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Mr. A. MARGHICH
L’une des fonctions les plus importantes de la comptabilité financière est de fournir des informations
sur la situation économique et financière des sociétés, afin que les actionnaires et les investisseurs potentiels
soient en mesure de faire des analyses et des comparaisons de sociétés qui leur permettent d’effectuer des
choix rationnels en matière d’investissement.
Les normes comptables Internationales, ont pour objectif d’assurer une certaine comparabilité des états
financiers d’entreprises, étant donné que les états financiers établis conformément à la réglementation
et aux usages d’un pays donné sont souvent difficilement compréhensibles par les investisseurs
étrangers.
Donc il est dans l’intérêt des entreprises de fournir au marché les informations nécessaires, aussi bien en
termes de quantité que de qualité. Certaines informations peuvent être privilégiées en fonction des objectifs
et des groupes d’utilisateurs visés.
Créer en 1973
Les anciennes normes gardent le nom d’IAS (International Accounting Standards ou Normes comptables
internationales). Le référentiel IFRS comprend donc toutes les normes IAS qui existaient auparavant ainsi que
les nouvelles normes IFRS, plus les interprétations.
L’union européenne n’a imposé les normes IASIFRS que pour les comptes consolidés des sociétés cotées sur
un marché réglementé. Mais la possibilité est laissée à chaque Etat d’autoriser ou d’imposer les normes
internationales pour les comptes individuels des sociétés cotées ou non dès 2005. A partir de cette date, les
entreprises cotées devant fournir, les comptes de 2004 retraités en normes internationales, pour pouvoir
effectuer des comparaisons.
L’impact des normes IAS-IFRS sur les comptes :
L’objectif est de passer d’une vision juridique de l’entreprise (au Maroc) vers une vision économique (vision
anglo-saxon) et de rendre les informations plus transparentes et plus riches.
Une vision économique en juste valeur : l’information publiée doit représenter une image fidèle des
transactions et des autres événements qu’elle vise à présenter. Le bilan de l’entreprise reflètera la valeur
actuelle de ses actifs et de ses passifs, il ne correspondra plus à une représentation historique de son
patrimoine.
Des informations plus transparentes : les informations publiées par les sociétés sont comparables et
permettent le passage de la logique comptable à la logique de l’information financière.
Les normes IAS-IFRS vont donner les moyens aux analystes financiers de parler un langage commun.
L’analyse financière et la comparaison des entreprises seront facilitées grâce à un effet de standardisation. Le
crédit-bail, les stocks options, les engagements de retraite seront comptabilisés selon des principes
identiques.
Exemple : Grâce à la technique du « pooling of interest » appelée aussi « mise en commun d’intérêts »,
certaines entreprises ont pu en racheter d’autres, bien au-delà de leur valeur comptable, sans incidences
notables sur leurs comptes lors de l’opération de regroupement. Dorénavant, les entreprises devront utiliser la
méthode de l’acquisition qui évalue les coûts d’acquisition et les actifs/passifs à leur juste valeur, la différence
constitue un écart d’acquisition positif (ou goodwill). La constatation du goodwill va inciter les entreprises à
limiter les stratégies de croissance externes au- delà d’un prix d’achat raisonnable.
Une entreprise qui déclare ses états financiers conformes aux IFRS doit appliquer l’intégralité des normes et
interprétations de l’IASB. Pour ces entreprises, les possibilités de s’écarter d’une des dispositions des IFRS
sont extrêmement limitées.
Le bilan :
Les informations sur les dates d’échéances des actifs et des passifs sont utiles pour évaluer la liquidité et la
solvabilité d’une entreprise. La norme IAS32 impose à ce sujet d’indiquer la date d’échéance des actifs et
des passifs financiers.
Précisions :
Un actif doit être classé en tant que actif courant lorsqu’il répond à une des trois conditions suivantes :
- L’entreprise s’attend à pouvoir réaliser l’actif, le vendre ou le consommer dans le cadre du cycle
d’exploitation normal de l’entreprise ;
- L’actif est détenu essentiellement à des fins de transactions ou pour une durée courte et l’entreprise
s’attend à le réaliser dans les 12 mois suivant la date de clôture de l’exercice.
- L’actif est de la trésorerie ou un équivalent de trésorerie dont l’utilisation n’est pas soumise à
restriction.
Tous les autres actifs doivent être classés en tant qu’actifs non courants.
Un passif doit être classé en tant que passif courant lorsqu’il répond à l’une des deux conditions suivantes :
- Il est attendu que le passif soit réglé dans le cadre du cycle d’exploitation normal de l’entreprise ;
- Le passif doit être réglé dans les 12 mois après la date de clôture de l’exercice.
Conformément à la norme IAS1, les entreprises doivent présenter dans leur bilan, au minimum, les postes
suivants :
Immobilisations incorporelles ;
Immobilisations corporelles ;
Actifs financiers ;
Participations comptabilisées selon la méthode de la mise en
équivalence ;
Stocks ;
Clients et autres débiteurs ;
Trésorerie et équivalents de trésorerie ;
Fournisseurs et autres créditeurs ;
Actifs et passifs d’impôt, comme imposé par la norme IAS12 (impôts sur le résultat) ;
Provisions ;
Passifs non courants portant intérêts ;
Intérêts minoritaires ;
Capital émis et réserves.
Le compte de résultat :
Le compte de résultat fournit des informations sur la performance. Les éléments qui sont liés à l’évaluation
de la performance dans le compte de résultat sont les produits et les charges.
Le cadre conceptuel de l’IASB définit les produits comme des accroissements d’avantages économiques au
cours de l’exercice, sous forme d’entrées ou d’accroissement d’actifs, ou de diminutions de passifs qui ont pour
résultat l’augmentation des capitaux propres autres que les augmentations provenant des apports des
participants aux capitaux propres.
Les charges sont définies comme des diminutions d’avantages économiques au cours de l’exercice sous forme
de sorties ou de diminutions d’actifs, ou de survenance de passifs qui ont pour résultat de diminuer les
capitaux propres autrement que par des distributions aux participants aux capitaux propres.
Le compte de résultat peut être présenté avec une classification des charges soit par nature, soit par fonction
(destination). Les entreprises qui classent les charges par fonction doivent fournir des informations
supplémentaires sur la nature des charges, y compris les dotations aux amortissements et les frais de
personnel.
Les variations de capitaux propres résultant d’un bénéfice ou d’une perte de l’exercice.
Le bénéfice va naturellement augmenter les capitaux propres et la perte va les diminuer. Il s’agit d’étudier
l’origine de ce bénéfice ou de cette perte grâce au compte de résultat.
Les variations de capitaux propres résultant de profits ou de pertes comptabilisés directement dans
les capitaux propres.
Certains profits ou pertes peuvent être comptabilisés directement en capitaux propres et ne transitent pas par
le compte de résultat alors que cela conduit à un enrichissement ou à un appauvrissement de l’entreprise.
Le changement de méthodes comptables peut conduire à augmenter artificiellement les capitaux propres.
Application :
Une entreprise fabrique un produit dont le coût variable unitaire de production est de 100 DH. Les charges
fixes annuelles de production sont de 1 000 000 DH. Les quantités fabriquées ont été de 10 000 unités en N,
8000 unités en N+1 et 13 000 en N+2. A la fin de chaque période, l’entreprise possède 1000 unités en stock.
N N+1 N+2
Quantité produite 10 000 8000 13 000
Charges variables 1 000 000 800 000 1 300 000
Dans les entreprises de distribution, il est également possible d’évaluer les stocks en retranchant du
prix de vente un montant représentant la marge brute réalisée sur le produit considéré.
l’identification des sorties de stocks : selon l’IAS 2 les sorties de stocks sont évaluées au coût moyen
pondéré ou selon la méthode FIFO (norme révisée en 2003).
la dépréciation des stocks : à la clôture de l’exercice, les stocks doivent être évalués à leur coût ou
à leur valeur réalisable nette si celle-ci est inférieure.
La valeur réalisable nette est le prix de vente estimé réalisable dans des conditions commerciales
normales, diminué des coûts d’achèvement et des frais estimés nécessaires pour réaliser la vente.
L’expression flux de trésorerie désigne l’ensemble des entrées et sorties de liquidités ou équivalents de
liquidités.
Les liquidités recouvrent les fonds disponibles et les dépôts à vue.
Les équivalents de liquidités sont des placements à CT, très liquides, facilement convertibles en un
montant connu de liquidités et dont la valeur ne risque pas de changer de façon significative. Leur
échéance est normalement inférieure à 3 mois.
L’IASB exige que toutes les entreprises établissent un TFT. Ce document est censé permettre aux
utilisateurs des états financiers :
- d’évaluer la capacité de l’entreprise à dégager des liquidités,
- de déterminer ses besoins en liquidités,
- et de prévoir les échéances et le risque des encaissements futurs.
Le bilan, le compte de résultat et le tableau des flux de trésorerie sont liés. En effet, c’est à partir du
compte de résultat et du tableau des flux de trésorerie que l’on va pouvoir analyser les variations de
certains postes du bilan.
Le TFT permet la comparaison des résultats en éliminant les effets de l’utilisation des méthodes
comptables différentes pour les mêmes opérations et événements.
Exemple 1 :
Imaginons deux entreprises A et B en tous points identiques. Au cours de l’exercice N, chacune a vendu
pour 1 000 000 DH des marchandises achetées 600 000 DH. Toutes deux ont payé pour 200 000 de
salaires. Elles possèdent chacune pour 500 000 DH d’immobilisations amortissables. A les amortit sur 10
ans en linéaire, alors B, pratique l’amortissement dégressif, a comptabilisé en N une charge
d’amortissement de 100 000 DH.
Exemple 2 :
Dans le cas d’un investissement dans une machine effectué grâce à un emprunt, le compte de résultat
enregistre l’usure de la machine par le biais des amortissements (qui ne correspondent pas à des sorties
de trésorerie), il comptabilise également les intérêts de la dette (qui correspondent à des sorties de
trésorerie). Le tableau des flux de trésorerie inscrit les sorties de trésorerie liées à cet emprunt qui
représentent le remboursement du capital et des intérêts (les annuités de remboursement). Enfin, le bilan
permet d’enregistrer l’achat de la machine à l’actif et la dette au passif.
Le tableau des flux de trésorerie fournit des informations qui permettent aux utilisateurs d’évaluer les
changements dans l’actif d’une entreprise, d’analyser sa structure financière et sa capacité à modifier les
montants et l’échéancier des flux de trésorerie pour s’adapter aux évolutions de l’environnement et saisir
les opportunités.
Le tableau des flux de trésorerie présente les flux de trésorerie de l’exercice classée en activités
opérationnelles, d’investissement et de financement.
- Deux façons existent pour l’élaboration du TFT :
- La méthode directe,
- La méthode indirecte.
L’IASB encourage l’utilisation de la méthode directe qui apporte davantage d’informations sur les flux
de trésorerie.
Le montant des flux de trésorerie provenant des activités opérationnelles est un indicateur clé pour
mesurer si les opérations de l’entreprise ont généré suffisamment de flux de trésorerie pour rembourser
ses emprunts, maintenir la capacité opérationnelle de l’entreprise, verser des dividendes et faires de
nouveaux investissements sans recourir à des sources externes de financement.
Les flux de trésorerie opérationnels sont essentiellement issus des principales activités génératrices de
produits de l’entreprise.
Exemple : les flux de trésorerie provenant des activités opérationnelles (cités par l’IAS 7)
Les entrées de trésorerie provenant de la vente de biens et de la prestation de services ;
Les entrées de trésorerie provenant de redevances, d’honoraires, de commissions et d’autres
produits ;
Les sorties de trésorerie envers les membres du personnel ou pour leur compte ;
Les entrées et les sorties de trésorerie d’une entreprise d’assurance relatives aux primes et aux
sinistres, aux rentes et autres prestations liées aux polices s’assurance ;
Les sorties de trésorerie ou remboursement d’impôts sur le résultat, à moins qu’ils ne puissent être
spécifiquement associés aux activités de financement et d’investissement ;
Les entrées et les sorties de trésorerie provenant de contrats détenus à des fins de négoce ou de
transaction.
NB/ L’analyse des flux de trésorerie liée aux activités opérationnelles est importante car elle permet de
mesurer la capacité de l’entreprise à dégager, par son activité, suffisamment de ressources pour rembourser
ses emprunts, maintenir sa capacité d’exploitation, verser des dividendes et faire de nouveaux
investissements sans recourir à des ressources externes de financement.
Résultat de cession d’immobilisation et de placements (+) ou (-)
Charge d’intérêts (+)
Revenus de placements (-)
.Résultat d’exploitation avant variation du BFR (+) ou (-)
.Variation des stocks (+) ou (-)
.Variation comptes clients et autres créances d’exploi (+) ou (-)
.Variation des comptes fournisseurs et autres dettes d’exp (+) ou (-)
.Intérêts et dividendes payés (-)
.Impôts sur les bénéfices payés (-)
FLUX NET DE TRESORERIE RELATIFS AUX ACTIVITES OPERAT (+) ou (-)
Flux de trésorerie relatifs aux activités opérationnelles (méthode indirecte) :
.Résultat net avant impôt et éléments exceptionnels (+) ou (-)
.Élimination des produits et charges sans incidence sur la trésorerie :
Dotations aux amortissements et aux provisions (+)
Reprises d’amortissements et de provisions (-)
.Élimination des produits et charges non liés à l’exploitation :
Les activités d’investissement :
La présentation séparée des flux de trésorerie provenant des activités d’investissement est
utile car cela permet d’étudier dans quelle mesure des dépenses ont été effectuées pour
l’accroissement des ressources destinées à générer des produits et des flux de trésorerie
futurs.
Exemple : les flux de trésorerie provenant des activités d’investissement (cités par l’IAS
7).
Les avances de trésorerie et de prêts qui sont faits à des tiers (autres que les avances
et prêts consentis par une institution financière) ;
La présentation séparée des flux de trésorerie provenant des activités de financement est
utile à la prévision des flux futurs de trésorerie de l’entreprise attendus par les apporteurs
de capitaux.
Exemple : les flux de trésorerie provenant des activités de financement (cités par
l’IAS7)
Les entrées de trésorerie provenant de l’émission d’actions ou d’autres instruments de
capitaux propres ;
Les sorties de trésorerie envers les actionnaires pour acquérir ou racheter les actions
de l’entreprise ;
Les produits de l’émission d’emprunts obligataires, d’emprunts ordinaires, de billets
de trésorerie, d’emprunts hypothécaires et autres emprunts à court ou à LT ;
Les sorties de trésorerie pour rembourser des montants empruntés ;
Les paiements effectués par un preneur dans le cadre de la réduction du solde de la
dette relative à un contrat de location-financement.
IAS 8 : Méthodes comptables, changements d’estimations et erreurs
La norme IAS 8 traite les conditions des changements de méthodes et d’estimations. Elle indique également
comment corriger une erreur découverte dans les états financiers d’une période antérieure.
Dans la pratique comptable, il est nécessaire que les méthodes comptables utilisées soient les mêmes chaque
année afin d’assurer la comparabilité des états financiers dans le temps.
Lorsque le changement de méthode résulte de l’application d’une nouvelle norme ou interprétation de l’IASB,
ses modalités sont généralement fixées par la norme ou l’interprétation nouvelle.
Lorsqu’il ne résulte pas d’une modification des IFRS mais d’une décision volontaire de l’entreprise, le
changement doit être appliqué rétroactivement.
Application :
Une entreprise a pour politique de comptabiliser tous ses coûts de développement en charges au moment où
ils sont encourus. En N, elle décide d’appliquer pour la première fois les possibilités d’activation offertes par la
norme IAS 38.
Les coûts susceptibles d’être activés sont les suivants :
- en N : 100 000
- en N-1 : 80 000
- en N-2 : 60 000
L’entreprise a renoncé à déterminer les coûts activables au titre des exercices antérieurs à N-2, en raison de la
difficulté de déterminer si, à l’époque, les conditions d’activation étaient remplies.
On suppose que :
- les innovations mises au point ne sont pas encore prêtes à être utilisées, de sorte que les frais de
développement n’ont pas encore à être amortis ;
- le taux d’imposition de l’entreprise est de 30%.
L’établissement des états financiers requiert de multiples estimations : la durée d’utilisation des immobilisions
corporelles, la dépréciation des stocks et des créances douteuses, le montant des provisions, etc.
Les changements d’estimation se distinguent des changements de méthodes par les éléments suivants :
- le changement s’applique uniquement à l’exercice en cours et aux suivants (prospectifs),
- les états financiers des exercices précédents ne sont pas modifiés.
er
Application : un matériel a été acquis pour 1 000 000 DH le 1 janvier N-3. Il a été, depuis cette date, amorti
linéairement sur 10 ans. Au 31/12/N, l’entreprise évalue à 4 ans seulement sa durée d’utilisation résiduelle.
La durée d’amortissement ne correspondant plus aux conditions actuelles, il faut la changer. La modification n’aura
d’impact que sur les exercices N et suivants.
Si les erreurs sont découvertes durant l’exercice au cours duquel elles ont été commises, elles sont
immédiatement corrigées.
Par contre, si une erreur significative est découverte au cours d’un exercice ultérieur, il faut corriger les états
financiers concernés. La correction s’effectue de façon rétroactive.
IAS 10 : Evénements postérieurs à la date de clôture
Les événements post-clôture sont ceux qui se produisent entre la date de clôture des comptes et la date à
laquelle la publication des états financiers est autorisée.
L’IAS 10 distingue deux catégories d’événements post-clôture :
- ceux qui apportent des informations nouvelles sur des situations qui existaient à la date de clôture des
comptes ;
- et ceux qui décrivent des situations apparues postérieurement à la date de clôture.
Seuls les événements de la première catégorie doivent donner lieu à un ajustement des états financiers. Ces
événements doivent intervenir entre la date de clôture et la date d’approbation.
Exemple :
Pour la deuxième catégorie, elle ne permet pas l’ajustement des états financiers car représentatifs d’une situation
apparue postérieurement à la clôture des comptes.
Dans le cas où l’événement est significatif, il faut le signaler dans l’annexe.
L’IAS 10 précise également que les dividendes dont la distribution a été décidée après la date de clôture ne
doivent pas figurer en dettes dans les états financiers de l’exercice clos.
L’IAS 1 précise que ces dividendes doivent être mentionnés dans l’annexe.
IAS 11 : Contrats de construction
L’IASB désigne par contrat de construction tout contrat spécifiquement négocié portant sur la fabrication
d’un actif ou d’un ensemble d’actifs étroitement liés ou interdépendants quant à leur conception, leur
technologie, leur fonction ou leur utilisation finale.
Dans le calcul du coût d’un contrat, doivent être ajoutés aux charges directement affectables à ce contrat :
- celles occasionnées par l’ensemble des contrats mais qui peuvent néanmoins être réparties entre ceux-ci
(dépenses d’assurance, frais généraux, etc.). La répartition entre les différents contrats doit être
systématique selon une méthode rationnelle appliquée de manière constante à tous les coûts présentant
des caractéristiques communes ;
- ainsi que les coûts spécifiquement à la charge du client selon les termes du contrat.
Application :
Une entreprise de travaux publics a obtenu en N-2 un contrat portant sur la construction d’un pont. Le devis
initial était de 10 millions DH. En N-1, le client a accepté une majoration du prix de 1 million DH.
N-2 N-1 N
(estimations) (estimations)
Supposons également que le client a versé à titre d’acomptes 4 millions en N-2, 5 millions en N-1 et 2
millions en N.
La meilleure méthode est celle qui assure le mieux la séparation des exercices.
La méthode de l’achèvement des travaux répond mal à cet objectif car le résultat d’un exercice ne reflète pas
l’importance des travaux effectivement réalisés pendant cette période.
La méthode du pourcentage d’avancement évite ces distorsions en établissant un lien direct entre le résultat
d’un exercice et les travaux effectués au cours de la période. Les comparaisons inter temporelles s’en trouvent
facilitées.
La méthode du pourcentage d’avancement doit être utilisée chaque fois que le résultat du contrat peut être
déterminé avec fiabilité.
IAS 12 : Impôts sur le résultat
Les impôts sur les bénéfices représentent une charge importante pour les entreprises. Leur comptabilisation
nécessite des règles de calcul du résultat fiscal qui différent souvent de celles utilisées en comptabilité.
- le bénéfice comptable : est le résultat net d’une période avant déduction de la charge d’impôt.
- le bénéfice imposable : est le bénéfice d’une période, déterminé selon les règles établies par les
administrations fiscales et sur la base desquelles l’impôt sur le résultat doit être payé.
- la perte fiscale : est la perte d’une période déterminé selon les règles établies par l’administration
fiscale et sur la base desquelles l’impôt sur le résultat doit être recouvré.
- l’impôt exigible : est le montant des impôts sur le résultat payables (récupérables) au titre du
bénéfice imposable (perte fiscale) d’une période.
- les passifs d’impôts différés : sont les montants d’impôts sur le résultat payables au cours de périodes
futures au titre de différences temporelles imposables.
- l’actif d’impôt différé : sont les montants d’impôts sur le résultat recouvrables au cours
de périodes futures.
- les différences temporelles : sont des différences entre la valeur comptable d’un actif ou d’un passif
dans l’état de la situation financière et sa base fiscale. Les différences temporelles peuvent être :
des différences temporelles imposable (c’est-à- dire généreront des montants imposables), ou
des différences temporelles déductibles (c’est à dire généreront des montants déductibles dans la
détermination du bénéfice imposable).
Application 1 :
Valeur d’entrée d’un bien X est de 900 000 DH. Durée de vie fiscale : 5 ans.
Durée d’utilité : 3 ans.
Calculer les différences temporelles et les impôts différés correspondant.
Application 2 :
Supposons que le résultat comptable avant amortissement et impôt (RAAI) sur les bénéfices est de1 500 000
DH chaque année. S’il n’existe pas d’autre différence temporelle, le résultat imposable annuel sera donc :
RAAI 1 500 000 1 500 000 1 500 000 1 500 000 1 500 000
Amortissements - 333 330 - 333 330 -333 330 0 0
Résultat avant impôt 1 166 670 1 166 670 1 166 670 1 500 000 1 500 000
Charges fiscale (30%) - 350 000 -350 000 -350 000 -450 000 -450 000
IAS 16 : Immobilisations corporelles
La norme IAS16 définit les immobilisations corporelles comme des actifs corporels :
- qui sont détenus par une entreprise soit pour être utilisée dans la production ou la fourniture de biens
ou de services, soit pour être loués à des tiers, soit à des fins administratives ;
- dont on s’attend à ce qu’ils soient utilisés plus d’un exercice.
Le coût d’une immobilisation corporelle est constitué de son prix d’achat, y compris les droits de douane et
taxes non récupérables, et de tous les frais directement attribuables engagés pour mettre l’actif en état de
marche en vue de l’utilisation prévue.
Lorsque l’entreprise est tenue de démonter l’installation ou de restaurer le site à l’issue de la période
d’exploitation, ces dépenses futures doivent être estimées et incluses dans le coût de l’immobilisation. Cela
permet, par le biais de l’amortissement, d’étaler ces dépenses sur la durée d’exploitation de l’actif.
Application :
Une entreprise a acheté une carrière pour 10 000 000 DH. La durée d’exploitation prévue est de 10 ans. À
l’issue de cette période, l’entreprise devra aménager le site. Les dépenses correspondantes sont estimées à
2000 000 DH et la valeur résiduelle du terrain à l’issue de la période d’exploitation à 1 000 000 DH.
Les coûts commerciaux et administratifs, les pertes opérationnelles et les dépenses de formation du personnel
à l’utilisation de l’immobilisation sont exclus du coût d’acquisition de l’actif. Ils sont considérés comme des
charges. Quant à la TVA, dès lors que l’entreprise est assujettie, celle-ci est récupérable et ne constitue donc
pas un élément du coût de l’immobilisation.
Lorsque le paiement est différé au-delà des conditions habituelles, l’actif est comptabilisé pour son prix au
comptant et la différence est considérée comme une charge de la période de crédit.
Application :
er
Une entreprise a acheté le 1 mai une immobilisation dont le prix est de 5 000 000 DH en cas de règlement
dans les 30 jours. Elle convient, a v e c son fournisseur de payer 2 000 000 DH à la livraison et le solde
13 mois plus tard. La facture passe alors à 5 240 000 DH.
Lorsque le prix au comptant n’est pas fixé, le coût de l’immobilisation s’obtient en actualisant les paiements au
taux d’un emprunt équivalent.
Application :
On estime que l’entreprise aurait pu obtenir un prêt équivalent au taux d’intérêt annuel de 10%.
Si le bien en question est un de ceux que l’entreprise fabrique aussi pour ses clients, son coût correspond au
coût de production des produits destinés à la vente (IAS2).
Le coût ne comprend pas les dépenses occasionnées par une utilisation non optimale des ressources de
l’entreprise (gaspillage de matières, heures de travailimproductives,…).
Sous certaines conditions (IAS23), les intérêts d’emprunts correspondant à la période de fabrication peuvent
en revanche être inclus dans le coût des actifs.
Les immobilisations dont l’acquisition résulte d’un échange contre d’autre actif non monétaire sont
normalement comptabilisées à leur juste valeur.
Toutefois, si la transaction manque de « substance commerciale » ou si la juste valeur des actifs échangés ne
peut être déterminée avec fiabilité, l’immobilisation acquise est comptabilisée pour un montant égal à la valeur
comptable de l’actif cédé.
Application :
Une entreprise possède un immeuble acquis pour 5 000 000 DH et amorti pour 3 000 000 DH. N’en ayant
plus l’usage et désireuse de s’implanter dans de nouveaux locaux, elle échange cet immeuble contre un vaste
terrain constructible situé en périphérie de la ville. Elle reçoit à cette occasion une soulte de 4 000 000 DH.
Les frais engagés par l’entreprise après l’installation et le fonctionnement d’un bien peuvent être
immobilisés, selon la norme IAS 16, s’ils répondent aux conditions suivantes :
- Etre source de cash-flows probables futurs,
- et avoir un coût mesurable avec fiabilité.
Plus précisément, les dépenses à immobiliser sont celles qui améliorent les performances d’une
immobilisation par rapport aux prévisions initiales.
Exemples :
- les modifications augmentant la durée de vie ou la capacité de l’actif,
- les modernisations améliorant de manière substantielle la quantité des produits fabriqués,
- ou l’adoption de nouveaux procédés de production permettant une réduction notable des frais
d’exploitation initialement prévus.
Pour les dépenses de réparation et d’entretien qui permettent à l’actif d’atteindre le niveau de performance
attendu au moment de son entrée dans l’entreprise demeurent en charges de l’exercice où elles apparaissent.
L’IAS16 autorise un autre traitement. Il s’agit de la réévaluation des biens initialement enregistrés, c’est-à dire
la comptabilité en juste valeur à la date de réévaluation.
Exemples :
-la juste valeur des terrains et constructions est, selon l’IASB, en général leur valeur de marché;
- la juste valeur des installations de production est habituellement leur valeur de marché déterminée par
estimation.
NB : lorsqu’il n’y a pas d’indications de la valeur de marché en raison de la nature spécialisée des
installations, elles sont évaluées à leur coût de remplacement net d’amortissement.
Lorsque la valeur comptable d’un actif augmente par suite d’une réévaluation, l’augmentation est généralement
créditée directement en capitaux propres sous le libellé écart de réévaluation.
L’estimation de la durée d’utilité est selon l’IASB, affaire de jugement basé sur l’expérience que l’entreprise a
avec des actifs similaires.
Les trois modes d’amortissement définis par l’IASB sont : linéaire, dégressif et en fonction des unités de
production.
L’IAS16 n’impose pas un mode d’amortissement spécifique ni une durée d’utilisation précise pour tel ou tel
type d’actif, elle ne fait que préciser un cadre général. Ce sont les entreprises qui définissent la durée d’utilité et
la méthode d’amortissement la plus appropriée.
Application :
Pour honorer un contrat portant sur la fourniture de 100 000 pièces sur 3 ans, une entreprise a mis au point
une machine étroitement spécialisée dont le coût de production est de 800 000 DH. L’échéancier de livraison a
été fixé ainsi, en accord avec le client :
ère
1 année : 20 000
ème année
2 : 30 000
ème année
3 : 50 000
Exemple :
Présentation dans le rapport financier 2002 du groupe Nestlé. Énumération des durées d’amortissement des
immobilisations corporelles.
- Bâtiment : 25 – 50 ans
- Machines et équipements : 10 – 15 ans
- Outillage, mobilier, matériel informatique et divers : 3 – 8 ans
Véhicules : 5 ans.