Vous êtes sur la page 1sur 4

1

CHAP XII : CONSOLIDATION DES COMPTES

La consolidation des comptes consiste à établir des états financiers (bilan, compte de résultat...) qui reflètent la
réalité financière des deux ou plusieurs sociétés membres au sein d’un groupe afin de les regrouper comme si
elles ne formaient qu'une seule entité économique. Les comptes consolidés ont ainsi pour but de donner une image
globale de l’activité et de la situation d’un ensemble de sociétés qui, bien juridiquement indépendantes, sont
soumises à une unité de direction. (De l’anglais « To consolidate » qui signifie « unir, regrouper »)
Le bilan consolidé et le compte de résultat consolidé de cet ensemble de société sont présentés comme s’il
s’agissait d’un bilan et d’un compte de résultat d’une seule société.
I- CONCEPT
1- Définition d’un groupe
Un groupe est un ensemble des sociétés juridiquement indépendantes, mais liées par des participations ou des
contrats, elles exercent leurs activités sous la direction ou le contrôle d’une société mère (Société consolidante).
Le groupe n’a pas donc de personnalité morale, chaque société du groupe tient sa comptabilité à part, établit ses
états financiers et paie ses impôts à titre individuel. Malgré l’indépendance juridique, les sociétés du groupe sont
en générale placées sous le contrôle direct ou indirect d’un holding qui ne peut connaître sa situation financière
exacte que par l’établissement des états de synthèse consolidés de toutes les sociétés du groupe (Sociétés
consolidées).
La société mère contrôle (de l’anglais « To control » qui signifie « diriger et maitriser ») les autres sociétés de
groupe.
Le contrôle peut être défini comme le pouvoir de décider de la gestion et de l’activité d’une société de façon à en
retirer profit. La société mère qui possède un actif constitué uniquement par des titres de participation, et dont
l’objet est la gestion de ce portefeuille est dite société de portefeuille ou Holding.
2- Nature des liens entre les sociétés consolidées et la société mère
Nature de
Signification Schéma
participation
Participation directe de M dans F.
La société M possède des actions d’une société F : Le pourcentage de
Directe participation est déterminé par un simple rapport entre le nombre des
actions détenues par la société M et le nombre total des actions
composant le capital de la société F.
Participation indirecte de M dans F2 par l’intermédiaire de F1.
La société M possède des actions dans le capital de la société F1 laquelle
Indirecte
détient des actions dans le capital de la société F2 : C’est donc une sous-
filiale de M
Participation croisée entre M et F.
Croisée ou
La société M détient des actions de la société F qui détient à son tour des
réciproque
actions de la société M.
Participation circulaire entre M, F1, F2.
Circulaire M détient des actions de F1 qui détient des actions de F2 qui elle-même
détient des actions de M.

3- Pourcentage d’intérêts et de contrôle


a. Pourcentage d’intérêts :
Le pourcentage d’intérêt représente la quote-part du patrimoine de la filiale ou de la participation que possède
directement et/ou indirectement la société consolidante.

b. Pourcentage de contrôle :
Le pourcentage de contrôle représente le pourcentage de droits de vote que peut avoir la société consolidante, soit
directement, soit indirectement sur une filiale ou une participation. Il y a rupture de chaine quand le contrôle est
inférieur à 50% directement dans la société consolidée.
2

Exemple : les dirigeants d’une société M envisagent de constituer un groupe avec deux autres sociétés : F1 et F2.
Divers pourcentages de participation dans le capital sont envisagés.

Pourcentage d’intérêt de M Pourcentage de contrôle de M


Dans F2 Dans F2
Participation dans le capital Dans Dans
F1 Direct Par F1 Total F1 Direct Par F1 Total

II- PERIMETRE DE CONSOLIDATION


Le périmètre de consolidation d’un groupe définit les sociétés dont les comptes doivent être inclus dans les
comptes consolidés dudit groupe. Déterminer le périmètre de consolidation d’un groupe consiste ainsi à préciser
quelles sont les sociétés consolidables et les sociétés non consolidables.

A. Inclusion dans le périmètre de consolidation


1. Le contrôle exclusif :
Il peut résulter d’un contrôle de droit, d’un contrôle de fait ou d’un contrôle contractuel.
a. Contrôle de droit : Quand le pourcentage de contrôle de la société dominante dans la filiale est supérieur
à 50%.
b. Contrôle de fait : Quand la société dominante dispose pendant deux exercices d’un pourcentage de
contrôle supérieur à 40% et qu’aucun associé ne détient une fraction de capital supérieure à celle de la
société dominante.
c. Contrôle contractuel : C’est le droit d’exercer une influence dominante sur une entreprise en vertu d’un
contrat ou des clauses statutaires, lorsque le droit applicable le permet ; l’influence dominante existe dès
lors que, dans les conditions décrites ci-dessus, l’entreprise consolidante a la possibilité d’utiliser ou
d’orienter l’utilisation des actifs de la même façon qu’elle contrôle ses propres actifs.

2. Le contrôle conjoint :
Il résulte du partage du contrôle d’une société exploitée en commun par un nombre limité d’associés ou
d’actionnaires, de sorte que les politiques financières et opérationnelles résultent de leur accord. Deux éléments
sont essentiels à l’existence d’un contrôle conjoint :
 un nombre limité d’associés ou d’actionnaires partageant le contrôle ; le partage du contrôle suppose
qu’aucun associé ou actionnaire n’est susceptible à lui seul de pouvoir exercer un contrôle exclusif en
imposant ses décisions aux autres
 Un accord contractuel qui :
- Prévoit l’exercice du contrôle conjoint sur l’activité économique de l’entreprise exploitée en commun ;
- Établit les décisions essentielles à la réalisation des objectifs de l’entreprise exploitée en commun et qui
nécessitent le consentement de tous les associés ou actionnaires participant au contrôle conjoint.
3

3. Influence notable
Lorsqu’une société n’arrive pas à exercer toute seule ou en association avec d’autres actionnaires le contrôle
exclusif sur une filiale, mais détient un taux de contrôle non négligeable sur ladite filiale, (généralement 20% ou
plus), on peut conclure que la société en question est membre influent dans les prises de décisions et qu’elle exerce
une influence notable sur sa filiale.

III- METHODE DE CONSOLIDATION


 Les comptes des entreprises placées sous le contrôle exclusif de la société consolidante sont consolidés
par « intégration globale ».
 Les comptes des entreprises contrôlées conjointement avec d’autres actionnaires ou associés par la
société consolidante sont consolidés par « intégration proportionnelle ».
 Les comptes des entreprises sur lesquelles la société consolidante exerce une influence notable sont
consolidés par « mise en équivalence ».

1. Méthode de l’intégration globale


Elle consiste à :
 Intégrer dans les comptes de l’entreprise consolidante les éléments des comptes (du bilan et du résultat)
des entreprises consolidées, après retraitements éventuels,
 Répartir les capitaux propres et le résultat entre les intérêts de l’entreprise consolidante et les intérêts des
autres associés ou autres actionnaires dits « intérêts minoritaires,
 Éliminer les opérations et comptes les concernant réciproquement
Application :
La société M au capital de 400 000 000 Ar composé de 4 000 actions de 100 000 Ar chacune détient 1 600 actions
de la société F au capital de 200 000 000 Ar (composé de 2 000 actions de 100 000Ar chacune).
Bilan de la société M (en milliers d’ariary)
Actif Montant Passifs et capitaux propres Montant
Immobilisations corporelles 300 000 Capital social 400 000
Titres de participation (actions de F) 160 000 Réserves 100 000
Stocks 200 000 Résultat 80 000
Créances 180 000 Dettes 320 000
Trésorerie Actif 60 000
Total Général 900 000 Total Général 900 000

Bilan de la société F (en milliers d’ariary)


Actif Montant Passifs et capitaux propres Montant
Immobilisations corporelles 320 000 Capital social 200 000
Stocks 100 000 Réserves 60 000
Créances 90 000 Résultat 40 000
Trésorerie Actif 40 000 Dettes 250 000
Total Général 550 000 Total Général 550 000

Avant de présenter le bilan consolidé, déterminer successivement :


- Le pourcentage d’intérêt et pourcentage de contrôle,
- L’écart de consolidation, les réserves consolidées et les résultats consolidés
- La part des minoritaires

2. Méthode de l’intégration proportionnelle


Elle consiste à intégrer dans les comptes de l’entreprise consolidante la fraction des intérêts de l’entreprise
détentrice des titres dans les éléments du bilan (actif et passif exigible) et du résultat de l’entreprise consolidée
après retraitements éventuels. On remplace les titres de participation par la quote-part dans chacun des éléments
d’actif et du passif exigible de la filiale. Cette fraction de la valeur de la filiale sera ajoutée à la valeur des actifs
et du passif exigible de la société mère. Cette méthode ne laisse pas apparaître les intérêts minoritaires, puisque
l’intégration se limite à la fraction des actifs et des passifs revenant à la société consolidante.
Application :
La société M au capital de 400 000 000 Ar composé de 4 000 actions de 100 000 Ar chacune détient 1 000 actions
de la société F au capital de 200 000 000 Ar (composé de 2 000 actions de 100 000Ar chacune).
4

Bilan de la société M (en milliers d’ariary)


Actif Montant Passifs et capitaux propres Montant
Immobilisations corporelles 300 000 Capital social 400 000
Titres de participation (actions de F) 100 000 Réserves 100 000
Stocks 200 000 Résultat 80 000
Créances 240 000 Dettes 320 000
Trésorerie Actif 60 000
Total Général 900 000 Total Général 900 000

Bilan de la société F (en milliers d’ariary)


Actif Montant Passifs et capitaux propres Montant
Immobilisations corporelles 320 000 Capital social 200 000
Stocks 100 000 Réserves 60 000
Créances 90 000 Résultat 40 000
Trésorerie Actif 40 000 Dettes 250 000
Total Général 550 000 Total Général 550 000
Présentez le bilan consolidé

3. Méthode de la mise en équivalence


On substitue à la valeur des titres de participation la valeur réelle de la part d’actif net de la filiale dans laquelle
sont détenus ces titres. Elle consiste donc à remplacer la valeur comptable des titres de participation de la filiale
par la quote-part des capitaux propres de la filiale (y compris le résultat de l’exercice). Pour le compte de résultat,
il convient d’enregistrer en produit la quote-part du résultat de la filiale revenant à la société mère, ou en cas de
perte de constater en charge la quote-part de la perte de la filiale à faire supporter à la société mère.
Application :
La société M au capital de 400 000 000 Ar composé de 4 000 actions de 100 000 Ar chacune détient 500 actions
de la société F au capital de 200 000 000 Ar (composé de 2 000 actions de 100 000Ar chacune).
Bilan de la société M (en milliers d’ariary)
Actif Montant Passifs et capitaux propres Montant
Immobilisations corporelles 300 000 Capital social 400 000
Titres de participation (actions de F) 50 000 Réserves 100 000
Stocks 200 000 Résultat 80 000
Créances 240 000 Dettes 320 000
Trésorerie Actif 110 000
Total Général 900 000 Total Général 900 000

Bilan de la société F (en milliers d’ariary)


Actif Montant Passifs et capitaux propres Montant
Immobilisations corporelles 320 000 Capital social 200 000
Stocks 100 000 Réserves 60 000
Créances 90 000 Résultat 40 000
Trésorerie Actif 40 000 Dettes 250 000
Total Général 550 000 Total Général 550 000
Présentez le bilan consolidé

Etablir le compte de résultat consolidé pour les trois méthodes ci-dessus avec les données ci-après (en milliers)
Rubrique M F
Chiffre d’affaires 900 000 600 000
Produits financiers 20 000 25 000
Autres produits 40 000 20 000
Charges des opérations courante 100 000 450 000
Charges financières 750 000 100 000
Autres charges 30 000 55 000
Résultat 80 000 40 000

Vous aimerez peut-être aussi