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NORMES IFRS

Plan du cours :

Chapitre 1 : Cadre conceptuel ; États financiers (IAS 1 et IAS 7) ; Évaluation à


la juste valeur (IFRS 13) ; Secteurs opérationnels (IFRS 8) ; Méthodes
comptables ; Les regroupements d’entreprises (IFRS 3).

Chapitre 2 : Les instruments financiers (Normes IFRS 9)

Chapitre 3 : Paiement fondé sur des actions (Norme IFRS 2) et Consolidation


(Norme IFRS 10)

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Chapitre 1

Cadre conceptuel, états financiers, méthodes comptables et


consolidation

1. Normalisation comptable internationale

La normalisation comptable internationale vise à élaborer des standards comptables de base


acceptés internationalement pour faciliter les échanges et les comparaisons entre pays.

A l’origine de ce processus de standardisation se trouve l’« International Accounting Standard


Commitee (IASC) » créé en 1973, Dans les années 2000, certains scandales financiers ont mis en
avant le manque de transparence des informations à la disposition de l'investisseur privé. L’
« International Accounting Standard Board (IASB) fut alors créé en 2001 afin d'harmoniser les
rapports comptables au niveau international, et de permettre aux investisseurs de déterminer la
situation financière d'une entreprise.

IASB est un organisme de droit privé basée à Londres.

A) Structure opérationnelle de l’IASB

IFRS Foundation
and Monetary Board
(Conseil de surveillance)
Stratégie et Financement

Accounting Standards IASB Board


Advisory Board IFRS Advisory counsel
Élaboration des normes
Accompagnement des comptables Conseil
normalisations internationales

IFRS = International Financial Reporting Standards

Fondation IFRS : Gérée par un conseil de surveillance (« Trustees ») et composée de


représentants de l’ensemble de la communauté comptable dans le monde (comptables,
auditeurs, organismes boursiers, entreprises etc…)

IASB : Organe central de l’organisation chargé d’approuver les normes IFRS (14 membres
permanents issus en majorité des pays anglo-saxons).

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Liste des normes IAS-IFRS
Numéro Titre
IAS 1 Présentation des états financiers
IAS 2 Stocks
IAS 7 Tableaux des flux de trésorerie
IAS 8 Méthodes comptables, changements d’estimations comptables et erreurs
IAS 10 Événements postérieurs à la période de reporting
IAS 12 Impôts sur le revenu
IAS 16 Immobilisations corporelles
IAS 18 Produits des activités ordinaires
IAS 19 Avantages du personnel
IAS 20 Comptabilisation des subventions publiques et informations à fournir sur
l'aide publique
IAS 21 Effets des variations des cours des monnaies étrangères
IAS 23 Coûts d'emprunt
IAS 24 Informations relatives aux parties liées
IAS 26 Comptabilité et rapports financiers des régimes de retraite
IAS 27 États financiers individuels
IAS 28 Participations dans des entreprises associées et des coentreprises
IAS 29 Information financière dans les économies hyper inflationnistes
IAS 30 Informations à fournir dans les états financiers des banques et des
institutions financières assimilées
IAS 32 Instruments financiers : présentation
IAS 33 Résultat par action
IAS 34 Information financière intermédiaire
IAS 36 Dépréciation d'actifs
IAS 37 Provisions, passifs éventuels et actifs éventuels
IAS 38 Immobilisations incorporelles
IAS 40 Immeubles de placement
IAS 41 Agriculture
IFRS 1 Première adoption des normes d’information financière internationale
IFRS 2 Paiements fondés sur des actions
IFRS 3 Regroupements d’entreprises
IFRS 4 Contrats d’assurances
IFRS 5 Actifs non courants détenus en vue de la vente et activités abandonnées
IFRS 6 Prospection et évaluation de ressources minérales
IFRS 7 Instruments financiers : informations à fournir
IFRS 8 Secteurs opérationnels
IFRS 9 Instruments financiers
IFRS 10 États financiers consolidés
IFRS 11 Partenariats
IFRS 12 Informations à fournir sur les intérêts détenus dans d'autres entités
IFRS 13 Évaluation de la juste valeur
IFRS 15 Produits des activités ordinaires tirés des contrats conclus avec des
clients
IFRS 16 Contrats de location

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B) Normes IASB

Les normes IASB sont appelées normes IFRS. Elles regroupent les anciennes normes
(IAS – 41) et les nouvelles normes. Ces normes sont les référentiels comptables
définissant les méthodes de comptabilisation. Elles s’appliquent aux états financiers
individuels et consolidées de toutes les entreprises à but lucratif ainsi qu’aux informations
qu’elles publient.

Les normes IFRS sont plutôt bâties sur des principes tandis que les normes américaines
(GAAP) sont bâties sur des règles précises à respecter.

IFRS et Union Européenne


Depuis 2005, les sociétés des pays membres de l’UE cotées doivent utiliser IFRS pour
l’établissement de leurs comptes consolidés.
Les autres sociétés n'ont aucune obligation en la matière. Les PME peuvent aussi les respecter
en se basant sur un référentiel simplifié baptisé "référentiel IFRS entités privées" ou "IFRS
PME".

2. Les principes comptables applicables aux IFRS


Ces principes sont les suivants : l'approche bilancielle (priorité du bilan sur le compte de
résultat), la primauté de la substance sur la forme, le principe de neutralité, la priorité
accordée à la vision de l'investisseur, la place importante accordée à l'interprétation, et le
principe de prudence.

A) Objectifs de l’information financière à usage générale


Fournir, au sujet d’une entité, des informations utiles aux investisseurs en capitaux
propres, aux préteurs et autres créanciers, afin d’éclairer leurs prises de décision sur
l’apport en ressources qu’ils seraient amenés à effectuer dans cette entité.

B) Caractéristiques de l’information financières utile

 Caractéristiques essentielles :
La pertinence : Une information financière est pertinente si elle revêt une valeur
prédictive et/ou une valeur de confirmation.

La fidélité : L’information financière doit communiquer la substance économique


d’un phénomène et non s’en tenir à la forme juridique. Elle doit être neutre,
exhaustive et sans erreur. Ainsi, l’image fidèle est l’image aussi objective que
possible de la réalité économique de l’entreprise.

Exemple :
Le crédit-bail doit être présenté à l’actif du bilan (phénomène économique).
Sa présentation hors bilan (qui n’est pas acceptable en IFRS) se réfère à un
phénomène juridique.
US GAAP and IASB se sont rapprochés dans leur traitement du crédit-bail.
IFRS 16 et US GAAP lease accounting s’appliquent depuis 2019. Le crédit-bail
doit maintenant être présenté à l’actif et au passif du bilan des sociétés cotées.

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 Caractéristiques auxiliaires
Comparabilité : L’utilisateur doit être en mesure de relever les similitudes et les
différences de 2 séries de phénomènes économiques.
Vérifiabilité
Rapidité
Compréhensibilité. L’information doit être intelligible.

 Caractéristiques traitées par IAS 1


L’image fidèle ;
Continuité d’exploitation ;
Comptabilité d’engagement ;
Présentation séparée de diverses catégories d’éléments similaires ;
Non compensation des actifs, passifs, des produits et charges ;
Informations comparatives (périodes précédentes) pour tous les montants.

C) Les états financiers de l’entité comptable


La finalité des états financiers est de fournir à l’investisseur et aux créanciers des
informations sur les actifs, passifs, capitaux propres, produits et charges pour
pouvoir évaluer les flux de trésorerie nets futurs et la gestion des ressources.

D) Composantes des états financiers


Actif : Ressource économique détenue par l’entreprise susceptible de produire des
avantages économiques ;
Passif : Obligation actuelle de transférer une ressource économique à la suite
d’évènements passés.
Produits : Augmentation d’actif ou diminution de passif entrainant une
augmentation des capitaux propres autres que celles résultant de contributions des
actionnaires.
Charges : Augmentation du passif ou diminution de l’actif se traduisant par une
diminution des capitaux propres autres que celles résultant de distributions aux
actionnaires.

E) Comptabilisation et décomptabilisation
La comptabilisation est la saisie dans les états financiers (bilan et compte de résultat)
d’un objet qui correspond à la définition d’un élément des états financiers.
La décomptabilisation est la suppression d’un actif ou d’un passif de l’état de la
situation financière (bilan).

F) Méthodes d’évaluation
Distinction entre le cout historique et la juste valeur.
- Le cout historique : Fournit des informations monétaires sur les actifs, passifs,
produits et charges en utilisant les informations provenant de la transaction qui les
a créées. Il ne fournit pas d’information sur l’évolution des prix.
- La valeur actuelle : Fournit des informations monétaires sur les actifs, passifs,
produits et charges en utilisant des informations mises à jour afin de refléter la
situation à la date d’évaluation.

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Pour évaluer la valeur actuelle on a à disposition deux méthodes :
- La valeur d’utilité pour les actifs et la valeur de remboursements pour les passifs.
- La juste valeur (traduction de l’anglais « fair value ») est le prix qui serait perçu à
l’occasion de la vente d’un actif ou le prix payé pour transférer un passif, dans le cadre
d’une opération conclue dans des conditions entre des intervenants de marchés, à la date
d’évaluation (IFRS 13).
La valeur de marché est retenue comme juste valeur. Cependant, en l’absence de
marchés organisés lorsqu’il s’agit par exemple d’instruments négociés entre
établissements de crédits (transferts de dettes), on utilise des techniques financières
spécifiques comme l’actualisation des flux de trésorerie futurs ou d’autres modèles.

La juste valeur se justifie pour les raisons suivantes :


- Les décisions d’investissements se basent sur la juste valeur car elle reflète l’opinion des
marchés et la valeur actuelle des flux de trésorerie au moment de la prise de décision ;
- Les instruments financiers mis sur le marché bien avant leur échéance ont une valeur de
marché qui reflète mieux la réalité économique du moment que leur valeur nominale.
- Les valeurs historiques ne permettent pas toujours de comparer les performances.

IFRS 13 Techniques d’évaluation à la juste valeur : 3 techniques


- Approche par le marché : Les prix cotés sur des actifs et passifs identiques guident les
décisions de l’entreprise ;
- Approche par le résultat : Le montant unique actualisé est la conversion des flux de
trésorerie futurs ;
- Approche par les couts : Elle reflète le montant qui serait requis en cas de remplacement
de la capacité de service d’un actif
La norme présente aussi une hiérarchie en 3 niveaux de l’évaluation à la juste valeur.
- Niveau 1 : Comparaison de prix entre actifs identiques
- Niveau 2 : Comparaison de prix à partir de données constatées à partir de prix
similaires. Exemple : le prix d’acquisition d’une entreprise évalué en fonction du
PER moyen appliqué à d’autres acquisitions similaires dans la même industrie.
- Niveau 3 : Modèle d’évaluation prenant en compte le risque encouru par
l’investisseur sur un type de marché déterminé.

Exemple d’évaluation à la juste valeur (niveau 3) : Valeur d’utilité et valeur de


remboursement

La valeur d’utilité est la valeur actualisée des flux de trésorerie attendus de l’utilisation
d’un actif.
Exemple : Une machine est supposée générer 10 000 euros de flux de trésorerie
annuels pendant une durée de 5 ans. En utilisant 5% comme taux d’actualisation on
obtient :
Valeur d’utilité = 10 000 x 1 – 1.05-5 = 43 295 euros
0.05

La valeur de remboursement est la valeur actualisée des flux de trésorerie qui sera
consacrée à l’acquittement d’un passif.

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Exemple : La machine a été acquise pour 40 000 euros par emprunt sur 5 ans au taux
de 6% l’an.
On calcule l’annuité telle que 40 000 euros = Annuité x 1 – 1.06-5
0.06
Annuité = 40 000 x 0.06 = 9 496 euros
1 – 1.06-5
Valeur de remboursement = 9 496 x 1 – 1.05-5 = 41 113 euros
0.05

G) La présentation des informations à fournir


Informations financières à fournir et leur présentation.

H) Capital et maintien du capital


Explique la détermination du profit quand actif net en N > actif N en N-1.

3. Les états financiers et l’état de la situation financière (Bilan)

A) Les états financiers


Images structurées de la situation financière (bilan), de la performance financière
(compte de résultat) ainsi que des flux de trésorerie de la société.

On distingue :
Les états financiers consolidés pour un groupe dont les états financiers de la
société mère et de ses filiales sont présentés comme ceux d’une entité unique.
(IFRS 10) ;
Les états financiers individuels ;

Norme IAS 1
Cette norme impose :
- Un état de la situation financière à la fin de la période (Bilan ; Balance sheet) ;
- Un état du résultat net et des autres éléments du résultat global (Income satement +
statement of other comprehensive income) ;
- Un état de variation des capitaux propres pour la période (statement of equity) ;
- Un tableau des flux de trésorerie pour la période (Statement of cash flows) ;
- Des notes annexes comprenant un résumé des principales méthodes comptables et
les autres notes explicatives.

B) L’état de la situation financière (Bilan)


État qui présente la relation entre actifs, passifs et les capitaux propres d’une société à
un moment donné.
Les normes IFRS n’exigent pas de présentation selon une forme normalisée. Une liste
d’informations précises doit être présentée au bilan. IAS1 oblige seulement de
distinguer entre éléments courants et non-courants.

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Listes des informations à fournir :

Actifs courants Passif courants

- Actifs dont on anticipe la réalisation, vente ou - A régler dans le cycle normal


consommation dans les 12 mois de la date de d’exploitation de la société.
clôture de l’exercice. - Détention à des fins de transaction.
- Détention à des fins de transaction. - A régler dans les 12 mois après la date
- Totalité de la trésorerie ou équivalents de clôture de l’exercice.
dont l’utilisation n’est pas soumise à - Impossibilité de différer la dette au
restriction. des 12 mois suivant la clôture de
- Classement des autres actifs en « non-courants ». l’exercice.
- Classement des autres passifs en
« non-courants ».

Exemple de présentation (française)

Actifs non courants Capitaux propres attribuables aux


actionnaires de la société mère
Immobilisations corporelles Capital émis
Goodwill Réserves
Autres immobilisations incorporelles Bénéfices non distribués
Participations dans les entreprises associées Résultat de l’exercice
(mise en équivalence) - actions propres
Autres titres
Autres immobilisations financières Capitaux propres attribuables
aux participations ne donnant
Actifs courants pas le contrôle.

Stocks Passif non courant


Créance clients Emprunt à long terme
Autres actifs courants Impôts différés
Instruments financiers à terme actif Provisions à long terme
Trésorerie et équivalents Avantages au personnel

Passif courant
Fournisseurs
Emprunt à court terme
Partie à court terme de
emprunts à long terme
Impôts exigibles
Instruments financiers à terme
Provisions à court terme
Passifs associés à des actifs non
courants destinés à être cédés.

Exemple : Document de référence 2018 – L’Oréal Finance

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4. L’état du résultat net et des autres éléments du résultat global
État financier présentant à la fois l’information sur l’obtention du résultat net d’une
entité au cours d’une période et les autres éléments de produits et de charges
comptabilisées directement en capitaux propres.

La conception de la notion de résultat est différente en normes IFRS de la conception


qui existe en normes françaises. En effet, selon le référentiel IFRS les éléments de
charges ou de produits sont enregistrés soit dans le résultat soit directement dans les
capitaux propres. Les éléments enregistrés directement dans les capitaux propres sont
présentés et regroupés dans un état appelé « autres éléments du résultat global »
souvent désigné par son acronyme anglais OCI (Other Comprehensive Income).
La comptabilisation en OCI s’explique principalement par l’introduction de la juste
valeur qui a comme conséquence d’entrainer des variations de la valeur des actifs ou
des passifs de l’entreprise indépendantes de la performance opérationnelle de
l’entreprise.

Il n’existe pas de forme normalisée.

Il peut être établi avec un classement de charges par nature ou par fonction.

Selon IAS1, il peut être présenté en un seul état ou en deux états :


- Présentation des éléments du résultat net ;
- Présentation des autres éléments du résultat global.
Les « autres éléments du résultat global » sont comptabilisés directement en capitaux
propres.

Les principaux éléments qui composent le résultat global sont :


 Les variations de juste valeur des actifs financiers disponibles à la vente,
 Les gains ou pertes actuariels sur les régimes de retraite à prestations définies,
 Les variations de juste valeur des couvertures de flux de trésorerie,
 La variation des écarts de conversion provenant des filiales dont les comptes sont
établis en devises étrangères,
 Les variations de valeur des actifs corporels ou incorporels (si option exercée pour
la juste valeur).
 Impôts sur les éléments ci-dessus portés ou transférés en capitaux propres.

On doit distinguer :
- Le résultat net et résultat global attribuables aux intérêts minoritaires
- Le résultat net et résultat global attribuables aux porteurs de capitaux propres de la
société mère.

On ne peut pas présenter des produits et charges en tant qu’« éléments


extraordinaires ».
La norme IAS 33 impose de faire figurer dans l’état du résultat net :
- Le résultat de base par action
- Le résultat dilué par action.

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Modèle d’état du résultat net

Charges par nature N N-1 Charges par fonction N N-1


Chiffre d’affaires Chiffre d’affaires
Autres produits de l’activité Autres produits de l’activité

Achats consommés Cout des ventes


Charges de personnel Frais de recherche et développement
Charges externes Frais commerciaux
Impôts et taxes Frais généraux
Dotation aux amortissements Autres charges d’exploitation
Dotation aux provisions
Variation des stocks d’en-cours et de
produits finis
Autres produits d’exploitation
Autres charges d’exploitation
Résultat d’exploitation courant Résultat d’exploitation courant

Autres produits d’expl. non courants Autres produits d’expl. non courants
Autres charges d’expl. non courantes Autres charges d’expl. non courantes
Résultat d’exploitation Résultat d’exploitation

Produits de trésorerie Produits de trésorerie


Cout de l’endettement brut Cout de l’endettement brut
Cout de l’endettement financier net Cout de l’endettement financier net

Autres produits financiers Autres produits financiers


Autres charges financières Autres charges financières

Charges d’impôts Charges d’impôts


Quote-part du résultat net des sociétés Quote-part du résultat net des sociétés
mises en équivalence mises en équivalence

Résultat net des activités poursuivies Résultat net des activités poursuivies
Résultat net des activités abandonnées Résultat net des activités abandonnées

Résultat net Résultat net


- Part du groupe - Part du groupe
- Part des intérêts minoritaires - Part des intérêts minoritaires

Résultat par action Résultat par action


Résultat de base par action Résultat de base par action
Résultat dilué par action Résultat dilué par action

Résultat par actions des activités des Résultat par actions des activités des
poursuivies poursuivies

Résultat de base par action Résultat de base par action


Résultat de base par action Résultat de base par action

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N N-1
Résultat Net
+ Éléments qui seront reclassés (ou recyclables) ultérieurement en résultat net
Écarts de conversion
Réévaluation des instruments dérivés de couverture
Réévaluation des actifs financiers disponibles à la vente
Éléments de la quote-part des gains et partes comptabilisés directement en
capitaux propres des entreprises mises en équivalence

+ Éléments qui ne seront pas reclassés (ou non recyclables) ultérieurement en résultat net
Réévaluations des immobilisations
Impôts liés
Réévaluations (ou écarts actuariels) au titre des régimes à prestation définis
Éléments de la quote-part des gains et partes comptabilisés directement en
capitaux propres des entreprises mises en équivalence
Réévaluation des placements en instruments des capitaux propres
Impôts liés

= Total des gains et pertes comptabilisés directement en capitaux propres

Résultat net et gains et pertes comptabilisées directement en capitaux propres


Dont part du groupe
Dont part des intérêts minoritaires

5. L’état de variation des capitaux propres


Le tableau de variation des capitaux propres est une composante à part entière
des états financiers consolidés en normes IFRS. Contrairement aux normes comptables
françaises, où il est un élément de l'annexe des comptes consolidés

C’est l'état financier qui présente les différentes activités économiques qui ont influé sur
les capitaux propres entre deux dates données, généralement il s'agit de la date du début de
l'exercice financier et celle de la fin.
Aucun modèle n'est imposé pour ce tableau, que ce soit par l'IASB ou l'Autorité des comptes
comptables. Ce qui est imposé par la norme IAS 1 et le règlement 99-02, ce sont des rubriques
minimales.

Doivent figurer les éléments qui impactent les capitaux propres consolidés

- Le résultat global de l’exercice, en séparant la part attribuable au groupe de celle attribuable


aux participations ne donnant pas le contrôle.

- L’effet de changement des méthodes comptable. Le changement de méthode comptable peut


avoir un impact sur les réserves accumulées (IAS 8).

- L'acquisition ou la cession d'actions d'autocontrôle ou titres détenus par la société elle-même


est présentée aux côtés des dividendes et des paiements significatifs fondés sur des actions.

- Pour chaque composante des capitaux propres, chaque élément de variation trouvant son
origine dans le résultat net, les autres éléments du résultat global, et les transactions avec des
propriétaires d’actions (apport et distributions) ainsi que les changements dans les
participations dans les filiales qui ne donnent pas lieu à une perte de contrôle.

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Exemple d’état de variation des capitaux propres

Capital Réserves Titres Réserves et Gains/ Pertes Capitaux Capitaux propres Total
liées autodétenus résultat comptabilisées propres Part des intérêts Capitaux
au consolidés directement en Part du groupe minoritaires propres
capital capitaux propres
Capitaux propres clôture N-1
Changements de méthode
comptable
Capitaux propres clôture N-1
corrigés
Opérations sur capital

Paiements fondés sur des


actions

Opérations sur titres


autodétenus

Dividendes
Résultat net de la période

Gains et pertes directement


comptabilisés en cap. Propres

Résultat net et gains et pertes


comptabilisés directement en
capitaux propres
Variation du périmètre

Changements dans les filiales


sans pertes de contrôle

Capitaux propres clôture N

6. Tableau des flux de trésorerie (Norme IAS 7)


L'objectif d'IAS 7 est d'imposer la fourniture d'une information sur l'historique des
évolutions de la trésorerie et des équivalents de trésorerie d'une entité au moyen d'un
état des flux de trésorerie classant les flux de trésorerie de la période en activités
opérationnelles, d'investissement et de financement.

La trésorerie comprend les fonds en caisse et les dépôts à vue.


Les équivalents de trésorerie sont les placements à court terme, très liquides qui sont
facilement convertibles en un montant connu de trésorerie et qui sont soumis à un
risque négligeable de changement de valeur. Ils sont détenus dans le but de faire face
aux engagements de trésorerie à court terme plutôt que pour un placement ou d'autres
finalités. Pour qu'un placement puisse être considéré comme un équivalent de
trésorerie, il doit être facilement convertible en un montant de trésorerie connu et être
soumis à un risque négligeable de changement de valeur.
Les activités opérationnelles sont les principales activités génératrices de produits de
l'entité et toutes les autres activités qui ne sont pas des activités d'investissement ou de
financement.
Les activités d'investissement sont l'acquisition et la sortie d'actifs à long terme et les
autres placements qui ne sont pas inclus dans les équivalents de trésorerie.
Les activités de financement sont les activités qui résultent des changements dans
l'importance et la composition du capital apporté et des emprunts de l'entité.
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Pour les flux de trésorerie dues aux activités opérationnelles, 2 méthodes sont
possibles : La méthode directe présente l'avantage de partir des flux de
trésorerie réels (clients, fournisseurs, salariés ……) La méthode indirecte a
l'avantage pour l'utilisateur de mieux faire apparaitre la manière dont le résultat net et
les amortissements ont contribué au financement des investissements.

- La méthode directe : Les principales catégories d’entrée et de sortie de trésorerie


brutes sont présentées (encaissements clients, versements aux fournisseurs,
intérêts, impôts payés etc…)

- La méthode indirecte : Le résultat net est ajusté des transactions sans effets de
trésorerie (amortissements…), des décalages ou régularisations d’entrées ou de
sortis de trésorerie opérationnelle et des éléments de produits ou de charges liés
aux flux de trésorerie les investissements ou le financement.

Modèle de tableau de flux de trésorerie (méthode indirecte)


N N-1
Flux de trésorerie provenant des activités opérationnelles
Résultat des activités ordinaires avant impôt
- Quote-part du résultat net dans les entités associées
+ Ajustements pour amortissements et provisions
- Production immobilisée
- Subventions d’investissement virées au résultat
+ Valeur nette des actifs cédés
- Produits des cessions d’actifs
+ Charges financières
- Produits financiers
+/- Résultat de change
+/- Variation besoin en fond de roulement
- Intérêts et autres charges financières payés
- Impôts sur le résultat

= Flux nets de trésorerie provenant des activités opérationnelles

Flux de trésorerie provenant des activités d’investissement


- Acquisition filiale sous déduction trésorerie acquise
- Acquisition d’immobilisations
+ Cessions d’immobilisations
+ Produits financiers reçus

= Flux net de trésorerie provenant des activités d’investissement

Flux provenant des activités de financement


+ Augmentation de capital
+ Encaissement provenant d’emprunts à long terme ou de contrat de location-
financement
+ Remboursements de prêts
- Remboursements d’emprunts à long terme ou de contrats de location -
financement
- Dividendes versés

= Flux nets de trésorerie provenant des activités de financement

Variation nette de trésorerie ou d’équivalents de trésorerie


+ Trésorerie ou équivalents de trésorerie à l’ouverture de l’exercice
= Trésorerie ou équivalents de trésorerie à la clôture de l’exercice

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7. Le résultat par action, l’information sectorielle et les informations
intermédiaires

A) Le résultat par action (Traitée par la norme IAS 33). (Pas au programme)
- Le résultat de base par action (Résultat net attribuable aux actionnaires ordinaires/
Nombre moyen pondéré d’actions ordinaires en circulation)
- Le résultat dilué par action. Il s’agit du résultat de base par action ajusté de toutes
les actions ordinaires potentielles dilutives.

B) Les notes annexes


Apportent des informations complémentaires et sont destinées à aider à la bonne
compréhension des 4 tableaux présentées ci-dessus

Elles doivent :
- Présenter des informations sur la base d’établissement des états financiers et sur
les méthodes comptables ;
- Indiquer les informations imposées par les IFRS qui ne sont pas présentées dans
les 4 tableaux requis par l’IAS 1 ;
- Fournir des informations supplémentaires qui ne sont présentées dans les états
financiers, mais qui sont nécessaires pour comprendre chacun d’entre eux.

C) L’information sectorielle (Traitée par la norme IFRS 8 et IAS 34)

Afin de permettre aux utilisateurs des états financiers d’évaluer la nature et les effets
financiers des activités dans lesquelles une société est engagée et les environnements
économiques dans lesquelles elle opère, IFRS 8, Secteurs opérationnels exige de cette
société la présentation d’informations sur ses secteurs opérationnels, ses produits et
services, les zones géographiques dans lesquelles elle exerce ses activités et ses principaux
clients.

IFRS 8 exige qu’une entité présente des informations financières et des informations
descriptives au sujet de ses secteurs à présenter. Un secteur à présenter est un secteur
opérationnel ou un regroupement de secteurs opérationnels qui répond à des critères
précis :

- Les produits des activités ordinaires présentés pour le secteur dans lequel la société
est impliquée, comprenant à la fois les ventes à des clients externes et les ventes ou
transferts intersectoriels, représentent au moins 10 % des produits des activités
ordinaires cumulés, de sources internes et externes, de tous les secteurs
opérationnels de cette société ;

- La valeur absolue du résultat net présenté pour le secteur représente au moins


10 % du plus élevé des montants suivants, en valeur absolue : i) le bénéfice
cumulé présenté pour tous les secteurs opérationnels n’ayant pas présenté de perte,
ou ii) la perte cumulée présentée pour tous les secteurs opérationnels ayant
présenté une perte ;

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- Les actifs du secteur représentent au moins 10 % des actifs cumulés de tous les
secteurs opérationnels.

Enfin, plusieurs secteurs opérationnels peuvent être regroupés en un secteur


opérationnel unique si ce regroupement est conforme aux principes fondamentaux
de la norme, si les secteurs présentent des caractéristiques économiques similaires
et si les secteurs sont similaires en ce qui concerne certains aspects précis.

D) Information financière intermédiaire


Généralement semestrielle. Elle doit comporter au minimum un état résumé : de la
situation financière, du résultat net et des autres éléments du résultat global, de la
variation des capitaux propres, des flux de trésorerie, et une sélection de notes
explicatives.

8. Les changements de méthodes comptables


 Les changements de méthodes comptables :
Une entité ne doit changer de méthode comptable que si la modification :
- Est imposée par une norme ;
- Permet aux états financiers de fournir des informations fiables et plus pertinentes
sur les effets de transactions, autres évènements ou conditions sur la situation
financière, la performance financière ou les flux de trésorerie de l’entité.
 Les changements d’estimation comptables :
Tout ajustement de la valeur comptable d’un actif ou d’un passif, résultant
d’information nouvelles ou de nouveaux développement relatifs à l’évaluation des
éléments d’actifs et de passif et des avantages et obligations futurs attendus qui y
sont associés

 Correction d’erreurs
Une erreur d’une période antérieure doit être corrigée par retraitement rétrospectif,
par imputation sur les capitaux propres et les résultats des exercices précédents.

9. Les normes IFRS 3 : Regroupements d’entreprises


Elles s'appliquent depuis le 1er juillet 2009 à une transaction ou à un autre évènement
qui répond à la définition d'un regroupement d'entreprises. Elle ne s'applique pas à :
- La formation d’une coentreprise ;
- L’acquisition d’un actif ou d’un groupe d’actifs qui ne constitue pas une
entreprise. Dans de tels cas, l’acquéreur doit identifier et comptabiliser les actifs
individuels identifiables acquis et les passifs repris. Le coût du groupe doit être
attribué aux actifs et passifs individuels identifiables d’après leurs justes valeurs
relatives à la date d’acquisition. Une telle transaction ou un tel événement
n’engendre pas de goodwill ;
- Une combinaison d’entités ou d’entreprises sous contrôle commun.

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A) Identification d'un regroupement d'entreprises
Une entité doit déterminer si une transaction ou un autre événement constitue un
regroupement d’entreprises en appliquant la définition de la norme, qui prévoit que les
actifs acquis et les passifs repris doivent constituer une entreprise. Si les actifs acquis
ne constituent pas une entreprise, l’entité préparant les états financiers doit
comptabiliser cette transaction ou autre événement comme une acquisition d’actifs.

B) La méthode de l'acquisition
Une entité doit comptabiliser tout regroupement d'entreprises par l'application de la
méthode de l'acquisition.
Appliquer la méthode de l’acquisition signifie :
- Identifier l’acquéreur ;
- Déterminer la date d’acquisition ;
- Comptabiliser et évaluer les actifs identifiables acquis, les passifs repris et toute
participation ne donnant pas le contrôle dans l’entreprise acquise ;
- A la date d’acquisition, l’acquéreur doit comptabiliser, séparément du goodwill,
les actifs identifiables acquis, les passifs repris et toute participation ne donnant
pas le contrôle dans l’entreprise acquise.

A la même date, l’acquéreur doit classer ou désigner les actifs identifiables acquis et
les passifs repris de manière à permettre l’application ultérieure d’autres IFRS.
L’acquéreur doit procéder à ces classifications ou désignations sur la base des
dispositions contractuelles, des conditions économiques, de ses politiques comptables
ou de gestion et d’autres conditions pertinentes en vigueur à la date d’acquisition.

- L'acquéreur doit évaluer les actifs identifiables acquis et les passifs repris à leur
juste valeur à la date d'acquisition.

- Comptabiliser et évaluer le goodwill ou le profit résultant d’une acquisition à des


conditions avantageuses. L’acquéreur doit comptabiliser le goodwill à la date
d’acquisition, évalué comme étant l’excédent de (a) par rapport à (b) ci-dessous :
(a) Est le total de :
La contrepartie transférée, évaluée selon la norme, qui impose généralement le
recours à la juste valeur à la date d’acquisition ;
+ Le montant d’une participation ne donnant pas le contrôle dans l’entreprise
acquise évaluée selon la norme ;
+ Dans un regroupement d’entreprises réalisé par étapes, la juste valeur à la date
d’acquisition de la participation précédemment détenue par l’acquéreur dans
l’entreprise acquise ;

(b) le solde net des montants, à la date d’acquisition, des actifs identifiables acquis
et des passifs repris, évaluées selon la norme.

Exemple :
La société M rachète 100% des titres de la société F pour 2 500 000 euros.
A la date de l’acquisition le bilan de la société F se présente de la manière suivante :

16
Actif Capitaux propres
Immobilisations 1 300 000 Capital 1 000 000
Actifs circulants 500 000 Réserves 800 000
Dettes 0
A cette même date, le fonds de commerce (non valorisé à l’actif de la filiale) est évalué à 430 000
euros et il existe une plus-value latente de 100 000 euros sur un terrain figurant à l’actif de F.
On obtient :
Contrepartie transférée 2 500 000
- Valeur comptable de l’actif net 1 800 000
= Écart de première consolidation = 700 000 euros

Contrepartie transférée 2 500 000


- Actif net évalué à la juste valeur 2 330 000 (1 800 000 + 430 000 + 100 000)
= Écart d’acquisition (goodwill) 170 000 euros

Actif net évalué à la juste valeur 2 330 000


- Valeur comptable de l’actif net 1 800 000
= Écart d’évaluation 530 000 euros

Écart de première consolidation = Écart d’acquisition + Écart d’évaluation

17
CHAPITRE 2
LES INSTRUMENTS FINANCIERS (NORME IFRS 9)

1) Présentation de la norme
IFRS 9, qui remplace IAS 39, Instruments financiers : Comptabilisation et évaluation, est
envisagée essentiellement dans le cadre de l’établissement des états financiers consolidés dans
lesquelles les postes de titres de participation sont remplacés notamment par les actifs et
passifs des filiales.
Elle comporte des dispositions sur la comptabilisation et l’évaluation, la dépréciation, et la
décomptabilisation ainsi que des directives sur la comptabilité de couverture.
La version révisée d’IFRS 9 présente un modèle logique de classement des actifs financiers,
fondé sur les caractéristiques des flux de trésorerie et le modèle économique dans lequel
l’actif est détenu. La nouvelle norme comprend également un modèle de dépréciation unique
pour tous les instruments financiers, ce qui élimine une source de complexité qui était
associée aux anciennes exigences comptables.

IFRS 9 introduit une approche logique et unique de classification pour tous les actifs
financiers, soit au coût amorti, soit à la juste valeur, y compris pour les actifs financiers qui
comportent un dérivé. Dans ce cas de figure, l'actif financier est classé dans son intégralité
plutôt que d'être soumis à des règles complexes de décomposition. L'approche est fondée sur
des principes plutôt que sur des règles comme dans IAS 39, jugées complexes et difficiles à
appliquer.

Deux critères doivent être utilisés pour déterminer comment les actifs financiers doivent être
classifiés et mesurés :

- Le business model de l'entité pour la gestion des actifs financiers, et


- Les caractéristiques des flux de trésorerie contractuels de l'actif financier.

A la suite de quoi, il existe 3 catégories d’évaluation d’un instrument financier :

- Au cout amorti
- A la juste valeur par résultat
- A la juste valeur par le biais du résultat global (OCI) recyclable

Ainsi pour échapper à la valorisation à la juste valeur par résultat deux conditions sont à
remplir :

 le test SPPI (solely payment of principal and interests), les flux de trésorerie de l’actif
sont uniquement le remboursement du principal et des intérêts sur le principal restant
dû (exemples : créances client, prêts…),
 le business model peut prendre deux formes : soit percevoir les flux de trésorerie
contractuels et garder jusqu’à l’échéance (HTC : held to collect); soit percevoir les
flux contractuels et vendre l’actif (HTCS : held to collect and sell).

18
Pour un actif financier dans le champ d'IFRS 9, il y a 3 types de modèles économiques :
- L'objectif du modèle économique est uniquement de détenir des actifs financiers
pour encaisser des flux de trésorerie contractuels : l'actif financier est évalué au
coût amorti.
- L'objectif du modèle économique est à la fois de détenir des actifs financiers pour
encaisser des flux de trésorerie contractuels et de vendre des actifs financiers :
l'actif financier est évalué à la juste valeur par le biais des autres éléments du
résultat global.
- Les actifs financiers qui ne sont détenus dans le cadre d'aucun des deux modèles
économiques ci-dessus sont évalués à la juste valeur par le résultat.

IFRS 9 requiert qu'un actif financier soit reclassé d'une catégorie à une autre, si et seulement
si le modèle économique de l'entité pour gérer les actifs financiers est modifié, ce qui en
conséquence devrait se produire peu souvent. Dans ce cas de figure, des informations sur le
reclassement devront être fournies en application de la norme « IFRS 7 Instruments financiers
: informations à fournir ».
Concernant le passif :
IFRS 9 instaure un nouveau modèle de dépréciation, qui nécessitera une reconnaissance plus
rapide des pertes de crédit prévues. Plus précisément, la nouvelle norme exige que les entités
comptabilisent les pertes de crédits prévues dès le moment où les instruments financiers sont
comptabilisés et que les pertes attendues soient comptabilisées pour toute la durée de vie du
prêt sur une base plus régulière. L'IASB a déjà annoncé son intention de créer un groupe
spécifique pour aider les parties prenantes dans leur transition vers les nouvelles dispositions
de dépréciation.

En outre, selon IAS 39, la dépréciation d'un instrument financier est différente selon la
classification de cet instrument. Avec IFRS 9, le même modèle de dépréciation s'appliquera à
tous les actifs financiers pouvant faire l'objet d'une dépréciation, quel que soit le type
d'instrument ou quelle que soit sa classification.

2) Définitions

 Un instrument financier désigne tout contrat qui donne lieu à un actif financier
d’une entité et à un passif financier ou à un instrument de capitaux propres d’une
autre entité.

 Un actif financier désigne tout actif qui est :


- De la trésorerie (Comptes Banque ou Caisse) ;
- Un instrument de capitaux propres d’une autre entité (actions à l’exception des
titres de participation) ;
- Un droit contractuel de recevoir d’une autre entité de la trésorerie ou un autre actif
financier (ex : créance client ou autre) ;
- Un droit d’échanger des actifs ou des passifs avec une autre entité à des conditions
potentiellement favorables à l’entité (ex : swap de taux d’intérêt favorables …) ;
- Un contrat qui sera réglé ou pourra être réglé en instrument de capitaux propres de
l’entité elle-même (ex : option favorable d’achat d’action).

19
 Un passif financier désigne tout passif qui est :
- Une obligation contractuelle de remettre à une autre entité de la trésorerie ou un
autre actif financier (ex : emprunt ou dette fournisseur) ;
- Une obligation contractuelle d’échanger des actifs ou passifs financiers avec une
autre entité à des conditions potentiellement défavorables à l’entité (ex : option
défavorable d’achat de devises « short call ») ;
- Un contrat qui sera réglé ou pourra être réglé en instruments de capitaux propres
de l’entité elle-même (ex : option défavorable de vente d’action « short put » …)

 Les actions propres sont des actions qui ont été émises par l’entreprise et qu’elle
détient ;

 Un instrument de capitaux propres désigne tout contrat mettant en évidence un


intérêt résiduel dans les actifs d’une entité après déductions de ses passifs (ex :
actions, bons de souscription d’actions) ;

 Un instrument financier composé comprend à la fois une composante passif et une


composante de capitaux propres.
Exemple : une obligation convertible comprend à la fois une composante passif (la
valeur de l’obligation) et une composante de capitaux propres (le bon de
souscription) ;

 Un instrument dérivé est un instrument financier (ou tout autre contrat) qui
présente trois caractéristiques :
- Sa valeur fluctue en fonction de l’évolution d’un taux d’intérêt, du prix
d’un instrument financier ou d’une marchandise, d’un cours de change ou
d’une autre variable « le sous-jacent » ;
- Il ne requiert aucun placement initial ;
- Il est réglé à une date future (swap de taux, de devises, option d’achat
d’actions, de devises, de marchandises, contrat à terme de taux d’intérêt
…) ;

 Le cout amorti est le montant auquel est évalué l’actif ou le passif financier lors de
sa comptabilisation initiale, diminué des remboursements en principal, majoré ou
diminué de la différence entre les intérêts calculée par la méthode du taux d’intérêt
effectif et les intérêts réellement encaissés ou décaissés, et diminué de toute
réduction pour dépréciation ou irrécouvrabilité. Ce modèle est proche des règles de
la comptabilité française, où l’actif est enregistré au bilan pour sa valeur historique
(juste valeur initiale). Il s’applique aux créances d’exploitation ou à des prêts et
éventuellement à des placements de taux qui auraient été inscrits sous IAS 39 en
« titres détenus jusqu’à l’échéance ».

 Le modèle juste valeur par OCI (other comprehensive income) recyclable


s’applique aux produits de taux anciennement classés sous IAS 39 en « titres
disponibles à la vente ». Les plus ou moins values latentes sont inscrites
directement dans les capitaux propres et seront recyclées en résultat au moment de

20
la revente. Ce mode de comptabilisation évite de créer de la volatilité dans le
compte de résultat pendant la période de détention de l’actif.

 Le taux d’intérêt effectif actualise exactement les décaissements ou encaissements


de trésorerie futurs sur la durée de vie prévue de l’instrument financier.

Exemple : Un emprunt de 1 000 obligations de nominal 100 euros est effectué au taux de 3,3% sur 20 ans. La
valeur d’émission des obligations est de 95 euros et la valeur de remboursement est de 110 euros. Frais
d’émission : 2 858 euros.
Taux de l’emprunt sur la valeur de remboursement est de :
100 x 3,3% = 110 x taux
= 3%
L’annuité constante de remboursement est de
110 x 1 000 = Annuité x (1 – (1 + 0,03)-20)
0,03
Annuité = 7 393,73 euros

Le taux effectif i actualise exactement les décaissements ou encaissements de trésorerie futurs sur la durée de vie
prévue de l’instrument financier. Donc :

95 000 – 2 858 = 7 393,73 x (1 – (1 + i)-20)


i
i = 5%

3) Les cinq catégories d’instruments financiers

 Les actifs financiers :


- Les actifs financiers évalués au cout amorti :
L'objectif du modèle économique est uniquement de détenir des
actifs financiers pour encaisser des flux de trésorerie contractuels
(principal et intérêts) sur le principal restant dû.

- Les actifs financiers évalués à la juste valeur par le biais des autres
éléments du résultat global :
L'objectif du modèle économique est à la fois de détenir des actifs
financiers pour encaisser des flux de trésorerie contractuels et de
vendre des actifs financiers : l'actif financier est évalué à la juste
valeur par le biais des autres éléments du résultat global.

- Les actifs financiers évalués à la juste valeur par le biais du résultat


net :
Les actifs financiers qui ne sont détenus dans le cadre d'aucun des
deux modèles économiques ci-dessus sont évalués à la juste valeur
par le résultat. Il en est ainsi pour les actions détenues qui évidemment
ne répondent pas au test SPPI

21
Le classement par défaut est juste valeur par résultat. Une
classification qui pose problème en particulier pour les actions non
consolidées (non détenues à des fins de trading ou de placement). La
valorisation à la juste valeur par résultat ne semble à l’évidence pas
appropriée car elle crée une volatilité du résultat qui n’est pas en
adéquation avec l’objectif de gestion.

Pour répondre à cette incohérence, une option est ouverte pour les
titres de participation non consolidés.

Ce choix s’effectue à la date de comptabilisation initiale, instrument


par instrument et est irrévocable. Lorsque l’option est exercée, les
variations de juste valeur sont enregistrées en OCI sans
recyclage ultérieur en résultat lors de la cession. En conséquence, les
plus et moins-values réalisées ne transiterons jamais en résultat. Par
ailleurs, aucune dépréciation en résultat, seuls les dividendes seront
enregistrés en résultat.
Cette option constitue pour beaucoup d’entreprise du secteur non
financier et financier, le point essentiel à traiter dans la nouvelle
classification des actifs financiers.
 Les passifs financiers :
- Tout passif financier doit être évalué au cout amorti à l’exception des
passifs financiers évalués à la juste valeur par le biais du résultat net ;

- Les passifs financiers évalués à la juste valeur par le biais du résultat


net. Il s’agit des passifs détenus à des fins de transaction. Un passif est
détenu à des fins de transaction s’il est pris en charge en vue d’un
rachat à court terme ou faisant partie d’un portefeuille qui présente
des indications de profil de bénéfice à court terme ou qui a la forme
d’un produit dérivé.
Résumé

Test SPPI Modèle de gestion Catégorie comptable Autres solutions


Collecte de flux Cout amorti Option JV par résultat
Contractuels (HTC)

OUI Collecte de flux Juste valeur Option JV par résultat


Contractuels et par capitaux
Vente (HTCS) propres (OCI) avec
recyclage

Autres stratégies Juste valeur par


résultat

Non Juste valeur par Option juste valeur


résultat par capitaux propres
(actions) sans recyclage

22
4) Les relations de couverture
IFRS 9 distingue couverture et éléments couverts.

 Un instrument de couverture est un dérivé (ou un actif ou passif non dérivé)


dont on s’attend à ce que la juste valeur ou les flux de trésorerie compensent
les variations de juste valeur ou de flux de trésorerie d’un élément couvert
désigné.
 Un élément couvert est un actif ou passif, engagement ferme, transaction
future ou un investissement net dans une entité étrangère qui expose l’entité
à un risque de variation de juste valeur ou de variation de flux de trésorerie
futur.

Il y a 3 types de relation de couverture :


 Couverture de la juste valeur :
Deux exemples :
- Contrat à terme ferme sur Euronext, ou taux d’intérêt à long terme
permettant de couvrir les variations de juste valeur d’une dette à taux
fixe) ;
- Contrat de vente à terme de devises par un exportateur permettant de
couvrir les variations de juste valeur de la créance qu’il a sur son
client.
 Couverture de flux de trésorerie
Couverture de l’exposition aux variations de flux de trésorerie attribuables à un
risque particulier associé à un actif ou à un passif, comme par exemple le paiement
d’intérêts futurs sur une dette à taux variable, ou à une transaction prévue qui
affectera le résultat net présenté.
Exemples :
- Contrat FRA (Forward Rate Agreement)
- Couverture de risque de change futur
- Couverture de la variation du prix du combustible dans un engagement
contractuel non comptabilisé relatif à un achat de combustibles en
monnaie étrangère.
- Utilisation d’un swap pour changer un emprunt à taux variable en un
emprunt à taux fixe. Les flux de trésorerie sont les paiements d’intérêts.
 La couverture d’un investissement net dans une entité étrangère.
Exemple : Couverture par une option de change à terme des variations monétaires
de l’actif net d’une filiale située à l’étranger.

5) Comptabilisation et évaluation initiale des instruments financiers


Principe : Initialement tout instrument financier doit être comptabilisé au cout amorti ou à
la juste valeur par le biais des autres éléments du résultat global ou par résultat net.
Exemple :
Au 1/6/N, A a fait l’acquisition, pour placement à long terme de 1 000 actions de B au cours de 20 euros. Frais
d’acquisition : 500 euros plus TVA récupérable de 100 euros.

23
Le cout d’acquisition est donc de 20 000 + 500 = 20 500 euros.
Ces titres doivent être évalués à la juste valeur par le biais du résultat global :
Au 1/6/N
Titres immobilisés 20 500
État, TVA déductible 100
Banque 20 600

En revanche, si les titres acquis avaient été des titres de placements pouvant être vendues à l’occasion d’une
évolution positive de leur valeur ils auraient été évalués à la juste valeur par le biais du résultat net :

Au 1/6/N
Valeurs mobilières 20 000
Frais sur titres 500
État, TVA déductible 100
Banque 20 600

6) Évaluation et comptabilisation postérieures à l’acquisition des instruments


financiers

 Cas des actifs évalués à la juste valeur par le biais du résultat net
Exemple :
Si au 31/12/N le cours de l’action est de 22 euros, la plus-value serait de
1 000 x (22 – 20) = 2 000 euros, les écritures à passer seraient :

Valeurs mobilières 2 000


Autres produits financiers 2 000
(Plus-value sur valeurs mobilières)

Si elles étaient cédées le 1/3/N+1 au cours de 24 euros, on passerait les écritures suivantes :

Banque 24 000
Valeurs mobilières 22 000
Autres produits financiers 2 000

 Cas des actifs évalués à la juste valeur par le biais du résultat global
Exemple :
Supposons que A est acquis le 1/2/N 12% du capital de B pour 1 000 000 euros. Les titres sont des placements
en instruments de capitaux propres. Ils sont évalués à la juste valeur par le biais des autres éléments du résultat
global. Au 31/12 N, la juste valeur de ces titres est de 1 200 000 euros.

31/12/N
Titres de participation B 200 000
Écart d’évaluation sur instruments financiers 200 000

Si ces titres étaient vendus le 1/6/N+1 pour 1 100 000 euros

Banque 1 100 000


Produit des cessions d’éléments d’actifs 1 100 000

Valeur comptable des éléments d’actifs cédés 1 000 000


Écart d’évaluation 200 000
Titres de participation B 1 200 000

24
La plus-value constatée dans le résultat N+1 sera de 1 100 000 – 1 000 000 = 100 000 euros.

 Cas des actifs financiers évalués au cout amorti


Exemple :
La société A a prêté le 1/4/N une somme de 300 000 euros au taux de 1% remboursables par amortissements constants
(60 000 euros) sur 5 ans à son personnel. Ce prêt doit être comptabilisé au cout amorti.
Au 1/4/N, ce prêt sera évalué à la juste valeur. On calcule la valeur actualisée des flux de trésorerie au 1/4/N.

Année 1 2 3 4 5
Amortissements 60 000 60 000 60 000 60 000 60 000
+ Intérêts 3 000 2 400 1 800 1 200 600
= Flux de trésorerie 63 000 62 400 61 800 61 200 60 600
Pour un taux effectif de 5% la valeur actualisée des flux de trésorerie sera de 267 815 euros.
La différence entre 300 000 et 267 815 euros (32 185 euros) sera comptabilisée en perte.
Au 1/4/N
Prêt au personnel 300 000
Banque 300 000

Charges financières 32 185


Prêt au personnel 32 185

Au 1/4/N+1 le cout amorti sera de 218 206 euros

Banque 63 000
Prêt au personnel 63 000
(Remboursement 60 000 +3 000)

Prêt au personnel 13 391


(267 815 – 63 000 + 13 391 = 218 206)
Produit financier (267 815 x 5%) 13 391

Au 1/4/N+1 le cout amorti est bien de 267 815 – 63 000 + 13 391 = 218 206 euros

 Cas des passifs financiers évalués au cout amorti


Mêmes règles que celles applicables à l’évaluation des actifs financiers évalués au
cout amorti.
 Cas des passifs financiers évalués à la juste valeur par le biais du résultat net.
Mêmes règles que celles applicables à l’évaluation des actifs financiers évalués à la
juste valeur.
Exemple : Vente à découvert le 1/4/N d’une option de taux d’intérêt sur 5 contrats de 100 000 euros. La valeur
de l’option était au 1/4/N de 0,90 euro. Elle est de 0,80 euro au 31/12. Le profit de cet instrument dérivé est de :
5 x 100 000 x (0,90 – 0,80) = 500 euros
Écritures à passer au 31/12 :
Instruments de trésorerie 500
Autres produits financiers
(Plus-value sur instruments de trésorerie) 500
(Profit latent sur option de taux d’intérêts)

25
 Cas des dépréciations
Durant la crise financière, la reconnaissance tardive des pertes de crédit sur les prêts (et autres
instruments financiers) a été identifiée comme une faiblesse des normes comptables en
vigueur. Le modèle selon IAS 39 (modèle de pertes encourues) repoussait la reconnaissance
des pertes de crédit jusqu'à la survenance d'un événement.
IFRS 9 instaure un nouveau modèle de dépréciation, qui nécessitera une reconnaissance plus
rapide des pertes de crédit prévues. Plus précisément, la nouvelle norme exige que les entités
comptabilisent les pertes de crédits prévues dès le moment où les instruments financiers sont
comptabilisés et que les pertes attendues soient comptabilisées pour toute la durée de vie du
prêt sur une base plus régulière.
Avec IFRS 9, le même modèle de dépréciation s'applique à tous les actifs financiers pouvant
faire l'objet d'une dépréciation, quel que soit le type d'instrument ou quelle que soit sa
classification.
Le nouveau modèle distingue 3 phases :
1ère phase : dès l'investissement, l'entité comptabilise les pertes attendues sur 12 mois et le
produit financier (intérêt) est calculé sur la base du montant brut de l’instrument.
2ème phase : dans un deuxième temps, si le risque de crédit augmente sensiblement et que le
risque de crédit n'est pas considéré comme faible, les pertes prévues sur la durée du
prêt doivent être reconnues et le produit financier (intérêt) est calculé sur la base du montant
brut de l’instrument.
3ème phase : dans un troisième temps, si la qualité du crédit se détériore au point que la
recouvrabilité du principal est menacée, le produit financier (intérêt) est calculé sur la base du
montant de l’instrument net de la dépréciation et la perte attendue sur la durée du prêt
continue d’être provisionnée.

 Comptabilité de couverture
L’instrument de couverture doit toujours être évalué à la juste valeur.
L’élément couvert doit s’adapter à la comptabilisation du dérivé.
Exemple : La société A prête 100,000 euros à taux variable à Euribor + 1%. La société se couvre en vendant à terme un
contrat de taux d’intérêt.
Les 100 000 euros (élément couvert) aurait dû être évalués au cout amorti (actif financier émis par la société A), mais il
sera évalué à la juste valeur car l’élément de couverture est toujours évalué à la juste valeur.

Couverture de juste valeur :


. Gains ou pertes sur l’instrument de couverture comptabilisés dans le résultat net (ou autres
éléments du résultat global s’il couvre un investissement de capitaux propres).
. Le gain ou la perte sur l’élément couvert doit ajuster la valeur comptable de l’élément couvert et
être reconnu en résultat net. En revanche, s’il s’agit d’un investissement en capitaux propres, le gain
ou la perte est comptabilisé dans les autres éléments du résultat global.
Couverture des flux de trésorerie :

26
. La partie du gain ou de la perte sur l’instrument de couverture déterminé comme étant une
couverture efficace doit être comptabilisée en autres éléments du résultat global.
. La partie inefficace du profit ou de la perte sur l’instrument de couverture doit être comptabilisé en
résultat net.
La couverture d’un investissement net dans une entité étrangère
Comptabilisée de la même manière que les flux de trésorerie.

27
CHAPITRE 3

Paiement fondé sur des actions (Norme IFRS 2) et Consolidation


(Norme IFRS 10)

1) IFRS 2 : Paiement fondé sur des actions

L'objectif d'IFRS 2 est de « spécifier l'information financière à présenter par une entité qui
entreprend une transaction dont le paiement est fondé sur des actions ». En particulier, elle
impose à une entité de refléter dans son résultat et dans sa situation financière les effets des
transactions dont le paiement est fondé sur des actions, y compris les charges liées à des
transactions attribuant aux membres du personnel des options sur actions.

Cela comprend :
- Des transactions dont le paiement est fondé sur des actions et qui sont réglés en
instruments de capitaux propres ;
- Des transactions dont le paiement est fondé sur des actions et qui sont réglés en
trésorerie ;
- Des transactions dont les caractéristiques de l’accord laissent à l’entité le choix
entre un règlement en trésorerie ou en instruments de capitaux propres.

Ces transactions englobent des opérations diverses à destination des salariés de l’entreprise,
avec une utilisation majoritairement réservée aux dirigeants : options d’achat d’actions,
options de souscription d’actions. Bons de Souscriptions d’Actions (BSA), augmentations de
capital réservées aux salariés via les Plans d’Épargne Entreprise (PEE), attributions gratuites
d’actions...

Comptabilisation
Une entité doit comptabiliser les biens ou services reçus ou acquis dans le cadre d'une
transaction dont le paiement est fondé sur des actions, au moment où elle obtient les biens ou
au fur et à mesure qu'elle reçoit les services. L'entité doit comptabiliser en contrepartie soit
une augmentation de ses capitaux propres si les biens ou services ont été reçus dans le cadre
d'une transaction dont le paiement est fondé sur des actions et qui est réglée en instruments de
capitaux propres, soit un passif si les biens ou services ont été acquis dans le cadre d'une
transaction dont le paiement est fondé sur des actions et qui est réglée en trésorerie.
Lorsque les biens ou services reçus ou acquis dans le cadre d'une transaction dont le paiement
est fondé sur des actions ne remplissent pas les conditions de comptabilisation en tant
qu'actifs, ils doivent être comptabilisés en charges.

Pour des transactions dont le paiement est fondé sur des actions et qui sont réglées en
instruments de capitaux propres, l'entité doit évaluer les biens ou les services reçus et
l'augmentation de capitaux propres qui en est la contrepartie, directement, à la juste valeur des
biens ou services reçus, sauf si cette juste valeur ne peut être estimée de façon fiable. Si
l'entité ne peut estimer de façon fiable la juste valeur des biens ou des services reçus, elle doit
en évaluer la valeur et l'augmentation des capitaux propres qui en est la contrepartie,
indirectement, par référence à la juste valeur des instruments de capitaux propres attribués.

28
Pour appliquer les dispositions du paragraphe précédent :
- Aux transactions menées avec des membres du personnel, la juste valeur des
instruments de capitaux propres doit être évaluée à la date d'attribution ;
- Aux transactions avec des parties autres que des membres du personnel, la juste
valeur doit être évaluée à la date à laquelle l'entité obtient les biens ou l'autre partie
fournit le service.

Ainsi pour les plans d’attribution d’actions, le principe général de la norme IFRS 2 est
d’enregistrer, pour chaque plan d’attribution, la Juste Valeur des droits offerts aux
bénéficiaires. Cette valorisation doit se faire à la date d’attribution. La notion de Juste Valeur
suppose de valoriser une option en tenant compte de ses caractéristiques objectives et
mesurables, pour estimer dans le temps son prix de vente théorique.
La charge prévisionnelle ainsi calculée est alors étalée sur autant d’années que celles
constituant la période d’acquisition et enregistrée dans le compte de résultat au crédit du
compte « charges de personnel ». En contrepartie, au niveau du bilan, on crédite du même
montant, le compte « capitaux propres ». À chaque date d’exercice, la société́ doit recalculer
le nombre d’options potentiellement exerçables, en tenant compte de la réalisation ou non des
conditions hors marché, mais la Juste Valeur ne sera pas recalculée. En particulier, la charge
sera annulée pour un salarié ayant quitté́ l’entreprise et perdu ses droits.

Exemple 1 :
Une entreprise veut instaurer un plan de stock-options au début de l’année N. Elle décide de donner à chacun de
ses 100 salaries 100 stock-options dont la Juste Valeur est, compte tenu des paramètres du plan, estimée à 15 €.
Le plan prévoit notamment les paramètres suivants, utilises dans le calcul de la Juste Valeur :
Période d’acquisition de 4 ans ;
Maturité́ des stock-options : 8 ans (les options sont à exercer au plus tard 4 ans après la période d’acquisition) ;
Prix d’exercice 50 € ;
Parité́ : 1 stock option donne droit à une action ;
L’entreprise anticipe un turnover de 20 % sur la période d’acquisition.
Pour comptabiliser cette charge, l’entreprise doit estimer la charge à repartir pendant la période d’acquisition.
Cette charge est donc théorique. Chaque année, au moment de la clôture comptable, l’entreprise calcule la charge
réelle. La charge réelle est très certainement différente de la charge théorique étant donné que de nombreux
facteurs estimés deviennent observés.

Estimation de la charge lors de l’attribution :


Nombre d’options * Juste valeur * probabilité d’acquisition = Charges prévisionnelles
10 000 * 15 * 80% = 120 000 euros

La charge prévisionnelle annuelle devrait être de 120 000 euros / 4 = 30 000 euros

En fin de chaque exercice l’entreprise estime la charge réelle :


Début N + 1
L’hypothèse de turnover a été révisée à 15%
Charge réelle : 10 000 * 15 * 85%*1/4 = 31 875 euros à comptabiliser
Charges non prévues : 1875 euros

Début année N+2


L’hypothèse de turnover a été révisée à 13%
Charge réelle : 10 000 * 15 * 87%*2/4 = 61 250 euros
Charge réelle de l’année : 61 250 – 31 875 = 33 375 euros à comptabiliser

29
Début année N+3
L’hypothèse de turnover a été révisée à 12%
Charge réelle : 10 000 * 15 * 88%*3/4 = 99 000euros
Charge réelle de l’année : 99 000 – 31 875 – 33 375 = 33 750 euros à comptabiliser

Début année N+4


L’hypothèse de turnover n’a pas changée = 12%
Charge réelle : 10 000 * 15 * 88%*4/4 = 132 000 euros
Charge réelle de l’année : 99 000 – 31 875 – 33 375 - 33 750 = 33 000 euros à comptabiliser

Exemple 2
Le DG de la société X a droit, chaque année, a une rémunération complémentaire sous forme d’options de
souscription en action de la société.
Au 31/12/N son droit de souscription est estimé à 100 actions attribuables au 31/12/N+2 au prix d’émission de
120 euros. Au 31/12/N, Le cours de l’action est de 150 euros. Le service du DG est donc estimé à 100 x (150 –
120) = 3 000 euros. Au « 31/12/N+2, le cours de l’action est de 158 euros. Le DG exerce l’option. La compagnie
va émettre 100 actions à 158 euros (nominal 50 euros) que le DG paiera 120 euros et les lui attribuer.

Comptabilisation
31/12/N
Autres charges de personnel 3 000
Prime d’émission 3 000
Options attribuées 100 x (150 – 120)

31/12/N+2
Banque (100 x 120 euros) 12 000
Capital (100 x 50) 5 000
Prime d’émission 7 000
(150 - 50) x 100 - 3 000

2) IFRS 10 : États Financiers consolidés


L’IFRS 10, États financiers consolidés, renferme les exigences sur la préparation et la
présentation des états financiers consolidés et exige qu’une entité consolide les
entités qu’elle contrôle. IFRS 10 présente un modèle unique de consolidation qui
identifie le contrôle comme étant la base pour la consolidation de toutes sortes
d'entités.

La Norme fournit une définition du contrôle qui comprend les trois éléments suivants :
- Pouvoir sur l'autre entité ;
- Exposition, ou droits, à des rendements variables de cette autre entité ; et
- Capacité d'utiliser son pouvoir afin d'impacter ses rendements.

(Traitée plus en détail dans le cours de consolidation)

https://www.google.fr/url?
sa=t&rct=j&q=&esrc=s&source=web&cd=&ved=2ahUKEwjF2KXU
xtv1AhXNzIUKHeNQCLAQFnoECA0QAQ&url=https%3A%2F
%2Fwww.loreal-finance.com%2Fsystem%2Ffiles%2F2019-

30
09%2FLOreal_Document_de_Reference_2018.pdf&usg=AOvVaw3k
dklu6yWEVtvayxyoOxDw
Résultat Global

Résultat Net 1 560 000

Autres éléments du résultat global


Actifs financiers à la juste valeur :
Gains ou pertes portés en capitaux propres 62 000

Couverture de flux de trésorerie :


Gains ou pertes portés en capitaux propres 12 000

Différences de changes liées aux conversions 30 000

Impôts sur éléments recyclables


(-15 500 - 3 000 – 7 500) - 26 000

Total des éléments recyclables 78 000


Profit sur réévaluation des immobilisations 20 000

Résultat actuariel sur régimes de retraite à


prestations définies - 10 000

Impôts sur éléments non recyclables en résultat net - 2 500


(2 500 – 5 000)

Total des éléments non recyclables en résultat 7 500

Quote-part des autres éléments dans les entités


Associées 23 000

Total des autres éléments du résultat global de l’exercice 108 500


de l’exercice

Résultat Global de l’exercice 1 668 500

31
Exemple #1

Société A a acquis le 1/1/N-1 de 100 obligations remboursables en bloc dans 5


ans au nominal de 1 000 euros et émises à 980 euros.
Le taux est 6%. La société désire garder les obligations jusqu’à l’échéance. Frais
d’acquisition : 333 euros HT.

Au 1/1/N-1, ces obligations ont été comptabilisées au débit du compte « titres


immobilisés – Obligations » pour 98 000 euros.
Les frais d’acquisition au compte « frais sur titres »
AU 31/1/N-1, 100 x 1 000 euros x 6% = 6 000 euros ont été comptabilisés en
produits financiers.

On procède au retraitement en normes IFRS.

Méthode d’évaluation :
Test SPPI : Oui
Modèle de gestion : HTC
Donc évaluation au cout amorti

Taux effectif
98 000 + 333 = 6 000 x 1 – (1 + i)-5 + 100 000
Payé + Frais i (1+i)5

I = 6.4%

Tableau d’amortissement

Date Intérets à 6,4% Remb. d’intérets Cout amorti

1/1/N-1 98 333

31/12/N-1 6 293 (98333 x 6.4%) 6 000 98 626


293
31/12/N 6 312 (98626 x 6.4%) 6 000 98 938
312

31/12/N+1 6 332 6 000 99 270


32
31/12/N+2 6 353 6 000 99 623

31/12/N+3 6 376 6 000 100 000


Ecritures à passer

Au bilan

Titres immobilisés - Obligations IFRS 98 938


au cout amorti
Titres immobilisés – obligations PCG 98 000
Impôts différés (938 x 25%) 234
Résultat (312 x 75%) 234
Réserves (333 + 293) x 75% 470

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