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UNIVERSITE DE DOUALA

ECOLE SUPERIEURE DES SCIENCES ECONOMIQUES ET COMMERCIALES


(ESSEC)

MBA 2 – GESTION FINANCIERE (GEFI)

APERCU SUR LES NORMES IFRS

Enseignant : Bernard MOUMY


LES NORMES IFRS

Les différentes normalisations nationales sont de plus en plus coordonnées par divers
organismes internationaux.

Au niveau mondial, un organisme fondé en 1973, appelé International Accounting Standard


Committee (IASC), réunissait au départ des représentants des principales organisations
comptables de nombreux pays, dont le but était d'élaborer et de publier des normes
comptables internationales.

Les normes dites IAS n’étaient pas obligatoires pour les entreprises, mais visaient à prendre
une place de plus en plus grande, compte tenu de l'importance croissante des marchés
financiers non nationaux pour les grands groupes qui souhaitent y être cotés pour y lever des
capitaux.
LES NORMES IFRS

Pour gagner en influence et se rapprocher du modèle de l’organisme américain de


normalisation, l’IASC a été refondé en mars 2001, dont l’organe de normalisation qui
reprend les activités d’harmonisation de l’ancien IASC est l’IASB, (International
Accounting Standard Board).

L’IASB publie des normes dites IFRS (International Financial Reporting Standards) qui
remplacent progressivement les normes IAS. On notera l’influence très grande des
Anglo-Saxons dans l’IASC-IASB, qui rend finalement les normes IAS-IFRS assez
semblables aux US GAAP (United States Generally Accepted Accounting Principes)
LES NORMES IFRS

En 2001, lors du changement de gouvernance et de statuts du normalisateur, les normes et


interprétations ont changé de dénomination : on ne publie plus de nouvelles IAS mais des
IFRS, et les interprétations SIC sont ensuite des interprétations IFRIC.

L'IASB a alors décidé que les 34 normes IAS et les 30 interprétations SIC en vigueur
(certaines n'étant pas encore d'application obligatoire) continuaient à s’appliquer jusqu’à
leur retrait en conservant leur numérotation IAS et SIC.
LES NORMES IFRS

Le discours sur les IFRS présente les normes internationales comme une panacée réglementaire,
exigeante, solution pour nombre de problèmes classiques :

 Les IFRS supposés apporter nombre de solutions à des problèmes liés à la qualité de
l’information financière
 Les normes nationales, souvent divergentes, entretiennent une hétérogénéité de référentiels
qui accroît les difficultés de comparaison.
 Le contenu des rapports financiers annuels ou intérimaires est souvent d’une densité variable,
parfois discrétionnaire et peu utilisable.
LES NORMES IFRS

 De nombreux groupes manipulent l’information comptable en jouant, soit sur les options
existantes (immobilisation des locations financières par ex.), soit en poussant les règles dans
leurs retranchements, et nous ne mentionnons pas les fraudes révélées à l’aune de scandales.
 Les principes comptables traditionnels (dont le coût historique et celui de prudence) biaisent
l’image économique des groupes et l’analyse que l’on pourrait en faire.
LES NORMES IFRS
En théorie, le cortège des normes IFRS oppose à chaque difficulté une réponse
appropriée

• Homogénéité du référentiel, ce qui, a priori, devrait combler le besoin de comparabilité exprimé


par tout utilisateur

 Un catalogue très complet et détaillé des informations requises, aussi bien dans la forme des
bilans, comptes de résultat et tableaux de flux que dans l’annexe.
 La réduction des options, réduisant la possibilité de manipulation des groupes en diminuant le
champ discrétionnaire des choix comptables.
 L’application assez vaste de la « juste valeur » modernise les règles de coût historique et de
prudence, en proposant une image très financière des opérations, notamment pour celles qui
affectent les éléments de bilan.
Pour la traduction d’une opération économique donnée, les principaux points e résumer ainsi :

Qualification de Format et classement de


Valorisation Comptabilisation Densité de
l’opération l’information
l’information
Les opérations sont Les règles de Certains traitements connaissent Le format général des informations En théorie, elle
identifiées et qualifiées valorisation, bien que quelques différences, comme le reste similaire, hors quelques devrait être plus
de manière très proche proches, donnent non amortissement des écarts reclassements et dénominations importante,
mais parfois plus explicitement plus de d’acquisition. Mais un des différentes (actifs non courants, reposant sur un
contraignante en IFRS. place à une valorisation principaux changements tient dans résultat opérationnel, …) qui ne souci de détail plus
actuelle des biens (juste la comptabilisation obligatoire de manqueront pas d’entretenir une systématique.
valeur). nombreuses opérations certaine confusion pour les
considérées comme « hors bilan », utilisateurs, même avec une
et souvent mentionnées définition précise. Les principaux
seulement en annexe. Il en va ainsi changements concernent les
du crédit-bail. comptes de résultat, bilans
La composition générale des états financiers ne change pas, bien entendu. C’est dans l’architecture des
documents que nous trouvons une matière en partie nouvelle.

A- Les bilans

Si le bilan garde sa structure générale, il présente quelques modifications


terminologiques. Les actifs sont classés en « actifs courants » et « non courants ».
Les actifs courants sont ceux liés au cycle d’exploitation ou réalisables à moins d’un an. Le
même principe vaut pour les passifs. L’un et l’autre peuvent être classés en terme de
liquidité. Ces reclassements ne manqueront pas d’entretenir une certaine confusion par
exemple sur la définition du BFR, certains postes du BFR pouvant remonter en actifs non
courants et inversement. De nouvelles rubriques apparaissent comme les « immeubles de
placements ».
Le schéma suivant retrace les principaux postes d’un bilan de groupe en normes IFRS.

Actifs Passifs
CAPITAUX PROPRES
Capital
ACTIFS NON COURANTS Réserves
Immobilisations incorporelles Ecarts de conversion
Immeubles de placement Résultat
Autres immobilisations Intérêts minoritaires
Participation dans les entreprises associées PASSIFS NON COURANTS
Autres actifs financiers Provisions
Impôts différés Emprunts
ACTIFS COURANTS Impôts différés
Stocks Autres
Clients et autres débiteurs PASSIFS COURANTS
Instruments de trésorerie Provisions
Trésorerie et équivalents Emprunts
Comptes de régularisation Impôts différés
Fournisseurs et autres créanciers
Comptes de régularisation
B- Les comptes de résultat

Les principaux changements concernent la notion généralisée de « résultat


opérationnel » et la disparition de la notion de « résultat exceptionnel ». Le modèle
peut être présenté par nature ou par destination (fonction), avec une préférence pour
cette dernière version.
Le principal point d’inquiétude reste la notion de « résultat opérationnel » qui risque
de maintenir les utilisateurs dans un certain flou conceptuel, ne permettant pas de
retrouver des indicateurs plus clairs, comme l’EBE (EBITDA).

En somme, l’analyste restera tributaire de la qualité de l’annexe pour pouvoir retraiter


et réconcilier ses indicateurs.
C- Autres informations
Les tableaux de flux de trésorerie sont les moins affectés par le changement de norme.

D- La conformité aux IFRS

Toute entité déclarant respecter les IFRS doit se conformer à toutes les normes et
interprétations, y compris concernant les informations à fournir en annexe, et doit
effectuer une déclaration de conformité aux IFRS de manière explicite et sans
réserve par écrit.

L'objectif primordial des IFRS est de permettre aux états financiers d'illustrer une
présentation fidèle (ou une image fidèle).
E- Les instruments financiers (IF)

Le traitement des instruments financiers (IF) est l’archétype de la règle IFRS. L’instrument
financier, actif ou passif, est un contrat qui génère une monétisation : ainsi les titres de placements,
créances, dettes fournisseurs, dettes bancaires ou obligataires, sont-ils des IF. Les immobilisations,
les titres de participation consolidés, les stocks, créances ou dettes fiscales, par exemple, ne sont
pas classés en IF.
Les IFRS classent les IF en 4 catégories principales :

 Ceux détenus à des fins de transaction, comprenant, par exemple, les valeurs mobilières de
placement.
 Les IF détenus jusqu’à échéance, comme des OAT détenues en portefeuille durablement (jusqu’à
leur remboursement).
 Les IF émis par l’entité, recouvrant les créances d’exploitation, les prêts, qui viennent du groupe
lui-même et de son activité.
 Enfin, ceux disponibles à la vente (Titres divers immobilisés, participations non consolidées).
Selon la catégorie, les règles de valorisation sont variables :

Règle de Impacts des changements de


Catégorie
valorisation valeurs
IF de transaction Juste valeur Variations sur le résultat
IF détenus à échéance, IF émis par
A leur coût
l’entité, passifs financiers
Résultat ou capitaux propres
IF disponible à la vente Juste valeur
selon le cas.
F- Les immobilisations

Au-delà des immobilisations financières qui entrent dans la catégorie des IF, les IFRS imposent
des changements qui peuvent être conséquents sur les immobilisations incorporelles et corporelles.
Ces changements sont, entre autres, liés à :

 La qualification et l’évaluation d’immobilisation.


 La non reconnaissance de certains postes.
L’objet n’étant pas de faire un cours approfondi sur un sujet par ailleurs très vaste, nous nous
contenterons de souligner quelques exemples représentatifs.
F- Les immobilisations

Tout d’abord la définition des immobilisations incorporelles est beaucoup plus stricte :

• Les charges activées, comme les frais d’établissements sont proscrits et demeurent en charges. Les
groupes qui maintenaient des coûts en immobilisation ont dû les retraiter sur les réserves et le
résultat, comme si ces frais avaient toujours été en charges.
 L’apparition des frais de développement est une obligation en IFRS.
 Les IFRS ne reconnaissent pas les « parts de marché » en tant qu’immobilisation incorporelle
distincte de l’écart d’acquisition.
 Les IFRS introduisent les immeubles de placement, catégorie de biens immobilisés qui sont des
biens immobiliers détenus pour en tirer des loyers ou en valoriser le capital, plutôt que les exploiter
dans le cadre d’une activité normale. Les groupes concernés pourront inscrire ces biens à leur juste
valeur.
Les caractéristiques qualitatives de l'information financière utile

Pour être utile, l’information financière doit être pertinente et donner une image fidèle
de ce qu’elle prétend représenter.
L’utilité de l’information financière est accrue lorsque celle-ci est comparable,
vérifiable, diffusée dans les temps et compréhensible.
Liste des normes IAS-IFRS
Numéro Titre
IAS 1 Présentation des états financiers
IAS 2 Stocks
IAS 7 Tableaux des flux de trésorerie
IAS 8
Méthodes comptables, changements d’estimations comptables et erreurs
IAS 10 Evénements postérieurs à la période de reporting
IAS 12 Impôts sur le revenu
IAS 16 Immobilisations corporelles
IAS 18 Produits des activités ordinaires
IAS 19 Avantages du personnel
IAS 20 Comptabilisation des subventions publiques et informations à fournir sur l'aide
publique
IAS 21 Effets des variations des cours des monnaies étrangères
IAS 23 Coûts d'emprunt
IAS 24 Informations relatives aux parties liées
IAS 26 Comptabilité et rapports financiers des régimes de retraite
IAS 27 Etats financiers individuels
IAS 28 Participations dans des entreprises associées et des coentreprises
IAS 29 Information financière dans les économies hyperinflationnistes
IAS 30 Informations à fournir dans les états financiers des banques et des institutions
financières assimilées
IAS 32 Instruments financiers : présentation
IAS 33 Résultat par action
IAS 34 Information financière intermédiaire
IAS 36 Dépréciation d'actifs
IAS 37 Provisions, passifs éventuels et actifs éventuels
IAS 38 Immobilisations incorporelles
IAS 40 Immeubles de placement
IAS 41 Agriculture
IFRS 1 Première adoption des normes d’information financière internationale
IFRS 2 Paiements fondés sur des actions
IFRS 3 Regroupements d’entreprises
IFRS 4 Contrats d’assurances
IFRS 5 Actifs non courants détenus en vue de la vente et activités abandonnées
IFRS 6 Prospection et évaluation de ressources minérales
IFRS 7 Instruments financiers : informations à fournir
IFRS 8 Secteurs opérationnels
IFRS 9 Instruments financiers
IFRS 10 Etats financiers consolidés
IFRS 11 Partenariats
IFRS 12 Informations à fournir sur les intérêts détenus dans d'autres entités
IFRS 13 Evaluation de la juste valeur
IFRS 15
Produits des activités ordinaires tirés des contrats conclus avec des clients
IFRS 16 Contrats de location
IFRS 17 Contrats d’assurance
IAS 30 Informations à fournir dans les états financiers des banques et des institutions
financières assimilées
IAS 32 Instruments financiers : présentation
IAS 33 Résultat par action
IAS 34 Information financière intermédiaire
IAS 36 Dépréciation d'actifs
IAS 37 Provisions, passifs éventuels et actifs éventuels
IAS 38 Immobilisations incorporelles
IAS 40 Immeubles de placement
IAS 41 Agriculture
IFRS 1 Première adoption des normes d’information financière internationale
IFRS 2 Paiements fondés sur des actions
IFRS 3 Regroupements d’entreprises
IFRS 4 Contrats d’assurances
IFRS 5 Actifs non courants détenus en vue de la vente et activités abandonnées
IFRS 6 Prospection et évaluation de ressources minérales
IFRS 7 Instruments financiers : informations à fournir
IFRS 8 Secteurs opérationnels
IFRS 9 Instruments financiers
IFRS 10 Etats financiers consolidés
IFRS 11 Partenariats
IFRS 12 Informations à fournir sur les intérêts détenus dans d'autres entités
IFRS 13 Evaluation de la juste valeur
IFRS 15 Produits des activités ordinaires tirés des contrats conclus avec des clients
IFRS 16 Contrats de location
IFRS 17 Contrats d’assurance

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