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ANNEXE DU CHAPITRE 1 :

Définition du périmètre de consolidation selon la norme IFRS

I) Les différents types de contrôle selon les normes IFRS

A) La notion de « contrôle » définie par l’IFRS 10 :

« Un investisseur contrôle une entité faisant l’objet d’un investissement lorsqu’il est exposé ou qu’il a droit à des rendements variables
en raison de ses liens avec l’entité faisant l’objet d’un investissement et qu’il a la capacité d’influer sur ces rendements du fait du
pouvoir qu’il détient sur celle-ci ».

« Les droits pouvant conférer ce pouvoir peuvent être :

– les droits qui prennent la forme de droits de vote (ou de droits de vote potentiels) dans l’entité faisant l’objet d’un
investissement ;
– le droit de nommer, de réaffecter ou de révoquer les principaux dirigeants de l’entité faisant l’objet d’un investissement qui
ont la capacité de diriger les activités pertinentes ;
– le droit de nommer une autre entité pour diriger les activités pertinentes ou de révoquer l’entité qui les dirige ;
– le droit de diriger l’entité faisant l’objet d’un investissement de manière qu’elle conclue des transactions, ou d’opposer son
veto à la modification de transactions, au profit de l’investisseur
– d’autres droits (comme les droits décisionnels stipulés dans un contrat de gestion) qui donnent à leur détenteur la capacité
de diriger les activités pertinentes. »

B) La notion de « partenariat » définie par l’IFRS 11 :

« Un partenariat est une opération sur laquelle deux parties ou plus exercent un contrôle conjoint. »

« Le contrôle conjoint est un partage contractuellement convenu du contrôle exercé sur une opération, qui n’existe que dans le cas où
les décisions concernant les activités pertinentes requièrent le consentement unanime des parties partageant le contrôle ».

La norme IFRS 11 distingue deux types de partenariat :

 l’activité conjointe (joint opération) : activité résultant d’un accord par lequel les parties qui ont le contrôle conjoint ont des droits
sur les actifs et des obligations sur les passifs ;

Exemple : Les sociétés Alpha et Bêta ont créé une société en participation Delta régie par les articles 1871 à 1873 du Code civil. Cette
société n’a pas la personnalité morale et pour son fonctionnement les sociétés Alpha et Bêta ont fait des apports de biens et d’espèces
qu’ils reprendront lors de la dissolution de la société. La société Delta est une activité conjointe.

 la coentreprise (joint venture) : les parties ont des droits sur l’actif net de l’entité contrôlée conjointement

Exemple : Les sociétés anonymes Alpha et Bêta ont créé une société à responsabilité limitée Gamma en vue d’effectuer des opérations
en commun et d’y exercer un contrôle conjoint. Elles ont apporté chacune en capital une somme de 100 000 €, à charge pour la société
Gamma de réaliser les investissements nécessaires. Il est prévu qu’au moment de la dissolution de la société Gamma, l’actif net résiduel
sera réparti égalitairement entre les deux sociétés constituantes. La société Gamma est une coentreprise.

C) La notion d’ « entreprises associées » définie par l’IAS 28 :

« Une entité associée est une entité dans laquelle l’investisseur (l’entité détentrice) a une influence notable ».

« L’influence notable est le pouvoir de participer aux décisions relatives aux politiques financières et opérationnelles de l’entité détenue,
sans toutefois exercer un contrôle ou un contrôle conjoint sur ces politiques ».

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II) Les méthodes de consolidation selon la réglementation IFRS

A) Les différentes méthodes de consolidation

Coentreprises
Activités
Contrô le et entités
conjointes
associées

Intégration Mise en
Intégration partielle équivalence
globale

B) Comparaison des méthodes de consolidation entre le règlement français (ANC 2020-01) et la norme IFRS

Types de contrôle ANC 2020-01 IFRS

Contrôle exclusif (ANC 2020-01) ou


Intégration globale Intégration globale
Contrôle (IFRS 10)

Contrôle conjoint activités conjointes


Intégration proportionnelle Quote-part dans les actifs, passifs….
(joint operation)

Contrôle conjoint coentreprise (joint


Intégration proportionnelle
venture) Mise en équivalence
Influence notable Mise en équivalence

C) La principale divergence entre le règlement français et la norme IFRS : la méthode de consolidation en cas de
contrôle conjoint

Sur la définition du périmètre de consolidation et des méthodes de consolidation, la principale divergence entre la norme française
(ANC 2020-01) et la norme IFRS, se situe donc au niveau de la définition du contrôle conjoint et des méthodes de consolidation liées à
ce type de contrôle.

En effet, la méthode de consolidation suivant le type de partenariat est différente :

 Si partenariat du type « Activité conjointe » (joint operation)

Le coparticipant doit comptabiliser les éléments d’actifs, passifs, charges et produits selon la méthode de l’intégration d’une quote-part
de ces éléments. Cette quote-part varie selon la nature des postes intégrés.

 Si partenariat du type « Coentreprise » (joint venture)

« Un coentrepreneur doit comptabiliser ses intérêts dans une coentreprise à titre de participation selon la méthode de la mise en
équivalence, conformément à IAS 28 Participations dans des entreprises associées et des coentreprises. »

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Conclusion :

L’approche IFRS est donc bien différente de l’approche du règlement ANC 2020-01, tant par la définition du contrôle conjoint, que par
les méthodes utilisées pour consolider les entités.

Ainsi, même si la méthode utilisée dans le cas d’une activité conjointe ressemble à la méthode utilisée dans le cas d’une intégration
proportionnelle, elle est en fait bien différente car la quote-part du coparticipant peut varier selon la nature des postes intégrés alors
qu’en intégration proportionnelle, la quote-part est la même pour tous les postes du bilan et du compte de résultat (elle est égale au
pourcentage d’intérêts de l’entité consolidante dans l’entité consolidée).

Ainsi, dans le cadre d’une activité conjointe, la quote-part peut être de 30 % pour certains actifs et 50 % pour d’autres actifs. De même
pour le passif ou les postes du compte de résultat.

Conseil pour l’examen :

Dans un sujet, s’il est précisé qu’une société du groupe est détenue conjointement par une autre société du groupe et par une
société extérieure au groupe alors il faudra déterminer le type de partenariat.

Si le partenariat donne aux parties des droits sur les actifs et des obligations sur les passifs de l’entreprise contrô lée
conjointement alors il s’agit d’une activité conjointe.

Si en revanche le partenariat donne aux parties des droits sur l’actif net de l’entreprise contrô lée conjointement alors il s’agit
d’une co-entreprise.

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