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THEME D 931.

1 : L’ANALYSE FINANCIERE
DES COMPTES CONSOLIDES

Les comptes consolidés sont des documents d’informations économiques et financières


qui doivent être établis et présentés par certains groupes de sociétés.
Les comptes consolidés sont établis dans le but de disposer d’une image globale de
l’activité, du résultat et de la situation d’un groupe de sociétés. Il s’agit donc de
documents d’informations très importants pour les actionnaires de la société mère, pour
les dirigeants et pour beaucoup d’autres parties prenantes.

Toutes ces sociétés constituent des entités indépendantes mais elles sont reliées par une
unité de direction commune, se situant au niveau de la société mère. Des règles strictes
sont prévues pour déterminer le périmètre des entreprises concernées par l’établissement
des comptes consolidés et les méthodes de consolidation à retenir.

Sous-Thème D931.1A : CONSOLIDATION EN NORMES


INTERNATIONALES : NORMES FRANCAISES

1. Terminologie des relations entre sociétés


La dépendance des sociétés d'un groupe vis-à-vis de la société-mère peut résulter du
fait qu'elles sont des filiales ou des sous-filiales (part de capital > 50%), ou du fait
qu'elles sont liées juridiquement par une participation (10% < part de capital < 50%)
Dans ce dernier cas la participation peut être simple ou multiple comme l'indique le
schéma ci-après.

Participation simple ou multiple


Sur le schéma ci-dessus, le contrôle majoritaire de la société-mère sur la société X
résulte de participations minoritaires de la société-mère et de ses filiales.
Dans le cas d'une participation multiple, la part des intérêts détenus par une société-
mère dans une sous-filiale est égale au produit des pourcentages de participation
successifs dans la chaîne de participation. Si A détient 51% de B, et que B détienne
elle-même 51% de C, A détient le pouvoir dans C par l'intermédiaire de B, bien que

sa part d'intérêt n'y soit que de 26%. On ne parlera donc pas d'intérêts minoritaires
pour parler des intérêts des actionnaires de B ou de C étrangers au groupe dont la
société-mère est A, mais d'intérêts hors groupe. Si la société A exerce une fonction
de gestion essentiellement financière et accessoirement seulement une activité
commerciale ou industrielle, on parle de société holding.

La structure de certains groupes est parfois très complexe. On notera en particulier


que si les participations réciproques (la filiale détenant une part des titres de la
société-mère) sont prohibées au-delà de 10%, les participations triangulaires ou
circulaires sont possibles (par exemple A détenant 70% de B, B détenant 55% de C,
C détenant 20% de A) “« Prenons l'exemple caricatural, des 3 bilans simplifiés des
sociétés A, B, C d'une participation triangulaire, où l'on a pour chaque société 1000
au passif en capital, 900 en titres de participation et 100 en banque à l'actif. On
constate qu'il y a alors création de capital fictif (le capital global apparent est de 3
x 1000) par rapport aux ressources réellement apportées par les actionnaires (3 X
100 en banque). »” .
Il y a alors autocontrôle de A par l'intermédiaire de C. La loi du 1/7/91 a supprimé
les droits de vote attachés aux actions d'autocontrôle pour en décourager l'usage.

2. Présentation de la consolidation :

• Présentation de la consolidation :
Toutes ces sociétés constituent des entités indépendantes mais elles sont reliées
par une unité de direction commune, se situant au niveau de la société mère. Des
règles strictes sont prévues pour déterminer le périmètre des entreprises
concernées par l’établissement des comptes consolidés et les méthodes de
consolidation à retenir.

Les comptes consolidés se composent des éléments suivants :


v un bilan consolidé,
v un compte de résultat consolidé,
v une annexe comptable consolidée,
v et un rapport de gestion du groupe.
Remarque : il s’agit ici d’états à vocation purement économique et financière sans
impact fiscal, il n’y a par exemple pas de liasse fiscale consolidée à établir. Les
comptes consolidés sont produits uniquement pour fournir de l’information.

L’obligation d’établir des comptes consolidés


L’obligation d’établissement des comptes consolidés concerne les sociétés
commerciales qui contrôlent de manière exclusive ou conjointe une ou plusieurs autres
entreprises ou qui exercent une influence notable sur celles-ci.

Mise à jour : pour les exercices ouverts à compter du 1er janvier 2016, l’obligation

d’établir des comptes consolidés est subordonnée à l’exercice d’un contrôle exclusif
ou conjoint (l’influence notable n’est plus un critère pris en compte pour déclencher
l’obligation d’établir et de publier des comptes consolidés). Toutefois, lorsque le groupe
est tenu d’établir et de publier des comptes consolidés, la société sur laquelle est exercée
une influence notable reste comprise dans le périmètre de consolidation.

Il existe toutefois deux cas d’exemptions d’établissement des comptes consolidés :


o le premier cas concerne les groupes de petites tailles,
o et le second les sous-groupes détenus par des sociétés mères étrangères.

Groupes de petite taille exemptés ce produire des comptes consolidés


Il s’agit des groupes non cotés en bourse, n’émettant pas de billets de trésorerie et qui
n’atteignent pas 2 des 3 seuils suivants :
o 15 millions d’euros de total bilan,
o 30 millions d’euros de chiffre d’affaires total,
o et 250 salariés.

Mise à jour : Ces seuils sont portés à 24 millions d’euros pour le total bilan et 48
millions d’euros pour le chiffre d’affaires (le seuil de 250 salariés demeurant inchangé)
pour les exercices ouverts à compter du 1er janvier 2016 (Ordonnance 2015-900 et
décret 2015-903 du 23 juillet 2015 publiés au Journal Officiel du 24 juillet 2015).

Sous-groupes détenus par des sociétés mères étrangères


Les groupes de sociétés françaises sont exemptés de l’obligation d’établir et de publier
des comptes consolidés lorsqu’ils sont eux-mêmes sous le contrôle d’une société
étrangère qui les inclut dans ses comptes consolidés.

Les autres règles liées aux comptes consolidés


En plus des documents liés aux comptes annuels consolidés, il convient d’établir un
rapport de gestion consolidé.

Les comptes consolidés doivent être communiqués aux associés ou actionnaires,


approuvés par l’assemblée générale annuelle et déposés chaque année au greffe du
tribunal de commerce compétent.
Enfin, les sociétés qui établissent des comptes consolidés ont l’obligation de nommer 2
commissaires aux comptes.

3. Mesure du pourcentage d’intérêt et de contrôle :


L’appréciation de la nature du contrôle ou de l’influence que le groupe exerce sur ses
filiales et participations est déterminante à la fois pour fixer le périmètre et les
pourcentages de consolidation. Elle est souvent complexe, car la frontière entre le
contrôle exclusif, le contrôle conjoint, l’influence notable, voire l’absence de contrôle

est parfois ténue. L’examen des niveaux de détention de titres est par conséquent une
des tâches essentielles de la consolidation.
Le pourcentage de contrôle représente la fraction des droits de vote en assemblée
d’actionnaires que détient l’entreprise consolidant. Il reflète donc le
poids « politique » du groupe dans ses filiales et participations.
Le pourcentage d’intérêt représente la fraction des droits aux bénéfices (ou quotes-
parts de pertes), se matérialisant en général par la répartition du
dividende, et le cas échant, des bonis (mali) de liquidation de
l’entreprise. Il reflète le droit « financier » ou « pécuniaire » du
groupe dans ses filiales et participations.
La différence entre les deux notions n’est pas fortuite, les instruments financiers
prévoyant couramment une dissociation des droits de vote d’une part,
et des droits pécuniaires d’autre part (actions à dividendes
prioritaires, actions à droits de vote double, certificats
d’investissement etc.).
Le pourcentage de contrôle (% de droit de vote) sert à établir les chaînes de contrôle,
et donc à déterminer le périmètre de consolidation. Le périmètre de consolidation se
détermine exclusivement en fonction du niveau de contrôle politique, et non financier.
Le pourcentage d’intérêt sert à répartir, entre la part groupe et les « intérêts
minoritaires », les capitaux propres et les résultats des filiales contrôlées exclusivement.
Il sert également au calcul de quote-part dans l’intégration proportionnelle et la mise en
équivalence.

Droit financier de la mère Droit politique de la mère


Exprimé en % d’intérêt Exprimé en % de contrôle
Sert à calculer : Sert à déterminer
Les intérêts minoritaires (IG) les niveaux de contrôle
La proportion des comptes et à définir le périmètre de consolidation
à intégrer (IP)
Et la quote-part d’équivalence (ME)
DISSOCIATION DES DROITS DE VOTE / DROITS FINANCIERS
Situations possibles
Dans la pratique, certaines catégories de titres ne respectent pas le principe général « 1
actionnaire =1 voix».
Par exemple, les statuts de l’entreprise peuvent :
o limiter le nombre des voix dont dispose un seul actionnaire,
o créer différentes catégories d’actions (A, B, C) avec différents systèmes de droits
de vote, dont certaines actions sans droit de vote,

o a contrario, réserver des droits de vote double à certains porteurs d’actions


nominativement dénommés,
o prévoir des certificats de droit de vote créés lors de l’émission de certificats
d’investissement,
o etc.
Dans ce contexte, le calcul des pourcentages de détention à l’intérieur du groupe doit
s’effectuer au cas par cas, sur la base de l’analyse attentive des statuts de l’entreprise et
des différentes catégories d’actions.
Exemple de calcul des pourcentages de contrôle et d’intérêt
Le capital de la filiale A est composée de :
o 200 actions à dividendes prioritaires sans droit de vote1 000 actions normales
o Le dividende prioritaire fonctionne de la manière suivante : la première fraction
de 20 % des bénéfices revient en totalité à ses détenteurs, le reste (80% du
bénéfice) étant partagé entre les actionnaires « normaux ».
Quels sont les % de contrôle et d’intérêt de M dans A ?
% d’intérêt = 60,08 % => 0,2 x (200/200) + 0,8 x (501/1000)
% de contrôle = 50,1 % => 501 / 100

4. Définition du périmètre et méthode de consolidation


Par périmètre de consolidation, on entend l'ensemble des sociétés retenues pour
établir les comptes consolidés du groupe qu'elles forment. En général, le périmètre
de consolidation comprend la société-mère et les sociétés dans lesquelles elle détient
directement ou indirectement au moins 20% des droits de vote, c’est-à-dire qu’elle
contrôle d’une manière ou d’une autre.
Il existe plusieurs types de contrôle qui caractérisent la relation entre la société mère et
les sociétés qu’elle contrôle.
• Le contrôle exclusif
C'est le cas où la société-mère détient, directement ou indirectement un pourcentage de
contrôle supérieur à 50 %, c'est à dire la majorité des droits de vote, ou dans laquelle
elle exerce un "contrôle de fait".
Le contrôle de fait peut résulter d'un contrat ou de clauses statutaires ; il est attesté, à
défaut, par la désignation pendant deux exercices de la majorité des membres de
direction et d'administration de l’entreprise contrôlée; il est présumé quand la société-
mère a disposé pendant deux ans d'une fraction supérieure à 40% des droits de vote et
qu'aucun autre associé ne détenait une part supérieure.
La méthode de consolidation utilisée, dite d'intégration globale, consiste, si l'on appelle
A la société-mère et B la filiale, à supprimer du bilan de A les titres de B détenus par A,
à additionner ligne à ligne tous les postes de l'actif et du passif; et à répartir les capitaux
propres et le résultat entre les intérêts du groupe et les "intérêts hors-groupe".

• L'influence notable
L'influence notable d'une société sur une autre est présumée, lorsque la première
dispose, directement ou indirectement, de plus de 20% des droits de vote de la seconde.
La méthode de consolidation utilisée est alors celle de la mise en équivalence, qui
consiste seulement à remplacer dans le bilan de A la valeur comptable des titres B par
la part de A dans les capitaux propres de B.
• Le contrôle conjoint ou partagé
C'est le partage du contrôle d'une entreprise exploitée en commun par un nombre limité
d'actionnaires, les décisions résultant de leur accord, aucun des associés n'ayant le
contrôle exclusif ; c'est le cas notamment des sociétés en participation du BTP et des
GIE.
La méthode de consolidation est alors l’intégration proportionnelle, qui consiste à
n'intégrer au bilan de A qu'une fraction de chaque élément de l'actif et de l'endettement
de B correspondant au pourcentage d'intérêt de A dans B.
En définitive, le choix de la méthode dépend donc de la nature du contrôle exercé par la
maison mère sur la société fille.
v Exclusion du périmètre
Sont exclues du périmètre de consolidation les sociétés en procédure de liquidation
judiciaire. En effet, le niveau de contrôle sur une société en redressement judiciaire doit
être apprécié, selon une commission composée de commissaires aux comptes, en
contingence, en fonction des pouvoirs donnés à l'administrateur et du rôle réel des
dirigeants dans la procédure. Ainsi, une entreprise contrôlée ou sous influence notable
est exclue du périmètre de consolidation lorsque des restrictions sévères et durables
remettent en cause :
Le contrôle ou l’influence exercée sur cette entreprise; Les possibilités de transfert de
trésorerie entre cette entreprise et les autres entreprises incluses dans le périmètre;
En fonction de l'appréciation du niveau de contrôle et du caractère durable ou non de
cette situation, la société en redressement judiciaire est :
o Soit déconsolidée si le jugement impose aux dirigeants des restrictions sur
l'utilisation des actifs ne leur permettant plus de diriger les politiques financières
et opérationnelles de l’entreprise afin d'en tirer avantage et si la situation
financière ne semble pas pouvoir être redressée dans un proche avenir ;
o Soit maintenue dans le périmètre de consolidation si les dirigeants conservent le
contrôle des actifs ou si un plan de continuation peut être envisagé.
L’examen des comptabilités individuelles des sociétés appartenant à un groupe ne
permet pas d’avoir une image sur l’ensemble économique et financier qu’elles
représentent en raison des doubles emplois qui existent le plus souvent ; d’où l’intérêt
de la consolidation. Ce processus débute par l’identification du périmètre de

consolidation en déterminant le type de contrôle exercé sur les dites sociétés afin de
pouvoir les consolider via une méthode prédéfinie.
Les méthodes de consolidation
Il existe trois méthodes différentes de consolidation applicables selon le type de contrôle
exercé par la société mère sur la filiale : intégration globale, intégration proportionnelle
et mise en équivalence.
• Intégration globale
Les comptes d'une filiale sont consolidés par intégration globale lorsque la société mère
en détient le contrôle exclusif, c'est-à-dire en pratique la majorité du capital ou de droits
de vote.
L’intégration globale consiste, comme son nom l'indique, à reprendre pour leur
intégralité, au bilan de la société mère, tous les éléments qui constituent l'actif et le
passif de la filiale, et au compte de résultat, toutes les charges et tous les produits qui en
déterminent le résultat net.
Les éléments patrimoniaux viennent ainsi se substituer aux titres de participation
détenus par la société mère, lesquels disparaissent de son bilan. Cependant, lorsque la
filiale n'est pas contrôlée à 100% par la société mère, il convient de faire apparaître au
bilan et au compte de résultats consolidés les droits des autres actionnaires, dits
minoritaires, sur les capitaux propres et les résultats de la filiale.
• Intégration proportionnelle
La méthode d'intégration proportionnelle est utilisée pour consolider les comptes des
filiales contrôlées conjointement avec un nombre limité d'associés.
L’intégration proportionnelle conduit à substituer dans le bilan de la société mère la
quote-part des éléments d'actifs et de passifs composant le patrimoine de la filiale à la
valeur des titres de participation détenus. Au compte de résultat, la quote-part des
produits et charges est ajoutée à ceux de la société mère.
• Mise en équivalence
La consolidation par mise en équivalence intervient lorsque la société mère exerce une
influence notable sur la gestion et la politique financière de sa filiale. L'influence
notable est présumée lorsqu'une société dispose, directement ou indirectement, d'une
fraction au moins égale au cinquième des droits de vote de cette entreprise.
La mise en équivalence consiste alors à substituer à la valeur comptable des actions de
la filiale détenue par la société mère, la part correspondante dans les capitaux propres
de la filiale (résultat compris).
Les titres mis en équivalence représentent la valeur des actions détenues par la maison
mère dans les filiales consolidées par mise en équivalence. Cette valeur correspond à la
quote-part des capitaux propres de ces filiales qui revient à la société mère.
.

5. Retraitements de consolidation

Les opérations de consolidation nécessitent de mettre en cohérence les documents


comptables utilisés et d'éliminer certaines opérations internes au groupe.
L'homogénéisation nécessite tout d'abord de la part du groupe l'adoption d'un manuel
comptable et d'un manuel de consolidation, et la fixation d'une date de clôture des
comptes pour l'ensemble des sociétés consolidées.

• La mise en cohérence des documents comptables


On citera ici simplement pour mémoire les problèmes liés à la compatibilité des
données comptables des sociétés consolidées :
o ajustement des comptes réciproques (lorsqu'un mouvement réciproque a été
o enregistré chez A mais pas encore chez B) ;
o harmonisation des présentations ;
o nécessité que les dates d'arrêté des écritures comptables soient sinon
identiques, du moins proches, pour que des rectifications soient possibles ;
o homogénéisation des modes d'évaluation (amortissements, évaluation des
stocks, provisions pour dépréciation) ; un problème particulier se pose par
ailleurs lorsqu'on a affaire à un groupe international, car il faut opérer des
conversions monétaires aux cours de change à la date de l'arrêté des comptes
du groupe.

• L'élimination des opérations internes dans les méthodes d'intégration


Le Conseil National de la Comptabilité préconise que soit éliminé de la sommation des
éléments d'actif et de passif consolidés dans l'intégration globale ou proportionnelle,
tout ce qui concerne les opérations entre sociétés du groupe et notamment :
o le nominal des dettes et créances réciproques qui doivent être éliminées à
100% ;
o les provisions pour dépréciations afférentes aux dettes réciproques ;
o les résultats réalisés par une société dans le cadre d'une relation interne au
groupe, résultats compris également dans l'évaluation des stocks de la société
acheteuse.
Cette dernière élimination affecte la situation nette du groupe, car elle ne saurait être
reportée sur les intérêts hors-groupe.

Définition des « retraitements de consolidation »

o Définition des retraitements

On appelle « retraitements » l’ensemble des écritures comptables passées au niveau


d’une même entité, préalablement à sa consolidation, pour corriger ses comptes et les
mettre en conformité par rapport aux règles d’évaluation et de présentation définies par
le groupe.

NB : Une écriture de retraitement ne concerne qu’une seule et même entité, à la


différence des écritures d’élimination en consolidation qui concernent au minimum
deux entités (éliminations intragroupes, ou éliminations de titres etc.).
A des fins pédagogiques et méthodologiques, dans la suite de nos développements, nous
distinguerons donc bien les deux catégories.

Catégorie des écritures de retraitements :

Les écritures de retraitement sont bien différentes des éliminations de consolidation, qui se
caractérisent ainsi :

Par exemple, élimination des comptes réciproques entre A et B, élimination des titres de A, B et C
chez M etc.

o Retraitements obligatoires et optionnels


Les normes françaises prévoient des retraitements obligatoires, préférentiels ou optionnels en
consolidation, que nous synthétisons ci-dessous.
v Retraitements obligatoires
Rappel du CRC 99-02 (§ 300) :
« Les comptes consolidés visent à donner une représentation homogène de l’ensemble formé par les
entreprises incluses dans le périmètre de consolidation ». Il en découle très souvent des retraitements
d’homogénéisation des comptes des filiales incluses dans la consolidation.
Par ailleurs, la consolidation visant à donner image économique des opérations, il est obligatoire
« d’éliminer l’incidence des écritures passées pour la seule application des législations fiscales ».
▪ Le CRC 99-02 cite au § 303, de manière non limitative, un certain nombre d’écritures « fiscales » en
France qu’il convient ainsi d’éliminer (voir ci-dessous).
▪ Dans de nombreux pays, à l’exception des anglo-saxons, les pratiques comptables sont comme en
France très souvent « influencées » par les règles fiscales. Les sources de retraitement sont
donc multiples. La difficulté d’application est grande : il est important de bien connaître les
règles locales du pays pour identifier les enregistrements à effectuer.
Enfin, il est obligatoire d’enregistrer les impôts différés en consolidation (développement complet dans
nos pages à venir « Impôts différés »).

RETRAITEMENTS OBLIGATOIRES Difficulté d’application


Homogénéisation des comptes Elevée
Elimination des écritures fiscales
Faible
▪ élimination des amortissements dérogatoires Faible
▪ élimination des provisions réglementées Faible
▪ retraitement des subventions d’investissement Faible
▪ capitalisation de certains frais accessoires d’acquisitions d’immobilisation Faible
▪ enregistrement en capitaux propres de l’impact des changements de méthode

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Comptabilisation des impôts différés Élevée


v Retraitements préférentiels
Le CRC 99-02 (§ 300) a considéré comme « préférentielles dans les comptes consolidés » cinq
méthodes d’évaluation en consolidation que nous reprenons ci-après.
Il faut bien comprendre que le mot « préférentiel » n’est utilisé que parce que hiérarchiquement, le
CRC ne pouvait rendre obligatoires des options ouvertes soit par le Code de Commerce, soit par le
Décret sur les comptes consolidés.
Le choix d’utiliser ces méthodes préférentielles est irréversible. En outre, si une méthode préférentielle
n’est pas appliquée, son impact doit néanmoins être calculé pour être mentionné dans l’annexe aux
comptes consolidés. En pratique, la plupart des groupes appliquent donc ces méthodes dans leurs
comptes consolidés.

LISTE DES METHODES PREFERENTIELLES Difficulté d’application


DU CRC 99-02
▪ Provision retraite et coûts assimilés Elevée
▪ Capitalisation du crédit-bail Elevée
▪ Étalement des frais d’émission d’emprunts et primes Moyenne
▪ Prise en résultat des écarts de conversion actif et passif Faible
▪ Méthode des profits à l’avancement pour les contrats LT Elevée

S’ajoutent à ces 5 méthodes préférentielles définies dans le CRC 99-02 deux méthodes préférentielles
concernant l’évaluation des actifs tant dans les comptes individuels que consolidés (CRC 2004-06) :
LISTE DES METHODES PREFERENTIELLES Difficulté d’application
DU CRC 2004-06
▪ Comptabilisation à l’actif des coûts de développement Elevée
▪ Comptabilisation en charges des frais de constitution, de transformation, de premier éta. Faible
v Retraitements optionnels / options sans contradiction entre comptes individuels et
comptes consolidés
Ces options sont ouvertes par la législation française, tant au niveau des comptes individuels que des
comptes consolidés. :
LISTE DES RETRAITEMENTS OPTIONNELS Difficulté d’application
sans contradiction entre comptes individuels et comptes consolidés
▪ Réévaluation des immobilisations Élevée
▪ Activation des frais de Recherche et Développement (R&D) Élevée
▪ Incorporation des « intérêts intercalaires » sur immobilisations et stocks produits par Moyenne
l’entreprise
▪ Activation des frais d’établissement Faible
4) Retraitements optionnels / options en contradiction entre comptes individuels et comptes consolidés
Options possibles en consolidation, mais non conformes aux règles du CC, et donc impossibles dans
les comptes individuels.
Au niveau des filiales françaises, la décision d’opter pour ces principes groupe entraîne
obligatoirement des retraitements de consolidation, car ces méthodes sont interdites au niveau des
comptes individuels.
LISTE DES RETRAITEMENTS OPTIONNELS Difficulté d’application
en contradiction entre comptes individuels
et comptes consolidés
▪ Méthode LIFO applicable aux éléments fongibles du bilan Elevée
▪ Capitalisation des frais financiers / stocks inférieurs à 12 mois Moyenne
▪ Autres fonds propres inclus dans les capitaux propres consolidés Elevée

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▪ Méthode du coût historique indexé Inapplicable


▪ Valeur de remplacement des immobilisations corporelles amortissables et des stocks Elevée

Peut-on ne pas enregistrer un retraitement en consolidation ?


Oui, si l’une des conditions suivante est respectée :
• coût disproportionné pour remonter l’information et passer les écritures,
• et/ou incidence négligeable (CRC 99-02, § 201).

La première condition ne paraît applicable en pratique que dans de rares situations de comptabilités à
l’étranger, dans des pays exotiques par exemple.
La deuxième condition fait appel aux notions « d’intérêt négligeable », de « caractère non significatif »
ou « d’importance relative » pour permettre une prise en compte des seuls retraitements qui « pèsent »
sur les comptes, en terme d’évaluation ou de présentation.
En pratique, c’est surtout sur l’incidence négligeable que l’on s’appuie pour justifier l’absence de
retraitements. C’est le cas notamment dans les sociétés mises en équivalence, où seule la quote-part de
l’incidence des retraitements sur les capitaux propres et le résultat de l’entité sont pris en compte en
consolidation.

Par ailleurs, afin de limiter le nombre des retraitements, chaque entreprise consolidée s’efforcera
également d’appliquer en priorité les méthodes comptables du groupe dans ses propres comptes
individuels, dans la mesure où ces méthodes :
▪ sont acceptables dans le droit comptable local
▪ et ne pénalisent l’entreprise au plan juridique ou fiscal.

• Les retraitements des filiales étrangères


Les filiales à l’étranger respectant leurs propres législations, il existe fréquemment des divergences
avec le droit comptable français. Ces divergences sont sources de nombreux retraitements.
Toutes ces écritures de retraitement sont passées en devises locales, et doivent par conséquent être
converties. On applique alors la méthode décrite dans nos questions liées à la conversion et au cumul
(en général, méthode du « cours de clôture »).

NB : Différences French /IFRS sur ces sujets ?


Oui, bien évidemment.
Le référentiel IFRS et ses règles d’évaluation divergent du référentiel français en de très nombreux
points. Une analyse comparative de synthèse apparaît dans chacune de nos questions relatives aux
retraitements.
Toutes les méthodes obligatoires ou préférentielles en normes françaises sont obligatoires en normes
IFRS.

6- LA CONSTRUCTION DE DOCUMENTS DE SYNTHESES CONSOLIDES

Le groupe établit le bilan consolidé, le compte de résultat consolidé et l'annexe des comptes
consolidés. Selon le règlement français 99-02, l'annexe comprend notamment un tableau de variation
des capitaux propres et un tableau des flux de trésorerie. Selon les normes IFRS, ces deux tableaux
constituent des états distincts de l'annexe. Le rapport de gestion du groupe expose la situation de
l’ensemble consolidé. Les comptes consolidés doivent être réguliers et sincères et donner une image
fidèle du patrimoine, de la situation financière de l’ensemble des sociétés appartenant au périmètre de
consolidation. L’objectif du bilan, du compte de résultat consolidés, de l'annexe, du tableau de

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variation des capitaux propres, du tableau des flux de trésorerie et du rapport de gestion est de
communiquer aux partenaires une information économique et financière sur le groupe. L’interprétation
des différents documents comptables consolidés doit tenir compte des caractéristiques propres aux
groupes.

SOUS THEME D931.1C : LES COMPTES CONSOLIDES ET LES IFRS

Les normes anciennes IAS 27 et 28 ont été largement amendées, devenant : • IAS 27, Etats financiers
individuels (Separate Financial statements) au lieu de Etats financiers consolidés et individuels et IAS
28, Participations dans les entités associées et partenaires (Investments in associates and joint ventures)
au lieu de Participations dans les entités associées. La norme IAS 31, Participations dans les
coentreprises a été abrogée. Il en est de même des interprétations SIC 12, Consolidation - Entités ad
hoc (intégrée dans IFRS 10) et SIC 13, Entités contrôlées conjointement - Apports non monétaires par
les Co - entrepreneurs (intégrée dans IFRS 11).

Cet ensemble s’appliquera pour les exercices ouverts à compter du 1er janvier 2013, une application
anticipée étant autorisée. Il est à noter également que la publication de ces trois nouvelles normes et la
révision de deux normes anciennes permet d’aligner de façon générale le traitement IFRS et celui des
US GAAP correspondants.
1. La norme IFRS 10 Etats financiers consolidés
L’objectif d’IFRS 10 est d’établir les principes de préparation et de présentation des états financiers
consolidés lorsqu’une entité contrôle une ou plusieurs autres entités. IFRS 10 :
à des revenus variables provenant des participations dans l’entité détenue et a la possibilité d’influer
sur ces revenus grâce à son pouvoir sur l’entité détenue.
2. La norme IFRS 11 Partenariats
Un partenariat (joint arrangement) ou accord conjoint est un accord dans lequel une ou plusieurs
parties exercent un contrôle en commun. La norme IFRS 11 distingue deux types de partenariat :
l’activité commune (joint operation) et la coentreprise (joint venture).
Le contrôle conjoint y est dé ni comme un contrôle qui implique que les décisions relatives aux
activités dites “pertinentes“ soient prises par l’ensemble des parties concernées.
Dans une activité commune, chaque partenaire comptabilise ses actifs, passifs, produits et charges
propres majorées de la quote-part des actifs, passifs, produits et charges communs.
Dans une coentreprise, il y a lieu de constater la valeur d’équivalence de la participation conformément
aux règles fixées par IAS 28.
IFRS 11 se caractérise par l’abandon de la consolidation proportionnelle des co-entreprises telle
qu’elle était autorisée par IAS 31 et l’utilisation de la seule méthode de mise en équivalence.

3. La norme IFRS 12 Informations sur les participations dans d’autres entités


La norme IFRS 12 intègre dans une seule norme les informations à fournir relatives aux participations
dans des filiales, dans des accords conjoints, dans des entre- prises associées et dans des entités
structurées non consolidées.

4. La norme IAS 27 Etats financiers individuels


La norme IAS 27 révisée comprend les règles comptables et les informations à fournir sur les
participations dans les filiales, les coentreprises et les entités associées lorsque la mère est tenue de
présenter des états financiers individuels. La norme stipule que ces participations doivent être
comptabilisées soit au coût, soit conformément à la norme IFRS 9, Instruments financiers (coût amorti
ou juste valeur).

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5. La norme IAS 28 Participations dans les entités associées et partenaires


La norme IAS 28 révisée prescrit la comptabilisation des participations dans des entreprises associées
(lorsque une influence notable est mise en évidence) et énonce les exigences relatives à l’application
de la méthode d’équivalence (equity method) lors de la comptabilisation des participations dans des
entreprises associées et coentreprises.
6. Interactions entre IFRS 10, 11, 12 et IAS 28
Un organigramme en annexe des nouvelles normes présente les liens entre les différentes normes :
• si l’entité détentrice contrôle seule une entité détenue, il faut la consolider conformément à
IFRS 10 et fournir des informations conformément à IFRS 12 ;
• si l’entité détentrice ne contrôle pas seule une autre entité, il faut se poser la question de
savoir s’il y a contrôle conjoint ou influence notable ;
• si le contrôle conjoint est une activité commune, il y a lieu de comptabiliser actifs, passifs,
produits et charges et de fournir des informations conformément à IFRS 12 ;
• si le contrôle conjoint est une coentreprise ou s’il y a influence notable, il y a lieu de
comptabiliser la participation conformément à IAS 28 (mise en équivalence) et de fournir des
informations conformément à IFRS 12 ;
• s’il n’y a pas d’influence notable, il y lieu de comptabiliser conformément à IFRS 9.

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ANALYSE DE L’ACTIVITE
L’analyse de l’activité consiste à expliquer l’évolution du chiffre d’affaires sur la
période d’analyse. Elle se situe au début de la démarche d’analyse car elle en constitue
souvent le fil conducteur et renseigne sur le contexte de l’entreprise ou du groupe.
Ainsi, une forte croissance de l’activité nécessite habituellement des investissements.
Elle entraîne parfois une dégradation de la trésorerie, le besoin en fonds de roulement
augmentant a priori dans les mêmes proportions que les ventes. Lorsqu’elle résulte
d’une politique de prise de part de marché, elle s’effectue souvent au détriment des
marges. À l’inverse, une baisse imprévue des ventes peut temporairement entraîner un
gonflement des stocks en raison des invendus. Sur un secteur en déclin, l’entreprise doit
apprendre à gérer la décélération de son chiffre d’affaires en adaptant ses coûts de
structure, etc.

1. RECONNAISSANCE DU CHIFFRE D’AFFAIRES EN NORMES IFRS


Les règles de reconnaissance des ventes sont définies par la norme IAS 18 « produits
des activités ordinaires ». Les contrats à long terme sont quant à eux régis par la
norme IAS 11. L’application des normes IFRS peut avoir des conséquences sur la
reconnaissance du chiffre d’affaires pour quatre raisons principales.
• Le transfert des risques et avantages
La norme IAS 18 prévoit que les ventes ne sont comptabilisées que lorsque l’entreprise
a transféré à l’acheteur les risques et avantages importants inhérents à la propriété du
bien. Cette règle amène l’entreprise à différer la reconnaissance du chiffre d’affaires
par rapport à la livraison effective des biens lorsque :
o Les biens sont livrés sous réserve de leur installation et que l’installation
représente une part importante du contrat qui n’est pas encore achevée par
l’entreprise ;
o L’acheteur a le droit d’annuler l’achat pour une raison précisée dans le
contrat de vente, c’est notamment le cas des clauses de retour produit. Par
cette clause, l’acheteur peut dans un délai contractuel retourner le produit
au vendeur s’il ne parvient pas à le revendre. Ces clauses se trouvent
notamment dans les contrats entre éditeurs et libraires, entre fabricants de
téléphones portables et distributeurs, entre les constructeurs automobiles et
les loueurs...
Illustration 1
Les conditions de vente d’un fabricant de téléphones portables permettent au
distributeur de retourner les appareils invendus dans un certain délai
contractuel en cas d’invendu. Par conséquent, le chiffre d’affaires n’est
reconnu qu’à partir de l’activation de la carte SIM prouvant que la revente a
bien eu lieu. Auparavant, le chiffre d’affaires était reconnu dès la livraison des
appareils, le risque de retour faisant l’objet d’une provision.

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Illustration 2
Un constructeur automobile vend des véhicules aux loueurs avec une clause
par laquelle il s’engage à racheter ces véhicules à l’issue d’un délai
contractuel. La vente n’est reconnue qu’à l’issue de la période pendant
laquelle le retour des véhicules est possible. Au cours de cette période, un
revenu de loyer est reconnu pour un montant égal à la différence entre les
prix de vente et de rachat.
• Les échanges de produits
De nombreuses entreprises procèdent à des opérations d’échange produit. La norme
IAS18 prévoit le mode de comptabilisation suivant pour ces échanges :
o Lorsqu’ils portent sur des produits de nature dissemblable, par exemple
publicité contre vente d’un bien, ils sont valorisés à leur juste valeur, en
produits et charges sans être compensés ;
o Lorsqu’ils portent sur des biens ou services semblables, ils font l’objet
d’une compensation.
Illustration 3
L’application des normes IFRS a causé une diminution du chiffre d’affaires du
groupe Fromageries Bel de 12 % due à différentes compensations entre
produits et charges. L’une d’elles concerne les échanges de lait : « Les
facturations établies dans le cadre d’échanges de lait constituent des échanges
de biens similaires et font désormais l’objet d’une compensation. »

• La notion de chiffre d’affaires net


Les normes IFRS privilégient l’information économique. Les entreprises présentent un
chiffre d’affaires net égal au chiffre d’affaires brut (réellement facturé) diminué de
certains éléments de charge. Peuvent notamment être déduits du chiffre d’affaires net :
o Les frais de transport sur vente ;
o Les escomptes pour paiement anticipé, traités comme une remise commerciale ;
o Les montants facturés par les entreprises de distribution dans le cadre de
participations commerciales (surnommées « marge arrière ») ;
o Les commissions versées à des apporteurs d’affaires...

Illustration4
Une autre raison de la diminution du chiffre d’affaires de Bel en normes IFRS
concerne les participations publicitaires facturées par les entreprises de
distribution clientes. Elles sont dorénavant déduites des ventes alors qu’elles
étaient auparavant classées en autres achats. Une telle présentation rend les
comparaisons entre entreprises plus difficiles car ces reclassements ne sont pas
nécessairement homogènes d’une entreprise à l’autre.

• Exclusion des montants collectés pour le compte de tiers du chiffre d’affaires

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Dans certaines activités, l’entreprise collecte des fonds de tiers, par exemple le courtier
en assurances rétrocède à la compagnie le montant des primes collectées. En normes
IFRS, son chiffre d’affaires est uniquement composé des commissions lui revenant.
• Les contrats à long terme
La norme IAS 11 impose la méthode à l’avancement à condition que les coûts engagés
ou l’avancement physique puissent être évalués de façon fiable à la clôture (ce qui est
quasiment toujours le cas). Selon cette méthode :
o Le chiffre d’affaires et la marge (si elle est bénéficiaire) sont reconnus tout au
long de l’exécution du contrat au prorata des coûts engagés ou de l’avancement
physique. La reconnaissance du chiffre d’affaires est donc déconnectée de
l’émission des factures client. Toutefois, la perte prévisionnelle est reconnue pour
sa totalité par une provision pour risques ;
o La marge se détermine par la différence entre le prorata de chiffre d’affaire
reconnu et les charges de l’exercice. Il n’est pas constaté d’encours de
production.
À l’inverse, dans la méthode à l’achèvement, la marge n’est reconnue qu’à la
facturation.

2 MÉTHODE D’ANALYSE DE L’ACTIVITÉ


• Localiser les évolutions de chiffre d’affaires
Pour expliquer l’évolution globale du chiffre d’affaires consolidé, l’analyste
dispose de deux sources. L’information sectorielle montre l’évolution du chiffre
d’affaires par secteurs d’activité et zones géographiques. Le rapport de gestion
complète et commente ces données chiffrées.
• Expliquer les évolutions du chiffre d’affaires
Nous pouvons identifier quatre causes expliquant l’évolution du chiffre d’affaires :
l’effet prix, l’effet volume, l’effet de change et l’effet variation de périmètre. Dans
leur rapport de gestion, les groupes décomposent fréquemment l’évolution du
chiffre d’affaires sans y être toutefois obligés, sauf en ce qui concerne les variations
de périmètre significatives.
Pour calculer l’effet change, il faut appliquer aux ventes en devises de l’année N la
différence entre le cours de change moyen de l’année N et celui de l’année N – 1.
Cet effet de change est calculé pour l’ensemble des ventes réalisées dans une devise
autre que la monnaie de consolidation. Les groupes ayant une forte exposition au
risque de change communiquent habituellement données consolidées dont le chiffre
d’affaires à cours de change constant.

Les variations de périmètre au cours de l’exercice constituent une cause de


variation du chiffre d’affaires spécifique aux comptes consolidés. L’entrée ou la
sortie d’une entité contrôlée du périmètre de consolidation au cours de l’exercice ou
un changement de méthode de consolidation font apparaître ou disparaître le chiffre

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d’affaires de cette entité du chiffre d’affaires consolidé. Rappelons que la première


consolidation intervient à la date de prise de contrôle effective de la nouvelle entité
et que seuls sont intégrés les produits et charges postérieurs à cette date. Prenons
l’exemple d’un groupe clôturant ses comptes le 31 décembre et prenant le contrôle
d’une filiale le 30 juin de l’année N. Le chiffre d’affaires consolidé de l’année N ne
contient que les 6 derniers mois de chiffre d’affaires de la nouvelle entité. Ce n’est
qu’à partir de N+1 que le chiffre d’affaires de la filiale est totalement intégré au
chiffre d’affaires consolidé. La variation de périmètre affecte par conséquent le
chiffre d’affaires consolidé pendant deux exercices consécutifs.

Illustration 5 :

Evolution Effet Effet de Effet de la


volume Effet volume variation de change variation de
prix périmètre
Groupe A -23% +4% +3% +1% -30%
Groupe B -2% -7% -12% -1% +18%
Groupe C +10,5% +0,5% +2% +8% 0

• Mettre les évolutions du chiffre d’affaires en perspective


La mise en perspective consiste à comparer l’évolution du chiffre d’affaires du groupe
Sur une activité avec :
o L’évolution d’ensemble du marché de cette activité ;
o Et le chiffre d’affaires des principaux concurrents intervenants sur ce marché.
Cette analyse permet de déterminer si l’entreprise croit davantage que le marché et que
ses principaux concurrents.

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