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Comptabilité

LES IFRS ET LA CONVERGENCE DES VALEURS


COMPTABLES VERS LES VALEURS DE MARCHÉ
EXAMEN DE LA TRANSITION DE TRENTE-DEUX SOCIÉTÉS FRANÇAISES
EN 2005

Stéphane QUIDEL Jean MONTIER


Doctorant en sciences de gestion Professeur des universités
IAE de Caen Basse-Normandie IAE de Caen Basse-Normandie
NIMEC (Normandie Innovation Marché NIMEC (Normandie Innovation Marché
Entreprise Consommation) Entreprise Consommation)

Nous nous interrogerons sur l’éventuelle convergence


D epuis le 1er janvier 2005, les sociétés européennes
admises sur un marché réglementé ont publié leurs
comptes consolidés conformément aux normes
de la valeur des actions avec les nouvelles évaluations
comptables résultant de l’adoption des normes
IAS/IFRS. L’adoption de ces normes, qui s’appuient sur IAS/IFRS sur un échantillon de 32 sociétés cotées. Dans
un cadre conceptuel destiné en premier lieu aux ce cadre, nous nous sommes intéressés exclusivement à
“apporteurs de capitaux à risque”, doit normalement l’influence de ces normes sur certains postes du bilan
permettre la construction d’un ensemble d’informations pour juger de l’évolution de ces valeurs. 41
comptables et financières “utiles” à la prise de décision
Dans ce but, nous utilisons ici une méthode descriptive
de l’investisseur. En adoptant des conventions
(nous ne faisons ici qu’un comparatif). Nous montrons que
d’enregistrement comme la juste valeur ou en recourant
loin de rapprocher les valeurs mathématiques des valeurs
à des techniques d’évaluation prospectives comme la valeur
de marché, l’adoption des normes IAS/IFRS a accentué
d’utilité, la normalisation IAS/IFRS devrait rapprocher
les écarts. Elles n’ont pas permis un rapprochement
la valeur comptable d’un titre de sa valeur de marché.
Quelques recherches portant sur cette convergence ont pour différentes raisons que nous expliquerons.
été publiées et de nombreux travaux sont en cours.
Il est possible de classer ces contributions en différentes
catégories. Certaines s’intéressent au développement 1. RAPPELS CONCERNANT LES FONDEMENTS
de la juste valeur pour l’évaluation de certains postes THÉORIQUES DE L’ÉVALUATION
de l’actif, c’est le cas de l’article Benabdellah & Teller
(2006), tandis que d’autres analysent les conséquences Les liens qui unissent la comptabilité à la finance sont assez dis-
de ces nouvelles normes sur le montant des capitaux tendus. En effet, il n’existe pas de relations logiques et perti-
propres : c’est le cas de Schatt & Gross (2007) ou nentes entre l’évaluation financière d’un titre (utilisant généra-
Dumontier (1999). lement des méthodes d’actualisation des flux) et l’information
comptable qui, par construction, porte sur des événements pas-
sés enregistrés suivant des modalités, critères et définitions
réglementaires.
Résumé de l’article
L’écart parfois très important entre le cours d’un titre et sa
valeur comptable invite à s’interroger sur la pertinence de l’in-
L’adoption du référentiel IAS/IFRS devrait normalement formation comptable et sa capacité à fournir une information
favoriser la convergence entre la valeur comptable d’un utile à la décision de l’investisseur.
titre et sa valeur de marché. S’appuyant sur un cadre concep-
tuel essentiellement tourné vers l’investisseur et recourant LES MODÈLES COMPTABLES PATRIMONIAUX
à des évaluations aptes à mieux rendre compte de la réali-
Dans la logique comptable qui a longtemps prévalu en France,
té économique, cette nouvelle normalisation devrait pou-
voir concilier des approches longtemps divergentes, celle de
le bilan ne permettait pas de connaître la valeur des éléments du
la comptabilité et celle du marché. A cette fin, des procé- patrimoine de l’entreprise. Bernard Colasse (2005) avance trois
dures comme la juste valeur des instruments financiers et raisons à cette insuffisance. Tout d’abord, l’application combi-
les tests de dépréciation sur les éléments d’actifs ont été mis née du principe de prudence et des coûts historiques conduit à


en place. une évaluation du patrimoine assez éloignée de sa valeur d’usa-
ge. Ensuite, de nombreuses valeurs immatérielles ne figurent

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Réflexion

pas au bilan, ce qui interdit toute approche exhaustive. Enfin, • Les paramètres économiques généraux : les taux d’intérêt,
on peut penser que la fragmentation du patrimoine de l’entre- le cours des devises, les indicateurs de croissance économique
prise vue comme la somme des rubriques d’un bilan est sans nationaux ou les évolutions démographiques.
doute une erreur économique. La valeur de l’entreprise résulte • Les paramètres sectoriels : l’évolution des prix des matières
de la combinaison d’une multitude d’éléments dont l’évaluation premières incorporées dans les fabrications, les indices d’évolu-
peut être supérieure (ou inférieure) à la somme de ses compo- tion de la production, la demande de produits finis ou l’évolu-
sants. tion de la demande des secteurs situés en aval.
Pour toutes ces raisons, la valeur de marché et la valeur patri- • Les paramètres particuliers : l’évolution des zones et des
moniale ne coïncident qu’exceptionnellement. Très générale- réseaux de distribution, la publication d’éléments chiffrés tels
ment, il est possible de mesurer cet écart par des indicateurs de que le chiffre d’affaires annuel ou trimestriel et sa comparaison
type Market to book ratio. avec des valeurs antérieures.
Capitalisation boursière Les analystes adaptent leurs prévisions aux nouveaux flux d’in-
MB =
Capitaux propres formations (rapports intermédiaires et autres). En tout état de
cause, les changements purement comptables ou juridiques ont
Afin de réduire cet écart, une première voie consiste à réévaluer
un impact limité et ne sont qu’un élément d’information dans
les actifs. Cette réévaluation se rencontre notamment dans le
un ensemble très vaste.
cadre des fusions acquisitions, des scissions ou encore des ces-
sions d’entreprises. La valeur de l’entreprise peut alors résulter
d’une valeur dite intrinsèque reposant sur des évaluations patri- 2. LA PROBLÉMATIQUE ET MÉTHODE
moniales (citons entre autres l’Actif Net Comptable, l’Actif Net D’INVESTIGATION ET DE RECHERCHE
Comptable Corrigé, la Valeur Substantielle Brute, les Capitaux
Permanents Nécessaires à l’Exploitation etc…) aboutissant à la Cette seconde partie se propose de présenter les enjeux de
valeur mathématique de l’action. notre recherche et sa méthodologie.
Actif Net Comptable Corrigé
Valeur mathématique = LA PROBLÉMATIQUE : LES ENJEUX DES IFRS
Nombres d’actions
La philosophie qui sous-tend le cadre conceptuel de l’IASC est
Cette première voie permet de donner une justification comp-
la construction d’une information comptable et financière utile
42 table à la valeur au goodwill ou écart d’acquisition.
à la prise de décision des apporteurs de capitaux à risque.
Une seconde voie utilise des méthodes de projection de flux de L’investisseur et, plus généralement, le marché, sont considérés
trésorerie (les DCF ou discounted cash flow) qui relèvent assez comme les destinataires privilégiés de l’information financière.
largement des modèles issus de la théorie financière. Ceux-ci ne
Bien entendu, les enjeux ne sont pas uniquement comptables ou
relèvent pas d’une logique patrimoniale.
patrimoniaux. Ils invitent à s’interroger sur la mesure de la per-
La doctrine comptable introduite par l’IASC étant très influencée formance économique et, plus généralement, dans le domaine
par la prise en compte du temps (actuariat), par la juste valeur de la gestion de portefeuille, à la façon dont les investisseurs
et par une meilleure appréhension des actifs immatériels, elle reçoivent et traitent cette information sur les marchés financiers.
rapproche, très explicitement, les éléments patrimoniaux des
Dans ce contexte, il nous est apparu essentiel de savoir si l’in-
valeurs de marché, ce qui tendrait à rendre identiques l’infor-
troduction de nouvelles normes comptables réduirait les écarts
mation comptable immédiate (c'est-à-dire non retraitée) et
entre la valeur dite fondamentale (approche par les flux de liqui-
l’ANCC. dité espérée) et la valeur intrinsèque patrimoniale.
ENSEIGNEMENTS ISSUS DE LA THÉORIE FINANCIÈRE MÉTHODE DE RECHERCHE :
Nous ne reviendrons pas sur les méthodes d’évaluation finan- L’ANALYSE DE L’ÉCHANTILLON
cières essentiellement prospectives qui estiment les flux de tré- Notre étude a porté sur l’examen des comptes de l’exercice
sorerie futurs actualisés. Ces méthodes diffèrent de l’évaluation
2005 de 32 groupes de sociétés faisant partie de l’indice CAC 40.
comptable. Les théoriciens de la finance tirent certaines conclu-
sions quant à l’évaluation des titres sur les marchés financiers.
Ces études montrent que de nombreuses informations sont
prises en considération pour évaluer les titres. Les investisseurs Abstract
sont diversement informés et réactifs, ils ont également des
horizons temporels très différents. Ils peuvent en outre amélio-
rer leur prise de décision à l’aide de diverses informations qui IFRS (International Financial Reporting Standards) have
sortent du champ comptable (1) telles que : been elaborated in order to improve the adaptation of
accounting systems with respect to investment and finan-
• Les primes de risque. cial transactions. This new regulation is based on a concep-
tual framework, which considers shareholders as major recei-
vers of accounting and financial information. It should
conciliate two different approaches: the accounting vision
and the financial vision. Procedures such as “fair value of
1. Notons que l’harmonisation comptable s’est souciée de ce champ par l’in- financial instruments” or “impairments tests on asset ele-
termédiaire de l’information sectorielle IAS 14 qui sera à l’avenir remplacée par ments” have been considered in order to achieve this goal.
IFRS 8 segments opérationnels.

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Comptabilité

Cet échantillon, dont le détail figure sous le tableau 1, a exclu will, charges à répartir, frais d’établissement) et le rectifiaient en
les institutions financières, les banques et les assurances. Cette y ajoutant les plus ou moins-values latentes et l’impôt différé.
décision s’est imposée car le calcul des valeurs intrinsèques de Nous avons toutefois eu pour trois sociétés quelques problèmes
ces sociétés s’effectue selon des méthodes assez particulières d’accès à l’information faute de ressources conséquentes
(taille de la clientèle, des actifs détenus en portefeuille, diversifi- comme cela est stipulé dans la légende du tableau.
cation et contraintes de valorisation des risques) (2).
La date de référence retenue est celle du 1er janvier 2005. En
L’étude porte uniquement sur la place de Paris. Ce choix s’ex- effet, si certains groupes ont appliqué les normes IAS/IFRS com-
plique par les comparatifs dont nous disposions, des bilans de plètement (et par anticipation), d’autres groupes ont utilisé le
transition et des comptes de réconciliation entre anciennes référentiel par anticipation à l’exception des normes IAS 32&39.
normes comptables françaises (CRC 99-02) et nouvelles A cette date, toutes les entreprises sont présumées appliquer le
normes IFRS. Il a donc été exclu de l’échantillon les sociétés qui référentiel complet, y compris les normes IAS 32&39, ce qui
disposaient d’un comparatif avec d’autres référentiels comp- autorise la comparaison des exercices et permet d’en mesurer
tables (US GAAP). les effets sur les bilans.
Pour chaque groupe de sociétés, les calculs et les comparaisons Soulignons enfin que les graphiques représentés ne montrent
ont été effectués entre capitaux propres, actifs nets comptables que quatre postes dont trois (les provisions pour retraites, les
et actifs nets comptables corrigés. La même méthode a été écarts d’acquisition et des dettes financières) intéressent parti-
adoptée pour certains postes d’actifs (immobilisations corpo- culièrement les financiers.
relles, écarts d’acquisition…) et de passifs (provisions pour
retraites, instruments financiers…). Tableau 1 : les comparatifs Normes françaises/IFRS
L’utilisation de l’ANCC nous paraît discutable. En effet, nous de différents soldes sur l’échantillon
n’avons pas obtenu, dans le cadre des comptes annuels, des
valeurs réévaluées et des plus-values latentes. Toutefois, l’ANCC Fréquence %
pourrait être calculé par un analyste financier disposant de plus Aug = 20/32 Aug = 62.5
Total actif
amples informations internes ou à l’aide d’informations exhaus- Dim = 12/32 Dim = 37.5
tives concernant l’imposition différée (l’imposition différée Aug = 23/32 Aug = 71.88
reprenant la fiscalité latente sur les différents éléments d’actifs et Total des dettes
Dim = 9/32 Dim = 28.12
de passifs).
Aug = 12/32 Aug = 37.5 43
C’est pourquoi il sera présenté deux types de tableaux (tableaux Capitaux propres
Dim = 20/32 Dim = 62.5
2 et 3) concernant les valeurs intrinsèques. Le premier ajoute
Aug = 12/32 Aug = 37.5
l’imposition différée à l’ANC diminué des actifs fictifs et des Actif net comptable
Dim = 20/32 Dim = 62.5
écarts d’acquisition. Le deuxième considère un ANCC compre-
nant les écarts d’acquisition. Aug = 9/32 Aug = 28.12
Actif net comptable “corrigé”
Dim = 23/32 Dim = 71.88
On peut remarquer sur ce point la convergence de logique
entre l’ANCC et les IFRS. Pendant longtemps, les évaluateurs éli- Légende :
minaient les différents actifs qualifiés de “fictifs” du bilan (good- “Aug” signifie augmentation, “Dim” signifie diminution, “Abs” signifie
absence.

Cet échantillon se compose des trente-deux sociétés suivantes :


Accor, Air liquide, Alcatel, Alstom, Bouygues, Cap-Gemini,
2. A titre d’exemple, dans le secteur des assurances, la valeur intrinsèque est
égale à l’actif net réévalué auquel on ajoute la valeur des affaires en stock, mon-
Carrefour, EDF, Essilor, France telecom, GDF, Danone, Lafarge,
tant duquel il convient de soustraire le coût de portage de la marge de solvabi- Lagardère, L’Oréal, LVMH, Michelin, Pernod-Ricard, Peugeot, PPR,
lité. Sur ce sujet, on consultera par exemple l’ouvrage de Daniel Zajdenweber Renault, Saint-Gobain, Sanofi-Aventis, Schneider electric, Suez,
(2006). Thales, Thomson, Total, Vallourec, Veolia, Vinci et Vivendi.

Provisions et engagements de retraites des salariés


Valeurs au bilan
16 000 000 000
14 000 000 000
12 000 000 000
10 000 000 000
8 000 000 000
6 000 000 000
4 000 000 000
2 000 000 000
0
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co ide te om ue in ou EDF iona com GDF nonefarge rdèreOréa VMH helin icard geo PPR naul bain enti ectric Suez hale son Tota urecmen Vinc end
Ac liqu Alca Alst uyg Gemarref at ele
Da La ga L’ L ic d-R Peu Re Go i-Av El T hom allo ne Viv
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Ess S oli
V e
Normes françaises IFRS

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Réflexion

Actif net comptable (sans écarts d’acquisition)


Valeurs au bilan
60 000 000 000
50 000 000 000
40 000 000 000
30 000 000 000
20 000 000 000
10 000 000 000
0
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Ess o
Normes françaises Ve
IFRS

Ecarts d’acquisition
Valeurs au bilan
30 000 000 000
25 000 000 000
20 000 000 000
15 000 000 000
10 000 000 000
5 000 000 000
0
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Normes françaises Ve
IFRS

44
Emprunts, dettes financières et instruments financiers passifs
Valeurs au bilan
30 000 000 000
25 000 000 000
20 000 000 000
15 000 000 000
10 000 000 000
5 000 000 000
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Normes françaises Ve
IFRS

valeur comptable. Cette affirmation peut paraître surprenan-


3. RESULTAT OBTENU ET COMMENTAIRES te.

Les effets sur les différents éléments se décomposent de la façon Toutefois, cette surprise est atténuée si l’on examine les diffé-
suivante. rents postes de bilan plus en détail. Nous observons ainsi que les
provisions pour retraites et engagements des salariés ont lour-
LA VALEUR COMPTABLE OU PATRIMONIALE dement grevé les capitaux propres, tout comme l’évaluation en
juste valeur des instruments financiers actifs et passifs (compre-
Elle peut se mesurer par les montants inscrits en capitaux
nant naturellement les dettes pour ces derniers).
propres ou par l’actif net comptable.
L’ANCC nous permet de calculer la valeur comptable intrin- L’IMPOSITION DIFFÉRÉE ACTIVE ET PASSIVE
sèque de l’action (voir tableaux 2 et 3 page suivante). Les évolutions sont importantes tant à l’actif qu’au passif, ce qui
Malgré quelques différences quant à la méthode, on peut tirer résulte de l’application de la norme IAS 12.
des conclusions assez semblables sur l’échantillon. Si l’on suppose une constance de la législation fiscale et une per-
La capitalisation boursière étant en général supérieure à la manence de méthodes, on en conclut que l’essentiel des chan-
valeur comptable (mesurée en termes de capitaux propres ou gements observés provient des différences temporelles. Les dif-
en actif net comptable), on remarque que l’écart s’accentue férences déductibles, quant à elles, proviennent essentiellement
dans 62,5 % des cas (tableau 1). Ainsi, la valeur des capitaux dans notre étude de charges à payer déductibles (reclassement
propres baisse, accentuant les écarts entre valeur financière et en IFRS des charges à payer et produits à recevoir) ou de

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Comptabilité

Tableau 2 : les valeurs mathématiques (l’ancc n’incorporant pas le goodwill)

Date Nombre Valeur math. Valeur math. Rapprochement


Nom de la société ANCC (fr) ANCC (ifrs) Valeur du titre
d’observation d'actions précédente après transition oui/non
Accor 31/12/2004 2 075 000 000 1 531 000 000 206 638 009 10,04 7,41 32,21 N
Air liquide 31/12/2004 3 404 000 000 3 336 000 000 109 180 757 31,18 30,55 136,00 N
Alcatel 31/12/2004 158 000 000 1 594 000 000 1 304 511 810 0,12 1,22 11,45 O
Alstom (1) 31/03/2005 -1 938 000 000 -1 951 000 000 5 497 211 409 -0,35 -0,35 IM IM
Bouygues 31/12/2004 4 895 000 000 438 000 000 332 254 414 14,73 1,32 34,00 N
Cap Gemini 31/12/2004 3 002 000 000 2 788 000 000 131 382 778 22,85 21,22 23,56 N
Carrefour 31/12/2004 -520 000 000 -1 450 000 000 716 142 383 -0,73 -2,02 35,04 N
EDF (2) 31/12/2004 13 436 000 000 3 964 000 000 1 628 800 000 8,25 2,43 IM IM
Essilor international 31/12/2004 1 030 000 000 995 000 000 102 900 365 10,01 9,67 57,65 N
France Telecom 31/12/2004 -7 924 000 000 -11 880 000 000 2 467 114 768 -3,21 -4,82 24,36 N
GDF(3) 31/12/2004 5 301 000 000 9 459 000 000 451 500 000 11,74 20,95 IM IM
Groupe Danone 31/12/2004 3 477 000 000 659 000 000 268 095 520 12,97 2,46 67,95 N
Lafarge 31/12/2004 7 308 000 000 4 156 000 000 170 738 092 42,80 24,34 71,00 N
Lagardère 31/12/2004 2 554 000 000 1 190 000 000 140 754 140 18,15 8,45 53,10 N
L'Oréal 31/12/2004 11 224 000 000 12 720 000 000 676 062 160 16,60 18,81 55,85 O
LVMH 31/12/2004 5 457 000 000 7 085 000 000 489 937 410 11,14 14,46 56,35 O
Michelin 31/12/2004 4 677 000 000 3 546 000 000 143 387 025 32,62 24,73 47,19 N
Pernod-Ricard 30/06/2005 2 936 000 000 2 347 000 000 70 484 081 41,65 33,30 132,00 N
Peugeot 01/01/2004 10 512 000 000 11 008 000 000 243 109 146 43,24 45,28 40,40 N
PPR 31/12/2004 5 933 000 000 2 134 000 000 122 434 480 48,46 17,43 73,65 N
Renault 31/12/2004 16 444 000 000 15 864 000 000 284 937 118 57,71 55,68 61,55 N
Saint Gobain 31/12/2004 6 636 000 000 5 707 000 000 340 892 900 19,47 16,74 44,32 N
Sanofi-Aventis 31/12/2004 12 474 000 000 14 934 000 000 1 392 281 432 8,96 10,73 58,80 O
Schneider Electric 31/12/2004 3 566 000 000 3 006 000 000 233 194 177 15,29 12,89 51,20 N
Suez 31/12/2004 7 341 000 000 7 597 000 000 1 020 294 229 7,19 7,45 19,62 O
Thales 31/12/2004 191 000 000 -324 000 000 171 864 292 1,11 -1,89 35,32 N
Thomson 31/12/2004 1 448 000 000 1 315 000 000 273 308 032 5,30 4,81 19,45 N
Total 01/01/2004 31 466 000 000 30 317 000 000 649 118 236 48,47 46,70 147,40 N
Vallourec 31/12/2004 1 166 000 000 1 265 000 000 9 850 656 118,37 128,42 110,00 N
Veolia 31/12/2004 2 060 000 000 565 000 000 406 421 983 5,07 1,39 26,63 N
Vinci 31/12/2004 2 189 000 000 2 837 000 000 83 679 714 26,16 33,90 98,80 O
Vivendi 31/12/2004 2 125 000 000 4 938 000 000 1 072 342 419 1,98 4,60 23,49 O 45

Tableau 3 : les valeurs mathématiques (l’ancc incorporant le goodwill)

Date Nombre Valeur math. Valeur math. Rapprochement


Nom de la société ANCC (fr) ANCC (ifrs) Valeur du titre
d’observation d'actions précédente après transition oui/non
Accor 31/12/2004 3 833 000 000 3 198 000 000 206 638 009 18,55 15,48 32,21 N
Air liquide 31/12/2004 5 715 000 000 5 668 000 000 109 180 757 52,34 51,91 136,00 N
Alcatel 31/12/2004 3 744 000 000 5 368 000 000 1 304 511 810 2,87 4,11 11,45 O
Alstom (1) 31/03/2005 1 256 000 000 1 466 000 000 5 497 211 409 0,23 0,27 IM IM
Bouygues 31/12/2004 5 087 000 000 4 978 000 000 332 254 414 15,31 14,98 34,00 N
Cap Gemini 31/12/2004 3 002 000 000 2 788 000 000 131 382 778 22,85 21,22 23,56 N
Carrefour 31/12/2004 8 331 000 000 7 879 000 000 716 142 383 11,63 11,00 35,04 N
EDF (2) 31/12/2004 18 460 000 000 9 335 000 000 1 628 800 000 11,33 5,73 IM IM
Essilor international 31/12/2004 1 340 000 000 1 345 000 000 102 900 365 13,02 13,07 57,65 O
France Telecom 31/12/2004 17 882 000 000 15 709 000 000 2 467 114 768 7,25 6,37 24,36 N
GDF(3) 31/12/2004 6 298 000 000 10 862 000 000 451 500 000 13,95 24,06 IM IM
Groupe Danone 31/12/2004 5 294 000 000 4 506 000 000 268 095 520 19,75 16,81 67,95 N
Lafarge 31/12/2004 11 026 000 000 10 154 000 000 170 738 092 64,58 59,47 71,00 N
Lagardère 31/12/2004 3 547 000 000 2 945 000 000 140 754 140 25,20 20,92 53,10 N
L'Oréal 31/12/2004 10 564 000 000 11 825 000 000 676 062 160 15,63 17,49 55,85 O
LVMH 31/12/2004 8 679 000 000 11 133 000 000 489 937 410 17,71 22,72 56,35 O
Michelin 31/12/2004 4 677 000 000 3 546 000 000 143 387 025 32,62 24,73 47,19 N
Pernod-Ricard 30/06/2005 3 136 000 000 2 564 000 000 70 484 081 44,49 36,38 132,00 N
Peugeot 01/01/2004 12 551 000 000 12 826 000 000 243 109 146 51,63 52,76 40,40 N
PPR 31/12/2004 7 865 000 000 7 619 000 000 122 434 480 64,24 62,23 73,65 N
Renault 31/12/2004 16 444 000 000 15 864 000 000 284 937 118 57,71 55,68 61,55 N
Saint Gobain 31/12/2004 11 806 000 000 10 910 000 000 340 892 900 34,63 32,00 44,32 N
Sanofi-Aventis 31/12/2004 35 949 000 000 41 489 000 000 1 392 281 432 25,82 29,80 58,80 O
Schneider Electric 31/12/2004 7 644 000 000 7 468 000 000 233 194 177 32,78 32,02 51,20 N
Suez 31/12/2004 12 693 000 000 12 919 000 000 1 020 294 229 12,44 12,66 19,62 O
Thales 31/12/2004 2 147 000 000 1 601 000 000 171 864 292 12,49 9,32 35,32 N
Thomson 31/12/2004 2 690 000 000 2 493 000 000 273 308 032 9,84 9,12 19,45 N
Total 01/01/2004 31 466 000 000 30 317 000 000 649 118 236 48,47 46,70 147,40 N
Vallourec 31/12/2004 1 209 000 000 1 313 000 000 9 850 656 122,73 133,29 110,00 N
Veolia 31/12/2004 5 619 000 000 4 948 000 000 406 421 983 13,83 12,17 26,63 N
Vinci 31/12/2004 3 576 000 000 3 614 000 000 83 679 714 42,73 43,19 98,80 O
Vivendi 31/12/2004 17 680 000 000 18 092 000 000 1 072 342 419 16,49 16,87 23,49 O


Pour (1,2,3) nombre d'actions figurant au capital social comme stipulées dans la partie juridique du document de référence.
Les dates de réconciliation sont les dates auxquelles on a accés pour les comptes retraités (normes françaises et ifrs).
IM : information manquante, les sociétés n'étant pas cotées à la date ou pour d'autres raisons.

R.F.C. 411 Juin 2008


Réflexion

plus-values sur cessions internes annulées (lors de l’élimination LES ÉCARTS D’ACQUISITION
des opérations réciproques). D’une façon générale, les écarts d’acquisition augmentent en
Il convient de souligner que les actifs et passifs d’impôts différés raison de l’annulation de leur amortissement systématique au
ne doivent plus être actualisés, ce qui était auparavant le cas de profit d’un test de dépréciation (3).
certaines entreprises de l’échantillon. D’autre part, il y a dans de nombreux cas des reclassements
d’immobilisations incorporelles vers le goodwill. On peut noter
LES AVANTAGES AU PERSONNEL (IAS 19)
que, globalement, la somme formée par les écarts d’acquisition
Les dispositions liées à l’application de la norme IAS 19 entraî- et les immobilisations incorporelles n’a pas varié significative-
nent des effets négatifs sur les capitaux propres. Rappelons que ment. Les effets du passage des normes françaises en IFRS se
cette norme regroupe des avantages à court terme, des avan- sont traduits par des retraitements et des reclassements. Ces
tages postérieurs à l’emploi, ainsi que les autres avantages à deux phénomènes sont la plupart du temps décomposés dans
long terme et des indemnités de fin de contrats de travail. les bilans de transition.
Les sociétés étudiées ont eu obligation de constater ces enga- Il est donc clair que l’allocation des postes a évolué en raison de
gements et de les comptabiliser à la juste valeur des actifs du l’adoption de la norme IAS 38 (immobilisations incorporelles) et
régime (c’est dans de nombreux cas la première mise en place IFRS 3 (regroupements d’entreprises). Désormais, lorsque les cri-
d’un régime à prestations définies). tères d’identification d’une immobilisation incorporelle acquise
Ce poste de bilan est affecté par de nombreux paramètres et sont remplis, les éléments concernés sont enregistrés dans la
notamment : les changements dans les législations nationales rubrique immobilisation incorporelle figurant au bilan : il peut
(retraites, systèmes de santé…), les rapprochements des régle- s’agir de marques protégées, de concessions, etc. En revanche,
mentations, et enfin les nombreuses estimations inhérentes à lorsque les critères d’identification ne sont pas réunis, les élé-
tout modèle actuariel (que ce soient le taux d’intérêt, l’inflation, ments concernés sont intégrés à l’écart d’acquisition (clientèle,
les probabilités de décès…). Souvent, ces dernières sont cou- parts de marché, etc.). C’est notamment ce qui a pu être obser-
plées par des études de sensibilités concernant les changements vé chez France Telecom avec les bases d’abonnés.
d’hypothèses. En résumé, pour les immobilisations incorporelles acquises, des
translations entre les postes dédiés et l’écart d’acquisition ont
LES INSTRUMENTS DE TRÉSORERIE ACTIFS été observées.
ET LES EMPRUNTS ET DETTES FINANCIÈRES
46 FIGURANT AU PASSIF LES IMMOBILISATIONS
Ces éléments sont influencés par l’application des normes IAS Elles sont de différentes natures.
32 & IAS 39. Rappelons qu’un instrument financier est un Les immobilisations incorporelles
contrat qui donne lieu à un actif financier d’une entité et à un
Elles ont souvent été évaluées à la baisse. Nous avons observé un
passif financier ou un instrument de capitaux propres d’une
effet notable de reclassements vers les écarts d’acquisition, ce qui
autre entité.
est un effet certain de la nouvelle définition des actifs immatériels.
En réalité, l’impact joue sur bien d’autres postes du bilan qui
Les normes comptables IAS-IFRS retiennent une nouvelle typo-
peuvent être de natures très diverses (les immobilisations et par-
logie et proposent une évolution dans la philosophie comp-
ticipations financières seront étudiées ci-dessous).
table. Ainsi, la valeur des actifs doit prendre en compte les flux
En ce qui concerne les postes les plus liquides du bas de bilan (à futurs de trésorerie qu’ils peuvent générer ou la valeur d’utilité.
l’actif), on remarque que l’évaluation à la hausse des valeurs ins- IFRS3 définit et cite différentes catégories : les marques, le
crites n’est pas aussi significative que sur d’autres postes de bilan. savoir- faire (R&D), les possessions artistiques, les fichiers clients,
D’autre part, si l’on observe l’impact sur les emprunts et les les contrats et licences, les systèmes d’information.
dettes financières, il a été fortement haussier. C’est un effet
notable de l’application de la juste valeur. Notons que l’écart Les immobilisations corporelles
constaté peut être imputé soit au compte de résultat soit aux Nous observons dans cette étude un impact mitigé. En effet, les
capitaux propres suivant la catégorie à laquelle appartient l’ins- différentes sociétés de l’échantillon appartiennent à des secteurs
trument financier. économiques très différenciés, aux stratégies et aux nécessités
capitalistiques très variées.
Il s’agit donc de la conséquence d’une nouvelle définition des
actifs corporels (IAS 16). Quelques divergences existent avec les
normes françaises quant aux coûts d’entrée à l’actif du bilan.
3. Tous les ans, on réalise un test de dépréciation (impairment test IAS 36) Toutefois, ce sont les différences de traitement des amortisse-
afin de s’assurer que les actifs figurant au bilan ont une valeur crédible et dans
ments et des dépréciations qui sont les plus notables.
le cas où la société détecterait des indices (internes ou externes à l’entreprise)
montrant une dépréciation. La norme cite comme indices probants : une forte
baisse du prix des actifs sur un marché, des changements importants de natu- Les immobilisations financières
re économique, juridique, technologique affectant négativement la valeur des On observe un peu plus de cas d’augmentations que de dimi-
actifs, l’obsolescence ou la dégradation physique, la baisse du volume d’activité
et donc du rendement, la hausse significative des taux de rendement actuariels,
nutions. Plus fréquents à la hausse, ces changements sont aussi
et enfin des changements importants dans l’utilisation des actifs (abandons plus sensibles. Ce poste est influencé lui aussi par les normes
d’activités, restructurations). IAS 32 & 39. Il s’agit notamment de parts dans les capitaux
Ceci n’est valable que dans un sens ; en effet, l’actif n’est jamais réévalué (c’est propres d’autres sociétés. On peut y voir l’influence probable du
une application du principe de prudence). contexte haussier de la bourse sur l’année 2005.

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Comptabilité

générées en interne sont très rarement prises en compte (cri-


CONCLUSION tères très restrictifs). Il est clair que tant que “l’image” ou “la
marque” de la société ne figurera pas au bilan, la valeur mathé-
L’application des normes IAS/IFRS ne nous paraît pas, dans l’état matique ne sera jamais celle de marché. Il est toutefois possible
actuel de la présentation des documents de synthèse, réduire les que l’amélioration attendue ne provienne pas d’un rapproche-
écarts entre la valeur comptable d’un titre et son évaluation ment des valeurs comptables avec les valeurs de marché mais
boursière. Les nouvelles modalités d’évaluation de nombreux d’une pertinence et d’une fiabilité accrue de l’information.
postes au bilan (immobilisations, provisions pour retraites, ins-
A cet effet, d’autres documents ont été établis afin d’aider l’ac-
truments financiers, imposition différée ou encore écarts d’ac-
tionnaire dans sa prise de décision. On peut citer par exemple
quisition) apportent néanmoins un complément indispensable à
le tableau de flux de trésorerie (IAS 7) censé donner à l’investis-
l’actionnaire.
seur des indications sur la capacité de l’entreprise à générer de
Nous observons donc les éléments suivants : la trésorerie et les informations délivrées concernant les verse-
■ En raison de l’application du référentiel IAS/IFRS, certains ments de dividendes et le résultat dilué (IAS 33).
postes du bilan voient logiquement leur montant varier (prise
en compte de nouvelles exigences économiques ou évaluations Stéphane QUIDEL
différentes). Jean MONTIER
■ L’étude montre que globalement, les nouvelles valeurs mathé-
matiques ne se rapprochent pas des précédentes et s’en éloi-
Bibliographie
gnent même six fois sur dix (tableaux 2 et 3). L’explication prin-
cipale en est la comptabilisation obligatoire des engagements Benabdellah S. & Teller R., (2006), “Immobilisations corporelles et
pour retraites qui ont grevé fortement les capitaux propres des immeubles de placement en IFRS : le coût historique va-t-il résister à
entreprises françaises. Ce phénomène a été couplé d’une baisse la juste valeur ?”, RFC, n° 386, mars, p. 40.
des taux d’intérêts courant 2005. Colasse B. (2005), “Comptabilité générale”, Paris, Economica,
■ Cette étude montre que l’incorporation du goodwill à l’actif Gestion, 9e éd.
net comptable rapproche, dans des proportions modestes, la Dumontier P. (1999), “Information comptable et création de valeur : le
valeur mathématique de la valeur boursière. Ceci tend à mon- cours de bourse ne suffit pas”, Revue française de gestion, janvier-
février, pp. 99-105.
trer que le goodwill tel qu’il est comptabilisé à l’heure actuelle
au bilan est loin d’être un “actif fictif” (tableaux 2 et 3). Schatt A. & Gross E. (2007), “Quelle est l’incidence des normes
47
IAS/IFRS sur les capitaux propres des entreprises françaises ?”, RFC,
Cette recherche doit nous conduire à nous interroger sur les rai- février, n° 396, p. 35.
sons de cet écart croissant qui peut provenir d’une meilleure
Zajdenweber D., (2006), “Economie et gestion de l’assurance”, Paris,
appréciation par l’actionnaire des valeurs immatérielles que ne Economica, Finance.
le fait la comptabilité. On sait ainsi que les immobilisations

EXONÉREZ VOS TITRES D’ISF !


DIRIGEANTS • INVESTISSEURS • SALARIÉS • RETRAITÉS
Les contribuables dont le montant du patrimoine excède un seuil revalorisé chaque année sont
tenus d’acquitter au 15 juin l’impôt de solidarité sur la fortune. Entrent en principe dans
l’assiette de cet impôt l’ensemble des biens et droits dont disposent les membres du foyer
fiscal du contribuable. Figurent parmi ces biens les parts ou actions de sociétés quel que soit
leur régime fiscal. Le législateur a cependant tenu à écarter de l’assiette de cet impôt au titre
des biens professionnels les parts ou actions détenues dans les sociétés dans lesquelles le
propriétaire exerce son activité professionnelle principale. Soucieux de ne pas limiter
l’exonération des titres de sociétés aux seuls dirigeants, le législateur est intervenu au cours
des dernières années pour mettre en place de nouvelles exonérations au profit des investisseurs
mandataires sociaux et salariés ne pouvant bénéficier d’une exonération au titre des biens
professionnels.
Coexistent désormais de multiples exonérations dont la portée et la nature diffèrent pour
chacune d’entre elles. Elles permettent en tout et partie d’exclure de l’assiette imposable les participations détenues dans les
sociétés ayant une activité professionnelle quelle que soit la qualité de l’associé. De nouvelles opportunités sont désormais
offertes aux contribuables détenant des participations qu’il convient de mettre à profit.
Le présent ouvrage a pour objectif de présenter ces différents mécanismes en soulignant les difficultés d’application et les
choix qui doivent être opérés en fonction de la situation du contribuable.
32,00 e
Produit Infodoc-experts diffusé par ECM - juin 2007 - 160 x 240 - 256 pages

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