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LES CARRÉS
Comptabilité Niveau M ● LES CARRÉS
LES CARRÉS

DSCG
180 h de cours ●

et audit 20 ECTS – Coeff. 1,5 ● 4


2021
2022 2022 /2023
2022
2023

Comptabilité
et audit
À jour, cet ouvrage est un véritable manuel d’acquisition des connaissances. Il contient :

Comptabilité et audit
• une pédagogie qui tient compte des compétences attendues et des savoirs associés ;
• le cours développé de manière accessible et en conformité avec
le programme ;
• des schémas et tableaux pour faciliter la compréhension
et la mémorisation ;
• des exemples et des applications corrigées ;
• un cas final conforme à l’épreuve de l’examen.
Christelle Baratay

Cet ouvrage peut être utilement complété par le livre d’exercices


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Christelle Baratay Ce livre est fait pour : ET LES SAVOIRS ASSOCIÉS
est Professeur en classes préparatoires au DCG – Candidats au DSCG ● Cours complet et conforme au programme
et au DSCG. – Étudiants de l’INTEC ● Schémas et tableaux récapitulatifs
– Étudiants de l’enseignement supérieur de gestion
● Exemples et applications corrigées
– Étudiants des masters économie-gestion
● Sujet d’entraînement conforme à l’examen

C. Baratay
Prix : 29,50 €
ISBN 978-2-297-17716-0
www.gualino.fr

Exemplaire personnel de Evrard HOUESSINON - gmahugnon@yahoo.fr - Diffusion interdite.


Exemplaire personnel de Evrard HOUESSINON - gmahugnon@yahoo.fr - Diffusion interdite.
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LES CARRÉS

2022/2023

Comptabilité
et audit
Christelle Baratay

Exemplaire personnel de Evrard HOUESSINON - gmahugnon@yahoo.fr - Diffusion interdite.


Christelle Baratay est Professeur en classes préparatoires au DCG et au DSCG.

Dans la même collection :


– DSCG 1 Gestion juridique, fiscale et sociale, 2022-2023 (E. Bayo).
– DSCG 2 Finance, 2022-2023 (P. Recroix).
– DSCG 2 Exercices corrigés de Finance, 2022-2023 (P. Recroix).
– DSCG 3 Management et contrôle de gestion, 2021-2022 (M. Leroy).
– DSCG 4 Comptabilité et audit, 2022-2023 (C. Baratay).
– DSCG 4 Exercices corrigés de Comptabilité et audit, 2022-2023 (C. Baratay).
– DSCG 7 Mémoire professionnel, 2021-2022 (M. Leroy, H. Kontzler, N. Platiau et F. Cohen).

© 2022, Gualino, Lextenso


1, Parvis de La Défense Suivez-nous sur www.gualino.fr
92044 Paris La Défense Cedex
ISBN 978 - 2 - 297 - 17716 - 0 Contactez-nous sur gualino@lextenso.fr
ISSN 2269-2304

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Le concept
La collection « Les Carrés DSCG » vous propose :
– des livres conformes au programme de chaque UE (unité d’enseigne-
ment) du Diplôme supérieur de comptabilité et de gestion (DSCG)
qui donne lieu à une épreuve ;
– une pédagogie qui tient compte des notions introduites dans les
programmes : compétences attendues et savoirs associés ;
– de véritables manuels d’acquisition des connaissances ; leur contenu
est :
• développé : les étudiants peuvent apprendre leur cours et acquérir
les compétences ainsi que les savoirs associés,
• complet : le cours est enrichi d’applications corrigées pour mettre en
pratique les compétences acquises. Un cas final conforme à l’examen
est présenté à la fin de l’ouvrage pour que l’étudiant soit prêt le jour
de l’épreuve ;
– il est à jour de l’actualité la plus récente.
Le présent ouvrage est tout entier consacré à l’UE 4 « Comptabilité
et Audit » et à l’épreuve correspondante : épreuve écrite portant sur
l’étude d’un cas ou de situations pratiques pouvant être accompagnées
de commentaires d’un ou plusieurs documents et/ou d’une ou plusieurs
questions.
Vous trouverez dans les pages suivantes (4 à 18) le programme officiel
de l’UE 4 ainsi que le sommaire de ce manuel d’acquisition des connais-
sances. Vous pourrez ainsi facilement naviguer dans ce livre et trouver, à
tout instant, les connaissances recherchées.

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UE 4 – COMPTABILITÉ ET AUDIT

Programme officiel de l’UE 4 – Comptabilité et Audit


Niveau M : 180 heures – 20 ECTS

1 - OPÉRATIONS DE RESTRUCTURATIONS (30 heures)


Sens et portée de l’étude : Comprendre les enjeux des opérations de regroupement du type fusion et assimilées notamment
fusion à l’endroit, fusion à l’envers et fusion création ainsi que le choix entre TUP et fusion simplifiée.
Analyser les modalités et représenter les conséquences comptables de l’agrégation financière de plusieurs entités.

Compétences visées Notions et contenus


– Maîtriser le cadre juridique, économique et comptable des opérations – Les différentes formes de regroupement entre sociétés commerciales :
de restructuration. fusion création, fusion absorption, TUP, fusion simplifiée, scission,
– Déterminer l’impact des opérations de restructuration. apport partiel d’actif. Les cas particuliers des fusions entre sociétés
– Passer les écritures comptables des opérations de restructurations. comportant des participations préalables (simples ou croisées) doivent
– Établir les documents de synthèse après restructuration. être étudiés.
– La parité d’échange et le versement éventuel d’une soulte (la valeur
globale des sociétés commerciales concernées ou les éventuelles
soultes étant fournies).
– Les différents modes de comptabilisation des apports (valeur comp-
table, valeur réelle).
– La rétroactivité des fusions et ses conséquences comptables.
– La comptabilisation de l’opération chez l’initiatrice et la cible : comp-
tabilisation à la valeur comptable, à la valeur réelle ; détermination du
boni ou du mali de fusion et sa comptabilisation ; suivi comptable du
mali technique.
– Le bilan après le regroupement.

2 - NORMES INTERNATIONALES (40 heures)


Sens et portée de l’étude : Connaître et appliquer les normes internationales.

Compétences visées Notions et contenus


– Déterminer l’impact des normes sur les états financiers. – Cadre conceptuel.
– Passer les enregistrements comptables dans le référentiel comptable – Information financière : présentation des états financiers, état des flux
international. de trésorerie, méthodes comptables.
– Normes relatives à la consolidation.
– Principales différences de traitement entre PCG et IFRS affectant les
immobilisations corporelles et incorporelles, dépréciations d’actifs,
contrats de location, immeubles de placement, provisions, avantages
du personnel, instruments financiers, reconnaissance des revenus.

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UE 4 – COMPTABILITÉ ET AUDIT

3 - COMPTES DE GROUPE (60 heures)


3.1 - Principes de consolidation
Sens et portée de l’étude : Il s’agit de comprendre les conditions d’établissement des comptes consolidés et de détermination
du périmètre de consolidation et d’apprécier l’utilité des comptes combinés.

Compétences visées Notions et contenus


– Maîtriser le cadre réglementaire et légal de la consolidation des – Cadre juridique des opérations (règlement ANC 2020-01 et IFRS) :
comptes (règlements nationaux et normes internationales). • choix du référentiel de consolidation ;
– Définir le périmètre de consolidation. • critères rendant obligatoires l’établissement de comptes consolidés ;
• nature du contrôle et méthode de consolidation ;
• pourcentages d’intérêt et de contrôle ;
• cas d’exemption et cas d’exclusion du périmètre ;
• cas où il est possible ou obligatoire d’établir des comptes combinés.

3.2 - Processus d’élaboration des comptes de groupe


Sens et portée de l’étude : Comprendre l’incidence comptable (règlement ANC 2020-01 et IFRS) de la définition d’une entité
et de son périmètre en tenant compte de la fiscalité différée.

Compétences visées Notions et contenus


– Maîtriser le processus d’élaboration d’une consolidation. – Retraitements de consolidation :
– Déterminer l’impact des retraitements de consolidation. • homogénéisation des méthodes de comptabilisation et de présentation
– Enregistrer les opérations de consolidation. en fonction de la réglementation et/ou du manuel de consolidation
du groupe ;
• élimination des opérations passées pour la seule application des légis-
lations fiscales ;
• conversion de comptes établis en devises ;
• élimination des comptes réciproques et des résultats internes ;
• traitement des écarts d’évaluation et d’acquisition : détermination à
l’entrée et postérieurement à l’entrée ;
• partage des capitaux propres de filiales directes et indirectes selon les
méthodes de consolidation ;
• variations du pourcentage d’intérêts et du périmètre de consolidation ;
• augmentation du pourcentage dans une entreprise intégrée
globalement ;
• intégration globale d’une entreprise précédemment consolidée par
mise en équivalence ;
• déconsolidation suite à la cession de titres.

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UE 4 – COMPTABILITÉ ET AUDIT

3.3 - Documents de synthèse des groupes


Sens et portée de l’étude : Connaître l’utilité et le contenu des documents de synthèse (en règlement ANC 2020-01 et en IFRS).

Compétences visées Notions et contenus


– Élaborer les documents de synthèse spécifiques aux comptes – Bilan, compte de résultat / état du résultat global, annexe.
consolidés. – Tableau des variations des capitaux propres.
– Tableau des flux de trésorerie.

4 - AUDIT (50 heures)


4.1 - Typologies des missions et organisation de la profession
Sens et portée de l’étude : Connaître les missions et le cadre d’exercice professionnel des commissaires aux comptes (CAC)
et des experts-­comptables (EC).

Compétences visées Notions et contenus


– Distinguer et situer la notion d’audit et son cadre conceptuel. – Les différentes missions :
– Distinguer les missions spécifiques aux commissaires aux comptes et • audit légal / audit contractuel ;
aux experts-­comptables. • audit externe / audit interne ;
• audit ayant pour but la certification des comptes / autres missions ;
• services autres que la certification des comptes (SACC) ;
• missions menées par des CAC ou des EC / missions menées par
d’autres personnes ;
• CAC / EC, CNCC/OEC, H3C ;
• IFAC, IAASB, Accountancy Europe.

4.2 - Principes fondamentaux de comportement des CAC et des EC


Sens et portée de l’étude : Connaître le Code de déontologie et les responsabilités du professionnel CAC et EC.

Compétences visées Notions et contenus


– Apprécier les principes déontologiques essentiels et les responsabilités – Intégrité (art. 3 Code déontologie CAC) et probité (art. 145 Code de
du professionnel CAC et EC. déontologie EC).
– Identifier les situations d’incompatibilités. – Impartialité (art. 4).
– Indépendance et prévention des conflits d’intérêts (art. 5 Code déon-
tologie CAC et 145 Code déontologie EC).
– Scepticisme professionnel et esprit critique (art. 6).
– Compétence (art. 7 et art. 145).
– Confraternité (art. 8), assistance et courtoisie (art. 161).
– Secret professionnel et discrétion.
– Devoir de conseil de l’EC.
– Conscience professionnelle (art. 145).
– Responsabilité civile, pénale et professionnelle.

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UE 4 – COMPTABILITÉ ET AUDIT

4.3 - La démarche générale d’audit


Sens et portée de l’étude : Mettre en œuvre une démarche d’audit du CAC et de l’EC.

Compétences visées Notions et contenus


– Mettre en œuvre une démarche d’audit. – Les étapes de la mission d’audit :
– Savoir situer chaque étape de la mission d’audit. • acceptation de la mission ;
– Faire le lien entre chaque étape. • évaluation des risques d’anomalies significatives et planification ;
• réponses aux risques d’anomalies significatives ;
• travaux de fin de mission ;
• rapports et communications.
– Les supports et techniques liés à ces étapes :
• lettre de mission ;
• plan de mission ;
• rapports relatifs aux comptes annuels et consolidés (NEP 700 et 702) ;
• objectifs et modalités de réalisation des principales techniques
de contrôles : inspection, observation, confirmation directe…
(NEP 500-10) ;
• assertions vérifiées à l’aide de ces techniques : exhaustivité, réalité…
(NEP 500-9).

INDICATIONS COMPLÉMENTAIRES
(1) Pour les fusions, seuls les cas de sociétés commerciales « classiques » et non d’autres formes d’entreprises ou de sociétés
soumises à des réglementations particulières doivent être traités.
(2) Le régime fiscal des fusions et opérations assimilées (scissions, TUP, APA…) n’est pas au programme. En revanche, la traduc-
tion comptable du régime fiscal est au programme.
Les USGAAP ne sont pas au programme.
La préparation et l’établissement de comptes combinés ne sont pas au programme.
Les opérations de consolidation se positionnent dans le cadre de la technique de consolidation directe.

L’épreuve UE 4 Comptabilité et Audit est une épreuve écrite portant sur l’étude d’un cas ou de situations pratiques pouvant
être accompagnées de commentaires d’un ou plusieurs documents et/ou d’une ou plusieurs questions.
Durée : 4 heures – Coefficient : 1,5

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Sommaire
PARTIE
1 Les opérations de restructuration 19

Chapitre 1. Cadre juridique, économique et comptable


des opérations de restructuration 21
I. Les fusions et opérations assimilées 21
A. Les stratégies d’entreprise 21
B. Les opérations de regroupement 22
II. Le processus des fusions 26
A. Le calendrier des opérations de fusion absorption 26
B. Les dispositions juridiques relatives à la fusion 29

Chapitre 2. Les modalités comptables des fusions 35


I. Les principes généraux 35
A. Les valeurs d’échange et parités 35
B. L’augmentation de capital à effectuer 37
C. La valeur des apports 39
D. L’analyse de la prime de fusion, du boni et mali de fusion 42
II. La comptabilisation des fusions simples 45
A. Chez l’absorbante 45
B. Chez l’absorbée 45
C. Les frais relatifs à la fusion 46
D. La comptabilisation à la valeur comptable 46
E. La comptabilisation à la valeur réelle 48
III. La comptabilisation avec une participation de l’absorbante dans l’absorbée 49
A. La fusion à la valeur comptable 49
B. La fusion à la valeur réelle 51
IV. La comptabilisation avec une participation de l’absorbée dans l’absorbante 53
A. La fusion à la valeur comptable 53
B. La fusion à la valeur réelle 56

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V. La comptabilisation des fusions complexes 56
A. Les participations réciproques 56
B. Les participations circulaires 60

Chapitre 3. Les points spécifiques 61


I. Le mali de fusion 61
A. Généralités 61
B. L’affectation du faux mali ou mali technique 62
C. Les cas particuliers 66
II. Les scissions 68
A. Les aspects juridiques et fiscaux 68
B. La comptabilisation des scissions 69
III. Les apports partiels d’actif 73
A. La définition 73
B. Le régime fiscal de faveur 73
IV. La rétroactivité 76
A. La période intermédiaire : rétroactivité des fusions 76
B. Les conséquences comptables de la rétroactivité 77
C. Le traitement des opérations réciproques 78
V. Le régime fiscal des fusions 79
A. Les différents régimes 79
B. Les obligations et les droits de l’absorbée 80
C. Les obligations et les droits de l’absorbante 81
D. TVA et régime de faveur 83
E. Les droits d’enregistrement 84
F. L’échange de droits sociaux consécutifs à la fusion 84

PARTIE
2 Les normes internationales 85

Chapitre 4. Le cadre conceptuel 87


I. L’International Accounting Standards Board (IASB 2001) 87
A. L’IASB 87
B. L’IFRS Foundation 88

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C. L’Accounting Standards Advisory Forum (ASAF) 88
D. L’IFRS Advisory Council 89
E. L’IFRS Interpretation Committee 89
II. Les normes 89
III. Le cadre conceptuel 90
A. Le cadre conceptuel français 91
B. Le cadre conceptuel américain 91
C. Le cadre conceptuel IASB 91

Chapitre 5. La communication financière 97


I. Les différentes approches 97
II. L’information 97
III. Les méthodes comptables 102
A. Le changement de méthode comptable 102
B. Le changement d’estimation 102
C. Une erreur 103

Chapitre 6. Les différences de traitements 105


I. Les immobilisations 105
A. Les immobilisations corporelles 105
B. Les immobilisations incorporelles 107
II. Les dépréciations 110
A. Les définitions 110
B. L’identification d’un actif qui a pu perdre de la valeur 111
C. L’évaluation de la valeur recouvrable 111
D. La comptabilisation et l’évaluation d’une perte de valeur 112
E. UGT et goodwill 112
III. Les contrats de location 115
A. La comptabilisation par le preneur 115
B. La comptabilisation par le bailleur 117
IV. Les immeubles de placement 119
V. Les provisions 120

11
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VI. Les avantages du personnel 121
A. Les définitions 121
B. La comptabilisation et l’évaluation des avantages à court terme 122
C. La comptabilisation et l’évaluation des autres avantages à long terme 124
D. La comptabilisation et l’évaluation des indemnités de cessation d’emploi 124
E. La comptabilisation et l’évaluation de paiements fondés sur des actions (stock-­option) 124
VII. Les instruments financiers 126
A. Les définitions 126
B. La comptabilisation 127
VIII.La reconnaissance des revenus 132
A. Les principes 132
B. La répartition du prix 132
C. La comptabilisation du chiffre d’affaires 133
D. La comptabilisation de prestations de services 133
IX. La comptabilisation des contrats à long terme 133

PARTIE
3 Comptes de groupe 135

Chapitre 7. Principes de consolidation 137


I. Les opérations de consolidation : généralités 137
A. Le cadre réglementaire et légal 137
B. Les différentes étapes du processus de consolidation 139
II. Le périmètre de consolidation 141
A. La définition 141
B. Les différents types de contrôle 141
C. La détermination du contrôle 144
D. Les dates d’entrée et de sortie du périmètre 147
III. Les méthodes de consolidation 148
A. Le pourcentage d’intérêt 148
B. Les différentes méthodes 150

12
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Chapitre 8. Les retraitements de préconsolidation 155
I. Les retraitements d’homogénéité 156
II. Le retraitement d’impôt différé 158
III. L’élimination des écritures fiscales 159
IV. Les engagements de retraite 160
V. Le crédit-­bail 161
A. Le contrat de crédit-bail et contrats assimilés 161
B. La cession bail 163
VI. Les frais d’émission d’emprunt et les primes de remboursement 165
VII. Les contrats à long terme 166
VIII.Les écarts de conversion 167
IX. Les autres retraitements 168

Chapitre 9. Les retraitements de consolidation 171


I. Les opérations intragroupe 171
A. Le cumul des comptes 171
B. L’ajustement des comptes 171
C. Les opérations n’affectant ni la situation nette ni le résultat 173
D. Les opérations affectant la situation nette et le résultat 174
II. Les écarts d’évaluation et d’acquisition 178
A. Les principes 178
B. L’évaluation des actifs et passifs identifiables 179
C. Les écarts d’évaluation 180
D. L’écart d’acquisition 181

Chapitre 10. Le partage des capitaux propres 189


I. La prise de participation lors de la constitution 189
A. Les capitaux propres sont positifs 189
B. Les capitaux propres sont négatifs 192
II. La prise de participation postérieurement à la constitution 195
A. L’intégration globale et l’intégration proportionnelle 195
B. La mise en équivalence 196

13
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III. La première consolidation d’une entreprise contrôlée exclusivement
depuis plusieurs exercices 199
A. Les normes françaises 199
B. Les normes IFRS 199
IV. La prise de contrôle par voie d’achats successifs de titres 200
A. Les normes françaises 200
B. Les normes IFRS 200
V. Le partage des capitaux propres en structure complexe 203
A. La consolidation par paliers 203
B. La consolidation directe 205

Chapitre 11. La conversion des comptes des sociétés étrangères 209


I. Le principe 209
A. Le cas d’une entreprise autonome 209
B. Le cas d’une entreprise non autonome 209
II. Les modalités de la conversion 210
A. Généralités 210
B. La méthode du cours historique 211
C. La méthode du cours de clôture 212

Chapitre 12. Variation du pourcentage d’intérêt et du pourcentage de contrôle 215


I. L’augmentation du pourcentage d’intérêt et du périmètre de consolidation 215
A. Dans une entreprise déjà intégrée globalement 215
B. Dans une entreprise mise en équivalence 219
C. Le changement de méthode de consolidation 220
II. La diminution du pourcentage d’intérêt et du périmètre de consolidation 220
A. La cession des titres 220
B. La déconsolidation 222

Chapitre 13. Les comptes combinés 223


I. Les entreprises incluses dans le périmètre de combinaison 223
II. Les principes d’établissement des comptes combinés 223
III. Les méthodes d’évaluation retenues pour l’établissement des comptes combinés 224
IV. Les capitaux propres combinés 224

14
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Chapitre 14. Les documents de synthèse des groupes 225
I. Le bilan et le compte de résultat consolidé 225
A. Généralités 225
B. Le bilan consolidé ou l’état de situation financière 226
II. Le compte de résultat consolidé ou l’état du résultat global 227
III. L’annexe consolidée 229
A. Les rubriques de l’annexe 229
B. Le tableau de variation des capitaux propres 230
C. Le tableau de flux de trésorerie 230
D. L’information sectorielle 233

PARTIE
4 Audit 235

Chapitre 15. Les caractéristiques de l’audit financier 237


I. La définition de l’audit 237
II. Les entités assujetties au contrôle légal 239
III. Les missions d’audit de l’expert-­comptable 241
IV. Les missions du commissaire aux comptes 242
A. La mission d’audit légal 242
B. Les autres missions du commissaire aux comptes 243
V. Les normes d’exercice professionnel 244
A. Au niveau international 244
B. En France 245
VI. Les relations entre auditeurs internes et externes 245

Chapitre 16. Organisation de la profession comptable 247


I. L’expert-­comptable 247
A. Les conditions d’inscription à l’Ordre des experts-­comptables 247
B. L’Ordre des experts-­comptables 248

15
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II. Le commissaire aux comptes 248
A. Les conditions d’inscription 248
B. Le Haut conseil des commissaires aux comptes 249
C. La Compagnie des commissaires aux comptes 250
D. Le Conseil national des commissaires aux comptes 251

Chapitre 17. L’exercice de la mission du commissaire aux comptes 253


I. L’exercice de la profession 253
A. L’inscription 253
B. Les conditions d’inscription 253
C. La formation permanente 254
D. Les honoraires et le temps imparti 254
II. La nomination des commissaires aux comptes 256
A. La désignation 256
B. Le défaut de nomination 256
C. La durée des fonctions 256
D. La récusation ou le relèvement judiciaire 257
E. La cessation des fonctions 257
F. Le co-­commissariat aux comptes 258
III. Le sort des mandats des commissaires aux comptes en cas de transformation
de la société 258
IV. Le contrôle qualité 259

Chapitre 18. Déontologie des commissaires aux comptes


et experts-­comptables 261
I. Les principes fondamentaux 261
II. L’indépendance 262
A. Du commissaire aux comptes 262
B. De l’expert-­comptable 266
III. Le secret professionnel 266
IV. La publicité 267
V. Le devoir de conseil des experts-­comptables 267

16
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Chapitre 19. Les responsabilités 269
I. La responsabilité civile 269
A. Du commissaire aux comptes 269
B. De l’expert-­comptable 270
II. La responsabilité pénale 271
A. Du commissaire aux comptes 271
B. De l’expert-­comptable 272
III. La responsabilité disciplinaire 272
A. Du commissaire aux comptes 272
B. De l’expert-­comptable 273

Chapitre 20. La démarche de l’audit financier 275


I. Les étapes de l’audit financier 275
II. L’organisation et la planification de la mission 276
A. La lettre de mission 276
B. La planification de la mission 276
C. L’évaluation du contrôle interne 277
D. La phase finale 277
III. La prise de connaissance générale de l’entreprise 278
IV. L’analyse des risques 278
A. Le risque d’audit 279
B. La gestion du risque d’audit 280

Chapitre 21. Les outils à la disposition de l’auditeur 281


I. Les contrôles de substance 281
A. L’entretien 281
B. L’obtention d’éléments probants 281
C. Les investigations sur des éléments inhabituels 283
D. Les sondages 283
II. L’observation 283
III. Les demandes d’informations 284
IV. La demande de confirmation ou la circularisation 285
V. L’information des contrôles et vérifications 286

17
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Chapitre 22. La conclusion de la mission d’audit financier 287
I. L’utilisation des travaux des autres auditeurs 287
A. Les travaux de l’audit interne (NEP 610) 287
B. L’utilisation des travaux antérieurs d’un autre commissaire aux comptes 287
C. L’utilisation des travaux d’un expert (NEP 620) 288
D. L’utilisation des travaux d’un expert-­comptable (NEP 630) 288
E. L’audit des comptes réalisés par plusieurs commissaires aux comptes 288
F. Le rapport de gestion 289
II. La déclaration de la direction ou lettre d’affirmation 289
III. L’établissement du rapport d’audit (NEP 700 – 702) 289
A. La forme 290
B. Le contenu des 6 à 9 parties du rapport 291
C. Les lieu, date et signature 293
D. La communication des rapports 294
IV. Le rapport d’audit des entités d’intérêt public (NEP 701) 294

Sujet d’entraînement à l’examen 297

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PARTIE 1

LES OPÉRATIONS
DE
RESTRUCTURATION

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Selon le programme officiel de l’examen, cette partie va vous permettre de comprendre
les enjeux des opérations de regroupement du type fusion et assimilées notamment fusion
à l’endroit, fusion à l’envers et fusion création ainsi que le choix entre TUP et fusion simplifiée.
Elle vous permettra également d’analyser les modalités et représenter les conséquences
comptables de l’agrégation financière de plusieurs entités.
Vous développerez ainsi les compétences suivantes :
– maîtriser le cadre juridique, économique et comptable des opérations de restructuration ;
– déterminer l’impact des opérations de restructuration ;
– passer les écritures comptables des opérations de restructurations ;
– établir les documents de synthèse après restructuration.

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Chapitre
CADRE JURIDIQUE, ÉCONOMIQUE 1
ET COMPTABLE DES OPÉRATIONS
DE RESTRUCTURATION
Les opérations de restructuration, avec la mondialisation, font partie intégrante du paysage économique.
Elles dépendent des stratégies mises en place par les entreprises. Elles sont encadrées. Nous allons étudier
les différentes formes de restructuration.

I Les fusions et opérations assimilées


A Les stratégies d’entreprise
1 Les opérations de croissance
Pour améliorer sa croissance, l’entreprise va chercher à se développer, soit en remaniant son organisation,
soit en modifiant sa structure. Les opérations de regroupement, de fusion, scission ou apport partiel d’actif,
sont des éléments privilégiés en termes de stratégie.

a La croissance externe
L’entreprise souhaite développer une activité complémentaire ou nouvelle et pour cela elle souhaite acquérir
une autre entreprise déjà implantée. Cette opération lui permettra d’obtenir immédiatement de nouvelles
parts de marché, de nouvelles compétences, etc.
Dans cette hypothèse, la société va prendre le contrôle de la société, dite société cible, soit en :
– achetant les titres de participation de celle-­ci mais cela engendrera une sortie de trésorerie (achat,
offre publique d’achat par exemple) ;
– regroupant les deux entreprises : dans ce cas, il n’y aura pas de sortie de trésorerie car les actionnaires
ou associés la société cible seront rémunérées par des titres de la société initiatrice de l’opération. Cette
solution est moins onéreuse (fusion, scission, apport partiel d’actif).

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PARTIE 1 - Les opérations de restructuration

Dans les deux cas, il y a prise de contrôle de la société cible.


L’entreprise peut aussi souhaiter s’associer afin de réaliser en commun ce qu’elle ne peut pas faire isolément,
on parle d’alliance. Dans ce cas, il y a création d’une nouvelle entité (groupement d’intérêt économique,
société en participation, etc.).

b La restructuration interne
L’entreprise peut plutôt privilégier une restructuration interne et, dans ce cas, il n’y aura pas d’effet du point
de vue économique. En effet, il n’y a aucune modification du pouvoir de contrôle au sein de l’entreprise.
Celle-­ci veut par exemple faire des économies d’échelles, clarifier une organisation juridique, refondre son
organigramme, créer des départements, etc.

2 Les étapes du processus de regroupement


En cas de restructuration interne, il n’y a aucun processus formel. Il s’agit d’un problème interne à l’en-
treprise, alors qu’en cas d’acquisition des titres de participation, l’opération sera traitée comme une simple
cession de titres, c’est pourquoi par la suite nous ne traiterons que le cas des regroupements d’entreprise.
Le processus se fait en trois étapes :
– la négociation préalable : elle aboutit à la décision de principe des partenaires. Tous les aspects
sont abordés, aussi bien économiques, financiers, fiscaux, administratifs que ceux traitant du personnel,
de l’image de marque, etc. Elle permet de mettre au point toutes les informations nécessaires ;
– la mise en œuvre :
• dans un premier temps, il y a la lettre d’intention : il s’agit de la volonté des parties de s’engager dans
le processus. Divers audits sont mis en place,
• puis, il faut évaluer les sociétés afin d’être en mesure d’établir le projet de traité de fusion ou
d’apport. Il s’agit du point de départ officiel des opérations ;
– enfin, la réalisation : il s’agit du dénouement juridique du processus de regroupement avec intervention
du commissaire à la fusion, les convocations aux assemblées générales, la publicité légale, etc.

B Les opérations de regroupement


En vue d’harmoniser la législation des divers pays de l’Union européenne, deux directives concernant
les fusions ont vu le jour : la troisième directive (1978) et la sixième directive (1982). En France, la loi du
24 juillet 1966 sur les sociétés commerciales a été modifiée par une loi du 5 janvier 1988, qui a introduit
les dispositions des 3 et 6 directives dans le droit national.
Cette loi a en particulier rattaché les notions de fusion et de scission à un principe général, celui de la
transmission de patrimoine.
Le règlement CRC n° 2004-01 a quant à lui harmoniser les procédures comptables.

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Chapitre 1 - Cadre juridique, économique et comptable des opérations de restructuration

1 La fusion
a La définition du Code de commerce
Le Code de commerce traite de la fusion dans son article L. 236-1, al. 1 : « une ou plusieurs sociétés peuvent,
par voie de fusion, transmettre leur patrimoine à une société existante ou à une nouvelle société qu’elles
constituent ». Il y a deux voies possibles :
– par création d’une société nouvelle à laquelle une ou plusieurs sociétés apportent leur actif (fusion
réunion). Les sociétés initiales disparaissent ;
– par l’absorption qu’effectue une société existante des actifs d’une ou plusieurs sociétés. En fait, cette
opération peut être traduite en une augmentation de capital pour la société absorbante et en une liqui-
dation pour la société absorbée.
La société qui transmet son patrimoine sera appelée la société absorbée et celle qui reçoit la société
absorbante.

b Les conséquences juridiques


Une fusion a des conséquences juridiques, elles sont au nombre de trois :
– la dissolution sans liquidation des sociétés qui disparaissent : cela veut dire que la société absorbée
poursuit son existence avec son patrimoine, ses droits et ses obligations mais voit sa personnalité morale
se dissoudre dans celle de l’absorbante. Juridiquement, après la fusion, c’est la société absorbante qui
détient ce patrimoine, ces droits et qui est tenue par ces obligations ;
– la transmission universelle du patrimoine de la société absorbée à la société absorbante dans l’état
où il se trouve à la date de réalisation définitive de l’opération. La transmission recouvre tous les droits et
obligations de la société absorbée, même ceux qui ne figurent pas dans le traité de fusion ;
– l’acquisition par les associés ou actionnaires des sociétés qui disparaissent de la qualité d’as-
sociés ou actionnaires de la société absorbante. En effet, les associés (ou actionnaires) de la société
absorbée reçoivent des titres de la société absorbante en échange de leurs apports. Cet échange se
fait sur la base d’un rapport d’échange. Les commissaires à la fusion vérifient les valeurs d’apport. Ce
rapport de titres peut être complété par une soulte (complément en numéraire). Celle-­ci ne peut pas
être supérieure à 10 % de la valeur nominale des titres attribués. Il peut exister des rompus en cas de
nombre non entier d’actions.
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c Les dates d’effet et de réalisation


La date de réalisation juridique d’une fusion est la date de la dernière assemblée générale statuant sur le
traité de fusion.
Selon l’article L. 236-4 du Code de commerce, la date d’effet diffère selon les situations suivantes :
– lors de la création d’une société nouvelle, il s’agira de la date d’immatriculation au Registre du Commerce
et des Sociétés (RCS) ;
– dans les autres cas, ce sera la date de la dernière assemblée générale ayant approuvé l’opération sauf si
le contrat prévoit une date différente.
Le contrat de fusion peut prévoir une date différente qui devra se situer entre la date de clôture du dernier
exercice clos de l’absorbée et la date de clôture de l’exercice en cours de l’absorbante.
La fusion a un effet rétroactif (effet différé), c’est-­à‑dire que toutes les opérations réalisées par la société
absorbée sont réputées avoir été réalisées par la société absorbante dès lors que l’opération aura été défi-
nitivement réalisée juridiquement. Ce régime n’est applicable que si les sociétés existent déjà.

Une fusion est une opération qui nécessite du temps, or la société absorbée continue d’exister, elle modifie
son patrimoine ce qui remet en cause la valeur des apports et le calcul des parités. Selon l’article L. 236-3
du Code de commerce, le patrimoine de la société absorbée est transmis à la société absorbante dans l’état
où il se trouve à la date de réalisation définitive de l’opération. La société absorbante doit donc reprendre
dans ses livres toutes les opérations effectuées par la société absorbée pendant la période intercalaire.

d La fusion simplifiée
L’article L. 236-11 du Code de commerce prévoit que si, depuis le dépôt au greffe du tribunal de commerce
du projet de fusion et jusqu’à la réalisation de l’opération, la société absorbante détient en permanence
au moins 90 % des droits de vote des sociétés absorbées, cette fusion ne donne pas lieu à :
– l’approbation de la fusion par l’assemblée générale extraordinaire de la société absorbante. Toutefois, un
ou plusieurs actionnaires de la société absorbante réunissant au moins 5 % du capital social peut demander
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en justice la désignation d’un mandataire aux fins de convoquer l’assemblée générale extraordinaire de
la société absorbante pour qu’elle se prononce sur l’approbation de la fusion ;
– l’établissement des rapports mentionnés aux articles L. 236-9 et L. 236-10 du Code de commerce lorsque
les actionnaires minoritaires de la société absorbée se sont vu proposer, préalablement à la fusion, le
rachat de leurs actions par la société absorbante à un prix correspondant à la valeur de celles-­ci, déter-
miné, selon le cas :
• a) dans les conditions prévues à l’article 1843-4 du Code civil, si les actions de la société absorbée ne
sont pas admises aux négociations sur un marché réglementé,
• b) dans le cadre d’une offre publique initiée dans les conditions et selon les modalités fixées par le
règlement général de l’Autorité des marchés financiers, si les actions de la société absorbée sont admises
aux négociations sur un marché réglementé,
• c) dans le cadre d’une offre répondant aux conditions des a ou b, si les actions de la société absorbée
sont admises aux négociations sur un système multilatéral de négociation soumis aux dispositions du II
de l’article L. 433-3 du Code monétaire et financier.
Ce régime ouvre droit à la rétroactivité. La fusion se fera à la valeur comptable.

2 La scission
La scission est ainsi définie par le Code de commerce à l’article L. 236-1, al. 2 : il y a scission lorsque le
patrimoine d’une société est scindé en plusieurs fractions simultanément transmises à plusieurs sociétés
existantes ou nouvelles. La société scindée est dissoute, de nouvelles sociétés sont créées ou alors la société
profitant de l’apport fait une augmentation de capital.
La société scindée se trouve dans la même position qu’une société absorbée.

La loi de simplification et d’amélioration de la qualité du droit du 17 mai 2011 étend la procédure de fusion
simplifiée aux scissions dans les cas où la société scindée est détenue à 100 % par les sociétés bénéficiaires
de la scission. De plus, en cas de scission réalisée par apport à des SA nouvelles, le rapport du conseil d’ad-
ministration ou du directoire n’aura plus à être établi.

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3 L’apport partiel d’actif


Il est prévu par les articles L. 236-22 et L. 236-24 du Code de commerce.
Une société apporte à une autre société une partie de son activité et reçoit en échange des titres. L’opération
est analogue à la scission, sauf que la société apporteuse n’est pas dissoute.

B peut être une société existante ou une société nouvelle.

4 La confusion de patrimoine
Lorsqu’une personne morale soumise à l’impôt sur les sociétés détient la totalité des titres d’une filiale
qu’elle entend absorber, celle-­ci peut recourir soit à la fusion simplifiée, soit à la dissolution sans liquida-
tion. Cette réunion n’entraîne pas de dissolution de plein droit. On parle de transmission universelle
du patrimoine (C. civ., art. 1845-1), elle ne donne lieu à aucune rémunération. Elle peut bénéficier du
régime fiscal de faveur.
La transmission universelle du patrimoine ne peut pas avoir d’effet rétroactif.

II Le processus des fusions


A Le calendrier des opérations de fusion absorption
1 La phase préparatoire
La phase préparatoire est librement utilisée ; il s’agit de la période de rapprochement au cours de laquelle
sont étudiées toutes les conditions de la fusion. Il peut être établi un document appelé protocole, mais
celui-­ci ne se substitue pas au projet de fusion.

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Formalités Délais légaux


Études préalables (financières, juridiques, fiscales, sociales, etc.)
Établissement d’un avant-­projet avec évaluations et parité envisagées
Requête auprès des présidents des tribunaux de commerce des lieux des sièges sociaux de la société
absorbante et de la société absorbée en vue de la nomination d’un (ou de plusieurs) commissaire(s) à
la fusion
Consultation des comités sociaux et économiques
Contacts avec l’autorité des marchés financiers (AMF) lorsqu’il s’agit de négociation sur un marché
règlementé
Rédaction du projet de fusion

2 L’approbation du projet de fusion


Il s’agit de la phase de conceptualisation du projet. La loi de simplification et d’amélioration de la
qualité du droit prévoit que les actionnaires des sociétés participant à la fusion peuvent décider à l’una-
nimité que le conseil d’administration ou le directoire de chaque société n’établira pas de rapport
sur l’opération.
Formalités Délais légaux
Convocation des conseils d’administration ou directoires des sociétés concernées par la fusion
Réunion des conseils d’administration ou directoires (attention AGE – 45 jours pas les statuts) :
– approbation du projet de fusion
– délégation pour signature Fixés par les statuts
– décision de convocation des assemblées générales extraordinaires des deux sociétés
– adoption du rapport mis à la disposition des actionnaires
– adoption des résolutions proposées aux assemblées générales extraordinaires

3 La publicité du projet de fusion


Cette phase sert à avertir les tiers du projet.

Formalités Délais légaux


Dépôt du projet au greffe du tribunal de commerce du lieu du siège social des sociétés absorbante et
1 mois avant AGE
absorbée (*)
Insertion d’un avis par chacune des sociétés participantes dans un journal d’annonces légales du dépar-
1 mois avant AGE
tement (*)

(*) Ces publications ouvrent le délai de 30 jours pendant lequel les créanciers peuvent faire opposition devant le tribunal de
commerce.

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4 L’approbation et la réalisation de la fusion


Il s’agit de la finalisation et de l’acceptation de la fusion par les actionnaires des sociétés concernées.

Formalités Délais légaux


Communication à l’AMF du (ou des) rapport(s) du (ou des) commissaire(s) à la fusion
2 mois avant AGE
Dispenses de prospectus sont prévus par l’instruction AMF DOC – 2019-21
Convocations aux assemblées générales extraordinaires des sociétés absorbante et absorbée :
– des actionnaires 15 jours avant AGE
– des commissaires aux comptes
Dépôt au siège social et mise à disposition des actionnaires et du comité social et économique des
15 jours avant AGE
documents d’information
Dépôt au siège social de chaque société du rapport du (ou des) commissaire(s) à la fusion 8 jours avant AGE
Réunion de l’assemblée générale extraordinaire de la société absorbée :
– rapport du conseil d’administration (ou du directoire)
– approbation de la fusion
– dissolution (sous condition suspensive de vote positif conforme dans la société absorbante)
Réunion de l’assemblée générale extraordinaire de la société absorbante :
– rapport du conseil d’administration (ou du directoire)
– rapport du (ou des) commissaire(s) à la fusion
– approbation des apports
– constatation de la réalisation de l’augmentation de capital, du caractère définitif de la fusion et de la
dissolution de la société absorbée
– modification des statuts

5 L’enregistrement et la publicité de la fusion


Cette phase permet d’enregistrer toutes les modifications concernant les sociétés concernées par la fusion.

Formalités Délais légaux


Enregistrement de la convention de fusion, des procès-­verbaux d’AGE, du rapport du (ou des) com- Dans le mois
missaire(s) à la fusion suivant AGE

Publication dans un journal d’annonces légales :


– de la dissolution de la société absorbée idem
– de l’augmentation de capital de la société absorbante

Dépôt au greffe du tribunal de commerce de la société absorbante, en double exemplaire :


– de la convention de fusion (facultatif)
– du rapport du commissaire à la fusion
– du procès-­verbal de l’assemblée idem
– des statuts mis à jour
– de la déclaration de régularité et de conformité établie par toutes les sociétés ayant participé à
l’opération

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Formalités Délais légaux


Inscription modificative au Registre du commerce et des sociétés des sociétés absorbante et absorbée Idem

Inscription modificative au Registre du commerce et des sociétés de la société absorbée idem

Insertion au Bulletin officiel des annonces civiles et commerciales (BODACC) d’un avis idem

B Les dispositions juridiques relatives à la fusion


1 Le projet de fusion (C. com., art. R. 236-1)
Le projet de fusion doit contenir les informations suivantes :
– la forme, la dénomination et le siège social de toutes les sociétés participantes ;
– les motifs, buts et conditions de la fusion ;
– la désignation et l’évaluation de l’actif et du passif dont la transmission à la société absorbante est prévue ;
– les modalités de remise des actions et la date à partir de laquelle ces actions donnent droit aux bénéfices,
ainsi que toute modalité particulière relative à ce droit, et la date à partir de laquelle les opérations de
la société absorbée seront du point de vue comptable, considérées comme accomplies par la société
bénéficiaire des apports ;
– les dates auxquelles ont été arrêtés les comptes des sociétés intéressées utilisés pour établir les conditions
de l’opération ;
– le rapport d’échange des droits sociaux et le cas échéant, le montant de la soulte qui permet de rétablir
l’égalité des actionnaires ;
– le montant prévu de la prime de fusion ;
– les droits accordés aux associés ayant des droits spéciaux et aux porteurs de titres autres que des actions
ainsi que le cas échéant, tous avantages particuliers.
Ce projet peut être accompagné d’annexes (méthodes d’évaluation et motifs du choix du rapport d’échange,
état des éléments de l’actif apporté, bilan de la société absorbée, engagements hors bilan de la société
absorbée, etc.). Il doit aussi mentionner les engagements requis pour pouvoir bénéficier du régime fiscal
de faveur.

2 Le rôle des commissaires à la fusion


Selon l’article L. 236-10 du Code de commerce, « un ou plusieurs commissaires à la fusion, désignés par
décision de justice […] établissent sous leur responsabilité un rapport écrit sur les modalités de la fusion ».
Le commissaire à la fusion est écarté si la société absorbée (SA ou SARL) est détenue à 100 % par la société
absorbante (ou 90 %), ou si la décision est prise à l’unanimité par l’ensemble des associés (ou actionnaires).

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PARTIE 1 - Les opérations de restructuration

En cas de scission, un commissaire à la scission doit être nommé pour exprimer un avis sur le caractère
équitable du rapport d’échange. Son intervention n’est pas requise en cas de création, par voie de scission,
de sociétés nouvelles constituées sans autres apports que ceux de la société scindée, ou lorsque les associés
ou actionnaires statuant à l’unanimité dans toutes les sociétés décident d’écarter sa désignation.
Il n’est pas obligatoire en cas d’apport partiel d’actif.
Les commissaires aux comptes des sociétés participantes ne peuvent pas être désignés. Les commissaires à
la fusion sont soumis à l’égard des sociétés participantes aux mêmes incompatibilités que les commissaires
aux comptes. La désignation est effectuée par le président du tribunal de commerce statuant sur requête
des dirigeants des sociétés concernées.
Le commissaire à la fusion doit établir un rapport sur les modalités de la fusion et plus précisément doit
vérifier le caractère pertinent des valeurs retenues et le caractère équitable du rapport d’échange.
Pour cela, il doit :
– indiquer la ou les méthodes suivies pour la détermination du rapport d’échange proposé ;
– indiquer si cette ou ces méthodes sont adéquates en l’espèce et mentionner les valeurs auxquelles chacune
de ces méthodes conduit, un avis étant donné sur l’importance relative donnée à ces méthodes dans la
détermination de la valeur retenue ;
– indiquer en outre les difficultés particulières d’évaluation s’il en existe.
Le commissaire à la fusion assure aussi la mission de commissaire aux apports. Il établit un rapport sur
la valeur des apports en nature. Il doit :
– apprécier sous sa responsabilité la valeur des apports en nature et les avantages particuliers ;
– vérifier que le montant de l’actif net apporté par la société absorbée est au moins égal au montant de
l’augmentation de capital de la société absorbante ou au montant du capital de la société nouvelle issue
de la fusion.
Ce rapport est distinct du précédent. Son nom est « rapport du commissaire à la fusion (ou scission) sur la
valeur des apports ».
Ce (ou ces) rapport(s) sont mis à la disposition des actionnaires au siège social, un mois avant la date de la
décision collective ou la date de l’assemblée générale (AG) appelée à se prononcer sur l’opération.
Pour réaliser sa mission, le commissaire à la fusion peut obtenir auprès de chaque société communication
de tous documents utiles et procéder à toutes vérifications nécessaires. Les étapes de sa démarche seront :
– l’acceptation de la mission ;
– la prise de connaissance générale ;
– la prise de connaissance du traité de fusion ;
– l’assistance d’experts ;
– la vérification de la pertinence des valeurs relatives des actions ;
– la vérification du caractère équitable du rapport d’échange ;
– le contrôle de la période de rétroactivité ;
– la synthèse et rédaction du rapport.

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Chapitre 1 - Cadre juridique, économique et comptable des opérations de restructuration

3 Les documents mis à la disposition des actionnaires


Les sociétés par actions participant à une opération de fusion doivent mettre à la disposition de leurs
actionnaires au siège social un mois au moins avant la date de l’assemblée générale extraordinaire appelée
à se prononcer sur le projet les documents suivants :
– le projet de fusion ;
– les rapports du conseil d’administration ou du directoire et des commissaires à la fusion ;
– les comptes annuels approuvés par les assemblées générales ainsi que les rapports de gestion des trois
derniers exercices des sociétés participant à l’opération ;
– un état comptable intermédiaire établi selon les mêmes méthodes et suivant la même présentation que
le dernier bilan annuel.
Les sociétés doivent également mettre à la disposition de leurs actionnaires, quinze jours au moins avant
la date de l’assemblée :
– le texte des résolutions ;
– le rapport du conseil d’administration et du directoire ;
– la liste des administrateurs et directeurs généraux (ou des membres du directoire et du conseil de
surveillance).

4 Les droits des tiers à la fusion


Les opérations de fusion ont pour caractéristique essentielle la transmission universelle du patrimoine
de la société qui disparaît au profit des sociétés existantes ou nouvelles qui le recueillent.
Selon l’article L. 236-14 du Code de commerce, la société absorbante ou nouvelle reprend les dettes de la
société absorbée telles qu’elles étaient au point de vue de leur cause, de leur nature et des garanties dont
elles sont assorties.
Les créanciers sociaux bénéficient d’un droit d’opposition à la condition que la créance soit antérieure
à la publicité donnée au projet de fusion. Cette opposition doit être formée dans un délai de 30 jours à
compter de la dernière insertion du projet de fusion dans un journal d’annonces légales.
L’opposition n’est pas suspensive, le créancier conservant le bénéfice de toute convention l’autorisant à
exiger le remboursement immédiat de sa créance en cas de fusion de la société débitrice.
En cas d’existence de créanciers obligataires, le projet de fusion doit être soumis aux assemblées d’obliga-
taires des sociétés absorbées, à moins que les remboursements de titres sur simple demande de leur part
soient offerts auxdits obligataires.
Les sûretés hypothécaires régulièrement inscrites sur les immeubles, propriétés de la société absorbée,
doivent être renouvelées sous la raison sociale de la société absorbante.

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PARTIE 1 - Les opérations de restructuration

5 Les clauses de garantie du passif


Comme en matière de prise de participation, la jurisprudence considère qu’il n’y a de vice caché que si se
révèle une impossibilité ou une gêne dans l’exploitation par la société absorbante du fonds de commerce
de la société absorbée et qu’à défaut de toute clause expresse de garantie du passif ou de révision de prix,
la découverte d’un passif ne saurait constituer un vice, ni justifier la réduction du prix convenu.
Aussi, dans la pratique, l’acquéreur s’attachera à obtenir du cédant une garantie qui lui permettra de se
prémunir contre tout créancier de la société absorbée dont l’origine de la créance serait antérieure à la
cession, et qui n’aurait pas été portée à la connaissance de la société absorbante.
La clause de garantie du passif doit résulter d’un engagement formel soit sous forme d’une convention
approuvée simultanément à la transmission des droits cédés, soit sous forme d’une clause expresse intro-
duite dans l’acte de cession. Cet engagement doit être daté et signé.
Cette convention ne saurait cependant mettre à la charge du cédant une obligation de paiement dont le
montant dépasserait le prix correspondant à la cession de ses droits.

6 Les aspects sociaux de la fusion


Le régime du droit social applicable aux fusions et opérations assimilées présente certaines particularités
qu’il est important de souligner.
La fusion n’entraîne pas l’interruption des contrats de travail : en effet, selon l’article L. 1234-7 du Code
du travail, en cas de fusion, tous les contrats en cours au jour de l’opération subsistent entre le nouvel
employeur et le personnel de l’entreprise. Ce n’est que lorsque l’entreprise disparaît que cet article ne
trouve pas à être appliqué.
Le nouvel employeur est tenu à l’égard des salariés dont les contrats de travail subsistent, des obligations
qui incombaient à l’ancien employeur à la date de l’opération.
Cependant, le Code du travail n’assure pas la continuation automatique des accords collectifs et le maintien
des avantages qui en découlent : ceux-­ci doivent en principe être renégociés en cas de dénonciation par
l’une ou l’autre des parties. Cependant, tant que les accords dénoncés n’ont pas été remplacés, les salariés
conservent les avantages qu’ils avaient acquis.
Les régimes de retraite peuvent être maintenus, mais si l’absorbée ne continue pas à constituer une unité
distincte, une unification des régimes est obligatoire.
Les représentants du personnel de la société absorbée dont le mandat est en cours continuent d’être
protégés.

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Chapitre 1 - Cadre juridique, économique et comptable des opérations de restructuration

APPLICATION CORRIGÉE (adapté d’un sujet d’examen)


La société R décide de fusionner avec la société L. Les salariés de la société L sont soumis à un accord d’entreprise de durée indéterminée
signé le 01/03/N–1 par M. Alex, directeur général, et les délégués syndicaux de la société.
M. Pic, dirigeant de la société R a lui-­même signé, le 01/06/N, un accord d’entreprise à durée indéterminée avec les délégués syndicaux
de la société R.
Les salariés de la société L continueront-­ils à être soumis à l’accord du 01/03/N–1 ? Pourront-­ils prétendre à
l’application de l’accord du 01/06/N ?

Correction
Les salariés de la société absorbée voient leur contrat de travail poursuivi en application du Code du travail. L’avenir de leur convention
collective est soumis aux règles de la dénonciation.
À la fin d’une période de 3 mois après l’absorption s’ouvre une période de 12 mois destinée à permettre la négociation d’un nouvel
accord. Tant que cet accord n’a pas été signé et dans la limite des 12 mois, les salariés de la société absorbée continuent à bénéficier
de leur convention tout en bénéficiant des effets de la convention du nouvel employeur.

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Chapitre
LES MODALITÉS COMPTABLES 2
DES FUSIONS
Lors d’une opération de restructuration des titres sont échangés, il convient de déterminer leur valeur
d’échange ainsi que la parité. Ensuite, il faut tenir compte des spécificités de chacune des opérations pour
leur enregistrement comptable.

I Les principes généraux


La comptabilisation des opérations de regroupement découle de plusieurs étapes :
– déterminer la valeur d’échange et la parité ;
– déterminer l’augmentation de capital à effectuer (nombre d’actions à émettre) ;
– déterminer la valeur des apports (qui peut être différente de la valeur d’échange) ;
– analyser la prime de fusion (prime, boni ou mali de fusion).

A Les valeurs d’échange et parités


La détermination de la valeur d’échange et de la parité est une opération délicate. Il faut évaluer chaque
société. Selon l’Autorité des Marchés Financiers (AMF), il convient de privilégier la qualité économique au
détriment du juridique. La parité quant à elle est déterminée suite à des négociations.

1 La valeur d’échange
Il existe plusieurs critères d’évaluation, les mêmes critères doivent être employés. En effet, il faut une homo-
généité entre la société absorbante et la société absorbée. Pour déterminer la valeur réelle des sociétés, il
est possible d’utiliser différents indicateurs tels que :
– l’actif net comptable corrigé (Capitaux propres – Actifs fictifs + Plus-­values latentes – Moins-­values
latentes +/– Fiscalité) ;
– valeur financière (Dividende / Taux actualisation) ;
– modèle de Gordon si le dividende augmente de g % par an (Dividende année 1 / (Taux actualisation – g)) ;
– actualisation des bénéfices ;
– etc.
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PARTIE 1 - Les opérations de restructuration

2 La parité
Il s’agit du rapport d’échange des titres de la société absorbée avec ceux de la société absorbante. Il ne
faut pas chercher à justifier avec précision une parité d’échange, celle-­ci résulte d’un compromis suite à
des négociations entre les sociétés intéressées.
La valeur d’apport peut être différente de celle retenue pour le calcul de la parité.

Exemple
Les valeurs d’échange respectives de deux sociétés qui fusionnent sont de 1 690 € pour la société absorbante A et 900 € pour la société
absorbée B.
Le rapport d’échange théorique est de 1 690 / 900 = 1,88.
La parité pourra être fixée à :
– 1 action A (1 × 1 690 = 1 690) contre 2 actions B (2 × 900 = 1 800) ;
– plus une soulte de 1 800 – 1 690 = 110 €.

APPLICATION CORRIGÉE (adaptation d’après un sujet d’examen)


Dans le cadre de sa politique de croissance externe, la société R décide d’absorber la société L au 1er janvier N.
Bilan de la société R au 31/12/N–1 (en K€)
ACTIF Brut A/D Net PASSIF Net
Terrains 4 000 – 4 000 Capital (150 000 actions) 22 500
Constructions 5 100 900 4 200 Réserves 1 800
Matériels et outillages 2 800 700 2 100 Provisions réglementées (2) 700
Titres de participation (1) 13 500 – 13 500 Total capitaux propres 25 000
Stocks 1 900 100 1 800 Provisions pour risques 100
Clients et comptes rattachés 8 050 50 8 000 Dettes financières 7 500
Disponibilités 1 400 – 1 400 Dettes d’exploitation 1 900
Dettes diverses 500
Total général 36 750 1 750 35 000 Total général 35 000
(1) Le portefeuille est composé uniquement de 70 000 titres.
(2) Il s’agit d’une provision pour hausse des prix.
Bilan de la société L au 31/12/N–1 (en K€)
ACTIF Brut A/D Net PASSIF Net
Terrains 3 500 – 3 500 Capital (100 000 actions) 10 000
Constructions 3 200 400 2 800 Réserves 4 000
Matériels et outillages 4 100 1 800 2 300 Provisions réglementées (1) 500
Stocks 1 400 – 1 400 Total capitaux propres 14 500
Clients et comptes rattachés 5 300 – 5 300 Dettes financières 2 500
Disponibilités 2 700 2 700 Dettes d’exploitation 800
Dettes diverses 200
Total général 20 200 2 200 18 000 Total général 18 000
(1) Il s’agit d’une provision pour hausse des prix.
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Chapitre 2 - Les modalités comptables des fusions

Le traité de fusion indique :


– la valorisation totale de la société R, qui constitue la valeur d’échange, résulte de l’application de méthodes multicritères combinant
approches patrimoniales et approches basées sur la capacité bénéficiaire. Elle s’élève à 54 000 K€ ;
– la valeur d’échange de la société L (calculée selon les mêmes méthodes multicritères que celles appliquées pour obtenir celle de la
société R) s’élève à 28 800 K€.
Déterminer le rapport d’échange des titres.

Correction
Valeur des titres R : 54 000 000 / 150 000 = 360 €
Valeur des titres L : 28 800 000 / 100 000 = 288 €
Parité d’échange : 360 / 288 = 5 / 4, soit 4 R pour 5 L.

B L’augmentation de capital à effectuer


Les actionnaires de la société absorbée vont recevoir des titres de la société absorbante, c’est pourquoi
celle-­ci doit effectuer une augmentation de capital afin de les rémunérer.

1 Aucune société ne détient de participation dans l’autre

APPLICATION CORRIGÉE (suite)

Dans le cas où il n’existe aucune participation entre les deux sociétés, il vous est demandé de calculer le nombre
d’actions que la société R doit émettre pour rémunérer l’apport de L, ainsi que le montant de l’augmentation
de capital.

Correction
Nombre d’actions L à rémunérer : 100 000
Parité 4 R pour 5 L
Nombre d’actions R à créer : 100 000 × 4 / 5 = 80 000 actions
– soit une augmentation de capital de : 80 000 × 150 = 12 000 000 € ;
– avec 150 € la valeur nominale de l’action R (22 500 000 / 150 000).

2 La société absorbante détient des titres de la société absorbée


La société absorbante n’a pas à rémunérer ce qui lui appartient déjà, son capital n’augmente que pour la
valeur de l’actif apporté. Juridiquement, le contrat de fusion peut prévoir l’une des deux modalités suivantes :
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PARTIE 1 - Les opérations de restructuration

a La fusion allotissement
L’actif de l’absorbée est séparé en deux lots :
– le premier lot est constitué de la part de l’apport appartenant à la société absorbante. Elle reçoit ce lot
et annule en contrepartie les titres de la société absorbée qu’elle détient ;
– le deuxième lot représente la valeur des droits des autres actionnaires, c’est lui qui donnera lieu à l’aug-
mentation de capital en contrepartie chez la société absorbante.
Fiscalement, cette solution s’apparente à un partage de sociétés donnant lieu à une imposition de la plus-­
value probable réalisée par la société absorbante sur les titres de la société absorbée qu’elle détenait.

b La fusion renonciation
La société absorbante renonce à ses droits, elle annule les titres de la société absorbée qu’elle détient
et effectue une augmentation de capital pour la part des autres actionnaires.
Fiscalement, le régime de faveur s’applique.
Dans la pratique, c’est la fusion renonciation. Comptablement, il n’y a aucune différence entre les deux
modalités.

APPLICATION CORRIGÉE (suite)


Le portefeuille de la société R est composé de 70 000 titres de la société L. Le traité de fusion indique l’option pour une fusion
« renonciation ».
Il vous est demandé de calculer le nombre d’actions que la société R doit émettre pour rémunérer l’apport
de L, ainsi que le montant de l’augmentation de capital.

Correction
Nombre d’actions L à rémunérer : 100 000 – 70 000 = 30 000
Nombre d’actions R à créer : 30 000 × 4 / 5 = 24 000 actions
Montant de l’augmentation de capital : 24 000 × 150 = 3 600 000 €

3 La société absorbée détient des titres de la société absorbante


Les titres détenus par la société absorbée n’ont aucune incidence sur la détermination de l’augmentation
de capital. La société absorbante rémunérera la totalité de l’apport ; en échange, elle recevra ses propres
actions qu’elle devra annuler par une réduction de capital.

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Chapitre 2 - Les modalités comptables des fusions

4 Les sociétés ont des participations réciproques


Il s’agit d’un mixte entre les deux solutions précédentes. La société absorbante devra faire :
– une augmentation de capital pour rémunérer l’apport qu’elle ne détient pas ;
– une réduction de capital pour annuler ses propres titres qu’elle recevra pendant l’échange ;
– une annulation des titres de la société absorbée qu’elle détient.

C La valeur des apports


Si la valeur de fusion et le rapport d’échange sont totalement libres – le but étant la recherche de l’équité de
l’opération –, il n’en est pas de même pour la valeur d’apport. Sa détermination est guidée par le respect
des normes comptables, c’est-­à‑dire du règlement 2004-01 du Comité de la Réglementation Comptable
(CRC).
La notion de contrôle sert de fondement à la méthode d’évaluation à appliquer.
La détermination des valeurs d’apport peut s’effectuer selon deux méthodes : valeur réelle ou valeur comp-
table. Le règlement comptable affirme le principe d’inscription des apports dans les comptes de la société
bénéficiaire pour les valeurs figurant dans le traité d’apport. Ces valeurs doivent être déterminées selon les
modalités fixées par le règlement comptable en fonction de deux types de critères :
– la situation de contrôle des sociétés au moment de l’opération (on parle uniquement de contrôle
exclusif (cf. la partie consolidation) ;
– le sens de l’opération :
Valorisation des apports
Valeur comptable Valeur réelle
Notion de contrôle
Opérations impliquant des entités sous contrôle commun
Opération à l’endroit X
Opération à l’envers X
Opérations impliquant des entités sous contrôle distinct
Opération à l’envers X
Opération à l’endroit X

En cas de filialisation comportant un engagement d’introduction en Bourse ou de cession à une société


sous contrôle distinct, les apports sont toujours évalués à la valeur réelle. Si l’engagement d’introduction
en Bourse ou de cession matérialisé dans le traité d’apport ne se réalise pas selon les modalités initialement
prévues, il conviendra de modifier la valeur d’apport.
En cas de confusion du patrimoine ou de fusion simplifiée, les apports sont évalués à la valeur comptable.

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PARTIE 1 - Les opérations de restructuration

Selon le Plan comptable général (art. 743-1), « par dérogation, lorsque les apports doivent être évalués à
la valeur nette comptable (…), et que l’actif net comptable apporté est insuffisant pour permettre la libé-
ration du capital, les valeurs réelles des éléments apportés doivent être retenues ». Attention, cet article ne
s’applique pas en cas de fusion simplifiée ou de transmission universelle.
Le nouveau règlement de l’ANC a modifié les modalités de comptabilisation et d’évaluation dans les cas
suivants :
– les apports lors de la création d’une joint venture sont évalués à la valeur réelle ;
– lorsqu’une opération d’apport est réalisée par une personne physique à une personne morale, elle est
réputée être réalisée sous contrôle.

Selon le règlement comptable, les actifs et passifs apportés doivent être évalués individuellement. Ces valeurs :
– correspondent aux valeurs réelles attribuées à chacun des éléments inscrits dans le traité d’apport, figurant
ou non à l’actif ou au passif du bilan de la société absorbée à la date de l’opération ;
Valeur réelle
– s’apprécient en fonction du marché et d’utilité du bien pour la société.
La société absorbante doit reprendre à son bilan les éléments non comptabilisés à l’actif (marques, etc.) et
au passif (provisions pour retraites, etc.) de la société absorbée.

C’est la valeur de chaque actif et chaque passif figurant dans les comptes de la société absorbée à la date
Valeur
d’effet de l’opération. Les nouvelles règles n’interdisent pas de reprendre les valeurs brutes, les amortisse-
comptable
ments et les provisions, pour les opérations placées sous le régime fiscal de faveur.

Contrôle Situation dans laquelle une des sociétés participant à l’opération contrôle préalablement l’autre, ou alors
commun les deux sociétés sont préalablement sous le contrôle d’une même société mère.

Contrôle Situation dans laquelle aucune des sociétés participant à l’opération ne contrôle préalablement l’autre, ou
distinct alors ces sociétés ne sont pas préalablement sous le contrôle d’une même société mère.

Société qui d’un point de vue économique prend l’initiative des opérations et prend le contrôle :
Société
– du capital d’une autre société ou renforce son contrôle sur lui ;
initiatrice
– d’une branche d’activité apportée par une autre société.

Société ou branche d’activité qui d’un point de vue économique passe sous le contrôle de la société initiatrice
Société cible
ou dont le contrôle est renforcé.

Après la fusion, l’actionnaire principal de la société absorbante bien que dilué conserve son pouvoir de
Opération
contrôle.
à l’endroit
La cible est la société absorbée ; l’initiatrice est la société absorbante ou l’une de ses filiales.

Fusion Après la fusion, l’actionnaire principal de la société absorbée prend le contrôle de la société absorbante.
à l’envers La cible est la société bénéficiaire des apports ; l’initiatrice est la société apporteuse ou sa société mère.

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Chapitre 2 - Les modalités comptables des fusions

APPLICATION CORRIGÉE 1
X Y
Cas 1 : La société B au capital de 30 000 actions d’une valeur mathématique de 300 € 60 % 80 %
absorbe la société A au capital de 12 000 actions d’une valeur de 200 €.
A B

Cas 2 : La société B au capital de 6 000 actions d’une valeur mathématique de 100 € X Y


absorbe la société A au capital de 15 000 actions d’une valeur de 200 €.
70 % 90 %

A B
Cas 3 : La société B au capital de 20 000 actions d’une valeur mathématique de 225 € X
absorbe la société A au capital de 15 000 actions d’une valeur de 180 €.
75 % 90 %

A B
Déterminer le sens de l’opération et la valeur d’apport pour chaque cas.

Correction

Cas 1
Parité 2 B pour 3 A
Nombre d’actions B à créer : 12 000 × 2 / 3 = 8 000 actions
X reçoit en échange de ses 7 200 actions A (12 000 × 60 %) 4 800 actions B (7 200 × 2 / 3).
X Y (30 000 × 80 %)

4 800 B 24 000 B

12,63 % 63,15 %
B
30 000 + 8 000 = 38 000 actions
La société initiatrice était la société B, la société cible était la société A. La société Y garde le contrôle de la société B après la fusion. Il
s’agit d’une fusion à l’endroit sous contrôle distinct, la valeur d’apport sera la valeur réelle. Il s’agit d’une réelle prise de contrôle.

Cas 2
Parité 2 B pour 1 A
Nombre d’actions B à créer : 15 000 × 2 = 30 000 actions
X reçoit en échange de ses 10 500 actions A (15 000 × 70 %) 21 000 actions B (10 500 × 2).
X Y (6 000 × 90 %)

21 000 B 5 400 B

58,33 % 15 %
B
30 000 + 6 000 = 36 000 actions
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PARTIE 1 - Les opérations de restructuration

La société initiatrice était la société B, la société cible était la société A. La société Y perd le contrôle de la société B après la fusion. La
société A devient l’initiatrice et la société B la cible. Il s’agit d’une fusion à l’envers sous contrôle distinct, la valeur d’apport sera la
valeur comptable. Il s’agit d’une opération de restructuration.

Cas 3
Dans le cas présent, il s’agit d’un contrôle commun, le sens de l’opération n’a aucune incidence, la valeur d’apport sera automatique-
ment la valeur comptable.

Lors d’une fusion à l’envers, la société absorbante initiatrice au départ devient la société cible et de ce
fait la valeur d’apport la concerne. Or, dans le traité d’apport n’apparaissent que les valeurs réelles de la
société absorbée au départ, les valeurs de la société absorbante n’y figurent pas. Dans ce cas, il est tout à
fait normal que ce soit les valeurs comptables qui soient utilisées.

APPLICATION CORRIGÉE 2
Reprise de la fusion entre les sociétés R et L.
La société R détient 70 % de la société L et décide de l’absorber.
La société R est détenue principalement par la SA M qui détient à elle seule 127 500 actions.
Analyser l’opération de fusion et déterminer la valeur d’apport.

Correction
La société R contrôle avant l’opération de fusion la société L. Dans ce cas, le sens de la fusion n’a aucune incidence sur la valeur d’apport
qui se fera à la valeur comptable.
La SA M détient 127 500 actions.
R fait une augmentation de capital de 24 000 actions.
M détiendra : 127 500 / (150 000 + 24 000) = 73,28 % des droits de vote. Il s’agit d’une fusion à l’endroit, l’absorbante est l’initiatrice
de l’opération.
Valeur d’apport de la société L : 14 500 K€

D L’analyse de la prime de fusion, du boni et mali de fusion


1 La prime de fusion
Il s’agit de la différence entre la valeur globale des apports et la valeur nominale des actions de la société
absorbante lors de l’augmentation de capital. C’est l’équivalent de la prime d’émission lors d’une augmen-
tation de capital.

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Chapitre 2 - Les modalités comptables des fusions

La prime de fusion peut être utilisée pour l’imputation des frais relatifs à la fusion, ainsi que pour les
provisions réglementées constituées par l’absorbée si on souhaite bénéficier du régime de faveur. En cas
de fusion à la valeur comptable, il n’y a pas d’impôt sur les provisions. Si la prime est insuffisante alors les
provisions réglementées ainsi que les plus-­values sont immédiatement imposées.

APPLICATION CORRIGÉE
Reprise de la fusion entre les sociétés R et L.
Calculer le montant de la prime de fusion.

Correction
Montant de l’apport (14 500 × 30 %) 4 350 000
Montant de l’augmentation de capital 3 600 000
Prime de fusion 750 000 €

2 Le boni
Le boni représente l’écart positif entre l’actif net reçu par la société absorbante à hauteur de sa
participation détenue dans la société absorbée et la valeur comptable de cette participation. Il
s’agit de la plus-­value réalisée sur les titres de la société absorbée détenus par la société absorbante.
Le boni est comptabilisé dans le résultat financier à hauteur de la quote-­part des résultats accumulés par
la société absorbée depuis l’acquisition et non distribués ; et, pour le surplus, dans les capitaux propres ou
en totalité si les résultats accumulés ne peuvent être déterminés de manière fiable.

3 Le mali
Le mali de fusion représente l’écart négatif entre l’actif net reçu par la société absorbante à hauteur
de sa participation détenue dans la société absorbée et la valeur comptable de cette participation.
Le mali de fusion peut être décomposé en deux éléments :
– un mali technique (faux mali), lorsque la valeur nette des titres de la société absorbée figurant à l’actif
de la société absorbante est supérieure à l’actif net comptable apporté. Il est affecté aux différents actifs
apportés et inscrit dans des comptes spécifiques ;
– au-­delà du mali technique, le solde du mali (vrai mali) qui peut être représentatif d’un complément de
dépréciation de la participation détenue dans la société absorbée. Le vrai mali est comptabilisé en charge,
dans le résultat financier de la société absorbante de l’exercice au cours duquel l’opération est réalisée.

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PARTIE 1 - Les opérations de restructuration

APPLICATION CORRIGÉE
Reprise de la fusion entre les sociétés R et L.
Diverses expertises portant sur les éléments transmis ont été effectuées. Elles ont permis d’obtenir les valeurs réelles suivantes sur les
éléments identifiables :
Actifs incorporels (marques) 1 340 K€
Terrains 4 300 K€
Constructions 3 200 K€
Stocks 1 650 K€
Clients 5 200 K€
Engagements pour pension retraite 190 K€

Calculer le boni ou le mali de fusion et procéder à son analyse.

Correction

Calcul du boni ou du mali de fusion


Quote-­part détenue par la société R à la valeur comptable (14 500 × 70 %) 10 150 K€
Valeur comptable de la participation 13 500 K€
Mali de fusion – 3 350 K€

Analyse du mali de fusion


Le mali technique correspond à la quote-­part de la société R des plus ou moins-­values sur les éléments identifiables de L.
Actifs incorporels (marques) 1 340 K€
Terrains (4 300 – 3 500) 800 K€
Constructions (3 200 – 2 800) 400 K€
Stocks (1 650 – 1 400) 250 K€
Clients (5 300 – 5 200) (100) K€
Engagements pour pensions retraite (190) K€
Plus-­values nettes 2 500 K€
Quote-­part détenue par la société R : 2 500 × 70 % = 1 750 K€ de mali technique
Le vrai mali est de : 3 350 – 1 750 = 1 600 K€.

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Chapitre 2 - Les modalités comptables des fusions

II La comptabilisation des fusions simples


Les sociétés absorbées et absorbantes n’ont aucun lien entre elles.

A Chez l’absorbante
Afin de rémunérer les apporteurs (actionnaires de B), la société absorbante doit procéder à une augmenta-
tion de capital d’un montant égal à la valeur nominale des titres créés attribués aux associés. Une prime
de fusion peut apparaître, celle-­ci représente la différence entre l’évaluation des apports et le montant de
l’augmentation de capital, elle existe lorsque la valeur des titres de l’absorbante est supérieure à la valeur
nominale. Elle représente les droits d’entrée des nouveaux actionnaires dans la société absorbante. Il peut
exister une soulte pour équilibrer l’échange, celle-­ci doit être inférieure à 10 % de l’augmentation de capital
(valeur nominale).

Apports nets = Augmentation de capital + Prime de fusion + Soulte

La prime de fusion appartient aux capitaux propres, elle est utilisée pour imputer les frais de fusion ainsi
que les provisions réglementées.
Pour la comptabilisation des apports, les éléments doivent être repris pour leur valeur inscrite dans le
traité de fusion (valeur comptable ou valeur réelle). Pour bénéficier du régime de faveur, la société absor-
bante doit reprendre à son actif les provisions dont l’imposition est différée. Cette obligation ne s’applique
pas aux amortissements dérogatoires, ils peuvent simplement être réintégrés extra-­comptablement sur les
années restant à courir.

B Chez l’absorbée
La fusion entraîne la dissolution de la société absorbée. Il convient d’enregistrer les opérations suivantes :
– le transfert des actifs et des dettes de la société absorbée dans la société absorbante et de la créance
résultant de cet apport ;
– la rémunération de l’apport par la société absorbante sous forme de remise de titres et éventuellement
d’une soulte ;
– la constatation des droits des actionnaires de la société absorbée sur l’actif net, en soldant les comptes
de capitaux propres et d’actifs fictifs ;
– le désintéressement des actionnaires de la société absorbée par échange des titres détenus contre des
titres de l’absorbante.
Si les apports sont évalués à la valeur réelle, la plus ou moins-­value d’apport peut être comptabilisée dans
le compte 128 Résultat de fusion.

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PARTIE 1 - Les opérations de restructuration

C Les frais relatifs à la fusion


Les coûts internes (temps passé, déplacements) sont comptabilisés en charges.
Les coûts externes sont selon l’article 212-9 du PCG soit :
– comptabilisés en charges ;
– inscrits à l’actif ;
– imputés sur la prime de fusion.

D La comptabilisation à la valeur comptable


En cas de fusion à la valeur comptable, l’écriture d’apport doit faire apparaître la valeur d’origine, les
amortissements et les dépréciations.

APPLICATION CORRIGÉE
La société M détient 80 % de la société A et 60 % de la société B. La société A décide d’absorber la société B. Le rapport d’échange
est de 3 actions A contre 2 actions B.
Le capital A est constitué de 30 000 actions dont la valeur nominale est de 10 €.
Bilan B au 31/12/N (K€)

Actif Passif
Terrain 50 50 Capital (10 000 actions) 250
Constructions 500 300 200 Réserves 150
Matériel 300 100 200 RAN 50
Résultat 20
Stock 200 200 Provisions réglementées (PHP) 30
Clients 150 150 Fournisseurs 400
Banques 100 100
Total 1 300 400 900 Total 900

Présenter les écritures de fusion dans le journal de la société absorbante A.

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Chapitre 2 - Les modalités comptables des fusions

Correction
Les sociétés sont sous contrôle commun de M donc, la fusion se fait à la valeur comptable (que l’opération soit à l’endroit ou à l’envers).
Nombre d’actions apportées 10 000
Nombre d’actions à créer 10 000 × 3 / 2 = 15 000 actions
Augmentation du capital 15 000 × 10 = 150 000

Montant de l’apport à la valeur comptable : Capital + Réserves + RAN + Résultats = 250 + 150 + 50 + 20 + 30 = 500 000 €
Montant apport 500 000
Augmentation du capital – 150 000
Prime de fusion 350 000

456 Société B apports 500 000


101 Capital 150 000
1042 Prime de fusion 350 000
Promesse d’apport

211 Terrains 50 000


213 Constructions 500 000
215 Installations techniques, matériels et outillage industriels 300 000
3 Stock 200 000
411 Clients 150 000
512 Banques 100 000
2813 Amortissements constructions 300 000
2815 Amortissements matériels 100 000
401 Fournisseurs 400 000
456 Société B apports 500 000
Apports

1042 Prime de fusion 30 000


1431 Provisions réglementées (PHP) 30 000
Reprise provisions dont l’impôt est différé

Dans le cadre d’apport à la valeur comptable, les provisions réglementées ne supportent pas d’impôt.

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E La comptabilisation à la valeur réelle


Dans ce cas, c’est la valeur réelle qui est inscrite au bilan de la société absorbante, si un écart subsiste, il
convient de l’enregistrer en fonds commercial.
Pour la société absorbée, la plus ou moins-­value d’apport peut être comptabilisée dans le compte 128
Résultat de fusion.

APPLICATION CORRIGÉE
Même énoncé que l’application précédente, sauf que les sociétés A et B sont sous contrôle distinct. La fusion est réalisée à la valeur réelle.
La valeur réelle de la société B est de 650 000 € du fait d’une plus-­value sur le terrain de 120 000 €, d’une plus-­value sur crédit-­bail de
135 000 € et d’impôts différés passif de 105 000 €.
Présenter les écritures chez l’absorbante (A).

Correction

456 Société B apports 500 000


101 Capital 150 000
1042 Prime de fusion 350 000
Promesse d’apport

207 Fonds commercial (plus-­value non affectée) 135 000


211 Terrains 170 000
213 Constructions 200 000
215 Installations techniques, matériels et outillage industriels 200 000
3 Stock 200 000
411 Clients 150 000
512 Banques 100 000
155 Provisions pour impôts 105 000
401 Fournisseurs 400 000
456 Société B apports 650 000
Apports

1042 Prime de fusion 22 500


155 Provisions pour impôts (impôt 25 %) 7 500
1431 Provisions réglementées (PHP) 30 000
Reprise provisions dont l’impôt est différé

Les impôts différés auraient pu être comptabilisés en 207 Fonds commercial.

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Chapitre 2 - Les modalités comptables des fusions

III La comptabilisation avec une participation


de l’absorbante dans l’absorbée
L’attribution à une société de ses propres droits sociaux en échange de sa participation dans la société
absorbée est interdite. Deux solutions sont envisageables :
– la fusion renonciation : la société absorbante renonce à réaliser l’augmentation de capital correspon-
dant à ses propres droits ;
– la fusion allotissement : faire une liquidation partielle de la société absorbée au profit de la société
absorbante à hauteur des droits de l’absorbante et ensuite procéder à la fusion.
La société, pour bénéficier du régime fiscal de faveur, va procéder à une fusion renonciation. Celle-­ci
limite l’augmentation de capital de l’absorbante aux titres de l’absorbée non détenus par l’absorbante.
Ensuite, la société absorbante procède à l’annulation des titres de l’absorbée lui appartenant. Cette annu-
lation peut générer une plus-­value appelée boni de fusion ou une moins-­value appelée mali de fusion.

A La fusion à la valeur comptable


Après avoir déterminé la parité, il convient d’analyser le boni ou mali de fusion. Ensuite, l’absorbante enre-
gistre l’augmentation de capital et la libération des apports. L’absorbée enregistre la liquidation de la société.
Travaillons sur un exemple :
Deux entreprises sont sous contrôle commun : M 80 % A 60 % B
La société A absorbe la société B.
Afin de bénéficier du régime de faveur, il s’agira d’une fusion renonciation.
Les bilans sont les suivants :

A (2 000 actions à 200 €) en K€ B (1 000 actions à 100 €) en K€


Immobilisations 350 Capital 400 Immobilisations 150 Capital 100
Titres B (600 actions) 80 Réserves 100 Actif circulant 450 Réserves 50
Actif circulant 570 Dette 500 Dettes 450
Plus-­value sur immobilisations : 260 Plus-­value sur immobilisations : 50

Lors de l’acquisition de A, les réserves de B sont de 33,33 K€.


Présenter les écritures nécessaires chez les deux sociétés (l’imposition différée sera négligée).

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PARTIE 1 - Les opérations de restructuration

1 L’analyse de l’opération
Il s’agit d’un contrôle commun, que la fusion soit à l’endroit ou à l’envers, elle se fera à la valeur comptable.
Calcul des valeurs mathématiques : la société A détenant des titres de la société B, il faut d’abord calculer
la valeur mathématique de B afin de déterminer la plus-­value sur titres réalisée par A.

Valeur mathématique de A Valeur mathématique de B


Capital 400 000 Capital 100 000
Réserves 100 000 Réserves 50 000
PV / Titres B (600 × 200 – 80 000) 40 000 Plus-­value sur immobilisations 50 000
Plus-­value sur immobilisations 260 000
Total 800 000 Total 200 000
Valeur mathématique (800 000 / 2 000) 400 € Valeur mathématique (200 000 / 1 000) 200 €

La parité est de 2 actions B pour 1 action A.


La valeur comptable de la société A est de 500 000 € et celle de B de 150 000 € (montant apporté).

2 Le nombre de titres à créer, l’analyse de la prime de fusion et du boni de fusion


Nombre d’actions B apportées 1 000
Nombre d’actions B appartenant à A – 600 (renonciation)
Nombre d’actions à rémunérer 400
Nombre d’actions A à créer : 400 / 2 = 200 actions, soit une augmentation de capital de 40 000 €.
Valeur Apport 150 000 €
Chez l’absorbante Chez les autres actionnaires
Apport : 150 000 × 60 % = 90 000 Apport : 150 000 × 40 % = 60 000
Achat 80 000 Augmentation de capital 40 000
Boni fusion 10 000 Prime de fusion 20 000
À la date d’acquisition À la date de fusion
Capital 100 000 100 000
Réserves 33 333 50 000
Quote-­part des résultats accumulés par l’absorbée depuis
l’acquisition et non distribuée : (50 000 – 33 333) × 60 % = 10 000 €
à enregistrer en produits financiers.

50
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Chapitre 2 - Les modalités comptables des fusions

3 Les écritures dans les sociétés

Société absorbante Société absorbée


456 Société B apports 150 000 456 Compte apport A 150 000
101 Capital 40 000 4 Dettes 450 000
1042 Prime de fusion 20 000 2 Immobilisations 150 000
261 Titres de participation 80 000 4 Actif circulant 450 000
768 Produits financiers 10 000 Apports
Promesse d’apport 503 Actions A 60 000
2 Immobilisations 150 000 456 Compte d’apport 60 000
4 Actif circulant 450 000 Remise des titres
4 Dettes 450 000 101 Capital 100 000
456 Société B apports 150 000 106 Réserves 50 000
Apports 4568 Act. titres à échanger 60 000
456 Compte d’apport 90 000
Lors d’apport à la valeur comptable, il convient de recopier
le bilan de l’absorbée en faisant apparaître l’actif brut, les Solde capitaux propres
amortissements et dépréciations. Il ne faut pas reprendre 4568 Act. titres à échange R 60 000
le net, sinon le régime de faveur ne peut pas s’appliquer.
503 Actions A 60 000
Compensation

B La fusion à la valeur réelle


Le travail est le même que précédemment. L’absorbée comptabilise la plus ou moins-­value d’apport dans
le compte 128 Résultat de fusion.
Travaillons sur un exemple :
M 80 % A 10 % B
La société A absorbe la société B.
Les bilans se présentent ainsi en K€ :

A (2 000 actions à 200 €) B (1 000 actions à 100 €)


Immobilisations 480 Capital 400 Immobilisations 200 Capital 100
Titres B (100 actions) 13 Réserves 113 Actif circulant 400 Réserves 50
Actif circulant 520 Dettes 500 Dettes 450
Plus-­value sur immobilisations 280 Plus-­value sur immobilisations 50
À l’acquisition : Réserves = 30

51
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PARTIE 1 - Les opérations de restructuration

1 L’analyse de l’opération
L’Actif net comptable corrigé (ANCC) de B est de : 200 000 € (150 000 + 50 000), soit une valeur mathé-
matique de 200 €.
L’ANCC de A est de : 800 000 € [513 000 + 280 000 + (100 × 200 – 13 000)], soit une valeur mathématique
de 400 €.
La parité est de 2 B pour 1 A.
Nombre d’actions apportées 1 000
Nombre d’actions détenues par A – 100
Nombre d’actions à rémunérer 900
Nombre d’actions à créer : 900 / 2 = 450, soit une augmentation de capital de 90 000 € (450 × 200 €).
Avant l’opération, la société M détenait 1 600 actions A, soit 80 % des droits de vote. Après la fusion, M
détient 65,30 % (1 600 / 2 450) de A. M prend le contrôle de B, la fusion est à l’endroit, la valeur d’apport
sera la valeur réelle.

2 L’analyse de la prime de fusion


Valeur Apport 200 000 €
Chez l’absorbante Chez les autres actionnaires
Apport : 200 000 × 10 % = 20 000 Apport : 200 000 × 90 % = 180 000
Achat 13 000 Augmentation de capital 90 000
Boni fusion 7 000 Prime de fusion proprement dite 90 000
À la date d’acquisition À la date de fusion
Capital 100 000 100 000
Réserves 30 000 50 000
Quote-­part des résultats accumulés par l’absorbée depuis
l’acquisition et non distribuée : (50 000 – 30 000) × 10 %
= 2 000 € à enregistrer en produits financiers.
Boni de fusion à imputer en capitaux propres sur la prime
de fusion : 7 000 – 2 000 = 5 000 €.

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3 Les écritures dans les sociétés

Société absorbante Société absorbée


456 Société B apports 200 000 456 Compte apport A 200 000
101 Capital 90 000 4 Dettes 450 000
1042 Prime de fusion 95 000 2 Immobilisations 200 000
261 Titres de participation 13 000 4 Actif circulant 400 000
768 Produits financiers 2 000 128 Résultat fusion 50 000
Promesse d’apport Apports
2 Immobilisations 250 000 503 Actions A 180 000
4 Actif circulant 400 000 456 Compte d’apport 180 000
4 Dettes 450 000 Remise des titres
456 Société B apports 200 000 101 Capital 100 000
Apports 106 Réserves 50 000
128 Résultat fusion 50 000
La fusion se faisant à la valeur réelle, le bilan en valeur nette
peut être repris immédiatement. 4568 Act. titres à échanger 180 000
56 Compte d’apport 20 000
Solde capitaux propres
4568 Act. titres à échanger 180 000
503 Actions A 180 000
Compensation

IV La comptabilisation avec une participation


de l’absorbée dans l’absorbante
A La fusion à la valeur comptable
La société absorbante récupère ses propres actions (détenue par l’absorbée). Elle peut détenir ses
propres actions si celles-­ci représentent moins de 10 % du capital, sinon la société a deux ans pour céder
l’excédent. La société, en plus des opérations vues précédemment, devra procéder à une réduction de
capital.

53
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PARTIE 1 - Les opérations de restructuration

ATTENTION
Dans ce cas de figure il n’existe ni boni, ni mali.

Travaillons sur un exemple :

M 80 % A 60 % B Les sociétés A et B sont sous contrôle commun.


La société B absorbe la société A.

A (2 000 actions à 200 €) K€ B (1 000 actions à 100 €) K€


Immobilisations 350 Capital 400 Immobilisations 150 Capital 100
Titres de participation B 80 Réserves 100 Actif circulant 450 Réserves 50
Actif circulant 570 Dettes 500 Dettes 450
PV sur immobilisations 260 PV sur immobilisations 50

1 Le calcul des valeurs mathématiques


La société A détenant des titres de la société B, il faut d’abord calculer la valeur mathématique de B afin
de déterminer la plus-­value sur titres réalisée par A.

Valeur mathématique de A Valeur mathématique de B


Capital 400 000 Capital 100 000
Réserves 100 000 Réserves 50 000
PV / Titres B (600 × 200 – 80 0000) 40 000 Plus-­value sur immobilisations 50 000
Plus-­value sur immobilisations 260 000
Total 800 000 Total 200 000
Valeur mathématique (800 000 / 2 000) 400 € Valeur mathématique (200 000 / 1 000) 200 €

Parité : 2 B pour 1 A.
M contrôle B indirectement, la fusion se fera à la valeur comptable, quel que soit le sens de l’opération.

2 Le nombre de titres à créer, analyse de la prime de fusion et du boni de fusion


Nombre d’actions à rémunérer : 2 000
Nombre d’actions à créer : 2 000 × 2 = 4 000, soit une augmentation de capital de 400 000 €.

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Chapitre 2 - Les modalités comptables des fusions

Avant l’opération, la société M détenait 1 600 actions A, soit 80 % des droits de vote. Lors de la fusion, la
société A reçoit 4 000 actions B dont 4 000 × 80 % = 3 200 pour M. La participation de M dans B passe à
64 % (3 200 / 5 000). Le contrôle est renforcé, la fusion est à l’envers.
Montant de l’apport 500 000
Augmentation de capital 400 000
Prime de fusion 100 000
Annulation de ses propres titres :
600 titres reçus pour 80 000
Réduction de capital (600 × 100) 60 000
Imputation sur la prime de fusion 20 000

3 Les écritures dans les comptes des sociétés

Société absorbante (B) Société absorbée (A)


456 Société A apports 500 000 456 Compte apport B 500 000
101 Capital 400 000 4 Dettes 500 000
1042 Prime de fusion 100 000 2 Immobilisations 350 000
Promesse d’apport 261 Titres de participation 80 000
277 Actions propres 80 000 4 Actif circulant 570 000
2 Immobilisations 350 000 Apports
4 Actif circulant 570 000 503 Actions B 500 000
4 Dettes 500 000 456 Compte d’apport 500 000
456 Société B apports 500 000 Remise des titres
Apports 101 Capital 400 000
101 Capital (600 × 100) 60 000 106 Réserves 100 000
1042 Prime de fusion 20 000 456 Compte d’apport 500 000
277 Actions propres 80 000 Solde capitaux propres
Annulation titres 4568 Act. titres à échanger 500 000
503 Actions A 500 000
Compensation

Lors d’apport à la valeur comptable, il convient de recopier le bilan de l’absorbée en faisant apparaître
l’actif brut, les amortissements et dépréciations. Il ne faut pas reprendre le net, sinon le régime de
faveur ne peut pas s’appliquer.

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B La fusion à la valeur réelle


Par rapport au point précédent, l’apport se fait à la valeur réelle au lieu de la valeur comptable. Le schéma
d’écritures chez la société absorbante n’est pas modifié. Pour la société absorbée, il suffit de tenir compte
du résultat de fusion.

V La comptabilisation des fusions complexes


A Les participations réciproques
Au-­delà d’un certain niveau, les participations réciproques sont interdites. L’article L. 233-29 du Code de
commerce énonce : « Une société par actions ne peut posséder d’actions d’une autre société, si celle-­ci
détient une fraction de son capital supérieur à 10 %. À défaut d’accord entre les sociétés intéressées
pour régulariser la situation, celle qui détient la fraction la plus faible du capital de l’autre doit aliéner son
investissement. »
Les participations croisées permettent d’éviter ce problème.
Travaillons sur un exemple :
10 %
M 80 % A 5% B

La société A absorbe la société B.

SOCIÉTÉ A (capital de 40 000 actions à 40 €)


Brut Amortissements Net Net
Terrains (1) 450 000 450 000 Capital 1 600 000
Constructions (2) 6 820 000 3 340 000 3 480 000 Prime d’émission 150 000
Matériels (3) 3 200 000 1 330 000 1 870 000 Réserve légale 93 000
Participations 315 000 315 000 Autres réserves 3 555 000
5 398 000
Stocks 290 000 60 000 230 000 Provisions pour risques et charges 65 000
Clients 391 000 40 000 351 000 Emprunts 1 100 000
Disponibilités 297 000 297 000 Fournisseurs 430 000
11 763 000 4 770 000 6 993 000 6 993 000

(1) Évalués à 700 000


(2) Évalués à 4 630 000
(3) Évalués à 1 690 000

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SOCIÉTÉ B (capital de 30 000 actions à 25 €)

Brut Amortissements Net Net


Terrains (1) 410 000 410 000 Capital 750 000
Constructions (2) 4 253 000 1 365 000 2 888 000 Prime d’émission 32 000
Matériels (3) 970 000 410 000 560 000 Réserve légale 50 000
Participations 84 000 84 000 Autres réserves 2 706 000
3 538 000
Stocks 128 000 30 000 98 000 Provisions pour risques et charges 31 000
Clients 230 000 60 000 170 000 Emprunts 500 000
Disponibilités 287 000 287 000 Fournisseurs 428 000
6 362 000 1 865 000 4 497 000 4 497 000

(1) Évalués à 620 000


(2) Évalués à 3 042 000
(3) Évalués à 500 000

Plusieurs immobilisations financées en crédit-­bail présentent une plus-­value de 340 000 € par rapport aux
redevances restant à payer.
Procéder à l’analyse de la fusion sachant que :
– la parité est de 2 A pour 3 B ;
– le poste Participation de la société A correspond à une participation dans l’absorbée de 3 000 actions B
acquises à 105 € ;
– le poste Participation de la société B correspond à une participation dans l’absorbante de 2 000 actions A
acquises à 42 € ;
– lors de la prise de participation de A dans B, le montant des capitaux propres de B s’élevait à 3 512 000 €.

1 La valeur d’apport
Nombre d’actions apportées 30 000
Nombre d’actions détenues par A – 3 000
Nombre d’actions à rémunérer 27 000
Nombre d’actions à créer : 27 000 × 2 / 3 = 18 000 actions A, soit une augmentation de capital de 720 000 €.
Les sociétés A et B sont sous contrôle distinct. M détient 80 % de A, soit 32 000 actions avant la fusion.
Après la fusion, le capital de A est constitué de 56 000 actions (40 000 + 18 000 – 2 000 (de B)), la parti-
cipation de M est de 57,14 %. La société M prend le contrôle de B, la fusion est à l’endroit, elle se fera à
la valeur réelle.

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PARTIE 1 - Les opérations de restructuration

2 La détermination des actifs nets comptables corrigés (ANCC)


Il existe des participations réciproques, il faut déterminer simultanément les valeurs mathématiques pour
tenir compte des plus-­values sur titres.

Valeur mathématique de A Valeur mathématique de B


Capitaux propres 5 398 000 Capitaux propres 3 538 000
Plus-­values 1 220 000 Plus-­values (avec crédit-­bail) 644 000
Plus-­value sur titres B 3 000 (B – 105) Plus-­value sur titres A 2 000 (A – 42)
40 000 A 30 000 B

{ 6 303 000 + 3 000 B = 40 000 A


4 098 000 + 2 000 A = 30 000 B
d’où une valeur mathématique de A de 168,66 € et de B de 147,84 €.

3 L’analyse de la fusion

Valeur Apport 30 000 × 147,84 = 4 435 200 €


Chez l’absorbante Chez les autres actionnaires
Apport 4 435 200 × 10 % = 443 520 Apport 4 435 200 × 90 % = 3 991 680
Achat 315 000 Augmentation de capital 720 000
Boni fusion 128 520 Prime de fusion proprement dite 3 271 680
Quote-­part des résultats accumulés par l’absorbée depuis
l’acquisition et non distribuée : (3 538 000 – 3 512 000) × 10 %
= 2 600 € à enregistrer en produits financiers.
Boni de fusion à imputer en capitaux propres sur la prime de
fusion : 128 520 – 2 600 = 125 920 €
Annulation de ses propres titres : Montant total de la prime de fusion :
3 271 680 + 125 920 – 257 320 = 3 140 280 €
Titres reçus (2 000 × 168,66) 337 320
Diminution capital (2 000 × 40) 80 000
Imputation sur la prime de fusion 257 320

58
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Chapitre 2 - Les modalités comptables des fusions

4 Les écritures chez l’absorbante

456 Société B apports 4 435 200


101 Capital 720 000
1042 Prime de fusion (3 271 680 + 125 920) 3 397 600
261 Titres de participation 315 000
768 Produits financiers 2 600
Promesse d’apport

2073 Fonds commercial (crédit-­bail) 340 000


211 Terrains 620 000
213 Construction 3 042 000
215 Installations techniques, matériel et outillage industriels 500 000
277 Actions propres 337 320
3 Stock 98 000
411 Clients 230 000
5 Disponibilités 287 000
491 Dépréciations des comptes clients 60 000
15 Provisions pour risques et charges 31 000
16 Emprunts 500 000
4 Dettes 428 000
456 Société B apports 4 435 200
4 Soulte (arrondi des valeurs mathématiques) 120
Apports

101 Capital 80 000


1042 Prime de fusion 257 320
277 Actions propres 337 320
Annulation des actions propres

5 Les écritures chez l’absorbée


Le schéma est identique à celui étudié précédemment.

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PARTIE 1 - Les opérations de restructuration

B Les participations circulaires


La difficulté réside dans le calcul des valeurs mathématiques nécessaires pour établir les parités. En effet,
lors des participations réciproques, la détermination des valeurs mathématiques a nécessité de poser un
système d’équation avec deux inconnus. Dans le cas présent, le système aura trois inconnus. Tous les autres
principes s’appliquent.

Prenons un exemple

Société A Société B Société C


En K€
(360 000 actions) (150 000 actions) (300 000 actions)
Capitaux propres 82 450 23 480 50 260
Plus-­values diverses 3 550 1 870 800
Plus-­value sur titres 50 000 B – 5 000 30 000 C – 3 600 28 800 A – 5 760
360 000 A 150 000 B 300 000 C

{
360 000 A = 50 000 B + 81 000
150 000 B = 30 000 C + 21 750
300 000 C = 28 800 A + 45 300
La résolution du système donne :
– valeur de A : 250 € ;
– valeur de B : 180 € ;
– valeur de C : 175 €.

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Chapitre
LES POINTS SPÉCIFIQUES 3
Lors de la fusion, certains points spécifiques peuvent apparaître et doivent être traités indépendamment. Il
s’agit essentiellement du boni et du mali, de la rétroactivité ainsi que les autres formes de regroupement.

I Le mali de fusion
A Généralités
1 La distinction vrai mali / faux mali
Lorsque la société absorbante détient des titres de la société absorbée, elle doit procéder à leur annulation.
Celle-­ci peut faire apparaître un boni ou un mali de fusion. Le mali global de fusion est une moins-value
sur les titres annulés. Il s’agit d’une charge, mais en cas de fusion à la valeur comptable, il faut faire
la distinction entre le vrai mali et le faux mali (mali technique dans le cas où la valeur nette des titres
est supérieure à l’actif net comptable apporté).
Le vrai mali représente la dépréciation sur la participation détenue par l’absorbante sur l’absorbée.

2 La comptabilisation du mali
Le mali de fusion peut être décomposé en deux éléments :
– le faux mali ou mali technique, lorsque la valeur nette des titres de la société absorbée figurant à l’actif
de la société absorbante est supérieure à l’actif net comptable apporté. Il est affecté aux différents actifs
apportés et inscrit dans des comptes spécifiques ;
– au-­delà du mali technique, le solde du mali (vrai mali), qui peut être représentatif d’un complément de
dépréciation de la participation détenue dans la société absorbée. Le vrai mali est comptabilisé en charge
financière chez l’absorbante dans l’exercice au cours duquel l’opération est réalisée.

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PARTIE 1 - Les opérations de restructuration

APPLICATION CORRIGÉE
La société A détient 80 % de la société B, soit 800 actions pour une valeur de 10 000 €. La société A absorbe la société B. La valeur
nominale de A est de 10 €. La fusion est soumise au régime de faveur. Les deux sociétés sont détenues par la société M, qui après
fusion, garde le contrôle. Il s’agit d’une fusion à l’endroit sous contrôle commun, l’apport se fait à la valeur comptable.
La parité est de 1 action A pour 2 actions B.
Au moment de la fusion, les capitaux propres de B s’élèvent à 6 000 € pour 1 000 actions.
Des plus-­values latentes de 1 500 € existent.
Procéder à l’analyse de la fusion.

Correction
L’ANCC de B est de : 6 000 + 1 500 = 7 500 €.

Analyse
Nombre de titres de B 1 000
Titre appartenant à A – 800
Nombre d’actions à rémunérer 200
Titres A à créer : 200 / 2 = 100 actions A, soit une augmentation de capital : 100 × 10 = 1 000 €.

Valeur Apport 6 000 €


Chez l’absorbante Chez les autres actionnaires
Apport : 6 000 × 80 % = 4 800 Apport : 6 000 × 20 % = 1 200
Achat 10 000 Augmentation de capital 1 000
Mali fusion – 5 200 Prime de fusion 200

Si apport à la VR : 7 500 × 80 % = 6 000


Achat – 10 000
Vrai mali fusion – 4 000 charges financières
Faux mali 1 200 (1 500 × 80 %)

B L’affectation du faux mali ou mali technique


1 Les modalités d’affectation du mali technique
L’affectation du mali s’effectue de la manière suivante :
– si le mali technique est supérieur à la somme des plus-­values latentes, estimées de manière fiable, sur
des éléments d’actifs identifiés hors fonds commercial, il est affecté aux actifs apportés et le montant
résiduel en fonds commercial ;
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Chapitre 3 - Les points spécifiques

– si le mali technique est inférieur à la somme des plus-­values latentes, estimées de manière fiable, sur
des éléments d’actifs identifiés hors fonds commercial, il est affecté aux actifs apportés au prorata des
plus-­values latentes.
Les plus-­values sont nettes d’impôt si la cession est prévue à brève échéance.
Pour enregistrer cette affectation les comptes suivants ont été rajoutés au PCG :
– 2073 Fonds commercial – mali de fusion (pour le reliquat) ;
– 2081 Mali de fusion actif incorporel ;
– 2187 Mali de fusion actif corporel ;
– 278 Mali de fusion actif financier ;
– 4781 Mali de fusion sur actif circulant.
Le mali technique est amorti ou rapporté au résultat selon les mêmes règles que les actifs sous-­jacents
auquel il est affecté, sur la durée résiduelle.
De plus, chaque quote-­part du mali affecté à un actif sous-­jacent subit une dépréciation lorsque la valeur
actuelle (valeur la plus élevée entre la valeur vénale et la valeur d’usage) de l’actif sous-­jacent est inférieure
à sa valeur nette comptable, majorée de la quote-­part du mali affectée. La dépréciation est imputée en
priorité sur la quote-­part du mali technique.
Le mali technique résiduel affecté au fonds commercial suit les règles de dépréciation applicables aux fonds
commerciaux. Aussi, s’il fait l’objet d’une dépréciation comptabilisée, aucune reprise de dépréciation n’est
possible.
À chaque clôture d’exercice, la société doit mentionner dans l’annexe le suivi de son mali affecté aux actifs
en détaillant par actif la valeur brute et le cas échéant, les amortissements, les reprises d’amortissements,
les dépréciations et reprises de dépréciations.

APPLICATION CORRIGÉE (suite)


Les plus-­values se répartissent ainsi :

Valeur comptable Valeur réelle Plus-­value


Immeuble 1 500 1 700 200
Terrain 1 000 1 800 800
Titres 2 000 2 500 500

Procéder à l’affectation du mali et à la comptabilisation de la promesse d’apport chez A.

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PARTIE 1 - Les opérations de restructuration

Correction
Le faux mali (1 200) étant inférieur à la somme des plus-­values latentes (1 500), l’affectation se fera au prorata des plus-­values latentes,
soit :
Immeuble : 200 × 1 200 / 1 500 = 160
Terrain : 800 × 1 200 / 1 500 = 640
Titres : 500 × 1 200 / 1 500 = 400

Écritures chez l’absorbante

4561 Compte apport 6 000


2187 Mali fusion sur actifs corporels (160 + 640) 800
278 Mali fusion sur actifs financiers 400
668 Mali fusion 4 000
101 Capital 1 000
261 Titres de participation 10 000
1042 Prime de fusion 200

APPLICATION CORRIGÉE (suite)


En N+1, les titres ont une valeur de 2 200 €, les constructions ont une durée de vie résiduelle de 5 ans.
Présenter les écritures au 31/12/N+1 concernant le mali de fusion.

Correction
La valeur comptable des titres est de : 2 000 + 400 = 2 400 €, alors que la valeur réelle est de 2 200 €. Le mali s’est déprécié de 200 €.
Le mali affecté à la construction doit être amorti sur 5 ans, soit : 160 / 5 = 32 €.

681 Dotations aux dépréciations 232


2978 Dépréciations mali fusion sur actifs financiers 200
28187 Amortissement mali fusion actifs corporels 32

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Chapitre 3 - Les points spécifiques

2 La cession d’un actif sous-­jacent


Il convient de réduire le mali à concurrence de la quote-­part affectée à cette immobilisation cédée.

APPLICATION CORRIGÉE (suite)


Les titres sont cédés en N+2 pour 2 200 €.
Présenter les écritures de cession.

Correction
Moins-­value de cession : 2 200 – 2 400 = 200 €.

675 Valeurs comptables des éléments d’actif cédés 2 400


261 Titres de participation 2 000
278 Mali fusion sur actif financier 400

512 Banques 2 200


775 Produits des cessions d’éléments d’actif 2 200

2978 Dépréciations sur mali de fusion 200


781 Reprises des dépréciations 200

3 Les conséquences fiscales


La comptabilisation du mali technique ne remet pas en cause le régime de faveur. Pour les entreprises
soumises au régime de faveur, l’administration n’accepte pas la déduction de la dépréciation du mali tech-
nique, ni l’amortissement. En cas de cession, la quote-­part du mali est non déductible.

APPLICATION CORRIGÉE (suite)

Traiter les problèmes fiscaux concernant les titres.

Correction
Lors de la comptabilisation, le vrai mali enregistré en charge est normalement déductible.
La dépréciation de 200 € n’est pas déductible, il convient de la réintégrer extra comptablement.
Lors de la cession, la quote-­part du mali enregistrée dans le compte 675 pour 400 € n’est pas déductible, il faut la réintégrer. La reprise
de dépréciation est à déduire extra comptablement.

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PARTIE 1 - Les opérations de restructuration

C Les cas particuliers


Il existe des cas dans lesquels l’entreprise est en présence d’un mali de fusion, mais lors du calcul du vrai
mali, celui-­ci est un boni.
Travaillons sur un exemple :
La société A détient 70 % de la société B pour une valeur de 30 000 €. La fusion se fait à la valeur comp-
table (taux imposition 25 %).
Le montant de l’ANCC de B se décompose ainsi :
Capitaux propres 40 000
Plus-­value sur terrain 27 000
Fonds de commerce non valorisé 18 000
Retraite – 12 000
Impôts différés actifs 3 000 12 000 × 25 %
Impôts différés passifs – 11 250 (27 000 + 18 000) × 25 %
64 750

1 Cas où il existe un boni de fusion


Procédons à l’analyse de la fusion :

Valeur Apport 40 000 €


Chez l’absorbante Chez les autres actionnaires
Apport : 40 000 × 70 % = 28 000 Apport : 6 000 × 20 % = 1 200
Achat 30 000 Augmentation de capital 1 000
Mali fusion – 2 000 Prime de fusion 200
Si apport à la VR : 64 750 × 70 % = 45 325
Achat 30 000
Boni fusion 15 325
Le faux mali est de 2 000

La fusion se fait à la valeur comptable, dans le cas présent, la totalité du mali de fusion est un faux mali. Il
est affecté aux actifs apportés au prorata des plus-­values latentes. Il n’y a plus de mali résiduel.

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Chapitre 3 - Les points spécifiques

2 Suivi du mali technique


Tableau d’affectation du mali :

Valeur brute Dépréciation VNC Valeur réelle Plus-­values nettes Mali affecté
Terrain 137 000 30 000 107 000 134 000 20 250 (1) 2 000
137 000 30 000 107 000 134 000 20 250 2 000

(1) (134 000 – 107 000) × (1 – 25 %)

ATTENTION
Le mali ne se fait que sur les plus-­values latentes et dans la limite de celles-­ci. C’est pourquoi il n’y a pas les
engagements retraites.

Un test de dépréciation a été effectué fin N+1 :

Valeur Dépréciation Dépréciation


VNC Mali Total
inventaire totale Mali Actif
Terrain 107 000 2 000 109 000 106 000 3 000 2 000 1 000
107 000 2 000 109 000 3 000 2 000 1 000

6816 Dotations aux dépréciations 3 000


29187 Dépréciations mali sur actifs corporels 2 000
2911 Dépréciations du terrain 1 000

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PARTIE 1 - Les opérations de restructuration

II Les scissions
A Les aspects juridiques et fiscaux
1 La définition
La scission est une transmission universelle du patrimoine d’une société à deux ou plusieurs sociétés
existantes ou nouvelles. La société scindée est dissoute sans être liquidée.

D A C
B1 B2
D et C procèdent à une augmentation de capital
A est dissoute

D + B1 C + B2
A C
B1 B2 C procède à une augmentation de capital
D est créée
A est dissoute
D B2 + C

2 Le régime fiscal de faveur


Le régime fiscal de faveur s’applique avec des conditions particulières. Les scissions de sociétés comportant
plusieurs branches d’activité peuvent bénéficier du régime fiscal lorsque :
– les sociétés bénéficiaires reçoivent chacune une ou plusieurs branches d’activité ;
– les associés de la société scindée s’engagent à conserver pendant 3 ans les titres remis en contrepartie de
leurs droits dans le capital. Les actionnaires tenus à cet engagement, appelés actionnaires de référence,
sont définis comme ceux qui détiennent dans la société scindée 5 % au moins des droits de vote ou qui
exercent ou ont exercé dans les 6 mois qui précèdent cette date directement ou indirectement par leurs
mandataires sociaux des fonctions de direction, d’administrateur ou de surveillance. Les droits de vote de
ses actionnaires de référence doivent représenter 20 % de ces droits de vote de la société scindée sinon,
le régime de faveur ne s’applique pas.
En cas de non-­respect de l’engagement, la rétroactive ne s’applique pas, seule une amende de 25 % de la
valeur réelle des titres incombe à l’associé défaillant (la société est solidairement responsable).
Si l’associé ne souscrit pas à l’engagement, même s’il a gardé les titres, il doit payer 1 % de la valeur réelle
des titres.
Les règles de décalages d’imposition sont similaires aux fusions.
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Chapitre 3 - Les points spécifiques

B La comptabilisation des scissions


Les actionnaires (ou associés) de la société scindée reçoivent des titres des sociétés bénéficiaires des apports
en proportion du poids relatif de chacun des apports (rapport d’échange). La société apporteuse procède
à une dissolution, la ou les sociétés bénéficiaires constatent une augmentation de capital ou une création
de société.
Travaillons sur un exemple :
Une société A au capital de 2 000 000 € (100 000 actions de 20 €) se scinde le 1er avril N+1 au profit des
sociétés B et C préexistantes qui reçoivent chacune un secteur d’activité distinct (Secteur 1 pour B et
Secteur 2 pour C). De plus, la société A est détenue à 80 % par la société M, B à 70 % par la société P et C
à 80 % par la société Q.
La valeur d’échange de l’action de la société B (capital 500 000 actions de 15 €) s’élève à 50 €.
La valeur d’échange de l’action de la société C (capital 400 000 actions de 25 €) s’élève à 62,50 €.
Le nombre de titres à émettre sera établi en fonction des valeurs réelles de tous les postes du bilan de A.
Par hypothèse, l’impôt différé passif est de 300 € (100 pour B et 200 pour C).
BILAN A (en K€)
Valeur Amortissement
Net
brute Dépréciation
Actif immobilisé Secteur 1 (1) 2 000 700 1 300 Capital (100 000 × 20 €) 2 000
Actif immobilisé Secteur 2 (2) 3 500 1 400 2 100 Réserve 1 900

Stock Secteur 1 400 120 280


Stock Secteur 2 600 90 510 Dettes Secteur 1 (3) 490
Créances Secteur 1 285 70 215 Dettes Secteur 2 705
Créances Secteur 2 350 40 310
Disponibilités Secteur 1 120 120
Disponibilités Secteur 2 260 260
7 515 2 420 5 095 5 095

(1) Évalué à 1 900 K€


(2) Évalué à 2 900 K€
(3) Dettes réévaluées à 300 compte tenu de l’actualisation

Le secteur 2 utilise plusieurs immobilisations en crédit-­bail. Il existe une plus-­value de 100 000 € par rapport
aux redevances restant à payer.

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PARTIE 1 - Les opérations de restructuration

Étape 1 : calcul de la valeur mathématique de A


Capitaux propres 3 900
Plus-­value sur immobilisations secteur 1 600
Plus-­value sur immobilisations secteur 2 800
Crédit-­bail 100
Plus-­value sur les dettes 190
Imposition différée – 300
ANCC 5 290 K€
Valeur mathématique : 5 290 / 100 000 = 52,90 €
Étape 2 : calcul des valeurs réelles des 2 secteurs
En K€ Secteur 1 Secteur 2
Immobilisations 1 900 2 900
Stock 280 510
Créances 215 310
Disponibilités 120 260
Dettes – 300 – 705
Crédit-­bail 100
Impôts différés – 100 – 200
2 115 3 175

Étape 3 : la société B procède à une augmentation de capital


1 action B vaut 50 €, pour rémunérer 2 115 000 € la société B doit créer 42 300 actions.
La société P détient 70 % du capital de B, soit 350 000 actions. Après l’opération de scission, le capital de
B est porté à 542 300 actions, la participation de P passe à 64,53 % (350 000 / 542 300).
Les sociétés A et B sont sous contrôle distinct, la cible est la société dont la branche est apportée (A) et
l’initiatrice est la société bénéficiaire des apports (B). La société P garde le contrôle, la scission est à l’endroit,
elle se fera à la valeur réelle.

Étape 4 : la société C procède à une augmentation de capital


1 action C vaut 62,50 €, pour rémunérer 3 175 000 € la société C doit créer 50 800 actions.
La société Q détient 80 % du capital de C soit 320 000 actions. Après l’opération de scission, le capital de
C est porté à 450 800 actions, la participation de Q passe à 70,98 % (320 000 / 450 800).
Les sociétés A et C sont sous contrôle distinct, la cible est la société dont la branche est apportée (A) et
l’initiatrice est la société bénéficiaire des apports (C). La société Q garde le contrôle, la scission est à l’en-
droit, elle se fera à la valeur réelle.
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Chapitre 3 - Les points spécifiques

Étape 5 : la comptabilisation chez A : il s’agit d’une dissolution (en K€)

456 Société B 2 115


456 Société C 3 175
28 Amortissements 2 100
39 Dépréciations des stocks 210
491 Dépréciations créances 110
40 Dettes 1 195
2 Immobilisations 5 500
3 Stocks 1 000
411 Créances 635
5 Disponibilités 380
128 Résultat scission 1 390
Transfert du patrimoine A

5031 Actions B 2 115


456 Société B 2 115
Remise des titres

5031 Actions C 3 175


456 Société C 3 175
Remise des titres

101 Capital 2 000


106 Réserves 1 900
128 Résultat scission 1 390
4568 Actionnaires 5 290
Partage capitaux propres

4568 Actionnaires 5 290


5031 Actions B 2 115
5031 Actions C 3 175
Dissolution de la société

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PARTIE 1 - Les opérations de restructuration

Étape 6 : écritures chez B et C


En cas d’apport à la valeur réelle, il s’agit de reprendre la valeur nette.
L’écart résiduel qui correspond aux plus et moins-­values non affectées ainsi qu’aux impôts différés est inscrit :
– s’il est positif au débit du compte 207 Fonds commercial ;
– s’il est négatif au crédit d’un sous-­compte de la prime de fusion.

Société B (en K€) Société C (en K€)


4561 Apport Société B 2 115,00 4561 Apport Société C 3 175
101 Capital (42 300 × 15) 634,50 101 Capital (50 800 × 25) 1 270
1042 Prime de scission 1 480,50 1042 Prime de scission 1 905
[42 300 (50 – 15)] [50 800 × (62,5 –25)]
Promesse d’apport Promesse d’apport
207 Fonds commercial 90,00 2 Immobilisations 2 900
(190 – 100)
2 Immobilisations 1 900,00 3 Stocks 510
3 Stocks 280,00 411 Créances 360
411 Créances 285,00 5 Disponibilités 250
5 Disponibilités 120,00 491 Dépréciations clients 40
491 Dépréciations clients 70,00 4 Dettes 705
4 Dettes 490,00 4561 Apports B 3 175
4561 Apports B 2 115,00 1042 Prime de scission – 100
écart résiduel
Réalisation apport Réalisation apport

L’écart résiduel de B correspond à la minoration de la dette de 190 et aux impôts différés passifs de 100,
soit 90 K€.
L’écart résiduel de C correspond à la plus-­value sur le crédit-­bail diminuée des impôts différés passifs soit
– 100 K€.

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Chapitre 3 - Les points spécifiques

III Les apports partiels d’actif


A La définition
Un apport partiel d’actif est une opération par laquelle une société fait apport à une autre société
existante ou non d’une branche autonome de son activité. En contrepartie, elle reçoit des titres de
la société.
Une branche autonome d’activité est définie comme étant l’ensemble des éléments d’actifs et de passifs
d’une division d’une société qui constituent, d’un point de vue organisationnel, une exploitation autonome.
A C
B1   B2

C + B2
À la différence de la scission, la société apporteuse n’est pas dissoute.
Selon la loi Warsmann (L. n° 2012-387, 22 mars 2012), la société apporteuse et la société bénéficiaire,
quelle que soit leur forme juridique, peuvent décider d’un commun accord de soumettre l’opération au
régime des scissions.

B Le régime fiscal de faveur


1 Les conditions d’application
Conformément à l’article 210 du Code général des impôts, le régime de faveur s’applique si :
– l’apport a pour objet une branche complète d’activité, par exemple une exploitation autonome, l’apport
de tous les éléments d’actifs et de passifs liés à cette branche ;
– la société apporteuse s’engage à conserver les titres reçus en échanges pendant 3 ans ;
– le calcul des plus-­values sur les titres réalisées ultérieurement se fait à la valeur de référence au moment
de l’apport.
Un apport est considéré comme une branche d’activité dans les cas suivants :
– l’apport porte sur plus de 50 % du capital de la société apportée ;
– il doit exister un accord de participation accordant à la société bénéficiaire plus de 30 % des droits de
vote et à condition que personne n’ait plus de 50 % ;
– il existe un accord qui confirme les 30 % et qui donne à la société bénéficiaire la fonction des droits de
vote la plus élevée dans la société apportée.

73
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PARTIE 1 - Les opérations de restructuration

Exemple
C est détenue par A, B, D à hauteur de 10, 40 et 50 %.
Apport par la société D à la société A de titres représentant 40 % de C et D peut bénéficier du régime de faveur de plein droit dès
que l’opération confère à A plus de 30 % du droit de vote de C et qu’aucun autre associé ne détient une fraction des droits de vote
supérieure à 50 %.
Apport par D à B de 40 % de C. D peut bénéficier du régime fiscal dès lors que l’opération confère à B, qui détient d’ores et déjà plus
de 30 % des droits de vote de C, la fraction des droits de vote la plus élevée de C, soit 80 % (40 + 40).

2 Les modalités du décalage d’imposition et les obligations déclaratives


La société bénéficiaire de l’apport est soumise aux mêmes obligations que pour les fusions.
La société apporteuse doit mentionner dans l’acte l’option au régime de faveur, prendre l’engagement de
conserver les titres pendant 3 ans et s’engager à calculer la plus-­value future par rapport à la valeur fiscale.
Le processus de comptabilisation est le même que celui étudié précédemment lors des fusions.
Travaillons sur un exemple :
La SA Cactus a un capital de 500 000 €, dont 70 % sont détenus par la société Brico. La SA Cactus envisage
de se séparer de son activité jardinerie en l’apportant à la société Rose.
La société Rose a un capital de 3 000 actions de valeur nominale 18 €. Sa valeur comptable au moment de
l’apport est de 80 000 €, sa valeur réelle 120 000 €.
La branche jardinerie se présente ainsi :
Valeur comptable Valeur réelle
Montant brut 230 000
177 000
Actif immobilisé Amortissements – 100 000
Montant net 130 000
Stocks 35 000 38 000
Dettes 15 000 15 000

Étape 1 : la détermination le nombre d’actions Rose à émettre :


Montant de l’apport :
Actif immobilisé 177 000
Stocks 38 000
Dettes – 15 000
200 000

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Chapitre 3 - Les points spécifiques

La valeur mathématique de Rose est de 40 € (120 000 / 3 000). Le nombre d’actions Rose à créer est de :
5 000 (200 000 / 40).

Étape 2 : la valeur de l’apport partiel d’actif


La société Cactus reçoit 5 000 actions Rose. Après l’opération d’apport partiel, le capital de Rose est porté
à 8 000 actions, la participation de Cactus est de 62,50 % (5 000 / 8 000). La société Cactus prend le
contrôle de Rose qui devient la cible. L’opération est à l’envers, l’apport se fera à la valeur comptable,
soit : 150 000 € (130 + 35 – 15).

Étape 3 : la comptabilisation chez Cactus


Les titres reçus de la société Rose sont comptabilisés dans le compte 26. L’apport partiel est considéré
comme une cession d’où l’utilisation des comptes de cession 675/775, le stock est considéré comme un
produit exceptionnel.

Étape 4 : la comptabilisation chez Rose


L’apport se faisant à la valeur comptable il n’y a pas de plus-­value.
Société Cactus Société Rose
46 Société Rose 165 000 4561 Apport Cactus 150 000
775 Produits de cession 165 000 101 Capital (5 000 × 18) 90 000
Cession des actifs 1042 Prime d’apport partiel 60 000
675 Valeurs comptables des 130 000 Promesse d’apport
éléments d’actif cédés
28 Amortissements 100 000 2 Immobilisations 230 000
603 Variations de stocks 35 000 3 Stocks 35 000
2 Immobilisations 230 000 28 Amortissements 100 000
3 Stocks 35 000 4 Dettes 15 000
Sortie des actifs 4561 Apports Cactus 150 000
678 Charges exceptionnelles 35 000 Réalisation apport
791 Transferts de charges 35 000
Régularisation stocks
4 Dettes 15 000
46 Société Rose 15 000
Remise des titres
261 Titres de participation 150 000
46 Société Rose 150 000
Rémunération apports

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PARTIE 1 - Les opérations de restructuration

IV La rétroactivité
A La période intermédiaire : rétroactivité des fusions
Le Code de commerce indique que la date d’effet de la fusion ne doit être ni postérieure à la date de
clôture de l’exercice en cours de la ou des sociétés bénéficiaires, ni antérieure à la date de clôture du dernier
exercice clos de la ou des sociétés apporteuses.
L’entreprise a le choix entre deux dates d’effet de la fusion :
– soit la date de réalisation définitive de l’opération de la fusion, c’est-­à‑dire la date de vote par les AGE
de cette opération de fusion ;
– soit une date antérieure fixée dans le traité de fusion. Cette date peut être à effet rétroactif.
La rétroactivité permet à l’absorbante de s’approprier l’activité de l’absorbée sur cette période. Elle permet
aussi de faciliter la détermination de la parité, d’éviter plusieurs déclarations fiscales, etc.
Le mali de fusion est calculé à la date d’effet de la rétroactivité.
La période intercalaire est la période séparant la date d’effet comptable et celle de la date des AGE.
La date de l’AGE est la date de réalisation juridique. Il s’agit en fait de la date de fusion, à cette date le
commissaire à la fusion vérifie l’égalité entre le montant de l’actif net apporté et l’augmentation de capital
de l’absorbante.

Exemple

Exercice comptable de l’absorbée

Exercice comptable de l’absorbante

Date d’effet AGE


choisie

Période intercalaire
Effet rétroactif possible

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Chapitre 3 - Les points spécifiques

B Les conséquences comptables de la rétroactivité


1 Le bénéfice pendant la période intercalaire
a L’absorbée
La société fonctionne normalement jusqu’à l’AGE, puis passe les écritures résultant du traité de fusion en vue
de solder les comptes arrêtés à la date d’effet comptable et établit une balance générale des mouvements
intervenus pendant cette période intercalaire. Elle solde l’ensemble des comptes puisqu’elle est dissoute.

b L’absorbante
La société comptabilise les apports à la date d’effet comptable, elle reprend la balance des mouvements
intervenus pendant la période intercalaire dans l’absorbée, elle élimine, le cas échéant, les opérations réci-
proques entre l’absorbante et l’absorbée.

c L’aspect fiscal
La date d’effet fiscal est la date d’effet comptable, à condition que cette date ne soit pas antérieure à
l’ouverture chez le bénéficiaire de l’exercice au cours duquel l’opération a été définitivement conclue.

Par exemple : la date d’effet comptable est le 31/12/N–1.


Chez le bénéficiaire, l’exercice va du 01/06/N–1 au 30/06/N. La date d’effet comptable n’est pas antérieure à la date d’ouverture, donc,
la date d’effet comptable est la même que la date d’effet fiscal.
Le bénéficiaire reprend le résultat de la période intercalaire sur sa première déclaration qu’il va souscrire après la réalisation de l’apport.

2 Les pertes subies pendant la période intercalaire


Lorsque le résultat de l’absorbée pendant cette période est négatif, il est nécessaire de réduire les apports,
car la réalisation des apports s’apprécie à la date de réalisation définitive et non pas à la date d’effet comp-
table, c’est-­à‑dire à la date de l’AGE. Il faut que le rapport d’échange reste équitable. L’absorbée constate
une provision pour perte de rétroactivité. En effet, la valeur des apports à la date d’effet comptable
risque de devenir supérieure à leur valeur réelle à la date de réalisation de la fusion.
Cette provision est inscrite dans un sous-­compte de la prime de fusion. Lors de l’affectation du résultat
de l’absorbante, la perte de l’absorbée constatée durant la période intercalaire est imputée dans le sous-­
compte de la prime de fusion.
Il existe deux cas où cette provision n’est pas nécessaire :
– en cas d’apports évalués à la valeur comptable : la valeur totale des apports est inférieure à la valeur
réelle de l’absorbée ;

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PARTIE 1 - Les opérations de restructuration

– en cas d’apports évalués à la valeur réelle, la perte de rétroactivité peut déjà être intégrée dans l’évalua-
tion des apports. Pour déterminer la valeur d’utilité des apports, on se base sur des flux prévisionnels,
eux-­mêmes dépendants des résultats prévisionnels. Ceux-­ci intègrent la perte de rétroactivité. Il ne faut
pas en tenir compte deux fois.
Cette perte provient en général d’éléments significatifs non prévus, tels que des pertes supérieures à l’es-
timation, la perte d’un actif, la remise en cause des hypothèses d’évaluation (durée, taux), etc.

APPLICATION CORRIGÉE
La société B est absorbée par la société A le 01/01/N, date d’effet de la fusion. Les AGE statuant sur l’opération de fusion ont lieu le
01/10/N. Des problèmes potentiels avec une forte probabilité font craindre à une perte de rétroactivité chez B de 100 000 €, pendant
la période intercalaire.
L’AGO de la société A décide le 30/05/N+1 d’affecter le résultat de N en précisant que la perte de rétroactivité de la société B reprise
par la société A au moment de la fusion s’élève à 80 000 €.
Enregistrer les écritures nécessaires.

Correction

01/01/N
1042 Prime de fusion 100 000
1042X Prime de fusion perte de rétroactivité 100 000
30/05/N+1
1042X Prime de fusion perte de rétroactivité 100 000
1042 Prime de fusion 20 000
120 Résultat 80 000
Affectation

C Le traitement des opérations réciproques


Toutes les opérations réciproques réalisées entre l’absorbée et l’absorbante doivent être éliminées comp-
tablement. Il existe deux cas :
– les opérations qui n’affectent pas le résultat, telles que créances/dettes ; achats/ventes ; effets à recevoir/
effets à payer ;
– les opérations qui affectent le résultat :
• les cessions d’actifs : la cession devrait être comptabilisée dans les comptes de l’absorbante, comme
si elle avait cédé elle-­même cet actif, c’est-­à‑dire à la valeur d’apport. Dans la balance des opérations
effectuées en période intercalaire, la cession est comptabilisée à la valeur réelle dans les comptes de
l’absorbée,
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Chapitre 3 - Les points spécifiques

• les dividendes de l’absorbée : la société absorbante, après avoir enregistré les opérations de fusion,
diminue le montant de la prime de fusion du montant des dividendes versés. Après reprise de la balance
des mouvements, l’absorbante solde les dividendes par les comptes de capitaux concernés.

APPLICATION CORRIGÉE
La société B est absorbée par la société A le 01/01/N, date d’effet de la fusion. Les AGE statuant sur l’opération de fusion ont lieu le
01/10/N. Pendant la période intercalaire, la société B a acheté des marchandises à crédit à la société A pour 24 000 € TTC. Cet achat
n’est pas réglé. La société B a cédé une machine le 30/06/N pendant la période intercalaire (valeur d’origine : 50 000 €, cumul des
amortissements : 22 500 € dont 2 500 pour N et valeur de vente : 35 000 €). La valeur d’apport chez l’absorbante A est de 12 000 €, A
décide de l’amortir sur 3 ans en mode linéaire.
Présenter les écritures de régularisation.

Correction

01/09/N
707 Ventes de marchandises 20 000
607 Achats de marchandises 20 000
01/09/N
401 Fournisseur A 24 000
411 Client B 24 000
01/09/N
215 ITMOI (50 000 – 12 000) 38 000
2815 Amortissements ITMOI (22 500 – 2 500) 20 000
675 Valeurs comptables des éléments d’actif cédés (1) 17 500
681 Dotations aux amortissements (2 500 – 12 000 / 3 × 6 / 12) 500

(1) VNC chez B : 50 000 – 22 500 = 27 500


VNC chez A : 12 000 – 12 000 / 3 × 6 / 12 = 10 000

V Le régime fiscal des fusions


A Les différents régimes
Afin d’encourager les regroupements d’entreprises ainsi que les restructurations, un régime de sursis et
d’exonération d’imposition a été créé.

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PARTIE 1 - Les opérations de restructuration

1 Le régime de faveur
La fusion est une opération intercalaire, la société absorbante poursuit les obligations de l’absorbée.
Pour bénéficier du régime de faveur, certaines conditions doivent être remplies. La fusion doit :
– répondre à la définition fiscale des fusions (CGI, art. 210) ;
– être réalisée entre personnes morales ou organisme passibles de l’impôt sur les sociétés ;
– être réalisée entre des sociétés siégeant dans l’Union européenne ou dans des pays ayant conclu une
convention fiscale (clause d’assistance administration pour lutter contre la fraude fiscale).
La société absorbante ne peut bénéficier de ce régime que sur option. De plus, elle doit rémunérer les
apports par des actions ou des parts sociales et l’apport des éléments de l’actif immobilisé doit faire appa-
raître une plus-­value nette globale.

2 Le régime de droit commun


Le régime de droit commun s’applique lorsque les conditions ne sont pas réunies pour bénéficier du régime
de faveur ou en cas de renonciation au régime de faveur. Ce régime est moins intéressant. Il conduit à la
cessation de l’absorbée et entraîne des conséquences fiscales (par exemple, l’imposition des plus-­values).
Ce régime assimile la fusion à une augmentation de capital pour la société absorbante et à une liquidation
pour la société absorbée.

B Les obligations et les droits de l’absorbée


Résumons dans un tableau les différences entre les deux régimes :

Éléments Régime de droit commun Régime de faveur


Imposition des plus-­values fiscales
d’apport sur l’ensemble des éléments Imposable, même si la fusion est réalisée comptablement
Exonération
d’actifs apportés (Immobilisations à la valeur comptable.
+ Actif circulant)
Imposition des bénéfices au cours
Imposable Imposable
de l’exercice
Imposition des résultats en instance
d’imposition (plus-­value sur
immobilisations non amortissables
Imposable Exonération
reçues antérieurement dans le cadre
d’une fusion, d’un apport partiel
d’actif, d’une scission)
Imposition de toutes les provisions (y compris la Imposition des seules
Sort des provisions provision pour hausse des prix), sauf la provision pour provisions devenues
investissement si l’absorbante la reprend à son bilan. sans objet

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Chapitre 3 - Les points spécifiques

C Les obligations et les droits de l’absorbante


1 Les opérations au moment de la fusion
Résumons dans un tableau les différences entre les deux régimes :

Régime
Éléments de droit Régime de faveur
commun
Reprise des provisions et réserves
Non Oui
de l’absorbée conservant leur objet
Reprise des écritures de l’absorbée
Oui, si l’opération est réalisée à valeur comptable il convient de
afférentes aux immobilisations
Non reprendre le brut, les amortissements et dépréciations. Si l’opération
transférées (valeur d’origine,
est réalisée à la valeur réelle, reprendre la valeur nette.
amortissement, dépréciations)
L’absorbante se substitue à
l’absorbée pour l’imposition Non Oui
des plus-­values ou profits d’apport
Réintégration des plus-­values dans le bénéfice au taux du droit
commun par part égale ou de manière anticipée (1) :
– 15 ans pour les constructions ;
– sur les éléments amortissables
– 5 ans pour les autres immobilisations amortissables.
En cas de cession des éléments, réintégration immédiate de la
fraction des plus-­values d’apport, y afférentes non réintégrées.
– sur les éléments non amortissables Sursis d’imposition jusqu’à la cession de cet élément.
– sur les éléments d’actif circulant Imposition immédiate du profit correspondant à la différence entre
(hors VMP) la valeur d’apport et la valeur fiscale qu’ils avaient dans l’absorbée.
L’absorbante se substitue à Oui
l’absorbée pour l’imposition des Ex. : en cas de sinistre, la plus-­value est étalée chez l’absorbée.
Non
résultats dont l’imposition a été En cas de fusion, il y a transfert de cette plus-­value à l’absorbante,
différée chez cette dernière elle continue à l’étaler.
Sort de la plus-­value d’annulation
des titres de l’absorbée détenue Imposition Exonération
par l’absorbante (boni de fusion)
Décompte du délai de deux ans pour À compter
À compter de la date de souscription ou d’acquisition des titres
les titres reçus et éligibles au régime de la date
par l’absorbée.
des sociétés mères et filiales de fusion

(1) Exception : si la plus-­value nette sur les seules constructions excède 90 % de la plus-­value nette globale sur éléments amor-
tissables alors la réintégration est effectuée sur la durée moyenne pondérée d’amortissement des constructions par parts
égales.

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PARTIE 1 - Les opérations de restructuration

APPLICATION CORRIGÉE
La société B est absorbée par la société A. La fusion est soumise au régime de faveur. La plus-­value d’apport est de 500 K€. Il s’agit de
biens autres que des immeubles.
Présenter l’analyse fiscale.

Correction
Les biens ne constituent pas des constructions, la plus-­value est réintégrée sur une durée de 5 ans.
L’entreprise réintégrera : 500 / 5 = 100 € chaque année.

À la clôture du premier exercice qui suit la fusion, la plus-­value doit être répartie. Cette répartition doit
être mentionnée sur l’annexe de l’état prévu à l’article 54 septies 1 du Code général des impôts lorsque
l’entreprise entend affecter sur certains biens la plus-­value à réintégrer. En cas de cession, il faut déterminer
le montant restant à réintégrer.
S’il n’est pas fait mention du mode de répartition, alors l’administration fiscale utilisera le mode propor-
tionnel. Le montant affecté à chaque bien ne peut pas être supérieur à la plus-­value totale dégagée, ni
inférieur à zéro.

2 Les opérations en cours d’activité


Résumons dans un tableau les différences entre les deux régimes :
Éléments Régime de droit commun Régime de faveur
Calcul de la dépréciation des éléments
À la valeur fiscale chez la société
d’actifs reçus de l’absorbée sur éléments non À la valeur apport
absorbée ou à la valeur comptable
amortissables (actif immobilisé et VMP)
Décompte du délai de 2 ans pour les titres reçus À compter de la date de À compter de la date de souscription
et éligibles au régime des sociétés mère et filiales fusion ou d’acquisition des titres par l’absorbée

3 Lors de la cession des actifs reçus de l’absorbée


Résumons dans un tableau les différences entre les deux régimes :
Éléments Régime de droit commun Régime de faveur
Calcul de la plus-­value de cession
des éléments d’actifs reçus :
– Éléments amortissables Valeur d’apport Valeur d’apport
– Éléments non amortissables + VMP Valeur réelle à la date de fusion Valeur fiscale chez l’absorbée
réalisée à la valeur comptable
Décompte du délai de 2 ans des titres À compter de la date de fusion Date d’acquisition chez l’absorbée

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Chapitre 3 - Les points spécifiques

APPLICATION CORRIGÉE
La société B est absorbée par la société A. La fusion est soumise au régime de faveur.
Le matériel a une VNC de 200 €. La valeur apport est de 400 €. La durée utilisation chez A est de 4 ans.
Le matériel est cédé début N+2 pour 250 €.
Que se passe-­t‑il fiscalement ?

Correction
La plus-­value de cession sur élément amortissable se calcule par rapport à la valeur d’apport soit ici 400 €.
Plus-­value de cession : 250 – (400 – 400 / 4 × 2) = 50 €.
Lors d’une cession d’un bien ayant appartenu à l’absorbée, il faut tenir compte de la fraction de la plus-­value d’apport non encore
réintégrée.
Plus-­value d’apport : 400 – 200 = 200 €.
Fraction non réintégrée de la plus-­value d’apport : 200 – 200 / 5 × 2 = 120 € imposable immédiatement.
Le montant total d’imposition est de 170 €.

4 Le sort des déficits de l’absorbée


Résumons dans un tableau les différences entre les deux régimes :
Régime de
Éléments Régime de faveur
droit commun
Oui (des conditions sont à remplir pour l’agrément)
Possibilité de transférer à l’absorbante pour les opérations réalisées à compter du 01/01/20
Non
les déficits reportables de l’absorbée. dispense d’agrément lorsque le montant cumulé
des déficits de l’absorbée sont inférieurs à 200 000 €.
Transfert de plein droit de la créance de carry
Oui Oui
back de l’absorbée pour sa valeur nominale

D TVA et régime de faveur


L’absorbante reprend les droits et obligations de l’absorbée.
Résumons dans un tableau les différences entre les deux régimes :
Éléments Régime de droit commun Régime de faveur
Apport des L’apport de ces biens entraîne Non-­application de la taxation et du reversement si
immobilisations l’exigibilité de la TVA. l’absorbante s’engage à respecter les obligations de l’absorbée.
Apports des La TVA sur les marchandises n’est pas exigible si l’absorbante
Ces apports sont en principe taxables.
marchandises destine les marchandises à la revente.
Crédit de TVA L’absorbée a droit au remboursement Le crédit peut être transféré à l’absorbante si elle prend
de l’absorbée du crédit lorsqu’elle disparaît. l’engagement de respecter les obligations de l’absorbée.

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PARTIE 1 - Les opérations de restructuration

E Les droits d’enregistrement


Depuis le 1er janvier 2019, les droits d’enregistrement sont gratuits.

F L’échange de droits sociaux consécutifs à la fusion


Les actionnaires de l’absorbée reçoivent des titres de l’absorbante. Un profit peut être réalisé au moment
de l’échange, un sursis d’imposition est possible pour les sociétés soumises au régime réel à l’impôt société.
Ce sursis est applicable, que l’opération ait été ou non placée sous le régime de faveur.
En cas de soulte un sursis d’imposition de la plus-­value est possible si la soulte :
– est inférieure 10 % de la valeur nominale des parts et actions attribuées ;
– ne dépasse pas la plus-­value réalisée.
La plus-­value réalisée à concurrence de la soulte sera imposable.

APPLICATION CORRIGÉE
La société A absorbe la société B. La parité est de 4 A pour 9 B + soulte de 9 €.
La valeur d’utilité de A est de 45 €, celle de B de 21 €. La valeur nominale de A est de 25 €.
C détient 5 400 titres de B qu’il a acquis en deux lots :
– en N–4, 3 600 titres au prix unitaire de 10 € ;
– en N–1, 1 800 titres au prix unitaire de 15 €.
Analyser l’opération.

Correction
La soulte de 9 € ne doit pas dépasser 10 % de la valeur nominale des actions attribuées, soit 4 actions A à 25 €, soit 100 €.
10 % × 100 = 10 €, la soulte est bien inférieure à cette limite (première limite).
Nombre d’actions A à créer : 5 400 × 4 / 9 = 2 400 actions A en rémunération des titres détenus par C.
Valeur utilité : 2 400 × 45 = 108 000 €
Valeur historique : 3 600 × 10 + 1 800 × 15 = 63 000 €
Grâce à l’opération de fusion la société C a fait une plus-­value de : 108 000 – 63 000 = 45 000 €.
La soulte est de : 2 400 × 9 / 4 = 5 400 €, elle est bien inférieure à la plus-­value réalisée (deuxième limite).
La plus-­value est en sursis d’imposition pour : 45 000 – 5 400 = 39 600 €.

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PARTIE 2

LES NORMES
INTERNATIONALES

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Selon le programme officiel de l’examen, cette partie va vous permettre de connaître et d’appliquer
les normes internationales.
Vous développerez ainsi les compétences suivantes :
– déterminer l’impact des normes sur les états financiers ;
– passer les enregistrements comptables dans le référentiel comptable international.

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Chapitre
LE CADRE CONCEPTUEL 4
La normalisation internationale intervient à tous les niveaux. Ces normes sont complexes. Le cadre a changé,
les comptes ont évolué et servent de plus en plus à la communication financière. Pour que ceux-­ci soient
lisibles et compréhensibles, ils doivent respecter un cadre qui délimitera les différentes normes.

I L’International Accounting Standards Board


(IASB 2001)

A L’IASB
Anciennement l’IASC (International Accounting Standards Committee), l’IASB est un organisme privé créé le
29 juin 1973 à l’initiative de Sir Henry Benson et dont le siège se situe à Londres. Il regroupe les principales
organisations professionnelles d’environ soixante pays, dont les États-­Unis, la Grande-­Bretagne, la France,
l’Allemagne, les Pays-­Bas, le Japon et l’Australie.
Son objectif est de favoriser l’harmonisation internationale de l’information financière et de déve-
lopper un corps de normes comptables internationales susceptibles d’être utilisées par les grandes
entreprises et les groupes de sociétés, afin de publier une information financière qui soit reconnue et
acceptée par les principales places boursières dans le monde. Les représentants français à l’IASB sont
l’Ordre des experts-­comptables (OEC) et la Compagnie nationale des commissaires aux comptes (CNCC).
L’IASB a pour objectifs principaux :
– d’élaborer les normes comptables internationales appelées International Financial Reporting Standards
(IFRS) depuis le 1er avril 2001 ; celles publiées avant cette date sont intitulées International Accounting
Standards (IAS) ;
– d’approuver les interprétations préparées par l’International Financial Reporting Standards Interpretations
Committee (IFRS Interpretations Committee) appelées SIC ou IFRIC.

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PARTIE 2 - Les normes internationales

B L’IFRS Foundation
Les trustees (membres) gèrent la fondation. Ils sont chargés de la stratégie de l’organisation, d’assurer son
financement et de désigner les membres de l’IASB, de l’IFRS Interpretations Committee et de l’IFRS Advisory
Council. Les trustees sont également chargés de :
– revoir chaque année la stratégie de l’IASB et d’évaluer son efficacité ;
– approuver le budget de l’IASB et assurer son financement ;
– étudier les questions stratégiques générales qui concernent des normes comptables internationales,
promouvoir l’IASB et son travail sans toutefois s’immiscer dans ses travaux techniques ;
– définir l’organisation et les procédures de fonctionnement de l’IASB, de l’IFRS Interpretations Committee
et de l’IFRS Advisory Council ;
– approuver les amendements à la constitution, à l’issue d’un processus de revue auquel est associé l’IFRS
Advisory Council.
En revanche, les trustees ne sont pas responsables de l’élaboration des normes comptables internationales,
qui reste sous l’entière responsabilité de l’IASB.
Les décisions sont prises à la majorité simple, à l’exception des décisions relatives à la fin d’un mandat
d’un trustee, à des amendements à la constitution qui doivent être approuvés par au moins 3/4 des votes.
L’IFRS Foundation a également constitué les comités suivants :
– comité d’audit ;
– comité chargé de l’éducation ;
– comité exécutif ;
– comité financier ;
– comité chargé du financement à long terme ;
– comité de nomination ;
– comité de révision des procédures.

C L’Accounting Standards Advisory Forum (ASAF)


L’ASAF (Forum consultatif des normes comptables) a été créé en 2013 et sert en tant qu’organe consultatif
technique auprès de l’IASB.
L’objectif de l’ASAF est de remplacer les mémorandums multiples et bilatéraux par un seul accord signé
par tous les membres de l’ASAF.
L’ASAF comprend douze membres sans droit de vote, représentés par des personnes physiques, et est
présidé par l’IASB.

88
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Chapitre 4 - Le cadre conceptuel

D L’IFRS Advisory Council


L’IFRS Advisory Council a pour objectif de permettre à des organismes ou à des particuliers qui s’intéressent
à l’information financière internationale de s’associer à son processus de normalisation.
Ses missions sont les suivantes :
– conseiller l’IASB sur son programme de travail et les travaux prioritaires ;
– informer l’IASB des avis que les organisations et les particuliers ont adressés à l’IFRS Advisory Council sur
les principaux projets de normalisation ;
– conseiller, d’une manière générale, l’IASB et les trustees (membres) de l’IFRS Foundation.
L’IASB est tenu de consulter préalablement l’IFRS Advisory Council sur tous ses projets principaux. De
même, les trustees doivent consulter l’IFRS Advisory Council avant toute proposition de modification de la
constitution de l’IFRS Foundation.

E L’IFRS Interpretation Committee


Anciennement le SIC (Standing Interpretations Committee), puis l’International Financial Reporting
Interpretations Committee (IFRIC), ce comité a pour rôle de fournir des commentaires, en temps utile, sur :
– les questions d’information financière nouvellement identifiées qui n’ont pas été spécifiquement traitées
dans les IFRS ;
– les questions qui donnent lieu ou qui pourraient donner lieu à des interprétations non satisfaisantes ou
contradictoires.
Il vise à promouvoir l’application rigoureuse et uniforme des IAS/IFRS. L’IFRS Interpretations Committee aide
également l’IASB à assurer la convergence internationale des normes comptables en coopérant avec des
groupes similaires patronnés par des normalisateurs comptables nationaux.

II Les normes
Les entreprises cotées au sein de l’Union européenne sont tenues d’établir leurs comptes consolidés confor-
mément aux normes comptables internationales afin d’améliorer la transparence et la comparabilité des
informations données au marché.
L’article 4 du règlement 2002 dispose que depuis le 1er janvier 2005 les sociétés cotées européennes dont
les titres sont admis à la négociation sur un marché réglementé d’un État membre, sont tenues de préparer
leurs comptes consolidés conformément aux normes comptables internationales adoptées par l’Union
européenne.

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PARTIE 2 - Les normes internationales

Pour pouvoir mettre en œuvre les normes IFRS, il faut qu’elles soient approuvées par l’ARC (Accounting
Regulatory Committee) et avoir fait l’objet d’un examen technique par l’EFRAG (European Financial Reporting
Advisory Group) :
– l’ARC (en français CRC, Comité de réglementation comptable européen) a été créé par la Commission
européenne. Son rôle consiste à fournir un avis sur les propositions de la Commission d’adopter une ou
des normes comptables internationales. Il est composé de représentants des États membres et est présidé
par la Commission européenne ;
– organisme technique de droit privé, l’EFRAG a été créé en 2001 par les préparateurs, les utilisateurs et
les membres de la profession comptable (avec l’appui des organismes de normalisation comptable natio-
naux) qui ont en charge la gestion de l’information financière en Europe. Il a deux objectifs principaux :
apporter une contribution proactive aux travaux de l’IASB et donner un avis technique quant à l’adoption
des normes comptables internationales de l’IASB en effectuant une évaluation technique des normes et
interprétations, avant leur adoption en Europe. L’EFRAG est composé de deux organes : un conseil de
surveillance (Supervisory Board) et un comité technique comptable (TEG ou Technical Expert Group). Il a
également un certain nombre de groupes de travail.

III Le cadre conceptuel


Le cadre conceptuel comptable est comme une constitution, c’est-­à‑dire un ensemble structuré d’objectifs
et de principes fondamentaux interreliés grâce auxquels il serait possible de mettre au point des normes
comptables cohérentes. Dans cette constitution seraient prescrites la nature, les fonctions et les limites de
la comptabilité générale et des états financiers.
Il a pour objectifs d’aider à :
– l’élaboration de normes cohérentes pouvant faciliter la production de données et d’états financiers ;
– l’arbitrage en cas de divergences d’appréhension ou d’oppositions d’intérêts et la recherche de solutions
appropriées ;
– l’interprétation des états financiers ;
– la résolution des questions comptables n’ayant pas été traitées par les normes.
Le cadre conceptuel permet essentiellement :
– d’expliquer les situations comptables ;
– de standardiser les concepts comptables ;
– de comprendre la logique comptable dans le but de la diffuser.

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Chapitre 4 - Le cadre conceptuel

A Le cadre conceptuel français


La présentation des résultats issus de la comptabilité, technique d’information, se fonde sur des conventions,
dénommées « principes comptables », dont le respect est un des éléments de la sincérité des comptes. Il
n’existe pas à proprement parler de cadre conceptuel.
Ces principes comptables généralement admis évoluent et changent avec le temps ; ainsi le principe du
nominalisme n’est plus universellement admis et des principes de remplacement ont été proposés ; d’autres
principes sont en évolution, par exemple le traitement des impôts différés.
Suivant des avis communément émis, les informations transmises par l’intermédiaire de la comptabilité ne
peuvent être significatives que dans la mesure où l’entreprise n’a pas la possibilité d’en infléchir le contenu.
Même si ceux qui préparent les comptes sont honnêtes et visent à donner aux états financiers une image
fidèle de la réalité, même si les utilisateurs ont des connaissances comptables approfondies, la compréhen-
sion de la comptabilité ne peut être obtenue que si l’entreprise a utilisé des conceptions et des méthodes
préalablement définies et acceptées par tous.

B Le cadre conceptuel américain


Il est basé sur des règles, c’est-­à‑dire un système cohérent d’objectifs interdépendants et de concepts qui
permettent d’aboutir à une comparabilité et à une information financière uniforme.

C Le cadre conceptuel IASB


Source : FocusIFRS.com
Il est basé sur des principes, c’est-­à‑dire des concepts qui sont à la base de la préparation et présentation des
états financiers à l’usage des investisseurs. Il précise les caractéristiques des informations contenues dans les
états financiers, comme la pertinence (susceptible d’influencer les décisions prises par les utilisateurs) ou
la fidélité (dépeint un phénomène économique de façon complète, neutre et sans erreurs significatives).
Il y a aussi la comparabilité, la vérifiabilité, la rapidité et la compréhensibilité.
L’objectif de ce cadre est notamment d’aider :
– l’IASB à développer les futures normes comptables internationales en se basant sur des concepts cohé-
rents afin d’aboutir à une information financière utile aux investisseurs, prêteurs et autres créanciers ;
– les préparateurs des états financiers à développer des méthodes comptables cohérentes pour les tran-
sactions ou autres événements pour lesquels aucune norme ne s’applique ou pour lesquels une norme
offre un choix de méthodes comptables ;
– toutes les parties prenantes à comprendre et à interpréter les normes.

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PARTIE 2 - Les normes internationales

Le cadre conceptuel traite des thématiques suivantes :


– l’objectif de l’information financière à usage général ;
– les caractéristiques qualitatives de l’information financière utile ;
– les états financiers et entité comptable ;
– les éléments des états financiers ;
– la comptabilisation et la décomptabilisation ;
– l’évaluation ;
– la présentation et informations fournies ;
– les concepts de capital et de maintien du capital.

1 L’objectif de l’information financière à usage général


L’objectif de l’information financière à usage général est de fournir des informations financières sur
l’entité en présentant des états financiers qui sont utiles aux investisseurs, prêteurs et autres créanciers
existants et potentiels pour prendre des décisions.
Afin de prendre ces décisions, les utilisateurs des états financiers évaluent les perspectives de flux de
trésorerie futurs nets de l’entité (montant, calendrier et incertitude liée) ainsi que la gestion par la direction
(« management stewardship ») des ressources économiques de l’entité.

2 Les caractéristiques qualitatives de l’information financière utile


Les caractéristiques fondamentales d’une information financière utile sont :
– la pertinence, qui est la capacité d’une information à influencer les décisions prises par les utilisateurs.
C’est le cas lorsqu’elle a une valeur prédictive (permet d’anticiper les résultats futurs), ou une valeur de
confirmation (vérifie les évaluations précédentes), ou les deux ;
– l’image fidèle : l’information doit être le plus que possible exhaustive, neutre et exempte d’erreur. La
représentation fidèle est forcément affectée par un certain niveau d’incertitude d’évaluation. Le fait qu’il
existe une incertitude d’évaluation n’empêche pas l’information d’être utile.
Les caractéristiques permettant d’améliorer l’utilité de l’information sont : la comparabilité, la vérifiabilité,
la rapidité (« timeliness ») et la compréhensibilité.

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Chapitre 4 - Le cadre conceptuel

3 Les états financiers et l’entité comptable


Une entité comptable est une entité qui doit ou qui choisit de préparer des états financiers à
usage général.
Les états financiers sont préparés pour une période spécifique et fournissent une information comparative
pour au moins une période précédente. Ils incluent des informations concernant les transactions ou événe-
ments postérieurs à la clôture si ceux-­ci sont nécessaires pour atteindre l’objectif des états financiers. Ils
sont préparés dans la perspective de l’entité comptable dans son ensemble et non celle des investisseurs
ou autres utilisateurs actuels ou potentiels et doivent être préparés selon l’hypothèse que la continuité
d’exploitation est assurée.

4 Les éléments des états financiers


Le cadre conceptuel a révisé les définitions des éléments des états financiers, regroupés dans le tableau
suivant :
C’est une ressource économique actuelle contrôlée par l’entité du fait d’événements passés.
Actif
Une ressource économique est un droit qui a le potentiel de produire des avantages économiques.
C’est une obligation actuelle de l’entité résultant d’événements passés et dont l’extinction devrait
Passif
se traduire par un transfert de ressources représentatives d’avantages économiques.
C’est l’ensemble des droits ou obligations auxquels les critères de comptabilisation et concepts
Unité de d’évaluation s’appliquent. Dans certaines circonstances, il peut être approprié de sélectionner une
comptabilisation unité de comptabilisation pour la reconnaissance d’un actif ou d’un passif et d’en sélectionner une
différente pour leur évaluation.
C’est un contrat qui est équitablement inexécuté par les parties. Ce contrat crée un actif ou passif
unique résultant de la combinaison des droits et obligations d’échanger des ressources économiques.
Contrat exécutoire
Si l’échange de ressources est favorable à l’entité, il en résulte un actif ; à l’inverse, si l’échange est
défavorable, il en résulte un passif.
Ils représentent l’intérêt résiduel dans les actifs de l’entité après déduction de tous ses passifs. Cette
Capitaux propres définition s’applique à toutes les entités comptables, quel que soit le cadre juridique ou réglemen-
taire s’y appliquant.
Ce sont les accroissements d’avantages économiques au cours de l’exercice, sous forme d’entrées
ou d’accroissements d’actifs, ou de diminutions de passifs qui ont pour résultat l’augmentation des
Produits
capitaux propres autres que les augmentations provenant des apports des titulaires de droits sur les
capitaux propres (« droits patrimoniaux »).
Ce sont des diminutions d’avantages économiques au cours de l’exercice sous forme de sorties ou
Charges de diminutions d’actifs, ou de survenance de passifs qui ont pour résultat de diminuer les capitaux
propres autrement que par des distributions aux titulaires de droits patrimoniaux.

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PARTIE 2 - Les normes internationales

5 La comptabilisation et la décomptabilisation des éléments des états financiers


Il est approprié de comptabiliser un élément des états financiers s’il résulte de cette comptabilisation
à la fois une information pertinente et une image fidèle de cet élément, l’objectif étant de fournir une
information utile aux investisseurs, prêteurs et autres créanciers.
La décomptabilisation d’un actif advient normalement lorsque l’entité en perd le contrôle en partie ou
en totalité.
La décomptabilisation d’un passif advient normalement lorsque l’entité n’a plus d’obligation actuelle
au titre d’une partie ou de la totalité de celui-­ci.

6 L’évaluation des éléments des états financiers


L’évaluation est le processus consistant à déterminer les montants monétaires auxquels les éléments des
états financiers vont être comptabilisés. Cela implique le choix de la convention appropriée d’évaluation,
qui peut être le coût historique ou la valeur actuelle.
Le coût historique fournit une information en partie dérivée du prix de la transaction (ou autre événement)
ayant donné lieu à la comptabilisation initiale de l’élément des états financiers.
La valeur actuelle comprend les trois méthodes d’évaluation suivantes :
– la juste valeur est le prix qui serait reçu pour la vente d’un actif ou payé pour le transfert d’un passif
lors d’une transaction normale entre des intervenants du marché à la date d’évaluation. Elle reflète les
prévisions actuelles des intervenants du marché concernant le montant, le calendrier et les incertitudes
liées aux flux de trésorerie futurs. Cette valeur ne prend pas en compte les frais de transaction ni à l’en-
trée ni à la sortie ;
– la valeur d’utilité pour les actifs (ou de remboursement pour les passifs) correspond à la valeur actua-
lisée des flux de trésorerie futurs que l’entité s’attend à retirer de l’utilisation de l’actif (ou qu’elle devra
transférer pour éteindre le passif). Cette valeur reflète les prévisions de l’entité et non des intervenants
du marché. Elle ne peut être observée directement et doit être déterminée à partir d’une des techniques
d’évaluation basée sur les flux de trésorerie futurs. Cette valeur ne prend pas en compte les frais de
transaction à l’entrée mais intègre les frais de transaction à la sortie ;
– le coût actuel reflète la contrepartie qui devrait être payée pour acquérir un actif équivalent (augmentée
des coûts de transaction) ou reçue pour assumer un passif équivalent (diminuée des coûts de transaction)
à la date d’évaluation.
La valeur actuelle fournit une information reflétant les conditions à la date d’évaluation. Contrairement au
coût historique, elle ne se base pas, même en partie, sur le prix de la transaction.

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Chapitre 4 - Le cadre conceptuel

7 La présentation et les informations fournies


Une communication efficace de l’information dans les états financiers la rend plus pertinente et contribue
à donner une image fidèle des éléments des états financiers. Elle améliore également la compréhension et
la comparabilité de l’information.
Les exigences en termes de présentation et d’informations à fournir des normes doivent trouver l’équilibre
entre le besoin de flexibilité nécessaire à la production d’une information pertinente et le besoin de compa-
rabilité entre différentes entités pour une même période et entre deux périodes pour une même entité.

8 Les concepts de capital et de maintien du capital


Un concept de capital financier est adopté par la plupart des entreprises pour préparer leurs états finan-
ciers. Selon un concept de capital financier, tel que celui de l’argent investi ou du pouvoir d’achat investi,
le capital est synonyme d’actif net ou de capitaux propres de l’entité.
Selon un concept de capital physique, tel que la capacité opérationnelle, le capital est considéré comme
la capacité productive de l’entité, fondée, par exemple, sur les unités produites par jour.
En termes généraux, une entité a maintenu son capital si elle a autant de capital à la clôture de l’exercice
qu’elle en avait à l’ouverture de l’exercice. Tout montant excédentaire est qualifié de bénéfice.
Le choix des méthodes d’évaluation et du concept de maintien de capital détermine le modèle comptable
utilisé pour la préparation des états financiers.

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Chapitre
LA COMMUNICATION 5
FINANCIÈRE
La production des comptes est de plus en plus faite pour répondre à la demande des marchés et ceux-­ci
servent à la communication financière.

I Les différentes approches


Il est important de savoir pour qui et par qui est tenue la comptabilité. Le système comptable n’est pas
neutre. La comptabilité est un langage qui traduit la vie de l’entreprise en chiffres. La présentation s’adapte
aux différents destinataires (État, investisseurs, salariés, dirigeants) et à leurs besoins. La comptabilité finan-
cière se complexifie.
La financiarisation de l’économie implique une évolution de l’information.
Une entreprise qui ne communique pas manque de transparence, les investisseurs éventuels seront frileux
et ils considéreront que le risque est trop grand.
L’information, définie par les textes réglementaires, est un élément de la communication. Elle permet
de mettre à la disposition du public ce que l’on est tenu de lui donner.
Selon Jean-­Yves Léger, la communication financière a trois objectifs qui permettent à l’entreprise de :
– trouver sa place sur les marchés financiers (meilleure valorisation du cours de l’action) ;
– établir des relations de qualité avec les différents acteurs ;
– convaincre de la qualité de la stratégie des dirigeants et leur capacité à mettre en œuvre avec succès les
décisions pour consolider l’image de l’entreprise.

II L’information
L’information financière s’adresse à divers acteurs que sont :
– les décideurs : actionnaires, investisseurs institutionnels, actionnaires salariés ;
– les prescripteurs : analystes financiers, journalistes, banquiers, agence de notation. Ceux-­ci peuvent
induire des changements de comportements chez les décideurs ;
– les acteurs périphériques : les clients, les fournisseurs, l’État, l’AMF, etc.
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PARTIE 2 - Les normes internationales

La norme IAS 1 indique que l’entité doit publier des états financiers qui soient utiles à un large éventail
d’utilisateurs pour leur permettre une prise de décisions économiques.
Le problème est la garantie de la fiabilité de l’information pour ces différents destinataires. De plus, un
excédent d’informations est néfaste pour l’entreprise car les lecteurs peuvent alors rencontrer des difficultés
à différencier l’important de l’accessoire.

1 Les états financiers à présenter


La norme IAS 1 impose la présentation :
– d’un état de la situation financière à la fin de la période ;
– d’un état du résultat global ou un état du résultat net et des autres éléments du résultat global pour la
période ;
– d’un état des variations des capitaux propres pour la période ;
– d’un tableau des flux de trésorerie pour la période ;
– des notes contenant un résumé des principales méthodes comptables et les autres notes explicatives.
Ces informations sont également à fournir pour les comptes consolidés (cf. Partie 3, Chapitre 14).

2 Les informations sectorielles


Il s’agit, pour l’investisseur, d’avoir des données chiffrées par secteur d’activité ou par zone géogra-
phique. Celui-­ci peut, grâce à ces informations, mieux appréhender la performance de l’entreprise, les
risques encourus et les opportunités s’offrant à elle.
Cette notion d’information sectorielle est abordée dans le Code de commerce et le PCG, mais la définition et
les limites ne sont pas claires. La norme IFRS 8 est plus claire : l’entreprise doit faire apparaître pour chaque
secteur ses résultats opérationnels dès lors qu’ils sont régulièrement étudiés.
Cette publication n’est pas sans problème pour l’entreprise. En effet, ces informations donnent les tendances
de la stratégie de l’entreprise.
L’entreprise, pour cette information sectorielle, doit présenter :
– un indicateur du résultat ;
– le total des actifs ;
– des informations sur son degré de dépendance à l’égard de ses principaux clients.
L’information sectorielle est contraignante mais nécessaire. Elle permet d’affiner l’analyse de l’activité
d’un groupe. Elle permet de mieux comprendre la performance passée de l’entreprise et de mieux appré-
hender la performance future. Une bonne information sectorielle est à la base d’une meilleure prévision
de résultats et d’une meilleure évaluation des risques.

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Chapitre 5 - La communication financière

L’information sectorielle est stratégique. Par son biais, l’entreprise peut décider de dévoiler ou non
certaines informations qui auraient un impact sur son image, mais cela a un coût. De plus, les concurrents,
clients, peuvent utiliser ces informations.

Exemple : L’entreprise Danone

Note 6.2. Secteurs opérationnels

Principes généraux
Les principaux décideurs opérationnels (le Président-­Directeur Général, Monsieur Emmanuel FABER, et la Directrice Générale Finances,
Technologie & Data, Cycles et Achats, Madame Cécile CABANIS) ont continué de suivre en 2020, les activités de Danone par catégories
(voir Note 7.2 des Annexes aux comptes consolidés) et les secteurs opérationnels correspondent aux Pôles EDP, Nutrition Spécialisé
et Eaux. Les indicateurs clés revus et utilisés en interne par les principaux décideurs opérationnels pour évaluer la performance des
secteurs opérationnels sont :
– chiffre d’affaires ;
– résultat opérationnel courant ;
– marge opérationnelle courante, qui correspond au ratio Résultat opérationnel courant / Chiffre d’affaires.
Seuls ces indicateurs font l’objet d’un suivi par Pôle, les autres indicateurs clés revus et utilisés en interne par les principaux dé­cideurs
opérationnels faisant l’objet d’un suivi au niveau du Groupe.

Informations par Pôle


Exercice clos le 31 décembre
Résultat opérationnel Marge opérationnelle
(en millions d’euros, Chiffre d’affaires (a)
courant courante
sauf pourcentage)
2019 2020 2019 2020 2019 2020
EDP 13 163 12 823 1 345 1 303 10,2 % 10,2 %
Nutrition spécialisée 7 556 7 192 1 908 1 763 25,3 % 24,5 %
Eaux 4 568 3 605 593 251 13,0 % 7,0 %
Total Groupe 25 287 23 620 3 846 3 317 15,2 % 14,0 %
(a) Chiffre d’affaires net hors Groupe.

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PARTIE 2 - Les normes internationales

3 Le résultat par action, le résultat dilué par action


De plus en plus de titres hybrides sont mis sur le marché (bon souscription d’action (BSA), obligations
convertibles en actions (OCA), obligations remboursables en actions (ORA)). Les entreprises cotées doivent
tenir compte de cette potentielle dilution. Le résultat dilué par action permet aux actionnaires d’identifier
les richesses créées et éventuellement les distributions potentielles. Il tient compte des titres permettant
d’augmenter ou de diluer le capital.

Résultat dilué par action = Résultat net appartenant aux actionnaires ordinaires
/ Moyenne pondérée du nombre d’actions en circulation pendant la période

Le résultat par action dilué tient compte des titres permettant d’augmenter ou de diluer le capital.
Le résultat par action est utilisé pour savoir si une action est chère ou bon marché. La base est le PER (price
earning ratio). Par exemple, un PER égal à 10 indique qu’il faut payer 10 fois le résultat par action pour
acheter une action.

Exemple : Danone

Note 14.4. Résultat par action – Part du groupe

Principes comptables
Le Résultat net par action correspond au ratio Résultat net – Part du Groupe ajusté du financement hybride (ajustement du résultat utilisé
pour le calcul du Résultat par action du coupon dû au titre de la période présenté net d’impôts, conformément aux normes IFRS) / Nombre
d’actions. Le Nombre d’actions correspond au Nombre moyen en circulation au cours de l’exercice, après déduction des actions DANONE
détenues par la Société et les sociétés consolidées par intégration globale.
Le Résultat net par action après dilution (ou Résultat net dilué par action) correspond au ratio Résultat net – Part du Groupe ajusté du
financement hybride / Nombre d’actions diluées. Le Nombre d’actions dilué correspond au Nombre d’actions augmenté de l’impact
net, lorsqu’il est positif des deux éléments ci-­après :
– augmentation du nombre moyen pondéré d’actions qui résulterait de l’acquisition d’actions sous conditions de performance, en ne
considérant que les actions dont les conditions de performance sont atteintes à la date de clôture ;
– diminution du nombre d’actions qui pourraient être théoriquement acquises. Ceci en application de la méthode dite treasury stock
prévue par la norme IAS 33, Résultat par action.

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Chapitre 5 - La communication financière

Résultat par action


Exercice clos le 31 décembre
(en euros par action sauf nombre d’actions) Notes 2019 2020
Résultat net – Part du groupe 1 929 1 956
Coupon relatif au financement hybride net d’impôts [14] [15]
Résultat net – Part du Groupe ajusté 1 915 1 941
Nombre d’actions en circulation
Au 1er janvier 647 273 210 648 871 267
Effets des mouvements de l’année 14,3 1 598 057 924 643
Au 31 décembre 648 871 267 649 795 910
Nombre d’actions moyennes en circulation
• Avant dilution 648 250 543 649 331 592
Effets de la dilution
Actions sous conditions de performance 855 496 637 251
• Après dilution 649 106 039 649 968 844
Résultat net – Part du Groupe, par action
• Avant dilution 2,95 2,99
• Après dilution 2,95 2,99

4 Le diagnostic financier
Le diagnostic financier est important. Il se découpe en 5 points :
– l’analyse du bilan : différents ratios sont calculés et analysés. L’analyse IFRS/IAS est la même que celle
du PCG ;
– l’analyse du compte de résultat : son but est de comprendre la formation du résultat ;
– l’analyse de la trésorerie : un tableau de flux de trésorerie est généralement nécessaire. Il est obligatoire
pour les IAS/IFRS. La trésorerie est différente du résultat, elle est indépendante du montant des stocks
et des politiques d’amortissement, provisions, dépréciations. Le tableau permet de prévenir en aval la
cessation de paiement, signale l’effet ciseaux. Mais c’est un indicateur volatil ;
– l’état du résultat global : il met en évidence la variation des capitaux propres à l’exception de celle
résultant de transactions avec le propriétaire, les actionnaires ;
– l’état de variation de capitaux propres : il analyse la variation dans son ensemble.

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PARTIE 2 - Les normes internationales

III Les méthodes comptables


Parmi les principes comptables, on a mentionné en particulier celui de la permanence des méthodes. Cette
permanence ne signifie cependant pas intangibilité. Les changements sont repris dans les normes IAS 8
et IFRS 1.
Les méthodes comptables sont les principes, bases, conventions, règles et pratiques spécifiques appliqués
par une entité lors de l’établissement et de la présentation de ses états financiers.

A Le changement de méthode comptable


Une entité ne doit changer de méthodes comptables que si le changement est imposé par une norme
ou une interprétation, ou a pour résultat que les états financiers fournissent des informations fiables et
plus pertinentes sur les effets des transactions, autres événements ou conditions sur la situation financière,
la performance financière ou les flux de trésorerie de l’entité.
Lorsqu’une entité change de méthodes comptables lors de la première application d’une norme ou d’une
interprétation qui ne prévoit pas de dispositions transitoires spécifiques applicables à ce changement, ou
décide de changer de méthode comptable, elle doit appliquer ce changement de manière rétrospective.
L’entité doit ajuster le solde d’ouverture de chaque élément affecté des capitaux propres pour la première
période antérieure présentée, ainsi que les autres montants comparatifs fournis pour chaque période anté-
rieure présentée comme si la nouvelle méthode avait toujours été appliquée.
Lorsque la première application d’une norme ou d’une interprétation a une incidence sur la période en
cours ou sur toute période antérieure, l’entité doit notamment fournir les informations suivantes :
– le nom de la norme ou de l’interprétation ;
– le cas échéant, le fait que le changement de méthodes comptables est mis en œuvre selon ses disposi-
tions transitoires ;
– la nature du changement de méthode comptable ;
– pour la période en cours et pour chaque période antérieure présentée, dans la mesure du possible, le
montant de l’ajustement pour chaque poste affecté des états financiers.

B Le changement d’estimation
Un changement d’estimation comptable est un ajustement de la valeur comptable d’un actif ou d’un
passif, ou du montant de la consommation périodique d’un actif, résultant de l’évaluation de la situation
actuelle des éléments d’actif et de passif et des avantages et obligations futurs attendus qui y sont associés.
Les changements d’estimations comptables résultent d’informations nouvelles ou de nouveaux développe-
ments et, par conséquent, ne sont pas des corrections d’erreurs.

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Chapitre 5 - La communication financière

L’effet d’un changement d’estimation comptable doit être comptabilisé de manière prospective et inclus
dans la détermination du résultat :
– de la période du changement, si le changement n’affecte que cette période ;
– ou de la période du changement et des périodes ultérieures, si celles-­ci sont également concernées par
ce changement.
Une entité doit notamment fournir des informations sur la nature et le montant de tout changement d’esti-
mation comptable ayant une incidence sur la période en cours ou dont il est prévu qu’il aura une incidence
sur des périodes ultérieures, à l’exception de l’incidence sur des périodes futures lorsqu’il est impraticable
d’estimer cette incidence.

C Une erreur
Une erreur d’une période antérieure est une omission ou une inexactitude des états financiers de
l’entité portant sur une ou plusieurs périodes antérieures et qui résulte de la non-­utilisation ou
de l’utilisation abusive d’informations fiables. Parmi ces erreurs figurent les effets d’erreur de calcul,
les erreurs dans l’application des méthodes comptables, des négligences, des mauvaises interprétations
des faits et des fraudes.
L’entité doit corriger de manière rétrospective les erreurs significatives d’une période antérieure dans le
premier jeu d’états financiers dont la publication est autorisée après leur découverte, comme suit :
– par retraitement des montants comparatifs de la ou des périodes antérieures présentées au cours
desquelles l’erreur est intervenue ;
– ou si l’erreur est intervenue avant la première période antérieure présentée, par retraitement des soldes
d’ouverture des actifs, passifs et capitaux propres de la première période antérieure présentée.
Une entité doit notamment fournir les informations suivantes :
– la nature de l’erreur d’une période antérieure ;
– pour chaque période antérieure présentée, dans la mesure du possible, le montant de la correction pour
chaque poste affecté des états financiers ;
– le montant de la correction au début de la première période présentée.

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Chapitre
LES DIFFÉRENCES 6
DE TRAITEMENTS
Ce chapitre va nous permettre d’aborder un certain nombre de normes IFRS utilisées pour établir les états
financiers. Il s’agit des normes les plus souvent utilisées.

I Les immobilisations
Dans le cadre des normes internationales, un actif est une ressource contrôlée par l’entreprise et dont des
avantages économiques futurs sont attendus. Les actifs corporels sont enregistrés au coût d’acquisition ou
au coût de production interne.

A Les immobilisations corporelles


La norme IAS 16 définit les immobilisations corporelles comme « des actifs qui sont détenus par une
entreprise soit pour être utilisés dans la production ou la fourniture de biens et de services, soit pour être
loués à des tiers, soit à des fins administratives et dont on s’attend à ce qu’ils soient utilisés sur plus d’un
exercice comptable ».
Une immobilisation corporelle se doit d’être comptabilisée à l’actif lorsque :
– les avantages économiques futurs et les risques associés à cet actif doivent aller à l’entreprise sur la base
des informations disponibles lors de l’enregistrement initial ;
– le coût de cet actif peut être évalué de façon fiable qu’il ait été acquis ou produit en interne.
Une immobilisation corporelle est enregistrée à l’actif à son coût d’acquisition comprenant le coût d’achat,
y compris les droits de douane et taxes non remboursables, après déduction des rabais, remises et ristournes,
augmenté s’il y a lieu des frais directement rattachables, ainsi que du coût estimé du démantèlement et
transport de l’actif et de rénovation du site et les coûts d’emprunts directement attribuables dans le cas
d’un actif qualifié (optionnel pour le PCG).

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PARTIE 2 - Les normes internationales

Les dépenses ultérieures relatives à une immobilisation corporelle sont normalement enregistrées en
charges de l’exercice au cours duquel elles ont été encourues. Néanmoins, il est possible de les enregistrer à
l’actif lorsqu’elles améliorent son niveau de performance tel que défini à l’origine et qu’elles génèrent donc
des avantages économiques futurs. IAS 16 nous donne les exemples suivants : « la modification d’une unité
de production permettant d’allonger sa durée d’utilité et l’augmentation de sa capacité ; l’amélioration de
machines permettant d’obtenir une amélioration substantielle de la qualité de la production ; l’adoption
de nouveaux processus de production permettant une réduction substantielle des coûts par rapport aux
conditions antérieures ».
La méthode d’évaluation de référence est celle du coût historique. Néanmoins, la réévaluation est permise
(le PCG n’autorise que des réévaluations ponctuelles). Le montant retenu est alors la juste valeur à la
date de réévaluation diminuée du cumul des amortissements pratiqués ultérieurement et du cumul des
pertes de valeur ultérieures. La norme IAS 16 définit la juste valeur comme : « Le montant pour lequel un
actif pourrait être échangé entre parties bien informées, consentantes et agissant dans des conditions de
concurrence normale. » Dans le cadre d’une réévaluation d’actifs de nature et d’usage similaires, l’augmen-
tation de valeur comptable résultante a pour contrepartie une augmentation des capitaux propres sous
une rubrique écart de réévaluation.

1 L’approche par composants


Une immobilisation corporelle est composée souvent de parties ayant des durées de vie différentes ; de ce
fait, ces composants, néanmoins partie intégrante d’un tout, doivent être enregistrés séparément et amortis
selon leur propre durée respective de vie.
L’amortissement peut être défini comme la répartition systématique du montant amortissable d’un bien
sur sa durée de vie. La norme IAS 16 n’impose pas de méthode d’amortissement. Il est seulement indiqué
que la méthode employée doit refléter le rythme de consommation des avantages économiques futurs
attendus de l’actif.

2 La dépréciation des immobilisations corporelles


Une immobilisation corporelle, amortissable ou non, doit faire l’objet d’un test de dépréciation lorsqu’il
existe un ou plusieurs indices de perte de valeur. Les indices de perte de valeur peuvent être d’origine interne
ou externe à l’entreprise. Selon la norme IAS 36, en cas de perte de valeur potentielle, l’entreprise se doit
d’estimer la valeur recouvrable de cet actif. Il s’agit de la valeur la plus élevée entre la valeur d’utilité et la
juste valeur diminuée des coûts de cession. Lorsque cette valeur s’avère inférieure à la valeur comptable,
une dépréciation devra être constatée.

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Chapitre 6 - Les différences de traitements

3 Les différences entre le référentiel français et le référentiel international


Il reste quelques divergences :
– les coûts d’emprunts pour les actifs qualifiés sont inclus dans le coût d’acquisition en norme IFRS, selon
le PCG c’est une option ;
– la méthode par composant en normes IFRS alors que selon le PCG il est possible de constater une provi-
sion pour grosses réparations ;
– la réévaluation à la fin de chaque exercice en IFRS alors que le PCG n’autorise que les réévaluations
ponctuelles.

APPLICATION CORRIGÉE
La société X a acquis le 1er juin N un ensemble immobilier :
– prix achat terrain : 40 000 € ;
– prix achat construction : 200 000 € ;
– droits d’enregistrement : 4 000 € ;
– honoraires et commissions : 11 000 € HT.
Passer l’écriture d’acquisition.

Correction
Valeur du terrain : 40 000 + (15 000 × 40 000 / 240 000) = 42 500 €
Valeur de la construction : 200 000 + (15 000 × 200 000 / 240 000) = 212 500 €

Terrains 42 500
Constructions 212 500
TVA déductible (11 000 × 20 %) 2 200
Frais acquisition immobilisations 257 200

B Les immobilisations incorporelles


Lors d’une acquisition ou d’une production en interne, les actifs incorporels identifiables doivent être inscrits
à l’actif du bilan. Ils ne sont pas tous amortissables mais méritent, en fin d’exercice, de subir un test de
dépréciation lorsqu’il existe un ou plusieurs indices reconnus de perte de valeur.
La norme IAS 38 définit une immobilisation incorporelle comme « un actif non monétaire identifiable sans
substance physique ».

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PARTIE 2 - Les normes internationales

Un actif incorporel est identifiable lorsqu’il est séparable, c’est-­à‑dire qu’il peut être vendu, transféré et
qu’il résulte de droits contractuels ou légaux, ces droits sont cessibles ou séparables de l’entité.
L’entreprise doit enregistrer une immobilisation incorporelle à son coût :
– s’il existe une forte probabilité que les avantages économiques futurs imputables à celle-­ci iront bien à
l’entreprise ;
– si la valeur de cet actif peut être fixée de manière fiable, que l’immobilisation en question soit acquise
auprès d’un tiers ou produite en interne et si elle exerce un contrôle effectif sur cet actif.
Les dépenses liées à des éléments incorporels qui ne peuvent être définis comme « un actif non monétaire
identifiable sans substance physique » sont à enregistrer en charges de l’exercice. Par exemple et de
façon obligatoire :
– les frais de recherche (certains frais de développement générés en interne peuvent être cependant
immobilisés) ;
– les coûts liés au démarrage d’une activité ou d’une entreprise ;
– les frais de formation ;
– les frais de publicité ou de promotion ;
– les frais de délocalisation ou de réorganisation totale ou partielle de l’entreprise.

1 L’acquisition séparée réalisée en externe


La valeur d’entrée de l’immobilisation qui se doit d’être évaluée de façon précise comprend :
– le prix d’achat majoré des droits d’importation et des taxes non récupérables ;
– les dépenses directement rattachées à l’achat et l’utilisation de l’immobilisation (honoraires juridiques,
par exemple).
Les charges à caractère financier qui peuvent être liées à l’achat n’entrent pas dans la valeur d’entrée à
moins que l’entreprise ne décide d’avoir recours à l’autre traitement autorisé par IAS 23 Coûts d’emprunts.

2 L’immobilisation incorporelle générée en interne


La norme IAS 38 ne permet pas l’enregistrement en actif immobilisé d’actifs incorporels générés en interne
lorsque leur coût n’est pas dissociable du coût de l’activité dans son ensemble. Seule une partie des frais de
développement doit figurer au bilan à condition que les conditions suivantes soient remplies :
– la faisabilité technique nécessaire à l’achèvement de l’immobilisation incorporelle en vue de sa mise en
service ou de sa vente ;
– son intention d’achever l’immobilisation incorporelle et de la mettre en service ou de la vendre ;
– sa capacité à mettre en service ou à vendre l’immobilisation incorporelle ;

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Chapitre 6 - Les différences de traitements

– la façon dont l’immobilisation incorporelle générera des avantages économiques futurs probables ;
– la disponibilité de ressources techniques, financières et autres, appropriées pour achever le développement
et mettre en service ou vendre l’immobilisation incorporelle ;
– sa capacité à évaluer de façon fiable les dépenses attribuables à l’immobilisation incorporelle au cours
de son développement.
Les marques, notices, titres de journaux et de magazines, listes de clients générés en interne et autres
éléments similaires en substance ne doivent pas être comptabilisés en tant qu’immobilisations incorporelles.
La norme IAS 38 autorise de procéder à une réévaluation des immobilisations incorporelles en fin
d’exercice s’il existe un marché actif permettant de déterminer la juste valeur des biens immatériels
considérés.

3 Les amortissements
Le montant amortissable d’une immobilisation incorporelle à durée d’utilité finie doit être réparti systé-
matiquement sur sa durée d’utilité. L’amortissement commence dès que l’actif est prêt à être mis en service.
Le mode d’amortissement utilisé doit refléter le rythme selon lequel l’entité prévoit de consommer les
avantages économiques futurs liés à l’actif. Si ce rythme ne peut être déterminé de façon fiable, le mode
d’amortissement linéaire doit être appliqué.
Une immobilisation incorporelle à durée d’utilité indéterminée ne doit pas être amortie.
La dépréciation des immobilisations incorporelles répond aux mêmes critères que pour les immobilisations
corporelles.

4 Les différences entre le référentiel français et le référentiel international


Il reste des divergences avec les frais d’établissement.

APPLICATION CORRIGÉE
La société X a acquis un brevet le 01/01/N :
– versement au départ : 5 000 € ;
– redevances annuelles de 2 % du chiffre d’affaires payables pendant 4 ans fin d’année ;
– taux d’actualisation de 5 % ;
– chiffre d’affaires prévisionnel de N : 500 000 €, le brevet sera exploité pendant 7 ans.
Présenter les écritures de N.

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PARTIE 2 - Les normes internationales

Correction
Valeur d’entrée : 5 000 + 500 000 × 2 % × (1 – 1,05)–4 / 0,05 = 40 459,50, soit 40 460 €.

01/01/N
Brevets 40 460
Fournisseurs immobilisations 35 460
Banques 5 000
31/12/N
Dotations aux amortissements (40 460 / 4) 10 115
Amortissements du brevet 10 115
31/12/N
Fournisseurs immobilisation 8 977
Charges intérêts (20 460 × 5 %) 1 023
Banques (500 000 × 2 %) 10 000

II Les dépréciations
A Les définitions
Un marché actif est un marché pour lequel sont réunies toutes les conditions suivantes :
– les éléments négociés sur ce marché sont homogènes ;
– on peut normalement trouver à tout moment des acheteurs et des vendeurs consentants ;
– et les prix sont mis à la disposition du public.
Une unité génératrice de trésorerie (UGT) est le plus petit groupe identifiable d’actifs qui génère des
entrées de trésorerie largement indépendantes des entrées de trésorerie générées par d’autres actifs ou
groupes d’actifs.
Les actifs de support sont des actifs, autres que le goodwill, qui contribuent aux flux de trésorerie futurs
tant de l’UGT examinée que d’autres UGT.
La juste valeur diminuée des coûts de la vente est le montant qui peut être obtenu de la vente d’un
actif ou d’une unité génératrice de trésorerie lors d’une transaction dans des conditions de concurrence
normale entre des parties bien informées et consentantes, diminué des coûts de sortie.
Une perte de valeur est le montant pour lequel la valeur comptable d’un actif ou d’une UGT excède sa
valeur recouvrable.
La valeur recouvrable d’un actif ou d’une UGT est la valeur la plus élevée entre sa juste valeur diminuée
des coûts de la vente et sa valeur d’utilité.
La valeur d’utilité est la valeur actuelle des flux de trésorerie futurs susceptibles de découler d’un actif
ou d’une UGT.
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Chapitre 6 - Les différences de traitements

B L’identification d’un actif qui a pu perdre de la valeur


Une entité doit apprécier à chaque date de reporting s’il existe un quelconque indice qu’un actif peut avoir
subi une perte de valeur. S’il existe un tel indice, l’entité doit estimer la valeur recouvrable de l’actif.
Pour apprécier s’il existe une quelconque indication qu’un actif a pu se déprécier, une entité doit au minimum
considérer les indications suivantes :
Durant la période, la valeur de marché d’un actif a diminué de façon plus importante que du seul effet
attendu du passage du temps ou de l’utilisation normale de l’actif.
D’importants changements, ayant un effet négatif sur l’entité, sont survenus au cours de la période ou
Sources surviendront dans un proche avenir, dans l’environnement technologique, économique ou juridique ou
d’information du marché dans lequel l’entité opère ou dans le marché auquel l’actif est dévolu.
externes Les taux d’intérêt du marché ou d’autres taux de rendement du marché ont augmenté durant la période et
il est probable que ces augmentations affecteront le taux d’actualisation utilisé dans le calcul de la valeur
d’utilité d’un actif et diminueront de façon significative la valeur recouvrable de l’actif.
La valeur comptable de l’actif net de l’entité est supérieure à sa capitalisation boursière.
Il existe un indice d’obsolescence ou de dégradation physique d’un actif.
Des changements importants, ayant un effet négatif sur l’entité, sont survenus au cours de la période ou
sont susceptibles de survenir dans un proche avenir, dans le degré ou le mode d’utilisation d’un actif tel
Sources qu’il est utilisé ou que l’on s’attend à l’utiliser. Ces changements incluent la mise hors service de l’actif,
d’information les plans d’abandon ou de restructuration du secteur d’activité auquel un actif appartient et les plans de
internes sortie d’un actif avant la date antérieurement prévue, et la réestimation de la durée d’utilité d’un actif
comme déterminée plutôt qu’indéterminée.
Un élément probant provenant du système d’information interne montre que la performance économique
d’un actif est ou sera moins bonne que celle attendue.

C L’évaluation de la valeur recouvrable


La norme IAS 36 définit la valeur recouvrable d’un actif ou d’une UGT comme la valeur la plus élevée entre
sa juste valeur diminuée des coûts de la vente et sa valeur d’utilité.
La valeur recouvrable est déterminée pour un actif pris individuellement à moins que l’actif ne génère pas
d’entrées de trésorerie largement indépendantes des entrées de trésorerie générées par d’autres actifs ou
groupes d’actifs. Si tel est le cas, la valeur recouvrable est déterminée pour l’UGT à laquelle l’actif appar-
tient, sauf :
– si la juste valeur de l’actif diminuée des coûts de la vente est supérieure à sa valeur comptable ;
– ou si la valeur d’utilité de l’actif peut être estimée comme étant proche de sa juste valeur diminuée des
coûts de la vente et si cette juste valeur diminuée des coûts de la vente peut être déterminée.

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PARTIE 2 - Les normes internationales

D La comptabilisation et l’évaluation d’une perte de valeur


Si, et seulement si, la valeur recouvrable d’un actif est inférieure à sa valeur comptable, la valeur comptable
de l’actif doit être ramenée à sa valeur recouvrable. Cette réduction est une perte de valeur.
Une perte de valeur doit être immédiatement comptabilisée en résultat, sauf si l’actif est comptabilisé pour
son montant réévalué selon une autre norme. Toute perte de valeur d’un actif réévalué doit être traitée
comme une réévaluation négative selon cette autre norme.
Après la comptabilisation d’une perte de valeur, la dotation aux amortissements de l’actif doit être ajustée
pour les périodes futures, afin que la valeur comptable révisée de l’actif, diminuée de sa valeur résiduelle
(s’il y a lieu), puisse être répartie de façon systématique sur sa durée d’utilité restant à courir.

E UGT et goodwill
S’il existe un indice qu’un actif peut s’être déprécié, la valeur recouvrable de l’actif pris individuellement
doit être estimée. S’il n’est pas possible d’estimer la valeur recouvrable de l’actif pris individuellement, la
valeur recouvrable de l’UGT à laquelle l’actif appartient (l’UGT de l’actif) doit être déterminée.
Les UGT d’un même actif ou de mêmes types d’actifs doivent être identifiées de façon cohérente et perma-
nente d’une période à l’autre, à moins qu’un changement ne soit justifié.

1 La valeur recouvrable et valeur comptable d’une UGT


La valeur comptable d’une UGT doit être déterminée sur une base en cohérence avec la façon dont est
déterminée sa valeur recouvrable.
Pour les besoins des tests de dépréciation, à compter de la date d’acquisition, le goodwill acquis dans un
regroupement d’entreprises, doit être affecté à chacune des UGT de l’acquéreur ou à chacun des groupes
d’UGT susceptible de bénéficier des synergies du regroupement d’entreprises, que d’autres actifs ou passifs
de l’entreprise acquise soient ou non affectés à ces unités ou groupes d’unités. Chaque unité ou groupe
d’unités auxquels le goodwill est ainsi affecté :
– doit représenter au sein de l’entité le niveau le plus bas auquel le goodwill est suivi pour des besoins de
gestion interne ;
– et ne pas être plus grand qu’un secteur opérationnel déterminé selon IFRS 8 « Secteurs opérationnels ».
Une UGT à laquelle un goodwill a été affecté doit être soumise à un test de dépréciation tous les ans
ainsi que toutes les fois qu’il y a une indication que l’unité peut s’être dépréciée, en comparant la valeur
comptable de l’unité, y compris le goodwill, à sa valeur recouvrable. Si la valeur recouvrable de l’unité
excède sa valeur comptable, l’unité et le goodwill qui lui est affecté doivent être considérés comme ne
s’étant pas dépréciés. Si la valeur comptable de l’unité excède sa valeur recouvrable, l’unité doit comp-
tabiliser la perte de valeur.

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Chapitre 6 - Les différences de traitements

Le test de dépréciation annuel d’une UGT à laquelle un goodwill a été affecté peut être effectué à tout
moment pendant une période annuelle, à condition que le test soit effectué au même moment chaque
année. Diverses UGT peuvent être soumises à un test de dépréciation à des moments différents.

2 La perte de valeur de la plus grande UGT


Une perte de valeur doit être comptabilisée pour une UGT (le plus petit groupe d’UGT auquel un goodwill
ou un actif de support a été affecté) si et seulement si la valeur recouvrable de l’unité (du groupe d’unités)
est inférieure à la valeur comptable de l’unité (du groupe d’unités). La perte de valeur doit être répartie, en
réduction de la valeur comptable des actifs de l’unité (du groupe d’unités) dans l’ordre suivant :
– tout d’abord, réduction de la valeur comptable de tout goodwill affecté à l’UGT (au groupe d’UGT) ;
– ensuite, des autres actifs de l’unité (du groupe d’unités) au prorata de la valeur comptable de chaque
actif dans l’unité (le groupe d’unités).
Pour répartir une perte de valeur selon le paragraphe précédent, une entité ne doit pas réduire la valeur
comptable d’un actif en dessous du plus élevé de :
– sa juste valeur diminuée des coûts de vente (si on peut la déterminer) ;
– sa valeur d’utilité (si on peut la déterminer) ;
– et zéro.
Le montant de la perte de valeur qui, par ailleurs, aurait été affecté à l’actif, doit être réparti au prorata
entre les autres actifs de l’unité (du groupe d’unités).

3 La reprise d’une perte de valeur


Une perte de valeur comptabilisée au cours de périodes antérieures pour un actif autre qu’un goodwill doit
être reprise si et seulement il y a eu un changement dans les estimations utilisées pour déterminer la valeur
recouvrable de l’actif depuis la dernière comptabilisation d’une perte de valeur.

4 La reprise d’une perte de valeur d’une UGT


La reprise d’une perte de valeur d’une UGT doit être affectée aux actifs de l’unité, à l’exception du goodwill,
au prorata des valeurs comptables de ces actifs. Ces augmentations de valeurs comptables doivent être
traitées comme des reprises de pertes de valeur d’actifs isolés.
Lors de la répartition d’une reprise de perte de valeur d’une UGT, la valeur comptable d’un actif ne doit
pas être augmentée au-­delà du plus faible :
– de sa valeur recouvrable (si on peut la déterminer) ;
– et de la valeur comptable qui aurait été déterminée (nette des amortissements) si aucune perte de valeur
n’avait été comptabilisée pour l’actif au cours de périodes antérieures.
Le montant de la perte de valeur qui, par ailleurs, aurait été affecté à l’actif, doit être réparti au prorata
entre les autres actifs de l’unité, à l’exception du goodwill.
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PARTIE 2 - Les normes internationales

5 Les informations à fournir


Pour chaque catégorie d’actifs, l’entité doit notamment fournir :
– le montant des pertes de valeur comptabilisées dans le compte de résultat au cours de la période et le(s)
poste(s) du compte de résultat dans le(s)quel(s) ces pertes de valeur sont incluses ;
– le montant des reprises des pertes de valeur comptabilisées dans le compte de résultat au cours de la
période et le(s) poste(s) du compte de résultat dans le(s)quel(s) ces pertes de valeur sont reprises ;
– le montant des pertes de valeur sur des actifs réévalués comptabilisés directement en capitaux propres
au cours de la période ;
– le montant des reprises des pertes de valeur sur des actifs réévalués comptabilisés directement en capitaux
propres au cours de la période.

6 Les différences entre le référentiel français et le référentiel international


Il n’y a aucune divergence entre le référentiel français et le référentiel international.

APPLICATION CORRIGÉE
Une entreprise acquiert une machine pour 50 000 € amortissable sur 5 ans.
Au 31/12, la valeur de vente est estimée à 35 000 €, les frais de cession sont estimés à 2 % de cette valeur.
Les avantages futurs au 31/12 sont estimés à 7 000 € actualisés au taux de 4 % sur 5 ans.
Présenter les écritures au 31/12.

Correction
Amortissement : 50 000 / 5 = 10 000, soit une valeur nette comptable de 40 000 €.
Juste valeur – Coût de sortie = 35 000 × 98 % = 34 300 €
1 – 1,04–5
Valeur d’utilité = 7 000 × = 31 163 €
0,04
Il convient de prendre la plus grande valeur, soit 34 300 €, soit une dépréciation de 40 000 – 34 300 = 5 700 €.

Dotations aux amortissements 10 000


Amortissement matériel 10 000

Dotations aux dépréciations 5 700


Dépréciation matériel 5 700

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III Les contrats de location


La norme à appliquer est la norme IFRS 16. Elle fait la distinction entre le contrat de location unique pour
le preneur (locataire) et le contrat de location financement ou de location simple pour le bailleur.
Un contrat de location est un contrat qui confère le droit d’utiliser un actif pour une période déterminée
en échange d’une contrepartie.
Un contrat de location financement a pour effet de transférer au preneur la quasi-­totalité des risques
et des avantages inhérents à la propriété d’un actif. À la fin du contrat, il peut y avoir ou non transfert de
propriété.

A La comptabilisation par le preneur


Il n’existe plus de distinction entre location simple et location financement.
La norme IFRS 16 impose la comptabilisation au bilan du preneur de tous les contrats de location, ces
derniers étant à l’origine :
– d’un droit d’utilisation sur l’actif loué, comptabilisé à l’actif dans les immobilisations (compte Droit
d’utilisation) ;
– d’une dette (compte Obligation d’effectuer des paiements locatifs) au titre des loyers et des autres
paiements à effectuer pendant la durée de la location.
Il existe deux exceptions :
– pour les contrats ayant une durée inférieure ou égale à un an ;
– pour les locations d’actifs de faible valeur (le chiffre cité est de 5 000 USD).

1 Le droit d’utilisation
Au début du contrat, le droit d’utilisation est comptabilisé à l’actif du preneur pour le montant de la dette
comptabilisée au passif.
À ce montant sont ajoutés les paiements déjà effectués par le preneur, les coûts de mise en place du bail
et les frais futurs de remise en état.
Pendant la durée du contrat, le droit d’utilisation est amorti et déprécié selon les dispositions respectives
d’IAS 16 « Immobilisations corporelles » et d’IAS 36 « Dépréciation d’actifs ».
S’agissant des amortissements, leur durée ne peut excéder celle de la location si le preneur n’est pas appelé
à devenir propriétaire de l’actif sous-­jacent.

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PARTIE 2 - Les normes internationales

2 La dette de loyers
Au début du contrat, la dette est égale à la somme actualisée des paiements restant à effectuer depuis
le début du contrat jusqu’à son terme. Il convient de prendre les loyers ainsi que ce qui concerne l’option
d’achat, valeur résiduelle, etc.
Le taux d’actualisation à utiliser est le taux implicite de la location lorsque le preneur en a connaissance. À
défaut, le preneur utilise son taux d’endettement marginal.
La durée du contrat est définie comme la durée pendant laquelle le contrat n’est pas résiliable, augmentée
des périodes optionnelles de prolongation de la location ou de non-­résiliation anticipée de la location,
lorsque le preneur est raisonnablement certain d’exercer l’option de renouvellement ou de ne pas exercer
l’option de résiliation anticipée.
En cas de paiements variables :
– ceux qui évoluent en fonction d’un indice ou d’un taux seront pris en compte pour le calcul de la dette ;
– ceux qui sont basés sur d’autres types de variables, tels que le chiffre d’affaires du preneur seront comp-
tabilisés en charge.
Pendant la durée du contrat :
– la dette de loyer, une fois évaluée initialement, est comptabilisée selon une technique proche du coût
amorti au taux d’intérêt effectif. Il convient de comptabiliser une charge d’intérêts. Les paiements
effectués par le preneur sont déduits du montant de la dette ;
– comme la durée d’une location dépend d’estimations, celles-­ci peuvent évoluer au cours de la location,
les variations de la dette de loyer qui en résultent ont alors comme contrepartie le droit d’utilisation, et
non le compte de résultat. De même, pour les paiements qui dépendent d’indices ou de taux, la revalo-
risation périodique des flux de paiements se traduit par une modification de la dette dont la contrepartie
est le droit d’utilisation.
Un contrat global peut inclure une ou plusieurs locations et d’autres composantes qui ne sont pas des
locations. La norme IFRS 16 prévoit que chaque composante « location » est comptabilisée séparément,
la rémunération globale payée par le client/preneur étant allouée à chaque composante en proportion de
son prix individuel.
Avec la Covid-19, les entités ont vu baisser leur activité, elles ont pu bénéficier de report d’échéance, de
baisse de loyers, etc. Il convient de recalculer la dette des loyers en fonction d’un taux d’actualisation révisé.

3 Les informations en annexe


Normalement, le droit d’utilisation et la dette de location sont présentés sur des postes particuliers du bilan,
respectivement à l’actif et au passif. Si ce n’est pas le cas, l’annexe doit indiquer dans quelles lignes du bilan
ont été inclus les droits d’utilisation et la dette de location.
La norme IFRS 16 impose que de nombreuses informations figurent dans une note dédiée de l’annexe ou
une section spéciale des états financiers.

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B La comptabilisation par le bailleur


La norme IFRS 16 est peu innovante. La définition du bail et le concept de durée du bail sont identiques
pour le preneur et pour le bailleur. Mais le mode de comptabilisation des locations prévu pour le bailleur
est le même que celui figurant dans la norme actuelle IAS 17.

1 Le contrat de location financement


Le bailleur comptabilise un actif financier égal à l’investissement net dans le contrat de location et il comp-
tabilise le paiement à recevoir en remboursement de l’actif et en produits financiers.

2 Le contrat de location simple


L’actif loué est pour le bailleur une immobilisation corporelle, amortie selon les règles applicables à la caté-
gorie d’actifs à laquelle le bien loué appartient. Les redevances sont comptabilisées en produits.
Différences entre le référentiel français et le référentiel international : les biens faisant l’objet d’un
contrat de crédit-­bail ne sont pas inscrits au bilan tant que la levée d’option n’a pas eu lieu.

Exemple :
La société X loue en crédit-­bail une machine le 1er janvier N pour une durée de 5 ans. La redevance annuelle est de 11 000 € payable
d’avance.
La société de crédit-­bail Y a acheté le bien 50 000 €. La valeur résiduelle est de 500 €.

Présenter les écritures chez X et Y en négligeant les problèmes de TVA.


Chez X
1 – (1 + i)–5
Calcul du taux implicite du contrat : 50 000 = 11 000 × (1 + i) + 500 × (1 + i)–5
i
D’où : i = 5,42 %
Le coût total :
1 – 1,0542–5
– le contrat : 11 000 × × 1,0542 = 49 627,89 €, soit 49 628 € ;
0,0542
– la levée d’option : 500 (1,0542)–5 = 384,02 €.
Amortissement de la machine : 49 628 / 5 = 9 925,60 €
Tableau de remboursement de l’emprunt :

Amortissement
Capital restant dû Intérêts (5,42 %) Annuité
du capital
01/01/N 49 628 11 000 11 000
01/01/N+1 38 628 2 094 8 906 11 000
01/01/N+2 29 722 1 611 9 389 11 000
01/01/N+3 20 333 1 102 9 898 11 000
01/01/N+4 10 433 566 10 434 11 000

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PARTIE 2 - Les normes internationales

01/01/N
Droit d’utilisation d’une machine 50 000,00
Obligation d’effectuer des paiements locatifs 50 000,00
Acquisition d’un matériel en crédit-­bail

Obligation d’effectuer des paiements locatifs 11 000,00


Banques 11 000,00
Versement du 01/01/N
31/12/N
Charges d’intérêts 2 094,00
Intérêts courus 2 094,00
31/12/N
DAP 9 925,60
Amortissement du droit utilisation 9 925,60
01/01/N+1
Intérêts courus 2 094,00
Obligation d’effectuer des paiements locatifs 8 906,00
Banques 11 000,00

Chez Y

01/01/N
Prêts de location financement 50 000
Produits de cession d’éléments d’actif 50 000
Cession d’un matériel en crédit-­bail
01/01/N
Banques 11 000
Prêts de location financement 11 000
Versement du 01/01/N
31/12/N
Intérêts courus 2 094
Revenus des prêts 2 094
01/01/N+1
Banques 11 000
Prêts de location financement 8 906
Intérêts courus 2 094

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Chapitre 6 - Les différences de traitements

IV Les immeubles de placement


Un immeuble de placement est un bien immobilier (terrain ou bâtiment – ou partie d’un bâtiment – ou
les deux) détenu (par le propriétaire ou par le preneur dans le cadre d’un contrat de location-­financement)
pour en retirer des loyers ou pour valoriser le capital ou les deux, plutôt que pour l’utiliser dans la
production ou la fourniture de biens ou de services ou à des fins administratives ou le vendre dans le cadre
de l’activité ordinaire.
Un immeuble de placement doit être comptabilisé en tant qu’actif, si et uniquement s’il est probable que
les avantages économiques futurs associés à l’immeuble de placement iront à l’entité et que le coût de
l’immeuble de placement peut être évalué de façon fiable.
Un immeuble de placement doit être évalué initialement à son coût. Celui-­ci comprend le prix d’achat et
toutes les dépenses directement attribuables (par exemple, les honoraires juridiques, les droits de mutation).
Les coûts de transaction doivent être inclus dans l’évaluation initiale.
Après comptabilisation, l’entité doit choisir pour évaluer le bien comme méthode comptable soit le modèle
de la juste valeur, soit le modèle du coût et doit appliquer cette méthode à tous ses immeubles de placement.
Le modèle de la juste valeur est un profit ou une perte résultant d’une variation de la juste valeur d’un
immeuble de placement qui doit être comptabilisée en résultat dans la période au cours de laquelle elle
se produit. La juste valeur d’un immeuble de placement est le prix auquel cet actif pourrait être échangé
entre parties bien informées, consentantes et agissant dans des conditions de concurrence normale. Une
entité détermine la juste valeur sans aucune déduction des coûts de transaction qu’elle peut encourir lors
de la vente ou de toute autre forme de sortie. La juste valeur d’un immeuble de placement doit refléter
les conditions du marché à la date de clôture. Elle doit continuer à utiliser cette méthode même si des
transactions comparables sur le marché deviennent moins fréquentes ou si les prix de marché deviennent
moins facilement disponibles.
Après la comptabilisation initiale, une entité qui choisit le modèle du coût doit évaluer l’ensemble de ses
immeubles de placement selon les dispositions d’IAS 16 relatives ce modèle.
Différences entre le référentiel français et le référentiel international : le PCG ne fait pas référence
aux immeubles de placements, il s’agit d’immobilisations corporelles.

APPLICATION CORRIGÉE
L’entreprise A a acquis un ensemble immobilier pour une valeur de 500 000 € (100 000 € pour le terrain et 400 000 € pour la construc-
tion). La construction est amortie au taux de 5 %. Les écritures ont été correctement passées.
Lors de l’établissement des comptes, il ressort que 25 % de l’ensemble immobilier a été loué à une autre entreprise pour une période
de 3 ans. Selon la norme IAS 40, l’entreprise peut comptabiliser des immeubles de placements. La valeur de marché au 31/12 est de
550 000 €.
Présenter les écritures concernant l’immeuble de placement.

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PARTIE 2 - Les normes internationales

Correction
31/12/N
Immeuble de placement 125 000
Terrain (100 000 × 25 %) 25 000
Construction (400 000 × 25 %) 100 000
31/12/N
Amortissement construction 5 000
DAP 5 000
400 000 × 25 % × 5 %
31/12/N
Immeuble de placements (550 000 × 25 % – 125 000) 12 500
Profit sur immeuble de placement 9 375
Impôt différé 3 125

V Les provisions
La norme IAS 37 ne s’applique pas aux instruments financiers (y compris les garanties) entrant dans le
champ d’application de la norme IAS 39 « Instruments financiers ».
Une provision est un passif dont l’échéance où le montant est incertain.
Un passif est une obligation actuelle de l’entité résultant d’événements passés et dont le règlement devrait
se traduire pour l’entité par une sortie de ressources représentatives d’avantages économiques.
Une provision doit être comptabilisée lorsque :
– une entité a une obligation actuelle (juridique ou implicite) résultant d’un événement passé ;
– il est probable qu’une sortie de ressources représentatives d’avantages économiques sera nécessaire
pour régler l’obligation ;
– le montant de l’obligation peut être estimé de manière fiable.
Si ces conditions ne sont pas réunies, aucune provision ne doit être comptabilisée.
Le montant comptabilisé en provision doit être la meilleure estimation de la dépense nécessaire à l’ex-
tinction de l’obligation actuelle à la date de clôture. Il faut prendre en compte les risques et incertitudes
qui affectent inévitablement de nombreux événements et circonstances pour parvenir à la meilleure esti-
mation de la provision.
Lorsque l’effet de la valeur temps de l’argent est significatif, le montant de la provision doit être la valeur
actuelle des dépenses attendues que l’on pense nécessaires pour éteindre l’obligation.
Les provisions doivent être revues à chaque date de clôture et ajustées pour refléter la meilleure estimation
à cette date. Si une sortie de ressources représentatives d’avantages économiques nécessaires à l’extinction
d’une obligation n’est plus probable, la provision doit être reprise.
Différences entre le référentiel français et le référentiel international : aucune divergence.
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Chapitre 6 - Les différences de traitements

VI Les avantages du personnel


La norme IAS 19 révisée doit être appliquée pour la comptabilisation, par l’employeur, de tous les avantages
du personnel, sauf ceux auxquels s’applique la norme IFRS 2 « Paiement fondé sur des actions ».
Les avantages du personnel sont classés en quatre catégories distinctes, pour chacune d’entre elles la
norme IAS 19 révisée prescrit des dispositions spécifiques :
– les avantages à court terme ;
– les avantages postérieurs à l’emploi ;
– les autres avantages à long terme ;
– les indemnités de cessation d’emploi.

A Les définitions
1 Les avantages du personnel
Les avantages du personnel sont les contreparties de toute forme accordées par une entité pour les
services rendus par les membres de son personnel ou pour la cessation de leur emploi.
Les avantages à court terme sont les avantages du personnel (autres que les indemnités de cessation
d’emploi) dont le règlement intégral est attendu dans les douze mois qui suivent la clôture de l’exercice au
cours duquel les membres du personnel ont rendu les services correspondants (les salaires et cotisations
de sécurité sociale, les congés annuels payés et les congés de maladie payés, l’intéressement et les primes,
les avantages en nature comme l’assistance médicale, le logement, la voiture et les autres biens ou services
gratuits ou subventionnés dont bénéficient les membres du personnel en activité).
Les avantages postérieurs à l’emploi sont les avantages du personnel (autres que les indemnités de
cessation d’emploi et les avantages à court terme) payables après la cessation de l’emploi du membre du
personnel (les indemnités de fin de carrière, les autres prestations de prévoyance telles que des couvertures
médicales, des assurances-­vie ou des assurances-­décès postérieures à l’emploi ou encore des avantages en
nature maintenus pour les retraités).
Les autres avantages à long terme sont tous les avantages du personnel autres que les avantages à court
terme, les avantages postérieurs à l’emploi et les indemnités de cessation d’emploi. Les autres avantages
à long terme sont les avantages dont le règlement intégral est attendu au-­delà de douze mois suivant la
clôture de l’exercice au cours duquel les membres du personnel ont rendu les services correspondants (les
absences de longue durée rémunérées, comme les congés liés à l’ancienneté ou les congés sabbatiques,
les primes d’ancienneté et autres avantages liés à l’ancienneté, les indemnités pour invalidité de longue
durée, l’intéressement, les primes et la rémunération différée dont le règlement intégral est attendu plus
de douze mois suivant la clôture de l’exercice au cours duquel les membres du personnel ont rendu les
services correspondants).

121
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PARTIE 2 - Les normes internationales

Les indemnités de cessation d’emploi sont les avantages du personnel fournis en contrepartie de la
cessation d’emploi d’un membre du personnel résultant soit de la décision :
– de l’entité de mettre fin à l’emploi du membre du personnel avant l’âge normal de départ en retraite ;
– du membre du personnel d’accepter une offre d’indemnités en échange de la cessation de son emploi.
À titre d’exemples : les indemnités de licenciement, les indemnités versées dans le cadre de plans de départ
en préretraite ou de plans de départ volontaire – lorsqu’elles ne sont pas qualifiées d’avantages postérieurs
à l’emploi –, les indemnités de départ transactionnelles.

2 Les définitions liées au classement des régimes


Un régime d’avantages postérieurs à l’emploi est un accord formel ou informel selon lequel une entité
fournit des avantages postérieurs à l’emploi à un ou plusieurs membres de son personnel.
Un régime à cotisations définies est un régime d’avantages postérieurs à l’emploi pour lequel l’entité
(employeur) verse des cotisations convenues à une entité distincte (le fonds). L’entité n’a pas d’obligation
juridique ou implicite de payer des cotisations supplémentaires si le fonds n’a pas suffisamment d’actifs pour
servir toutes les prestations correspondant aux services rendus par les membres du personnel pendant la
période considérée et les périodes antérieures. Ainsi, le risque actuariel (risque que les prestations soient
moins importantes que prévu) et le risque de placement (risque que les actifs placés ne soient pas suffi-
sants pour assurer le service des prestations prévues) sont supportés par les membres du personnel (c’est
le cas des régimes ARRCO, AGIRC, etc.).
Un régime à prestations définies est un régime d’avantages postérieurs à l’emploi autre qu’un régime à
cotisations définies. Il s’agit de régimes pour lesquels l’entité a l’obligation de payer les prestations convenues
aux membres de son personnel en activité et aux anciens membres de son personnel. Le risque actuariel et
le risque de placement sont supportés par l’entité (employeur) (retraite chapeau, capital fin de carrière, etc.).

B La comptabilisation et l’évaluation des avantages à court terme


Les avantages à court terme sont comptabilisés au moment où les services sont rendus et évalués sur une
base non actualisée. Ils sont comptabilisés en charges de personnel. La contrepartie de la charge est un
compte de passif (charge à payer), diminué des éventuels montants déjà payés.

1 Les régimes à cotisations définies


Seul le montant des cotisations à payer à un régime à cotisations définies est comptabilisé. Ces cotisations
doivent être évaluées sur une base non actualisée, sauf dans le cas où leur règlement intégral n’est pas
attendu dans les douze mois qui suivent la clôture de l’exercice au cours duquel les membres du personnel
ont rendu les services correspondants.

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Chapitre 6 - Les différences de traitements

Ces cotisations sont à comptabiliser en charges sur la période au cours de laquelle les services sont rendus
par les membres du personnel. La contrepartie de la charge est à enregistrer au passif (charge à payer)
diminué des cotisations déjà payées.

2 Les régimes à prestations définies


Le montant à comptabiliser au passif au titre des prestations définies est égal à la valeur actualisée de
l’obligation au titre des prestations définies, diminuée de la juste valeur à la date de clôture des actifs du
régime destinés à être utilisés directement pour éteindre les obligations.
Pour évaluer la valeur actualisée de l’obligation au titre des avantages postérieurs à l’emploi et le coût
correspondant des services rendus au cours de la période, il faut :
– appliquer la méthode d’évaluation actuarielle, dite des unités de crédit projetées. Il s’agit d’une méthode
de calcul qui prend en compte des hypothèses actuarielles telles que le taux de mortalité, le turn over,
le montant des salaires futurs, etc. ;
– rattacher les droits à prestations aux périodes de service ;
– retenir des hypothèses actuarielles qui représentent les meilleures estimations faites par l’entité des
variables qui détermineront le coût final des avantages postérieurs à l’emploi.
Les hypothèses actuarielles, qui doivent être exemptes de parti pris (c’est-­à‑dire qu’elles ne doivent être
ni imprudentes ni d’une prudence excessive) et mutuellement compatibles, comprennent des hypothèses
démographiques (la mortalité, le taux de rotation du personnel, etc.) et des hypothèses financières (le taux
d’actualisation déterminé par référence à un taux de marché à la date de clôture fondé sur les obligations
d’entreprise de haute qualité), les niveaux de prestations, les salaires futurs, etc.
Pour déterminer la valeur actualisée de l’obligation, la norme IAS 19 recommande de faire appel à un
actuaire.
L’entité doit comptabiliser en compte de résultat, la somme des éléments suivants :
– le coût des services rendus au cours de l’exercice ;
– le coût des services passés (profits ou pertes relatifs à une modification ou une réduction de régime) ;
– le profit (ou la perte) résultant d’une liquidation de régime ;
– les intérêts nets sur le passif (ou l’actif) net au titre des prestations définies.
L’entité doit comptabiliser en autres éléments du résultat global les réévaluations du passif (de l’actif)
net au titre des prestations définies, elles correspondent à la somme des éléments suivants :
– les écarts actuariels : ce sont les variations de la valeur actualisée de l’obligation au titre des prestations
définies qui résultent :
• des ajustements liés à l’expérience (l’effet des écarts entre les hypothèses actuarielles antérieures et ce
qui s’est effectivement produit),
• et de l’effet des changements apportés aux hypothèses actuarielles ;

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PARTIE 2 - Les normes internationales

– le rendement des actifs du régime (à l’exclusion des montants pris en compte dans le calcul des intérêts
nets sur le passif (ou l’actif) net) ;
– la variation, le cas échéant, de l’effet du plafonnement de l’actif (à l’exclusion des montants pris en
compte dans le calcul des intérêts nets sur le passif (ou l’actif) net).

C La comptabilisation et l’évaluation des autres avantages


à long terme
Les autres avantages à long terme sont évalués et comptabilisés de la même façon que les régimes à presta-
tions définies. Cependant, les réévaluations du passif (ou de l’actif) net, et notamment les écarts actuariels,
sont rapportées immédiatement au compte de résultat (et non dans les autres éléments du résultat global).

D La comptabilisation et l’évaluation des indemnités


de cessation d’emploi
L’entité doit comptabiliser un passif et une charge au titre des indemnités de cessation d’emploi à la première
des deux dates suivantes :
– la date à laquelle l’entité ne peut plus retirer son offre d’indemnités ;
– la date à laquelle l’entité comptabilise les coûts de restructuration entrant dans le champ d’application
d’IAS 37 « Provisions, passifs éventuels et actifs éventuels ».
Si le règlement intégral des indemnités de cessation d’emploi n’est pas attendu dans les douze mois qui
suivent la clôture de l’exercice, elles doivent être actualisées.

E La comptabilisation et l’évaluation de paiements


fondés sur des actions (stock-­option)
Une entité doit comptabiliser les biens ou services reçus ou acquis dans le cadre d’une transaction dont le
paiement est fondé sur des actions, au moment où elle obtient les biens ou au fur et à mesure qu’elle reçoit
les services. L’entité doit comptabiliser en contrepartie soit une augmentation de ses capitaux propres si les
biens ou services ont été reçus dans le cadre d’une transaction dont le paiement est fondé sur des actions
et qui est réglée en instruments de capitaux propres, soit un passif si les biens ou services ont été acquis
dans le cadre d’une transaction dont le paiement est fondé sur des actions et qui est réglée en trésorerie.

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Chapitre 6 - Les différences de traitements

Lorsque les biens ou services reçus ou acquis dans le cadre d’une transaction dont le paiement est fondé
sur des actions ne remplissent pas les conditions de comptabilisation en tant qu’actifs, ils doivent être
comptabilisés en charges.
Différences entre le référentiel français et le référentiel international : selon le PCG, l’inscription au bilan
des engagements retraités n’est pas obligatoire, mais c’est une méthode de référence.

APPLICATION CORRIGÉE
L’entreprise X a constaté un engagement retraité en N–1 de 100 000 €. Le taux d’actualisation est de 4 %.
Au 31/12/N, les services rendus sont estimés à 20 000 € ; l’écart actuariel est de 3 000 € et la valeur actuelle des engagements est de
90 000 €.
De plus, le dirigeant reçoit une partie de sa rémunération en actions. Fin N, il a droit à 50 bons de souscription qu’il pourra exercer en
N+3 au prix de 110 €. Au 31/12/N, le prix de l’action est de 120 € (valeur nominale 100 €).
Présenter les écritures de N ainsi que l’écriture de N+3 concernant la levée d’option.

Correction
31/12/N
Autres charges de personnel 20 000
Autres charges financières (100 000 × 4 %) 4 000
Dettes provisionnées personnel 24 000
31/12/N
Autres éléments du résultat global (écarts) 3 000
Dettes provisionnées personnel 3 000
31/12/N
Autres charges du personnel 500
Prime d’émission [50 × (120 – 110)] 500
Options attribuées
31/12/N+1
Banques (50 × 110) 5 500
Capital (50 × 100) 5 000
Prime d’émission [(120 – 100) × 50 – 500] 500
Options exercées

Pour les actions, elles sont évaluées à la date d’octroi, ensuite on ne peut plus modifier la valeur.

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VII Les instruments financiers


Les normes applicables sont les normes IAS 32, IAS 39, IFRS 7 et IFRS 9.

A Les définitions
Un instrument financier est tout contrat qui donne lieu à un actif financier d’une entité et à un passif
financier ou à un instrument de capitaux propres d’une autre entité.
Un actif financier concerne tout actif qui est :
– de la trésorerie ;
– un instrument de capitaux propres d’une autre entité ;
– un droit contractuel de recevoir d’une autre entité de la trésorerie ou un autre actif financier ou d’échanger
des actifs ou des passifs financiers avec une autre entité à des conditions potentiellement favorables à
l’entité ;
– un contrat qui sera ou pourra être réglé en instruments de capitaux propres de l’entité elle-­même.
Deux critères doivent être utilisés pour déterminer comment les actifs financiers doivent être classifiés et
mesurés : le business model de l’entité pour la gestion des actifs financiers, et les caractéristiques des flux
de trésorerie contractuels de l’actif financier.
Un passif financier concerne tout passif qui est :
– une obligation contractuelle de remettre à une autre entité de la trésorerie ou un autre actif financier
et d’échanger des actifs ou des passifs financiers avec une autre entité à des conditions potentiellement
défavorables à l’entité ;
– un contrat qui sera ou pourra être réglé en instruments de capitaux propres de l’entité elle-­même.
Un instrument de capitaux propres est tout contrat mettant en évidence un intérêt résiduel dans les
actifs d’une entité après déduction de tous ses passifs.
Un instrument financier composé contient à la fois une composante de passif et une composante de capi-
taux propres. Ces composantes doivent être classées séparément en passifs financiers, en actifs financiers
ou en instruments de capitaux propres.
Si une entité rachète ses propres instruments de capitaux propres, ceux-­ci (les « actions propres ») doivent
être déduits des capitaux propres. Aucun profit ou perte ne doit être comptabilisé dans le résultat lors de
l’achat, de la vente, de l’émission ou de l’annulation d’instruments de capitaux propres de l’entité. De telles
actions propres peuvent être acquises et détenues par l’entité ou par d’autres membres du groupe consolidé.
La contrepartie versée ou reçue doit être comptabilisée directement en capitaux propres.

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Un dérivé est un instrument financier ou un autre contrat qui présente les trois caractéristiques suivantes :
– sa valeur varie en fonction d’une variation d’un taux d’intérêt spécifié, du prix d’un instrument financier,
du prix d’une marchandise, d’un cours de change, d’un indice de prix ou de taux, d’une notation de
crédit ou d’un indice de crédit ou d’une autre variable (parfois appelée le « sous-­jacent ») ;
– il ne requiert aucun investissement initial net ou un investissement initial net inférieur à celui qui serait
nécessaire pour d’autres types de contrats dont on pourrait attendre des réactions similaires aux évolu-
tions des conditions de marché ;
– et il est réglé à une date future.
Le coût amorti d’un actif ou d’un passif financier est le montant auquel est évalué l’actif ou le passif financier
lors de sa comptabilisation initiale, diminué des remboursements en principal, majoré ou diminué de l’amor-
tissement cumulé calculé par la méthode du taux d’intérêt effectif, de toute différence entre ce montant
initial et le montant à l’échéance, et diminué de toute réduction pour dépréciation ou irrécouvrabilité.
La méthode du taux d’intérêt effectif est le taux qui actualise exactement les décaissements ou encais-
sements de trésorerie futurs sur la durée de vie prévue de l’instrument financier.
Un instrument de couverture est un dérivé désigné (pour une couverture du seul risque de variation
des taux de change) ou un actif ou un passif financier désigné non dérivé dont on s’attend à ce que la
juste valeur ou les flux de trésorerie compensent les variations de juste valeur ou de flux de trésorerie d’un
élément couvert désigné.
Un dérivé incorporé est une composante d’un instrument hybride (composé) qui inclut également un
contrat hôte non dérivé, ce qui a pour effet de faire varier une partie des flux de trésorerie de l’instrument
composé de manière analogue à celle d’un dérivé autonome.

B La comptabilisation
1 L’évaluation
Pour un actif financier dans le champ de la norme IFRS 9, il y a trois types de modèles économiques :
– l’objectif du modèle économique est uniquement de détenir des actifs financiers pour encaisser des flux
de trésorerie contractuels : l’actif financier est évalué au coût amorti ;
– l’objectif du modèle économique est à la fois de détenir des actifs financiers pour encaisser des flux de
trésorerie contractuels et de vendre des actifs financiers : l’actif financier est évalué à la juste valeur par
le biais des autres éléments du résultat global ;
– les actifs financiers qui ne sont détenus dans le cadre d’aucun des deux modèles économiques ci-­dessus
sont évalués à la juste valeur par le résultat.

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PARTIE 2 - Les normes internationales

La plupart des passifs financiers continueront donc à être évalués au coût amorti. La norme IFRS 9 inclut
la même option que dans IAS 39, permettant aux entités d’évaluer leurs passifs financiers à la juste valeur
par le résultat si des critères spécifiques sont remplis.

a L’évaluation ultérieure d’actifs financiers


Après leur comptabilisation initiale, une entité doit évaluer les actifs financiers, y compris les dérivés qui
constituent des actifs, à leur juste valeur, sans aucune déduction au titre des coûts de transaction qui peuvent
être encourus lors de leur vente ou d’une autre forme de sortie, sauf en ce qui concerne les actifs suivants :
– les prêts et créances qui doivent être évalués au coût amorti en utilisant la méthode du taux d’intérêt
effectif ;
– les placements détenus jusqu’à leur échéance, qui doivent être évalués au coût amorti en utilisant la
méthode du taux d’intérêt effectif ;
– et les placements dans des instruments de capitaux propres qui n’ont pas de prix coté sur un marché
actif et dont la juste valeur ne peut être évaluée de manière fiable, ainsi que les instruments dérivés liés à
ces instruments de capitaux propres non cotés et qui doivent être réglés par remise de tels instruments,
qui doivent être évalués au coût.

b L’évaluation ultérieure des passifs financiers


Après la comptabilisation initiale, une entité doit évaluer tous les passifs financiers au coût amorti en
utilisant la méthode du taux d’intérêt effectif, sauf :
– les passifs financiers à la juste valeur par le biais du compte de résultat. Ces passifs, y compris les dérivés
qui constituent des passifs, doivent être mesurés à la juste valeur ;
– les passifs financiers qui surviennent lorsqu’un transfert d’actif financier ne répond pas aux conditions de
décomptabilisation ou lorsque l’approche de l’implication continue s’applique ;
– les contrats de garantie financière. Après comptabilisation initiale, l’émetteur d’un tel contrat doit l’éva-
luer en retenant le plus élevé : entre le montant déterminé conformément à IAS 37 « Provisions, passifs
éventuels et actifs éventuels » ;
– le montant initialement comptabilisé diminué, le cas échéant, de l’amortissement cumulé comptabilisé
conformément à IAS 18 « Produits des activités ordinaires » ;
– les engagements de fournir un prêt à un taux d’intérêt inférieur au marché. Après comptabilisation initiale,
l’émetteur d’un tel contrat doit l’évaluer en retenant le plus élevé : le montant déterminé conformément
à lAS 37 ;
– et le montant comptabilisé initialement diminué, le cas échéant, de l’amortissement cumulé comptabilisé
conformément à lAS 18.

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Chapitre 6 - Les différences de traitements

APPLICATION CORRIGÉE
L’entreprise X a acquis des titres immobilisés pour une valeur de 15 000 €. Les frais d’acquisition se sont élevés à 300 € HT.
Elle a acheté des valeurs mobilières pour 5 000 € avec des frais de 100 € HT.
Elle avait acquis en N–1 une participation dans une société pour 30 000 €. Au 31/12/N, la juste valeur est de 22 000 €.
Elle a procédé à un emprunt obligataire de 2 000 obligations (valeur nominale 100 €, valeur d’émission 95 €, valeur de remboursement
100 €) au taux de 2 % sur 5 ans par amortissement constant.

Correction
Les titres immobilisés : ce sont des titres évalués au coût amorti.

Achat
Titres immobilisés 15 300
État – TVA déductible 60
Banques 15 360

Les valeurs mobilières de placement : si elles peuvent être cédées dès que l’opportunité se présente alors elles seront évaluées au coût
amorti. Les frais sont inscrits en charge.

Achat
Valeurs mobilières 5 000
Frais sur titres 100
État – TVA déductible 20
Banques 5 120

Si le cours augmente au 31/12 alors il faut constater une plus-­value.

31/12/N
Valeurs mobilières Montant
plus-­value
Autres produits financiers Montant
plus-­value

Participation : il s’agit de titre de placements en instruments de capitaux, ils sont évalués à la juste valeur par le biais des autres éléments
du résultat global.

31/12/N
Titres de participation 2 000
Écart d’évaluation sur instruments financiers 2 000

129
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PARTIE 2 - Les normes internationales

Emprunt obligataire :

Remboursement Capital restant dû Intérêt Annuité


31/12/N 40 000 200 000 4 000 44 000
31/12/N+1 40 000 160 000 3 200 43 200
31/12/N+2 40 000 120 000 2 400 42 400
31/12/N+3 40 000 80 000 1 600 41 600
31/12/N+4 40 000 40 000 800 40 800

Taux effectif global :


2 000 × 95 = 44 000 × (1 + i)–1 + 43 200 × (1 + i)–2 + 42 400 × (1 + i)–3 + 41 600 × (1 + i)–4 + 40 800 × (1 + i)–5
i = 3,81 %
Tableau du coût amorti :

Intérêt Amortissement
Intérêt i = 3,81 % Remboursement Coût amorti
i = 2% prime
(1) (3) (5) = (5) – (3) + (4)
(2) (4) = (1) – (2)
01/01/N 200 000
31/12/N 200 000 × 3,81 % = 7 620 4 000 40 000 3 620 163 620
31/12/N+1 163 620 × 3,81 % = 6 234 3 200 40 000 3 034 126 566

Émission
Banques 200 000
Emprunt obligataire 200 000
31/12/N
Emprunt obligataire [40 000 – (7 620 – 4 000)] 36 380
Charge financière 7 620
Banques 44 000

2 La dépréciation d’actifs financiers


Selon la norme IAS 39, la dépréciation d’un instrument financier est différente selon la classification de cet
instrument. Avec la norme IFRS 9, le même modèle de dépréciation s’applique à tous les actifs financiers
pouvant faire l’objet d’une dépréciation, quel que soit le type d’instrument ou quelle que soit sa classifica-
tion, supprimant ainsi une source majeure de complexité de la norme IAS 39.

130
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Chapitre 6 - Les différences de traitements

Le nouveau modèle distingue 3 phases :


– première phase : dès l’investissement, l’entité comptabilise les pertes attendues sur 12 mois et le produit
financier (intérêt) est calculé sur la base du montant brut de l’instrument ;
– deuxième phase : si le risque de crédit augmente sensiblement et que le risque de crédit n’est pas consi-
déré comme faible, les pertes prévues sur la durée du prêt doivent être reconnues et le produit financier
(intérêt) est calculé sur la base du montant brut de l’instrument ;
– troisième phase : si la qualité du crédit se détériore au point que la recouvrabilité du principal est menacée,
le produit financier (intérêt) est calculé sur la base du montant de l’instrument net de la dépréciation et
la perte attendue sur la durée du prêt continue d’être provisionnée.

3 La couverture
Il existe trois types de relations de couverture :

a La couverture de juste valeur


Le profit ou la perte résultant de la réévaluation de l’instrument de couverture à la juste valeur (pour un
instrument de couverture dérivé) doit être comptabilisé(e) en résultat ; le profit ou la perte sur l’élément
couvert attribuable au risque couvert doit ajuster la valeur comptable de l’élément couvert et être comp-
tabilisé(e) en résultat.

b La couverture de flux de trésorerie


Concernant la couverture des flux de trésorerie, la partie du profit ou de la perte sur l’instrument de
couverture qui est considérée constituer une couverture efficace doit être comptabilisée directement en
capitaux propres et la partie inefficace du profit ou de la perte sur l’instrument de couverture doit être
comptabilisée en résultat.

c La couverture d’un investissement net dans une activité à l’étranger


Pour la couverture d’un investissement net, la partie du profit ou de la perte sur l’instrument de couver-
ture qui est considérée constituer une couverture efficace doit être comptabilisée directement en capitaux
propres et la partie inefficace doit être comptabilisée dans le compte de résultat.
Différences entre le référentiel français et le référentiel international : la notion d’instruments finan-
ciers ainsi que la notion de juste valeur n’apparaissent pas en droit comptable français. Il fait référence aux
actifs financiers, aux emprunts et aux opérations de couverture.

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PARTIE 2 - Les normes internationales

VIII La reconnaissance des revenus


A Les principes
Le principe de base de la nouvelle norme IFRS 15 est de comptabiliser le produit pour décrire le transfert
de biens ou de services à un client, et ce pour un montant qui reflète le paiement que l’entité s’attend
à recevoir en contrepartie de ces biens ou services.
La norme IFRS 15 pose les principes de comptabilisation du chiffre d’affaires relatif aux contrats conclus
avec des clients. Sont exclus les contrats qui relèvent de normes spécifiques : les contrats de location, les
contrats d’assurance et les instruments financiers.
Les cinq étapes à mettre en œuvre pour comptabiliser un produit sont :
– l’identification du (des) contrat(s) avec un client ;
– l’identification des différentes obligations de performance distinctes du contrat ;
– la détermination du prix de la transaction ;
– l’affectation du prix de la transaction aux obligations différentes de performance ;
– la comptabilisation du produit lorsque les obligations de performance sont satisfaites.
Dans certains cas, une entité peut appliquer l’IFRS 15 à un portefeuille de contrats au lieu de l’appliquer
séparément à chacun des contrats avec un client.

B La répartition du prix
Lorsqu’un contrat comporte plusieurs obligations de prestations distinctes, il faut répartir le prix de la tran-
saction. Pour cela, il faut déterminer le prix de vente spécifique du bien ou service et ensuite répartir le prix
de la transaction en fonction de ce prix de vente. Si le prix de vente spécifique ne peut pas être déterminé
alors il faut estimer :
– l’évaluation au prix du marché avec ajustement ;
– le coût augmenté de la marge ;
– la méthode résiduelle.

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Chapitre 6 - Les différences de traitements

C La comptabilisation du chiffre d’affaires


Une obligation de prestation est remplie et les produits des correspondants doivent être comptabilisés
progressivement si au moins un des critères suivants est rempli :
– le client reçoit et consomme les avantages de la prestation de l’entité à mesure qu’elle est exécutée ;
– la prestation de l’entité crée ou valorise un actif dont le client obtient le contrôle au fur et à mesure de
sa création ou de sa valorisation.
Dans le cas de ventes de biens, les produits sont comptabilisés lorsque le client obtient le contrôle du bien
(il peut l’utiliser et il bénéficie des avantages économiques liés à ce bien).
Dans le cas de vente d’un actif non financier et non lié à l’activité ordinaire, il faudra sortir l’immobilisation
lorsque la perte de contrôle est effective. Le gain ou la perte ne doivent pas être comptabilisés en produit
des activités ordinaires.

D La comptabilisation de prestations de services


Il est possible d’utiliser :
– la méthode fondée sur les extrants selon laquelle les produits sont comptabilisés sur la base des unités
produites ou livrées ;
– la méthode fondée sur les intrants selon laquelle les produits sont comptabilisés sur la base des efforts
déployés relativement à l’effort total prévu.

IX La comptabilisation des contrats à long terme


Avec la norme IFRS 15, la reconnaissance du chiffre d’affaires à l’avancement n’est plus automatique pour
les contrats à long terme. Les principes sont les mêmes que pour le PCG.
Différences entre le référentiel français et le référentiel international : en norme IFRS, c’est la notion
de contrôle qui prime alors que selon le PCG, c’est la notion de propriété. Les normes parlent d’actualisation
ce qui est interdit par le PCG. Les normes IFRS ne connaissent pas la méthode à l’achèvement.

133
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PARTIE 3

COMPTES
DE GROUPE

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Chapitre
PRINCIPES DE CONSOLIDATION 7
Selon le programme officiel de l’examen, ce chapitre va vous permettre de comprendre les conditions
d’établissement des comptes consolidés et de détermination du périmètre de consolidation et d’apprécier
l’utilité des comptes combinés.
Vous développerez ainsi les compétences suivantes :
– maîtriser le cadre réglementaire et légal de la consolidation des comptes (règlements nationaux et normes
internationales) ;
– définir le périmètre de consolidation.

I Les opérations de consolidation : généralités


Les comptes consolidés représentent les comptes d’un groupe de société. La société principale est la société
mère qui détient des participations directement ou indirectement dans une société appelée filiale. Il peut
exister des activités entre la société mère et ses filiales, ou alors la société mère a une simple activité de
gestion et dans ce cas il s’agit d’une holding.
L’élaboration des comptes du groupe est importante pour les tiers. En effet, les comptes consolidés
permettent de procéder à une analyse financière sur le groupe après annulation des opérations intragroupe.
Ceux-­ci permettront la prise de décision finale en matière d’analyse financière.

A Le cadre réglementaire et légal


1 Les traités internationaux
La France a dû tenir compte de la 4e directive concernant les comptes sociaux et de la 7e directive relative
aux comptes consolidés et elle a adopté le règlement européen 1606 sur l’application des normes interna-
tionales IAS/IFRS pour les sociétés cotées.
La directive européenne comptable unique du 26 juin 2013 abroge et remplace les 4e et 7e directives. Elle a
été transposée en France par une ordonnance accompagnée par un décret d’application. Elle est applicable
aux exercices ouverts depuis le 1er janvier 2016.

137
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PARTIE 3 - Comptes de groupe

Depuis 2005, les sociétés dont les titres sont admis à la négociation sur le marché réglementé (Euronext
par exemple) sont dans l’obligation de présenter leurs comptes consolidés selon les normes internationales.
Pour les autres sociétés, les États membres sont habilités à obliger ou à autoriser les sociétés visées à utiliser
les normes internationales.
Selon les normes internationales, les états financiers consolidés doivent comprendre toutes les filiales de la
société mère, y compris celle dont le contrôle est destiné à être temporaire du fait que la filiale est acquise
et détenue exclusivement en vue de sa cession dans un délai de 12 mois (IFRS 5 « Actif non courant détenu
en vue de la vente et activité abandonnée »).

2 La position de la France
L’application des normes IFRS est obligatoire pour les sociétés cotées. Pour les comptes sociaux, le Plan
comptable général est conservé, mais les normes internationales sont progressivement intégrées.
La loi de 1985 adopte la 7e directive européenne, elle oblige les sociétés commerciales et les entreprises
publiques à établir des comptes consolidés. Elle a été modifiée par le règlement 99-02 élaboré par le Comité
de la Réglementation Comptable (CRC), en constante actualisation.
Le règlement a été actualisé en 2005, cela a permis de prendre en compte l’évolution de la norme IFRS 3,
de préserver la cohérence avec les principes comptables (nouvelle définition des passifs par exemple).
Le règlement 99-02 a été fusionné avec les autres règlements de consolidation concernant l’assurance et
les banques pour donner le règlement 2020-01 applicable aux exercices ouverts à compter du 1er janvier
2021. L’ANC n’a pas profité de la rédaction du nouveau règlement pour éliminer les divergences avec les
normes IFRS.
Le nouveau règlement applicable au 1er janvier 2021 s’applique de manière prospective aux évènements
survenant après cette date. Les entités peuvent choisir de l’appliquer rétrospectivement pour :
– les contrats de crédit bail ;
– l’étalement des primes d’émission, des primes de remboursement et des frais d’émission d’emprunt ;
– la comptabilisation des frais d’émission en charges ;
– la comptabilisation à l’actif des coûts d’acquisition des actifs.
Les sociétés commerciales, quelle que soit leur forme, cotées ou non, établissent chaque année des comptes
consolidés ainsi qu’un rapport de gestion du groupe dès lors qu’elles contrôlent de manière exclusive ou
conjointement une ou plusieurs entreprises. Une entité est comprise dans le périmètre de consolidation dès
lors que sa consolidation, ou celle du sous groupe dont elle est l’entité consolidante, présente seule ou avec
d’autres entités en situation d’être consolidées un caractère significatif par rapport aux comptes consolidés
de l’ensemble des entités induites dans le périmètre. Les sociétés soumises à consolidation doivent désigner
au moins deux commissaires aux comptes (C. com., art. L. 823-2).
Une société commerciale non cotée sur un marché réglementé et n’émettant pas de titres de créances
négociables est exemptée de cette obligation de publication des comptes consolidés si :
– à la clôture de l’exercice concerné, il n’existe aucun contrôle ;
138
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Chapitre 7 - Principes de consolidation

– à la clôture de l’exercice concerné, la société n’exerce qu’une influence notable sur l’ensemble des
sociétés (attention : si la société présente des comptes consolidés incluant d’autres sociétés, les sociétés
sous influence notable sont prises en compte dans le périmètre de consolidation) ;
– la société est elle-­même sous le contrôle d’une entreprise qui l’inclut dans ses comptes consolidés, dans ce
cas elle ne doit pas émettre de valeurs mobilières admises aux négociations sur un marché réglementé, et
il y a absence d’opposition d’un ou plusieurs associés (ou actionnaires) représentant au moins le dixième
du capital social de la société mère du sous-­groupe ;
– la société subit une variation du périmètre de consolidation ;
– pendant deux exercices successifs le groupe ne dépasse pas 2 des 3 seuils suivants :
• total du bilan : 24 000 000 €,
• total du chiffre d’affaires : 48 000 000 €,
• nombre de salariés : 250.

ATTENTION
Pour le calcul des seuils, il ne faut prendre que les entreprises sous contrôle. Les entreprises sous influence
notable sont à exclure.

B Les différentes étapes du processus de consolidation


1 Les travaux préparatoires
Dans un premier temps, il faut établir l’organigramme du groupe, effectuer un inventaire du portefeuille
titres, déterminer le périmètre de consolidation, les méthodes de consolidation. Pour cela, les sociétés du
groupe remontent les informations financières à la société mère (reporting).
La date d’établissement des comptes consolidés est généralement la date de clôture de la société mère. Si
la date de clôture des filiales est différente alors celles-­ci établiront des comptes intermédiaires. Selon les
normes IAS/IFRS, l’écart entre les dates de clôture ne peut pas excéder trois mois. La date de consolidation
peut être différente de la date de clôture des comptes individuels de la société consolidante à la condition
que la majorité des entreprises du groupe clôture à cette même date.

2 Les opérations de retraitement


Le principe d’homogénéité doit être respecté. En vue de la consolidation, les comptes sociaux doivent
être homogènes. Par exemple, si le groupe, pour les travaux à long terme, décide d’utiliser la méthode
à l’avancement alors que la filiale utilise la méthode à l’achèvement, elle devra harmoniser ses comptes.
La société mère impose les méthodes à l’ensemble des sociétés du groupe. Il existe beaucoup moins d’options
en IFRS que dans le PCG. Ce travail de retraitement est décentralisé, chaque société du groupe retraite en
interne et remonte les comptes retraités.
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PARTIE 3 - Comptes de groupe

Le passage aux normes IFRS entraîne des différences avec le CRC, il s’agit de changement de méthode
comptable. Le commissaire aux comptes doit apprécier sa justification. En cas d’incidence significative
sur les comptes, il vérifie que la traduction comptable soit appropriée et qu’une information est présentée
pour établir la comparabilité des comptes. La mention dans le rapport de gestion n’est plus obligatoire. Le
commissaire aux comptes mentionne une observation dans la première partie de son rapport qui lui
servira à exprimer son opinion.

3 Les opérations de consolidation


Les opérations de consolidation reviennent à :
– regrouper les comptes sociaux des sociétés consolidées excepté pour les sociétés sous influence notable ;
– neutraliser les opérations intragroupes, éliminer les comptes réciproques afin de ne laisser dans les comptes
que les opérations réalisées avec les sociétés hors groupe ;
– constater à la juste valeur les entrées des sociétés dans le périmètre de consolidation avec constatation
d’écarts d’évaluation et d’acquisition ;
– partager les capitaux propres et les résultats entre le groupe et les minoritaires.

4 La présentation des documents de synthèses consolidés


Les documents de synthèse sont le bilan, le compte de résultat. En plus de ces états, il y a l’annexe. Le
tableau de flux de trésorerie est une information à inclure dans l’annexe. L’entité doit justifier les postes du
bilan, du compte de résultat et des engagements hors bilan.

5 Les méthodes de comptabilisation


Les journaux de pré-­consolidation et de consolidation ont des particularités :
– il n’y a pas de numéro de compte ;
– les écritures de bilan et les écritures de gestion ne se mélangent pas. Pour chaque opération, il convient
de travailler sur le bilan et sur le compte de résultat. S’il y a une modification de la situation nette alors
la contrepartie sera le résultat.

Exemple : Dotation de 100 €


Dans les comptes individuels :

681 DAP 100


281 Amortissements 100

140
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Chapitre 7 - Principes de consolidation

Dans le journal de pré-­consolidation :

Compte de bilan Compte de gestion


Résultat 100 DAP 100
Amortissements 100 Résultat global 100

La méthode des tableaux peut être utilisée en cas de consolidation simple.


Ajustements Comptes
Montant société Cumul
Rubrique Montant filiale nécessaires consolidés
mère (1)
(+/–) (2) = (1) + (2)

II Le périmètre de consolidation
A La définition
Selon le Code de commerce, les sociétés commerciales établissent et publient chaque année à la diligence du
conseil d’administration, du directoire, du ou des gérants, des comptes consolidés ainsi qu’un rapport sur la
gestion du groupe dès lors qu’elles contrôlent de manière exclusive ou conjointe une ou plusieurs sociétés.
Définir un périmètre revient à déterminer les sociétés qu’il faut prendre en compte pour l’établissement des
comptes consolidés. Cette décision nécessite le calcul du pourcentage de contrôle. Celui-­ci se détermine
à partir des droits de vote.

B Les différents types de contrôle


1 Le contrôle exclusif
La société mère a le pouvoir de diriger les politiques financières et opérationnelles d’une entité. Il faut que
les entités puissent tirer avantage de ses activités. Ce pouvoir résulte soit :
– de la détention de la majorité des droits de vote dans une autre société directement ou indirectement
(contrôle de droit) ;
– de la désignation, pendant deux exercices successifs, de la majorité des membres des organes d’adminis-
tration, de direction ou de surveillance d’une autre entreprise. L’entreprise consolidante est présumée avoir
effectué cette désignation lorsqu’elle a disposé, au cours de cette période, directement ou indirectement,
d’une fraction supérieure à 40 % des droits de vote et qu’aucun autre associé ou actionnaire ne détenait,
141
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PARTIE 3 - Comptes de groupe

directement ou indirectement, une fraction supérieure à la sienne (contrôle de fait). Cette présomption
n’existe pas en norme IFRS. Elle peut être réfutée s’il est démontré que l’entreprise consolidante n’exerce
pas de contrôle exclusif sur sa filiale, ce qui dans ce cas doit être justifié en annexe ;
– du droit d’exercer une influence dominante sur une entreprise en vertu d’un contrat ou de clauses
statutaires (contrôle contractuel), lorsque le droit applicable le permet ; l’influence dominante existe
dès lors que, dans les conditions décrites ci-­dessus, l’entreprise consolidante a la possibilité d’utiliser ou
d’orienter l’utilisation des actifs, passifs et éléments de hors bilan de la même façon qu’elle contrôle ce
même type d’éléments dans sa propre entité.
La norme IFRS 10 ne fait pas référence au pourcentage de détention des droits de vote pour apprécier le
contrôle. Trois conditions cumulatives sont nécessaires :
– la détention du pouvoir sur l’entité ;
– l’exposition ou la détention des droits à des rendements variables en raison de son implication dans
l’entité ;
– la capacité d’influer sur ces rendements en raison de son pouvoir, c’est-­à‑dire les droits existants qui lui
donnent la capacité de diriger les activités pertinentes.

2 Le contrôle conjoint (ou partenariat en IFRS)


La société mère partage le contrôle d’une société exploitée en commun.
Deux éléments sont essentiels à l’existence d’un contrôle conjoint :
– un nombre limité d’associés ou d’actionnaires partageant le contrôle. Le partage du contrôle suppose
qu’aucun associé ou actionnaire n’est susceptible à lui seul de pouvoir exercer un contrôle exclusif en
imposant ses décisions aux autres ; l’existence d’un contrôle conjoint n’exclut pas la présence d’associés
ou d’actionnaires minoritaires ne participant pas au contrôle conjoint. Il n’est pas nécessaire que les
détentions de titres soient égalitaires entre les associés qui participent au contrôle conjoint ;
– un accord contractuel qui :
• prévoit l’exercice du contrôle conjoint sur l’activité économique de l’entreprise exploitée en commun,
• établit les décisions qui sont essentielles à la réalisation des objectifs de l’entreprise exploitée en commun
et qui nécessitent le consentement de tous les associés ou actionnaires participant au contrôle conjoint.
La norme IFRS 11 distingue deux types de partenariats (joint-­arrangement) :
– l’activité conjointe (joint operation) : activité résultant d’un accord par lequel les parties qui ont le
contrôle conjoint ont des droits sur les actifs et des obligations sur les passifs ;
– la coentreprise (joint venture) : les parties ont des droits sur l’actif net de l’entité contrôlée conjointement.
Il s’agit d’entité dans lesquelles le financement des activités n’est plus assuré de manière continue par les
partenaires.

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Chapitre 7 - Principes de consolidation

3 L’influence notable (ou l’entité associée en IFRS)


La société mère a le pouvoir de participer aux politiques financières et opérationnelles mais sans
en avoir le contrôle.
L’influence notable sur une société est présumée lorsque la société consolidante dispose, directement ou
indirectement, d’une fraction au moins égale à 20 % des droits de vote de cette société.
Si la société mère ne détient que des entreprises sous influence notable, elle n’est pas obligée de conso-
lider. En revanche, si elle détient des entreprises sous contrôle exclusif ou conjoint et des entreprises sous
influence notable alors elle doit tenir compte de ces sociétés pour définir le périmètre de consolidation.
Selon la norme IAS 28, une société sous influence notable est appelée « entreprise associée » et la société
mère « investisseur ».

ATTENTION
S’il est démontré que la société exerce une influence, mais qu’elle ne détient pas 20 % des droits de vote,
cette filiale sera tout de même consolidée. À l’inverse, la société consolidante détient plus de 20 % des droits
de vote mais n’exerce aucune influence, dans ce cas la filiale sera hors périmètre.

4 Les cas d’exclusion du périmètre


a Le cas obligatoire
Toutes les sociétés doivent être consolidées sauf si des restrictions sévères et durables remettent en
cause substantiellement le contrôle ou les possibilités de transfert de fond par la filiale ou la participation.
En IFRS, les restrictions sévères et durables n’existent pas, la perte de contrôle, de quelque forme qu’elle
soit, entraîne obligatoirement l’exclusion du périmètre de consolidation.

b Les cas facultatifs


Il s’agit :
– des acquisitions de titres faites en vue de leur cession ultérieure (dès leur acquisition), selon les normes
IFRS, ce type d’acquisition est inscrit en actif non courant en vue de la vente et est donc exclu du péri-
mètre de consolidation ;
– d’ensemble d’entreprises non significatives : les seuils de non-­signification sont établis par rapport au
chiffre d’affaires, au total du bilan du groupe, etc. Une société mère est exemptée des comptes conso-
lidés lorsque toutes les entreprises qu’elle contrôle présentent un intérêt négligeable. Des sociétés qui
présentent tant individuellement que collectivement un intérêt négligeable par rapport à l’objectif
de régularité, sincérité et image fidèle. Mais attention, une société peut être en dessous des seuils
significatifs et être un investissement stratégique, dans ce cas la société doit être consolidée ;
– des entreprises pour lesquelles le coût ou les délais sont trop importants pour obtenir les informations
nécessaires à leur consolidation. Le règlement R. 99-02 ne reprend pas cette exclusion car pour lui au
sein du groupe il existe un système d’information compétitif. Or, le Code de commerce est supérieur au
règlement, donc cette exclusion peut encore être utilisée. Le règlement 2020-01 reprend cette exclusion.
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PARTIE 3 - Comptes de groupe

c En normes internationales
Il existe peu d’exclusion du périmètre de consolidation. Celles-­ci sont prévues par la norme IFRS 10 § 4 :
« L’entité qui est une société mère doit présenter des états financiers consolidés. La présente norme s’ap-
plique à toute entité, sous réserve de ce qui suit :
(a) une société mère n’a pas l’obligation de présenter des états financiers consolidés si toutes les condi-
tions suivantes sont remplies :
(1) il s’agit d’une filiale entièrement détenue, ou encore d’une filiale partiellement détenue par une
autre entité et tous ses autres propriétaires, y compris ceux qui ne sont généralement pas habilités
à voter, ont été informés que la société mère ne présente pas d’états financiers consolidés et ne
s’y opposent pas,
(2) ses instruments de dette ou de capitaux propres ne sont pas négociés sur un marché organisé (une
bourse des valeurs nationale ou étrangère ou un marché de gré à gré, y compris un marché local
ou régional),
(3) elle n’a pas déposé, et n’est pas en voie de déposer, ses états financiers auprès d’une autorité de
réglementation des valeurs mobilières ou d’une autre autorité de réglementation, aux fins d’émettre
des instruments d’une catégorie quelconque sur un marché organisé,
(4) sa société mère ultime ou l’une de ses sociétés mères intermédiaires produit des états financiers
consolidés mis à la disposition du public, qui sont conformes aux normes IFRS ;
(b) la norme ne s’applique ni aux régimes d’avantages postérieurs à l’emploi, ni aux autres régimes
d’avantages à long terme du personnel auxquels s’applique IAS 19 Avantages du personnel. »

C La détermination du contrôle
1 Le droit de vote ou le pourcentage de contrôle
Le droit de vote représente le pourcentage détenu par la société mère dans les assemblées générales des
sociétés concernées. Son calcul est indispensable pour déterminer le périmètre de consolidation.
Si la société mère détient :
– entre 100 % et 50 % des droits de vote, il s’agit d’un contrôle exclusif ;
– entre 50 % et 40 % des droits de vote, il y a présomption de contrôle exclusif ;
– entre 40 % et 20 % des droits de vote, c’est une présomption d’influence notable ;
– moins de 20 %, c’est une exclusion du périmètre de consolidation.
Le contrôle conjoint est une volonté conjointe du groupe, il faut que les deux conditions soient réunies,
il ne s’agit pas d’une question de pourcentage.
L’autocontrôle : lorsque des actions des droits de vote sont possédées par une ou plusieurs sociétés dont
elles détiennent directement ou indirectement le contrôle, les droits de vote ne peuvent pas être exercés
par l’assemblée générale de la société. Les actions d’autocontrôle sont privées du droit de vote. Les titres

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Chapitre 7 - Principes de consolidation

détenus sous influence notable constituent des actions d’autocontrôle en IFRS mais ce n’est pas le cas en
règlement français.
Le portage : « c’est un ensemble d’opérations par lesquelles une entreprise a l’obligation d’acheter des
titres à un porteur au terme d’une période et à un prix déterminé à l’avance, ce porteur ayant l’obligation
de les lui vendre » (art. 211-7, IR3). Ces titres sont considérés comme détenus pour le compte du groupe,
il faut inclure les droits de vote attachés à ces titres pour déterminer le périmètre de consolidation.

ATTENTION
Pour le calcul des pourcentages de contrôle, il faut tenir compte des différents types d’actions (action à droit
de vote double, certificat de droit de vote, etc.).
Selon la norme IAS 27, il doit être tenu compte des droits de vote potentiels existants ou convertibles.

Le démembrement de propriété : l’usufruitier a le droit de vote en assemblée générale ordinaire, le


nu-­propriétaire vote en assemblée générale extraordinaire. Selon le règlement 99, le nu-­propriétaire ne
consolide pas alors que l’usufruitier consolide.

APPLICATION CORRIGÉE
La société F est formée de 30 000 actions dont 20 000 actions ordinaires, 5 000 actions à vote double, 5 000 actions sans droit de vote.
La société mère M détient 16 000 actions dont 14 000 actions ordinaires et 2 000 actions à vote double.
De plus, la société mère détient 3 000 obligations convertibles en actions (parité 1 obligation contre 1 action) sur les 10 000 émises
par la société F.
Calculer le pourcentage de contrôle de la société M dans la société F.

Correction

Selon les règles françaises :


Nombre de droit de vote dans F : 20 000 + 5 000 × 2 + 0 = 30 000
Nombre de droit de vote détenus par M : 14 000 + 2 000 × 2 = 18 000
% de droit de vote de M dans F = 18 000 / 30 000 = 60 %

Selon les normes IFRS :


Nombre de droit de vote dans F : 20 000 + 5 000 × 2 + 10 000 = 40 000
Nombre de droit de vote détenus par M : 14 000 + 2 000 × 2 + 3 000 = 21 000
% de droit de vote de M dans F = 21 000 / 40 000 = 52,5 %

145
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PARTIE 3 - Comptes de groupe

2 Les différentes hypothèses de contrôle


Voici résumé dans le tableau ci-­dessous les différentes hypothèses de contrôle :
Participation M F
60 % % de contrôle de M dans F1 : 60 %
directe

60 % 10 % % de contrôle de M dans F1 : 60 %
M F1 F2 % de contrôle de M dans F2 : 10 %
% de contrôle de M dans F1 : 10 %
Participation % de contrôle de M dans F2 : 0 %
indirecte (par Le contrôle de M sur F1 n’est pas exclusif donc M ne peut
chaîne) 10 % 60 % pas exercer un contrôle sur F2. Il y a rupture de chaîne.
M F1 F2 S’il existe un contrôle du fait d’une influence dominante
de M sur F1 en vertu d’un contrat ou de clauses statutaires
établis de manière formelle, alors il n’y a pas rupture de
chaîne.
M
60 %
40 %
F1
% de contrôle de M dans F1 : 60 %
F2 25 % % de contrôle de M dans F2 : 40 + 25 = 65 %
% de contrôle de M dans F3 : 65 %
65 %

Participation F3
directe et
indirecte M
30 %
30 %
F1 % de contrôle de M dans F1 : 30 %
% de contrôle de M dans F2 : 30 %
F2 55 % % de contrôle de M dans F3 : 0 %
Rupture de chaîne.
65 %

F3
M
4% Autocontrôle émis par la société consolidante, détenu
Participation F2 par F2 : celle-­ci n’a aucun impact sur le % de contrôle.
70 %
circulaire % de contrôle de M dans F1 : 70 %
35 % % de contrôle de M dans F2 : 35 %
F1
M Il faut rechercher les % de droits de vote dans les AG
60 %
ordinaires.
Participation 70 % F2
réciproque 20 %
% de contrôle de M dans F1 : 70 + 4 = 74 %
F1 4% % de contrôle de M dans F2 : 60 + 20 = 80 %

146
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Chapitre 7 - Principes de consolidation

% de contrôle de M dans F1 : 70 / 75 = 93,33 %


% de contrôle de M dans F2 : 60 %
M
% de contrôle de M dans F3 : 55 %
Circularité Contrôle exclusif sur F3, donc M détient 25 %
70 %
entre sociétés indirectement dans F1.
du groupe 25 % Il existe un autocontrôle. La société détenant le
F1 F3
mais pas avec pourcentage le plus faible devra aliéner ses actions
la société et ne pourra exercer son droit de vote. Le quorum sera de
60 %
mère 55 % 100 – % des droits de vote aliénés, soit dans le cas présent :
100 – 25 (de F3 dans F1) = 75.
F2
Il ne reste dans F1 que 75 % des droits de vote et M
en détient 70 %.

3 Les entités ad hoc


Selon le règlement 2020-01, une entité ad hoc est une structure juridique distincte, créée spécifiquement
pour gérer une opération ou un ensemble d’opérations similaires pour le compte d’une entreprise, et dont
l’activité est structurée ou organisée de manière telle que son activité n’est en fait exercée que pour le
compte de cette entreprise par mise à disposition d’actifs ou fourniture de biens, de services ou de capitaux.
Exemple : gestion des placements dans le cadre d’un plan épargne entreprise.
Ce type de société doit être inclus dans le périmètre de consolidation au même titre que les entreprises
sous contrôle exclusif dès lors qu’une ou plusieurs entreprises ont en substance le contrôle de l’entité, en
effet le pouvoir de décision lui appartient. Il en est de même en norme IFRS.
Les trois critères suivants permettent d’apprécier le contrôle en substance d’une entité ad hoc :
– détention en réalité des pouvoirs de décision ;
– capacité à bénéficier de la majorité des avantages économiques ;
– exposition à la majorité des risques.

D Les dates d’entrée et de sortie du périmètre


1 La date d’entrée
L’entrée dans le périmètre a lieu soit à la date :
– d’acquisition des titres ;
– de prise de contrôle ou d’influence notable (plusieurs acquisitions successives) ;
– prévue au contrat si celle-­ci est différente de la date de transfert des titres.
Il en est de même selon les normes IAS/IFRS.

147
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PARTIE 3 - Comptes de groupe

2 La date de sortie
La société sort du périmètre dès qu’il y a perte de contrôle ou d’influence notable (idem en norme IAS/IFRS).

III Les méthodes de consolidation


A Le pourcentage d’intérêt
Le pourcentage de contrôle permet de déterminer le périmètre et les méthodes de consolidation. La
consolidation tient compte de la part du groupe et la part du hors groupe dans le résultat. Les méthodes
de consolidation utilisent les pourcentages d’intérêt. En effet, le pourcentage de contrôle fait référence
aux droits de vote alors que le pourcentage d’intérêt représente la fraction du patrimoine détenu.
Lorsqu’il existe des liens indirects, le pourcentage d’intérêt s’obtient en multipliant tous les pour-
centages sur la chaîne.
En normes IFRS, il faut tenir compte des chaînes de contrôle.
Le tableau ci-­dessous résume les principaux cas :
Participation M F
60 % % d’intérêt de M dans F1 : 60 %
directe

60 % 10 % % d’intérêt de M dans F1 : 60 %
M F1 F2 % d’intérêt de M dans F2 : 60 × 10 = 6 %
Participation
indirecte % d’intérêt de M dans F1 : 10 %
(par chaîne) 10 % 60 % % d’intérêt de M dans F2 : 60 × 10 = 6 %
M F1 F2 Selon les normes IFRS, il y a rupture de chaîne, le %
d’intérêt de M dans F2 = 0
M
60 %
40 %
F1
Participations % d’intérêt de M dans F1 : 60 %
directe F2 25 % % d’intérêt de M dans F2 : 40 + 60 × 25 = 55 %
et indirecte % d’intérêt de M dans F3 : 55 × 65 = 35,75 %
65 %

F3

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Chapitre 7 - Principes de consolidation

Si F2 distribue 100 €, F1 en reçoit 60 € qu’elle redistribue


à F2 pour 60 × 6 % = 3,60 €.
Sur ces 3,60 € que F2 distribue, F1 reçoit 2,16 €.
F2 sur ces 2,16 € reçoit 0,13 € qu’elle redistribue pour
M 0,08 €.
Sur 100 € distribué par F2, F1 au total aura reçu :
70 % 60 + 2,16 + 0,08 = 62,24 €.
M recevra : 62,24 × 70 % = 43,56 €, soit un % d’intérêt
F1 de 43,56 %.
Le même raisonnement sur F1 donnera un % d’intérêt
60 % 6% de M dans F1 de 72,61 %
Participations
réciproques F2 Système d’équation :
% d’intérêt de M dans F1 = 0,7 + 0,06 F2
% d’intérêt de M dans F2 = 0,6F1
Soit % d’intérêt de M dans F1 = 72,61%
% d’intérêt de M dans F2 = 43,56%

M Pour le raisonnement, on considère que M est détenue


à 94 % par une autre société (fictive)
90 % 6% M = 0,94 + 0,06F1
F1 = 0,9M
F1 % d’intérêt de M dans F1 = 89,42 %
% d’intérêt de M = 99,36 %

M F1 = 0,7 + 0,3F3
F2 = 0,6F1
70 % F3 = 0,3F2
% d’intérêt de M dans F1 : 73,99 %
30 % % d’intérêt de M dans F2 : 44,39 %
F1 F3
% d’intérêt de M dans F3 : 13,31 %
60 % En norme IFRS, il ne faut tenir compte que des sociétés
30 % sur lesquelles il existe un contrôle exclusif.
% d’intérêt de M dans F1 : 70 %
F2
% d’intérêt de M dans F2 : 70 × 60 = 42 %
Participations Pour le raisonnement, on considère que M est détenue
circulaires à 80 % par une autre société (fictive)
M = 0,8 + 0,2F2
M F1 = 0,6M
20 % F2 = 0,3F1
60 % F2 % d’intérêt de M : 82,98 %
% d’intérêt de M dans F1 : 49,79 %
30 % % d’intérêt de M dans F2 : 14,93 %
F1
En norme IFRS, il ne faut tenir compte que des sociétés
sur lesquelles il existe un contrôle exclusif.
% d’intérêt de M dans F1 : 60 %
% d’intérêt de M dans F2 : 60 × 30 = 18 %

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PARTIE 3 - Comptes de groupe

B Les différentes méthodes


Dans cette partie, la prise de participation a eu lieu au moment de la constitution.
Si la prise de participation a lieu postérieurement à la date de création, il faut déterminer les écarts d’éva-
luation et d’acquisition puisque la filiale doit être déterminée à sa juste valeur.
Le choix de la méthode de consolidation dépend du type de contrôle.
Contrôle exclusif Intégration globale (consolidation proprement dite en norme IFRS)
Contrôle conjoint Intégration proportionnelle (consolidation partielle en norme IFRS)
Influence notable Mise en équivalence

Selon les normes IFRS, seules les activités conjointes (joint operation) ouvrent droit à la méthode de conso-
lidation partielle. Les coentreprises utilisent la méthode de la mise en équivalence.

1 L’intégration globale
Le groupe doit cumuler les comptes de toutes les sociétés consolidées. Les comptes des sociétés intégrées
globalement sont repris à hauteur de 100 %, de ce fait la part du hors groupe (intérêts minoritaires)
apparaît dans les comptes du groupe. Dans les normes IFRS on parle de participations ne donnant pas
le contrôle.

Exemple : M détient 80 % de F
Pourcentage de contrôle de 80 %, le contrôle est exclusif, la méthode de consolidation est l’intégration globale (% intérêt 80 %).

Bilan de M Bilan de F
Actif 2 000 Capital 1 400 Actif 1 600 Capital 500
Titres F1 400 Réserves 200
Dettes 1 000 Résultat 100
Dettes 800
2 400 2 400 1 600 1 600

Les capitaux propres de F doivent être partagés, et de ce fait les titres de participation que M détient sur F sont annulés.

Total de F Part du groupe (80 %) Part des minoritaires


Capital 500 400 100
Réserves 200 160 40
700 560 140
Titres participation 400 – 400
Différence de consolidation 160
Résultat 100 80 20

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Chapitre 7 - Principes de consolidation

Compte de bilan
Capital (F) 500
Réserves (F) 200
Résultat (F) 100
Titres de participation 400
Réserves groupe 160
Résultat groupe 80
Part des minoritaires 160

Bilan consolidé
Actif (2 000 + 1 600) 3 600 Capital 1 400
Réserves du groupe 160
Résultat du groupe 80
Part minoritaire (140 + 20) 160
Dettes (1 000 + 800) 1 800
3 600 3 600

Le retraitement du compte de résultat est beaucoup plus simple, le compte de résultat de la filiale est repris à 100 %, puis le résultat
de F est partagé entre le groupe et le hors groupe à hauteur du pourcentage d’intérêt.

2 L’intégration proportionnelle
À la différence de l’intégration globale, les comptes de la filiale ne sont pas intégrés à 100 % mais à hauteur
du pourcentage d’intérêt. La part des minoritaires n’apparaît pas dans le bilan consolidé.

Exemple : M détient conjointement 35 % de F


Pourcentage de contrôle de 35 %, le contrôle est conjoint, la méthode de consolidation est l’intégration proportionnelle (% intérêt 35 %).

Bilan de M Bilan de F
Actif 2 000 Capital 1 175 Actif 1 600 Capital 500
Titres F1 175 Réserves 200
Dettes 1 000 Résultat 100
Dettes 800
2 175 2 175 1 600 1 600

151
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PARTIE 3 - Comptes de groupe

Les capitaux propres de F doivent être partagés, et de ce fait les titres de participation que M détient sur F sont annulés.

Total de F Part du groupe (35 %)


Capital 500 175
Réserves 200 70
700 245
Titres participation – 175
Différence de consolidation 70
Résultat 100 35

Compte de bilan
Capital (F) 175
Réserves (F) 70
Résultat (F) 35
Titres de participation 175
Réserves groupe 70
Résultat groupe 35

Bilan consolidé
Actif (2 000 + 1 600 × 35 %) 2 560 Capital 1 175
Réserves du groupe 70
Résultat du groupe 35
Dettes (1 000 + 800 × 35 %) 1 280
2 560 2 560

3 La mise en équivalence
Les comptes des sociétés mises en équivalence ne sont pas repris. La mise en équivalence apparaît dans les
comptes par l’ajustement du poste titre de participation.

Exemple : M détient conjointement 30 % de F


Pourcentage de contrôle de 30 %, la société M a une influence notable sur F, la méthode de consolidation est la mise en équivalence.

Bilan de M Bilan de F
Actif 2 000 Capital 1 150 Actif 1 600 Capital 500
Titres F1 150 Réserves 200
Dettes 1 000 Résultat 100
Dettes 800
2 150 2 150 1 600 1 600

152
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Chapitre 7 - Principes de consolidation

Total de F Part du groupe (30 %)


Capital 500 150
Réserves 200 60
700 210
Titres participation – 150
Différence de consolidation 60
Résultat 100 30

Les titres ont été achetés pour 150 €, or au moment de la consolidation leur valeur est de : 210 + 30 = 240 €, soit une réévaluation
de 90 €.
La valeur des intérêts majoritaires des titres de participation est substituée à la valeur d’origine, et est inscrite en titres mis en équivalence.

Compte de bilan
Titres mis en équivalence 240
Titres de participation 150
Réserves groupe 60
Résultat groupe 30

Bilan consolidé
Actif 2 000 Capital 1 150
Titres mis en équivalence 240 Réserves du groupe 60
Résultat du groupe 30
Dettes 1 000
2 240 2 240

Pour le compte de résultat, à la différence des méthodes précédentes, le compte de la filiale n’est pas repris. Or, il faut faire apparaître
la part du groupe, sinon le résultat du compte de résultat sera différent de celui du bilan.

Compte de résultat de M
Charges 500 Produits 800
Résultat 300
800 800

Compte de gestion
Résultat 30
Quote-­part de résultat dans les entreprises mises en équivalence 30

Compte de résultat consolidé


Charges 500 Produits 800
Résultat consolidé 330 Quote-­part de résultat dans les sociétés mises en équivalence 30
300 + 100 × 30 % 100 × 30 %
830 830

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Chapitre
LES RETRAITEMENTS 8
DE PRÉCONSOLIDATION
La consolidation est établie à partir des comptes individuels, chaque société consolidée devant transmettre
ses comptes à la société tête de groupe. Un principe doit être respecté : le principe d’homogénéité.
Selon les règles françaises, pour l’établissement des comptes sociaux, le Plan comptable général propose
un certain nombre d’options alors qu’en normes IFRS ce n’est pas le cas. À titre d’exemple, il peut s’agir :
– des contrats à long terme : méthode à l’achèvement ou à l’avancement ;
– des frais d’établissement : inscription en charge ou à l’actif ;
– des engagements retraités : provision ou information en annexe ;
– de la réévaluation libre ;
– de la valorisation des stocks selon la méthode du CUMP ou du PEPS…
Chaque entreprise présente ses comptes individuels selon ses options. Celles-­ci peuvent être différentes
des choix du groupe. C’est pourquoi un plan comptable de consolidation précisant les options choisies
est établi. À l’aide de celui-­ci, chaque société consolidée va procéder à des retraitements dans un journal
de pré-­consolidation.
Deux méthodes sont possibles pour les retraitements :
– la consolidation par les soldes, à partir des comptes individuels des différentes sociétés ;
– la consolidation par les flux : les « à nouveaux » de consolidation sont repris et ensuite le travail s’ef-
fectue par rapport aux flux de l’exercice de la consolidation.

ATTENTION
Pour l’examen du DSCG, le processus utilisé est celui des soldes, à partir des comptes remis chaque année.

Lors de la consolidation de N–1 des retraitements ont été effectués. Si le travail se fait par rapport aux « à
nouveaux », alors il n’y a aucune difficulté, il n’est tenu compte que des flux de N. Mais si le travail se fait
par solde alors les traitements antérieurs ne sont pas pris en compte, il faut donc reconstituer les « à
nouveaux ».

155
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PARTIE 3 - Comptes de groupe

I Les retraitements d’homogénéité


Les sociétés du groupe doivent retraiter leurs comptes individuels de façon à ce que toutes utilisent les
mêmes règles comptables.
Travaillons sur un exemple. Une société achète une machine début N pour 1 000 € qu’elle décide
d’amortir selon le mode linéaire sur 5 ans. Taux d’impôt 26,5 %.
Le plan consolidé prévoit une durée d’amortissement de 4 ans.
Dans le cas présent, il y a une divergence sur la durée d’amortissement.
Tableau d’amortissement :
Compte individuel Compte consolidé
N 200 250
N+1 200 250
N+2 200 250
N+3 200 250
N+4 200

Pour homogénéiser les comptes, la société doit augmenter ses amortissements de 50 (250 – 200) de N à
N+3. Mais, en N+4, il faudra les diminuer de 200.
a) L ’année N, les retraitements d’homogénéisation seront les suivants :

Compte de bilan Compte de gestion


Résultat 50 DAP 50
Amortissements 50 Résultat global 50

Le résultat est modifié, il existe un décalage temporaire entre les comptes individuels et les comptes
consolidés. Lors de la consolidation, il convient de tenir compte des impôts différés. Dans le cas présent,
il faut tenir compte d’un impôt différé actif (économie d’impôt) de 13,25 € (50 × 26,5 %).

Compte de bilan Compte de gestion


Impôt différé actif (IDA) 13,25 Résultat global 13,25
Résultat 13,25 Impôt société (IS) 13,25

b) En N+1, les « à nouveaux » sont à reconstituer. Or, l’année précédente, le résultat a été mouvementé.
Le résultat de N devient des réserves en N+1. Les « à nouveaux » ne concernent que les comptes
de bilan.

156
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Chapitre 8 - Les retraitements de préconsolidation

Compte de bilan Compte de gestion


Réserves 50,00
Amortissements 50,00
Reconstitution AN
IDA 13,25
Réserves 13,25
Reconstitution AN
Résultat 50,00 DAP 50,00
Amortissements 50,00 Résultat global 50,00
IDA 13,25 Résultat global 13,25
Résultat 13,25 Impôt société 13,25

c) A
 u 31/12/N+4, il faut annuler la dotation de 200 € car dans les comptes consolidés le matériel est
totalement amorti.

Compte de bilan Compte de gestion


Réserves 200
Amortissements 200
Reconstitution AN 50 × 4
IDA 53
Réserves 53
Reconstitution AN 13,25 × 4
Amortissements 200 Résultat global 200
Résultat 200 DAP 200
Résultat 53 Impôt société 53
IDA 53 Résultat global 53

Les impôts différés actifs (IDA) disparaissent à la fin de l’opération.


Les écritures de bilan peuvent être regroupées, sans passer par la reconstitution des « à nouveaux » :

Réserves 200
Résultat 200

Réserves 53
Résultat 53

ATTENTION
Les impôts différés sont limités dans le temps. Pour les résorber, il faut tenir compte des « à nouveaux ».
Si on décide de ne pas passer les « à nouveaux », la résorption se fera par le débit du compte résultat et le
crédit du compte réserve en cas d’impôts différés actifs. Cela sera l’inverse pour les impôts différés passifs.

157
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PARTIE 3 - Comptes de groupe

II Le retraitement d’impôt différé


En consolidation, il est tenu compte de l’impôt différé et non de l’impôt exigible. Il se résorbe au
terme du décalage. Il prend naissance du fait de décalages temporaires entre la base fiscale en compte
individuel et la base comptable en compte consolidé. Ces différences temporaires s’expliquent par :
– des retraitements ;
– des décalages dans les comptes individuels entre la comptabilité et la fiscalité. Par exemple, dans le cas
de la participation des salariés, la charge est constatée en N dans la comptabilité alors que, fiscalement,
elle n’est déductible qu’en N+1. Sur ce décalage, il y a un impôt différé à constater.

ATTENTION
Un décalage définitif ne génère jamais d’impôt différé. C’est le cas, par exemple, des contraventions qui ne
seront jamais déductibless.

APPLICATION CORRIGÉE
Une société F a enregistré au 31/12/N une participation de 30 000 €. Taux impôt : 26,5 %.
Présenter les écritures d’homogénéisation au 31/12/N et au 31/12/N+1.

Correction
Dans les comptes individuels, la provision est comptabilisée, mais fiscalement la charge n’est déductible que l’année suivante, c’est
pourquoi elle est réintégrée extra-­comptablement.
En consolidation, il convient de constater la déductibilité immédiate de la charge. Il existe un décalage entre le résultat fiscal des comptes
individuels et le résultat comptable des comptes consolidés. Celui-­ci entraîne la constatation d’une créance d’impôt.
En N :

Compte de bilan Compte de gestion


IDA (30 000 × 26,5 %) 7 950 Résultat global 7 950
Résultat F 7 950 Impôt 7 950

En N+1 :

Compte de bilan Compte de gestion


Résultat F 7 950 Impôt 7 950
Réserve 7 950 Résultat global 7 950

Les impôts différés sont calculés en fonction du taux en vigueur à la clôture de l’exercice. Tout changement a une incidence sur les
impôts différés futurs, il s’agit du report variable.

158
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Chapitre 8 - Les retraitements de préconsolidation

APPLICATION CORRIGÉE
En N, il est prévu que le taux d’imposition en N+1 et N+2 soit de 35 %.
En fait, le taux d’imposition au 31/12/N+1 est porté à 40 %.
Les écarts temporaires imposables sont de 3 000 € en N+1 et 2 500 € en N+2.
Présenter les écritures de retraitement.

Correction
En N :
Compte de bilan Compte de gestion
Résultat 1 925 Impôt société 1 925
IDP [(3 000 + 2 500) × 35 %] 1 925 Résultat global 1 925

En N+1 : ajustement de l’impôt différé


Compte de bilan Compte de gestion
Résultat [2 500 × (40 – 35) %] 125 Impôt société 125
Réserves (2 500 × 35 %) 875 Résultat global 125
IDP (impôt diff. passif) 1 000 2 500 × (40 – 35) %
Réserves (3 000 × 35 %) 1 050 Résultat global 1 050
Résultat 1 050 Impôt société 1 050
Décalage temporaire N+1 3 000 × 35 %

III L’élimination des écritures fiscales


Les provisions réglementées doivent être éliminées. Elles sont portées au niveau des capitaux propres.
Ces provisions de nature fiscale n’existent pas en normes IFRS. L’objectif de la consolidation est d’éliminer
cette provision des comptes individuels et de tenir compte dans la consolidation des décalages temporaires
engendrant des impôts différés.
Les subventions d’investissement sont inscrites en capitaux propres. Selon les normes IFRS, elles sont
considérées comme un produit à rattacher aux exercices futurs, elles majoreront le résultat chaque année, il
faut constater des produits constatés d’avance. Selon le règlement 2020-01, il n’y a pas de retraitement
à faire en consolidation.
Les changements de méthode : dans les comptes annuels ces changements ont un impact sur les capitaux
propres à l’ouverture de l’exercice par le biais du report à nouveau après effet d’impôt sauf si, en raison de
l’application de règles fiscales, l’entreprise est amenée à comptabiliser l’impact du changement dans le
compte de résultat. Dans les comptes consolidés, cette dérogation n’existe pas. L’impact du changement
de méthode doit toujours être imputé sur les capitaux propres nets d’impôt.
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PARTIE 3 - Comptes de groupe

APPLICATION CORRIGÉE
L’impact d’un changement de méthode est de 9 000 € comptabilisés en charge exceptionnelle en raison de l’application de règles
fiscales dans les comptes individuels de la société F.
Les comptes de la société F font apparaître une provision pour hausse des prix de 3 000 €.
Présenter les écritures de pré-­consolidation au 31/12/N.

Correction

Compte de bilan Compte de gestion


Report à nouveau 6 615 Résultat global 6 615
Résultat F (9 000 × 73,5 %) 6 615 Impôt société 2 385
Changement méthode Charges exceptionnelles 9 000
Prov hausse prix 3 000 Résultat global 3 000
Résultat F 3 000 DAP 3 000
Résultat 795 Impôt société 795
Impôt diff passif 795 Résultat global 795

IV Les engagements de retraite


Pour établir ses comptes sociaux, l’entreprise a le choix entre :
– enregistrer la provision pour engagement de retraite (méthode de référence) ;
– tenir les engagements hors bilan.
Les comptes consolidés sont établis dans une optique économique, la provision doit être constatée.
La provision pour retraite peut être déterminée de façon prospective (il n’est tenu compte que de l’ancien-
neté future) ou de façon rétrospective (ancienneté actuelle). Selon les normes IFRS, c’est cette dernière qui
doit être utilisée.

APPLICATION CORRIGÉE
Une société F utilise la méthode rétrospective pour calculer ses engagements retraite au 31/12/N. Ceux-­ci sont mentionnés dans l’annexe.
Pour N–1, ils s’élèvent à 300 000 € et pour N à 330 000 €.
Présenter les écritures de pré-­consolidation au 31/12/N. Taux impôt 26,5 %.

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Chapitre 8 - Les retraitements de préconsolidation

Correction
Pour établir les comptes consolidés, la société doit enregistrer la provision pour retraite.

Compte de bilan Compte de gestion


Résultat F 30 000 DAP 30 000
RAN 300 000 Résultat global 30 000
Provision retraite 330 000
Impôt diff actif (330 000 × 26,5 %) 87 450 Résultat global 7 950
RAN 79 500 Impôt 7 950
Résultat 7 950

Fiscalement, les provisions pour retraite ne sont déductibles qu’au moment du départ à la retraite. Le résultat fiscal des comptes indi-
viduels est nul alors que dans le résultat consolidé il y a 30 000 €, d’où un décalage qui engendre la constatation d’impôts différés.

V Le crédit-­bail
A Le contrat de crédit-bail et contrats assimilés
Pour déterminer s’il s’agit d’une location simple ou d’une location financement, la norme IFRS 16 énonce le
critère suivant : « Le contrat donne au preneur l’option d’acheter l’actif à un prix qui devrait être suffisam-
ment inférieur à sa juste valeur à la date à laquelle l’option peut être levée pour que dès le commencement
la certitude raisonnable de lever l’option soit acquise. »
Depuis les exercices ouverts à compter du 1er janvier 2019, la norme a, pour le preneur, supprimé la distinc-
tion entre les contrats de location simple et les contrats de location financement. Pratiquement tous les
contrats de location doivent être comptabilisés au bilan.
Selon la norme IFRS 13, la juste valeur est le prix qui serait reçu pour la vente d’un actif ou payé pour le
transfert d’un actif lors d’une transaction normale entre des participants de marché à la date d’évaluation.
En France, le prix de la levée d’option est suffisamment incitatif pour que le preneur lève l’option (les loyers
sont surchargés afin d’avoir un prix de levée d’option faible). Le crédit-­bail est considéré dans ce cas comme
une location financement. Selon les normes internationales, le bien doit être considéré comme acquis grâce
à un emprunt. Le taux d’intérêt de l’emprunt est déterminé à partir des redevances à payer.
La comptabilisation des contrats de location simple dans le bilan est interdite.

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PARTIE 3 - Comptes de groupe

APPLICATION CORRIGÉE
Une entreprise utilise un bien en crédit-­bail à compter du 01/01/N–1 pour une durée de 5 ans :
– valeur d’origine : 45 400 € ;
– prix de la levée d’option : 1 000 € ;
– redevances payables d’avance : 10 000 € ;
– taux imposition 26,5 %.
Présenter les écritures de retraitements au 31/12/N–1 et 31/12/N.

Correction
Au niveau de la consolidation, l’approche économique induit le fait que le bien doit être acquis grâce à un emprunt. Cet emprunt est
fictif, il faut en premier lieu déterminer le taux d’intérêt.
1 − (1 + t)−4
45 400 − 10 000 = 10 000 × + 1 000 (1 + t)−5, d’où un taux d’intérêt de 6 %.
t
Dans un second temps, il faut établir le tableau de remboursement de l’emprunt.
Capital restant dû Intérêt Redevance Amortissement Capital restant dû
(1) (2) (3) financier (3 – 2) = (4) (1 – 4)
01/01/N–1 45 400 10 000 10 000 35 400
01/01/N 35 400 2 124 10 000 7 876 27 524
01/01/N+1 27 524 1 651 10 000 8 349 19 175
La redevance est scindée entre les intérêts et l’amortissement. Mais l’amortissement financier est différent de l’amortissement comptable,
cette différence engendre des impôts différés.
L’amortissement du bien est de : (45 400 – 1 000) / 5 = 8 880 €.
Ici, les redevances sont payées d’avance, les intérêts sont à rattacher à chaque période.
Pour N–1, les écritures se présentent ainsi :

Compte de bilan Compte de gestion


Matériel 45 400,00 DAP 8 880,00
Emprunt 45 400,00 Intérêt 2 124,00
Comptabilisation de l’actif Résultat global 1 004,00
et de la dette Redevance 10 000,00
Résultat 8 880,00 Résultat global 266,06
Amortissements 8 880,00 Impôt société 266,06
Comptabilisation
des amortissements
Emprunt 10 000,00
Intérêt couru 2 124,00
Résultat 7 876,00
Remboursement de l’emprunt
Impôt diff. actif 266,06
Résultat 266,06
(8 880 – 7 876) × 26,5 %

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Chapitre 8 - Les retraitements de préconsolidation

Pour N, les écritures sont les suivantes :

Compte de bilan Compte de gestion


Matériel 45 400,00 DAP 8 880,00
Emprunt 45 400,00 Intérêt 1 651,00
Comptabilisation de l’actif Résultat global 531,00
et de la dette Redevance 10 000,00
Résultat 8 880,00 Résultat global 140,72
Réserves 8 880,00 Impôt société 140,72
Amortissements 17 760,00
Comptabilisation
des amortissements
Emprunt 17 876,00
Intérêt couru 1 651,00
Réserves 7 876,00
Résultat 8 349,00
Remboursement de l’emprunt
Impôt diff. actif 406,78
Réserves 266,06
Résultat [(8 880 – 8 349) 140,72
× 26,5 %]

B La cession bail
Une entreprise doit se procurer des fonds. Elle cède un immeuble à un organisme financier qui le lui loue,
l’immeuble servant de garantie.
Dans les comptes individuels, il s’agit en premier lieu d’une cession faisant apparaître une plus-­value. Celle-­ci
est neutralisée par le crédit du compte 487 Produits constatés d’avance. Ce produit sera repris chaque
année sur la durée du contrat de crédit-­bail, il permettra de compenser la redevance.
Fiscalement, la plus-­value est normalement imposable au moment de la cession.
En consolidation, deux cas sont possibles :
– la cession est suivie d’un contrat de location simple, aucun retraitement n’est requis dans les
comptes consolidés ;
– la cession est suivie d’un contrat de crédit-bail ou assimilé, il faut traiter le cas comme le crédit-­bail,
la société reste propriétaire de l’immeuble.

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PARTIE 3 - Comptes de groupe

APPLICATION CORRIGÉE
Un immeuble de 100 000 € amorti pour 40 000 € est cédé début N pour 84 000 € à une société de crédit-­bail. L’entreprise signe un
crédit-­bail de 15 ans avec une redevance annuelle de 8 660 € à terme échu.
Présenter les écritures de retraitements au 31/12/N.

Correction
Par hypothèse le taux d’intérêt sera de 6 %.
Il faut penser à annuler les produits constatés d’avance, tenir compte de l’impôt différé sur la plus-­value et ensuite faire les retraitements
étudiés pour le crédit-­bail.

Capital restant Intérêt Redevance Amortissement Capital restant dû


dû (1) (2) (3) financier (3 – 2) = (4) (1 – 4)
31/12/N 84 000 5 040 8 660 3 620 80 380
31/12/N+1 80 380 4 823 8 660 3 837 76 543
Amortissement de l’immeuble : 60 000 / 15 = 4 000 €

Compte de bilan Compte de gestion


Construction 100 000,00
Produits constatés d’avance 24 000,00
Amortissements 40 000,00
Emprunt 84 000,00
Résultat 1 600,00 Produits exceptionnels 1 600,00
Produits constatés d’avance 1 600,00 Résultat global 1 600,00
Annulation reprise (24 000/15)
Impôt diff. (24 000 × 26,5 %) 6 360,00 Résultat global 6 360,00
Résultat 6 360,00 Impôt société 6 360,00
Résultat 4 000,00 Intérêt 5 040,00
Amortissements 4 000,00 DAP 4 000,00
Emprunt 3 620,00 Résultat global 380,00
Résultat 3 620,00 Redevance 8 660,00

Impôt diff. actif 100,70 Résultat global 100,70


Résultat 100,70 Impôt société 100,70
(4 000 – 3 620) × 26,5 %

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Chapitre 8 - Les retraitements de préconsolidation

VI Les frais d’émission d’emprunt


et les primes de remboursement
Dans les comptes consolidés français, les frais d’émission et les primes de remboursement seront étalées
sur la durée de vie de l’emprunt.
Il y a divergence avec les normes IFRS : en effet, les frais d’émission d’emprunt et les primes doivent être
étalés sur la durée de l’emprunt par ajustement du taux d’intérêt effectif. La valeur de l’emprunt
est diminuée des frais.

APPLICATION CORRIGÉE 1
Une entreprise a émis un emprunt obligataire sur 10 ans pour lequel elle a supporté 50 000 € de frais. Elle a décidé de les laisser en
charges. Le groupe, quant à lui, décide de les étaler. Taux d’impôt 26,5 %.
Présenter les écritures de retraitement au 31/12/N selon le règlement français.

Correction

Compte de bilan Compte de gestion


Frais d’émission emprunt 45 000 Résultat global 45 000
Résultat 45 000 DAP 5 000
50 000 – 50 000 / 10 Transfert de charge 50 000
Résultat (45 000 × 26,5 %) 11 925 Impôt société 11 925
Impôt diff. 11 925 Résultat global 11 925

APPLICATION CORRIGÉE 2 (d’après un sujet d’examen)


La société Jacques a émis un emprunt obligataire de 12 000 obligations de 50 € de nominal le 1er janvier N–2, remboursables au pair
par annuités constantes (81 521 €) durant 10 ans au taux de 6 %. Les obligations sont émises à 46 € l’unité et les frais d’émission se
sont élevés à 5 000 € HT. Le taux d’intérêt effectif de cet emprunt est de 8 %. Le taux d’impôt est de 26,5 %.
Au 31 décembre N, dans les comptes sociaux de la société Jacques, on trouve, après le versement de la troisième annuité, les comptes
suivants :
163 – Emprunt obligataire (600 000 – 45 500 – 48 250 – 51 150) 455 100
169 – Primes de remboursement des obligations (12 000 × 4 × 7 / 10) 33 600
4816 – Frais d’émission d’emprunt (5 000 × 7 / 10) 3 500
661 – Intérêts des emprunts (ceux de N–2 : 36 000 ; ceux de N –1 : 33 270) 30 375
6812 – Dotations aux amortissements des charges d’exploitation à répartir (5 000 / 10) 500
6861 – Dotations aux amortissements des primes de remboursement des obligations (12 000 × 4 / 10) 4 800

Présenter les écritures de consolidation selon le référentiel IFRS.

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PARTIE 3 - Comptes de groupe

Correction
Les passifs financiers doivent être établis au coût amorti. Le coût amorti est de : 547 000 (12 000 × 46 – 5 000).
Le tableau de suivi du coût amorti est le suivant :

Échéances Intérêts à 8 % Remboursement intérêts Remboursement capital Coût amorti


01/01/N–2 547 000
31/12/N–2 43 760 (1) 36 000 45 500 509 260 (2)
31/12/N–1 40 741 33 270 48 250 468 481
31/12/N 37 478 30 375 51 150 424 434

(1) 547 000 × 8 % = 43 760


(2) 547 000 + 43 760 – 36 000 – 45 500 = 509 260

Compte de bilan Compte de gestion


Emprunt obligataire (PCG) 455 100,00 Intérêts des emprunts (4) 7 103,00
IDA (1) 1 705,01 Résultat Jacques 1 325,20
Résultat Jacques (2) 1 325,20 Impôt sur les
Réserves Jacques (3) 3 403,79 bénéfices (5) 477,80
Primes de rembt 33 600,00 DAP des charges
obligations à répartir 500,00
Frais d’emprunt 3 500,00 DAP des PRO 4 800,00
Emprunt obligataire (IFRS) 424 434,00

(1) (33 600 + 3 500 + 424 434 – 455 100) × 26,5 % = 1 705,01
(2) (37 478 – 30 375 – 500 – 4 800) × 73,5 % = 1 325,20
(3) (43 760 + 40 741 – 36 000 – 33 270 – 500 × 2 – 4 800 × 2) × 73,5 % = 3 403,79
(4) 37 478 – 30 375 = 7 103
(5) (37 478 – 30 375 – 500 – 4 800) × 26,5 % = 477,80

VII Les contrats à long terme


Dans les comptes individuels, la société a la possibilité d’adopter :
– la méthode à l’achèvement : le résultat n’est comptabilisé qu’à la fin du contrat, au 31 décembre de
l’année, des travaux en cours sont comptabilisés. Cette méthode ne reflète pas la réalité économique ;
– la méthode à l’avancement : le produit est constaté au fur et à mesure de son degré d’avancement.
Cette méthode permet de donner une meilleure information aux lecteurs des comptes.
La norme IFRS 15 précise que la méthode utilisée doit refléter le transfert progressif du contrôle des biens
et services au client. L’application de la méthode à l’avancement des contrats à long terme n’est plus
automatique.
Depuis 2021, il en est de même selon le règlement ANC 2020-01.
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Chapitre 8 - Les retraitements de préconsolidation

APPLICATION CORRIGÉE
Une société enregistre ses contrats à long terme selon la méthode à l’achèvement. Les informations suivantes vous sont fournies :

N N+1
Prévisions : CA 500 000 500 000
Coût production 350 000 350 000
Charges réellement engagées 210 000 370 000

Présenter les écritures de retraitement au 31/12/N sachant que le groupe privilégie la méthode à l’avancement
(taux impôt 26,5 %).

Correction
Le degré d’avancement est de : 210 / 350 = 60 %, soit un chiffre d’affaires de : 500 000 × 60 % = 300 000 €.
Il faut annuler les stocks d’en-­cours et constater la créance.

Compte de bilan Compte de gestion


Créances 300 000 Production stockée 210 000
Produits en-­cours 210 000 Résultat global 90 000
Résultat 90 000 Chiffre d’affaires 300 000
Résultat 23 850 Impôt sociétés 23 850
Impôt diff. 23 850 Résultat global 23 850

VIII Les écarts de conversion


Dans les comptes individuels, les écarts sont constatés au bilan dans un compte d’attente. À compter de
2021, le règlement 2020-01 s’aligne sur le PCG. Les écarts ne seront plus à comptabiliser dans le résultat.

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PARTIE 3 - Comptes de groupe

IX Les autres retraitements


Le tableau suivant présente les autres retraitements possibles.

Les coûts de développement, Ils doivent être rattachés à l’actif s’ils se rapportent à des projets nettement
les coûts de création individualisés ayant de sérieuses chances de réussite technique et de rentabilité
de sites internet actifs commerciale. C’est la seule méthode autorisée par les normes IFRS.
Il est possible de les prendre en compte dans le coût d’acquisition
Les charges financières
ou de production. En normes IFRS, c’est une obligation.
Il est possible de comptabiliser une provision ou d’utiliser la méthode par
Dépenses de gros entretien
composant. En normes IFRS, la provision est interdite, la méthode par composant
ou grandes révisions
est obligatoire.
Dans les comptes individuels, ces frais sont inclus dans le coût d’acquisition
Les frais d’acquisition
ou comptabilisés en charge. Dans les comptes consolidés, ils sont dans le coût
d’immobilisation
d’acquisition. Selon les normes IFRS, il en est de même.
À comptabiliser en charge selon les normes IFRS ou à imputer sur les capitaux
propres lorsque les coûts concernent l’émission d’instruments donnant accès
Les frais d’établissement
aux capitaux propres.
Selon le règlement 2020-01, seule l’inscription en charge est autorisée.
Les frais d’augmentation En normes IFRS, il convient de les imputer sur la prime d’émission.
du capital Il est est de même pour le règlement 2020-01.
Méthodes possibles en IFRS mais Les instruments financiers à la juste valeur ou au taux amorti, la réévaluation
interdites par le règlement 99 des immobilisations incorporelles.
Selon le PCG, ce sont des immobilisations corporelles normales.
La norme IAS 40 prévoit deux modes de comptabilisation :
Les immeubles de placement – méthode du coût ;
– méthode de la juste valeur : la variation doit être comptabilisée en résultat
pour la période concernée.

APPLICATION CORRIGÉE
Une société F a enregistré début N–1, 20 000 € en frais d’établissement. Elle décide de les amortir sur 5 ans. Le groupe suit les normes IFRS
et décide de les constater en charge.
Présenter les écritures d’homogénéisation au 31/12/N (taux d’impôt 26,5 %).

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Chapitre 8 - Les retraitements de préconsolidation

Correction
Dans les comptes sociaux, les frais d’établissement sont étalés. Or, dans la consolidation, ce n’est pas le cas. La charge doit être portée
en réserve ainsi que l’économie d’impôt. L’amortissement devient sans objet et doit être annulé.

Compte de bilan Compte de gestion


Réserves F 16 000
Amortissements (20 000 / 5) 4 000
Frais établissement 20 000
Reconstitution AN

IDA 4 240
Réserves 4 240
Reconstitution AN (16 000 × 26,5 %)
Amortissements 4 000 Résultat global 4 000
Résultat F 4 000 DAP 4 000
Résultat F 1 060 Impôt société 1 060
Impôt diff passif 1 060 Résultat global 1 060
(4 000 × 26,5 %)

Autre schéma d’écriture

Réserves F 14 700
IDA 5 300
Frais établissement 20 000
Amortissement 8 000
Résultat F (4 000 × 73,5 %) 2 940
Réserves F (4 000 × 73,5 %) 2 940
IDA (8 000 × 26,5 %) 2 120

APPLICATION CORRIGÉE 2 (d’après un sujet d’examen)


La société Solalp-­T a acquis le 1er juin N un téléphérique pour un montant de 900 000 €. Des travaux périodiques de grandes révisions
ont lieu tous les 5 ans. Les travaux ont été programmés pour la fin de la saison d’hiver N+5 pour un montant évalué à 60 000 €. La
société a constitué une provision pour grands travaux. L’amortissement du téléphérique est effectué selon le mode linéaire sur 30 ans.
Il ne vous est pas demandé de traiter l’aspect fiscal de l’amortissement. L’entreprise clôt son exercice le 30/09 de chaque année (taux
d’impôt 26,5 %).
Présenter les écritures de retraitements.

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PARTIE 3 - Comptes de groupe

Correction
Les normes IFRS ne reconnaissent pas les provisions pour grands travaux, celles-­ci ont un caractère fiscal. Les comptes doivent être
retraités afin de faire apparaître les composants.

PCG IFRS
Actif Immobilisations pour 900 000 € Structure : 900 000 – 60 000 = 840 000 €
Composant révision : 60 000 €
Amortissement 30/09/N : 900 000 / 30 × 4 / 12 = 10 000 Structure :
30/09/N+1 : 900 000 / 30 = 30 000 30/09/N : 840 000 / 30 × 4 / 12 = 9 333
30/09/N+1 : 840 000 / 30 = 28 000
Composant :
30/09/N : 60 000 / 5 × 4 / 12 = 4 000
30/09/N+1 : 60 000 / 5 = 12 000
Provision pour 30/09/N : 60 000 / 5 × 4 / 12 = 4 000
révisions 30/09/N+1 : 60 000 / 5 = 12 000

Compte de bilan Compte de gestion


Téléphérique structure 840 000,00
Téléphérique révision 60 000,00
Téléphérique 900 000,00
Amort. du téléphérique 40 000,00 Dotations aux amortissements 10 000
Réserves Solalp-­T 2 449,76 (28 000 + 12 000 – 30 000)
[(9 333 + 4 000 – 10 000) 73,5 %] Résultat global 7 350
Résultat Solalp-­T 7 350,00 IS 2 650
[(28 000 + 12 000 – 30 000) 73,5 %]
IDA 3 533,24
Amort. Téléphérique struc. 16 000,00
Amort. Téléphérique rév. 37 333,00
Provision pour révision 16 000,00 Résultat global 8 820
Réserves Sol 2 940,00 IS 3 180
(4 000 × 73,5 %) Dotation à la provision 12 000
Résultat Sol 8 820,00
(12 000 × 73,5 %)
IDP (16 000 × 26,5 %) 4 240,00

170
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Chapitre
LES RETRAITEMENTS 9
DE CONSOLIDATION
Chaque entreprise ayant effectué les différents retraitements d’homogénéisation et de préconsolidation,
l’entreprise mère va pouvoir précéder aux opérations de consolidation.

I Les opérations intragroupe


A Le cumul des comptes
Les comptes des sociétés appartenant au périmètre de consolidation doivent être repris.
Si la société est intégrée globalement, le bilan et le compte de résultat sont repris en totalité ; si la société
est intégrée de manière proportionnelle, ses comptes sont repris à hauteur de son pourcentage d’intérêt.
Dans les sociétés mises en équivalence, leurs comptes ne sont pas repris.
Des opérations peuvent avoir eu lieu entre les sociétés du groupe et, dans ce cas, il convient d’éliminer les
opérations intragroupe.

B L’ajustement des comptes


1 Le décalage entre les dates d’enregistrement
La société mère (M) vend ses produits à sa filiale (F) qui les commercialise. Dans les comptes de M, le compte
client est débiteur de 1 000 € (dont 150 € de TVA), les comptes de F font apparaître un compte fournisseur
créditeur de 910 € (dont 138 € de TVA) car une facture de 90 € (dont 12 € de TVA) n’a pas été reçue. La
marge de M réalisée pendant cette vente est de 20 €.

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PARTIE 3 - Comptes de groupe

Deux analyses sont possibles :


– l’analyse du vendeur : l’achat de marchandise est comptabilisé chez F et le montant des stocks est
ajusté dans les comptes de F :

Compte de bilan Compte de gestion


Stock 78 Achats 78
TVA déductible 12 Variation de stock 78
Fournisseur 90

– l’analyse de l’acheteur : l’écriture est passée dans les comptes de M, la créance est diminuée de 90 €,
ce qui engendre une modification des ventes et du stock.

Compte de bilan Compte de gestion


Stock M 58 Ventes (M) 78
TVA collectée 12 Variation de stock 58
Résultat M 20 Résultat global 20
Clients (M) 90

Cette opération permet d’ajuster les comptes, les mêmes montants seront dans les comptes de F et de M,
montants qui seront éliminés lors des opérations de consolidation.

2 Les effets escomptés non échus


La société M a remis à l’escompte un effet de 10 000 € qu’elle possédait sur la société F.
Les comptes de F font apparaître pour le compte « Effets à payer » un solde de 10 000 €, alors que le
compte « Effets à recevoir » de M est soldé. Il s’agit d’une opération réciproque, les deux comptes doivent
présenter le même solde afin d’être éliminés lors de la consolidation. La société M doit reconstituer son
compte « Effets à recevoir ».
La remise d’effets à l’escompte est analysée comme un découvert bancaire. L’écriture d’ajustement sera :
Compte de bilan Compte de gestion
Effets à recevoir 10 000
Concours bancaires 10 000
Dettes 10 000
Créances 10 000

172
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Chapitre 9 - Les retraitements de consolidation

C Les opérations n’affectant ni la situation nette ni le résultat


1 L’échange de biens et services
La société M (mère) a vendu à la société F des marchandises pour 400 €.
1) La société F est intégrée globalement, ses comptes sont repris à 100 %, l’écriture sera :

Compte de bilan Compte de gestion


Ventes (M) 400
Achats (F) 400

2) L a société F est intégrée proportionnellement à hauteur de 30 %. Ses comptes sont repris à hauteur
de 30 %, soit un montant des achats de : 400 × 30 % = 120 €.
Les comptes de la société M sont repris en totalité, les ventes apparaissent pour 400 €.
Il n’est pas possible d’éliminer 400 €, lors d’une intégration proportionnelle, il convient d’éliminer le plus
petit des deux montants, soit ici 120 €.
Compte de bilan Compte de gestion
Ventes (M) 120
Achats (F) 120

3) L a société F est mise en équivalence, ses comptes ne sont pas repris donc il n’y a aucune écriture
d’annulation à faire.

2 Les créances et les dettes


La société M doit encore 5 000 € sur la location d’un entrepôt.
1) La société F est intégrée globalement, ses comptes sont repris à 100 %, l’écriture sera :

Compte de bilan Compte de gestion


Dettes 5 000
Créances 5 000

2) L a société F est intégrée proportionnellement à hauteur de 30 %. Ses comptes sont repris à hauteur
de 30 %, soit un montant des créances de : 5 000 × 30 % = 1 500 €.
Les comptes de la société M sont repris en totalité, les dettes apparaissent pour 5 000 €.
Il n’est pas possible d’éliminer 5 000 €. Lors d’une intégration proportionnelle, il convient d’éliminer le
plus petit des deux montants, soit ici 1 500 €.

173
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PARTIE 3 - Comptes de groupe

Compte de bilan Compte de gestion


Dettes 1 500
Créances 1 500

3) L a société F est mise en équivalence, ses comptes ne sont pas repris donc il n’y a aucune écriture
d’annulation à faire.

APPLICATION CORRIGÉE
La société mère (M) a prêté 1 000 € à la société F. La société F est intégrée proportionnellement à hauteur de 30 %. La société F a dans
son poste emprunt un montant total de 1 200 €. Les intérêts courus s’élèvent à 100 € (dont 40 € pour le prêt de M).
Présenter les écritures d’élimination.

Correction

Compte de bilan Compte de gestion


Emprunt 360
Prêt (1 200 × 30 %) 360
Emprunt (int.) 30 Produits financiers 30
Prêt (int.) 30 Charges financières 30

Montant du compte prêt : 1 000 €


Montant du compte emprunt repris : 1 200 × 30 % = 360 < 1 000, toujours prendre le plus petit.
Même raisonnement pour les intérêts courus : 100 × 30 % < 40 €.

D Les opérations affectant la situation nette et le résultat


Une opération n’affecte le résultat du groupe définitivement que lorsqu’elle est réalisée avec l’extérieur.

1 Les profits inclus dans les stocks


1) La société F est intégrée globalement, ses comptes sont repris à 100 %.
Les ventes de M à F ont donné lieu aux stocks suivants : Stock initial : 2 000 € ; Stock final : 3 000 €. La
société M vend avec une marge de 20 %.
Le stock n’a toujours pas été vendu, la marge est neutralisée ainsi que les impôts différés.
Les stocks initiaux sont vendus en cours d’année, le profit est réalisé, l’imposition a lieu d’être (taux d’impôt
26,5 %).

174
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Compte de bilan Compte de gestion


Résultat (M) 600 Variation stock 600
Stock (3 000 × 20 %) 600 Résultat global 600
Marge sur stock final Marge sur stock final
IDA 159 Résultat global 159
Résultat (M) 159 IS 159

Réserves (M) (2 000 × 20 %) 400 Résultat global 400


Résultat (M) 400 Variation de stock 400
Marge stock initial
Résultat (M) 106 IS 106
Réserves (M) 106 Résultat global 106
Imposition différée

2) La société F est intégrée proportionnellement à hauteur de 30 %.


Les ventes de F à M ont donné lieu à un stock final de 3 000 €. La société F vend avec une marge de 20 %.
L’élimination de marge doit être proportionnelle au pourcentage d’intérêt : 3 000 × 20 % × 30 % = 180 €.

Compte de bilan Compte de gestion


Résultat (F) 180,00 Variation stock 180,00
Stock 180,00 Résultat global 180,00
Marge sur stock final Marge sur stock final
IDA (impôt diff. actif) 47,70 Résultat global 47,70
Résultat (F) 47,70 IS 47,70

3) La société F est mise en équivalence


Les ventes de M à F ont donné lieu à un stock final de 3 000 €. La société M vend avec une marge de 20 %
à F (taux d’impôt 26,5 %).
Du fait de la mise en équivalence, les stocks de F n’ont pas été repris. L’élimination devra donc être constatée
dans le compte « Produits constatés d’avance » pour : 3 000 × 20 % × 30 % = 180 €.
Compte de bilan Compte de gestion
Résultat (M) 180,00 Ventes 180,00
Produits constatés Résultat global 180,00
d’avance 180,00 Marge sur stock final
Marge sur stock final
IDA 47,70 Résultat global 47,70
Résultat (M) 47,70 IS 47,70

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PARTIE 3 - Comptes de groupe

2 Les plus-­values de cession d’élément d’actif


Selon la règle de prudence, les moins-­values ne sont pas corrigées si la valeur de l’élément d’actif retraité
n’est pas supérieure à la valeur actuelle de celui-­ci (prix de cession supérieur à la valeur actuelle). De plus,
si la plus-­value est justifiée par la restructuration du groupe alors son élimination est facultative.
Les plus-­values sont éliminées afin de ramener les immobilisations à leur coût historique. Les amortissements
pratiqués par le nouvel acquéreur sont recalculés sur la base de ce coût historique.

APPLICATION CORRIGÉE
La société F a vendu à la société M pour 10 000 € une machine acquise 12 000 € et amortie pour 4 000 € (amortissement linéaire sur
6 ans). M a amorti cette machine sur 4 ans (taux d’impôt 26,5 %).
Présenter les différents retraitements suivant les trois méthodes de consolidation.

Correction
1) La société F est intégrée globalement, ses comptes sont repris à 100 %.
L’amortissement pratiqué par M est de : 10 000 / 4 = 2 500.
L’amortissement pratiqué par F est de : 12 000 / 6 = 2 000.
La correction à effectuer est de 500 €.

Compte de bilan Compte de gestion


Résultat (F) 2 000,00 Produits de cession 10 000,00
Immobilisations 2 000,00 Résultat global 2 000,00
Élimination de la PV VNC 8 000,00
IDA 530,00 Résultat global 530,00
Résultat (F) 530,00 IS 530,00

Amortissements 500,00 Résultat global 500,00


Résultat (M) 500,00 DAP 500,00
Correction amortissement
Résultat (M) 132,50 IS 132,50
IDP 132,50 Résultat global 132,50

L’année suivante, la plus-­value n’est plus dans les comptes, mais il faut tout de même tenir compte de la cession (modification de la
valeur de l’immobilisation) et de l’ajustement des amortissements.

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Compte de bilan Compte de gestion


Réserves (F) 2 000,00
Immobilisations 2 000,00
Élimination de la PV
IDA 530,00
Réserves (F) 530,00
Amortissements 1 000,00 Résultat global 500,00
Résultat (M) 500,00 DAP 500,00
Réserves (M) 500,00
Correction amortissement

Résultat (M) 132,50 IS 132,50


Réserves (M) 132,50 Résultat global 132,50
IDP 265,00

2) La société F est intégrée proportionnellement à hauteur de 30 %.


Les écritures sont les mêmes, mais à hauteur de 30 %.
3) La société F est mise en équivalence : comme pour les profits sur stock, l’élimination de la plus-­value est faite pour évaluer les
capitaux propres et les résultats de la société mise en équivalence.

3 Les dividendes intragroupes


Les dividendes sont pris en compte avec le résultat consolidé de chaque exercice. Lors de leur versement,
ils font double emploi avec les résultats des années antérieurs, il faut les éliminer. Dans le cas présent, il n’y
a pas lieu de tenir compte de la fiscalité différée du fait de l’application du régime de faveur des sociétés
mères en fiscalité. Les dividendes sont exonérés d’impôt.
Les dividendes versés par la société mère ne donnent lieu à aucun retraitement.

APPLICATION CORRIGÉE 1
La société F a versé 10 000 € de dividende à la société M.
Présenter les écritures de consolidation.

Correction

Compte de bilan Compte de gestion


Résultat (M) 10 000 Produits financiers 10 000
Réserves (M) 10 000 Résultat global 10 000

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APPLICATION CORRIGÉE 2
La société M acquiert en N 70 % de la société F pour un montant de 1 000 000 €. La société M perçoit, en septembre N, des dividendes
de 5 000 € versés par F enregistrés en produits financiers.
Présenter les écritures de consolidation.

Correction
Les dividendes distribués en N proviennent des résultats de N–1. Or la société M a pris une participation en N, il convient d’éliminer
les dividendes par imputation sur le coût d’acquisition des titres.

Compte de bilan Compte de gestion


Résultat (M) 5 000 Produits financiers 5 000
Titres de participation 5 000 Résultat global 5 000

4 Les dépréciations et provisions sur opérations internes


La société M a constaté une dépréciation de 6 000 € sur une créance sur F (taux impôt 26,5 %).

Compte de bilan Compte de gestion


Dépréciation créances 6 000 Résultat global 6 000
Résultat (M) 6 000 DAP 6 000
Résultat (M) 1 590 IS 1 590
IDP 1 590 Résultat global 1 590

II Les écarts d’évaluation et d’acquisition


A Les principes
La prise de contrôle doit se faire à la juste valeur. Depuis 2021, il est fait référence à la valeur vénale.
La date de première consolidation est importante. C’est à cette date que sont calculés les écarts d’évalua-
tion et d’acquisition.
Pour les déterminer, il faut en premier lieu définir correctement la valeur des titres de participation.
Le coût d’acquisition des titres est le montant de la rémunération remise par l’acquéreur au vendeur. Ces
frais doivent être incorporés au coût d’acquisition pour leur montant net d’impôt.

178
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APPLICATION CORRIGÉE
La société M a fait l’acquisition des titres, début N, de la société F pour un montant de 20 000 €. Les dépenses engagées pour cette
opération sont les suivantes : honoraires ; conseils : 500 € ; formalités légales : 300 € ; frais d’avocat : 160 €.
Les frais ont été comptabilisés en charges.
Présenter les écritures de consolidation.

Correction
Dans les comptes individuels, ces dépenses ont été comptabilisées en charges pour 960 €.
Pour la présentation des comptes consolidés, ces frais doivent être incorporés pour leur montant net d’impôt au coût d’acquisition des
titres de participation.

Compte de bilan Compte de gestion


Titres de participation 705,60 Résultat global 705,60
Résultat M 705,60 Impôt 254,40
960 × 73,5 % Charges 960,00
Le coût d’acquisition des titres est en définitive de 20 705,60 €.

B L’évaluation des actifs et passifs identifiables


La société doit évaluer ses actifs et passifs à leur juste valeur. Dans un premier temps, il lui faut les identifier.
Certains actifs ne sont pas comptabilisés par la société, il s’agit généralement d’actifs incorporels, ceux-­ci
doivent être identifiés et quantifiés séparément.
Selon les normes IFRS, les actifs incorporels ne sont reconnus que s’ils sont identifiables, c’est-­à‑dire sépa-
rables ou s’ils résultent d’un droit légal ou contracté, et sont mesurés de façon fiable. Il peut s’agir de la
valeur de marché, la valeur d’utilité, etc.
Certains passifs et actifs ne sont pas identifiables :
– le fonds de commerce et les parts de marché ;
– les écarts de conversion et les provisions pour perte de change ;
– les subventions d’investissements et les provisions réglementées.
D’autres sont identifiables, donc évaluables et comptabilisés au bilan consolidé, tels que :
– les coûts de développement répondant aux conditions de l’inscription à l’actif ;
– les biens utilisés en crédit-­bail ;
– les provisions pour engagements de retraites et obligations similaires.
Selon les normes IFRS, les parts de marché ne peuvent être reconnues distinctement à l’actif, elles doivent
être intégrées au coût d’acquisition des titres. Or, selon les normes françaises, les parts de marché ne sont
pas séparables de l’activité, il convient de les évaluer séparément du goodwill même si elles ne répondent
pas à la définition des actifs incorporels.
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C Les écarts d’évaluation


1 Généralités
L’écart d’évaluation est la différence entre la valeur d’entrée dans le bilan consolidé et la valeur comptable
du même élément dans l’entreprise contrôlée.

Exemple : dans les comptes de la société, un terrain est comptabilisé pour 1 000 €, sa juste valeur est de 10 000 €. La différence de
9 000 € constitue un écart d’évaluation soumis à imposition différée.

Selon les normes IFRS, tous les écarts donnent lieu à une imposition différée. Selon le règlement
français, les écarts d’évaluation sur des actifs incorporels non amortis ne donnent pas lieu à impo-
sition. De plus, ceux-­ci ne peuvent pas être cédés séparément de l’entreprise acquise.
Les écarts sont répartis dans les postes appropriés.
Si de nouvelles informations sur les justes valeurs sont reçues dans les 12 mois qui suivent l’entrée dans le
périmètre, la valeur est modifiée ainsi que l’écart d’acquisition. Par exemple, si le contrôle a lieu début N,
la modification des valeurs peut être faite jusqu’au 31/12/N+1.
Selon les normes IFRS, le délai est de 12 mois après la date d’acquisition.

2 La comptabilisation
Les écarts sont répartis dans les postes appropriés du bilan consolidé, ils appartiennent aux actionnaires
majoritaires et minoritaires.
Deux options sont possibles :
– inscrire l’écart d’évaluation directement dans un compte « Réserve de réestimation », réserves qui seront,
au moment du partage des capitaux propres, ventilées entre le groupe et les minoritaires ;
– sortir du poste « Titre de participation » la quote-­part du groupe de l’écart d’évaluation.
En cas d’intégration proportionnelle, seule la part du groupe sera retraitée, et s’il s’agit d’une influence
notable, les comptes de la société n’étant pas repris il n’y a pas d’écart d’évaluation.

ATTENTION
Si l’écart d’évaluation concerne des biens amortissables pensez à passer la dotation complémentaire.

180
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Chapitre 9 - Les retraitements de consolidation

APPLICATION CORRIGÉE
Au 01/01/N, la société M prend une participation de 70 % dans la société F pour 100 000 €.
À la date de l’opération, les capitaux propres de F s’élevaient à 50 000 € et un terrain était inscrit au bilan pour 30 000 €.
Les informations suivantes sur les justes valeurs des éléments de F vous sont fournies :
Terrain 60 000 €
Marque 60 000 €
Engagement retraité 15 000 €
Déterminer la valeur de l’écart d’évaluation et le comptabiliser (taux d’impôt 26,5 %).

Correction
L’écart d’évaluation est la différence entre les justes valeurs et les valeurs historiques des éléments apportés, soit ici :

Plus-­value sur le terrain : 60 000 – 30 000 30 000


Plus-­value sur la marque 60 000
Engagement retraité – 15 000
Impôt différé sur le terrain : 30 000 × 26,5 % – 7 950
Impôt différé sur retraite : 15 000 × 26,5 % 3 975
Écart d’évaluation 71 025

Compte de bilan Compte de gestion


Terrain 30 000
Marque 60 000
Provision retraite 15 000
Impôt différé (solde) 3 975
Réserves réestimation F 71 025

D L’écart d’acquisition
1 En normes françaises
L’écart d’acquisition correspond à la différence entre le coût d’acquisition des titres et l’actif net
comptable corrigé de la société. Il ne concerne que le groupe :
– un écart positif (goodwill) est considéré comme une survaleur, il représente les avantages que procure
la prise de participation ;
– un écart négatif correspond à une rentabilité insuffisante ou à une acquisition avantageuse.
Il n’y a pas de fiscalité différée sur l’écart d’acquisition.
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PARTIE 3 - Comptes de groupe

2 En normes IFRS
En cas d’écart positif, il est fait référence au goodwill, si l’écart est négatif, il s’agit d’un profit dû à une
acquisition à des conditions avantageuses (badwill).
Le calcul est différent de la norme française :

Goodwill =
Prix d’acquisition des titres
+ Intérêts minoritaires directs dans l’entreprise acquise
+ Quote-­part de l’actif net réestimé de l’entreprise acquise déjà détenue par l’acquéreur
– Actif net réestimé de l’entreprise acquise

Les intérêts minoritaires sont dénommés « Participation ne donnant pas le contrôle ».

a Le goodwill partiel (Purchase Goodwill)


Le point de vue de l’acquéreur est privilégié. Il s’agit d’un actif incorporel non identifiable représentant les
avantages économiques futurs qui résultent de la quote-­part acquise des actifs identifiables.
C’est la seule méthode utilisable en cas de coentreprise. Dans ce cas, le goodwill n’est pas comptabilisé en
immobilisation incorporelle.
Si l’entreprise est une filiale, elle a le choix entre la méthode du goodwill partiel ou complet.

b Le goodwill complet (acquéreur) (Full Goodwill)


Cette approche privilégie la valeur globale de l’entité acquise. Il s’agit d’un actif incorporel non identifiable
représentant les avantages économiques futurs qui résultent des actifs identifiables de l’entité acquise. Il
revient de plein droit à l’acquéreur et aux autres associés (minoritaires).
La norme IFRS 3 prévoit la possibilité de prendre en compte une prime de contrôle ou une décote pour
absence de contrôle.

APPLICATION CORRIGÉE
Suite de l’application précédente.
Calculer l’écart d’acquisition selon les normes françaises et IFRS.

182
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Correction
Juste valeur de F :

Capitaux propres 50 000


Plus-­value sur le terrain : 60 000 – 30 000 30 000
Plus-­value sur la marque 60 000
Engagement retraité – 15 000
Impôt différé sur le terrain : 30 000 × 26,5 % – 7 950
Impôt différé sur retraite : 15 000 × 26,5 % 3 975
121 025
Selon les normes IFRS, la marque supporte de l’impôt différé.
Valeur = 121 025 – 60 000 × 26,5 % = 105 125

Règlement 2020-01 Goodwill partiel Goodwill complet


Coût d’acquisition 100 000,00 100 000,00 100 000,00
Juste valeur de F 121 025,00 105 125,00 105 125,00
Part de l’acquéreur 84 717,50 73 587,50 73 587,50
Écart d’acquisition 15 282,50
Part minoritaire 36 307,50
Goodwill partiel 26 412,50
Participation ne donnant pas le contrôle
à la juste valeur 105 125 / 70% × 30 % = 45 053
Goodwill complet 100 000 (coût acquisition) + 45 053
– 105 125 (JV de F) = 39 928

3 La comptabilisation des écarts positifs


Selon les normes françaises, l’écart d’acquisition est affecté sur les titres de participation, il est amorti
sur une durée qui doit refléter, aussi raisonnablement que possible, les hypothèses retenues et les objectifs
fixés et documentés lors de l’acquisition :
– si la limite d’utilisation n’est pas prévisible, l’écart n’est pas amorti mais fait l’objet d’un test de dépré-
ciation qu’il y ait ou non un indice de perte de valeur (les dépréciations comptabilisées ne sont jamais
reprises au résultat) ;
– si la limite d’utilisation est prévisible, l’écart est amorti sur cette durée si elle peut être déterminée de
façon fiable, sinon sur 10 ans. L’écart peut faire l’objet de dépréciation en cas d’indice de perte de valeur.
En contrepartie, les parts de marché anciennement comptabilisées en immobilisations incorporelles sont
reclassées en écart d’acquisition à leur valeur nette comptable et nette de la quote-­part des intérêts
minoritaires.
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PARTIE 3 - Comptes de groupe

APPLICATION CORRIGÉE
Suite de l’application précédente.
Comptabiliser les écarts d’acquisition.

Correction

En normes françaises

Compte de bilan Compte de gestion


Écart d’acquisition 15 282,50
Titres F 15 282,50

Résultat groupe 1 528,25 DAP 1 528,25


Écart acquisition 1 528,25 Résultat global 1 528,25
Amortissement sur 10 ans

En normes IFRS

Compte de bilan Compte de gestion


Goodwill (partiel) 26 412,50
Titres F ou réserves 26 412,50
Goodwill (complet) 39 928,00
Titres de participation 26 412,50
Participation ne donnant
pas le contrôle 13 515,50

ATTENTION
Le compte titre de participation n’est pas soldé, il le sera lors du partage des capitaux propres.

Selon les normes IFRS, lorsqu’un actif ne génère pas de flux de trésorerie indépendamment d’autres actifs
et que sa valeur d’utilité ne peut être estimée à un montant proche de sa juste valeur nette (ou valeur de
marché), cet actif doit être affecté à une unité génératrice de trésorerie (UGT). C’est le cas du goodwill. Il
ne fait pas l’objet d’un amortissement. Une unité génératrice de trésorerie est le plus petit groupe identifiable
qui génère des entrées de trésorerie largement indépendantes des entrées de trésorerie générées par les
autres actifs ou groupes d’actifs. Les unités génératrices de trésorerie subissent des tests de dépréciation.
L’écart d’acquisition sera affecté au groupe et aux minoritaires.

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APPLICATION CORRIGÉE
Soit l’UGT suivante :
Brut Amortissement Net
Goodwill 150 150
Matériel 580 80 500
Mobilier 120 20 100
850 100 750

Sachant que la dépréciation constatée est de 300 €, présenter son affectation au sein de l’UGT.

Correction
La dépréciation est affectée en priorité sur le goodwill pour 150 €. Le solde, soit : 150 (300 – 150) est affecté au prorata des valeurs
comptables des autres éléments de l’actif.

Brut Amortissement Dépréciation Net


Goodwill 150 150 0
Matériel 580 80 125 (1) 375
Mobilier 120 20 25 75
850 100 300 450
(1) 150 × (580 – 80) / (500 + 100) = 125

ATTENTION
Il ne faut pas que la dépréciation permette de descendre au-­dessous du prix de vente net ou de la valeur
d’utilité ou de zéro.

4 La comptabilisation des écarts négatifs


Les actifs incorporels qui ne peuvent pas être évalués par référence à un marché ne doivent pas être inscrits
au bilan consolidé s’ils conduisent à créer ou augmenter un écart d’acquisition négatif.
L’écart d’acquisition négatif est reporté au résultat sur la durée qui doit refléter les hypothèses retenues et
les objectifs fixés lors de l’acquisition. Il est inscrit au compte provisions pour risques et charges.
Il existe des divergences avec les normes IFRS.
Selon la norme IFRS 3 « Regroupements d’entreprises », l’écart d’acquisition négatif est appelé « profit
résultant d’une acquisition à des conditions avantageuses ». Avant d’enregistrer un profit, l’acqué-
reur doit réexaminer si les actifs acquis et les passifs repris ont été correctement identifiés et évalués. Si
après cet examen le profit subsiste, il doit être enregistré en résultat. La règle sur les actifs incorporels ne
s’applique pas.
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PARTIE 3 - Comptes de groupe

APPLICATION CORRIGÉE 1
La société M prend une participation de 70 % dans la société F pour une valeur de 18 000 €.
La situation nette de F se présente ainsi (en €) :

Capital 10 000
Réserves 20 000
Résultat 2 000
32 000
Lors de la prise de contrôle, une plus-­value de 5 100 € est identifiée sur un terrain. L’écart d’acquisition, s’il est négatif, est repris sur 5 ans.
Calculer et comptabiliser l’écart d’acquisition.

Correction
Montant de l’ANCC : 32 000 + 5 100 – 5 100 × 26,5 % = 35 748,50
Part du groupe : 35 748,50 × 70 % = 25 023,95
Prix acquisition 18 000,00

Écart d’acquisition < 0 – 7 023,95 (badwill)

Compte de bilan Compte de gestion


Terrain 5 100,00
Réserves réévaluées 3 748,50
IDP 1 351,50
Titres de participation 7 023,95
Provision pour risques 7 023,95
Provision pour risques 1 404,79 Résultat global 1 404,79
Résultat 1 404,79 RAP 1 404,79
7 023,95 / 5

En norme IFRS, la perte est passée en résultat.

Titres de participation 7 023,95 Résultat global 7 023,95


Résultat M 7 023,95 Profit résultant d’une
acquisition à des conditions
avantageuses 7 023,95

186
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Chapitre 9 - Les retraitements de consolidation

APPLICATION CORRIGÉE 2
Suite de l’application précédente, mais la plus-­value de 5 100 € est réalisée sur des actifs ne faisant pas partie d’un marché actif (marque
par exemple).
Calculer et comptabiliser l’écart d’acquisition.

Correction
Calcul de l’écart d’acquisition sans la marque : 18 000 – (32 000 × 70 %) = – 4 400 €.
Calcul de l’écart d’acquisition avec la marque : l’ANCC est de : 32 000 + 5 100 = 37 100 €.
Part du groupe : 37 100 × 70 % = 25 970, soit un badwill de : 18 000 – 25 970 = 7 970 €.
La constatation d’un écart d’évaluation sur un actif incorporel ne faisant pas l’objet d’un marché actif a pour conséquence d’augmenter
l’écart d’acquisition négatif. Cela n’est pas possible. L’écart d’acquisition est limité :

Titres de participation 4 400


Provision pour risque 4 400

Provision pour risque 880 DAP 880


Résultat 880 Résultat global 880
4 400 / 5

Cette solution est interdite en IFRS. L’écriture est la même que précédemment.

APPLICATION CORRIGÉE 3

Calculez l’écart d’acquisition et comptabilisez-­le sachant que le prix d’acquisition est de 24 000 € et que la
plus-­value est sur la marque.

Correction
Calcul de l’écart d’acquisition sans la marque : 24 000 – (32 000 × 70 %) = 1 600 € (écart positif)
Calcul de l’écart d’acquisition avec la marque : l’ANCC est de : 32 000 + 5 100 = 37 100 €.
Part du groupe : 37 100 × 70 % = 25 970, soit un badwill de : 24 000 – 25 970 = – 1 970 €.
La constatation d’un écart d’évaluation sur un actif sans marché actif ne doit pas avoir pour effet de créer un écart d’acquisition négatif.
Dans le cas présent, l’écart d’acquisition doit être nul.
(32 000 + t) × 70 % – 24 000 = 0, d’où t = 2 286 €.

Marque 2 286
Réserves réévaluées 2 286

187
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PARTIE 3 - Comptes de groupe

Cette solution est interdite en IFRS. Le badwill est de : 24 000 – 24 780 = 780 €.

Titres de participation 780 Résultat global 780


Résultat M 780 Profit résultant d’une
acquisition à des conditions
avantageuses 780

188
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Chapitre
LE PARTAGE 10
DES CAPITAUX PROPRES
Le partage des capitaux propres est la dernière étape de la consolidation. C’est pourquoi il est primordial
de tenir compte de toutes les opérations ayant affecté les capitaux propres lors des différents
retraitements étudiés précédemment. Après sa réalisation, la consolidation est terminée, il ne reste plus
qu’à présenter les documents financiers.

I La prise de participation lors de la constitution


Lors de l’acquisition d’une participation à la constitution de la société, le prix payé est égal à la juste
valeur qui, dans le cas présent, correspond à la valeur nominale. Il n’existe aucun écart d’évaluation et
d’acquisition.

A Les capitaux propres sont positifs


Le partage des capitaux propres permet de substituer la valeur historique du poste titres dans le bilan de
M par la valeur réelle détenue en fin d’exercice.
Le partage des capitaux propres permet aussi de faire apparaître distinctement la part du groupe et celle
des minoritaires.

REMARQUE
Il faut tenir compte des opérations précédentes qui ont eu une incidence sur le résultat et les réserves de la
filiale pour effectuer le partage des capitaux propres. Pour éviter ce travail, il est possible de faire apparaître
dans chaque écriture de retraitement les intérêts hors groupe.

189
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PARTIE 3 - Comptes de groupe

1 L’intégration globale
J’intègre 100 % du bilan et 100 % du compte de résultat de la filiale.

APPLICATION CORRIGÉE
La société M a acquis 70 % des titres de F à la création pour un montant de 14 000 K€. Les capitaux propres de F après retraitements
et éliminations internes s’élèvent à (en K€) :

Capital 20 000
Réserves 22 000
Résultat 5 000
47 000

Présenter les écritures de partage des capitaux propres.

Correction

Tableau de partage des capitaux propres de F :

Total de F Part du groupe (70 %) Part des minoritaires


Capital 20 000 14 000 6 000
Réserves 22 000 15 400 6 600
42 000 29 400 12 600
Titres participation – 14 000
Différence de consolidation 15 400
Résultat 5 000 3 500 1 500

La différence de consolidation représente le montant des réserves à hauteur de la part du groupe. La participation dans F a pris de la
valeur.

Capital (F) 20 000


Réserves (F) 22 000
Résultat (F) 5 000
Titres de participation 14 000
Réserves groupe 15 400
Résultat groupe 3 500
Participation ne donnant pas le contrôle (12 600 + 1 500) 14 100

190
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Chapitre 10 - Le partage des capitaux propres

2 L’intégration proportionnelle
Contrairement à l’intégration globale, la part des minoritaires n’apparaît pas puisque le bilan et le compte
de résultat sont repris à hauteur du pourcentage d’intégration.

APPLICATION CORRIGÉE
Même énoncé, mais la participation est de 30 % pour un montant de 6 000 K€. La société F est détenue conjointement avec deux
autres groupes.
Présenter les écritures de partage des capitaux propres.

Correction

Tableau de partage des capitaux propres de F :

Total de F Part du groupe (30 %)


Capital 20 000 6 000
Réserves 22 000 6 600
42 000 12 600
Titres participation – 6 000
Différence de consolidation 6 600
Résultat 5 000 1 500

Capital (F) 6 000


Réserves (F) 6 600
Résultat (F) 1 500
Titres de participation 6 000
Réserves groupe 6 600
Résultat groupe 1 500

3 La mise en équivalence
Le bilan et le compte de résultats ne sont pas repris. Il n’est pas possible de reprendre le capital et les
réserves, mais la valeur réelle des titres doit apparaître dans les comptes consolidés. On substitue au poste
titres la valeur détenue lors du partage.
Il faut intégrer le résultat dans le compte de résultat car les charges et produits n’ont pas été repris.

191
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PARTIE 3 - Comptes de groupe

APPLICATION CORRIGÉE
Même énoncé, mais la participation est de 30 % pour un montant de 6 000 K€.
Présenter les écritures de partage des capitaux propres.

Correction
Le tableau de partage des capitaux propres est le même que pour l’intégration proportionnelle.

Compte de bilan Compte de gestion


Titres mis en équivalence 14 100 Résultat global 1 500
Titres de participation 6 000 Quote-­part de résultat
Réserves groupe 6 600 des sociétés mises en
Résultat groupe 1 500 équivalence 1 500

B Les capitaux propres sont négatifs


1 L’intégration globale
À la suite de la constatation de pertes, les sociétés peuvent présenter des capitaux propres négatifs.
La règle de partage est la suivante : il existe une symétrie pour les réserves, par rapport aux capitaux propres
positifs ; la part des majoritaires dans la perte va au-­delà de leur part en capital. Les minoritaires ne pren-
dront que leur part en capital (limitation au montant de leurs apports). Lorsque la part des minoritaires est
supérieure à leur part dans le capital, l’excédent est pris en compte par les majoritaires, sauf s’il existe une
obligation expresse de combler les pertes (par exemple, les sociétés en nom collectif).
En normes IFRS, le résultat global est attribué aux propriétaires de la société mère et aux participations ne
donnant pas le contrôle même si cela se traduit par un solde déficitaire pour les participations ne donnant
pas le contrôle.

Travaillons à l’aide d’un exemple :


La société M a acquis 70 % du capital de F à la création de la société pour un montant de 14 000 K€. Les titres ont été dépréciés de
8 000 K€ fin N–1, la dépréciation a été portée à 14 000 K€ fin N.
À la clôture de l’exercice N, les capitaux propres de F après retraitements et éliminations internes se présentent ainsi :

Capital 20 000
Report à nouveau – 18 000
Résultat – 5 000
– 3 000

192
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Chapitre 10 - Le partage des capitaux propres

Étape 1 : annulation des dépréciations sur titres : les dépréciations doivent être éliminées afin d’éviter un double emploi
avec le partage des capitaux propres.

Compte de bilan Compte de gestion


Dépréciations titres 14 000 Résultat global 6 000
Résultat groupe 6 000 Dotations aux dépréciations 6 000
Réserves groupe 8 000

Étape 2 : tableau de partage des capitaux propres de F : il convient de commencer par les minoritaires du fait que leur part
dans la situation nette négative est limitée au montant de leurs apports.

Total de F Part du groupe (70 %) Part des minoritaires


Capital 20 000 14 000 6 000
Report à nouveau – 18 000 – 12 600 – 5 400
2 000 1 400 600
Titres participation (3) – 14 000
Différence de consolidation – 12 600
Résultat – 5 000 – 4 400 – 600 (1)
(1) La part des minoritaires est limitée au montant de leurs apports, soit 6 000 K€. Leur part dans la situation nette est de 5 400 K€, ils
ne participent à la perte qu’à hauteur de : 6 000 – 5 400 = 600.
(2) La part du groupe dans le résultat est de : 5 000 – 600 = 4 400 K€, au lieu de : 5 000 × 70 % = – 3 500 K€, ils comblent la déficience
des minoritaires.
(3) Les titres sont repris pour leur montant brut puisque la dépréciation a été annulée.
Étape 3 : écriture de partage des capitaux propres de F : la part des minoritaires n’apparaît pas. Dans le cas d’une SNC, les
minoritaires seraient présents puisqu’ils sont indéfiniment et solidairement responsables.

Capital (F) 20 000


Réserves du groupe 12 600
Résultat groupe 4 400
Titres de participation 14 000
Report à nouveau 18 000
Résultat (F) 5 000

En normes IFRS :

Capital (F) 20 000


Réserves du groupe 12 600
Résultat groupe (5 000 × 70 %) 3 500
Participation ne donnant pas le contrôle (600 – 5 000 × 30 %) 900
Titres de participation 14 000
Report à nouveau (F) 18 000
Résultat (F) 5 000

193
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PARTIE 3 - Comptes de groupe

2 L’intégration proportionnelle
Les règles de l’intégration globale s’appliquent. Néanmoins, la part des minoritaires n’apparaît pas au bilan
consolidé.

3 La mise en équivalence
Lorsque la part de l’entreprise détentrice dans la mise en équivalence devient négative, celle-­ci est retenue
pour une valeur nulle.

Travaillons sur un exemple :


La société M détient 30 % de la société F souscrit à la création pour un montant de 750 K€. Les titres ont fait l’objet d’une dépréciation
de 500 K€ en N–1 complétés à 750 K€ en N.
Au 31/12/N, les capitaux propres négatifs de N s’élèvent à :

Capital 2 500
Report à nouveau – 3 000
– 500

Étape 1 : annulation des dépréciations sur titres : les dépréciations doivent être éliminées afin d’éviter un double emploi
avec le partage des capitaux propres.

Compte de bilan Compte de gestion


Dépréciations titres 750 Résultat global 250
Résultat groupe 250 Dotations aux dépréciations 250
Réserves groupe 500

Étape 2 : deux hypothèses sont envisageables pour le traitement des capitaux propres.
Hypothèse 1 : la société M a l’intention de se désengager financièrement de sa participation, le poste titres mis en équivalence n’ap-
paraît pas au bilan consolidé.
La quote-­part dans les capitaux propres négatifs 150 K€ (500 × 30 %) excède la valeur comptable des titres (750 – 750 = 0). L’écriture
est la suivante :

Réserves du groupe 750


Titres de participation 750

194
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Chapitre 10 - Le partage des capitaux propres

Hypothèse 2 : la société M n’a pas l’intention de se désengager financièrement de sa participation.


La partie négative des capitaux propres est portée dans la rubrique provisions pour risques (car la société M devra reconstruire ces
capitaux propres).

Réserves du groupe 900


Provisions pour risques 150
Titres de participation 750

II La prise de participation postérieurement


à la constitution
A L’intégration globale et l’intégration proportionnelle
Les mêmes règles de partage s’appliquent, mais il faut tenir compte des écarts d’évaluation et d’acquisition.
La comptabilisation des écarts d’évaluation peut se faire de deux manières, cela a une incidence lors du
partage des capitaux propres.
Si l’écart est passé par le crédit de compte titres de participation, il faut en tenir compte lors du partage des
capitaux propres, en effet une partie du compte titres a été soldée (solution utilisée dans cet ouvrage) ; si
l’écart est passé par le crédit du compte réserve, il faut lors du partage retraiter la totalité du compte titres
de participation et ne pas oublier les réserves de réestimation.

APPLICATION CORRIGÉE
La société M a acquis en N–1, 70 % de la société F pour une valeur de 8 400 K€.
Lors de la prise de participation, un écart d’évaluation net appartenant au groupe de 1 480 K€ a été constaté ainsi qu’un écart d’ac-
quisition de 440 K€. Ceux-­ci ont été imputés sur le compte titres de participation.
Au 31/12/N, les capitaux propres de F s’élèvent en K€ à :

Capital 2 000
Réserves 10 500
Résultat 2 000
14 500

Présenter les écritures de partage des capitaux propres.

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PARTIE 3 - Comptes de groupe

Correction
Le poste titres de participation a été crédité de : 1 480 + 440 = 1 920 K€. Le solde est de : 8 400 – 1 920 = 6 480 K€.

Tableau de partage des capitaux propres de F :

Total de F Part du groupe (70 %) Part des minoritaires


Capital 2 000 1 400 600
Réserves 10 500 7 350 3 150
12 500 8 750 3 750
Titres participation – 6 480
Différence de consolidation 2 270
Résultat 2 000 1 400 600

Capital (F) 2 000


Réserves (F) 10 500
Résultat (F) 2 000
Titres de participation 6 480
Réserves groupe 2 270
Résultat groupe 1 400
Participation ne donnant pas le contrôle (3 750 + 600) 4 350

B La mise en équivalence
1 Les normes françaises
Le partage des capitaux propres de la filiale revient à substituer au poste « Titres de participation » dans les
comptes de la société mère (valeur historique) une valeur obtenue de la filiale à la date de consolidation.
Lors de la mise en équivalence des titres, les comptes de la filiale n’ont pas été repris. De ce fait, il ne peut
exister d’écart d’évaluation, mais un écart d’acquisition est tout à fait possible.

2 Les normes IFRS


L’écart d’acquisition (le goodwill) ne sera pas inscrit séparément sur une ligne du bilan, il sera inclus dans
la valeur du poste titres mis en équivalence.

196
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Chapitre 10 - Le partage des capitaux propres

APPLICATION CORRIGÉE (d’après un sujet d’examen adapté)


Le 1er juillet N–2, la société Jacques a pris une participation de 30 % dans la société Joseph pour 255 000 €. Au moment de cette
acquisition, la situation nette de la société Joseph se présentait ainsi :

Montant des capitaux propres 584 625 €


Plus-­value latente sur terrain 90 000 €
Plus-­value latente sur construction 135 000 €
La durée d’utilisation de la construction au 1er juillet N–2 est estimée à 30 ans.
Le taux d’imposition est de 26,5 %.
Au 31/12/N, les capitaux propres dans les comptes sociaux de Joseph se présentent ainsi :

31/12/N
Capital 400 000
Réserve légale 40 000
Autres réserves 296 000
Résultat de l’exercice 128 000
864 000

Le goodwill constaté lors de la participation ne s’est pas déprécié. Il sera amorti sur 10 ans.
Qualifier la nature du contrôle et la méthode d’évaluation des titres de participation Joseph en consolidation
chez Jacques.
Procéder à l’évaluation des titres au 31/12/N.
Présenter les écritures de consolidation.

Correction
La société Jacques a pris une participation de 30 % dans la société Joseph. Celle-­ci est sous influence notable, la méthode de conso-
lidation applicable est la mise en équivalence.
Détermination de l’écart d’acquisition :

Juste valeur de Joseph au 01/07/N–2 :


Capitaux propres 584 625
Plus-­value sur terrain 90 000
Plus-­value sur construction 135 000
Impôt différé – 59 625 (90 000 + 135 000) × 26,5 %
750 000 €

Part de Jacques dans Joseph (750 000 × 30 %) 225 000


Valeur d’acquisition 255 000
Écart d’acquisition 30 000 €

197
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PARTIE 3 - Comptes de groupe

Écart d’acquisition 30 000


Titres de participation 30 000
DAP 3 000
Réserves groupe (1) 4 500 Résultat groupe 3 000
Résultat groupe (2) 3 000
Écart acquisition 7 500
Amortissement sur 10 ans

(1) 30 000 / 10 × (6 / 12 + 1) = 4 500


(2) 30 000 / 10 = 3 000

Mise en équivalence des titres à la consolidation de N


Écart d’évaluation au 01/07/N–2 : 90 000 + 135 000 = 225 000 × (1 – 26,5 %) = 165 375 €
Amortissement de l’écart sur la construction de N–2 et N–1 : 135 000 / 30 × (6 / 12 + 1) × 73,5 % = 4 961,25 €
Pour les titres de participation, il faut penser que l’écart d’acquisition de 30 000 € a déjà été imputé.
Tableau de partage des capitaux propres de F :

Total Part du groupe (30 %)


Capital 400 000,00
Réserves 336 000,00
Écart d’évaluation résiduel 165 375,00
Amortissements écarts – 4 961,25
Capitaux propres hors résultat 896 417,75 268 924,12
Titres participation (255 000 – 30 000) – 225 000,00
Différence de consolidation 43 924,15
Résultat 128 000,00
Amortissement N des écarts (135 000 / 30 × 73,5 %) – 3 307,50
124 692,50 37 407,75

Compte de bilan Compte de gestion


Titres mis en équivalence 306 331,90 Résultat global 37 407,75
Titres de participation 225 000,00 Quote-­part de résultat
Réserves groupe 43 924,15 des sociétés mises en
Résultat groupe 37 407,75 équivalence 37 407,75
Selon les normes IFRS, le goodwill est inclus dans la valeur comptable des titres, il n’y aura qu’une seule écriture.

Compte de bilan Compte de gestion


Titres mis en équivalence 336 331,90 Résultat global 37 407,75
Titres de participation 255 000,00 Quote-­part de résultat
Réserves groupe 43 924,15 des sociétés mises en
Résultat groupe 37 407,75 équivalence 37 407,75

198
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Chapitre 10 - Le partage des capitaux propres

III La première consolidation d’une entreprise contrôlée


exclusivement depuis plusieurs exercices
A Les normes françaises
Une société contrôlée exclusivement peut être exclue du périmètre du fait de son caractère non significatif.
À partir du moment où elle présente un caractère significatif, l’entreprise doit entrer dans le périmètre de
consolidation. Tout doit être fait comme si cette première consolidation intervenait au moment de la prise
de contrôle.
Le traitement comptable de la première consolidation ne doit avoir d’impact que sur les charges et les
produits de l’exercice de première consolidation.

B Les normes IFRS


Les titres de participation exclus du périmètre de consolidation sont comptabilisés à leur juste valeur et non
pas au plus faible de leur coût d’acquisition et de leur valeur d’utilité.

APPLICATION CORRIGÉE
La société M a pris le 01/07/N–2 une participation de 60 % dans la société F pour 1 448 K€.
Elle procède à la première consolidation de F le 31/12/N.
Au moment de la prise de participation :
Montant des capitaux propres 1 880 K€
Plus-­value latente sur terrain 300 K€
L’écart d’acquisition éventuel est amorti sur 10 ans.
Le taux d’imposition est de 26,5 %.
Présenter les écritures de consolidation de N.

199
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PARTIE 3 - Comptes de groupe

Correction
Juste valeur de la société F au 01/07/N–2 :
JV = 1 880 + 300 – 300 × 26,5 % = 2 100,50 K€
Écart d’acquisition de : 1 448 – 2 100,50 × 60 % = 187,70 K€

Compte de bilan Compte de gestion


Terrain 300,00
Réserves réestimées F 220,50
IDP 79,50
Écart d’acquisition 187,70
Titres de participation 187,70
Résultat groupe 46,93 DAP 46,93
Écart d’acquisition 46,93 Résultat global 46,93
187,70 / 10 × (6 / 12 + 2)

Les amortissements de l’écart d’acquisition de N–2 à N sont imputés en totalité sur le résultat.

IV La prise de contrôle par voie d’achats successifs


de titres
A Les normes françaises
La date de première consolidation est la date d’obtention du contrôle effectif, c’est-­à‑dire la date d’acqui-
sition du lot permettant la prise de contrôle.

B Les normes IFRS


Il s’agit d’une acquisition par étape. Il convient de déterminer la juste valeur des actifs et passifs à la date
de chaque prise de participation. Le goodwill est déterminé en ajoutant cette juste valeur au prix payé pour
acquérir les titres ayant permis le contrôle.

200
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Chapitre 10 - Le partage des capitaux propres

APPLICATION CORRIGÉE
La société M achète en deux fois 3 000 actions de F (capital de 5 000 actions).
Le 1er lot de 900 actions a été acheté le 01/10/N–3 pour 1 000 K€. Lors de cet achat les capitaux propres de F s’élevaient à 3 800 K€ et
il existait une plus-­value latente sur un terrain de 300 K€.
Le 2e lot de 2 100 actions a été acheté le 01/01/N pour 2 300 K€. Lors de cet achat les capitaux propres de F s’élevaient à 4 250 K€ et il
existait une plus-­value latente sur un terrain de 400 K€, et sur une construction de 350 K€ (durée de vie probable 20 ans).
La juste valeur du 1er lot s’élève à 1 100 K€ au 01/01/N.
Au 31/12/N, les capitaux propres de F s’élèvent à 4 500 K€ (dont 300 K€ de résultat).
L’écart d’acquisition éventuel sera amorti sur 5 ans.
Présenter les écritures nécessaires (taux d’impôt 26,5 %).

Correction

Selon les normes françaises :


N–3 : le pourcentage de contrôle est de 18 %, la société F est hors périmètre de consolidation.
N : le pourcentage de contrôle est de 60 %, contrôle exclusif, la société F est intégrée globalement. La date de référence pour le calcul
de l’écart d’acquisition est la date de prise de contrôle, c’est-­à‑dire le 01/01/N.
Juste valeur de F au 01/01/N : 4 250 + 400 + 350 – (400 + 350) × 26,5 % = 4 801,25 K€
Écart d’acquisition : (1 000 + 2 300) – 4 801,25 × 60 % = 419,25 K€

Compte de bilan Compte de gestion


Terrain 400,00
Construction 350,00
Réserves réestimation F 551,25
IDP 198,75
Résultat F 12,87 DAP (350 / 20) 17,50
IDA 4,63 Résultat F 12,87
Amortissements 17,50 IS 4,63
Construction
Écart d’acquisition 419,25
Titres de participation 419,25

Résultat groupe 83,85 DAP 83,85


Écart d’acquisition 83,85 Résultat global 83,85
419,25 / 5

201
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PARTIE 3 - Comptes de groupe

Partage des capitaux propres au 31/12/N

Total Part du groupe Part HG


Capital et réserves 4 200 + 551,25 = 4 751,25 2 850,75 1 900,50
Élimination des titres (1) – 2 880,75
– 30
Résultat 300 – 12,87 = 287,13 172,28 114,85

(1) 3 300 – 419,25 = – 2 880,75

Compte de bilan Compte de gestion


Capital et réserves (F) 4 751,25 Résultat groupe 172,28
Résultat (F) 287,13 Part HG 114,85
Réserves groupe 30 Résultat (F) 287,13
Titres de participation 2 880,75
Résultat groupe 172,28
Participation ne donnant pas
le contrôle 2 015,35

Selon les normes IFRS


Valeur de la participation dans F au 01/01/N :

Valeur lot 1 1 100,00


Valeur lot 2 2 300,00
Part hors groupe (HG) 1 920,50 (4 801,25 × 40 %)
5 320,50 K€
Écart d’acquisition : 5 320,50 – 4 801,25 = 519,25 K€ (goodwill acquéreur).

Compte de bilan
Écart d’acquisition 519,25
Titres de participation (1) 419,25
Résultat (1 100 – 1 000) 100,00

(1) 3 300 – 4 801,25 × 60 % = 419,25

202
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Chapitre 10 - Le partage des capitaux propres

V Le partage des capitaux propres en structure complexe


A La consolidation par paliers
La méthode consiste à établir une consolidation au niveau de chaque sous-­groupe et de remonter ensuite
les sous-­groupes à la société mère.
Il convient de constater les intérêts minoritaires indirects dans chaque entreprise.
La norme IAS 1 préconise d’utiliser la méthode directe en cas de sociétés mises en équivalence.
Procédons à partir d’un exemple :
UBIS
80 %
% de contrôle dans POUR 80 %
dans QUOI 80 % {
Intégration globale

30 % POUR
50 % % d’intérêt dans POUR 80 %
QUOI dans QUOI 70 %
de POUR dans QUOI 50 %

UBIS POUR QUOI UBIS POUR QUOI


Titre POUR 500,00 Capital 2 500 625 375,00
Titres QUOI 112,50 187,50 287,50 Réserves 625 125 37,50
Autres immo. 3 081,25 525,00 462,50 Résultat 250 75 50,00
Actifs circ. 2 306,25 537,50 Dettes 2 625 425 287,50
6 000,00 1 250,00 750,00 6 000 1 250 750,00

Étape 1 : consolidation du sous-­groupe POUR – QUOI


Tableau de partage des capitaux propres de QUOI :

Part minoritaires
QUOI Part de POUR (50 %)
sous-­groupe
Capital 375,00
Réserves 37,50
412,50 206,25 206,25
Participation de POUR 187,50 187,50
Différence de consolidation 18,75
Résultat 50,00 25,00 25,00

203
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PARTIE 3 - Comptes de groupe

Capital (QUOI) 375,00


Réserves (QUOI) 37,50
Résultat (QUOI) 50,00
Titres de participation QUOI 187,50
Réserves sous-­groupe 18,75
Résultat sous-­groupe 25,00
Parts minoritaires du sous-­groupe (206,25 + 25) 231,25

ATTENTION
Dans les intérêts minoritaires du sous-­groupe, une partie appartient à UBIS (30 %).

Étape 2 : consolidation du groupe


Il ne faut pas oublier que la société mère a une participation dans POUR mais aussi dans QUOI. La situation
nette du sous-­groupe doit tenir compte de cette part qui est quantifiée dans les intérêts minoritaires du
sous-­groupe POUR-­QUOI.
Tableau de partage des capitaux propres du sous-­groupe POUR-­QUOI :
Part minoritaires
POUR-­QUOI Part de UBIS (80 %)
groupe
Capital (POUR) 625,00
Réserves (POUR) 125,00
Réserves sous-­groupe 18,75
768,75 615,00 153,75
Intérêts minoritaires sous-­groupe 206,25 123,75 (1) 82,50 (2)
Situation nette 975,00 738,75 236,25
Participation de UBIS dans POUR – 500,00
Participation de UBIS dans QUOI – 112,50
Différence de consolidation 126,25
Résultat de POUR 75,00
Résultat du sous-­groupe 25,00
100,00 80,00 20,00
Résultat des parts minoritaires sous-­groupe 25,00 15,00 (3) 10,00
95,00 30,00

(1) La société UBIS détient 30 % des 50 % d’intérêts minoritaires, soit 206,25 × 30 % / 50% ou 412,50 × 30 %.
(2) Les minoritaires détiennent 20 % sur les 50 %, soit 206,25 × 0,2 / 0,5 ou 412,5 × 20 %.
(3) Même raisonnement pour le résultat 25 × 0,3 / 0,5 ou 50 × 30 %.

204
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Chapitre 10 - Le partage des capitaux propres

Capital (POUR) 625,00


Réserves (POUR) 125,00
Résultat (POUR) 75,00
Réserves sous-­groupe 18,75
Résultat sous-­groupe 25,00
Participation ne donnant pas le contrôle du sous-­groupe 231,25
Titres de participation de UBIS dans QUOI 112,50
Titres de participation de UBIS dans POUR 500,00
Réserves groupe 126,25
Résultat groupe 95,00
Participation ne donnant pas le contrôle (236,25 + 30) 266,25

B La consolidation directe
La consolidation se fait directement chez la société mère sans passer par les sous-­groupes. Le partage
se fait en fonction des pourcentages d’intérêt de M dans ses filiales. Il ne faut pas non plus oublier les
participations détenues par chacune. En effet, à la fin de la consolidation l’ensemble des comptes titres de
participation doit être soldé.
L’élimination des titres de participation est partagée entre le groupe et les minoritaires.
Selon le règlement 2020-01, la méthode de consolidation directe doit conduire aux mêmes états financiers
que ceux qui auraient été obtenus si la méthode de consolidation par paliers avait été appliquée.
Reprenons l’exemple précédent :
Tableau de répartition des capitaux propres :
POUR (80 %) QUOI (70 %) TOTAL
Capital 625,00 375,00 1 000,00
Réserves 125,00 37,50 162,50
Situation nette 750,00 412,50 1 162,50
Titres QUOI appartenant à POUR – 187,50 – 187,50
562,50 412,50 975,00
Part UBIS 450,00 (1) 288,75 (3) 738,75
Valeur comptable – 500,00 – 112,50 – 612,50
Différence de consolidation – 50,00 176,25 126,25
Part des minoritaires 112,50 (2) 123,75 (4) 236,25
Résultat 75,00 50,00 125,00
Part UBIS 60,00 35,00 95,00
Part minoritaires 15,00 15,00 30,00
(1) 562,50 × 80 % = 450
(2) 562,50 × 20 % = 112,50
(3) 412,50 × 70 % = 288,75
(4) 412,50 × 30 % = 123,75

205
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PARTIE 3 - Comptes de groupe

Capital 1 000,00
Réserves 162,50
Résultat 125,00
Titres de participation (187,50 + 612,50) 800,00
Réserves groupe 126,25
Résultat groupe 95,00
Participation ne donnant pas le contrôle 266,25

APPLICATION CORRIGÉE (sujet adapté DSCG)


Les participations de la société Brico sont représentées ci-­après :

BRICO
10 %
90 %

5% BPH Herbier
80 %
25 %

CMFV

Les informations suivantes vous sont communiquées :

Pourcentage Nature Méthode


Pourcentage d’intérêt
de contrôle du contrôle de consolidation
BPH 90 % Contrôle exclusif Intégration globale 90 %
Herbier 90 % Contrôle exclusif Intégration globale 90 × 80 + 10 = 82 %
CMFV 25 + 5 = 30 % Influence notable Mise en équivalence 90 × 25 + 5 = 27,50 %

BPH Herbier CMFV


Capital 1 000 000 200 000 2 000 000
Réserves 2 500 000 500 000 1 500 000
Report à nouveau – 20 000
Résultat – 200 000 50 000 100 000

Coût d’acquisition des titres :


– détenus par BRICO 900 000 20 000 100 000
– détenus par BPH 160 000 500 000

La société Brico procède à une consolidation directe.


Présenter l’écriture de partage.

206
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Chapitre 10 - Le partage des capitaux propres

Correction
La société CMFV est mise en équivalence. Elle appartient à hauteur de 25 % à la société BPH qui elle-­même est détenue à 90 % par la
société Brico. Le pourcentage des intérêts minoritaires de CMFV intégré dans le bilan consolidé s’élève à 2,5 % (10 % × 25 %).
La méthode directe doit retenir le même pourcentage d’intérêt que la méthode par paliers, soit ici 30 % (25 + 5). Or, le pourcentage
de Brico dans CMVF n’est que de 27,5 %, il faut tenir compte des minoritaires pour 2,5 %.

Tableau de répartition des capitaux propres :

CMVF (27,5 %) BPH (90 %) Herbier (82 %) Total


Capital 2 000 000 1 000 000 200 000 3 200 000
Réserves 1 500 000 2 500 000 500 000 4 500 000
Report à nouveau – 20 000 – 20 000
Situation nette 3 500 000 3 480 000 700 000 7 680 000
Titres CMVF appartenant à BPH – 500 000 – 500 000
Titres Herbier appartenant à BPH – 160 000 – 160 000
3 500 000 2 820 000 700 000 7 020 000
Part Brico 962 500 2 538 000 574 000
Valeur comptable – 100 000 – 900 000 – 20 000 – 1 020 000
Différence de consolidation 862 500 1 638 000 554 000 3 054 500
Part des minoritaires 87 500 282 000 126 000 495 500
(2,5 %) (10 %) (18 %)
Résultat 100 000 – 200 000 50 000 – 50 000
Part Brico 27 500 – 180 000 41 000 – 111 500
Part minoritaires 2 500 – 20 000 9 000 – 8 500

Capital (sauf CMVF mis en équivalence) 1 200 000


Réserves (sauf CMVF) 3 000 000
Titres mis en équivalence [(3 500 000 + 100 000) × 30 %] 1 080 000
Résultat groupe 111 500
RAN 20 000
Résultat (Sauf CMVF) 150 000
Titres de participation (500 + 160 + 1 020) 1 680 000
Réserves groupe 3 054 500
Participation ne donnant pas le contrôle (495 500 – 8 500) 487 000

207
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Chapitre
LA CONVERSION DES COMPTES 11
DES SOCIÉTÉS ÉTRANGÈRES
Les comptes consolidés ont pour but de présenter la situation financière du groupe. Pour cela, il faut que
tous les comptes des sociétés appartenant au périmètre de consolidation soit dans la même monnaie. C’est
pourquoi il faut convertir les comptes des sociétés qui ne sont pas tenus en euros.

I Le principe
En France, les comptes du groupe doivent être établis en euros. Pour déterminer le mode de conversion, il
convient de définir la monnaie de fonctionnement.
Selon les normes IFRS, la monnaie de fonctionnement est appelée « monnaie fonctionnelle » et la monnaie
de la société consolidante « monnaie de présentation ».

A Le cas d’une entreprise autonome


Si l’entreprise est économiquement et financièrement autonome alors la monnaie dans laquelle elle tient
ses comptes est sa monnaie de fonctionnement.

B Le cas d’une entreprise non autonome


Si l’entreprise fait partie intégrante des activités d’une autre entreprise, sa monnaie de fonctionnement
est la monnaie de la société avec laquelle elle a des liens. Celle-­ci peut être différente de la monnaie dans
laquelle elle tient ses comptes.

209
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PARTIE 3 - Comptes de groupe

II Les modalités de la conversion


A Généralités
Il existe deux méthodes :
– celle du cours de clôture : les comptes de la filiale sont convertis au cours de clôture ;
– celle du cours historique : la conversion ne se fait pas rapport à la date d’acquisition.
Pour déterminer quelle méthode utiliser, le diagramme suivant peut être utilisé :

Les comptes de la filiale sont établis dans une autre monnaie que celle utilisée
par la société mère pour établir les comptes consolidés

La monnaie utilisée par la filiale pour arrêter ses comptes est-­elle sa monnaie de fonctionnement ?

oui non

Conversion des comptes de la filiale Conversion des comptes de la filiale


dans la monnaie de la société mère dans la monnaie de fonctionnement
suivant la méthode du cours de clôture suivant la méthode du cours historique
non

La monnaie de fonctionnement
Consolidation des comptes de la filiale de la filiale est-­elle la monnaie
oui
de la société mère ?

Source : Manuel de consolidation, Jean Michel Palou (édition Groupe revue fiduciaire)

210
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Chapitre 11 - La conversion des comptes des sociétés étrangères

Exemple
La société F (suisse) est détenue par la société M (française) et la société X (australienne).
Hypothèse 1 : la société F est autonome vis-­à‑vis des deux sociétés : la monnaie utilisée pour arrêter les comptes de F
est le franc suisse, il s’agit aussi de sa monnaie de fonctionnement. Les comptes de F doivent, pour la consolidation, être convertis en
euros, monnaie de la société mère, selon la méthode du cours de clôture.
Hypothèse 2 : la filiale F est autonome vis-­à‑vis de la société M, en revanche elle a des liens commerciaux
prépondérants avec la société X : la monnaie utilisée par F (le franc suisse) pour arrêter ses comptes n’est pas sa monnaie de
fonctionnement. Celle-­ci doit être la monnaie de la société avec qui elle a des liens soit ici la société X (dollar australien). Ses comptes
doivent être convertis selon la méthode du cours historique. De plus, sa monnaie de fonctionnement (le dollar australien) n’est pas
la monnaie de la société M (euro), les comptes de F en dollar australien sont convertis dans la monnaie de M (euro) selon la méthode
du cours de clôture. Cela revient à effectuer une double conversion.

Le passage par la monnaie de fonctionnement n’est pas une obligation dans le cas où la monnaie de fonc-
tionnement de la filiale ou de la société mère se situant dans la zone euro n’est pas l’euro.

Exemple
La société M consolide la société F. Toutes les deux établissent des comptes en euros, la monnaie de fonctionnement de F est le franc
suisse.
Selon les règles françaises, les comptes des deux sociétés sont en euros, le passage par la monnaie de fonctionnement n’est pas
obligatoire.
Selon la norme IAS 21, les comptes de F sont convertis de l’euro en franc suisse selon la méthode du cours historique, puis ils sont
convertis de nouveau en euro selon la méthode du cours de clôture. Il est tenu compte du fait que F a des liens avec une autre société
dont la monnaie n’est pas l’euro.

B La méthode du cours historique


La conversion se fait ainsi :
– tous les éléments non monétaires y compris les capitaux propres sont convertis au cours historique ;
– les éléments monétaires sont convertis au cours de change à la clôture.
Les éléments monétaires et non monétaires ne sont pas définis par le règlement ANC 2020-01, c’est pour-
quoi les normes américaines servent de référence :
Dans le bilan :
– les éléments non monétaires sont les immobilisations, les stocks, les titres, les valeurs mobilières, les
charges et produits constatés d’avance ;
– les éléments monétaires sont les disponibilités, les créances et dettes de toute nature.

211
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PARTIE 3 - Comptes de groupe

Dans le compte de résultat : évaluer chaque compte au cours historique serait trop fastidieux, c’est pour-
quoi les produits et les charges sont évalués au cours moyen de période, exception faite des dotations aux
amortissements, dépréciations (DAP) convertis au cours historique. Selon les normes IFRS, la dépréciation
est calculée après la conversion des éléments d’actifs concernés.
Le résultat est déterminé par le bilan, ensuite il est reporté dans le compte de résultat. Un déséquilibre
apparaît entre le bilan et le compte de résultat du fait que le cours de conversion est différent. Cet écart est
constaté dans le bilan en capitaux propres au poste « écart de conversion » pour la part revenant à l’entité
consolidante et au poste « intérêts minoritaires » pour la part des tiers.

C La méthode du cours de clôture


Tous les éléments du bilan sont convertis au cours de change à la date de clôture, à l’exception des
capitaux propres convertis au cours historique (pour le capital, il s’agit de la date d’entrée dans le
périmètre de consolidation).
Le compte de résultat est converti au cours moyen de la période.
Le résultat est déterminé à partir du compte de résultat, l’écart de conversion apparaît dans le
bilan, au niveau des capitaux propres (part de l’entité consolidante en « écart de conversion » et par des
tiers en « intérêts minoritaires »).

APPLICATION CORRIGÉE (d’après un sujet d’examen adapté)


La société québécoise Société Québec Paper fabrique de la pâte à papier qu’elle vend à des sociétés nord-­américaines et à sa société
mère. Elle conserve une grande autonomie de gestion et émet des documents de synthèse en monnaie locale (CAD).
Elle possède de vastes étendues forestières qui lui permettent d’obtenir sa matière première, mais elle est amenée, selon la conjoncture,
à effectuer des achats de bois auprès de sociétés de bûcheronnage.
Elle établit des documents de synthèse selon les normes locales et assure les travaux de préconsolidation du groupe, notamment le
passage de la présentation des documents de synthèse des normes canadiennes aux normes françaises.
La société est entrée dans le périmètre de consolidation le 01/10/N–2. Les immobilisations ont été acquises en totalité le 31 décembre N–3.
Le service consolidation de la société Quebec Paper vous fournit les documents suivants :
Bilan CAD (dollar canadien) selon les normes de présentation françaises au 31 décembre N
Terrain 450 000 Capital 250 000
Installations techniques 558 000 Réserves (1) 463 000
Stocks 141 900 Résultat de l’exercice 45 600
Clients 97 500 Subvention d’investissement (2) 13 600
Disponibilités 5 660 Provision pour risque 58 000
Dettes diverses 422 860
Total 1 253 060 Total 1 253 060
(1) Les réserves proviennent des résultats formés en N–2 (125 000) et en N–1 pour le solde.
(2) La subvention a été obtenue le 1er décembre N–1.

212
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Chapitre 11 - La conversion des comptes des sociétés étrangères

Pour effectuer les retraitements de conversion, le service comptable vous fournit les différents cours :

Date ou période Cours (1 CAD = × €)


31 décembre N 0,64
Cours moyen de l’année N 0,65
1er décembre N–1 0,67
Cours moyen de l’année N–1 0,71
Cours moyen de l’année N–2 0,74
1er octobre N–2 0,72
31 décembre N–3 0,77

Justifier l’utilisation de la méthode du cours de clôture, présenter le bilan converti en euros.

Correction
La filiale établit ses comptes dans une monnaie différente de celle de la société mère. La filiale est une société autonome, sa monnaie de
fonctionnement est la même que celle d’établissement de ses comptes. La méthode de conversion sera la méthode du cours de clôture.
Normalement, la conversion commence par le compte de résultat afin de déterminer le résultat. Celui-­ci est ensuite reporté dans le
bilan. Le compte de résultat est converti au cours moyen, donc le résultat sera lui aussi au cours moyen.
Bilan en euros selon les normes de présentation française au 31/12/N

Terrain 450 000 0,64 288 000,00 Capital (b) 250 000 0,72 180 000,00
Installations techniques 558 000 0,64 357 120,00 Réserves 463 000 (a) 332 480,00
Stocks 141 900 0,64 90 816,00 Écart – 57 024,00
62 400,00 de conversion (1)
Clients 97 500 0,64 3 622,40 Résultat 45 600 0,65 29 640,00
Disponibilités 5 660 0,64 Subvention 13 600 0,67 9 112,00
Provision
pour risques 58 000 0,64 37 120,00
Dettes diverses 422 860 0,64 270 630,40
Total 801 958,40 Total 801 958,40

(1) par différence (ici pas de distinction car on ne connait pas le pourcentage des tiers)
(a) 125 000 × 0,74 + 338 000 × 0,71
(b) Date d’entrée dans la consolidation

213
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VARIATION DU POURCENTAGE
Chapitre
12
D’INTÉRÊT ET DU POURCENTAGE
DE CONTRÔLE
Suite à des changements intervenus au sein des sociétés du groupe, les pourcentages de contrôle et d’intérêt
peuvent varier ainsi que le périmètre de consolidation. Il faut donc en tenir compte lors de la consolidation.

I L’augmentation du pourcentage d’intérêt


et du périmètre de consolidation
A Dans une entreprise déjà intégrée globalement
1 Le règlement 2020-01
Les différents lots sont achetés à des personnes extérieures au groupe, c’est-­à‑dire aux minoritaires.
Les acquisitions complémentaires de titres ne remettent pas en cause les évaluations des actifs et passifs
identifiés à la date de prise de contrôle. L’écart dégagé est affecté en totalité en écart d’acquisition.

Écart d’acquisition = Coût d’acquisition des titres – Quote-­part correspondantes


des capitaux propres revenant de plein droit à l’acquéreur

avec :
Capitaux propres = Capitaux propres retraités + Valeur résiduelle des écarts d’évaluation déterminés à la
date de prise de contrôle
La difficulté réside au niveau de la détermination des différents écarts. Les écritures sont les mêmes que
celles vues précédemment.

215
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PARTIE 3 - Comptes de groupe

Travaillons sur un exemple


La société M a acquis, en janvier N–2, 60 % de la société F pour un coût de 1 000 K€. À cette date, les capitaux propres de F s’élevaient
à 900 K€. Au moment de la prise de participation, différentes plus-­values latentes sont quantifiées : 240 K€ sur un terrain et 160 K€
sur une construction (durée de vie résiduelle 8 ans).
Début N, la société M décide de porter sa participation à 70 %. La valeur d’acquisition est de 194 K€. Les capitaux propres de F sont
de 1 500 K€.
Les capitaux propres de F au 31/12/N s’élèvent à 1 800 K€.
Les écarts d’acquisition sont amortis sur 5 ans. Le taux d’imposition est de 26,5 %.

Présenter les écritures nécessaires.


Étape 1 : Détermination des écarts d’évaluation et d’acquisition
Écart d’évaluation = (240 + 160) × 73,5 % = 294 K€.
Montant de la situation nette : 900 + 294 = 1 194 K€
Part du groupe : 1 194 × 60 % = 716,40 K€
Écart d’acquisition : 1 000 – 716,40 = 283,60 K€
Les évaluations ne sont pas remises en cause lors de l’achat du deuxième lot. L’écart dégagé est affecté en totalité en écart d’acquisition.
Lors de l’acquisition des 10 % supplémentaires, la société M a aussi acquis 10 % de l’écart d’évaluation.
Étape 2 : Calcul de l’écart d’acquisition de N
Il n’est pas nécessaire de procéder à une réestimation des actifs et passifs identifiables.

Valeur des capitaux propres achetés en N : 1 500 × 10 % = 150,00


Écart d’évaluation net : 360 × 73,5 % × 10 % = 26,46
Écart évaluation 400,00
Amortissement construction (160 / 8 × 2) – 40,00
360,00 176,46
Valeur des titres de participation 194,00
Écart d’acquisition en N 17,54 K€
Si ce 2e écart est négatif, alors il convient de compenser les deux écarts. Si le solde est négatif, il faut constituer une provision pour
risques.

216
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Chapitre 12 - Variation du pourcentage d’intérêt et du pourcentage de contrôle

Étape 3 : Comptabilisation

Compte de bilan Compte de gestion


Terrains 240,00
Constructions 160,00
Réserves réestimées F 294,00
IDP 106,00
Résultat réestimé F 14,70
Réserves réestimées F 29,40
Dotations aux amortissements 20,00
IDA (60 × 26,5 %) 15,90
Résultat F 14,70
Amortissements Construction 60,00
IS 5,30
Écart d’acquisition 301,14
Titres de participation 301,14
Résultat groupe (301,14 / 5) 60,23 Dotations aux amortissements 60,23
Réserves groupe (301,14 / 5 × 2) 120,45 Résultat global 60,23
Écart d’acquisition 180,68

Étape 4 : Partage des capitaux propres

Résultat groupe (14,70 × 70 %) 10,29


Capitaux propres (1 800 + 294 – 14,70 – 29,40) 2 049,90
Titres de participation (1 000 + 194 – 301,14) 892,86
Participation ne donnant pas le contrôle (2 049,90 × 30 %) 614,97
Réserves groupe [(2 049,90 + 14,70) × 70 % – 892,86] 552,36

2 Les normes IFRS


Les changements dans le taux de détention d’une filiale, sans perte de contrôle, n’ont d’effet que sur les
capitaux propres. Les parts respectives entre le groupe et les intérêts minoritaires dans la valeur de la filiale
consolidée sont ajustées afin de respecter les nouveaux taux de détention. Le montant du goodwill est figé
à la date de l’acquisition ayant permis de prendre le contrôle.

217
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PARTIE 3 - Comptes de groupe

a Le goodwill partiel

Reprenons l’exemple précédent.


Pour l’écart d’évaluation, il n’y a aucun changement avec le référentiel français.

Compte de bilan Compte de gestion


Terrains 240,00 Dotations aux amortissements 20,00
Constructions 160,00 Résultat F 14,70
Réserves réestimées F 294,00 IS 5,60
IDP 106,00
Résultat F 14,70
Réserves réestimées F 29,40
IDA (60 × 26,5 %) 15,90
Amortissements Construction 60,00
Le montant du goodwill est figé à la date de l’acquisition ayant permis de prendre le contrôle. Aucune opération ultérieure, autre qu’une
perte de contrôle ou une dépréciation, ne peut avoir pour effet de modifier la valeur du goodwill.

Écart d’acquisition 283,60


Titres de participation 283,60

b Le goodwill complet
La différence réside dans le calcul du goodwill.
Liquidités décaissées 1 000,00
Intérêts minoritaires à la juste valeur + 666,67 (1 000 / 0,6 × 0,4)
1 666,67
Juste valeur des actifs et passifs acquis – 1 194,00
Goodwill complet 472,67 K€
Part du groupe : 472,67 × 60 % = 283,60 K€
En N, la part du groupe est de 70 %, une partie des intérêts minoritaires a été transférée au groupe, soit
(472,67 – 283,60) × 10 / 40 = 47,27 K€. La part du groupe s’élève à : 283,60 + 47,27 = 330,87 K€.

Goodwill (complet) 472,67


Titres de participation 330,87
Participation ne donnant pas le contrôle 141,80

218
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Chapitre 12 - Variation du pourcentage d’intérêt et du pourcentage de contrôle

B Dans une entreprise mise en équivalence


Lors d’une acquisition supplémentaire, la mise en équivalence des nouveaux titres suit la même règle que
celle qui s’applique lors de la première consolidation. Il faut procéder à une nouvelle réestimation des
actifs et passifs identifiables.

Écart d’acquisition complémentaire = Coût d’acquisition des titres – Quote-­part


correspondante des capitaux propres réestimés revenant de plein droit à l’acquéreur

avec :

Capitaux propres = Capitaux propres retraités – Écarts d’évaluation déterminés


à la date d’acquisition des titres

Les normes IFRS sont identiques au règlement français.

APPLICATION CORRIGÉE
La société M a acquis, en janvier N–2, 30 % de la société F pour un coût de 500 K€. À cette date, les capitaux propres de F s’élevaient
à 900 K€. Au moment de la prise de participation, différentes plus-­values latentes sont quantifiées : 240 K€ sur un terrain et 160 K€
sur une construction (durée de vie résiduelle 8 ans).
Début N, la société M décide de porter sa participation à 40 %. La valeur d’acquisition est de 200 K€. Les capitaux propres de F sont
de 1 500 K€. Au moment de la prise de participation, la plus-­value latente sur le terrain est de 290 K€, sur la construction 160 K€.
Les écarts d’acquisition sont amortis sur 5 ans. Le taux d’imposition est de 26,5 %.
Présenter les écritures nécessaires.

Correction
Calcul des capitaux propres réestimés en N–2 : 900 + (240 + 160) × 73,5 % = 1 194 K€
Écart d’acquisition en N–2 = 500 – (1 194 × 30 %) = 141,80 K€
Capitaux propres réestimés début N : 1 500 + (290 + 160) × 73,5 % = 1 830,75 K€
Écart d’acquisition complémentaire = 200 – 1 830,75 × 10 % = 16,93 K€

Écart d’acquisition 158,73


Titres de participation 158,73
Dotations aux amortissements 31,75
Résultat groupe (158,73 / 5) 31,75 Résultat global 31,75
Réserves groupe (141,80 / 5 × 2) 56,72
Écart d’acquisition 88,47

219
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PARTIE 3 - Comptes de groupe

C Le changement de méthode de consolidation


Dans tous les cas, il convient de procéder à une nouvelle réestimation des actifs et passifs identifiables.
En règlement français, la méthode est la même que celle vue précédemment.
En normes IFRS, lors de la prise de contrôle d’une entité précédemment sous influence notable, les deux
opérations suivantes doivent comptabilisées :
– la cession des titres précédemment mis en équivalence ;
– l’acquisition de la totalité des titres détenus après la prise de contrôle (y compris les titres précédemment
mis en équivalence considérés comme acquis).

II La diminution du pourcentage d’intérêt


et du périmètre de consolidation
A La cession des titres
La cession des titres est comptabilisée dans les comptes individuels.

Résultat de cession = Prix de vente – Coût d’achat

Dans les comptes consolidés, le résultat de cession est différent :

Résultat de cession = Prix de vente – Valeur au bilan consolidé des titres cédés

avec :

Valeur comptable consolidée des titres cédés = Quote-­part correspondante des capitaux
propres + Écart d’acquisition net correspondant aux titres cédés + Écart d’évaluation résiduel

Le résultat de cession des comptes individuels doit être retraité, celui-­ci n’a pas d’incidence en termes
d’imposition différée puisqu’il n’y a pas de décalage dans le temps.
En normes IFRS, la diminution du pourcentage d’intérêts de la société mère est considérée comme une
transaction entre deux catégories de propriétaires détenteurs des capitaux propres de la même entité.
L’écart est comptabilisé en capitaux propres.
Si la société mère perd le contrôle de la filiale, elle doit décomptabiliser les actifs et passifs de la filiale, puis
comptabiliser la participation conservée.

220
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Chapitre 12 - Variation du pourcentage d’intérêt et du pourcentage de contrôle

APPLICATION CORRIGÉE
Une société M a acquis début N–2, 60 % des titres de F pour un coût d’acquisition de 1 186 K€.
Au moment de la prise de participation, les capitaux propres de F s’élevaient à 1 200 K€, la plus-­value latente sur un terrain était 100 K€
et celle sur la construction de 200 K€ (durée résiduelle 10 ans).
Début N, la société M cède 20 % du capital de F pour une valeur de 500 K€. La situation nette était de 1 800 K€.
Au 31/12/N, les capitaux propres s’élèvent à 2 000 K€ (dont 100 K€ de résultat).
Les écarts d’acquisition sont amortis sur 5 ans. Le taux d’imposition est de 26,5 %.
Présenter les écritures nécessaires.

Correction
Juste valeur de la société : 1 200 + 300 – 300 × 26,5 % = 1 420,50 K€
Écart d’acquisition : 1 186 – 1 420,50 × 60 % = 333,70 K€

Analyse de l’écart d’acquisition à la date de cession

Titres F détenus avant Titres F cédés Titres F restant


la cession (60 %) (20/60 des titres détenus) en portefeuille (40 %)
Écart d’acquisition brut 333,70 333,70 × 20 / 60 = 111,23 333,70 × 40 / 60 = 222,47
Amortissement 333,70 / 5 × 2 = 133,48 133,48 × 20 / 60 = 44,50 133,48 × 40 / 60 = 88,99
Écart d’acquisition net (début N) 200,22 66,73 133,48

Analyse des écarts d’évaluation à la date de cession :


Quote-­part des écarts d’évaluation revenant de plein droit à M : 300 × 73,5 % × 60 % = 132,30
Amortissements : 200 / 10 × 2 × 60 % × 73,5 % = 17,64
Écart d’évaluation net : 114,66 K€

Prix de cession 500,00


Coût d’acquisition des titres (1 186 × 20 / 60) 395,33
Résultat de cession 104,67 K€

Valeur consolidée des titres cédés


Fraction des capitaux propres retraités cédés : 1 800 × 20 % + 114,66 × 20 / 60 = 398,22
Écart d’acquisition résiduel sur titres cédés 66,73
Valeur consolidée des titres cédés 464,95

221
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PARTIE 3 - Comptes de groupe

Résultat de cession consolidé : 500 – 464,95 = 35,05 K€.


La différence entre le résultat consolidé et le résultat individuel est une perte de 69,62 K€.
La société F est sous influence notable.

Écart d’acquisition 222,47


Titres de participation 222,47
Dotations aux amortissements 44,49
Résultat groupe 44,49 Résultat global 44,49
Réserves groupe 88,99
Écart d’acquisition 133,48
Résultat groupe 69,62 Valeur comptable des éléments
Réserves groupe 69,62 d’actif cédés 69,62
Retraitement résultat cession Résultat global 69,62
Titres F mis en équivalence (1) 862,36 Résultat global 34,12
Réserves groupe 260,04 Quote-­part dans les
résultats des entreprises
Titres de participation mises en équivalence 34,12
(1 186 × 40 / 60 – 222,47) 568,20
Résultat du groupe (2) 34,12

(1) (KP + Écart évaluation net IS – Amort. écart évaluation) 40 % = [2 000 + 200 – (200 × 73,5 %) / 10 × 3] 40 % = 862,36
(2) (Résultat – Amort. écart évaluation) × 40 % = (100 – 200 / 10 × 73,5 %) 40 % = 34,12

B La déconsolidation
La société sort du périmètre de consolidation à la date de perte de contrôle ou d’influence notable. Le
traitement est identique à celui étudié au point précédent.
Les titres conservés doivent figurer au bilan consolidé pour une valeur égale à :

Valeur comptable des titres conservés + Écart d’acquisition résiduel des titres conservés

Selon les normes IFRS, dans le cas où une participation résiduelle est conservée, le groupe doit :
– constater un résultat de cession sur les titres cédés ;
– constater un résultat sur les titres conservés par la société cédante ;
– enregistrer les titres conservés comme des actifs financiers.

222
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Chapitre
LES COMPTES COMBINÉS 13
Des entreprises peuvent être liées par des relations de natures diverses sans que cette situation résulte de
liens de participation organisant des relations de société mère à filiale. Par exemple, une personne physique
peut contrôler plusieurs sociétés qui se trouvent ainsi placées sous sa direction. La cohésion de cet ensemble
peut alors conduire le dirigeant à souhaiter établir les comptes de ce groupe de sociétés comme si celui-­ci
était formé d’une seule entité. Ces comptes, qui ne peuvent être appelés « comptes consolidés », sont
désignés par l’appellation de « comptes combinés ».

I Les entreprises incluses dans le périmètre


de combinaison
Les entreprises qui doivent être incluses dans le périmètre de combinaison sont celles pour lesquelles
existent des liens d’unité et de cohésion qui sont à l’origine de l’existence de l’ensemble. Ces liens peuvent
notamment découler des situations suivantes :
– une unité de direction et un intérêt commun : entités dirigées par la même personne ou un même
groupe de personnes ayant des intérêts communs ;
– une unité de propriété : entités dont le propriétaire est la même personne physique ou le même groupe
de personnes physiques ou les membres d’une même famille ;
– une unité de direction et une stratégie commune : entités des secteurs coopératifs ou mutualistes
dans lesquels les organisations régionales, non liées juridiquement entre elles, contrôlent l’organisme
fédérateur central et forment avec lui un ensemble homogène à stratégie et direction communes ;
– des entités liées entre elles par un accord de partage de résultat suffisamment contraignant pour
que leurs comptes combinés soient plus représentatifs que les comptes isolés de chaque entité.

II Les principes d’établissement des comptes combinés


L’entité combinante est chargée d’établir les comptes combinés. Sa nomination fait l’objet d’une conven-
tion écrite entre les entités dominantes de la combinaison.
223
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PARTIE 3 - Comptes de groupe

Cette convention doit préciser :


– les engagements pris afin de garantir une durée suffisante aux accords ou liens conduisant à l’exigence et
aux méthodes de combinaison d’un exercice à l’autre, dans le respect des règles applicables en la matière ;
– les conditions et modalités des engagements pris par les parties prenantes afin de garantir la transmis-
sion dans les délais fixés de toutes les informations nécessaires à l’établissement des comptes combinés.
Comme les comptes consolidés, les comptes combinés représentent les comptes d’un ensemble d’entités
comme si cet ensemble était formé d’une seule entité. Ils sont obtenus en procédant aux opérations
suivantes :
– le cumul des comptes des entités appartenant au périmètre, éventuellement après retraitement et
reclassement ;
– l’élimination des comptes réciproques d’actif et de passif, de charges et de produits ;
– la neutralisation des résultats provenant d’opérations effectuées entre entités incluses dans le périmètre.

III Les méthodes d’évaluation retenues


pour l’établissement des comptes combinés
Les règles d’évaluation applicables aux comptes combinés sont identiques à celles prévues en matière de
comptes consolidés :
– les actifs et les passifs, les charges et les produits doivent être évalués de manière homogène ;
– les incidences sur les comptes des écritures passées pour la seule application des législations fiscales
doivent être éliminées ;
– les impositions différées doivent être comptabilisées ;
– les méthodes, dont l’application n’est autorisée par le Code de commerce que pour l’établissement des
comptes consolidés, peuvent également être retenues pour l’établissement des comptes combinés.
L’entrée dans le périmètre de combinaison n’est pas liée à une participation mais à une mise en commun
d’intérêts économiques, c’est pourquoi il n’est pas fait référence aux écarts d’acquisition et d’évaluation.

IV Les capitaux propres combinés


En l’absence de liens de participation entre les entités dont les comptes sont combinés, les capitaux propres
combinés représentent le cumul des capitaux propres retraités des entités comprises dans le périmètre de
combinaison.
Lorsqu’il existe des liens de participation entre les entités dont les comptes sont combinés, les titres de
participation figurant au bilan de l’entité détentrice sont éliminés par imputation sur les capitaux propres
combinés.
Il ne peut pas être constaté d’intérêts minoritaires.
224
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Chapitre
LES DOCUMENTS DE SYNTHÈSE 14
DES GROUPES
Selon le programme officiel de l’examen, ce chapitre va vous permettre de connaître l’utilité et le contenu
des documents de synthèse (en Règlement 2020-01 et en IFRS).
Vous développerez ainsi la compétence attendue :
– élaborer les documents de synthèse spécifiques aux comptes consolidés.

I Le bilan et le compte de résultat consolidé


A Généralités
L’IASB reconnaît que tous les besoins des utilisateurs ne peuvent être comblés par les états financiers, mais
que la bonne information est celle donnée aux investisseurs et apporteurs de capitaux. Par conséquent, si
les informations fournies au travers des états financiers répondent à leurs besoins alors elles répondront aux
besoins des autres utilisateurs. Les caractéristiques des états financiers sont l’intelligibilité, la pertinence,
l’importance relative et la fiabilité.
Quatre contraintes sont à respecter pour que l’information soit pertinente et fiable : la célérité, le rapport
coût-­avantage, l’équilibre entre les caractéristiques qualitatives, une image et présentation fidèle.
Selon le règlement ANC 2020-01, les comptes consolidés comprennent des états de synthèse consolidés
ainsi qu’une annexe : ils forment un tout indissociable. Les états de synthèse consolidés comprennent un
bilan et un compte de résultat.
Les états financiers consolidés comprennent obligatoirement les trois documents (bilan, compte de résultat,
annexe). L’annexe comprend le tableau de variation des capitaux propres et le tableau des flux de trésorerie.
Les documents de synthèse consolidés doivent être présentés sous forme comparative avec l’exercice
précédent.
Selon la norme IAS 1, un jeu complet d’états financiers comprend un état de situation financière (bilan),
un état de résultat net et des autres éléments du résultat global (compte de résultat), un état de variations
des capitaux propres, un tableau de flux de trésorerie et des notes contenant un résumé des principales
méthodes comptables et d’autres notes explicatives (annexe) et un état de la situation financière de début
de la première période de comparaison en cas de retraitements rétroactifs.
225
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PARTIE 3 - Comptes de groupe

B Le bilan consolidé ou l’état de situation financière


Le bilan, selon le règlement ANC 2020-01, doit être présenté sous forme de tableau. Les entité qui présen-
taient leur bilan sous forme de liste avant l’entrée en vigueur du nouveau règlement peuvent continuer à
le faire. Des rubriques spéciales apparaissent :
– les écarts d’acquisition : goodwill, sur-­valeur, prise de contrôle à la juste valeur (apparaissent au sein de
la rubrique « immobilisation incorporelle ») ;
– les titres mis en équivalence pour les sociétés sous influence notable ;
– la part des capitaux propres revenant aux minoritaires ;
– une provision pour risques et charges si l’écart d’acquisition est négatif.
La norme IAS 1 est peu directive. Les capitaux propres font apparaître la participation des propriétaires
de la société mère (part du groupe) et les participations ne donnant pas le contrôle (intérêts minori-
taires). Il n’existe pas de format obligatoire. Les postes sont listés. Une distinction est faite entre :
– les actifs courants : un actif est classé en tant qu’actif courant lorsqu’il satisfait à l’un des critères suivants :
• l’entreprise s’attend à pouvoir réaliser l’actif, le vendre ou le consommer dans le cadre du cycle normal
de son exploitation,
• l’actif est détenu essentiellement aux fins d’être négocié,
• l’entreprise s’attend à ce que l’actif soit réalisé dans les douze mois suivant la date de clôture,
• l’actif se compose de trésorerie ou d’équivalents de trésorerie, sauf s’il ne peut être échangé ou utilisé
pour régler un passif pendant au moins douze mois ;
– les passifs courants : un passif est classé en tant que passif courant lorsqu’il satisfait à l’un des critères
suivants :
• l’entreprise s’attend à régler le passif au cours de son cycle d’exploitation normal,
• le passif est détenu essentiellement aux fins d’être négocié,
• le passif doit être réglé dans les douze mois,
• l’entreprise ne dispose pas d’un droit inconditionnel de différer le règlement du passif pour au moins
douze mois.
La distinction repose sur la notion de long terme et court terme.
Les actifs et passifs d’impôts différés ne doivent pas être classés dans les éléments courants.
Depuis 2016, les parts de marché ont été reclassées en tant qu’actif non identifiable au lieu des immobi-
lisations incorporelles.

226
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Chapitre 14 - Les documents de synthèse des groupes

Modèle de bilan consolidé d’un groupe autre que d’assurance ou du secteur bancaire
Exercice Exercice Exercice Exercice
ACTIF PASSIF
N N–1 N N–1
Actif immobilisé Capitaux propres (Part du groupe)
Immobilisations incorporelles Capital (1)
Dont écart d’acquisition Primes (1)
Immobilisations corporelles Réserves et résultat consolidés (2)
Immobilisations financières Autres (3)
Titres mis en équivalence Intérêts minoritaires
Actif circulant Provisions
Stock et en-­cours Dettes
Clients et comptes rattachés Emprunts et dettes financières
Autres créances et compte Fournisseurs et comptes rattachés
de régularisation (4)
Valeurs mobilières de placement Autres dettes et comptes
de régularisation (5)
Disponibilités
Total de l’actif Total du Passif

(1) De l’entité mère consolidante.


(2) Dont résultat net de l’exercice.
(3) À détailler dans l’analyse de la variation des capitaux propres consolidés (Part du groupe).
(4) Dont impôts différés actifs.
(5) Dont impôts différés passifs.
Source : Règlement ANC 2020-01, art. 281-1.

II Le compte de résultat consolidé


ou l’état du résultat global
Selon le règlement ANC 2020-01, il peut être établi par nature ou par destination. La distinction doit
être faite entre la part du groupe et les intérêts minoritaires.
Selon les normes IFRS, aucune directive, mais le CNC a émis une recommandation pour les sociétés cotées,
ce qui permet que le modèle soit le même pour tous.

227
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PARTIE 3 - Comptes de groupe

Le compte de résultat fait référence au résultat par action (selon le règlement, cela n’est imposé qu’aux
entités dont les instruments financiers sont négociés sur Euronext Growth) :
– le résultat de base par action : la distinction est faite entre la part distribuée ou non, il ne concerne
que les actions en circulation qui donnent droit aux bénéfices ;
– le résultat dilué par action : tous les instruments dilutifs sont pris en compte. Par exemple, les OCA
(obligations convertibles en actions) diluent potentiellement le capital futur. Si l’obligation est convertie,
l’entreprise n’aura plus d’intérêt à payer, d’où un impact sur l’impôt dont il faut tenir compte pour le
calcul du résultat.

Modèle de compte de résultat d’un groupe autre que d’assurance ou du secteur bancaire
Exercice N Exercice N–1
Chiffre d’affaires
Autres produits d’exploitation
Achats consommés
Charges de personnel (1)
Autres charges d’exploitation
Impôts et taxes
Dotations aux amortissements, dépréciations et provisions (2)
Résultat d’exploitation avant dotations aux amortissements et dépréciations
des écarts d’acquisition
Dotation aux amortissements et dépréciations des écarts d’acquisition
Résultat d’exploitation après dotations aux amortissements et dépréciations
des écarts d’acquisition
Charges et produits financiers
Charges et produits exceptionnels
Impôts sur les résultats
Résultat net des entités intégrées
Quote-­part dans les résultats des entités mises en équivalence
Résultat net de l’ensemble consolidé
Intérêts minoritaires
Résultat net (Part du groupe)
Résultat par action (3)
Résultat dilué par action (3)

(1) Y compris participation des salariés.


(2) Hors amortissement et dépréciation des écarts d’acquisition.
(3) Information obligatoire pour les entités dont les instruments financiers sont négociés sur Euronext Growth et optionnelle
autrement.
Source : Règlement ANC 2020-01, art. 281-2.

228
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Chapitre 14 - Les documents de synthèse des groupes

Modèle de compte de résultat – Classement des charges et produits par destination


Exercice N Exercice N–1
Chiffre d’affaires
Coût des ventes
Charges commerciales
Charges administratives
Autres charges et produits d’exploitation (1)
Résultat d’exploitation avant dotations aux amortissements et dépréciations
des écarts d’acquisition
Dotation aux amortissements et dépréciations des écarts d’acquisition
Résultat d’exploitation après dotations aux amortissements et dépréciations
des écarts d’acquisition
Charges et produits financiers
Charges et produits exceptionnels
Impôts sur les résultats
Résultat net des entités intégrées
Quote-­part dans les résultats des entités mises en équivalence
Résultat net de l’ensemble consolidé
Intérêts minoritaires
Résultat net (Part du groupe)
Résultat par action (2)
Résultat dilué par action (2)

(1) Hors amortissement et dépréciation des écarts d’acquisition.


(2) Information obligatoire pour les entités dont les instruments financiers sont négociés sur Euronext Growth et optionnelle
autrement.
Source : Règlement ANC 2020-01, art. 281-3.

III L’annexe consolidée


A Les rubriques de l’annexe
L’annexe doit comporter toute information de caractère significatif permettant aux utilisateurs
des comptes consolidés de porter une appréciation sur le patrimoine, la situation financière et le
résultat de l’ensemble constitué par les entreprises comprises dans la consolidation. L’information
porte, au minimum, sur l’exercice écoulé et sur le précédent.
L’annexe permet d’avoir toutes les informations nécessaires à la compréhension des documents de synthèse.

229
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PARTIE 3 - Comptes de groupe

Elle est composée de différentes rubriques :


– le référentiel comptable, les modalités de consolidation, les méthodes et règles d’évaluation ;
– les informations relatives au périmètre de consolidation ;
– la comparabilité des comptes ;
– les explications des postes du bilan, du compte de résultat et des rengagements reçus et donnés ainsi
que de leurs variations (tableau de variation des capitaux propres) ;
– toutes autres informations nécessaires à la compréhension : les informations sectorielles, les événements
postérieurs à la clôture, les informations sur les dirigeants (rémunération, etc.) ;
– le tableau de flux de trésorerie.
L’annexe doit apporter des précisions sur les critères d’identification des entités consolidées et faire mention
du montant des coûts d’emprunt incorporés aux actifs éligibles.

B Le tableau de variation des capitaux propres


L’objectif de la consolidation est de substituer au poste titres dans le bilan de la société mère, en valeur
historique, la valeur obtenue par les capitaux propres de la filiale. Si cette filiale a fait des bénéfices depuis
la prise de participation, ses capitaux propres auront augmenté et, par conséquent, la valeur du poste
titres augmentera aussi. Il s’agit d’une simple substitution à la clôture, l’évolution des capitaux propres ne
fait l’objet d’aucun suivi, c’est pourquoi il est nécessaire d’établir un tableau de variation des capitaux
propres.
Ce tableau est un document de synthèse à part entière dans les normes IFRS. Il doit comporter la part du
groupe et la part des minoritaires.

C Le tableau de flux de trésorerie


Ce tableau présente trois niveaux de trésorerie :
– la trésorerie liée à l’exploitation : elle concerne les activités d’exploitation ;
– la trésorerie liée à l’investissement : il s’agit des acquisitions et cessions d’actifs à long terme et de tout
autre investissement qui n’est pas inclus dans les équivalents de liquidité ;
– la trésorerie liée au financement : ce sont des activités qui entraînent des changements dans la composition
des capitaux propres et des capitaux empruntés.
Selon la norme IAS 7, une information doit être fournie sur les variations des passifs issus des activités de
financement en distinguant les différents types de variation.

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Chapitre 14 - Les documents de synthèse des groupes

Modèle de tableau des flux de trésorerie établi à partir du résultat net des entités intégrées
Flux de trésorerie liés à l’activité
Résultat net des sociétés intégrées
Élimination des charges et produits sans incidence sur la trésorerie ou non liés à l’activité :
– Dotations aux amortissements, dépréciations et provisions nettes de reprises (1) xxxx
– Variation des impôts différés xxxx
– Plus-­values de cession, nettes d’impôt xxxx
Marge brute d’autofinancement des sociétés intégrées xxxx
Dividendes reçus des sociétés mises en équivalence xxxx
Variation du besoin en fonds de roulement lié à l’activité (2) xxxx
Flux net de trésorerie généré par l’activité xxxx
Flux de trésorerie liés aux opérations d’investissement
Acquisition d’immobilisations xxxx
Produit de cession d’immobilisations, net d’impôt xxxx
Incidence des variations de périmètre (3) xxxx
Flux net de trésorerie lié aux opérations d’investissement xxxx
Flux de trésorerie liés aux opérations de financement
Dividendes versés aux actionnaires de l’entité consolidante xxxx
Dividendes versés aux minoritaires des sociétés intégrées xxxx
Augmentations de capital en numéraire xxxx
Émissions d’emprunts xxxx
Remboursements d’emprunts xxxx
Flux net de trésorerie lié aux opérations de financement xxxx
Variation de trésorerie xxxx
Trésorerie d’ouverture xxxx
Trésorerie de clôture xxxx
Incidence des variations de cours des devises xxxx

(1) À l’exclusion des dépréciations sur actif circulant.


(2) À détailler par grandes rubriques (stocks, créances d’exploitation, dettes d’exploitation).
(3) Prix d’achat ou de vente augmenté ou diminué de la trésorerie acquise ou versée – à détailler dans une note annexe.
Source : Règlement ANC 2020-01, art. 282-43.

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PARTIE 3 - Comptes de groupe

Modèle de présentation du tableau des flux de trésorerie établi


à partir du résultat d’exploitation des entités intégrées
Flux de trésorerie liés à l’activité
Résultat net des sociétés intégrées xxxx
Élimination des charges et produits d’exploitation sans incidence sur la trésorerie :
– Dotations aux amortissements, dépréciations et provisions nettes de reprises (1) xxxx
Résultat brut d’exploitation xxxx
Variation du besoin en fonds de roulement d’exploitation (2) xxxx
Flux net de trésorerie d’exploitation xxxx
Autres encaissements et décaissements liés à l’activité :
– Frais financiers xxxx
– Produits financiers xxxx
– Dividendes reçus des sociétés mises en équivalence xxxx
– Impôt sur les sociétés, hors impôt sur les plus-­values de cession xxxx
– Charges et produits exceptionnels liés à l’activité xxxx
– Autres xxxx
Flux net de trésorerie généré par l’activité xxxx
Flux de trésorerie liés aux opérations d’investissement
Acquisition d’immobilisations xxxx
Produit de cessions d’immobilisations, net d’impôt xxxx
Incidence des variations de périmètre (3) xxxx
Flux net de trésorerie lié aux opérations d’investissement xxxx
Flux de trésorerie liés aux opérations de financement
Dividendes versés aux actionnaires de l’entité consolidante xxxx
Dividendes versés aux minoritaires des sociétés intégrées xxxx
Augmentations de capital en numéraire xxxx
Émissions d’emprunts xxxx
Remboursements d’emprunts xxxx
Flux net de trésorerie lié aux opérations de financement xxxx
Variation de trésorerie xxxx
Trésorerie d’ouverture xxxx
Trésorerie de clôture xxxx
Incidence des variations de cours des devises xxxx

(1) À l’exclusion des dépréciations sur actif circulant.


(2) À détailler par grandes rubriques (stocks, créances d’exploitation, dettes d’exploitation).
(3) Prix d’achat ou de vente augmenté ou diminué de la trésorerie acquise ou versée – à détailler dans une note annexe.
Source : Règlement ANC 2020-01, art. 282-44.

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Chapitre 14 - Les documents de synthèse des groupes

D L’information sectorielle
Le règlement ANC 2020-01 indique les informations à fournir dans l’annexe :
– les comptes synthétiques des entreprises consolidées dont les comptes sont structurés de manière très
différente de l’ensemble des entreprises du périmètre ;
– la ventilation du chiffre d’affaires et des immobilisations ou des actifs employés par zones géographiques
ou monétaires et par secteurs d’activité ;
– la ventilation du résultat d’exploitation par zones géographiques et/ou par secteurs d’activité selon le
mode d’organisation choisi par le groupe.
Les normes IFRS se sont rapprochées des normes américaines (FASB). Selon la norme IFRS 8, l’information
est calquée sur celle prise par la direction générale dans ses prises de décision relatives à l’allocation des
ressources et l’évaluation des performances. L’approche en termes de gestion est privilégiée.
Les secteurs à reporter sont les segments de taille significative, déterminée en fonction de l’un des trois
seuils suivants :
– le revenu total est supérieur ou égal à 10 % des revenus totaux de tous les segments d’activité ;
– le résultat est supérieur ou égal à 10 % du montant agrégé des pertes ou profits de tous les secteurs ;
– les actifs sont supérieurs à 10 % du montant agrégé de tous les segments.
L’information peut être descriptive (méthode de segmentation, mode de calcul), ou chiffrée (revenus
externes, dotations aux amortissements, impôts, etc.).
La communication financière incite, voire oblige, la publicité de ces informations à travers :
– le document d’enregistrement universel URD (ancien document de référence) : description de toutes
les activités de l’entreprise (marché, chiffres clés, perspective, etc.). Il peut prendre la forme d’un rapport
annuel. Il peut être établi par les sociétés dont les titres sont admis aux négociations sur un marché
réglementé ou un système multilatéral de négociation organisé. Il est soumis au contrôle de l’autorité
des marchés financiers (AMF). Le URD donne aussi des informations en matière de stratégie, de facteurs
de risques et de données extra-financières ;
– le document d’information annuelle : regroupe toutes les informations publiées ou rendues publiques
pendant les douze derniers mois, il est transmis à l’AMF ;
– les publications périodiques (rapport financier, etc.) : elles peuvent être trimestrielles, semestrielles ;
– le rapport annuel : il regroupe les comptes sociaux, les comptes consolidés, un extrait du rapport de
gestion, les éléments susceptibles d’avoir des incidences sur le patrimoine, les attestations de sincérité
fournies par les dirigeants sur les informations fournies, etc.
Cette multiplication de publication génère un risque pour la communication financière. L’entreprise peut
opter pour la préparation d’un document unique.

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PARTIE 4

AUDIT

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Chapitre
LES CARACTÉRISTIQUES 15
DE L’AUDIT FINANCIER
Les comptes sont complexes et doivent refléter une image fidèle de l’entreprise. C’est pourquoi ils doivent
être vérifiés. Ce travail est délégué aux commissaires aux comptes.
De manière générale dans ce chapitre, il faut tenir compte des modifications entraînées par la loi PACTE
sur le rôle de l’expert-­comptable et du commissaire aux comptes.

I La définition de l’audit
Le but de l’audit est, pour un professionnel compétent, d’exprimer une opinion indépendante sur une
situation en utilisant un référentiel préétabli et en mettant en place les techniques en sa possession du fait
qu’il engage ses responsabilités civile et pénale.
L’audit peut être utilisé pour différents domaines tels que les domaines financiers, social, marketing, de
conformité, stratégique, juridique, informatique, etc.
Il existe :
– des audits externes : les auditeurs (commissaires aux comptes) expriment une opinion sous forme
d’un rapport annuel de certification des comptes d’une entreprise à partir d’un plan comptable et
de normes comptables permettant la mise en œuvre de diverses procédures de vérification réalisées par
le commissaire aux comptes sur la base de standards professionnels ;
– des audits internes réalisés en vue de faire un diagnostic, d’exprimer et de suivre la mise en œuvre de
recommandations à propos d’une situation financière, d’une activité opérationnelle ou d’une approche
stratégique, à partir de procédures et de normes internes, en réalisant un plan de vérification et de contrôle
incombant aux auditeurs salariés dépendant de la direction générale et/ou d’un comité d’audit s’il existe.
À la suite des différents scandales financiers, les auditeurs ont été montrés du doigt et le législateur a
accentué le contrôle de cette profession.

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PARTIE 4 - Audit

La loi Sarbanes Oxley aux États-­Unis concerne toutes les entreprises cotées à la Bourse de New York. Elle
a entraîné :
– la création d’un organe indépendant de supervision des auditeurs externes le PCAOB (Public Company
Oversight Board) (le H3C américain) ;
– le renforcement de l’indépendance des auditeurs ;
– la certification, pour les auditeurs externes, de l’exactitude du rapport concernant le reporting financier.
En France, la loi de sécurité financière (2003) a entraîné la création du Haut conseil des commissaires
aux comptes (H3C) et le fait que le commissaire aux comptes doit porter un jugement sur le rapport du
président sur le contrôle interne.
La 8e directive européenne, transposée en droit français en 2008, énonce les obligations en matière
d’éthique, d’indépendance et de qualité pour les auditeurs.
La directive 2014/56/UE a créé une instance européenne de supervision, le Committee of European
Auditing Oversight Bodies (CEAOB) qui a, entre autres, pour rôle de coordonner des superviseurs natio-
naux. Ceux-­ci doivent respecter les normes internationales d’audit.
Le règlement UE/537/2014, applicable depuis le 17 juin 2016, « établit les exigences applicables au contrôle
légal des états financiers annuels et consolidés des entités d’intérêt public, les règles applicables à l’or-
ganisation des contrôleurs légaux des comptes et des cabinets d’audit et à leur sélection par les entités
d’intérêt public afin de promouvoir leur indépendance et la lutte contre les conflits d’intérêts, ainsi que les
règles applicables au contrôle du respect de ces exigences par les contrôleurs légaux des comptes et des
cabinets d’audit ».
Les audits permettent aux différents utilisateurs d’avoir une information fiable. Leur but est de réduire
l’asymétrie d’information et d’améliorer la gouvernance d’entreprise.
Au niveau international, l’IAASB (International Auditing and Assurance Standards Board) fait référence à
quatre missions :
– la mission d’audit : l’auditeur exprime une opinion dans laquelle il confirme que les états financiers ont
été établis conformément au référentiel comptable ;
– la mission d’examen limité : l’auditeur n’a pas pu mettre en place toutes les procédures nécessaires,
mais il n’a relevé aucun fait d’importance significative ;
– la mission d’examen sur la base de procédures convenues ;
– la mission de compilation.

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Chapitre 15 - Les caractéristiques de l’audit financier

II Les entités assujetties au contrôle légal


Récapitulons sous forme de tableau les principaux cas possibles :

Nomination d’un commissaire aux comptes


Société anonyme (SA) et société Obligatoire si à la clôture d’un exercice elles dépassent au moins 2 des 3 seuils
en commandite par actions suivants :
(SCA) – 50 salariés ;
Société en nom collectif (SNC), – total du Bilan > 4 000 000 € ;
société en commandite simple – total du CA > 8 000 000 €.
(SCS), société à responsabilité Si les seuils ne sont pas atteints, la nomination d’un commissaire aux comptes peut
limitée (SARL) et entreprise être demandée en justice par les associés minoritaires représentant au moins 1/10e du
unipersonnelle à responsabilité capital ou par au moins 1 associé dans la SNC. (Dans ce cas, le mandat est de 3 ans.)
limitée (EURL) La norme PE 6 exercices (NEP 912) est applicable pour les entreprises ne dépassant pas
Société par actions simplifiées deux des trois seuils. Les principes d’audit légal sont les mêmes, mais l’auditeur adapte
(SAS) sa démarche aux spécificités de l’entité.
Association recevant des Obligatoire lorsque le montant global annuel des subventions publiques dépasse
subventions publiques 153 000 €.
Les groupements d’intérêt Obligatoire lorsqu’ils dépassent 100 salariés ou qu’ils émettent des obligations.
économique (GIE) ainsi que les
groupements européens (GEIE)
Les syndicats Obligatoire si le montant de leurs ressources dépasse 230 000 €.
Entités d’intérêt public Obligatoire.
(EIP : entreprises dont les titres
sont admis à la négociation sur
un marché réglementé)

En cas de franchissement des seuils, il n’est pas nécessaire de nommer un commissaire aux comptes pour
contrôler les comptes de l’exercice au cours duquel les seuils sont dépassés, l’obligation entre en vigueur
dès l’exercice suivant.
La société n’est plus tenue de nommer un commissaire aux comptes dès lors qu’elle ne remplit plus ces
conditions à la clôture des deux exercices précédant l’expiration du mandat du commissaire aux comptes.
L’article 20 de la loi Pacte instaure une mission d’audit légal des petites entreprises (ALPE) qui permet à ces
entreprises d’avoir recours, de manière facultative, à un audit moins contraignant et adapté à leur taille. La
décision volontaire de nommer un commissaire doit être prise par les actionnaires représentant au moins
1/3 du capital. Le mandat du commissaire aux comptes n’est que de 3 ans.
Dans certains cas, la nomination de deux commissaires aux comptes est nécessaire, par exemple pour
les sociétés astreintes à la publication de comptes consolidés, les mutuelles qui présentent des comptes
combinés, les groupements politiques… Les deux commissaires aux comptes appartiennent à deux struc-
tures professionnelles distinctes.

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PARTIE 4 - Audit

La désignation d’un ou plusieurs commissaires aux comptes supplémentaires n’est désormais requise que
si le titulaire désigné est une personne physique ou une société unipersonnelle (loi Sapin II).
La nomination du commissaire aux comptes fait l’objet d’une publicité légale (Journal d’annonces légales).
Le commissaire aux comptes est nommé pour 6 exercices. Il a des droits :
– dans le cadre de sa mission permanente, il a tout pouvoir d’investigation, il peut opérer à tout moment
les vérifications qu’il souhaite ;
– à l’information ;
– à rémunération.
Mais il est soumis à des obligations :
– non-­immixtion dans la gestion (C. com., art. L. 823-10) ;
– obligation d’informer les dirigeants (C. com., art L. 823-16) sur les contrôles effectués, les irrégularités
et inexactitudes découvertes, les modifications nécessaires, les conclusions relatives à ses observations ;
– obligation d’informer les actionnaires et le public (lors de l’assemblée générale, par exemple) ;
– obligation de moyen : il engage sa responsabilité civile s’il y a une faute, un préjudice et un lien de
causalité ;
– secret professionnel ;
– déclenchement de la procédure d’alerte s’il relève lors de sa mission des faits de nature à compromettre
la continuité de l’exploitation. Depuis la loi de simplification et d’amélioration de la qualité du droit du
17 mai 2011, si la procédure a été interrompue, le commissaire aux comptes peut la reprendre au point
où l’avait arrêtée.
Un comité d’audit spécialisé a vu le jour en droit français. Il n’est obligatoire que pour les sociétés cotées
sur un marché réglementé. Son rôle est « le suivi des questions relatives à l’élaboration et au contrôle des
informations comptables et financières ». Il a une mission consultative à la différence du comité d’audit
américain qui constitue une véritable unité fonctionnelle au sein de l’entité.
Avec l’ordonnance n° 2016-315 du 17 mars 2016, le comité d’audit se voit confier d’autres missions :
– pour la désignation des commissaires aux comptes, il fait une recommandation comportant au moins deux
choix possibles à l’organe d’administration ou de surveillance de l’entité contrôlée et indique sa préférence ;
– il approuve la fourniture des services non audit par le commissaire en place ou par un membre de son
réseau ;
– il rend compte régulièrement des résultats de la mission de certification des comptes au conseil d’admi-
nistration ou de surveillance.

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Chapitre 15 - Les caractéristiques de l’audit financier

III Les missions d’audit de l’expert-­comptable


Le référentiel normatif de l’Ordre des experts-­comptables fait référence :
– au cadre de référence ; il définit les différentes missions ainsi que les normes applicables. Il distingue
trois grandes missions : la mission d’assurance sur des comptes complets historiques, les autres missions
d’assurance et les missions sans assurance ;
– à la norme professionnelle de maîtrise de la qualité (NPMQ) : le cabinet doit s’assurer que tout
est conforme aux normes professionnelles et aux obligations légales, que les différents rapports sont
appropriés aux circonstances et que les procédures sont bien respectées ;
– à la norme anti-­blanchiment : identification du client, vigilance des opérations, déclaration Tracfin, etc.
– à la mission de présentation des comptes : permet à l’expert-­comptable d’exprimer une assurance
modérée sur la cohérence et la vraisemblance des comptes annuels ou intermédiaires (pas pour les
comptes consolidés) ;
– à la mission d’examen limité des comptes : il peut exprimer une assurance modérée sur la conformité
des comptes au référentiel qui leur est applicable. L’assurance est supérieure à celle de la mission précé-
dente. Elle peut porter sur les comptes consolidés ;
– à la mission d’audit d’états financiers : il peut exprimer une assurance raisonnable sur la conformité
des états financiers. L’expert doit respecter les normes IAS (normes d’audit internationales) ;
– à la mission d’audit d’états financiers dans une petite entreprise ;
– à la mission d’assurance sur des informations autres que des comptes complets historiques (attesta-
tions particulières) : cette mission peut être légale ou contractuelle ;
– à la mission d’examen d’informations financières prévisionnelles ;
– à la mission d’examen d’informations sur la base de procédures convenues : il s’agit d’une mission
sans assurance ;
– à la mission de compilation des comptes (sans assurance) : elle est destinée aux entreprises qui entrent
dans le périmètre de consolidation d’un groupe.
– etc.

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PARTIE 4 - Audit

IV Les missions du commissaire aux comptes


A La mission d’audit légal
L’information comptable et financière est établie pour répondre aux besoins des dirigeants, administrateurs,
associés, comité social et économique.
L’audit constitue une mission d’assurance. L’objectif est d’évaluer et mesurer un élément et d’exprimer
une conclusion avec une assurance certaine pour l’utilisateur demandeur.
L’audit financier concerne l’examen des états financiers d’une entreprise visant à vérifier leur sincérité,
leur exactitude et leur pertinence. Généralement, il s’agit d’un audit légal exécuté par un commissaire aux
comptes. Celui-­ci certifie ou non les comptes. Cet audit est prévu et encadré par la loi.
Le commissaire aux comptes est un professionnel indépendant investi d’une mission générale et
permanente de vérification de la comptabilité et de contrôle du fonctionnement régulier de l’entité (la
certification des comptes).
Le commissaire aux comptes va devoir rendre un avis. Il peut certifier les comptes sans réserve, avec
réserve ou refuser de les certifier.
Il peut intervenir pour des opérations annexes. Il s’agit de missions de vérifications et informations
spécifiques légalement délimitées, concernant :
– les documents prévus dans le cadre de prévention des entreprises : le commissaire aux comptes doit
formuler ses observations sur les documents concernés, il s’agit d’un examen limité (toutes les dili-
gences requises pour un audit n’ont pas été mises en œuvre, mais aucun fait d’importance significative n’a
été relevé permettant de remettre en cause les comptes ainsi présentés), son assurance est modérée ;
– les conventions réglementées : il s’agit d’un rapport distinct définissant toutes les particularités de ces
conventions ;
– l’égalité entre actionnaires ;
– les prises de participation ;
– la communication des irrégularités et inexactitudes à l’assemblée générale ;
– la révélation des faits délictueux au procureur de la République.
Les différentes modalités de la mission sont indiquées dans la lettre de mission. Elle définit tous les
engagements réciproques (qualification de la mission, obligation, délai d’exécution, normes applicables,
traitement des litiges, etc.).
Avec l’ordonnance n° 2016-315 du 17 mars 2016, le principe est différent. Tout ce qui n’est pas interdit
par les textes est autorisé. Le nouveau code déontologique issu de la loi Pacte fixe les services interdits.

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Chapitre 15 - Les caractéristiques de l’audit financier

B Les autres missions du commissaire aux comptes


Le commissaire aux comptes intervient lors de :
– la distribution d’acomptes sur dividendes : la certification d’un bilan est nécessaire ;
– l’augmentation du capital par compensation des créances : le commissaire aux comptes doit
Les
déterminer si la créance est liquide et exigible et il s’assure que le créancier n’est pas débiteur, il fait
interventions
un constat de conformité, de concordance ;
connexes
– la suppression des droits d’attribution et de souscription : le commissaire aux comptes donne un
à la mission
avis, donc il apprécie les éléments de calcul retenus pour la fixation du prix d’émission et les motifs
générale
invoqués à la suppression des droits ;
– la demande du comité social et économique ;
– la fusion.
Il s’agit d’audit souhaité ou sollicité par la société en dehors de toute obligation légale. Elles sont
Les missions
définies librement, l’auditeur doit respecter des normes de travail et de déontologie, les honoraires
contractuelles
sont librement définis.
Le commissaire aux comptes prend connaissance du processus d’élaboration, il évalue les procédures
Examen mises en place. La conclusion de son rapport porte sur les hypothèses de départ et sur leur traduction
des comptes chiffrée, sur le respect des principes d’établissement des comptes et la conformité des méthodes
prévisionnels comptables utilisées. Il s’agit d’un constat de cohérence, vraisemblance et pertinence. Il s’agit d’une
mission d’examen limité.
La lettre Le commissaire aux comptes émet une attestation dans laquelle il exprime une assurance sur les
de confort informations préparées en vue d’une opération financière.

En cas d’opérations spécifiques, on parle des SACC (services autres que la certification des comptes).

APPLICATION CORRIGÉE
La SA Papiers Universels tient à se saisir d’une situation qu’elle juge favorable vis-­à‑vis de la concurrence par la présence de quotas
de pollution supérieurs pour le groupe à sa production actuelle. Elle envisage de créer une filiale à 100 % du groupe chargée d’une
part de la négociation des contrats d’approvisionnements en matières premières pour le groupe et d’autre part de la gestion et de la
négociation des droits à polluer dont bénéficie le groupe.
À l’occasion d’un contrôle effectué sur les comptes, le commissaire aux comptes remarque que Monsieur Durant qui détient 12 % des
droits de vote de la société a vendu un équipement informatique personnel à la SA.
1. Préciser si, dans le cadre de l’exécution de sa mission légale, le commissaire aux comptes doit prendre en
compte la gestion des droits à polluer.
2. Que doit faire le commissaire aux comptes en ce qui concerne la cession de l’équipement informatique ?

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PARTIE 4 - Audit

Correction

1. La prise en compte de la gestion des droits à polluer du commissaire aux comptes


La détention, la cession et la comptabilisation des droits à polluer font l’objet d’une réglementation spécifique. Or, le commissaire aux
comptes a pour mission permanente de vérifier les valeurs et les documents comptables de la société et de contrôler la conformité de
la comptabilité aux règles en vigueur.
Dans le cadre de sa mission légale, il doit prendre en compte la gestion des droits à polluer.

2. La cession d’équipement informatique


La cession est une convention réglementée (+ 10 % des droits de vote). Le commissaire aux comptes a l’obligation d’établir un rapport
spécial. Celui-­ci doit être présenté à l’assemblée générale ordinaire pour approbation.

V Les normes d’exercice professionnel


Ce sont des règles à appliquer obligatoirement, elles permettent un comportement homogène de tous les
auditeurs. Il existe différentes normes.

A Au niveau international
L’IFAC (International Federation of Accountants), basée à New York, favorise le développement d’une
profession comptable homogène, son but est d’harmoniser les normes. Il a publié un code éthique qui a
servi de base pour ceux des commissaires aux comptes et des experts-­comptables.
L’IAASB (International Auditing and Assurance Standards Board), commission permanente de l’IFAC, publie
les ISA (International Standards of Auditing).
Le code éthique se décompose en trois parties :
– principes généraux et cadre conceptuel (intégrité, objectivité, compétence, diligence professionnelle,
confidentialité, comportement) ;
– application aux professionnels comptables exerçant en cabinet ;
– application aux professionnels comptables exerçant en entreprise.

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Chapitre 15 - Les caractéristiques de l’audit financier

B En France
La compagnie nationale des commissaires aux comptes (CNCC) émet des normes d’exercice professionnel
(NEP) pour la mission légale. Elles sont homologuées par arrêté du garde des Sceaux (loi de sécurité finan-
cière). Elles regroupent les obligations légales du contrôle, les diligences à accomplir par le commissaire
aux comptes lors de ses contrôles. Par exemple, la norme 210 traite de la lettre de mission, la norme 300
de la planification de l’audit… Elles ont force de loi et s’appliquent à tous.
Il existe aussi des normes des missions des services d’« audit interne » édictées par l’IFACI. Leur but est d’as-
surer la qualité des missions des auditeurs internes. Les normes traitent par exemple de l’indépendance et
de l’objectivité, de la compétence et de la conscience professionnelle, du fait que la formation est nécessaire
pour actualiser les connaissances.

VI Les relations entre auditeurs internes et externes


Un auditeur interne est différent d’un commissaire aux comptes. L’auditeur interne met en place un contrôle
interne qui permet de maîtriser les différents processus mis en place au sein de la société.
Le commissaire aux comptes intervient dans l’entreprise pour certifier les comptes, il est important pour lui
que le contrôle interne soit fiable et efficient. Il ne s’intéresse qu’aux procédures comptables :
– la charte d’audit dont dépend l’auditeur interne est approuvée par la direction générale ou le conseil
d’administration, alors que la mission du commissaire aux comptes est encadrée par un cadre légal et
réglementaire ;
– l’auditeur interne doit s’assurer que toutes les activités sont sous contrôle, son objectif est une efficience
maximale de l’organisation alors que le commissaire aux comptes certifie que les comptes sont réguliers,
sincères et donnent une image fidèle, il vérifie le dispositif du contrôle interne ;
– l’auditeur interne est en relation étroite avec le comité d’audit, il y a des échanges alors que le commis-
saire aux comptes est protégé par son statut et est totalement indépendant de l’entité, il ne peut recevoir
d’instructions ;
– l’auditeur interne a une mission permanente (il travaille régulièrement sur les procédures), le commissaire
aux comptes a une mission planifiée, sa présence est rythmée sur l’exercice comptable.
Mais il existe des similitudes entre les deux auditeurs. En effet, pour que chacun puisse atteindre ses
objectifs, il leur faut collaborer. Il s’agit d’une mission d’intérêt commun : coordination des travaux (le
commissaire aux comptes apprécie et évalue le contrôle interne, le travail en commun permet de revoir,
critiquer et analyser les procédures). Le commissaire aux comptes peut se faire communiquer le rapport du
contrôle interne. Des réunions de travail périodiques peuvent avoir lieu.

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Chapitre
ORGANISATION DE 16
LA PROFESSION COMPTABLE
Selon le programme officiel de l’examen, ce chapitre va vous permettre de connaître les missions et le cadre
d’exercice professionnel des commissaires aux comptes (CAC) et des experts-­comptables (EC).
Vous développerez ainsi les compétences suivantes :
– distinguer et situer la notion d’audit et son cadre conceptuel ;
– distinguer les missions spécifiques aux commissaires aux comptes et aux experts-­comptables.

I L’expert-­comptable
Le titre d’expert-­comptable est légalement protégé par l’ordonnance du 19 septembre 1945 modifiée par
l’article 5 de l’ordonnance n° 2004-279 du 25 mars 2004. Ce texte institue l’Ordre des experts-­comptables
et réglemente le titre et la profession d’expert-­comptable : les missions, les incompatibilités, l’inscription
au tableau, la discipline, etc.

A Les conditions d’inscription à l’Ordre des experts-­comptables


L’inscription est réalisée auprès du Conseil Régional de l’Ordre des Experts-­Comptables (CROEC) dont
dépend l’expert-­comptable, c’est-­à‑dire celui de la région où se situe son cabinet.
Pour pouvoir être inscrit au tableau de l’Ordre, l’expert-­comptable doit répondre à un certain nombre
d’obligations :
« […] 1. jouir de ses droits civils
2. n’avoir subi aucune condamnation criminelle ou correctionnelle de nature à entacher son honorabilité et
notamment aucune condamnation comportant l’interdiction du droit de gérer et d’administrer les sociétés ;
3. être titulaire du diplôme français d’expertise comptable ou répondre aux conditions prévues aux articles 26
ou 27 ; (avec la loi Pacte, les CAC non titulaire du diplôme d’expert-­comptable peuvent dans un délai de
5 ans à compter de la date de promulgation de la loi, demander leur inscription au tableau de l’ordre en
qualité d’expert-­comptable)
4. présenter les garanties de moralité jugées nécessaires par le conseil de l’ordre ».
Avec la loi PACTE, il est possible de s’inscrire à l’ordre en tant que comptable en entreprise.
247
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PARTIE 4 - Audit

B L’Ordre des experts-­comptables


Créé par l’ordonnance de 1945, l’Ordre des experts-­comptables (OEC) est une institution nationale,
placée sous la tutelle du ministère de l’Économie et des Finances, dont le rôle est d’assurer la représen-
tation, la promotion, la défense et le développement de la profession d’expert-­comptable, tant
en France qu’à l’étranger.
L’OEC, par ailleurs, veille au respect de la déontologie professionnelle, définit des normes et publie des
recommandations que les experts-­comptables doivent appliquer dans l’exercice de leurs fonctions. Il parti-
cipe à l’élaboration et à la diffusion de la doctrine comptable nationale et internationale. Cette vocation
s’exprime par un engagement constant dans l’avenir de la profession : de la formation des jeunes à la
maîtrise des grandes évolutions.
Le CROEC est une institution professionnelle qui représente l’ensemble des experts-­comptables de la région
concernée. Rattaché au Conseil national de l’Ordre, il a notamment pour rôle d’assurer la représentation,
la promotion, le développement et la défense de la profession d’expert-­comptable. Il veille au
respect de la déontologie professionnelle, contrôle la qualité des cabinets et accompagne les experts-­
comptables dans le règlement des litiges.

II Le commissaire aux comptes


La profession de commissaire aux comptes est fortement réglementée.
La mission légale du commissaire aux comptes est stipulée dans le Code de commerce et dans d’autres textes
légaux, en fonction de la nature de l’entité contrôlée. La mission permanente du commissaire aux comptes
a pour objectif principal la vérification de la régularité, de la sincérité et de l’image fidèle des comptes.

A Les conditions d’inscription


Le titre de commissaire aux comptes était légalement protégé par le décret du 12 août 1969. Ce texte
organisait la profession de commissaire aux comptes et son statut professionnel et a créé la Compagnie
nationale des commissaires aux comptes (CNCC), placée sous l’autorité du ministère de la Justice.
Ce décret a été progressivement transféré dans la partie législative du Code de commerce modifié par
l’ordonnance du 17 mars 2016, qui codifie certaines de ses dispositions dans la partie réglementaire du
Code de commerce.

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Chapitre 16 - Organisation de la profession comptable

Le Code de commerce stipule à l’article L. 822-11-1 que « Pour être inscrite sur la liste des commissaires
aux comptes, une personne physique doit remplir les conditions suivantes :
1° Être française, ressortissant d’un État membre de l’Union européenne, d’un État partie à l’accord sur
l’Espace économique européen ou d’un autre État étranger lorsque celui-­ci admet les nationaux français
à exercer le contrôle légal des comptes ;
2° N’avoir pas été l’auteur de faits contraires à l’honneur ou à la probité ayant donné lieu à condamnation
pénale ;
3° N’avoir pas été l’auteur de faits de même nature ayant donné lieu à une sanction disciplinaire de radiation ;
4° N’avoir pas été frappée de faillite personnelle ou de l’une des mesures d’interdiction ou de déchéance […] ;
5° Avoir accompli un stage professionnel, jugé satisfaisant, d’une durée fixée par voie réglementaire [3 ans],
chez un commissaire aux comptes ou une personne agréée par un État membre de l’Union européenne
pour exercer le contrôle légal des comptes ;
6° Avoir subi avec succès les épreuves du certificat d’aptitude aux fonctions de commissaire aux comptes
ou être titulaire du diplôme d’expertise comptable. »

B Le Haut conseil des commissaires aux comptes


La régulation de la profession est assurée par le Haut conseil des commissaires aux comptes (H3C). Il
assure une meilleure transparence et renforce le contrôle des commissaires aux comptes. De plus,
il surveille la profession avec la CNCC. Il est composé de 14 membres nommés par arrêté du garde des
Sceaux pour 6 ans renouvelables. Les membres sont renouvelés par moitié tous les 3 ans.
Le Haut conseil exerce les missions suivantes (C. com., art. L. 821-1) :
– il procède à l’inscription des commissaires aux comptes et des contrôleurs de pays tiers ;
– il adopte les normes relatives à la déontologie des commissaires aux comptes, au contrôle interne de
qualité et à l’exercice professionnel ;
– il définit les orientations générales et les différents domaines sur lesquels l’obligation de formation
continue peut porter et veille au respect des obligations des commissaires aux comptes dans ce domaine ;
– il définit le cadre et les orientations des contrôles, il en supervise la réalisation et peut émettre des recom-
mandations dans le cadre de leur suivi ;
– il diligente des enquêtes ;
– il prononce des sanctions ;
– il statue comme instance d’appel sur les décisions prises par les commissions régionales en matière de
contentieux des honoraires ;
– il coopère avec ses homologues ;
– il suit l’évolution du marché de la réalisation des missions de contrôle légal des comptes des entités
d’intérêt public.

249
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PARTIE 4 - Audit

Si les recommandations ne sont pas appliquées, la responsabilité du commissaire aux comptes est engagée.
L’ordonnance n° 2016-315 du 17 mars 2016 indique que le collège du H3C ne comprend plus de commis-
saire aux comptes en exercice. De plus, il peut déléguer à la CNCC certaines de ses missions.
Le H3C dispose d’un service chargé de procéder à des enquêtes portant sur des manquements aux dispo-
sitions réglementant la profession.

C La Compagnie des commissaires aux comptes


La Compagnie nationale des commissaires aux comptes (CNCC) partage avec le H3C la surveillance
de la profession.
La CNCC a pour vocation de représenter, défendre, valoriser le réseau des commissaires aux comptes et de
les accompagner dans leur développement. Elle est aussi garante de l’éthique de la profession, aussi bien
vis-­à‑vis des pouvoirs publics que du monde économique. Elle a ainsi un triple rôle d’autorité technique,
morale et institutionnelle et, à ce titre, anticipe et accompagne les évolutions de la profession.
Les 33 compagnies régionales représentent localement la profession. En relais de la Compagnie nationale,
elles entretiennent des liens directs et réguliers avec l’environnement juridique, politique et économique
régional.
Chaque compagnie régionale regroupe les commissaires aux comptes inscrits sur la liste dressée par la
cour d’appel telle qu’elle ressort des décisions de la Commission régionale d’inscription. Elles sont dotées
de la personnalité morale. Elles sont administrées par un Conseil régional élu qui désigne un bureau et le
président de la compagnie régionale.
Elles ont pour principales missions :
– d’accompagner leurs membres et d’assurer la défense de leurs intérêts ;
– de les aider à exercer leur mission ;
– de participer au contrôle d’activité ;
– de veiller au suivi des obligations de formation de leurs membres ;
– de jouer un rôle de communication auprès des acteurs et partenaires locaux ;
– de valoriser la profession auprès des jeunes en organisant régulièrement des actions de formation et en
participant à des forums d’universités ou d’écoles.
Par ailleurs, dans le cadre des liaisons avec les autorités et les pouvoirs publics régionaux, les compagnies
régionales interviennent souvent dans la formation des magistrats et des officiers de police judiciaire.

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Chapitre 16 - Organisation de la profession comptable

D Le Conseil national des commissaires aux comptes


La Compagnie nationale des commissaires aux comptes est administrée par le Conseil national des
commissaires aux comptes, organe décisionnaire de la profession. Avec le bureau, il assure une mission
de soutien et de promotion des intérêts de la profession.
Le Conseil national est composé de 83 commissaires aux comptes, délégués par les compagnies régionales,
élus pour quatre ans, renouvelés par moitié tous les deux ans.
Le rôle du Conseil national est (source : https://www.cncc.fr/conseil-­national.html) :
– d’élaborer les normes d’exercice professionnel en vue de leur homologation ;
– de donner son avis sur les projets de loi et de décret lorsque le garde des Sceaux l’y invite ;
– de soumettre aux pouvoirs publics toutes propositions relatives à l’organisation professionnelle et à la
mission du commissaire aux comptes ;
– de proposer le contenu de la formation professionnelle ;
– d’effectuer les contrôles d’activité en accord avec le H3C qui en définit les orientations et supervise la
mise en œuvre.
Le Conseil national se réunit au moins une fois par semestre et peut être convoqué aussi souvent que
nécessaire par son président. Il peut également être convoqué sur demande du garde des Sceaux.
Le président de la CNCC est élu pour deux ans par le Conseil national.

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Chapitre
L’EXERCICE DE LA MISSION 17
DU COMMISSAIRE AUX COMPTES
Selon le programme officiel de l’examen, ce chapitre va vous permettre de connaître les missions et le cadre
d’exercice professionnel des commissaires aux comptes (CAC) et des experts-­comptables (EC).
Vous développerez ainsi les compétences suivantes :
– distinguer et situer la notion d’audit et son cadre conceptuel ;
– distinguer les missions spécifiques aux commissaires aux comptes et aux experts-­comptables.

I L’exercice de la profession
A L’inscription
Nul ne peut se prévaloir du titre de commissaire aux comptes s’il n’est préalablement inscrit sur une liste
établie à cet effet et s’il n’a pas prêté serment devant le premier président de la cour d’appel.

B Les conditions d’inscription


Les fonctions de commissaire aux comptes sont exercées par des personnes physiques ou des sociétés.
Les conditions exigées pour l’inscription d’une personne physique sont :
– la nationalité (française ou d’un État membre de l’Union européenne ou de l’espace économique euro-
péenne ou d’un autre état avec lequel il y a réciprocité) ;
– la moralité, c’est-­à‑dire n’avoir pas été :
• l’auteur de faits contraires à l’honneur ou à la probité ayant donné lieu à condamnation pénale ou de
faits de même nature ayant donné lieu à une sanction disciplinaire de radiation,
• frappé de faillite personnelle ou de l’une des mesures d’interdiction ou de déchéance prévues au Livre VI
du Code de commerce ;
– un stage professionnel de 3 ans chez un commissaire aux comptes dans l’Union européenne ;
– le diplôme (certificat d’aptitude aux fonctions de commissaire aux comptes ou diplôme d’expertise
comptable).

253
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PARTIE 4 - Audit

Les conditions exigées pour l’inscription d’une personne morale sont :


– la société est constituée entre des personnes physiques. Elle peut revêtir n’importe quelle forme civile ou
commerciale : société anonyme, société à responsabilité limitée, société d’exercice libéral, société civile
professionnelle, etc. ;
– le capital des sociétés de commissaires aux comptes est soumis à un double quota :
• les trois-­quarts du capital des sociétés de commissaires aux comptes sont détenus par des commissaires
aux comptes (les actionnaires ou associés d’une société de commissaires aux comptes actionnaire ou
associée d’une autre ne peuvent détenir plus de 25 % de l’ensemble du capital de ces deux sociétés),
• les trois-­quarts au moins des actionnaires ou associés doivent être des commissaires aux comptes.
Les fonctions de mandataires sociaux ne peuvent être assurées que par des commissaires aux comptes.

C La formation permanente
Le Code de déontologie de la profession souligne, outre les diplômes, la nécessité de maintenir un niveau
de formation continue en adéquation avec les exigences de la mission légale qui incombe aux commissaires
aux comptes. Annuellement, il est dans l’obligation de suivre un certain nombre d’heures de formation
(120 heures sur 3 ans avec un minimum de 20 h/an). De plus, il doit en rendre compte à la compagnie
régionale dont il est membre.
Selon les dispositions de l’article L. 822-4 du Code de commerce : « Toute personne inscrite sur la liste [de
l’article L. 822-1] qui n’a pas exercé des fonctions de commissaire aux comptes pendant trois ans […] est
tenue de suivre une formation continue particulière avant d’accepter une mission de certification. »

D Les honoraires et le temps imparti


Il ne doit pas exister de disproportion entre le montant des honoraires perçu et l’importance des diligences
à accomplir.
Honoraires de la mission : un commissaire aux comptes ne peut pas recevoir de rémunérations pour des
prestations autres que les diligences entrant directement dans sa mission.
Honoraires subordonnés : un commissaire aux comptes ne peut accepter aucune forme de rémunération
proportionnelle ou conditionnelle.
Rapport entre le total des honoraires et le total des revenus : les honoraires facturés pour le temps
d’une mission ne doivent pas créer de dépendance financière du commissaire aux comptes à l’égard de
l’entité pour laquelle il certifie les comptes. Il apprécie le rapport Honoraires / Chiffre d’affaires total de
l’entreprise.
Par exemple, si les honoraires représentent 80 % de son chiffre d’affaires, il existe une dépendance finan-
cière vis-­à‑vis de l’entité et le commissaire aux comptes doit mettre en place des mesures de sauvegarde
pour garantir son indépendance.

254
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Chapitre 17 - L’exercice de la mission du commissaire aux comptes

Temps : la rémunération du commissaire aux comptes est déterminée en fonction d’un nombre d’heures
de travail estimé nécessaire, le taux de vacation horaire étant libre.
Les diligences estimées nécessaires à l’exécution du programme de travail doivent comporter pour un
exercice, en fonction du montant du bilan de la personne morale, augmenté du montant des produits
d’exploitation et des produits financiers, hors TVA, un nombre d’heures de travail normalement compris
entre les chiffres précisés dans le tableau ci-­après :

Montant total du bilan et des produits d’exploitation


Nombre normal d’heures de travail
et des produits financiers hors taxes

Jusqu’à 305 000 € 20 à 35

De 305 000 € à 760 000 € 30 à 50

De 760 000 € à 1 525 000 € 40 à 60

De 1 525 000 € à 3 050 000 € 50 à 80

De 3 050 000 € à 7 622 000 € 70 à 120

De 7 622 000 € à 15 245 000 € 100 à 200

De 15 245 000 € à 45 735 000 € 180 à 360

De 45 735 000 € à 122 000 000 € 300 à 700

Ces dispositions ne sont pas applicables aux grandes entreprises dont le chiffre d’affaires dépasse
122 000 000 €, à certaines activités (assurances, banques) ainsi qu’aux associations et fondations. Dans ce
cas, les honoraires sont fixés d’un commun accord.
Suite à l’ordonnance n° 2016-315 du 17 mars 2016, les honoraires facturés pour des services autres que
la certification des comptes pour une EIP se limiteront à 70 % de la moyenne des honoraires facturés au
cours des 3 derniers exercices pour le contrôle légal des comptes annuels.
Le commissaire aux comptes doit présenter aux actionnaires :
– le montant des honoraires fournis à l’entité pour le contrôle légal ;
– le montant global des honoraires au titre des services autres que la certification des comptes (SACC)
fournis par le réseau à l’entité et aux entités contrôlées ou contrôlante.

255
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PARTIE 4 - Audit

II La nomination des commissaires aux comptes


A La désignation
Le commissaire aux comptes est généralement désigné par l’assemblée générale ordinaire (ou par l’organe
compétent dans le cas de certaines entités) sur proposition du conseil d’administration ou du conseil de
surveillance.
II peut aussi être nommé par :
– les statuts lors de la constitution d’une société (sauf dans le cas des sociétés faisant une offre publique
de titres financiers) ;
– décision de justice (dans les cas d’omission de nomination, de demande d’associés minoritaires ou de
récusation du commissaire aux comptes).
Une personne salariée ou dirigeante de la société ne peut pas devenir le commissaire aux comptes de la
société moins de 5 ans après la cessation de ses fonctions.

B Le défaut de nomination
L’article L. 80-3-1 du Code commerce indique : « Les délibérations de l’organe [compétent] prises à défaut
de désignation régulière de commissaires aux comptes ou sur le rapport de commissaires aux comptes
nommés ou demeurés en fonctions contrairement aux dispositions du présent titre ou à d’autres dispo-
sitions applicables à la personne ou à l’entité en cause sont nulles. L’action en nullité est éteinte si ces
délibérations sont expressément confirmées par l’organe compétent sur le rapport de commissaires aux
comptes régulièrement désignés. »
Tout membre de l’assemblée générale peut demander la nomination d’un commissaire aux comptes en
justice.

C La durée des fonctions


Selon l’article L. 823-3 du Code de commerce : « Le commissaire aux comptes est nommé pour six exer-
cices. Ses fonctions expirent après la délibération de l’assemblée générale ou de l’organe compétent qui
statue sur les comptes du sixième exercice.
Le commissaire aux comptes nommé en remplacement d’un autre ne demeure en fonction que jusqu’à
l’expiration du mandat de son prédécesseur. »
Son renouvellement doit être décidé par l’assemblée générale ou l’organe compétent.

256
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Chapitre 17 - L’exercice de la mission du commissaire aux comptes

Dans les sociétés faisant appel public à l’épargne, si le commissaire aux comptes est une personne physique,
son mandat ne peut pas être renouvelé. S’il s’agit d’une personne morale, alors le renouvellement est
possible mais avec la désignation d’un autre commissaire.
L’ordonnance n° 2016-315 du 17 mars 2016 insère un nouvel article dans le Code de commerce
(art. L. 823-3-1) qui concerne les entités d’intérêts publics. Dans ce cas, le mandat du commissaire aux
comptes ne peut excéder 10 ans avec la possibilité d’une extension pour six exercices. En cas de co-­com-
missariat, la durée du mandat est portée à 24 ans. Le H3C est habilité à autoriser, à titre exceptionnel,
la prorogation du mandat du commissaire aux comptes pour une durée qui ne peut excéder 2 ans. Une
période de 4 ans devra être respectée entre deux mandats.
De plus, les EIP doivent tenir compte de la rotation des signataires du rapport de certification après six
exercices (dans la limite de sept années). Le délai de viduité pour accepter une nouvelle mission de contrôle
légal est de 3 ans (C. com., art L. 822-14).

D La récusation ou le relèvement judiciaire


Un ou plusieurs actionnaires ou associés représentant au moins 5 % du capital social, le comité social et
économique, le Ministère public, l’Autorité des marchés financiers (AMF) pour les personnes faisant publi-
quement appel à l’épargne et entités peuvent, dans le délai et les conditions fixés par décret du Conseil
d’État, demander en justice la récusation pour juste motif d’un ou plusieurs commissaires aux comptes.
Les dispositions de l’alinéa précédent sont applicables, en ce qui concerne les personnes autres que les
sociétés commerciales, sur demande du cinquième des membres de l’assemblée générale ou de l’organe
compétent (C. com., art. L. 823-6).
Souvent le motif de la révocation est en relation avec l’indépendance du commissaire aux comptes. Le
nouveau commissaire est désigné par le juge jusqu’à ce que l’organe compétent nomme un nouveau
commissaire.
Le relèvement judiciaire de fonction : en cas de faute ou d’empêchement, les commissaires aux comptes
peuvent, dans les conditions fixées par décret en Conseil d’État, être relevés de leurs fonctions avant
l’expiration normale de celles-­ci, sur décision de justice, à la demande de l’organe collégial chargé de l’ad-
ministration, de l’organe chargé de la direction, d’un ou plusieurs actionnaires ou associés représentant
au moins 5 % du capital social, du comité social et économique, du Ministère public ou de l’AMF pour les
personnes faisant publiquement appel à l’épargne et entités.

E La cessation des fonctions


Le Code de déontologie stipule : « Le commissaire aux comptes exerce sa mission jusqu’à son terme. Il a
cependant le droit de démissionner pour des motifs légitimes. »
Ces motifs légitimes peuvent être la cessation définitive d’activité, des raisons de santé, la survenance d’un
acte de nature à remettre en cause les principes fondamentaux.

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PARTIE 4 - Audit

Dans le cadre de la lutte anti-­blanchiment, il est interdit de démissionner d’une mission ou de mettre fin à
une prestation pour se soustraire à la déclaration de sommes ou d’opérations soupçonnées d’origine illicite.

F Le co-­commissariat aux comptes


La nomination de deux commissaires aux comptes titulaires (et de deux commissaires aux comptes
suppléants) est obligatoire :
– dans les sociétés et autres entités, y compris les établissements publics de l’État, qui publient des comptes
consolidés ;
– dans les mutuelles qui publient des comptes combinés ;
– dans les partis et groupements politiques (L. 11 mars 1988, art. 11) ;
– dans les établissements de crédit dépassant certains seuils.
Les commissaires aux comptes, dans ce cas, appartiennent à des structures professionnelles distinctes.

III Le sort des mandats des commissaires aux comptes


en cas de transformation de la société
Les différents cas rencontrés lors de la transformation de la société sont résumés dans le tableau suivant :

Dans l’ancienne Dans la nouvelle


Mandat du CAC
société société
Le CAC est obligatoire. Le CAC poursuit sa mission jusqu’à la fin de son mandat.
Le CAC est obligatoire. Le CAC n’est pas La mission du CAC s’arrête. Les associés peuvent décider garder
obligatoire. le CAC. Dans ce cas, il s’agit d’un nouveau mandat pour 6 ans.

Le CAC n’est pas Le CAC est obligatoire. Le CAC poursuit sa mission jusqu’à la fin de son mandat.
obligatoire mais Le CAC n’est pas La mission du CAC s’arrête. Les associés peuvent décider garder
il a un mandat. obligatoire. le CAC. Dans ce cas, il s’agit d’un nouveau mandat pour 6 ans.

D’après le bulletin 159 de la CNCC.

De plus, un commissaire à la transformation est obligatoire dès lors qu’une société sans commissaire
aux comptes opte pour une autre forme juridique, quelle qu’elle soit (y compris sociétés de personnes)
(C. com., art. L. 224-3).
Si une SARL change de forme juridique, la commissaire à la transformation doit rédiger un rapport sur la
situation de la société. Concrètement, il s’assure que la société respecte les grands équilibres financiers et
que sa continuité d’exploitation n’est pas remise en cause.
En l’absence de rapport du commissaire à la transformation, cette dernière est nulle.
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Chapitre 17 - L’exercice de la mission du commissaire aux comptes

Le commissaire à la transformation ne peut pas être l’expert-­comptable de la société au motif que


le commissaire à la transformation est alors juge et partie. Il ne peut à la fois établir les comptes, dans une
première mission, puis les vérifier et ainsi évaluer les apports dans une seconde.
Si la société dispose déjà d’un commissaire aux comptes, elle est dispensée de nommer un commissaire à
la transformation. C’est alors ce dernier qui exécute la mission de commissariat à la transformation

IV Le contrôle qualité
La surveillance des commissaires aux comptes a pour but de s’assurer du bon exercice de la profession dans
le respect de la réglementation (https://www.cncc.fr/controle-­qualite.html).
Le H3C définit le cadre et les orientations des contrôles prévus à l’article L. 821-9 du Code du commerce ;
il en supervise la réalisation et peut émettre des recommandations dans le cadre de leur suivi.
Les contrôles sont des « examens d’assurance qualité » des commissaires aux comptes qui exercent une
mission de certification légale des comptes. Ils ne constituent pas des enquêtes.
Les contrôles peuvent être effectués avec le concours de l’Autorité des marchés financiers ou de l’Autorité
de contrôle prudentiel et de résolution, pour les contrôles relatifs à des commissaires aux comptes nommés
auprès de personnes relevant de leur autorité.
Le contrôle d’un cabinet a pour objet de vérifier la qualité des audits réalisés par les commissaires aux
comptes dans les entités dans lesquelles ils exercent leur mission de certification légale en tenant compte
de l’effectivité et de l’efficacité de leur organisation et de leurs procédures.
Le contrôle permet de s’assurer de :
– l’adéquation de l’opinion émise sur les comptes au regard des diligences d’audit réalisés ;
– la conformité des diligences d’audit réalisées à la réglementation en vigueur au moment de l’exercice
des missions ;
– la pertinence et de l’efficacité du système de contrôle de qualité interne mis en place.
Le contrôle permet de détecter les lacunes nécessitant d’être corrigées ou des manquements pouvant
conduire, le cas échéant, à des poursuites.
La qualité de l’audit et le respect des règles d’indépendance et d’éthique contribuent au bon fonctionne-
ment des marchés et de l’économie dans son ensemble, en améliorant l’intégrité de l’information financière
publiée par les entités. Les contrôles d’activité sont un bon moyen d’assurer au public et aux autorités de
contrôle que la qualité du travail des commissaires aux comptes se situe à un niveau élevé. La crédibilité du
système des contrôles exige l’indépendance des contrôleurs et une supervision effective.

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DÉONTOLOGIE DES
Chapitre
18
COMMISSAIRES AUX COMPTES
ET EXPERTS-­COMPTABLES
Selon le programme officiel de l’examen, ce chapitre va vous permettre de connaître le code de déontologie
et les responsabilités du professionnel CAC et EC.
Vous développerez ainsi les compétences suivantes :
– apprécier les principes déontologiques essentiels et les responsabilités du professionnel CAC et EC ;
– identifier les situations d’incompatibilités.

I Les principes fondamentaux


Les principes sont énumérés dans les articles 3 à 9 du Code de déontologie des commissaires aux comptes
et dans le décret n° 2012-432 du 30 mars 2012 pour les experts-­comptables. Les principaux sont :
– l’intégrité :
• le commissaire aux comptes exerce sa profession avec honnêteté et droiture. Il s’abstient, en toutes
circonstances, de tout agissement contraire à l’honneur et à la probité,
• l’expert-­comptable exerce son activité avec compétence, conscience professionnelle et indépendance
d’esprit. Il s’abstient de tout agissement contraire à la probité, l’honneur et la dignité ;
– l’impartialité : dans l’exercice de ses missions, le commissaire aux comptes conserve en toutes circons-
tances une attitude impartiale. Il fonde ses conclusions et ses jugements sur une analyse objective de
l’ensemble des données dont il a connaissance, sans préjugé ni parti pris. Il évite toute situation qui
l’exposerait à des influences susceptibles de porter atteinte à son impartialité ;
– l’indépendance :
• le commissaire aux comptes doit être indépendant de la personne ou de l’entité dont il est appelé
à certifier les comptes. L’indépendance du commissaire aux comptes se caractérise notamment par
l’exercice en toute liberté, en réalité et en apparence, des pouvoirs et des compétences qui lui sont
conférés par la loi. Cette exigence s’applique durant l’exercice contrôlé, la réalisation des travaux et
jusqu’à la date d’émission du rapport,
261
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PARTIE 4 - Audit

• l’expert-­comptable ne doit jamais se placer dans une situation qui puisse limiter son libre arbitre ou
faire obstacle à l’accomplissement de tous ces devoirs ;
– le conflit d’intérêts :
• le commissaire aux comptes évite de se placer dans une position qui compromettrait son indépendance,
ou qui pourrait être perçue comme de nature à compromettre son impartialité,
• idem pour l’expert-­comptable, le scepticisme professionnel et l’esprit critique : le commissaire aux
comptes, tout au long de sa mission, adopte une attitude caractérisée par un esprit critique, en étant
attentif aux éléments qui pourraient révéler l’existence d’éventuelles anomalies significatives dues à
une erreur, ou à une fraude et en procédant à une évaluation critique des éléments probants pour la
certification des comptes ;
– la compétence et diligence : pour les commissaires aux comptes comme pour les experts-­comptables,
l’aptitude professionnelle est sanctionnée par un examen, l’inscription sur une liste, les obligations de
formation… ; il doit faire preuve de conscience professionnelle, il doit exercer chaque mission avec dili-
gence et y consacrer le soin approprié ;
– la confraternité : les commissaires aux comptes ou les experts-­comptables se gardent de tout acte ou
propos déloyal à l’égard d’un confrère, ou envers la profession ;
– le secret professionnel et la discrétion : les deux professions respectent le secret professionnel, ils font
preuve de prudence et de discrétion. Ils ne communiquent ces informations qu’aux personnes légalement
concernées ;
– l’esprit critique.

II L’indépendance
A Du commissaire aux comptes
1 Les situations interdites
Les fonctions de commissaire aux comptes sont incompatibles (incompatibilités générales) avec :
– toute activité ou tout acte de nature à porter atteinte à son indépendance ;
– tout emploi salarié ; toutefois, un commissaire aux comptes peut dispenser un enseignement se rattachant
à l’exercice de sa profession ou occuper un emploi rémunéré chez un commissaire aux comptes ou chez
un expert-­comptable ;
– toute activité commerciale, qu’elle soit exercée directement ou par personne interposée.

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Chapitre 18 - Déontologie des commissaires aux comptes et experts-­comptables

Les missions des commissaires aux comptes et les services autres que la certification des comptes ne sont
autorisées qu’à la double conditions :
– ne pas empiéter sur les monopole des autres professions ;
– respecter l’article 59 de la loi de 1971.
Article 18 – Services interdits pour la certification des comptes d’une entité d’intérêt public.
Les services mentionnés au II de l’article L. 822-11 du Code de commerce sont interdits.
Article 14 – Interdiction des sollicitations et cadeaux
Il est interdit au commissaire aux comptes, à la société de commissaires aux comptes à laquelle il appar-
tient, le cas échéant, aux membres de la direction de ladite société et aux personnes mentionnées au II de
l’article L. 822-11-3 du Code de commerce de solliciter ou d’accepter des cadeaux sous forme pécuniaire
ou non pécuniaire ou des faveurs de la personne ou de l’entité dont les comptes sont certifiés ou de toute
personne ou entité qui la contrôle ou qui est contrôlée par elle au sens des I et II de l’article L. 233-3 du
Code de commerce, sauf si leur valeur n’excède pas un plafond fixé par arrêté du ministre de la Justice.

2 Identification des risques et mesures de sauvegarde


Lorsque le commissaire aux comptes se trouve exposé à des situations de risque, il doit prendre des mesures
de sauvegarde en vue d’éliminer la cause, de réduire les effets à un niveau qui lui permettra de poursuivre
sa mission.
Article 19 – Identification et traitement des risques
I. Le commissaire aux comptes identifie les risques de nature à affecter d’une quelconque façon la forma-
tion, l’expression de son opinion ou l’exercice de sa mission. Il tient compte, en particulier, des risques
et contraintes qui résultent, le cas échéant, de son appartenance à un réseau, notamment lorsqu’il se
trouve dans l’une des situations mentionnées à l’article L. 822-11-1 du Code de commerce. Il tient compte
également des risques d’autorévision le conduisant à se prononcer ou à porter une appréciation sur des
éléments résultant de prestations de service fournies par lui-­même, la société à laquelle il appartient, un
membre de son réseau ou toute autre personne qui serait en mesure d’influer sur le résultat de la mission
de certification.
II. Lorsqu’il se trouve exposé à des situations à risque, le commissaire aux comptes prend immédiatement
les mesures de sauvegarde appropriées conformément aux dispositions du III de l’article 5 du présent
code. Le commissaire aux comptes doit pouvoir justifier qu’il a procédé à l’analyse de la situation et des
risques et, le cas échéant, qu’il a pris les mesures appropriées. Il ne peut accepter une mission ou la
poursuivre que s’il est en mesure de justifier que son jugement professionnel, l’expression de son opinion
ou l’exercice de sa mission ne sont pas affectés.

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PARTIE 4 - Audit

Le commissaire aux comptes n’acceptera pas la mission, ou y mettra fin, si celle-­ci ne peut pas être accom-
plie dans les conditions conformes aux exigences légales et réglementaires, ou si elle est non conforme au
Code de déontologie.
Si un doute sérieux subsiste au problème d’interprétation, alors le commissaire aux comptes saisit le H3C
afin d’avoir son avis.
Code de déontologie – art. 19
III. En cas de doute sérieux ou de difficulté d’interprétation, le commissaire aux comptes saisit, pour avis,
le Haut Conseil du commissariat aux comptes.

3 La non-­immixtion dans la gestion de l’entreprise


Selon l’article L. 823-10 du Code de commerce, le commissaire aux comptes a une mission de vérification
et de contrôle des comptes mais ne peut en aucun cas s’immiscer dans la gestion. Toute confusion entre
les fonctions doit être évitée.

4 L’existence de liens personnels, financiers et professionnels


a Les liens personnels
Les liens personnels sont incompatibles (incompatibilités spéciales) avec l’exercice de la mission de commis-
saire aux comptes tout lien familial entre, d’une part, une personne occupant une fonction sensible au
sein de l’entité dont les comptes sont certifiés et, d’autre part :
– le commissaire aux comptes ;
– l’un des membres de l’équipe de contrôle légal, y compris les personnes ayant un rôle de consultation
ou d’expertise sur les travaux de contrôle légal ;
– l’un des membres de la direction de la société de commissaires aux comptes ;
– les associés du bureau auquel appartient le signataire, le bureau s’entendant d’un sous-­groupe distinct
défini par une société de commissaires aux comptes sur la base de critères géographiques ou d’organisation.
Il existe un lien familial entre deux personnes lorsque l’une est ascendante de l’autre y compris par filiation
adoptive, ou lorsque l’une et l’autre ont un ascendant commun au premier ou deuxième degré. Ce lien
existe aussi entre conjoints, concubins et personnes pacsées.
Les liens personnels qu’entretient un commissaire avec une personne, susceptibles de nuire à son indépen-
dance, sont incompatibles avec sa fonction.
Une fonction sensible concerne toute personne qui a la qualité de mandataire social, ainsi que les personnes
chargées d’élaborer les états financiers et les documents de gestion.

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Chapitre 18 - Déontologie des commissaires aux comptes et experts-­comptables

b Les liens financiers


Les liens financiers s’entendent comme :
– la détention, directe ou indirecte, d’actions ou de tout autre titre donnant ou pouvant donner accès,
directement ou indirectement, au capital ou aux droits de vote de la personne ou de l’entité, sauf lors-
qu’ils sont acquis par l’intermédiaire d’un organisme de placement collectif en valeurs mobilières faisant
appel public à l’épargne ;
– la détention, directe ou indirecte, de titres de créance ou de tout autre instrument financier émis par la
personne ou l’entité ;
– tout dépôt de fonds, sous quelque forme que ce soit, auprès de la personne ;
– l’obtention d’un prêt ou d’une avance, sous quelque forme que ce soit, de la part de la personne ou de
l’entité ;
– la souscription d’un contrat d’assurance auprès de la personne.

c Les liens professionnels


Relève d’un lien professionnel toute situation qui établit entre le commissaire aux comptes et la personne
ou entité dont il certifie les comptes un intérêt commercial ou financier commun en dehors des opérations
courantes conclues aux conditions habituelles de marché.

d Divers
Si, dans les deux ans qui précèdent sa nomination, le commissaire aux comptes a élaboré un montage
financier pour l’entité contrôlée, il ne peut accepter la mission. Il en est de même s’il se retrouve en situation
d’auto-­révision (ancien expert-­comptable de la société, il ne peut devenir CAC par exemple).

5 L’exercice en réseau
Des indices permettent de savoir si le commissaire aux comptes appartient à un réseau :
– une clientèle commune habituelle ;
– une direction et coordination communes au niveau national ;
– l’élaboration et le développement d’outils techniques communs ;
– une dénomination commune, etc.
En cas de doute sur l’appartenance d’un réseau, l’avis du H3C est demandé.
Lorsqu’un commissaire aux comptes est affilié à un réseau national ou international, dont les membres
ont un intérêt économique commun et qui n’a pas pour activité exclusive le contrôle légal des comptes,
il ne peut certifier les comptes d’une personne ou d’une entité qui, en vertu d’un contrat conclu avec ce
réseau ou un membre de ce réseau, bénéficie d’une prestation de services, qui n’est pas directement liée
à la mission du commissaire aux comptes (C. com., art L. 822-11).

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PARTIE 4 - Audit

De plus, le commissaire aux comptes doit pouvoir justifier que l’organisation du réseau lui permet
d’être informé de la nature et des prestations fournies de façon à ce qu’il puisse vérifier qu’il n’y a pas
incompatibilité.

B De l’expert-­comptable
L’exercice professionnel d’un expert-­comptable inscrit au tableau est incompatible avec certaines fonctions.
Les interdictions visent notamment les situations suivantes :
– l’emploi salarié (sauf chez un autre membre de l’ordre, chez un membre de la CNCC ou dans une asso-
ciation de gestion et de comptabilité) ;
– l’accomplissement d’acte de commerce ou d’intermédiaires, autres que ceux que comporte l’exercice
de la profession ;
– l’administrateur judiciaire, mandataire, liquidateur ;
– les travaux d’expertise comptable dans des entreprises dans lesquelles il a des intérêts substantiels.

III Le secret professionnel


Les commissaires aux comptes ainsi que leurs collaborateurs et experts sont astreints au secret professionnel
pour les faits, actes et renseignements dont ils ont pu avoir connaissance en raison de leurs fonctions
(C. com., art. L. 822-15).
Le secret professionnel est levé lorsque le commissaire aux comptes :
– signale à la plus prochaine assemblée générale ou réunion de l’organe compétent, les irrégularités et
inexactitudes qu’ils ont relevées au cours de leur mission ;
– révèle au procureur de la République les faits délictueux dont il a eu connaissance, sans que sa respon-
sabilité puisse être engagée par cette révélation ;
– est délié du secret professionnel à l’égard du président du tribunal de commerce ou du tribunal judiciaire
lorsqu’il fait application des dispositions sur la procédure d’alerte ou sur la prévention des difficultés des
entreprises ;
– est délié du secret professionnel à l’égard de l’AMF, dans le cadre des contrôles et enquêtes ;
– doit fournir, sans opposer le secret professionnel, les renseignements et documents demandés lors des
inspections et contrôles de qualité ;
– soupçonne que des sommes proviennent d’infraction passible d’une peine de prison supérieure à 1 an
ou participent à des activités terroristes (TRACFIN).
Le secret professionnel est levé entre les commissaires des sociétés consolidées.
Les experts-­comptables sont soumis à un devoir de discrétion (D. 30 mars 2012, art. 147).

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Chapitre 18 - Déontologie des commissaires aux comptes et experts-­comptables

IV La publicité
Le Code de déontologie autorise de faire de la publicité « dans la mesure où elle procure au public une
nécessaire information ».
Les commissaires aux comptes utilisent le titre de commissaire aux comptes et le font suivre de l’indication de
la compagnie régionale dont ils sont membres. La publicité doit être exempte de tout élément comparatif.
Le Code de déontologie apporte des précisions sur la sollicitation personnalisée et la proposition de service en
ligne. Les principes généraux de la profession doivent être respectés. Les courriers et les mails à une personne
nommément désignée sont autorisés, le démarchage physique ou par téléphone est expressément interdit.
L’utilisation de nom commercial composé uniquement du type de la profession ou du seul nom d’une
mission est expressément interdit.

APPLICATION CORRIGÉE (d’après un sujet d’examen adapté)


Monsieur Sarvenoz, président-­directeur général de la SA Papiers Universels, est inquiet devant la complexité de la gestion des droits
à polluer et de la rédaction des contrats de cession de ces droits à d’autres entreprises. Il compte demander à son commissaire aux
comptes un rapport lui fournissant des conseils.
Le commissaire aux comptes pourra-­t‑il exécuter la prestation demandée ?

Correction
Selon le Code de commerce, le commissaire aux comptes a pour mission permanente, à l’exclusion de toute immixtion dans la gestion,
de vérifier les valeurs et les documents comptables de la société, et de contrôler la conformité de sa comptabilité aux règles en vigueur.
Le commissaire aux comptes ne pourra pas accepter cette mission.

IV Le devoir de conseil des experts-­comptables


L’expert a diverses diligences à respecter :
– une obligation d’information : il doit informer son client sur les opportunités qui s’ouvrent à lui ;
– un devoir d’alerte si son client fait des erreurs qui peuvent mettre l’entreprise en difficulté ;
– une attitude active pour inciter son client à réagir ;
– un refus de complaisance s’il y a des conflits, il doit garder son indépendance.
L’expert-­comptable doit avoir une conscience professionnelle.

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Chapitre
LES RESPONSABILITÉS 19
Les commissaires aux comptes et experts comptables dans leurs activités doivent respecter des normes. En
cas de non-­respect cela peut entraîner une mise en cause de leurs responsabilités.

I La responsabilité civile
A Du commissaire aux comptes
1 Les principes
Les commissaires aux comptes sont responsables, tant à l’égard de la personne ou de l’entité que des
tiers, des conséquences dommageables des fautes et négligences commises par eux dans l’exercice
de leurs fonctions (C. com., art. L. 822-17).
La responsabilité du commissaire aux comptes ne peut être engagée pour les informations ou divulgations
de faits auxquels il procède en exécution de sa mission d’alerte prévue par la loi (C. com., art. L. 225-241).
Le commissaire aux comptes n’est pas civilement responsable des infractions commises par les dirigeants
et mandataires sociaux sauf s’il en a eu connaissance et qu’il ne les aurait pas signalées dans son rapport
à l’assemblée ou à l’organe compétent.
Les commissaires aux comptes sont couverts par une assurance (C. com., art. L. 822-17).

2 L’étendue de sa responsabilité
La faute du commissaire aux comptes résulte de l’inexécution de l’obligation que la loi et les normes
professionnelles lui ont imposée.
Le commissaire aux comptes est soumis à une obligation de moyens, il n’a pas à vérifier toutes les opéra-
tions qui résultent du champ d’application de sa mission, ni à rechercher toutes les erreurs et irrégularités.
Il doit s’assurer que les comptes sont réguliers et sincères, cela n’implique aucunement la vérification
complète des écritures.

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PARTIE 4 - Audit

3 La responsabilité des fautes personnelles


Cette responsabilité peut résulter d’un manquement à son obligation de moyen. La preuve de la faute doit
être apportée par le demandeur. Le commissaire aux comptes ne sera responsable vis-­à‑vis des actionnaires
et des tiers que dans la mesure où sa faute aura causé un préjudice. Constater la faute n’est pas suffisant,
il faut prouver l’existence d’un lien de cause à effet entre la faute du commissaire et le préjudice subi.

Exemples de fautes
En ce qui concerne les « détournements de fonds par un comptable salarié », la jurisprudence rejette la demande de condamnation du
commissaire aux comptes si « en l’absence d’anomalies flagrantes, il a pratiqué conformément aux usages un contrôle par sondages ».
Toutefois, si « des diligences normales auraient permis de déceler les détournements », on retiendra l’existence de la faute.
Le fait de ne consacrer qu’une seule journée sur place pour l’examen de comptes sociaux (qui ne permet pas de faire le nombre de
sondages suffisants) d’une société se trouvant dans une conjoncture difficile constitue une faute.
Le fait de garder sous silence la situation de la société et de laisser s’accomplir une distribution de dividendes fictifs constitue une faute.

APPLICATION CORRIGÉE (d’après un sujet d’examen adapté)


À l’occasion d’un contrôle des comptes, le commissaire aux comptes remarque que Monsieur Durant qui détient 12 % des droits de
vote de la société a vendu un équipement informatique personnel à la société.
Le commissaire aux comptes encourt-­il une responsabilité s’il ne réagit pas face à cette cession ? Le cas échéant,
indiquer la juridiction compétente et le délai pour agir.

Correction
L’actionnaire détenant plus de 10 % des droits de vote, cette cession est une convention réglementée. La loi impose au commissaire
aux comptes de rédiger un rapport spécial. S’il ne le fait pas, il engage sa responsabilité civile, il peut être poursuivi en justice pour
faute ou négligence commise dans l’exercice de sa mission.
L’action en responsabilité civile contre le commissaire doit être engagée devant le tribunal judiciaire dans les 3 ans à partir du fait
dommageable ou de sa révélation s’il a été dissimulé.

B De l’expert-­comptable
La responsabilité civile de l’expert est de nature contractuelle. C’est celle qui résulte de l’inexécution ou
de la mauvaise exécution d’un contrat. Il faut une faute, un dommage et l’existence d’un lien de causalité
entre les deux. Les actions en justice sont le plus souvent le fait du manque de conseil.
Mais les banques, les acquéreurs de fonds peuvent aussi mettre en jeu sa responsabilité civile.
Ils ont des assurances afin de se couvrir contre ce risque.
270
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Chapitre 19 - Les responsabilités

II La responsabilité pénale
A Du commissaire aux comptes
Quelques infractions sont présentées dans le tableau ci-­dessous :
« Est puni d’un emprisonnement de six mois et d’une amende de 7 500 euros le fait, pour toute
Infractions
personne d’accepter, d’exercer ou de conserver les fonctions de commissaire aux comptes,
relatives aux
nonobstant les incompatibilités légales, soit en son nom personnel, soit au titre d’associé dans
incompatibilités
une société de commissaires aux comptes. » (C. com., art. L. 820-6).
Les commissaires aux comptes, ainsi que leurs collaborateurs et experts, sont astreints au secret
professionnel pour les faits, actes et renseignements dont ils ont pu avoir connaissance en raison
Violation
de leur fonction.
du secret
En cas de non-­respect, le Code pénal prévoit une sanction d’emprisonnement et une amende en
professionnel
cas de « révélation d’une information à caractère secret par une personne qui en est dépositaire soit
par état, soit par profession ». (C. com., art. L. 820-5)
Est puni d’un emprisonnement et d’une amende le fait, pour toute personne, de donner
Délit
ou confirmer soit en son nom personnel, soit au titre d’associé dans une société de commissaires
d’informations
aux comptes des informations mensongères sur la situation de la personne morale.
mensongères
(C. com., art. L. 820-7)
Est puni d’un emprisonnement et d’une amende le fait, pour toute personne, de ne pas révéler,
soit en son nom personnel, soit au titre d’associé dans une société de commissaires aux comptes,
Délit de non-­ au procureur de la République les faits délictueux dont il a eu connaissance.
révélation de Si le commissaire peut prouver qu’il ne connaissait pas les faits et donc qu’il ne pouvait pas
faits délictueux les dénoncer alors sa responsabilité n’est pas engagée.
S’il connaît les faits et refuse de certifier les comptes, cela n’est pas suffisant, il aurait dû
les dénoncer. (C. com., art. L. 820-7)
Est puni d’emprisonnement et d’une amende le fait, pour toute personne de faire usage du titre de
commissaire aux comptes ou de titres quelconques tendant à créer une similitude ou une confusion
Exercice illégal avec celui-­ci, sans être régulièrement inscrite sur la liste prévue à l’article L. 822-1 et avoir prêté
de la profession serment dans les conditions prévues à l’article L. 822-10 ; d’exercer illégalement la profession de
commissaire aux comptes, en violation des dispositions de l’article L. 822-1 et de l’article L. 822-10
ou d’une mesure d’interdiction ou de suspension temporaire. (C. com., art. L. 820-5)
Est puni d’emprisonnement et d’une amende, dont le montant peut être porté jusqu’au décuple
du montant du profit éventuellement réalisé, sans que l’amende puisse être inférieure à ce même
Utilisation profit, le fait, pour les dirigeants d’une société et pour les personnes disposant, à l’occasion de
abusive l’exercice de leur profession ou de leurs fonctions, d’informations privilégiées sur les perspectives
d’informations ou la situation d’un émetteur dont les titres sont négociés sur un marché réglementé ou sur les
privilégiées perspectives d’évolution d’un instrument financier admis sur un marché réglementé, de réaliser ou
de permettre de réaliser, soit directement, soit par personne interposée, une ou plusieurs opérations
avant que le public ait connaissance de ces informations. (C. mon. et fin., art. L. 465-1)

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PARTIE 4 - Audit

« Est puni d’une amende de 6 000 euros le fait : 1° Pour le président, les administrateurs,
les directeurs généraux, les gérants, les commissaires aux comptes, les membres du conseil
de surveillance ou les employés de la société débitrice ou de la société garante de tout ou partie
des engagements de la société débitrice ainsi que pour leurs ascendants, descendants ou conjoints
Représentant de représenter des obligataires à leur assemblée générale, ou d’accepter d’être les représentants
des obligataires de la masse des obligataires. » (C. com., art. L. 245-12)
« Les infractions prévues [à l’article L. 245-12] sont punies de cinq ans d’emprisonnement
et de 18 000 euros d’amende lorsqu’elles ont été commises frauduleusement en vue de priver
les obligataires ou certains d’entre eux d’une part des droits attachés à leur titre de créance. »
(C. com., art L. 245-15)
Infractions « Est puni [d’un emprisonnement de deux ans et d’une amende de 9 000 euros] le fait, pour
relatives aux le commissaire aux comptes, de ne pas faire figurer dans son rapport [la prise de participation dans
participations une société ayant son siège sur le territoire de la République française]. » (C. com., art. L. 247-1)

B De l’expert-­comptable
L’expert-­comptable peut être poursuivi pour des faux en écriture, la violation du secret professionnel,
exercice illégal de la profession, etc.
Il ne peut pas être mis en cause s’il n’a pas pu vérifier les comptes transmis par son client.

III La responsabilité disciplinaire


A Du commissaire aux comptes
1 Les fautes disciplinaires
Les fautes susceptibles d’engager la responsabilité disciplinaire des commissaires aux comptes recouvrent les
infractions aux lois, règlements et normes d’exercice professionnelles, ainsi qu’au code de déontologie de la
profession et aux bonnes pratiques identifiées par le Haut conseil du commissariat aux comptes (H3C), toute
négligence grave, tout fait contraire à la probité, à l’honneur ou à l’indépendance commis par un commis-
saire aux comptes, personne physique ou société, même ne se rattachant pas à l’exercice de la profession.

2 Les juridictions disciplinaires


C’est la Commission régionale d’inscription constituée en chambre régionale de discipline qui intente l’action
disciplinaire. Le commissaire aux comptes peut faire appel auprès du H3C.

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Chapitre 19 - Les responsabilités

3 Les peines disciplinaires


Les sanctions disciplinaires sont :
– l’avertissement ;
– le blâme ;
– l’interdiction temporaire pour une durée n’excédant pas cinq ans ;
– la radiation de la liste.
L’avertissement, le blâme et l’interdiction temporaire peuvent être assortie d’une sanction complémentaire :
l’inéligibilité aux organes professionnels pendant une durée de 10 ans au plus.
L’ordonnance n° 2016-315 du 17 mars 2016 a durci le régime en prévoyant une sanction pécuniaire impor-
tante. De plus, d’autres personnes sont concernées par ce dispositif : les associés, les salariés du commissaire
aux comptes, toute autre personne participant à la mission de certification, ainsi que les personnes étroite-
ment liées au commissaire aux comptes. Sauf élément interruptif, la prescription est de 6 ans.

4 La procédure disciplinaire
Les plaintes sont reçues par le procureur général, transmises au magistrat du Ministère public. Celui-­ci a
deux mois pour constituer son dossier. S’il estime que les faits constituent une faute disciplinaire, il saisit la
chambre régionale de discipline. Le commissaire poursuivi est convoqué 15 jours avant l’audience.
La décision de la chambre régionale est prise à la majorité de ses membres. Notification est faite au commis-
saire et aux organes concernés.

B De l’expert-­comptable
Il existe différents niveaux :
– la réprimande ;
– le blâme avec inscription au dossier ;
– la suspension pour une durée déterminée avec sursis ;
– la suspension pour une durée déterminée sans sursis ;
– la radiation du tableau de l’ordre avec interdiction d’exercer.
Les plaintes sont adressées au président de la chambre régionale de discipline à laquelle appartient l’expert.

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Chapitre
LA DÉMARCHE 20
DE L’AUDIT FINANCIER
Lors de leurs missions le commissaire aux comptes et l’expert comptables doivent suivre une démarche qui
leur permettra de rendre leur verdict.

I Les étapes de l’audit financier


L’aboutissement de la mission du commissaire aux comptes est la rédaction d’un rapport exprimant la
certification. Pour cela, l’auditeur suit une démarche représentée ainsi :

Prise de connaissance générale de l’entreprise


Orientation et organisation de la mission

Appréciation du contrôle interne

Contrôle des comptes

Travaux de fin de mission


Examen des comptes annuels

Rédaction d’un rapport exprimant la certification

Source : Encyclopédie des contrôles comptables (CNCC)

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PARTIE 4 - Audit

La prise de connaissance permet à l’auditeur de mieux appréhender sa mission, de mieux comprendre les
éléments pouvant avoir une importance sur son jugement.
L’appréciation du contrôle interne lui permet d’apprécier les risques d’erreurs ou de fraudes au sein de
l’entreprise.
Le contrôle des comptes et l’examen des documents lui permettent de porter un jugement, une opinion
sur les comptes de l’entreprise dans son rapport.
Les petites entreprises (PE) sont passées d’un audit légal à une démarche volontaire. D’une durée limitée
à 3 exercices, la mission ALPE (Audit Légal des Petites Entreprises) est une mission de certification légale à
part entière, adaptée et proportionnée à la taille de l’entreprise, elle est moins contraignante, notamment
du fait de la simplification et la suppression de certains contrôles (NEP 911).

II L’organisation et la planification de la mission


A La lettre de mission
La mission est définie dans une lettre de mission (NEP 210). Celle-­ci est établie par le commissaire aux
comptes la première année de son mandat, elle est transmise avant le début de sa mission.
La lettre de mission comporte la nature et l’étendue de l’intervention, les dispositions relatives aux interve-
nants, le fait que l’auditeur puisse accéder à toute information et aux conditions de facturation.
La société auditée doit accuser réception de la lettre de mission et confirmer son accord.

B La planification de la mission
Il s’agit de prévoir l’approche générale des travaux, les procédures d’audit à mettre en œuvre par les équipes
d’audit, l’organisation de l’équipe d’audit, la remise de travaux, la nature et l’étendue des ressources néces-
saires pour réaliser cette mission et la coordination des travaux avec les intervenants d’expertise.
Pour cela, un plan de mission est établi. Il décrit l’étendue de la mission ainsi que les seuils de
signification.
Ensuite, un programme de travail est élaboré. Il doit tenir compte de la forme juridique de l’entreprise, de la
nature de ses activités. Il décrit les diligences à accomplir au cours de la mission : nombre d’heures affectées
au travail, budget de répartition des charges de travail dans le temps, planification, profil des compétences,
etc. Il s’appuie largement sur l’évaluation des risques inhérents.

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Chapitre 20 - La démarche de l’audit financier

Le plan ou le programme peuvent être modifiés à tout moment. Les choix peuvent être revus, il est possible
de prévoir des travaux supplémentaires.
Le commissaire aux comptes, pour chaque entité auditée, a une documentation propre appelée le dossier
de travail (NEP 230). Celui-­ci facilite la planification et la réalisation de la mission, il regroupe toutes les infor-
mations et documents fournis. Un contrôle non documenté est considéré comme un contrôle non effectué.
Le dossier de travail se subdivise en deux :
– le dossier permanent qui regroupe toutes les informations réutilisables pendant toute la durée du
mandat (statut, procès-­verbaux des assemblées générales) ;
– le dossier courant établi pour un exercice, il comprend le plan de mission, les travaux de contrôle effec-
tués par une autre personne, l’appréciation et l’évaluation du contrôle interne, les risques, les sondages,
etc.

C L’évaluation du contrôle interne


Le commissaire aux comptes doit avant toute chose évaluer le contrôle interne. Celui-­ci a pour but de
prévenir et maîtriser tous les risques résultant de l’activité de l’entreprise (erreurs, fraudes) et veiller à la
sauvegarde des actifs.
Différents outils peuvent être utilisés :
– l’évaluation théorique : l’auditeur identifie l’ensemble des procédures aboutissant à la réalisation,
l’autorisation et l’enregistrement des opérations de l’entreprise. Cette évaluation lui permet de détecter
les forces et les faiblesses apparentes des systèmes de procédures ;
– les tests de procédures, ce qui permet de mettre en évidence les risques potentiels.

D La phase finale
Cette phase intervient après la clôture des comptes. Son objectif est de collecter les éléments probants pour
pouvoir donner son opinion sur les états financiers. L’auditeur tient compte des conclusions auxquelles il
est parvenu sur les risques inhérents et les risques de contrôle.

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PARTIE 4 - Audit

III La prise de connaissance générale de l’entreprise


Selon l’IFAC (International Federation of Accountants), « une mission d’audit des états financiers a pour
objectif de permettre à l’auditeur d’exprimer une opinion selon laquelle les états financiers ont été établis,
dans tous les aspects significatifs, conformément à un référentiel de comptabilité identifié ».
Le réviseur est là pour donner son opinion sur la qualité et la réalité des informations comptables. Le
contrôleur interne a pour mission d’assurer la protection du patrimoine de l’entreprise.
Le commissaire aux comptes doit en premier lieu collecter des informations :
– d’ordre général. Pour cela, il peut utiliser des indicateurs externes (statistique, informations du secteur)
ou des indicateurs internes (statut, Kbis, historique de l’entreprise, organigramme, etc.) ;
– d’ordre juridique concernant le capital, les conventions réglementées, etc. ;
– d’ordre purement comptable tels que les comptes, les immobilisations, la fonction de la production
(schéma du cycle de production), les ventes (répartition du chiffre d’affaires, nombre clients, liste des
principaux clients), les achats fournisseurs (volume des transactions, politique de contrôle de la qualité,
conditions des fournisseurs), la politique financière, le personnel (nombre, participation, cotisations).
Cette prise de connaissance s’inscrit dans une certaine démarche :
– les sources proviennent essentiellement des comptes annuels, des plans, des budgets, des situations
intermédiaires, des rapports des autres réviseurs, des prédécesseurs, des dirigeants, des organismes
professionnels ;
– les investigations se font par la prise de connaissance de l’audit interne, du programme de travail,
des travaux de l’expert-­comptable, de la visite des installations, de l’examen des documents existants,
un entretien avec les dirigeants, avec les cadres, la connaissance environnement informatique, etc. Le
commissaire aux comptes utilise les procédures analytiques.

IV L’analyse des risques


Selon la NEP 200, l’opinion du commissaire aux comptes nécessite qu’il obtienne l’assurance (niveau de
certitude) que les comptes, pris dans leur ensemble, ne comportent pas d’anomalies significatives.
Une anomalie significative est une « information comptable ou financière inexacte, insuffisante ou omise,
en raison d’erreurs ou de fraude, d’une importance telle que, seule ou cumulée avec d’autres, elle peut
influencer le jugement de l’utilisateur d’une information comptable ou financière ».
Le commissaire aux comptes doit être en mesure d’évaluer le risque d’anomalie significative dans
l’analyse des comptes. Ce risque concerne des informations comptables ou financières inexactes, des
insuffisances, erreurs, ou fraudes. Cette anomalie peut influer sur le jugement de l’utilisateur de l’infor-
mation comptable.

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Chapitre 20 - La démarche de l’audit financier

A Le risque d’audit
Le risque d’audit est le risque que les états financiers présentent des erreurs que les auditeurs n’ont pas
détectées et qu’en conséquence, ils présentent une opinion erronée sur les états financiers. L’auditeur
tente de minimiser ce risque.
Le commissaire aux comptes émet une opinion sur les comptes. Celle-­ci peut avoir une assurance élevée
ou une assurance raisonnable.
Le risque peut être décomposé :
Possibilité qu’une anomalie significative se produise dans les comptes. Ce risque peut être
inhérent :
Risque inhérent – au secteur : obsolescence technique, difficulté sur le marché ;
– à l’environnement financier : faillite fournisseurs, trésorerie insuffisante ;
– au juridique : expérience des dirigeants, intégrité de la direction.
Risque qu’une anomalie significative ne soit ni prévenue, ni détectée par le contrôle
Risque lié au contrôle
interne, elle n’est pas corrigée en temps voulu.
Risque de non-­détection Le commissaire aux comptes ne détecte pas cette anomalie significative.
propre à la mission d’audit Ce risque est lié à la notion de seuil de signification.

Risque inhérent × Risque lié au contrôle = Risque d’anomalie significative


Risque d’audit = Risque d’anomalie significative × Risque non-­détection

Les différentes composantes sont mises en corrélation :

Évaluation du risque lié au contrôle


Élevé Moyen Faible
Élevé Minimal Faible Moyen
Évaluation du
Moyen Faible Moyen Élevé
risque inhérent
Faible Moyen Élevé Maximal

Cette matrice permet de fixer le niveau de risque de non-­détection. Par exemple, en cas de risque inhé-
rent et de contrôle élevé, le risque de non-­détention est fixé à un faible niveau, ceci permet de diminuer
le risque d’audit acceptable
Un questionnaire, ou grille d’évaluation, est mis en place afin d’identifier les différents facteurs de risque.
Afin d’évaluer ce risque d’anomalie significative, le commissaire aux comptes collecte les informations,
auprès de la direction, des cadres, de l’auditeur interne. Il effectue des procédures analytiques (identifica-
tion d’événements ou d’opérations inhabituelles), des opérations physiques ou des inspections (inventaire
physique).

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PARTIE 4 - Audit

B La gestion du risque d’audit


Ce risque a une incidence sur la mission.
Pour les opérations non courantes, l’estimation et la subjectivité de la direction ont une place importante
d’où un risque d’anomalie significative, par exemple en cas d’estimation comptable des litiges, d’instru-
ments financiers sans marché.
Si le commissaire aux comptes identifie un risque inhérent en augmentation, il devra alors étendre sa mission,
par exemple en cas d’absence de séparation des fonctions de l’entreprise la fraude n’est pas facilement
détectable et l’auditeur identifie un risque à niveau élevé.
Le commissaire aux comptes détermine un seuil de signification qui lui permet de planifier sa mission.
Selon la norme 320, le seuil de signification est le montant au-­delà duquel les décisions économiques ou le
jugement fondé sur les comptes sont susceptibles d’être influencés. Ce seuil de signification est déterminé
suite à l’étude de différents critères tels que : le résultat courant, le résultat net, le chiffre d’affaires ou
encore les capitaux propres. Il existe une relation inverse entre le risque d’audit et le seuil de signification.
Plus le seuil est élevé, plus le risque d’audit est faible. Le seuil peut évoluer au cours de la mission.
Les procédures d’audit mises en place peuvent inclure :
– l’intervention d’un ou plusieurs experts ;
– l’affectation de collaborateurs à compétence particulière ;
– la modification du calendrier de travail ;
– en cas de faiblesse, un contrôle de substance à la place des tests de procédure (apprécier l’efficacité des
tests de contrôle) ;
– des procédures analytiques (comparaison N / N–1 / N+1, variations, écarts, etc.).

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Chapitre
LES OUTILS À LA DISPOSITION 21
DE L’AUDITEUR
Le commissaire se doit, pour donner son avis, d’avoir le maximum d’information concernant la société et
les comptes étudiés. Pour cela il va effectuer différents contrôles sur la société.

I Les contrôles de substance


Après avoir apprécié le contrôle interne, le commissaire aux comptes doit effectuer un contrôle des comptes.
Si le contrôle interne est correct, son travail sera plus limité.
Il doit, dans un premier temps, collecter des informations, et pour cela, il utilise des techniques de contrôle
telles que le contrôle analytique, les observations physiques, les demandes d’informations, de confirmation.

A L’entretien
Généralement, il se décompose en trois phases :
– la préparation : l’auditeur prend rendez-­vous, il fait des recherches afin de connaître son interlocuteur
puis il prépare son sujet et ses outils, il élabore un guide d’entretien ;
– la conduite de l’entretien : dans un premier temps, il se présente et précise le but de l’entretien. Il se
concentre sur les processus et le contenu (bien écouter, demander des explications à l’aide d’exemple,
etc.). La prise de notes est primordiale, elle permet de ralentir le flux d’information et de conserver une
trace écrite du déroulement de la séance ainsi que des points essentiels abordés ;
– la formalisation : à la suite de l’entretien, l’auditeur doit formaliser ses notes et exploiter ce qui peut l’être.

B L’obtention d’éléments probants


Les éléments probants désignent les informations obtenues par le commissaire aux comptes pour aboutir
à des conclusions sur lesquelles il fonde son opinion. À toute information doit être joint un élément justi-
ficatif, tel qu’un document, une pièce comptable.

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PARTIE 4 - Audit

Le commissaire aux comptes va procéder à des tests de procédures : ceux-­ci consistent à collecter des
éléments probants pour prévenir, détecter et corriger les erreurs significatives, mesurer l’efficacité du
fonctionnement du contrôle interne.
Il met aussi en place des contrôles substantifs (ou de substance) : la collecte d’éléments probants permet
de détecter des anomalies significatives dans les comptes. Le commissaire aux comptes va mettre en place :
– des tests de détail : il s’agit du contrôle d’un élément individuel, par exemple l’examen d’un livre comp-
table, une inspection, un contrôle de dénouement (tableau d’amortissement, d’emprunt) ;
– des procédures analytiques : technique de contrôle qui consiste à apprécier des informations financières
et leur corrélation avec d’autres éléments (revue de vraisemblance, comparaison). À partir de là, il est
possible d’analyser les variations significatives. Cette technique permet au commissaire aux comptes
d’évaluer les risques et d’orienter ses recherches.
Les procédures analytiques sont des techniques de contrôle qui consistent à apprécier des informations
financières à partir de leur corrélation avec d’autres informations, issues ou non des comptes, avec d’autres
données antérieures, postérieures ou prévisionnelles de l’entité ou d’entités similaires et de l’analyse des
variations significatives ou des tendances inattendues.
Les assertions d’audit définies comme « l’ensemble des critères explicites ou non retenus par la direction
dans la préparation des comptes » peuvent être résumées ainsi :
Assertions Réalité : les événements et opérations enregistrés se sont produits et se rapportent à l’entité
concernant les Exhaustivité : tous les événements et opérations qui auraient dû être enregistrés sont enregistrés
flux d’opérations Mesure : les montants et autres données relatives aux opérations et événements ont été
et les évènements correctement enregistrés
survenus au cours Séparation des exercices : les opérations et événements ont été enregistrés dans la bonne période
de la période Classification : les opérations et événements ont été enregistrés dans les comptes adéquats
Existence : les actifs et les passifs existent
Assertions Droits et obligations : l’entité détient et contrôle les droits sur les actifs, et les dettes correspondent
concernant aux obligations de l’entité
les soldes des Exhaustivité : tous les actifs et tous les passifs qui auraient dû être enregistrés l’ont bien été
comptes en fin Évaluation et imputation : les actifs et les passifs sont inscrits dans les comptes pour des montants
de période appropriés, et tous les ajustements résultant de leur évaluation ou imputation sont correctement
enregistrés
Réalité des droits et obligations : les événements, les transactions et les autres éléments fournis
se sont produits et se rapportent à l’entité
Assertions
Exhaustivité : toutes les informations relatives à l’annexe des comptes requises par le référentiel
concernant
comptable ont été fournies
la présentation
Présentation et intelligibilité : l’information financière est présentée et décrite de manière
des comptes
appropriée, et les informations données dans l’annexe des comptes sont clairement présentées
et l’annexe
Mesure et évaluation : les informations financières et les autres informations sont données
fidèlement et pour les bons montants

La réalisation de ces critères conditionne la régularité, sincérité et l’image fidèle des comptes.

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Chapitre 21 - Les outils à la disposition de l’auditeur

C Les investigations sur des éléments inhabituels


En cas de procédure analytique, des écarts significatifs ou des incohérences avec d’autres informations en
possession du commissaire aux comptes entraînent des investigations supplémentaires pour obtenir des
explications, selon le processus suivant :
– demande d’informations auprès de la direction ;
– vérification de ces informations ;
– application d’autres procédures si les réponses sont insatisfaisantes.

D Les sondages
Le commissaire aux comptes doit déterminer les méthodes les mieux appropriées. Il peut utiliser :
– l’examen exhaustif : tous les éléments sont contrôlés (en général, il s’agit d’une petite population).
Cette approche est suivie lorsque le risque inhérent au contrôle est élevé ;
– l’examen limité : les événements sont sélectionnés selon des caractéristiques particulières (clients
douteux, événements inhabituels) ;
– le sondage : le commissaire aux comptes peut utiliser la méthode d’échantillonnage statistique. Cette
méthode induit un risque d’échantillonnage. En effet, le degré de fiabilité du sondage peut avoir une
incidence sur les composants du sondage. Le commissaire aux comptes détecte des anomalies minimes
dès que, dans la population, l’anomalie est supérieure au seuil tolérable, dans ce cas le commissaire aux
comptes augmente la taille de l’échantillon pour réduire ce risque d’échantillonnage.
Le sondage induit un risque d’audit : le commissaire aux comptes exprime une opinion différente de celle
qu’il aurait émise s’il avait eu connaissance de toutes les anomalies significatives.

II L’observation
Il s’agit du moment où le commissaire aux comptes examine les livres, les documents comptables, les actifs
physiques (stocks, par exemple).
L’observation a lieu à tout moment lors de :
– la prise de connaissance (démarche d’audit) ;
– l’appréciation du contrôle interne ;
– le contrôle des comptes avec par exemple la présence à l’inventaire physique du commissaire aux comptes.
Le commissaire aux comptes inspecte les enregistrements, les documents internes ou externes (par exemple,
la vérification de l’autorisation de passage d’une commande dans la fonction achat). Il inspecte aussi les
actifs corporels.

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PARTIE 4 - Audit

Le commissaire aux comptes peut utiliser l’observation physique, il examine un processus et vérifie la
façon dont la procédure est exécutée par d’autres personnes. Par exemple pour les stocks, si ceux-­ci ont
une importance significative, le commissaire aux comptes assiste à l’inventaire pour s’assurer du respect
de toutes les procédures prises en interne (NEP 501).
La crise liée à la Covid-19 peut laisser craindre une dégradation du contrôle interne au sein des entités. Le
commissaire aux comptes doit en tenir compte pour déterminer son approche d’audit des stocks. Suivant les
cas, il doit mettre en œuvre des procédures alternatives supplémentaires ou des procédures complémentaires
sur les mouvement intercalaires. Si le commissaire n’est pas en mesure de collecter des éléments probants
suffisant, il peut formuler une réserve pour limitation voire une impossibilité de certifier.

APPLICATION CORRIGÉE (d’après un sujet d’examen adapté)


L’observation physique est une technique consistant à examiner un processus ou la façon dont une procédure est exécutée par d’autres
personnes, par exemple : l’observation par le commissaire aux comptes de la prise d’inventaire par le personnel de l’entité (comptage
et relevé physique).
Pour quels contrôles, autres que l’observation de l’inventaire physique, le commissaire aux comptes peut-­il
employer cette technique ?

Correction
Comme l’indique la définition, il s’agit ici d’observer (ni de compter, ni de questionner, ni d’analyser des documents). Cette technique
ne peut être utilisée que dans les situations où il y a quelque chose à observer : un inventaire bien entendu (inventaire des stocks, des
espèces caisse, etc.), ou comment une procédure est appliquée, par exemple, comment les magasiniers procèdent pour vérifier la
qualité des marchandises entrées.
Le commissaire aux comptes peut également s’asseoir devant un salarié de l’entité pour observer comment il signe un chèque,
approuve un bon de commande ou enregistre une facture ; ce type d’observation est réalisé par le commissaire aux comptes pour bien
comprendre les procédures de contrôle interne mais il nécessite du doigté car le travail observé ne doit pas conduire le salarié à penser
qu’il est espionné.

III Les demandes d’informations


Le commissaire aux comptes met en place des procédures appropriées pour identifier les procès, les conten-
tieux, les litiges qui impliquent l’entreprise et qui ont une incidence significative sur les comptes. Afin
d’obtenir des réponses, il peut avoir un entretien avec la direction, examiner les procès-­verbaux des assem-
blées générales, examiner les comptes d’honoraires juridiques.

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Chapitre 21 - Les outils à la disposition de l’auditeur

Il peut aussi utiliser la lettre de demande d’informations préparée par l’entreprise, mais envoyée par
le commissaire aux comptes qui demande à l’avocat de lui envoyer directement les informations (liste des
procès, estimation sur l’issue du procès, conséquences financières, confirmation du caractère raisonnable
des estimations).
Si l’affaire est complexe ou en cas de désaccord entre la direction et l’avocat, le commissaire aux comptes
rencontre l’avocat.

IV La demande de confirmation ou la circularisation


Il s’agit d’une procédure habituelle qui consiste à demander aux tiers de confirmer directement auprès du
commissaire aux comptes des montants ou informations.
Les principaux cas de confirmation concernent :
– les immobilisations : cadastre, conservation des hypothèques ;
– les dettes, créances : clients, comptes courants, banques, fournisseurs (échéance, garantie) ;
– le personnel : prêts, avances ;
– la valeur exploitation : crédit-­bail, titres de participation, valeurs mobilières de placement ;
– les engagements.
La demande de confirmation peut être positive ou négative.
Une demande de confirmation positive invite la personne interrogée à répondre à l’auditeur dans tous
les cas, soit en indiquant son accord sur l’information fournie : confirmation fermée, soit en fournissant
lui-­même l’information demandée : demande de confirmation ouverte.
Ce type de confirmation permet d’obtenir les clients probants les plus fiables. Le risque est que la personne
interrogée réponde sans vérifier l’information. Dans ce cas, il vaut mieux privilégier la confirmation ouverte
qui permet une meilleure fiabilité de l’information.
Une demande de confirmation négative invite la personne interrogée à ne répondre que si elle n’est pas
d’accord avec l’information fournie dans la demande. Ce type de demande est moins fiable, si l’auditeur
l’utilise il devra mettre en place des contrôles de substance complémentaires.
La procédure de la demande de confirmation des tiers (NEP 505) :
– il faut l’accord de l’entité contrôlée (sur le principe et sur les tiers interrogés) ;
– les travaux liés à la réalisation de la demande sont effectués par la société : elle doit fournir une copie des
relevés en cas de confirmation positive, taper la lettre de confirmation, affranchir les enveloppes, prévoir
les enveloppes de retour timbrées au nom et adresse de l’auditeur ;
– la sélection des tiers et l’envoi des plis sont traités par l’auditeur ;
– le traitement des réponses, le pointage des arrivées sont faits par le commissaire aux comptes ;
– la synthèse des réponses reçues (taux de couverture, de réponses, de seuils confirmés, non confirmés)
est à la charge du commissaire aux comptes.
285
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PARTIE 4 - Audit

Le commissaire aux comptes peut associer des demandes de confirmation positive et négative.
Lors des retours, l’auditeur s’interroge sur la véracité des réponses. En cas de réponses orales importantes,
le commissaire aux comptes demandera des confirmations écrites.
En cas de non-­réponse, le commissaire aux comptes met en œuvre des procédures d’audit alternatives lui
permettant de collecter les éléments estimés nécessaires et de procéder à une évaluation importante afin
de contrôler la fiabilité des informations obtenues.

APPLICATION CORRIGÉE (d’après un sujet d’examen adapté)

Le commissaire aux comptes prend connaissance des instructions de la direction relatives à l’identification
des stocks, propriété de tiers et détenus par l’entité, par exemple en dépôt ou en consignation. Inversement,
quelle technique (autre que l’observation physique) le commissaire aux comptes peut-­il employer pour obtenir
les éléments probants suffisants en ce qui concerne les stocks de la société en dépôt ou en consignation chez
des tiers ?

Correction
Il fait une demande de confirmation écrite qu’il adresse aux tiers détenteurs du stock.

V L’information des contrôles et vérifications


Le commissaire aux comptes présente au conseil d’administration, directoire ou conseil de surveillance son
programme général de travail, les différents travaux effectués, les modifications éventuelles à apporter aux
comptes. De plus, il émet les observations utiles sur les méthodes d’évaluation utilisées par l’entreprise, les
irrégularités et inexactitudes découvertes ainsi que ses conclusions.
Lors de l’assemblée générale, lors de son intervention, il indique les irrégularités, incertitudes relevées lors
de sa mission.

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Chapitre
LA CONCLUSION DE LA MISSION 22
D’AUDIT FINANCIER
À la fin de sa mission, le commissaire aux comptes doit remettre un rapport sur les comptes ainsi que divers
rapports et communications. Ces différents documents sont structurés.

I L’utilisation des travaux des autres auditeurs


A Les travaux de l’audit interne (NEP 610)
Le commissaire aux comptes vérifie que ses travaux sont en adéquation avec ceux réalisés par l’audi-
teur interne. Les documents appropriés se trouvent dans le dossier de travail du commissaire aux comptes.
Il s’agit principalement :
– du compte rendu d’entretien qui définit la nature, l’étendue des travaux de l’auditeur interne ;
– de la copie du programme de travail de l’auditeur interne ;
– de la copie des conclusions des travaux effectués par l’auditeur interne ;
– de la copie des rapports de l’auditeur interne ;
– de la description des contrôles effectués sur les dossiers de travail de l’auditeur interne.

B L’utilisation des travaux antérieurs d’un autre commissaire


aux comptes
L’auditeur détermine l’incidence des travaux de l’autre commissaire aux comptes sur sa propre mission.
Une coordination s’effectue au moment de la planification de la mission entre les deux professionnels, le
programme de travail est harmonisé et des contacts appropriés ont lieu au cours de la mission.
Lorsque l’entité détient des participations significatives dans ses comptes annuels, le commissaire aux
comptes doit déterminer dans quelle mesure il devra s’appuyer sur d’autres travaux de professionnels chargés
du contrôle des comptes des entités détenues (risque d’anomalie significative, le rapport du professionnel
chargé de contrôler les comptes).

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PARTIE 4 - Audit

C L’utilisation des travaux d’un expert (NEP 620)


L’intervention d’un expert est nécessaire dans les situations suivantes :
– l’évaluation des actifs ;
– la détermination des montants nécessitant des techniques de calcul : engagement retraite par exemple ;
– l’état d’avancement des travaux sur les contrats à long terme ;
– l’interprétation d’accord sur des règlements (juridique, fiscal).
Le commissaire aux comptes n’a pas les compétences de l’expert et ne peut pas toujours remettre en cause
les conclusions de celui-­ci. Il s’efforce de savoir sur la base de ses connaissances si l’évaluation est bonne,
il apprécie les travaux de l’expert. Le CAC reste responsable de son opinion.

D L’utilisation des travaux d’un expert-­comptable (NEP 630)


L’expert-­comptable et le commissaire aux comptes travaillent en collaboration. Pour cela, certains principes
sont à respecter. Tous les deux assument des fonctions distinctes. Le commissaire aux comptes ne peut pas
se dégager de sa responsabilité, il est en droit d’attendre de l’expert-­comptable qu’il lui communique toutes
les informations nécessaires pour sa mission. Le commissaire aux comptes peut se faire communiquer par
l’entité les rapports établis par des tiers (C. com., art. L. 823-14).
Le commissaire aux comptes intègre dans son plan de travail les travaux de l’expert-­comptable. Il conserve
la maîtrise totale de sa mission et le niveau de contrôle.
Les travaux de l’expert-­comptable constituent un élément matériel, il s’agit principalement de la description
des procédures internes, les comptes. Cette collaboration permet d’éviter la duplication et engendre un
gain de temps. De ce fait, le commissaire aux comptes peut déposer une demande de dérogation au
barème d’heures.
Ces différents travaux, empruntés à l’expert-­comptable, vont lui permettre d’aboutir à des conclusions et,
de ce fait, il doit être sûr de la valeur de ceux-­ci. Le commissaire aux comptes ne partage pas sa respon-
sabilité avec l’expert-­comptable, donc dans son rapport il n’est pas fait référence aux travaux empruntés.

E L’audit des comptes réalisés par plusieurs commissaires


aux comptes
La répartition du travail est effectuée sur la base de différents critères :
– quantitatifs : le volume des heures de travail ;
– qualitatifs : en fonction des qualifications ou de l’expérience.
Chaque commissaire aux comptes procède à une revue des travaux mis en œuvre par les co-­commissaires
aux comptes. Les travaux mis en œuvre sont ceux prévus lors de la répartition et ceux ayant permis de
collecter des éléments suffisants et appropriés pour la conclusion du travail. Chaque commissaire détermine
s’il convient de mettre en œuvre des procédures d’audit complémentaires pour cette mission.
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Chapitre 22 - La conclusion de la mission d’audit financier

F Le rapport de gestion
Le commissaire aux comptes doit vérifier la sincérité et la concordance avec les comptes annuels et il doit
vérifier l’exactitude et la sincérité des informations relatives aux rémunérations et avantages versés aux
mandataires sociaux.
Il n’est pas tenu de vérifier les autres informations, mais il peut se servir du rapport pour effectuer sa mission.

II La déclaration de la direction ou lettre d’affirmation


Selon la NEP 580 « tout au long de l’audit des comptes, la direction fait au commissaire aux comptes des
déclarations orales ou écrites, spontanées ou en réponse à des demandes spécifiques. Ces déclarations
peuvent être faites par les membres de la direction selon leurs responsabilités, compétences… ».
La NEP 580 prévoit deux catégories de déclarations écrites à obtenir par le commissaire aux comptes à la
fin de l’audit :
– celle à demander dans tous les cas (risque de fraude, les hypothèses retenues pour les estimations comp-
tables, l’absence d’événements postérieurs à la clôture remettant en cause les comptes, etc.) ;
– celle qu’il estime nécessaire de demander pour conclure sur les assertions qu’il souhaite vérifier.
En cas de non-­réponse, ou si le commissaire aux comptes juge les déclarations non fiables, il peut émettre
des réserves voire refuser de certifier les comptes.
Les comptes rendus des entretiens, les déclarations écrites (plus probant, plus fiable) sont conservés dans
le dossier de travail du commissaire aux comptes.
Il en est de même pour :
– la lettre de déclaration (lettre d’affirmation) qui est signée par le directeur général ou le directeur finan-
cier, son contenu est variable ;
– les extraits de procès-­verbaux du conseil d’administration ;
– les demandes faites par le commissaire aux comptes, par courrier, à la direction pour l’éclaircissement
de certains points.

III L’établissement du rapport d’audit (NEP 700 – 702)


En fin de mission, le commissaire aux comptes met en place une revue de cohérence d’ensemble des
comptes. Cette procédure doit permettre de détecter les anomalies au regard des éléments collectés tout
au long de la mission. Le commissaire aux comptes utilise la procédure analytique.
Ensuite, il est en mesure d’établir son rapport.
En cas de co-­commissariat, il n’est présenté qu’un rapport conjoint. En cas de désaccord, chaque auditeur
présente son avis dans un paragraphe distinct.

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PARTIE 4 - Audit

Suite à la réforme européenne de l’audit, trois NEP ont été révisées :


– NEP 700 : relative au rapport des commissaires aux comptes ;
– NEP 702 (ancienne 705) : relative à la justification des appréciations dans les rapports du commissaire
aux comptes ;
– NEP 701 : relative à la justification des appréciations dans les rapports d’audit des EIP.

A La forme
Le rapport comporte :
– (1) le titre : « rapport du commissaire aux comptes » ;
– (2) l’organe à qui le rapport est destiné ;
– (3) les parties suivantes, nettement individualisées :
• a) l’opinion, incluant :
- l’origine de sa nomination,
- l’exercice sur lequel porte le rapport ainsi que la date de clôture,
- la nature des comptes joints (comptes annuels ou consolidés),
- l’entité dont les comptes sont certifiés,
- les règles et les méthodes comptables appliquées pour établir les comptes,
- la présentation des trois parties du rapport et le rappel des rôles respectifs des organes compé-
tents pour arrêter les comptes ;
• b) les fondements de cette opinion, comprenant :
- une sous-­partie relative au référentiel d’audit incluant les NEP conformément auxquelles la mission
a été accomplie,
- une sous-­partie attestant qu’il n’a pas été fourni de services autres que la certification des comptes
et que le commissaire aux comptes est resté indépendant au cours de sa mission,
- le cas échéant, les motifs de la réserve, du refus ou de l’impossibilité de certifier les comptes ;
• c) les autres parties du rapport concernent les incertitudes, les observations, les justifications et
vérifications ;
– (4) la date du rapport ;
– (5) la signature sociale de la société du commissaire aux comptes ;
– (6) la signature du commissaire aux comptes.
Le rapport sur les comptes des entités d’intérêt public (EIP) comporte les informations spécifiques suivantes :
la date initiale de la désignation du commissaire aux comptes, la durée totale de sa mission sans interruption.
Il confirme que l’opinion d’audit est cohérente avec le contenu du rapport et il indique les services, autres
que la certification des comptes, qui ont été fournis par le commissaire aux comptes et qui n’ont pas été
communiqués dans le rapport de gestion eu l’annexe des comptes.

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Chapitre 22 - La conclusion de la mission d’audit financier

B Le contenu des 6 à 9 parties du rapport


La trame est commune pour les EIP et les non EIP. Seules les EIP ont des informations complémentaires
(cf. titre IV).

1 L’opinion sur les comptes annuels


Le commissaire aux comptes mentionne les objectifs et la nature de la mission d’audit. Il précise les travaux
effectués conformément aux normes professionnelles en vigueur. Tous ces éléments constituent une base
raisonnable à l’expression de son opinion sur les comptes annuels.
Il doit mentionner l’origine de la désignation du commissaire aux comptes, l’identité de la personne ou de
l’entité dont les comptes sont certifiés, la nature des comptes qui font l’objet du rapport et qui sont joints
à ce dernier, la date de clôture des comptes, les règles et méthodes appliquées pour établir les comptes.

2 Le fondement de l’opinion
Dans une sous-­partie, il doit faire mention du référentiel d’audit incluant les NEP conformément auxquelles
la mission a été accomplie.
Dans une autre sous partie, il fait mention d’une attestation indiquant qu’il n’a pas été fourni de services
autres que la certification des comptes (SACC) interdits par le code de déontologie et que le commissaire
aux comptes est resté indépendant vis-­à‑vis de l’entité contrôlée.
Le cas échéant, les motifs de la réserve, du refus ou de l’impossibilité de certifier les comptes.
Son opinion peut prendre l’une des quatre formes suivantes :
Le commissaire aux comptes a pu mettre en œuvre toutes les diligences qu’il a estimées nécessaires
au cours de ses contrôles sans aucune restriction.
Certification
Le résultat de ses contrôles s’est révélé satisfaisant, il a obtenu l’assurance raisonnable (assurance
sans réserve
élevée, affirmative) que les comptes sont établis selon les règles et les principes applicables en France,
l’information donnée dans les comptes (y compris l’annexe) est suffisante.
Le commissaire aux comptes est en désaccord avec les choix ou l’application de certaines règles
Certification
comptables. L’incidence de ce désaccord significatif ne peut pas l’amener à refuser de certifier
avec réserve
les comptes. Il va émettre une réserve.
Refus de Le commissaire aux comptes est en désaccord avec le choix ou l’application de règles et méthodes
certification comptables. L’incidence de ce désaccord est importante et affecte les comptes dans leur ensemble.
Avec la réforme de l’audit, cette formulation constitue une opinion à part différente du refus de certifier.
Elle est formulée lorsque d’une part, le commissaire aux comptes n’a pu mettre en œuvre toutes
Impossibilité
les procédures d’audit nécessaires pour fonder son opinion sur les comptes (ne peut pas fonder son
de certifier
jugement) ; d’autre part, le commissaire aux comptes est dans l’impossibilité d’exprimer une opinion
en raison de multiples incertitudes.

291
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PARTIE 4 - Audit

3 L’incertitude significative liée à la continuité d’exploitation (le cas échéant)


Selon la NEP 570, une incertitude est significative lorsque l’ampleur de son incidence potentielle et sa
probabilité de réalisation sont telles qu’une information appropriée dans les comptes sur la nature et les
implications de cette incertitude est nécessaire pour assurer la régularité, la sincérité et l’image fidèle des
comptes.
Si le principe de continuité est remis en cause, les comptes doivent être établis en valeur liquidative.
Si le principe de continuité est inapproprié alors le commissaire aux comptes refuse de certifier.
Dans le cas où le principe est approprié mais que les informations fournies en annexe ne sont pas perti-
nentes alors le commissaire aux comptes peut refuser de certifier où certifier avec réserves. Il mentionne
dans son rapport (dans la partie opinion) qu’il existe une incertitude significative susceptible de remettre
en cause la continuité d’exploitation et que les comptes ne donnent pas d’information pertinente sur cette
incertitude significative.
Si les informations de l’annexe sont suffisantes alors dans cette partie du rapport le commissaire aux comptes
va préciser que sans remettre en cause son opinion, il existe une incertitude significative susceptible de
remettre en cause la continuité d’exploitation.

4 L’observation (le cas échéant)


Le rapport peut comporter un paragraphe distinct inséré après les opinions pour attirer l’attention sur un
point qui concerne les comptes.
En formulant une observation le commissaire aux comptes attire l’attention sur une information fournie
en annexe. Lorsqu’il envisage de formuler une observation, il en communique les motifs à la direction.
Par exemple, « sans remettre en cause l’opinion exprimée ci-­dessus, nous attirons votre attention sur le
point X de l’annexe (renvoi) concernant le changement de méthode comptable lié à la méthode à l’avan-
cement des contrats à long terme ».

5 La justification des appréciations


Le commissaire aux comptes doit justifier ses appréciations (norme NEP 702) portant sur :
– les options retenues et le choix des méthodes comptables lorsqu’elles ont des incidences majeures sur le
résultat et la situation financière de l’entité ;
– les estimations comptables importantes retenues qui manquent de données comptables objectives et qui
impliquent un jugement professionnel dans leurs appréciations.
Cette justification est une particularité française : en effet, elle n’était pas prévue dans la directive euro-
péenne. L’ordonnance n° 2016-315 du 17 mars 2016 maintient la justification des appréciations.

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Chapitre 22 - La conclusion de la mission d’audit financier

6 Les vérifications du rapport de gestion et des documents adressés


aux membres de l’organe appelé à statuer sur les comptes
Cette partie comporte :
– une introduction par laquelle le commissaire aux comptes indique qu’il a effectué les vérifications spéci-
fiques prévues par les différents textes ;
– les conclusions exprimées sous forme d’observation, ou d’absence d’observation, sur la sincérité et
la concordance avec les comptes annuels des informations données dans les différents rapports et
documents ;
– l’attestation, le cas échéant, de l’exactitude et de la sincérité des informations relatives aux rémunérations
et aux avantages de toute nature versés à chaque mandataire social, fournies dans le rapport de gestion ;
– les vérifications ou informations relatives à l’entité que les différents textes font obligation au CAC de
mentionner dans son rapport (prise de participation, par exemple).

7 Les autres vérifications ou informations prévues par les textes légaux


et réglementaires
Cette partie du rapport comporte les autres vérifications ou informations que les textes légaux et réglemen-
taires font obligation au commissaire aux comptes de mentionner dans son rapport.

8 Le rappel des responsabilités des différents organes


(direction, personnes constituant le gouvernement d’entreprise)

9 Le rappel des responsabilités du commissaire aux comptes


Il est fait mention de l’étendue de la mission du commissaire aux comptes, une mention expliquant dans
quelle mesure la certification des comptes a été considérée comme permettant de déceler les irrégularités,
notamment la fraude.

C Les lieu, date et signature


Le rapport est daté, il s’agit de la date de fin du contrôle. Le commissaire aux comptes a apprécié les faits
dont il a eu connaissance jusqu’à cette date. Il engage sa responsabilité.
En cas de désaccord du commissaire aux comptes, il n’y a qu’un seul rapport avec les différentes opinions.

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PARTIE 4 - Audit

D La communication des rapports


Le rapport est déposé au siège social de l’entité contrôlée quinze jours avant l’assemblée générale. Il est
présenté lors de l’assemblée générale, le commissaire aux comptes est convoqué mais sa présence n’est
pas obligatoire. Le rapport est déposé en un exemplaire au greffe du tribunal de commerce dans le mois
(deux mois si voie électronique) qui suit l’approbation des comptes par l’assemblée générale. L’assemblée
générale peut autoriser le commissaire aux comptes à adresser directement dans les délais qui s’imposent à
la société, au greffe du tribunal de commerce, les rapports devant faire l’objet d’un dépôt et les documents
qui y sont joints.
Dans le rapport de gestion doivent figurer les informations sur les délais de paiement des fournisseurs et
clients.
Le commissaire doit donner une information sur le solde des dettes par date d’échéance. En cas de manque-
ments significatifs et répétés aux délais de paiement légaux de la part de l’entité, le commissaire doit en
informer le ministre de l’Économie. La loi de simplification et d’amélioration de la qualité du droit exonère
de cette obligation les micro-­entrepreneurs et les PME.
En cas d’événements postérieurs survenus après la signature du commissaire aux comptes, celui-­ci doit
rédiger une communication dont il est donné lecture lors de la réunion de l’organe appelé à statuer sur
les comptes.
Une étude du CNCC, publiée en février 2011, montre l’écart qui existe entre le contenu du rapport du
commissaire aux comptes et le rôle attendu par le public de celui-­ci. En effet, le rapport du commissaire
aux comptes requiert un niveau de connaissance technique élevé qui n’est pas à la portée de tous. Les
actionnaires minoritaires ne comprennent pas les justifications alors qu’ils sont les destinataires privilégiés
du rapport du commissaire aux comptes.

IV Le rapport d’audit des entités d’intérêt public


(NEP 701)
En plus des informations prévues dans le rapport précédant l’ordonnance n° 2016-315 du 17 mars 2016
prévoit que l’auditeur devra aussi intégrer les points clés de l’audit (Key Audit Matters : KAM) :
– dans la partie opinion, une confirmation de la cohérence de l’opinion d’audit avec le contenu du rapport
complémentaire au comité d’audit ;
– dans la partie fondement de l’opinion, il devra informer des services autres que la certification des comptes
fournis par le commissaire aux comptes à l’entité ou à ses filiales et non communiquées dans le rapport
de gestion ou l’annexe ;

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Chapitre 22 - La conclusion de la mission d’audit financier

– dans la partie justification des appréciations, il convient de :


• décrire les risques jugés les plus importants d’anomalies significatives (risque de fraude) et présenter
les réponses apportées face à ces risques,
• expliquer dans quelle mesure son audit a permis de déceler des irrégularités (dont la fraude).
Le commissaire aux comptes doit adresser au comité d’audit un rapport complémentaire. Les méthodes
d’audit utilisées ainsi que les seuils de signification doivent être mentionnés. Ce rapport complémentaire
est obligatoire pour les exercices ouverts à compter du 17 juin 2016.

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SUJET
D’ENTRAÎNEMENT
À L’EXAMEN

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Sujet d’entraînement à l’examen (sujet DSCG adapté)

DOSSIER 1 – FUSION

La société Perno, créée en N–22, est localisée à Bourg. Elle est cotée sur le marché Euronext Paris. Elle a acquis au fur et
à mesure de son développement, des filiales. Elle est soumise à un taux d’imposition de 25 %.
L’organigramme du groupe est le suivant :

SA Perno

60 % 80 % 70 %

Bristish Perno SARL Rico SAS Recto

55 %

SARL EUROPE

PARTIE 1 – FUSION
Afin de renforcer les capacités financières du groupe et de mieux faire face à la concurrence, il est envisagé d’effectuer
le rapprochement entre les sociétés Rico et Europe. L’opération permettra également de simplifier l’organigramme du
groupe ainsi que la gestion administrative. Il a été décidé de recourir aux services d’un commissaire à la fusion nommé
dans les conditions définies par la loi. Vous êtes mandaté en tant qu’expert par la SA Perno afin de préparer la fusion
dans les meilleurs délais.
À l’aide des annexes 1.1 à 1.3, en faisant abstraction de tout élément de fiscalité, répondez aux questions suivantes.
1. Quelles sont les principales mentions obligatoires devant figurer dans un projet de fusion ? Quelle assemblée
décide de la fusion ?
2. Quel est l’objet de la mission du commissaire à la fusion dans ce type d’opération ?
3. Calculer la parité dans le cadre de la fusion.

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Sujet d’entraînement à l’examen (sujet DSCG adapté)

4. Déterminer le nombre de titres à émettre par Rico pour absorber Europe. En déduire le montant de l’augmen-
tation de capital correspondante.
5. Déterminer les modalités d’évaluation des apports.
6. Calculer la prime de fusion et les mali (mali total, mali technique, vrai mali) de fusion.
7. À la suite de la lecture de l’annexe 1.3, procéder à l’affectation du mali technique.
8. Comptabiliser l’opération de fusion chez Rico.
9. Comptabiliser le reclassement des frais de fusion.
10. La société a-­t‑elle employé une méthode de référence pour le traitement comptable de ces frais ? Quelle est leur
durée maximale d’amortissement ?

ANNEXE 1.1 – Modalités de calcul de la parité d’échange


La parité d’échange retenue dans le cadre de la fusion est de 2 actions Rico pour 3 actions Europe.
Elle est déterminée en effectuant la moyenne de la valeur financière moyenne et de la valeur de rendement moyenne,
ces moyennes étant retenues pour les trois derniers exercices. Le taux d’actualisation applicable est de 8 % pour le calcul
de la valeur financière moyenne et de la valeur de rendement moyenne.
RICO
Année N–1 N–2 N–3
Dividendes 10 12 14
Bénéfice par action 22 24 26

EUROPE
Année N–1 N–2 N–3
Dividendes 8 10 6
Bénéfice par action 18 20 10

ANNEXE 1.2 – Données financières relatives aux sociétés Rico et Europe


RICO au 31/12/N (en €)
Actif Montant Passif Montant
Actif immobilisé Capitaux propres
Construction (2) 400 000 Capital (1) 400 000
Titre Europe 60 000 Réserves 10 000

Actif circulant Dettes


Créances clients 40 000 Dettes fournisseurs 90 000
Total 500 000 Total 500 000

(1) Valeur nominale d’une part Rico : 100 €.


(2) Valeur réelle de la construction : 500 000 €.
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Sujet d’entraînement à l’examen (sujet DSCG adapté)

EUROPE au 31/12/N (en €)


Actif Montant Passif Montant
Actif immobilisé (1) Capitaux propres
Construction (3) 120 000 Capital (2) 100 000
Réserves 5 000

Provisions pour risques 5 000


Actif circulant
Créances clients 20 000 Dettes
Disponibilités 22 000 Dettes fournisseurs (4) 30 000
Dettes sur immobilisations 10 000
Dettes fiscales (IS) 12 000
Total 162 000 Total 162 000
(1) Le fonds commercial, non comptabilisé dans le bilan, est apporté pour 20 000 € (évaluation figurant dans le traité de fusion).
(2) Valeur nominale d’une part Europe : 100 €.
(3) Valeur réelle de la construction : 135 000 €.
(4) Europe a une dette de 15 000 € envers Rico.

Frais externes de fusion :


Les honoraires d’avocat et d’expert-­comptable, payés comptant, s’élèvent à 15 000 € HT (TVA : 20 %).
L’entreprise les a initialement enregistrés en charges et décide de les comptabiliser en immobilisation.

ANNEXE 1.3 – Plan comptable général, article 745-5 :


« À la date de l’opération, l’entité procède à l’affectation du mali technique, calculé selon les modalités prévues à l’ar-
ticle 745-4, aux différents actifs apportés concernés, qu’ils soient inscrits ou non dans les comptes de l’absorbée, comme
suit :
– si le mali technique est supérieur à la somme des plus-­values latentes, estimées de manière fiable, sur les éléments
d’actifs identifiés hors fonds commercial, il est affecté aux actifs apportés et le montant résiduel au fonds commercial ;
– si le mali technique est inférieur à la somme des plus-­values latentes, estimées de manière fiable, sur les éléments d’actifs
identifiés hors fonds commercial, il est affecté aux actifs apportés au prorata des plus-­values latentes. »

300
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Sujet d’entraînement à l’examen (sujet DSCG adapté)

DOSSIER 2 – CONSOLIDATION

A – PÉRIMÈTRE DE CONSOLIDATION
1. Quel(s) est (sont) le(s) référentiel(s) comptable(s) applicables(s) à la société Perno pour l’établissement de ses
comptes individuels et de ses comptes consolidés ?
2. À l’aide de l’annexe 2.1, présenter sous la forme d’un tableau synthétique le périmètre du groupe Perno. Le
tableau mettra en évidence pour chaque filiale :
a. les pourcentages de contrôle,
b. la nature du contrôle,
c. les méthodes de consolidation,
d. les pourcentages d’intérêt des propriétaires de la société mère.

B – RETRAITEMENTS
La société Perno a communiqué en annexe 2.2 une série d’opérations concernant les points suivants :
a. frais d’établissement,
b. amortissements dérogatoires,
c. frais d’acquisition d’immobilisations,
d. crédit-­bail.
3. Pour chacune de ces opérations, présenter les écritures comptables qui vous semblent nécessaires au 31/12/N.
Les retraitements devront être justifiés et les calculs détaillés.

C – CONVERSION DES COMPTES DE LA FILIALE BRITISH PERNO


La société Perno possède une filiale British Perno. À l’aide des annexes 2.2 et 2.3, préparez la conversion des comptes de
cette filiale afin de faciliter son intégration au sein du groupe consolidé.
4. Quelle est la méthode de conversion des comptes utilisée ? Justifier votre réponse.
5. Effectuer la conversion du bilan et du compte de résultat de British Perno au 31/12/N.

D – PRISE DE PARTICIPATION DANS LA FILIALE RECTO


Le dirigeant de la société Perno a acquis début janvier N, une participation dans une nouvelle société (SAS Recto) afin
d’en prendre le contrôle à 70 %.
Le dirigeant souhaite évaluer la participation ne donnant pas le contrôle à sa juste valeur.
6. Quelle est la méthode employée par le groupe pour valoriser le goodwill (goodwill complet ou partiel) ? Justifier
votre réponse.
7. À l’aide de l’annexe 2.4, calculer la juste valeur des actifs et passifs repris et le goodwill.
8. Enregistrer les écritures constatant la juste valeur des actifs et passifs repris et le goodwill au 31/12/N.

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ANNEXE 2.1 – Informations sur les participations du groupe Perco

Nom Nombre Valeur Titres Nombre Coût d’achat


de la société de titres nominale détenus par de titres achetés des titres en euros
Bristish Perno 390 100 € SA Perno 234 23 400
SARL Rico 4 000 100 € SA Perno 3 200 320 000
SAS Recto 1 000 100 € SA Perno 700 800 000
SARL Europe 1 000 100 € SARL Rico 550 55 000

ANNEXE 2.2 – Informations concernant la société Perno et différentes opérations


PERNO au 31/12/N (en €)
Actif Montant Passif Montant
Actif immobilisé Capitaux propres
Frais d’établissement 18 000 Capital 600 000
Immobilisations corporelles 100 000 Réserves 100 000
Titres divers 217 500 Résultat 40 000
Titres Rico 320 000 Subvention investissement 9 600
Titres Bristish Perno 23 400 Amortissements dérogatoires 26 000
Titres Recto 800 000

Actif circulant Dettes


Disponibilités 91 100 Dettes fournisseurs 794 400
Total 1 570 000 Total 1 570 000

Opération 1 : frais d’établissement


Les frais d’établissement ont été comptabilisés au bilan pour un montant de 30 000 € au 01/01/N–1. La durée d’amor-
tissement de ces frais est de 5 ans.
Opération 2 : provisions réglementées
Les amortissements dérogatoires ont fait l’objet d’une dotation de 6 000 € au cours de l’exercice N.
Opération 3 : frais d’acquisition d’immobilisation
Des frais d’acquisition d’un immeuble industriel (frais d’acte) pour un montant de 18 000 € ont fait l’objet d’un enregis-
trement en charge dans les comptes individuels de Perno au 01/01/N. L’immeuble a été acheté le 01/01/N pour 200 000 €
et sa durée d’amortissement est de 10 ans.
Opération 4 : crédit-­bail
La société Perno utilise un matériel en crédit-­bail depuis le 01/07/N–1. La valeur d’achat est de 150 000 €. La société Perno
a versé le 01/07/N–1 un dépôt de garantie de 10 000 € remboursable en fin de contrat. La durée du contrat est de 6 ans,
la redevance chaque 01/07 de 25 000 € et le prix de la levée d’option le 30/06/N+5 de 34 000 €.
Ce matériel a une durée d’utilisation de 10 ans, la valeur résiduelle est de 10 000 €. Le taux d’actualisation est de 8 %.
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ANNEXE 2.3 – Conversion des comptes de la filiale British Perno


La filiale British Perno a son siège social en Angleterre. Elle a été créée en N–6 et les titres détenus par la SA Perno ont
été intégralement souscrits à cette date. Elle établit ses comptes en livre sterling. La monnaie dans laquelle elle tient ses
comptes est sa monnaie fonctionnelle : toutes ses factures sont émises en livre sterling.
BRITISH PERNO au 31/12/N (en livre sterling)
Actif Montant Passif Montant
Actif immobilisé Capitaux propres
Immobilisations corporelles 18 000 Capital 30 000
Réserves (1) 4 000
Résultat 1 000
Actif circulant Dettes
Disponibilités 19 000 Dettes fournisseurs 2 000
Total 37 000 Total 37 000
(1) Les réserves ont été constituées à hauteur de 3 000 £ en N–2 et à hauteur de 1 000 £ en N–1.

BRITISH PERNO au 31/12/N (en livre sterling)


Charges Montant Produits Montant
Charges 29 000 Prestations services 30 000
Résultat 1 000
Total 30 000 Total 30 000

Conversion 1 £ en €
Cours moyen N–2 1,15
Cours moyen N–1 1,18
Cours moyen N 1,17
Cours de clôture au 31/12/N 1,16

ANNEXE 2.4 – Informations relatives à la prise de participation au sein de la filiale Recto


Les titres de la SAS Recto ont été achetés au prix de 800 000 € au 01/01/N (juste valeur de la partie transférée). La valo-
risation des titres ne donnant pas le contrôle est réalisée sur la base de la valeur boursière de la SAS Recto qui s’élève à
720 000 € à cette même date.
Détail de la valeur comptable des capitaux propres de la SAS Recto en euros au 01/01/N :
– Capital : 100 000
– Réserves : 400 000
– Résultat : 120 000
Lors de l’acquisition de la SAS Recto, figurait une construction dont la valeur nette comptable au bilan à cette date était
de 200 000 €. La valeur réelle de cette construction a été estimée à 230 000 €. La durée résiduelle d’amortissement de
la construction est de 20 ans.
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DOSSIER 3 – AUDIT ET COMMISSARIAT AUX COMPTES

Le commissaire aux comptes vient de planifier un stagiaire sur la mission de la société Perro. Il souhaite valider ses compé-
tences en commissariat aux comptes en lui posant des questions relatives à la réalisation de la mission et au contenu du
rapport sur les comptes annuels.

1. Le commissaire aux comptes a déterminé un seuil de signification au niveau des comptes de la société Perro pris
dans leur ensemble. Quel est l’intérêt de cette notion ? Quels en sont les critères de détermination ? Ce seuil est-­il
unique ?
2. En cas d’absence de réponse d’un client à la demande de confirmation qui lui a été adressée, quelle(s) diligence(s)
doivent être mise(s) en œuvre par le commissaire aux comptes ?
3. Avant de conclure sa mission, le commissaire aux comptes demande au dirigeant de lui adresser une lettre d’af-
firmation. Quel est l’objectif de ce document ? Citer des exemples d’éléments de contenu de cette lettre.
4. Le dirigeant refuse d’établir la lettre d’affirmation. Quelle est l’incidence de ce refus sur l’expression de l’opinion
du commissaire aux comptes ?
5. La société Perro a décidé d’adopter en N la méthode de référence en matière d’engagements de retraite. Toutes
les informations nécessaires ont été fournies en annexe des comptes et la traduction comptable n’a pas révélé
d’anomalies lors du contrôle des comptes. L’adoption de cette méthode a-­t‑elle une incidence sur le rapport sur
les comptes annuels ?
6. Au bilan de la société Perro figure un fonds commercial acquis pour un montant de 250 000 €. Ce dernier n’est ni
amorti ni déprécié. Cette situation a-­t‑elle une incidence sur le contenu du rapport du commissaire aux comptes ?

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CORRECTION DOSSIER 1 – FUSION


1. Quelles sont les principales mentions obligatoires devant figurer dans un projet de fusion ? Quelle assem-
blée décide de la fusion ?
Les principales mentions obligatoires du projet de fusion sont précisées à l’article R. 236-1 du Code de commerce :
« Le projet de fusion ou de scission est arrêté par le conseil d’administration, le directoire, le ou les gérants de
chacune des sociétés participant à l’opération de fusion ou de scission projetée.
Il contient les indications suivantes :
1° La forme, la dénomination et le siège social de toutes les sociétés participantes ;
2° Les motifs, buts et conditions de la fusion ou de la scission ;
3° La désignation et l’évaluation de l’actif et du passif dont la transmission aux sociétés absorbantes ou nouvelles
est prévue ;
4° Les modalités de remise des parts ou actions et la date à partir de laquelle ces parts ou actions donnent droit aux
bénéfices, ainsi que toute modalité particulière relative à ce droit, et la date à partir de laquelle les opérations
de la société absorbée ou scindée seront, du point de vue comptable, considérées comme accomplies par la
ou les sociétés bénéficiaires des apports ;
5° Les dates auxquelles ont été arrêtés les comptes des sociétés intéressées utilisés pour établir les conditions de
l’opération ;
6° Le rapport d’échange des droits sociaux et, le cas échéant, le montant de la soulte ;
7° Le montant prévu de la prime de fusion ou de scission ;
8° Les droits accordés aux associés ayant des droits spéciaux et aux porteurs de titres autres que des actions ainsi
que, le cas échéant, tous avantages particuliers.
Pour les opérations mentionnées à l’article L. 236-11, le projet de fusion ne mentionne ni les modalités de remise
des parts ou actions, ni la date à partir de laquelle ces parts ou actions donnent droit aux bénéfices, ni aucune
modalité particulière relative à ce droit, ni aucune des indications prévues 6° et 7° du présent article. »
Une fusion est une opération qui va modifier les statuts d’une société. Il s’agit d’une opération exceptionnelle.
C’est donc en AGE (assemblée générale extraordinaire) que la fusion va être votée.
2. Quel est l’objet de la mission du commissaire à la fusion dans ce type d’opération ?
Il va s’assurer que la parité d’échange est équitable et/ou que l’équité est respectée entre les actionnaires.
3. Calculer la parité dans le cadre de la fusion.
Sociétés N–1 N–2 N–3 Total Moyenne Valeur de rendement moyenne
Rico 22 24 26 72 72 / 3 = 24 24 / 0,08 = 300
Europe 18 20 10 48 48 / 3 = 16 16 / 0,08 = 200

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Sujet d’entraînement à l’examen (sujet DSCG adapté)

Sociétés N–1 N–2 N–3 Total Moyenne Valeur financière moyenne


Rico 10 12 14 36 36 / 3 = 12 12 / 0,08 = 150
Europe 8 10 6 24 24 / 3 = 8 8 / 0,08 = 100

Sociétés Valeur financière Valeur de rendement Valeur finale


Rico 150 300 (150 + 300) / 2 = 225
Europe 100 200 (100 + 200) / 2 = 150

La parité est de 2 parts Rico pour 3 parts Europe.


4. Déterminer le nombre de titres à émettre par Rico pour absorber Europe. En déduire le montant de l’aug-
mentation de capital correspondante.
Nombre de titres apportés : 100 000 / 100 =  1 000 parts
Nombre de titres Europe appartenant à Rico 550 parts
Nombre de titres à rémunérer 450 parts
Nombre de titres à créer : 450 × 2 / 3 = 300 parts
Soit une augmentation de capital de : 300 × 100 = 30 000 €.
5. Déterminer les modalités d’évaluation des apports.
Avant l’opération, les deux sociétés sont sous contrôle commun de Perno, Rico détenant le contrôle sur Europe
avec un pourcentage de détention de 55 %.
Les apports seront donc évalués à la valeur comptable.
6. Calculer la prime de fusion et les mali (mali total, mali technique, vrai mali) de fusion.
Montant de l’apport : 105 000 €
Montant à rémunérer : 105 000 × 45 % = 47 250
Montant de l’augmentation de capital 30 000
Prime de fusion 17 250
Annulation des titres détenus par Rico :
Valeur de l’apport : 105 000 × 55 % = 57 750
Valeur des titres 60 000
Mali de fusion 2 250
Valeur globale de Europe : 1 000 parts à 150 € 150 000
Valeur d’apport 105 000
Montant de la plus-­value d’apport 45 000
Montant du mali technique de : 45 000 × 55 % = 24 750 € plafonné à 2 250 €.
Montant du vrai mali : 0 €.

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7. À la suite de la lecture de l’annexe 1.3, procéder à l’affectation du mali technique.


PCG, art. 745-5 : « (…) Si le mali technique est inférieur à la somme des plus-­values latentes, estimées de manière
fiable, sur les éléments d’actifs identifiés hors fonds commercial, il est affecté aux actifs apportés au prorata des
plus-­values latentes. (…) »
Le mali technique de 2 250 € est inférieur au montant de la plus-­value sur la construction, il est donc affecté en
totalité à celle-­ci.
8. Comptabiliser l’opération de fusion chez Rico
45615 Compte d’apport 105 000
2187 Mali de fusion actif corporel 2 250
101 Capital 30 000
1042 Prime de fusion 17 250
261 Titres de participation 60 000
Apport
213 Construction 120 000
411 Client 20 000
512 Disponibilités 22 000
404 Fournisseurs immobilisation 10 000
444 Dettes IS 12 000
151 Provision pour risques 5 000
401 Fournisseurs 30 000
45615 Compte d’apport 105 000
Libération des apports
401 Fournisseurs 15 000
411 Clients 15 000

9. Comptabiliser le reclassement des frais de fusion


2013 Frais de fusion 15 000
721 Production immobilisée 15 000

10. La société a-­t‑elle employé une méthode de référence pour le traitement comptable de ces frais ? Quelle
est leur durée maximale d’amortissement ?
Le plan comptable général (version 2019), dans son article 212-9 (mis à jour par le règlement ANC 2018-01),
précise les modalités d’enregistrement comptable des frais de fusion :
« Les frais d’augmentation de capital, de fusion et de scission peuvent être inscrits à l’actif en frais d’établissement
ou imputés sur les primes d’émission et de fusion ; en cas d’insuffisance, ces frais sont comptabilisés en charges.
Les frais d’établissement sont amortis selon un plan et dans un délai maximum de 5 ans. »
Depuis le 1er janvier 2018, il n’y a plus de méthode de référence en matière de comptabilisation des frais de fusion.
La méthode utilisée n’est donc pas de référence.
La durée maximale d’amortissement de ces frais est de 5 ans.

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CORRECTION DOSSIER 2 – CONSOLIDATION


A – PÉRIMÈTRE DE CONSOLIDATION
1. Quel(s) est (sont) le(s) référentiel(s) comptable(s) applicables(s) à la société Perno pour l’établissement de
ses comptes individuels et de ses comptes consolidés ?
La société Perno, étant une société de droit français, doit présenter ses comptes individuels conformément au PCG.
Elle est cotée sur Euronext, il s’agit d’un marché réglementé. En conséquence, elle est dans l’obligation d’établir
les comptes consolidés selon les normes IFRS.
2. Présenter sous la forme d’un tableau synthétique le périmètre du groupe Perno.
(d) % intérêt
(b) Nature (c) Méthode
Société (a) % de contrôle des propriétaires
du contrôle de consolidation
de la société mère
Bristish Perno 60 % Contrôle exclusif Consolidation 60 %
Recto 70 % Contrôle exclusif Consolidation 70 %
Europe 55 % Contrôle exclusif Consolidation 44 %

B – RETRAITEMENTS
3. Pour chacune de ces opérations, présenter les écritures comptables qui vous semblent nécessaires au
31/12/N. Pour rappel, le taux d’imposition est de 25 %.
a. Frais d’établissement
Les frais d’établissement ont été comptabilisés au bilan dans les comptes individuels pour un montant de
30 000 euros au 01/01/N–1. La durée d’amortissement de ces frais est de 5 ans. En IFRS dans les comptes conso-
lidés ils doivent être passés en charge.
Montant des amortissements comptabilisés :
– N–1 30 000 / 5 = 6 000
– N 6 000
Au bilan
Amortissement des frais 12 000
Réserves Perno 18 000 (30 000 – 6 000) × 75 %
Impôt différé 4 500 (30 000 – 12 000) × 25 %
Frais établissement 30 000
Résultat Perno 4 500 6 000 × 75 %

Au compte de résultat
Résultat global 4 500
Impôt société 1 500
DAP 6 000

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b. Amortissements dérogatoires
Il s’agit d’amortissement d’ordre fiscal, ils ne doivent pas être repris en consolidation.
Au bilan
Amortissements dérogatoires 26 000
Réserves Perno 15 000 (26 000 – 6 000) × 75 %
Impôt différé 6 500 26 000 × 25 %
Résultat Perno 4 500 6 000 × 75 %

Au compte de résultat
Résultat global 4 500
Impôt société 1 500
DAP 6 000

c. Frais d’acquisition d’immobilisation


En IFRS, les frais d’acquisition d’un immeuble (frais d’acte) doivent être inscrits en immobilisation.
Au bilan
Construction 18 000
Amortissement construction 1 800 18 000 / 10
Impôt différé 4 050 (18 000 – 1 800) × 25 %
Résultat Perno 12 150 (18 000 – 1 800) × 75 %

Au compte de résultat
Résultat global 12 150
Impôt société 4 050
DAP 1 800
Services extérieurs 18 000

d. Crédit-­bail
Capital Restant Remboursement
Intérêt Annuité
à rembourser capital
01/07/N–1 150 000 35 000 115 000
01/07/N 115 000 9 200 15 800 25 000
01/07/N+1 99 200 7 936
50 800

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Au bilan
Matériels 150 000
Emprunt 140 000
Dépôt cautionnement 10 000
Résultat 10 500 140 000 / 10 × 75 %
Réserves 5 250 10 500 × 6 / 12
Impôt différé 5 250
Amortissement 21 000 (150 000 – 10 000) / 10 × 1,5
Emprunt 40 800 50 800 – 10 000 (dg)
Réserves 5 925
Résultat 12 324
Impôt différé 6 083
Intérêt couru 3 968 7 936 × 6 / 12
Fournisseurs 12 500

Le montant des redevances est de : 25 000 × 2 = 50 000 €.


Les intérêts sont de 9 200 × 6 / 12 = 4 600 € en N–1 et 9 200 × 6 / 12 + 7 936 × 6 / 12 = 8 568 € en N.
Les intérêts courus sont de : 7 936 × 6 / 12 = 3 968 €.
Montant des réserves : (25 000 × 6 / 12 – 4 600) × 75 % = 5 925 €.
Montant du résultat : (25 000 – 8 568) × 75 % = 12 324 €.
Il faut tenir compte qu’une partie de la redevance de N est en charge constatée d’avance soit : 25 000 × 6 / 12
= 12 500 €.
Au compte de résultat
Résultat global 18 750
Impôt société 6 250
Redevances 25 000
DAP 14 000
Résultat 10 500
Impôt société 3 500
Charges intérêts 8 568
Résultat 6 426
Impôt 2 142

4. Quelle est la méthode de conversion des comptes utilisée ? Justifier votre réponse.
La monnaie locale et la monnaie fonctionnelle étant identique (livre sterling) alors que la monnaie de présentation
des comptes consolidés est l’euro, la méthode du cours de clôture doit être utilisée pour la conversion des comptes
de la filiale British Perno.

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5. Effectuer la conversion du bilan et du compte de résultat de BRITISH PERNO.


Les postes du compte de résultat sont convertis au cours moyen. Concernant le bilan, tous les postes sont convertis
au cours de clôture à l’exception du capital qui est converti au cours historique à la date d’entrée dans le périmètre
de consolidation et des autres capitaux propres qui le sont au cours moyen de l’exercice concerné.
Conversion du bilan
Immobilisations 18 000 × 1,16 = 20 880
Disponibilités 19 000 × 1,16 = 22 040
Capital Il faut prendre la valeur lors de la création de l’entreprise. On sait que Perno a pris sa
participation lors de la constitution, soit 23 400 € pour 60 % du capital. Le capital est de
23 400 / 60 % = 39 000
Réserves 3 000 × 1,15 + 1 000 × 1,18 = 4 630
Résultat 1 000 × 1,17 = 1 170
Dettes 2 000 × 1,16 = 2 320
Au bilan
Immobilisations 20 880
Disponibilités 22 040
Écart de conversion (différence) 4 200
Capital 39 000
Réserves 4 630
Résultat 1 170
Dettes 2 320

Au compte de résultat
Charges 33 930 29 000 × 1,17
Résultat 1 170
Prestations de services 35 100 30 000 × 1,17

D – PRISE DE PARTICIPATION DANS LA FILIALE RECTO


6. Quelle est la méthode employée par le groupe pour valoriser le goodwill (goodwill complet ou partiel) ?
Justifier votre réponse.
La société Perno valorise les participations ne donnant pas le contrôle à la juste valeur. La méthode employée est
donc celle du goodwill complet.

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7. Calculer la juste valeur des actifs et passifs repris et le goodwill


Juste valeur de la filiale à la date d’acquisition :
Capitaux propres à la date d’acquisition 620 000
Plus-­value sur construction 30 000
Impôt différé (25 %) – 7 500
Juste valeur des actifs et passifs repris 642 500
Part de Perno : 642 500 × 70 % = 449 750
Part des participations ne donnant pas le contrôle : 642 500 × 30 % = 192 750
Goodwill de Perno : 800 000 – 449 750 = 350 250
Goodwill des participations ne donnant pas le contrôle : 720 000 × 30 % – 192 750 = 23 250
Soit un goodwill complet de : 350 250 + 23 250 = 373 500
8. Enregistrer les écritures constatant la juste valeur des actifs et passifs repris et le goodwill au 31/12/N.
Au bilan
Goodwill 373 500
Titre de participation 350 250
Participations ne donnant pas le contrôle 23 250
Construction 30 000
Réserves Recto 22 500
Impôt différé 7 500
Résultat Recto 1 125
Impôt différé 375
Amortissement 30 000 / 20 1 500

Au compte de résultat
DAP 1 500
Résultat global 1 125
Impôt société 375

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CORRECTION DOSSIER 3 – AUDIT ET COMMISSARIAT AUX COMPTES


1. Le commissaire aux comptes a déterminé un seuil de signification au niveau des comptes de la société Perro
pris dans leur ensemble. Quel est l’intérêt de cette notion ? Quels en sont les critères de détermination ?
Ce seuil est-­il unique ?
La NEP 320 donne la définition suivante du seuil de signification : « Seuil de signification : montant au-­delà duquel
les décisions économiques ou le jugement fondé sur les comptes sont susceptibles d’être influencés. »
« Sur la base de son jugement professionnel, le commissaire aux comptes identifie des critères pertinents à partir
desquels, par application de taux ou d’autres modalités de calcul, il détermine le seuil ou les seuils de signification.
Ces critères peuvent être, par exemple :
– le résultat courant ;
– le résultat net ;
– le chiffre d’affaires ;
– les capitaux propres ; ou
– l’endettement net. »
« Lors de la planification de l’audit, le commissaire aux comptes détermine un seuil de signification au niveau des
comptes pris dans leur ensemble.
Si, dans le contexte spécifique à l’entité, il existe des flux d’opérations, soldes de comptes ou informations à
fournir pour lesquels des anomalies de montant inférieur au seuil de signification fixé pour les comptes pris dans
leur ensemble pourraient influencer le jugement des utilisateurs des comptes ou les décisions économiques qu’ils
prennent en se fondant sur ceux-­ci, le commissaire aux comptes apprécie s’il doit également fixer un ou des seuils
de signification de montants inférieurs pour ces flux d’opérations, soldes de comptes ou informations à fournir. »
2. En cas d’absence de réponse d’un client à la demande de confirmation qui lui a été adressée, quelle(s)
diligence(s) doivent être mise(s) en œuvre par le commissaire aux comptes ?
Selon la NEP 505 relative aux demandes de confirmation des tiers : « Lorsque le commissaire aux comptes n’obtient
pas de réponse à une demande de confirmation, il met en œuvre des procédures d’audit alternatives permettant
de collecter les éléments qu’il estime nécessaires pour vérifier les assertions faisant l’objet du contrôle. »
3. Avant de conclure sa mission, le commissaire aux comptes demande au dirigeant de lui adresser une lettre
d’affirmation. Quel est l’objectif de ce document ? Citer des exemples d’éléments de contenu de cette
lettre.
Selon la NEP 580 Déclarations de la direction : « Le commissaire aux comptes demande au représentant légal une
formulation écrite des déclarations qu’il estime nécessaires pour conclure sur les assertions qu’il souhaite vérifier. »

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Exemples de déclarations :
« Indépendamment d’autres déclarations écrites que le commissaire aux comptes estimerait nécessaires, il demande
au représentant légal des déclarations écrites par lesquelles :
– il déclare que des contrôles destinés à prévenir et à détecter les erreurs et les fraudes ont été conçus et mis en
œuvre dans l’entité ;
– il estime que les anomalies non corrigées relevées par le commissaire aux comptes ne sont pas, seules ou cumu-
lées, significatives au regard des comptes pris dans leur ensemble. Un état de ces anomalies non corrigées est
joint à cette déclaration écrite. En outre, lorsque le représentant légal considère que certains éléments reportés
sur cet état ne constituent pas des anomalies, il le mentionne dans sa déclaration ;
– il confirme lui avoir communiqué son appréciation sur le risque que les comptes puissent comporter des anomalies
significatives résultant de fraudes ;
– il déclare lui avoir signalé toutes les fraudes avérées dont il a eu connaissance ou qu’il a suspectées, et impliquant
la direction, des employés ayant un rôle clé dans le dispositif de contrôle interne ou d’autres personnes dès lors
que la fraude est susceptible d’entraîner des anomalies significatives dans les comptes ;
– il déclare lui avoir signalé toutes les allégations de fraudes ayant un impact sur les comptes de l’entité et portées
à sa connaissance par des employés, anciens employés, analystes, régulateurs ou autres ;
– il déclare avoir, au mieux de sa connaissance, appliqué les textes légaux et réglementaires ;
– il déclare avoir fourni dans l’annexe des comptes, au mieux de sa connaissance, l’information sur les parties liées
requise par le référentiel comptable appliqué ;
– lorsque des faits ou événements susceptibles de remettre en cause la continuité de l’exploitation de l’entité ont
été identifiés, il déclare lui avoir communiqué les plans d’actions définis pour l’avenir de l’entité. Il déclare en
outre que ces plans d’actions reflètent les intentions de la direction ;
– il déclare que les principales hypothèses retenues pour l’établissement des estimations comptables reflètent les
intentions de la direction et la capacité de l’entité, à ce jour, à mener à bien les actions envisagées ;
– il déclare qu’à ce jour il n’a connaissance d’aucun événement survenu depuis la date de clôture de l’exercice qui
nécessiterait un traitement comptable ou une mention dans l’annexe et/ou dans le rapport de l’organe compétent
à l’organe appelé à statuer sur les comptes. »
4. Le dirigeant refuse d’établir la lettre d’affirmation. Quelle est l’incidence de ce refus sur l’expression de
l’opinion du commissaire aux comptes ?
Selon la NEP 580, lorsque le représentant légal refuse de fournir ou de confirmer une ou plusieurs des déclarations
écrites demandées par le commissaire aux comptes, celui-­ci s’enquiert auprès de lui des raisons de ce refus. En
fonction des réponses formulées, le commissaire aux comptes tire les conséquences éventuelles sur l’expression
de son opinion.

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Selon la NEP 700 révisée en 2018 (reforme européenne de l’audit) – rapport du commissaire aux comptes sur les
comptes annuels et consolidés, le commissaire aux comptes :
– certifie les comptes annuels ;
– ou assortit la certification de réserves ;
– ou refuse la certification des comptes ;
– ou est dans l’impossibilité de certifier les comptes (nouveau).
Dans les trois derniers cas, il précise les motifs de la réserve, du refus ou de l’impossibilité de certifier.
En application de la norme 700, le refus par le dirigeant d’établir une lettre d’affirmation constitue une limitation
à la mission du commissaire aux comptes. En conséquence en fonction de l’importance relative des informations
concernées, le commissaire aux comptes devra certifier avec réserve pour limitation voire formuler une impossi-
bilité de certifier.
5. La société Perro a décidé d’adopter en N la méthode de référence en matière d’engagements de retraite.
Toutes les informations nécessaires ont été fournies en annexe des comptes et la traduction comptable n’a
pas révélé d’anomalies lors du contrôle des comptes. L’adoption de cette méthode a-­t‑elle une incidence
sur le rapport sur les comptes annuels ?
L’adoption d’une méthode de référence constitue un changement de méthode comptable qui n’a pas à être
justifiée par la société Perro.
« Conformément à la faculté qui lui est donnée par l’article R. 823-7 précité, le commissaire aux comptes formule,
s’il y a lieu, toute observation utile.
En formulant une observation, le commissaire aux comptes attire l’attention du lecteur des comptes sur une infor-
mation fournie dans l’annexe. Il ne peut pas dispenser d’informations dont la diffusion relève de la responsabilité
des dirigeants.
Les observations sont formulées dans une partie distincte avant la justification des appréciations.
Le commissaire aux comptes formule systématiquement une observation lorsque des dispositions légales et régle-
mentaires le prévoient. Cette situation se présente, par exemple, en cas de changement de méthodes comptables
survenu dans les comptes annuels au cours de l’exercice. »
6. Au bilan de la société Perro figure un fonds commercial acquis pour un montant de 250 000 €. Ce dernier
n’est ni amorti ni déprécié. Cette situation a-­t‑elle une incidence sur le contenu du rapport du commissaire
aux comptes ?
Comme le fonds commercial n’est pas amorti, il doit faire l’objet d’un test annuel de dépréciation afin de s’assurer
que sa valeur comptable n’est pas supérieure à sa valeur actuelle. La valeur d’usage repose sur les estimations du
dirigeant. Le commissaire aux comptes exerce son jugement professionnel pour valider les hypothèses retenues.
En application des dispositions de l’article L. 823-9 du Code de commerce, le commissaire aux comptes justifie de
ses appréciations pour toutes les personnes ou entités dont les comptes annuels ou consolidés font l’objet d’une
certification.
L’évaluation du fonds commercial constitue une estimation comptable importante, elle doit faire l’objet d’une
justification des appréciations dans le rapport sur les comptes annuels.

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