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UNIVERSITE DE DOUALA

ECOLE SUPERIEURE DES SCIENCES ECONOMIQUES ET COMMERCIALES


(ESSEC)

MBA 2 – GESTION FINANCIERE (GEFI)

LES TECHNIQUES DE CONSOLIDATIONS

Enseignant : Bernard MOUMY


La production d’information par les groupes :
l’information financière consolidée

Pour disposer d’une information synthétique représentant le groupe, il faut passer


par un processus complexe qui vise à donner une image du groupe comme s’il n’était
qu’une seule entreprise : la consolidation des comptes.
Pour simplifier, le schéma suivant illustre le principe de ce processus comptable, financier, mais
aussi informatique :

· Le groupe est défini à partir de ses composantes (les sociétés).

· Chaque base de données comptables est périodiquement transmise (sous forme de balances
par exemple) à la mère qui centralise les informations.

· Après de nombreuses opérations de vérification et d’élimination, les comptes de chaque


société sont agrégés pour ne fournir plus qu’un jeu de comptes représentant le groupe.
I- Du périmètre à la consolidation des filiales

Pour produire les comptes d’un groupe (consolidation), il faut d’abord sélectionner les sociétés qui y
seront intégrées et donc définir son périmètre. Circonscrire le groupe se fait sur le critère du contrôle
exercé ou non par la société mère sur ses filiales.

En général, les groupes présentent leur organigramme (et donc périmètre) de manière simplifiée,
comme Plasic Omnium (2004) dans la figure ci-jointe :
A- Le contrôle des filiales

Trois niveaux de contrôle sont définis selon la nature du lien qui unit mère et filles
· Un contrôle exclusif.
C’est le pouvoir de diriger les politiques financières et opérationnelles d’une
entreprise afin de tirer avantage de ses activités.

Il découle soit :

•D’un contrôle de droit, c’est-à-dire, de l’exercice de droits de vote et donc la majorité,


directe ou indirecte, dans les assemblées d’actionnaires.

•D’un contrôle contractuel par l’existence de contrats, clauses statutaires permettant


l’exercice d’une influence dominante sur la société. Un contrat de sous-traitance qui
canaliserait durablement 80% de l’activité d’une société pourrait être interprété comme un
contrôle exclusif.

•D’un contrôle de fait par la capacité d’une société à désigner la majorité des membres du
conseil d’administration, du directoire ou du conseil de surveillance d’une autre société
deux exercices successifs (capacité présumée si détention directe ou indirecte d’un taux ≥
40% de droits de vote pendant cette période et si ce taux est majoritaire).
Un contrôle conjoint.

Il résulte du partage du contrôle et des décisions d’une entreprise exploitée en


commun par un nombre limité d’actionnaires (sociétés mères de groupes distincts) de
sorte que la politique financière et opérationnelle résulte de leur accord.

Ce contrôle conjoint est fréquent dans le BTP, dans le secteur informatique, etc. Les
anglo-saxons parlent de joint venture.
Une influence notable.

Lorsque la mère a le pouvoir de participer aux politiques financières et opérationnelles sans


détenir le contrôle.

Elle résulte de sa représentation dans les organes de direction de la filiale, sa participation aux
décisions stratégiques, ou l’existence d’opérations inter entreprises importantes, comme
l’échange de personnels de direction, des liens de dépendance technique, etc. Elle est présumée
dès la détention de 20% des droits de vote.
B- Notion d’intérêts majoritaires et minoritaires

Il est important de préciser la notion « d’intérêts » et de la distinguer de celle de « taux de


contrôle »

· Le taux de contrôle résulte des droits de votes directs et indirects que peut exercer la
société mère dans les assemblées d’actionnaires de ses filiales.

· Le taux d’intérêt représente la part du patrimoine de la fille qui revient, directement ou


indirectement, à la mère par le biais de ces mêmes actions détenues directement ou
indirectement.

Ainsi, la détention d’actions confère deux droits (outre le droit au dividende) : l’exercice du
pouvoir (droit de vote) et le droit au patrimoine et au résultat.
Pour le calcul, ces droits peuvent être différents pour plusieurs raisons :

· Certaines actions possèdent plusieurs droits de vote, au lieu d’un seul, accroissant le
pouvoir de celui qui les détient.

· L’intérêt se dilue si les liens entre la mère et la fille sont indirects (par le biais
d’autres filiales), alors que le taux de contrôle peut se préserver tant qu’il n’y a pas
rupture du contrôle (taux trop bas pour exercer un quelconque pouvoir).
L’exemple suivant illustre le sujet :
M détient 60% des actions de F1, qui elle détient 80% des actions de F2

Le taux de contrôle de M sur F1 est de 60%, et celui sur F2 est de 80%. En effet, M contrôlant F1,
elle peut contrôler les droits de vote de F1 dans F2 et ainsi contrôler 80% des droits de votes dans
F2.

En revanche, si 80% du patrimoine de F2 revient à F1, seuls 48% reviennent à M (soit : 60% de 80%) :
il y a dilution quand se rajoutent des liens intermédiaires entre M et une de ses filiales.

Le calcul des intérêts est essentiel pour déterminer la part des capitaux propres des filiales
consolidées qui revient à la mère, et celle qui revient aux « intérêts minoritaires », comme nous le
développons dans la section suivante.

A chaque niveau de contrôle correspond un niveau d’intégration des comptes des filiales, un peu comme si elles
étaient pondérées selon leur importance dans le groupe et l’intensité de leur lien avec la société mère. Ces
méthodes de consolidation sont développées dans la section suivante.
II- Principes de consolidation

On appelle « méthode de consolidation » les méthodes par lesquelles les comptes des
filiales sont intégrés dans les comptes de la mère pour donner les comptes consolidés.

Comme nous l’avons dit dans la section précédente, à chaque niveau de contrôle
correspond une méthode qui permet d’intégrer « plus ou moins » les comptes de la
filiale et lui donner « plus ou moins d’importance » dans les comptes consolidés finaux.

Le schéma suivant, expose de manière exhaustive les critères de délimitation de


périmètre et leurs liens avec le choix des méthodes appropriées, mais pour information.
Pour simplifier, l’association est la suivante :

· Les sociétés sous contrôle exclusif sont intégrées « globalement » (on


parle alors de « l’intégration globale »).

· Les sociétés sous contrôle conjoint sont intégrées


« proportionnellement » (on parle alors de « l’intégration proportionnelle »).

· Les sociétés sous influence notable ne sont pas à proprement parler


intégrées : les titres que détient la mère font l’objet d’une réévaluation
périodique dans le bilan du groupe (on parle de « mise en équivalence).
A- L’intégration globale des sociétés sous contrôle exclusif

Le principe est simple :


· Les actifs et passifs de la filiale sont intégrés à ceux de la mère.
· Les charges et produits de la filiale sont intégrés au compte de résultat de la mère.

A la base, il s’agit d’un vaste « cumul » de comptes.

En réalité la démarche est plus compliquée :

· Le cumul des bilans de la mère et de la filiale suppose que leurs comptes respectifs sont
homogènes. Le cas échéant, il aura fallu homogénéiser les bases de données comptables, travail
délicat…
· Il faut ensuite partager les capitaux propres de la filiale en distinguant les intérêts
majoritaires (part de la mère) et les intérêts minoritaires (autres actionnaires que la mère ayant
des droits sur le patrimoine de la fille).

Par ailleurs, les titres que détient la mère sur sa fille ont une correspondance logique dans les
capitaux propres de celle-ci.
En effet, lors de l’achat des titres par la mère, le prix d’achat supporté comprend implicitement une
fraction des capitaux propres de sa fille (fraction de son patrimoine net, ou de sa valeur : rappelons en
effet que les capitaux propres représentent d’une certaine manière la valeur patrimoniale de la
société).

Aussi, après agrégation des comptes, trouve-t-on à l’actif les titres de la fille (provenance des
comptes de la mère) mais aussi les capitaux propres de la fille au passif cumulé.

Cette redondance nous oblige alors à :

· Éliminer les titres détenus par la mère (actif), ainsi que leur correspondance dans la part des
capitaux propres de la fille (passif) revenant à la mère (majoritaire).
· La part majoritaire des capitaux propres de la fille restante après élimination des titres est
imputée sur les capitaux propres de la mère (en dégageant la part de résultat qui s’agrège au résultat
de la mère).
· La part minoritaire des capitaux propres est portée sur une ligne à part du passif : « intérêts
minoritaires ».
L’exemple suivant illustre le propos dans le cas d’un fille détenue à 80% par sa mère, les titres
ayant été acquis pour 150:
Soient les bilans sociaux avant consolidation :

Actifs Mère Fille Passifs Mère Fille


Titres F 150 Capital 50 100
Actifs divers 650 1000 Réserves 350 300
Résultat 10 20

Dettes 390 580

Charges Mère Fille Produits Mère Fille


Diverses 400 300 Divers 410 320

Résultat 10 20
Il faut d’abord cumuler les bilans, mais pour des raisons pratiques nous conservons le détail
de l’origine des capitaux propres:

Actifs Cumulés Passifs Cumulés


Titres F 150 Capital M 50
Actifs divers 1650 Réserves M 350
Résultat M 10

Capital F 100
Réserves F 300
Résultat F 20

Dettes 970

Les capitaux propres de la fille sont ensuite partagés entre majoritaires (80%) et
minoritaires (20%) :
Actifs Cumulés Passifs Cumulés
Titres F 150 Capital M 50
Actifs divers 1650 Réserves M 350
Résultat M 10
Majoritaires-------minoritaires
Capital F 80---------------20
Réserves F 240---------------60
Résultat F 16----------------4

Dettes 970
Les titres détenus par la mère sont alors éliminés de l’actif, avec comme contrepartie une
élimination symétrique sur la part de capital et de réserves de la fille revenant à la mère :

Actifs Cumulés Passifs Cumulés


Titres F 150-150=0 Capital M 50
Actifs divers 1650 Réserves M 350
Résultat M 10
Majoritaires minoritaires
Capital et réserves F 80 +240-150=170 20+60

Résultat F 16 4

Dettes 970
Enfin, le résidu après élimination est imputé sur les réserves de la mère, la
part de résultat de la fille revenant à la mère est rajoutée au résultat de
celle-ci, et les minoritaires sont inscrits à part. On obtient alors un bilan
consolidé

Actifs Consolidé Passifs Consolidé


Capital groupe 50
Actifs
1650 Réserves groupe 350+170= 520
divers
Résultat net part du groupe 10+16 = 26

Intérêts minoritaires 20+60+4 = 84

Dettes 970
Ensuite, il faut procéder de même avec les produits et charges, mais ici la démarche est plus simple,
puisqu’elle se limite à une agrégation des comptes et une identification de la part minoritaire dans le
résultat. Seule la structure du compte de résultat est nouvelle

Postes Groupe

Produits 410 + 320 730

Charges 400 + 300 700

Résultat des sociétés intégrées 30

Quote-part des sociétés en équivalence -

Résultat de l’ensemble consolidé 30

Dont part minoritaire (soustraite) (4)

Résultat net part du groupe 26


B- L’intégration proportionnelle des sociétés sous contrôle conjoint

Le principe est similaire au précédent, mais l’intégration des comptes de la filiale se limite au %
d’intérêt de la mère dans les comptes de la fille :

· Les actifs et passifs de la filiale sont intégrés à ceux de la mère proportionnellement au taux
d’intérêt.

· Les charges et produits de la filiale sont intégrés au compte de résultat de la mère


proportionnellement au taux d’intérêt.

· Le cumul des bilans de la mère et de la filiale suppose que leurs comptes respectifs sont
homogènes.

· Il n’est pas nécessaire de partager les capitaux propres de la filiale puisqu’ils n’ont été intégrés
qu’au prorata du taux d’intérêt de la mère : en fait ils sont déjà partagés. De fait, il n’y a pas
d’intérêts minoritaires.

· Les titres détenus par la mère (actif), ainsi que leur correspondance dans la part des capitaux
propres de la fille (passif) intégrée, sont éliminés.
Reprenons l’exemple précédent, mais dans le cas d’une fille détenue à 50% par sa mère, conjointement avec
un autre groupe, les titres ayant été acquis pour 80 (les actifs divers de la mère sont légèrement
modifiés):

Soient les bilans sociaux avant consolidation

Actifs Mère Fille Passifs Mère Fille


Titres F 80 Capital 50 100
Actifs divers 720 1000 Réserves 350 300
Résultat 10 20

Dettes 390 580

Charges Mère Fille Produits Mère Fille


Diverses 400 300 Divers 410 320

Résultat 10 20
Comme précédemment, il faut d’abord cumuler les bilans, en conservant le détail de l’origine des capitaux propres:

Actifs Cumulés Passifs Cumulés


Titres F 80 Capital M 50
Actifs divers 720+50%1000=1220 Réserves M 350
Résultat M 10

Capital F à 50% 50
Réserves F à 50% 150
Résultat F à 50% 10

Dettes 390+50%580=680

Les titres détenus par la mère sont alors éliminés de l’actif, avec comme contrepartie une élimination symétrique sur la part de
capital et de réserves de la fille revenant à la mère et intégrés à 50%:
Actifs Cumulés Passifs Cumulés
Titres F 80-80=0 Capital M 50
Actifs divers 1220 Réserves M 350
Résultat M 10

Capital et réserves F 50+150-80= 120

Résultat F 10

Dettes 680
Enfin, le résidu (120) après élimination est imputé sur les réserves de la mère, la part de résultat de la fille
revenant à la mère est rajoutée au résultat de celle-ci : il n’y a pas de minoritaires.

Actifs Consolidé Passifs Consolidé


Capital groupe 50
Actifs divers 1220 Réserves groupe 350+120= 470
Résultat net part du groupe 10+10 = 20

Dettes 680

Ensuite, il faut procéder de même avec les produits et charges agrégés au prorata de 50%.

Postes Groupe
Produits 410 + 50% de 320 570
Charges 400 + 50% de 300 550
Résultat des sociétés intégrées 20

Quote-part des sociétés en équivalence -

Résultat de l’ensemble consolidé 20

Dont part minoritaire (soustraite) 0

Résultat net part du groupe 20


C- La mise en équivalence des sociétés sous influence notable

Le principe est différent des précédents, puisqu’il n’y a pas réellement intégration des comptes de la
fille : cette méthode n’est pas vraiment une méthode de consolidation, c’est plutôt une réévaluation des
titres.

La démarche est la suivante :

· Les actifs et passifs, charges et produits de la filiale ne sont pas intégrés à ceux de la mère
proportionnellement au taux d’intérêt.

· Il faut calculer la valeur dite « valeur d’équivalence » des titres de la fille, pour substituer cette
nouvelle valeur à la valeur comptable de ces mêmes titres présents à l’actif de la société mère.

· La valeur d’équivalence, pour faire simple, est égale à la quote-part des capitaux propres actuels
(date de consolidation) de la fille revenant à la mère.
Tout se passe comme si chaque année (pour la consolidation) on recalculait la valeur des titres de
la fille à leur valeur comptable actuelle. Il s’en suit un ajustement des titres à l’actif, avec une
contrepartie au passif.

Reprenons l’exemple précédent, mais dans le cas d’une fille détenue à 30% par sa mère, les titres
ayant été acquis pour 50 (les actifs divers de la mère sont légèrement modifiés):

Soient les bilans sociaux avant consolidation :

Actifs Mère Fille Passifs Mère Fille


Titres F 50 Capital 50 100
Actifs divers 750 1000 Réserves 350 300
Résultat 10 20

Dettes 390 580

Charges Mère Fille Produits Mère Fille


Diverses 400 300 Divers 410 320

Résultat 10 20
Calculons la valeur d’équivalence de la fille :

V = 30% Capitaux propres actuels


= 30% [100 + 300 + 20]
= 126

Dans les 126, il y a : 30% de 20 = 6 de quote-part de résultat de la fille. Celle-ci


revient, comme dans les cas précédents, à la mère.
En somme les titres acquis 50 à l’origine, sont « réévalués » à 126, ce qui génère un écart de 76
imputable (pour l’équilibre du bilan) dans les capitaux propres de la mère : 70 en réserves et 6
en résultat.

Actifs Consolidé Passifs Consolidé


Titres F 50+76=126 Capital groupe 50

Actifs divers 750 Réserves groupe 350+70 = 420

Résultat groupe 10+6=16

Dettes 390
Le compte de résultat n’intégrant ni charges ni produits de la fille, pour répercuter la part de résultat qui revient à la
mère, on la « rajoute » purement et simplement sur une ligne spécifique, « quote-part des sociétés mises en
équivalence » :

Postes Groupe
Produits 410
Charges 400
Résultat des sociétés
10
intégrées

Quote-part des sociétés


6
en équivalence

Résultat de l’ensemble
16
consolidé

Dont part minoritaire


0
(soustraite)

Résultat net part du


16
groupe
III- Ordonnancement et reporting

Pour aborder ce sujet, de manière très simple, nous partirons d’ un exemple de groupe
fictif, figuré ci-après : cinq sociétés dont quatre filiales réparties sur trois pays.
L’organigramme figure les liens financiers.

Pour gérer les séquences de consolidation, plusieurs approches peuvent se décliner, qui
en réalité se mélangent plus ou moins selon le cas, l’objectif final étant que toutes les
données comptables finissent centralisées dans les bases de M, la mère.
A- Consolidations par paliers

Dans cette configuration, tout est affaire de sous-groupes : la consolidation partielle se fait à
chaque étage (F2 dans F1, ainsi que F4 dans F3). Elle est donc déléguée aux sociétés mères de
sous-groupes, selon la figure suivante :

Les tâches mentionnées dans la section précédente sont donc portées par les paliers
intermédiaires.
B- Consolidations par modules
Ici, tout est affaire de segments : le groupe repose sur une organisation conditionnée par sa diversification
géographique (ou bien par métiers). Par zones homogènes, les données sont regroupées, traitées puis centralisées.
Cette organisation, comporte de nombreux avantages :

· Permettre un traitement homogène des filiales étrangères (ou de celles évoluant dans des métiers proches).
· Disposer dès le début de données organisées par segments facilite la production d’une information sectorielle
requise par la réglementation.

Cette organisation du reporting et de la consolidation est nécessairement sous-jacente dans la plupart des
cas, soit en raison des contraintes réglementaires citées (informations sectorielles), soit à des fins de
pilotage interne (production de tableaux de bord et indices sectoriels) par le contrôle de gestion. Elle
sera le fait de groupes de grandes tailles ou fortement diversifiés (ce que sont souvent les grands
groupes cotés, au moins au niveau géographique).
C- Reporting et consolidation directe

La dernière configuration est sans doute la plus simple à imaginer : celle par laquelle la société
mère centralise toutes les opérations de consolidation (ou presque). Elle reçoit de ses filiales,
directes ou indirectes, les données comptables pour consolidation. Cette procédure est
d’ailleurs celle qui facilite la consolidation dans le cas de participations complexes entre
sociétés (participations croisées ou circulaires).
Comme nous l’avons dit, ces différentes formes de reporting et d’ordonnancement des étapes
de consolidation sont en fait souvent mélangées :

· Le développement du groupe n’est pas linéaire : il a pu passer de procédures de


consolidation directes (dernière figure) lorsqu’il était composé de quelques filiales, à une
approche modulaire, à la faveur d’une croissance marquée par l’achat de filiales à l’étranger.
· L’une ou l’autre des approches peut s’appliquer à telle partie du groupe et pas à une
autre, selon les SI en place, et divers facteurs contingents.
· Le plus souvent les 3 systèmes coexistent ou se superposent, avec consolidation directe
ou par paliers des filiales de secteurs homogènes, puis consolidation finale au sien de la
société mère.

Il reste que, en moyenne, les sociétés mères ne concentrent pas toutes les tâches : elles
reportent sur leurs filiales une partie importante de la consolidation, distribuant ainsi la
lourdeur particulière de cette procédure : 60 à 70% des tâches sont prises en charge par les
filiales elles-mêmes, comme nous allons le voir dans la section suivante.
IMPORTANT

Élimination des opérations sans incidence sur le résultat du groupe

Les sociétés appartenant à un même groupe entretiennent fréquemment des relations entre elles.
Ces relations peuvent être commerciales ou financières dans le cadre d’une gestion de trésorerie
centralisée par exemple.

Ces opérations commerciales ou financières sont enregistrées dans les comptes individuels de
chaque entreprise en sens opposé. En effet si SM vend des marchandises à sa filiale F, SM
enregistre une vente et détient une créance sur F, alors que F enregistre un achat et une dette vis-
à-vis de SM. Ces comptes réciproques de créances et dettes ainsi que de charges et produits sont
éliminés.

Ces éliminations portant sur des montants identiques sont sans incidence sur le résultat
d’ensemble du groupe. L’élimination de ces opérations permet au groupe de n’afficher dans ses
états financiers que les seules transactions à l’égard de tiers.
L’élimination des comptes réciproques ne s’effectue qu’entre entreprises consolidées par
intégration globale ou proportionnelle. Dans le cas d’une intégration globale, les créances et
dettes ainsi que les produits et charges sont éliminés dans leur totalité.

Par contre, l’élimination des opérations entre une entreprise intégrée globalement et une
entreprise intégrée proportionnellement s’effectue dans la limite du pourcentage d’intégration de
la société intégrée proportionnellement.

La différence entre le montant de la créance ou dette et la quote-part éliminée est assimilée à


une créance ou dette envers des entreprises extérieures au groupe. Il en est de même pour les
charges et produits. Aucune information n’est imposée dans les états financiers consolidés sur
les transactions intragroupe.

Si l’entreprise est mise en équivalence, les opérations réciproques ne sont pas éliminées. Les
transactions sont en effet considérées comme réalisées avec des tiers. Ces entreprises mises
en équivalence relèvent de la notion d’entreprises liées et une information spécifique est prévue
en annexe relative aux parties liées au groupe.

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