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Il est important de bien comprendre qu’en comptabilité, on a deux notions différentes : d’une part
les comptes sociaux, légaux, qui doivent correspondre à la législation fiscale du pays dont relève une
société, et d’autre part les comptes au sens de la consolidation d’un groupe, qui sont publiés pour
l’information des investisseurs. Autant la comptabilité marocaine ne change pas, autant pour les
groupes, depuis longtemps déjà, il existe des normes pour la consolidation. Les plus connues sont
L’USGAAP et L’IAS/IFRS, les premières qui sont d’origine américaines alors que les secondes sont
d’origine européenne.
Les IAS/IFRS sont un ensemble de normes comptables européennes, qui ont été faite dans le
même but que les US-GAAP. Elles sont encore en cours d’évaluation, et elles tendent à converger
vers les normes américaines. Les résultats financiers de l’entreprise en normes IAS peuvent être
très différentes des résultats fiscaux. Pour la présentation de ces résultats, on parle de normes
IFRS.
Dans les deux cas, ces normes ont pour objectif d’instaurer un modèle comptable harmonisé, afin
de favoriser les échanges internationaux.
faciliter la comparabilité des états financiers des sociétés cotés dans différents pays (ce qui
est difficile lorsque l'entreprise communique des états financiers établis conformément à la
réglementation et aux usages de son pays) ;
faciliter la concurrence et la circulation des capitaux entre pays et rétablir la confiance entre
ces derniers, principalement suite aux scandales financiers du début des années 2000 en
Europe ainsi qu'aux États-Unis (Enron, WorldCom...) ;
Qui est concerné par ces normes ? Les entreprises cotées en Europe et leurs filiales dans tous les
pays devront présenter leurs comptes consolidés pour les exercices couverts à partir du 1er
janvier 2005 (avec un retraitement des données de 2004 pour permettre la comparaison). Mais il
est probable qu’à plus long terme toutes les entreprises seront concernées, cela d’autant plus
que les normes comptables nationales de chaque pays européen ou non européen ayant de
fortes relations économiques ou financières avec l’Europe vont finir par converger vers le
référentiel IAS.
1) Principes des IAS/IFRS : Les normes comptables internationales IAS/IFRS se fondent sur une
philosophie propre. Elles introduisent un véritable changement d’esprit par rapport à la tradition
comptable marocaine. Les principaux principes des normes IAS/IFRS sont les suivants : a.
Importance privilégiée des investisseurs comme destinataires de la comptabilité : Parmi les
différents destinataires potentiels de la comptabilité, l’IASB privilégie les actionnaires : « Comme
les investisseurs sont les apporteurs de capitaux à risque de l’entreprise, la fourniture d’états
financiers qui répondent à leurs besoins répondra également à la plupart des besoins des autres
utilisateurs susceptibles d’être satisfaits par des états financiers ». Cette optique conduit
notamment les IAS/IFRS à renforcer les obligations des entreprises en matière de communication
financière. b. Prééminence de la réalité économique sur la forme juridique (‘substance over
form’) : Les IAS/IFRS entendent passer au delà des apparences juridiques et retranscrire la réalité
économique sous-jacente. c. Coût historique et juste valeur : Le principe de la comptabilisation
des éléments du bilan au coût historique, sur lequel la comptabilité marocaine se fonde
traditionnellement, laisse place dans le référentiel IAS/IFRS au principe de juste valeur (‘fair
value’). Avec le temps, le coût historique (diminué des amortissements) peut différer
sensiblement de la valeur d’usage et/ou de cession d’un bien. Un reflet fidèle de la réalité
économique obligerait à évaluer les actifs et les passifs à leur ‘juste valeur’, c’est-à-dire à leur
valeur normale de marché.
D’abord,Les normes IFRS (International Financial Reporting Standards) sont des normes
comptables internationales qui ont été mises en place en 2005 en complément des normes IAS
(International Accounting Standards) créées en 1973 et sont destinées à harmoniser la
présentation des états financiers et comptables des sociétés cotées entrant dans le périmètre
d'application de ces normes.
La norme IFRS 9 « Instruments Financiers » publiée par l’IASB en juillet 2014 remplace la norme IAS
39 « Instruments financiers : comptabilisation et évaluation » relative au classement et à l’évaluation
des instruments financiers. Elle définit de nouveaux principes en matière de classement et
d’évaluation des instruments financiers, de dépréciation pour risque de crédit des instruments de
dette comptabilisés au coût amorti ou à la valeur de marché par capitaux propres, des engagements
de financement et de garanties financières donnés, des créances de location et actifs de contrats,
ainsi qu’en matière de comptabilité de couverture générale (ou micro-couverture).
Un instrument financier est tout contrat qui donne lieu à un actif financier d'une entité et à un passif
financier ou à un instrument de capitaux propres d'une autre entité.
Un instrument de capitaux propres est tout contrat mettant en évidence un intérêt résiduel dans les
actifs d'une entité après déduction de tous ses passifs
a) de la trésorerie;
c) un droit contractuel:
d) un contrat qui sera ou pourra être réglé en instruments de capitaux propres de l'entité elle même
et qui est:
un instrument non dérivé pour lequel l'entité est ou pourrait être tenue de recevoir un
nombre variable d'instruments de capitaux propres de l'entité elle-même;
un instrument dérivé qui sera ou pourra être réglé autrement que par l'échange d'un
montant fixe de trésorerie ou d'un autre actif financier contre un nombre fixe d'instruments
de capitaux propres de l'entité elle-même.
b) un contrat qui sera ou pourra être réglé en instruments de capitaux propres de l'entité elle
même et qui est:
un instrument non dérivé pour lequel l'entité est ou pourrait être tenue de recevoir un
nombre variable d'instruments de capitaux propres de l'entité elle-même;
un instrument dérivé qui sera ou pourra être réglé autrement que par l'échange d'un
montant fixe de trésorerie ou d'un autre actif financier contre un nombre fixe
d'instruments de capitaux propres de l'entité elle-même.
2014 :En juillet 2014, l’IASB a publié la version complète d’IFRS 9, rassemblant les trois phases de son
projet de remplacement d’IAS 39, soit le classement et l’évaluation, la dépréciation et la comptabilité
de couverture.
2018 : IFRS 9 s’applique aux exercices ouverts à compter du 1er janvier 2018
2020 :En octobre 2020, l’IASB décide d’entreprendre le suivi après mise en œuvre d’IFRS 9, en
commençant par les dispositions relatives au classement et à l’évaluation. Les suivis des dispositions
relatives à la dépréciation et à la comptabilité de couverture seront faits ultérieurement.
Champs d’application :
Les intérêts détenus dans les filiales, les coentreprises et les entreprises associées (IFRS 10,
IAS 27 et IAS 28);
Les droits et obligations résultant des contrats de location (IFRS 16) (sauf pour les
dépréciations, la comptabilisation, la décompabilisation et les éventuels produits dérivés);
Les droits et obligations des employeurs découlant de régimes d’avantages au personnel (IAS
17);
Les instruments financiers émis par l’entité qui répondent à la définition d’un instrument de
capitaux propres (IAS 32);
Les droits et obligations découlant d’un contrat d’assurance (IFRS 4);
les contrats à terme rentrant dans le champ des regroupements d’entreprises (IFRS3);
Les droits et obligations relevant de transactions dont le paiement est fondé sur des actions
(IFRS2);
Les provisions, passifs éventuels et actifs éventuels (IAS 37);
Les créances commerciales (IFRS 15) (sauf si le cas est expressément visé par IFRS9);
Les actifs non financiers, comme les stocks, les immobilisations corporelles et incorporelles,
les contrats de marchandises.
Engagements de prêt que l’entité désigne comme étant des passifs financiers à la juste valeur
par le biais du résultat net , les engagements de prêt qui peuvent faire l’objet d’un règlement
net en trésorerie ou par la livraison ou l’émission d’un autre instrument financier et les
engagements de prêt à un taux d’intérêt inférieur au marché.
Les contrats d’achat ou de vente d’un élément non financier qui peuvent faire l’objet d’un
règlement net en trésorerie, en un autre instrument financier ou par l’échange d’instruments
financiers, à l’exception des contrats conclus et maintenus en vue de la réception ou de la
livraison d’un élément non financier selon les besoins prévus de l’entité en matière d’achat,
de vente ou d’utilisation.
Un contrat d’achat ou de vente d’un élément non financier qui peut faire l’objet d’un
règlement net en trésorerie ou en un autre instrument financier, ou par l’échange
d’instruments financiers, comme si ce contrat était un instrument financier, peut être
désigné irrévocablement comme étant évalué à la juste valeur par le biais du résultat net
même s’il a été conclu en vue de la réception ou de la livraison d’un élément non financier
selon les besoins prévus de l’entité en matière d’achat, de vente ou d’utilisation.
Evaluation
1. Évaluation initiale
Lors de la comptabilisation initiale, l’entité évalue un actif financier ou un passif financier à sa juste
valeur majorée ou minorée, dans le cas d’un actif financier ou d’un passif financier qui n’est pas à la
juste valeur par le biais du résultat net, des coûts de transaction directement attribuables à
l’acquisition ou à l’émission de cet actif financier ou de ce passif financier.
Lorsque l’entité utilise la comptabilisation à la date du règlement pour un actif dont l’évaluation se
fera ultérieurement au coût amorti, la comptabilisation initiale de l’actif se fait à sa juste valeur à la
date de transaction.
Pour le cas des créances client l’entité doit, lors de la comptabilisation initiale, évaluer les créances
clients à leur prix de transaction (au sens d’IFRS 15) lorsque celles-ci ne comportent pas une
composante financement importante selon IFRS 15 (ou lorsqu’elle applique la mesure de
simplification offerte selon le paragraphe 63 d’IFRS 15).
Après la comptabilisation initiale, l’entité doit évaluer un actif financier selon l’une ou l’autre des
façons suivantes :
1) au coût amorti ;
2) à la juste valeur par le biais des autres éléments du résultat global ;
3) à la juste valeur par le biais du résultat net.
Les passifs financiers sont classés, en règle générale, comme étant évalués au coût amorti à
l’exception des éléments suivants:
1) Les passifs financiers désignés à être évalués à la juste valeur par le biais du résultat net;
2) Les contrats de garantie financière;
3) Les engagements de prêt à un taux d’intérêt inférieur à celui du marché
4) La contrepartie éventuelle comptabilisé par l’acquéreur dans un regroupement d’entreprises
auquel s’applique IFRS 3.