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140 h de cours ●
À jour, cet ouvrage est un véritable manuel d’acquisition des connaissances. Il contient :
Finance
• une pédagogie qui tient compte des compétences attendues et des savoirs associés ;
• le cours développé de manière accessible et en conformité avec
le programme ;
• des calculs et des tableaux récapitulatifs pour faciliter
la compréhension et la mémorisation ;
• des sujets d'analyse et des applications corrigées ; Pascale Recroix
• un cas final conforme à l’épreuve de l’examen.
Finance
Cet ouvrage peut être utilement complété par le livre d’exercices
corrigés, du même auteur chez le même éditeur.
P. Recroix
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ISBN 978-2-297-17713-9
www.gualino.fr
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LES CARRÉS
Finance
Pascale Recroix
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UE 2 - FINANCE
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UE 2 - FINANCE
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UE 2 - FINANCE
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UE 2 - FINANCE
L’épreuve UE 2 Finance est une épreuve écrite portant sur l’étude d’un cas ou de situations pratiques pouvant être accompa-
gnées de commentaires d’un ou plusieurs documents et/ou d’une ou plusieurs questions.
Durée : 3 heures – Coefficient : 1
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Sommaire
PARTIE
La valeur 21
1
Chapitre 1. La valeur en finance 23
I. L’organisation des marchés financiers 23
II. Le marché financier 23
A. La définition et la structure du marché financier 23
B. Les marchés réglementés et les marchés de gré à gré 24
C. Les composantes du marché financier 26
D. L’organisation du marché des actions 26
III. La théorie de l’efficience du marché 28
A. La définition d’un marché efficient 28
B. Les différentes formes d’efficience au travers des modèles de finance des marchés 29
C. Les reproches adressés à la théorie de l’efficience des marchés 30
IV. La finance comportementale 32
A. Les fondements de la finance comportementale 33
B. Les autres courants d’analyse 34
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II. Les modèles à plusieurs facteurs 39
A. Le modèle de Fama et French (modèle tri-factoriel) 39
B. Le modèle d’évaluation par arbitrage (MEA) ou Arbitrage Pricing Theory (APT) 40
III. La mesure de la rentabilité et du risque d’un portefeuille 41
A. Les principes généraux 41
B. La mesure du degré de dépendance entre plusieurs titres 42
C. La diversification 42
D. Les portefeuilles efficients 42
E. Les calculs financiers 43
IV. L’arbitrage entre risque et rentabilité 48
A. Le risque spécifique et le risque systématique 48
B. L'objet d'un investisseur 48
C. La mesure du risque spécifique par le bêta 49
11
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PARTIE
Diagnostic approfondi 73
2
PARTIE
Évaluation de l’entreprise 121
3
13
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III. La méthode fondée sur l’actualisation des dividendes 138
A. Le modèle d’Irving Fisher 139
B. Le modèle de Gordon et Shapiro 140
IV. La méthode fondée sur l’actualisation des résultats ou valeur de rendement 141
V. La méthode fondée sur la valeur actuelle ajustée 141
VI. La méthode fondée sur la Market Value-Added 142
14
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PARTIE
Investissement et financement 171
4
15
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VI. L’estimation des projets d’investissement en avenir incertain ou indéterminé 196
A. Le calcul de l’espérance et de l’écart-type de la VAN 196
B. La théorie des jeux 199
C. Les arbres de décision 201
VII. L’approche par les options réelles 202
A. L’option de différer un projet 203
B. L’option d’expansion d’un projet 203
C. L’abandon du projet 204
D. La valorisation de l’option 204
VIII. Le désinvestissement 206
A. Les principes du désinvestissement 206
B. Le désinvestissement, source de création de richesse 206
C. L’approche par les options 207
D. La réaction du marché financier 207
16
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II. Les effets des coûts de faillite sur la structure financière 231
III. Les effets des coûts d’agence sur la structure financière 232
IV. Les autres théories de financement 233
A. La théorie du financement hiérarchisé (Pecking Order Theory) 233
B. La théorie du signal 233
C. La théorie de l’opportunisme managérial 234
V. L’apport de la théorie des options dans les décisions de financement 234
A. L’analyse de la situation au niveau des actionnaires 234
B. L’analyse de la situation au niveau des créanciers 235
C. Le calcul de la valeur des options 235
PARTIE
La trésorerie 237
5
Chapitre 13. La gestion des flux de trésorerie au sein d’un groupe 239
I. Les objectifs de la gestion de trésorerie au sein d’un groupe 239
II. Les techniques de centralisation de trésorerie 240
A. Le Cash Management 240
B. Le Netting 241
17
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Chapitre 15. La gestion du risque de change 255
I. L’organisation du marché des changes 255
A. Le marché des changes 255
B. Le taux de change 256
C. Le risque de change 256
D. La position de change 256
E. Les techniques de couverture interne 257
F. Les techniques de couverture externe 258
18
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PARTIE
Ingénierie financière 291
6
19
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Chapitre 20. Les fusions-acquisitions 311
I. Les opérations de fusions et d’acquisitions 311
A. La définition et les motivations des fusions-acquisitions 311
B. Les différentes formes de fusions-acquisitions 312
C. Les modalités de la fusion 312
II. Les offres publiques 315
A. Les différentes formes d’offres publiques 315
B. Les motivations d’une offre publique 316
C. Les moyens de lutte contre une offre publique 317
III. Les opérations de rachat à effet de levier ou Leverage Buy Out 318
A. Les sociétés holdings 318
B. Les montages financiers 318
C. Les effets de levier 319
D. Les motivations 319
E. Les conditions d’une configuration économique et financière adéquate de la société cible 320
F. Le financement 320
G. Le business plan de la cible 323
H. La sortie du LBO 326
Chapitre 21. Les opérations sur les dettes et sur les créances 327
I. Le désendettement ou defaisance de la dette 327
II. La titrisation 327
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PARTIE 1
LA VALEUR
II Le marché financier
23
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PARTIE 1 - La valeur
Parallèlement, afin de faciliter l’accès au marché pour les valeurs moyennes et petites, Euronext propose
d’autres compartiments de marché qui sont non réglementés :
–
Euronext Growth (initialement appelé Alternext lors de sa création en 2005 par Euronext) est créé en
2017. Il est dédié aux PME de tous les secteurs d’activité de la zone euro qui souhaitent accéder au
marché financier avec une certaine souplesse. C’est un marché régulé et organisé mais non réglementé.
Il est soumis à des règles de cotation adaptées aux spécificités des PME et il répond à des règles d’ad-
mission et de fonctionnement plus souples que sur le marché réglementé. L’entrée sur ce marché se fait
à un coût moindre ;
–
Euronext Access (Ex-Marché libre) est créé en 2017. Les entreprises de taille moyenne trop petites pour
entrer sur le second ou le nouveau marché sont cotées sur ce marché. Il s’agit d’un marché non régle-
menté et les règles sont encore plus souples que sur Euronext Growth. C’est un marché très risqué et
peu liquide.
3 Les intérêts et les limites des marchés réglementés et des marchés de gré à gré
Le marché réglementé a pour avantages principaux la liquidité des titres, l’égalité de traitement de l’en-
semble des acteurs, la sécurité des transactions (garantie des livraisons aux acheteurs et des règlements
aux vendeurs). Toutefois, les contrats négociés sur ces marchés ne conviennent pas toujours aux besoins
des entreprises qui s’adressent alors à leurs banques pour souscrire des contrats de gré à gré.
Les produits proposés sur les marchés de gré à gré sont infinis et parfaitement adaptés aux besoins du
risque à couvrir (montant, échéance, etc.). Le cadre réglementaire est moins restrictif que dans un marché
réglementé. Les frais de transactions sont réduits. Toutefois, à l’échéance des contrats, les investisseurs
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PARTIE 1 - La valeur
sont exposés au risque de faillite de l’acheteur (risque de ne pas payer) ou du vendeur (risque de ne pas
livrer les titres).
1 Le marché primaire
Le marché primaire ou marché du neuf est le marché d’émission des nouveaux titres. Il concerne aussi
bien les actions que les obligations. L’émission des emprunts obligataires est réservée à l’État, aux institu-
tions financières et aux sociétés par actions ainsi qu’aux SARL (sous conditions).
2 Le marché secondaire
Dès lors que les émissions de titres sont terminées, les titres sont négociables sur le marché secondaire
ou marché de l’occasion, marché où s’échangent les titres déjà émis et cotés.
a Les intérêts
Le SDR permet aux investisseurs, non seulement de bénéficier d’un effet de levier, mais aussi d’effectuer
des ventes à découvert (vendre à crédit de titres que l’on ne détient pas avec la promesse de les racheter à
une date ultérieure, opération intéressante si la valeur du titre a diminué entre la date de la vente et celle
de l’achat).
La pratique de la vente à découvert consiste pour un investisseur, qui anticipe une baisse future du cours
de titres cotés en bourse, à vendre des titres qu’il ne possède pas encore, afin de profiter d’une baisse des
cours ; l’investisseur ne détenant pas les titres qu’il vend, ils lui sont prêtés par un intermédiaire financier
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PARTIE 1 - La valeur
(broker), moyennant une commission ; l’objectif est de vendre les titres sur le marché à un prix plus élevé
que celui auquel l’investisseur les rachètera au moment de solder sa position auprès du broker. En pra-
tique, ce dernier ne livre les titres que le dernier jour du mois boursier. L’accès à la vente à découvert est
réalisé via le SRD. La position est short (vendeur), à l’inverse d’une position long (acheteur), prise par un
investisseur qui anticipe une hausse des cours.
La pratique des ventes à découvert est spéculative ou utilisée pour couvrir une position. Elle est risquée en
période de crise boursière. Le marché orienté à la baisse, dû à l’épidémie de coronavirus, a conduit l’AMF
à interdire toute création ou toute augmentation d’une position short nette du 17 mars au 18 mai 2020 ;
toutefois, suite à une normalisation progressive du volume des transactions et de la volatilité des actions,
l’AMF a suspendu cette interdiction.
b Les limites
Le SRD génère des commissions spécifiques librement fixées par les intermédiaires financiers.
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Chapitre 1 - La valeur en finance
Si les anticipations des investisseurs sont rationnelles, c’est-à-dire fondées sur toute l’information perti-
nente disponible, les prix reflètent à tout moment la meilleure estimation possible de la vraie valeur de l’ac-
tif, dite valeur fondamentale ou valeur intrinsèque, déterminée à partir des méthodes traditionnelles
(Discounted Cash-Flow, valeur patrimoniale, méthode des comparables, etc.).
Le cours de l’action est donc la meilleure estimation de sa valeur et ne varie que lorsque cette
valeur change suite à la survenance d’une information nouvelle.
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PARTIE 1 - La valeur
E. Fama a développé trois formes d’efficience informationnelle, traduisant la capacité des prix à refléter, à
tout instant, l’ensemble des informations disponibles :
– l’efficience faible (weak hypothesis) lorsque l’information est représentée par l’ensemble des cours
passés, connue et publiée ;
– l’efficience semi-forte (semi strong hypothesis) lorsque l’information est présente et disponible ;
– l’efficience forte (strong hypothesis) lorsque l’on considère l’ensemble des informations existantes, y
compris celles non rendues publiques, détenues par des personnes privilégiées (les « initiés »).
La théorie de Michael Jensen (1978) prend en compte les coûts liés à la collecte des informations et les
coûts de transaction. Il estime que le prix de chaque actif financier intègre l’information le concernant,
de telle sorte que l’investisseur ne peut, en achetant ou en vendant cet actif, en tirer un profit supérieur
aux coûts engendrés par la transaction.
Les estimations d’investisseurs irrationnels ne sont pas corrélées si elles sont le résultat de choix indépen-
dants ; leurs effets se compensent mutuellement, sans qu’il y ait besoin d’une intervention active de la
part d’autres investisseurs rationnels. Et, même si ces estimations étaient corrélées, l’efficience pourrait
l’emporter par la force de l’arbitrage ; en effet, en se portant acheteurs de titres sous-évalués et vendeurs
de titres surévalués, les investisseurs rationnels interdisent aux prix de s’écarter des valeurs fondamentales.
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Chapitre 1 - La valeur en finance
De plus, la prise en compte des mécanismes d’organisation et de fonctionnement des marchés financiers
rend en partie caduque l’argument de l’arbitrage pour différentes raisons :
– tous les titres ne sont pas parfaitement substituables sur les marchés ;
– les mécanismes de fixation des prix jouent un rôle non négligeable (systèmes d’enchères, cotation en
continu ou au fixing, etc.) ;
– l’erreur d’évaluation qui peut perdurer, voire s’aggraver ;
– les frictions observées sur les marchés (coûts de transaction, etc.).
Sous l’action des investisseurs irrationnels, le prix peut donc s’écarter de la valeur fondamentale, sans que
les arbitragistes rationnels ne puissent ramener entièrement le cours à sa valeur fondamentale, en raison
du risque de prix. Les investisseurs ne sont donc pas pleinement rationnels et l’arbitrage reste limité. Le
marché cesse donc d’être efficient ; l’information circule imparfaitement et le marché est moins liquide ; il
est donc moins aisé et plus coûteux d’y réaliser des transactions.
IV La finance comportementale
Face aux insuffisances de la théorie de l’efficience des marchés financiers, la finance comportementale s’est
développée, en offrant la place principale aux aspects psychologiques et humains à prendre en compte
dans les choix et les prises de décisions, remettant ainsi en cause les hypothèses fondamentales de la théo-
rie classique : l’efficience des marchés et l’absence d’opportunité d’arbitrage.
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Chapitre 1 - La valeur en finance
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Chapitre 1 - La valeur en finance
La théorie fractale met en évidence l’existence d’une dimension fractale dans les cours boursiers, qui
implique que le comportement passé du marché a une influence sur son comportement futur. Benoît Man-
delbrot, dans une publication en 2004 intitulé « Une approche fractale des marchés », dénonce les outils
mathématiques de la finance parce qu’il les trouve inadaptés. Il est en particulier très critique sur la théorie
de Black et Scholes, utilisée par les banques, parce qu’elle ne prend pas en compte les changements de prix
instantanés et des informations essentielles, faussant ainsi les moyennes. B. Mandelbrot intègre dans son
modèle l’effet de mémoire des fluctuations boursières et montre que l’amplitude des variations observées
sur les marchés financiers peut rester indépendante sur une période courte tout en étant corrélée sur de très
longues périodes.
SUJET D’ANALYSE
Corrigé
Introduction
La théorie financière « classique » repose sur le postulat fondamental de la maximisation de la valeur de la firme. Les dirigeants des
firmes doivent agir dans le but de maximiser cette valeur (théorie de l’agence). Les actionnaires arbitrent entre les rentabilités offertes
sur les marchés financiers en fonction du niveau de risque accepté par chacun. Ceci suppose un fonctionnement efficient des marchés
financiers. Par ailleurs, la question de l’efficience des marchés financiers se pose avec l’adoption du référentiel comptable international
(IFRS) pour les sociétés cotées sur les marchés financiers européens. L’introduction de l’évaluation à la juste valeur tend en effet à caler
l’évaluation des actifs et des passifs sur les valeurs du marché. La valeur comptable d’une entreprise tendrait ainsi, in fine, à rejoindre
son cours boursier. Par conséquent, la question posée est de savoir si la théorie financière classique parvient à expliquer encore le
fonctionnement des marchés financiers ou si elle est en train actuellement de se faire dominer par l’émergence d’un nouveau champ
d’investigation, qui prend en compte le comportement des individus : la finance comportementale.
Partie 1 Les fondements de la théorie financière classique et les reproches adressés à la théorie financière
classique
La théorie financière puise ses origines dans la théorie économique classique. Toute organisation (entreprises, marchés, etc.) est conçue
comme une boîte noire. Les marchés financiers qui régulent les économies vont être étudiés uniquement à partir des prix affichés. La
théorie principale, qui sert de piliers à de nombreuses autres théories financières, repose sur l’efficience des marchés financiers.
Un marché efficient est un marché sur lequel on ne peut pas prévoir les rentabilités futures des titres (notion de marché au hasard des
prix des titres). Selon E. Fama, un marché financier est efficient si et seulement si l’ensemble des informations disponibles concernant
chaque actif financier coté sur ce marché est immédiatement intégré dans le prix de cet actif. Comme toute l’information est déjà prise
en compte dans les cours, il ne peut donc exister de délits d’initiés. M. Jensen ajoute que, sur les marchés efficients, les prix des actifs
cotés intègrent les informations les concernant de telle manière qu’un investisseur ne peut, en achetant ou en vendant cet actif, en
tirer un profit supérieur aux coûts des transactions, engendrés par cette action.
L’efficience des marchés financiers repose initialement sur plusieurs conditions : la rationalité des investisseurs, la libre circulation de
l’information et la réaction instantanée des investisseurs, la gratuité de l’information, l’absence des coûts de transactions et d’impôts,
l’atomicité des investisseurs et la liquidité. Elle a été formulée, de manière implicite ou explicite, comme hypothèse fondamentale à
de nombreux modèles de finance de marchés qui ont permis des avancées et des résultats importants dans l’histoire. On peut citer
les théorèmes de Modigliani-Miller ; la théorie de la gestion et de la diversification de portefeuilles (H. Markowitz), le MEDAF et l’APT
(Sharpe et Ross), les modèles optionnels (formule de Black et Scholes ou de Cox, Ross, Rubinstein), etc.
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PARTIE 1 - La valeur
À partir des années 1980, de nombreuses études et recherches (principalement aux États-Unis) ont fait apparaître des contradictions
(anomalies, dysfonctionnement) ou des limites (absence de dimensions humaines des marchés) aux théories classiques. Deux notions
ont plus particulièrement remis en cause ce cadre classique : la rationalité des comportements des investisseurs et l’arbitrage. En effet, il
existe des configurations de marché dans lesquelles les conduites ignorantes ou irrationnelles des individus sont suivies simultanément
par un grand nombre d’investisseurs, de telle sorte que leur impact sur les prix est effectif. Dans ce cas, l’arbitrage n’est plus capable
de faire obstacle aux dérives de cours engendrées par la présence des investisseurs irrationnels tel que l’indique la théorie classique. Par
ailleurs, la prise en compte des mécanismes d’organisation et de fonctionnement des marchés financiers (théorie de la microstructure
des marchés financiers) rend caduque en partie l’argument de l’arbitrage ; tous les titres ne sont pas parfaitement substituables sur les
marchés, les mécanismes de fixation des prix jouent un rôle non négligeable (systèmes d’enchères, cotation en continu ou au fixing),
l’erreur d’évaluation peut perdurer et même s’aggraver, des frictions sont observées sur les marchés (coûts de transaction, taxes).
Dans ce cas, sous l’action des investisseurs irrationnels, le prix peut s’écarter de manière durable de la valeur fondamentale sans que
les arbitragistes rationnels ne puissent ramener entièrement le cours de l’action à sa valeur fondamentale en raison du risque de prix.
Ainsi, dès lors que les investisseurs ne sont pas pleinement rationnels et que l’arbitrage reste limité, le marché cesse d’être efficient.
Certains défenseurs de l’hypothèse d’efficience (E. Fama et M. Jensen) prétendent le contraire et montrent que, lorsque des com-
portements irrationnels sont le résultat de choix indépendants, ils ne sont pas corrélés et se compensent mutuellement. Leurs effets
s’annulent sans qu’il y ait besoin d’intervention active de la part des autres investisseurs rationnels. Même dans le cas où les estima-
tions des investisseurs irrationnels sont corrélées, il est possible que l’efficience l’emporte par la force de l’arbitrage : en se portant
acheteurs sur les titres sous-évalués et vendeurs sur les titres surévalués, les individus rationnels interdisent aux prix de s’écarter des
valeurs fondamentales.
Conclusion
Il semblerait que la finance comportementale remette en cause la finance classique concernant les marchés financiers ; l’avenir le dira
plus sûrement, mais à ce jour l’absence de cadres formels et de théories unifiées en finance comportementale laisse un doute. En
conséquence, il n’est pas possible de rejeter la théorie financière classique dans son ensemble, car elle demeure une base de référence
pour les praticiens et les théoriciens. Il appartient simplement aux chercheurs de l’améliorer de manière à mieux comprendre les méca-
nismes des marchés financiers.
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Chapitre
LA VALEUR ET LE RISQUE 2
Selon le programme officiel de l’examen, ce chapitre va vous permettre d’analyser les modèles proposés
par la théorie financière qui fournissent des outils pour quantifier le prix du risque.
Vous développerez ainsi la compétence suivante :
–
Maîtriser les principaux modèles d’évaluation du risque financier utilisés en finance.
Le risque est appréhendé au travers du modèle d’équilibre des actifs financiers et d’autres modèles alter-
natifs.
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PARTIE 1 - La valeur
B La formulation du MEDAF
Table des abréviations :
Rt = Taux de rentabilité attendu d’un actif
Rs = Taux de rendement obtenu par les placements sans risque de rentabilité certaine : on retient le
plus souvent le taux des OAT à 10 ans
Rm = Taux de rendement moyen obtenu sur le marché des capitaux
E(Rm) = Rentabilité espérée du marché
Prime de risque de marché = [E(Rm) – Rs]
βt = bêta du titre
Compte tenu du fait que l’entreprise peut avoir des caractéristiques différentes de celui du secteur
d’activité, le bêta utilisé est le bêta du titre (βt) et non celui du secteur d’activité.
Le MEDAF est un modèle à facteur unique ; il se base sur la mesure du risque systématique du marché,
l’espérance de rendement et sur le taux d’intérêt, le risque étant représenté par le bêta, rapport entre la
volatilité de l’actif et celle du marché. Les hypothèses de base sont tirées des travaux de H. Markowitz sur
la théorie moderne du portefeuille.
Le MEDAF est en particulier utilisé pour définir le taux d’actualisation des flux de trésorerie, appli-
qué dans les choix d’investissements. On suppose que le risque associé au projet d’investissement est
identique à celui de la société ou d’autres sociétés comparables. Si la société n’est pas endettée, le bêta de
ses actions est égal au bêta du projet.
Le taux de rentabilité attendu d’un actif est déterminé par le calcul suivant :
La justification de chaque composante du taux de rendement attendu d’un actif est détaillée au Chapitre 7
dans le cadre de l’évaluation d’entreprises.
APPLICATION CORRIGÉE : Rendement annuel – Coût des capitaux propres par la méthode du MEDAF
Vous disposez des informations suivantes relatives au titre A :
– le bêta du titre est de 1,3 ;
– le taux de rendement moyen mensuel du CAC 40 est de 0,92 % ;
– le taux de rentabilité des actifs sans risque est de 4 %.
1. Déterminer le rendement annuel de l’indice de marché.
2. Déterminer le coût des capitaux propres.
Corrigé
1. Rendement annuel de l’indice de marché
Taux de rendement annuel = (1,0092)12 – 1 = 11,62 %
2. Coût des capitaux propres (Rc)
Rc = 4 % + 1,3 × (11,62 % – 4 %) = 13,91 %
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Chapitre 2 - La valeur et le risque
1 La taille de l’entreprise
La taille de l’entreprise est mesurée par la capitalisation boursière. Elle est représentée par la différence
entre le rendement des petites capitalisations (Small Caps) et le rendement des grosses capitalisations
(Large Caps). Il semblerait que les Small Caps soient plus performantes que les Large Caps mais plus
volatiles, donc plus risquées. Il existe donc une prime de risque pour les petites sociétés à risque plus élevé.
Book Value ou Valeur comptable des capitaux propres / Market Value ou Valeur boursière
Elle est utilisée comme critère de distinction entre les Value Stock (ou titres de valeur) et les Growth Stock
(ou titres de croissance).
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PARTIE 1 - La valeur
a La Gestion Value
La Gestion Value consiste à acheter des titres sous-évalués par le marché avec une perspective de valori-
sation des cours (volatilité faible). Il s’agit des titres pour lesquels le cours boursier est inférieur à la valeur
comptable. Le marché est pessimiste quant à l’avenir de la société. Le niveau de risque est donc élevé
malgré une faible volatilité.
b La Gestion Growth
La Gestion Growth consiste à acheter des titres qui offrent des taux de croissance élevés (volatilité impor-
tante). Il s’agit des titres pour lesquels le cours boursier est supérieur à la valeur comptable. Le marché est
optimiste quant à l’avenir de la société. Le niveau de risque est donc moindre malgré une forte volatilité.
Les primes de risque correspondantes sont :
– une prime de rendement associée aux titres à faible capitalisation boursière (Small Cap) par rapport aux
titres à forte capitalisation boursière (Large Cap) ; on parle de « Small Minus Big » (SMB) ;
– une prime de rendement associée aux titres de valeur par rapport aux titres de croissance ; on parle de
« High Minus Low » (HML).
Plus le risque est élevé et plus la prime de risque sera forte.
La rentabilité attendue d’un titre est déterminée par le calcul suivant :
Rt = Rs + (βt × Prime de risque de marché) + (βx × Prime de risque de taille)
+ (βy × Prime de risque liée à l’effet Book-to-Market)
Avec :
– βx et βy correspondant à la sensibilité du titre aux facteurs taille et Book-to-Market ;
– Prime de marché = βt (Rm – Rs) ;
– Prime de taille = βx (Rsmall – Rbig) ;
– Prime liée au Book-to-Market = βy (Rhigh – Rlow).
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Chapitre 2 - La valeur et le risque
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PARTIE 1 - La valeur
C La diversification
La diversification consiste à répartir les investissements entre plusieurs actions plutôt que de les
concentrer sur une seule action, permettant ainsi de réduire le risque sans diminuer la rentabilité.
L’élimination du risque dépend de la corrélation des taux de rentabilité des titres :
– si les taux de rentabilité des titres sont corrélés négativement, la diversification élimine le risque sans
pour autant réduire la rentabilité ;
– si les titres sont corrélés positivement, la diversification n’apporte rien. Elle ne modifie pas le risque.
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Chapitre 2 - La valeur et le risque
(CN – CN–1) + DN
Rt = ¯¯¯¯¯¯¯¯¯¯¯¯¯¯¯¯¯¯¯¯¯¯¯¯¯¯
CN–1
La rentabilité du titre est déterminée par son espérance mathématique. Le risque ou la volatilité
du titre est déterminé par son écart-type, racine carrée de la variance.
Les calculs peuvent être réalisés à partir des données statistiques du passé (avenir certain) ou à partir de
prévisions (avenir incertain).
En avenir certain :
∑ (Rt)²
VAR(Rt) = ¯¯¯¯¯¯¯¯¯¯¯¯ – [E(Rt)]² ∂(Rt) = √ VAR(Rt)
n
43
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PARTIE 1 - La valeur
Corrigé
Rentabilité et risque associé
La rentabilité d’une action (Rt) est mesurée par l’espérance mathématique ; le risque est mesuré par l’écart-type.
En avenir incertain :
E(Rt) = ∑ pi × Rt
∂(Rt) = √ VAR(Rt)
pi Rt
30 % – 20 %
10 % – 40 %
20 % + 50 %
15 % + 20 %
25 % – 10 %
44
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Chapitre 2 - La valeur et le risque
Corrigé
Rentabilité espérée et risque associé
pi Rt pi × R(t) pi × [R(t)²]
30 % – 20 % –6% 1,2 %
10 % – 40 % –4% 1,6 %
20 % + 50 % 10 % 5%
15 % + 20 % 3% 0,6 %
25 % – 10 % – 2,5 % 0,25 %
Total + 0,5 % 8,65 %
E(Rt) = 0,50 %
VAR(Rt) = 8,65 % – (0,50 %)2 = 8,64 %
6(Rt) = √ 8,64 % = 29,39 %
Le calcul de l’espérance mathématique et de l’écart-type des titres est déterminé comme suit :
Espérance mathématique des titres :
45
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PARTIE 1 - La valeur
∂(Ra,Rb) = √ VAR(Ra,Rb)
Les calculs peuvent être réalisés à partir des données statistiques du passé (avenir certain) ou à partir de
prévisions (avenir incertain).
pi Ra Rb
0,5 10 % 15 %
0,2 40 % 30 %
0,3 20 % 25 %
La proportion des titres a et b est respectivement de 60 % et 40 %.
Calculer la rentabilité des titres et le risque associé.
46
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Chapitre 2 - La valeur et le risque
Corrigé
pi Ra Rb pi × Ra pi × Rb pi(Ra)² pi(Rb)² pi[(Ra – E(Ra)) × (Rb – E(Rb))]
0,5 10 % 15 % 5% 7,5 % 0,5 % 1,125 % 0,27 %
0,2 40 % 30 % 8% 6,0 % 3,2 % 1,800 % 0,378 %
0,3 20 % 25 % 6% 7,5 % 1,2 % 1,875 % 0,012 %
Total 19 % 21 % 4,9 % 4,8 % 0,66 %
E(Ra) = 19 %
E(Rb) = 21 %
E(Ra, Rb) = (0,60 × 19 %) + (0,40 × 21 %) = 19,80 %
COV(Ra, Rb) = 0,66 %
VAR(Ra) = 4,90 % – (19 %)2 = 1,29 %
6(Ra) = √1,29 % = 11,36 %
VAR(Rb) = 4,80 % – (21 %)2 = 0,39 %
6(Rb) = √0,39 % = 6,24 %
VAR(Ra, Rb) = [(0,60)2 × 1,29 %] + [(0,40)2 × 0,39 %] + [2 × 0,60 × 0,40 × 0,66 %] = 0,843 %
Les variances et covariances sont déterminées pour chaque titre, conformément aux calculs précédents,
les calculs pouvant être réalisés à partir des données statistiques du passé (avenir certain) ou à partir de
prévisions (avenir incertain).
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PARTIE 1 - La valeur
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Chapitre 2 - La valeur et le risque
Les actions de petites capitalisations ont en moyenne une rentabilité et une volatilité plus élevée que celle
des actions de grandes capitalisations, et réciproquement. Lorsque la conjoncture est mauvaise, l’investis-
seur, craignant des pertes potentielles, est plus réticent à prendre des risques. Son choix se portera davan-
tage sur les actions de grandes capitalisations.
L’investisseur exigera un taux de rémunération élevé si le risque est important : plus le risque est élevé,
plus le taux exigé sera élevé afin de rémunérer le risque encouru.
Ainsi, un investisseur souhaitant acquérir des titres exposés au risque spécifique n’exigera pas une prime
de risque puisque ce risque peut être éliminé par la diversification. Il n’exigera une prime de risque que
pour les titres exposés au risque systématique.
1 La définition du bêta
Le coefficient bêta (β) est un coefficient qui mesure le risque spécifique (ou la volatilité relative) d’une
valeur par rapport à son indice de référence.
Le bêta d’un titre mesure la corrélation de la rentabilité du titre avec celle du marché, c’est-à-dire son
risque de marché. Il donne une mesure du risque systématique qui ne sera pas éliminable car il est lié au
contexte général des marchés financiers ; il est impacté par un certain nombre de variables :
– la sensibilité du secteur de l’entreprise à la conjoncture économique ;
– la structure des coûts d’exploitation (plus les coûts fixes sont importants, plus le bêta est élevé) ;
– la structure financière (plus le groupe est endetté, plus le bêta est élevé) ;
– la qualité ou de la quantité d’informations fournies au marché (plus la visibilité sur les résultats futurs est
bonne, moins le bêta sera élevé) ;
– le taux de croissance des résultats (plus le taux est fort, plus le bêta est élevé).
Mathématiquement, le bêta est le coefficient angulaire de la droite d’ajustement du nuage de points
formé par les taux de rendement moyen exigés par les actionnaires d’une société et les taux de rendement
moyen obtenus sur le marché des capitaux ; c’est la pente de la droite de régression des rentabilités du
titre contre celles du marché.
Financièrement, le bêta mesure la volatilité d’un titre par rapport au marché : il traduit la plus ou
moins grande influence qu’ont les fluctuations du marché sur le cours d’un titre.
49
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PARTIE 1 - La valeur
2 Le calcul du bêta
Le bêta du titre est le rapport entre d’une part, la covariance entre les rendements des titres et les rende-
ments du marché (indices boursiers par exemple) et d’autre part, la variance du marché :
Si les rendements des titres et du marché ne sont pas donnés, on les retrouve à partir des cours et des
indices boursiers :
Rt = (CoursN – CoursN–1) / CoursN–1
Rm = (IndiceN – IndiceN–1) / IndiceN–1
Les calculs peuvent être réalisés à partir des données statistiques du passé (avenir certain) ou à partir de
prévisions (avenir incertain).
50
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Chapitre 2 - La valeur et le risque
APPLICATION CORRIGÉE
Rentabilité attendue
État de l’économie Probabilité (pi) Rentabilité du marché (Rm)
de l’action (Rt)
Croissance forte (cas 1) 20 % 40 % 30 %
Croissance moyenne (cas 2) 40 % 35 % 20 %
Récession moyenne (cas 3) 30 % 10 % 5%
Récession forte (cas 4) 10 % –5% – 10 %
Situation 2 : il a été relevé pendant douze mois consécutifs le cours de l’action X et un indice représentatif du cours moyen sur le
marché.
Corrigé
Calcul du bêta dans la situation 1
pi[Rt – E(Rt)]
Cas pi Rt Rm pi Rt pi Rm pi Rm²
[Rm – E(Rm)]
Cas 1 0,20 0,40 0,30 8% 6% 1,8 % 0,48 %
Cas 2 0,40 0,35 0,20 14 % 8% 1,6 % 0,231 %
Cas 3 0,30 0,10 0,05 3% 1,5 % – 0,075 % 0,41325 %
Cas 4 0,10 – 0,05 – 0,10 – 0,5 % –1% – 0,1 % 0,72275 %
∑ 14,5 % 3,575 % 1,847 %
51
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PARTIE 1 - La valeur
3 L’interprétation du bêta
Plusieurs situations peuvent se présenter :
– β = 0 : le cours du titre est indépendant des fluctuations du marché ;
– β = 1 : le cours du titre suit les fluctuations du marché ;
– β est > 1 : le cours du titre réagit plus que proportionnellement aux fluctuations du marché. Le titre est
volatil et il est donc plus risqué que le marché. Face à l’ampleur du risque, le titre devra offrir une renta-
bilité supérieure à celle du marché. Si l’investisseur a le goût du risque, ce bêta correspond à son objectif.
Si le marché accuse une baisse des cours, le placement ne répondra aux objectifs de l’investisseur que si
ce dernier anticipe une hausse du marché ;
– β est < 1 : le cours du titre réagit peu aux fluctuations du marché. La volatilité du titre est faible. Le titre
est moins risqué que le marché (valeur de bon père de famille) et peut offrir une rentabilité inférieure à
52
celle du marché.
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Chapitre 2 - La valeur et le risque
Le bêta est un indicateur important dans la mise en place d’un portefeuille diversifié, mais aussi dans la
détermination du coût du capital dans le cadre d’un projet d’investissement. De nombreux investisseurs
pourront exiger un retour sur investissements supérieur pour les valeurs au bêta élevé, compte tenu du
risque accru de la valeur considérée.
SUJET D’ANALYSE
Le MEDAF a fait de vives polémiques. Présenter l’intérêt et les limites de ce modèle ainsi que les alternatives
existantes.
Corrigé
Introduction
Le MEDAF (Capital Asset Pricing Model) permet de mesurer la valeur des titres financiers, notamment des actions, dans le cadre général
des marchés à l’équilibre. Il se fonde sur l’hypothèse de base selon laquelle les investisseurs cherchent à maximiser la rentabilité de
leurs investissements en minimisant le risque (le risque étant appréhendé par la volatilité de la rentabilité). Suite aux travaux de Harry
Markowitz, relatifs à la gestion et au choix de portefeuille efficients sur les marchés financiers, William Sharpe, dans un article écrit
en 1964 (« Capital Asset Prices: A Theory of Market Equilibrium Under Conditions of Risk », Journal of Finance), propose d’une part,
une continuité du modèle de marché et d’autre part, un modèle qui permet d’expliquer les taux de rentabilité des différents actifs en
fonction de leur niveau de risque. Ce modèle est utilisé en finance pour la gestion de portefeuille mais aussi pour déterminer le coût
des fonds propres des firmes dans le cadre de la politique d’investissement. Il a néanmoins fait l’objet de nombreuses critiques, fondées
essentiellement sur la pauvreté de sa validation empirique. Des alternatives ont été proposées, à l’image des travaux relatifs au modèle
par arbitrage.
Partie 1. Un modèle qui a révolutionné la finance moderne mais qui a fait l’objet de nombreuses critiques
Selon le modèle de marché, le risque attaché à un titre peut être décomposé entre un risque de marché et un risque spécifique. Le
risque de marché ou risque systématique ou risque non diversifiable est lié à des paramètres très généraux, tels que la croissance de
l’économie, la géopolitique, l’évolution des taux d’intérêt, etc. Il ne peut être éliminé par une diversification de titres. Ainsi, si le marché
baisse, il y a de fortes chances que les cours des actions concernant une société quelconque baissent également. Le risque spécifique
ou risque non systématique ou risque diversifiable peut être réduit, voire éliminé, par la diversification. Une partie des fluctuations
d’une action s’explique par les caractéristiques propres de la société cible. Ce sont les perspectives de développement, la qualité de la
gestion, l’environnement social, etc.
L’intérêt du modèle est de pouvoir classer les titres en fonction de leur bêta. Les variations du cours du titre suivent celles de l’indice de
marché si le bêta est égal à 1 ; elles sont indépendantes par rapport à celles de l’indice de marché si le bêta est égal à 0 ; elles sont plus
importantes que celles de l’indice de marché si le bêta est supérieur à 1, ou moins importantes si le bêta est inférieur à 1.
53
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PARTIE 1 - La valeur
Dès sa publication, de nombreuses critiques ont été émises à l’encontre du MEDAF. Le modèle repose sur des hypothèses trop simples
ou trop restrictives, comme la possibilité d’investir et d’emprunter au taux sans risque, l’existence d’actifs uniquement financiers,
l’absence de coûts de transaction et la rationalité des acteurs. Pour R. Roll (1977), il est difficile, voire impossible, de déterminer le
portefeuille de marché, c’est-à-dire celui qui contient tous les actifs risqués (actions, obligations, matières premières, immobilier, capital
humain, etc.). Il montre comment le choix du portefeuille de référence va conditionner tous les résultats de la mesure de performance.
Si le portefeuille de référence est un portefeuille efficient, tous les portefeuilles se trouveront sur la droite de marché ; aucune surper-
formance ou sous-performance ne pourra être décelée ; si le portefeuille de référence est inefficient, tout classement de performance
pourra être bouleversé en choisissant un autre portefeuille de référence, lui aussi inefficient ; le classement de performance établi est
donc arbitraire et pourra être renversé.
Dès lors que le risque varie au cours de la période, il est plus difficilement mesurable et n’est pas correctement appréhendé par une
mesure unidimensionnelle comme la variance de la rentabilité ou le coefficient bêta. Il existerait plusieurs bêtas pour une valeur, chacun
rendant compte de la sensibilité à un facteur macroéconomique.
Jusqu’au début des années 1970, le modèle du MEDAF a largement prévalu. Les investisseurs s’en sont largement inspirés pour amé-
liorer la gestion de leurs portefeuilles. Mais ils se sont alors heurtés à une difficulté essentielle qui tient principalement à l’instabilité du
bêta. D’autres modèles alternatifs se sont alors développés.
Conclusion
Le MEDAF est un modèle qui permet de spécifier la relation qui existe, ex-ante sur le marché financier et à l’équilibre, entre le risque
et la rentabilité d’un titre. Ce modèle peut être appliqué soit sur un titre, soit sur un portefeuille composé d’une multitude de titres.
Avec la prise en compte des facteurs psychologiques régissant le comportement des acteurs intervenant sur les marchés, de nombreux
auteurs ont voulu rejeter le bêta dans sa formulation actuelle ou introduire des facteurs de risques supplémentaires. Dans les faits, il
reste toujours utilisé.
54
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Chapitre
LA VALEUR 3
ET LA PERFORMANCE
Selon le programme officiel de l’examen, ce chapitre va vous permettre d’expliquer comment sont orga-
nisés les marchés financiers en vue d’assurer aux investisseurs une allocation efficiente des ressources afin
d’atteindre un meilleur niveau de performance.
Vous développerez ainsi les compétences suivantes :
– Analyser les principaux placements boursiers ;
– Optimiser la gestion des revenus des investissements financiers ;
– Établir un diagnostic patrimonial ;
– Allouer des classes d’actifs au sein d’un patrimoine.
A Les actions
Une action est une part du capital d’une entreprise. Le détenteur d’une action ou actionnaire par-
ticipe aux bénéfices de l’entreprise par le biais de l’appréciation de la valeur de ses actions et/ou par
l’encaissement de dividendes. En revanche, en cas d’insuffisance de bénéfices ou en cas de pertes, aucun
dividende ne sera versé à l’actionnaire et la valeur de ses actions risque de baisser.
De nombreux modèles permettent d’évaluer une action par l’actualisation des dividendes. Les flux,
générés par l’action dans le futur, sont actualisés au coût des capitaux propres.
B Les obligations
Une obligation est un titre de créances négociables représentatif d’une fraction d’un emprunt émis par
une collectivité, un État, par une entreprise publique ou privée. À l’émission, les titres sont cotés sur le
marché primaire. Une fois émis, les titres en circulation peuvent être achetés et vendus librement et sont
cotés en Bourse sur le marché secondaire. Le détenteur d’une obligation perçoit les coupons (intérêts fixés
à l’émission).
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PARTIE 1 - La valeur
Il existe deux modèles principaux d’évaluation des actions, axés sur les flux futurs de dividendes à distri-
buer aux actionnaires : le modèle d’Irving Fisher et le modèle de Gordon et Shapiro. L'actualisation des
dividendes est déterminée à partir du coût des capitaux propres (Cost of Equity) qui représente le taux
exigé par les actionnaires. Son calcul est en principe réalisé à partir du MEDAF (voir détail au Chapitre 7).
1 – (1 + Rc)–n
Vo = D ¯¯¯¯¯¯¯¯¯¯¯¯¯¯¯¯¯¯¯¯¯
Rc
Si l’on raisonne sur un horizon à l’infini, les calculs sont simplifiés :
D
Vo = ¯¯¯¯¯¯
Rc
56
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Chapitre 3 - La valeur et la performance
Corrigé
1. Valeur de l’action sur un horizon à l’infini
Valeur de l’action = 10 / 0,09 = 111,11 €
2. Valeur de l’action sur un horizon a 3 ans
Valeur de l’action = 10 (1,09)–1 + 10 (1,09)–2 +10 (1,09)–3 = 10 × [1 – (1,09)–3] / 0,09 = 25,31 €
D
Vo = ¯¯¯¯¯¯¯¯¯¯¯¯
Rc – g
Dn’
g = [ ¯¯¯¯¯¯]¹/a – 1
Dn
APPLICATION CORRIGÉE : Valeur d’une action – Croissance des dividendes anticipés constante
Le dividende anticipé pour l’action ACA est de 2,15 €.
La société ACA anticipe une croissance du dividende de 4 % par an.
Le taux de rentabilité exigé est fixé à 7 %.
1. Quelle est la valeur actuelle de l’action si l’on raisonne sur un horizon à l’infini ?
2. Quel est le taux de croissance des dividendes anticipé par le marché sachant que ce dernier valorise l’action
à 85 € ? Conclure.
3. Quelle est la valeur de l’action si l’on raisonne sur un horizon à 3 ans ?
Corrigé
1. Valeur actuelle de l’action sur un horizon à l’infini
Valeur actuelle de l’action = 2,15 / (0,07 – 0,04) = 71,67 €
Dn (1 + g) (1 + Rc)–n
Vo = D1 (1 + Rc)–1 + D2 (1 + Rc)–2 + D3 (1 + Rc)–3 + … + Dn (1 + Rc)–n + ¯¯¯¯¯¯¯¯¯¯¯¯¯¯¯¯¯¯¯¯¯¯¯¯¯¯¯¯¯¯¯¯¯¯
Rc – g
58
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Chapitre 3 - La valeur et la performance
Corrigé
Valeur actuelle de l’action
Valeur de l’action = 12 (1,10)–1 + 13 (1,10)–2 + 14 (1,10)–3 + [14 (1,05) (1,10)–3 / (0,10 – 0,05)] = 253,06 €
59
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PARTIE 1 - La valeur
Cotation en % × C
Cours de l’obligation au pied du coupon = ¯¯¯¯¯¯¯¯¯¯¯¯¯¯¯¯¯¯¯¯¯¯¯¯¯¯¯¯¯¯¯¯¯¯¯
100
60
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Chapitre 3 - La valeur et la performance
La valeur d’une obligation est la somme des valeurs actuelles des coupons à recevoir et du capital rem-
boursé. Pour un emprunt obligataire remboursable in fine, le calcul est le suivant :
À l’émission :
1 – (1 + t)–n
Cours de l’obligation à la date de l’émission (E) = c × ¯¯¯¯¯¯¯¯¯¯¯¯¯¯¯¯¯¯¯¯ + R (1 + t)–n
t
Avec n = durée de vie de l’emprunt obligataire.
À une date d’échéance quelconque :
1 – (1 + t)–n
Cours de l’obligation à une date échéance quelconque = c × ¯¯¯¯¯¯¯¯¯¯¯¯¯¯¯¯¯¯¯ + R (1 + t)–n
t
Avec n = durée de vie restante entre la date d’échéance concernée et la date de remboursement de l’em-
prunt.
La valeur d’une obligation, à une période différente de la date d’échéance, correspond à la cotation de
l’obligation au pied du coupon, à laquelle s’ajoutent les intérêts courus :
Le taux d’intérêt couru est calculé, de la date du versement du dernier coupon à la date considérée (α),
majorée de 3 jours ouvrés pour tenir compte de la livraison des titres à l’acheteur (prendre des mois entiers) :
n'
Taux d’intérêt couru = i × ¯¯¯¯¯¯¯
365
Avec n’ = Nombre de jours entre la date d’échéance et la date à l’instant (α) + 3 jours.
Si le cours de l’obligation au pied du coupon à l’instant (α) n’est pas donné, on peut obtenir le cours de
l’obligation à l’instant (α) par la formule de calcul suivante :
61
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PARTIE 1 - La valeur
APPLICATION CORRIGÉE : Incidence d’une prime de risque sur la valeur d’une obligation
La SA OBO a émis un emprunt obligataire le 15/07/N dont les caractéristiques sont les suivantes :
– Valeur nominale : 1 000 €
– Remboursement in fine au pair
– Date du versement du coupon : 15/07 de chaque année
– Taux nominal : 4 %
– Maturité : 5 ans
– TRAB : 5 %
1. Calculer la valeur de l’obligation à l’émission de l’emprunt obligataire. Expliquer pourquoi le TRAB diffère
du taux nominal.
2. Calculer la valeur de l’obligation au 15/09/N.
3. Calculer la valeur de l’obligation au 15/09/N en retenant un TRAB de 5,5 % et une prime de risque de 1 %
face à de fortes turbulences sur les marchés financiers.
Corrigé
1. Valeur de l’obligation à l’émission
Valeur du coupon (c) = 1 000 × 4 % = 40 €
Valeur d’émission = 40 × [1 – (1,05)–5] / 0,05 + 1 000 (1,05)–5 = 956,71 €
Cotation de l’obligation = 956,71 × 100 / 1 000 ≈ 95,7 %
Le TRAB est supérieur au taux nominal car la valeur d’émission est inférieure à la valeur nominale. La prime d’émission par obligation
est égale à : 1 000 – 956,71 = 43,29 €. Elle permet d’augmenter la rémunération des souscripteurs.
62
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Chapitre 3 - La valeur et la performance
1 Le taux d’intérêt
Le cours des obligations évolue en sens inverse des taux d’intérêt du marché obligataire. Lorsque le taux aug-
mente, la valeur de l’obligation diminue. À l’inverse, si le taux diminue, la valeur de l’obligation augmente.
L’explication est simple :
– soit les taux d’intérêt augmentent. Les nouvelles obligations émises sur le marché apparaissent plus
attractives car elles offrent un taux de rendement plus élevé que les obligations anciennes, ce qui pro-
voque une baisse du cours des obligations anciennes ;
– soit les taux d’intérêt baissent. Les nouvelles obligations sont émises à un rendement moindre que les
anciennes, ce qui provoque une hausse du cours des obligations anciennes.
2 Le risque de défaillance
Si le risque de défaillance augmente, la valeur de l’obligation diminue. À l’inverse, si le risque de défaillance
diminue, la valeur de l’obligation augmente.
Le cours de l’obligation peut être inférieur à la valeur nominale, suite à la hausse des taux sur le marché
obligataire ou à la dégradation de la structure financière de la société.
1 – (1 + t)–n
E – Frais d’émission = c × ¯¯¯¯¯¯¯¯¯¯¯¯¯¯¯¯¯¯¯¯¯¯ + R (1 + t)–n
t
Pour choisir entre plusieurs obligations, l’investisseur retiendra l’emprunt obligataire qui a le taux de ren-
dement le plus élevé.
63
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PARTIE 1 - La valeur
En présence d'une prime d'émission, le TRAB est supérieur au taux nominal, cas où le prix d'émission est
inférieur à la valeur nominale de l'obligation.
Gain à l’échéance = (c + R) – Co
Avec : Co = Cours de l’obligation à la date de l’opération.
Le plus souvent, le gain le plus élevé concerne l’obligation qui a un coupon, mais aussi une cotation à
l’achat, supérieurs à ceux de l’autre obligation. La différence de décaissement (D) entre lesdites obligations
peut alors être réinvestie au taux de rendement :
R
TRAB = ( ¯¯¯¯¯¯ )1 / n – 1
E
64
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Chapitre 3 - La valeur et la performance
1 Le risque de taux
Les obligations à taux fixe et à taux variable supportent un risque de taux : risque de hausse des taux pour
les obligations à taux fixe provoquant une baisse de la valeur de l’obligation, risque de baisse des taux pour
les obligations à taux variable.
Ce risque est éliminé pour les obligations zéro coupon car le taux auquel sont réinvestis les coupons est
connu à l’avance (TRAB).
2 Le risque de liquidité
Le risque de liquidité représente le risque de ne pas pouvoir acheter ou vendre l’obligation par manque de
vendeurs ou d’acheteurs.
3 Le risque de défaut
Le risque de défaut représente pour l’investisseur le risque de non-remboursement du capital et du
non-paiement des intérêts qui lui sont dus. Il est mesuré par la solvabilité de l’émetteur, ce dernier pouvant
rencontrer des difficultés pour faire face à ses échéances. Des agences de notation évaluent, à la demande
de l’émetteur, le risque lié au remboursement d’un emprunt émis sur le marché financier. Le taux de ren-
dement exigé par les investisseurs sera plus élevé si la note attribuée à l’émetteur est mauvaise.
Pour inciter les investisseurs à souscrire à son emprunt, l’émetteur devra donc offrir un rendement suffi-
samment élevé ; ce dernier dépend du taux sans risque et de la prime de risque (spread) que l’émetteur
devra offrir pour placer ses obligations. La différence entre le taux offert et le taux sans risque constitue le
spread de taux. Le risque de défaut est accru pour les souscripteurs d’obligations zéro coupon.
Une dégradation de la note en dessous d’un certain seuil peut contraindre l’émetteur au remboursement
anticipé de sa dette. Le risque de défaut est en principe faible pour les obligations d’État, car la probabilité
qu’un État ne puisse pas honorer ses engagements est faible ; la note de la France a pourtant été dégradée.
G La mesure du risque
La sensibilité et la duration sont des outils de mesure du risque de taux ; elles permettent d’apprécier l’im-
pact d’une variation des taux sur la valeur des obligations.
1 La sensibilité
Le degré d’exposition d’une obligation aux conséquences d’une fluctuation des taux est mesuré par sa
sensibilité (S). La sensibilité d'une obligation représente la variation instantanée du cours de l’obligation
provoquée par la variation, à la hausse comme à la baisse, de 1 % du taux du marché. Une sensibilité de
– 3 signifie qu’une variation de taux de 1 % induira une variation du cours de l’obligation de 3 % en sens
inverse (baisse du cours de l’obligation de 3 % pour une hausse de taux de 1 % ou hausse du cours de
3 % pour une baisse de taux de 1 %).
La sensibilité varie en fonction des paramètres suivants :
a La maturité de l’emprunt
La maturité correspond au temps restant à courir : plus la maturité de l’emprunt est élevée, plus l’obliga-
tion sera sensible aux variations de taux (forte sensibilité). Inversement, plus la maturité de l’emprunt est
faible, moins l’obligation sera sensible aux variations de taux (sensibilité faible).
c Le mode d’amortissement
Plus les remboursements sont éloignés, plus la sensibilité est grande, et réciproquement.
La sensibilité est un paramètre non négligeable dans la gestion d’un portefeuille d’obligations à taux fixe :
– si l’investisseur anticipe une baisse des taux d’intérêt, le cours des obligations va augmenter. Il lui est
conseillé de choisir des obligations à forte sensibilité pour maximiser les gains en capital sur son porte-
feuille ;
– si l’investisseur anticipe une hausse des taux d’intérêt, le cours des obligations va diminuer. Il lui est
conseillé de choisir des obligations à faible sensibilité pour limiter la perte en capital sur son portefeuille.
66
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Chapitre 3 - La valeur et la performance
2 La duration
La duration d'une obligation (D) est la durée de vie moyenne pondérée des flux financiers actualisés atten-
dus de l’obligation, pendant laquelle le portefeuille obligataire est immunisé contre le risque de taux.
Comme pour la sensibilité, la duration dépend des facteurs suivants :
– la maturité de l’emprunt : plus la maturité de l’emprunt est élevée, plus la duration est forte ;
– le taux facial : plus le taux est élevé, plus la duration est forte ;
– le mode d’amortissement : plus les remboursements sont éloignés, plus la duration est forte. Un
emprunt obligataire remboursable in fine aura une duration plus forte.
Si l’investisseur souhaite minimiser le risque de taux, il choisira des obligations à duration faible.
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PARTIE 1 - La valeur
REMARQUE
La ∑ des flux actualisés correspond à la valeur de l’obligation à la date concernée.
–D
S = ¯¯¯¯¯¯¯¯
1+t
Corrigé
1. Duration et sensibilité de l’obligation à l’émission
Valeur du coupon = 4 % (100) = 4 €
Les flux correspondent aux coupons versés chaque année, majorés de la valeur de remboursement pour la dernière année :
Dates Périodes (années) Flux (€) Flux actualisés (€) Flux pondérés (€)
18/09/N – 18/09/N+1 1 4 3,81 (1) 3,81 (2)
18/09/N+1 – 18/09/N+2 2 4 3,63 (1) 7,26 (2)
18/09/N+2 – 18/09/N+3 3 4 3,46 (1) 10,38 (2)
18/09/N+3 – 18/09/N+4 4 4 3,29 (1) 13,16 (2)
18/09/N+4 – 18/09/N+5 5 104 81,49 (1) 407,45 (2)
Total 95,68 442,06
(1) 4 (1,05) = 3,81 ; 4 (1,05) = 3,63 ; 4 (1,05) = 3,46 ; 4 (1,05) = 3,29 ; 104 (1,05) = 81,49
–1 –2 –3 –4 –4
(2) 3,81 × 1 = 3,81 ; 3,63 × 2 = 7,26 ; 3,46 × 3 = 10,38 ; 3,29 × 4 = 13,16 ; 81,49 × 5 = 407,45
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Chapitre 3 - La valeur et la performance
Dates Périodes (années) Flux (€) Flux actualisés (€) Flux pondérés (€)
18/09/N+3 – 18/09/N+4 1 4 3,81 (1) 3,81 (2)
18/09/N+4 – 18/09/N+5 2 104 94,33 (1) 188,66 (2)
Total 98,14 192,47
(1) 4 (1,05) = 3,81 ; 104 (1,05) = 94,33
–1 –2
Corrigé
Duration et sensibilité de l’obligation au 20/09/N
Valeur du coupon = 3 % (10) = 0,30 €
Périodes du 20/09/N au 15/06/N+1 = (30 – 20) + 31 + 30 + 31 + 31 + 28 + 31 + 30 + 31 + 15 = 268 jours, soit 268 / 365 = 0,73 année
(on négligera ici les 3 jours ouvrés et on considérera le mois de février à 28 jours)
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PARTIE 1 - La valeur
Dates Périodes (années) Flux (€) Flux actualisés (€) Flux pondérés (€)
20/09/N – 15/06/N+1 0,73 0,30 0,29 (1) 0,21 (2)
15/06/N+1 – 15/06/N+2 1,73 0,30 0,28 (1) 0,48 (2)
15/06/N+2 – 15/06/N+3 2,73 0,30 0,26 (1) 0,71 (2)
15/06/N+3 – 15/06/N+4 3,73 13,30 11,09 (1) 41,37 (2)
Total 11,92 42,77
(1) 0,30 (1,05) = 0,29 ; 0,30 (1,05)
–0,73
= 0,28 ; 0,30 (1,05)
–1,73
= 0,26 ; 13,30 (1,05)
–2,73 –3,73
= 11,09
(2) 0,29 × 0,73 = 0,21 ; 0,28 × 1,73 = 0,48 ; 0,26 × 2,73 = 0,71 ; 11,09 × 3,73 = 41,37
On retrouve la valeur de l’obligation au 15/06/N par la formule suivante :
E = 0,30 × [1 – (1,05)–3,73] / 0,05 + 13 (1,05)–3,73 = 11,90 €
Duration (D) = 42,77 / 11,92 = 3,59 années
Sensibilité (S) = – 3,59 / 1,05 = – 3,42
IV La performance boursière
La mesure de la performance boursière repose sur la relation risque et rentabilité définie par le MEDAF.
Certains auteurs, comme J. Treynor (1965), W. Sharpe (1966), M. Jensen (1968) et Edward A. Moses,
John M. Cheyney et E. Theodor Veit (1987), ont défini des mesures de performance à paramètre
unique, intégrant les deux notions, le niveau de rentabilité devant être ajusté par le niveau de risque, pour
juger si un investisseur dispose d’un portefeuille efficient bien diversifié.
La performance des actions est liée à l’état de l’économie, mais aussi aux décisions des dirigeants, quant
à leur stratégie de développement. Les actions sont censées avoir une performance élevée sur le long
70
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Chapitre 3 - La valeur et la performance
terme. L’investissement progressif est nécessaire pour générer de la performance, tout en limitant les
risques ; s’il est réalisé dans un contexte de marché haussier, la performance sera certaine ; en l’absence
d’un marché favorable, l’investissement progressif limitera les risques mais ne permettra pas de dégager
une performance suffisance.
V La finance immobilière
Les family offices (structures qui gèrent les actifs de clients), en période de taux bas, privilégient les
actions, le private equity (ou Capital investissement étudié au Chapitre 11) et, de plus en plus, les inves-
tissements dans l’immobilier. Même si les placements en actions restent au premier plan, ils connaissent
un léger recul, lié à la volatilité des marchés. Il en est de même pour le private equity. Face à l'évolution
instable du marché boursier, les particuliers se réorientent vers le marché immobilier, considéré comme plus
sûr. L'immobilier peut également constituer un complément facilitant la diversification des risques. Ainsi,
pour faire face à la baisse des taux et à la volatilité des marchés, les family offices investissent de plus en
plus dans l’immobilier. De plus, l’investissement immobilier ne cesse de croître, sous l’impulsion de la finan-
ciarisation, la distribution des bénéfices se faisant au profit des actionnaires plutôt que d’être réinvestis. Les
fonds d’investissement immobilier ont nettement contribué au développement de la finance immobilière.
L'immobilier de bureaux, l'immobilier résidentiel, etc. constituent des sous-catégories de marchés, avec
chacun des caractéristiques spécifiques et leurs propres cycles. Des secteurs alternatifs existent, comme
les terrains, les forêts, les parkings, les maisons de retraite, etc. Les marchés de l’immobilier sont soumis à
des variations de prix, qui sont aussi difficiles à expliquer que celles du marché des actions. Pour mesurer
la volatilité des prix de l’immobilier, la finance immobilière oriente ses recherches dans l’étude d’indices
immobiliers ; l’objectif est d’amener les intervenants sur le marché à transférer les risques via des produits
dérivés immobiliers.
Les biens immobiliers étant détenus dans une optique de long terme, de nombreux risques peuvent surve-
nir, même si l'investissement dans la pierre reste une valeur sûre.
Le risque s'analyse en :
– risque spécifique. Il est lié à l'état du bien immobilier, son obsolescence, sa localisation, aux baux
(conditions et échéances), au taux d'occupation ; ainsi, la découverte de vices cachés peut entraîner des
réparations importantes et onéreuses ; la découverte de dégradations de la part des locataires générera
une perte qui altérera la rentabilité du bien ;
– risque sectoriel. Il est lié au secteur, aux conditions économiques locales et à l'équilibre entre l'offre et
la demande locale ; ainsi, un bien acquis peut ne pas trouver de locataires et dégrader à terme l'inves-
tissement ;
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PARTIE 1 - La valeur
– risque systématique. Il est lié aux conditions du marché immobilier, aux conditions économiques
internationales et nationales, aux facilités d'accès au crédit (taux d'intérêt), à la fiscalité, à l'inflation ; un
changement législatif émanant de la loi de finances, un programme de défiscalisation désavantageux
peuvent défavoriser un investisseur immobilier ; un investisseur endetté peut ne pas pouvoir honorer
ses échéances (risque financier), notamment dans le cas d'impayés d'un locataire ; les rendements d'un
investissement immobilier international hors de la zone euro peuvent être affectés par les fluctuations
des monnaies, etc.
Un investissement immobilier doit donc s’intégrer dans une politique de diversification cohérente, au
même titre qu’un investissement en actions, afin de limiter le risque total au risque systématique.
Des modèles factoriels se sont développés afin de mettre en évidence les mouvements du marché immo-
bilier. Ces modèles intègrent divers facteurs, spécifiques au secteur immobilier, ayant une influence sur la
valeur des actifs immobiliers (capacité d’acquisition des investisseurs, endettement, croissance du PIB, taux
d’intérêt, etc.).
Différents critères sont retenus pour identifier les facteurs de risque systématique :
– les variables économiques et financières, déterminées à partir d’une série d’indicateurs susceptibles
d’expliquer les variations de prix (indice des prix à la consommation, taux d’intérêt, taux de chômage,
indice démographique, etc.) ;
– l’indice de l’immobilier coté ;
– l’indice Notaires / INSEE.
Tout écart de l’indice factoriel met en évidence une bulle spéculative dans l’immobilier. Comme pour les
krachs boursiers, l’écart s’entretient et s’alimente dans le temps jusqu’à ce que la bulle éclate, provoquant
une forte baisse des prix du marché, qualifiée de krach immobilier, entraînant une grosse perte pour un
investisseur, lors de la revente d’un bien immobilier.
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PARTIE 2
DIAGNOSTIC
APPROFONDI
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Chapitre 4 - L’analyse financière des comptes consolidés
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Chapitre 4 - L’analyse financière des comptes consolidés
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PARTIE 2 - Diagnostic approfondi
(CA HT N – CA HT N–1)
Taux de variation du chiffre d’affaires = ¯¯¯¯¯¯¯¯¯¯¯¯¯¯¯¯¯¯¯¯¯¯¯¯¯¯¯¯¯¯¯¯¯¯¯¯¯¯¯¯¯
CA HT N–1
Marge brute
Taux de marge brute = ¯¯¯¯¯¯¯¯¯¯¯¯¯¯¯¯¯¯¯¯¯¯
CA HT
Résultat opérationnel courant
Taux de marge opérationnelle courante = ¯¯¯¯¯¯¯¯¯¯¯¯¯¯¯¯¯¯¯¯¯¯¯¯¯¯¯¯¯¯¯¯¯¯¯¯¯¯¯¯¯¯¯¯¯¯¯¯¯¯¯¯¯¯
CA HT
Taux de marge opérationnelle = Résultat opérationnel
¯¯¯¯¯¯¯¯¯¯¯¯¯¯¯¯¯¯¯¯¯¯¯¯¯¯¯¯¯¯¯¯¯¯¯¯¯¯¯¯
CA HT
Taux de marge nette ou taux de profitabilité = Résultat net des entreprises intégrées
¯¯¯¯¯¯¯¯¯¯¯¯¯¯¯¯¯¯¯¯¯¯¯¯¯¯¯¯¯¯¯¯¯¯¯¯¯¯¯¯¯¯¯¯¯¯¯¯¯¯¯¯¯¯¯¯¯¯¯¯¯¯¯¯¯¯¯¯
CA HT
Pour le calcul de la marge nette, il faut retirer du résultat net la quote-part de résultat des sociétés mises
en équivalence car le CA consolidé n’intègre pas le CA des sociétés consolidées par mise en équivalence.
Le chiffre d’affaires consolidé mesure l’activité réelle du groupe. Le taux de variation du chiffre
d’affaires mesure la hausse ou la baisse du CA HT sur une période. Plusieurs raisons peuvent expliquer
l'évolution du chiffre d'affaires :
– l’effet volume (augmentation ou diminution du volume de production) ;
– l’effet prix (augmentation ou diminution du prix de vente des produits) ;
– l’effet périmètre, à rapprocher de la stratégie du groupe sur ses différents secteurs (intégration ou
disparition du chiffre d'affaires, liée à l'entrée ou à la sortie d'une entreprise contrôlée, changement de
méthode de consolidation) ;
– l’effet change, subi par le groupe (ventes réalisées dans une devise autre que la monnaie de consoli-
dation).
Les évolutions du chiffre d'affaires doivent être étudiées au niveau de chaque secteur d'activité du groupe,
de chaque zone géographique, de chaque catégorie de produits et de clients, afin de déterminer si le
groupe évolue plus ou moins bien que le marché et que ses principaux concurrents. Une analyse secto-
rielle ou géographique est donc nécessaire pour évaluer la position concurrentielle du groupe
sur ses différents secteurs d'activités.
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Chapitre 4 - L’analyse financière des comptes consolidés
L’analyse des marges, en pourcentage du chiffre d'affaires, complète l'analyse de l'activité ; elle doit être
menée en comparant les taux de marge du groupe à ceux d'autres entreprises du même secteur d'activité,
afin d'évaluer la position stratégique du groupe. La présentation des charges regroupées par fonction
permet de mesurer l'évolution de la performance par fonction et de mesurer les performances relatives
des salariés.
L'étude de l'évolution des coûts est importante pour expliquer la variation des marges, qui peut être
décomposée en effet volume, effet prix, effet coût de revient, effet coût de restructuration, etc. ; ainsi, les
fluctuations du prix des matières premières impacteront la marge brute ; il en sera de même pour une
hausse du coût des ventes, souvent liée à des produits sophistiqués nécessitant plus de main-d'œuvre et
de temps de développement ne pouvant pas être refacturés aux clients. Le résultat opérationnel avant
impôt est un indicateur pertinent pour évaluer les performances commerciales et industrielles, indépen-
dant de la structure financière et fiscale du groupe ; il sera pris en compte pour mesurer la rentabilité éco-
nomique des capitaux investis. La marge nette indique quel pourcentage de chiffre d'affaires il reste pour
rémunérer les actionnaires (dividendes) et/ou constituer des réserves. Le résultat net consolidé sera pris
en compte pour la détermination de la capacité d'autofinancement et la marge brute d'autofinancement
(tableau de flux de trésorerie).
Les sources de dégradation de la profitabilité peuvent être appréhendées au travers de l'effet ciseau et de
l'effet point mort :
– l’effet ciseaux : les sources de l'effet ciseaux sont nombreuses : baisse du prix de vente (stratégie du
groupe suite à une surproduction ou une volonté de reconquérir le marché) par rapport au coût unitaire
des charges d'exploitation, hausse du coût d'achat des matières premières non répercutable sur le prix
de vente, hausse de la masse salariale plus importante que la hausse du prix de vente, effets de change
défavorables, etc. ;
– l’effet point mort : il représente la sensibilité du résultat aux variations de l'activité ; le résultat est
d'autant plus sensible aux variations de l'activité que les charges fixes sont importantes ; ainsi un endet-
tement élevé augmentera le point mort, suite à une hausse des charges d'intérêt.
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PARTIE 2 - Diagnostic approfondi
L’EBITDA mesure la capacité du groupe à générer des ressources par ses seules activités d’exploitation,
indépendamment de toute politique d’investissement (neutralisation des dotations), financière (absence
du coût de la dette) et fiscale (absence des impôts sur les bénéfices). Il permet de mesurer le niveau de
rentabilité opérationnelle du groupe.
Un EBITDA positif signifie que l’activité opérationnelle est créatrice de valeur, donc que le groupe est
rentable sans forcément être bénéficiaire. C’est un indicateur pertinent pour comparer les activités de plu-
sieurs sociétés car il ne tient pas compte des différences liées aux traitements comptables (amortissements) ;
il est particulièrement pertinent pour les groupes se développant par croissance externe.
Toutefois, l’analyse par l’EBITDA doit être prudente, car le surendettement d’une société est masqué et
peut générer des pertes après le paiement des intérêts ; c’est d’ailleurs pourquoi les jeunes entreprises,
déficitaires lors de leurs premiers exercices d’exploitation, utilisent cet indicateur pour valoriser leur entre-
prise.
2 L’EBIT
L’EBIT ou Earning Before Interests and Taxes (Résultat avant frais financiers et impôts) est équivalent à
l’Operating Income (résultat opérationnel ou résultat d'exploitation) ; c'est un indicateur étroitement lié à
l'EBITDA, tout en prenant en compte les effets de l'amortissement sur la rentabilité opérationnelle ; il est
donc systématiquement inférieur à l'EBITDA.
L'EBIT mesure la performance opérationnelle d'un groupe sans tenir compte de sa politique financières
(interests) et fiscale (taxes). Il est utilisé dans l'évaluation de sociétés (approche comparative et méthode
du Discounted Cash Flow).
Un EBIT positif est signe d'une activité opérationnelle profitable ; cela signifie que l'activité permet d'ab-
sorber les charges opérationnelles ; a contrario, un EBIT négatif est la conséquence de charges opération-
nelles trop importantes par rapport à l'activité ; c'est le cas notamment pour les sociétés disposant d'actifs
importants (dotations élevées) ; il sera donc plus pertinent d'utiliser l'EBITDA pour comparer une société
disposant d'actifs importants à une société possédant peu d'actifs.
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Chapitre 4 - L’analyse financière des comptes consolidés
Le levier opérationnel (LO) permet de définir la sensibilité de l'EBIT par rapport au chiffre d'affaires ;
un LO de 3 signifie qu'une variation du chiffre d'affaires de 10 %, à la hausse comme à la baisse, entraî-
nera une variation de l'EBIT de 30 % ; l'analyse des coûts en charges fixes et en charges variables a une
incidence non négligeable sur le LO ; les sociétés, à fort levier opérationnel, ont des charges de structure
dominantes, et pourront donc accroître leur chiffre d'affaires tout en maîtrisant leur coûts, ce qui se réper-
cutera favorablement sur l'EBIT ; en revanche, les sociétés, à faible levier opérationnel, ont des charges
variables dominantes ; elles devront maîtriser leurs coûts pour qu'une augmentation du chiffre d'affaires
se répercute favorablement sur l'EBIT.
3 L’EBITA
L’EBITA ou Earning Before Interests, Taxes and Amortization (Résultat avant frais financiers, impôts et
amortissements des survaleurs) est un indicateur proche de l'EBIT, avant prise en compte de l’amortisse-
ment des écarts d’acquisition.
4 Le NOPAT
Le NOPAT ou Net Operating Profit After Tax (Résultat opérationnel net après impôt) correspond à l'EBIT net
d’impôt sur les bénéfices. On l’appelle également NOPLAT ou Net Operating Profit Less Adjusted Taxes.
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PARTIE 2 - Diagnostic approfondi
Lorsque le diagnostic porte sur des comptes consolidés, un certain nombre de retraitements doivent être
effectués afin de refléter la situation économique réelle d’une société. Ces retraitements concernent en
particulier :
– l’élimination des actifs fictifs (frais d’établissement, charges à répartir sur plusieurs exercices, etc.) ;
– la correction des évaluations du bilan (fonds de commerce, effet de l’inflation, etc.) ;
– la prise en compte des engagements hors bilan (crédit-bail, effets escomptés non échus, etc.) ;
– l’élimination des opérations fiscales ou non justifiées (provisions réglementées, amortissements déroga-
toires, provisions pour risques et charges non justifiées, etc.).
D’autres retraitements peuvent concerner les comptes courants d’associés, la participation et l’intéresse-
ment des salariés, etc.
Comptes de régularisation PC
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Chapitre 4 - L’analyse financière des comptes consolidés
Un actif est considéré comme courant lorsque la société s’attend à le réaliser dans un délai de douze mois
après la clôture de l’exercice ; un passif est considéré comme courant lorsqu’il doit être réglé dans un délai
de douze mois à compter de la date de clôture.
B L’équilibre financier
Selon l’approche fonctionnelle, l’équilibre financier d’une entreprise est apprécié par la relation entre le
Fonds de Roulement (Working Capital), le Besoin en Fonds de Roulement (Working Capital Requirements)
et la Trésorerie (Cash Flow). Sur le plan international, l’approche liquidité est privilégiée afin de mettre en
évidence la capacité du groupe à faire face à ses échéances. Les éléments sont retenus pour leurs valeurs
nettes et la trésorerie est définie en fonction des échéances des actifs et des passifs.
Il est important de distinguer la solvabilité des filiales de celle du groupe, dès lors que la trésorerie du
groupe est centralisée (voir Chapitre 13).
1 La liquidité
La liquidité traduit l’aptitude d’une entreprise à faire face à ses échéances à court terme,
c’est-à-dire que les actifs à moins d’un an doivent être supérieurs aux dettes à moins d’un an.
Les ratios de liquidité permettent de mettre en évidence le risque de faillite :
Actifs < 1 an
Ratio de liquidité générale = ¯¯¯¯¯¯¯¯¯¯¯¯¯¯¯¯¯¯¯¯¯¯¯¯
Passifs < 1 an
Le ratio de liquidité générale mesure la capacité d’une société à respecter ses obligations financières
à court terme et à survivre à des conditions économiques difficiles ; plus ce ratio est élevé, plus le risque
de faillite est faible.
Trésorerie active
Ratio de liquidité immédiate = ¯¯¯¯¯¯¯¯¯¯¯¯¯¯¯¯¯¯¯¯¯¯¯¯¯¯¯¯¯¯
Passifs < 1 an
Le ratio de liquidité immédiate traduit la possibilité de régler les dettes à court terme sans attendre
l’encaissement des créances. Ce ratio est plus restrictif que les deux ratios précédents ; plus il est élevé,
plus le risque est faible.
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PARTIE 2 - Diagnostic approfondi
2 La solvabilité
La solvabilité traduit l’aptitude d’une entreprise à honorer ses engagements finan-
ciers, c’est-à-dire que l’actif réel doit être suffisant pour permettre de payer toutes les dettes à
une date donnée. Elle se définit dans la perspective d’une liquidation de l’ensemble de l’entre-
prise, notamment si elle se situe en cessation de paiement par suite d’un manque de liquidité.
La solvabilité se mesure par les ratios suivants :
Dettes financières
Ratio d’endettement sur fonds propres (Debt to Equity) = ¯¯¯¯¯¯¯¯¯¯¯¯¯¯¯¯¯¯¯¯¯¯¯¯¯¯¯¯¯¯¯¯¯
Capitaux propres
Le Debt to Equity mesure l’indépendance financière d’une société vis-à-vis de ses prêteurs. Plus le ratio
est faible, moins l’entreprise est endettée au regard de ses capitaux propres ; si le ratio est inférieur à 1, la
société dispose d’une capacité d’endettement à exploiter en cas d’un besoin de financement futur.
Dettes financières
Ratio de solvabilité générale (Debt to Asset) = ¯¯¯¯¯¯¯¯¯¯¯¯¯¯¯¯¯¯¯¯¯¯¯¯¯¯¯¯¯¯¯¯¯
Total Actif
Le Debt to Asset, qualifié également de « financial leverage », traduit la capacité de l’actif net pour rem-
bourser la totalité de ses dettes financières ; plus le ratio est faible, moins l’entreprise est endettée propor-
tionnellement à son bilan, donc plus le risque financier est faible.
Dettes financières
Ratio d’endettement sur EBITDA (Debt to EBITDA) = ¯¯¯¯¯¯¯¯¯¯¯¯¯¯¯¯¯¯¯¯¯¯¯¯¯¯¯¯¯¯¯¯¯
EBITDA
Le Debt to EBITDA mesure le nombre d’années d’EBITDA pour qu’une société puisse rembourser ses dettes
financières. Plus le ratio est faible, moins le risque financier est élevé.
CAF
Ratio de capacité de remboursement (Repayment Capacity) = ¯¯¯¯¯¯¯¯¯¯¯¯¯
Dettes
Le Repayment Capacity mesure le nombre d’années de CAF pour qu’une société puisse rembourser ses
dettes financières. Plus le ratio est faible, moins le risque financier est élevé. Ce ratio doit en principe être
inférieur à 3 ou 4 ans.
EBIT
Ratio de couverture des intérêts (Interest Coverage) = ¯¯¯¯¯¯¯¯¯¯¯¯¯¯¯¯¯¯¯¯¯¯¯¯¯¯¯¯¯¯¯¯¯
Charges d’intérêts
Le Interest Coverage indique dans quelle mesure une société peut s’acquitter de ses intérêts ; plus le ratio
est faible, plus le risque financier est élevé. L’analyse doit être prudente car une société très endettée peut,
par ailleurs, encaisser des produits financiers importants, issus de placements antérieurs, qu’il faudrait
retirer des charges d’intérêt afin que le ratio puisse être interprété correctement.
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Chapitre 4 - L’analyse financière des comptes consolidés
Immobilisations nettes
¯¯¯¯¯¯¯¯¯¯¯¯¯¯¯¯¯¯¯¯¯¯¯¯¯¯¯¯¯¯¯¯¯¯¯¯¯¯¯¯¯¯
Immobilisations brutes
Un ratio tendant vers 1 est le signe d'un renouvellement des moyens de production ; l’outil de production
est neuf et ne nécessite pas de réaliser de nouveaux investissements, excepté si la société connaît une
croissance en volume élevée.
Un ratio tendant vers zéro est le signe d'une baisse de la politique d'investissement (phase de sous-inves-
tissement) ; l’outil de production est obsolète, la société est peu compétitive, ses concurrents risquent de
lui prendre des parts de marché. Il est nécessaire de trouver des financements afin de renouveler l’outil de
production.
D L’analyse du risque
Le risque de défaillance d’une entreprise représente l’incapacité de l’entreprise à pouvoir honorer ses
dettes. Il est mesuré par les ratios suivants :
1 Taux d’endettement
Le gearing mesure l’endettement d’une société et sert à apprécier le risque de ses créanciers ; il doit être
inférieur à 1 pour limiter le risque de défaillance. Sans compromettre sa solvabilité, une société dispose
d’une capacité d’endettement égale à la différence entre ses fonds propres et son endettement net. Ainsi,
un ratio supérieur à 1 signifie que les prêteurs contribuent plus au financement à long terme que les
actionnaires ; les prêteurs prennent donc plus de risques alors qu’ils ne sont pas propriétaires de l’entre-
prise ; la société étant dépendante financièrement, son autonomie de décision est réduite.
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PARTIE 2 - Diagnostic approfondi
Avec :
–
Endettement financier net
= [Dettes financières à long terme + Dettes financières à court terme + Engagements crédit-bail
(normes IFRS) + Intérêts connus non échus sur emprunts] + [Emprunts < 1 an et soldes créditeurs de
banque − Trésorerie et équivalents de trésorerie Active]
= Endettement financier brut + [Emprunts < 1 an et soldes créditeurs de banque − Trésorerie et équi-
valents de trésorerie Active] ;
–
Trésorerie et équivalents de trésorerie Active = Titres de placement à court terme de moins de 3 mois,
aisément convertibles en un montant connu de liquidités et non soumis à des risques significatifs de
variation de valeur + Disponibilités.
Le gearing peut aussi être calculé à partir de l’endettement financier brut.
Le gearing peut être complété par le ratio de structure de financement :
2 Capacité de remboursement
La capacité de remboursement indique le nombre d'année de marge brute d'autofinancement
(MBA) pour rembourser ses dettes financières ; la MBA est mise en évidence dans le tableau de
flux de trésorerie ; elle peut être assimilée à une capacité d'autofinancement.
Ce ratio doit être inférieur à 3 ou 4 ans.
Endettement financier
Capacité de remboursement (Repayement Capacity) = ¯¯¯¯¯¯¯¯¯¯¯¯¯¯¯¯¯¯¯¯¯¯¯¯¯¯¯¯¯¯¯¯¯¯¯¯¯¯
MBA
Le calcul de l'endettement financier est détaillé ci-dessus ; il peut également être déterminé à partir des
capitaux employés ; il correspond alors à la différence entre capitaux employés et capitaux propres.
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Chapitre 4 - L’analyse financière des comptes consolidés
Le coût de l'endettement peut également être déterminé au regard de l'EBITDA ; ceci est intéressant à
condition que la société puisse transformer son EBITDA en flux de trésorerie (cas dans lequel le BFRE est
faible). Ce ratio dépend toutefois du secteur d'activité ; il est normal que le taux soit élevé pour un secteur
voué à des changements technologiques importants.
Dettes totales
Taux d'endettement global = ¯¯¯¯¯¯¯¯¯¯¯¯¯¯¯¯¯¯¯¯¯¯¯¯¯¯
Total actif
V L’analyse de la rentabilité
La rentabilité est le rapport entre un résultat et les capitaux nécessaires pour obtenir ce résultat.
On distingue la rentabilité économique et la rentabilité financière.
A La rentabilité économique
La rentabilité économique est le taux de rendement des capitaux investis Elle mesure la capacité d'une
entreprise à générer du profit eu égard les capitaux qui ont été investis, donc l'efficacité à utiliser les capi-
taux investis pour produire de la valeur.
Cet indicateur peut être mesuré avant ou après IS.
En appliquant les normes françaises, elle est égale à :
Résultat économique
Rentabilité économique = ¯¯¯¯¯¯¯¯¯¯¯¯¯¯¯¯¯¯¯¯¯¯¯¯¯¯¯¯¯¯¯¯¯¯¯¯¯¯¯¯¯¯¯¯¯¯¯¯¯¯¯¯
Actif ou Capital économique
Avec :
– Résultat économique (RE) après IS = Résultat d’exploitation avant IS (1 – Taux d’IS) ;
– Actif ou Capital économique = Actif immobilisé Net + BFR = Capitaux Propres + Endettement.
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PARTIE 2 - Diagnostic approfondi
La rentabilité économique est désignée par le terme ROCE (Return On Capital Employed) ou ROIC
(Return On Invested Capital). En appliquant les normes IFRS, la rentabilité économique peut être
déterminée selon différentes approches :
NOPAT
ROCE = ¯¯¯¯¯¯¯¯¯¯¯¯¯¯¯¯¯¯¯¯¯¯¯¯¯¯¯¯¯¯¯¯
Capital Employed
NOPAT
ROIC = ¯¯¯¯¯¯¯¯¯¯¯¯¯¯¯¯¯¯¯¯¯¯¯¯¯¯¯¯¯¯¯¯
Invested Capital
Le NOPAT (Net Opérating Profit After Tax) est un résultat économique (ou résultat d'exploitation) après
impôt. Le calcul des capitaux employés (Capital Employed) et des capitaux investis (Invested Capital) est
détaillé ci-après.
ROCE et ROIC sont des notions proches.
Le ROCE mesure la rentabilité obtenue par l’ensemble des apporteurs de capitaux (actionnaires, minori-
taires, créanciers) ; le ROIC mesure la performance opérationnelle de la société.
L’Invested Capital ne prend pas en compte certains actifs non opérationnels ; c’est donc une notion plus
restreinte que le Capital Employed.
REMARQUE
Le ROCE peut également être déterminé à partir du résultat opérationnel courant (précision dans l’énoncé).
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Chapitre 4 - L’analyse financière des comptes consolidés
L’approche brute prend en compte la trésorerie dans la mesure où cette dernière est jugée nécessaire pour
l’exploitation.
Le NOPAT peut également être déterminé à partir du résultat opérationnel courant (précision dans l'énoncé).
b Calcul du NOPAT avant IS à partir du résultat net
Selon l’approche brute :
Endettement financier brut = Dettes financières à long terme + Dettes financières à court terme
Endettement net = [Dettes financières à long terme + Dettes financières à court terme] + Découverts ban-
caires − Trésorerie et Équivalents de trésorerie Actif
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PARTIE 2 - Diagnostic approfondi
Avec : Passifs exigibles = Passifs non courants + Passifs Courants – Dettes financières à long terme – Dettes
financières à court terme – Provisions pour retraites.
Pour une approche nette, il faut retirer les Découverts bancaires du passif exigible et la Trésorerie et équi-
valents de trésorerie Actif de l'actif net.
Les capitaux employés correspondent aussi au montant des actifs immobilisés nets et du BFRE.
Avec :
–
AHE = Immobilisations financières + Titres mis en équivalence + Immeubles de placement + Prêts + VMP
+ Impôts différés + Actifs détenus en vue de leur cession + Autres actifs non courants ;
–
PHE = Provisions pour risques et charges (sauf provisions pour retraites) + Impôts différés + Autres dettes
non courantes + Passifs détenus en vue de leur cession.
Les capitaux investis peuvent également être déterminés à partir de l’actif net :
4 Interprétation du ROCE
Un ROCE positif est synonyme de créateur de valeur ; en effet, si le ROCE est de 20 %, cela signifie que
chaque euro investi (ou devise investie autre que l’euro) générera 0,20 euro (ou devise) de résultat opéra-
tionnel net d’impôt. En principe, un ROCE d’au moins 20 % est considéré comme très bon. A contrario,
un ROCE négatif est synonyme de destructeur de valeur. Notons que les jeunes entreprises ont souvent un
ROCE négatif suite à un EBIT négatif.
Toutefois, l’analyse doit être interprétée avec prudence car l’impact de l’inflation n’est pris en compte
qu’au niveau du calcul de l’EBIT (et non au niveau du Capital Employed) ; de plus, tout excédent important
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Chapitre 4 - L’analyse financière des comptes consolidés
de trésorerie gonfle le Total Assets et diminue donc le ROCE ; ce cas se rencontre au sein de groupes ayant
récemment levé des fonds sans les avoir encore utilisés.
Le coût moyen pondéré des capitaux investis (CMPC) ou WACC (Weighted Average Cost of Capital) repré-
sente le taux de rentabilité attendu par les investisseurs (Equity et Debt) (voir Chapitre 7) et peut être
comparé au ROCE ; un ROCE supérieur au WACC est signe de création de valeur ; a contrario, un ROCE
inférieur au WACC est destructeur de valeur.
APPLICATION CORRIGÉE
Les éléments suivants extraits du compte de résultat prévisionnel de la société EDC vous sont communiqués :
Corrigé
1. Calcul de la rentabilité économique après IS
Calcul du NOPAT après IS :
Éléments N N+1 N+2 N+3 N+4
Produits d’exploitation encaissables 31 000 31 000 35 000 35 000 38 000
– Charges d’exploitation décaissables – 25 500 – 25 500 – 28 500 – 29 500 – 30 500
– Dotations aux amortissements – 2 200 – 2 200 – 2 500 – 2 500 – 2 500
= NOPAT avant IS = 3 300 = 3 300 = 4 000 = 3 000 = 5 000
– IS (25 %) – 825 – 825 – 1 000 – 750 – 1 250
= NOPAT après IS (1) = 2 475 = 475 = 3 000 = 2 250 = 3 750
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PARTIE 2 - Diagnostic approfondi
B La rentabilité financière
La rentabilité financière est le taux de rendement des capitaux propres.
Dans les comptes individuels, elle est égale à :
Avec : Résultat financier après IS = RE après IS – Intérêts × (1 – Taux d’IS) = Résultat net.
La rentabilité financière est désignée par le terme ROE (Return On Equity).
Dans les comptes consolidés, elle peut être déterminée selon différentes approches :
Net Incom
ROE = ¯¯¯¯¯¯¯¯¯¯¯¯¯¯¯¯¯¯¯¯¯¯¯¯¯¯¯¯¯¯¯¯¯¯¯¯¯¯¯
Share Holder's Equity
Pour le calcul du ROE global, Net Income représente le résultat net et Share Holder's Equity les capitaux propres.
Pour le calcul du ROE du groupe, Net Income représente le résultat net part du groupe et Share Holder's
Equity les capitaux propres du groupe.
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Chapitre 4 - L’analyse financière des comptes consolidés
En normes IFRS, il suffit d'ajouter les intérêts minoritaires aux capitaux propres du groupe.
Si le ROE est positif, l'entreprise génère des profits avec peu d'investissements de la part des actionnaires.
L'analyse doit cependant être prudente ; en effet, un ROE élevé peut être la conséquence de capitaux
propres faibles ; c'est le cas d'une société déficitaire sur les exercices passés (pertes reportées à nouveau)
ou du rachat par la société de ses propres actions en vue de les annuler.
Un ROE négatif est synonyme de destructeur de valeur ; c'est le cas des jeunes entreprises, qui sont la
plupart du temps, non rentables au cours des premiers exercices.
Lorsque le résultat n’est pas entièrement distribué, la part du résultat portée en réserves ne profite pas
forcément aux actionnaires ; en effet, le cours de l’action ne progresse pas nécessairement. Il faudrait en
effet que les résultats conservés soient réinvestis dans des projets rentables et que la performance de la
société, résultante des nouveaux investissements, soit intégrée dans les cours.
Le ROE se compare logiquement au coût des capitaux propres (Cost of Capital). C’est un indicateur per-
tinent pour effectuer des comparaisons inter-entreprises, à condition que celles-ci aient le même secteur
d’activité et que les dates de clôture des comptes soient comparables.
APPLICATION CORRIGÉE
Vous disposez des informations suivantes relatives à la société PELE :
Compte de résultat consolidé de PELE (en K€)
Éléments N
Chiffre d’affaires 41 600
Charges d’exploitation – 36 360
Amortissements et provisions – 1 520
Résultat d’exploitation 3 720
Autres produits et charges exceptionnels – 390
Résultat opérationnel 3 330
Coût de l’endettement brut – 680
Produits de trésorerie 50
Coût de l’endettement net – 630
Autres produits et charges financières – 353
Résultat financier – 983
Impôts sur les résultats – 587
Résultat net de l’ensemble consolidé 1 760
Résultat net Part du groupe 1 710
Part revenant aux intérêts minoritaires 50
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PARTIE 2 - Diagnostic approfondi
ACTIF N
Écarts d’acquisition 9 330
Autres immobilisations incorporelles 3 200
Immobilisations corporelles 12 770
Autres actifs non courants 980
Total de l’actif non courant 26 280
Stocks 5 630
Créances clients 6 300
Autres créances 2 000
Disponibilités et équivalents de trésorerie 1 470
Total de l’actif courant 15 400
Total de l’actif 41 680
PASSIF N
Capitaux propres du groupe 14 160
Intérêts minoritaires 320
Capitaux propres de l’ensemble consolidé 14 480
Dettes financières 9 880
Provisions pour retraites 2 200
Autres passifs non courants 2 160
Total des dettes non courantes 14 240
Dettes financières à court terme 990
Autres passifs à court terme 470
Dettes fournisseurs 5 520
Autres dettes 3 780
Emprunts < 1 an et soldes créditeurs de banque 2 200
Total des dettes courantes 12 960
Total du passif 41 680
À partir des comptes consolidés, déterminer la rentabilité économique des capitaux employés, la rentabilité
des capitaux propres de la société PELE ainsi que le taux de marge opérationnelle. Le taux d’IS est de 25 %.
Corrigé
Rentabilité économique (approche nette)
Résultat économique après IS = (3 330 – 353) × (1 – 0,25) = 2 232,75 K€
Capitaux employés = 14 160 + 320 + 2 200 + 9 880 + 990 – 1 470 + 2 200 = 28 280 K€
ROCE = 2 232,75 / 28 280 = 7,9 %
Rentabilité financière
Résultat net Part du groupe = 1 710 K€
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Chapitre 4 - L’analyse financière des comptes consolidés
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PARTIE 2 - Diagnostic approfondi
RO CA HT
ROCE = ¯¯¯¯¯¯¯¯¯¯¯¯ × ¯¯¯¯¯¯¯¯¯¯¯¯¯¯¯¯¯¯¯¯¯¯¯¯¯¯¯¯¯¯¯¯¯¯¯¯
CA HT Capitaux employés
Le ratio RO / CA HT mesure la marge opérationnelle, c’est-à-dire l’efficience commerciale ou industrielle
de l’entreprise.
Le ratio CA HT / Capitaux employés mesure la rotation des actifs, c’est-à-dire l’efficacité de l’organi-
sation du groupe dans le processus de création de valeur puisque ce ratio révèle la capacité du groupe à
réaliser son chiffre d’affaires pour chaque euro investi dans l’entreprise.
La rentabilité économique peut être obtenue soit avec une politique de forte marge et de faible rotation
des actifs, soit avec une politique de faible marge et de forte rotation des actifs. Par exemple, une rentabi-
lité économique de 20 %, égale au produit d’une marge de 8 % et d’une rotation de l’actif économique
de 2,5, montre que la rentabilité économique est essentiellement due à une bonne rotation des actifs.
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Chapitre 4 - L’analyse financière des comptes consolidés
évidence la création de valeur. En effet, un résultat positif ne signifie pas forcément création de valeur à
partir du moment où il est inférieur au résultat espéré par les actionnaires.
a La marge de sécurité
La marge de sécurité représente la différence entre le chiffre d’affaires et le seuil de rentabilité.
Le seuil de rentabilité (SR) ou chiffre d’affaires critique (CAC) est le CA HT à partir duquel le résultat devient
positif.
Charges fixes
SR = ¯¯¯¯¯¯¯¯¯¯¯¯¯¯¯¯¯¯¯¯¯¯¯¯¯
Taux de MCV
b L’indice de sécurité
L’indice de sécurité mesure la marge de sécurité en pourcentage du chiffre d’affaires.
Il indique la baisse relative possible du CA HT avant d’être en perte. Un indice de 10 % signifie que si le
CA HT diminue de 10 %, l’entreprise est déficitaire.
Marge de sécurités
Indice de sécurité = ¯¯¯¯¯¯¯¯¯¯¯¯¯¯¯¯¯¯¯¯¯¯¯¯¯¯¯¯¯¯¯¯¯
Chiffre d’affaires
Variation du CA HT en % MCV 1
LO = ¯¯¯¯¯¯¯¯¯¯¯¯¯¯¯¯¯¯¯¯¯¯¯¯¯¯¯¯¯¯¯¯¯¯¯¯¯¯¯¯¯¯¯¯¯¯¯¯¯¯¯¯¯¯¯¯¯¯¯¯¯¯¯¯¯¯¯¯¯¯ = ¯¯¯¯¯¯¯¯¯¯¯¯¯¯¯¯¯¯¯¯ = ¯¯¯¯¯¯¯¯¯¯¯¯¯¯¯¯¯¯¯¯¯¯¯¯¯¯¯¯¯¯
Variation du résultat opérationnel en % RO avant IS Indice de sécurité
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PARTIE 2 - Diagnostic approfondi
La sensibilité du résultat opérationnel à une baisse du CA HT est plus ou moins grande suivant l’impor-
tance des charges fixes dans le total des charges. Ce phénomène est exprimé par l’élasticité du résultat
d’exploitation par rapport au CA HT (ou levier opérationnel). Plus le rapport est élevé, plus le risque est
important. Un levier de 10 signifie que le résultat opérationnel varie 10 fois plus vite que le CA HT en
valeur relative (élasticité significative). Plus la marge de sécurité est grande, plus le levier d’exploitation est
important. La variabilité du résultat opérationnel est d’autant plus grande, et donc le risque d’autant plus
important, que les charges fixes sont élevées et la marge de sécurité faible. Pour réduire le risque écono-
mique, il faudrait réduire les charges fixes pour diminuer le seuil de rentabilité. La marge de sécurité sera
par conséquent augmentée.
2 Le risque financier
Le risque financier représente l’impact de l’endettement sur la rentabilité des capitaux propres.
C’est le risque lié à l’endettement.
En cas de financement par capitaux propres, le risque est un risque d’exploitation ; en cas de financement
par emprunt, même si l’endettement peut être favorable pour l’actionnaire qui bénéficie de l’effet de
levier, le recours aux capitaux extérieurs fait naître un risque financier qui s’ajoute au risque d’exploitation.
Les charges de structure sont augmentées du montant des charges d’intérêts ; le coefficient d’élasticité
augmente et le risque augmente aussi.
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Chapitre 4 - L’analyse financière des comptes consolidés
101
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PARTIE 2 - Diagnostic approfondi
APPLICATION CORRIGÉE
La société PHONE développe des services automatisés de conférences audio.
Compte de résultat consolidé de PHONE (en K€)
Éléments N–2 N–1 N
Chiffre d’affaires 141 929 141 600 148 328
Coût des ventes 49 913 51 230 56 212
Marge brute 92 016 90 370 92 116
Frais de recherche et de développement 3 266 4 007 5 524
Frais commerciaux et marketing 40 749 42 375 37 763
Frais généraux et administratifs 32 805 30 860 28 163
Frais de restructuration 256 1 375 732
Amortissements des actifs incorporels identifiés 2 823 2 536 2 210
Résultat opérationnel 12 117 9 217 17 724
Coût de l’endettement brut – 8 532 – 9 783 – 2 358
Produits de trésorerie 0 0 0
Coût de l’endettement net – 8 532 – 9 783 – 2 358
Autres produits et charges financières 662 586 453
Résultat financier – 7 870 – 9 197 – 1 905
Impôts sur les résultats 297 6 401 – 2 035
Résultat net de l’ensemble consolidé 4 544 6 421 13 784
Résultat net par action (€) 0,22 0,10 0,20
Nombre d’actions retenu pour le calcul du résultat par action 20 654 500 64 210 000 68 920 000
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PARTIE 2 - Diagnostic approfondi
Rentabilité sur les cinq derniers exercices de l’action PHONE et des actions du CAC 40
Dates Indice Cours de l’action Rentabilité du CAC 40 (%) Rentabilité de l’action (%)
N–5 1 250 1,30
N–4 1 345 1,50 7,60 15,38
N–3 1 380 1,75 2,60 16,67
N–2 1 260 1,60 – 8,70 – 8,57
N–1 1 100 1,55 – 12,70 – 3,13
N 840 1,43 – 23,64 – 7,74
1. À partir de ses comptes consolidés, vous rédigerez un diagnostic financier de la société. Votre jugement
portera particulièrement sur les points suivants : profitabilité, rentabilité, équilibre financier et situation
de trésorerie et s’appuiera sur le calcul de ratios et d’indicateurs que vous aurez jugés significatifs.
2. Après avoir déterminé le coût de ses capitaux propres à partir du MEDAF, vous calculerez le coût moyen
pondéré du capital de la société.
104
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Chapitre 4 - L’analyse financière des comptes consolidés
Corrigé
1. Diagnostic
Activité et profitabilité
Éléments (K€) N–2 N–1 N
Taux de marge brute 64,83 % (1) 63,82 % 62,10 %
Taux de marge opérationnelle 8,54 % (2) 6,51 % 11,95 %
Taux de marge nette 3,20 % (3) 4,54 % 9,29 %
a 92 016 / 141 929 = 64,83 %
(1)
(2) 12 117 / 141 929 = 8,54 %
(3) 4 544 / 141 929 = 3,20 %
Le chiffre d’affaires a baissé de 0,23 % entre N–2 et N–1, puis a augmenté de 4,75 % entre N–1 et N. Le taux de marge brute est en
légère baisse en raison d’une hausse des coûts de vente plus rapide que celle du chiffre d’affaires. Le taux de marge opérationnel est
en évolution favorable et résulte de la réduction sensible des frais commerciaux et marketing ainsi que des frais généraux et adminis-
tratifs. Le coût d’endettement s’est considérablement réduit grâce au désendettement du groupe. Le taux de marge nette augmente
donc sensiblement.
105
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PARTIE 2 - Diagnostic approfondi
Structure financière
Calcul de l’endettement net
On peut déterminer l’endettement net à partir des capitaux engagés qui sont donnés :
Endettement net = Capitaux engagés – (Capitaux propres du groupe + Provisions non courantes)
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Chapitre 4 - L’analyse financière des comptes consolidés
Structure de financement
Le cours de l’action correspondant à la valeur de (Rt) en N ; nous reprendrons l’endettement net déterminé précédemment pour le
montant des dettes financières.
Éléments Montants %
Capitalisation boursière 98 555 600 (1) 89 %
Dettes financières 12 149 000 11 %
Total 110 704 600 100 %
(1) 68 920 000 × 1,43 = 98 555 600
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Chapitre
L’ANALYSE EXTRA-FINANCIÈRE 5
Selon le programme officiel de l’examen, ce chapitre va vous permettre d’articuler les approches pure-
ment comptables du diagnostic financier avec les autres domaines du diagnostic : stratégie, organisation,
environnement.
Vous développerez ainsi les compétences suivantes :
– Identifier les éléments extra-financiers pour le diagnostic ;
– Interpréter le reporting RSE ;
– Utiliser les outils de notation.
Dans une économie d’endettement, l’endettement a un rôle majeur puisqu’il finance l’investissement,
alors que dans une économie de marché, c’est l’actionnaire qui a un rôle majeur. Le passage d’une éco-
nomie d’endettement à une économie de marché nécessite donc de mettre en place un certain nombre
de règles, en vue d’assurer un gouvernement d’entreprise efficace et de garantir aux actionnaires que leur
société sera gérée en fonction de leurs intérêts, et qu’une rémunération suffisante leur sera octroyée.
Une performance de l’entreprise, suffisante pour octroyer la rémunération attendue aux actionnaires, est
génératrice de création de valeur pour l’actionnaire.
I La gouvernance d’entreprise
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PARTIE 2 - Diagnostic approfondi
Toutefois, la gouvernance, centrée sur la valeur actionnariale, ne tient pas compte des autres parties pre-
nantes (clients, fournisseurs, collectivités territoriales). La nouvelle gouvernance conduit ainsi au modèle
de la valeur partenariale. Toute création de valeur doit se faire à des fins partenariales et pas uniquement
actionnariales.
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Chapitre 5 - L’analyse extra-financière
111
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PARTIE 2 - Diagnostic approfondi
Une EVA de 5 % signifie que l’actionnaire a gagné 0,05 € pour 1 € de capital investi.
La mesure de la performance par l’EVA permet de résoudre le conflit entre « actionnaires » et « dirigeants »
lorsque la rémunération de ces derniers est déterminée en partie sur leur capacité à générer de la valeur.
La recherche de la satisfaction de l’actionnaire peut toutefois inciter de privilégier le court terme.
Une demande d’augmentation des dividendes de la part des actionnaires sera légitime si l’EVA prévision-
nelle sur plusieurs années s’avère être positive.
Corrigé
Calcul du coût du capital (CMPC)
CMPC = 11 % × 0,70 + 2 % (1 – 0,25) × 0,30 = 8,15 %
Calcul de l’EVA
EVA = RE après IS – (CMPC × Capital économique) = Capital économique (ROCE – CMPC)
Si les EVA sont constantes sur un horizon à l’infini, la formule est simplifiée :
EVA
MVA = ¯¯¯¯¯¯¯¯¯¯¯
CMCP
EVA
MVA = ¯¯¯¯¯¯¯¯¯¯¯¯¯¯¯¯
CMCP – g
114
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Chapitre 5 - L’analyse extra-financière
Mettant en relation l’évolution de la valeur ajoutée de marché au rythme des EVA, la MVA représente
la différence entre la valeur de marché (valeur des fonds propres + valeur de l’endettement) et la valeur
comptable des capitaux engagés (actif économique). Elle est égale à la somme de la capitalisation bour-
sière et de la valeur de l’endettement net, diminuée du montant comptable de l’actif économique (ou
capital économique).
Vn – Vo + D
TSR = ¯¯¯¯¯¯¯¯¯¯¯¯¯¯¯¯¯¯¯¯¯
Vo
BPA
VAOC = Vo – ¯¯¯¯¯¯¯¯¯
Rc
Avec :
– BPA = Bénéfice par action (supposé constant dans le temps) ;
– (BPA / Rc) représente la valeur théorique de l’action.
Deux situations peuvent se présenter :
– si le cours de l’action est supérieur à la valeur théorique : il existe des opportunités de croissance (VAOC
> 0) ;
– si le cours de l’action est inférieur à la valeur théorique : l’action n’est pas valorisée (VAOC < 0).
La valorisation de l’action est largement dépendante du secteur d’activité : la VAOC sera plus élevée si
l’action concerne un secteur hautement technologique ; elle sera plus faible si elle concerne un secteur
mature.
On en déduit la valeur actuelle d’une action (Vo) :
BPA
Vo = ¯¯¯¯¯¯¯¯¯ + VAOC
Rc
116
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Chapitre 5 - L’analyse extra-financière
PER
PER relatif = ¯¯¯¯¯¯¯¯¯¯¯¯¯¯¯¯¯¯¯¯¯¯¯¯¯¯¯¯¯¯¯¯¯¯¯¯¯¯¯¯¯¯¯¯
PER du secteur d’activité
Si le PER relatif est inférieur à 1, les perspectives de croissance de l’entreprise sont mauvaises.
Si le PER relatif est supérieur à 1, cela signifie que le marché anticipe de bonnes perspectives de croissance
de l’entreprise.
Le bénéfice par action (Earnings Per Share) est une composante du PER intéressante ; il permet certes
de déterminer si l’activité d’une société est profitable ou non, mais surtout si son impact sur le cours
de l’action n’est pas négligeable ; en effet, une fluctuation importante du BPA ou une baisse de celui-ci
sur plusieurs années peut inciter les investisseurs à vendre leurs actions, faisant ainsi baisser le cours de
l’action, et réciproquement. Son analyse doit rester prudente ; en effet, le rachat par l’entreprise de ses
actions propres (buyback) peut générer une hausse artificielle du BPA, faussant ainsi la performance de
l’entreprise vis-à-vis des investisseurs.
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PARTIE 2 - Diagnostic approfondi
Suite aux possibles fluctuations du nombre d’actions, ce ratio reflète mieux la situation d’une entreprise ;
en effet, il prend en compte le nombre moyen des actions, c’est-à-dire le nombre d’actions en circulation
en début d’exercice, augmenté des actions émises et diminué des actions vendues. Un facteur de pondé-
ration peut être appliqué au nombre moyen obtenu.
Le calcul du résultat dilué par action nécessite que le bénéfice net attribuable aux actionnaires ordinaires
et le nombre moyen d’actions en circulation soient ajustés des effets de toutes les actions ordinaires
potentielles dilutives. Ces dernières correspondent aux titres hybrides susceptibles de se transformer en
actions, avec pour effet la réduction du bénéfice par action (BSA, OBSA). Le nombre moyen d’actions est
alors augmenté du nombre moyen d’actions émises lors de la conversion des actions dilutives en actions
ordinaires. Un facteur de pondération peut être appliqué au nombre moyen obtenu.
118
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Chapitre 5 - L’analyse extra-financière
119
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PARTIE 2 - Diagnostic approfondi
du financement d'un projet d'investissement, les banques majoreront le taux d'endettement d'une prime
de risque. Plus le risque est élevé, plus les taux exigés seront hauts.
Au sein de l’UE, la mise en place d’un contrôle des agences a permis d’encadrer l’enregistrement des
agences de notation, leur certification, leurs publications, leurs méthodes et leur gestion des conflits d’in-
térêts. Depuis le 1er juillet 2011, l’Autorité européenne des marchés financiers (AEMF) s’est vue confier
la compétence exclusive en matière d’enregistrement et de surveillance des agences de notation au sein
de l’UE. Les agences de notation ont dû apporter des changements importants à leurs structures organi-
sationnelles et à leurs procédures, portant notamment sur l’utilisation de méthodes rigoureuses et perti-
nentes, le principal objectif étant de protéger les investisseurs et les émetteurs.
Z = a1 R1 + a2 R2 + a3 R3 + … + µ
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PARTIE 3
ÉVALUATION
DE
L’ENTREPRISE
I Le contexte de l’évaluation
L’évaluation est réalisée pour différentes raisons :
– l’acquisition ou cession du contrôle ou d’une participation minoritaire d’une société ;
– l’acquisition ou cession d’un domaine d’activité ;
– la succession, partage, transmission d’entreprise ;
– l’introduction en Bourse ;
– l’augmentation de capital ;
– l’émission de titres hybrides (OCA, ORA, BSA) ;
– le regroupement d’entreprises (fusion-acquisition) ;
– l’offre publique d’achat, d’échange, de retrait (OPA, OPE, OPR) ;
– la reprise d’entreprise financée par LBO (Leverage Buy Out) ;
– la réévaluation ;
– l’élaboration des états financiers ;
– la mesure en interne de la qualité de la gestion.
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PARTIE 3 - Évaluation de l’entreprise
A L’approche dynamique
L’approche dynamique s’intéresse au potentiel futur de l’entreprise. Elle est basée sur l’actualisa-
tion des flux de profit futurs, en appliquant la méthode des Discounted Cash-Flow (DCF).
La première étape consiste à déterminer le montant des flux de trésorerie que l’entreprise pourra dégager
sur une certaine période ; puis, les futurs profits (cash-flows) sont actualisés afin de connaître leur valeur
aujourd’hui ; pour concrétiser la pérennité à long terme de l’entreprise, une valeur terminale est détermi-
née, actualisée, puis ajoutée aux flux de profits actualisés.
Le taux d’actualisation retenu prend en compte le niveau de risque de non-réalisation des prévisions et le
niveau d’inflation. Il correspond au coût du capital, le coût moyen pondéré du capital (CMPC), qui repré-
sente le coût moyen des modes de financement de l’entreprise (capitaux propres et capitaux empruntés).
Cette méthode a la préférence des analystes financiers ; mais elle n’est pas applicable à certaines
entreprises (entreprises en difficulté ayant des cash-flows négatifs) ; la principale difficulté consiste à choisir
un taux d’actualisation pertinent.
124
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Chapitre 6 - Les principes généraux
B L’approche patrimoniale
L’approche patrimoniale s’intéresse à la situation actuelle et au passé de l’entreprise. Cette
méthode est essentiellement réservée aux entreprises de petite taille car elles ne disposent pas d’un pro-
cess fiable pour établir des prévisions annuelles.
L’évaluation est basée sur la valorisation de la situation nette comptable de la société, correspondant
à l’actif net comptable diminué des dettes.
Une réévaluation des éléments d’actif de l’entreprise est réalisée afin de porter les valeurs nettes comp-
tables à leurs valeurs de marché. Elle suppose également la prise en compte d’actifs et de passifs ne figu-
rant pas au bilan (fonds de commerce créés, passifs sociaux). On obtient un actif net réévalué.
Cette méthode est particulièrement adaptée aux entreprises dégageant une rentabilité peu éle-
vée et aux entreprises ayant une structure patrimoniale notable (sociétés à haute intensité capita-
listique). Sa mise en application est simple ; l’inconvénient de cette approche est qu’elle n’intègre pas la
rentabilité de l’entreprise ou son potentiel futur.
IV La fixation du prix
Dans le cadre d’une transaction, l’intervalle de valeurs fourni par l’évaluation, donne une estimation du
prix de l’échange. L’écart entre le prix estimé et le prix de l’échange peut être plus ou moins important
selon le contexte de l’opération, l’existence ou non d’une concurrence, le degré d’urgence de la transac-
tion, le prix minimum exigé, etc. Il provient également de primes ou de décotes, liées à la valorisation des
synergies ou à la situation de marché. Ainsi, avant de négocier avec son interlocuteur, la connaissance de
la valeur du bien et du marché est primordiale, et nécessite au préalable d’avoir collecté des informations
sur le marché, sur l’entreprise cible, sur la concurrence, etc.
125
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PARTIE 3 - Évaluation de l’entreprise
Les différentes raisons, pour lesquelles le prix retenu peut différer, proviennent essentiellement des élé-
ments suivants :
–
la composition du patrimoine de l’entreprise, plus précisément l’équilibre entre les dettes et les capitaux
propres : si le poids de l’endettement est pris en compte dans l’approche patrimoniale, ce n’est pas le
cas dans la méthode des DCF ; la valeur de l’entreprise devra donc être diminuée du montant des dettes
financières à long terme ;
–
l’existence d’un risque environnemental ou social susceptible de faire baisser la valorisation de l’entre-
prise ;
–
l’appréciation de l’acheteur dans la prise de valeur de l’entreprise après le rachat, mise en évidence
par l’existence d’un goodwill (ou d’un badwill), susceptible d’augmenter (ou baisser) la valorisation de
l’entreprise ;
–
la situation dans laquelle se trouve l’acheteur et le vendeur ; la négociation sera différente si l’acquéreur
(ou le vendeur) est en situation de force ou de faiblesse.
Aucune méthode n’est à elle seule parfaite pour évaluer une entreprise. Différentes méthodes d’évaluation
peuvent se regrouper pour estimer au mieux le prix de l’entreprise.
126
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Chapitre
L’ÉVALUATION PAR LES FLUX 7
Selon le programme officiel de l'examen, ce chapitre va vous permettre de mettre en œuvre l’approche par
les flux pour évaluer une entreprise.
Vous développerez ainsi les compétences suivantes :
– Maîtriser les méthodes d’évaluation par les flux ;
– Construire un business plan ;
– Expliciter le rôle de l’actualisation.
CP DF
CMPC (t) = Rc × ¯¯¯¯¯¯¯¯¯¯¯¯¯¯¯ + Rd × (1 – Taux d’IS) × ¯¯¯¯¯¯¯¯¯¯¯¯¯¯
CP + DF CP + DF
•
Calcul du coût des capitaux propres (Rc) ou Cost of Equity dans la détermination du CMPC
Le coût des capitaux propres est le taux de rentabilité exigé par les actionnaires pour rémunérer le risque
encouru. Il représente le taux de rentabilité financière, obtenue par le calcul suivant :
Résultat de l’exercice
¯¯¯¯¯¯¯¯¯¯¯¯¯¯¯¯¯¯¯¯¯¯¯¯¯¯¯¯¯¯¯¯¯¯¯¯¯¯
Capitaux propres
Le calcul de Rc est le plus souvent évalué à partir des modèles d'actualisation des dividendes et du MEDAF :
128
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Chapitre 7 - L’évaluation par les flux
a Calcul de Rc à partir des modèles d'actualisation des dividendes d'Irving Fisher et de Gordon et Shapiro
Sur un horizon à l’infini :
– si les dividendes sont constants : Rc = D / Vo
D représente le dividende par action de l’année suivante ; on trouve l’information dans les rap-
ports financiers des entreprises qui annoncent les dividendes qu’elles distribueront l’année suivante.
Vo est le cours de l’action que l’on peut trouver sur les sites de trading (https://www.boursorama.com) ;
– si les dividendes forment une progression de g % , la formule est la suivante : Rc = (D / Vo) + g.
Si g n'est pas donné, il suffit de le calculer en faisant la variation des dividendes de l'année par rapport aux
dividendes de l'année précédente.
b Calcul de Rc à partir du MEDAF
La formulation du MEDAF a déjà été appréhendée au Chapitre 2.
Rc = Rs + βt [E(Rm) – Rs]
129
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PARTIE 3 - Évaluation de l’entreprise
DF
βt + ( βd × ¯¯¯¯¯¯ )
CP DF CP
Bêta désendetté (unlevered) βa = ( βt × ¯¯¯¯¯¯¯¯¯¯¯¯¯ ) + ( βd × ¯¯¯¯¯¯¯¯¯¯¯¯¯¯ ) = ¯¯¯¯¯¯¯¯¯¯¯¯¯¯¯¯¯¯¯¯¯¯¯¯¯
CP + DF CP + DF DF
1 + ¯¯¯¯¯¯
CP
DF
Bêta endetté (levered) βt’ = βa + (βa – βd) × ¯¯¯¯¯¯¯¯
CP
Si l’on tient compte de l’impôt :
DF (1 – Taux d’IS)
βt’ = βa + (βa – βd) × ¯¯¯¯¯¯¯¯¯¯¯¯¯¯¯¯¯¯¯¯¯¯¯¯¯¯¯¯¯¯
CP
CP et DF concernent la structure financière de la société cible.
Si les sociétés s’endettent au taux sans risque, le bêta de la dette (βd) est égal à zéro.
– calculer le coût des capitaux propres (Rc’) à partir du bêta endetté :
130
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Chapitre 7 - L’évaluation par les flux
La prime de risque (Risk Premium) représente le retour attendu entre des actions ordinaires et des obliga-
tions d’État : Prime de risque = [E(Rm) – Rs]
– calculer le coût du capital à partir de Rc’ :
CP DF
CMPC = Rc’ × ¯¯¯¯¯¯¯¯¯¯¯¯¯ + Rd × ¯¯¯¯¯¯¯¯¯¯¯¯¯
CP + DF CP + DF
Si l’on tient compte de l’impôt :
CP DF
CMPC = Rc’ × ¯¯¯¯¯¯¯¯¯¯¯¯¯ + Rd × (1 – Taux d’IS) × ¯¯¯¯¯¯¯¯¯¯¯¯¯
CP + DF CP + DF
Il est possible d'évaluer le bêta désendetté à partir du bêta endetté :
Bêta endetté
Bêta désendetté = ¯¯¯¯¯¯¯¯¯¯¯¯¯¯¯¯¯¯¯¯¯¯¯¯¯¯¯¯¯¯¯¯¯¯¯¯¯¯¯¯
DF × (1 – Taux d’IS)
1 + ¯¯¯¯¯¯¯¯¯¯¯¯¯¯¯¯¯¯¯¯¯¯¯¯¯¯¯¯¯¯¯¯¯
CP
Les bêtas du titre et de la dette peuvent être estimés par les calculs suivants :
Rc – Rs
ßt = ¯¯¯¯¯¯¯¯¯¯¯¯¯¯¯¯¯¯¯¯¯¯¯¯¯¯¯¯¯¯¯¯¯¯¯¯¯¯¯¯¯¯¯¯¯¯
Prime de risque du marché
Rd – Rs
ßd = ¯¯¯¯¯¯¯¯¯¯¯¯¯¯¯¯¯¯¯¯¯¯¯¯¯¯¯¯¯¯¯¯¯¯¯¯¯¯¯¯¯¯¯¯¯¯
Prime de risque du marché
131
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PARTIE 3 - Évaluation de l’entreprise
Calculer le coût du capital de la société MED en négligeant l’impôt pour le calcul du bêta de l’activité.
Corrigé
Bêta désendetté moyen des différentes sociétés (βa)
Soient βc le bêta du titre et βd le bêta de la dette :
βa de A = [0,50 + (0 × 0,40)] / [1 + 0,40] = 0,36
βa de B = [0,60 + (0 × 0,25)] / [1 + 0,25] = 0,48
βa de C = [0,80 + (0 × 0,55)] / [1 + 0,55] = 0,52
βa moyen = (0,36 + 0,48 + 0,52) / 3 = 0,45
La valeur résiduelle (VR) ou valeur terminale représente la valeur résiduelle en fin de projet. Elle est déter-
minée à partir du modèle de Gordon Shapiro :
FTDn × (1 + g)
VR = ¯¯¯¯¯¯¯¯¯¯¯¯¯¯¯¯¯¯¯¯¯¯¯¯¯
CMPC – g
132
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Chapitre 7 - L’évaluation par les flux
La méthode du DCF permet de valoriser une société mais aussi des actifs financiers et des biens immobiliers ;
pour valoriser une action, les FDT représenteront les dividendes ; pour valoriser une obligation rembour-
sable in fine, les FDT représenteront les coupons et à l’échéance le remboursement de l’obligation ; pour
valoriser un bien immobilier, les FDT représenteront les loyers perçus.
APPLICATION CORRIGÉE : Valeur terminale – Taux de croissance des flux à l’infini – Bêta de l’action
La société TETRI s’est endettée au taux de 3 %. Sa dette est de 3 523,50 K€.
La valeur de marché des capitaux propres de la société est estimée à 11 000 K€ au 01/01/N+1.
Les flux nets de trésorerie annuels de N+1 à N+4 sont estimés à 1 500 K€.
La structure financière de la société est de 60 % de capitaux propres et 40 % de dettes financières.
Le taux des OAT est de 2 % ; la prime de risque de marché est de 4 % ; le coût du capital est de 8 %.
À l’issue de N+4, un taux de croissance des FNT est supposé constant entre N+4 et l’infini.
Le taux d’IS est de 25 %.
1. Calculer la valeur terminale en N+4 et retrouver le taux de croissance des FNT.
2. Calculer le bêta de l’action de la société TETRI.
Corrigé
1. Valeur terminale et taux de croissance des flux
Valeur globale de la société (VGE) et valeur terminale ou valeur résiduelle (VR)
VGE = 1 500 [1 – (1,08)–4] / 0,08 + VR (1,08)–4 = 11 000 + 3 523,50 = 14 523,50
4 968,19 + (0,73503 × VR) = 14 523,50
VR = 13 000 K€
2. Bêta du titre
Coût des capitaux propres évalué avec le MEDAF
Rc = 2 % + (β × 4 %)
Coût du capital
CMPC = (2 % + β × 4 %) × 0,60 + 3 % × (1 – 0,25) × 0,4 = 6 %
On trouve β = 1,625
133
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PARTIE 3 - Évaluation de l’entreprise
VCP
Valeur d’une action = ¯¯¯¯¯¯¯¯¯¯¯¯¯¯¯¯¯¯¯¯¯¯¯¯¯¯¯¯¯¯¯
Nombre d’actions
Si la valeur obtenue est inférieure à la valeur de marché, cela signifie que le marché anticipe un taux de
croissance des FTD supérieur à celui retenu par l’entreprise. Il peut alors être profitable de lancer une OPA.
APPLICATION CORRIGÉE 1 : Flux nets de trésorerie – Évaluation d’une société par la méthode du DCF
Le capital de la société VAL est composé de 1 000 000 actions.
Le chiffre d’affaires prévisionnel N+1 de la société VAL est de 88 000 K€, en progression de 12 % en N+2, de 10 % en N+3, de 5 %
en N+4, puis une stabilisation à 3 % par an.
Le taux de résultat opérationnel est de 8 % du chiffre d’affaires en N+1, 9 % en N+2 puis 10 % pour les années suivantes.
Les investissements sont de 3 500 K€ en N+1 et croissent de 10 % par an. Les dotations aux amortissements sont de 700 K€ en N+1
et croissent au même rythme que les investissements.
Le BFRE est estimé à 5 % du chiffre d’affaires. Il était de 4 000 K€ en N.
À l’issue de l’année N+5, un taux de croissance des flux nets de trésorerie de 2 % est à prendre en compte. L’action est cotée 35 € sur
le marché. Le coût du capital est de 10 %. Le taux d’IS de 25 %.
134
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Chapitre 7 - L’évaluation par les flux
Un extrait du passif du bilan consolidé de la société au 31/12/N (K€) vous est fourni :
1. Estimer les FTD sur les cinq prochaines années de la société VAL.
2. Évaluer, sur la base de l’actualisation des FTD, la valeur de marché de la société VAL. Conclure.
Corrigé
1. Calcul des FNT
Chiffre d’affaires (CA)
Éléments N+1 N+2 N+3 N+4 N+5
CA (K€) 88 000 98 560 108 416 113 837 117 252
Variation du BFRE
Années BFRE (K€) VAR BFRE (K€)
N+1 4 400 (1) 400 (2)
N+2 4 928 528
N+3 5 421 493
N+4 5 692 271
N+5 5 863 171
(1) 88 000 × 5 % = 4 400
(2) 4 400 – 4 000 = 400
135
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PARTIE 3 - Évaluation de l’entreprise
Conclusion
La valeur de l’action cotée sur le marché de 34 €, supérieure à 34,285 €, semble surévaluée par le marché. Le marché anticipe sans
doute un taux de croissance des flux de trésorerie supérieur au taux de 2 % retenu par l’entreprise.
136
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Chapitre 7 - L’évaluation par les flux
137
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PARTIE 3 - Évaluation de l’entreprise
138
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Chapitre 7 - L’évaluation par les flux
La méthode d’évaluation par les dividendes permet de valoriser l’entreprise en fonction des résultats
distribués. L’actualisation des dividendes futurs au coût des capitaux propres permet une estimation
directe de la valeur de marché des capitaux propres. Les dividendes doivent correspondre à une politique
de distribution régulière et ne doivent ni dépendre d’une société-mère qui imposerait un montant de dis-
tribution, ni correspondre à une optimisation fiscale du ou des dirigeant(s).
Il existe deux modèles d’actualisation des dividendes : le modèle d’Irving Fisher et le modèle de Gordon
et Shapiro.
[1 – (1 + Rc)–n]
Valeur de l’action = D × ¯¯¯¯¯¯¯¯¯¯¯¯¯¯¯¯¯¯¯¯¯¯¯¯
Rc
Si on raisonne sur un horizon à l’infini :
D
Valeur de l'action = ¯¯¯¯¯
Rc
Si l’on remplace, dans le modèle d’Irving Fisher, le dividende (D) par le bénéfice par action (BPA), le taux
d’actualisation (i) représente alors le Price Earning Ratio (PER) :
BPA
Valeur de l'action = ¯¯¯¯¯¯¯
PER
139
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PARTIE 3 - Évaluation de l’entreprise
Le PER (BPA / Valeur de l’action) permet d’exprimer la valeur de l’action en un multiple de son bénéfice
actuel ou prévisionnel. Dans l’absolu, ce ratio n’est pas très significatif mais, utilisé comme référence avec
le cours boursier, il permet d’apprécier facilement la valeur d’une société cotée. Par exemple, pour un BPA
de 150 € et une valeur de l’action de 10 €, le PER (150 / 10 = 15 €) signifie que la société capitalise 15 fois
ses bénéfices.
La VCP est obtenue en multipliant la valeur de l’action par le nombre d’actions :
[1 – (1 + g)¹ × (1 + Rc)–¹]n
Valeur de l’action = D × ¯¯¯¯¯¯¯¯¯¯¯¯¯¯¯¯¯¯¯¯¯¯¯¯¯¯¯¯¯¯¯¯¯¯¯¯¯¯¯¯¯¯¯
Rc – g
D
Valeur de l’action = ¯¯¯¯¯¯¯¯¯¯
Rc – g
Si le dividende à venir n’est pas donné, il est égal à : Dernier dividende versé x (1 + g).
La VCP est obtenue en multipliant la valeur de l’action par le nombre d’actions :
140
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Chapitre 7 - L’évaluation par les flux
(1 + Rc)–n
Valeur de l’action = D1 (1 + Rc)–¹ + D2 (1 + Rc)–² + … + DN (1 + Rc)–n + DN + 1 ¯¯¯¯¯¯¯¯¯¯¯¯¯¯¯¯¯
Rc – g
La valeur de l’entreprise (VCP) est obtenue en multipliant la valeur de l’action par le nombre d’actions :
141
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PARTIE 3 - Évaluation de l’entreprise
VGE = VGENE + Supplément de valeur issu des économies d’IS sur intérêts des dettes financières
Cette approche n’est applicable qu’aux sociétés cotées. Son point faible est qu’elle est soumise à la vola-
tilité des marchés boursiers.
142
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Chapitre
ÉVALUATION PAR 8
APPROCHE COMPARATIVE
Selon le programme officiel de l’examen, ce chapitre va vous permettre de mettre en œuvre l’approche
comparative pour évaluer une entreprise.
Vous développerez ainsi les compétences suivantes :
–
Maîtriser les indicateurs de comparaison ;
–
Caractériser les avantages et les limites de cette approche.
I Les principes
La méthode des comparables ou méthode des multiples consiste à appliquer des multiples de
capitalisation à une société cible. Elle permet de valoriser une société à partir de données relatives à
des sociétés présentant un profil comparable. Elle se base sur un certain nombre d’éléments, dont les
principaux sont les suivants :
– les sociétés présentant un profil similaire en termes de taille, de marchés, etc. ;
– les indices de référence (CAC 40, etc.) ;
– les secteurs d’activité.
Elle comprend les étapes suivantes :
– constitution d’un échantillon ;
– sélection des inducteurs ;
– calcul des multiples des sociétés comparables ;
– calcul de la VGE ;
– calcul de la valeur des capitaux propres ;
– calcul de la valeur d’une action.
143
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PARTIE 3 - Évaluation de l’entreprise
VGEC
Multiple = ¯¯¯¯¯¯¯¯¯¯¯¯¯¯¯¯¯¯¯¯¯¯¯¯¯¯¯¯¯
Inducteur retenu
Si l’on dispose de plusieurs années, l’inducteur doit être déterminé pour chaque année.
Le calcul de la VGEC diffère selon que les multiples prennent ou non en compte les charges financières :
– si les inducteurs sont calculés avant déduction des charges financières : VGEC = Valeur des capitaux
propres + Dettes ;
144
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Chapitre 8 - Évaluation par approche comparative
– si les inducteurs sont calculés après déduction des charges financières : VGEC = Valeur des capitaux
propres.
VCP = VGE – Dettes – Provisions pour risques non courantes (provisions pour retraite)
+ Actifs hors exploitation – Intérêts minoritaires
Si les inducteurs sont calculés après déduction des charges financières, la VCP correspond à la VGE déter-
minée à l’étape précédente. Lorsque cette valeur est négative, cela signifie que l’inducteur dégagé, par
euro de VGE, par la société cible, est plus faible que celui de la société comparable.
VCP
Valeur d'une action = ¯¯¯¯¯¯¯¯¯¯¯¯¯¯¯¯¯¯¯¯¯¯¯¯¯¯¯¯¯¯¯
Nombre d’actions
145
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PARTIE 3 - Évaluation de l’entreprise
APPLICATION CORRIGÉE 1
Vous disposez des données suivantes pour les années N et N+1 des trois sociétés BAC, ABC et CAB dont les activités sont comparables :
Évaluer la valeur d’une action BAC selon la méthode des approches comparables, par référence aux induc-
teurs suivants : chiffre d’affaires, EBE, résultat d’exploitation et résultat net de l’exercice.
146
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Chapitre 8 - Évaluation par approche comparative
Corrigé
Valeur d’une action BAC
Multiple de la société ABC
VGE ABC = 65 000 000 + (7 500 000 × 50) = 440 000 000 €
147
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PARTIE 3 - Évaluation de l’entreprise
Corrigé
Calcul du coût du capital et de la valeur de la société IMO par la méthode des comparables
Bêta du titre
βc = βa [1 + (1 – 0,25) × DF / CP] = 0,7276 [1 + (1 – 0,25) × 0,20 / 0,80] = 0,86
Coût des capitaux propres (Rc)
Rc = 1 % + (0,86 × 4 %) = 4,44 %
Coût du capital (CMPC)
CMPC = (4,44 % × 0,80) + [1,75 % (1 – 0,25) × 0,20] = 3,81 %
VGE et VCP de la société IMO
Éléments (K€) Inducteur RE
VGE N 1 400 × 11,2 = 15 680
VGE N+1 2 100 × 9,9 = 20 790
VGE N+2 2 600 × 9,5 = 24 700
VGE Moyenne (15 680 + 20 790 + 24 700) / 3 = 20 390
– Dettes – 2 500
= VCP 17 890 K€
148
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Chapitre
AUTRES ÉVALUATIONS 9
PARTICULIÈRES ET SPÉCIFIQUES
Ce chapitre va vous permettre de mettre en œuvre l’approche patrimoniale et les approches mixtes pour
évaluer une entreprise.
Vous développerez ainsi la compétence suivante :
– Choisir la méthode sectorielle ou plus spécifique, adaptée en matière d’évaluation.
I L’approche patrimoniale
La valorisation patrimoniale regroupe l’ensemble des éléments appartenant à l’entreprise, après avoir
effectué divers retraitements.
ANC = Capitaux propres – Capital non appelé + Écart de conversion passif – Actif fictif
L’actif fictif est un élément du bilan n’ayant pas de valeur patrimoniale. Il s’agit principalement des élé-
ments suivants :
– les frais d’établissements nets ;
– les frais de recherche et développement nets (sauf s’ils ont une valeur marchande) ;
– les charges à répartir sur plusieurs exercices ;
– les primes de remboursement des obligations ;
– les écarts de conversion actif (sauf s’ils sont couverts par une provision pour pertes de change) ;
– les charges constatées d’avance à condition d’être assimilées à des non-valeurs.
149
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PARTIE 3 - Évaluation de l’entreprise
Avec :
–
Actif net réel = Actif net total – Actif fictif ;
–
Passif exigible = Provisions pour risques et charges + Dettes (sauf écart de conversion passif car assimilés
à des capitaux propres).
Les dividendes prévus doivent être inclus dans les dettes.
Le tableau ci-dessous recense les principaux postes retraités :
Actif net Passif
Frais d’établissement Actif fictif Capital Capitaux propres
Frais de recherche et développement Actif fictif (1) Réserves Capitaux propres
Autres immobilisations incorporelles Actif réel Report à nouveau Capitaux propres
Immobilisations corporelles Actif réel Résultat net Capitaux propres
Immobilisations financières Actif réel Subventions d’investissement Capitaux propres
Actif circulant Actif réel Provisions réglementées Capitaux propres
Charges constatées d’avance Actif fictif (2) Provisions pour risques Dettes
Charges à répartir Actif fictif Dettes Dettes
Primes de remboursement-obligations Actif fictif Écart de conversion - Passif Capitaux propres
Écart de conversion - Actif Actif fictif (3)
(1) Sauf si valeur marchande
(2) Si non-valeur
(3) Sauf si couvert par une provision pour perte de change
150
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Chapitre 9 - Autres évaluations particulières et spécifiques
ANCR = Capitaux propres – Capital non appelé + Écart de conversion passif – Actif fictif
+ Plus ou Moins-Values sur actifs – Plus ou Moins-Values sur passifs
Les plus ou moins-values sont déterminées de la façon suivante :
Éléments d’actif Actifs réévalués (1) VNC bilan (2) Plus ou moins-values (1) – (2)
Éléments de passif Passifs réévalués (1) VNC bilan (2) Plus ou moins-values (1) – (2)
Avec :
– Actif net réel réévalué = Σ (Actif net total × k) – Actif fictif ;
– k = Coefficient de réévaluation ;
– Passif exigible = Provisions pour risques et charges + Dettes (sauf écart de conversion passif car assimilés
à des capitaux propres).
Les dividendes prévus doivent être inclus dans les dettes.
Le tableau ci-dessous recense les principaux postes retraités :
Actif net Passif
Frais d’établissement Actif fictif Capital Capitaux propres
Frais de R&D (1) Actif fictif Réserves Capitaux propres
Autres immobilisations incorporelles Actif réel × k (3) Report à nouveau Capitaux propres
Immobilisations corporelles Actif réel × k Résultat net Capitaux propres
Immobilisations financières Actif réel × k Subventions d’investissement Capitaux propres
Actif circulant Actif réel × k Provisions réglementées Capitaux propres
Charges à répartir Actif fictif Provisions pour risques Dettes × k
Primes de remboursement-obligations Actif fictif Dettes Dettes × k
Écart de conversion – Actif (2) Actif fictif Écart de conversion - Passif Capitaux propres
(1) Sauf si valeur marchande
(2) Sauf si couverts par une provision pour perte de change
(3) k n'est pas identique pour chaque poste réévalué
151
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PARTIE 3 - Évaluation de l’entreprise
1 – (1 + i)–n
VU = FNT × ¯¯¯¯¯¯¯¯¯¯¯¯¯¯¯¯¯
i
Le droit au bail peut être évalué de la façon suivante :
1 – (1 + i)–n
(Loyer au prix du marché – Loyer réellement payé) × ¯¯¯¯¯¯¯¯¯¯¯¯¯¯¯¯¯
i
Les plus ou moins-values sont déterminées par le calcul suivant :
Éléments d’actif VU ou VV (1) VNC bilan (2) Plus ou moins-values (1) – (2)
Éléments de passif VU ou VV (1) VNC bilan (2) Plus ou moins-values (1) – (2)
152
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Chapitre 9 - Autres évaluations particulières et spécifiques
Créances ou Dettes fiscales latentes = Postes d’actif ou de passif concernés × Taux d’IS
Pour les immobilisations dont la cession est prévue à plus ou moins court terme, la plus-value potentielle
est une dette fiscale latente et la moins-value une créance fiscale latente. Le calcul est le suivant :
Créance ou Dette fiscale latente = (Prix de vente prévisionnel – VNC) × Taux d’IS
1 – (1 + t)–n
VaR = Redevances × ¯¯¯¯¯¯¯¯¯¯¯¯¯¯¯¯¯
t
153
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PARTIE 3 - Évaluation de l’entreprise
Si les redevances sont versées en début de période. Valeur de l’option en fin de contrat :
1 – (1 + t)–n–1
VaR = Redevance + Redevances × ¯¯¯¯¯¯¯¯¯¯¯¯¯¯¯¯¯¯¯¯¯¯
t
5 Le calcul de l’ANCC
On distingue deux méthodes de calcul de l’ANCC :
ANCC = Capitaux propres – Capital non appelé + Écarts de conversion passif – Actif fictif +
Plus ou Moins-values latentes sur actifs – Plus ou Moins-values latentes sur passifs
+ Créances fiscales latentes – Dettes fiscales latentes + Valeur d’utilité crédit-bail
ANCC = Actif net réel d’utilité (hors actif fictif) – Passif exigible + Créances fiscales latentes
– Dettes fiscales latentes + Valeur d’utilité crédit-bail
Le tableau ci-dessous recense les principaux postes retraités :
Actif net Passif
Frais d’établissement Actif fictif Capital Capitaux propres
Frais de R&D (1) Actif fictif Réserves Capitaux propres
Autres immobilisations incorporelles VU ou VV Report à nouveau Capitaux propres
Immobilisations corporelles VU ou VV Résultat net Capitaux propres
Immobilisations financières VU ou VV Subventions d’investissement Capitaux propres
Actif circulant VU ou VV Provisions réglementées Capitaux propres
Charges à répartir Actif fictif Provisions pour risques (3) VU ou VV
Primes de remboursement-obligations Actif fictif Dettes VU ou VV
Écart de conversion – Actif (2) Actif fictif Écart de conversion - Passif Capitaux propres
154
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Chapitre 9 - Autres évaluations particulières et spécifiques
155
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PARTIE 3 - Évaluation de l’entreprise
Corrigé
Calcul de l’ANCC
Actif fictif
L’actif fictif est composé ici des charges à répartir : Actif fictif = 66 000
Plus ou moins-values Actif
Éléments Valeur d’utilité VNC ± Values
Terrains 750 000 680 000 + 70 000
Constructions 800 000 550 000 + 250 000
Participations 643 500 (1) 670 000 – 26 500
Total 293 500 €
(1) 45 % (1 300 000 / 50) = 643 500
Il n’y a pas de plus ou moins-values passif.
Créances IS
Les créances IS ne concernent ici que l’IS sur l’actif fictif.
Créances IS = 25 % (66 000) = 16 500 €
Dettes IS
Les dettes IS ne concernent ici que l’IS sur les provisions réglementées.
Dettes IS = 25 % (45 000) = 11 250 €
Valeur d’utilité crédit-bail (VU CB)
VU CB = Valeur vénale – (Redevances actualisées + Valeur de l’option actualisée)
Au 31/12/ N, il reste deux années de crédit-bail, dont l’une non actualisée puisque réglée au 01/01/N+1 :
100 000 + 100 000 × (1,10)–1 + 10 000 × (1,10)–2 = 199 173 €
VU CB au 31/12/N = 320 000 – 199 173 = 120 826 €
Calcul de l’ANCC à partir des capitaux propres
ANCC = (1 980 000 – 135 000) – 66 000 + 293 500 + 16 500 – 11 250 + 120 826 = 2 198 576 €
Il est possible également de déterminer directement l’ANCC à partir des valeurs d’utilité :
1 Les principes
Les méthodes d’évaluation duales ou mixtes reposent sur le goodwill (ou badwill). La valeur
d’une entreprise dépend non seulement de ses moyens de production mais aussi des moyens matériels et
humains. Ces derniers sont à l’origine de bénéfices supplémentaires qui augmentent la valeur de l’entre-
prise. Le goodwill représente la capacité pour l’entreprise de produire un « super bénéfice » par rapport
au bénéfice normalement attendu des capitaux engagés et constitue un supplément de rentabilité par
rapport à la valeur patrimoniale. Il est un « plus » au-delà de son fonds de commerce.
La méthode d’évaluation par le goodwill est mixte, car elle s’appuie à la fois sur une évaluation patrimo-
niale et une évaluation par les flux :
– l’approche patrimoniale repose sur l’évaluation de l’ANCC, hors fonds de commerce et hors brevets,
marques, licences et éléments assimilés faisant l’objet d’une utilisation en interne ;
– l’approche par les flux repose sur l’évaluation d’une rente de goodwill ou survaleur. Le goodwill corres-
pond à l’actualisation de la rente du goodwill.
Le calcul de l’ANCC
Le calcul est identique à celui vu précédemment ; toutefois, il convient d’exclure le fonds de commerce, et
les brevets et éléments assimilés faisant l’objet d’une utilisation en interne.
Calcul de l’ANCC à partir de l'actif = Capitaux propres – Capital non appelé + Écart de conver-
sion passif – Actif fictif – Fonds de commerce – Brevets, licences, etc. utilisés en interne
+ Plus ou Moins-values latentes sur actifs – Plus ou Moins-values latentes sur passifs +
Créances fiscales latentes – Dettes fiscales latentes + Valeur d’utilité crédit-bail
157
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PARTIE 3 - Évaluation de l’entreprise
B est un résultat retraité du crédit-bail, abstraction faite des charges et produits exceptionnels. Il peut être
déterminé à partir du résultat courant avant IS, du Résultat de l’exercice ou du résultat d’exploitation.
•
Calcul de B à partir du résultat courant avant IS
Résultat de l’exercice
+ Redevance crédit-bail (pour annulation)
− DAP crédit-bail
+ Charges non liées à l’activité (pour annulation)
− Produits non liés à l’exploitation (pour annulation)
+ DAP des actifs (pour annulation car retraitées dans une optique économique)
+ DAP de l’actif fictif (pour annulation)
158
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Chapitre 9 - Autres évaluations particulières et spécifiques
Résultat de l’exercice
+ Redevance crédit-bail (pour annulation)
− DAP crédit-bail
+ Charges non liées à l’activité (pour annulation)
− Produits non liés à l’exploitation (pour annulation)
+ DAP des actifs (pour annulation car retraitées dans une optique économique)
+ DAP de l’actif fictif (pour annulation)
− Dotations aux amortissements économiques des actifs (calculées par rapport à la VV ou VU)
− DAP complémentaire à doter
+ RAP complémentaire à reprendre
− Participation des salariés
+ Charges exceptionnelles (pour annulation)
– Produits exceptionnels (pour annulation)
• C alcul de B à partir du résultat d’exploitation
Il convient dans ce cas, d’ajouter les produits financiers et de retrancher les charges financières.
Résultat d’exploitation
+ Redevance crédit-bail (pour annulation)
− DAP crédit-bail
+ Charges non liées à l’activité (pour annulation)
− Produits non liés à l’exploitation (pour annulation)
+ DAP des actifs (pour annulation car retraitées dans une optique économique)
+ DAP de l’actif fictif (pour annulation)
− Dotations aux amortissements économiques des actifs (calculées par rapport à la VV ou VU)
− DAP complémentaire à doter
+ RAP complémentaire à reprendre
− Participation des salariés
+ Produits financiers
=X
− Impôt théorique sur le résultat X : (Taux d’IS × X)
=B
REMARQUE
Au lieu d’annuler les DAP des actifs puis de déduire les DAP économiques, on peut déduire les DAP sur les
plus-values des actifs concernés.
159
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PARTIE 3 - Évaluation de l’entreprise
d Le calcul du goodwill
Plusieurs approches sont proposées pour déterminer le goodwill.
• La méthode des praticiens ou méthode indirecte
La valeur d’une société est la moyenne arithmétique de l’ANCC (hors fonds de commerce) et de la valeur
résiduelle (VR) :
ANCC + VR
VE = ¯¯¯¯¯¯¯¯¯¯¯¯¯¯¯¯¯¯¯¯
2
Le goodwill est déterminé de façon indirecte :
VR – ANCC
Goodwill = VE – ANCC = ¯¯¯¯¯¯¯¯¯¯¯¯¯¯¯¯¯¯¯¯
2
• La méthode des Anglo-Saxons ou méthode de la rente abrégée
Si la rente du goodwill est supposée constante à l’infini. Le goodwill est obtenu en actualisant la rente au
coût des capitaux propres (Rc) à l’infini :
Rente du goodwill
Goodwill = ¯¯¯¯¯¯¯¯¯¯¯¯¯¯¯¯¯¯¯¯¯¯¯¯¯¯¯¯¯¯¯¯
Rc
Si on raisonne sur un horizon à n années :
APPLICATION CORRIGÉE
Vous disposez des informations suivantes concernant la SA GOOD, au capital composé de 10 millions d’actions :
ANCC = 100 M€ ; Valeur du fonds de commerce = 500 000 € ; Bénéfice lié à l’actif économique = 10 M€ ; Coût du capital = 10 % ;
Taux de placement sans risque = 1 % ; la rente du goodwill est constante à l’infini.
160
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Chapitre 9 - Autres évaluations particulières et spécifiques
Corrigé
Calcul du goodwill à partir de l’ANCC
Rente du goodwill = 10 000 000 – 1 % (100 000 000 – 500 000) = 9 005 000 €
Goodwill = 9 005 000 / 0,10 = 90 050 000 €
VE = 100 000 000 – 500 000 + 90 050 000 = 189 550 000 €
Valeur d’1 action = 189 550 000 / 10 000 000 = 18,955 €
VBS = VU ou VV de l’actif d’exploitation (hors actif fictif) + Valeur vénale crédit-bail + EENE
La rente du goodwill représente la différence entre le bénéfice lié à l’actif économique (B) et la rémunéra-
tion de la VBS au taux d’actualisation des rentes, correspondant au taux sans risque (Rs) :
B est un résultat retraité du crédit-bail, abstraction faite des charges et produits exceptionnels et des condi-
tions de financement à court terme. Il peut être déterminé à partir du résultat courant avant IS, à partir du
résultat de l’exercice ou du résultat d’exploitation :
• Calcul de B à partie du résultat courant avant IS
Résultat de l’exercice
+ Redevance crédit-bail (pour annulation)
− DAP crédit-bail
+ Charges non liées à l’activité (pour annulation)
− Produits non liés à l’exploitation (pour annulation)
+ DAP des actifs (pour annulation car retraitées dans une optique économique)
+ DAP de l’actif fictif (pour annulation)
− Dotations aux amortissements économiques des actifs (calculées par rapport à la VV ou VU)
− DAP complémentaire à doter
+ RAP complémentaire à reprendre
− Participation des salariés
162
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Chapitre 9 - Autres évaluations particulières et spécifiques
Résultat d’exploitation
+ Redevance crédit-bail (pour annulation)
− DAP crédit-bail
+ Charges non liées à l’activité (pour annulation)
− Produits non liés à l’exploitation (pour annulation)
+ DAP des actifs (pour annulation car retraitées dans une optique économique)
+ DAP de l’actif fictif (pour annulation)
− Dotations aux amortissements économiques des actifs (calculées par rapport à la VV ou VU)
− DAP complémentaire à doter
+ RAP complémentaire à reprendre
− Participation des salariés
− Intérêts et charges financiers assimilées à long terme (pour annulation)
+ Produits financiers sur cessions de VMP à long terme (pour annulation)
=X
− Impôt théorique sur le résultat X : (Taux d’IS × X)
=B
REMARQUE
Au lieu d’annuler les DAP des actifs puis de déduire les DAP économiques, on peut déduire les DAP sur les
plus-values des actifs concernés.
Rente du goodwill
Goodwill = ¯¯¯¯¯¯¯¯¯¯¯¯¯¯¯¯¯¯¯¯¯¯¯¯¯¯¯¯¯¯¯¯
Rc
163
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PARTIE 3 - Évaluation de l’entreprise
B est déterminé à partir du résultat courant avant IS, du résultat de l’exercice ou du résultat d’exploitation,
de la même façon que pour l’ANCC, abstraction faite des conditions de financement à long terme.
164
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Chapitre 9 - Autres évaluations particulières et spécifiques
Résultat de l’exercice
+ Redevance crédit-bail (pour annulation)
− DAP crédit-bail
+ Charges non liées à l’activité (pour annulation)
− Produits non relatifs à l’exploitation (pour annulation)
+ DAP des actifs (pour annulation car retraitées dans une optique économique)
+ DAP de l’actif fictif (pour annulation)
− Dotations aux amortissements économiques des actifs (calculées par rapport à la VV ou VU)
− DAP complémentaires à doter
+ RAP complémentaires à reprendre
− Participation des salariés
+ Intérêts et charges financiers assimilées à long terme (pour annulation)
− Produits financiers assimilés à long terme (pour annulation)
+ Charges exceptionnelles (pour annulation)
− Produits exceptionnels (pour annulation)
=X
− Impôt théorique sur le résultat X : (Taux d’IS × X)
=B
165
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PARTIE 3 - Évaluation de l’entreprise
Résultat d’exploitation
+ Redevance crédit-bail (pour annulation)
− DAP crédit-bail
+ Charges non liées à l’activité (pour annulation)
− Produits non relatifs à l’exploitation (pour annulation)
+ DAP des actifs (pour annulation car retraitées dans une optique économique)
+ DAP de l’actif fictif (pour annulation)
− Dotations aux amortissements économiques des actifs (calculées par rapport à la VV ou VU)
− DAP complémentaires à doter
+ RAP complémentaires à reprendre
− Intérêts et charges financiers assimilées à court terme (pour annulation)
− Produits financiers assimilés à court terme (pour annulation)
− Participation des salariés
=X
− Impôt théorique sur le résultat X : (Taux d’IS × X)
=B
REMARQUE
Au lieu d’annuler les DAP des actifs puis de déduire les DAP économiques, on peut déduire les DAP sur les
plus-values des actifs concernés.
Si la rente du goodwill est supposée constante à l’infini. Le goodwill est obtenu en actualisant la rente au
coût des capitaux propres (Rc) à l’infini :
Rente du goodwill
Goodwill = ¯¯¯¯¯¯¯¯¯¯¯¯¯¯¯¯¯¯¯¯¯¯¯¯¯¯¯¯¯¯¯¯
CMPC
Si on raisonne sur un horizon à n années :
166
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Chapitre 9 - Autres évaluations particulières et spécifiques
Corrigé
1. ANCC et goodwill
Calcul du goodwill à partir de l’ANCC
L’ANCC est déterminé hors fonds de commerce.
Goodwill
Rente du goodwill = 15 – 1 % (150 – 0,75) = 13,5075 M€
Goodwill = 13,5075 / 0,12 = 112,5625 M€
Valeur de l’entreprise (VE)
VE = (150 – 0,75) + 112,5625 = 261,8125 M€
2. CPNE et goodwill
Coût du capital (CMPC)
CMPC = (12 % × 0,70) + [1 % (1 – 0,25) × 0,30] = 8,625 %
Goodwill
Éléments (M€) N N+1 N+2
Rente du goodwill (1) 44 45 54,8
(1) 48 – (400 × 1 %) = 44 ; 50 – (500 × 1 %) = 45 ; 60 – (520 × 1 %) = 54,8
167
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PARTIE 3 - Évaluation de l’entreprise
II L’approche immobilière
Les méthodes d’évaluation des biens immobiliers sont issues de la théorie financière.
Certaines méthodes sont à privilégier selon le contexte du marché ; dans un contexte d’abondance de
biens immobiliers, la valeur réelle d’un bien correspondra à sa valeur de marché. Si le marché n’est pas effi-
cient, il conviendra d’établir un prix qui intègre le maximum d’informations disponibles pour qu’il reflète
le prix du marché ; ces informations sont basées sur les données observées du passé et sur des estimations
futures de la rentabilité des biens ; l’approche immobilière s’intéresse donc non seulement à la situation
actuelle et au passé, mais aussi au futur.
La valeur vénale ou valeur de marché est déterminée soit par la méthode par comparaison, la méthode
par capitalisation des revenus procurés, la méthode des cash-flows la méthode du coût de remplacement.
A L’approche comparable
La méthode comparative consiste à rechercher des ventes récentes de biens comparables ; l’échan-
tillon doit être homogène (transactions récentes, localisations similaires, caractéristiques physiques com-
parables). Les principales sources d’informations sont les agents immobiliers, les notaires. En revanche,
les informations recueillies dans les journaux ne sont pas à prendre en compte, compte tenu des écarts
significatifs entre les prix annoncés et les prix réels.
Cette méthode est simple d’utilisation mais difficilement applicable dans un contexte de pénurie de biens
immobiliers.
168
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Chapitre 9 - Autres évaluations particulières et spécifiques
vétustes qui exigent des travaux de rénovation ; a contrario, il sera faible pour les biens de haute gamme.
Certains facteurs (facteurs physiques, juridiques, économiques) peuvent influencer le taux de capitalisa-
tion, à la hausse ou à la baisse par rapport au taux de référence, se traduisant par des variations de valeur
importantes.
169
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PARTIE 3 - Évaluation de l’entreprise
L’approche des comparables consiste à prendre comme référence une ou plusieurs entreprise(s) de
même secteur d’activité et d’ancienneté proche. Pour les start-ups n’ayant pas encore réalisé de chiffre
d’affaires, il est déterminé un multiple moyen à partir d’agrégats s’appuyant sur la qualité du projet, la
capacité à lancer le produit, les qualités du management, etc. La valeur obtenue peut être ajustée en
fonction de critères relatifs aux risques industriel, commercial, financier, à la concurrence, etc. Les facteurs
de risque sont pondérés en fonction de leur importance dans le projet (méthode de Bill Payne). Pour les
start-ups réalisant un chiffre d’affaires honorable, sans pour autant être rentables, on retient fréquemment
le multiple Price-to-Sales (Valorisation boursière / Chiffre d’affaires).
La méthode du DCF rejoint celle applicable à la valorisation de toute entreprise. Elle est plus complexe
à mettre en œuvre dans l’estimation des flux de trésorerie prévisionnels. En effet, l’évolution des FTD est
difficile à évaluer ; la période d’actualisation des FTD et le montant de la valeur terminale sont difficiles à
évaluer.
170
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PARTIE 4
INVESTISSEMENT
ET
FINANCEMENT
173
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PARTIE 4 - Investissement et financement
–
choisir le taux d’actualisation ;
–
évaluer le coût du projet (capital investi).
174
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Chapitre 10 - Investissement et désinvestissement
APPLICATION CORRIGÉE
Vous disposez des informations suivantes relatives au résultat avant IS sur un horizon de 3 ans :
Corrigé
Hypothèse 1 : l’entreprise dispose d’autres activités bénéficiaires :
Éléments Année 1 Année 2 Année 3 Total
RE avant IS – 150 – 300 600
– IS (25 %) – (– 37,50) – (– 75) – 150 – 37,50
= RE après IS – 112,50 – 225 450
–
soit à la valeur vénale nette d’IS (VV) :
175
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PARTIE 4 - Investissement et financement
E Le capital investi
Il est rare qu’un projet d’investissement se limite à l’achat d’une seule immobilisation. Doivent être pris en
compte les coûts accessoires d’achat, les coûts de formation, le BFR additionnel, les coûts d’opportunité
(immobilisations internes appartenant à l’entreprise nécessaire pour la réalisation du projet). Si l’installation
du nouvel investissement implique une réorganisation occasionnant une charge supplémentaire ou bien
engendre l’arrêt ou le ralentissement des activités existantes, ces éléments doivent être pris en compte. Les
dépenses engagées antérieurement (frais d’étude préalables à la réalisation du projet) ne doivent pas être
retenues dans la mesure où elles ne pourront pas être récupérées si le projet n’est pas retenu.
Capital investi =
Investissements réalisés (+ TVA non récupérable)
+ Dépenses liées aux investissements (coûts d’acquisition activables)
+ Coûts d’opportunité (Valeur vénale nette d’IS)
+ VAR BFRE de la première année
– Valeur vénale nette d’IS des immobilisations anciennes cédées
176
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Chapitre 10 - Investissement et désinvestissement
G Le taux d’actualisation
Table des abréviations :
Rc = Coût des capitaux propres CP = Capitaux propres
Rd = Coût de la dette DF = Dettes financières
CP + DF = Valeur globale de l’entreprise (VGE) Rs = Taux sans risque
βt = Bêta des titres de la société βd = Bêta de la dette
Prime de risqué = E(Rm) – Rs E(Rm) = Rentabilité espérée du marché
Le taux d’actualisation retenu ou taux de rejet est le taux minimum exigé (espéré, attendu) par
les actionnaires, compte tenu du risque encouru. Il constitue le plancher pour lequel l’entreprise accepte
ou rejette le projet. Il doit en effet être supérieur ou égal au coût du financement du projet d’investisse-
ment. Si le projet est très risqué, les actionnaires exigeront un taux d’actualisation supérieur au coût des
capitaux, la différence représentant une prime de risque qui rémunère le risque pris.
177
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PARTIE 4 - Investissement et financement
CP DF
CMPC = Rc × ¯¯¯¯¯¯¯¯¯¯¯¯¯¯ + Rd × (1 – Taux d’IS) × ¯¯¯¯¯¯¯¯¯¯¯¯¯¯
CP + DF CP + DF
Le taux de rentabilité des capitaux propres (Rc) peut être déterminé par différentes méthodes (méthode de
Gordon et Shapiro, etc.). La pratique repose essentiellement sur le modèle du MEDAF, mettant en évidence
un taux de rentabilité, égal à la somme du taux sans risque et d’une prime de risque (la formulation a déjà
été appréhendée au Chapitre 7) :
178
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Chapitre 10 - Investissement et désinvestissement
CP DF
CMPC = Rc’ × ¯¯¯¯¯¯¯¯¯¯¯¯¯¯ + Rd × (1 – Taux d’IS) × ¯¯¯¯¯¯¯¯¯¯¯¯¯¯
CP + DF CP + DF
APPLICATION CORRIGÉE
Vous disposez des informations suivantes concernant la société INVEST :
CP DF βc βd Rs Prime de risque
2/3 1/3 1,2 0,3 1% 4%
1. Déterminer le coût du capital en utilisant le MEDAF pour le calcul du coût des capitaux propres et du coût
d’endettement. Le taux d’IS est supposé être de 25 %.
2. Calculer le coût du capital spécifique au projet d’investissement de la société sachant que la société observe
le bêta des titres de deux sociétés X et Y de même secteur d’activité que le sien.
Éléments βc βd CP DF
Société X 0,9 0 60 % 40 %
Société Y 0,7 0 50 % 50 %
Corrigé
1. Calcul du CMPC
Rc = 1 % + (1,2 × 4 %) = 5,8 %
Rd = 1 % + (0,3 × 4 %) = 1,3 %
CMPC = (5,8 % × 2 / 3) + 1,3 % × (1 – 0,25) × 1 / 3 = 4,19 %
179
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PARTIE 4 - Investissement et financement
capital investi, à savoir le point d'équilibre où le projet d'investissement ne dégage ni perte, ni bénéfice.
Les dépenses d'investissement sont comparées aux excédents de trésorerie dégagés par le projet sur une
période déterminée (durée du projet).
C L’indice de profitabilité
L’indice de profitabilité (IP) ou Profitability Index consiste à rapporter la VAN au montant de l’investis-
sement initial. Il permet de mettre en évidence la valeur actuelle obtenue pour un euro investi. Un IP de 2
signifie qu’1 € de capital investi rapporte 2 €.
VAN
IP = ¯¯¯¯¯¯¯¯¯¯¯¯¯¯¯¯¯¯¯¯¯¯¯¯¯¯ + 1
Capital investi
Si l’IP est supérieur à 1, le projet sera accepté.
SI l’IP est inférieur à 1, le projet sera rejeté.
Pour choisir entre plusieurs projets mutuellement exclusifs, on retiendra le projet qui a l’IP le plus élevé,
c’est-à-dire celui qui assure la meilleure rentabilité.
181
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PARTIE 4 - Investissement et financement
Si le capital investi est compris entre le cumul des FTE d’une année N et le cumul des FTE d’une année N’,
il sera rentabilisé dans une période comprise entre N et N’.
On trouve le DRCI par interpolation.
L’investissement est considéré comme rentable si d est inférieur à un délai de référence arbitrairement fixé
par l’entreprise. Plus le délai est court, plus vite le capital investi sera récupéré et moins il sera risqué.
Corrigé
Calcul des flux de trésorerie d’exploitation
Montant de l’investissement
L’investissement total comprend le matériel et les locaux (coût d’opportunité) : 750 000 + 255 000 = 1 005 000 €
Valeur vénale nette d’IS de l’ancien matériel (VV)
VV = 51 000 – 30 % [51 000 – (400 000 – 400 000)] = 35 700 €
Valeur vénale nette d’IS de l’investissement total à l’issue du projet (VV)
VNC des locaux = 255 000 – (255 000 / 15) × 5 = 170 000
182
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Chapitre 10 - Investissement et désinvestissement
VNC du matériel = 0
VNC totale = 170 000 + 0 = 170 000
VV = 500 000 – 30 % [500 000 – 170 000] = 401 000
Capacité d’autofinancement
Éléments N+1 N+2 N+3 N+4 N+5
Chiffre d’affaires 1 000 000 1 100 000 1 200 000 1 200 000 1 200 000
− Coûts variables 200 000 220 000 240 000 240 000 240 000
− Frais fixes 150 000 150 000 150 000 150 000 150 000
− DAP (1) 167 000 167 000 167 000 167 000 167 000
= RE avant IS 483 000 563 000 643 000 643 000 643 000
− IS (25 %) – 120 750 – 140 750 – 160 750 – 160 750 – 160 750
= RE après IS 362 250 422 250 482 250 482 250 482 250
+ DAP 167 000 167 000 167 000 167 000 167 000
= CAF 529 250 589 250 649 250 649 250 649 250
(1) (750 000 / 5) + (255 000 / 15) = 167 000
Variation du BFRE (VAR BFRE)
Années BFRE (10 % du CA) VAR BFRE
N+1 100 000 100 000
N+2 110 000 10 000
N+3 120 000 10 000
N+4 120 000 0
N+5 120 000 0
183
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PARTIE 4 - Investissement et financement
Si les projets sont de durées différentes, la VA du projet pour lequel la durée est la plus courte sera calculée
sur la durée la plus longue.
Selon le critère de la VAN, les flux générés par le projet sont réinvestis à un taux égal au coût du capital ;
selon le critère du TRI, les flux sont réinvestis à un taux égal au TRI ; si le TRI est élevé, il est peu probable
que la société soit en mesure de réinvestir les flux à ce taux. Pour pallier à ce problème, les critères globaux
tiennent compte d'un réinvestissement des flux à un taux de réinvestissement plus proche de la réalité. La
VANG est donc inférieure à la VAN. Le réinvestissement des flux à un taux inférieur au TRI est donc consi-
déré comme destructeur de valeur (voir l'approfondissement de l'analyse au IV de ce Chapitre).
La VANG et le TRIG sont liés ; le TRIG (t) correspond au taux qui rend la VANG égale à zéro :
VANG = – Capital investi + VA (1 + t)–³ = 0
VANG
IPG = ¯¯¯¯¯¯¯¯¯¯¯¯¯¯¯¯¯¯¯¯¯¯¯¯¯¯ + 1
Capital investi
Pour choisir entre plusieurs projets mutuellement exclusifs, on retiendra le projet qui a la VANG, le TRIG
ou l’IPG le plus élevé.
184
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Chapitre 10 - Investissement et désinvestissement
Corrigé
Calcul de la VAN
VAN (10 %) = – 100 + 150 × [1 – (1,10)−3] / 0,10 = 273 K€
Calcul de la VANG
Valeur acquise (VA) = 150 (1,08)2 + 150 (1,08)1 + 150 (1,08)0 = 486,96 K€
VANG 10 % = – 100 + 486,96 (1,10)–3 = 266 K€
Il est logique que la VANG soit inférieure à la VAN. En effet, selon le critère de la VAN, les flux sont réinvestis au coût du capital alors
que, selon le critère de la VANG, ils sont réinvestis à un taux inférieur. Le réinvestissement des flux à un taux inférieur au coût du capital
est donc destructeur de valeur.
IV L’approfondissement de l’analyse
Pour choisir entre plusieurs projets mutuellement exclusifs (on ne peut réaliser les projets en même temps),
l’analyse doit être approfondie. Si les investissements sont de montants identiques, on retient comme cri-
tères la VAN ou le TRI. S’ils sont de montants différents, on retient le TRI ou l’IP.
185
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PARTIE 4 - Investissement et financement
Si la VAN du projet (A – B) est positive, on retient le projet A. À l’inverse, si elle est négative, on retient le
projet B. Le raisonnement peut également être réalisé en déterminant la VAN du projet (B – A).
Même si la VAN est un critère de référence car elle met en évidence la création de valeur d’un projet, il
s’avère que ce critère est insuffisant pour prendre une décision dans les deux cas suivants :
– situation de rationnement du capital liée à l’existence de contraintes de financement : flux de
trésorerie prévisionnels incertains pour les banques, société déjà fortement endettée, sociétés ne pou-
vant pas procéder à une augmentation de capital, etc. ;
– projets mutuellement exclusifs : l’approfondissement de l’analyse peut être réalisée par le biais de
l’indice de profitabilité. Cette méthode comporte toutefois des limites. En effet, même si une entreprise
retient un projet, la rentabilité du projet retenu n’est pas forcément meilleure que celle du projet rejeté.
Par exemple, une entreprise retiendra un projet A de 100 € car son IP est de 1,5, par rapport à un projet
B de 150 € pour lequel l’IP est de 1,1. Or, le projet A rapporte 100 × 1,5 = 150 € pour 100 € investi alors
que le projet B rapporte 150 × 1,1 = 165 € pour 150 € investi. Pour que le raisonnement soit valable,
l’entreprise doit être capable de réinvestir la différence d’investissement entre les deux projets. Ce réin-
vestissement doit rapporter une VAN qui, cumulée avec la VAN du projet retenu, doit être au moins
égale à la VAN du projet auquel l’entreprise a renoncé.
186
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Chapitre 10 - Investissement et désinvestissement
APPLICATION CORRIGÉE : Choix entre plusieurs projets – Contradiction des critères financiers
Soient deux projets d’investissement dont les flux de trésorerie d’exploitation sont les suivants :
Corrigé
Calcul de la VAN, du TRI et de l’IP pour le projet A
VAN (10 %) = – 30 000 + 15 000 (1,10)–1 + 18 000 (1,10)–2 + 17 000 (1,10)–3 = 11 285 €
TRI (t) : – 30 000 + 15 000 (1 + t)–1 + 18 000 (1 + t)–2 + 17 000 (1 + t)–3 = 0 ; on trouve t = 30 %
IP = (11 285 / 30 000) + 1 = 1,38
Conclusion
Éléments Projet A Projet B Projet retenu
VAN 11 285 € 9 636 € A
TRI 30 % 29 % A
IP 1,38 1,39 B
Les deux projets étant de montants différents, les critères financiers à retenir sont le TRI et l’IP. Selon le critère du TRI, le projet A est
retenu ; selon le critère de l’IP, le projet B est retenu. Il est donc nécessaire de lever la contradiction par la méthode des critères globaux.
187
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PARTIE 4 - Investissement et financement
–
déterminer un flux de trésorerie équivalent à la VAN, correspondant à l’annuité équivalente (AEQ) :
188
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Chapitre 10 - Investissement et désinvestissement
Corrigé
Rentabilité des projets
Les projets étant de durée différente, le critère de la VAN n’est pas significatif. Différentes méthodes permettent de comparer plusieurs
projets de durées différentes :
Méthode des annuités équivalentes (AEQ)
VAN de A = – 7 000 + 2 000 × [1 – (1,08)–5] / 0,08 = 985 K€
AEQ de A = 985 × 0,08 / [1 – (1,08)–5] = 247 K€
VAN de B = – 7 000 + 1 500 × [1 – (1,08)–7] / 0,08 = 810 K€
AEQ de B = 810 × 0,08 / [1 – (1,08)–7] = 155 K€
E L’inflation anticipée
L’inflation est généralement prise en compte dans l’estimation des flux de trésorerie afin d’assu-
rer la cohérence avec le taux d’actualisation qui est un taux nominal. Le chiffre d’affaires et les coûts
variables étant affectés par l’inflation, il est donc important d’anticiper l’inflation, c’est-à-dire anti-
ciper la perte du pouvoir d’achat. Ainsi, les flux de trésorerie seront estimés en euros courants, à
savoir après prise en compte de l'inflation, et ce, afin qu'il y ait une cohérence avec le coût du capi-
tal ; ce dernier représentant le taux de rentabilité exigé par les apporteurs de capitaux, il est logique
que les apporteurs de fonds tiennent compte du taux d'inflation dans leur exigence de rentabilité.
Si les FTE sont évalués en flux courants, ils seront actualisés au taux nominal ; en revanche, s’ils sont
évalués en unités monétaires courantes, ils seront actualisés au taux réel. Les résultats obtenus seront
identiques.
Pour se protéger contre un taux d'inflation élevé, il conviendra de privilégier des investissements à court
terme permettant de bénéficier d'un taux nominal élevé.
Il existe un lien entre l’inflation et le niveau réel des taux d’intérêt. On distingue le taux d’intérêt nominal
et le taux d’intérêt réel. Le taux d’intérêt réel est exprimé en fonction du taux d’intérêt nominal et du taux
d’inflation anticipée :
1 + Taux nominal
Taux réel = ¯¯¯¯¯¯¯¯¯¯¯¯¯¯¯¯¯¯¯¯¯¯¯¯¯¯¯¯¯¯¯¯¯¯¯¯¯¯¯¯¯¯¯¯¯¯¯¯¯¯¯ – 1
1 + Taux d’inflation anticipée
La VAN peut être déterminée au taux nominal ou au taux réel :
VAN au taux d’intérêt nominal (i) = – Capital investi + FTE1 (1 + i)−1 + … + FTEN (1 + i)−n
VAN au taux d’intérêt réel (t) = – Capital investi + FTE déflatés 1 (1 + i)−1 + …
+ FTE déflatés N (1 + i)−n
Avec FTE déflatés = FTE1 × (1 + Taux d’inflation)−1 + … + FTEN × (1 + Taux d’inflation)−n
La VAN obtenue, en actualisant au taux nominal, les FTE nominaux, est égale à la VAN obtenue en actua-
lisant, au taux réel, les FTE déflatés.
190
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Chapitre 10 - Investissement et désinvestissement
Corrigé
Calcul des flux nets de trésorerie (FNT)
Nous considérerons que les frais fixes ne sont pas impactés par l’inflation, au même titre que les amortissements.
191
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PARTIE 4 - Investissement et financement
1 La sensibilité
L’analyse de la sensibilité consiste à mesurer l’impact de la modification de différents paramètres
sur la VAN du projet d’investissement. L’objectif est de calculer la VAN au taux d’actualisation en appli-
quant la méthode des scenarii. Il convient d’élaborer plusieurs combinaisons possibles en posant comme
inconnus le prix de vente unitaire, les quantités vendues, ou le coût variable unitaire, de façon à juger de
l’impact d’une modification de l’une ou l’autre des différentes variables. Cette méthode conduit à une
multitude de résultats et la prise de décision est très subjective.
VAN des FTE risqués au CMPC = VAN des FTE non risqués au taux sans risque
1 – (1 + CMPC) 1 – (1 + Rs)–n
– FTE0 + FTE risqués × ¯¯¯¯¯¯¯¯¯¯¯¯¯¯¯¯¯¯¯¯¯¯¯¯¯¯ = – FTE0 + FTE non risqués ׯ¯¯¯¯¯¯¯¯¯¯¯¯¯¯¯¯¯¯¯¯
CMPC RS
Si la VAN est positive, le projet est rentable.
Soient deux projets d’investissement début N+1, d’une durée de 3 ans chacun.
Éléments Projet A Projet B
Montant de l’investissement 150 000 € 150 000 €
Prix de vente unitaire HT 150 € 150 €
Quantités 4 000 unités 4 000 unités
Coût variable unitaire 10 € 75 €
Frais fixes annuels hors DAP 330 000 € 70 000 €
193
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PARTIE 4 - Investissement et financement
Corrigé
1. Calcul de la VAN
Flux nets de trésorerie
Projet A Projet B
Éléments Début N+1
Fin N+1 Fin N+2 Fin N+3 Fin N+1 Fin N+2 Fin N+3
Chiffre d’affaires 600 000 600 000 600 000 600 000 600 000 600 000
− Coûts variables – 40 000 – 40 000 – 40 000 – 300 000 – 300 000 – 300 000
− Frais fixes – 330 000 – 330 000 – 330 000 – 70 000 – 70 000 – 70 000
− DAP (600 000 / 3) – 200 000 – 200 000 – 200 000 – 200 000 – 200 000 – 200 000
= Résultat avant IS 30 000 30 000 30 000 30 000 30 000 30 000
− IS (25 %) – 7 500 – 7 500 – 7 500 – 7 500 – 7 500 – 7 500
= Résultat après IS 22 500 22 500 22 500 22 500 22 500 22 500
+ DAP 200 000 200 000 200 000 + 200 000 + 200 000 + 200 000
− Investissement – 150 000
= FNT – 150 000 222 500 222 500 222 500 222 500 222 500 222 500
Les deux projets sont équivalents en termes de rentabilité. Leur VAN est identique :
VAN10 % = – 150 000 + 222 500 [1 – (1,10)–3)] / 0,10 = 403 325 €
194
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Chapitre 10 - Investissement et désinvestissement
Les quantités minimales à vendre sont telles que la VAN est égale à zéro.
VANA 10 % = – 150 000 + (105 X – 197 500) × [1 – (1,10)–3)] / 0,10 = 0 ; on trouve X = 2 455 unités
VANB 10 % = – 150 000 + (56,25 x – 2 500) × [1 – (1,10)–3)] / 0,10 = 0 ; on trouve X = 1 117 unités
Seuil de rentabilité (SR) et indice de sécurité
SR de A = 150 × 2 455 = 368 250 €
Marge de sécurité de A = 600 000 – 368 250 = 231 750 €
Indice de sécurité de A = 231 750 / 600 000 = 38,625 %
SR de B = 150 × 1 117 = 167 550 €
Marge de sécurité de B = 600 000 – 167 550 = 432 450 €
Indice de sécurité de B = 432 450 / 600 000 = 72,075 %
Conclusion
Les projets de même rentabilité ne présentent pas le même niveau de risque. Le projet A est plus risqué que le projet B. La VAN n’aurait
pas dû être calculée avec le même coût du capital. Le projet le plus risqué doit être appréhendé à partir d’un coût du capital plus élevé.
195
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PARTIE 4 - Investissement et financement
196
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Chapitre 10 - Investissement et désinvestissement
En principe, plus l’espérance de la VAN est élevée, plus le projet est risqué. L’investisseur doit alors procéder
à des arbitrages privilégiant soit :
– une rentabilité maximale avec un niveau de risque élevé ;
– un moindre risque avec un niveau de rentabilité plus faible.
L’espérance et l’écart-type de la VAN sont déterminés de la façon suivante :
∂(VAN) = √ VAR(VAN)
∂(VAN)
Coefficient de variation = ¯¯¯¯¯¯¯¯¯¯¯¯¯
E(VAN)
Avec :
–
Xi = FTE ;
–
E(Xi) = ∑ pi × Xi ;
–
VAR(Xi) = ∑ pi × [Xi – E(Xi)]² = ∑ pi (Xi)² – [E(Xi)]².
N N+1 N+2
pi FTD (Xi) pi FTD (Xi) pi FTD (Xi)
0,20 15 000 0,15 20 000 0,00 0
0,50 25 000 0,60 10 000 0,70 18 000
0,30 20 000 0,25 15 000 0,30 15 000
Le taux d’actualisation retenu est de 10 %.
Calculer l’espérance de la VAN du projet.
197
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PARTIE 4 - Investissement et financement
Corrigé
Calcul de l’espérance mathématique et de l’écart-type
Année N
pi Xi piXi pi(Xi)²
0,20 15 000 3 000 45 000 000
0,50 25 000 12 500 312 500 000
0,30 20 000 6 000 120 000 000
Total 21 500 477 500 000
E(Xi) = 21 500
VAR(Xi) = 477 500 000 – (21 500)2 = 15 250 000
б(Xi) = √15 250 000 = 3 905
Année N+1
pi Xi piXi pi(Xi)²
0,15 20 000 3 000 60 000 000
0,60 10 000 6 000 60 000 000
0,25 15 000 3 750 56 250 000
Total 12 750 176 250 000
E(Xi) = 12 750
VAR(Xi) = 176 250 000 – (12 750)2 = 13 687 500
б(Xi) = √13 687 500 = 3 700
Année N+2
pi Xi piXi pi(Xi)²
0,00 0 0 0
0,70 18 000 12 600 226 800 000
0,30 15 000 4 500 67 500 000
Total 17 100 294 300 000
E(Xi) = 17 100
VAR(Xi) = 294 300 000 – (17 100)2 = 1 890 000
б(Xi) = √1 890 000 = 1 375
198
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Chapitre 10 - Investissement et désinvestissement
Quel projet retiendriez-vous selon les différents critères issus de la théorie des jeux ?
Corrigé
Critère de Laplace
E(Ra) = (5 000 + 4 000 + 6 000) / 3 = 5 000
E(Rb) = (8 000 + 1 000 + 600) / 3 = 3 200
E(Rc) = (7 000 + 4 000 + 2 000) / 3 = 4 000
Selon le critère de Laplace, on retient le projet qui maximise l’espérance mathématique. Le projet retenu est le projet A.
199
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PARTIE 4 - Investissement et financement
Critère du maximax
Max A = 6 000
Max B = 8 000
Max C = 7 000
Selon le critère du Maximax, on détermine le flux le plus élevé et on retient le maximum des maximums. Le projet retenu est le projet B.
Critère d’Hurwicz
Hypothèse 1 Hypothèse 2 Hypothèse 3 Moyenne pondérée
Projet A 5 000 4 000 6 000 5 400 (1)
Projet B 8 000 1 000 600 5 780 (1)
Projet C 7 000 3 000 2 000 5 500 (1)
(1) (0,7 × 6 000) + (0,3 × 4 000) = 5 400 ; (0,7 × 8 000) + (0,3 × 600) = 5 780 ; (0,7 × 7 000) + (0,3 × 2 000) = 5 500
Selon le critère d’Hurwicz, on applique des coefficients de pondération (par exemple 70 % et 30 %) aux flux les plus élevés et les plus
faibles et on retient le maximum de la moyenne pondérée. Le projet retenu est le projet B.
200
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Chapitre 10 - Investissement et désinvestissement
Année 1 Année 2
Hypothèse pessimiste Hypothèse pessimiste
Probabilité de 0,6 Probabilité de 0,5
FNT = 150 000 € FNT = 160 000 €
Hypothèse optimiste
Probabilité de 0,5
FNT = 200 000 €
Hypothèse optimiste Hypothèse pessimiste
Probabilité de 0,4 Probabilité de 0,3
FNT = 200 000 € FNT = 180 000 €
Hypothèse optimiste
Probabilité de 0,7
FNT = 250 000 €
Le taux d’actualisation retenu est de 10 %.
1. Présenter l’arbre de décision.
2. Calculer l’espérance de la VAN et l’écart-type de la VAN du projet.
Corrigé
1. Arbre de décision
Pi Période 1 Pi Période 2 Pi
0,5 160 000 0,6 × 0,5 = 0,3
202
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Chapitre 10 - Investissement et désinvestissement
La méthode repose sur la décomposition du projet d’investissement en deux étapes : une première étape
d’observation (faible décaissement à réaliser), puis une seconde étape correspondant à l’exercice ou à
l’abandon de l’option.
Selon Robert McDonald et Donal Siegel, il peut être intéressant de réaliser un investissement en situation
d’incertitude, même si la VAN est négative. En effet, la VAN globale d’un projet englobe la VAN de base et
la valeur de l’opportunité (croissance, désistement, etc.), correspondant à la valeur de l’option réelle.
La valorisation des options réelles est réalisée par les modèles binomiaux de Cox, Ross, Rubinstein et le
modèle de Black et Scholes.
Ces modèles mettent en évidence les critères suivants :
– le prix d’exercice (PE), correspondant soit au coût de l’investissement futur dans le cas d’une option
d’achat, soit au prix de cession dans le cas de l’abandon d’un projet (option de vente) ;
– le taux sans risque (r), correspondant à un taux d’intérêt composé en continu dans le modèle de Black
et Scholes : ln (1 + i) ;
– le temps s’écoulant jusqu’à la maturité (n), correspondant à la date de la réalisation du projet futur,
ramenée à l’époque zéro (cas d’un investissement reporté ou d’un investissement d’expansion), ou de
l’époque zéro à la date de la réalisation du projet futur (cas de l’abandon d’un projet) ;
– la volatilité (α) du cours du sous-jacent, mesurée par l’écart des variations du sous-jacent ;
– le cours actuel de l’actif sous-jacent (Spot S), correspondant à la valeur actuelle des flux de trésorerie
procurés par le projet.
203
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PARTIE 4 - Investissement et financement
C L’abandon du projet
L’option d’abandon est assimilée à un put (droit de vendre). Le projet sera cédé au prix de l’exercice.
L’entreprise n’exercera l’option de vente que si la valeur de revente des actifs du projet est supérieure à la
valeur actuelle de la poursuite du projet.
D La valorisation de l’option
La valeur de l’option est déterminée en utilisant le modèle binomial ou le modèle de Black et Scholes.
S
ln ¯¯¯¯¯¯¯¯ + (r + 0,5 α²) × n
PE
x1 = ¯¯¯¯¯¯¯¯¯¯¯¯¯¯¯¯¯¯¯¯¯¯¯¯¯¯¯¯¯¯¯¯¯¯¯¯¯¯¯¯¯
α × √n
x2 = x1 – α √n
Si x est < 0 : π(– x) = 1 – π(x)
204
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Chapitre 10 - Investissement et désinvestissement
– élaboration de l’arbre de décisions (en partant de la fin du graphe) : la valeur du projet avec expansion
est comparée à sa valeur sans expansion ; l’évaluation se fait ensuite par l’approche risque neutre : les
valeurs sont actualisées au taux sans risque compte tenu de leurs probabilités respectives à la hausse et
à la baisse.
• Cn = MAX [(Sn × (1 + g) – Coût supplémentaire) ; Sn],
• Cn – 2 = MAX [(Cn × Probabilité de hausse) + (Cn – 1 × Probabilité de baisse)] × e–r ; Sn − 2], etc.,
g = taux de croissance résultant de l’expansion ;
– calcul du put : P = C – S + (PE × e–nr) + D.
APPLICATION CORRIGÉE : Rentabilité d’un investissement en avenir incertain – Méthode des options réelles
Une entreprise souhaite investir en deux temps, en réalisant un premier investissement de 2 000 K€ au 01/01/N+1 qui lui permettrait
de générer des flux de trésorerie actualisés de 1 800 K€ pour l’année N+1. Si la conjoncture est favorable, l’entreprise souhaite réaliser
un investissement supplémentaire dès le 01/01/N+2, d’un montant de 1 000 K€, qui lui permettrait de dégager des flux de trésorerie
annuels de 2 500 K€ pendant 3 ans.
Le taux d’intérêt sans risque est de 3 %. Le coût du capital est de 8 %. L’écart-type de la rentabilité du projet est de 30 %.
La valorisation de l’option d’expansion sera réalisée avec le modèle de Black & Scholes.
Le projet global est-il rentable ?
Corrigé
Rentabilité du projet
Calcul de la VAN du projet initial
VAN = – 2 000 + 1 800 = – 200 K€ < 0
Le projet n’est pas rentable. Toutefois, la possibilité de réaliser un nouvel investissement le 01/01/N+2 peut être créateur de valeur, d’où
la nécessité de prendre en compte l’option d’expansion avant de prendre la décision d’abandonner le projet.
Calcul du call (C)
S = Valeur du second projet début N+2 = [2 500 × ((1 – (1,08)–3) / 0,8] (1,03)–1 = 6 255 K€
PE = Coût de l’investissement supplémentaire = 2 500 K€
r = Taux sans risque = 3 %
Volatilité = 30 %
x1 = [ln (6 255 / 2 500) + (0,03 + (0,5 × 0,302)) × 3] / 0,3023 = 2,19
π(x1) est lu dans la table de Gauss : 0,98574
x2 = 2,19 – (0,3023) = 1,67
π(x2) est lu dans la table de Gauss : 0,95254
C = (6 255 × 0,98574) – (2 500 × 0,95254 × e–3 × 0,03) = 3 989 K€
Valeur du projet global
Valeur du projet = – 200 + 3 989 = 3 789 K€ > 0
La prise en compte du projet d’expansion amène à réaliser le projet.
205
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PARTIE 4 - Investissement et financement
VIII Le désinvestissement
Table des abréviations :
VV = Valeur vénale nette des actifs cédés lors du désinvestissement
FTE = Flux de trésorerie d’exploitation perdus sur la période n
n = Nombre d’années restantes si l’exploitation avait été menée à son terme
CMPC = Coût du capital attendu de la société cédante
Une VAN positive est le signe de création de richesse pour les actionnaires.
Le désinvestissement est un moyen d’éviter le risque de faillite de certains groupes en situation finan-
cière fragile et de leur permettre de poursuivre leur activité en entreprenant de nouveaux investissements
plus rentables, se traduisant par une création de valeur pour les actionnaires.
Lorsque le désinvestissement est réalisé dans une optique de recentrage, il permet de céder les actifs
d’une entité ayant peu de liens stratégiques et dégageant de faibles synergies industrielles avec les autres
activités du groupe. La valeur de ces mêmes actifs, placés dans un autre contexte bénéficiant de synergies
industrielles élevées, serait plus importante ; ainsi, le désinvestissement peut profiter à la fois à l’acheteur
et au vendeur. En effet, l’acheteur, en proposant un prix supérieur à la valeur des actifs (meilleur usage des
actifs), améliorera les performances économiques, le cours de l’action augmentera se traduisant par une
création de valeur pour les actionnaires.
206
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Chapitre 10 - Investissement et désinvestissement
207
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Chapitre
MODALITÉS DE FINANCEMENT 11
Selon le programme officiel de l’examen, ce chapitre doit vous permettre d’identifier la politique financière
mise en œuvre par les sociétés afin de financer le plus judicieusement possible les emplois de leur politique
économique.
Vous développerez ainsi les compétences suivantes :
– Comparer les sources de financement ;
– Estimer l’impact du choix d’une source sur la structure financière ;
– Analyser les nouveaux outils de financement ;
– Appréhender le fonctionnement et les objectifs du capital investissement.
1 L’autofinancement
L’autofinancement est la part de la capacité d’autofinancement qui n’est pas distribuée. Il sup-
pose la mise en réserve des résultats en vue de remplacer les immobilisations existantes et de financer
la croissance. Les établissements de crédit n’accordent un emprunt pour financer un équipement que si
l’entreprise finance une partie de la valeur du projet par fonds propres (au moins 30 %).
L’autofinancement favorise et augmente l’indépendance financière de l’entreprise, réduisant ainsi le risque
lié à l’endettement. La hausse des capitaux propres provoque une hausse de la valeur des actions, géné-
rant une plus-value potentielle dans le cas d’une éventuelle cession à terme. L’autofinancement suppose
toutefois une rentabilité suffisante. Il peut conduire à des investissements non rentables, voire démesurés
et engendrer des coûts d’agence. Il constitue une source de financement onéreuse (augmentation du taux
de rentabilité des capitaux propres exigé par les actionnaires, égal au taux sans risque, majoré d’une prime
de risque). 209
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PARTIE 4 - Investissement et financement
2 L’augmentation de capital
L’augmentation de capital peut être effectuée par émission d’actions ou de parts sociales nouvelles. Elle
peut être réalisée par apports en numéraire, en nature ou par incorporation de réserves. Cette dernière
entraîne une distribution d’actions gratuites aux actionnaires proportionnellement au nombre d’actions
qu’ils détiennent. Elle ne constitue pas un véritable mode de financement car il s’agit d’un simple transfert
comptable entre les réserves et le capital. Son objectif est de donner une meilleure image financière
de la société grâce à un capital plus important et de répondre aux exigences des banques qui
peuvent exiger, en cas de prêts à accorder, que les sommes inscrites en réserves soient transférées dans le
capital afin d’éviter que ces sommes soient distribuées aux actionnaires sous forme de dividendes.
L’augmentation de capital peut également être effectuée par augmentation de la valeur nominale des
titres dès lors que les actionnaires ou les associés ont donné leur consentement.
On distingue différentes catégories d’actions :
– les actions ordinaires : elles représentent une part de propriété dans une entreprise et donnant droit
de vote ;
– les actions à dividende prioritaire : elles donnent droit à une distribution prioritaire ainsi qu’à un
dividende plus important, mais sans aucun droit de vote correspondant ;
– les actions privilégiées : elles représentent une part du capital d’une société et garantissent un divi-
dende annuel fixe et un droit privilégié sur l’actif en cas de liquidation ;
– les stock-options : ils représentent une forme de rémunération versée par une société. Il s’agit d’une
option d’achat (call) offerte à un salarié sur un certain nombre d’actions de sa société. Il existe les options
donnant droit à la souscription d’actions (émission d’actions nouvelles) et celles donnant droit à l’achat
d’actions provenant d’un rachat en bourse. Si le salarié exerce l’option, il achète les actions au cours de
l’action, à la date à laquelle les stock-options lui ont été attribués.
Les titres sont rarement émis à la valeur nominale. Le prix d’émission est compris entre la valeur nominale
et la valeur réelle du titre avant l’augmentation de capital (valeur boursière dans les sociétés cotées). Afin
d’attirer les souscripteurs, les titres sont émis à une valeur inférieure à leur valeur réelle. Il en résulte une
baisse du cours du titre après l’augmentation de capital. Les actionnaires anciens bénéficient d’un droit
préférentiel de souscription attaché à chaque action ancienne qu’ils détiennent (droit d’attribution pour
les augmentations de capital par incorporation de réserves), destiné à maintenir leur droit dans le capital,
à compenser la perte de valeur subie par leurs actions anciennes et leur donner la priorité pour souscrire
aux actions nouvelles.
La loi ne prévoit pas de droit préférentiel de souscription dans les SARL et dans les sociétés de personnes.
Un tel droit peut toutefois être créé dans les statuts. Les augmentations de capital sans droit préférentiel de
souscription sont qualifiées d’augmentations de capital au fil de l’eau. L’émission peut être réalisée lorsque
le prix d’émission est proche de la valeur de l’action avant l’augmentation de capital car la perte subie par
les actionnaires anciens sera négligeable.
L’augmentation de capital augmente la garantie des tiers. Toutefois, elle constitue une source de finan-
cement onéreuse (hausse des dividendes à verser) ; compte tenu du risque économique, les actionnaires
exigent un taux de rémunération supérieur à celui exigé par les prêteurs.
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Chapitre 11 - Modalités de financement
L’augmentation de capital suppose la capacité des actionnaires à recapitaliser et peut provoquer des effets
de dilution du capital et une perte du contrôle de la société en cas de nouveaux actionnaires ou associés,
lorsque les actionnaires anciens ne sont pas prêts à souscrire les nouvelles actions ou les parts sociales.
Il en résulte une baisse du bénéfice net par action (effet dilutif de l’augmentation de capital sur le BPA).
Toutefois, les fonds levés par la société seront réinvestis et se traduiront par une hausse du résultat. Le BPA
après l’augmentation de capital sera supérieur, dans ce cas, au BPA avant l’augmentation de capital (effet
relutif de l’augmentation de capital sur le BPA).
APPLICATION CORRIGÉE : Valeur d’une action après une double augmentation de capital simultanée
La société CAP, au capital de 500 000 actions de nominal 5 € et ayant réalisé en N un résultat net comptable de 1 045 000 €, envisage
de réaliser une double augmentation de capital simultanée début N+1 afin de financer un projet d’investissement :
– émission en numéraire de 100 000 actions au prix de 8 € ;
– distribution de 50 000 actions gratuites.
La valeur de l’action avant l’augmentation de capital est de 10 €.
1. Calculer la valeur de l’action après l’augmentation de capital.
2. Calculer le droit préférentiel de souscription et le droit d’attribution.
3. Montrer que la richesse des actionnaires n’est pas affectée par l’augmentation de capital.
4. Déterminer le résultat net nécessaire en N+1 permettant de conserver un bénéfice par action (BPA) iden-
tique.
Corrigé
1. Valeur de l’action après l’augmentation de capital
Éléments Nombre d’actions Prix unitaire Total
Avant l’augmentation de capital 550 000 12 6 600 000
Augmentation de capital en numéraire 190 000 8 1 520 000
Augmentation de capital par incorporation de réserves 60 000 0 0
Après l’augmentation de capital 800 000 10,15 8 120 000
La valeur de l’action après l’augmentation de capital est de 8 120 000 / 800 000 = 10,15 €
2. Calcul du DPS
DPS + DA = 12 – 10,15 = 1,85 €
Selon la parité « 190 000 actions nouvelles pour 550 000 actions anciennes » :
DPS = (10,15 – 8) × 190 000 / 550 000 = 0,74 €
Selon la parité « 60 000 actions gratuites pour 550 000 actions anciennes » :
DA = 10,15 × 60 000 / 550 000 = 1,11 €
Vérification : 0,74 + 1,11 = 1,85 €
211
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PARTIE 4 - Investissement et financement
212
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Chapitre 11 - Modalités de financement
213
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PARTIE 4 - Investissement et financement
Les titres hybrides sont qualifiés de quasi-fonds propres en raison de leur composante « obligation »
associée à une composante « action », liée à la possibilité d’exercer un droit de conversion ou un droit de
souscription. L’évaluation des droits est réalisée à partir du modèle binomial et du modèle de Black et
Scholes. L’intérêt d’émettre ce type d’obligations est de permettre à l’émetteur de bénéficier d’un
taux inférieur à celui d’un emprunt obligataire classique. La société est toutefois exposée à un risque
de dilution à terme lors de l’exercice des bons. L’intérêt pour le souscripteur est de pouvoir exercer ses
bons lors d’une future augmentation de capital et de pouvoir réaliser une plus-value si le cours de l’action
s’apprécie.
On distingue différentes catégories d’obligations donnant accès au capital :
Avec : Parité = Nombre d’actions à souscrire / Nombre de bons nécessaires pour souscrire les actions.
Si C < PE : la valeur intrinsèque du bon est nulle.
La valeur temps d’un bon (VT) est obtenue par différence entre la cotation du bon et sa valeur intrin-
sèque.
L’investisseur anticipe une hausse de l’action lorsque la cotation du bon à l’instant t est supérieure à sa
valeur intrinsèque. Une hausse du cours de l’action entraîne une hausse de la valeur Intrinsèque, et réci-
proquement. La valeur Temps est élevée lorsque le marché anticipe une hausse de la valeur de l’action, et
réciproquement.
Si C < (PE + VI) : l’investisseur exercera ses bons.
214
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Chapitre 11 - Modalités de financement
215
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PARTIE 4 - Investissement et financement
Corrigé
1. Taux actuariel à l’émission
Coupon = 5 000 × 1,5 % = 75 €
Taux actuariel (t) : 5 000 = 75 × (1 – (1 + t)–4 / t) + 5 000 (1 + t)–4
On trouve t = 1,5 %, soit un taux égal au taux nominal, car l’émission et le remboursement sont au pair.
216
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Chapitre 11 - Modalités de financement
Corrigé
Coût du capital
Structure de financement
Capitalisation boursière au 31/12/N : CP = 2 000 000 × 50 = 100 000 000 €
Emprunt indivis au 31/12/N : Vo = 3,5 % (20 000 000) × [1 – (1,02)–2] / 0,02 + 20 000 000 (1,02)–2 = 20 582 468 €
Emprunt obligataire au 31/12/N : Vo = 3 % (10 000 × 1 000) × [1 – (1,0175)–2)] / 0,0175 + (10 000 × 1 000) (1,0175)–2 = 10 243 587 €
Éléments Montants %
Capitaux propres 100 000 000 76 %
Emprunt indivis 20 582 468 16 %
Emprunt obligataire 10 243 587 8%
Total 130 826 055 100 %
Coût des capitaux propres (Rc)
Rc = 1 % + (1,6 × 4 %) = 7,4 %
Coût du capital (CMPC)
CMPC = (7,4 % × 0,76) + 2 % × (1 – 0,25) × 0,16 + 1,75 % (1 – 0,25) × 0,08 = 5,899 %
217
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PARTIE 4 - Investissement et financement
3 La location-financement
Il existe plusieurs types de locations-financement :
– le crédit-bail correspond à une location assortie d’une option d’achat à un prix déterminé à l’avance ;
en fin de contrat, l’entreprise peut lever l’option et acheter le bien ou restituer le bien ;
– le lease-back représente l’opération par laquelle une entreprise, propriétaire d’un immeuble, vend un
immeuble à une société de location-financement ou à une banque qui le paye comptant. La société de
location-financement ou la banque laisse l’usage de l’immeuble au vendeur en le lui louant dans le cadre
d’un contrat de location-financement ;
– la location-financement adossée représente l’opération par laquelle le locataire sous-loue le bien à
une tierce personne avec l’accord de la société de location-financement.
Ce type de financement supprime tout ou partie des décaissements initiaux et n’obère pas la capacité
d’endettement de l’entreprise. Mais il constitue une source de financement onéreuse (dépôt de garantie
et redevances à verser aux échéances).
218
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Chapitre 11 - Modalités de financement
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PARTIE 4 - Investissement et financement
société et donc d'augmenter les capitaux propres de la dite société ; il permet également d'appor-
ter un réseau et de l'expérience au profit d'une société naissante, innovante et au futur prometteur.
La prise de participation permet aux investisseurs d'acquérir un pouvoir décisionnel au sein de l'en-
treprise ; de plus, les gains dont ils peuvent bénéficier à terme peuvent dépasser leurs espérances si
l'entreprise connaît un succès démesuré. Toutefois, le risque pour les investisseurs est de ne pas trouver
acquéreur pour revendre leurs actions si l'entreprise ne se développe pas, voire perdre leur mise si la
société est dissoute.
– le capital développement est la phase de financement d’une entreprise qui suit la phase de lan-
cement, au moment où l’entreprise gagne en maturité ; l’objectif est de financer le développement
d’entreprises existantes, en forte croissance, dont la taille est devenue significative, ayant atteint leurs
seuils de rentabilité et dégageant des profits, mais aussi d'entreprises lors d'une nouvelle phase de déve-
loppement avant leur introduction possible en Bourse. L'investissement peut concerner le lancement
d'un nouveau produit, la conquête de nouveaux marchés, l'acquisition d'un concurrent ou un simple
renouvellement de l'appareil productif. L'investissement est réalisé en contrepartie d'une participation
généralement minoritaire. Les investisseurs cherchent à réaliser une plus-value à court ou moyen terme
en cédant leurs titres ou lors d'une éventuelle introduction en bourse ;
– le capital-transmission intervient lors de la cession ou du rachat d’une entreprise ; l’objectif est de
financer une partie du rachat d’une entreprise par LBO (Leverage Buy Out) ou par RES (rachat d’une
entreprise par les salariés). Les opérations de LBO sont une technique d'achat d'entreprise avec effet de
levier :
• levier juridique, qui consiste à démultiplier la puissance du contrôle de l'acquéreur grâce à la création
d'une société holding ou d'une succession de holdings en cascade,
• levier financier, qui permet d'augmenter l'espérance de rentabilité des fonds propres investis par le
biais du recours à l'emprunt,
• levier fiscal, qui consiste en l'économie d'impôt induite grâce au mécanisme de l'intégration fiscale,
• levier managérial, qui consiste à renforcer la motivation et la fidélité de l'équipe de management de la
société cible au moyen de schémas d'intéressement garantissant un alignement de leurs intérêts avec
ceux des investisseurs repreneurs.
L'étude des LBO est appréhendée au Chapitre 20 ;
– le capital-retournement est une variante du capital investissement, désignant les fonds apportés à une
entreprise qui traverse une crise et nécessite une restructuration ; l’objectif est de réinjecter des fonds
afin de permettre à l’entreprise de passer ce cap et d’éviter la liquidation judiciaire, de lui permettre de se
relancer et envoyer un signal fort à d'autres investisseurs potentiels pour les inciter à apporter des capi-
taux. Les investisseurs sont généralement des fonds d'investissements spécialistes du sauvetage d'en-
treprises en difficulté ; leurs risques sont élevé mais les bénéfices escomptés peuvent être importants.
220
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Chapitre 11 - Modalités de financement
E Le crowdfunding
Le crowdfunding est un financement participatif dans la mesure où des fonds sont récoltés auprès
d’un large public en vue de financer un projet créatif ou entrepreneurial, via internet sur une plateforme
en ligne. Ce financement peut prendre plusieurs formes : don, prêt, souscription de titres de capital. La
plupart du temps, il fait appel à un grand nombre d’investisseurs qui apportent des sommes modiques, le
but étant d’atteindre le montant souhaité pour la réalisation du projet.
La plateforme de crowdfunding par prêts (avec ou sans intérêt) doit justifier d’un statut réglementé.
Depuis le 1er octobre 2014, les plateformes de prêts doivent avoir le statut d’intermédiaires en finan-
cement participatif (IFP).
Le crowdfunding est un outil de désintermédiation financière qui évite de recourir aux établissements
de crédit.
Ses principaux avantages sont les suivants :
– les formalités administratives sont quasi-inexistantes pour le donateur ;
– la mise en place est simple et rapide ;
– un large public peut être rapidement touché ;
– le droit de vote n’est pas dilué (sauf en cas d’investissement participatif) et la société conserve son pou-
voir décisionnel ;
– le financement est moins coûteux qu’un emprunt bancaire classique ;
– la dépendance aux banques est réduite ;
– il constitue un outil de communication pour le porteur du projet, permettant de développer la notoriété
de son entreprise.
Ses principales limites sont les suivantes :
– le financement est encore orienté vers les seules jeunes entreprises start-up ;
– les plateformes sont nombreuses et ne sont toutes de même qualité ;
– les montants levés ne sont pas encore suffisamment importants ;
– il nécessite une certaine disponibilité pour motiver les futurs ambassadeurs ;
– il y a risque de dilution du pouvoir pour un investissement participatif ;
– un partage des bénéfices peut être rendu nécessaire en cas d’investissement participatif ;
– le financement peut porter atteinte à l’image du porteur du projet et laisser penser que l’entreprise n’est
pas suffisamment solide financièrement pour opter pour un autre mode de financement.
221
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PARTIE 4 - Investissement et financement
II Le coût du financement
Le calcul du taux actuariel de l’emprunt (indivis et obligataire) et du crédit-bail relève du programme du
DCG UE6. Des exercices sont présentés en complément dans l’ouvrage DSCG 2 Exercices corrigés Finance.
A = Vo / n
Emprunt remboursable par amortissements constants
a = A + intérêts
a = Vo x i / [1 – (1 + i)-n]
Emprunt remboursable par annuités constantes
A = a – Intérêts
A = 0 ; la dernière année : A = Vo
Emprunt remboursable in fine
a = Intérêts ; la dernière année : a = Vo + Intérêts
222
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Chapitre 11 - Modalités de financement
A = 0 ; la dernière année : A = N x R
Emprunt remboursable in fine
a = Intérêts ; la dernière année : a = (N x R) + Intérêts
Le coût de l’emprunt (ou taux actuariel) représente le taux de revient (t), tel que le montant encaissé est
égal aux sommes décaissées en contrepartie. Il représente le coût du capital en cas de financement par
emprunt. Il est déterminé en résolvant l’équation suivante :
223
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PARTIE 4 - Investissement et financement
Le coût de l’emprunt (ou taux actuariel ou coût de l’endettement) représente le taux pour lequel la somme
perçue par l’entreprise est égale à la somme des flux versée en contrepartie. Il est indépendant du mode
de remboursement.
Il est déterminé en résolvant l’équation suivante :
224
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Chapitre 11 - Modalités de financement
En l’absence de frais de dossier, t correspond au taux d’endettement net d’IS, sous réserve d’une prime de
remboursement égale à zéro (prix de remboursement égal au prix d’émission).
Le coût du crédit-bail (ou taux actuariel) représente le coût du capital en cas de financement par crédit-bail ;
il est déterminé en résolvant l’équation suivante :
225
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PARTIE 4 - Investissement et financement
CP DF
CMPC du financement par emprunt = Rc ¯¯¯¯¯¯¯¯¯¯¯¯¯¯¯¯¯¯¯¯¯¯¯¯¯¯¯¯¯¯ + Rd (1 – Taux d'IS) × ¯¯¯¯¯¯¯¯¯¯¯¯¯¯¯¯¯¯¯¯¯¯¯¯¯¯¯¯¯¯
Capitaux investis Capitaux investis
RC = Coût des capitaux propres ; CP = Capitaux propres ; Rd = Taux d’endettement ; DF = Dettes financières ; Capitaux investis
= CP + DF = Investissement + BFRE
Le financement par crédit-bail, nécessitant un recours aux fonds propres, correspondant aux loyers versés
en début de période et au dépôt de garantie versé à la signature du contrat, nécessite également de déter-
miner le CMPC du financement par crédit-bail :
CP DF
CMPC du financement par crédit-bail = Rc ¯¯¯¯¯¯¯¯¯¯¯¯¯¯¯¯¯¯¯¯¯¯¯¯¯¯¯¯¯¯ + RCB × ¯¯¯¯¯¯¯¯¯¯¯¯¯¯¯¯¯¯¯¯¯¯¯¯¯¯¯¯¯¯
Capitaux investis Capitaux investis
RC = Coût des capitaux propres ; CP = Loyers début de période + Dépôt de garantie ; RCB = Coût du crédit-bail par les FNT ;
DF = Valeur du bien financé par crédit-bail – CP
Le mode de financement permettant de minimiser le coût moyen des sources de financement du projet
d’investissement est celui pour lequel le CMPC est le plus faible ; ainsi, si le CMPC du financement par
emprunt est plus élevé que le CMPC du financement par crédit-bail, il est conseillé au dirigeant d’opter
pour le financement par crédit-bail. Ce dernier n’impacte pas la structure financière de l’entreprise, seul le
résultat de l’exercice est impacté (loyers). Toutefois, si le crédit-bail est retraité (approche économique et
harmonisation des comparaisons interentreprises), il aura une incidence sur les ratios d’endettement qui
seront moins favorables, au même titre que le recours à l’emprunt.
Si l’entreprise ne souhaite pas retenir le crédit-bail comme mode de financement, elle pourra retenir un
financement intégral par emprunt, sous réserve que les ratios d’endettement et de capacité de rembour-
sement soient corrects.
226
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Chapitre
LE CHOIX D’UNE STRUCTURE 12
DE FINANCEMENT
Selon le programme officiel de l’examen, ce chapitre va vous permettre de présenter les théories explica-
tives du choix de financement visant à optimiser la structure financière de l’entreprise.
Vous développerez ainsi les compétences suivantes :
– Étudier les arbitrages dans les choix de financement ;
– Identifier les principaux déterminants de la structure financière des entreprises.
L’arbitrage entre capitaux propres et dettes résulte d’un certain nombre de facteurs utiles pour optimiser
la structure financière de l’entreprise. Un nombre important de théoriciens de la finance ont tenté de
répondre aux questions suivantes : « Une entreprise doit-elle développer ses capitaux ou son endette-
ment ? Quelle solution valorise le mieux l’entreprise ? Existe-t-il une structure optimale de capital ? ».
227
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PARTIE 4 - Investissement et financement
APPLICATION CORRIGÉE 1
La rentabilité économique est de 10 % et le taux d’endettement de 1,5 %.
Évaluer le coût du capital dans les deux hypothèses suivantes :
Première hypothèse : La structure de financement est de 40 % de capitaux propres et 60 % de dettes ;
Deuxième hypothèse : La structure de financement est de 50 % de capitaux propres et 50 % de dettes.
228
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Chapitre 12 - Le choix d’une structure de financement
Corrigé
Première hypothèse :
Rc = 10 % + [(0,40 / 0,60) × (12 % − 1,5 %)] = 17 %
CMPC = (17 % × 0,60) + (1,5 % × 0,40) = 10,8 %
Deuxième hypothèse :
Rc = 10 % + [(0,50 / 0,50) × (10 % − 1,5 %)] = 18,5 %
CMPC = (18,5 % × 0,50) + (1 % × 0,50) = 9,75 %
Le CMPC n’est pas affecté par le changement de la structure financière.
APPLICATION CORRIGÉE 2
Soient deux entreprises dont les structures financières sont respectivement de 100 % de capitaux propres et de 80 % de capitaux
propres et 20 % de dettes financières. L’entreprise endettée s’endette au taux sans risque de 1 %. Le bêta de sa dette est de zéro. La
prime de risque du marché est de 4 %. Le bêta du secteur d’activité est de 1,3.
Calculer le coût du capital.
Corrigé
Entreprise non endettée :
ßt = 1,3 [1 + 0] – 0 = 1,3
Rc = 1 % + (1,3 × 4 %) = 6,2 %
CMPC = 6,2 % × 100 % + 0 = 6,2 %
Entreprise endettée :
ßt = 1,3 [1 + (0,20 / 0,80)] − 0 = 1,625
Rc = 1 % + (1,625 × 4 %) = 7,5 %
CMPC = (7,5 % × 0,80) + (1 % × 0,20) = 6,2 %
En l’absence d’imposition, le coût du capital est identique, quelle que soit la structure financière.
229
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PARTIE 4 - Investissement et financement
En considérant toujours que les marchés sont parfaits, F. Modigliani et M. Miller étudient en 1963 l’in-
fluence de la fiscalité sur leur modèle et admettent que si la dette augmente, les charges financières
augmentent et génèrent une économie d’impôt liée à la déductibilité fiscale des intérêts de la dette. Cette
économie d’impôt financée par l’État revient intégralement aux actionnaires car le revenu des créanciers
reste identique. Il en résulte que :
Si l’endettement augmente, le risque de défaillance de l’entreprise augmente. Les risques pris par
les actionnaires augmentent, ce qui entraîne une augmentation du taux de rentabilité exigé par les
actionnaires, qui demandent une prime de risque en fonction du risque financier. Le taux de rentabilité des
capitaux propres d’une entreprise endettée augmente ; il est égal au taux de rentabilité d’une entreprise
non endettée, augmenté d’une prime de risque pondérée par le ratio d’endettement (DF / CP), permettant
de rémunérer le risque financier.
APPLICATION CORRIGÉE
230
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Chapitre 12 - Le choix d’une structure de financement
Corrigé
Entreprise non endettée :
ßt = ßa = 1,3 [1 + 0] – 0 = 1,3
Rc = 1 % + (1,3 × 4 %) = 6,2 %
CMPC = 6,2 % × 100 % + 0 = 6,2 %
Entreprise endettée :
ßt = 1,3 [1 + (0,20 / 0,80) − 0 = 1,625
Rc = 1 % + (1,625 × 4 %) = 7,5 %
CMPC = (7,5 % × 0,80) + 1 % × (1 – 0,25) × 0,20 = 6,15 %
En présence d’imposition, le coût du capital diminue avec l’endettement.
En conclusion, plus l’entreprise s’endette, plus le coût du capital est faible et plus la valeur globale de l’en-
treprise est élevée. L’endettement est donc créateur de valeur en raison de la déductibilité fiscale
des intérêts de la dette.
En 1977, M. Miller publie un autre article et soutient que la structure financière n’a pas d’impact sur la
valeur de l’entreprise ; il montre qu’en intégrant non seulement la fiscalité des entreprises mais aussi celle
des particuliers investisseurs la valeur de l’entreprise est indépendante de sa structure financière.
Même si l’endettement est créateur de valeur, il engendre des coûts de faillite qui diminuent la valeur de
l’entreprise.
231
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PARTIE 4 - Investissement et financement
Lorsque le ratio d’endettement est trop élevé, les actionnaires et les prêteurs, compte tenu du risque
encouru, demandent une prime de risque qui annule la baisse du coût du capital. Il est donc difficile de
parvenir à une structure optimale du financement qui maximiserait la valeur de l’entreprise tout en mini-
misant les coûts.
La théorie du compromis (Trade off) remet en cause l’hypothèse relative à la faillite. Elle est fondée
sur l’hypothèse selon laquelle la structure financière optimale est un compromis entre les avantages de
l’endettement (économie d’impôt liée à la dette), et les inconvénients de l’endettement (coûts de faillite).
Il existe donc une structure financière optimale qui maximise la valeur de l’entreprise. Cette théorie varie
toutefois d’une entreprise à une autre et selon les secteurs d’activité, les coûts de faillite étant plus élevés
pour les entreprises disposant essentiellement d’actifs intangibles.
232
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Chapitre 12 - Le choix d’une structure de financement
B La théorie du signal
La théorie du signal est fondée sur le fait que l’information est inégalement partagée et asymétrique ;
l’information n’est pas partagée par tous au même moment et, même si elle l’est, elle ne sera pas perçue
de la même façon.
L’asymétrie d’information entre les dirigeants et les investisseurs peut conduire ces derniers à sous ou
sur-évaluer l’entreprise ; une mauvaise perception de la réalité de l’entreprise par les investisseurs peut
conduire le marché à sous évaluer l’entreprise.
Un certain nombre de signaux peuvent renseigner les investisseurs sur la qualité de l’entreprise. Les diri-
geants doivent donc émettre des signaux afin de prendre les décisions justes et de permettre aux investis-
seurs d’arbitrer entre rentabilité et risque.
S. Ross (1977) montre l’existence d’un signal positif entre la valeur de l’entreprise et son niveau
d’endettement. Son modèle repose sur l’hypothèse d’un marché parfait et montre que les entreprises
performantes présentant un faible risque de faillite peuvent supporter un niveau d’endettement élevé.
Ainsi, dans la prise de décisions financières, les dirigeants souhaitant s’endetter pour financer un projet
233
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PARTIE 4 - Investissement et financement
d’investissement ont intérêt à transmettre l’information par le biais d’un signal. Ce signal est considéré
comme « positif » car il repose sur le fait qu’une entreprise ayant un niveau d’endettement élevé est une
entreprise ayant de bonnes performances, qui entreprend des projets d’investissement rentables ; par
conséquent, le cours en bourse augmente.
Hayne Leland et David Pyle (1977) montrent l’existence d’un signal positif entre la qualité de l’en-
treprise et la part du capital détenu par le dirigeant ; ils préconisent une solution de signalisation par
l’implication du dirigeant dans le financement de projets d’investissement, en fonction de sa part de capi-
tal investie ; le signal est « positif » car il montre que le dirigeant est un bon manager et qu’en engageant
ses fonds, il est convaincu de la rentabilité du projet.
234
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Chapitre 12 - Le choix d’une structure de financement
S
ln ¯¯¯¯¯¯¯¯ + (r + 0,5 α²) × n
PE
x1 = ¯¯¯¯¯¯¯¯¯¯¯¯¯¯¯¯¯¯¯¯¯¯¯¯¯¯¯¯¯¯¯¯¯¯¯¯¯¯¯¯¯
α × √n
x2 = x1 – α √n
Avec :
–
π(x1) et π(x2) sont lus dans la table de Gauss ;
–
si x est < 0 : π(–x) = 1 – π(x).
235
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PARTIE 4 - Investissement et financement
Le call représente la valeur de l’option d’achat ; il correspond à la valeur de marché des capitaux propres.
Le put représente la valeur de l’option de vente ; il correspond à la différence entre la valeur de la dette au
taux sans risque et la valeur de la dette risquée.
236
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PARTIE 5
LA TRÉSORERIE
A Le Cash Management
Le Cash Management est une méthode qui permet à l’entreprise de centraliser la gestion de tréso-
rerie en vue d’optimiser cette gestion. L’objectif est d’optimiser la répartition des liquidités et la gestion
des crédits des filiales afin de limiter les agios et d’éviter la concomitance de soldes créditeurs et débiteurs
sur différents comptes au sein du groupe (par exemple, transférer les liquidités de certaines filiales vers les
comptes débiteurs d’autres filiales). Le Cash Management est intéressant pour les grands groupes dont
l’activité est internationale, disposant d’un nombre important de comptes bancaires et lorsque les filiales
affichent des situations de trésorerie très différentes.
La centralisation présente l’avantage de pouvoir accéder, à tout moment, à l’ensemble des informations
qui présentent un intérêt pour la gestion de trésorerie du groupe. Elle représente un double avantage pour
les sociétés filiales :
– accéder au crédit à un taux plus avantageux ;
– optimiser leurs placements, en plaçant leurs excédents de trésorerie à un taux de rémunération plus
élevé.
Les techniques d’optimisation de la gestion des liquidités sont le Cash Pooling et le Cash Pooling notionnel
(échelle d’intérêts).
1 Le Cash Pooling
Le Cash Pooling correspond au regroupement de la trésorerie des sociétés d’un groupe sur un
compte bancaire unique. Cette technique consiste à remonter les soldes des comptes bancaires des
filiales d’un groupe vers le compte centralisateur de la maison mère, permettant ainsi de connaître précisé-
ment l’état de la trésorerie des filiales et de prendre les décisions de gestion adéquates (financements ou
placements). Le Cash Pooling est qualifié de domestique lorsque les sociétés sont situées dans des pays
qui ont la même devise, et d’international pour les sociétés situées dans des pays de devises différentes.
Le Cash Pooling est mis en œuvre par des mouvements physiques de fonds. Un transfert réel des comptes
de trésorerie des filiales vers un compte centralisateur a lieu. Il peut être réalisé par virements bancaires
(Cash Pooling manuel) ou par remontée automatique de l’ensemble des soldes débiteurs et créditeurs
des sociétés du groupe (ZBA : « Zero Balance Account »). Le trésorier du groupe gère le solde du compte
centralisateur en recherchant les financements ou en réalisant le placement des excédents.
240
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Chapitre 13 - La gestion des flux de trésorerie au sein d’un groupe
B Le Netting
Le netting consiste à mettre en œuvre une compensation réciproque des créances et des dettes de
l’ensemble des sociétés du groupe qui sont à l'étranger. Un centre de compensation est chargé de
régler les soldes nets.
L'opération peut être réalisée soit par la centralisation de la trésorerie au sein d’un groupe, soit par l’in-
termédiaire d’une banque qui joue le rôle de centre de netting pour le compte de ses clients membres
de centre.
241
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PARTIE 5 - La trésorerie
242
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Chapitre
LA GESTION DES RISQUES 14
Selon le programme officiel de l’examen, ce chapitre va vous permettre d’appréhender les techniques
qui permettent de diminuer l’exposition globale au risque en optimisant l’organisation de la trésorerie. Le
risque résiduel ne pouvant être supprimé, il peut être couvert sur les marchés organisés ou de gré à gré.
Les options, les swaps et les contrats à terme constituent des outils de couverture des risques.
Vous développerez ainsi les compétences suivantes :
– Analyser la structure des taux ;
– Optimiser l’exposition globale au risque.
1 Le risque de change
Le risque de change est le préjudice financier subi par une entreprise lorsqu’elle réalise une opé-
ration dans une monnaie différente de sa monnaie nationale ; il est lié à la variation du cours d’une
243
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PARTIE 5 - La trésorerie
monnaie étrangère par rapport à la monnaie de référence utilisée. Il provient du fait que le règlement
financier s’effectue à une parité de change différente de celle qui avait été retenue lors de l’engagement
initial. Il peut être de nature commerciale (achats, ventes), ou de nature financière (emprunt, prêt).
2 Le risque de taux
Le risque de taux représente le risque que la juste valeur ou les flux de trésorerie futurs d’un instru-
ment financier fluctue en raison des variations des taux d’intérêt sur le marché.
4 Le risque systématique
Le risque systématique représente le risque de variation du cours des titres financiers cotés en
Bourse. La théorie moderne du portefeuille, initiée par les travaux de H. Markowitz, considère que l’écart-
type est un indicateur de dispersion permettant de mesurer la volatilité des titres d’un portefeuille. Le
coefficient bêta du MEDAF permet de mesurer le niveau de sensibilité du rendement d’un titre aux mou-
vements du marché.
5 Le risque de liquidité
Le risque de liquidité représente le risque pour une entreprise de ne pas pouvoir honorer ses enga-
gements, mais aussi le risque qui empêche tout investisseur de détenir ou de céder des titres, du
fait de l’absence ou de l’insuffisance de titres cotés sur un marché.
244
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Chapitre 14 - La gestion des risques
A Les principes
Une option est un droit (et non une obligation) donnée à son détenteur d’acheter ou de vendre un actif
sous-jacent (actions, indices, taux d’intérêt, taux de change, etc.) à un prix fixé aujourd’hui (prix de l’exer-
cice ou Strike Price). L’option d’achat est qualifié de call ; l’option de vente est qualifié de put. Le prix
de l’option est qualifié de prime. La prime est encaissée par le vendeur. Elle lui est définitivement acquise.
Une option est un contrat entre deux parties :
– l’acheteur de l’option ; sa position est longue ;
– le vendeur de l’option ; sa position est courte.
Le contrat comporte une échéance au-delà de laquelle il n’est plus possible d’exercer l’option. C’est l’ache-
teur qui prend la décision d’exercer ou non l’option. Le vendeur de l’option doit donc attendre la décision
de l’acheteur. Si les anticipations de l’acheteur sont bonnes, il exercera l’option, le cas échéant, il aban-
donnera l’option.
L’intérêt de ces contrats optionnels est que, en ayant la possibilité d’abandonner l’option, l’acheteur de
l’option peut bénéficier de l’évolution favorable des cours de l’actif sous-jacent.
Les options peuvent être échangées sur des marchés de gré à gré ou sur des marchés organisés.
Il existe deux types d’options :
– les options à l’américaine : l’acheteur peut exercer son droit à tout moment entre la date de l’opéra-
tion et la date d’expiration de l’option ;
– les options à l’européenne : le droit ne peut être exercé qu’à la date d’expiration de l’option.
245
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PARTIE 5 - La trésorerie
La valeur des actifs détenus étant plus élevée, le gain potentiel est égal à :
– soit il ne possède pas l’actif sous-jacent et est obligé de l’acheter au prix du marché. Cette opération est
très risquée ; on parle de vente à découvert (ou vente à nu) :
Plus ou moins-value réalisée = Nombre d’actifs vendus (Prix de l’exercice – Prix du marché) + Prime
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Chapitre 14 - La gestion des risques
Prix net décaissé = (Nombre d’actifs sous-jacent × Prix de l’exercice) – Prime encaissée
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PARTIE 5 - La trésorerie
248
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Chapitre 14 - La gestion des risques
L’acheteur d’un call (C) n’exercera l’option que si le prix du sous-jacent à l’échéance (S) est supérieur au
prix de l’exercice (PE). Il abandonnera le call si S est inférieur au PE :
L’acheteur d’un put (P) n’exercera l’option que si le prix de l’exercice (PE) est supérieur au prix du sous-
jacent à l’échéance (S). Il abandonnera le put si PE est inférieur à S :
C = P + S − (PE × e−nr) − D
P = C – S + (PE × e−nr) + D
PE × e−nr représente la valeur actualisée du prix de l’exercice sur n périodes au taux sans risque r. Si la
période est mensuelle, n correspondra au nombre de mois et le taux r au taux mensuel équivalent au taux
annuel : Taux mensuel équivalent = (1 + Taux annuel)1/12 − 1.
APPLICATION CORRIGÉE
Soit une action cotée à 150 €, un call sur cette action avec un prix d’exercice de 120 € et un put avec un prix d’exercice de 200 €.
Justifier pourquoi le call ne peut être supérieur au cours de l’action et que le put ne peut être supérieur au
prix de l’exercice.
Corrigé
Le call est nécessairement inférieur au cours de l’action (150 €) car il permet d’acheter une action au prix de 120 € alors que l’action
est cotée 150 €. La valeur intrinsèque est donc de 30 €. Le put est nécessairement inférieur au prix de l’exercice (200 €) car il permet
de vendre une action au prix de 200 € alors qu’elle ne vaut que 150 €. La valeur intrinsèque est de 50 €.
249
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PARTIE 5 - La trésorerie
1 Le modèle binomial
Le modèle binomial (modèle en temps discret), développé par John Cox, Stephen Ross et Mark Rubins-
tein, repose sur l’hypothèse que le sous-jacent ne peut prendre que deux valeurs à l’issue de la première
période, puis trois valeurs à l’issue de la seconde période, etc.
L’objectif est de projeter dans le temps des scénarios de prix que pourrait prendre l’actif sous-jacent et de
trouver la valeur actuelle de l’option à partir de ces prix.
Le prix actuel de l’action (S) peut, en fin de période, augmenter ou diminuer (mouvement up ou down).
La valeur du call (c) augmentera si le prix du sous-jacent augmente ou diminuera si le prix du sous-jacent
diminue.
Les différentes étapes sont les suivantes :
– calcul du coefficient de hausse du sous-jacent : eα√n ;
– calcul du coefficient de baisse du sous-jacent : 1 / Coefficient de hausse ;
– calcul de la probabilité de hausse du sous-jacent : (er − Coefficient de baisse) / (Coefficient de hausse –
Coefficient de baisse) ;
– calcul de la probabilité de baisse du sous-jacent : 1 – Probabilité de hausse du sous-jacent ;
– détermination de la valeur de l’action et de la valeur du call à partir de l’arbre de décision :
S3
S1
S S4
S2
S5
C3
C1
C C4
C2
C5
C3 = S3 – PE
C4 = S4 – PE
C5 = S5 – PE
C1 = [(C3 × Probabilité de hausse du sous-jacent) + (C4 × Probabilité de baisse du sous-jacent)] × e−r
C2 = [(C4 × Probabilité de hausse du sous-jacent) + (C5 × Probabilité de baisse du sous-jacent)] × e−r
C = [(C1 × Probabilité de hausse du sous-jacent) + (C2 × Probabilité de baisse du sous-jacent)] × e−r
REMARQUE
Le prix de l’option ne peut être négatif ; il est alors de zéro.
APPLICATION CORRIGÉE
Soit une action cotée 20 €. Le prix d’exercice est de 18 €, échéance 3 mois, la volatilité de 30 %, le taux sans risque de 4 %.
La durée de vie de l’option est décomposée en 3 périodes d’1 mois.
Calculer la valeur du call et du put sur l’action selon le modèle de Black & Scholes et selon le modèle binomial.
Corrigé
Valeur du call et du put selon le modèle de Black & Scholes
S = 20 ; PE = 18 ; n = 3 / 12 = 0,25 ; α = 0,30 ; r = 4 %
x1 = [ln(20 / 18) + (0,04 + 0,50 × 0,32) × 0,25] / (0,30 × √0,25) = 0,844
π(x1) = 0,79955 (table de Gauss)
x2 = 0,844 – 0,30 √0,25 = 0,694
π(x2) = 0,75490 (table de Gauss)
Call C = 20 × 0,79955 – 18 × e–0,04 × 0,25 × 0,694 = 3,62
Put P = 3,62 + 18 (1,04)–0,25 – 20 = 1,44
252
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Chapitre 14 - La gestion des risques
Calcul de la valeur de l’action en partant du début du graphe (S) et calcul de la valeur du call en partant de
la fin du graphe (C)
26
8
23,76
5,88
21,80 21,80
3,95 3,80
20 20
2,77 2,06
18,34 18,34
1,61 0,34
16,82
1,17
15,42
0
Call C = 2,77
Put P = 2,77 – 20 + (18 × e–0,0032737 × 3) = 0,59
253
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Chapitre
LA GESTION DU RISQUE 15
DE CHANGE
Ce chapitre va vous permettre d’appréhender les techniques qui permettent de diminuer l’exposition au
risque de change. Le risque de change peut être couvert sur les marchés organisés ou de gré à gré. Les
options, les swaps et les contrats à terme constituent des outils de couverture des risques.
Vous développerez ainsi la compétence suivante :
– Optimiser l’exposition globale au risque de change.
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PARTIE 5 - La trésorerie
B Le taux de change
Une opération de change porte sur un couple de monnaies (€/$, etc.) et le sens de l’opération s’applique
à la monnaie principale, c’est-à-dire la première monnaie du couple (monnaie de base), la deuxième mon-
naie étant qualifiée de monnaie secondaire (monnaie contre-valeur).
C Le risque de change
Les entreprises qui exportent (ou importent) des produits ou des services et qui se font payer (ou paient
leurs fournisseurs) en devises étrangères sont exposées au risque de change, à savoir le risque de recevoir
(ou de régler) un montant en euros inférieur (ou supérieur) à celui initialement prévu, dans le cas d’une
évolution défavorable du taux de change. Cette exposition au risque de change influe sur les mouvements
de trésorerie de l’entreprise et est souvent désignée par l’expression « risque de transaction ».
Le risque de change peut prendre diverses formes :
– le risque comptable se concrétise lorsque des éléments d’actif et de passif libellés dans une devise
étrangère sont convertis en euros à des fins comptables ; la conversion entraîne un gain ou une perte de
change ; ce risque est particulièrement préoccupant pour les sociétés propriétaires de filiales à l’étran-
ger ;
– le risque économique a trait aux retombées globales que les fluctuations des taux de change peuvent
avoir sur la valeur globale d’une société ; ainsi, pour les entreprises françaises, qui vendent uniquement
sur le marché intérieur, la position concurrentielle des producteurs étrangers est renforcée lorsque l’euro
s’apprécie, exposant ainsi les entreprises françaises au risque économique.
D La position de change
La position de change est la différence positive ou négative entre les devises possédées ou à rece-
voir et les devises dues ou à livrer.
La position est dite courte (short) lorsque le montant des devises à livrer (achats, emprunts) est supérieur
au montant des devises à recevoir (ventes, prêts). Elle est dite longue (long) lorsque le montant des devises
à livrer (achats, emprunts) est inférieur au montant des devises à recevoir (ventes, prêts). L’entreprise est
exposée au risque de change dès lors que sa position est courte ou longue ; elle peut alors décider de
couvrir ou non le risque encouru.
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Chapitre 15 - La gestion du risque de change
2 L’indexation monétaire
L’entreprise peut prévoir dans ses contrats de vente ou d’achat des clauses d’indexation monétaire propor-
tionnelle à l’évolution des taux de change.
Par exemple, une entreprise achète des marchandises pour 120 000 $, cours 1 € = 1,50 $.
Si le cours au règlement est de 1 € = 1,25 $, comme le cours de l’euro diminue, le prix d’achat en dollar diminue dans les mêmes
proportions : 120 000 × 1,25 / 1,50 = 100 000 $.
Si le cours au règlement est de 1 € = 1,60 $, comme le cours de l’euro augmente, le prix d’achat en dollar augmente dans les mêmes
proportions : 120 000 × 1,60 / 1,50 = 128 000 $.
Le montant décaissé sera le même : 100 000 / 1,25 = 80 000 € ou 128 000 / 1,60 = 80 000 €.
Il correspond au montant réglé au comptant : 120 000 / 1,50 = 80 000 €.
257
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PARTIE 5 - La trésorerie
4 L’escompte financier
Un exportateur, anticipant une baisse du cours de change, peut accorder un escompte à son client
pour paiement anticipé.
5 Le neeting
Le neeting consiste à mettre place un système de compensation des dettes et des créances en
devises des filiales d’un groupe. Un centre de compensation encaisse les sommes des filiales débitrices
et reverse les sommes aux filiales créditrices. Cette technique permet de réduire, voire d'annuler le risque
de change.
Ce système de compensation est difficilement applicable lorsque les échéances des créances et des dettes
sont différentes.
258
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Chapitre 15 - La gestion du risque de change
Par exemple, un exportateur doit recevoir 120 000 $, cours 1 € = 1,50 $, règlement dans 6 mois. Le taux d’intérêt sur le marché
européen est de 3 % ; le taux d’intérêt sur le marché US est de 2 %. Si le règlement était au comptant, le montant encaissé serait de
120 000 / 1,50 = 80 000 €. Si l’exportateur emprunte sur le marché US, il devra emprunter un montant X tel que : X + (X × 2 % × 6
/ 12) = 120 000 ; on trouve X = 118 812 $ = 118 812 / 1,50 = 79 208 €. Le montant est placé à 3 %. La valeur acquise à l’échéance
est de : 79 208 + (79 208 × 3 % × 6 / 12) = 80 396 €, ce qui correspond à un taux de change de 1 € = 120 000 / 80 396 = 1,49 $.
259
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PARTIE 5 - La trésorerie
260
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Chapitre 15 - La gestion du risque de change
La banque détermine le cours de change qu’elle proposera à l’entreprise en fonction des risques encourus
par la couverture qu’elle ouvre avec l’entreprise.
Le cours fixé par la banque est déterminé par le calcul suivant :
n
1 + t€ × ¯¯¯¯
12
pour 1 $ = … € : ¯¯¯¯¯¯¯¯¯¯¯¯¯¯¯¯¯¯¯¯¯¯¯¯ × Taux de change
n
1 + t$ × ¯¯¯¯
12
n
1 + t$ × ¯¯¯¯
12
pour 1 € = … $ : ¯¯¯¯¯¯¯¯¯¯¯¯¯¯¯¯¯¯¯¯¯¯¯¯ × Taux de change
n
1 + t€ × ¯¯¯¯
12
Par exemple, un exportateur doit recevoir 120 000 $, cours 1 € = 1,50 $, règlement dans 6 mois. Le taux
d’intérêt sur le marché européen est de 3 % ; le taux d’intérêt sur le marché US est de 2 %.
Le taux de change à terme est de : 1 € = [(1 + 2 % × 6 / 12) / (1 + 3 % × 6 / 12)] × 1,50 = 1,4926 $.
Ces contrats à terme sont simples d’utilisation et permettent à l’entreprise d’éliminer tout ou partie du
risque de transaction ; toutefois cette solution a un coût, en effet l’engagement est ferme et le cours n’est
pas négociable ; ce type de couverture ne permet donc pas de profiter d’une évolution favorable des cours.
L’entreprise se trouve engagée via ces contrats à acheter ou à vendre à une banque ou à un courtier de
change, une somme préétablie en devise étrangère à une date ultérieure ; à défaut, le contrat sera résilié
ou prolongé, ce qui peut générer un coût pour l’entreprise.
261
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PARTIE 5 - La trésorerie
Corrigé
Risque encouru
Craignant une baisse du CHF, l’entreprise se portera acquéreur d’un put CHF/€, PE 1 € = 1,54 CHF.
– hypothèse 1 : 1 € = 1,52 CHF : le CHF a augmenté :
Le montant à encaisser est de : 62 000 / 1,52 = 40 789,47 €, ce qui permet de dégager un gain par rapport à la date de l’opération
(62 000 / 1,55 = 40 000 €).
Comme le cours a évolué favorablement. L’entreprise n’exercera pas l’option. Elle encaissera 40 789,47 € et paiera une prime au ven-
deur de 62 000 × 1,30 % / 1,55 = 520 €.
Le montant net encaissé est donc de : 40 789,47 – 520 = 40 269,47 € (1 € = 62 000 / 40 269 = 1,54 CHF).
– hypothèse 2 : 1 € = 1,60 CHF : le CHF a diminué :
Le montant à encaisser est de : 62 000 / 1,60 = 38 750 €, ce qui engendre une perte par rapport à la date de l’opération (62 000 /
1,55 = 40 000 €).
Le cours a évolué défavorablement. L’entreprise exercera l’option et vendra les CHF au prix de l’exercice 1 € = 1,56 CHF.
Elle encaissera 62 000 / 1,56 = 39 743,59 € et paiera une prime au vendeur de 62 000 × 1,30 % / 1,55 = 520 €.
Le montant net encaissé est donc de : 39 743,59 – 520 = 39 223,59 € (1 € = 62 000 / 39 224 = 1,58 CHF).
Sans couverture, l’entreprise aurait encaissé : 62 000 / 1,60 = 38 750 €. Elle réalise donc un gain de 473,59 € grâce à sa couverture.
262
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Chapitre 15 - La gestion du risque de change
Un exportateur, craignant une baisse du dollar, achètera des options de vente (put) sur devises (par
exemple $/€) au prix de l’exercice :
– soit le cours du dollar diminue : ses anticipations sont bonnes ; il exercera l’option et vendra des dollars
au prix de l’exercice ;
– soit le cours du dollar augmente : ses anticipations sont mauvaises ; il n’exercera pas l’option et vendra
ses dollars au prix du marché ; il abandonne l’option et perd la prime, mais il bénéficie néanmoins de la
hausse du dollar.
Il y a toujours possibilité de revendre les options avant l’échéance.
L’option de change permet de se protéger contre une évolution défavorable du cours du sous-
jacent et de profiter d’une évolution favorable du cours du sous-jacent. Elle garantit un cours fixé
à l’avance et permet de profiter d’une évolution favorable de la devise, grâce à la possibilité d’abandonner
l’option.
Toutefois, une prime doit être réglée à la conclusion du contrat. Ainsi, dans la mesure où les options sur
devises permettent de bénéficier d’évolutions favorables des taux de change, la plupart d’entre elles ont
un coût à l’achat parfois prohibitif, lié à la prime (prix de l’option).
Le choix entre acheter ou vendre à terme et acheter un call ou un put est une question d’appréciation du
risque. Les contrats à terme permettent de se couvrir mais pas vraiment de spéculer, ce qui n’est pas le cas
des contrats optionnels qui permettent à la fois de se couvrir et de spéculer.
1. Indiquer si l’entreprise doit acheter ou vendre des dollars dans le cas d’une couverture à terme.
2. Indiquer le type d’option que l’entreprise doit acheter dans le cas d’une option de change.
Corrigé
1. Couverture à terme
Craignant une hausse du $/€ ou une baisse de l’€/$, la société achètera à terme des dollars au cours 1 € = 1,2458 $. Elle décaissera
1 050 000 / 1,2458 = 842 831,92 €. Une telle opération permet à l’entreprise de se couvrir en espérant un gain dans l’hypothèse
d’une évolution défavorable des cours (ici hausse du $). Cependant, elle ne permet pas de profiter d’une évolution favorable des cours.
263
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PARTIE 5 - La trésorerie
2. Option de change
Craignant une hausse du $/€, la société achète une option d’achat $ contre €. Elle paie la prime au vendeur : 1 050 000 × 1,75 % / 1,2587
= 14 598,40 €.
Soit le cours du dollar augmente et est supérieur au prix de l’exercice : l’entreprise exercera son option et achètera ses dollars au cours
garanti 1 € = 1,25 $. Elle décaissera : 1 050 000 / 1,25 = 840 000 €. Elle paie au vendeur la prime de 14 598,40 €.
Montant net décaissé = 840 000 + 14 598,40 = 854 598,40 €. En exerçant l’option, l’entreprise achète ses dollars au PE et non au prix
au comptant, lui permettant d’éviter une perte. Elle règle la prime au vendeur du call (1 € = 1 050 000 / 854 598 = 1,23 $) ;
Soit le cours du dollar diminue et est inférieur au prix de l’exercice. L’entreprise abandonnera son option et achètera ses dollars au cours
au comptant. Elle décaissera : 1 050 000 × Cours au comptant. Elle paie au vendeur la prime de 14 598,40 €.
Montant net décaissé = (100 000 × Cours au comptant) + 14 598,40. En ayant la possibilité d’abandonner l’option, l’entreprise
bénéficie de l’évolution favorable du cours du dollar. Elle achète ses dollars au comptant et non au prix d’exercice. Elle perd la prime
encaissée par le vendeur du call.
d Les warrants
Un warrant est une valeur mobilière de type optionnel qui offre soit :
– le droit d’acheter (Warrant Call) ou de vendre (Warrant Put) des devises à un prix d’exercice fixé pour
une échéance donnée ;
– le droit de percevoir, à la date de l’exercice du warrant, la différence entre le cours de la devise et le prix
de l’exercice.
Les caractéristiques du warrant sont les suivantes :
– p rix du warrant : Prime ;
– p rix de l’exercice : PE ;
– m aturité : échéance (au-delà, le warrant n’a plus de valeur) ;
– q uotité : nombre de warrants minimum à négocier pour intervenir sur une devise ;
– p arité : nombre de warrants nécessaires pour exercer le droit (une parité de 10 pour 1 impose de possé-
der 10 warrants pour pouvoir exercer ce droit sur 1 titre) ;
– d elta ou coefficient de sensibilité : sensibilité du cours du warrant à une variation du cours de la devise.
Le call ou le put son généralement préférables aux warrants lorsque l’entreprise souhaite uniquement se
protéger contre une évolution défavorable du cours de la devise et non pas spéculer.
APPLICATION CORRIGÉE : Position de change – Contrats à terme ferme – Contrats optionnels – Warrants
La société PHONE a conclu un contrat le 15/01/N avec un fournisseur asiatique, prévoyant la livraison de matériels électroniques. Le
contrat porte sur un montant global de 850 000 $. Un acompte de 20 % a été versé à la signature, le solde devant être versé lors de
la livraison prévue le 15/03/N. Le trésorier réunit les informations suivantes après contact avec la banque de l’entreprise :
– ours au comptant spot du $ le 15/01/N : 1,4967
C
–
Cours à terme du $ le 15/01/N, échéance le 15/03/N : 1,4883
–
Option d’achat $/€, prix d’exercice : 1,49 ; prime : 1,75 %
–
Option de vente $/€, prix d’exercice : 1,51 ; prime : 1,75 %
Les options sont de type européenne et à échéance le 15/03/N.
Call warrant €/$, prix d’exercice : 1,505 ; prime : 0,31 € ; delta : 0,28
Put warrant €/$, prix d’exercice : 1,485, prime : 0,29 € ; delta : – 0,71. Parité de 1/10, Quotité 500, échéance le 15/03/N.
Corrigé
1. Position et risque de change
La société doit 80 % (850 000) = 680 000 $ à son fournisseur. Elle est donc en position « courte » et craint une hausse du dollar face
à l’euro entre le 15/01/N et le 15/03/N.
265
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PARTIE 5 - La trésorerie
Première partie
Dans le cadre d’un projet d’investissement, l’entreprise PRIC souhaite couvrir son risque de change sur un emprunt obligataire émis par
sa filiale américaine, de 200 M$ à 4 %, remboursable par amortissements constants sur 5 ans. Le trésorier demande à sa banque de
lui faire un swap de devises afin de neutraliser le risque de change en dollars.
Le taux de change retenu pour le swap est de 1 € = 1,30 $.
1. Indiquer les principaux moyens dont dispose une entreprise pour gérer son risque de change.
2. Réaliser un tableau ou un schéma montrant les échanges de flux durant les 5 prochaines années.
266
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Chapitre 15 - La gestion du risque de change
Deuxième partie
L’entreprise PRIC a vendu des produits à un distributeur japonais pour 20 M JPY. Le client s’engage à payer la totalité à l’échéance dans
3 mois. Le taux de change actuel est de 100 JPY = 0,9544 €.
L’entreprise PRIC souhaite se couvrir avec une option de vente européenne de JPY :
Prix de l’exercice : 100 JPY = 0,9234 € ; Prime : 0,0374 € pour 100 JPY.
3. Calculer le montant net encaisse par l’entreprise en l’absence de couverture si à l’échéance le taux de
change est de 100 JPY = 0,88 €. Indiquer le montant de la réduction de perte obtenue grâce à l’utilisation
de l’option.
4. Si, à l’échéance, le taux de change atteignait 100 JPY = 1,02 €, indiquer la décision à prendre par la société
et le montant net encaisse.
Corrigé
1. Moyens dont dispose une entreprise pour gérer son risque de change
Les moyens usuels sont les suivants :
– cours à terme ferme ;
–
options de change ;
–
contrats a terme ;
–
warrants ;
–
avances en devises ;
–
recours à la Coface ;
–
swaps de devises.
2. Échange de flux
Amortissement de l’emprunt (A)
A = 200 / 5 = 4 M$
267
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PARTIE 5 - La trésorerie
Swap de devises
Années Flux de PRIC vers la banque (1) Flux de la banque vers PRIC (2)
0 200 M$ 200 / 1,30 = 153,85 M$
1 48 / 1,30 = 36,92 M€ 48 M$
2 46,4 / 1,30 = 35,69 M€ 46,4 M$
3 44,8 / 1,30 = 34,46 M€ 44,8 M$
4 43,2 / 1,30 = 33,23 M€ 43,2 M$
5 41,6 / 1,30 = 32 M€ 41,6 M$
(1) 48 / 1,30 = 36,92 ; 46,4 / 1,30 = 35,69 ; 44,80 / 1,30 = 34,46 ; 43,20 / 1,30 = 33,23 ; 41,60 / 1,30 = 32
(2) 200 / 1,30 = 153,85
3. Résultat net
En l’absence de couverture, le montant encaissé serait de : 20 000 000 × 0,88 / 100 = 176 000 €.
Le cours du JPY ayant diminué, en exerçant l’option, l’entreprise encaisse : 20 000 000 × 0,9234 / 100 = 184 680. Elle paie la prime
de 20 000 000 × 0,0374 / 100 = 7 480 €.
Le montant net encaisse est de : 184 680 – 7 480 = 177 200 €.
L’exercice de l’option a permis à l’entreprise de réaliser un gain de : 177 200 – 176 000 = 1 200 €.
4. Abandon de l’option
Le cours du JPY ayant augmenté, l’entreprise abandonne l’option.
Elle encaisse : 20 000 000 × 1,02 / 100 = 204 000 €.
Elle paie la prime de : 20 000 000 × 0,0374 / 100 = 7 480 €.
Le montant net encaissé est de : 204 000 – 7 480 = 196 520 €.
L’entreprise profite de l’évolution favorable des cours sur le marché au comptant.
L’option de change est profitable dès que le cours des 100 JPY baisse en dessous d’un niveau égal au prix d’émission, diminué de la
prime payée, soit 0,9234 – 0,0374 = 0,8860 €.
268
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Chapitre
LA GESTION DU RISQUE 16
DE TAUX
Selon le programme officiel de l’examen, ce chapitre va vous permettre d’appréhender les techniques qui
permettent de diminuer l’exposition au risque de taux. Le risque de taux peut être couvert sur les marchés
organisés ou de gré à gré. Les options, les swaps et les contrats à terme constituent des outils de couver-
ture des risques.
Vous développerez ainsi la compétence suivante :
–
Optimiser l’exposition globale au risque de taux.
Le risque de taux est le risque engendré par une variation des taux d’intérêt qui peut influencer le coût d’un
emprunt ou la rentabilité d’un placement.
269
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PARTIE 5 - La trésorerie
Pour se protéger :
n investisseur, anticipant une hausse des taux d’intérêt sur le marché obligataire (baisse des cours), se
– u
portera vendeur de contrats à terme ;
n investisseur, anticipant une baisse des taux d’intérêt (hausse des cours), se portera acquéreur de
– u
contrats à terme.
Un dépôt de garantie est versé par l’investisseur, justifiant ainsi sa solvabilité.
Le dénouement de l’opération peut avoir lieu avant l’échéance ou à l’échéance.
270
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Chapitre 16 - La gestion du risque de taux
Résultat global :
Résultat global :
271
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PARTIE 5 - La trésorerie
Dans le cas des contrats Euribor, le cours de compensation est déterminé à partir du taux Euribor :
Il convient d’appliquer le prorata temporis de (3 / 12) aux résultats pour un contrat sur trois mois.
Si le dénouement a lieu à l’échéance, le dernier appel de marge est régularisé en espèces.
Corrigé
Résultat de l’opération de couverture
Nombre de contrats vendus (N)
N = 10 000 000 / 1 000 000 = 10 contrats
Prix encaissé = 10 (99,50 × 1 000 0000 / 100) × 3 / 12 = 2 487 500 € (vente des contrats)
Prix décaissé = 10 (99,50 – 0,50 = 99) × (1 000 000 / 100) × (3 / 12) = 2 475 000 € (dénouement par un achat)
Résultat global
Résultat = 2 487 500 – 2 475 000 = 12 500 €
L’entreprise emprunte au taux de 100 – 99 = 1 % le 01/07/N, soit un taux supérieur à celui au 01/01/N qui était de 100 – 99,50 %
= 0,50 % ; elle perd donc : 10 000 000 × (1 % – 0,50 %) × 3 / 12 = 12 500 €. La perte est compensée par le gain de 12 500 € réalisé
sur l’Euribor 3 mois.
272
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Chapitre 16 - La gestion du risque de taux
Corrigé
Calcul du résultat global
Dépôt de garantie = 2 500 × 3 = 7 500 €
273
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PARTIE 5 - La trésorerie
Un investisseur, craignant une hausse des taux (baisse des cours), se portera acquéreur de put :
–
soit les taux augmentent ou les cours diminuent, ses anticipations sont bonnes ; il exercera l’option
et vendra les actifs sous-jacents au prix de l’exercice alors qu’ils valent moins chers sur le marché au
comptant ;
–
soit les taux diminuent ou les cours augmentent, ses anticipations sont mauvaises ; il abandonne l’option
et perd la prime.
Les principaux contrats optionnels sur devises en Europe et leurs caractéristiques sont l’Euro Bund, le
Long Gilt et l’Euribor.
274
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Chapitre 16 - La gestion du risque de taux
X
E = ¯¯¯¯¯¯¯¯¯¯¯¯¯¯¯¯¯
t × n1
1 + ¯¯¯¯¯¯¯¯¯¯
12
t’ × n
Valeur acquise (VA) du montant emprunté par la banque = E × [1 + ¯¯¯¯¯¯¯¯¯¯ ]
12
t’ × n
1 + ¯¯¯¯¯¯¯¯¯¯
12 12
Taux sans risque proposé par la banque (T) = [ ¯¯¯¯¯¯¯¯¯¯¯¯¯¯¯¯¯¯¯¯ – 1 ] × ¯¯¯¯¯¯
n1 n2
1 + t × ¯¯¯¯
12
On peut également résoudre l’équation suivante pour trouver T :
T × n2
X [1 + ¯¯¯¯¯¯¯¯¯¯ ] = VA
12
Avec :
–
t = Taux à n1 périodes ;
–
t’ = Taux à n périodes (n = n1 + n2).
Le taux proposé par la banque (T) est un taux minimal pour un emprunt et un taux maximal pour un
placement.
APPLICATION CORRIGÉE : Taux proposé par la banque pour l’achat d’un Forward Forward
La société AQUE envisage de contracter un emprunt d’un montant de 15 M€ dans deux mois pour une période de 8 mois.
Les taux d’intérêt sur le marché monétaire sont les suivants : Taux à 2 mois : 4,50 % ; Taux à 10 mois : 5,00 %.
Que craint la société AQUE ? Quel type de Forward Forward va-t-elle conclure avec sa banque ? Quel est le
taux minimum que la banque va proposer à AQUE pour ce Forward Forward ?
Corrigé
Risque encouru et type de contrat conclu
L’entreprise craint une hausse des taux d’intérêt au cours des deux prochains mois. Elle contracte avec sa banque une opération de
terme contre terme emprunt (FFE). La banque prend l’engagement de prêter à l’entreprise 15 M€ dans 2 mois pour 8 mois à un taux
fixé dès la signature du FFE. Pour se couvrir, la banque va, à la signature du contrat, emprunter un certain montant sur le marché
monétaire pour une durée de 10 mois. Pendant les 2 premiers mois, elle va placer ces fonds sur le marché monétaire. À l’échéance de
ce placement, elle récupérera les fruits de son investissement pour les prêter à son client.
275
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PARTIE 5 - La trésorerie
La banque doit emprunter un montant qui, capitalisé à un taux de 4,5 % pendant deux mois, doit avoir une valeur acquise de 15 M€ :
E = 15 / (1 + 4,5 % × 2 / 12) = 14,88 M€
La valeur acquise de l’emprunt réalisée par la banque au bout des 10 mois sera égale à : 14,88 × (1 + 5 % × 10 / 12) = 15,5 M€.
276
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Chapitre 16 - La gestion du risque de taux
n
si TAM > t : Différentiel (D) = X × (TAM – t) × ¯¯¯¯
12
n
si TAM < t : Différentiel (D) = X × (t – TAM) × ¯¯¯¯
12
Différentiel
Valeur actualisée = ¯¯¯¯¯¯¯¯¯¯¯¯¯¯¯¯¯¯¯¯¯
TAM × n
1 + ¯¯¯¯¯¯¯¯¯¯¯¯¯¯
12
Le tableau ci-dessous récapitule les différentes situations possibles :
Éléments Acheteur d’un FRA Vendeur d’un FRA
Position Futur emprunteur Futur prêteur
Risque Hausse des taux d’intérêt Baisse des taux d’intérêt
Cas d’une hausse des taux Reçoit le différentiel Verse le différentiel
Cas d’une baisse des taux Verse le différentiel Reçoit le différentiel
La technique du FRA est quasi-similaire à la technique du Forward ; la différence réside dans le fait que
la garantie de taux proposée n’implique pas la mise en place effective de l’emprunt ou du prêt. L’enga-
gement de taux est en effet dissocié de l’engagement de liquidité. Une entreprise peut donc emprunter
auprès d’une banque et signer un FRA avec une autre banque.
Corrigé
1. Risque encouru
L’entreprise, en réalisant un emprunt, craint une hausse des taux d’intérêt.
2. Contrat conclu
L’entreprise se portera acquéreur d’un FRA auprès de sa banque.
277
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PARTIE 5 - La trésorerie
3. Calcul du différentiel
– TAM = 1,3 % < t = 1,5 % :
Différentiel versé par l’entreprise à sa banque = 750 000 × (1,5 % – 1,3 %) × 6 / 12 = 750 €
Valeur actualisée correspondante = 750 / [1 + (1,3 % × 6 / 12)] = 745 €
– TAM = 1,7 % > t = 1,5 % :
Différentiel encaissé par l’entreprise = 750 000 × (1,7 % – 1,5 % × 6 / 12) = 750 €
Valeur actualisée correspondante = 750 / [1 + (1,7 % × 6 / 12)] = 744 €
–
une baisse ou une stabilité des taux d’intérêt, se portera vendeur d’un CAP. Il encaissera la prime
en début de période et percevra un différentiel d’intérêt en fin de chaque période si les anticipations de
l’acheteur du CAP sont mauvaises. En cas de forte hausse des taux, le gain sera donc limité à l’encais-
sement de la prime.
278
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Chapitre 16 - La gestion du risque de taux
Corrigé
1. Risque encouru et type de contrat conclu
L’entreprise craignant une hausse des taux d’intérêt se portera acquéreur d’un CAP.
2. Calcul du différentiel
Prime payée par l’entreprise (acquéreur du CAP)
Prime = 1,6 % (750 000) = 12 000 €
Calcul du différentiel
Éléments Début N Fin N Début N+1 Fin N+1
TAM 2,1 % 1,75 %
Taux plancher garanti t 2% 2%
Position de l’entreprise TAM > t TAM < t
Anticipations de l’entreprise Bonnes Mauvaises
Prime payée en début de période 12 000 12 000 0
Différentiel reçu par l’entreprise 750 (1) 0
(1) 750 000 (2,1 % – 2 %) = 750
279
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PARTIE 5 - La trésorerie
Un investisseur qui anticipe une hausse ou une stabilité des taux d’intérêt se portera vendeur d’un
FLOOR. Il encaissera la prime en début de période et percevra un différentiel d’intérêt en fin de chaque
période si les anticipations de l’acheteur du FLOOR sont mauvaises. En cas de forte baisse des taux, le gain
est donc limité à l’encaissement de la prime.
Corrigé
1. Risque encouru et type de contrat conclu
L’entreprise, craignant une baisse des taux d’intérêt, se portera acquéreur d’un FLOOR.
2. Calcul du différentiel
Prime payée par l’entreprise (acquéreur du FLOOR)
Prime = 2 % (750 000) = 15 000 €
3 Le COLLAR ou tunnel
Le COLLAR est la combinaison d’un CAP et d’un FLOOR représentant l’assurance de pouvoir emprunter
et prêter une certaine somme (X) pour une période déterminée dans une fourchette de taux comprise
entre deux limites fixées à l’avance, moyennant le versement d’une prime.
280
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Chapitre 16 - La gestion du risque de taux
Corrigé
Calcul du différentiel
Prime payée par l’entreprise (acquéreur du CAP)
Prime = 1,8 % (1 000 000) = 18 000 €
281
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PARTIE 5 - La trésorerie
Éléments Début N Fin N Début N+1 Fin N+1 Début N+2 Fin N+2
TAM 2,1 % 1% 0,5 %
Taux plafond garanti t 2% 2% 2%
Taux plancher garanti t’ 0,75 % 0,75 % 0,75 %
Prime nette payée par l’entreprise en début
3 000 3 000 3 000
de période
TAM > t TAM < t TAM < t
Position de l’entreprise
TAM > t’ TAM > t’ TAM < t
Différentiel reçu par l’entreprise 1 000 (1) 0 (2) 0
Différentiel versé par l’entreprise 0 0 (2) 2 500 (3)
(1) Fin N : TAM > t donc l’acheteur du CAP exerce l’option et perçoit le différentiel : 1 000 000 (2,1 % – 2 %) = 1 000
(2) Fin N+1 : TAM compris entre t et t’, donc aucune option n’est exercée
(3) Fin N+2 : TAM < t’, donc l’acheteur du FLOOR exerce l’option ; le vendeur du FLOOR doit donc lui verser le différentiel : 1 000 000
(0,75 % – 0,5 %) = 2 500
282
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Chapitre 16 - La gestion du risque de taux
Une entreprise ayant souscrit un emprunt à taux variable et qui anticipe une hausse des taux achètera un
swap. Son intérêt est de passer d’un endettement à taux variable à un endettement à taux fixe pour ne
pas être affecté par la hausse des taux.
Une entreprise ayant réalisé un placement à taux fixe et anticipant une hausse des taux vendra un swap.
L’objectif est de passer d’un placement à taux fixe à un placement à taux variable, pour profiter de la
hausse des taux.
Une entreprise ayant réalisé un placement à taux variable et anticipant une baisse des taux achètera un
swap. L’objectif est de passer d’un placement à taux variable à un placement à taux fixe pour ne pas être
affectée par la baisse des taux.
Corrigé
Calcul du différentiel
Avant le swap, l’entreprise perçoit 6,5 % (90 000) = 5 850, quelle que soit l’évolution des taux ; après le swap, l’entreprise versera à
sa banque 6,5 % (90 000) = 5 850 et recevra 90 000 (TAM + 0,5 %).
283
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Chapitre
FRAUDE ET BLANCHIMENT 17
DES CAPITAUX
Selon le programme officiel de l’examen, ce chapitre va vous permettre d’appréhender le mode de régle-
mentation des marchés, des banques et des établissements financiers.
Vous développerez ainsi les compétences suivantes :
– Mettre en œuvre la déontologie, la conformité et l’organisation déontologique des établissements financiers ;
– Appliquer la réglementation pour la lutte contre le blanchiment et le financement du terrorisme.
I La réglementation financière
A La définition du blanchiment de capitaux
Le blanchiment de capitaux se définit comme toute opération visant à faciliter sciemment, par tout
moyen, la justification mensongère de l’origine des revenus directs ou indirects de l’auteur d’un
crime ou d’un délit.
Les produits issus des crimes et des délits sont de deux types :
– l’argent noir : trafic de stupéfiants, d’armes, d’organes, contrebande, contrefaçon, escroquerie, extor-
sion de fonds, etc. ;
– l’argent gris : piratage informatique, fraude fiscale, abus de biens sociaux, etc.
286
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Chapitre 17 - Fraude et blanchiment des capitaux
1 La filière nigériane
Ce mécanisme a été initialement développé par des personnes prétendant habiter au Nigéria et peut être
aujourd’hui initiée à partir de n’importe quel pays. Il consiste à prendre contact avec des personnes ou
entités sises en UE afin de demander leur assistance pour sortir des capitaux bloqués par des restrictions
nationales en matière de devise du pays d’origine, moyennant une commission importante sur les sommes
sorties du pays d’origine ; des fausses factures sont établies ; le montant des dites factures est encaissé
sur des comptes bancaires en UE ; les frais engagés sont avancés et payés par les personnes ou entités qui
acceptent l’opération. Ces derniers n’entendent plus parler de leurs lointains correspondants.
287
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PARTIE 5 - La trésorerie
Suite aux recommandations du GAFI, la France a créé en 1990 la cellule TRACFIN (Traitement du Ren-
seignement et Action contre les Circuits Financiers Clandestins), organisme dépendant du ministère de
l’Économie et des Finances. La déclaration de soupçon est transmise par les organismes financiers et les
intermédiaires immobiliers à la cellule TRACFIN. Cette dernière analyse les mouvements financiers et trans-
met le dossier au procureur de la république pour ouverture d’une procédure judiciaire. L’AMF doit être
informée de l’identité des déclarants TRACFIN.
Les sanctions financières peuvent consister en l’interdiction ou la restriction d’activités financières, la saisie
des biens, le gel des fonds, et l’interdiction ou la restriction de fournir des services financiers.
Il existe des listes regroupant les personnes, groupes et entités soumis à différentes sanctions financières ;
l’Organisation des Nations Unies a publié ces listes – accessibles sous le lien suivant :
https:/www.un.org/sc/suborg/fr/sanctions/1267:ar_sanctions_list
Ces listes peuvent également être consultées sur le site du ministère des Finances.
289
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PARTIE 5 - La trésorerie
La notion d’éthique renvoie à la notion de savoir, au travers d’outils de gestion (modélisation de la rentabilité
et du risque). Toutefois, ces outils de gestion, élaborés par une théorie financière, reposent sur des hypo-
thèses probabilistes non corroborées par le comportement des marchés réels et excluent toute discontinuité
(rupture de cotation, etc.), orientant les décisions déontologiques dans des directions non souhaitées, à
l’origine de nombreux scandales financiers.
Différents projets sont nés dans le secteur bancaire et financier pour promouvoir une nouvelle forme de
finance, plus proche des problématiques environnementales et sociales. La responsabilité sociale de l’entre-
prise (RSE) intéresse les entreprises du secteur financier, qui doivent communiquer sur leur gouvernance, leur
système de rémunération, leurs relations avec les paradis fiscaux ; elles ont des responsabilités en matière du
blanchiment des capitaux.
Deux décrets complètent le dispositif national de LBC-FT (2020-118 et 2020-119). Un nouveau dispositif
légal, entré en vigueur le 14 février 2020, se trouve renforcé pour les bénéficiaires effectifs, à savoir les per-
sonnes physiques qui soit détiennent plus de 25 % du capital ou des droits de vote d’une entité, soit exercent
un pouvoir de contrôle sur l’entité :
– la transparence des informations sur les bénéficiaires effectifs est accrue ;
– l’accès au registre des bénéficiaires effectifs est facilité ;
– le champ des entités dans l’obligation d’information est étendu ;
– le contenu des déclarations des bénéficiaires effectifs par les entités auprès du RCS est élargi ;
– les entités sont tenues de répondre positivement à la demande des personnes soumises à l’obligation de
vigilance (experts-comptables, CAC) ;
– les bénéficiaires effectifs doivent fournir toutes les informations demandées par les personnes soumises à
l’obligation de vigilance dans les 30 jours de la demande, sous peine de sanctions pénales ;
– les sociétés, soumises à l’obligation de vigilance, ne peuvent être inscrites au tableau de l’ordre si l’un de
ses dirigeants ou de ses bénéficiaires effectifs a été condamné à une peine criminelle ou correctionnelle, ;
un délai de deux ans leur est donné pour se mettre en conformité à la demande du conseil de l’ordre dont
elles relèvent, sous peine d’être radiées ;
– les sanctions sont étendues (6 mois de prison et une amende de 7 500 € pour le dirigeant ou 37 500 €
pour l’entité elle-même) en cas de déclaration inexacte ou incomplète ou de non-déclaration au RCS des
informations concernant les bénéficiaires effectifs ;
– les mesures de vigilance à l’égard de la clientèle sont réajustées (renforcement des mesures complémen-
taires à l’encontre des pays tiers à haut risque) ;
– d es garanties de protection sont accordées aux personnes ayant signalé un soupçon de blanchiment ou
une divergence entre les informations inscrites dans le registre des bénéficiaires effectifs et celles dont elles
disposent ;
– les autorités de contrôle (OEC, H3C) doivent publier un rapport annuel présentant les statistiques des
mesures de sanction et de transmission des informations à TRACFIN.
290
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PARTIE 6
INGÉNIERIE
FINANCIÈRE
293
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PARTIE 6 - Ingénierie financière
ou non pour le paiement de ses dividendes en actions. Dans les sociétés non cotées, le prix d’émission des
actions nouvelles est déterminé soit en fonction du montant de l’actif net, soit par un expert désigné en
justice à la demande du conseil d’administration ou du directoire. Il ne doit pas être inférieur au nominal.
Si une entreprise verse les dividendes en actions, la valeur de marché de ses capitaux propres est inchan-
gée. Seul le nombre d’actions augmente et conduit à une baisse du cours de l’action (effet de la dilution).
L’intérêt de cette opération est de rendre les actions plus accessibles aux petits porteurs, qui augmenteront
leur demande de titres, induisant ainsi une hausse du cours de l’action.
Si le bénéfice est insuffisant pour rémunérer les actionnaires, l’entreprise peut distribuer une partie de ses
réserves ou procéder à des rachats d’actions.
L’absence de distribution de dividendes permet à une entreprise de préserver sa trésorerie. Toutefois, la
hausse des capitaux propres engendrée par la mise en réserve de la totalité des bénéfices, nécessite que
les bénéfices augmentent suffisamment pour que la rémunération des capitaux investis par les actionnaires
ne baisse pas.
D
Valeur de l’action si n tend vers l’infini = ¯¯¯¯
Rc
D
Taux de distribution des dividendes = ¯¯¯¯¯¯¯
RNC
D Taux de distribution
Taux de rendement du dividende = ¯¯¯¯¯¯¯¯¯¯¯¯¯¯¯¯¯¯¯¯¯¯¯¯¯¯¯¯¯ = ¯¯¯¯¯¯¯¯¯¯¯¯¯¯¯¯¯¯¯¯¯¯¯¯¯¯¯¯¯¯¯¯¯¯¯
Cours de l’action PER
Selon F. Modigliani et M. Miller, si les marchés sont parfaits et si la politique d’investissement et l’endet-
tement de l’entreprise inchangés, la distribution des dividendes n’est pas créatrice de valeur pour l’ac-
tionnaire et n’a aucune incidence sur la valeur de l’entreprise. Si l’entreprise décide d’augmenter les divi-
dendes, elle devra émettre de nouvelles actions. La valeur de l’action diminue mais la perte en capital subie
par l’actionnaire est compensée par les dividendes qu’il perçoit. La politique de dividende est neutre pour
l’actionnaire qui peut céder ses actions pour se procurer des liquidités.
294
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Chapitre 18 - La politique de dividende
F. Modigliani et M. Miller montrent que, quelle que soit la décision de l’entreprise (distribution de divi-
dendes, augmentation de capital ou rachat de ses propres actions), la richesse de l’actionnaire est inchan-
gée ; seule la composition de son patrimoine est modifiée.
APPLICATION CORRIGÉE
Le capital d’une société est composé de 1 000 000 d’actions ; la valeur d’une action est de 120 € et les dividendes distribués de 3 M€.
Déterminer la valeur de l’action dans les trois hypothèses suivantes :
remière hypothèse : l’entreprise distribue des dividendes ;
– P
–
Seconde hypothèse : l’entreprise procède à une augmentation de capital ;
–
Troisième hypothèse : l’entreprise procède au rachat de ses propres actions.
Corrigé
Hypothèse 1
VE = (1 000 000 × 120) – 3 000 000 = 117 000 000 €
Valeur d’une action = 117 000 000 / 1 000 000 = 117 €
La valeur de l’action a diminué de : 120 – 117 = 3 €, mais les actionnaires perçoivent un dividende de : 3 000 000 / 1 000 000 = 3 €
par action.
La richesse de l’actionnaire est donc inchangée.
Hypothèse 2
Nombre d’actions nouvelles émises = 3 000 000 / 120 = 25 000 actions
Nombre d’actions après l’augmentation de capital = 1 000 000 + 25 000 = 1 025 000 actions
Dividende unitaire = 3 000 000 / 1 025 000 = 2,93 €
Le dividende a diminué de : 3 – 2,93 = 0,07 € par action.
Cours de l’action = 120 000 000 / 1 025 000 = 117,07 €
Le cours de l’action a augmenté de : 117,07 − 117 = 0,07 €.
La richesse globale de l’actionnaire est inchangée : 2,93 + 117,07 = 120 €.
Hypothèse 3
Nombre d’actions rachetées = 3 000 000 / 120 = 25 000 actions
Nombre d’action après le rachat = 1 000 000 – 25 000 = 975 000 actions
Valeur de l’action = 117 000 000 / 975 000 = 120 €
Le cours de l’action est donc inchangé.
Le rachat d’actions n’a aucune incidence sur le cours de l’action.
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PARTIE 6 - Ingénierie financière
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Chapitre 18 - La politique de dividende
des dividendes peut envoyer un signal positif au marché, si elle est perçue comme la volonté de l’entreprise
à autofinancer des projets d’investissements rentables, créateurs de valeur et conduisant à une hausse du
cours de l’action.
Si la variation des dividendes n’est pas anticipée par le marché :
– une augmentation des dividendes informe le marché d’une hausse anticipée des résultats de la société
et conduira à une augmentation du cours de l’action, donc de la richesse des actionnaires ;
– a contrario, une réduction des dividendes informe le marché d’une baisse des résultats futurs de l’entre-
prise et conduira à une baisse du cours de l’action.
Si la variation des dividendes correspond à l’anticipation du marché, le cours de l’action ne réagit pas
immédiatement, excepté si le dividende annoncé est supérieur au dividende anticipé par le marché car les
anticipations des investisseurs seront revues à la hausse et conduiront à une augmentation du cours de
l’action.
En principe, la variation des dividendes conduit à une variation proportionnelle du cours de l’ac-
tion. Un comportement optimiste (hausse des dividendes) a toutefois des conséquences plus importantes.
En effet, si après avoir signalé une hausse des dividendes le dirigeant annonce ultérieurement une baisse
ou une hausse moins importante des dividendes, sa crédibilité est remise en cause et le cours de l’action
chute fortement. L’intérêt du dirigeant est donc de ne communiquer les dividendes qu’avec une réelle
garantie sur les résultats annoncés. Toute information erronée engendrera des coûts de sanction pour
les dirigeants. En effet, un dividende élevé ne peut être distribué que par une entreprise performante.
Cette dernière ne sera pas sanctionnée par le marché si elle continue à verser d’importants dividendes
alors qu’elle prévoit une baisse de ses résultats, le marché interprétant cette baisse comme passagère. En
revanche, une entreprise peu performante qui signalerait des dividendes élevés sera sanctionnée par le
marché.
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PARTIE 6 - Ingénierie financière
298
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Chapitre 18 - La politique de dividende
Corrigé
1. Dividende unitaire
Coût des capitaux propres (Rc) = 8 %
Cours de l’action (Vo) = 12 €
Dividende unitaire (D) selon Gordon & Shapiro : 10 × 8 % = 0,96 €
2. Bénéfice distribuable
Résultat de l’exercice 550 000
− Report à nouveau – 150 000
− Dotation Réserve légale 5 % (550 000 – 150 000) = 20 000 –0
100 000 + 20 000 = 170 000 > 10 % (1 000 000)
Dotation = 10 % (1 000 000) – 100 000 = 0
− Dotation Réserve statutaire – 120 000
+ Report à nouveau +0
= Bénéfice distribuable = 280 000
Dividende global = 0,96 × 250 000 = 240 000 €
Le bénéfice distribuable de 280 000 € est donc suffisant pour pouvoir distribuer 240 000 € de dividendes aux actionnaires.
3. Taux de distribution
Taux de distribution = D / Résultat de l’exercice = 240 000 / 550 000 = 43,64 %
299
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Chapitre
LA GESTION DE 19
LA VALEUR DE L’ACTION
Selon le programme officiel de l’examen, ce chapitre va vous permettre de rechercher les sources de
création de valeur ou d’éliminer les sources de destruction de valeur pour les actionnaires, conduisant les
entreprises à restructurer profondément leurs actifs et passifs.
Vous développerez ainsi les compétences suivantes :
– Repérer les stratégies des groupes dans la gestion de leur capital ;
– Analyser les motifs des opérations de réorganisation ;
– Maîtriser les techniques d’introduction en Bourse.
301
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PARTIE 6 - Ingénierie financière
La société doit avoir préalablement publié une note d’information visée par l’AMF ; la durée maximale du
programme est de 18 mois. L’offre de rachat est ouverte à l’ensemble des actionnaires.
Si la société est cotée, l’offre de rachat est réalisée par une offre publique du rachat d’actions (OPRA).
La capitalisation boursière avant et après l’OPRA est déterminée comme suit :
Capitalisation boursière avant l’OPRA = Nombre d’actions × Cours de l’action avant l’OPRA
302
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Chapitre 19 - La gestion de la valeur de l’action
APPLICATION CORRIGÉE
Une société, au capital composé de 1 000 000 actions, dont le résultat net Part du groupe est de 5 000 K€, souhaite racheter 5 % du
capital au prix de 120 € en finançant le rachat par endettement au taux net d’IS de 1 %.
Déterminer le bénéfice par action (BPA) avant et après le rachat d’actions. Conclure.
Corrigé
Le BPA avant le rachat est de : 5 000 / 1 000 000 = 5 €
Le nombre d’actions rachetées est de : 5 % (1 000 000) = 50 000 actions
Soit un coût de : 50 000 × 120 = 6 000 K€
La charge financière nette d’IS est de : 6 000 × 1 % = 60 K€
Le résultat net Part du groupe est de : 5 000 – 60 = 4 940 K€
Le nombre moyen d’actions est de : 1 000 000 – 50 000 = 950 000 actions
Le BPA après le rachat est de : 4 940 000 / 950 000 = 5,20 €
Le rachat d’actions a donc conduit à une augmentation du BPA.
303
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PARTIE 6 - Ingénierie financière
B Le pacte d’actionnaires
Le pacte d’actionnaires est un accord entre les actionnaires signataires en dehors des statuts. Il doit
permettre de contrôler la composition du capital et de régir les situations diverses pouvant intervenir au
cours de la vie sociale. L’objectif est de préciser par écrit les règles relatives au rachat et à la vente d’ac-
tions, etc. ; un actionnaire peut exiger l’agrément des autres actionnaires pour céder ses parts. Le pacte
peut prévoir l’exercice du droit de vote des actionnaires signataires et une concertation préalable à chaque
assemblée générale, etc.
304
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Chapitre 19 - La gestion de la valeur de l’action
Dans le cadre d’une introduction en Bourse ou d’une augmentation du capital, un pacte d’actionnaires
est généralement signé entre les principaux actionnaires qui s’engagent à rester au capital de la société
pendant une certaine période pour montrer leur engagement dans le développement de la société.
Apport de la société
Nombre de titres à créer = ¯¯¯¯¯¯¯¯¯¯¯¯¯¯¯¯¯¯¯¯¯¯¯¯¯¯¯¯¯¯¯¯¯¯¯¯¯¯¯¯¯¯¯¯¯¯¯¯¯¯¯¯¯¯¯¯¯¯¯¯¯¯¯¯¯¯¯¯¯¯¯¯¯¯¯
Valeur de l’action de la société bénéficiaire
APPLICATION CORRIGÉE
La société APA souhaite apporter sa branche d’activité à la société FIL. La VGE de FIL est estimée à 30 000 K€. Son capital est composé
de 1 000 000 actions et ses dettes financières sont de 2 000 K€. La société DUP dispose de 60 % du capital. Les apports de la société
APA ont été évalués de la façon suivante (K€) :
Corrigé
Nombre d’actions possédées par DUP avant l’opération = 60 % (1 000 000) = 600 000 actions
Apport partiel d’actif net d’APA = 3 000 + 300 – 350 – 150 = 2 800 K€
Valeur de l’action FIL = (30 000 – 2 000) / 1 000 000 = 28 €
Nombre d’actions FIL à créer = 2 800 000 / 28 = 100 000 actions
Nombre d’actions FIL après l’opération = 1 000 000 + 100 000 = 1 100 000 actions
La part d’APA dans le capital est de : 100 000 × 100 / 1 100 000 = 9,09 %.
La part de DUP dans le capital est de : (60 % × 100 000) × 100 / 1 100 000 = 54,54 %.
305
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PARTIE 6 - Ingénierie financière
B La scission d’entreprises
Lorsqu’un groupe a plusieurs activités dans différents secteurs, il est souvent difficile pour les investisseurs
d’analyser et de valoriser les différentes activités. Un groupe se séparera de certaines branches d’activités
s’il rencontre des difficultés, du fait de sa taille, de son adaptation à un retournement de marché, de coûts
de structure devenus trop importants, etc.
La scission consiste à réorganiser une société en séparant une ou plusieurs branches d’activité, qui
sont transmises à une ou plusieurs sociétés nouvelles ou existantes. La réglementation est proche
de celle des fusions. Les projets de statuts sont approuvés par l’AGE de la société scindée.
La scission, après avoir été décidée à l’AGE, peut s’imposer à tous les actionnaires ou rester un choix.
Elle peut prendre la forme d’un spin-off ou d’un split-off.
Dans un spin-off (ou scission-distribution), la société mère est dissoute. Il est remis aux actionnaires,
des actions des différentes filiales. Après l’opération, les actionnaires de la société mère disposent d’ac-
tions de la société mère et des actions de la société détachée ; l’actionnariat reste le même et le nombre
d’actions en circulation aussi.
Dans un split-off (ou scission-échange), la scission est effectuée via une offre publique de rachat
d’actions (OPRA) ; la société mère se sépare d’une filiale et remet à ses actionnaires les actions qu’elle
détient dans les autres filiales, au prorata de leur participation dans le capital de la mère. Elle procède au
rachat de ses propres actions, payées en actions d’une filiale et non en cash, et propose aux actionnaires
intéressés d’échanger des actions de la société mère contre des actions de l’une de ses filiales. Seuls les
actionnaires ayant répondu à l’offre deviennent actionnaires de la filiale.
IV L’introduction en Bourse
306
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Chapitre 19 - La gestion de la valeur de l’action
308
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Chapitre 19 - La gestion de la valeur de l’action
4 La cotation directe
La cotation directe est une procédure d’introduction particulièrement adaptée aux périodes bour-
sières délicates. La société émettrice cède les titres destinés au public à des intermédiaires financiers
responsables de l’introduction en Bourse, à un prix convenu entre les parties. Ces derniers ont l’entière
responsabilité du placement. Le premier cours coté ne doit pas s’écarter de plus de 10 % du prix de l’offre.
Si plus de 4 % des ordres ne peuvent être servis, la procédure est abandonnée au profit d’une offre à un
prix plus élevé ou au profit d’une OPF.
309
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Chapitre
LES FUSIONS-ACQUISITIONS 20
Selon le programme officiel de l’examen, ce chapitre va vous permettre de comprendre les stratégies
financières liées aux opérations d’acquisition, de fusion, d’OPA qui rythment la vie des groupes.
Vous développerez ainsi les compétences suivantes :
– Analyser les opérations de fusions et d’acquisitions ;
– Décrypter les montages financiers avec et sans levier financier.
311
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PARTIE 6 - Ingénierie financière
A doit proposer aux actionnaires de C un prix supérieur au cours en bourse pour que ces derniers acceptent de céder leurs actions. Le
supplément de prix payé par A pour prendre le contrôle de C correspond à la prime de contrôle.
312
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Chapitre 20 - Les fusions-acquisitions
BPAC
Parité d’échange = ¯¯¯¯¯¯¯¯¯
BPAA
La fusion peut également être réalisée sur la base de valeurs estimées via les méthodes d’évaluation d’en-
treprise (valeur mathématique, valeur financière, etc.).
Une parité d’échange de 3/1 signifie que la parité est de 3 actions de la société absorbante pour 1 action
de la société absorbée.
VCPC
Nombre d’actions à créer = ¯¯¯¯¯¯¯¯¯¯ × (1 + % Prime de contrôle)
BPAA
313
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PARTIE 6 - Ingénierie financière
VCP
Cours du groupe après la fusion = ¯¯¯¯¯¯¯¯¯¯¯¯¯¯¯¯¯¯¯¯¯¯¯¯¯¯¯¯¯¯¯¯¯¯¯¯¯¯¯¯¯¯¯¯¯¯¯¯¯¯¯¯¯¯¯¯¯
Nombre d'actions après la fusion
Gain = [VCP après la fusion − (VCPA + VCPC)] − Prime de contrôle – Coûts associés
Avec :
–
VCPA = Valeur de la société absorbante A avant la fusion = Nombre d’actions A × Cours de l’action A ;
–
VCPC = Valeur de la société cible C avant la fusion = Nombre d’actions C × Cours de l’action C.
Pour déterminer si l’opération a un effet relutif ou dilutif, il suffit de comparer le BPA après la fusion au
BPA avant la fusion.
La fusion-acquisition est créatrice de valeur si le résultat net réalisé est positif.
APPLICATION CORRIGÉE : Bénéfice par action après une fusion – Prime de contrôle et effets de synergie
La société FUS prévoit de se rapprocher de la société CIB et décide d’octroyer aux actionnaires de CIB une prime de contrôle de 20 %.
Vous disposez des informations suivantes concernant les deux sociétés :
Corrigé
Calcul du BPA après la fusion
VCP de FUS = 4 500 000 × 40 = 180 000 000 €
VCP de CIB = 2 500 000 × 15 = 37 500 000 €
Parité d’échange (à majorer de la prime de contrôle) = (15 × 1,20) / 40 = 18 / 40 = 9 / 20
314
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Chapitre 20 - Les fusions-acquisitions
315
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PARTIE 6 - Ingénierie financière
objectifs (synergie attendue du regroupement des deux entités) et ses modalités de déroulement, notam-
ment dans la détermination de la parité d’échange.
Lorsque l’initiateur offre à la fois des titres et du cash (soulte), on parle d’offre mixte.
Si l’initiateur de l’offre est déjà majoritaire de la société cible, le processus est raccourci ; on parle d’OPE
simplifiée (OPES).
– rechercher une autre entreprise (chevalier blanc) qui aurait une offre plus intéressante ;
– augmenter le coût de l’offre en donnant le droit aux actionnaires d’acheter les actions à un prix préfé-
rentiel, en émettant des titres hybrides (BSA, actions à droits de vote multiples, etc.) ou en réalisant une
augmentation de capital avant le dépôt de l’offre (sous réserve d’être acceptée par l’Assemblée géné-
rale) ; l’objectif est de décourager l’initiateur (pilule empoisonnée).
En conclusion, la meilleure défense passe par un effort de fidélisation de l’actionnariat, favorisée par une
bonne performance boursière.
318
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Chapitre 20 - Les fusions-acquisitions
La cible finance ainsi son propre rachat grâce aux dividendes qu’elle verse à la holding qui permettent à la
holding de rembourser sa dette.
L’objectif essentiel des montages financiers par LBO est de chercher à augmenter la rentabilité financière
des actionnaires en ayant recours à l’emprunt, et plus largement, de faire financer, par la société acquise,
son propre rachat.
D Les motivations
Le montage financier par LBO permet d’augmenter la rentabilité financière des actionnaires en ayant
recours à l’emprunt.
L’effet de levier financier sera d’autant plus élevé que :
– la rentabilité économique après impôts de l’entité considérée est importante ;
– le taux des emprunts réalisés est relativement faible au regard de la rentabilité économique dégagée ;
– le poids de l’endettement est élevé au regard du financement par fonds propres.
Le levier financier peut être augmenté d’un levier fiscal. La fiscalité permet de limiter l’imposition sur le
résultat d’exploitation obtenu tout en assurant une déductibilité fiscale des charges d’intérêt.
Le montage juridique par LBO permet de contrôler une entité en minimisant l’apport financier. Les sociétés
holdings peuvent ainsi contrôler les sociétés cibles sans en détenir 100 % du capital. La présence d’action-
naires minoritaires permet la mise en place d’un levier juridique.
En matière de gouvernance, l’importance de l’endettement conduit à lier étroitement les objectifs des
dirigeants à ceux des actionnaires (théorie de l’agence). Les opérations de LBO comportent une prise de
participation des dirigeants dans le capital de la cible, incitant ces derniers à mettre en place les outils de
management nécessaires pour permettre de dégager les taux de rentabilité attendus des actionnaires.
319
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PARTIE 6 - Ingénierie financière
Les montages par LBO sont créateurs de valeur, non seulement grâce à l’effet de levier mais aussi à la
réduction des coûts d’agence du fait du contrôle, exercé sur les dirigeants (suite à l’endettement impor-
tant), poussant ces derniers à gérer au mieux la société.
F Le financement
La cible est valorisée en fonction des capitaux propres apportés par les investisseurs, de la dette contractée
par la holding et des frais liés à la transaction (audits, honoraires des avocats, etc.). Le montage est carac-
térisé par un fort endettement et doit donc générer une trésorerie suffisante, nécessaire pour le rembour-
sement de la dette. Il est donc important que la holding contrôle la gestion de la cible (tableau de bord
financier, etc.) et motive les dirigeants de la cible (intéressement, stock-options, etc.).
a La dette senior
La dette senior est un emprunt bancaire classique , devant être remboursée en priorité ; elle se
décompose en trois tranches dont les horizons sont différents :
– une tranche A pour un remboursement constant sur une durée de 6-7 ans ;
– une tranche B pour un remboursement in fine au bout de 8 ans ;
– une tranche C pour un remboursement in fine sur 9 ans.
Le taux d'endettement est généralement peu élevé et le risque pris par la banque faible.
c La dette unitranche
La dette unitranche est un financement aux petits et moyens LBO, pour les entreprises en phase de déve-
loppement qui ont une croissance rapide. Elle est généralement obtenue auprès de fonds d'investissement
en dettes. Elle est remboursable in fine à l'échéance ; son montage est simplifié et les fonds sont obtenus
rapidement.
FTD [1 – (1 + CMPC)–n]
Valorisation de la cible (VGC) = ¯¯¯¯¯¯¯¯¯¯¯¯¯¯¯¯¯¯¯¯¯¯¯¯¯¯¯¯¯¯¯¯¯¯¯¯¯¯ + [VR (1 + CMPC)–n]
t
VCP de la cible = VGC – Dettes de la cible
321
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PARTIE 6 - Ingénierie financière
La rémunération des investisseurs est déterminée par le TRI des fonds investis. Compte tenu du risque
encouru, le TRI des Mezzaneurs est supérieur au TRI des créanciers seniors.
La rentabilité (t) du LBO est obtenue par la résolution des équations suivantes :
Rentabilité du LBO pour les investisseurs :
Le prix de vente net correspond au prix de vente perçu après paiement de la dette mezzanine, au prorata
de la participation des actionnaires.
Rentabilité du LBO pour les mezzaneurs (t) :
Le mezzaneur apporte le prêt mezzaneur, encaisse les intérêts annuels pendant n ans, est remboursé à
l’issue des n périodes et encaisse le prix de vente net, au prorata de sa participation.
APPLICATION CORRIGÉE
Une société cible, au capital de 800 000 actions, a été acquise en N pour 150 M€ par le biais d’un LBO financé à 60 % par une dette
bancaire sur 6 ans, 15 % par une dette mezzanine et pour le solde par fonds propres. La dette mezzanine correspond à des OBSA
qui procurent un coupon annuel de 1,75 % et qui seront remboursés in fine en N+7. Les BSA attachés permettront de souscrire
200 000 actions à 50 €. Il est prévu un PER de 22 en N+7. Le résultat anticipé à cette date est de 10 M€. Aucun dividende ne sera
versé au cours des 6 années à venir.
Déterminer la rentabilité du LBO pour les investisseurs et pour les mezzaneurs.
Corrigé
Dette senior = 60 % (150) = 90 M€ ; Dette mezzanine = 15 % (150) = 22,50 M€
Capitaux propres = 25 % (150) = 37,50 M€
BPA = 10 000 000 / (800 000 + 200 000) = 10 €
Cours de l’action = 22 × 10 = 220 €
322
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Chapitre 20 - Les fusions-acquisitions
Dividendes versés par la cible à la holding (non imposables en cas de participation > 5% du capital)
− Intérêts des dettes nets d’IS
− Frais de fonctionnement nets d’IS
= CAF de la holding
323
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PARTIE 6 - Ingénierie financière
Le tableau des flux nets de trésorerie sur un horizon à trois ans se présente comme suit :
Éléments Début N Fin N Fin N+1 Fin N+2
CAF de la holding X X X
Emprunts X
Apports en capital (valorisation de la cible − dettes) X
Total des ressources (1)
Achat des titres (valorisation de la cible) X
Remboursement des emprunts X X X
Total des emplois (2)
Flux nets de trésorerie (1) − (2)
Trésorerie cumulée
APPLICATION CORRIGÉE
Vous êtes chargé d’étudier le rachat d’une entreprise cible avec la création d’une société holding de reprise. La holding détiendrait
100 % des titres de la cible. Le prix de négociation de la cible ressort à 1 000 K€. Le dividende versé chaque année par la cible à la
holding est de 200 K€ en N+1 et en N+2, puis de 250 K€ en N+3 et en N+4. La holding serait constituée avec les ressources suivantes :
– Dette senior : 400 K€, remboursable par amortissements constants au taux annuel de 1 % sur 4 ans ;
– Dette subordonnée : 300 K€, remboursable in fine dans 4 ans, au taux annuel de 2 % ;
– Capital pour solde.
Les charges annuelles de fonctionnement de la holding sont estimées à 20 K€ pour les 4 prochaines années.
La holding ne verserait aucun dividende à ses actionnaires pendant les 4 premières années.
Les conditions pour la mise en œuvre de l’intégration fiscale sont réunies.
Le taux d’IS est de 25 %.
Présenter le plan de financement de la holding entre début N+1 et fin N+4.
Corrigé
Business plan
Amortissement de la dette senior : A = 400 / 4 = 100 K€
Capital début Intérêts Amortissements Annuités
1 400 4 100 104
2 300 3 100 103
3 200 2 100 102
4 100 1 100 101
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Chapitre 20 - Les fusions-acquisitions
325
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PARTIE 6 - Ingénierie financière
H La sortie du LBO
La sortie du LBO est liée soit aux motivations de l’investisseur (cession à un industriel, cession à un autre
financier qui met en place un nouveau montage par LBO, ou mise en bourse), soit à l’échec du montage
qui peut conduire à une perte de contrôle, voire un dépôt de bilan. La valeur du prix de sortie (X) au bout
de (n) années, au taux de rendement (t) est déterminée par le calcul suivant :
326
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Chapitre
LES OPÉRATIONS SUR LES DETTES 21
ET SUR LES CRÉANCES
Selon le programme officiel de l’examen, ce chapitre va vous permettre de définir les opérations de
décomptabilisation et de déconsolidation des dettes et créances, qui permettent d’accroitre la perfor-
mance financière des groupes par la recherche d’une structure financière optimale.
Vous développerez ainsi la compétence suivante :
– Maîtriser les opérations complexes visant à nettoyer les bilans.
II La titrisation
La titrisation est une technique financière qui consiste à transférer à des investisseurs des actifs
financiers (créances constituant des actifs illiquides) et à transformer ces créances par le passage
à travers une société ad hoc (fonds commun de créances ou « FCC » ou Special Purpose Vehicle « SPV »)
en titres financiers émis sur le marché des capitaux (actifs liquides librement négociables et échan-
geables sur le marché).
L'objectif est d’améliorer la liquidité du bilan (transformation d’actifs non liquides en liquidités) et de pou-
voir accéder à de nouvelles sources de financement moins onéreuses.
327
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PARTIE 6 - Ingénierie financière
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Chapitre
LES INNOVATIONS FINANCIÈRES 22
Selon le programme officiel de l’examen, au cours de ces dernières années, l’univers de la finance a été
marqué par l’arrivée du numérique. Une révolution du métier de la finance est en marche par le digital et
les plateformes via internet. Ce chapitre va vous permettre d’appréhender le développement du numé-
rique.
Vous développerez ainsi les compétences suivantes :
– Repérer le rôle du numérique et des algorithmes dans la finance ;
– Comprendre le rôle des nouveaux acteurs.
A Les Fintechs
La finance est un secteur particulièrement impacté par le développement du numérique. Ce mouvement
est impulsé notamment par les Fintechs. Le terme Fintech combine les termes « finance » et « technolo-
gie » ; il décrit les start-ups innovantes utilisant les technologies du numérique, du mobile et de
l’intelligence artificielle pour rendre la finance plus simple et plus accessible et fournir des services
financiers de meilleure qualité et moins coûteux.
Les Fintechs extraient et exploitent les données stockées dans des bases de données et proposent des
plateformes de services alternatifs à la finance traditionnelle.
On distingue plusieurs catégories de Fintech :
– les Fintech BtoC (business to consumer) qui s’adressent au grand public (banques sans agence, appli-
cations de paiement, outils de gestion de patrimoine automatisé, etc.) ;
– les Fintech BtoB (business to business) qui proposent des services financiers aux entreprises (transfert
de devises, affacturage dématérialisé, etc.) ;
– les Fintech BtoBtoC (business to business to consumer) qui mettent en relation des porteurs de projets
et des investisseurs professionnels ou particuliers (crowdfunding). Le crowdfunding, ou financement
participatif, est l’un des piliers de la Fintech ; son objectif est de mettre en relation, via des plateformes,
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PARTIE 6 - Ingénierie financière
des investisseurs avec des entrepreneurs effectuant des levées de fonds ; ce financement peut être
réalisé sous forme d’un don, d’une participation aux fonds propres de la société ou d’un prêt aux PME
(crowdlending).
B La blockchain
La blockchain (« chaîne de blocs ») est une technologie qui permet de stocker et de transmettre des
informations de manière transparente, sécurisée, et sans organe central de contrôle. C'est un
registre permanent, infalsifiable, distribué et historicisé, qui permet d'établir une réelle confiance entre les
différents agents, sans intervention d'un tiers.
L'objectif de cette technologie est la désintermédiation sous toutes ses formes. Elle est utilisée pour plu-
sieurs catégories d’opérations, en particulier pour :
– transférer des actifs (monnaies, titres, etc.) ;
– assurer une meilleure traçabilité d’actifs et de produits ;
– exécuter automatiquement des contrats (smart contracts).
La blockchain allie algorithmes de cryptage et architectures informatiques décentralisées, c’est-à-
dire qu’elle est hébergée par une partie des utilisateurs et non pas par un service unique ; aucun inter-
médiaire n’existe, de telle sorte que chaque utilisateur peut lui-même vérifier la validité de la chaîne.
Les informations contenues dans les blocs (transactions, contrats, etc.) sont protégées par des pro-
cédés cryptographiques qui empêchent les utilisateurs à effectuer toute modification a posteriori.
La blockchain permet ainsi de conserver, de partager les données, de réaliser des transactions sécurisées et
de faciliter les règlements tout en réduisant les coûts de transaction.
De nombreuses applications sont opérationnelles ; l'application qui a rendu célèbre la blockchain est
le bitcoin, qui est une monnaie virtuelle créée en 2009, désignant à la fois, un protocole de paiement
sécurisé et anonyme, et une crypto-monnaie ; pour se procurer des bitcoins, il suffit de créer un compte
sur une plateforme d’échange de crypto-monnaies, permettant d’acheter des biens et services ou d’être
échangées contre d’autres devises. Bitcoin est une technologie « pair à pair » fonctionnant sans autorité
centrale ; la gestion des transactions et la création de bitcoins est prise en charge collectivement par le
réseau. Bitcoin est libre et ouvert ; sa conception est publique, personne ne possède, ni ne contrôle bitcoin
et tous peuvent s'y joindre.
Les principaux avantages de ce crypto-actif sont les suivants :
– nouvelle technologie pérenne ;
– première crypto-monnaie libre et décentralisée ;
– traçabilité et historique des échanges ;
– paiement irréversible ;
– monnaie de confiance et insaisissable ;
– sécurité des transactions.
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Chapitre 22 - Les innovations financières
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PARTIE 6 - Ingénierie financière
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Chapitre 22 - Les innovations financières
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SUJET
D'ENTRAÎNEMENT
À L'EXAMEN
Le groupe Arthur est présent dans plusieurs secteurs d’activité : mode, parfumerie et joaillerie.
Vous disposez des informations suivantes, relatives au cours boursier du groupe Arthur et de la rentabilité mensuelle du
marché sur les douze derniers mois. Les valeurs de marché retenues sont celles du CAC40.
Mois Cours du titre en euros Rentabilité mensuelle du marché en %
Décembre N–1 79
Janvier N 78 + 1,502
Février N 80 + 6,324
Mars N 85 – 0,025
Avril N 83 – 10,223
Mai N 82 – 3,679
Juin N 85 + 8,342
Juillet N 98 – 3,791
Août N 95 + 9,261
Septembre N 105 + 3,636
Octobre N 115 – 2,427
Novembre N 118 + 7,321
Décembre N 120 + 1,498
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Sujet d’entraînement à l’examen
Le groupe Édito est une maison d’édition française ; il représente le premier réseau d’édition en France et partage 60 %
des parts de marché avec une seconde maison d’édition Extensa. Face à un contexte économique difficile, Édito et
Extensa ont décidé, courant N, de mettre en commun leur réseau de distribution et de créer la société Flamali, détenue
à hauteur de 66 % par Édito et 34 % par Extensa. Édito a procédé à un apport partiel d’actifs à Flamali en transférant la
totalité de ses points de vente (sociétés filiales détenues à 100 %, avec patrimoine immobilier mais aussi endettement).
Cette opération a permis à Édito de réaliser une plus-value sur la cession de ses titres de participation et d’évaluer ses
titres de participation (titres Flamali) selon la méthode de la mise en équivalence.
Vous êtes chargé(e) de réaliser un diagnostic financier du groupe et de proposer une notation du groupe comme le ferait
une agence de rating. Pour ce faire, vous disposez du bilan et du compte de résultat consolidés ainsi que du tableau de
flux de trésorerie.
Bilan (K€) - Groupe Édito
Éléments N N–1
Goodwill 79 613 68 552
Autres immobilisations incorporelles 475 31 691
Immobilisations corporelles 14 903 244 573
Titres mis en équivalence 114 857 3 769
Autres actifs financiers non courants 2 103 4 563
Total actifs non courants 211 951 353 148
Actifs courants d’exploitation 47 882 89 165
Équivalents de trésorerie 4 478 31 202
Total actifs courants 52 360 120 367
Total actifs 264 311 473 515
Capital social 33 282 31 682
Réserves consolidées 64 874 143 672
Résultat net part du groupe 59 741 – 67 344
Capitaux propres part du groupe 157 897 108 010
Intérêts ne donnant pas le contrôle 2 325 3 091
Capitaux propres consolidés 160 222 111 101
Dettes financières non courantes 61 180 141 336
Dettes financières courantes 7 161 141 541
Autres dettes courantes 35 748 79 537
Total passif 264 311 473 515
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Sujet d’entraînement à l’examen
Éléments N N–1
Chiffre d’affaires 86 525 239 977
Achats et charges externes 953 63 308
Personnel 13 154 42 516
Autres charges nettes 13 865 40 533
Amortissements et provisions (dotations nettes de reprises) 48 947 170 845
Résultat opérationnel courant 9 606 – 77 225
Autres produits et charges opérationnels 66 632 – 1 027
Résultat opérationnel 76 238 – 78 252
Coût de l’endettement brut 1 909 7 616
Autres produits et charges financières nettes 2 025 – 1 418
Impôt 16 182 – 16 515
Quote-part du résultat net des sociétés mises en équivalence 729 3 883
Dépréciation du goodwill 1 065 544
Résultat net consolidé 59 836 – 67 432
Dont intérêts minoritaires 94 – 89
Résultat net part du groupe 59 742 – 67 343
Éléments N N–1
Marge brute d’autofinancement 63 467 95 525
Variation du BFR 15 111 17 871
Flux de trésorerie générés par l’activité 78 578 113 396
Cessions d’immobilisations 1 903 9 811
Acquisitions d’immobilisations – 52 705 – 121 382
Variation du périmètre – 7 214 25 730
Flux de trésorerie liés à l’investissement – 58 016 – 85 841
Dividendes versés 0 – 4 564
Apport en capital 84 2 861
Variation des dettes financières – 38 160 – 8 200
Flux de trésorerie liés au financement – 38 076 – 9 903
Incidence de la variation du cours des devises 145 170
Notation Standard and Poor’s - Ratios clés pour l’évaluation de la dette à long terme
CORRECTION DOSSIER 1
1. Calcul des rentabilités et des écarts-types
Rentabilité mensuelle Rentabilité mensuelle
Mois Rt2 en % Rm2 en %
du titre Rt en % du marché Rm en %
Décembre N–1
Janvier N – 1,266 + 1,502 0,0160 0,0226
Février N + 2,564 + 6,324 0,0657 0,4000
Mars N + 6,250 – 0,025 0,3906 0,00000625
Avril N – 2,353 – 10,223 0,0554 1,0451
Mai N – 1,205 – 3,679 0,0145 0,1354
Juin N + 3,659 + 8,342 0,1339 0,6959
Juillet N + 15,294 – 3,791 2,3390 0,1437
Août N – 3,061 + 9,261 0,0937 0,8577
Septembre N + 10,526 + 3,636 1,1080 0,1322
Octobre N + 9,524 – 2,427 0,9071 0,0589
Novembre N + 2,609 + 7,321 0,0681 0,5360
Décembre N + 1,695 + 1,498 0,0287 0,0224
Total + 44,236 + 17,739 5,2207 4,05
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Sujet d’entraînement à l’examen
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Sujet d’entraînement à l’examen
CORRECTION DOSSIER 2
6. Analyse de la performance
Éléments N N–1 Variation
Chiffre d’affaires (CA) 86 525 239 977 – 63,94 %
EBITDA 72 418 (1) 134 153 (1) – 46,02 %
EBITDA / CA 83,70 % 55,90 %
Résultat opérationnel (RO) 76 238 – 78 252 + 197 %
RO / CA 88,11 % NS
Résultat net ensemble consolidé 59 836 – 67 432 + 189 %
Résultat net / CA 69,15 % NS
(1) EBITDA = 86 525 – 953 – 13 154 = 9 606 + 13 865 + 48 947 = 76 238 – 66 632 + 48 947 + 13 865 = 72 418 ; 239 977 – 63 308
– 42 516 = − 77 225 + 40 533 + 170 845 = – 78 252 + 1 027 + 170 845 + 40 533 = 134 153
Le chiffre d’affaires a diminué en N ; l’explication relève du transfert des points de vente du groupe Édito à la
société Extensa. La réduction des charges a suivi cette baisse d’activité ; l’EBITDA, même s’il régresse de 64 %,
représente 83,70 % du chiffre d’affaires (contre 55,90 % en N–1) ; le résultat opérationnel et le résultat net
consolidé, négatifs en N–1, redeviennent largement bénéficiaires.
7. Rentabilité économique et financière
On retiendra l’approche nette
Rentabilité économique
Calcul du résultat économique
Éléments N N–1
Résultat opérationnel 76 238 – 78 252
± Autres produits et charges financières + 2 025 – 1 418
= Résultat économique avant IS 78 263 – 79 670
ou
Éléments N N–1
Résultat net consolidé 59 836 – 67 432
– Quote-part du résultat des sociétés mises en équivalence – 729 – 3 883
+ Coût de l’endettement + 1 909 + 7 616
+ IS + 16 182 – 16 515
+ Dépréciation du goodwill + 1 065 + 544
– Produits de trésorerie et équivalents de trésorerie 0 0
= Résultat économique avant IS 78 263 – 79 670
341
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Sujet d’entraînement à l’examen
ROCE avant IS
Éléments N N–1
ROCE = Résultat économique / Capitaux employés (78 263 / 224 085) 34,92 % NS
Rentabilité financière
Éléments N N–1
ROE = Résultat net part du groupe / Capitaux propres part du groupe (59 742 / 157 897) 37,84 % NS
La rentabilité économique et la rentabilité financière, négatives en N–1, se sont nettement améliorées ; l’externa-
lisation d’une partie des activités du groupe Édito a permis une hausse sensible des indicateurs.
8. Structure financière
Endettement
Éléments N N–1
Gearing = Endettement net / Capitaux propres de l’ensemble consolidé (1) 39,86 % 227 %
Capacité de remboursement = Endettement net / MBA (2) 1 2,6
(1) 63 863 / 160 222 = 39,86% ; 251 775 / 111 101 = 227 %
(2) 63 863 / 63 467 = 1 ; 251 775 / 95 525 = 2,6
Le montage financier a permis d’apurer le passif et de restaurer une image financière favorable. Le ratio d’endet-
tement catastrophique, de 227 % en N–1, est tout à fait correct en N (ratio < 1) ; le groupe dispose d’une bonne
capacité de remboursement puisqu’il lui faut un an de MBA pour rembourser ses dettes. Cette amélioration doit
cependant être interprétée avec précaution, l’endettement disparaissant au profit d’un actif « titres des entités
associées par mise en équivalence ».
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Sujet d’entraînement à l’examen
La situation défavorable du groupe en N–1, s’est nettement améliorée en N. Les indicateurs permettent de noter
le groupe après le montage « A – AAA » ; une note de A semble raisonnable.
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LES CARRÉS Niveau M ● LES CARRÉS
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