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Picart Claude. L'estimation d'une valeur de marché des actions non cotées. In: Economie et statistique, n°366, 2003. pp.
97-117;
doi : https://doi.org/10.3406/estat.2003.7318
https://www.persee.fr/doc/estat_0336-1454_2003_num_366_1_7318
Les actions non cotées ne font pas l’objet, par définition, d’une valorisation boursière. Leur valeur
de marché doit donc être estimée, mais les différentes méthodes d’estimation habituellement
utilisées, notamment l’application aux sociétés non cotées du ratio Price to Book •qui mesure le
rapport entre la valeur de marché des capitaux propres et leur valeur comptable •des sociétés
cotées restent fragiles. L’enquête de l’Insee sur les liaisons financières entre entreprises permet
d’obtenir une valorisation directe des actions non cotées d’une filiale à partir de la valeur de la
participation inscrite au bilan de la société mère. En divisant cette valeur par le taux de détention
de la filiale, on obtient alors une valorisation de la filiale. Pour directe qu’elle soit, cette valorisation
doit cependant être validée en tant que valeur de marché. Pour les sociétés cotées, cette
valorisation est comparable à leur capitalisation boursière. Pour les autres, le Price to Book
calculé est sensible aux déterminants économiques comme la rentabilité ou la distribution de
dividendes. La référence aux sociétés cotées reste cependant la norme du système international
de comptes nationaux (SCN93), ne serait-ce que pour des raisons de comparabilité entre pays.
Les valorisations calculées ici sont alors utilisées pour sélectionner des catégories d’entreprises
cotées proches des non cotées et proposer une estimation de la prime de liquidité à appliquer
pour passer des sociétés cotées aux non cotées. Cette méthode va être prise en compte lors de la
révision des comptes nationaux (base 2000).
Abstract
An Estimate of the Market Value of Unlisted Shares
Unlisted shares are, by definition, not valued on the stock market. Their market value therefore
needs to be estimated. However, the estimating methods usually used, especially the application
of listed companies’ price-to-book ratios •a stock’s market value divided by its book value •to
unlisted companies, remain unsound. The INSEE survey on financial links between companies is
used to obtain a direct valuation of a subsidiary’s unlisted shares based on the share value on the
parent company’s balance sheet. A valuation of the subsidiary is then obtained by dividing this
value by the subsidiary’s holding rate. However, as direct as this valuation may be, it must be
validated as a market value. For the listed companies, the valuation is comparable to their market
capitalisation. For the others, the price-to-book ratio calculated is sensitive to economic
determinants such as profitability and the distribution of dividends. However, the reference to the
listed companies remains the international system of national accounts (SNA93) norm, if only for
the sake of international comparability. The valuations calculated here are used to select
categories of listed companies similar to unlisted companies and to propose an estimate of the
liquidity premium to be applied to make the transition from listed to unlisted companies. This
method will be taken into account when the national accounts are revised (base 2000).
Resumen
La estimación de un valor de mercado de las acciones no cotizadas
Las acciones no cotizadas no son objeto por definición de una valoración bursátil. Su valor de
mercado debe por lo tanto estimarse. Pero siguen siendo frágiles los diversos métodos de
estimación que se suelen utilizar, y en especial la aplicación a aquellas sociedades no cotizadas
del ratio Price to Book •la relación entre el valor de mercado de los capitales propios y su valor
contable •de las sociedades cotizadas. La encuesta del Insee sobre los vínculos financieros entre
empresas permite obtener una valoración directa de las acciones no cotizadas de una sociedad
filial a partir del valor de la participación asentada en el balance de la sociedad matriz. Al dividir
este valor por la tasa de detención de la sociedad filial, se obtiene entonces una valoración de la
filial. Por muy directa que sea, esta valoración debe sin embargo ser válida en cuanto valor de
mercado. Para aquellas sociedades cotizadas, esta valoración puede compararse con su
capitalización bursátil. Para las demás, el Price to Book calculado es sensible a unos
determinantes económicos que son por ejemplo la rentabilidad o el reparto de dividendos. La referencia a
las sociedades cotizadas sigue siendo sin embargo la normativa del sistema internacional de cuentas
nacionales (SCN93), sea por el solo motivo de comparabilidad entre países. Las valoraciones calculadas
aquí se utilizan para seleccionar unas categorías de empresas cotizadas parecidas a aquellas no cotizadas
y proponer una estimación de la prima de liquidez a aplicar para pasar de unas sociedades cotizadas a
sociedades no cotizadas. Este método es el que se tomará en cuenta para la revisión de las cuentas
nacionales (base 2000).
Zusammenfassung
Schätzung des Marktwerts nicht notierter Aktien
Der Marktwert nicht notierter Aktien wird definitionsgemäß nicht an der Börse festgelegt, weshalb er
geschätzt werden muss. Aber die verschiedenen Bewertungsmethoden, die gewöhnlich herangezogen
werden, sind fragil, insbesondere die Anwendung auf nicht notierte Unternehmen der Price-to-Book-Quote,
die das Verhältnis zwischen dem Marktwert der Eigenmittel und ihrem Buchwert misst. Die Insee-Erhebung
über die Finanzverbindungen zwischen Unternehmen ermöglicht es, die nicht notierten Aktien einer
Tochtergesellschaft anhand des Werts der in der Bilanz des Mutterunternehmens ausgewiesenen
Beteiligung direkt zu bewerten. Mittels Dividieren dieses Werts durch die Quote der Beteiligung der
Tochtergesellschaft erhält man dann den Wert der Tochtergesellschaft. Auch wenn es sich um eine direkte
Wertermittlung handelt, muss sie als Marktwert bestätigt werden. Für die notierten Unternehmen ist diese
Wertermittlung mit ihrer Börsenkapitalisierung vergleichbar. Bei den anderen hängt das errechnete Price-to-
Book-Verhaltnis von wirtschaftlichen Determinanten ab, wie der Rentabilität oder der
Dividendenausschüttung. Allerdings bleibt der Bezug auf die notierten Unternehmen im internationalen
System volkswirtschaftlicher Gesamtrechnungen (VGR93) die Norm, sei es auch nur, um zwischen
Ländern Vergleiche anstellen zu können. Mit den hier vorgenommenen Wertermittlungen werden die
Kategorien notierter Unternehmen ausgewählt, die den nicht notierten Unternehmen entsprechen, und wird
eine Schätzung der Liquiditätsprämie für den Übergang von den notierten Unternehmen zu den nicht
notierten vorgeschlagen. Diese Methode wird bei der Änderung der volkswirtschaftlichen Gesamtrechnung
(Basis 2000) berücksichtigt.
MÉTHODES
Les actions non cotées ne font pas l’objet, par définition, d’une valorisation boursière.
Leur valeur de marché doit donc être estimée, mais les différentes méthodes d’estimation
habituellement utilisées, notamment l’application aux sociétés non cotées du ratio Price
to Book – rapport entre la valeur de marché des capitaux propres et leur valeur comptable
– des sociétés cotées restent fragiles. L’enquête de l’Insee sur les liaisons financières
entre entreprises permet d’obtenir une valorisation directe des actions non cotées d’une
filiale à partir de la valeur de la participation inscrite au bilan de la société mère. En
divisant cette valeur par le taux de détention de la filiale, on obtient alors une valorisation
de la filiale. Pour directe qu’elle soit, cette valorisation doit cependant être validée en
tant que valeur de marché. Pour les sociétés cotées, cette valorisation est comparable à
leur capitalisation boursière. Pour les autres, le Price to Book calculé est sensible aux
déterminants économiques comme la rentabilité ou la distribution de dividendes.
L’enquête de l’Insee sur les liaisons financières, 1. Les termes en italique sont définis dans le glossaire en fin
LIFI, livre une information, jusqu’alors non d’article.
2. Les liaisons financières comprenant aussi les participations
exploitée, sur la valeur de chaque participation minoritaires, il est préférable de parler en termes de société aval
telle qu’elle est inscrite au bilan de la société et de société amont (détentrice de la participation) plutôt qu’en
termes de filiale et de maison mère.
mère. La division de cette valeur par le taux de
détention de la société aval par la société amont
donne une valorisation de la société aval (2).
Cette valorisation directe, qui doit dans un pre- Graphique I
Comparaison des comptes sociaux
mier temps être validée en tant que valeur de
et des comptes consolidés
marché, permet d’estimer une valeur de marché
pour l’ensemble des actions non cotées. Elle 16
permet aussi, ce qui est un enjeu important pour Fonds propres
% des entreprises
12 Résultat net
les pays européens ne disposant pas de source
équivalente à LIFI, de mieux se conformer aux 8
prescriptions du SCN93 en traitant de la ques-
4
tion de la comparabilité (quelles sont les socié-
tés cotées les plus proches des sociétés non 0
cotées ?) et en proposant une estimation de la
0
10
30
50
70
90
0
0
0
11
13
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17
19
21
23
25
<
Un inventaire des pratiques nationales, mené à l’initia- sance des revenus (le g de la formule de Gordon-Sha-
tive du Système européen de banques centrales piro, cf. encadré 2). Une tentative de prise en compte
(1997-1998), a identifié cinq méthodes pour mettre en de cette croissance (Banque de France, contribution
œuvre la valorisation directe des actions non cotées à n˚ 5 in Commissariat Général du Plan, 2002) produit
partir de la capitalisation boursière des actions cotées des résultats aberrants : en effet, la croissance obser-
(Bardos et al., 2002). vée des bénéfices d’un panel de grandes sociétés non
cotées inclut la croissance externe et surévalue donc
Trois méthodes reposent sur l’application d’une for- la croissance de la rémunération d’un euro de capital
investi. Cette surévaluation est telle que la croissance
mule de type avec NC pour non coté et
observée est supérieure au taux d’actualisation, ce qui
C pour coté. X est une variable tirée de la comptabilité donne une valorisation négative. CFPVC et PER
des sociétés, respectivement : utilisent les sociétés cotées pour ce qui revient à esti-
mer le dénominateur de la formule de Gordon-Shapiro
1. le capital nominal (CCN), méthode appliquée par la
(π - g) mais sont en deçà des recommandations du
France dans sa base 1980 ;
SCN93 : elles traitent insuffisamment la question de la
2. les fonds propres à leur valeur comptable (CFPVC), comparabilité entre sociétés cotées et non cotées et
méthode appliquée par la France dans sa base 1995 ; ignorent la prime de liquidité (ou négociabilité).
3. le revenu courant (PER).
Des fourchettes d’estimations très larges
Les deux autres méthodes ne font pas référence à la
capitalisation boursière : La Banque de France a procédé à des simulations de
4. L’une consiste à utiliser directement, sans coeffi- valorisation par quatre de ces méthodes – en calcu-
cient multiplicatif, les fonds propres à leur valeur lant, pour les trois premières, les coefficients multipli-
comptable (FPCV). Elle est utilisée quand la compara- catifs au niveau 16 de la NES – à partir d’un échantillon
bilité avec les sociétés cotées n’est pas assurée, de grandes sociétés non cotées pour l’année 2000
notamment quand il ne s’agit pas d’actions non cotées (cf. tableau).
au sens du SEC95 mais d’autres participations (par
exemple pour les SARL). Les résultats sont très dispersés et, même si la four-
chette est moins large quand on prend comme coeffi-
5. L’autre (ARC) consiste à appliquer le modèle clas-
cient multiplicatif le ratio médian correspondant pour
sique de valorisation des sociétés par la somme actua-
les sociétés cotées au lieu de la moyenne pondérée
lisée des revenus attendus en approximant les revenus
des ratios utilisée ci-dessus, cette dispersion jette un
attendus par une moyenne pondérée des revenus cou-
doute sur la pertinence des évaluations, d’autant plus
rants des dernières années.
que la hiérarchie n’est pas pérenne : en 1998, l’évalua-
Ces méthodes présentent chacune des avantages et tion donnée par ARC est plus élevée que celle obtenue
des inconvénients et aucune ne peut être considérée avec CFPVC.
comme intrinsèquement supérieure aux autres. Seule
la première méthode peut être raisonnablement consi-
dérée comme meilleure que la deuxième car CCN ne Simulations de valorisation
tient pas compte des réserves accumulées, souvent En milliards d’euros
supérieures rapportées au capital nominal pour les Méthode CFPVC PER FPCV ARC (1)
sociétés cotées, et conduit ainsi à surestimer la valeur
Valorisation obtenue 2 255 3 659 664 1 557
des actions non cotées. ARC semble avoir des fonde-
1. En prenant comme taux d’actualisation le taux d’intérêt
ments théoriques plus solides mais laisse en fait au
des obligations d’État.
comptable national le choix du taux d’actualisation
(sur quelle base ?) et ne tient pas compte de la crois- Source : Banque de France.
Encadré 2
La valeur d’une entreprise est souvent définie comme de poser qu’il faut valoriser un flux de bénéfices ou un
étant la somme actualisée de ses flux de dividendes. flux de dividendes accompagné d’une plus-value. En
On objecte parfois à cette définition que de nombreu- régime stationnaire, avec un taux de croissance cons-
ses entreprises ne versent pas de dividendes mais a) tant des dividendes, la valeur d’une entreprise est don-
pour toute firme dont la rentabilité est supérieure au née par la formule de Gordon-Shapiro :
taux de croissance de l’économie, ne jamais verser de
dividendes est impossible à horizon infini ; b) comme le avec div0 les dividendes versés en t = t0, g le taux de
remarquent Modigliani et Miller (1958) il est indifférent croissance de ces dividendes et π le rendement exigé.
La décomposition suivante du Price to Book : Mais le PER lui-même est contesté. Pour les praticiens
de la valorisation des entreprises (Copeland et al.,
1994) ce ne sont pas les flux de bénéfices mais les flux
de free cash flow qu’il faut actualiser. Le taux de crois-
sance de la formule de Gordon-Shapiro est trompeur
si cette croissance est le résultat de nouveaux inves-
Avec : tissements (cf. une illustration dans l’encadré 1). Une
B : bénéfices amélioration du PER peut être tirée de la formule pro-
F : valeur comptable des fonds propres posée par ces auteurs pour la valeur :
PER : Price Earning Ratio, qui peut s’écrire avec r le rendement du nouveau capital investi (il est
supposé ici que la croissance des bénéfices est exten-
sive, c’est-à-dire que le capital ancien conserve le
même rendement). Un nouvel investissement n’accroît
p : payout-ratio (part des profits distribués sous forme
le PER que s’il est d’une rentabilité supérieure à celle
de dividendes)
exigée pour ce type d’entreprise (r > π).
π : rendement exigé
RF : rentabilité financière Ces éléments de théorie financières ont d’abord été
élaborés dans le cadre de marchés parfaits. Ces
RE : rentabilité économique modèles ont été enrichis en relâchant certaines hypo-
thèses. Mais les transactions observées pour les
semble permettre une meilleure interprétation. Le PER,
actions non cotées ne s’effectuent-elles pas dans un
rapport entre la valeur de marché et les bénéfices, est
cadre trop éloigné du modèle de référence ?
théoriquement plus satisfaisant que le PtB et la renta-
bilité économique des actifs ainsi que le levier d’endet-
tement – le fait que quand la rentabilité économique est PtB et Q de Tobin
supérieure au taux d’intérêt de la dette, l’augmentation
de l’endettement améliore la rentabilité financière – Une autre interprétation du PtB l’assimile au Q moyen
s’interprètent plus aisément que le PtB. Selon cette de Tobin – le Q marginal, mieux fondé théoriquement,
décomposition, le PtB est une fonction croissante du restant non mesurable – en faisant une hypothèse forte
taux de versement de dividendes et de l’endettement, d’égalité entre la valeur comptable des actifs et leur
dès lors que la rentabilité économique est suffisante. coût de remplacement. Une entreprise ne devrait
investir que si son Q est supérieur à 1. Dans le cas
... contestée par la théorie financière contraire, elle constitue plutôt une cible pour les
acquéreurs. Le fait que les PtB des transactions obser-
Un tel raisonnement est cependant totalement infondé vées soient le plus souvent supérieurs à 1 est, au
au regard de la théorie financière. Une augmentation regard de cette théorie, un signe que la valeur comp-
de l’endettement se traduit, à travers les possibilités table des actifs sous-évalue nettement leur coût de
d’arbitrage, par une hausse du rendement exigé et la remplacement (Jovanovic et Rousseau, 2002). Une
valeur d’une entreprise est indépendante de sa struc- autre interprétation – qui modélise des dirigeants
ture financière et de sa politique de versement de divi- d’entreprise tirant partie des imperfections des mar-
dendes (Modigliani et Miller, 1958). Prendre en compte chés financiers – souligne que, au moins pour les
l’impôt sur les sociétés modifie cependant ce résultat acquisitions payées en actions, c’est la différence
et redonne un avantage à l’endettement. En combi- entre le Q de l’acquéreur et celui de la cible qui compte
nant l’approche de Modigliani et Miller et celle du et non la valeur absolue (Shleifer et Vishny, 2002).
1,5
dividendes ou le résultat net (cf. encadré 3).
1,0
0,5
0,0 3. Outre le fait que Suse ne permet pas de distinguer les valeurs
< 0,15 0,15 - 1,5 - 15 15 - 150 150 - > 1,5 nulles des valeurs manquantes et que donc certaines entreprises
M€ 1,5 M€ M€ M€ 1 500 M€ Mds€ versant de forts dividendes peuvent se trouver classées parmi
celles ne versant pas de dividendes, le non-versement de divi-
Tranche de fonds propres
dendes peut correspondre à de jeunes sociétés en phase de
croissance qui n’ont alors aucune raison d’être moins valorisées
Médiane Q1 Q3
du fait du non-versement de dividendes.
Médiane-Non cotées Médiane-Cotées
20
PtB
2,0
1,5
10
1,0
0 0,5
< 0,15 0,15 - 1,5 - 15 15 - 150 150 - > 1,5
M€ 1,5 M€ M€ M€ 1 500 M€ Mds€ 0,0
Nul < 2% 2 % - 10 % 10 % - 40 % > 40 %
Tranche de fonds propres
Dividendes/Fonds propres
Médiane Q1 Q3 FP > 1,5 M€ TXFIN < 20 % FP > 1,5 M€ TXFIN > 20 %
Médiane-Non cotées Médiane-Cotées FP < 1,5 M€ TXFIN < 20 % FP < 1,5 M€ TXFIN > 20 %
Encadré 3
Pour éviter toute ambiguïté, et aussi pour rompre la est nulle) et dont les résultats sont connus l’année de
circularité inhérente à cette notion en analyse finan- la transaction ainsi que les deux années précédentes
cière, le terme rentabilité sera réservé aux ratios entre afin de pouvoir calculer une rentabilité moyenne moins
valeurs comptables. La « rentabilité » au sens de volatile (d’autant plus que le résultat de l’année
« rentabilité exigée par les marchés » est appelée d’acquisition n’est pas forcément le plus représentatif)
« rendement ». Rendement exigé (π) et rentabilité et qui n’ont pas connu de modification de structure au
(financière, RF, ou économique, RE) sont les princi- cours des 3 années considérées. Les petites entrepri-
paux déterminants attendus du PtB (cf. encadré 2). ses (fonds propres + dettes financières inférieurs à
Certaines variables comme le payout ratio (versement environ 2 millions d’euros, le seuil augmentant sur la
de dividendes) ou le taux d’endettement devraient être période pour tenir compte de l’inflation et de la crois-
neutres dans les conditions d’application de la théorie sance) ont été éliminées. On exclut aussi les transac-
financière de Modigliani et Miller mais peuvent retrou- tions entre entreprises qui appartenaient déjà au
ver un rôle dès que certaines des hypothèses fortes de même groupe avant la transaction. Pour avoir un nom-
cette théorie sont levées, notamment celle d’informa- bre suffisant d’observations, compte tenu des critères
tion parfaite. Ces deux auteurs reconnaissent de sélection de l’échantillon pour cette analyse multi-
d’ailleurs (Modigliani et Miller, 1959) qu’il n’est pas sur- variée, la période a été élargie à 1991-2000 contre
prenant que les dividendes ressortent empiriquement 1994-1999 pour le reste de l’étude. Au total, et après
car ils contiennent de l’information sur le revenu élimination des valeurs extrêmes, l’analyse économé-
moyen attendu : une détérioration du revenu, si elle est trique porte sur 3 150 transactions.
perçue comme transitoire, doit induire une augmenta-
tion du payout ratio dans le cadre de la politique de La rentabilité exigée n’est pas connue. On peut néan-
stabilisation des dividendes (Lintner, 1956). moins penser que les conditions sur les immobilisa-
tions financières éliminent la plupart des sociétés
Le profit au dénominateur de la rentabilité n’est correc- cotées (on ne dispose pas d’un repérage exhaustif des
tement connu que pour les entreprises n’ayant pas ou sociétés cotées sur l’ensemble de la période) et que le
peu de participations financières (les profits réinvestis rendement Rm est un rendement hors marché avec
des filiales manquent dans les profits non consolidés une prime de liquidité assez élevée (cf. encadré 2). Le
de la maison mère). On se limite donc aux entreprises β est très sommairement censé être représenté par les
non financières dont la part des immobilisations finan- indicatrices sectorielles. Le taux d’endettement est
cières dans les immobilisations totales est inférieure à connu mais avec les valeurs comptables des fonds
20 % (avec une indicatrice pour celles dont cette part propres et des dettes financières.
A - Variables quantitatives
Versement de dividendes
Pas de versement déclaré 0,10 2,18
Dividendes/Résultat net > 2 0,81 6,88
0 < Div/RN < 2 Référence
Rentabilité * Endettement
RE < 6 %, pas de dette déclarée - 0,20 - 1,18
RE < 6 %, Dettes/Fonds propres > 5 - 0,15 - 0,76
RE < 6 %, 0 < Dettes/Fonds propres < 5 Référence
6 % < RE < 12 %, Dettes = 0 - 0,15 - 0,66
6 % < RE < 12 %, Dettes/Fonds propres > 5 0,20 1,23
6 % < RE < 12 %, 0 < Dettes/Fonds propres < 5 Référence
RE > 12%, pas de dette déclarée - 0,16 - 1,77
RE > 12 %, Dettes/Fonds propres > 5 0,36 1,90
RE > 12 %, 0 < Dettes/Fonds propres < 5 Référence
C - Variables binaires
D - Variables qualitatives
Source : Insee.
sière pour les sociétés cotées et par leur sensibi- Dans l’exemple du tableau 2, si l’intervalle Q1-
lité aux déterminants économiques, peuvent être Q3, qui élimine la moitié des observations est
Tableau 2
Sensibilité du PtB moyen aux valeurs extrêmes
Intervalle retenu
Lecture : 2 % des entreprises du champ ont un PtB calculé supérieur à 11,99. Après élimination de ces 2 % et des 2 % au PtB le plus
bas, la moyenne simple des PtB est de 1,39 alors que la moyenne pondérée par la valeur des fonds propres est de 1,60.
Champ : entreprises à fonds propres compris entre 1,5 et 15 millions d’euros (7 283 observations).
Source : Insee.
0,6
Rentabilité
8
0,5
Les strates ont été construites à partir de trois
6
critères : le montant des immobilisations 0,4
3,5
2,5
doit cependant rester comparable à celle des
autres pays européens ne disposant pas d’outils 2,0
PtB
4
2
Une différence en termes de prime de liquidité 1
demeure entre les sociétés non cotées et les P&S 0
(cf. graphique VIII). Cette différence est com- 1,5 3 7,6 15,2 > 150 M€
à 3 M€ à 7,6 M€ à 15,2 M€ à 150 M€
pensée par la baisse de PtB, liée à la baisse de
rentabilité, avec la taille. Comme les P&S sont Non cotées P&S SBF 250
SBF 120 CAC 40 Autres
en moyenne nettement plus grandes que les non
cotées, leur PtB moyen est affecté négativement Source : Cofisem (pour la capitalisation boursière), Suse (pour les
fonds propres - comptes sociaux).
par cet effet taille.
Encadré 4
Comme on ne dispose à l’Insee que des comptes ble des entreprises de taille comparable aux entrepri-
sociaux pour les groupes non cotés, le PtB a ses cotées. Le PER est calculé avec au dénominateur
jusqu’alors été préféré. Mais l’estimation d’une prime une moyenne pondérée des RNc, accordant plus de
de liquidité ne peut se contenter de la comparaison poids aux résultats récents (si cela était possible, il
des PtB car, même en l’absence de prime de liquidité, faudrait prendre le RNc anticipé pour les périodes
des différences en termes de rentabilité financière futures) :
induisent une différence de PtB. Un exercice de
reconstitution des bénéfices consolidés à partir des
comptes sociaux a donc été mené. Les bénéfices des
entreprises d’un groupe n’étant pas sommables (dou-
ble compte des dividendes), il s’agit de ne faire remon-
ter vers l’amont que les bénéfices non distribués, ce
qui donne la formule suivante : Le graphique ci-dessous montre que, contrairement
au résultat net comptable (voir graphique I dans le
texte), le résultat consolidé calculé est un estimateur
non biaisé du résultat consolidé publié par les sociétés
cotées.
Avec :
RN : résultat net comptable
Comparaison entre profits calculés et profits
DIV : dividendes consolidés (résultat net - part du groupe)
TxF : taux de détention financière (déterminé par un
20
algorithme spécifique à partir des liaisons financières)
% des entreprises
C : pour consolidé 15
i = 1 à m : filiales
0
0
0
0
10
30
50
70
90
0
13
15
17
19
21
23
11
<
étrangères n’est pas connu. Par contre, la prime de Champ : 134 sociétés cotées n’ayant pas de filiales étrangères.
liquidité ainsi obtenue peut être appliquée à l’ensem- Source : Insee et Cofisem.
L’auteur remercie les rapporteurs de la revue pour leurs critiques stimulantes ainsi que René Isnard.
Commissariat Général du Plan (2002), Picart C. (2002), « Évaluation des actions non
« Actions non cotées : modes de valorisation et cotées », document de travail 2002/13, Insee-
poids économique », Rapport du groupe de travail DESE.
présidé par Jean-Paul Millot, septembre 2002.
Shleifer A. et Vishny R. (2002), « Stock Market
Dong M., Hirshleifer D., Richarson S. et Teoh Driven Acquisitions », NBER working paper,
S.H. (2003), « Does Investor Misvaluation Drive 8439.
Sélection de l’échantillon que PtB est sous-évalué (puisqu’il aurait fallu mettre au
dénominateur les fonds propres d’une année antérieure
L’échantillon est construit à partir des fichiers de liaisons et qu’en général les fonds propres d’une entreprise aug-
financières (LIFI) de 1994 à 1999, soit entre 79 000 (1994) mentent au cours du temps). Une première comparaison
et 105 000 (1999) observations par an (mais la même de la distribution des PtB entre COACQ = 0 – médiane
liaison figure plusieurs années de suite). 1,09 – et COACQ = 1 – médiane de 1,05 – semble con-
tredire cette hypothèse. Mais il s’agit d’un effet de struc-
• Un premier contrôle de cohérence consiste à ne rete-
ture, les entreprises incohérentes (COACQ à 0) étant
nir que les liaisons indiquant une valorisation (informa-
plus fréquentes parmi les entreprises les plus petites (le
tion LIFI) cohérente avec les participations inscrites au
critère de taille étant ici la valeur comptable des fonds
bilan de la société amont (information Suse). La somme
propres) alors que PtB est fonction inverse de la taille.
des valorisations des participations détenues doit être
Dans les modélisations en analyse multivariée de PtB,
égale – avec une marge de tolérance de 10 % – à la
les entreprises incohérentes ont toujours un coefficient
valeur des participations inscrites au bilan. Sont aussi
négatif. (1)
éliminées les observations où le taux de contrôle n’est
pas une donnée d’enquête mais une estimation de LIFI
(valeurs 1,01 %, 10,01 % et 50,01 %).
Circonstances de l’acquisition
• Il faut ensuite détecter l’année d’acquisition de la
liaison afin de mettre au dénominateur du PtB les fonds Même quand tous les contrôles de cohérence sont
propres de la société aval de cette année. Ne sont donc satisfaits, il n’est pas certain que la valeur d’acquisition
retenues pour une année n, parmi les liaisons cohéren- soit une valeur de marché. De nombreuses apparitions
tes, que celles absentes l’année n - 1. Les changement de liaisons financières sont la conséquence de réorgani-
de taux de détention – de x % à y %, qui permettraient sations intra-groupe, certaines filiales sont créées à
l’occasion d’opérations d’externalisation et enfin de
d’estimer – ne sont pas pris en nombreuses entreprises à effectif nul ne sont que des
maillons de chaînes de contrôle complexes et on peut
compte. On a donc et avec : douter du sens économique qu’il y a à considérer isolé-
ment de tels maillons (ils contribuent cependant à gon-
fler les postes actions non cotées des comptes de patri-
• VABIL : valeur inscrite au bilan de la participation
moine et, à ce titre, ils pourraient justifier un traitement
(source LIFI),
spécifique).
• TxC : taux de contrôle donné par cette liaison particu-
lière (1) (source LIFI), Si l’état actuel de la connaissance des groupes ne per-
met pas de donner une définition précise de l’opération
• FP : fonds propres (source Suse),
intra-groupe, des critères sont proposés ci-dessous :
• PtB : Price to Book.
• CTL : situation de la société aval en n - 1 :
On obtient ainsi 34 787 Vn et 30 160 PtBn – après élimi- - A : la société a été créée en n (appariement avec les
nation des FPn négatifs ou nuls – pour 22 713 entreprises fichiers de créations d’entreprise),
différentes. - C : appartenait en tant que filiale au contour d’un
groupe,
• L’absence en n - 1 d’une liaison présente en n n’est
pas une garantie que n soit l’année d’acquisition. Il peut - R : non filiale mais apparaît en aval dans le fichier des
s’agir d’un trou dans les fichiers – fait aisément contrôla- liaisons réelles (2).
ble – ou d’un décalage entre l’acquisition et sa détection - I : I pour indépendance : autres cas. Elle peut être
par l’enquête LIFI (par exemple, une société amont fran- détenue à moins de 50 % à une société amont mais ne
chissant l’année n le seuil d’interrogation par son mon- peut être rattachée à un groupe au sens de LIFI.
tant de titres de participation ne sera interrogée à ce titre
qu’en n + 2). Un contrôle de cohérence permet d’aug-
menter la confiance en ce qui concerne l’année 1. Il s’agit de celui lié à la participation spécifiée et non du taux
d’acquisition : si, pour une société amont, la valeur des de contrôle global que peut exercer une société via une filiale. Ce
acquisitions totales d’immobilisations financières – non dernier peut être plus élevé si, en plus de la liaison directe,
d’autres filiales de la société mère détiennent des parts de la
limitées aux titres de participation – est inférieure à la filiale en question (liaisons indirectes). La variable utilisée est
somme des valeurs d’acquisition de l’année n – détec- TXCONTRA du fichier des liaisons apparentes car, même si ce
tées à l’issue de la démarche précédente –, alors un fichier permet de distinguer théoriquement le taux de détention
doute est émis sur l’année d’acquisition. Ce contrôle financière du taux de contrôle, TXCONTRA est la variable la plus
conduit à rejeter près de la moitié de l’échantillon. Cette souvent renseignée.
2. Il s’agit d’entreprises qui ne sont pas contrôlées au sens de
sévérité provient de ce qu’il conduit à rejeter l’ensemble LIFI – qui exige un taux de contrôle supérieur à 50 %. Il peut
des liaisons d’une société amont dès lors que peut-être notamment s’agir de têtes de groupe dont une filiale d’un autre
une seule est à l’origine de l’incohérence (il est difficile de groupe détient une participation inférieure à 50 %. Si elles
détecter la liaison responsable). La pertinence de ce n’étaient pas têtes de groupe, ces entreprises seraient donc clas-
sées par LIFI comme appartenant au contour élargi d’un autre
contrôle peut être testée en considérant les PtB. Si le
groupe. Toute entreprise de type R peut donc se voir attribuer
résultat du contrôle est négatif – ce qui sera indiqué par une pseudo-tête de groupe définie comme la tête de groupe
la suite par le code COACQ = 0 –, cela signifie que l’on ayant la plus forte liaison réelle au sens de LIFI avec cette entre-
soupçonne que l’acquisition est antérieure à n et donc prise.
Lecture : 19 % des entreprises de l’échantillon à effectif nul sont créées dans l’année contre 9 % des entreprises à effectif positif.
Source : Insee (LIFI).
Les données de capitalisation boursière et de comptes distributions voisines, ces distributions sont éloignées
consolidés ont été saisies à partir des cédéroms DAFSA de celle, plus satisfaisante, où le PER est défini comme
PRO et CD-PRO de Cofisem. On dispose de le rapport entre la capitalisation boursière et le résultat
487 observations (ou couples capitalisation boursière, net - part du groupe (cf. tableau A).
évaluation par LIFI) pour 239 sociétés cotées.
Comparer directement les valorisations permet de
Les PtBL (L pour LIFI) sont, en médiane, inférieurs d’envi-
s’affranchir de la disponibilité des capitaux propres -
ron 1/4 de point aux PtBB (B pour Bourse) (cf. tableau A). Il
part du groupe. Sur 310 valorisations de sociétés cotées
s’agit, pour des raisons de comparabilité, de PtBB calculés
cohérentes (COACQ = 1), la médiane du rapport – valeur
avec les fonds propres des comptes sociaux de la société
estimée/capitalisation boursière – est de 1 et l’écart
mère au dénominateur, mais il est remarquable que ceux
interquartiles de 0,5 (cf. tableau B). On pourrait aussi
calculés avec les fonds propres consolidés – part du
groupe suivent une distribution relativement proche. tenir compte des décalages temporels – la capitalisation
boursière est celle au 31 décembre alors que la transac-
La comparaison des PER se heurte au biais de consoli- tion détectée via LIFI peut aussi bien s’être effectuée en
dation, plus important pour les bénéfices que pour les janvier qu’en décembre – et prendre la moyenne des
fonds propres. Si les ratios utilisant les comptes sociaux capitalisations boursières au 31 décembre de l’année
n - 1 et au 31 décembre de l’année n. La distribution est
– ou – suivent des alors décalée de 0,1 point vers la droite.
Tableau A
Comparaison avec la capitalisation et les comptes consolidés pour des sociétés cotées
Source :
FP (fonds propres) et RNET (résultat net) : comptes sociaux
Fp part du groupe et RésultatPartGroupe : comptes consolidés
Tableau B
Valeur estimée sur capitalisation
Source : Insee.
La distribution de a est plus dense à proximité de 1 (1) valeur comptable des actifs que le ratio valeur réelle/
que celle de f (cf. graphique A). 75 % des valeurs de a valeur comptable de ces actifs est élevé ; soit le fait
sont comprises entre 1/2 et 3, contre seulement 60 % d’être adossé à un groupe permet d’emprunter même
des valeurs de f. L’amélioration est surtout sensible à quand les fonds propres sont négatifs et la formule du
gauche de 1 : alors que 25 % des f sont inférieurs ou levier calcule alors un a élevé. (1)
égaux à 1/2, seuls 11 % des a ont cette propriété peu
satisfaisante. Par contre, les grandes valeurs, supérieu-
res à 3, sont aussi fréquentes pour f que pour a. Ceci est Comparaison des robustesses
en partie dû aux entreprises à fonds propres compta-
bles négatifs pour lesquelles une valorisation positive Il est difficile de comparer les 2 indicateurs car les
n’est compatible qu’avec une forte valorisation des moyennes se calculent par strate et pour a on prendra
actifs. une strate en termes d’immobilisations et pour f une
strate en termes de fonds propres. Dans une strate en
La distribution conjointe des deux ratios, non reproduite termes d’immobilisations, f pourra prendre des valeurs
ici, fournit une illustration de l’effet du levier d’endette- négatives, alors que ce n’est pas le cas dans une strate
ment. par fonds propres.
• Les ratios f compris entre 0 et 1/2 sont associés à des Le compromis retenu consiste à sélectionner les entre-
ratios a toujours inférieurs à 1 et le plus souvent compris prises sur les deux critères : le graphique B concerne les
entre 1/2 et 1 : dans la mesure où les actifs immobilisés entreprises ayant plus de 1,5 million d’euros d’immobili-
sont en général supérieurs aux fonds propres (fonds de sations et/ou plus de 0,8 million d’euros de fonds pro-
roulement positif), une petite dépréciation de ces actifs pres. Pour éliminer les valeurs aberrantes liées à la col-
se traduira par une plus forte dépréciation des fonds lecte des données, ne sont retenues que les
propres. C’est l’effet de levier appliqué à une situation 367 entreprises pour lesquelles au moins 3 observations
défavorable. de leur valorisation sont disponibles. On calcule alors la
• La dispersion de f à a donné est nettement plus forte médiane par entreprise. À partir de ces 367 médianes
que celle de a à f donné. Cela va dans le sens d’un mode sont calculées des moyennes simples M(X) ou des
de valorisation patrimonial par l’actif. Ensuite, à a fixé, f moyennes pondérées MP(X) en fonction du pourcentage
dépend du taux d’endettement. de données éliminées (valeurs extrêmes). MP(A) est pon-
dérée par les immobilisations et MP(F) par les fonds pro-
• Conformément à la formule du levier d’endettement, f
pres.
est le plus souvent supérieur à a. Plus a augmente, plus
le poids relatif des fonds propres négatifs augmente, là
encore conformément au levier. Deux mécanismes peu-
vent en rendre compte : soit, dans la logique du levier, il 1. Il va de soi que quand f est exactement égal à 1, alors a l’est
est d’autant plus facile de s’endetter au-dessus de la aussi.
Graphique A
Comparaison des distributions
3 000
f (FP)
2 500 a (IMB)
2 000
1 500
1 000
500
0
0
0
,0
,5
0,
0,
1,
1,
2,
2,
3,
3,
4,
4,
5,
5,
6,
-2
-0
Lecture : distribution des 2 ratios avec en ordonnée le nombre d’observations par tranche du ratio.
Champ : entreprises du champ non créées dans l’année.
Source : Insee.
Graphique B
Moyenne de chaque ratio en fonction du pourcentage de données éliminées
2,0
1,8
1,6
1,4
1,2
1,0
50 20 18 16 14 12 10 8 6 4 2
% de données éliminées
M (A) MP (A)
M (F) MP (F)
Lecture :
M(X) : moyenne simple
MP(X) : moyenne pondérée
Champ : entreprises ayant plus de 1,5 million d’euros d’immobilisations et/ou plus de 0,8 million d’euros de fonds propres.
Source : Insee.
Analyse effectuée sur les sociétés ayant des fonds pro- plus élevés et/ou dont l’influence dans la détermination
pres compris entre 1,5 million d’euros et 1,5 milliard des coefficients est la plus élevée.
d’euros à rentabilité strictement positive et après élimi-
nation des valeurs extrêmes (PER < 4 ou PER > 40). On retient 482 observations et le modèle explique 23 %
Sont aussi éliminées les observations aux résidus les de la variabilité observée du PER (cf. tableau).
Coefficient T de Student
Source : Insee.