gens vous croient, il faut être fiable »
• « Afin d’être fiable, il faut dire la vérité » (Edward R. Murrow—un journaliste !)
• « Le dirigeant agit de la même façon que tout le monde le regarde ou que
personne ne le regarde »
• « Le fait de diriger dépend plus de ce que vous êtes et non de ce que vous faites »
• « Le caractère est la capacité de suivre une décision longtemps après que
l’émotion, avec laquelle on a pris la décision, soit passée »
• « Le fait de dire la vérité est le signe véritable de l’honnêteté »
• « Si l’on ajoute à la vérité, on en soustrait » (Alexandre Solzhenitsyn, un écrivain
russe qui a gagné le prix Nobel pour son livre L’Archipèle du Goulag).

Jésus avait parlé de l’honnêteté dans le sermon sur la montagne (Mt 5.33-37). Jésus dit
qu’il n’y a pas besoin de dire : « Je jure que c’est la vérité ». Les enfants aux Etats-Unis
disent en jouant : « Je me signe et si je mens, je mourrai en enfer. » Non ! Jésus dit :
« Que votre oui soit oui et votre non, non... » La parole d’un homme est le signe de son
engagement. (C’est comme la signature sur un document. C’est un accord qui est valide,

196
un lien solide !) Lorsque vous parlez, les gens devraient savoir que vous êtes fiable car
vous ne leur avez jamais menti. Votre caractère doit dépasser les doutes. Si ce
comportement s’applique au croyant, comme Jésus l’avait dit, alors combien plus le
dirigeant doit l’avoir aussi !

Servir les autres


Le principe administratif de la Bible se base sur le modèle du serviteur. Selon le
dirigeant parfait, Jésus, l’administration dans l’église doit être différente de celle du
monde (Mt 20.25-28 ; Mc 10.25-45). Le fait de servir les autres commence avec la
soumission complète à la seigneurie de Jésus-Christ. William D. Lawrence dit
justement : « Contrairement à ce qu’on pense, le dirigeant chrétien suit le grand
Dirigeant Lui-même. »

“L’Ordre de la Serviette” (Jn 13.1-17) n’est pas un sujet très courant dans la société
actuelle. Cependant, chaque dirigeant futur doit se rappeler : « Le dirigeant spirituel
actuel avait hier montré un esprit humble en travaillant de bon cœur et fidèlement dans
une position inférieure. » Il faut se rappeler que c’est le dirigeant qui met en place
l’ambiance. La morale vient toujours d’en haut. Si vous êtes le modèle d’un serviteur,
ceux qui vous suivent serviront aussi les autres.

Les relations
Un principe administratif de la Bible se caractérise aussi par le ministère qui entoure et
aide les autres. L’idée principale exprimée dans l’analogie du berger est celle des
relations. Le ministère du berger spirituel met l’accent plus sur les gens que sur les
programmes. Jésus avait passé plus de temps à rester et à parler avec les gens. Le
dirigeant doit toujours se rappeler qu’une assemblée dépend plus des relations. Le bon
Berger Lui-même dit : « Mes brebis entendent ma voix. Moi, je les connais, et elles me
suivent » (Jn 20.27).

Le bon dirigeant comprend que l’établissement des relations est un processus qui prend
du temps. Le ministère orienté vers les gens montre cet élément essentiel—l’authenticité.
Rosabeth Moss, professeur à Harvard Business School, avait très bien parlé des relations
dans le leadership : « Le leadership n’existe pas dans une personne. Elle existe dans les
relations entre plusieurs personnes. »

La formation
Un principe administratif de la Bible prend en compte la formation. Bien avant que
l’idée de mentor ne soit “à la mode”, Paul avait dit à Timothée : « Et ce que tu as
entendu de moi en présence de beaucoup de témoins, confie-le à des hommes fidèles, qui
soient capables de l’enseigner aussi à d’autres » (2 Tm 2.2). La formation comprend les
principes et les exemples. Les dirigeants doivent démontrer ce qu’ils enseignent ; c’est-à-
dire, ils doivent devenir des modèles vivants. Albert Schweitzer, qui a gagné le prix
Nobel, a dit : « Les hommes n’apprennent de personne si ce n’est par l’exemple. »

Les dirigeants efficaces forment et rendent capables les autres. Ils découvrent les
capacités des hommes et des femmes qui accomplissent des buts formidables. Une telle

197
formation comprend la motivation et la délégation. Les dirigeants évitent toujours
d’utiliser des techniques non bibliques pour motiver les gens, comme la culpabilité, la
manipulation, l’intimidation, et l’encouragement superficiel. Comme Moïse (Ex 18.21-
26) et les apôtres (Ac 6.1-7), les dirigeants doivent apprendre comment déléguer
efficacement le pouvoir car la délégation du pouvoir est l’habileté de leadership la plus
importante.

La formation comprend aussi l’encouragement. Les grands dirigeants encouragent


exprès les autres dirigeants ainsi que leurs employés (c’est l’encouragement à 360%). Il
faut encourager les autres à faire de leur mieux en leur rappelant toujours qu’ils font du
bon travail, qu’ils ont votre confiance, et que vous les soutenez.

C’est-à-dire, les dons ou le ministère que les autres accomplissent ne devrait pas nous
déranger. Si quelqu’un vous dépasse par le travail qu’il fait pour Dieu, à Dieu soit la
gloire ! Les problèmes viennent quand nous nous occupons de notre “royaume” et non
du royaume de Dieu. Considérons l’exemple de Barnabas. Barnabas encourageait
toujours les autres et il était toujours prêt à voir un autre le dépasser dans le ministère.

En Ac 9.27, Barnabas amène Paul aux autres apôtres. Il se mettait en danger / risque car
il croyait que Paul avait des talents. Plus tard, Barnabas avait cherché Paul (Ac 11.25-26)
et l’avait amené à Antioche afin de partager le ministère là-bas avec lui. En Ac 13.1-3, le
Saint-Esprit prévoyait le premier voyage missionnaire. Barnabas est en premier lieu
chaque fois (v. 7 « Barnabas et Paul »). Mais en Ac13.13, c’est écrit : « Paul et ses
compagnons ». Barnabas avait formé Paul et l’avait dirigé dans le service missionnaire,
et puis il avait pris une place inférieure par rapport à Paul. A partir de ce point, Paul avait
la place supérieure et Barnabas est devenu membre de l’équipe.

L’équilibre
Un autre principe administratif de la Bible parle de l’équilibre. L’équilibre est peut-être
l’élément administratif le plus difficile à apprendre puisque les dirigeants tendent à
osciller d’un côté à l’autre. Il faut penser, par exemple, à l’équilibre entre le courage et la
compassion. Jésus était courageux lorsqu’Il a chassé les vendeurs du temple (Mt 21.12-
16), mais Il avait eu de la compassion pour la femme prise en flagrant délit d’adultère
(Jn 8.1-11).

Jésus savait aussi comment assurer l’équilibrer la disponibilité et l’indisponibilité. Il était


disponible pour nourrir les cinq milles (Mt 14.15-21) mais tout de suite après, Jésus est
allé seul sur la montagne pour prier (Mt 14.22-23).

Le travail d’équipe
Un autre principe biblique de leadership parle du travail d’équipe. Le travail d’équipe
était clair dans la philosophie personnelle de Jésus. Jésus s’est donné à une équipe de
douze hommes en leur confiant beaucoup de son temps et de son énergie pour les former.

Paul avait utilisé le travail d’équipe dans sa stratégie missionnaire. Barnabas et Jean-
Marc travaillaient ensemble avec Paul pendant le premier voyage missionnaire, tandis

198
que Silas, Luc, et Timothée l’avaient accompagné au deuxième voyage missionnaire. La
plupart des dirigeants développent mieux leurs capacités s’ils font un travail d’équipe et
non un travail solitaire. Il faut savoir que le travail d’équipe est aussi un principe
biblique. Dieu voudrait que nous travaillions en unité.

Un ami pasteur utilise trois éléments nécessaires pour déterminer les membres capables
de prendre des responsabilités dans son église :
1. La disponibilité
2. L’esprit souple
3. Le désir quotidien de s’approcher de Jésus par la prière, l’étude de la Bible, etc.

Le nombre de membres dans une équipe peut aussi déterminer le succès de l’équipe.
L’équipe doit être assez grande pour accomplir le travail. Par contre, si l’équipe devient
trop grande, la confusion, les efforts sans but, et le manque d’ordre peuvent en être le
résultat. Une grande équipe ne favorise pas les relations intérieures (les gens ne sont pas
à l’aise les uns avec les autres). Lorsqu’une équipe grandit, les membres sentent parfois
que leurs efforts ne sont pas importants. En général, une équipe doit avoir le nombre
minimum nécessaire pour accomplir le travail mais elle ne doit pas non plus être trop
petite car elle ne pourrait pas accomplir le travail.

Les équipes et les comités sont plus efficaces avec 5 à 7 personnes. Il faut soigneusement
choisir les membres de l’équipe. Le dirigeant doit évaluer la compétence, la capacité, et
les talents nécessaires pour accomplir le travail, et ensuite choisir des individus qui
peuvent vraiment contribuer à l’équipe. Une équipe n’est pas un groupe de personnes qui
se rencontrent et se partagent leur ignorance. Chaque membre a un rôle important.

En général, un statut détermine le nombre et le contenu de l’équipe. Ce document


n’engendre pas l’équipe, mais les membres deviennent une équipe lorsqu’ils collaborent
ensemble pour un but commun. C’est difficile pour une équipe avec 7 ou 8 membres de
partager leurs idées (le partage d’idées est nécessaire à l’équipe).

La souplesse
Webster définit la souplesse comme : « La capacité de s’adapter aux éléments nouveaux,
différents ou changeables. » Un proverbe ancien dit : « Celui qui ne se plie pas sera
cassé en deux ». La souplesse est un modèle de leadership du Nouveau Testament. Une
erreur que les dirigeants font souvent est de confondre la souplesse avec le compromis.
La souplesse peut parfois représenter le compromis, mais ce n’est pas toujours le cas.
Les dirigeants spirituels doivent savoir discerner le moment où la souplesse reflète la
sagesse et non le compromis. La souplesse n’est pas non plus faiblesse. La souplesse
sans compromis peut démontrer la sagesse et la force.

La meilleure déclaration biblique qui concerne la souplesse sans compromis se trouve


dans la longue discussion au sujet de la liberté chrétienne que Paul avait adressée à
l’église de Corinthe : « Je me suis fait tout à tous, afin d’en sauver de toute manière
quelques-uns » (1 Co 9.22).

199
Il faut se rappeler que les grands dirigeants de la Bible —Abraham, Moïse, David, Paul,
et d’autres—malgré leur position ou niveau, ont montré ces caractéristiques dans leurs
propres actions et comportements.

Avant d’aborder la notion de vision et de leadership visionnaire, considérons la structure


de l’équipe. La structure peut aider ou briser les gens. La structure de l’équipe doit
toujours être surveillée, car elle deviendra de moins en moins souple au fur et à mesure
que le temps passe. Il faut établir une structure qui puisse accomplir le travail de Dieu. Il
faut toujours se demander :
Pourquoi ?
Pour quel but ?
Exprès ou au hasard ?

La structure de l’équipe doit résoudre des problèmes ou mieux, avancer le progrès.

B. La notion de vision et de leadership du Nouveau Testament


D’après les écritures suivantes, quelle est la vision que Dieu avait donnée et comment a-t-
elle changé la vie des gens ?
1. La vision de Jésus pour le ministère de l’Eglise primitive en Ac 1.4-8. Quelle vision
spécifique Dieu avait-Il donnée à son peuple le jour de Pentecôte en Ac 2.14-22 ?
Comment cet événement fut-il relié à la vision que Jésus avait donnée à l’Eglise dans
Ac 1.4-8 ?
2. La vision de Paul pour le ministère en Ac 9.15 ; 26.15-23. Comment la vision que
Dieu a donnée à Paul avait-elle changé sa vie et son ministère (2 Co 11.23-28) ?
3. La vision de Pierre pour le ministère dans Ac 10.9-16 ; 11.4-18. Comment la vision
de Dieu pour évangéliser les Gentils montre-t-elle et met-elle l’accent sur la vision de
Jésus pour le ministère et l’évangélisation de l’Eglise primitive dans Ac 1.8 ?
Comment cette vision a-t-elle changé les projets de Pierre ?
4. Comment le ministère de Paul fut-il changé par la direction stratégique de Dieu dans
Ac 16. 9-10 et 18.9 ? Qu’est-ce que cette direction nous montre lorsque nous
voudrions mettre en action la vision que Dieu nous donne pour le ministère (Pr 3.6) ?
5. Quelles conclusions pouvons-nous tirer de ces passages du Nouveau Testament ?
6. Dieu donne-t-Il des visions aujourd’hui ? Lire Ep 4.11. Dieu nous laisse-t-Il sans
vision ?
7. Quelle vision Dieu vous a-t-Il donnée pour votre ministère ?
8. Quelles visions est-ce que Dieu a données à son église dans Mt 28.18-20 ; Lc 24.46-
49 ; Ac 1.8 ? (Comparer avec Mt 10.1-8 et 28.18-20 ; voir aussi Lc 9.1-6 ; 10.1-16 ;
Mc 16.15-20.) Combien de détails stratégiques sont compris dans ces passages ?

PRIERE : Seigneur, aide-moi à être comme Toi lorsque je dirige les autres.

200
Chapitre Treize
LA DOUBLE VOCATION : TRAVAILLER AVEC DEUX FOIS PLUS
D’EFFORTS POUR OBTENIR UNE MOISSON À CENT POUR CENT
Don Jacques, Keith Pyles

Ce cours abordera les diverses approches de la mission pratiquées dans les régions où le
ministère traditionnel est impossible ou pas du tout pratiqué. Il mettra l’accent sur
l’équilibre entre le travail à plein temps et le service missionnaire, ainsi que sur
l’engagement des laïcs dans l’établissement des églises et dans d’autres projets
missionnaires.

Objectifs
Ce cours voudrait défier l’étudiant à développer et à élargir sa vision de la mission afin de
comprendre le concept des “fabricants (faiseurs) de tentes” comme un aspect nécessaire
et viable dans la stratégie pour la mission. Deuxièmement, ce cours voudrait montrer que
les laïcs peuvent faire de “courts séjours” missionnaires. Et enfin, ce cours voudrait
montrer que les fidèles laïcs, qui soutiennent la mission, sont le “sang” des efforts
missionnaires de par leurs fidélité dans la prière, les finances, et également de par leurs
soutien émotionnels.

Lorsque les étudiants terminent ce cours, ils seront plus conscients du travail
missionnaire. La grande mission ne concerne pas seulement un certain groupe de
croyants, mais c’est un commandement qui concerne tout croyant.

Introduction
Le temps de la moisson est un moment important pour l’agriculteur. Tout le travail de la
moisson doit être accompli en avance, de la bonne manière, afin que la vie continue
normalement. Quand l’agriculteur prépare le champ et sème les graines, les autres
affaires quotidiennes continuent sans interruption. Il peut travailler pendant de longues
heures, mais un bon repas et du repos terminent sa journée de travail. Le début du travail
peut être difficile et ardu, mais la moisson vaut bien ce travail.

Quand le temps de la moisson arrive, les affaires s’arrêtent. Il n’y a plus de temps pour
manger, se reposer ou dormir la nuit. La moisson passe avant tout. Toute personne qui
vit de la moisson ne pensent qu’à la ramener. Le père, la mère, les enfants, la famille et
les salariés n’ont plus les mêmes heures. Les repas sont rapidement consommés.
Personne n’a le temps de se reposer ou de dormir. Il n’y a plus de distractions, ni de
temps pour s’amuser. La récolte passe avant toute autre activité et tout le monde y
participe. Les gens comprennent et savent combien faire la récolte est importante. Ils
savent ce qui se passera s’ils échouent, c’est-à-dire s’ils ne le font pas correctement ou
entièrement. Tout le monde participe dans la moisson, qu’importe le métier.

Le temps de la moisson se passe à la onzième heure. Nous sommes dans la onzième


heure de l’Eglise. C’est le temps de la récolte. C’est le temps de faire participer tout le
monde dans la récolte avant que la moisson ne soit perdue. Les affaires quotidiennes ne
doivent plus nous occuper à plein temps.

201
Il est nécessaire que les missionnaires avec une double vocation s’engagent dans la
moisson des derniers jours. La participation des laïcs est essentielle. « La nuit vient où
personne ne pourra travailler. » Il faut utiliser tous les moyens possibles pour engager
tout le monde dans la mission de la onzième heure.

I. LA MISSION A DOUBLE VOCATION

A. Définition
La double vocation est le fait d’exercer un métier dans le monde séculier et dans le même
temps participer au ministère pour le Seigneur. C’est-à-dire, nous accomplissons deux
vocations en même temps. L’une des deux emploie le travail ou les talents
professionnels pour gagner le salaire nécessaire pour subvenir à nos besoins et aux
besoins de nos familles. Le système monétaire paie pour les besoins vitaux, de
nourriture, d’habillement, et de logement. Il faut gagner un salaire pour vivre
normalement. D’habitude, les missionnaires sont soutenus financièrement par des gens.

La deuxième vocation est le ministère. Le missionnaire va dans une nouvelle culture


parce qu’il souhaite aider l’église à récolter la moisson, non gagner de l’argent par un
métier professionnel. L’engagement profond dans le ministère présente un défi au
missionnaire. Le travail avec deux fois plus d’effort peut devenir une réalité et non
seulement un rêve. Le travail à plein temps dans les deux vocations demande un travail
avec deux fois plus d’efforts. Les derniers temps exigent des méthodes extraordinaires.
C’est la onzième heure. La moisson est prête à être récoltée. Il faut employer tous nos
efforts pour mobiliser les ouvriers. Le travail de deux vocations en même temps est-il
trop grand comparé à ce que Christ a fait pour nous ?

Un tel mode de vie demande de la fidélité et de l’honnêteté. L’employé professionnel


mérite le salaire qu’il gagne. La Bible dit que l’ouvrier mérite son salaire et qu’il doit y
mettre toute la force nécessaire. Alors il ne faut pas s’engager dans deux vocations si
l’on ne peut pas appliquer le même effort à chacun des deux. Notre témoignage sera
entaché si nous n’employons pas toute la force nécessaire pour notre patron.

La deuxième vocation demande autant d’engagement et de loyauté que la première. Si


l’on ne s’engage pas dans le ministère pendant la récolte, on condamne beaucoup d’âmes
perdues. Notre programme et nos projets devraient nous aider à garder en vue le but des
deux vocations, et surtout en gardant toujours en vue l’importance et l’urgence de la
moisson en premier lieu.

L’engagement dans deux vocations au même moment n’est pas une nouvelle notion.
Dans la Bible, il y a des exemples d’hommes engagés dans une vocation professionnelle
et dans le ministère. Un des premiers exemples est celui de Moïse. A cause de Joseph,
plusieurs générations (plus de 400 ans) d’Israélites vécurent dans les villes en Egypte.
Genèse 47.20-21 dit : « Joseph acheta toutes les terres de l’Egypte pour le Pharaon ; car
les Egyptiens vendirent chacun leur champ, parce que la famine les pressait. Le pays
devint (la propriété) du Pharaon. Il transféra le peuple dans les villes, d’un bout à

202
l’autre des frontières de l’Egypte. » Les gens qui habitent dans la ville ne savent pas
comment vivre dans le désert, comment trouver de l’eau et comment manger, ni comment
fabriquer des tentes. La façon dont on s’occupe des enfants et des troupeaux ne se passe
pas de la même manière dans la ville comme dans le désert. Dieu a alors envoyé un
Israélite dans le désert pendant 40 ans pour lui apprendre à faire ces choses. Quand Dieu
a ramené Moïse en Egypte et lui a demandé de diriger un peuple de deux millions d’âmes
hors d’Egypte, Moïse était capable d’accomplir les deux vocations à la fois. Il devait
diriger le peuple et lui enseigner les activités pratiques quotidiennes ainsi que de le
diriger spirituellement. Dieu lui a donné tout ce dont il avait besoin afin d’accomplir ce
travail important.

Samuel était juge et prêtre. Le travail judiciaire lui demandait beaucoup de temps.
Samuel devait aussi résoudre les problèmes quotidiens. Mais bien qu’il fût juge, Samuel
était aussi prêtre et prophète. Il était toujours fidèle à son ministère.

L’exemple du Nouveau Testament est le plus connu. Paul était fabricant de tentes afin de
se soutenir tandis qu’il servait à plein temps dans le ministère. Actes 18.3 dit : « Et
comme il avait le même métier, il demeura chez eux, et ils travaillaient ensemble : ils
étaient, de leur métier, fabricants de tentes. » L’expression « fabricant (faiseurs) de
tentes » est synonyme de la double vocation. Les premiers efforts missionnaires de Paul
ont porté des fruits car il était prêt à exercer les deux vocations à la fois. La première
lettre aux Thessaloniciens 2.9 dit : « Vous vous rappelez, frères, notre travail et notre
peine : nuit et jour à l’œuvre, pour n’être à charge à aucun de vous, nous vous avons
prêché l’Evangile de Dieu. » Paul était conscient des âmes perdues et Dieu
l’encourageait à aller en mission. Qu’importe la méthode, il devait partir. Paul fut un
chrétien conscient de la onzième heure. La récolte était sa finalité et sa motivation
quotidienne et non une quelconque méthode ou un manque de soutien. Chaque
génération doit faire face à la onzième heure avant qu’il ne soit trop tard et que la
moisson ne soit perdue.

Les missionnaires à double vocation ne remplacent pas les missionnaires traditionnels,


mais la moisson est si grande que la méthode missionnaire traditionnelle ne pourra pas
finir la tâche.

Discussion
1. Existe-t-il des métiers plus faciles à accomplir pour quelqu’un avec deux
vocations ? Enumérer quelques-uns.
2. Pour une personne avec deux vocations, une promotion et plus de responsabilités
seraient-elles considérées une bénédiction ou une attaque de Satan ? Expliquer.
3. Est-il avantageux d’avoir un patron chrétien ? Si oui, comment pourriez-vous
vous organiser afin de ne pas trop abuser de sa générosité et afin de garder votre
témoignage intact avec lui et les autres employés ?
4. Un pasteur qui pratique deux vocations à la fois est-il moins engagé qu’un pasteur
à plein temps ?

203
B. Qui pourrait devenir un missionnaire à double vocation ?
Il n’y a qu’une réponse facile et juste à cette question—chaque croyant qui ne suit pas la
méthode traditionnelle est un missionnaire à double vocation. Le missionnaire n’est pas
nécessairement celui qui va dans un pays étranger. Les âmes perdues se trouvent partout.
Il faut toujours être conscient de la condition spirituelle des gens autour de nous afin de
les amener à la lumière. Cependant, ce cours parlera des missionnaires qui quittent leurs
pays pour évangéliser les gens d’une autre culture.

D’abord, abordons la différence entre les pasteurs et les laïcs. Afin d’être un
missionnaire à double vocation, faut-il déjà être pasteur ? La réponse est oui et non. La
plupart des “fabricants (faiseurs) de tentes” sont des laïcs. Le laïc, avec ses talents et sa
capacité à gagner sa vie par un certain métier, peut partir comme missionnaire et amener
des âmes perdues à Christ. C’est certain que beaucoup de laïcs pourraient avoir cette
occasion, s’ils la cherchent. Cependant, un pasteur peut aussi avoir une double vocation.

Il existe beaucoup d’exemples. Nous en aborderons quelques-uns mais bien-sûr, il en


existe bien d’autres. Dieu appelle celui qu’Il veut, quand Il le veut, et comme Il le veut.
Les exemples suivants ne veulent pas limiter l’appel de Dieu, mais ils veulent montrer
quelques situations possibles.

Considérons d’abord un nouveau converti qui sent l’appel pour le ministère. Ce jeune
homme s’inscrit dans un institut biblique afin de se préparer pour le ministère. Au fur et
à mesure que ses études progressent, il ressent un sentiment de plus en plus fort pour les
âmes perdues. Lorsque Dieu met ce fardeau sur son cœur, il commence à vouloir partir
dans une région particulière, hors de son pays, où il faut seulement trois jours de voyage
pour y arriver. Chaque fois qu’il prie, son cœur pense au peuple de cette région.
Lorsqu’il commence à développer cet amour surnaturel pour ce peuple, il comprend qu’il
ne pourrait jamais entrer dans ce pays en tant que missionnaire. Le gouvernement de ce
pays n’accepte pas les missionnaires “traditionnels”. Mais ni son fardeau ni son amour
pour ces gens ne le quittent. Lorsqu’il se renseigne sur le pays, il découvre qu’il n’y a
pas assez de mécaniciens. On y cherche des mécaniciens qualifiés. Il pense à l’amitié
qu’il a depuis quatre ans avec un nouveau converti. Son ami est mécanicien et se plaint
de ne jamais avoir de bons ouvriers pour travailler avec lui. Un jour, après ses cours à
l’institut biblique, il part voir son ami. Il demande s’il peut travailler sous son ami et
apprendre le métier de mécanicien. Il lui explique qu’après trois ans d’apprentissage, il
pourrait partir dans un autre pays, y habiter et y travailler. Son ami accepte de le prendre
comme apprenti et de lui payer un salaire raisonnable.

Cet homme termine ses études à l’institut biblique et retourne dans sa ville natale pour
commencer son nouveau métier. C’est difficile d’expliquer aux autres étudiants et aux
voisins pourquoi il est apprenti-mécanicien après avoir fait des études bibliques ou
théologiques. Il commence à travailler dans son église et à apprendre le métier de
mécanicien. Il sert comme pasteur assistant dans son église. Son pasteur est content de
connaître ses projets et désire l’aider. Le jeune homme apprend à faire un ministère à
double vocation. Il a terminé ses études de théologie, il apprend comment diriger une
église (sans salaire), et il apprend un métier qui le soutient financièrement.

204
Après trois ans d’apprentissage, le jeune homme peut partir. Il rend visite au pays
étranger. Dieu va avec lui et il trouve facilement du travail à cause de son nouveau
métier. Il y déménage avec sa famille et commence à y travailler comme mécanicien. Il
commence à apprendre les dialectes du milieu et, depuis le début, parle de Jésus. Il est là
où Dieu l’avait appelé et il peut se soutenir financièrement dans le même temps. En peu
de temps, une église est née et le jeune homme réalise que l’apprentissage d’un métier
était la seule façon d’accomplir l’appel de Dieu dans sa vie.

Maintenant considérons un pasteur qui est dans le ministère depuis longtemps. Il a planté
trois églises pendant les 23 ans qu’il est pasteur. Tous ses membres sont établis et ils
grandissent dans le Seigneur. Un an auparavant, il avait rencontré un missionnaire d’un
autre pays loin du sien. Pendant une réunion de prière, ils échangèrent sur leur ministère
et les frustrations qu’ils y rencontrent, de même que sur leurs projets d’avenir. Le
pasteur avait partagé comment il avait perdu son fardeau pour les gens et la ville dans
laquelle il se trouvait. Il lui semblait que le plus il priait, le plus il sentait que les choses
allaient changer mais il ne savait pas comment. Il sentait de plus en plus le fardeau pour
les âmes perdues mais pas pour les gens dans sa ville. Il ne comprenait pas pourquoi et il
avait demandé que le missionnaire prie pour lui.

Le missionnaire partageait avec lui les difficultés qu’il affrontait dans le pays où l’œuvre
venait de commencer. Il y avait beaucoup de gens qui venaient à Christ mais il n’avait
pas de temps pour les former d’une bonne manière. Il voulait commencer des cours de
formation pour les nouveaux convertis et pour ceux qui sentaient l’appel de Dieu, mais il
n’avait pas assez de temps. Il disait aussi au pasteur qu’il y avait une grande société
internationale près de sa maison qui cherchaient de la main-d’œuvre, mais cette société
n’arrivait pas à trouver des comptables bien formés. Il demandait au pasteur de prier
avec lui. Lorsque le pasteur priait, un sentiment s’amplifiait dans son cœur. Les deux
hommes se sont échangés leurs adresses et leurs numéros de téléphone avant de se
séparer.

Après que le pasteur soit rentré chez lui, Dieu a commencé par lui répondre. Bien qu’il
ne ressentît plus le désir de travailler avec les gens de sa ville, il ressentait le désir de
former de nouveaux convertis et de donner des cours bibliques dans un pays étranger. Il
parlait la langue du pays où se trouvait le missionnaire et il avait cinq ans d’expérience en
tant que comptable.

Le pasteur a alors contacté le missionnaire et il a envoyé son curriculum vitae à la


société. On lui a demandé de venir pour une entrevue. Lorsqu’il rentrait chez lui, après
avoir rendu visite au missionnaire et après avoir rencontré le directeur de la société, il
s’émerveillait de ce que Dieu faisait dans sa vie. La volonté de Dieu pour sa vie lui
semblait évidente. Le pasteur travaille maintenant en tant que comptable afin de soutenir
sa famille. La joie lui est revenue comme au début de son ministère. Le missionnaire est
si content d’avoir un serviteur de Dieu expérimenté qui peut former les nouveaux
convertis. Le pasteur donne des cours le soir. Trois mois après qu’il ait rencontré le
missionnaire, le pasteur est alors devenu un missionnaire à double vocation.

205
Ces deux exemples sont-ils actuels ? Non. Ces deux exemples sont-ils possibles ? Oui,
tout est possible avec Christ ! Dieu fait des miracles. Il n’appelle pas les gens sans leur
donner le pouvoir et la capacité d’accomplir son appel.

Maintenant parlons un peu des laïcs. Les laïcs sont des hommes qui ont un métier ou une
capacité professionnelle et qui se donnent complètement à Dieu. Ce sont des hommes
qui s’engagent à faire la volonté de Christ même si Dieu veut qu’ils aillent dans un pays
étranger. Voici quelques exemples.

Un homme travaillait pour une grande société et la société l’avait affecté dans un pays
étranger. Cet homme aurait pu accepter cette mutation et suivre joyeusement le plan de
Dieu ou il aurait pu en être mécontent et malheureux. La société pétrolière de mon ami
chinois l’avait muté en tant qu’ingénieur en Bahreïn. D’abord, il lui semblait très
difficile d’y aller mais Dieu lui a montré combien d’occasions il y aurait pour témoigner.
Aujourd’hui, après quelques années, il travaille sérieusement pour sa société et Dieu dans
un pays islamique, loin de son pays natal. Il s’est uni avec un petit groupe de croyants, et
il témoigne et aide à établir le corps de Christ en tant que missionnaire à double vocation.

Le missionnaire a besoin d’aide et il a des informations à propos des vacances de postes


professionnelles ou des opportunités d’emploi disponibles dans sa ville. Dieu peut
appeler un laïc à travailler avec le missionnaire et pourvoir à ses besoins par une
profession séculière. Les laïcs avec des capacités de technicien en médecine, d’ingénieur
ou de technicien en informatique peuvent aider le missionnaire. Je viens de faire la
connaissance de quelqu’un qui vient de Kenya. Notre frère Harris Gichui a travaillé dans
la moisson dans trois pays différents lorsqu’il était diplomate pour son gouvernement. Il
existe tant d’exemples et Dieu nous étonne toujours.

Il y a des choses clés et importantes que les laïcs doivent considérer s’ils veulent servir
comme missionnaires à double vocation.
1. Ils doivent avoir une bonne connaissance de la Bible.
2. Ils doivent partager l’évangile de Christ avec les autres.
3. Ils doivent avoir l’assurance que Dieu les appelle.
4. Ils doivent déjà témoigner de leur foi et de leurs expériences avec les autres.

Encore une fois, si Dieu vous appelle, Il vous donnera la capacité qu’il vous faut pour
accomplir la tâche.

Abordons maintenant la famille du missionnaire, l’appel, et le travail. Il faut d’abord


savoir que la famille est la première organisation que Dieu a établie. Il créa la famille
bien avant qu’Il ait établi l’Eglise. Il ne faut pas ignorer votre famille. Les pasteurs
doivent apprendre à faire l’équilibre entre leur famille et leur appel. Il faut que les laïcs
reconnaissent l’impact des deux vocations ainsi que les responsabilités qu’ils ont envers
leur famille lorsqu’ils accomplissent le ministère et leur métier. C’est un défi.
L’engagement de la famille dans le ministère peut aider la famille à comprendre pourquoi

206
le missionnaire y met tant d’efforts. Il ne faut pas oublier votre famille lorsque vous
évangélisez.

Discussion
1. Quel avantage y a-t-il pour un pasteur dans le ministère à double vocation ?
2. Quel avantage y a-t-il pour un laïc ?
3. Si un individu ne témoigne pas activement pour Christ, le ministère à double
vocation lui ferait-il témoigner d’une manière plus active, surtout dans un pays
étranger ?
4. Comment savoir que Dieu vous appelle pour accomplir un ministère à double
vocation dans un pays étranger ?
5. Quel sacrifice la famille va-t-elle faire ?
6. Quelles relations importantes avec votre épouse devriez-vous accroître et
renforcer si vous voulez réussir ce type de ministère ?
7. Et vos enfants ?

C. Où aller ?
Une réponse rapide et véritable à cette question est n’importe où et partout. Tout chrétien
qui ne travaille pas dans le service missionnaire traditionnel doit accomplir une double
vocation là où il se trouve. Cependant, pour ce cours, abordons les pays étrangers où le
besoin de missionnaires à double vocation est le plus grand.

En l’an 2000, au moins 3,5 millions de personnes non-atteints habitent dans les pays
fermés à l’évangile. Les pays fermés sont ceux qui n’autorisent pas d’activités
chrétiennes. Les pays musulmans semblent être en haut de la liste. Les missionnaires à
double vocation sont les seuls qui peuvent aller dans ces pays. Il existe des employés
dans les grandes sociétés pétrolières au Moyen-Orient qui témoignent personnellement
avec leurs amis et leurs collègues musulmans. Cependant, le manque d’ouvriers est si
grand partout dans le monde. En 1985, la liste des pays fermés à l’évangile comprenait
l’Albanie, la Mongolie, la Corée du Nord, l’Afghanistan, la Bulgarie, Cuba, l’Ethiopie,
l’Iran, le Koweït, le Laos, la Roumanie, l’Arabie Saoudite, l’(ex) U.R.S.S., la Guinée-
Équatoriale, le Madagascar, et bien d’autres pays. Mais Dieu a fait des merveilles dans
ces pays depuis 1985—la plupart sont ouverts ou commencent à s’ouvrir à l’évangile. Le
besoin d’ouvriers est grand et il y existe beaucoup d’occasions pour les “fabricants
(faiseurs) de tentes”. Matthieu 9.37-38 dit : « La moisson est grande, mais il y a peu
d’ouvriers. Priez donc le Seigneur de la moisson pour qu’il envoie des ouvriers dans sa
moisson. » Ces versets n’ont pas perdu leur caractère urgent.

Discussion
1. Existe-t-il un lieu où le missionnaire à double vocation ne pourrait pas travailler ?
Si oui, pourquoi ?
2. Est-ce que le verset en Mt 10.16 : « Voici : je vous envoie comme des brebis au
milieu des loups. Soyez donc prudents comme des serpents, et simple comme des
colombes » a une signification spéciale pour les missionnaires à double vocation ?
Expliquer.

207
3. Comparer les missionnaires à double vocation actuels avec Daniel et les trois fils
hébreux pendant la captivité d’Israël à Babylone.
4. En quoi et comment la prière est-elle importante en déterminant où travailler ?

II. LE LAIC ET LE SEJOUR A COURT TERME

A. L’engagement
Cette partie examine l’engagement des laïcs dans le travail de la mission. Les laïcs
désirent s’engager dans la mission mais ils ne ressentent pas l’appel pour le ministère.
Cependant, le désir et l’engagement sont si grands que la prière et le soutien ne satisfont
pas ce grand désir. Alors pour les laïcs, le séjour à terme court peut être une possibilité.

C’est un homme sage qui suit son cœur et s’engage dans le ministère quand Dieu
l’appelle. La mission est le battement du cœur de Dieu. Lorsque les hommes entendent
des prédications ointes du Saint-Esprit, ils ressentent le désir naturel de s’approcher de
Dieu. Lorsqu’un individu s’approche de Dieu, il ne peut pas ne pas entendre le battement
de son cœur. Il devient alors nécessaire de s’engager dans le plan de Dieu.
L’évangélisation du monde entier est le plan de Dieu. Si un homme ne cherche pas
comment il peut s’engager dans la mission, ces sentiments vont diminuer et son désir de
servir Dieu s’affaiblira jusqu’au point où il deviendra satisfait avec son train de vie
ordinaire. Mais si l’on sert Dieu, rien d’autre ne peut satisfaire autant que la passion et le
fait de tout Lui abandonner.

Un pasteur sage reconnaît qu’une meilleure et puissante église est une église avec des
membres forts et puissants. Le pasteur sage n’a pas peur de former des laïcs et de les
pousser dans le ministère afin qu’ils se réjouissent et se satisfassent dans le Seigneur.

Ephésiens 4.11-12 dit : « C’est lui qui a donné les uns comme apôtres, les autres comme
prophètes, les autres comme évangélistes, les autres comme pasteurs et docteurs, pour le
perfectionnement des saints. Cela en vue de l’œuvre du service et de l’édification du
corps du Christ. »

Il y a un an, un ami pasteur est venu me voir et m’a demandé : « Est-ce qu’un de mes
membres peut travailler dans cette région avec vous ? Si je ne trouve pas un moyen de
lui donner une possibilité de service hors de l’église, je vais le perdre. » Tout de suite j’ai
su que ce pasteur était sage et qu’il encourageait ses membres à s’engager dans le
ministère. Nous lui avions alors proposé un travail, et cet homme l’avait accompli avec
succès. Aujourd’hui cet homme soutient son pasteur car il a pu servir Dieu hors de son
église locale.

D’abord, parlons de l’engagement à court terme sous un autre missionnaire. Le besoin


d’ouvriers avec des talents divers est grand. Nos missionnaires américains ont toujours
besoin de secrétaires, de comptables, de techniciens en informatique, d’enseignants de la
Bible, de moniteurs pour l’évangélisation des enfants, de main-d’œuvre, et d’autres
choses encore. L’individu qui part doit trouver son propre soutien par l’aide de la
famille, de ses amis ou de son église locale. Les hommes et les femmes qui s’engagent à

208
faire ces séjours à court terme sont d’un grand avantage au travail de la mission partout
dans le monde.

Si vous me le permettez, je vous donne un exemple de comment Dieu a appelé une telle
personne. Vers la fin de 1998, j’avais organisé quatre équipes de main-d’œuvre qui
viendraient par étapes au Malawi afin d’y faire des soirées d’évangélisation et pour
construire un tabernacle. Je cherchais un jeune homme qui pouvait rester plus longtemps
que les dix jours. Un jeune homme nommé Shawn ressentait que Dieu voulait qu’il reste
six semaines. Il est venu au Malawi avec la première équipe et il est rentré avec la
troisième. Il a aidé à la construction de trois tabernacles ainsi qu’à l’évangélisation. Le
missionnaire Dean Galyen dit : « Je ne pense pas que nous aurions pu terminer de
construire les trois tabernacles sans Shawn. » Au retour, il m’a dit : « Je voudrais
repartir et rester plus longtemps. » Nous avons parlé des possibilités pour son retour et
nous avons prié ensemble. Je l’ai revu deux fois depuis ce temps et il m’a appelé il n’y a
pas longtemps. Il était si content car il venait juste de recevoir la permission de retourner
au Malawi pour deux ans !

Shawn est un jeune homme avec une femme et des enfants. Il travaille dans le secteur du
bâtiment. Il est engagé dans son église locale. Lorsque l’église a eu un réveil, il s’est
approché de Dieu. Son pasteur avait décidé de soutenir une des équipes lorsque je lui en
avais parlé. Shawn voulait faire plus que de l’évangélisation. Son cœur voulait
accomplir quelque chose pour Dieu. Il a tout de suite répondu au besoin lorsque le
pasteur avait présenté le désir d’envoyer une équipe. Il a appris ensuite qu’on cherchait
quelqu’un qui pourrait rester plus de dix jours. Il a senti que Dieu voulait qu’il suive
cette occasion. Plus tard, il a quitté son travail et il a amené sa famille pour habiter et
travailler à Malawi pendant deux ans. Là-bas, il aide dans la construction, un travail qui
aide les missionnaires et l’église des Assemblées de Dieu du Malawi. C’est un ouvrier,
appelé et oint pour servir à court terme pour l’avancement du royaume de Dieu au
Malawi.

Est-ce que Dieu appelle et oint vraiment de tels ouvriers ? Lisons Ex 31.1-6 :
« L’Eternel parla à Moïse et dit : Vois : j’ai appelé par son nom Betsaleel, fils d’Ouri,
fils de Hour, de la tribu de Juda. Je l’ai rempli de l‘Esprit de Dieu, de sagesse,
d’intelligence et de compétence pour toutes sortes d’ouvrages, pour concevoir des plans,
pour travailler l’or, l’argent et le bronze, pour graver les pierres à enchâsser, pour
tailler le bois et pour exécuter toutes sortes d’ouvrages. Je lui ai donné pour aide
Oholiab, fils d’Ahisamak, de la tribu de Dan. J’ai mis de la sagesse dans le cœur de tous
les gens habiles, pour qu’ils fassent tout ce que je t’ai ordonné. » Voici l’exemple d’un
homme, Moïse, appelé par Dieu avec une tâche qu’il ne pouvait pas faire tout seul. Mais
Dieu est fidèle et Il a appelé et a formé des ouvriers habiles afin d’accomplir les travaux
de construction nécessaires. Dieu a appelé des ouvriers habiles pour aider Moïse. Dieu a
appelé des ouvriers habiles pour aider Salomon dans la construction du temple. Dieu
appelle toujours des ouvriers habiles pour aider ses serviteurs à accomplir les tâches qu’Il
leur confie.

209
Dieu peut et Il appelle d’autres personnes à part ceux qui font la construction. Il appelle
des artistes, des comptables, des techniciens en informatique, des secrétaires, et d’autres
avec des talents professionnels pour accomplir le travail qu’Il leur met au cœur.

Nous allons ici également profiter pour aussi aborder un problème qui empêche les gens
de réaliser leurs rêves—l’endettement —c’est un fardeau que l’ennemi utilise pour
étouffer le zèle. Pour un pasteur ou un homme ordinaire, les dettes peuvent être
réellement un frein à son engagement dans le ministère. Si l’on veut s’engager à court ou
à long terme dans le ministère, les dettes peuvent arrêter l’accomplissement de l’appel de
Dieu. Avec l’exemple de Shawn, s’il avait eu trop de dettes, il n’aurait pas pu réaliser
son désir de retourner au Malawi. Je vous encourage à ne pas devenir esclave de vos
dettes.

Discussion
1. Souvent Dieu veut utiliser vos talents naturels ou professionnels. David avait
chassé beaucoup de bêtes sauvages avant qu’il n’ait tué Goliath. Comment Dieu
et les missionnaires peuvent-ils utiliser vos talents pour faire avancer la mission ?
2. Est-il important de ne pas avoir beaucoup de dettes si l’on veut travailler dans la
mission à court ou à long terme ?
3. Expliquer cette déclaration : Les personnes que Dieu appelle, Il leur donne les
qualifications requises (rend capables).

B. Le ministère de la prière
La prière est une stratégie de la mission qui ne change jamais, ni ne sera jamais démodée.
Jésus dit : « Priez donc le Seigneur de la moisson d’envoyer des ouvriers dans sa
moisson » (Mt 9.38). On ne peut jamais expliquer la puissance de la prière ou pourquoi
elle marche. On ne comprend pas toujours son importance. Après avoir beaucoup étudié
la prière, on peut en tirer quelques conclusions précises mais non des conclusions qui
expliquent pourquoi, seulement des conclusions qui sont véritables. Jésus nous avait
recommandés de prier et la prière marche.

Ce n’est pas une nouveauté pour un groupe de gens de partir dans une ville ou pays
spécifique pour y prier. Je suis convaincu que pendant des années les gens ont ressenti
un fardeau pour une ville ou un pays et ils y sont allés pour prier. Cependant, je ne
connais que ce qui se passe aujourd’hui dans les Assemblées de Dieu. En 1983, le
dirigeant de l’organisation « Lumière pour les Perdus » a ressenti un fardeau pour
Mexico, la plus grande ville du monde. On n’y établissait pas d’églises. Alors cette
personne en interpella d’autres à se joindre à lui à Mexico pour une semaine de prière. Il
y eu vingt et un hommes qui se sont réunis à Mexico, et c’est à ce moment-là que nous
avons tenu la première réunion de prière. L’équipe est restée dans un hôtel. Chaque
matin, nous avons commencé avec la prière à 7 heures et nous sommes restés dans la
prière jusqu’à 10 ou 11 heures. Ensuite nous avons pris l’autobus pour partir dans le
quartier résidentiel de la ville où il y avait des immeubles. Nous nous sommes promenés
et en marchant nous avons prié jusqu’à la fin de l’après-midi. Nous sommes rentrés alors

210
à l’hôtel pour prendre notre unique repas de la journée, et puis nous avons assisté à une
réunion du soir dans une église. C’était notre programme pendant une semaine.

Depuis ce temps, il y a beaucoup d’autres équipes des Etats-Unis qui y sont allées. Nos
frères des Assemblées de Dieu en Malaisie ont aussi envoyé de telles équipes de prière.
Les laïcs dirigent plus de 90% de nos équipes qui partent des Etats-Unis—plus de 80%
des gens dans l’équipe sont laïcs. C’est une grande occasion pour les membres des
églises de faire quelque chose qui ne fait pas partie de la vie chrétienne ordinaire.

J’ai aussi conduit de telles types d’équipes de prière dans les villes de mon propre pays.
Une équipe de 12 hommes a passé une merveilleuse semaine de prière à New York City.
Nous avons aussi formé une équipe plus petite dans ma région. Nous avons appelé les
gens à se réunir dans une ville non loin de l’église. Avant d’y aller, nous avons passé la
nuit dans la prière et le jeûne. Nous avons dormi par terre à l’église. Le lendemain
matin, nous avons prié et puis nous sommes partis et nous sommes allés de maison en
maison, témoignant et donnant des prospectus. Nous n’avons pris notre premier et
unique repas que le samedi après-midi.

Maintenant abordons la prière et la puissance de tels efforts de prière. Je sais bien que
Dieu peut exaucer nos prières pour une certaine ville sans que ce soit nécessaire que nous
y allions. La puissance de Dieu n’est pas réduite si nous ne sommes pas physiquement
dans la ville. Cependant, notre foi, notre attention, et notre concentration sont mieux
orientées et focalisées si nous nous trouvons dans la ville. Lorsque je vois avec mes yeux
la ville, ses marchés, lorsque je sens ses odeurs et j’entends ses bruits, je peux mieux
mettre toute mon attention sur la ville et ses habitants.

Une semaine de prière est en vérité une guerre spirituelle. L’ennemi tient puissamment
les habitants des villes du monde entre ses mains. Notre mission est de combattre les
ténèbres par le nom de Jésus. La puissance et l’autorité que porte ce Nom sont plus
grandes que tout mal ou toute autre force que l’ennemi emploie. En principe, une
nouvelle liberté spirituelle suit une telle semaine de prière. Les portes s’ouvrent. La
guerre spirituelle doit être combattue. La victoire est déjà gagnée par Christ, mais il faut
faire la guerre. Les gens qui participent à une telle semaine de prière ne voient pas tout
de suite les résultats, mais ils quittent le pays en sachant que le combat spirituel a été
remporté. Parfois les résultats sont immédiats.

Les vrais combattants de prière s’engagent dans de telles équipes de prière car ils veulent
être plus actifs pour Dieu. Un laïc qui voit la puissance de la prière est changé pour la
vie—celui qui connaît personnellement la puissance de Dieu est une des plus grandes
ressource (avantages) dont une église ou un pasteur pourrait disposer. L’homme qui fait
partie d’une équipe de prière pendant un temps court restera toujours dans la prière.

Discussion
1. Est-ce que Jésus priait ? Est-ce qu’Il a demandé à ses disciples de prier ? Est-ce
que nous devons prier ? Pourquoi nous ne prions nous pas ? Parfois nous ne

211
prions pas parce que nous n’arrivons pas à nous concentrer. Expliquer comment
une équipe de prière pourrait nous aider à concentrer nos efforts.
2. Comparer une équipe de prière à Aaron et à Hour lorsqu’ils ont aidé à soulever les
mains de Moïse en Ex 17.8-16.
3. « Une personne dans la prière peut vaincre mille autres, deux personnes dix milles
autres » ou aussi « la prière agissante du juste a une grande efficacité ».
Pourrions-nous maintenant intercéder pour une région ou une ville pour montrer
la puissance de la prière ?
4. Si vous faites partie d’une équipe de prière aujourd’hui, où iriez-vous ? Que Dieu
vous donne une vision ! Partager les uns avec les autres.

C. L’équipe d’évangélisation
Une équipe peut aussi faire de l’évangélisations pendant un temps court dans une ville ou
village à l’étranger. Une équipe d’évangélisation peut beaucoup aider le missionnaire.
L’établissement des églises est difficile et physiquement épuisant. L’installation d’un
chapiteau, la mise en place de la sonorisation chaque soir et le nettoyage après la réunion
sont des travaux épuisants mais nécessaires. La mise en place des lumières et du groupe
électrogène est un travail difficile. Et après le travail physique vient le travail spirituel :
prier, donner des prospectus, prêcher, et prier avec les gens. Tout ce travail demande de
la force physique et spirituelle. Lorsqu’une équipe d’évangélisation unit ses efforts, c’est
toute l’équipe et non seulement une ou deux personnes qui portent le fardeau. Tous les
membres aident à lever le chapiteau. Ensuite trois ou quatre membres mettent en place
les lumières pendant que deux membres mettent en place le groupe électrogène. Quatre
autres membres mettent en place la sonorisation pendant que les autres mettent en place
les marionnettes. Chaque nuit avant et après la réunion, chacun sait ce qu’il doit faire et
le travail physique est ainsi partagé. Quelle bénédiction pour le missionnaire qui aurait
fait tout ce travail tout seul ! Il peut maintenant se concentrer sur les aspects spirituels de
la réunion. Chaque jour il peut diriger les membres de l’équipe dans la prière. Il peut
organiser et diriger le partage des prospectus. Il peut être prêt pour la réunion du soir
sans que ses forces physiques soient épuisées. Il peut prêcher avec force et puissance.

Quelle grande occasion pour un individu de faire partie d’une telle équipe
d’évangélisation ! S’il part pendant deux semaines dans un pays étranger et s’engage
dans l’évangélisation, sa vie sera changée. Sa vie sera changée pour toujours car il aurait
vu des centaines d’âmes sauvées et l’établissement d’une église. Lorsqu’un laïc a une
telle expérience, il ne se contente plus de ses affaires, de son église ou de sa communauté.
Il ressent maintenant une grande passion pour les âmes perdues. Il s’engage plus à aider
son pasteur.

Quelle bonne occasion pour le pasteur ! Le pasteur d’une église locale peut partir avec
une équipe de membres et aider dans un effort d’évangélisation dans ou en dehors du
pays. L’église peut soutenir financièrement l’évangélisation. Le pasteur peut motiver ses
membres à prendre un congé et de partir avec lui. Sa récompense viendra des deux côtés.
Lui et son église vont partager la récompense pour le fait d’apporter l’évangile aux âmes
perdues dans une ville qui n’est pas la leur. Cependant, il aura aussi des récompenses
pendant les mois et les années à venir. Ces récompenses viendront lorsque les membres

212
qui ont participé mûrissent dans la foi. Il trouvera des gens prêts et zélés à travailler et à
aider dans l’évangélisation de leur propre ville.

Lorsque les chrétiens s’engagent dans la moisson, comme Christ nous l’avait commandé,
ils veulent continuer à le faire. Lorsqu’un chrétien, pasteur ou laïc sent les souffrances
des âmes perdues et il est rempli de l’amour du Père pour eux, il ne peut que désirer
apporter la lumière aux perdus. Il n’y a pas de gens au monde plus zélés pour Christ
qu’une église qui ressent ce désir ardent. Les courts séjours d’évangélisation peuvent
allumer le feu de l’évangélisation dans le cœur de ceux qui y participent.

Discussion
1. Est-il important de libérer un peu le missionnaire du travail physique
d’évangélisation afin qu’il puisse s’occuper des besoins spirituels ?
2. Ce travail physique était la responsabilité des anciens dans l’église du Nouveau
Testament. Où se trouvent les anciens du missionnaire et une équipe
d’évangélisation peut-elle aider à faire ce travail ?
3. Pendant la guerre, c’est important que les vivres arrivent aux soldats. Les
missionnaires à court terme peuvent aider à soutenir les autres. Expliquer ce
qu’un missionnaire doit ressentir lorsqu’une équipe d’évangélisation vient pour
l’aider.

D. L’équipe de bâtisseurs
Nous avons déjà dit que Dieu peut appeler des hommes à faire un travail spécifique.
Nous voulons maintenant aborder les équipes de bâtisseurs qui travaillent à court terme.
Ce type d’équipe est souvent employé par les églises des Assemblées de Dieu aux Etats-
Unis. Les hommes partent pendant deux semaines pour faire de la construction. Ce n’est
pas nécessaire que tous aient le savoir-faire mais quelques-uns doivent en avoir.
D’habitude, leur but est de construire une église ou un institut biblique. La plupart du
temps, l’équipe est soutenue par une ou deux églises locales des Assemblées de Dieu aux
Etats-Unis. L’église paie pour les matériaux nécessaires pour la construction. Chacun
paie lui-même son voyage et son hébergement. La plupart de ces projets se passent dans
les pays étrangers, mais ils peuvent aussi se passer aux Etats-Unis ou dans les régions
locales.

La plupart de ces hommes qui participent à la construction ont l’habitude de faire ce


travail physique. Ils ne prêchent ni ne chantent. Il n’enseigne pas à l’école de dimanche
ni ne dirige de réunion de prière, mais ils aiment Dieu de tout leur cœur et ils veulent
faire quelque chose pour Lui. Ce sont de bons ouvriers et ils peuvent vraiment en faire
bénéficier la mission. Tous n'ont pas nécessairement le savoir-faire. Chaque équipe a
besoin d’un dirigeant qui sait comment faire la construction. Chaque membre de l’équipe
devrait accomplir ce qu’on lui confie, même si c’est un travail insignifiant. Le fait de
porter des briques toute la journée pour Jésus est une joie ou le fait de mélanger du
mortier toute la journée pour Jésus est un plaisir. Le travail peut être épuisant. Le corps
peut devenir très fatigué. Mais quelle joie de servir le Seigneur toute la journée avec un
cœur joyeux !

213
Le missionnaire qui travaille avec l’église nationale sait identifier les besoins de
construction les plus importants. Ces besoins sont proposés à un comité et certains sont
approuvés et présentés aux pasteurs. Dieu dirige les pasteurs de choisir un certain projet
et le pasteur le présente à ses membres. Le pasteur aide à chercher l’argent nécessaire
pour payer les matériaux, et ensuite il motive des hommes à s’engager et à donner de leur
argent et de leur temps pour y aller.

Pour le pasteur, il y a une double bénédiction. D’abord, lui et son église seront bénis par
Dieu pour ce qu’ils donnent. Ils donnent au Seigneur lorsqu’ils donnent de leur argent
pour construire une nouvelle église. Dieu multiplie toujours ce que nous investissons
dans son royaume. Deuxièmement, le pasteur sera béni car son église ressentira les
bénédictions spirituelles après que le voyage sera fini. Les gens qui partent pour
travailler pourront partager leurs expériences avec ceux qui restent. Dieu bénira toute
l’église pour les dons et l’engagement. Les membres qui partent peuvent aussi partager
leurs expériences avec leurs voisins et leurs collègues au travail.

Les séjours à court terme aident à établir des chrétiens conscients du monde. Des
chrétiens conscients de ce qui se passe dans le monde sont essentiels à la croissance du
royaume de Dieu partout sur la terre.

Discussion
1. Comment le fait de partir et de participer à la construction change-t-il l’attitude
d’une personne et comment cette personne comprendra-t-elle la mission dans
l’avenir ? Expliquer.
2. Comment un court voyage peut-il donner à une personne le sentiment
d’accomplissement ?
3. Quels effets ce voyage peut-il avoir sur les relations avec les membres de l’église
nationale, surtout s’ils ont soutenu le projet et aidé durant la construction ?
4. Ce projet peut-il aussi les susciter à s’engager dans la mission ? Pourquoi ?

III. LES CHRETIENS QUI SOUTIENNENT LES MISSIONNAIRES—LES


CHRETIENS CONSCIENTS

A. Qui est le chrétien conscient ?


L’engagement du laïc dans la mission mondiale ne serait pas complet sans la
participation de chaque chrétien. Un laïc ou un pasteur peut devenir un missionnaire à
double vocation. Parfois un laïc s’engage, au moins une fois, dans un séjour à court
terme mais de telles personnes font un petit pourcentage des membres des églises des
Assemblées de Dieu. Notre but dans ce cours est de considérer l’église entière et de
l’encourager à développer des chrétiens conscients. Ce n’est pas une faute, que le fait de
ne pas partir ou de ne pas s’engager dans la mission, mais ce n’est pas non plus une
excuse que de ne pas participer ou de ne pas s’intéresser à l’évangélisation mondiale.

Considérons encore le commandement de Christ. En Mc 16.15, Jésus dit : « Allez dans


le monde entier et prêchez la bonne nouvelle à toute la création. » Ce verset encourage
beaucoup de gens à réellement faire leurs valises et à partir. Il y a d’autres personnes qui

214
vont partir et faire des voyages à court terme, mais la plupart des chrétiens ne voyagent
point. Cependant, chaque chrétien peut obéir à ce commandement en parlant de Christ
avec les membres de sa famille, avec ses collègues, avec ses voisins ou avec les habitants
de sa ville.

Il y a une chose que tout chrétien peut faire par rapport au commandement de Christ.
Chaque chrétien peut avoir cette attitude d’“allez”. Si vous déménagez avec votre famille
dans un pays étranger, il faut avoir cette attitude d’”allez”. Si vous payez vous-même
votre voyage, vous quittez votre travail, et vous partez pendant deux semaines pour
accomplir un certain projet, il faut avoir cette attitude d’”allez”. Si vous êtes conscient de
la mission mais vous ne quittez jamais votre maison, il faut quand même avoir cette
attitude d’”allez”.

Alors qui est le chrétien conscient ? En quoi ce chrétien est-il conscient ? Voici une
citation de David Bryant : « Un chrétien conscient n’est pas mieux que les autres. Mais
par la grâce de Dieu, il a fait une découverte si importante que sa vie ne sera plus jamais
la même. Le chrétien conscient est un disciple pour qui quotidiennement le but de Christ
pour le monde est devenu une priorité intégrée et essentielle. Comme disciple, il cherche
d’une manière active la signification de ce qui veut dire la grande mission du Maître. Et
puis il agit selon ce qu’il a appris. »

La définition du chrétien conscient comprend le fait de s’engager. Le chrétien conscient :


1. s’engage dans le but de Dieu pour le monde
2. s’engage avec ceux qui accomplissent son but
3. s’engage à accomplir le but de Dieu d’une manière quotidienne.

Voici une citation de Paul Borthwick : « Un chrétien conscient est quelqu’un dont la vie
et l’obéissance sont compatibles, en coopération, et en accord avec ce que Dieu fait et ce
qu’Il veut faire pour notre monde. »

Au fur et à mesure que vous comprenez ce qu’est un chrétien conscient, vous saurez que
ce n’est pas nécessaire de faire votre valise et de partir. Un chrétien conscient a une
attitude ouverte sur le monde. Vous n’allez peut-être jamais monter dans un avion, mais
vous pouvez chaque jour penser à ce qui se passe dans le monde.

Le pasteur sage désirera que chacun de ses membres soit conscient. Pour avoir des
membres conscients, il faut avoir un pasteur conscient. Les membres de l’église adoptent
l’attitude de leur pasteur. Le pasteur conscient apprend à ses membres comment devenir
conscient.

Il y a encore une chose qui fait partie de la définition du chrétien conscient—le chrétien
conscient soutient les missionnaires. Mon ami Benny Ferguson a dit : « Quelques-uns
partent, mais la plupart d’entre nous faisons partie de ceux qui soutiennent les
missionnaires. » Un chrétien sage, qui aime le Seigneur de la moisson, pourrait dire :
« Je ne suis pas obligé de partir pour Te montrer mon amour. » La personne qui soutient
fidèlement le missionnaire est l’épine dorsale de la mission. Romains 10.14-15 dit :

215
« Comment donc invoqueront-ils celui en qui ils n’ont pas cru ? Et comment croiront-ils
en celui dont ils n’ont pas entendu parler ? Et comment entendront-ils parler de lui, sans
prédicateurs ? Et comment y aura-t-il des prédicateurs, s’ils ne sont pas envoyés ? »
C’est évident que ceux qui soutiennent le missionnaire font partie du point de départ de la
mission. Le projet missionnaire commence avec celui qui soutient le missionnaire.

Les laïcs soutiennent-ils les missionnaires ? En considérant le corps entier des croyants,
on comprend vite que plus de 95% de ceux qui soutiennent les missionnaires sont les
laïcs. Ce n’est pas tous les croyants qui soutiennent les missionnaires car tous n’ont pas
encore compris combien les âmes sont perdues et combien est grand l’amour du Père
pour elles. Ils n’ont pas encore compris que le commandement de Christ d’”aller” devrait
pénétrer leurs cœurs et leurs pensées quotidiennement.

Discussion
1. Partager trois aspects qui font un chrétien conscient.
2. Comment l’histoire en 1 Samuel 30 de « celui qui est resté près des bagages »
(v 24) est-elle en rapport avec la mission, avec ceux qui soutiennent les
missionnaires, et avec leur récompense éternelle au ciel ?
3. La myopie spirituelle envers la mission est la même chose que l’égoïsme ou
l’égocentrisme. Pour avoir une vision correcte, lire Ac 20.20. Expliquer ce
verset. Devons-nous continuer à aller toujours vers la même personne alors qu’il
y a des gens ailleurs dans le monde qui n’ont pas encore eu l’occasion d’entendre
la bonne nouvelle ?
4. Si vous ne pouvez pas partir, comment pouvez-vous alors participer à la mission ?

B. Soutenir par la prière


L’un des plus grand, sinon le plus grand rôle du chrétien conscient, est la prière. Nous
avons déjà parlé de la prière intense d’une équipe. Ce sont de grandes occasions pour
participer au ministère. Cependant, comme nous l’avons déjà dit, il y a peu de gens qui
font partie de telles équipes de prière. Le chrétien conscient est aussi engagé dans la
prière et il voit combien Dieu agit partout dans le monde. La force spirituelle la plus
puissante du royaume de Dieu est la prière d’intercession—non seulement quelques
minutes de prière, mais la prière persévérante jusqu’à que le besoin soit exaucé par Dieu.
L’individu qui peut prier constamment pour un certain besoin est béni par le don de la
prière. Ce n’est pas la prière pour les besoins personnels, familiaux ou pour l’église
locale. C’est la prière pour les besoins d’évangélisation mondiale ; la prière pour ceux
qui ont été envoyés, ceux qui ont eu le privilège de partir. C’est la prière pour les
dirigeants des églises nationales partout dans le monde ; la prière pour que les âmes
perdues partout dans le monde puissent connaître le message de Christ.

Le chrétien engagé dans la prière ne porte pas le titre de pasteur ou de laïc. Il pourrait
être l’un ou l’autre. Le chrétien engagé dans la prière sait qu’il doit passer
quotidiennement du temps avec Dieu dans la prière, quelque soit son métier. Ce type de
chrétien a toujours deux vocations—une vocation pour son métier et l’autre pour la
prière. La prière tient la première place dans sa vie.

216
Le chrétien engagé dans la prière reconnaît sa place dans l’évangélisation mondiale. Les
missionnaires supplient Dieu de mettre leur travail à cœur aux gens afin qu’ils puissent
être soutenus dans la prière. Les missionnaires donnent des centaines, même des milliers,
de cartes de prière afin que les gens se rappellent d’eux dans la prière.
La prière est la seule unité monétaire du royaume de Dieu. Si l’on en investit, on
récoltera de grands rendements.

Discussion
1. Définir la prière d’intercession.
2. Définir le chrétien engagé dans la prière.
3. Voici une question hypothétique dont la réponse est importante. Si vous êtes
missionnaire et vous devez choisir entre le soutien financier et le soutien de la
prière, lequel choisiriez-vous et pourquoi ?
4. Etes-vous appelé à vous engager dans la prière comme dit 1 Th 5.16-18 ?

C. Le soutien émotionnel
Les missionnaires ont besoin du soutien émotionnel. Le fait de quitter la famille, les
amis, le pays et d’aller dans un pays étranger et une culture étrangère sont des
changements difficiles. Les missionnaires peuvent partager leurs sentiments avec ceux
qui les soutiennent. Le chrétien conscient se rendra compte des besoins émotionnels de
ceux qui ont été envoyés.

Le contact par la poste, la télécopie ou le courrier électronique peuvent être d’une grande
bénédiction. L’individu qui peut parler des événements quotidiens avec le missionnaire
l’aidera à sentir qu’il n’est pas si loin. Le fait d’envoyer des articles de presse qui
pourrait intéresser le missionnaire pourra aussi le bénir. Le fait de se souvenir de leurs
dates d’anniversaires, surtout des enfants du missionnaire, peut aussi l’encourager. Si
vous savez qu’ils aiment beaucoup une certaine sucrerie qu’ils ne peuvent pas acheter et
vous la leur envoyez, c’est aussi une bénédiction.

Je me rappelle la première fois que mon fils est allé dans un pays étranger pour travailler
pour la mission. Il ne pouvait pas y acheter beaucoup de choses qu’on trouve chez nous,
mais surtout il y avait une chose qu’il ne pouvait pas acheter. C’était sa boisson préférée,
Mountain Dew. Il aime beaucoup boire Mountain Dew. Après un peu de temps,
quelqu’un est parti dans le même pays que lui. Nous avions pu alors lui envoyer 24
cannettes de Mountain Dew. Quelle surprise et joie pour lui ! Il est revenu avec des
photos pour nous montrer sa chambre. Il avait gardé toutes les 24 cannettes vides de
Mountain Dew dans sa chambre. Il les avait rationnées afin d’en avoir pendant son
séjour, et il gardait chaque cannette vide. Nous l’avons soutenu émotionnellement
pendant son séjour en lui envoyant sa boisson favorite.

Au fil des années, j’ai appris que le moment critique et essentiel pour soutenir le
missionnaire et sa famille est surtout le moment où ils reviennent de l’étranger après un
séjour de 4 ans. On dit que le choc culturel est plus grand lorsqu’on revient au pays que
lorsqu’on le quitte. Il y a tant de changements après 4 ans. Les gens et leurs attitudes
changent. Les événements dont les gens parlent dans le langage familier changent

217
pendant les 4 ans d’absence. Alors le missionnaire et sa famille n’ont plus de comme on
dirait, de repères. Les produits au magasin changent. La publicité change. Les
programmes à la télévision changent. Les vêtements changent. Les voitures changent.
Les gens qui vivent sur place, dans le pays ne remarquent pas ces petits changements
quotidiens. Mais lorsqu’on est absent pendant 4 ans, ces petits changements sont quand
même nombreux.

Les croyants qui soutiennent les missionnaires peuvent aider la famille du missionnaire
lorsqu’ils reviennent : ils peuvent passer du temps avec eux, aller faire les courses avec
eux, répondre à leurs questions, les aider à trouver une maison et une voiture, les aider à
trouver une école pour leurs enfants, et les présenter à l’église. Chacune des ces activités
est un moyen de s’engager dans le soutien émotionnel du missionnaire.

L’attitude consciente est essentielle au ministère de la mission. L’engagement dans la


grande mission de Christ concerne ceux qui sont envoyés ainsi que ceux qui les
soutiennent, et chacun a sa part de responsabilité. Les stratégies pour la mission
marchent lorsque les deux travaillent ensemble. La mission ne sera pas accomplie si tout
le monde est envoyé ou si tout le monde soutien—il faut l’équilibre.

Discussion
1. Aucune armée ne peut avancer et garder un territoire pendant longtemps si elle
n’a pas de vivres. Comment ce fait est-il aussi vrai pour la mission ?
2. Est-ce qu’un mot d’encouragement, une carte ou une lettre peut encourager le
missionnaire qui est loin de chez lui et qui doit affronter les forces spirituelles du
diable ?
3. Pouvez-vous mettre les Epîtres de Paul en rapport avec le besoin émotionnel ?

D. Le soutien financier
Nous abordons le soutien financier de la mission en dernier lieu pour une raison
spécifique. Il y a trop de gens qui pensent que la mission et l’argent vont ensemble. Il y
a beaucoup de gens qui ne veulent pas connaître les souffrances des âmes perdues car on
ne leur présente que le besoin financier. En toute honnêteté, il y a beaucoup de gens qui
s’énervent lorsqu’on leur demande toujours de l’argent. Parlons un peu du rôle du
soutien financier dans la mission.

Lorsque nous faisons face à une crise financière dans la mission, il faut réaliser que c’est
une crise spirituelle. Le fait qu’il n’y ait pas assez d’argent dans la mission est un
problème du cœur, et non un manque d’argent. Le peuple de Dieu a assez d’argent pour
financier la mission. Il faut seulement encourager les gens à donner.

Le chrétien conscient semble réaliser le rôle des finances dans la mission. Il voit le plan
de Dieu pour le monde. Il voit son rôle dans ce plan. Il est engagé dans le plan de Dieu
et c’est facile pour lui de participer financièrement. Nous abordons exprès ce point en
dernier. Si les parties que nous avons déjà abordées sont réglées, l’argent ne cause pas de
problème. Le chrétien conscient donne avec joie sans penser à lui-même. Les gens
trouvent toujours des moyens de soutenir financièrement ce qui les intéressent. Est-ce

218
que nos autres intérêts, à part l’évangélisation mondiale, auront-ils d’importance lorsque
nous serons devant Christ et Il nous demande ce que nous avons fait pour sa mission ?

Si seulement nous pouvions apprendre comment vivre maintenant avec les yeux fixés sur
la lumière de l’éternité ! Nous ne voyons pas cette lumière aujourd’hui. Mais nous
pouvons imaginer à quoi elle va ressembler. Plusieurs aspects de nos vies pourraient être
changés le moment lorsque nous apercevons cette lumière.

Le chrétien conscient essaie d’aller au-delà de ses ressources personnelles et de trouver


d’autres moyens pour financier le travail du royaume. Aux Etats-Unis, nous apprenons
tôt aux enfants comment donner (par exemple, le mouvement d’évangélisation pour les
filles et les garçons). Les jeunes enfants apprennent ce qu’est la mission. Ils sollicitent
des autres personnes qu’ils connaissent que celles-ci aident financièrement. Cet argent est
utilisé pour les missionnaires partout dans le monde. Les jeunes aussi cherchent de
l’argent pour payer les matériels et les voitures dont les missionnaires ont besoin. Les
jeunes peuvent apprendre comment être conscients de la mission. Ils apprennent
l’importance de la mission aux yeux de Dieu. Lorsqu’elles grandissent, les filles peuvent
faire partie d’un groupe de femmes et aider à soutenir d’autres personnes au-delà de leurs
propres finances. Le programme « Lumière pour les Perdus » est une organisation pour
les hommes et ce groupe a le même but. Les hommes font des heures supplémentaires, à
part leur travail et leurs activités à l’église, afin de trouver de l’argent pour acheter de la
littérature pour la mission. Certains le font comme une deuxième vocation. Ils ont leur
profession séculière et aussi le travail qu’ils font pour la « Lumière pour les aux Perdus ».

Le chrétien conscient apprend comment mettre l’accent sur sa vie et sur le plan de Dieu
de sauver les personnes perdues du monde. Il n’y a pas de secrets pour y réussir. Le
travail est difficile et il faut un engagement ferme envers le Sauveur.

LE CHRETIEN CONSCIENT EST ACTIF A LA ONZIEME HEURE. ET VOUS ?

Discussion
1. « On demandera beaucoup à qui l’on a beaucoup donné » (Lc 12.48). Ce verset
s’applique-t-il aussi à l’argent ?
2. Luc 6.38 promet que si vous donnez, vous serez béni. Pouvez-vous donner plus
que Dieu ne peut vous rembourser ?
3. Les dîmes sont le minimum de ce qu’on attend du chrétien dans le Nouveau
Testament. Expliquer cette déclaration.
4. Le plan de Dieu pour les croyants est-il de l’esclavage ou de la bénédiction ?
Expliquer.
5. Pourrions-nous être trop jeunes ou trop vieux pour ne pas donner à la mission de
Dieu ? Lire Jn 6.9 et Lc 21.2-4 pour trouver des exemples et discuter. Partager
vos témoignages sur la provision divine.
6. Dieu le Père a donné son plus grand trésor pour la mission du monde. Est-ce que
nous avons le droit alors de retenir ou de garder quoique ce soit ?
7. Jésus était un chrétien conscient, Il n’avait jamais fait de ministère hors de son
pays natal, mais Il avait deux vocations, Il avait beaucoup donnée, et Il avait

219
envoyé ses disciples pour toucher le monde entier. Demandez-Lui de vous aider à
faire de même !

220
Chapitre Quatorze
TEMOIGNER DE CHRIST DANS LES CONTEXTES
MUSULMANS ET ANIMISTES
Ben Tipton

Définition
Ce cours abordera la stratégie pratique et spirituelle pour combattre l’ennemi et pour
libérer ceux qui se trouvent dans les liens de l’ennemi.

Objectifs
Les chrétiens font face à beaucoup de conflits avec Satan et les hordes des ténèbres
(esprits mauvais). La puissance des ténèbres est la force spirituelle qui est contre la
volonté de Dieu, les sectes et les diverses religions qui maintiennent les gens captifs.
Cette force diabolique essaie d’entraver, souvent d’une manière ouverte, les croyants et
surtout ceux qui représentent un danger à son royaume. Une grande multitude fait partie
des ténèbres (Ap 12.4,7), l’empire hiérarchisé qui est organisé par les systèmes de mal. Il
y a beaucoup de sectes et de religions qui se trouvent au sein de leur structure. Ce cours
voudrait aider l’étudiant à comprendre la stratégie de la puissance nécessaire pour
affronter ces sectes et ces diverses religions.

I. LE MONDE SPIRITUEL

A. Le dieu de ce monde
Lire Mt 23.3-14. Les disciples sont venus demander à Jésus quand se passeraient les
événements des derniers jours. Ils ont demandé ce qui serait le signe de son retour, mais
Jésus leur a répondu en parlent des « signes ». Jésus leur parlait en paraboles lorsqu’Il
expliquait ces signes. En Mt 13.10, les disciples demandèrent à Jésus : « Pourquoi
parles-tu en paraboles ? » Nous aimons parler de l’abondance. Combien constitue
l’abondance ? C’est avoir assez et plus qu’on en a besoin. Alors, pour nous, qui sommes
en relation avec le Seigneur, nous avons une abondance absolue. Le Seigneur parlait des
signes, des séducteurs, des famines, des tremblements de terre, et puis au v.14 Jésus dit :
« Cette bonne nouvelle du royaume sera prêchée dans le monde entier, pour servir de
témoignage à toutes les nations. Alors viendra la fin. »

Il faut aussi lire Ap 5.9 qui met en relief ce verset. Le verset d’Apocalypse montre qu’il
y aura des gens de toute tribu et de toute nation lorsque nous nous tiendrons devant le
Seigneur à la fin des temps. Nous pouvons ainsi être encouragés car il y aura des gens de
chaque tribu et de chaque nation ce jour-là. Toutes les régions isolées où se trouvent ces
tribus, ces groupes ethniques, ces nations, tous entendront la bonne nouvelle.

Même aujourd’hui, on découvre des tribus jamais connues. Il y a des gens qui
découvrent des tribus isolées. Nous avons la responsabilité d’aller vers ces tribus. Il n’y
a qu’un an, au Bénin, on a découvert un nouveau peuple. Ils s’appellent le peuple de la
lagune car ils vivent isolés des autres tribus sur un lac. Ce peuple a une langue. Ils
n’avaient jamais auparavant entendu l’évangile ni vu une église, mais gloire à Dieu, le

221
chef a donné son cœur à Jésus et une église y a été établie. La question se pose :
« Comment aller vers de tels personnes isolés dans des endroits éloignés ? »

Nous revenons donc à Mt 20.9 et la parabole des ouvriers dans la moisson. Tous les
ouvriers, ceux qui n’avaient commencé à travailler qu’à la onzième heure et ceux qui
avaient commencé à travailler dès le début, ont reçu le même salaire. Je priais un jour et
j’ai demandé au Seigneur : « Pourquoi ceux qui sont venus en dernier ont reçu le même
salaire que les autres ? » Dieu m’avait parlé et m’avait révélé certaines vérités. Nous
sommes à l’heure que Dieu a prévue. Cet Institut de la Onzième Heure donne à Dieu
l’occasion de nous révéler la vérité. Dieu agit à l’heure actuelle et amène des gens à Lui.
Il appelle certaines personnes à vivre pour Lui et d’autres à mourir pour Lui.

Dieu appelle certaines personnes à vivre et d’autres à mourir pour Lui, mais Jésus peut
aussi toucher nos vies d’une manière qui est peut-être même plus difficile que la mort.
Pendant la formation pour le ministère, une partie de notre vie est touchée. Peut-être
c’est la partie la plus chère qui est touchée ou même enlevée. Il y a quelques années, je
me tenais au tombeau d’un enfant de missionnaire qui est mort à l’âge de neuf ans. Au
moment où je me tenais là, le soleil se couchait et le Seigneur m’a dit : « Je vais aussi
amener ton fils Jonathan à venir avec Moi. » C’est ainsi que le Seigneur m’avait parlé.
J’ai répondu : « Seigneur, s’il y a un autre moyen, ne me conduis pas à travers cette
épreuve. » Le Seigneur travaillait mon cœur et enfin j’ai dit : « Que Ta volonté soit
faite. » Peu de temps après, nous avons reçu un appel téléphonique et je savais avant de
décrocher l’appareil ce que j’allais entendre. Dans le même temps, un cher ami à moi au
Togo avait aussi perdu son fils. Un jour, nous nous sommes rencontrés et il m’a dit :
« Cher frère, le prix du ministère est presque trop élevé. » Je ne voudrais pas vous
effrayer, n’ayez pas peur. Dieu ne prendra pas nécessairement vos enfants, car la parole
de Dieu dit que le Seigneur ne nous donnera pas des épreuves qui soient trop difficile
pour nous. Cependant, si le Seigneur touche votre vie de cette manière, sachez qu’Il vous
aidera. Le Seigneur touche les gens aujourd’hui afin qu’ils soient plus conscients et plus
ouverts à sa volonté. Il nous amène dans une relation proche de son cœur afin que nous
puissions mieux témoigner de Lui. Dieu forme les ouvriers pour la onzième heure et sans
doute certains seront appelés à donner leur vie. C’est pourquoi les ouvriers dans la
parabole de la moisson et les ouvriers de la onzième heure ont reçu le même salaire.
L’église actuelle se trouve dans un temps ténébreux mais Dieu touche les gens afin qu’ils
puissent affronter ces ténèbres.

L’animisme
Lire Ac 26. Les versets 17 et 18 disent : « Je t’ai pris du milieu de ce peuple...pour leur
ouvrir les yeux...et qu’ils reçoivent le pardon des péchés... » Le monde spirituel est
caché derrière les religions actuelles. Les chrétiens aujourd’hui font face à un conflit
spirituel. Chaque individu a eu des conflits avec les forces qui s’opposent à la volonté de
Dieu. Quand nous entrons dans une région, le conflit vient selon la menace que nous
représentons pour les esprits des ténèbres. Si nous ne représentons aucune menace,
l’ennemi ne nous combattra peut-être pas avec toute sa puissance. Nous devons nous
examiner et nous demander : « Est-ce que je représente une menace au royaume des
ténèbres ? » Satan peut venir comme il l’avait fait dans la Bible et dire : « Je connais

222
Jésus et je connais Pierre, mais toi qui es-tu ? » Nous devons continuer à nous approcher
de Dieu et à approfondir notre relation avec Lui. Les sectes tiennent les gens captifs et
elles affrontent les croyants qui représentent une menace à leur royaume. Ces puissances
sataniques constituent une grande multitude. Apocalypse 12.4 nous éclaire sur ce sujet.
Il y a beaucoup de sectes et de religions qui agissent ainsi, et il y a tant de fausses
doctrines que les mauvais esprits contrôlent et utilisent pour leurs propres fins.

Les animistes sont conscients d’une réalité que les Occidentaux ignorent. L’animiste n’a
pas tort de craindre ce qui est invisible, mais il a peur car il sait que les forces spirituelles
sont réelles et puissantes. Il y a beaucoup d’Africains qui ont dû exercer de la patience
envers les missionnaires à cause de leur culture, de leur contexte, et de l’enseignement
qu’ils ont reçu. Il n’y a pas beaucoup d’Occidentaux qui connaissent les puissances des
ténèbres comme les Africains. J’ai souvent eu le privilège de prêcher dans plusieurs de
nos instituts de théologie aux Etats-Unis et je suis choqué par le nombre de personnes qui
ne savent pas comment affronter Satan. Comment pouvons-nous apprendre à combattre
l’ennemi si nous ne savons même pas qu’il faut l’affronter ? Il y a peu de missionnaires
qui ont eu les mêmes expériences avec les forces des ténèbres comme les Africains, alors
les Africains devraient partager leurs expériences avec eux. Il faut partager ce que vous
avez vu en tant qu’enfant, dans votre vie, et dans votre ministère car si la puissance
diabolique n’est pas affrontée, les gens vont continuer à aller au sorcier pour trouver la
réponse à leurs questions et à leurs problèmes. Le missionnaire et l’église sont capables
d’apporter la réponse aux gens. Parfois les dirigeants de l’église connaissent peu
l’autorité absolue et la puissance de Christ. Il arrive souvent que les missionnaires
veuillent s’approcher des gens sans considérer le contexte, les expériences, et les conflits
qui se passent dans leurs vies. Les gens s’attendent que le pasteur ou le dirigeant
comprenne leurs problèmes. S’il comprend vraiment, il peut alors présenter le Seigneur
comme la solution.

Considérons quelques versets des écritures. D’abord, lire 2 Co 4.18. C’est essentiel que
nous sachions que le monde spirituel n’est pas visible, alors nous devons diriger nos yeux
sur ce qui est invisible et pas sur ce qui est visible. Comment pouvons-nous mettre les
yeux sur ce qui est invisible ? Dieu est Esprit et ceux qui L’adorent, L’adorent en esprit
et en vérité. L’apôtre Paul dit qu’il faut avoir une vue spirituelle. Nous ne devons pas
mettre les yeux sur ce que nous pouvons voir, car ce que nous ne voyons pas est plus
important. Nous vivons dans un monde physique où tout peut être vu physiquement.
Mais un jour, cette belle terre ne sera plus. Tout ce que les yeux voient mourra. Dès
qu’un enfant est né, il commence son chemin vers la mort. Ce chemin durera peut-être
70 à 80 ans, mais la fin viendra. Les choses que vous voyez sont en train de disparaître,
mais ce que vous ne voyez pas est éternel. Nous devrions nous occuper de ce qui est
invisible.

Lire 1 Co 2.14. Si un scientifique lit ce verset, il dirait que c’est de la folie car il n’y
comprendrait rien. Romains 1.22 dit clairement que la sagesse de Dieu n’est pas la
sagesse des hommes. C’est par l’Esprit que nous apercevons le monde spirituel. Les
écritures disent que les hommes se vantent d’être sages et ils montrent ainsi leur folie. En
1 Co 7.29 Paul dit : « Voici ce que je dis, frères : le temps est court ; désormais que

223
ceux qui ont une femme soient comme s’ils n’en avaient pas. » Il ne faut pas devenir si
soucieux de votre épouse que vous oubliez le plan de Dieu. « Ceux qui pleurent comme
s’ils ne pleuraient pas, ceux qui se réjouissent... » (v30). En d’autres mots, Paul dit que
les nouvelles chaussures dont vous portez et que vous voulez tant que les autres voient ne
sont pas importantes. Les choses que nous voyons ne sont pas essentielles ni
importantes. Il faut utiliser ces choses sans en être captif. Je crois que ce verset parle
aussi des ouvriers de la onzième heure. Nous devons commencer à former nos pensées à
voir ce qui n’est pas visible, car c’est ce qui n’est pas visible qui est plus important. Paul
avait résumé tout ceci en disant que les choses de ce monde passeront.

Parlons des deux maîtres du monde invisible afin de mieux comprendre ce qu’est
l’animisme. C’est incroyable que le maître le plus faible a beaucoup plus de gens qui le
suivent parce qu’il les trompe. Dans 2 Co 4.4 nous lisons : « Le dieu de ce siècle a
aveuglé les pensées... »

Rappelez-vous aussi d’Ac 26.18 où le Seigneur dit à Paul qu’il a été envoyé pour tourner
les gens vers la lumière afin qu’ils reçoivent le pardon de leurs péchés. Les forces des
ténèbres ont pénétré une grande partie de chaque société du monde. Le Saint-Esprit a des
dons pour affronter le monde invisible, tenu captif sous les forces et les puissances des
ténèbres. Il est comme notre “service secret” car Il nous fait savoir ce qui se passe dans
le monde spirituel. C’est pourquoi nous pouvons être conscients des projets du diable.
Nous travaillons dans le royaume invisible. C’est le royaume le plus puissant du monde
invisible. C’est dans ce royaume que le Saint-Esprit touche le croyant afin de l’amener à
une relation et à un engagement proche du cœur de Dieu.

L’islam folklorique
L’islam folklorique tire son origine du côté intellectuel de la société africaine. En
Afrique, l’islam est mélangé avec des superstitions spirituelles des diverses sectes. Il
existe des gens qui pratiquent l’islam et leur religion traditionnelle en même temps. Nous
avons souvent affronté ces sectes, et le seul moyen de pénétrer les régions islamiques est
par le Saint-Esprit.

Cependant, les gens veulent continuer à pratiquer les traditions de l’islam et à suivre les
cinq piliers de la foi du Coran. Chaque nouveau converti à l’islam veut faire le
pèlerinage à La Mecque. Les chrétiens ne doivent pas considérer ces traditions
islamiques comme la racine du mal, mais elles sont des symboles du mal. La puissance
des ténèbres est cachée derrière ces traditions. C’est cette puissance cachée qui nous
concerne. C’est possible de connaître toutes les traditions de l’islam et de ne pas pouvoir
toucher la vie des gens pour le Seigneur.

En 2 Rois 6, la Samarie fut attaquée par les Syriens. La Samarie représente ceux qui
croient en Dieu et la Syrie représente ceux qui se trouvent dans les ténèbres. Il y eut un
moment où la Syrie affronta la Samarie, et un capitaine syrien demanda comment les
Samaritains savaient toujours l’endroit où se trouvaient les Syriens. Rappelez-vous que
le capitaine avait même dit qu’il y avait un prophète en Samarie qui savait tout, même ce
qu’on disait en secret, et qu’il fallait tuer cet homme.

224
Le capitaine envoya des soldats pour le tuer. Le prophète de Dieu se trouvait à Dotân.
Les Syriens sont venus pour détruire la ville et le Seigneur révéla à son peuple ce qui se
passait dans le monde spirituel. Le serviteur vint dire à Elisée que les Syriens entouraient
la ville. Elisée pria alors le Seigneur en lui demandant qu’Il ouvre les yeux de son
serviteur. Le serviteur aperçut l’armée des anges ainsi que l’ennemi. En réponse à la
prière d’Elisée, Dieu aveugla les Syriens. C’est la onzième heure et Dieu est en train de
toucher l’Eglise par sa puissance afin qu’elle puisse faire de grands miracles et
évangéliser toute une nation pour Jésus. Le continent africain a besoin que Dieu touche
son peuple et l’amène dans une relation profonde avec Lui.

L’islam folklorique pardonne plus que l’islam du Moyen Orient ou des autres pays, car
les musulmans de ces pays punissent une faute par la mort tandis que l’islam folklorique
ne fait que menacer. Il faut connaître les croyances, les traditions, et les prières de
l’islam. Il ne faut pas fâcher ou énerver exprès ceux qui croient en elles. Il faut écouter
ce que le Saint-Esprit dit et Le laisser nous diriger chaque jour.

Les laïcs vont pouvoir toucher ce grand monde islamique. Je crois que ce sont les
chrétiens, ceux qui ont été convertis de l’islam, qui seront les témoins qui toucheront et
évangéliseront ce monde et les multitudes islamiques pour Christ. La rencontre de
puissance comprend trois domaines réels dans la perspective biblique : Dieu, les anges,
et les hommes. Si nous permettons à cette perspective de transformer nos pensées, nous
allons alors considérer le serviteur de Dieu d’une manière différente. Dans le livre de
l’Apocalypse (Ap12.7-9), une bataille entre les anges et le dragon se passe. C’est bien de
considérer les gens qui prennent part à cette bataille et ce qui arrive pendant la bataille.
Michel et ses anges combattent le dragon et son armée, MAIS le dragon n’a pas la force
pour les vaincre !

C. Connaître l’ennemi
Nous abordons alors un sujet plus sérieux. Les gens vont vous regarder et vous critiquer,
vous et votre ministère. La famille de Jésus Le critiquait aussi ; ils croyaient qu’Il avait
perdu la raison car Il avait donné aux disciples la puissance de chasser les démons. Ils
n’y comprenaient rien.

Le conflit spirituel avec Satan a trois aspects :


1. La déclaration. Suivant la volonté de Dieu et pour la croissance du royaume, nous
devons déclarer la guerre à Satan (Lc 4.14-19)
2. Avancer dans le royaume de Satan par la prière et la proclamation. Personne ne
peut entrer dans la maison de l’homme fort sans d’abord le lier. La prière et
l’intercession peuvent lier la puissance des ténèbres. Il s’est passé beaucoup de
miracles et de délivrances à cause de la prière et l’intercession. Dans 1 Co 4.20, il
est écrit que Jésus parlait avec puissance et autorité. Avons-nous aujourd’hui
cette puissance ? Les gens désespérés cherchent ardemment une solution aux
besoins de leurs vies. Dieu peut utiliser les choses faibles de ce monde pour sa
gloire. Une grande multitude suivait Jésus à cause des miracles qu’Il faisait.
L’animiste, le Musulman, etc. vous suivront afin que leurs besoins soient exaucés.

225
Priez que le Seigneur vous éclaire sur 1 Co 4.20 afin que vous puissiez savoir ce
qu’est la vraie guérison
3. Dépouiller l’ennemi. C’est-à-dire, le dépouillement des âmes qui se trouvent
entre les mains de Satan (Lc 11.22 ; Ac 26.18). Les multitudes seront sauvées et
libérées si nous pouvons voir la puissance de Dieu. La raison pour laquelle Jésus
est mort sur la croix et ressuscité le troisième jour est pour lier Satan et libérer les
captifs (Mt 12.29 ; Mc 1.27 ; Ac 26.18).

D. Les esprits territoriaux


Lire Dt 32.8. Dieu établit des frontières. L’ennemi aussi établit des frontières, comme la
région du monde qui se trouve entre 10o de longitude et 40o de latitude. Il y a tant de
gens liés par la puissance des ténèbres qui habitent dans cette région. Le verset en
Ep 6.12 est aussi lié à cette idée de territoire. Ce verset nous dit que nous ne combattons
pas contre la chair et le sang mais nous combattons contre les puissances et les
principautés des ténèbres. Ce troisième aspect nous concerne beaucoup plus. Je crois
que la région de 10o de longitude et 40o de latitude en fait partie. Les mauvais esprits et
les démons sont entrés dans les systèmes sociaux, politiques, académiques, et religieux de
ce monde. Satan travaille pour détruire.

II. LES CONDITIONS PREALABLES

Isaï, le père de David, l’envoya chercher des nouvelles de la bataille. Dès que David fut
arrivé sur le champ de la bataille, il n’entendit rien mais il aperçut Goliath sur l’autre rive
du champ. Il demanda : « Qui est ce Philistin, cet incirconcis ? » Les frères de David lui
dirent de repartir à la maison et de s’occuper des troupeaux, mais David leur dit qu’il est
venu chercher des nouvelles de la bataille. L’armée y était depuis 40 jours, mais il n’y a
pas eu de combat. La même situation se passe dans beaucoup de nos églises aujourd’hui.
Nous sommes équipés et nous sommes prêts, mais nous n’avançons pas. Dieu touche et
Il appelle son peuple à s’engager et à avancer à la bataille.

Lorsque nous affrontons l’islam, nous affrontons un peuple engagé à soutenir sa religion.
Je n’oublierai jamais le jour où j’ai lu la prière d’un Musulman qui disait : « Si je Te sers
à cause de la peur d’aller en enfer, fais-moi souffrir en enfer ; si je Te sers à cause de mon
espoir d’aller au paradis, enlève-moi le paradis ; mais si je Te sers à cause de Toi seul,
alors fais-moi connaître ta présence divine. » Si les gens à qui vous évangélisez ont un
tel engagement dans leur religion, alors vous devez aussi avoir un tel engagement envers
Dieu. Le peuple de Dieu devrait réaliser que c’est l’heure de s’engager profondément
dans la volonté de Dieu.

L’intercession
Lire Es 64.4. Ce verset dit que Dieu répond à ceux qui attendent sa présence.
L’intercession est essentielle pour l’église aujourd’hui. C’est le point de départ qui nous
permet de libérer les captifs de l’esclavage religieux. La prière n’est pas une activité
mais plutôt une confrontation intense. Dieu a établit la prière comme une puissante force
qui permet au croyant de détruire le royaume de l’ennemi. C’est important de connaître
les versets des écritures qui parlent de la prière et de l’intercession. De la même manière

226
que la respiration est essentielle au corps physique, ainsi la prière est essentielle à
l’homme spirituel. Si vous ne respirez pas, vous mourrez. Si vous ne priez pas, vous
mourrez spirituellement. Nous devons reconnaître que la prière est essentielle. Paul a
écrit à l’église d’Ephèse (Ep 6.18) pour l’encourager à prier par l’Esprit. Dans 1 S 7,
Samuel avait construit un autel de prière. J’espère que chacun a un endroit, soit chez lui
soit à l’église ou ailleurs, où il peut prier. Au moment où j’ai construit ma maison, j’y ai
ajouté une pièce pour la prière. J’ai invité mes voisins chez moi pour prier chaque jour,
et il y a toujours des gens qui viennent prier chez moi. Chacun a besoin d’une personne
avec qui il peut prier, une personne avec qui il peut partager ses besoins, une personne
qui sera unie avec lui dans la prière. Il ne faut pas que ce temps prenne la place de votre
temps personnel que vous passez avec le Seigneur. Il faut trouver quelqu’un avec qui
vous pouvez prier, peut-être une personne que vous ne connaissez pas encore. Découvrez
ce domaine de prière.

Dieu se soumet à la loi ou à la force de la prière. Jésus a dit : « Si vous demandez


quoique ce soit en mon nom, Je le ferai. » C’est la promesse que Dieu nous donne—Il se
soumet à nos prières. Chaque fondation est établie par la prière. Dieu a ordonné que la
prière soit une force qui nous permette de détruire le royaume de l’ennemi. Si vous avez
un problème, il faut regarder au Seigneur. Ne vous découragez pas de ce qui est
impossible car Dieu peut tout faire. Le diable essaie de nous mettre la peur dans le cœur
quand on veut vraiment travailler pour Dieu. Alors l’individu qui n’a pas un programme
de prière bien établi marche dans l’incertitude. Nous prions notre Dieu souverain qui
dirige l’univers. Ce n’est pas difficile de prier, mais parfois c’est difficile de croire qu’Il
vous accordera tout de suite la victoire sur les forces des ténèbres et le royaume de
l’ennemi.

Le Seigneur voudrait éclairer l’Eglise. L’ennemi existe et il sait ce qui se passe. Le


Seigneur a déjà vaincu l’ennemi. La prière est l’ultime arme contre l’autorités et la
puissance des ténèbres du monde spirituel. Nous devons connaître la puissance des
principautés et des forces des ténèbres. Si vous désirez avoir des réponses aux questions
difficiles et aux situations difficiles, mettez-vous à l’écart avec Dieu comme les disciples
l’ont fait en Mc 4.34. Il y a des gens qui s’engagent dans la prière et ils jeûnent pour
combattre ces puissances et ces principautés. Nous avons besoin de sagesse.

Dieu s’est soumis à la puissance de la prière. La prière ouvre la voie pour que Dieu
agisse mais l’absence de prière amène l’inaction. La prière donne au croyant le pouvoir
d’agir. La plus grande réprimande que le Seigneur avait donnée aux disciples était au
moment où ils n’ont pas agi. Ils n’étaient pas capables de guérir un garçon démoniaque.
Est-ce que nous aussi nous sommes incapables bien que nous avons la puissance et
l’autorité de Jésus dans nos vies ? Il faut se demander : « Est-ce que je suis actif dans le
domaine de la prière ? » Sinon, pourquoi pas ? Dieu attend que vous fassiez quelque
chose. Le Rév. David Cho met l’accent sur la prière. En Corée du Sud, il y a plus de
50.000 dirigeants dans les cellules de prière et 700 pasteurs qui se sont engagés dans
l’intercession. Chaque nuit à l’église, il y a une réunion de prière. Le vendredi, il y a
plus de 20.000 personnes qui y assistent. Le week-end, il y a beaucoup de gens qui

227
s’unissent sur la montagne pour prier. Il y a toujours des gens dans cette église qui prient
sans arrêt.

Le jeûne
Dans l’Ancien Testament, il y avait beaucoup de gens qui ont jeûné : Moïse, le prophète
Elie, Daniel, David, Anna, et d’autres. Dans le Nouveau Testament Anna, Jésus, et les
disciples ont jeûné. J’aimerais savoir pourquoi Jésus avait jeûné. Pourquoi le Fils de
Dieu avait-Il besoin de jeûner ? Le Seigneur répond à cette question en Mt 9.14. Il dit
que l’ami ne jeûne pas jusqu’à que l’époux soit enlevé. Aux Etats-Unis, on n’encourage
pas les gens à jeûner. Si un individu veut jeûner, ce sont ses priorités qui comptent et
c’est entre lui et le Seigneur. Mais si vous jeûnez à tort, vous êtes déjà vaincu. Nous tous
nous aimons manger, et ce n’est que maintenant que les gens commencent à réaliser
l’importance du jeûne. Le jeûne nous rapproche du cœur de Dieu.

Dieu ne nous parle pas si nous ne prenons pas le temps pour Lui. Dans le Nouveau
Testament, le jeûne était un moyen d’écouter Dieu. Pourquoi les églises des Assemblées
de Dieu sont-elles différentes de celles des Baptistes ? Ce n’est pas seulement le fait de
parler en langues. Le Seigneur veut diriger son Eglise là où son Esprit peut agir. Pendant
cet Institut de la Onzième Heure, pouvons-nous découvrir la puissance et le but du
jeûne ? Lire Mc 8.35 : « Quiconque en effet voudra sauver sa vie la perdra, mais
quiconque perdra sa vie à cause de moi et de l’Evangile la sauvera. » Le jeûne est la
mort à soi. Si vous jeûnez pendant longtemps, votre corps pourrait aussi mourir.

Retournons au jardin d’Eden, au moment où Dieu est descendu pour parler avec Adam.
Dieu dialoguait avec l’homme. Comment cela s’est-il passé ? Au début des temps, la
chair de l’homme était soumise à son esprit. Adam pouvait se retrouver dans la présence
de Dieu car sa chair était soumise à son esprit. Mais après la chute de l’homme, la chair a
pris le dessus. Maintenant la chair se trouve entre Dieu et l’homme. Je crois que Dieu
veut transformer ce que Satan a fait pour sa gloire. Dans hébreu, le jeûne veut dire
fermer la bouche. En grec, le jeûne veut dire ne pas manger. Dieu dit : « Je prendrai ce
que Satan voulait utiliser pour le mal et Je le transformerai afin que ceux qui jeûnent aient
l’autorité sur vous. » Le jeûne est une notion établie par Christ. Dans Mt 28, Jésus a
donné la grande mission d’aller partager la bonne nouvelle à toutes les nations et de leur
enseigner ce qu’Il avait enseigné. Nous devons enseigné aux gens la personne de Jésus et
son oeuvre. Si nous lisons le sermon sur la montagne en Mt 5-7, nous trouvons les
enseignements sur comment donner, comment prier, et comment jeûner. Pourquoi nous
mettons l’accent sur les offrandes et la prière mais non sur le jeûne ? Jésus a dit : « Celui
qui entend ces paroles et les met en pratique... » Jésus parlait aussi du jeûne. Nous
l’oublions très facilement. Combien d’entre nous croyons que Jésus parlait avec raison et
qu’Il avait raison lorsqu’Il parlait ? Pourquoi alors nous ne Lui obéissons pas ?

Pourquoi Jésus avait-Il jeûné ? Lire Lc 4.1. Jésus, rempli du Saint-Esprit, s’en alla au
désert où Il subit des tentations. Il n’est pas allé au désert pour être rempli du Saint-
Esprit, mais Il est allé au désert, rempli du Saint-Esprit, pour être tenté. Pendant ce temps
au désert, Jésus avait jeûné. Jésus jeûnait et sa chair était complètement soumise à son
Esprit. C’est un bon exemple pour vous et pour moi. A quoi ressemblera l’Eglise

228
aujourd’hui si nous avions appris dès le début à donner, à prier, et à jeûner ? Le but du
jeûne est de vaincre la chair. Quand l’ennemi vient vous attaquer mais vous jeûnez et
votre chair est vaincue, peut-il vraiment vous troubler ? Le verset 14 a un secret que je
n’avais jamais réalisé jusqu’à que je commence à jeûner.

Comment Jésus est-Il allé à Galilée ? Jésus allait avec la puissance de l’Esprit. Jésus
marchait avec la puissance en Lui, avec les fruits de l’Esprit, et Il nous permet aussi de
travailler avec cette même puissance. Les églises qui ont des miracles prient et jeûnent
pour que ces miracles arrivent. Vous savez ce qui s’est passé après que Jésus ait jeûné.
Jésus a dit à tous pourquoi Il est venu sur cette terre dans les versets d’Esaie 4.32. Les
gens qui entendaient ses paroles furent étonnés car Il parlait avec puissance. Quelle
grande différence lorsque la chair est mise de côté ! Si vous désirez voir Dieu agir et
toucher les gens, il faut commencer à prier et à jeûner. Le verset 40 dit que les gens Lui
amenaient des malades et Il les guérissait car son Esprit avait le pouvoir de le faire. Si
l’Eglise se lève, Dieu amènera la guérison, le salut, et le pardon. Le jeûne d’une journée
est bon, celui de trois jours est mieux, une semaine, dix jours, etc. Le Seigneur ouvrira
les portes aux miracles. Laissez le Seigneur vous diriger à faire le jeûne.

Les dons de Christ


Christ a donné à l’Eglise la puissance des dons pentecôtistes. Regarder Mt 10.1. Jésus a
d’abord donné ces dons aux disciples qui reçurent la puissance de chasser les démons et
de guérir les malades. Il leur avait accordé sa puissance. Si nous marchons dans la
puissance du Seigneur, nous pouvons nous attendre à voir des miracles. Vous me
demandez peut-être si j’ai déjà prié que Dieu ressuscite une personne de la mort, et la
réponse est non, pas encore. J’ai demandé au Seigneur de me donner cette occasion
avant que je ne quitte cette terre. Pourquoi ? Parce que Jésus l’avait fait. Au ciel, je ne
voudrais pas demander à Elie ou à Pierre ce qu’ils ont ressenti lorsqu’ils ont fait cette
prière. Je voudrais pouvoir raconter à Pierre mon expérience personnelle lorsque moi
aussi j’ai marché sur les eaux.

Nous ne devons pas avoir peur lorsque nous affrontons les situations dangereuses. Notre
chair devrait être soumise à l’Esprit. Jésus a guérit les malades, a ressuscité les morts, et
a guérit les lépreux. Jadis la lèpre était incurable. Nous avons des maladies incurables
aujourd’hui qui peuvent être guéries si notre chair est soumise et si nous marchons dans
la puissance et avec l’autorité de Jésus. La chair doit être soumise à l’Esprit.

Les disciples avaient la puissance non seulement pour chasser les démons et pour guérir
les malades mais aussi pour se réjouir. Les disciples étaient joyeux car ils avaient
confiance en Jésus. Quand vous vous trouvez dans une situation où il y a les mauvais
esprits et les forces surnaturelles, ne pensez pas aux forces des ténèbres mais mettez votre
confiance en Jésus.

Les dons de l’Esprit


Jésus travaillait par les dons de l’Esprit. Nous allons d’abord aborder le don de
l’inspiration. Les dons de l’inspiration comprennent les dons qui utilisent la voix pour
encourager et inspirer les autres. Une personne peut recevoir ces dons par le jeûne et la

229
prière. D’autres dons sont la révélation et la sagesse. Un conseil est un message qui
parle d’une expérience déjà vécue, mais un conseil sage est un message qui prophétise
sur ce qui n’est pas encore arrivé. Un autre don est le don de la puissance, y compris la
foi, les miracles, et la guérison. Le troisième point parle des dons du Saint-Esprit.

Conclusion
Nous devons posséder ce qui est essentiel à la vie. D’abord, il faut connaître la personne
de Jésus. Deuxièmement, l’Eglise est victorieuse. Et enfin, il faut connaître comment
lier l’homme fort. Il faut être soi-même libéré avant de pouvoir lier l’homme fort.
Assurez-vous que vous avez été libéré avant que vous ne commenciez votre ministère.
Ensuite, assurez-vous que vous avez la joie. Enfin, assurez-vous que vous connaissiez la
puissance du nom de Jésus car vous êtes plus que vainqueur par Jésus-Christ. Lire
Ph 2.9-11. Dieu appelle son Eglise à approfondir ses relations avec Lui.

230
Chapitre Quinze
LA CROIX ET LE CROISSANT :
COMPRENDRE LA PERSPECTIVE DU MONDE ISLAMIQUE
Dale Fagerland

Définition
Ce cours donnera à l’étudiant une meilleure compréhension sur comment les Musulmans
considèrent les événements importants de la vie et de l’éternité. Nous allons brièvement
aborder quelques croyances et traditions islamiques—afin de contraster les points
semblables et les différences importantes entre les Musulmans et les chrétiens. Nous
allons aborder pourquoi tant de gens se tournent à l’islam ; identifier les grandes barrières
qui empêchent les Musulmans de se convertir ; et chercher des moyens appropriés pour
présenter l’évangile aux Musulmans.

Objectifs
1. Décrire comment le Musulman considère Dieu, sa relation avec l’homme, et
aborder les différences importantes entre le Musulman et le chrétien.
2. Comprendre la puissance de l’islam et pourquoi tant de gens se convertissent.
3. Connaître avec plus de clarté ce qui empêche les Musulmans de se convertir.
4. Comprendre le système puissant qui tient le Musulman et comment ce contexte
agit directement sur ceux qui deviennent chrétiens, sur ceux qui sont formés dans
le ministère, et sur l’établissement des églises.
5. Apprendre des écritures et des expériences personnelles du professeur comment
mieux s’approcher, évangéliser, et témoigner aux Musulmans.

Introduction
L’islam est comme le mont “Kilimandjaro” de la mission—on la voit facilement mais
peu de gens désirent la gravir ! Cette grande montagne au Kenya ne va pas simplement
disparaître et cela en est ainsi avec l’islam, la religion qui présente le plus grand défi à
l’Eglise actuelle. Avant d’avoir l’équipement nécessaire pour accomplir cette tâche
énorme devant nous, nous devons comprendre pourquoi ce défi est si immense—qu’est-
ce qui empêche le Musulman de venir à Jésus ?

On compte 1,2 milliards de Musulmans aujourd’hui et ceux-ci représentent le plus grand


peuple dans le monde qui n’ait pas reçu l’évangile. C’est le plus grand défi de la mission
pour l’Eglise. Les grandes différences qui se posent entre les Musulmans eux-mêmes
rendent la tâche d’évangélisation très complexe.

Selon leur perspective mondiale, les Musulmans sentent qu’ils font partie de la umma, la
communauté ou la “maison de l’islam”. Les grandes décisions ne sont pas prises si les
membres de la famille ou les chefs religieux ne sont pas consultés d’abord. C’est la
raison pour laquelle un Musulman tout seul a du mal à prendre une décision pour suivre
Christ. Ce grand trait culturel rend plus difficile le défi d’évangéliser les Musulmans
pour Christ.

231
Mais par nos efforts et nos exploits, ce “Kilimandjaro” pourra être surmonté. Les
Musulmans peuvent venir à Jésus par les efforts des disciples engagés dans la mission.
Malgré les défis redoutables et les risques personnels, il y a beaucoup plus de Musulmans
aujourd’hui qui acceptent Christ comme Sauveur que dans les temps passés ! Il y a
beaucoup plus de Musulmans qui viennent à Christ dans ces derniers 20 ans que durant
les 400 années passés ! Dieu ne permettra pas que la mort de son Fils soit rendue inutile
par quoique ce soit. Travaillons et prions ensemble afin que cette redoutable montagne,
le “Kilimandjaro” de la mission soit surmontée !

I. LA PERSPECTIVE ISLAMIQUE (A TRAVERS LES YEUX DU MUSULMAN)

A. Qu’est-ce qui est la perspective ?


La perspective d’une personne est définie par ces cinq questions :
1. Qu’est-ce qui est la réalité ultime ?
2. Qui est l’homme ?
3. Que veut dire l’histoire de l’humanité ?
4. Sur quoi se base la moralité ?
5. Qu’est-ce qui se passe après la mort ?

B. La perspective (perception) que le Musulman a de Dieu (à travers les yeux du


Musulman)
La perception que le musulman a de Dieu est vague. Dieu ne se révèle pas et on ne peut
pas L’apercevoir, alors la nature ou l’Esprit de Dieu est au-dessus de la compréhension
humaine.

La perspective que le Musulman a de Dieu présente deux faces. On pense que Dieu est
loin, mais le Coran dit que le Dieu Très-Haut est plus proche que les veines jugulaires.
Dieu connaît tout, mais Lui-même Il est insondable. Dieu seul peut connaître sa
Personne. Tout ce que l’homme peut penser de Dieu ne révèle pas sa nature. Chaque
personne et chaque chose n'existent qu’en Lui, mais Lui-même Il n’a besoin de personne
ni de rien. L’homme n’est pas créé à l’image de Dieu et Dieu n’est pas comme nous.
L’Eternel, le Roi souverain de tout l’univers a créé toute chose, mais Lui-même Il existe
depuis toujours.

Nos amis les Musulmans croient que Dieu est Tout-Puissant, car Il a créé l’univers par le
seul pouvoir de sa parole, mais qu’Il n’est pas notre Père céleste. Chaque sourate
(chapitre) du Coran, sauf une, commence avec : « Au nom de Dieu, le Miséricordieux, le
Compatissant ». Néanmoins, les Musulmans croient qu’Il est imprévisible et qu’Il n’est
pas obligé de faire ou de tenir ses promesses. Personne ne peut savoir ce que Dieu fait,
sinon Il ne serait pas Dieu. Les Musulmans disent que Dieu seul sait ce qu’Il fait. Le
paradis est le lieu destiné à ceux que Dieu choisit, mais les Musulmans ne savent
absolument pas où Dieu les enverra le jour du jugement, ce sera soit au ciel soit en enfer.
Ils ne peuvent qu’espérer qu’Il les enverra au ciel. Dieu est Celui qui dirige ainsi que
Celui qui trompe. Dieu est omnipotent, capable de faire tout ce qu’Il désire—soit le bien
soit le mal !

232
La croyance que Dieu existe est la pierre angulaire de la religion islamique. Il y a des
millions de Musulmans partout dans le monde qui disent plusieurs fois dans la journée le
credo d’islam : La ilaha illa Allah, wa Muhammad rasul Allah. Les croyants de l’islam
témoignent que : « Il n’y pas d’autre dieu (ou divinité) à part Dieu, et Mahomet est son
Prophète ». C’est le plus petit credo du monde et sûrement le plus répété. La foi
islamique se repose sur le fait que Dieu est un. Ce monothéisme rigide et absolu ne laisse
pas de place à un partenaire, le Fils.

Il existe des ressemblances importantes entre les croyances islamiques et les croyances
chrétiennes en ce qui concerne la personne de Dieu. Les Musulmans croient que Lui seul
est le Créateur, le Maître, le Roi et le Seigneur souverain de toute la création. Tous les
attributs de la souveraineté existent en Dieu seul, le Maître du destin de l’humanité.
C’est Lui seul qui possède les attributs de la souveraineté. C’est Lui seul qui est éternel
tandis que la création est mortelle. L’homme devrait prier à Lui seul. Cependant, il y a
quelques différences essentielles qui existent entre les croyances bibliques et les
croyances coraniques qui entraînent des croyances différentes au sujet de la relation entre
Dieu et l’homme. Nous pouvons peut-être mieux comprendre les croyances islamiques
de Dieu et de sa relation avec l’homme si nous considérons une phrase simple qui
exprime une vérité biblique essentielle. Considérons la phrase suivante dans la
perspective musulmane :

« Jésus, le Fils de Dieu, vous aime et Il est mort pour vos péchés. »

PAS POSSIBLE ! C’est impossible de mettre une personne en union avec Dieu, car c’est
le péché impardonnable, le shirk. C’est du blasphème et le Coran interdit l’union de Dieu
avec les autres dieux. C’est impossible pour les Musulmans de considérer Jésus comme
le Fils de Dieu.

L’accent important que Mahomet a mis sur le fait que Dieu est un, vient de sa
compréhension fausse de la Trinité, apprise sans doute des chrétiens hérétiques en Arabie
au sixième siècle. Mahomet est sorti d’un contexte païen et polythéiste, et il avait eu
l’occasion en tant que jeune de connaître des Juifs ainsi que des chrétiens. On pense qu’il
avait passé un certain temps avec des moines, et c’est avec eux qu’il ait appris beaucoup
de croyances chrétiennes ainsi que la croyance en un seul Dieu. Mahomet décida enfin de
rejeter les dieux et les déesses de sa tribu arabe, mais il n’avait pas reçu d’informations
correctes au sujet de Dieu, de Moïse, d’Abraham, et de Jésus.

Malheureusement, le Prophète de l’islam croyait que la Sainte-Trinité comprend Dieu le


Père, Marie la Mère, et Jésus le Fils ! Le jeune Mahomet cherchait des réponses à ses
questions théologiques et il ne pouvait pas imaginer que Dieu pouvait avoir des relations
sexuelles afin de produire un fils ! Cette compréhension humaine de Christ, le Fils de
Dieu, se voit dans la sourate 112 qui dit : « Dites : Il est Dieu, le Seul ; Dieu, l’Eternel,
l’Absolu ; Il ne se reproduit ni n’a pas été reproduit ; et il n’y a personne semblable à
Lui. » Sans la vérité de la Trinité, nos amis musulmans ont du mal à comprendre qu’il
existe au sein du Dieu divin un mystère qui dépasse la compréhension humaine. Dans la
perspective musulmane, chaque père doit toujours être plus âgé que son fils. Le Coran

233
dit clairement que Jésus fut né d’une vierge, Marie ; mais que Jésus soit le Fils de Dieu
leur est impensable.

« Jésus, le Fils de Dieu, vous aime et Il est mort pour vos péchés. »

PAS DE SENS ! Selon la perspective musulmane, la notion de Dieu et la notion d’amour


n’ont aucun rapport. La relation entre Dieu et l’homme dépend de la soumission et
l’obéissance. Quel élément est le plus important dans une relation entre un maître et ses
serviteurs ? Ce n’est pas l’amour, mais plutôt la soumission et l’obéissance. Le maître
peut féliciter ses serviteurs pour le travail accompli et les récompenser pour leur
obéissance et fidélité, mais les serviteurs n’attendent pas que leur maître leur montre
l’amour. Un maître pourrait bien sûr dire qu’il aime ses serviteurs, mais leur relation
n’est pas basée sur l’amour. Le maître est supérieur au serviteur. Il peut donner des
cadeaux à son serviteur mais il ne va jamais lui donner sa vie. Il est le maître, et non le
père.

Quel élément est le plus important dans la relation entre le général de l’armée et les
soldats ? C’est encore la soumission et l’obéissance. Pendant la bataille, le général ne se
soucie pas de l’amour de ses soldats ! Le général exige leur obéissance à ses ordres. Un
général peut approuver et récompenser les soldats, mais il ne va jamais leur donner sa
vie. Il est le général, non le père. La relation entre le maître et son serviteur et la relation
entre le général et le soldat nous révèlent la grande différence entre le chrétien et le
musulman. Dans le Coran, Dieu représente le grand Maître qui exige l’obéissance de la
part de ses serviteurs, et dans la Bible, Dieu est le Père céleste qui aime ses enfants et les
invite à demeurer chez Lui.

Dans le Coran, le mot approbation et le mot amour ont la même signification. Dieu
aime, ou approuve, ceux qui se soumettent à sa volonté et obéissent à ses
commandements. Selon la perspective musulmane, Dieu ne se révèle pas à l’homme.
Dieu, le Très-Haut, a révélé ses lois et ses commandements à travers les enseignements
du Coran, mais Il ne s’est pas révélé dans sa nature car l’homme ne peut la comprendre.

Le mot islam veut dire la soumission et la paix qui vient quand on se soumet à Dieu. Le
mot musulman veut dire celui qui est soumis à la volonté de Dieu. Pendant sa vie, le
Musulman ne désire pas montrer la nature de Dieu, mais il désire se soumettre à ses lois.
Les Musulmans critiquent ceux qui veulent être comme Dieu. Quelqu’un qui désire être
comme Dieu peut facilement commettre le péché impardonnable du shirk. Le Musulman
ne veut pas alors connaître Dieu, mais il veut Lui obéir. Il ne désire pas changer sa nature
en la nature de Dieu, mais il désire obéir à ses commandements. Selon la perspective
musulmane, la notion de Dieu et la notion d’amour n’ont aucun rapport.

« Jésus, le Fils de Dieu, vous aime et Il est mort pour vos péchés. »

PAS VRAI ! Selon la perspective musulmane, l’histoire de la crucifixion est fausse et


trompeuse. C’est la raison pour laquelle Dieu avait créé Mahomet, afin que le monde pût
avoir une dernière révélation, le Coran, en vue de corriger cette fausse doctrine. Les

234
Musulmans disent que Dieu ne permettrait jamais que son grand Prophète Jésus souffre
d’une mort aussi honteuse que celle de la crucifixion.

Les Musulmans acceptent que Jésus, par l’accord divin, soit né miraculeusement et qu’Il
ait été enlevé au ciel d’une manière surnaturelle. Cependant, ils citent la sourate du
Coran suivante comme la raison essentielle dont ils ne peuvent pas accepter cette partie
de l’évangile :
Ils (les Juifs) ont dit (en se vantant) : « Nous avons tué Jésus, le Fils de Marie, l’Apôtre de Dieu »--
mais ils ne L’ont pas vraiment tué, ni crucifié, mais on leur a fait croire cela. Ils sont maintenant
remplis de doutes, sans connaissance (certaine), mais ils ne peuvent qu’imaginer ce qui s’est passé, et
en vérité ils ne L’ont pas tué. C’est Dieu Lui-même qui L’avait enlevé au ciel ; que Dieu soit exalté en
puissance, le Sage. (Sourate 4.157)

Il existe beaucoup de théories, mais aucune ne se trouve dans le Coran, sur comment on
a aidé Jésus à s’échapper de la croix. La théorie la plus connue est que Dieu, qui est
rempli de miséricorde et de compassion, vit que les Juifs allaient tuer Jésus. Il ordonna
alors à ses anges d’enlever Jésus le Prophète d’entre les mains des malfaisants avant
qu’ils ne puissent accomplir leur plan. Ensuite, Dieu fit un autre miracle en faisant
apparaître le visage de Judas comme celui de Jésus. Alors quand les soldats vinrent
chercher Jésus, ils prirent Judas sans le savoir ! Et c’était Judas, le traître qui méritait la
mort, qui fut mis sur la croix et non Jésus.

Une autre théorie dit que Jésus était sur la croix mais qu’Il n’est pas vraiment mort. On a
fait semblant de Le mettre à mort. Dieu, dans sa grâce, donna à un des disciples une
pommade que le disciple mit sur le corps de Jésus dans le tombeau. Le Prophète Jésus
s’est réveillé, s’est échappé de la Palestine, et est parti au Kashmir, près de la frontière de
l’Inde et du Pakistan. Là Il s’est marié, a eu des enfants, et a vécu longtemps. Quelque
soit la traduction de cette sourate, on nie la mort de Jésus. Selon la perspective
musulmane, la crucifixion est fausse.

« Jésus, le Fils de Dieu, vous aime et Il est mort pour vos péchés. »

PAS NECESSAIRE ! Selon la perspective musulmane, c’est insensé de penser que Dieu
demande à un innocent de mourir à la place d’un coupable. Devant Dieu, personne ne
peut prendre la place d’une autre personne. Au jour du jugement, chaque personne doit
se tenir seule pour répondre à Dieu. Chaque action, que ce soit bonne ou mauvaise,
qu’elle soit faite en public ou en privé, sera révélée en ce jour terrible. Les Musulmans
disent qu’il n’y a pas de médiateur entre Dieu et l’homme.

Les Musulmans considèrent que la croix n’est pas nécessaire car l’humanité n’est pas
perdue. Alors une personne n’a pas besoin d’un Sauveur ou d’un Rédempteur, mais elle
a besoin de quelqu’un qui puisse la diriger. Le Coran peut diriger. Par nature, une
personne n’est pas pécheresse. Adam et Eve ont péché, mais Dieu ne met jamais les
conséquences des péchés d’une personne sur une autre. La faiblesse et l’oubli sont des
caractéristiques de la condition humaine, et les gens pèchent sans être corrompus. A

235
travers le Coran, Dieu a donné tout ce dont une personne a besoin pour se soumettre à
Dieu et se diriger selon ses lois divines.

Nos amis musulmans sont convaincus que ce n’est pas nécessaire de verser le sang pour
le pardon des péchés. Le pardon n’est pas nécessaire car Dieu a la puissance et l’autorité
de pardonner les mauvaises actions si la personne s’humilie et le Lui demande. Les
Musulmans disent que Dieu ne pourrait pas échanger la vie de quelqu’un pour le pardon
des péchés car ce serait une faiblesse fondamentale de son caractère.

Ce cours essaie de comprendre la perspective que le Musulman a de Dieu. Nous avons


vu que l’islam affirme la croyance en le seul Dieu suprême de l’univers, mais ce
monothéisme rigide et strict ne peut prendre en considération le message essentiel de
l’évangile—Jésus, le Fils de Dieu, vous aime et Il est mort pour vos péchés. Le message
que nous pouvons présenter à nos amis musulmans est celui du Nouveau Testament qui
montre que la dernière victoire sur le péché, la mort, et toutes les puissances du diable a
été gagnée sur la croix. Avec Jésus, on trouve le pardon divin, on devient enfant de Dieu,
on reçoit l’Esprit de Dieu, on connaît Dieu d’une manière intime, et on passera l’éternité
dans sa présence.

C. Le péché (dans la perspective musulmane)


Le Musulman est fataliste car il croit que Dieu a déjà déterminé son destin éternel. C’est
trop facile pour lui de céder à la tentation. Cependant, Dieu a mis dans le cœur des
hommes la conscience du péché, de souillure, et de la coupabilité. Voici quelques
éléments du Coran qui parlent du péché et de la comparaison avec l’enseignement de la
Bible :

1. Le Coran : Le péché est une action faite contre soi-même. Il vous fait mal—les
conséquences du péché vous touchent, elles gâchent votre vie et votre niveau social. Le
péché ne fait pas de mal à Dieu car on ne peut pas faire du mal à Dieu—Il est trop grand
pour se préoccuper des péchés de l’homme. Sourate 2.54 : «...Vous vous faites du mal à
vous-mêmes... » ; Sourate 4.11 : « ...Le péché agit contre l’âme... »

La Bible : Le péché est contre Dieu. Joseph dit à la femme de Potiphar : « Comment
ferais-je un aussi grand mal et pécherais-je contre Dieu ? » Après que David ait commis
l’adultère, il s’est repenti en disant : « J’ai péché contre toi [Dieu], contre toi seul. »

2. Le Coran : Le péché est considéré comme le « trébuchement », ou « l’écartement de


la bonne voie » ou « l’oubli, le fait de ne pas réfléchir avant d’agir ». Le péché veut dire
la honte, l’embarras, la souillure. Sourate 23.74 : «...S’écarter du chemin... » ; Sourate
2.286 : « ...Ne nous condamne pas si nous oublions ou nous faisons une erreur... »

La Bible : Le péché est la désobéissance volontaire—c’est de la rébellion contre Dieu


(en premier lieu) et l’homme (voir Os 8.1).

236
3. Le Coran : Les prophètes de Dieu sont mieux que les hommes, et c’est du blasphème
de les juger. Bien que le Coran ne le dise pas directement, on comprend que les
prophètes n’avaient pas commis de péché.

La Bible : Les péchés d’Adam, d’Abraham, de Moïse, de David, d’Elie, et de tous les
prophètes montrent que tous les hommes sont faibles et sont nés avec la nature
pécheresse.

4. Le Coran : Le péché impardonnable s’appelle shirk (ou shirq), et c’est le fait de


mettre quelque chose ou quelqu’un au même niveau que Dieu. Sourates 4.48 ; 4.31 ; et
53.31.

La Bible : Le péché qui condamne l’homme est le péché d’incrédulité. Jn 16.8-9 : « Et


quand il sera venu, il convaincra le monde de péché, de justice et de jugement : de
péché, parce qu’ils ne croient pas en moi. » C’est l’attitude de rébellion contre Dieu, la
dénégation de sa révélation par la personne de Jésus-Christ, le rejet de son plan de salut
qui condamne l’homme.

5. Le Coran : Dieu aime (au sens d’approuver) les croyants, ceux qui se soumettent à
Lui et Lui obéissent (Sourate 3.31). C’est un amour sans condition—qui se base sur
l’obéissance. Si vous obéissez à Dieu, alors Il vous aimera.

La Bible : L’amour de Dieu est sans condition—Il aime les pécheurs (Mt 9.13 ; Rm 5.8 :
«...Lorsque nous étions encore pécheurs... » ; 1 Jn 4.10). Nous devons montrer cet amour
inconditionnel de Jésus à nos amis musulmans.

Discussion
1. Quelles sont dix ressemblances entre les perspectives coraniques et les
perspectives bibliques de Dieu ?
2. Quelles sont les deux ressemblances les plus importantes à garder en mémoire
lorsqu’on témoigne aux musulmans ?
3. Quelles sont huit différences entre les perspectives coraniques et les perspectives
bibliques de Dieu ?
4. Quelles sont les deux différences les plus importantes ?

II. L’ATTRAIT DE L’ISLAM

A. L’idéal et la réalité
Ce n’est pas juste ni véridique de comparer les avantages de nos connaissances et de nos
expériences en tant que chrétien avec les désavantages de l’islam. Si nous ne regardons
que les désavantages de l’islam et le pire des Musulmans, nous ne pouvons rien dire
lorsqu’ils nous montrent les désavantages de la chrétienté et le mauvais caractère que
quelques chrétiens ont.

237
Un moyen pour apprécier le meilleur de ce que l’islam offre est de poser la question
suivante : « Quel est l’attrait de l’islam dans le monde aujourd’hui ? » Voici quelques
réponses :
1. L’islam a un simple credo monothéiste sans doctrines compliquées
2. L’islam fait ressentir la fraternité internationale par une communauté (ummah) qui
comprend les différences de race, de couleur, et de niveau social. Les relations de
cette communauté s’expriment et s’observent dans le hadj
3. L’islam attire les opprimés—surtout dans le tiers monde, l’islam essaie d’établir
une société juste
4. L’islam demande de la discipline et offre la direction pour la vie, avec des
solutions qui s’appliquent aux problèmes du 21e siècle—des problèmes sociaux,
économiques, politiques, etc.
5. L’islam se présente comme une solution contre la décadence et le matérialisme de
l’Occident dit “chrétien”
6. L’islam veut pourvoir aux besoins personnels du Musulman—les besoins de
direction, de puissance, de guérison, de protection, etc.
7. L’islam est une religion qui fait des œuvres —elle attire la nature humaine
8. Il y a beaucoup de vérités en l’islam (la croyance en un seul Dieu, la prière, le
jeûne, les dons, le paradis, l’enfer, les anges, les prophètes, le jour de jugement,
etc.) N.B : La démarcation entre la vérité et l’hérésie est très minime. Les
mensonges les plus trompeurs commencent par la vérité.

Discussion
Pour quelles raisons les gens sont-ils attirés vers l’islam ?

B. Les différentes sectes d’islam


Les Musulmans sont fiers de l’unité de leurs croyances, et ils n’avoueraient pas que les
divisions “sectaires” existent chez eux comme dans la chrétienté. Cependant, au sein de
deux sectes importantes, les Chiites et les Sunnites, il existe de grandes différences dans
la manière dont les gens pratiquent leur religion bien qu’ils revendiquent l’unité
théologique.

Les Orthodoxes : Suivent le Coran et leurs traditions à la lettre (hadith).


Les Conservateurs : Suivent (si possible) les traditions orthodoxes en les
adaptant à la vie actuelle.
Les Soufis (mystiques) : Pratiquent la théologie mais essaient aussi de chercher
l’union avec Dieu.
Les Libéraux : Suivent certaines perspectives islamiques mais ils les
interprètent différemment.
Les Syncrétistes : Mélangent les croyances et les pratiques islamiques avec
(« l’islam folklorique ») les superstitions locales, y compris l’horoscope,
l’astrologie, les sorts à jeter, les malédictions, etc.
Les Contemporains : S’intitulent Musulmans pour des buts sociaux ou politiques
sans vraiment suivre les pratiques de l’islam.
Les Communistes / Tiennent en gros la philosophie marxiste ou maoïste, et ils

238
Socialistes : s’identifient comme Musulmans en vue de faciliter les
choses.

L’islam folklorique est un terme général qui décrit une forme syncrétiste de l’islam.
Cette secte mélange les pratiques islamiques avec les pratiques primitives et animistes.
L’animisme est la croyance que toute la création est possédée par des esprits ou des âmes,
que toute la création a des caractéristiques humaines. Les gens essaient d’influencer les
esprits en utilisant la magie ou les rituels afin d’avoir la puissance spirituelle pour
atteindre leurs propres buts. Les gens essaient d’apaiser les esprits, de les neutraliser ou
de les influencer à leur bénir ou à prononcer une malédiction sur leurs ennemis.

L’islam folklorique cherche des SOLUTIONS—on ne pense pas vraiment au futur, mais
on s’inquiète surtout du présent et des événements quotidiens. L’islam folklorique se
fonde sur le désir d’un peuple sans puissance.

Si l’islam pouvait satisfaire leurs besoins, ces musulmans ne s’engageraient pas dans les
pratiques folkloriques.

N.B : Le Musulman se défend au chrétien en lui montrant comment l’islam “pur” et les
croyances “officielles” sont pratiqués. Il est hésitant pour parler de ces pratiques
folkloriques. Il faut résister au désir de discuter sur la doctrine et plutôt chercher à
satisfaire les besoins profonds que le Musulman a au fond de son cœur. Un proverbe
africain dit : « Le lion veut se bagarrer avec le crocodile mais pas dans les profondeurs
du fleuve. »

C. Mollah le médiateur
Les Musulmans soutiennent qu’il n’y a pas de médiateur entre Dieu et l’homme. Le jour
du jugement, chaque personne doit se tenir seule devant Dieu afin de rendre compte de
ses œuvres. Les Musulmans croient que Mahomet intercédera pour eux le jour du
jugement, sinon personne d’autre ne peut prendre leur défense. Il n’y a pas de pont entre
le Créateur et ceux qu’Il a créés. Cependant, l’islam ne peut pas répondre à tous les
besoins des gens, alors beaucoup de Musulmans cherchent la direction et la délivrance
par l’aide d’un médiateur (intitulé parfois mulla, marabout, mufti, Phalbe, Dukun, Pir,
etc.) Le cheikh peut aussi prendre le rôle de l’enseignant, etc. mais il est aussi très
engagé dans les pratiques folkloriques.

Voici quelques besoins que ressentent les musulmans et les raisons pour lesquelles ils
recherchent de l’aide auprès d’un médiateur :
1. la stérilité
2. la contraception
3. la maladie (personnelle, de sa femme, de son enfant, etc.)
4. l’argent (dans les moments difficiles)
5. l’influence
6. la puissance sur les autres
7. la puissance politique

239
8. le travail
9. la promotion
10. la protection (la sécurité)
11. la protection sur la route
12. la peur de l’inconnu
13. la peur des esprits mauvais (jinn)
14. la peur du futur
15. la peur de l’échec
16. la peur de la mort
17. gagner un match de football
18. les bonnes notes ou la réussite des examens
19. la prospérité dans les affaires
20. être célèbre
21. la divination (l’horoscope)
22. la solution aux rêves, aux cauchemars
23. savoir pourquoi quelqu’un est mort
24. le désir de tuer
25. lancer une malédiction ou neutraliser une malédiction
26. jeter le mauvais œil (« la main de Fatima »)
27. mettre la brouille ou la confusion
28. changer l’avis à quelqu’un
29. la jalousie
30. la jalousie entre les femmes

Le Musulman cherche un médiateur. Serez-vous l’instrument aux mains de Dieu pour le


bénir avec la vraie baraka et l’onction du Saint-Esprit ?

Discussion
1. Quels aspects de l’islam pouvons-nous apprécier ?
2. A votre avis, quel pourcentage de Musulmans s’adonne à l’islam folklorique ?
3. Les Musulmans qui s’engagent dans l’islam folklorique sont-ils plus faciles à
toucher avec l’évangile ?
4. Si oui, comment ?
5. Quels sont les plus grands problèmes pour lesquels le Musulman cherche une
solution ? Enumérez en cinq.

Quelques questions que vous pouvez poser à un Musulman :


• Est-ce que vous pensez à • Comment est l’enfer ?
Dieu ? • L’enfer dure-t-il à jamais ?
• Selon vous, Dieu est • Avez-vous la paix avec
comment ? Dieu ?
• Connaissez-vous Dieu d’une • Vos péchés sont-ils
façon intime ? pardonnés ?
• Est-il possible de connaître • Que faites-vous avec vos
Dieu ? péchés ?
• Comment pratiquez-vous • Ressentez-vous de la honte

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votre religion ? lorsque vous faites quelque
• Que dites-vous dans la chose qui est contre Dieu ?
prière ? • Vous attendez-vous à voir
• Parlez-vous directement à Dieu un jour ?
Dieu dans votre cœur ? • Avez-vous l’assurance que
• Dieu entend-Il vos prières ? vous serez un jour dans la
• Dieu se soucie-t-Il de vous ? présence de Dieu ?
• Dieu se soucie-t-Il de vos • Comment est le ciel (le
problèmes ? paradis) ?
• Dieu a-t-Il déjà exaucé vos • Qui sera accepté ou
prières ? (Si oui, donnez un approuvé par Dieu ?
exemple.) • Que pensez-vous des
• Avez-vous une fois rêvé que chrétiens ?
Dieu voudrait vous parler ? • Que pensez-vous de Jésus ?
• Un de vos amis a-t-il une • Que dit le Coran au sujet de
fois rêvé de cela ? Jésus ?
• Les jinns vous troublent- • Jésus a-t-Il vécu une vie
ils ? (Si oui, que faites- sainte ?
vous ?) • Jésus a-t-Il fait des
• Le Mollah (marabout) a-t-il miracles ?
de la puissance contre les • Avez-vous lu l’Injil ?
jinns ? • Avez-vous une copie de
• Qui a de la puissance contre l’Injil ?
les jinns ? • Souhaitez-vous en avoir ?
• Qu’est-ce que le péché ? • Désirez-vous les
• Irez-vous en enfer à cause bénédictions de Dieu dans
de vos péchés ? votre vie ?
• Que voudriez-vous que Dieu
fasse pour vous ?
• Pouvons-nous prier
ensemble tout de suite ?

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