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· Chaque base de données comptables est périodiquement transmise (sous forme de balances
par exemple) à la mère qui centralise les informations.
Pour produire les comptes d’un groupe (consolidation), il faut d’abord sélectionner les sociétés qui y
seront intégrées et donc définir son périmètre. Circonscrire le groupe se fait sur le critère du contrôle
exercé ou non par la société mère sur ses filiales.
En général, les groupes présentent leur organigramme (et donc périmètre) de manière simplifiée,
comme Plasic Omnium (2004) dans la figure ci-jointe :
A- Le contrôle des filiales
Trois niveaux de contrôle sont définis selon la nature du lien qui unit mère et filles
· Un contrôle exclusif.
C’est le pouvoir de diriger les politiques financières et opérationnelles d’une
entreprise afin de tirer avantage de ses activités.
Il découle soit :
•D’un contrôle de fait par la capacité d’une société à désigner la majorité des membres du
conseil d’administration, du directoire ou du conseil de surveillance d’une autre société
deux exercices successifs (capacité présumée si détention directe ou indirecte d’un taux ≥
40% de droits de vote pendant cette période et si ce taux est majoritaire).
Un contrôle conjoint.
Ce contrôle conjoint est fréquent dans le BTP, dans le secteur informatique, etc. Les
anglo-saxons parlent de joint venture.
Une influence notable.
Elle résulte de sa représentation dans les organes de direction de la filiale, sa participation aux
décisions stratégiques, ou l’existence d’opérations inter entreprises importantes, comme
l’échange de personnels de direction, des liens de dépendance technique, etc. Elle est présumée
dès la détention de 20% des droits de vote.
B- Notion d’intérêts majoritaires et minoritaires
· Le taux de contrôle résulte des droits de votes directs et indirects que peut exercer la
société mère dans les assemblées d’actionnaires de ses filiales.
Ainsi, la détention d’actions confère deux droits (outre le droit au dividende) : l’exercice du
pouvoir (droit de vote) et le droit au patrimoine et au résultat.
Pour le calcul, ces droits peuvent être différents pour plusieurs raisons :
· Certaines actions possèdent plusieurs droits de vote, au lieu d’un seul, accroissant le
pouvoir de celui qui les détient.
· L’intérêt se dilue si les liens entre la mère et la fille sont indirects (par le biais
d’autres filiales), alors que le taux de contrôle peut se préserver tant qu’il n’y a pas
rupture du contrôle (taux trop bas pour exercer un quelconque pouvoir).
L’exemple suivant illustre le sujet :
M détient 60% des actions de F1, qui elle détient 80% des actions de F2
Le taux de contrôle de M sur F1 est de 60%, et celui sur F2 est de 80%. En effet, M contrôlant F1,
elle peut contrôler les droits de vote de F1 dans F2 et ainsi contrôler 80% des droits de votes dans
F2.
En revanche, si 80% du patrimoine de F2 revient à F1, seuls 48% reviennent à M (soit : 60% de 80%) :
il y a dilution quand se rajoutent des liens intermédiaires entre M et une de ses filiales.
Le calcul des intérêts est essentiel pour déterminer la part des capitaux propres des filiales
consolidées qui revient à la mère, et celle qui revient aux « intérêts minoritaires », comme nous le
développons dans la section suivante.
A chaque niveau de contrôle correspond un niveau d’intégration des comptes des filiales, un peu comme si elles
étaient pondérées selon leur importance dans le groupe et l’intensité de leur lien avec la société mère. Ces
méthodes de consolidation sont développées dans la section suivante.
II- Principes de consolidation
On appelle « méthode de consolidation » les méthodes par lesquelles les comptes des
filiales sont intégrés dans les comptes de la mère pour donner les comptes consolidés.
Comme nous l’avons dit dans la section précédente, à chaque niveau de contrôle
correspond une méthode qui permet d’intégrer « plus ou moins » les comptes de la
filiale et lui donner « plus ou moins d’importance » dans les comptes consolidés finaux.
· Le cumul des bilans de la mère et de la filiale suppose que leurs comptes respectifs sont
homogènes. Le cas échéant, il aura fallu homogénéiser les bases de données comptables, travail
délicat…
· Il faut ensuite partager les capitaux propres de la filiale en distinguant les intérêts
majoritaires (part de la mère) et les intérêts minoritaires (autres actionnaires que la mère ayant
des droits sur le patrimoine de la fille).
Par ailleurs, les titres que détient la mère sur sa fille ont une correspondance logique dans les
capitaux propres de celle-ci.
En effet, lors de l’achat des titres par la mère, le prix d’achat supporté comprend implicitement une
fraction des capitaux propres de sa fille (fraction de son patrimoine net, ou de sa valeur : rappelons en
effet que les capitaux propres représentent d’une certaine manière la valeur patrimoniale de la
société).
Aussi, après agrégation des comptes, trouve-t-on à l’actif les titres de la fille (provenance des
comptes de la mère) mais aussi les capitaux propres de la fille au passif cumulé.
· Éliminer les titres détenus par la mère (actif), ainsi que leur correspondance dans la part des
capitaux propres de la fille (passif) revenant à la mère (majoritaire).
· La part majoritaire des capitaux propres de la fille restante après élimination des titres est
imputée sur les capitaux propres de la mère (en dégageant la part de résultat qui s’agrège au résultat
de la mère).
· La part minoritaire des capitaux propres est portée sur une ligne à part du passif : « intérêts
minoritaires ».
L’exemple suivant illustre le propos dans le cas d’un fille détenue à 80% par sa mère, les titres
ayant été acquis pour 150:
Soient les bilans sociaux avant consolidation :
Résultat 10 20
Il faut d’abord cumuler les bilans, mais pour des raisons pratiques nous conservons le détail
de l’origine des capitaux propres:
Capital F 100
Réserves F 300
Résultat F 20
Dettes 970
Les capitaux propres de la fille sont ensuite partagés entre majoritaires (80%) et
minoritaires (20%) :
Actifs Cumulés Passifs Cumulés
Titres F 150 Capital M 50
Actifs divers 1650 Réserves M 350
Résultat M 10
Majoritaires-------minoritaires
Capital F 80---------------20
Réserves F 240---------------60
Résultat F 16----------------4
Dettes 970
Les titres détenus par la mère sont alors éliminés de l’actif, avec comme contrepartie une
élimination symétrique sur la part de capital et de réserves de la fille revenant à la mère :
Résultat F 16 4
Dettes 970
Enfin, le résidu après élimination est imputé sur les réserves de la mère, la
part de résultat de la fille revenant à la mère est rajoutée au résultat de
celle-ci, et les minoritaires sont inscrits à part. On obtient alors un bilan
consolidé
Dettes 970
Ensuite, il faut procéder de même avec les produits et charges, mais ici la démarche est plus simple,
puisqu’elle se limite à une agrégation des comptes et une identification de la part minoritaire dans le
résultat. Seule la structure du compte de résultat est nouvelle
Postes Groupe
Le principe est similaire au précédent, mais l’intégration des comptes de la filiale se limite au %
d’intérêt de la mère dans les comptes de la fille :
· Les actifs et passifs de la filiale sont intégrés à ceux de la mère proportionnellement au taux
d’intérêt.
· Le cumul des bilans de la mère et de la filiale suppose que leurs comptes respectifs sont
homogènes.
· Il n’est pas nécessaire de partager les capitaux propres de la filiale puisqu’ils n’ont été intégrés
qu’au prorata du taux d’intérêt de la mère : en fait ils sont déjà partagés. De fait, il n’y a pas
d’intérêts minoritaires.
· Les titres détenus par la mère (actif), ainsi que leur correspondance dans la part des capitaux
propres de la fille (passif) intégrée, sont éliminés.
Reprenons l’exemple précédent, mais dans le cas d’une fille détenue à 50% par sa mère, conjointement avec
un autre groupe, les titres ayant été acquis pour 80 (les actifs divers de la mère sont légèrement
modifiés):
Résultat 10 20
Comme précédemment, il faut d’abord cumuler les bilans, en conservant le détail de l’origine des capitaux propres:
Capital F à 50% 50
Réserves F à 50% 150
Résultat F à 50% 10
Dettes 390+50%580=680
Les titres détenus par la mère sont alors éliminés de l’actif, avec comme contrepartie une élimination symétrique sur la part de
capital et de réserves de la fille revenant à la mère et intégrés à 50%:
Actifs Cumulés Passifs Cumulés
Titres F 80-80=0 Capital M 50
Actifs divers 1220 Réserves M 350
Résultat M 10
Résultat F 10
Dettes 680
Enfin, le résidu (120) après élimination est imputé sur les réserves de la mère, la part de résultat de la fille
revenant à la mère est rajoutée au résultat de celle-ci : il n’y a pas de minoritaires.
Dettes 680
Ensuite, il faut procéder de même avec les produits et charges agrégés au prorata de 50%.
Postes Groupe
Produits 410 + 50% de 320 570
Charges 400 + 50% de 300 550
Résultat des sociétés intégrées 20
Le principe est différent des précédents, puisqu’il n’y a pas réellement intégration des comptes de la
fille : cette méthode n’est pas vraiment une méthode de consolidation, c’est plutôt une réévaluation des
titres.
· Les actifs et passifs, charges et produits de la filiale ne sont pas intégrés à ceux de la mère
proportionnellement au taux d’intérêt.
· Il faut calculer la valeur dite « valeur d’équivalence » des titres de la fille, pour substituer cette
nouvelle valeur à la valeur comptable de ces mêmes titres présents à l’actif de la société mère.
· La valeur d’équivalence, pour faire simple, est égale à la quote-part des capitaux propres actuels
(date de consolidation) de la fille revenant à la mère.
Tout se passe comme si chaque année (pour la consolidation) on recalculait la valeur des titres de
la fille à leur valeur comptable actuelle. Il s’en suit un ajustement des titres à l’actif, avec une
contrepartie au passif.
Reprenons l’exemple précédent, mais dans le cas d’une fille détenue à 30% par sa mère, les titres
ayant été acquis pour 50 (les actifs divers de la mère sont légèrement modifiés):
Résultat 10 20
Calculons la valeur d’équivalence de la fille :
Dettes 390
Le compte de résultat n’intégrant ni charges ni produits de la fille, pour répercuter la part de résultat qui revient à la
mère, on la « rajoute » purement et simplement sur une ligne spécifique, « quote-part des sociétés mises en
équivalence » :
Postes Groupe
Produits 410
Charges 400
Résultat des sociétés
10
intégrées
Résultat de l’ensemble
16
consolidé
Pour aborder ce sujet, de manière très simple, nous partirons d’ un exemple de groupe
fictif, figuré ci-après : cinq sociétés dont quatre filiales réparties sur trois pays.
L’organigramme figure les liens financiers.
Pour gérer les séquences de consolidation, plusieurs approches peuvent se décliner, qui
en réalité se mélangent plus ou moins selon le cas, l’objectif final étant que toutes les
données comptables finissent centralisées dans les bases de M, la mère.
A- Consolidations par paliers
Dans cette configuration, tout est affaire de sous-groupes : la consolidation partielle se fait à
chaque étage (F2 dans F1, ainsi que F4 dans F3). Elle est donc déléguée aux sociétés mères de
sous-groupes, selon la figure suivante :
Les tâches mentionnées dans la section précédente sont donc portées par les paliers
intermédiaires.
B- Consolidations par modules
Ici, tout est affaire de segments : le groupe repose sur une organisation conditionnée par sa diversification
géographique (ou bien par métiers). Par zones homogènes, les données sont regroupées, traitées puis centralisées.
Cette organisation, comporte de nombreux avantages :
· Permettre un traitement homogène des filiales étrangères (ou de celles évoluant dans des métiers proches).
· Disposer dès le début de données organisées par segments facilite la production d’une information sectorielle
requise par la réglementation.
Cette organisation du reporting et de la consolidation est nécessairement sous-jacente dans la plupart des
cas, soit en raison des contraintes réglementaires citées (informations sectorielles), soit à des fins de
pilotage interne (production de tableaux de bord et indices sectoriels) par le contrôle de gestion. Elle
sera le fait de groupes de grandes tailles ou fortement diversifiés (ce que sont souvent les grands
groupes cotés, au moins au niveau géographique).
C- Reporting et consolidation directe
La dernière configuration est sans doute la plus simple à imaginer : celle par laquelle la société
mère centralise toutes les opérations de consolidation (ou presque). Elle reçoit de ses filiales,
directes ou indirectes, les données comptables pour consolidation. Cette procédure est
d’ailleurs celle qui facilite la consolidation dans le cas de participations complexes entre
sociétés (participations croisées ou circulaires).
Comme nous l’avons dit, ces différentes formes de reporting et d’ordonnancement des étapes
de consolidation sont en fait souvent mélangées :
Il reste que, en moyenne, les sociétés mères ne concentrent pas toutes les tâches : elles
reportent sur leurs filiales une partie importante de la consolidation, distribuant ainsi la
lourdeur particulière de cette procédure : 60 à 70% des tâches sont prises en charge par les
filiales elles-mêmes, comme nous allons le voir dans la section suivante.
IMPORTANT
Les sociétés appartenant à un même groupe entretiennent fréquemment des relations entre elles.
Ces relations peuvent être commerciales ou financières dans le cadre d’une gestion de trésorerie
centralisée par exemple.
Ces opérations commerciales ou financières sont enregistrées dans les comptes individuels de
chaque entreprise en sens opposé. En effet si SM vend des marchandises à sa filiale F, SM
enregistre une vente et détient une créance sur F, alors que F enregistre un achat et une dette vis-
à-vis de SM. Ces comptes réciproques de créances et dettes ainsi que de charges et produits sont
éliminés.
Ces éliminations portant sur des montants identiques sont sans incidence sur le résultat
d’ensemble du groupe. L’élimination de ces opérations permet au groupe de n’afficher dans ses
états financiers que les seules transactions à l’égard de tiers.
L’élimination des comptes réciproques ne s’effectue qu’entre entreprises consolidées par
intégration globale ou proportionnelle. Dans le cas d’une intégration globale, les créances et
dettes ainsi que les produits et charges sont éliminés dans leur totalité.
Par contre, l’élimination des opérations entre une entreprise intégrée globalement et une
entreprise intégrée proportionnellement s’effectue dans la limite du pourcentage d’intégration de
la société intégrée proportionnellement.
Si l’entreprise est mise en équivalence, les opérations réciproques ne sont pas éliminées. Les
transactions sont en effet considérées comme réalisées avec des tiers. Ces entreprises mises
en équivalence relèvent de la notion d’entreprises liées et une information spécifique est prévue
en annexe relative aux parties liées au groupe.