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Littérature et Culture Amérique du Nord : Hunger Games

« La trilogie s'inscrit facilement dans la catégorie des dystopies, car elle se déroule dans un
monde alternatif et horrible, ce qui permet d'explorer les conséquences potentiellement négatives
des comportements actuels »1 (Henthorne, 2012). En effet, la trilogie des Hunger Games, écrite par
Suzanne Collins à partir de 2008, met en scène les États-Unis comme un pays devenu dystopique
divisé en districts. Certains ont la faveur du Capitole, lieu de la haute société qui organise les
Hunger Games, tandis que d'autres luttent pour la survie. Le jeu organisé oblige deux enfants de
chaque district à s'entre tuer dans une arène sous les yeux du reste des districts. On peut alors se
demander : Dans quelles mesures Hunger Games s'inspire de différents mythes afin de créer une
société dystopique sujet à la critique ? Dans un premier temps, nous allons nous étudierons les
divers aspects dystopiques dans le roman. Ensuite, nous allons nous intéresser aux influences de
diverses mythes dans la société représentée dans l’œuvre. Pour finir, il s'agira de souligner les
différentes critiques de la société américaine.

I- Les aspects dystopiques

La dystopie dans le roman se traduit par la mise en scène d'une société tout sauf utopique,
qui ne fonctionne pas puisqu'au lieu de faire vivre ses citoyens dans le bonheur, ils survivent dans
l'horreur qu'elle leur impose. La société de Hunger Games divise ses habitants en districts inégaux
où règne la misère dans certains. C'est le cas du district 12, district de l'héroïne, Katniss Everdeen,
qui ne fait pas partie des favoris du Capitole. Ses habitants doivent alors lutter pour ne pas mourir
de faim. Chaque année, des jeux, appelés « hunger games » sont organisés par le Capitole pour
distraire l'élite. Le choix des participants aux jeux se fait au hasard à travers un tirage au sort et c'est
ainsi que Peeta Mellark et Primevère Everdeen sont élus. Cependant, sa sœur, Katniss, se dévoue
pour prendre sa place et lui éviter une mort certaine. Cette protagoniste est une femme courageuse,
rebelle et indépendante. Cependant, elle représente une héroïne qui n'est pas conventionnelle
puisqu'elle est fortement pessimiste, elle doute d'elle-même et se sous-estime. L'obligation de
participer à ces jeux montrent l'aspect autoritaire du système. Peeta et Katniss vont être aidé de leur
mentor, Haymitch Abernathy, afin de gagner les jeux. Il est le seul à avoir déjà gagné dans le 12ème
district. Le Capitole a massacré sa famille pour le punir d'avoir gagné. Il plonge alors dans l'alcool.
L'histoire d'Haymitch montre la cruauté du Capitole qui torture et punit lorsque le gagnant ne
convient pas à leurs attentes.

La société de Panem semble pourtant à première vue idéale et utopique. En effet, les
ressources naturelles permettent le développement de la communauté, qui est alors organisée selon
les tâches à accomplir. Cependant, cette image est déformée, et le lecteur s'en aperçoit très vite : le
pouvoir est centralisé dans l'élite de la société, qui vit alors dans l’opulence tandis que d'autres
peinent à se nourrir. Il s'agit donc d'un modèle inégale régit par un Capitole totalitaire. Les habitants
des districts les plus pauvres sont alors dans l'espoir que les jeux s'arrêtent et que les ressources
soient réparties équitablement. Pour survivre, Katniss doit enfreindre les règles et braconner afin de
nourrir sa famille. Le Capitole exerce un véritable contrôle sur les différents districts où chaque vie
est entre les mains de celui-ci. Chaque district est contrôlé et surveillé : « Un haut grillage surmonté
de barbelés le sépare de la forêt. Il encercle entièrement le district Douze. […] Le district Douze :
on y meurt de faim en toute sécurité » (Collins, p10-11). Cette haute clôture peut ainsi faire penser
au lecteur à une prison, un endroit où la liberté n'a pas sa place. On peut notamment remarquer que

1 Traduction libre : « The trilogy fits easily into the category of dystopia, being set in a horrific, alternative world so
that potentially negative consequences of present-day behaviors can be explored »
la société de Panem justifie son contrôle par la protection de ses habitants contre les bêtes sauvages.
Ce manque de liberté sera par la suite dénoncé par Katniss qui voudra alors obtenir une certaine
justice et indépendance. Ainsi, « Katniss Everdeen, représente une représentation progressiste de
l'héroïne d'action féminine, contrairement à la plupart des tarifs hollywoodiens » (Kirby, 2015).
L'entrave du Capitole est également représentée par les Pacificateurs, considérés comme la police
moderne de ce système qui restreint les droits de ses habitants. Ce système tient à séparer les
populations et les différentes classes afin d'éviter toute rébellion.

La société de Panem témoigne d'une forte violence envers ses citadins, que ce soit à travers
l'appauvrissement de districts qui ont déjà du mal à s'en sortir, ou à travers les jeux qui mettent sous
les projecteurs des massacres au nom du divertissement. En effet, les hunger games sont en réalité
des tournois où les jeunes participants doivent s'entre-tuer à mort. Chaque district supporte alors ses
participants et nourrit une rancœur, voulue par le capitole, envers les jeunes qui tuent les tributs de
leur district. Le Capitole arrive ainsi à diviser les différents district réduisant la possibilité d'une
éventuelle révolution populaire. Certains districts sont plus avantagés que d'autres. Ainsi, certains
citoyens ne manquent de rien et peuvent passer leur temps à s'entraîner pour gagner s'ils sont
nommés pour « jouer ». Il s'agit des districts appelés « les Carrières », favoris du Capitole. Cela
rend le système encore plus malsain. La notion de « jeux » est d'ailleurs un moyen de minimiser la
violence dont il est question. Les concepteurs du jeux manipulent la carte de l'arène ou les tributs
doivent s'affronter afin de divertir le public, principalement l'élite de la société. Une tempête de feu
a par exemple été créée, ou des homme-loups à partir de cadavres, afin de diriger les jeunes au
même endroit afin qu'ils s'entre-tuent. Cet endroit a pour but de déshumaniser les tributs afin que le
visionnage soit d'autant plus divertissant pour le Capitole. Cependant, Katniss va lutter contre cela
en refusant dans un premier temps de tuer, puis, elle achèvera un concurrent pour lui épargner une
grande souffrance, et enfin, elle chantera et couvrira le corps de Rue de fleurs à sa mort. Ce geste lui
sera rendu par le tribut du même district que Rue, qui tuera le concurrent essayant de tuer Katniss.
Malgré toutes les tentatives du Capitole, on peut remarquer qu'il existe une certaine solidarité, une
humanité dans l'arène. Les créateurs du jeu sont en effet chargés de manipuler le terrain et les tributs
comme des poupées. Cela fait d'eux des êtres indifférents et inhumains. Se croyant supérieurs, la vie
des tributs leur importe que très peu.

Le Capitole utilise la séparation des différents districts comme sa force. Il es alors plus facile
d'éliminer un habitant ou un district lorsqu'il est tout seule pour lutter. Dans un premier temps,
Katniss reproduit ce schéma qu'elle a vu toute sa vie. Elle s'éloigne alors des autres tribus en ne
faisant confiance qu'à elle-même et considérant autrui comme ennemi. Ce n'est que plus tard qu'elle
va comprendre que le véritable ennemi se cache sous la forme du Capitole et de son système. Elle
va alors s'allier à Rue puis à Peeta pour affronter dans un premier temps les dangers de l'arène, puis
le pouvoir tyrannique de la société de Panem. Il s'agit alors de prendre conscience que la force vient
de l'union, une union motivée par l'humanité. Le Capitole n'aura pas prévu cela, et verra en Katniss
un personnage révolutionnaire. Le geai moqueur va alors représenter une allégorie de cette perte de
contrôle du Capitole. En effet, le croisement entre les oiseaux moqueurs et les geais bavards
(utilisés par le Capitole pour espionner les districts) n'était absolument pas calculé par la société de
Panem. Cela montre alors que le capitole a des faiblesse et ne possède pas la toute puissance, ou le
contrôle le plus total. Par ailleurs, les Pacificateurs employés par le Capitole pour faire respecter les
règles et faire usage d'autorité, font eux-même partie du réseau de contrebande. En effet, ils trouvent
un certain avantage à ne pas punir certains types de délits. Cela montre une fois de plus
l'impuissance du Capitole à une certaine échelle, et l'ironie de l'autorité de la société de Panem.
L'ironie est de nouveau marquée par la fameuse phrase « Puisse le sort vous être favorable »
puisque tout tribut participant aux jeux ne possède que très peu de chances d'en revenir vivant. On
remarque alors le caractère cynique de cette société se divertissant de la mort de la classe populaire.
II- Influences mythiques

On peut remarquer dans cet ouvrage, une certaine influence des mythes grecs, comme celui
de Thésée et du Minotaure. En effet, de la même manière que chaque district doit tirer au sort deux
enfants pour participer aux jeux, à Athènes, les citoyens devaient envoyer 7 garçons et filles se faire
dévorer par le Minotaure tous les neuf ans, en hommage au dieu Minos. Là où Ariane aide Thésée à
s'en sortir vivant grâce à son fil, on peut supposer qu'il existe un parallélisme avec Peeta ou Rue,
sans qui, Katniss n'aurait pas réussi. Katniss est alors supposément proche du personnage de
Thésée. En effet, son aspect rebelle et son dégoût de l'injustice rappelle Thésée qui sauve les
citoyens d'Athène du terrible sort qui les attendait avec le Minotaure. Il existe ainsi de nombreuses
similitudes, notamment au niveau de la violence des deux histoires. De plus, Minos avait piégé la
créature dans un labyrinthe spécialement construit, et il obligeait cruellement les 14 enfants
athéniens à aller dans le labyrinthe afin qu'ils soient non seulement tués par la créature, mais forcés
de tenter de s'échapper d'une fin inévitable, prolongeant ainsi leur agonie. Il en va exactement de
même pour les tributs des districts, qui cherchent absolument un moyen de survivre. Cependant, là
où le Capitole se réjouit du sort réservé aux jeunes, le royaume d'Athènes en est apeuré.

Par ailleurs, le choix des participants aux jeux se fait au hasard à travers un tirage au sort.
C'est ainsi que Peeta Mellark et Primevère Everdeen sont élus. Cependant, sa sœur, Katniss, se
dévoue pour prendre sa place et lui éviter une mort certaine. Les tributs ne sont pas choisis par les
citoyens, ils sont tirés au hasard sauf quand quelqu'un se dévoue. On pourrait alors faire le parallèle
avec le mythe de la nation. En effet, le Capitole utilise le tirage au sort pour élire les tributs,
remettant la vie de ceux-ci dans les mains du destin. Certains pourront alors interpréter cela comme
le choix d'une force supérieure en pensant qu'ils ont été choisi pour tuer les autres tributs et vaincre
le plus grand nombre de participants aux jeux. On peut donc retrouver certaines idées de la Destinée
Manifeste où la mission divine n'est pas de « civiliser » les amérindiens mais de gagner les jeux en
tuant le plus de tributs adverses. Le mythe de la frontière est d'ailleurs perceptible dans le roman à
travers la lutte dans l'arène. En effet, une fois entrés dans cet espace, chacun va s'approprier un
territoire et chercher à attaquer le territoire de l'Autre en formant parfois des alliances. Cette notion
de territoire va vite devenir un chaos à cause des nombreuses actions des créateurs du jeu pour que
les tributs se rencontrent. Ainsi, le but n'est pas de conquérir l'Ouest mais de conquérir le territoire
de l'autre en le tuant, et en se sauvant du danger créé par le Capitole, par la même occasion. Par
ailleurs, l'arène des jeux se trouve dans les bois où on peut y voir une allusion au mythe de la forêt,
endroit abritant les plus grands dangers de l'imaginaire américain.

On peut d'ailleurs remarquer une allusion à la mythologie romaine en étudiant le fait que les
jeux se déroulent dans une « arène ». Le même terme est utilisé dans les combats de gladiateurs où
plusieurs concurrents sont jetés dans un lieu clos pour s'entre-tuer. Dans les deux cas, les combats
sont observés et appréciés par l'élite sociale et, plus largement, par les classes populaires. De la
même manière que le vainqueur gagne parfois sa liberté, ou tout du moins la vie sauve, le dernier
survivant des Hunger Games est autorisé à mener une vie agréable dans son quartier avec toutes les
ressources dont il a besoin. De plus, alors qu'il existait autrefois des écoles d'entraînement pour les
gladiateurs, dans le roman, les tributs de carrière sont également formés dès leur enfance. En outre,
les empereurs romains utilisaient ces tournois de gladiateurs pour apaiser le peuple et faire une
diversion des sujets dont ils pouvaient se plaindre, comme la famine. Il en va exactement de même
pour le Capitole et les douze districts.

III- autres critiques de la société


L'écrivaine a été fortement influencée par la guerre d'Irak et la guerre du Vietnam, dont le
père en a fait partie. Ces événements ont été montrés à la télévision aux américains mettant ainsi en
valeur ainsi l'important rôle des médias. En effet, le roman critique cette omniprésence des médias
qui manipulent la perception de chacun, qui ne laissent aucune vie privée puisque les caméras se
trouvent dans tous les recoins. Le monde est alors surexposé et manipulé lorsque ces médias
déforment la réalité à leur avantage, selon leur bon vouloir. Le divertissement autour des jeux
participe ainsi à rendre des actes horribles, quelque chose de commun. Il existe ainsi une grande
désensibilisation des citoyens, puisqu'ils sont habitués, dès le plus jeune âge, à regarder des gens
mourir en étant absorbé par le conflit. L'auteure met en avant la désensibilisation des spectateurs à
travers les images diffusées sur les écrans. En effet, les massacres des jeux rappellent les horreurs
de la guerres du Vietnam que l'on pouvait voir à la télévision. Ce genre de drames apparaissent
souvent à nos yeux sans que cela ne choque plus. Il y a également une critique du manque de
compassion et de sentiments de la part des spectateurs du Capitole qui voient les jeux comme une
activité. Collins remet ainsi en question les limites du divertissement.

La société américaine de notre réalité met en scène la télé-réalité, qui rend alors de
nombreux jeunes addicts aux conflits et aux rumeurs. Le roman met très bien en scène cela du fait
que les téléspectateurs observent la vie quotidienne des tributs Le fait que les tributs doivent être
les plus attirants physiquement et mentalement, montre une certaine dénonciation de la société
actuelle qui valorise les influenceurs sur les réseaux sociaux et le « paraître ». Collins compare cela
à une déshumanisation : « Excellent ! Tu as presque retrouvé figure humaine ! » (Collins, p68).
C'est ainsi un monde où l'apparence a une grande importance, et où il faut faire le show pour être
jugé de manière positive et gagner des faveurs. Cela s'applique autant dans le roman que dans notre
réalité. En effet, nous sommes sujets à la vision de milliers d'images chaque jour qui influencent nos
opinions. Les médias possèdent un grand pouvoir puisque la télévision comme les journaux ne
diffusent pas en direct leurs informations. Il y a ainsi un certain montage pour donner différentes
impressions, pour manipuler les pensées des spectateurs ou lecteurs. Par exemple, l'épisode de
Katniss couvrant de fleurs Rue qui a été assassinée n'est pas diffusé au Capitole, ni dans les districts
afin d'empêcher toute rébellion. Dans un monde comme le notre, surexposé aux médias, l'arrivée
des réseaux sociaux a chamboulé les activités de chacun. Alors que la vie privée est de plus en plus
défendue, paradoxalement, les gens n'hésitent pas à révéler les moindres détails de leur vie. On peut
ainsi remarquer une omniprésence de la surveillance d'autrui à travers les médias, pouvoir détenu
par le gouvernement, dans le roman, le Capitole. Katniss n'a alors aucune intimité et se doit toujours
de garder la face, de cacher ses émotions constamment. Il s'agit alors d'une barrière à être soi-même.
Collins dénonce également la critique omniprésente dans la société à travers le fait que les
spectateurs prennent plaisir à se moquer des différentes tenues, des actes et paroles des tributs.

Le Capitole met en scène une histoire d'amour entre Peeta et Katniss pour alimenter les
ragots et animer le show des jeux. Katniss doit alors faire croire qu'elle aime son partenaire pour
survivre. La nouvelle règle des créateurs du jeu, disant qu'il peut y avoir deux vainqueurs s'ils sont
du même district, n'est qu'une manière de se moquer des tributs et d'assister à un combat final entre
les deux « amoureux ». Cette règle est alors annulée lorsqu'il ne reste plus que Peeta et Katniss dans
l'arène. Celle-ci décide alors de prendre deux baies mortelles avec Peeta, pour forcer le Capitole à
avoir soit aucun gagnant, soit deux. Ces baies seront alors l'allégorie de la rébellion des districts.
Ainsi, Collins dénonce une société où l'horreur, les massacres, les inégalités et la famine sont
recouverts d'un voile aveuglant de divertissement créé à partir des médias. En effet, « Les éléments
de la trilogie Hunger Games sont liés aux injustices sociales » (Simmons, 2014). Il existe également
une certaine critique de la surexposition aux médias, de la critique d'autrui, de la désensibilisation
du peuple et de l'injustice.
Pour conclure, les Hunger Games s'inspirent de différents mythes, américain, grecques ou
romains. En effet, son écriture est influencée par le mythe du Minotaure et les arènes des gladiateurs
romains. On y retrouve également des allusions au mythe de la nation américaine, de la forêt et de
la frontière. Ces influencent permettent de créer un monde dystopique dont le gouvernement
autoritaire réduit la liberté de ses citoyens et fait planer la faim et les inégalités dans sa société. De
plus, la violence et la déshumanisation font partie du quotidien à travers les jeux organisés pour
distraire le Capitole. Ces notions sont en totale contradiction avec l'idée de justice que l'on peut se
faire en pensant aux États-Unis. Pour finir, Collin établit une véritable critique de la société et
principalement des médias ainsi que de la notion de divertissement et de désensibilisation.

Bibliographie

COLLINS, Suzanne. The Hunger Games. New York: Scholastic, 2008.

HENTHORNE, Tom. Approche de la trilogie Hunger Games : Une analyse littéraire et


culturelle . McFarland, 2012.

KIRBY, Philippe. La fille en feu : The Hunger Games, géopolitique féministe et héroïne d'action
contemporaine. Géopolitique , 2015, vol. 20, n° 2, p. 460-478.

SIMMONS, Amber M. Classe en feu : Utiliser la trilogie Hunger Games pour encourager l'action
sociale. In : Enseigner à la démocratie avec des textes de culture postmoderne et populaire . Brill
Sense, 2014. p. 77-95.

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