Académique Documents
Professionnel Documents
Culture Documents
1 : L’ANALYSE FINANCIERE
DES COMPTES CONSOLIDES
Toutes ces sociétés constituent des entités indépendantes mais elles sont reliées par une
unité de direction commune, se situant au niveau de la société mère. Des règles strictes
sont prévues pour déterminer le périmètre des entreprises concernées par l’établissement
des comptes consolidés et les méthodes de consolidation à retenir.
sa part d'intérêt n'y soit que de 26%. On ne parlera donc pas d'intérêts minoritaires
pour parler des intérêts des actionnaires de B ou de C étrangers au groupe dont la
société-mère est A, mais d'intérêts hors groupe. Si la société A exerce une fonction
de gestion essentiellement financière et accessoirement seulement une activité
commerciale ou industrielle, on parle de société holding.
2. Présentation de la consolidation :
• Présentation de la consolidation :
Toutes ces sociétés constituent des entités indépendantes mais elles sont reliées
par une unité de direction commune, se situant au niveau de la société mère. Des
règles strictes sont prévues pour déterminer le périmètre des entreprises
concernées par l’établissement des comptes consolidés et les méthodes de
consolidation à retenir.
Mise à jour : pour les exercices ouverts à compter du 1er janvier 2016, l’obligation
d’établir des comptes consolidés est subordonnée à l’exercice d’un contrôle exclusif
ou conjoint (l’influence notable n’est plus un critère pris en compte pour déclencher
l’obligation d’établir et de publier des comptes consolidés). Toutefois, lorsque le groupe
est tenu d’établir et de publier des comptes consolidés, la société sur laquelle est exercée
une influence notable reste comprise dans le périmètre de consolidation.
Mise à jour : Ces seuils sont portés à 24 millions d’euros pour le total bilan et 48
millions d’euros pour le chiffre d’affaires (le seuil de 250 salariés demeurant inchangé)
pour les exercices ouverts à compter du 1er janvier 2016 (Ordonnance 2015-900 et
décret 2015-903 du 23 juillet 2015 publiés au Journal Officiel du 24 juillet 2015).
est parfois ténue. L’examen des niveaux de détention de titres est par conséquent une
des tâches essentielles de la consolidation.
Le pourcentage de contrôle représente la fraction des droits de vote en assemblée
d’actionnaires que détient l’entreprise consolidant. Il reflète donc le
poids « politique » du groupe dans ses filiales et participations.
Le pourcentage d’intérêt représente la fraction des droits aux bénéfices (ou quotes-
parts de pertes), se matérialisant en général par la répartition du
dividende, et le cas échant, des bonis (mali) de liquidation de
l’entreprise. Il reflète le droit « financier » ou « pécuniaire » du
groupe dans ses filiales et participations.
La différence entre les deux notions n’est pas fortuite, les instruments financiers
prévoyant couramment une dissociation des droits de vote d’une part,
et des droits pécuniaires d’autre part (actions à dividendes
prioritaires, actions à droits de vote double, certificats
d’investissement etc.).
Le pourcentage de contrôle (% de droit de vote) sert à établir les chaînes de contrôle,
et donc à déterminer le périmètre de consolidation. Le périmètre de consolidation se
détermine exclusivement en fonction du niveau de contrôle politique, et non financier.
Le pourcentage d’intérêt sert à répartir, entre la part groupe et les « intérêts
minoritaires », les capitaux propres et les résultats des filiales contrôlées exclusivement.
Il sert également au calcul de quote-part dans l’intégration proportionnelle et la mise en
équivalence.
• L'influence notable
L'influence notable d'une société sur une autre est présumée, lorsque la première
dispose, directement ou indirectement, de plus de 20% des droits de vote de la seconde.
La méthode de consolidation utilisée est alors celle de la mise en équivalence, qui
consiste seulement à remplacer dans le bilan de A la valeur comptable des titres B par
la part de A dans les capitaux propres de B.
• Le contrôle conjoint ou partagé
C'est le partage du contrôle d'une entreprise exploitée en commun par un nombre limité
d'actionnaires, les décisions résultant de leur accord, aucun des associés n'ayant le
contrôle exclusif ; c'est le cas notamment des sociétés en participation du BTP et des
GIE.
La méthode de consolidation est alors l’intégration proportionnelle, qui consiste à
n'intégrer au bilan de A qu'une fraction de chaque élément de l'actif et de l'endettement
de B correspondant au pourcentage d'intérêt de A dans B.
En définitive, le choix de la méthode dépend donc de la nature du contrôle exercé par la
maison mère sur la société fille.
v Exclusion du périmètre
Sont exclues du périmètre de consolidation les sociétés en procédure de liquidation
judiciaire. En effet, le niveau de contrôle sur une société en redressement judiciaire doit
être apprécié, selon une commission composée de commissaires aux comptes, en
contingence, en fonction des pouvoirs donnés à l'administrateur et du rôle réel des
dirigeants dans la procédure. Ainsi, une entreprise contrôlée ou sous influence notable
est exclue du périmètre de consolidation lorsque des restrictions sévères et durables
remettent en cause :
Le contrôle ou l’influence exercée sur cette entreprise; Les possibilités de transfert de
trésorerie entre cette entreprise et les autres entreprises incluses dans le périmètre;
En fonction de l'appréciation du niveau de contrôle et du caractère durable ou non de
cette situation, la société en redressement judiciaire est :
o Soit déconsolidée si le jugement impose aux dirigeants des restrictions sur
l'utilisation des actifs ne leur permettant plus de diriger les politiques financières
et opérationnelles de l’entreprise afin d'en tirer avantage et si la situation
financière ne semble pas pouvoir être redressée dans un proche avenir ;
o Soit maintenue dans le périmètre de consolidation si les dirigeants conservent le
contrôle des actifs ou si un plan de continuation peut être envisagé.
L’examen des comptabilités individuelles des sociétés appartenant à un groupe ne
permet pas d’avoir une image sur l’ensemble économique et financier qu’elles
représentent en raison des doubles emplois qui existent le plus souvent ; d’où l’intérêt
de la consolidation. Ce processus débute par l’identification du périmètre de
consolidation en déterminant le type de contrôle exercé sur les dites sociétés afin de
pouvoir les consolider via une méthode prédéfinie.
Les méthodes de consolidation
Il existe trois méthodes différentes de consolidation applicables selon le type de contrôle
exercé par la société mère sur la filiale : intégration globale, intégration proportionnelle
et mise en équivalence.
• Intégration globale
Les comptes d'une filiale sont consolidés par intégration globale lorsque la société mère
en détient le contrôle exclusif, c'est-à-dire en pratique la majorité du capital ou de droits
de vote.
L’intégration globale consiste, comme son nom l'indique, à reprendre pour leur
intégralité, au bilan de la société mère, tous les éléments qui constituent l'actif et le
passif de la filiale, et au compte de résultat, toutes les charges et tous les produits qui en
déterminent le résultat net.
Les éléments patrimoniaux viennent ainsi se substituer aux titres de participation
détenus par la société mère, lesquels disparaissent de son bilan. Cependant, lorsque la
filiale n'est pas contrôlée à 100% par la société mère, il convient de faire apparaître au
bilan et au compte de résultats consolidés les droits des autres actionnaires, dits
minoritaires, sur les capitaux propres et les résultats de la filiale.
• Intégration proportionnelle
La méthode d'intégration proportionnelle est utilisée pour consolider les comptes des
filiales contrôlées conjointement avec un nombre limité d'associés.
L’intégration proportionnelle conduit à substituer dans le bilan de la société mère la
quote-part des éléments d'actifs et de passifs composant le patrimoine de la filiale à la
valeur des titres de participation détenus. Au compte de résultat, la quote-part des
produits et charges est ajoutée à ceux de la société mère.
• Mise en équivalence
La consolidation par mise en équivalence intervient lorsque la société mère exerce une
influence notable sur la gestion et la politique financière de sa filiale. L'influence
notable est présumée lorsqu'une société dispose, directement ou indirectement, d'une
fraction au moins égale au cinquième des droits de vote de cette entreprise.
La mise en équivalence consiste alors à substituer à la valeur comptable des actions de
la filiale détenue par la société mère, la part correspondante dans les capitaux propres
de la filiale (résultat compris).
Les titres mis en équivalence représentent la valeur des actions détenues par la maison
mère dans les filiales consolidées par mise en équivalence. Cette valeur correspond à la
quote-part des capitaux propres de ces filiales qui revient à la société mère.
.
5. Retraitements de consolidation
Les écritures de retraitement sont bien différentes des éliminations de consolidation, qui se
caractérisent ainsi :
Par exemple, élimination des comptes réciproques entre A et B, élimination des titres de A, B et C
chez M etc.
10
S’ajoutent à ces 5 méthodes préférentielles définies dans le CRC 99-02 deux méthodes préférentielles
concernant l’évaluation des actifs tant dans les comptes individuels que consolidés (CRC 2004-06) :
LISTE DES METHODES PREFERENTIELLES Difficulté d’application
DU CRC 2004-06
▪ Comptabilisation à l’actif des coûts de développement Elevée
▪ Comptabilisation en charges des frais de constitution, de transformation, de premier éta. Faible
v Retraitements optionnels / options sans contradiction entre comptes individuels et
comptes consolidés
Ces options sont ouvertes par la législation française, tant au niveau des comptes individuels que des
comptes consolidés. :
LISTE DES RETRAITEMENTS OPTIONNELS Difficulté d’application
sans contradiction entre comptes individuels et comptes consolidés
▪ Réévaluation des immobilisations Élevée
▪ Activation des frais de Recherche et Développement (R&D) Élevée
▪ Incorporation des « intérêts intercalaires » sur immobilisations et stocks produits par Moyenne
l’entreprise
▪ Activation des frais d’établissement Faible
4) Retraitements optionnels / options en contradiction entre comptes individuels et comptes consolidés
Options possibles en consolidation, mais non conformes aux règles du CC, et donc impossibles dans
les comptes individuels.
Au niveau des filiales françaises, la décision d’opter pour ces principes groupe entraîne
obligatoirement des retraitements de consolidation, car ces méthodes sont interdites au niveau des
comptes individuels.
LISTE DES RETRAITEMENTS OPTIONNELS Difficulté d’application
en contradiction entre comptes individuels
et comptes consolidés
▪ Méthode LIFO applicable aux éléments fongibles du bilan Elevée
▪ Capitalisation des frais financiers / stocks inférieurs à 12 mois Moyenne
▪ Autres fonds propres inclus dans les capitaux propres consolidés Elevée
11
La première condition ne paraît applicable en pratique que dans de rares situations de comptabilités à
l’étranger, dans des pays exotiques par exemple.
La deuxième condition fait appel aux notions « d’intérêt négligeable », de « caractère non significatif »
ou « d’importance relative » pour permettre une prise en compte des seuls retraitements qui « pèsent »
sur les comptes, en terme d’évaluation ou de présentation.
En pratique, c’est surtout sur l’incidence négligeable que l’on s’appuie pour justifier l’absence de
retraitements. C’est le cas notamment dans les sociétés mises en équivalence, où seule la quote-part de
l’incidence des retraitements sur les capitaux propres et le résultat de l’entité sont pris en compte en
consolidation.
Par ailleurs, afin de limiter le nombre des retraitements, chaque entreprise consolidée s’efforcera
également d’appliquer en priorité les méthodes comptables du groupe dans ses propres comptes
individuels, dans la mesure où ces méthodes :
▪ sont acceptables dans le droit comptable local
▪ et ne pénalisent l’entreprise au plan juridique ou fiscal.
Le groupe établit le bilan consolidé, le compte de résultat consolidé et l'annexe des comptes
consolidés. Selon le règlement français 99-02, l'annexe comprend notamment un tableau de variation
des capitaux propres et un tableau des flux de trésorerie. Selon les normes IFRS, ces deux tableaux
constituent des états distincts de l'annexe. Le rapport de gestion du groupe expose la situation de
l’ensemble consolidé. Les comptes consolidés doivent être réguliers et sincères et donner une image
fidèle du patrimoine, de la situation financière de l’ensemble des sociétés appartenant au périmètre de
consolidation. L’objectif du bilan, du compte de résultat consolidés, de l'annexe, du tableau de
12
variation des capitaux propres, du tableau des flux de trésorerie et du rapport de gestion est de
communiquer aux partenaires une information économique et financière sur le groupe. L’interprétation
des différents documents comptables consolidés doit tenir compte des caractéristiques propres aux
groupes.
Les normes anciennes IAS 27 et 28 ont été largement amendées, devenant : • IAS 27, Etats financiers
individuels (Separate Financial statements) au lieu de Etats financiers consolidés et individuels et IAS
28, Participations dans les entités associées et partenaires (Investments in associates and joint ventures)
au lieu de Participations dans les entités associées. La norme IAS 31, Participations dans les
coentreprises a été abrogée. Il en est de même des interprétations SIC 12, Consolidation - Entités ad
hoc (intégrée dans IFRS 10) et SIC 13, Entités contrôlées conjointement - Apports non monétaires par
les Co - entrepreneurs (intégrée dans IFRS 11).
Cet ensemble s’appliquera pour les exercices ouverts à compter du 1er janvier 2013, une application
anticipée étant autorisée. Il est à noter également que la publication de ces trois nouvelles normes et la
révision de deux normes anciennes permet d’aligner de façon générale le traitement IFRS et celui des
US GAAP correspondants.
1. La norme IFRS 10 Etats financiers consolidés
L’objectif d’IFRS 10 est d’établir les principes de préparation et de présentation des états financiers
consolidés lorsqu’une entité contrôle une ou plusieurs autres entités. IFRS 10 :
à des revenus variables provenant des participations dans l’entité détenue et a la possibilité d’influer
sur ces revenus grâce à son pouvoir sur l’entité détenue.
2. La norme IFRS 11 Partenariats
Un partenariat (joint arrangement) ou accord conjoint est un accord dans lequel une ou plusieurs
parties exercent un contrôle en commun. La norme IFRS 11 distingue deux types de partenariat :
l’activité commune (joint operation) et la coentreprise (joint venture).
Le contrôle conjoint y est dé ni comme un contrôle qui implique que les décisions relatives aux
activités dites “pertinentes“ soient prises par l’ensemble des parties concernées.
Dans une activité commune, chaque partenaire comptabilise ses actifs, passifs, produits et charges
propres majorées de la quote-part des actifs, passifs, produits et charges communs.
Dans une coentreprise, il y a lieu de constater la valeur d’équivalence de la participation conformément
aux règles fixées par IAS 28.
IFRS 11 se caractérise par l’abandon de la consolidation proportionnelle des co-entreprises telle
qu’elle était autorisée par IAS 31 et l’utilisation de la seule méthode de mise en équivalence.
13
14
ANALYSE DE L’ACTIVITE
L’analyse de l’activité consiste à expliquer l’évolution du chiffre d’affaires sur la
période d’analyse. Elle se situe au début de la démarche d’analyse car elle en constitue
souvent le fil conducteur et renseigne sur le contexte de l’entreprise ou du groupe.
Ainsi, une forte croissance de l’activité nécessite habituellement des investissements.
Elle entraîne parfois une dégradation de la trésorerie, le besoin en fonds de roulement
augmentant a priori dans les mêmes proportions que les ventes. Lorsqu’elle résulte
d’une politique de prise de part de marché, elle s’effectue souvent au détriment des
marges. À l’inverse, une baisse imprévue des ventes peut temporairement entraîner un
gonflement des stocks en raison des invendus. Sur un secteur en déclin, l’entreprise doit
apprendre à gérer la décélération de son chiffre d’affaires en adaptant ses coûts de
structure, etc.
15
Illustration 2
Un constructeur automobile vend des véhicules aux loueurs avec une clause
par laquelle il s’engage à racheter ces véhicules à l’issue d’un délai
contractuel. La vente n’est reconnue qu’à l’issue de la période pendant
laquelle le retour des véhicules est possible. Au cours de cette période, un
revenu de loyer est reconnu pour un montant égal à la différence entre les
prix de vente et de rachat.
• Les échanges de produits
De nombreuses entreprises procèdent à des opérations d’échange produit. La norme
IAS18 prévoit le mode de comptabilisation suivant pour ces échanges :
o Lorsqu’ils portent sur des produits de nature dissemblable, par exemple
publicité contre vente d’un bien, ils sont valorisés à leur juste valeur, en
produits et charges sans être compensés ;
o Lorsqu’ils portent sur des biens ou services semblables, ils font l’objet
d’une compensation.
Illustration 3
L’application des normes IFRS a causé une diminution du chiffre d’affaires du
groupe Fromageries Bel de 12 % due à différentes compensations entre
produits et charges. L’une d’elles concerne les échanges de lait : « Les
facturations établies dans le cadre d’échanges de lait constituent des échanges
de biens similaires et font désormais l’objet d’une compensation. »
Illustration4
Une autre raison de la diminution du chiffre d’affaires de Bel en normes IFRS
concerne les participations publicitaires facturées par les entreprises de
distribution clientes. Elles sont dorénavant déduites des ventes alors qu’elles
étaient auparavant classées en autres achats. Une telle présentation rend les
comparaisons entre entreprises plus difficiles car ces reclassements ne sont pas
nécessairement homogènes d’une entreprise à l’autre.
16
Dans certaines activités, l’entreprise collecte des fonds de tiers, par exemple le courtier
en assurances rétrocède à la compagnie le montant des primes collectées. En normes
IFRS, son chiffre d’affaires est uniquement composé des commissions lui revenant.
• Les contrats à long terme
La norme IAS 11 impose la méthode à l’avancement à condition que les coûts engagés
ou l’avancement physique puissent être évalués de façon fiable à la clôture (ce qui est
quasiment toujours le cas). Selon cette méthode :
o Le chiffre d’affaires et la marge (si elle est bénéficiaire) sont reconnus tout au
long de l’exécution du contrat au prorata des coûts engagés ou de l’avancement
physique. La reconnaissance du chiffre d’affaires est donc déconnectée de
l’émission des factures client. Toutefois, la perte prévisionnelle est reconnue pour
sa totalité par une provision pour risques ;
o La marge se détermine par la différence entre le prorata de chiffre d’affaire
reconnu et les charges de l’exercice. Il n’est pas constaté d’encours de
production.
À l’inverse, dans la méthode à l’achèvement, la marge n’est reconnue qu’à la
facturation.
17
Illustration 5 :
18