La constitution et

dissolution de la SARL

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 Table des matières

Table des matières

I. La constitution de la SARL 3
A. Les conditions de fond .................................................................................................................................................3
1. Le droit général des contrats ........................................................................................................................................................3
2. Les associés ...................................................................................................................................................................................3
3. Les apports ....................................................................................................................................................................................3
a. Les apports en numéraire.................................................................................................................................................................................3
b. Les apports en nature .......................................................................................................................................................................................4
c. Les apports en industrie ...................................................................................................................................................................................5
4. L'objet social ..................................................................................................................................................................................5
5. Le capital social .............................................................................................................................................................................5
B. Les conditions de forme ...............................................................................................................................................5
1. Les statuts ......................................................................................................................................................................................5
a. La forme des statuts..........................................................................................................................................................................................5
b. Le contenu.........................................................................................................................................................................................................5
2. Les formalités de publicité ............................................................................................................................................................6

II. La dissolution de la SARL 6

A. Les causes habituelles de dissolution .........................................................................................................................6
B. Les causes de dissolution spécifiques à la SARL.........................................................................................................6

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I. La constitution de la SARL
A. Les conditions de fond
1. Le droit général des contrats
Comme tout contrat, le contrat de société qui donne naissance à une SARL doit respecter les conditions de validité
requises par le Code civil. Deux points doivent être précisés en la matière :
Cas de vice du consentement, le contrat de société ne peut être annulé que si tous les associés en ont été
victimes, ce qui est très rare en pratique. Donc si un seul associé a été victime d'un dol ou a commis une erreur,
la société ne pourra pas être annulée.
Les associés de SARL n'ayant pas la qualité de commerçant, la capacité commerciale n'est pas requise. Des
personnes incapables peuvent être associées d'une SARL dès lors qu'elles sont représentées pour l'exercice
des droits attachés à leurs parts sociales.
Un mineur pourra ainsi détenir des parts sociales de SARL, notamment à la suite d'un héritage, sans que cette
situation conduise à la dissolution ou la transformation de la société, comme c'est le cas dans l'hypothèse
d'une société en nom collectif.

2. Les associés
Les associés de SARL peuvent être des personnes physiques ou des personnes morales. Leur nombre est compris
entre 2 et 100.
La création d'une SARL par un seul associé est cependant possible sous la forme d'une EURL.
De plus, en cas d'évolution du nombre d'associés, le passage de la SARL à l'EURL ou de l'EURL à la SARL se fait
automatiquement et sans dissolution de la société.

3. Les apports
Tous les types d'apports sont autorisés dans les SARL.

a. Les apports en numéraire

Lors de la constitution de la SARL, les apports en numéraire doivent être intégralement souscrits et libérés au moins
du cinquième de leur montant nominal à la souscription, le solde étant versé dans les 5 ans qui suivent
l'immatriculation, en une ou plusieurs fois selon les besoins de la société, sur demande du gérant ou d'un
mandataire désigné judiciairement.
Les fonds libérés sont déposés dans les 8 jours chez un séquestre, banque, notaire ou Caisse des dépôts et
consignations, où ils sont bloqués jusqu'à l'immatriculation de la société.

Remarque
À défaut de constitution ou d'immatriculation dans les 6 mois suivants le premier dépôt de fonds, les apporteurs
ont la possibilité de demander au dépositaire le retrait les fonds versés, soit collectivement par l'intermédiaire
d'un mandataire désigné par l'ensemble des apporteurs pour les représenter, soit individuellement sur
autorisation judiciaire.
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b. Les apports en nature

Il est possible d'apporter à une SARL qui se crée des biens meubles, corporels ou incorporels, ainsi que des biens
immeubles.
Le Code de commerce exige que l'évaluation de chaque apport en nature figure dans les statuts.
Cette évaluation est effectuée au vu d'un rapport annexé aux statuts et établi sous sa responsabilité par un
commissaire aux apports désigné à l'unanimité des futurs associés ou, à défaut, par le président du tribunal de
commerce à la demande de l'un d'entre eux.
Par exception, à cette règle, le Code de commerce permet aux associés d'évaluer les apports en nature sans
intervention d'un commissaire aux apports dès lors que deux conditions sont réunies :
Pas d'apport en nature d'un montant supérieur à 30 000 euros.
Valeur totale de l'ensemble des apports en nature non soumis à l'évaluation d'un commissaire aux apports
n'excédant pas la moitié du capital social.
Dans cette hypothèse la désignation d'un commissaire aux apports est facultative, mais la décision doit être prise à
l'unanimité des associés.

Exemple
Exemple 1
Capital égal à 100 000 euros composé d'apports en numéraire pour 65 000 euros et d'un apport de matériel
estimé à 35 000 euros → l'intervention d'un commissaire aux apports est obligatoire.
Exemple 2
Capital égal à 100 000 euros composé d'apports en numéraire pour 65 000 euros, d'un apport de matériel estimé à
25 000 euros et d'un apport de marchandises estimé à 10 000 euros → l'intervention d'un commissaire aux
apports est facultative.
Exemple 3
Capital égal à 100 000 euros composé d'apports en numéraire pour 40 000 euros, d'un apport de matériel estimé à
10 000 euros et d'un apport de marchandises estimé à 10 000 euros, apport d'un brevet estimé à 20 000 euros et
apport d'une marque estimée à 20 000 euros.
L'évaluation de tous les apports en nature par les associés eux-mêmes est impossible et l'intervention d'un
commissaire aux apports est obligatoire.
Exemple 4
Capital égal à 100 000 euros composé d'apports en numéraire pour 55 000 euros, d'un apport de matériel estimé à
35 000 euros et d'un apport de marchandises estimé à 10 000 euros.
Un des apports étant supérieur à 30 000 euros, l'intervention d'un commissaire aux apports est obligatoire, y
compris pour l'évaluation de l'apport de marchandises.

Les associés de SARL sont solidairement responsables pendant cinq ans, à l'égard des tiers, de la valeur attribuée
aux apports en nature lors de la constitution de la société dans deux hypothèses :
Lorsqu'il n'y a pas eu de commissaire aux apports
Et lorsqu'ils ont retenu une valeur différente de l'évaluation établie par le commissaire aux apports et que
cette décision a causé un préjudice à un tiers.
De plus, la majoration frauduleuse d'un apport en nature constitue un délit qui engage la responsabilité pénale des
associés.

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c. Les apports en industrie

Les apports en industrie sont autorisés dans la SARL et l'EURL, mais ils ne figurent pas au capital de la société. En
contrepartie de son apport, l'associé a droit à une fraction des bénéfices et au boni de liquidation dans les
conditions fixées par les statuts.
De la même manière, il participe aux pertes selon les modalités prévues statutairement.

4. L'objet social
En ce qui concerne la SARL, il peut s'agir d'un objet civil ou commercial.
Certaines activités ne peuvent cependant pas être exercées dans le cadre d'une SARL car elles sont réservées à
d'autres formes juridiques. C'est le cas notamment des activités d'assurance, de capitalisation et d'épargne, qui ne
peuvent s'exercer que dans le cadre d'une société anonyme.

5. Le capital social
Depuis 2003, le Code de commerce n'exige plus de capital minimum pour la constitution d'une SARL et ce sont donc
les statuts qui en déterminent librement le montant.
De même, la valeur nominale des parts sociales est libre.

B. Les conditions de forme

1. Les statuts
a. La forme des statuts
Comme pour les autres formes sociales, les statuts de la SARL doivent être établis par écrit, soit par acte sous
signature privée, soit par acte authentique, selon le choix des fondateurs.
Rappelons cependant que la forme authentique est obligatoire en cas d'apport d'un bien immeuble ou d'un bail de
plus de 12 ans et qu'elle est conseillée dans l'hypothèse d'une société créée entre époux.

b. Le contenu

Les mentions obligatoires :

Forme, durée, dénomination sociale, siège, objet et capital de la société.
Évaluation des apports en nature.
Répartition des parts entre les différents associés.

Les mentions facultatives :

Modalités spécifiques de nomination des gérants.
Pouvoirs des gérants dans l'hypothèse de clauses limitatives.
Modalités particulières de cession et de transmission des parts sociales, par exemple mention d'une clause
d'agrément.
Règles de majorité spécifiquement exigées pour certaines décisions.
Règles de répartition des bénéfices et des pertes.

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Les annexes éventuelles :

Rapport du commissaire aux apports.
Actes accomplis pour le compte de la société en formation.

2. Les formalités de publicité

Pour obtenir l'immatriculation d'une SARL, on applique les règles communes à toutes les sociétés :
Publication d'un avis de constitution dans un JAL.
Dépôt des documents obligatoires au CFE :
Statuts et annexes.
Avis de constitution.
Certificat de dépôt des fonds libérés.
Justification du siège social.
Informations relatives au représentant légal de la société.
Demande d'immatriculation.
Immatriculation au RCS avec délivrance du Kbis.
Publication au BODACC.

II. La dissolution de la SARL

A. Les causes habituelles de dissolution
Certaines causes de dissolution sont communes à toutes les sociétés et concernent donc également la société à
responsabilité limitée.
La dissolution de plein droit peut résulter des évènements suivants :
Arrivée du terme ;
Réalisation ou extinction de l'objet social ;
Annulation du contrat de société.
La dissolution volontaire résulte d'une décision des associés prise dans les conditions de majorité prévues
pour la modification des statuts.
La dissolution judiciaire peut être prononcée dans les circonstances suivantes :
Pour juste motif, par exemple une mésentente entre associés paralysant le fonctionnement ;
En cas de liquidation judiciaire ;
À titre de sanction pénale.

B. Les causes de dissolution spécifiques à la SARL

En ce qui concerne la société à responsabilité limitée, le Code de commerce prévoit en outre deux causes
spécifiques de dissolution :
Nombre d'associés supérieur à 100
Lorsque le nombre d'associés d'une SARL dépasse le maximum autorisé, le Code de commerce exige une
régularisation dans le délai d'un an, qui peut consister soit à revenir au nombre maximal, soit à changer de
forme juridique en procédant à la transformation de la société.
À défaut de régularisation dans le délai prévu, la dissolution intervient de plein droit.

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Perte de la moitié du capital social

Dans les 4 mois suivant l'assemblée générale ordinaire annuelle ayant constaté la perte de la moitié du capital
social, les associés doivent décider s'il y a lieu de prononcer la dissolution anticipée de la société. La décision
des associés est publiée selon les règles habituelles : JAL, dépôt au greffe, inscription au RCS et publication au
BODACC.
Si la dissolution n'est pas prononcée, la société doit régulariser sa situation, au plus tard à la clôture du
deuxième exercice suivant celui au cours duquel la constatation des pertes est intervenue. La régularisation
peut prendre la forme d'une reconstitution ou d'une réduction du capital.
À défaut de régularisation dans le délai légal, toute personne intéressée peut demander la dissolution de la
société. La jurisprudence considère que ce droit d'agir n'est pas restreint aux seuls associés, mais est
également ouvert aux tiers, notamment aux créanciers, à condition qu'ils y aient un intérêt.

Remarque
Ne constituent pas une cause de dissolution de la SARL :
Le décès d'un associé, sauf clause statutaire contraire ;
L'incapacité, la liquidation judiciaire ou la faillite d'un associé ;
La réunion de toutes les parts sociales entre les mains d'un seul associé, la SARL devenant de plein droit une
EURL en pareille hypothèse.

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