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Selon les cas, le labyrinthe est un jeu, une épreuve ou une allégorie. Spatial ou
mental, il possède un symbolisme riche et profond, qui évoque la quête, le secret
ou la Connaissance.
Dans la mythologie grecque, l’ingénieux Dédale est mandaté par Minos, roi de
Crète, pour créer un labyrinthe afin d’y enfermer le Minotaure, monstrueuse
créature née des amours de la reine Pasiphaé (épouse du roi) et d’un taureau,
union voulue par Poséidon. Plus tard, après avoir vaincu les Athéniens, Minos
exige de ces derniers qu’ils lui envoient régulièrement des jeunes hommes pour
les livrer au labyrinthe et au Minotaure. Révolté par cette pratique, un jeune
Athénien, Thésée, décide d’affronter la terrible bête. Thésée s’éprend d’Ariane,
fille de Minos opposée à son père. Ariane donne à Thésée une pelote de fil afin
qu’il puisse retrouver la sortie du labyrinthe. Thésée parvient à tuer le
Minotaure et regagne la sortie.
Thésée représente le courage et la maîtrise, Ariane l’ingéniosité. L’alliance de
ces deux-là permet d’arriver à bout du labyrinthe.
Le symbolisme du labyrinthe.
Le labyrinthe représente d’abord une difficulté : c’est une épreuve des plus
angoissantes puisque la progression se fait à l’aveugle. La danger se trouve à
chaque recoin. Le parcours est parsemé d’embuches. Ainsi, le labyrinthe est
synonyme d’adversité, de terreur, d’erreur, d’égarement et de mort.
Le labyrinthe mental.
Cette quête fait penser à celle du Graal, objet qui symbolise la vérité et
l’immortalité. Rappelons qu’après avoir aperçu le Graal dans le palais du Roi-
pêcheur, le chevalier Perceval passera tout son temps à tenter de retrouver le
château et la coupe.
Pour accéder aux secrets, il faut accepter de mourir. Cette mort initiatique est la
porte d’entrée d’une nouvelle vie et d’un nouveau monde.
Ce point central évoque l’axe du monde, le tao (la Source, la voie droite),
le coeur, l’arbre de vie au centre du jardin d’Eden ou encore le Saint des
saints du Temple de Salomon.
Au centre du labyrinthe se trouve parfois une pierre qui peut évoquer la pierre
cubique des franc-maçons ou la Pierre philosophale des alchimistes (signe
d’un éveil spirituel complet).
Ces labyrinthes sont censés bloquer l’accès des démons venant de l’ouest (lieu
du soleil couchant, donc de la mort). Ils ont une fonction substitutive au
pèlerinage vers les Lieux saints. A ce titre, le centre du labyrinthe est appelé
« Jérusalem » ou « paradis ». Traditionnellement, le trajet se fait à genoux, en
récitant des prières.
A noter que les labyrinthes présents au seins des édifices religieux sont
traditionnellement formés de onze cercles concentriques, sans impasse ni cul-
de-sac pour faciliter la progression des fidèles.
Labyrinthe de la cathédrale d’Amiens (identique à celui de Saint-Quentin)