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Evaluer une entreprise c’est lui donner une valeur. Par valeur, il faut
entendre la qualité conventionnelle de l’objet qui lui est attribuée à la suite
de calculs ou d’une expertise.
La valeur est une opinion qui peut être soit subjective soit objective ou les
deux à la fois.
Le prix c’ est le montant payé effectivement lors d’une transaction . Il est
tangible.
La valeur est le produit d’une approche théorique qui peut n’être qu’une
simple comparaison ou le recours à une référence ou bien encore résulter
de calculs plus ou moins complexes en application d’une méthode ou d’une
formule.
L’évaluation d’entreprise est un domaine où l’appréciation humaine a un
très grand poids. Sur les chiffres proposés sur la valeur d’une entreprise par
les experts, il faut ajouter des pourparlers qui aboutissent souvent à des
résultats très différents à cause de la panoplie des méthodes d’évaluation.
L’essentiel pour l’évaluateur est de savoir quand il est préférable
d’appliquer telle ou telle méthode et surtout d’en connaître les limites.
A travers ces différences, apparaissent deux conceptions théoriques.
Les uns parlent de la conception des comptables et des économistes, les
autres de la conception des évaluateurs, des praticiens et des analystes.
Pour les comptables, il faut se référer à la comptabilité financière.
La comptabilité générale ou financière fournit les éléments constitutifs du
bilan d’une entreprise selon une approche patrimoniale c’est-à-dire que le
bilan est un inventaire des éléments du patrimoine de l’entreprise. Le bilan
établi, soit en cours d’exercice soit en fin d’exercice a essentiellement pour
objet la mesure des résultats obtenus. Le bilan ne peut servir directement à
l’évaluation du patrimoine de l’entreprise.
Il faut pour cela faire intervenir des éléments d’appréciation indépendants
de la comptabilité traditionnelle.
On distingue plusieurs types de bilans : le bilan de fondation, le bilan en
cours d’exercice, le bilan de fin d’exercice, le bilan fiscal, le bilan de fusion
et le bilan d’apport, le bilan prévisionnel et le bilan de liquidation.
Toutefois, quelles que soient les insuffisances et les
critiques adressées aux procédures comptables
utilisées pour évaluer les éléments du bilan, sous la
pression des règles fiscales en particulier, le bilan reste
un instrument de référence constante de l’évaluation
d’une entreprise (surtout les méthodes patrimoniales).
Quelles sont les occasions d’évaluation
L’évaluation d’une entreprise s’impose dans les cas suivants :
Acquisition ou vente globale de l’entreprise ;
Cession d’un fonds de commerce ;
Fusion ou apport partiel d’actif ;
Privatisations
Souci des dirigeants de l’entreprise de connaître la valeur de leur outil
de travail.
Quelles sont les différentes notions de valeur ?
La valeur patrimoniale ;
La valeur substantielle ;
La valeur de rendement ;
Le goodwill ;
Les valeurs intrinsèques ;
La valeur négociée ;
La valeur boursière
:
Total de l’actif du bilan 750 000
Réserves : 75 000
Résultat : 25 000
Provisions pour pertes et charges justifiées 55 000
Total des dettes d’exploitation : 170 000
Total des dettes sociales: 30 000
Total des fiscales 20 000
Le capital de la société 3 75 000 (valeur nominale de l’action est de 100 DH
L’entreprise prévoit de distribuer 3 DH par action
Calculer l’ANC et la VMA
Calculer l’actif net comptable et la valeur mathématique de l’action.
1ère méthode : ANC =Total de l’actif net –actif fictif - total des dettes(y compris les
dividendes)
Actif total: 750 000
Actif fictif : 7 500
Dettes totales 220 000
(exploitation+sociales +fiscales)
Provisions pour pertes et charges 55 000
Dividendes 3 750 x3 = 11 250
375 000/100= 3 750 actions
Actif net comptable 456 250
2ème méthode: Actif net comptable = capital social +réserves +résultat non distribué-
actif fictif
Capital social 375 000
Réserves 75 000
Résultat non distribué 13 750
Actif fictif -7 500
Actif net comptable 456 250
Valeur mathématique de l’action (VMA) = ANC/Nombre d’actions
VMA = 456 250 / 3 750 = 121, 6666
VMA ou VMC = 122
VMC (suite)
§3. Limites de la méthode de l’ANC
La principale critique adressée à cette méthode est qu’elle valorise la
situation patrimoniale de l’entreprise et ne prend pas en compte la
valeur réelle des biens de l’entreprise en raison de certaines
pratiques comptables et fiscales (principe du coût historique,
principe de prudence, méthodes d’amortissements). L’ANC
constitue une vision historique et non économique de l’entreprise.
Pour passer de l’actif net comptable à l’actif net comptable corrigé
des retraitements sont nécessaires. Ces derniers permettent de
retenir la valeur de marché des immobilisations et de tenir compte
des impôts latents. On parle alors de l’actif net comptable corrigé
(ANCC) lorsque le bilan est retraité. C’est la raison pour laquelle les
analystes préfèrent l’actif net comptable corrigé.
Section II. Actif net comptable corrigé (ANCC) et valeur
mathématique intrinsèque (VMI)
Pour déterminer l’actif réel corrigé et le passif réel corrigé, il faut opérer des
retraitements sur le bilan comptable.
§1.Les retraitements du bilan
A. L’actif
1.Les non-valeurs: c’est l’actif fictif ( il s’agit des frais de constitution, des charges à
répartir sur plusieurs exercices et des primes de remboursement des obligations.).
Cet actif fictif doit être supprimé de l’actif total
2.Les actifs incorporels (immobilisations incorporelles : le droit au bail, la clientèle ,
l’achalandage).
3. Les actifs corporels (les immobilisations corporelles).
4. Les immobilisations financières ( titres immobilisés et titres de participation)
5. les actifs circulants (stocks, créances, titres et valeurs de placement)
6. La trésorerie-passif
Tous les éléments d’actif sont pris pour leur valeur comptable
B: Au passif
1. Les dettes financières sont des dettes à long terme
2.Les provisions pour risques et charges sont des dettes probables si elles sont
justifiées elles sont traitées selon l’échéance du risque ou de la perte soit en tant que
dettes à long terme si l’échéance est supérieure à 1 an ou en dettes à court terme si
l’échéance est inférieure à un an. Si au contraire, elles ne sont pas justifiées ( on dit
qu’elles sont sans objet) alors elles sont traitées comme des dettes à court terme en
prélevant 30% pour l’Etat et 70% sont rattachés aux capitaux propres.
3. Les dettes à court terme sont les dettes fournisseurs, les dettes sociales, les dettes
fiscales à moins qu’il n’y ait un report d’échéance.
3.Les engagements hors bilan viennent augmenter le passif exigible.
C. L’actif net comptable corrigé (ANCC)
L’actif net comptable corrigé (ANCC) ou actif net réévalué (ANR)
correspond à la différence entre valeur des actifs réels et la valeur des
dettes réelles qui sont prises pour leur valeur réelle.
L’ANCC peut être déterminé de 2 façons:
1. 1ère méthode: ANCC = Actif réel corrigé – Passif réel corrigé
2. 2ème méthode: ANCC= ANC +Plus-values latentes –Moins-values
latentes.
ANCC (suite)
2ème méthode:
ANCC= capitaux propres – les non-valeurs + les plus-
values – les moins-values.
Après avoir calculé l’ANCC, il convient de calculer la
valeur mathématique intrinsèque de l’action qui est
égale à l’ANCC divisé par le nombre d’actions:
VMI d’une action = ANCC/ nombre d’actions.
ANCC (suite)
Traitement des écarts de conversion. Les écarts de conversion - actif
qui sont en principe compensés par une provision pour perte de change
restent dans l’actif (sinon, ils font partie de l'actif fictif). Les écarts de
conversion - passif (gains de change latents) sont ajoutés à l'actif net
comptable corrigé ou aux capitaux propres.
ANCC= Actifs réels –Dettes réelles
Dettes réelles =total des dettes + provisions pour risques et charges (ne
pas inclure l’ écart de conversion passif (gains de change latents)
ANC peut être calculé à partir des capitaux propres –actif fictif +écart
de conversion passif (car considérés comme des capitaux propres) -
dividendes
Rectification de la valeur des autres postes de l'actif.
Quand la valeur comptable d'un bien est différente de la
valeur vénale, on retient cette dernière. Si aucune
information n’est donnée sur les éléments d’actif ou de
passif, alors on prend la valeur comptable. Différentes
méthodes permettent de déterminer la valeur vénale
(expertise, cotation, comparaisons, calculs).
Limites des méthodes patrimoniales
Ces méthodes ont une vision statique de l’entreprise.
Il n’y a pas de prise en compte des opportunités de croissance de
l’entreprise ni des synergies : valeur égale à la somme des
éléments pris séparément ni des actifs intangibles (capital
humain) susceptibles de créer de la valeur.
⇒ Ces méthodes sont peu utilisées par les financiers.
Chapitre II. L’évaluation par la méthode de
l’actif économique
L’actif économique correspond soit à l’actif net
comptable corrigé soit à la valeur substantielle brute
soit aux capitaux permanents nécessaires à
l’exploitation:
Section I. La valeur substantielle brute (VSB)
§1. Survol de la VSB
La VSB est aussi appelée valeur fonctionnelle qui a été
introduite en 1960 par des experts allemands et reprise
par l’Union européenne des experts comptables.
VSB
Il s’agit de déterminer la valeur des actifs engagés dans
l’exploitation de l’entreprise indépendamment de leur mode de
financement. La VSB est centrée sur les valeurs réelles de l’outil
industriel ou commercial et ajoute à l’actif réel total des éléments
nécessaires au fonctionnement de l’ entreprise(biens en leasing ou
en location) et les dépenses de remise en état des équipements
vétustes et exclusion des actifs hors exploitation.
La VSB comprend tous les biens utilisés pour les besoins de
l’exploitation. La VSB ne correspond pas à la valeur ou le prix à
payer par l’acheteur éventuel dans la mesure où elle ne constitue
qu’une étape intermédiaire dans le processus de détermination de
la valeur de l’entreprise selon les méthodes basées sur le goodwill à
voir ultérieurement.
VSB (suite)