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COMPTABILITE

Comptes de groupe
Travaux dirigés

Année : 2023/2024
Comptes de groupe

Chapitre 1 Généralités 1

Chapitre 2 Nature du contrôle et pourcentage de contrôle 5

Chapitre 3 Aperçu des trois méthodes de la consolidation 12

Chapitre 4 Pratique de l’intégration globale : les retraitements des comptes et les 24


éliminations des opérations intra-groupe

Chapitre 5 Pratique de l’intégration globale : Comment consolider des sous filiales ? La 45


méthode de la consolidation directe

Chapitre 6 Pratique de l’intégration globale : Consolidation des filiales étrangères 56

Chapitre 7 Pratique de l'intégration globale : Prise de contrôle d'une entreprise (entrée d'une 65
société dans le périmètre de consolidation)

Chapitre 8 Variations du pourcentage d'intérêt du périmètre de consolidation 86

Chapitre 9 Présentation des états financiers consolidés 96

Chapitre 10 Optiques de la consolidation 100=2


La consolidation des comptes

CHAPITRE I. Généralités
1. Qui doit consolider les comptes?
Sociétés cotées
La consolidation des comptes en norme IFRS est obligatoire depuis 2005.

Sociétés non cotées


La consolidation des comptes en France selon le règlement 99.02 du 29 avril 1999 constitue une
obligation pour les groupes de sociétés non cotées, sauf exemption particulière,

dont la mère a le contrôle exclusif ou conjoint (voir II.2),

dépassant à la clôture de l'exercice n deux seuils sur trois : chiffre d'affaires : 48 M€, total du
bilan : 24 M€, effectifs : 250. Des comptes consolidés devront alors être établis l'année n+1 du
franchissement.

Corrélativement, la consolidation n'est plus obligatoire en n si les seuils ci-dessus ne sont pas
atteints en n-1 et n-2.

Dépassement des seuils (2 sur 3) Obligation d'établissement de comptes consolidés en N (1)

Année N - 2 Année N - 1

Non Non Pas d'obligation

Non Oui Consolidation

Oui Non Consolidation

Oui Oui Consolidation

(1) Que les seuils soient dépassés ou non en N.

Autres exemple d'exemptions :


sous-groupe inclut dans un ensemble consolidé en amont
filiale dont les actifs ne sont pas rapatriables (exemple : Société d'HLM si la société mère n'est
pas une société d'HLM).
Filiales contrôlées d'importance négligeable par rapport à la société mère (depuis le 24 mars 2012).

2. Objectif des comptes consolidés


La consolidation des comptes d'un groupe de société a pour objectif de présenter les comptes
annuels d’un groupe de sociétés liées entre elles par des participations comme si celles-ci ne
formaient qu’une seule entité. On va donc établir pour la société mère :

un bilan consolidé
un compte de résultat consolidé
un tableau de flux de trésorerie consolidé
une annexe détaillant les comptes consolidés

3.Principe général d'établissement des comptes consolidés


La consolidation va consister en gros :
- à remplacer les titres de participation au bilan de la société-mère ou des autres sociétés
consolidées par la quote-part du groupe dans les capitaux propres retraités des filiales
consolidées

- à éliminer les opérations internes au groupe

4. Coexistence du référentiel 99.02 du CRC avec celui des IFRS


Les sources de la réglementation française proviennent de la Loi du 3 janvier 1985 et de son
décret d'application du 17 février 1986. L'avis du CNC du 17 décembre 1998, homologué par le

2
règlement du CRC (Comité de la Réglementation Comptable) du 29 avril 1999 dit (99-02) a
modifié la réglementation des comptes consolidés en y introduisant des règles inspirées des normes
internationales de l'IASB (normes IFRS).

A partir de 2005, dans un souci d'harmonisation, toutes les sociétés européennes (états membres)
cotées sur un marché réglementé ont dû publier des comptes consolidés conformes aux normes
internationales de l'IASB. En France, le seul marché réglementé est le marché Eurolist d'Euronext.

Dans ces conditions, à partir de 2005 :


les sociétés cotées françaises ont adopté des règles de la consolidation conformes aux normes
internationales.

Les normes internationales IFRS coexistent par ailleurs avec les normes américaines de
consolidation.

3
5. Obligations juridiques en France en matière de comptes consolidés
Les comptes consolidés font généralement l'objet en France des procédures juridiques suivantes :
- nomination de deux commissaires aux comptes pour les sociétés astreintes à établir des
comptes consolidés qui établissent un rapport sur la régularité la sincérité et l'image fidèle
des comptes consolidés (rapport sur les comptes annuels)
- arrêté des comptes consolidés par l'organe de direction (conseil d'administration le plus
souvent)
- établissement d'un rapport de gestion du groupe
- approbation par l'assemblée générale de la société mère des comptes consolidés après
lecture du rapport des commissaires aux comptes et du rapport de gestion du groupe
- formalités de publicité

Les sociétés cotées, qui établissent obligatoirement des comptes consolidés, sont astreintes par
ailleurs à des communications périodiques de leur résultat, chiffre d'affaires….

4
CHAPITRE II. Nature du contrôle, % de contrôle
1. Calcul des % de contrôle
Le % de contrôle sert à déterminer :
- le périmètre de consolidation ;
- les méthodes de consolidation qui diffèrent selon la nature du contrôle exercée par la société
mère.

Le périmètre de consolidation englobe la société-mère ou société consolidante et ses filiales


contrôlées par la société consolidante. On distingue trois types de contrôle :
 de manière exclusive,
 de façon conjointe

ou celles où la société mère exerce une influence notable.

Pour déterminer la nature du contrôle, il faut calculer le % de contrôle à partir des droits de vote
détenus directement ou indirectement par la société mère qu'elle contrôle de manière exclusive.
Généralement, une société contrôle une autre société quand elle détient la majorité des droits
de vote. Le % de contrôle est donc une notion de pouvoir.

Exemples de calculs :
M détient 51% de A , A détient 60% de B

% de contrôle de M dans A : 51%


% de contrôle de M dans B : 60%(car M contrôle A)

M détient 30% de A , A détient 60% de B

% de contrôle de M dans A : 30%


% de contrôle de M dans B : 0%(car M ne contrôle pas A)

Exemple avec contrôle indirect


5
M

60%

20%

60%

% de contrôle de M sur A 60%

% de contrôle de M sur B
directement 20%
indirectement par A 60%
80%

2. Nature du contrôle et méthodes de consolidation

1er cas contrôle exclusif (méthode de l'intégration globale)


Le contrôle exclusif est le pouvoir de diriger les politiques financières et opérationnelles d'une
entreprise afin de tirer avantage de ses activités.
Trois types de contrôle exclusif en France :

- contrôle de droit : détention directe et indirecte de la majorité des droits de vote dans
une autre entreprise

- contrôle de fait : il est démontré en cas désignation pendant deux exercices successifs
des membres du conseil d'administration. Il est présumé si le % de contrôle est
supérieur à 40% dès lors qu'aucun autre actionnaire détient une fraction supérieure.
- contrôle contractuel : influence dominante exercée en vertu d'un contrat ou de clauses
statutaires ou d'orienter l'utilisation des actifs de l'entreprise contrôlée de la même façon
qu'elle contrôle ses propres actifs.

6
IFRS 10
Le pouvoir se définit comme la capacité de diriger les activités pertinentes, à savoir les activités
qui ont une incidence importante sur les rendements de l'activité de l'entité faisant l'objet d'un
investissement, cette capacité étant appréciée à partir des droits de l'investisseur : des droits de
vote attachés aux titres détenus ou d'autres éléments comme un contrat.

"Nous sommes une start-up dont l'ensemble des actionnaires a


décidé de ne pas toucher de dividendes pendant 5 ans. La société
actionnaire majoritaire s'interroge sur l'incidence de cette
décision sur le contrôle qu'elle détient sur cette filiale en IFRS."
Réponse :"La norme IFRS 10 « États financiers consolidés » définit ainsi le contrôle : le
contrôle par un investisseur d'une entité faisant l'objet d'un investissement correspond à
l'exposition ou au droit à des rendements variables en raison de ses liens avec ladite entité ainsi
qu'à la capacité pour lui d'influer sur ces rendements du fait du pouvoir détenu sur celle-ci (IFRS
10, §§ 6 et 7). Parmi les critères à retenir pour évaluer la capacité à influer sur ces rendements
variables, il est nécessaire de préciser la notion de rendement : si la distribution de dividendes est
bien sûr un élément à prendre en compte, il n'est pas le seul (IFRS 10, § B 57). Ainsi, les
rendements visés par la norme peuvent notamment correspondre à une variation de valeur de la
participation ou encore à des synergies obtenues par l'activité entre les deux sociétés. Le fait
d'être privé de dividendes n'entraîne donc pas forcément la perte de ce contrôle."
Question Revue Fiduciaire Comptable décembre 2016 n°444

2ème cas contrôle conjoint (méthode de l'intégration proportionnelle)


Le contrôle conjoint existe en cas de partage du contrôle d'une entreprise exploitée en commun
par un nombre limité d'associés ou d'actionnaires.

7
Dans les normes IFRS, IFRS 11 applicable aux partenariats à compter de 2013 prévoit deux
méthodes de consolidation selon le type de partenariat :
- les coentreprises (Joint Venture) dans lesquelles l'actionnaire a un droit sur l'actif net : mise en
équivalence
- les activités communes (Joint Opération) : méthode proche de l'intégration proportionnelle
("ligne à ligne") avec une quote-part réflétant les droits du partenaire ne correspondant pas
forcément au % d'intérêts détenus par le partenaire

3ème cas influence notable (méthode de la mise en équivalence)


Si le % de contrôle est supérieur à 20% il y a influence notable, la méthode de la mise en
équivalence sera utilisée.

Cas particulier d'un contrôle contractuel : entités dites ad'hoc ou en anglais SPE (Special Purpose
Entity)
Une entité ad'hoc est une société créée par la société consolidante dans le cadre de montages
financiers visant le plus souvent à transférer des actifs et /ou passifs financiers. Ces montages sont
généralement des opérations financières comme la titrisation, la defeasance, la cession de créances
commerciales, des lease-back.

Le règlement 99-02 prévoit la consolidation d'une entité ad'hoc dès lors qu'il est démontré que,
dans les faits la société consolidante y dispose des pouvoirs de décision et de gestion, supporte in
fine les risques relatifs à l'entité, peut bénéficier des résultats de l'entité.

Aux USA, dans l'affaire ENRON qui avait défrayé la chronique en 2001, il s'est avéré que plus
de 1000 SPE non consolidées en application des règles américaines avaient été créées et
concentraient des risques non pris en compte dans les comptes consolidés.

8
Extrait du livre Analyste. Au cœur de la folie financière. Edouard Tétreau.

Cas particulier des actions propres/d'autocontrôle


Les titres d'autocontrôle sont les titres émis par l'entreprise consolidante et détenus par des
entreprises consolidées (en contrôle exclusif ou conjoint). Elles sont privées de droits de vote et
donnent droit aux dividendes. On les rencontre dans le cas de participation circulaire ou très
rarement dans le cas de participation réciproque (article L233-29 du Code de Commerce).

Les actions d'autocontrôle sont appelées aussi actions propres quand les titres émis par
l'entreprise consolidante sont détenus par elle-même. Ces actions sont privées de droits de vote
et ne donnent pas droit aux dividendes.

9
Les droits de vote de ces titres sont à neutraliser dans le calcul du % de contrôle.

Ces titres d'autocontrôle peuvent également se rencontrer au niveau de la société consolidée (en
contrôle exclusif ou conjoint) autre que la société consolidante. Dans ce cas, l'autocontrôle
s'apprécie au niveau de cette société.

Normes IFRS
Le calcul des droits de vote englobe également les droits de vote potentiels attachés à des
instruments dilutifs (obligations convertibles en actions, bons de souscription d'actions….).

10
Calcul des % de contrôle
hypothèses : le % de droit de vote correspond au % de détention de capital (pas d'actions particulières)
A détient F depuis plus de deux ans

65%
20%

B C 10%
35%

44%
D
15% 50%
14% société extérieure

F
5% 50%

E G
10%

% de contrôle de A sur B % de contrôle de A sur C


directement 65% directement 20%
indirectement par B 0% indirectement par B 35%
65% 55%

B sera consolidée par : intégration globale C sera consolidée par : intégration globale

% de contrôle de A sur D % de contrôle de A sur E


directement 10% directement 10%
indirectement par B 15% indirectement par B 5%
25% 15%

D sera consolidée par : mise en équivalence E ne sera pas consolidée

% de contrôle de A sur F % de contrôle de A sur G


directement 44% directement 50%
indirectement par D 0% indirectement par B 0%
44% 50%

F sera consolidée par : intégration globale G sera consolidée par intégration proportionnelle
( détention > 2 ans (on suppose ainsi que A a pu

désigner les membres du conseil d'administration durant


(contrôle conjoint)
cette période) ; aucun associé n'a pu détenir un %

supérieur)

11
CHAPITRE III Aperçu des trois méthodes de la consolidation
Il existe trois méthodes : l'intégration globale, l'intégration proportionnelle, la mise en équivalence.

1. Intégration globale
Cette méthode qui est utilisée lorsque la société-mère (ou entreprise consolidante) a un contrôle
exclusif consiste :
 à cumuler dans les comptes de l'entreprise consolidante les comptes des entreprises consolidées
contrôlées de manière exclusive

 à retraiter éventuellement ces comptes pour homogénéiser les méthodes comptables et opter
en France pour des méthodes comptables préférentielles (crédit-bail, indemnités de départ
en retraite...)

 à éliminer les opérations et comptes intra-groupe ;

 à répartir à partir des % d'intérêt les capitaux propres et le résultat entre d'une part les intérêts
du groupe et les intérêts des autres actionnaires dits "intérêts minoritaires" ;

 éliminer les titres de participation

2. Intégration proportionnelle
Cette méthode qui est utilisée lorsque la société-mère (ou entreprise consolidante) a un contrôle
conjoint ressemble à la méthode précédente mais du fait du contrôle conjoint l'intégration et les
éliminations se font au prorata du pourcentage d’intérêt de la société-mère sur sa filiale. Il
n'existe donc pas d'intérêt minoritaire.

3. Mise en équivalence

12
Cette méthode qui est utilisée lorsque la société-mère (ou entreprise consolidante) a une influence
notable diffère des méthodes précédentes car il n'y pas de cumul de comptes. La valeur
comptable des titres de participation est remplacée par la part des capitaux propres (résultat
compris) que détient la société-mère. Cette méthode revient en réalité à réévaluer chaque année
ces mêmes titres.

En IFRS, les participations consolidées par mise en équivalence sont dénommées


Participations dans les entreprises associées.

4. Pourcentages d'intérêt
Le pourcentage d’intérêt est utilisé pour calculer les capitaux propres consolidés et les intérêts
minoritaires. Le pourcentage d'intérêt est une notion financière différente de la notion de
pouvoir qu’exprime le pourcentage de contrôle.

Le % d'intérêt de l'entreprise consolidée est obtenu en multipliant le % de participation au capital


de chaque entreprise comprise dans la chaîne. En cas de plusieurs chaînes, il faut additionner
les % obtenus pour chaque chaîne.

Reprise de l'exemple précédent


% de contrôle et % d'intérêt
du groupe % contrôle % d'intérêt
A 100%
B 65% 65,00%
C 55% 42,75% (0,65*0,35 +0,2)
D 25% 19,75% (0,65*0,15+0,1)
E 15% 13,25% (0,65*0,05+0,1)
F 44% 46,77% (0,44+0,1*0,14+0,65*0,15*0,14)
G 50% 50,00%

Avertissement : Le règlement 99-02 stipule d'appliquer pour les filiales consolidées en mise en équivalence (ici D) le
% de détention de la société détentrice et non le % d'intérêt de la société consolidante (voir chapitre V).

En IFRS, il y a rupture de la chaîne de calcul du % d'intérêt quand le contrôle est en influence


notable ou en contrôle conjoint. Dans ces conditions, pour le calcul du % d'intérêt en F les chaînes
ABD et AD ne seront pas retenues dans le calcul du % d'intérêt en IFRS.

Cas particulier des participations circulaires :

Exemple
13
M

80% 10%

A autocontrôle
70%

Dans ce cas, le % d'intérêt dans M des actionnaires externes au groupe n'est pas de 100% mais :
- directement : (100%-10%)
- indirectement : b x 10% vu la participation circulaire financée indirectement par M.

Il en résulte les équations suivantes avec m, a et b les % d'intérêts à déterminer dans M, A, B, m


étant dans ce cas, le % détenu par les actionnaires extérieurs de M (associés majoritaires)

m = 0,9 +0,1 b
a = 0,8 m
b = 0,7 a

m = 0,9/(1-0,1 x 0,7 x 0,8) = 0,9534


a = 0,9 x 0,8/(1-0,1 x 0,7 x 0,8) = 0,7627
b = 0,9 x 0,8x 0,7/(1-0,1 x 0,7 x 0,8) = 0,5339

On retrouve au :
numérateur la chaîne de % de participation
dénominateur (1- la chaîne de participation circulaire)

14
5. Comparaison simplifiée des trois méthodes de consolidation

Prenons l'exemple simplifié suivant :

1 Comptes
Bilans Comptes de Résultat
Actifs M A M A
Immobilisations 12 000 8 000 Ventes 100 000 45 000
Titres A 1 350 Charges 99 000 40 500
Autres actifs 2 000 3 000 Résultat 1 000 4 500
Total 15 350 11 000 0 0
Passifs
Capital 7 000 3 000
Réserves 2 000 1 500
Résultat 1 000 4 500
Autres passifs 5 350 2 000
Total 15 350 11 000

2 Paramètres
% de M dans A 45%
Clients A dans M 500
Fournisseurs M dans A 500
Ventes à A dans M 3 000
Achats à M dans A 3 000

Solution
Les bilans consolidés et comptes de résultat consolidés sont les suivants :

15
3 Bilans consolidés

Actifs Passifs
1 2 3 1 2 3

Immobilisations 20 000 15 600 12 000 Capital 7 000 7 000 7 000

Titres mis en Réserves


4 050 2 675 2 675 2 675
équivalence consolidées

Résultat
3 025 3 025 3 025
groupe
Capitaux
Propres
consolidés 12 700 12 700 12 700

Intérêts
minoritaires 4 950

Autres actifs 4 500 3 125 2 000 Autres passifs 6 850 6 025 5 350

total 24 500 18 725 18 050 24 500 18 725 18 050


0 0 0
1 intégration globale
2 intégration proportionnelle
3 mise en équivalence
4 Compte de Résultat consolidé

1 2 3
Ventes 142 000 118 900 100 000

Achats 136 500 115 875 99 000

Quote-part dans les


résultats de sociétés 2 025
mises en équivalence

Résultat de l'ensemble
5 500 3 025 3 025
consolidé

Résultat revenant
-2 475
aux minoritaires

Résultat part du
3 025 3 025 3 025
groupe

B
3

C
4

V
A
ila

fs

o
d
i
c
a

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m
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1
0
2

2
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A
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1
2
0
6
5

53
1
2
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0
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0
c

3
1
0
2

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4

52
1
0
8

1
2

1
0
9

0
2

3
2
0
0
C

0A

n
io

5
ra
g

ta

o
e
i
lp

fu
i
a
p
s
tre

lg
a
b
rti
p
n
s

e
l

Détail des calculs et commentaires


P
a

1
0
7

5
7
6
2

0
7
2
1

08
2
5
46
s
if

2
70

26

1
7
2
0
5
7

10
6
5
2
7
8

1. Dans l'intégration globale, les postes du bilan les plus simples sont obtenus comme suit :
 immobilisations, autres actifs, autres passifs, : par cumul au départ des deux bilans.
Puis pour les comptes réciproques intra-groupe, on élimine du compte client et du
poste fournisseur la somme de 500
 capital : seul le capital de la société mère est conservé car celui de A est éliminé
par la contrepartie des titres de participation
2. Dans l'intégration globale, pour calculer les postes de réserves consolidées, résultat consolidés,
intérêts minoritaires et illustrer l'élimination des titres de participation, nous établirons deux
tableaux fondamentaux de toute consolidation, à savoir le tableau de calcul des réserves
consolidées et des intérêts minoritaires (passage des capitaux propres sociaux au capitaux
propres consolidés) d'autre part le tableau de calcul du résultat consolidé. Ces tableaux se
présentent comme suit sachant qu'au fur et à mesure du cours ils s'enrichiront de nouvelles
rubriques si bien qu'ils seront présentés ensuite de manière verticale

Calcul des réserves consolidées et des intérêts minoritaires (hors résultat)


Méthode de l'intégration globale
capitaux % intérêt du Quote-part réserves % intérêt des intérêts
minoritaires
propres (hors titres
(hors
résultat) groupe groupe consolidées minoritaires résultat)
M 2 000,00 100% 2 000 2 000,00 0 0,00
A 4 500,00 45% 2 025 1 350 675,00 55% 2 475,00
total 2 675,00 2 475,00

dont réserves consolidées 2 675,00


0,00

Calcul du résultat consolidé


Méthode de l'intégration globale
% intérêt du Quote-part Résultat % intérêt des intérêts
minoritaires
résultat
dans le
groupe groupe consolidé minoritaires résultat
M 1 000,00 100% 1 000 1 000,00 0 0,00
A 4 500,00 45% 2 025 2 025,00 55% 2 475,00
3 025,00 2 475,00
0,00
Total des
4 950,00
minoritaires

Les réserves consolidées correspondent (outre celle de la société mère) à l'augmentation des
capitaux propres de la filiale depuis la prise de participation de la société mère. En effet,
si par hypothèse les 45% de la société mère ont été acquis à la constitution pour 1.350 au
nominal (45% x 3.000), on remarque que A a accumulé depuis des réserves pour 1.500 qui
reviennent à M à hauteur de 675.

3. Dans l'intégration globale, les postes du compte de résultat sont obtenus par cumul de tous
les postes. Puis, on élimine la totalité des comptes réciproques achats et ventes. Les

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minoritaires ont droit selon le tableau de partage des résultats consolidés à 55% du résultat de
A soit 2.475.

4. Dans l'intégration globale, les intérêts minoritaires ne sont pas présentés en France (R 99.02)
dans les capitaux propres contrairement aux normes IFRS qui retiennent l'optique de l'entité
économique (chapitre X).

5. Dans l'intégration proportionnelle, les postes du bilan immobilisations et autres passifs sont
obtenus en cumulant les actifs et passifs de la société consolidante majoré de 45% des
actifs/passifs de la société A. Puis pour les comptes réciproques, on élimine 45% du poste
fournisseur et en contrepartie 45% du poste client soit la somme de 225 (500 x 45%).

Le poste du capital de la société consolidante est conservé.

Les autres postes (réserves consolidés, résultat consolidés) calculés précédemment à partir
des tableaux de calcul des réserves consolidés et résultat consolidé aboutissent au même
résultat. En revanche, les intérêts minoritaires n'existent pas dès lors que la société mère
n'a repris que 45% des actifs/passifs. Il n'y a pas de résultat revenant aux minoritaires dans
cette méthode.

Les postes du compte de résultat sont obtenus en cumulant le compte de résultat de la société
consolidante majoré de 45% du compte de résultat de la société A. Puis, on élimine 45% des
comptes réciproques achats et ventes. Seul le résultat du groupe est porté au compte de résultat.

6. Dans la mise en équivalence, il n'y a pas de cumul des postes du bilan et du compte de
résultat. Seuls les postes de la société consolidante sont repris. Il n'existe donc pas d'intérêts
minoritaires. M se contente de réévaluer les titres de participation sous la rubrique "titres de
participation mis en équivalence" : 1.350 + 45% (capitaux propres de A (y compris le
résultat)) - 1.350. = 4.050. Ces 4.050 s'analysent comme suit : coût historique : 1.350 ; réserves
consolidées : 45% x 1500 = 675 ; résultat consolidé : 45% x 4.500 = 2.025.
19
Les flux et comptes réciproques entre M et A ne sont pas éliminés étant donné que les comptes
de A n'ont pas été cumulés.

7. Les trois méthodes dégagent dans cet exemple le même résultat et des capitaux propres
identiques. Toutefois, seule la méthode de l'intégration globale retient la totalité des actifs et
des passifs ce qui est la conséquence du contrôle exclusif exercé par la société consolidante.
Dans cette méthode, les intérêts minoritaires correspondent aux droits des minoritaires dans
les capitaux propres et le résultat des sociétés consolidées (société mère exclue).

8. Les comptes consolidés ont été actuellement établis à partir de tableaux de calculs. Mais au
bout du compte, ces tableaux doivent être centralisés sous forme d'écritures comptables pour
établir un journal de consolidation dont le report au grand livre et à la balance aboutira au bilan
et compte de résultat ci-dessus. Dans ce dernier cas, elles se présentent comme suit, étant précisé
qu'il est d'usage en consolidation des comptes de dédoubler les écritures ayant une incidence
sur le résultat : on passera une écriture au bilan, une écriture "réfléchie" au compte de résultat.

Les comptes consolidés ci-dessus résultent des écritures suivantes :

20
é
e
c
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a
g
o
n
m
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P
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A
écritures en intégration globale écritures en intégration proportionnelle

Postes Débit Crédit Postes Débit Crédit

Immobilisations 12 000 Immobilisations 12 000


Titres A 1 350 Titres A 1 350
Autres actifs 2 000 Autres actifs 2 000
Capital 7 000 Capital 7 000
Réserves 2 000 Réserves 2 000
Résultat 1 000 Résultat 1 000
Autres passifs 5 350 Autres passifs 5 350
Reprise Bilan M Reprise Bilan M

Immobilisations 8 000 Immobilisations 3 600


Autres actifs 3 000 Autres actifs 1 350
Capital 3 000 Capital 1 350
Réserves 1 500 Réserves 675
Résultat 4 500 Résultat 2 025
Autres passifs 2 000 Autres passifs 900
Reprise Bilan A Reprise Bilan A

Ventes 100 000 Ventes 100 000


Charges 99 000 Charges 99 000
Résultat global 1 000 Résultat global 1 000
Reprise compte de résultat de M Reprise compte de résultat de M

Ventes 45 000 Ventes 20 250


Charges 40 500 Charges 18 225
Résultat global 4 500 Résultat global 2 025
Reprise compte de résultat de A Reprise compte de résultat de A

21
22
Ventes 3 000 Ventes 1 350
Achats 3 000 Achats 1 350
élimination postes réciproques élimination postes réciproques

Fournisseurs 500 Fournisseurs 225


Clients 500 Clients 225
élimination postes réciproques élimination postes réciproques

Capital de A 3 000 Capital de A 1 350


Réserves de M et A 3 500 Réserves de M et A 2 675
Réserves consolidées 2 675 Réserves consolidées 2 675
Titres de participation 1 350 Titres de participation 1 350
Intérêts Minoritaires 2 475
Partage des capitaux propres et élimination Partage des capitaux propres et élimination des titres
des titres de participation de participation

Résultat M et A 5 500 Résultat M et A 3 025


Résultat groupe 3 025 Résultat groupe 3 025
Intérêts Minoritaires 2 475
Partage du résultat de M et de A au bilan Partage du résultat de M et de A

Quote-part Quote-part
résultat
résultat
revenant 2 475
revenant aux
aux
minoritaires minoritaires 0
Résultat
Résultat global 2 475 global 0
Partage du résultat de M et de A au bilan Partage du résultat de M et de A au bilan
189 325 189 325 149 175 149 175

23
écritures en mise en équivalence
numéro Postes Débit Crédit

21. Immobilisations 12 000


26. Titres A 1 350
4. Autres actifs 2 000
101. Capital 7 000
106. Réserves 2 000
12. Résultat 1 000
4. Autres passifs 5 350
Reprise Bilan M

21. Titres mis en équivalence 4 050


106 Réserves consolidées 675
12. Résultat groupe 2 025
106. Titres de Participation 1 350
Réévaluation des titres
19 400 19 400

24
CHAPITRE IV Pratique de l'intégration globale : les retraitements
des comptes et les éliminations des opérations intra-groupe

A. Les Retraitements (ou écritures de pré-consolidation)


1. Retraitements des comptes selon le règlement 99.02 du CRC

11 Retraitements obligatoires
On distingue :
- Les retraitements d'homogénéité des méthodes comptables
- Les retraitements des écritures de nature fiscale
- L'Impôt différé (12)

Les méthodes comptables retenues dans les comptes sociaux peuvent en effet différer des
méthodes retenues en consolidation. Si tel est le cas, on doit retraiter les comptes de ces sociétés
pour les rendre homogènes. Des retraitements sont obligatoires comme les frais d'acquisition
des immobilisations, les frais d'augmentation de capital…. (voir tableau ci-après en 2). Ces
retraitements concernent souvent les méthodes d'amortissement, des stocks, la comptabilisation
des frais de recherche et développement, le crédit-bail,…..

Les écritures d'origine fiscale à retraiter obligatoirement sont le plus souvent les provisions
réglementées, l'amortissement dérogatoire, les subventions d'investissement. Elles seront
éliminées afin d'améliorer la pertinence du résultat consolidé.

12 La comptabilisation de l'Impôt différé


La méthode de l'Impôt différé est obligatoire dans les comptes consolidés et permet de rattacher
comptablement l'impôt sur les bénéfices à l'exercice des opérations comptables auxquelles il se
rapporte. Autrement dit, la comptabilisation de l'Impôt différé neutralise les décalages issus de
l'application des règles fiscales qui donne lieu dans les comptes sociaux à la comptabilisation dans
les comptes sociaux selon la méthode de l'impôt exigible.

25
Impôt comptabilisé dans les comptes individuels sur la méthode comptable retenue dans les
comptes individuels
+ Impôt différé comptabilisé sur l'écriture de retraitement en consolidation
= Impôt comptabilisé dans les comptes consolidés la méthode comptable retenue dans les comptes
consolidés

En pratique l'Impôt différé est recensé à partir de cinq composantes :

- le tableau fiscal de passage du résultat comptable au résultat fiscal


- les tableaux de sursis et de report d'imposition
- l'ensemble des écritures issues du processus de consolidation
- les déficits fiscaux reportables
- les distributions

Dans ce cours, la troisième composante constituera l'essentiel de l'Impôt différé.

13 Retraitements préférentiels dans le 99-02


Cinq retraitements sont considérés par le règlement 99.02 comme préférentiels :
comptabilisation du crédit-bail (y compris opérations de cession-bail ("lease-back"),
indemnités de départ en retraite, méthode de l'avancement, comptabilisation des écarts de
conversion en résultat, étalement des frais d'émission d'emprunt.

Ces retraitements préférentiels s'ajoutent à ceux prévus dans les comptes sociaux (99.03) : la
comptabilisation en charge des frais d'établissement, la comptabilisation à l'actif des frais de
développement sous certaines conditions, et des frais de création de site internet actif, la
comptabilisation en composant (immobilisation) des dépenses de gros entretien et grandes
visites.

14.Exemple : retraitement d'homogénéité des méthodes comptables : les amortissements

26
Si une société a retenu le système de l'amortissement dégressif alors que le système linéaire est
retenu en consolidation, il conviendra de retraiter ses comptes.

Si par exemple, l'exercice n l'amortissement dégressif d'un matériel pratiqué par l'entreprise X est
supérieur de 12.000 à l'amortissement linéaire (méthode groupe) et qu'en n+1 il est supérieur de
14.000 au linéaire les écritures suivantes (hors pour l'instant l'incidence de la fiscalité) seront
passées.

Retraitements de l'exercice n impact résultat


au bilan
amortissement matériel D 12.000
résultat société X C 12.000 +12.000

au compte de résultat
Résultat global D 12.000
dotations aux amortissements C 12.000 idem
=====
12.000
Retraitements de l'exercice n+1 impact résultat
au bilan
amortissement matériel D 12.000
réserves société X C 12.000 0

reprise du retraitement de l'exercice précédent


au bilan
amortissement matériel D 14.000
résultat société X C 14.000 +14.000

au compte de résultat
27
Résultat global D 14.000
dotations aux amortissements C 14.000 idem
=====
14.000
Ecritures ici hors incidence de la fiscalité

Les exercices en Td comprennent la fiscalité

Commentaires sur la présentation des écritures


1. Les écritures sont dédoublées quand elles influencent, ce qui est le cas ici, le résultat. Une
écriture est passée pour le bilan (contrepartie résultat de la société), une écriture réfléchie est
passée au compte de résultat (contrepartie résultat global).

2. Quand les écritures ont une incidence sur le résultat, il convient le cas échéant de rajouter à ces
écritures l'incidence de la fiscalité différée. Ainsi, si le résultat augmente comme ci-dessus une
charge d'Impôt différé sera comptabilisée par le passif Impôt différé.

3. Quand les écritures ont eu une incidence sur le résultat l'exercice n , il convient pour l'exercice
n+1 de reprendre obligatoirement le retraitement de l'exercice précédent. Mais, comme le
résultat n se retrouve en réserve en n+1, on passera par le compte réserves de la société
concernée par le retraitement qui sera crédité quand le résultat a été crédité en n-1 (augmenté)
et débité dans le cas inverse.

15.Exemple de retraitement préférentiel 99.02 : le crédit-bail (transposable aussi aux IFRS)


La difficulté méthodologique provient du fait que selon les principes comptables en matière de
comptes sociaux seuls les actifs qui sont la propriété de l'entreprise peuvent être comptabilisés.

28
Mais, pour permettre finalement la comptabilisation du crédit-bail au bilan le règlement 99-02
a adopté les principes des normes internationale IFRS qui en matière d'actif retient le critère de
contrôle qui est plus large que celui de la propriété de l'actif.

Il en résulte que le retraitement préférentiel va consister à considérer comme sur le plan financier
que l'acquisition par voie de crédit-bail peut s'analyser comme un investissement inscrit à l'actif
financé par un emprunt inscrit au passif.

IFRS 16 : focus
Selon la nouvelle norme IFRS 16 applicable à compter du 1er janvier 2019, à la date de
conclusion d ' un contrat, l ' entité doit apprécier si celui - ci contient un contrat de location.

S'agissant des preneurs (locataires), un contrat contient un contrat de location s'il confère le
droit de contrôler l'utilisation d' un actif identifié pour une période déterminée moyennant
le paiement d ' une contrepartie.(IFRS 16 §8). À la date de prise d'effet du contrat, le preneur
doit comptabiliser un actif au titre du droit d'utilisation et un passif locatif. (IFRS 16 §19)
Exemptions possibles : contrat de courte durée (<12 mois),
contrats de faible valeur (5.000 € par exemple).
S'agissant des bailleurs, on distingue le contrat de locations simple du contrat de location-
financement. Celui-ci est un contrat de location ayant pour effet de transférer au preneur la quasi-
totalité des risques et des avantages inhérents à la propriété de l'actif. Ces contrats de location-
financement seront comptabilisés au bilan s'ils remplissent l'une des conditions suivantes : ;
transfert à la fin du bail au locataire ; option d'achat avantageuse avec un prix suffisamment bas
pour que l'on puisse penser que l'option sera levée ; la durée du contrat couvre l'essentiel de la
durée de vie économique (75% en US GAAP) ; valeur actuelle des versements contractuels s'élève
au moins à la quasi-totalité de la valeur du bien loué (90% en US GAAP); la spécificité des actifs
loués sont tels que seul le preneur pourra les utiliser.

29
Exemple : X a acquis par voie de crédit-bail un matériel de 1 M€, la redevance annuelle de crédit-
bail s'élève sur une durée de 7 ans à 185.553,10 €, la valeur de rachat à l'échéance du contrat est
fixée à 1€
Ce matériel a une durée de vie de 10 ans.

Dans les comptes sociaux, la redevance de crédit-bail est comptabilisée en charges au compte 612
redevance de crédit-bail.

Or, dans les comptes consolidés, le contrat de crédit-bail étant assimilé à un investissement
financé par emprunt, il convient de décomposer la redevance de crédit-bail entre la partie intérêt
de l'emprunt et la partie remboursement (amortissement financier de l'emprunt). Pour cela il faut
déterminer le taux implicite de financement en crédit-bail.

Détermination du taux implicite du financement en crédit-bail :


1.000.000 € = 185.553,10 € x 1- (1+i)-7+ 1 € x (1+i)-7
i

On obtient i = 7%

En IAS 17, le calcul du taux implicite prend aussi en compte la valeur non garantie du bien en
fin de contrat. Dans l'exemple, si la juste valeur du bien était de 5.000 € pour une option d'achat
de 1 €, l'on prendrait aussi en compte dans l'équation 4.999 € x (1+i)-7

Le tableau d'emprunt correspondant au crédit-bail est le suivant :

30
Montant de l'emprunt 1 000 000,00 Nombre total de périodes 7
Taux d'intérêt annuel 7,00% Taux équivalent à 1 période 7,0000%
Nombre d'années 7 Montant de la mensualité 185 553,10
Nombre de paiements par an 1 Total à rembourser 1 298 871,73
Nombre capitalisations par an 0 Coût du crédit 298 871,73
Code de franchise (N, P ou T) N Montant du rembour. anticipé 0,00
Nombre de périodes franchise Premier amortiss. capital 0,00
N° période rembour. anticipé
Date du premier versement

Périodes Intérêts Amortissement Capital Annuité Echéance


du capital restant dû au 1er du mois
1 000 000,00
1 70 000,0 115 553,1 884 446,9 185 553,1
2 61 911,3 123 641,8 760 805,1 185 553,1 déc - 00
3 53 256,4 132 296,7 628 508,3 185 553,1 déc - 01
4 43 995,6 141 557,5 486 950,8 185 553,1 déc - 02
5 34 086,6 151 466,5 335 484,3 185 553,1 déc - 03
6 23 483,9 162 069,2 173 415,0 185 553,1 déc - 04
7 12 139,1 173 414,1 1,0 185 553,1 déc - 05
7 1,00 0,00 1,0
298 872,73 1 000 000,00

La charge annuelle de la dotation aux amortissements s'élevant à 100.000 (1M€/10), le schéma


d'écriture suivant qui est présenté ici hors fiscalité est donc le suivant :

Intitulés en 99.02
exercice n

Retraitements de l'exercice n impact résultat

1. comptabilisation de l'immobilisation et de l'emprunt


au bilan
immobilisations 1.000.000 D
emprunt 1.000.000 C

2. comptabilisation de la dotation aux amortissements


au bilan
résultat société x 100.000 D -100.000
amortissement 100.000 C
au compte de résultat
dotations aux amortissements 100.000 D
résultat global 100.000 C
31
3 annulation de la redevance et comptabilisation du remboursement de l'emprunt
au compte de résultat
frais financiers 70.000,00 D
résultat global 115.553,10 D
redevances de crédit-bail 185.553,10 C +115.553,10

au bilan
Emprunt 115.553,10 D
résultat société X 115.553,10 C
=========
Impact année n 15.553,10

En IFRS l'on comptabilise à l'actif des droits d'utilisation du matériel et


au passif des obligations d'effectuer des paiements locatifs
Au bilan ces droits d'utilisation seront rattachés à l'actif au sous-jacent de l'immobilisation
concerné et au passif financier

L'exercice n+1, on passera les mêmes écritures sachant qu'on reconstituera les retraitements de
l'exercice précédent qui ont eu une incidence sur le résultat en mouvementant le poste réserves
société X au lieu du poste résultat :

Retraitements de l'exercice n+1 impact résultat


1. comptabilisation de l'immobilisations et de l'emprunt
au bilan
immobilisations 1.000.000 D
emprunt 1.000.000 C

2 Comptabilisation de la dotation aux amortissements

32
au bilan
Réserves société X 100.000 D
résultat société x 100.000 D -100.000
amortissement du matériel 200.000 C
au compte de résultat
dotations aux amortissements 100.000 D
résultat global 100.000 C

3.annulation de la redevance et comptabilisation du remboursement de l'emprunt


au compte de résultat
frais financiers 61.911,3 D +123.641,8
Résultat 123.641,8 D
redevances de crédit-bail 185.553,1 C

au bilan
emprunt 239.194,9 D
réserves société X 115.553,1 C
résultat société X 123.641,8 C
========
Impact année n+1 23.641,80

et ainsi de suite.

On vérifie à l'issue de ces écritures en n et n+1 que le solde du compte emprunt, amortissement
matériel, redevances de crédit-bail est conforme.

Ces écritures auront un impact positif sur le résultat jusqu'à l'exercice 7. A partir de l'exercice 8,
l'impact sera négatif dès lors que l'on ne comptabilisera que les écritures d'amortissement du

33
matériel. Sur l'ensemble de la période couverte par le retraitement du crédit-bail, l'impact cumulé
est nul.

Impact des écritures de retraitement de crédit-bail (hors fiscalité ici)

période amortissement amortissement capital total


matériel de l'emprunt
1 -100 000,0 115 553,1 15 553,1
2 -100 000,0 123 641,8 23 641,8
3 -100 000,0 132 296,7 32 296,7
4 -100 000,0 141 557,5 41 557,5
5 -100 000,0 151 466,5 51 466,5
6 -100 000,0 162 069,2 62 069,2
7 -100 000,0 173 415,1 73 415,1
8 -100 000,0 -100 000,0
9 -100 000,0 -100 000,0
10 -100 000,0 -100 000,0
Cumul 0,0

Cet exemple est ici simplifié à l'extrême (pas d'Impôt différé, redevance annuelle, échue et non
d'avance…)

2. Retraitements des comptes sociaux français pour les présenter en


normes IFRS

21 Liste des principaux retraitements comparés aux règles françaises


Les principaux retraitements sont repris dans les tableaux suivants :

34
Tableaux de synthèse des principaux retraitements au titre des IFRS en consolidation

Méthodes obligatoires dans les comptes consolidés (règle française 99-02) et IFRS
1

Règles PCG 99-02 IFRS

Prise en compte des droits de


mutation, honoraires et frais d'actes Autorisé Obligatoire Obligatoire
dans le coût d'acquisition

Retraitement des écritures d'origine


N/A Obligatoire Obligatoire
fiscale (provisions réglementées…)

Retraitement changement de
méthode lié à l'application de règles N/A Obligatoire Obligatoire
fiscales

Frais d'augmentation de capital


Préférentiel Obligatoire Obligatoire
imputé à la prime d'émission

Comptabilisation des Impôt différés Autorisé 1 Obligatoire Obligatoire


Très rare en pratique. On peut cependant les constater en matière de fusion dans les comptes
1
de la société absorbante pour une opération en valeur réelle
exemple traité dans le cours
Nota : Depuis IFRS 15 applicable à compter du 1er janvier 2018, l'application de méthode de l'avancement suppose de
respecter des conditions.

35
2 Méthodes obligatoires en IFRS et préférentielles dans le 99-02

Règles PCG 99-02 IFRS

Frais d'établissement constatés en Préférentiel


Préférentiel Obligatoire
charges en pratique

Etalement sur la durée de vie de


Préférentiel Préférentiel Obligatoire
l'emprunt des frais d'émission

Préférentiel
Coût de développement à l'actif Préférentiel Obligatoire
en pratique

Location financement à l'actif Interdit Préférentiel Obligatoire

Location financement en cession bail


"lease-back" : étalement de la plus- Interdit Préférentiel Obligatoire
value sur la durée du contrat

Avantages postérieurs à l'emploi en


provisions ("indemnités de départ en Préférentiel 1 Préférentiel Obligatoire
retraite")

Contrats à long terme à l'avancement Préférentiel Préférentiel Obligatoire

Gains et pertes de change sur


transactions en monnaies étrangères Interdit Préférentiel Obligatoire
en résultat
Très rare en pratique. On peut cependant les constater en matière de fusion dans les
1
comptes de la société absorbante pour une opération en valeur réelle
exemple traité dans le cours et/ou TD
3 Méthodes obligatoires en IFRS et autorisées dans le 99-02

Règles PCG 99-02 IFRS

Grande révision en composant Autorisé 1 Autorisé Obligatoire

Coût des emprunts intégrés à la


Autorisé 1 Autorisé Obligatoire
valeur de l'actif
1 Très rare en pratique
exemple traité dans le cours

36
4 Méthodes obligatoires en IFRS et interdites dans le 99-02

Règles PCG 99-02 IFRS

Instruments financiers à la juste


Interdit Interdit Obligatoire
valeur

Instruments financiers au taux amorti Interdit Interdit Obligatoire

Séparation capitaux propres et dettes


Interdit Interdit Obligatoire
titres hybrides

Paiement fondé sur des actions


Interdit Interdit Obligatoire
(stock-options) en charges

Corrections d'erreurs en capitaux


Interdit Interdit Obligatoire
propres
exemple traité dans le cours

5 Méthodes autorisées en IFRS et autorisées dans le 99-02

Règles PCG 99-02 IFRS

Subventions d'investissements en
Interdit Autorisé Autorisé
produits constatés d'avance

6 Méthodes autorisées en IFRS et interdites dans le 99-02

Règles PCG 99-02 IFRS

Réévaluation des immobilisations


Interdit Interdit Autorisé
incorporelles

Subventions d'investissements en
Interdit Interdit Autorisé
diminution de la valeur des actifs

Immeuble de placement à la juste


Interdit Interdit Autorisé
valeur

7 Méthodes interdites en IFRS et dans le 99-02


Règles PCG 99-02 IFRS

Provisions réglementées en capitaux


Obligatoire Interdit Interdit
propres

37
23. Exemple de retraitement IFRS : la méthode du coût amorti (IAS 39 devenue IFRS 9)
La méthode du coût amorti est une méthode d'actualisation du coût d'origine fondée sur
l'actualisation des flux de trésorerie contractuels ou attendus de l'actif financier au taux d'intérêt
effectif d'origine. Il s'agit donc d'un type de nominalisme ("coût historique") reposant donc non
pas sur la conservation du coût d'entrée mais sur la fixité du taux. L'effet du temps fera alors que
le montant de l'actif financier augmentera progressivement pour atteindre la valeur du
remboursement de l'actif financier.

Elle est réservée aux actifs financiers conservés jusqu'à l'échéance tels que les obligations..

Comme pour le retraitement du crédit-bail, il convient de :


- déterminer le taux d'intérêt effectif qui pour les titres évalués au coût amorti tient compte
des frais d'acquisition
- d'établir le tableau d'amortissement correspondant qui inclura le produit financier encaissé
- de comptabiliser les écritures de retraitements correspondants

38
Retraitement IFRS
Méthode du coût amorti : exemple d'un portefeuille d'obligations détenu jusqu'à l'échéance

Paramètres
Nombre Taux d'intérêt Taux Montant Payé Date Taux
d'intérêt
Nominal Décote/Surcote d'impôt
effectif à
d'années facial l'achat d'acquisition société
100 000 5 3,00% 4,00% 95 548 4 452 01/01/n 0,3333
frais négligé
Société A
Norme IFRS

Ventilation du produit financier


Produit Encaissement Valeur nette
Ecart
financier de l'intérêt comptable
Date
01/01/n 95 548
31/12/n 3 822 3 000 822 96 370
31/12/n+1 3 855 3 000 855 97 225
31/12/n+2 3 889 3 000 889 98 114
31/12/n+3 3 925 3 000 925 99 038
31/12/n+4 3 962 3 000 962 100 000

19 452 15 000 4 452


Ecriture année n

impact résultat
Titres immobilisés en IFRS 96 370
Titres immobilisés PCG 95 548
Passif impôt différé 274
Résultat société A 548 548

96 370 96 370

Produit financier 822


Charge Impôt différé 274 idem
Résultat global 548
548
Ecriture année n

L'exercice en TD comprendra l'écriture en n+1.

B. Les éliminations des opérations intra-groupe

On distingue les éliminations qui n'ont pas d'impact sur le résultat qui sont les plus nombreuses
avec celles qui en ont un.

1. Elimination des opérations intra-groupe sans incidence sur le résultat


Le principe est simple car les créances et les dettes réciproques ainsi que les produits et les charges
réciproques sont éliminés dans la méthode de l'intégration globale dans leur totalité. En effet, ces
comptes font double emploi puisque leur maintien dans les comptes consolidés majoreraient
artificiellement le chiffre d'affaires, les emprunts, les créances etc...

Ces éliminations sont généralement les suivantes :


au compte de résultat : achats/ventes ; charges financières/produits financiers…
L'élimination consiste à débiter le compte produit pour le solder par le crédit du compte de
charges
Exemple : frais de siège facturés par une société mère à une filiale consolidée par intégration globale
au bilan : clients/fournisseurs ; clients effets à recevoir/dettes effets à payer ; créances rattachées
à des participations/dettes financières ; autres créances (compte-courant)/dettes financières ....
L'élimination consiste à débiter le compte de passif pour le solder par le crédit du compte
d'actif.

Cas particuliers des comptes non réciproques initialement


Eexemple : Effets remis à l'escompte
Une petite difficulté peut surgir quand l'effet à recevoir chez le fournisseur est remis à l'escompte
car le compte effet à recevoir a été chez le fournisseur soldé par le compte disponibilités alors que
le compte effet à payer reste chez le client au passif jusqu'à l'échéance.
Dans ce cas rare cependant en pratique, on considérera que le groupe a obtenu un concours
bancaire courant qui sera substitué à l'effet à recevoir (§260 R99-02).

On comptabilisera les écritures suivantes au bilan de la société créancière :


 débit : effet à recevoir
 crédit : compte concours bancaires courant (519)

puis on éliminera les comptes réciproques :


 débit : effet à payer
 crédit : effet à recevoir

2. Elimination des opérations intra-groupe avec incidence sur le résultat

On peut citer notamment les distributions de dividendes, les profits internes (du groupe) sur stocks,
les plus-values de cession d'actif, les provisions concernant des sociétés consolidées (titres de
participation, créances….).

Le principe est d'éliminer le résultat dans la société qui a réalisé les résultats sur l'autre
société du groupe.

41
21 Distributions de dividendes
Si l'on néglige ici l'incidence, le cas échéant, de la fiscalité, le dividende distribué par la filiale est
éliminé des résultats de la société bénéficiaire pour être réaffecté dans les réserves de cette
dernière. Il en résulte que les réserves consolidées restent identiques entre l'ouverture de
l'exercice et la clôture ce qui est normal car le dividende n'enrichit pas le groupe.

Exemple :
M

45% 80%

A B

Distribution de dividendes totale B 1000


dont B à M 800

totale A 1000
dont A à M 450

42
Incidence résultat
Résultat M 800 -800
Réserves M 800

Bilan : élimination dividendes reçus de B

Produits financiers M 800 idem


Résultat global 800
Compte de résultat : élimination dividendes reçus de B

Résultat M 450 -450


Réserves M 450
Bilan : élimination dividendes reçus de A

Produits financiers M 450 idem


Résultat global 450
Compte de résultat : élimination dividendes reçus de A

22. Profits interne dans les stocks


Les ventes de marchandises, de biens et de services entre les entreprises incluses dans le périmètre
de consolidation engendrent le plus souvent des profits. La marge contenue dans les stocks
provenant du groupe ne doit pas être maintenue dans les résultats consolidés aussi longtemps que
ces stocks sont détenus dans le groupe. Par conséquent :
 le montant des stocks du groupe est diminué de la marge réalisée par la société consolidée sur
une autre société consolidée,
 on constate un impôt différé actif sur l'élimination de la marge qui correspond en quelque sorte
à un impôt payé d'avance sur une marge non réalisée à l'extérieur du groupe. A noter que le
règlement 99-02 impose d'appliquer le taux d'imposition prévalant dans la société
détentrice des actifs alors qu'auparavant on appliquait le taux d'imposition du vendeur.

Application avec la fiscalité


profits internes (ou du groupe) sur stocks année n
(M vend à A) chez A 0 marge groupe sur ses stocks à l'ouverture
200 marge groupe sur ses stocks à la clôture
année n+1
chez A 200 marge groupe sur ses stocks à l'ouverture
500 marge groupe sur ses stocks à la clôture

taux d'impôt société : 40%

43
Année n

Analyse de l'élimination du profit groupe dans les stocks

Année n

société M ouverture résultat clôture


annulation du profit
0 -200 -200
sur stock
Impôt différé 0 80 80
net 0 -120 -120

Incidence
Résultat

12 Résultat M 120
44. Impôt différé actif 80 -120
3. Stocks 200
année n
Bilan : Elimination profit interne dans les stocks avec incidence de
l'impôt

603. Variation de stocks 200 idem


12. Résultat global 120
69. Produit Impôt différé 80
année n
Compte de Résultat : écriture réfléchie -120
0

Année n+1

Analyse de l'élimination du profit groupe dans les stocks

n+1

société M ouverture résultat clôture


annulation du profit
-200 -300 -500
sur stock
Impôt différé 80 120 200
net -120 -180 -300

44
Incidence
Résultat
1060 Réserves M 120
44. Impôt différé actif 200 -180
120 Résultat M 180
Stocks 500
année n+1
Bilan : Elimination profit interne dans les stocks avec incidence de
l'impôt

603. Variation de stocks 300


69. Impôt différé Produit 120
12. Résultat global 180 idem
année n+1
Compte de Résultat : écriture réfléchie -180

3. Elimination des titres de participation et des capitaux propres correspondants des sociétés
du périmètre de consolidation
La dernière élimination des opérations intra-groupe en intégration globale va consister à éliminer
les titres de participation des sociétés consolidées et leurs capitaux propres. Cette élimination est
effectuée avec les tableaux de calcul des réserves consolidés/intérêts minoritaires. Elle mettra
le plus souvent en évidence des écarts d'évaluation/écarts d'acquisition ou goodwills/ (voir
chapitre VII).

45
CHAPITRE V Pratique de l'intégration globale : Comment
consolider des sous filiales ? La méthode de la consolidation directe.
1. Principes
Rappelons tout d'abord que les réserves consolidées provenant d'une filiale s'élèvent (en l'absence
d'écart d'acquisition) à la quote-part du groupe des capitaux propres réestimés de la filiale (hors
résultat) - titres de la filiale détenus par la mère selon le schéma :

x%

46
Calcul des réserves consolidées et des intérêts minoritaires (hors résultat)
capital et % intérêt Quote-part % intérêt Quote-part intérêts
réserves
titres Reserves consolidées titres
(hors
résultat) groupe groupe mino minoritaire minoritaires
M CPM 1 100% 2 CPM CPM 0% 0 0

A CPA X% CPA x% titres A CPA X% - titres A (1-X%) CPA (1-X%) CPA (1-X%)
Total : idem consolidation Total : idem
consolidation
(1) hors capital de la société consolidante par palier par palier
(2) sauf cas particulier

Nota : une présentation verticale est recommandée en présence de plusieurs sociétés.

47
Mais, comment opérer quand nous sommes en présence de filiales indirectes (sous filiales)?

Exemple :
M

x%

y%

11. Consolidation par palier


Pour consolider les filiales A et B, il est possible de recourir à la méthode de la consolidation par
palier. On consolide d'abord B dans A, puis le palier AB est consolidé dans M.
Abréviations utilisées : CPA, CPB, CPM = capitaux propres (hors résultat) de A, de B et de M

Dans le palier AB, il vient :


Capitaux propres consolidés AB : CPA + y% CPB - titres B
Intérêts minoritaires (hors résultats) : (1-y%) CPB

Dans le palier définitif MAB, il vient :


Capitaux propres consolidés MAB : CPM + x% (CPA + y% CPB - titres B) - titres A
Intérêts minoritaires (hors résultats) : (1-y%) CPB + (1-x%) (CPA + y% CPB - titres B)

soit :

Capitaux propres consolidés MAB : CPM +x% CPA - titres A + x%y% CPB - x% titres B
48
Intérêts minoritaires (hors résultats) : (1-y%) CPB+ (1-x%) CPA + (1-x%) y% CPB -(1-x%) titres

B = (1-x%) CPA + CPB (1- y% + (1-x%) y%) -(1-x%) titres B =


(1-x%) CPA + CPB (1- x%y%) -(1-x%) titres B

Cette méthode est finalement longue, complexe et n'est guère utilisée en pratique (sauf en examen
!).

Elle est d'ailleurs d'autant plus complexe qu'elle oblige à retraiter les "faux minoritaires". Ainsi si
M détient également une participation dans B, les capitaux propres du palier AB ne prennent pas
en compte cette participation. C'est donc au niveau du palier MAB qu'il faudra réintroduire les
droits de M dans B.

12. Consolidation directe


L'analyse des résultats de la consolidation par palier démontre que les capitaux propres consolidés
(hors résultats) et les intérêts minoritaires peuvent être calculés directement à partir :

- des % d'intérêt ;
- et d'une quote-part du montant des titres des sous-filiales ventilée entre le groupe et les intérêts
minoritaires. En effet, les minoritaires de A ont financé une partie des titres B. Dans ce cas,
le calcul des réserves consolidées de B qui fait intervenir le montant des titres B possédés par
A ne prendra en compte que le montant des titres payé par le groupe soit x% des titres B. C'est
bien ce qui ressort des capitaux propres consolidés MAB.

On adoptera donc la règle suivante pour pratiquer la consolidation directe dans l'intégration
globale :

49
- les capitaux propres (hors résultat) de chacune des filiales sont partagés à partir des % d'intérêt
du groupe et des minoritaires ;

- les résultats sont partagés à partir des % d'intérêt du groupe et des minoritaires ;

- pour le calcul des réserves consolidées, les titres des filiales détenus en direct sont éliminés en
totalité
- pour le calcul des réserves consolidées, les titres des sous filiales détenues de manière indirecte
sont éliminés à hauteur du pourcentage d'intérêt du groupe dans la filiale qui détient les titres
de la sous filiale,

- pour le calcul des intérêts minoritaires, les titres des filiales détenus en direct ne sont pas par
définition retenus car ces titres ont déjà été éliminés en totalité dans le calcul des réserves
consolidées

- pour le calcul des intérêts minoritaires, les titres des sous filiales détenues de manière indirecte
sont éliminés à hauteur de (1-pourcentage d'intérêt du groupe) dans la filiale qui détient les
titres de la sous filiale,

Compte tenu de ce qui précède, le tableau de calcul des réserves consolidées et intérêts minoritaires
de l'exemple théorique ci-dessus devra donc être aménagé

50
Calcul des réserves consolidées et des intérêts minoritaires (hors résultat)
capital et Quote-part Reserves consolidées Quote-part intérêts
% intérêt titres % intérêt mino titres
réserves groupe minoritaire minoritaires
M CPM 1 100% 2 CPM CPM 0% 0 0

A CPA X% CPA x% titres A CPA X% - titres A (1-X%) CPA (1-X%) CPA (1-X%)

CPB (1-x%y%)-

B CPB XY CPB x%y% x% titres B CPA x%y% - x% titres B (1-x%y%) CPB (1-x%y%)(1-x%) titres b (1-x%) titres B

Total : idem consolidation Total : idem


consolidation
(1) hors capital de la société consolidante par palier par palier

Nota :
- une présentation verticale est recommandée
- la colonne titre pourra avantageusement être ventilée ainsi : titre direct, titres indirect, % d'élimination, titres à éliminer

Avertissement pour l'application de la consolidation directe avec des sociétés mises en équivalence
Le règlement 99-02 stipule de retenir pour les filiales consolidées en mise en équivalence le % de détention de la société détentrice et non le % d'intérêt de la société consolidante
afin que le poste "titre des sociétés mis en équivalence" soit identique à celui résultant de la méthode de consolidation par paliers. En IFRS, cette méthode est obligatoire.
Dans ces conditions, l'application de la méthode de consolidation directe à partir des % d'intérêt dans ce cas de figure nécessite un retraitement des tableaux de calcul (voir
exercice TD)

51
2. Applications
M

60%

80%

1 Comptes
Bilans
Actifs M A B
Immobilisations 12 000 8 000 9 500
Titres A 1 800
Titres B 4 000
Autres actifs 2 000 3 000 4 000
Total 15 800 15 000 13 500
Passifs
Capital 7 000 3 000 5 000
Réserves 2 000 1 500 2 500
Résultat 1 000 4 500 5 000
Autres passifs 5 800 6 000 1 000
Total 15 800 15 000 13 500

Comptes de Résultat
M A B
Ventes 100 000 45 000 30 000
Charges 99 000 40 500 25 000

Résultat 1 000 4 500 5 000

52
Bilan consolidé
Actifs Passifs
1 1

Immobilisations 29 500 Capital 7 000

Réserves consolidées 4 100

Résultat groupe 6 100

Capitaux Propres
consolidés 17 200

Intérêts minoritaires 8 500

Autres actifs 9 000 Passif 12 800

total 38 500 38 500


0

Compte de Résultat consolidé

Ventes 175 000

Achats 164 500

Quote-part dans les résultats


de sociétés mises en
équivalence

Résultat de l'ensemble consolidé


10 500

Résultat revenant aux


-4 400
minoritaires

Résultat part du groupe 6 100


consolidé

53
Détail des calculs :
Immobilisations, autres actifs, autres passifs : cumul
Capital (7.000) : société M
Réserves consolidées (4.100) : tableau de calcul

Intérêts minoritaires (8.500) : tableau de calcul


Résultat groupe (6.100) : tableau de calcul

Ventes, achats : cumul


Résultat revenant aux minoritaires(4.400 ) : tableau de calcul

54
Calcul des réserves consolidées et des intérêts minoritaires (hors résultat)
capital et % intérêt Reserves % intérêts intérêts
Quote-part groupe titres Minoritaires titres
réserves groupe consolidées minoritaires minoritaires

M 2 000 100% 2 000 0 2 000,00 0%

A 4 500,00 60% 2 700 1 800 900,00 40% 1 800 1 800,00

B 7 500,00 48% 3 600 2 400 1 200,00 52% 3 900 1 600,00 2 300,00


14 000,00 4 200,00 4 100,00 1 600,00 4 100,00

Les titres B (4000) sont financés par les minoritaires à hauteur de 40% (1600)
Le solde 2400 par le groupe

Calcul du résultat consolidé


% intérêt du % intérêt des intérêts
minoritaires
résultat Résultat groupe
dans le
groupe minoritaires résultat
M 1 000 100% 1 000 0% 0

A 4 500 60% 2 700 40% 1 800

B 5 000 48% 2 400 52% 2 600

10 500 6 100 4 400


Total des
minoritaires 8 500,00
au bilan

55
Ecritures de l'exemple de consolidation directe

Postes Débit Crédit Postes Débit Crédit

Immobilisations 12 000 Ventes 100 000


Titres A 1 800 Charges 99 000

Autres actifs 2 000 Résultat global 1 000


Capital 7 000
Réserves M 2 000
Résultat M 1 000
Autres passifs 5 800
15 800 15 800 100 000 100 000
Reprise Bilan M Reprise Compte de résultat de M

Immobilisations 8 000 Ventes 45 000


Titre B 4 000 Charges 40 500
Autres actifs 3 000
Capital 3 000 Résultat global 4 500
Réserves A 1 500
Résultat A 4 500
Autres passifs 6 000
15 000 15 000 45 000 45 000
Reprise Bilan A Reprise Compte de résultat de A

Immobilisations 9 500 Ventes 30 000


Autres actifs 4 000 Charges 25 000

Capital 5 000 Résultat global 5 000


Réserves B 2 500
Résultat B 5 000
Autres passifs 1 000
13 500 13 500 30 000 30 000
Reprise Bilan B Reprise Compte de résultat de B

Capital et réserves 14 000

Réserves consolidées 4 100


Titres de participation 5 800
Intérêts Minoritaires 4 100
14 000 14 000
Tableau de calcul des réserves consolidées et
des intérêts minoritaires

Résultat M 1 000
Résultat A 4 500
Résultat B 5 000 Résultat global 10 500
Résultat consolidé 6 100 Résultat consolidé 6 100
Quote-part résultat
Intérêts Minoritaires 4 400 revenant aux 4 400
minoritaires
10 500 10 500 10 500 10 500
Tableau de calcul du résultat consolidé 56
Tableau de calcul du résultat consolidé
CHAPITRE VI. Pratique de l'intégration globale : consolidation des
filiales étrangères

Les comptes des filiales étrangères exprimées en monnaie locale doivent être convertis dans la
monnaie utilisée par l'entreprise consolidante (soit l'euro principalement). Il existe deux méthodes
: la méthode du cours de clôture, et celle du cours historique. Cette dernière est réservée aux
filiales non autonomes qui n'utilisent pas la monnaie locale comme monnaie de fonctionnement.
Elle est peu utilisée.

La méthode du cours historique sera traitée en TD.

Nous étudierons ici seulement pour l'instant la méthode du cours de clôture.

1. Principes de la méthode du cours de clôture

La méthode du cours de clôture est réservée aux filiales dont la monnaie locale est la monnaie de
fonctionnement. Ces filiales sont donc généralement autonomes sur le plan économique et
financier.

Dans cette méthode :

 Au compte de résultat : les produits et charges sont convertis au cours moyen de l'exercice

 Au bilan :

o la totalité des actifs et des passifs exigibles est convertie au cours du change à la
date de clôture de l'exercice

57
o chaque compte de capitaux propres (hors résultat de l'exercice et mouvements
concernant des postes particuliers (subvention d'investissement, provisions
réglementées)) est repris pour sa valeur historique : cours de souscription pour le
capital ; cours moyen historique pour les réserves lesquelles correspondent par
définition aux résultats antérieurs non distribués.

Aussi, dès lors que le total des capitaux propres est converti au cours de clôture l'équilibre du
bilan converti est assuré par un compte "écart de conversion"

Au bilan consolidé, le poste écart de conversion"sera inscrit dans les capitaux propres pour la
part revenant au groupe, le solde étant porté dans les intérêts minoritaires.

2. Exemple
Dans l'exemple suivant simplifié pour l'instant à l'extrême on supposera qu'il n'y a pas d'intérêts
minoritaire afin de mieux isoler la question des écarts de conversion qui sera traitée sur deux
exercices successifs.

21 Année n

58
1 Bilan de M au 31/12/n en euros Compte de Résultat de M en euros
titres A 800 000 capital 1 000 000 Produits 100 000
disponibilités 220 000 résultat 20 000 Charges 80 000
1 020 000 1 020 000 Résultat 20 000
0

2 % de détention de M dans A 100%

3 Comptes de la filiale étrangère au 31/12/n


Bilan de A cours en devise D
Immobilisations 135 000 Capital 200 000 Compte de Résultat
Stocks 45 000 Résultat 18 000 Produits 2 250 000
Créances 103 000 Dettes 70 000 Charges 2 232 000
Disponibilités 5 000 Résultat 18 000
288 000 288 000 0
0
4 Cours de la devise D en euros
Taux de change à l'ouverture 4
Taux de change à la clôture 4,2
Capital souscrit à l'ouverture

5 Solutions
Taux de change moyen à la clôture 4,1

51 Conversion en euros
Immobilisations 567 000 Capital 800 000 Compte de Résultat
Stocks 189 000 Ecart de conversion 41 800 Produits 9 225 000
Créances 432 600 Résultat 73 800 Charges 9 151 200
Disponibilités 21 000 Total des capitaux propres 915 600 Résultat 73 800
Dettes 294 000 0
1 209 600 1 209 600
0 18000 x 4,1

59
52 Analyse de l'écart de conversion en devise

cours à la
en devise cours historique cours moyen côture écart écart de conversion
capital 200 000 4 4,2 0,2 40 000
résultat n 18 000 4,1 4,2 0,1 1 800
41 800
part groupe 41 800
part minoritaire 0
41 800
6 Comptes consolidés
Bilans Compte de résultat
Immobilisations 567 000 capital 1 000 000 Produits 9 325 000
Stocks 189 000 Réserves consolidées 0 Charges 9 231 200
Créances 432 600 Résultat consolidé 93 800 Résultat 93 800
Quote-part
Disponibilités 241 000 Ecart de conversion 41 800 revenant aux
minoritaires 0
capitaux propres consolidés 1 135 600 Résultat consoli 93 800
dettes 294 000 0
1 429 600 1 429 600

60
7 Ecritures

titres A 800 000


disponibilités 220 000
capital 1 000 000
Résultat M 20 000
reprise du bilan M

Produits 100 000


Charges 80 000
Résultat global 20 000
reprise du compte de résultat

Immobilisations 567 000


Stocks 189 000
Créances 432 600
Disponibilités 21 000
Capital 800 000
Ecart de conversion 41 800
Résultat A 73 800
dettes 294 000
1 209 600 1 209 600
reprise du bilan converti A

Produits 9 225 000


Charges 9 151 200
Résultat global 73 800
reprise du compte de résultat converti A

Capital et réserves 800 000


Ecart de conversion 41 800
titres de Participation 800 000
Ecart de conversion 41 800

Partage de A et élimination des titres

61
22 année n+1
1 Bilan de M au 31/12/n+1 en euros Compte de Résultat de M en euros
titres A 800 000 capital 1 000 000 Produits 100 000
disponibilités 240 000 réserves 20 000 Charges 80 000
résultat 20 000
1 040 000 1 040 000 Résultat 20 000
0

2 % de détention de M dans A 100%

3 Comptes de la filiale étrangère au 31/12/n+1


Bilan de A cours en devise D
Immobilisations 135 000 Capital 200 000 Compte de Résultat
Stocks 45 000 Réserves 18 000 Produits 2 250 000
Créances 103 000 Résultat 30 000 Charges 2 220 000
Disponibilités 23 000 Dettes 58 000 Résultat 30 000
306 000 306 000 0
0
4 Cours de la devise D en euros
taux de change à l'origine 4,0
Taux de change à l'ouverture 4,2
Taux de change à la clôture 5,0
Taux de change moyen à la clôture 4,6

62
5 Solutions
51 Conversion en euros
Immobilisations 675 000 Capital 800 000 Compte de Résultat
Stocks 225 000 Réserves 73 800 Produits 10 350 000
Créances 515 000 Ecart de conversion 228 200 Charges 10 212 000
Disponibilités 115 000 Résultat 138 000 Résultat 138 000
Total des capitaux propres 1 240 000 0
Dettes 290 000
1 530 000 1 530 000

52 Analyse de l'écart de conversion

cours à la écart de
cours historique cours moyen écart
en devises clôture conversion
société A
capital 200 000 4 5,0 1 200 000
résultat n (réserves) 18 000 4,1 5,0 0,9 16 200
résultat n+1 30 000 4,6 5,0 0,4 12 000
228 200
part groupe 228 200
part minoritaire 0
228 200

63
6 Comptes consolidés
Bilans n+1 n variation Compte de résultat
Immobilisations 675 000 capital 1 000 000 1 000 000 Produits 10 450 000
Stocks 225 000 Réserves consolidées 93 800 0 Charges 10 292 000
Créances 515 000 Résultat consolidé 158 000 93 800 Résultat 158 000
Quote-part
Disponibilités 355 000 Ecart de conversion 228 200 41 800 186 400 revenant aux
minoritaires 0
Capitaux propres Résultat
1 480 000 1 135 600
consolidés consolidé 158 000
Dettes 290 000 0
1 770 000 1 770 000
0

Analyse de la variation de l'écart de conversion


cours à la écart de
en devises cours à l'ouverture cours moyen écart
clôture conversion
société A
capital 200 000 4,2 5,0 0,8 160 000
résultat n (réserves) 18 000 4,2 5,0 0,8 14 400
résultat n+1 30 000 4,6 5,0 0,4 12 000
186 400
part groupe 100% 186400
part minoritaire 0 0
variation au bilan 186 400

64
7 Ecritures

titres A 800 000


disponibilités 240 000
capital 1 000 000
réserves 20 000
Résultat M 20 000
1 040 000
reprise du bilan M

Produits 100 000


Charges 80 000
Résultat global 20 000
reprise du compte de résultat

Immobilisations 675 000


Stocks 225 000
Créances 515 000
Disponibilités 115 000
Capital 800 000
Réserves 73 800
Ecart de conversion 228 200
Résultat A 138 000
Dettes 290 000
1 530 000 1 530 000
reprise du bilan converti A

Produits 10 350 000


Charges 10 212 000
Résultat global 138 000
reprise du compte de résultat converti A

réserves M 20 000
Capital et réserves A 873 800
Ecart de conversion 228 200
Réserves consolidées 93 800
titres de participation 800 000
Ecart de conversion 228 200
partage des réserves et élimination des titres de participation

65
CHAPITRE VII Pratique de l'intégration globale : Prise de
contrôle d'une entreprise (entrée d'une société dans le
périmètre de consolidation)

1. Notion d'écart d'évaluation, d'écart d'acquisition (goodwill) ainsi que de l'écart de


première consolidation.

Lors de la prise de contrôle d'une entreprise qui entre dans le périmètre de


consolidation, les actifs et passifs identifiables de l'entreprise acquise sont toujours
évalués en juste valeur à la date d'acquisition.

La différence entre le coût d'acquisition des titres et la quote-part du Groupe dans la juste
valeur de ces actifs et passifs identifiés constitue l'écart d'acquisition (99.02) dénommé
goodwill en normes IFRS.

Cette juste valeur est calculée en prenant en compte les écarts d'évaluation qui sont calculés à
partir de l'écart entre la valeur d'entrée en juste valeur dans le bilan consolidé et la valeur
comptable du même élément dans le bilan de l'entreprise contrôlée entrant dans le périmètre de
consolidation Ces écarts d'évaluation (plus-value et moins value) se déclinent donc en autant
d'écart d'évaluation sur les actifs/passifs concernés. Au global, la somme des écarts d'évaluation
correspond à la différence entre les capitaux propres réévalués avec l'Impôt différé et les capitaux
propres comptable.

En définitive, l'écart d’acquisition ou goodwill, est la partie résiduelle du prix d'acquisition


non expliquée par l'écart d'évaluation. Il est considéré comme un actif incorporel non
amortissable selon les règles françaises actuelles si depuis le 1er janvier 2016 l'on démontre
que sa durée d'utilisation n'est pas limitée.

66
Nota : il est possible aussi de calculer l'écart d'acquisition à partir de la notion d'écart de première
consolidation, indicateur qui est de plus en plus abandonné
Dans ce cas, l’écart entre le prix d’acquisition et la part des capitaux propres comptables de la filiale revenant à la
mère est appelé écart de première consolidation ou différence de première consolidation. Cet écart de première
consolidation est ventilé entre l'écart d'évaluation et une partie résiduelle, dénommée écart d’acquisition (99.02)
ou goodwill (IFRS).

2. Exemple
Une société M acquiert, le 1er juillet N, 60% de participation dans une société B qui passe ainsi
sous contrôle exclusif. Le coût d'acquisition des titres est de 6.700.000 €. Un bilan de B établi à la
date de cette acquisition fait apparaître compte tenu du résultat réalisé à cette date, un montant de
capitaux propres égal à 10.000.000€. La juste valeur de la construction est de 10.600.000 € au jour
de l'acquisition. Le taux de l'impôt société est 33,1/3%.

Les bilans au jour de l'acquisition et au 31 décembre n sont les suivants :

67
Bilans
M B
31/12/n 01/07/n 31/12/n 01/07/n
Titres B 6 700 000 6 700 000 Construction 10 000 000 10 000 000
Trésorerie 500 000 Amortissement -250 000
Trésorerie 1 250 000
7 200 000 6 700 000 11 000 000 10 000 000
Capital 6 700 000 6 700 000 Capital 10 000 000 10 000 000
Résultat 500 000 Résultat 1 000 000
7 200 000 6 700 000 11 000 000 10 000 000
0 0 0 0

Compte de résultat au 31/12/n


M B
Produits 1 000 000 1 250 000
Charges 500 000
Amortissement 250 000
Résultat 500 000 1 000 000

% acquis 60%

Juste valeur
Construction 10 600 000

Durée amortissement 20 ans

Durée amortissement
20 ans
goodwill

Taux d'impôt
33,33%
société

Nous allons successivement montrer comment se présente le bilan consolidé au jour de


l'acquisition (1/07/n) et au 31 décembre en calculant le goodwill selon deux méthodes :

- l'écart d'acquisition en 99.02 ou goodwill partiel (purchased goodwill) en IFRS

- le goodwill complet (full goodwill) en IFRS uniquement

68
Ecart d'acquisition/goodwill partiel

21. Calcul des écarts d'évaluation et de l'écart d'acquisition R99.02

ou goodwill partiel IFRS)

Prix d'acquisition 6 700 000

Capitaux Propres à la date d'achat 10 000 000

Construction 600 000

Impôt différé -200 000


Capitaux propres corrigés à la date d'achat 10 400 000
% acheté 60%
Quote-part de capitaux propres corrigés
6 240 000
(avec écart d'évaluation) acquise

Ecart d'acquisition/goodwill partiel 460 000

22. Autre méthode (à connaître également) par le biais de l'écart de première consolidation de calcul du goodwill
partiel (présentation plus ou moins abandonnée)
221 Calcul de l'écart de première consolidation

Prix d'acquisition 6 700 000


Capitaux Propres à la date d'achat 10 000 000
% acheté 60%
Quote-part de capitaux
6 000 000
propres acquise
Ecart de première
700 000
consolidation
Cette présentation du calcul du goodwill est plus ou moins abandonnée

69
Calcul des écarts d'évaluation et de l'écart
222
d'acquisition R99.02 ou goodwill partiel IFRS)
Ecart de première
700 000
consolidation
construction 600 000
Impôt différé -200 000
Net 400 000

part minoritaire 40% 160 000

Ecart d'évaluation
240 000
part groupe

Ecart d'acquisition ou goodwill 460 000


Cette présentation du calcul du goodwill est plus ou moins abandonnée

23 Bilan consolidé au jour de l'acquisition au 1/07n


231 Calcul des réserves consolidées et des intérêts minoritaires
M B Total
capital et réserves 10 000 000
corrections
Construction 600 000,00 600 000
Impôt différé -200 000,00 -200 000

Capitaux propres
corrigés (hors
résultat) 0 10 400 000

% d'intérêt 100% 60%

Quote-part groupe 0 6 240 000

Nouvelle rubrique
Ecart 460 000 460 000
d'acquisition 0

amortissement écart néant au jour


Nouvelle rubrique
d'acquisition de l'acquisition

titres -6 700 000 -6 700 000

Réserves
0 0 0
consolidées

% minoritaire 0,00% 40%

Intérêt minoritaire 0 4 160 000 4 160 000

70
232 Ecritures de partage des capitaux propres au moment de l'acquisition

Capital, réserves B 10 000 000


Construction 600 000

Ecart d'acquisition 460 000

Réserves consolidées 0

Titres de participation 6 700 000


Impôt différé passif 200 000
Intérêts minoritaires 4 160 000
11 060 000 11 060 000

Centralisation du tableau de calcul des réserves consolidées et des


intérêts minoritaires

233 Bilan consolidé

Actifs
Ecart d'acquisition 460 000
Construction 10 600 000 avec écart d'évaluation
11 060 000

Passifs
Capital 6 700 000
Réserves consolidées 0
Résultat 0
Capitaux propres
6 700 000
consolidés
Intérêts minoritaires 4 160 000
Impôt différé 200 000
11 060 000

24 Etats financiers consolidés au 31 décembre n


241 Amortissement du goodwill et de l'écart d'évaluation

01/07/n 31/12/n
Amortissement
réévaluation 0 -15 000
construction

Impôt différé 0 5 000

Amortissement
goodwill 0 -11 500
Total incidence résultat -21 500

71
242 Ecritures correspondantes en consolidation
Impact résultat
Résultat B 10 000 -10 000
Impôt différé actif 5 000
Amortissement construction 15 000
Bilan. Amortissement construction

Dot amortissement 15 000


Produit Impôt différé 5 000
Résultat global 10 000
Compte de résultat . Amortissement construction

Résultat M 11 500 -11 500


Amortissement Goodwill 11 500
Bilan. Amortissement goodwill

Dot amortissement
11 500
goodwill

Résultat global 11 500


Compte de résultat . Amortissement goodwill

243 Calcul réserves consolidées


Voir calcul en 231
Réserves consolidées 0
Goodwill 460 000
Intérêts minoritaires 4 160 000

72
244 Calcul du résultat consolidé au 31/12/n

M B total
Résultat 500 000 1 000 000

corrections
amortissement construction -15 000 -15 000
Impôt différé 5 000 5 000
résultat corrigé 500 000,0 990 000,0 1 490 000

% groupe 100% 60%

résultat consolidé
(avant goodwill) 500 000,00 594 000 1 094 000
Amortissement GOODWILL -11 500 -11 500

résultat consolidé
(après goodwill) 500 000,00 582 500 1 082 500

% minoritaire 0% 40% 0

intérêts minoritaires 0,00 396 000,00 396 000


Total intérêts minoritaires 4 556 000

Nota : l’amortissement de l'écart d'acquisition dans la méthode du 99.02 ou goodwill acquéreur (IFRS)
n’est pas compris dans le calcul du résultat corrigé dans la mesure où il correspond à la part du groupe
sur le goodwill revenant au groupe. Il est donc pris en compte après le calcul de la quote-part du résultat
corrigé consolidé.

73
245 Bilan consolidé au 31/12/n

31/12/n 01/07/n Variation


Actifs
Ecart d'acquisition 460 000 460 000
Amortissement -11 500

Construction 10 600 000 10 600 000


Amortissement -265 000
Trésorerie 1 750 000
12 533 500 11 060 000

Passifs
Capital 6 700 000 6 700 000
Réserves consolidées 0 0
Résultat 1 082 500 0
Capitaux propres
7 782 500 6 700 000 1 082 500
consolidés

Intérêts minoritaires 4 556 000 4 160 000

Impôt différé 195 000 200 000


12 533 500 11 060 000
246 Compte de résultat consolidé au 31/12/n

Compte de Résultat consolidé

Ventes 2 250 000


Achats 500 000
Amortissement 265 000
Impôt différé -5 000

Résultat net des


entreprises intégrées
1 490 000
avant amortissement
goodwill

Dot aux
amortissements des 11 500
écarts d'acquisition

Résultat de
1 478 500
l'ensemble consolidé

Minoritaires -396 000

Résultat net part du


groupe 1 082 500

74
Traitement de l'exemple en goodwill complet
26 Calcul du goodwill complet
Liquidités décaissées 60% 6 700 000

Juste valeur de la
participation déja 0%
détenue

Juste valeur de la
participation des 40% 6 700 000 4 466 667 prorata 40%/60%
minoritaires

A déduire
Juste valeur des
capitaux propres (voir calcul exemple 1) 10 400 000
acquis
Goodwill complet 766 667

27 Bilan consolidé au jour de l'acquisition au 1/07n


271 Calcul des réserves consolidées et des intérêts minoritaires
M B Total
capital et réserves 10 000 000
corrections
Construction 600 000,00 600 000
Impôt différé -200 000,00 -200 000

Nouvelle rubrique
Goodwill 766 667 766 667
complet
Capitaux propres
corrigés (hors 0 11 166 667
résultat)

% d'intérêt 100% 60%

Quote-part groupe 0 6 700 000

titres -6 700 000 -6 700 000

Réserves
0 0 0
consolidées

% minoritaire 0,00% 40%

Intérêt minoritaire 0 4 466 667 4 466 667

Nota : il n'y pas de rubrique amortissement du goodwill car en norme IFRS le


goodwill n'est pas amorti

75
272 Ecritures de partage des capitaux propres au moment de l'acquisition

Capital, réserves B 10 000 000


Construction 600 000

Goodwill complet 766 667

Réserves consolidées 0

Titres de participation 6 700 000


Impôt différé passif 200 000
Intérêts minoritaires 4 466 667
11 366 667 11 366 667

Centralisation du tableau de calcul des réserves consolidées et des intérêts


minoritaires

273 Bilan consolidé

Actifs
Goodwill complet 766 667
Construction 10 600 000 avec écart d'évaluation
11 366 667

Passifs
Capital 6 700 000
Réserves consolidées 0
Résultat 0
Capitaux propres
6 700 000
consolidés
Intérêts minoritaires 4 466 667
Impôt différé 200 000
11 366 667

Etats financiers consolidés au 31 décembre n (exemple


28
Goodwill complet)
281 Amortissement du goodwill et de l'écart d'évaluation

01/07/n 31/12/n
Amortissement
réévaluation 0 -15 000
construction

Impôt différé 0 5 000

Amortissement
Pas d'amortissement en IFRS
goodwill 0 0
Total incidence résultat -10 000

76
282 Ecritures correspondantes en consolidation
Impact résultat
Résultat B 10 000 -10 000
Impôt différé actif 5 000
Amortissement construction 15 000
Bilan. Amortissement construction

Dot amortissement 15 000


Produit Impôt différé 5 000
Résultat global 10 000
Compte de résultat . Amortissement construction

Résultat M néant
Amortissement Goodwill néant
Bilan. Amortissement goodwill

Dot amortissement
néant
goodwill

Résultat global néant


Compte de résultat . Amortissement goodwill

77
283 Calcul réserves consolidées
Voir calcul en 231
Réserves consolidées 0
Goodwill 766 667
Intérêts minoritaires 4 466 667

284 Calcul du résultat consolidé au 31/12/n

M B total
Résultat 500 000 1 000 000

corrections
amortissement construction -15 000 -15 000
Impôt différé 5 000 5 000
Amortissement GOODWILL néant en IFRS 0
résultat corrigé 500 000,0 990 000,0 1 490 000

% groupe 100% 60%

résultat consolidé 500 000,00 594 000,00 1 094 000

% minoritaire 0% 40% 0

intérêts minoritaires 0,00 396 000,00 396 000


Total intérêts minoritaires 4 862 667

285 Bilan consolidé au 31/12/n (en IFRS)

31/12/n 01/07/n Variation


Actifs
Goodwill 766 667 766 667
Amortissement néant en IFRS

Construction 10 600 000 10 600 000


Amortissement -265 000
Trésorerie 1 750 000
12 851 667 11 366 667

Passifs
Capital 6 700 000 6 700 000
Réserves consolidées 0 0
Résultat 1 094 000 0
Intérêts minoritaires 4 862 667 4 466 667
Capitaux propres
12 656 667 11 166 667 1 490 000
consolidés

Impôt différé 195 000 200 000


12 851 667 11 366 667
78
IFRS
La différence ci-dessus entre le goodwill complet et le goodwill partiel soit 306.667 € a pour contrepartie les intérêts
minoritaires. Ces derniers font partie des capitaux propres dans les normes IFRS.

Nota : pour des raisons pédagogiques, la terminologie goodwill complet est employée dans l'exemple. Bien entendu,
seule la terminologie goodwill est retenue dans les états financiers.

286 Compte de résultat consolidé au 31/12/n en IFRS

Compte de Résultat consolidé

Ventes 2 250 000


Achats 500 000
Amortissement 265 000
Impôt différé -5 000

Résultat de
1 490 000
l'ensemble consolidé

Minoritaires -396 000

Résultat net part du


groupe 1 094 000

30 Commentaires de l'exemple
Ecart d'acquisition /goodwill positif
1. Quand il est positif l'écart d'acquisition est porté au bilan à l'actif dans les
immobilisations incorporelles. Il peut être en effet considéré comme le supplément de
prix payé au titre des avantages procurés par le contrôle de l'entreprise consolidée.

2. Dans les comptes français consolidés et depuis le 1er janvier 2016, l'écart d'acquisition
n'est plus systématiquement amorti. Il n'est pas amorti si l'on démontre que sa durée
d'utilisation n'est pas limitée. Dans le cas contraire, il sera amorti sur sa durée
d'utilisation. Dans les cas exceptionnel où la durée d'utilisation est limitée mais où elle ne
peut pas être déterminée de façon fiable, il sera amorti sur une durée forfaitaire de 10 ans.
79
L'écart d'acquisition non amorti fait l'objet en contrepartie chaque année d'un test de
dépréciation afin de vérifier sa valeur réelle. L'amortissement de l'écart d'acquisition est
présenté dans une ligne particulière au compte de résultat afin d'isoler son impact.

3. La norme IFRS 3 "regroupements d'entreprises" régit le calcul du goodwill (et de l'écart


d'évaluation).
4. Le goodwill dans les normes IFRS - qui ont repris le dispositif des normes américaines
en vigueur depuis l5 décembre 2001 – n'est pas amorti (IAS 38). En contrepartie,
l'écart d'acquisition est soumis à un test de dépréciation (test d'impairment) (IAS 36)
afin de vérifier que la juste valeur de l'écart d'acquisition est au moins égale à sa
valeur comptable. La méthode des flux de trésorerie (free cash flows) futurs actualisés
est privilégiée pour déterminer la juste valeur de l'écart d'acquisition.

Projet IFRS PME. Le projet de norme prévoit à titre de simplification de rendre obligatoire
l'amortissement du goodwill sur une durée de 10 ans pour les entités considérées comme des
PME.

5. Pour ce faire, dans les normes IFRS le goodwill comptable est affecté à des UGT (Unités
Génératrice de Trésorerie) de l'acquéreur. La valeur recouvrable de l'UGT est ensuite
calculée à partir du montant le plus élevé entre sa valeur nette de cession ou la valeur
d'utilité (méthode des flux de trésorerie futurs actualisés). Si la valeur recouvrable de l'UGT
est inférieure à la valeur comptable de l'UGT (incluant le goodwill), l'entreprise constatera
une perte de valeur par le biais d'une provision pour dépréciation qui sera affectée en
priorité au goodwill puis au prorata de la valeur comptable des autres actifs composant
l'UGT.

5 bis. En normes américaines, le processus est un peu plus complexe sachant que l'UGT est
appelée ici Unité de Reporting. Si la juste valeur de l'UGT est inférieure à la valeur comptable
de l'UGT (goodwill inclus), l'entreprise comparera le goodwill comptable avec la valeur
implicite du goodwill et comptabilisera une perte de valeur si cette dernière lui est inférieure,

80
par le biais d'une provision pour dépréciation du goodwill. La valeur implicite du goodwill
est obtenue par différence entre la juste valeur de l'UGT appréhendée essentiellement par la
méthode des flux de trésorerie futurs actualisés avec le montant de la méthode de l'actif net
réévalué de la totalité des justes valeurs des actifs et passifs comptabilisés ou non de l'unité de
reporting ou de trésorerie.

6. Dans ces conditions, alors que dans les comptes consolidés français, la dépréciation du
goodwill est en règle générale étalée par le biais d'un amortissement, le résultat arrêté en
normes IFRS peut enregistrer un effet de massue par le biais d'une provision pour
dépréciation du goodwill dont l'impact peut être très important. Ainsi, les comptes de
VIVENDI UNIVERSAL et de FRANCE TELECOM ont été grevés en 2001 en une fois
après la mise en œuvre de ces tests d'impairment de lourdes pertes (respectivement 13 et 9
milliards d'euros) les plus élevées qui n'avaient jamais été dégagées par des sociétés
françaises.

7. La dépréciation du goodwill dans les normes IFRS et américaines est irréversible et


ne peut être annulée dans les comptes ultérieurs. Elle est comptabilisée au résultat
opérationnel (voir cours ultérieur) dans ces normes alors qu'elle est généralement présentée
dans le 99.02 après le résultat net des entreprises intégrées.

Goodwill complet
8. Comme l'indique l'exemple ci-dessus, le goodwill complet est calculé comme suit :

81
Liquidités décaissées 60% 6 700 000

Juste valeur de la
participation déja 0%
détenue

Juste valeur de la

participation des 40% 6 700 000 4 466 667

minoritaires

A déduire
Juste valeur des
capitaux propres (voir calcul exemple 1) 10 400 000
acquis
Goodwill complet 766 667

La méthode du goodwill complet est réservée aux acquisitions


d'entreprises/regroupement donnant lieu à contrôle exclusif.
Dans cette optique, le goodwill complet est calculé au niveau de l'ensemble de l'entité
économique (optique entité économique). Le goodwill complet se rajoute donc aux autres
écarts d'évaluation et la juste valeur de la participation des minoritaires est calculée à partir de
la valeur de l'entreprise soit ici en cas d'absence de prime de contrôle ou d'abattement de
minorité à partir du montant décaissé (6.700.000 € pour 60%).

9. Dans le goodwill complet, la prime de contrôle qui a pu être payée par l'acquéreur pour
acquérir la participation doit être neutralisée pour le calcul de la juste valeur des intérêts
minoritaires. De même, l'on peut tenir compte de la décote dite de minorité (une
participation d'un minoritaire peut valoir moins que celle du bloc majoritaire). Dans ces
conditions, l'évaluation de la juste valeur des intérêts minoritaires est souvent confiée à un
expert.

Goodwill partiel versus goodwill complet


Le goodwill complet appartient au groupe et aux minoritaires alors qu'en goodwill partiel seule
la part groupe est valorisée. Dans ces conditions, dans l'exemple précédent, le passage du
goodwill partiel au goodwill complet s'obtient comme suit :
Goodwill partiel : 460.000 €
Part du goodwill partiel appartenant aux minoritaires : 306.667 €
82
460.000 x 40%/60% = 306.667
Goodwill total : 766.667 €
(Goodwill total = goodwill partiel/60%.Attention cette dernière relation n'existe qu'en l'absence de prime de
contrôle retenue dans la transaction)

Par ailleurs, en goodwill partiel, la juste valeur n'est pas appréciée au niveau de l'entreprise mais
au niveau de celle des actifs et passifs acquis qui ont été identifiés (si une entreprise est évaluée
à 1.000 alors que son actif net corrigé est de 800, alors en goodwill partiel l'on retient une juste
valeur de 800). La présentation IFRS permet donc également de retrouver le goodwill partiel en
valorisant la part des intérêts minoritaires à partir des actifs/passif identifiés (capitaux propres
acquis) et non plus à partir des liquidités décaissées (coût d'acquisition).
Présentation IFRS du calcul en goodwill partiel

Liquidités décaissées 60% 6 700 000

Juste valeur de la
participation déja 0%
détenue

Part des minoritaires


dans les capitaux
40% 4 160 000
propres acquis
(10.400.000)

A déduire
Juste valeur des
capitaux propres 10 400 000
acquis
Goodwill partiel 460 000

Ecart d'acquisition /goodwill négatif


10. Dans quelques cas, l'écart d'acquisition peut être négatif. Ce cas survient si par exemple
la négociation du prix d'acquisition a retenu un abattement sur les capitaux propres pour
une insuffisance de rentabilité. Le règlement 99.02 impose de porter cet écart en
déduction des écarts d'acquisition positifs. Cet écart négatif sera rapporté
progressivement au résultat en 99.02 selon un plan de reprise de provision sur une durée
reflétant les hypothèses retenues et les objectifs fixés lors de l'acquisition. En normes
IFRS (IFRS3), l'écart négatif est dénommé "Profit dû à une acquisition à des

83
conditions avantageuses". Comme l'indique cette terminologie, l'écart est comptabilité
immédiatement en résultat.

Ecart d'évaluation (juste valeur des actifs/passif identifiables)


11. Le montant résultant de l'évaluation des actifs/passif identifiables constitue la nouvelle
valeur brute. Celle-ci sert de base aux calculs ultérieurs des plus ou moins-values en cas
de cession, ainsi que des dotations aux amortissements s'ils se rapportent à une
immobilisation amortissable et aux dépréciations qui apparaîtront dans les résultats
consolidés.
12. Les parts de marché ne sont pas considérés comme un actif identifiable en IFRS. Cela est
également le cas en 99.02 depuis le 1er janvier 2016.

13. Au moment de l'acquisition, le calcul des écarts d'évaluation (et donc de l'écart
d'acquisition) est provisoire. En 99.02, il peut être modifié dans le délai d'un an qui suit
la date de clôture du premier exercice. En IFRS, le délai d'un an est calculé à partir de la
date d'acquisition.

Fiscalité différée

14. La fiscalité différée est toujours calculée dans les comptes consolidés français sur les
écarts d'évaluation sauf s'ils se rapportent à des actifs incorporels non amortis (marque
le plus souvent) ne pouvant être cédé séparément de l'entreprise acquise.
IFRS
Dans les normes IFRS, cette exemption ne s'applique pas.

84
15. En revanche, la fiscalité différée n'est pas calculée en France sur les goodwills car ces
derniers ne sont pas reconnus dans les comptes sociaux et ne sont donc pas déduits des
résultats.

Coût d'acquisition des titres


16. En 99.02, les frais externes d'acquisition (honoraires…) sont toujours à inclure au coût
d'acquisition pour leur montant net d'impôt quelque soit le type d'opération (avec
changement de contrôle comme une entrée dans le périmètre en contrôle exclusif ou sans
changement de contrôle (on reste par exemple en contrôle exclusif).

17. En IFRS, ils sont :


a. comptabilisés en charge dans les opérations avec changement de contrôle (IFRS 3)
;
b. rajoutés pour leur montant brut dans les opérations sans changement de contrôle et
pour les opérations sous influence notable (mise en équivalence). Cela revient à les
déduire des capitaux propres.

Goodwill : méthode dérogatoire


En 99.02, depuis le 1er janvier 2017, les écarts d'acquisition ne peuvent être imputés à titre
dérogatoire dans les réserves consolidés (en moins par conséquent des réserves pour les
écarts d'acquisition positifs) que pour les seules opérations de fusions et d'apports partiels
d'actif dites sous contrôle commun (voir cours de fusion).

En IFRS, cette méthode dérogatoire n'est pas autorisée actuellement.

85
Goodwill et mise en équivalence
18. En 99.02, l'écart d'acquisition est isolé dans les actifs incorporels (idem que la méthode de
l'intégration globale), en IFRS, il est compris dans le poste titres mis en équivalence
(Participations dans les entreprises associées).

86
CHAPITRE VIII Variations du pourcentage d'intérêt du
périmètre de consolidation

Nous abordons désormais l'un des domaines le plus complexe des comptes consolidés.

Les variations du pourcentage d'intérêt concernent les opérations qui modifient le périmètre de
consolidation, à savoir :

- les achats de lots de titres complémentaires à des tiers


- la cession totale ou partielle de titres à des tiers
- les augmentations de capital qu’elles soient souscrites par des tiers ou des entreprises de
l’ensemble consolidé
- les opérations de fusion et assimilés s’analysant comme des restructurations internes du
groupe (fusion de deux sociétés sœurs par exemple contrôlées de manière exclusive)
- les opérations de fusion et assimilés s’analysant comme des restructurations externes du
groupe (absorption d'une société hors groupe par exemple)

Par conséquent, ces opérations consistent à analyser leur impact sur les comptes
consolidés, c'est à dire sur les réserves consolidées/intérêts minoritaires, le résultat
consolidé, l'écart d'acquisition, à l’issue de ces opérations.

Ces impacts seront différents selon qu'il s'agit d'opérations :

- sans changement sur la méthode de consolidation (pas de modification du


type de contrôle)

- avec changement sur la méthode de consolidation (modification du type


de contrôle)

87
1. Opérations avec augmentation du pourcentage d’intérêt

Ces opérations peuvent consister par exemple à :

- l’acquisition par une société consolidée de titres complémentaires auprès des


minoritaires d’une autre société déjà consolidée ;

- la souscription par une société du groupe à une augmentation de capital sans que les
autres actionnaires souscrivent dans les mêmes proportions (augmentation de capital
avec relution)

- la fusion absorption d'une nouvelle société entrant dans le périmètre de consolidation


par une société déjà incluse dans le périmètre.

1.1 En 99.02
Augmentation du pourcentage d'intérêt : sans changement de contrôle
Dans ce cas lors l'acquisition de titres complémentaires :
- en intégration globale : il n'y a pas de remise en cause des évaluations initiales (écart
d'évaluation) des actifs et des passifs identifiés à la date de la prise de contrôle. L'écart
dégagé est donc affecté en totalité à un écart d'acquisition complémentaire ;
- en mise en équivalence : il y a réévaluation des évaluations initiales.

Augmentation du pourcentage d'intérêt : avec changement de contrôle


Dans ce cas, il y a réévaluation des évaluations initiales (écart d'évaluation) des actifs et des
passifs identifiés à la date du changement de la prise de contrôle. Les anciennes évaluations
initiales sont remplacées par les nouvelles et l'amortissement ancien est soldé.
L'écart dégagé est affecté en totalité à un écart d'acquisition complémentaire.

88
1.2 En IFRS (norme IAS 27 R)
Augmentation du pourcentage d'intérêt : sans changement de contrôle
Une opération ne modifiant pas la nature du contrôle est analysée comme une simple opération
entre les actionnaires (groupe ou minoritaire) sans modification de l'entité économique. Cette
acquisition n’a donc pas d’impact sur le résultat ou les écarts d'acquisition. C’est pourquoi, le
goodwill initial est figé et l’impact de l’acquisition de titres complémentaires est porté en moins
des capitaux propres alors que dans les normes françaises l'impact est affecté à un écart
d'acquisition complémentaire.

Augmentation du pourcentage d'intérêt : avec changement de contrôle


Dans ce cas, il y a :
- réévaluation des évaluations initiales (écart d'évaluation) des actifs et des passifs
identifiés à la date du changement de la prise de contrôle. Les anciennes évaluations
initiales sont remplacées par les nouvelles et l'amortissement ancien est soldé.
- annulation du goodwill initial et calcul d'un résultat sur le lot de titres déjà acquis
- calcul d'un nouveau goodwill

1.3.Exemple
1.3.1 Acquisition d'un lot de titres sans changement de contrôle en 99.02/IFRS

La société mère M a acquis les titres suivants de la société A :


Lot 1 début année n : 60 % des titres pour 600.000
Lot 2 milieu année n+2 : 20 % des titres pour 250.000
n n+2
Capitaux propres de A 800 000 950 000
Réestimation
terrain 75 000 90 000
construction 180 000 210 000

amortissement sur 20 ans

Taux d'impôt société 33,33% 33,33%

89
Calcul de l'écart d'acquisition : sans changement de contrôle
année n année n+2
IFRS ou 99.02 IFRS ou 99.02
Prix d'acquisition 600 000 250 000

Capitaux Propres à la date de l'achat 800 000 950 000


terrains 75 000 75 000 Figé
constructions 180 000 180 000
Amortissement -22 500
Impôt différé -85 000 -77 500
Ecarts d'évaluation à la date de l'achat 170 000 155 000
Capitaux propres réévalués 970 000 1 105 000
% acheté 60% 20%

Montant des capitaux propres acquis 582 000 221 000


Ecart d'acquisition en 99.02 18 000 29 000
Ecart d'acquisition cumulé en 99.02 47 000

en IFRS
écart d'acquisition 18 000
en déduction des capitaux propres 29 000

IFRS : en méthode du goodwill partiel (goodwill acquéreur)

1.3.2 Augmentation de capital avec relution


99.02
L'augmentation du pourcentage d'intérêt résultant de l'augmentation de capital avec relution
donne lieu à un écart d'acquisition complémentaire sera calculé comme suit :

90
99.02
Augmentation de capital inégalement souscrite (dont certains ne font pas partie du
groupe) dans une entreprise A sous contrôle exclusif
Augmentation de capital avec relution sans changement de méthode
Capitaux propres de A avant augmentation de capital
Ecarts d'évaluation résiduels
% détenu
Part dans les capitaux propres de A détenu avant augmentation de
capital 1

Capitaux propres de A après augmentation de capital


Ecarts d'évaluation résiduels
% détenu
Part dans les capitaux propres de A détenu après augmentation de
2
capital

Effet sur les capitaux propres (capitaux propres acquis) 3 = 2-1

Coût de l'augmentation de capital 4

Nouvel écart d'acquisition 5 = 4 -3

Nota : si la totalité de l'augmentation de capital est souscrite par des sociétés du périmètre

de consolidation, l'impact est comptabilisé en réserves consolidées

IFRS
On applique les principes ci-dessus : l'impact d'une opération sans changement de contrôle
(opération entre actionnaire) est comptabilisé dans les capitaux propres, celle avec changement de
contrôle donne lieu à la comptabilisation d'un nouvel écart d'acquisition calculé dans les conditions
ci-dessus.

2. Opérations avec diminution du pourcentage d’intérêt

Ces opérations sont par exemple :

- la cession par une société consolidée de titres soit à des tiers soit à une société du
groupe d’une autre société déjà consolidée ;
- la fusion absorption d'une nouvelle société entrant dans le périmètre de consolidation
par une société déjà incluse dans le périmètre ;
91
- la souscription par les minoritaires à une augmentation de capital sans que le groupe
souscrive dans les mêmes proportions (augmentation de capital avec dilution)

2.1 En 99.02
Diminution du pourcentage d'intérêt : sans changement de contrôle/avec changement de contrôle
Les diminutions de pourcentage d’intérêt dans les opérations sans changement de contrôle ou
avec changement de contrôle donnent lieu à la comptabilisation d’un résultat consolidé de
cession.
Toutefois, si l’opération a lieu entre deux sociétés du groupe, ce résultat consolidé de cession sera
ensuite neutralisé dans la mesure où il s’agit d’une opération de restructuration interne.

2.2 En IFRS
Diminution du pourcentage d'intérêt : sans changement de contrôle
Les diminutions de pourcentage d’intérêt dans les opérations sans changement de contrôle donnent
lieu comme indiqué ci-dessus à la constatation d’un impact en capitaux propres (réserves
consolidées) car il n'y a pas de modification de l'entité économique.

Diminution du pourcentage d'intérêt : avec changement de contrôle


Les diminutions de pourcentage d’intérêt dans les opérations avec changement de contrôle
donnent lieu à la comptabilisation :
- d’un résultat consolidé de cession sur les titres cédés ;
- d’un résultat sur les titres conservés calculé à partir de leur juste valeur estimé selon
la norme IFRS qui leur est applicable

Exemple
2.3.1 Cession de titres
Le résultat de cession dans les comptes individuels est égal à la différence entre :
- le prix de cession
- le prix d’acquisition des titres cédés

92
Le résultat de cession dans les comptes consolidés sera différent puisqu’il prendra en compte la
valeur consolidée des titres vendus au lieu du prix d’acquisition. Ce résultat est égal dans les
comptes consolidés à la différence entre :
- le prix de cession
- la valeur consolidée des titres vendus

La valeur consolidée des titres vendus correspond au prix d’acquisition des titres de la filiale
acquise majoré de ses réserves accumulées depuis leur acquisition.

L’écart entre le résultat de cession des titres dans les comptes sociaux et celui dans les comptes
consolidés sera neutralisé dans les réserves de la société qui a réalisé le résultat (vendeur).

Ce retraitement revient finalement à « sortir » de la consolidation la quote-part des réserves


consolidées correspondant à la quote-part des titres cédés.

En 99.02

Calcul du résultat consolidé de cession des titres


99.02
Prix de cession 1
Capitaux propres comptables à la date de cession 2
Ecart d'évaluation résiduels à la date de cession 3
Capitaux propres comptables réestimés à la date de la cession 4 = 2+3
% de participation cédé 5
Quote-part de capitaux propres réestimés cédés 6=5x4

Quote-part de l'écart d'acquisition résiduel cédé 7


Valeur consolidée des titres cédés 8 =6+7
Résultat consolidé de cession 9= 1-8
Résultat social de cession 10
Différence avec le résultat social de cession à retraiter 10 -9

Le cas échéant les écarts de conversion seront rajoutés en 3 bis.

99.02

93
Ecriture (en cas de plus value) dans la société vendeuse
Résultat x
Réserve x
Bilan. Neutralisation de la différence entre le résultat social et le
résultat consolidé

Résultat global x
Produit de cession titres cédés x
Compte de résultat

Autre méthode de calcul de cette différence avec le résultat social de cession

Capitaux propres consolidés avant la cession 11


Quote-part cédée par rapport au lot acquis 12
Quote-part de capitaux propres consolidés cédés 11*12
Cette quote-part correspond à la différence avec le résultat social de cession

En IFRS
Avec goodwill partiel
L'impact de la cession des titres est calculé comme en 99.02 sachant qu'il n'y a pas ici
d'amortissement du goodwill.

Avec goodwill complet


Le principe est le même sachant que le calcul de l'impact est modifié car le goodwill total est
analysé comme un écart d'évaluation.

94
Calcul du résultat consolidé de cession
Goodwill complet
Prix de cession 1
Capitaux propres comptables à la date de cession 2
Ecart d'évaluation résiduels à la date de cession 3
Goodwill résiduel à la date de cession 4
Capitaux propres comptables réestimés à la date de la cession 4 = 1+2+3
% de participation cédé 5
Quote-part de capitaux propres réestimés cédés 6=5x4

Valeur consolidée des titres cédés 6


Résultat consolidé de cession 7= 1-6
Résultat social de cession 8
Différence avec le résultat social de cession à retraiter 8 -7

Dans ce cas, le goodwill complet est rajouté aux autres écarts d'évaluation.

23.3.Augmentation de capital avec dilution


99.02
La diminution du pourcentage d'intérêt résultant de l'augmentation de capital avec relution donne
lieu au calcul d'un résultat consolidé calculé comme suit :

95
99.02
Augmentation de capital inégalement souscrite (dont certains ne font pas partie du
groupe) dans une entreprise A sous contrôle exclusif
Augmentation de capital avec dilution sans changement de méthode
Capitaux propres de A avant augmentation de capital
Ecarts d'évaluation résiduels
% détenu
Part dans les capitaux propres de A détenu avant augmentation de
capital 1

Capitaux propres de A après augmentation de capital


Ecarts d'évaluation résiduels
% détenu
Ecart d'acquisition résiduel lié à la diminution du % d'intérêt

Part dans les capitaux propres de A détenu après augmentation de


2
capital

Effet sur les capitaux propres (capitaux propres acquis) 3 = 2-1

Coût de l'augmentation de capital 4

Résultat consolidé de l'opération 5=3-4

Nota : si la totalité de l'augmentation de capital est souscrite par des sociétés du périmètre de

consolidation, l'impact est comptabilisé en réserves consolidées

En IFRS, l'on appliquera les principes ci-dessus selon la situation de changement ou non de
contrôle

96
CHAPITRE IX Présentation des états financiers consolidés

1. Normes française 99.02


Les documents de synthèse comprennent :
 le bilan consolidé,
 le compte de résultat consolidé
 le tableau des flux de trésorerie consolidés
 l'annexe

Un autre état de synthèse, à savoir le tableau de variation des capitaux propres consolidés, qui
permet de contrôler la cohérence des comptes consolidés doit figurer dans l'annexe.

Nota : le règlement 99.02 a prévu la présentation du tableau des flux de trésorerie dans le corps de
l'annexe. Cet état est en pratique présenté à la suite du bilan et du compte de résultat

97
BILAN CONSOLIDE EN NORMES FRANCAISES (règlement 99.02)
Exercices clos le
en …. n
Amortissements

ACTIF Brut Net n-1 PASSIF n n-1

et provisions
Actif immobilisé Capitaux propres
Ecart d'acquisition Capital
Immobilisations incorporelles Primes
Immobilisations corporelles Réserves consolidées
Immobilisations financières Résultat net (part du groupe)
Titres mis en équivalence Autres (dont écart de conversion)
Total total

Intérêts minoritaires

Provisions pour risques et charges

Actif circulant Dettes


Stocks et en cours Emprunts et dettes financières
Clients et comptes rattachés Fournisseurs et comptes rattachés

Autres créances et comptes de


Dettes fiscales et sociales
régularisation
Autres dettes et comptes de
Valeurs mobilières de placement
régularisation
Disponibilités

Total Total

Total de l'actif Total du passif


Nota :
Le règlement 99.02 prévoit en fait de porter sur une seule ligne le résultat consolidé et les réserves consolidées. Mais en pratique le résultat consolidé est isolé

La ligne Autres dans les capitaux propres peut être détaillée pour :

les écarts de conversion (part groupe)


98
les actions d'autocontrôle de l'entreprise consolidante détenus par une entreprise contrôlée (participation circulaire) sous la rubrique "titres de l'entreprise consolidante (le
montant sera négatif)
COMPTE DE RESULTAT CONSOLIDE (règlement 99.02)
(classement des charges et produits par nature)
Exercices clos le ….
en …. n n-1
Chiffre d'Affaires
Autres produits d'exploitation
Achats consommés
Charges de personnel
Autres charges d'exploitation
Impôts et taxes
Dotations nettes aux amortissements, dépréciation et provisions
Résultat d'exploitation

Produits et charges financières


Résultat financier

Résultat courant des entreprises intégrées


Produits et charges exceptionnels
Impôt sur les résultats

Résultat net des entreprises intégrées

Quote-part dans les entreprises mises en équivalence


Dotations aux amortissements des écarts d'acquisition
Résultat net de l'ensemble consolidé

Intérêts minoritaires

Résultat net (part du groupe)


Résultat par action
Résultat dilué par action

Nota :
Il est d'usage de présenter les dotations aux amortissement ou provisions nettes des reprises
La participation des salariés est incluse dans les charges du personnel

Le règlement 99.02 autorise la présentation d'un compte de résultat par fonction (coût des ventes, charges
commerciales, charges administratives….)

99
Tableau des flux de trésorerie consolidés (règlement 99.02)
Exercices clos le ….
en…. n n-1

Résultat net des entreprises intégrées


Elimination des charges et produits sans incidence sur la trésorerie et non liés à
l'activité :
Dotations nettes aux Amortissements et provisions (financier inclus)
Valeur comptable des éléments d'actifs cédés et des projets abandonnés
Produits de cession
Quote-part des subventions d'investissement virées au résultat

Marge brute d'autofinancement des sociétés intégrées


Dividendes recçus des sociétés mises en équivalence
Variation du besoin en fonds de roulement lié à l'activité
Total des flux de trésorerie généré par l'activité
Acquisition d'immobilisations
Cessions d'immobilisations, nettes d'impôt
Variation du besoin en fonds de roulement
Incidence des variations de périmètre
Total des flux de trésorerie liés aux opérations d'investissements

Dividendes versés aux actionnaires de la société mère


Dividendes versés aux actionnaires des sociétés intégrées
Augmentation de capital en numéraire
Emissions d'emprunts
Remboursement d'emprunts
Subventions d'investissement reçues

Total des flux de trésorerie liés aux opérations de financement

Variation de trésorerie

Trésorerie d'ouverture
Trésorerie de clôture
Incidence des variations de cours de devises

2. Normes IFRS
Les documents de synthèse comprennent :
 le bilan consolidé,
 le compte de résultat consolidé (ou état de résultat global consolidé)
 le tableau des flux de trésorerie consolidés
 le tableau de variation des capitaux propres consolidés
 les notes annexes aux comptes consolidés
100
Nous présenterons dans le cadre de ce cours, uniquement les deux premiers états de synthèse, le
tableau des flux de trésorerie consolidés en normes IFRS étant voisin de celui du 99.02.

BILAN CONSOLIDE EN IFRS (exemple indicatif)


Exercices clos le ….
en ….

ACTIF n n-1 PASSIF n n-1

Actif non courants Capitaux propres


Goodwill Capital social
Immobilisations incorporelles Primes, titres auto-détenus
Immobilisations corporelles Réserves consolidées
Immeubles de placement Résultat net part du groupe
Participations dans les entreprises associés Capitaux propres part du groupe
Intérêts minoritaires
Actifs financiers Total capitaux propres
Actifs d'impôts différés
Total Passifs non courants
Emprunts et dettes financières

Provision pour retraite et autres avantages au


Actifs courants personnel
Stocks et en cours Provisions non courantes
Clients et autres créances d'exploitation Autres passifs non courants
Autres actifs courants Passif d'impôts différés
Actif d'impôt exigible Total
Actifs financiers courants
Trésorerie et équivalents de trésorerie Passifs courants
Actifs détenus en vue de la vente Provisions courantes
Actifs non courants et actifs des activités
destinées à être cédés Fournisseurs
Total Autres passifs courants
Part à court terme des emprunts à long terme
Passif d'impôt exigible

Dettes financières courantes

Passif des activités destinées à être cédés

Total Total
Nota :
On relève que les intérêts minoritaires sont inclus dans les capitaux propres
Le résultat IFRS peut être englobé avec les réserves
Par ailleurs, contrairement à la présentation française, le bilan IFRS ventile en courant et en non courant la part à plus d'un an et à moins d'un an

101
ETAT DU RESULTAT GLOBAL CONSOLIDE (exemple indicatif en Normes IFRS)
(classement des charges et produits par nature)
Exercices clos le ….
en …. n n-1
Chiffre d'affaires
Autres produits de l'activité
Achats consommés
Charges de personnel
Charges externes
Impôts et taxes
Dotations aux amortissements, dépréciation et provisions
Variation des stocks de produits en cours et de produits finis
Autres produits d'exploitation
Autres charges d'exploitation
Résultat opérationnel courant (optionnel)
Autres produits opérationnels
Autres charges opérationnelles
Résultat opérationnel

Coût de l'endettement brut


Autres charges financières
Impôt sur les résultats
Quote-part du résultat net des sociétés mises en équivalence
Résultat net d'impôt des activités non abandonnées

Résultat net d'impôt des activités abandonnées

Résultat net de l'ensemble consolidé

Produits et charges enregistrés directement en capitaux propres


Ecarts actuariels relatifs aux indemnités de fin de carrière
Variation de juste valeur des instruments financiers de couverture
Ecarts de conversion
Effets d'impôt des produits et charges
Résultat global

Ventilation du résultat net n n-1


Résultat net part du groupe
Intérêts minoritaires
Résultat net
Résultat net par action
Résultat net dilué par action
Ventilation du résultat global
Résultat global part du groupe
Intérêts minoritaires

Nota :
La perte de valeur du goodwill (dépréciation) est portée généralement dans les autres charges non opérationnelles

Les normes IFRS aussi la présentation d'un compte de résultat par fonction (coût des ventes, charges
102
commerciales, charges administratives….)
CHAPITRE X Optiques de la consolidation

1. Théories
Les théories déclinent quatre types d'optiques en matière de consolidation
- optique du propriétaire
- optique économique
- optique financière
- optique mixte : économique et financière

Optique du propriétaire (property concept)


L'objectif est de montrer aux propriétaires de la société mère ce qu'ils possèdent et ce qu'ils doivent.
Dans une société non détenue à 100%, les actifs et les dettes leur appartiennent au prorata de
leur taux de participation
correspondrait à la méthode de l'intégration proportionnelle
Les profits internes sont éliminés pour la part de la société mère

Optique de l'entité économique (entity concept)


Les comptes consolidés sont considérés avec deux catégories de propriétaires intéressés : les majoritaires et les minoritaires

Les intérêts minoritaires font partie des capitaux propres


Les écarts d'acquisition sont retenus en totalité
Les profits internes sont éliminés en totalité et répartis entre la société mère et les minoritaires
Il s'agit de l'optique retenue en matière de consolidation en normes IFRS

Optique financière (parent company concept)


L'objectif est de fournir aux actionnaires de la société mère la véritable valeur comptable de leurs titres, compte
tenu de son activité directe et de celle effectuée par l'intermédiaire de ses filiales
Les intérêts minoritaires font partie des dettes
Les retraitements ne concernent que les majoritaires
Les profits internes sont éliminés pour la part de la société mère

Optique mixte financière et économique


L'objectif est de fournir aux associés de la société mère la véritable valeur des titres , mais à l'intérieur
d'une entité économique englobant majoritaires et minoritaires.
Les écarts d'évaluation sont retenus en totalité et réparties entre le groupe et les minoritaires
Les écarts d'acquisition sont retenus pour la part du groupe
Il s'agit de l'optique retenue en matière de consolidation en normes françaises (99.02)

2. Exemple

103
Les optiques de la consolidation

1 Organigramme
M

80%

2 Paramètres de l'opération
21 Bilans
1/01/n 31/12/n
Bilans M A A
Immobilisations 200 100 95
Titres A 180
Titres B
Stocks 40 85 80
Créances 200 90 125
Total 620 275 300 0
Capital 300 150 150
Prime de fusion/prime d'apport
Réserves 50 50 50
Résultat 120 30
Autres passifs 150 75 70
Total 620 275 300 0
(titres achetés à l'ouverture)

22 Compte de résultat année n


M A
Produits 520 130
Charges 400 100
Résultat 120 30

23 Acquisition
Capitaux Propres comptable 200,00
Ecart d'évaluation sur immobilisations 10,00
Capitaux Propres achetés 210,00
% acheté 80%
Quote-part capitaux propres achetés 168,00
Prix d'acquisition 180,00
Ecart d'Acquisition payé la mère 12,00
Ecart d'Acquisition total 15,00

24 Opérations intervenues au cours de l'exercice n


AàM MàA
Ventes de produits 20,00 60,00
Bénéfice réalisé 5,00 20,00
Produits encore dans les stocks ? oui oui
104
Tableau comparatif des différentes optiques
Mixte
Propriétaire Economique Financière économique
Bilans et financière

Actif
Immobilisations 284,00 305,00 303,00 305,00
Ecart d'acquisition 12,00 15,00 12,00 12,00
Titres A 0,00 0,00 0,00 0,00
Stocks 84,00 95,00 100,00 95,00
Réalisable 300,00 325,00 325,00 325,00
Total 680,00 740,00 740,00 737,00

Passif
Capital 300,00 300,00 300,00 300,00
Réserves 50,00 50,00 50,00 50,00
Résultat 124,00 120,00 124,00 120,00
Intérêts minoritaires 50,00
Capitaux Propres consolidés 474,00 520,00 474,00 470,00
Intérêts minoritaires 46,00 47,00
Dettes 206,00 220,00 220,00 220,00
Total 680,00 740,00 740,00 737,00
Contrôle 0,00 0,00 0,00 0,00

Retraitements de consolidation
Ecart d'évaluation sur immobilisations 8,00 10,00 8,00 10,00

Stocks : Elimination des profits internes -20,00 -25,00 -20,00 -25,00


stocks provenant de la mère -16,00 -16,00 -20,00
stocks provenant de la filiale -4,00 -4,00 -5,00

Partage des capitaux propres réestimés de A 168,00 168,00 168,00 168,00


Ecart d'acquisition 12,00 15,00 12,00 12,00
Elimination des titres -180,00 -180,00 -180,00 -180,00
Différence 0,00 3,00 0,00 0,00

Résultat groupe 124,00 120,00 124,00 120,00


Résultat M 120,00 120,00 120,00 120,00
Quote-part Résultat A 24,00 24,00 24,00 24,00
Profits internes sur stocks -20,00 -24,00 -20,00 -24,00

Intérêts minoritaires 50,00 46,00 47,00


Partage des capitaux propres de A 42,00 40,00 42,00
Quote-part résultat A 6,00 6,00 6,00
Profits internes sur stocks -1,00 -1,00
Quote-part écart d'acquisition 3,00
105
Tableau comparatif des différentes optiques
Mixte
Propriétaire Economique Financière économique
Compte de résultat et financière
Produits 560 570 586 570
Charges 436 445 456 445
Résultat intérêt minoritaire 6 5
Résultat consolidé groupe 124 125 124 120

Retraitements de consolidation
Ventes de M à A
Achats/ventes -48,00 -60,00 -48,00 -60,00

Ventes de A à M
Achats/ventes -16,00 -20,00 -16,00 -20,00

Résultat groupe 124 120 124 120


Résultat M 120 120 120 120
Quote-part Résultat A 24 24 24 24
Profits internes sur stocks -20 -24 -20 -24

Résultat minoritaire inclus résultat 6 5


Quote-part résultat A groupe 6 6
Profits internes sur stocks -1 0 -1

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