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Le siècle des défis 

Les phases historiques :


Le livre s’inscrit dans la géopolitique contemporaine du 21 siècle, et prend 2020 comme l’année de
basculement.

Les thématiques abordées par l’auteur sont :


- La pandémie et l’Etat du monde d’après.
- L’apparition de nouveaux empires comme : La chine, la Russie, l’Iran, et la Turquie.
- La facture occidentale : la fin du siècle américain et le réveil de l’Europe.
- Les enjeux du monde musulman : le clivage Sunnites et chiites, la transformation des Etats
arabes du Golfe Persique, la démocratie Maghrébine et les mutations de l’islam en Asie du
Sud-Est.
- L’impasse de l’Afrique : l’Afrique vue comme continent à fort potentiel et une zone
névralgique des équilibres géopolitiques mondiaux, le remise en question de la persistance
de l'Afrique dans l'héritage colonial.
- Les différents conflits autour du monde : exemple de l’Inde et le Pakistan, Palestine et Israël
et les deux Corées.
- Les guerres climatiques et enjeux climatiques : le changement climatique, géopolitique de
l’énergie et des ressources naturelles.
- Les nouveaux territoires d’influence entre le monde spatial et virtuel : la géopolitique de
l’espace, Internet comme créature bénéfique ou incontrôlable.

Les espaces :
- L’Europe
- La chine
- L’Asie
- Les Etats Unis
- La Turquie
- Les Etats arabes du Golfe Persique
- L’Afrique
- Le Maghreb arabe
- La république islamique de l’Iran
- Palestine et Israël
- La Russie
- Les 2 Corées du Nord et du Sud

Les files conducteurs de la réflexion de l’auteur  :


- L’élément déclencheur principal de la réflexion de l’auteur est la pandémie de Covid-19 qui a
bouleversé le monde entier, révélé les imperfections des systèmes et aggravé les situations
de crise déjà existantes.
- Les différents conflits actuels (Les guerres sur les espaces et les ressources, la guerre froide…)
- Le changement climatique et ses implications.
- La mondialisation dans un monde hyper connecté : (Internet, pandémie, globalisation
financière.)
- La révélation de plusieurs failles de gouvernance et du fonctionnement des systèmes
considérés jusqu'aujourd’hui comme performants.
- Les bouleversements et les défis dont le monde arabe et le musulman font face.
-

Les réflexions pertinentes de l’ouvrage :


 Le monde après Covid-19 :
La principale réflexion de l’ouvrage était celle sur le bouleversement du monde après le Covid 19 et
le lendemain des équilibres géopolitiques, socio-économiques et civilisationnels. Dans ce sens
l’auteur a démontré comment cette crise de nature sanitaire a pu dévoiler les défaillances de
différents systèmes notamment ceux de prévision et d’anticipation, où se conjuguent plusieurs
variables inconnues sanitaires, économiques et politiques dans un monde grandement globalisé,
ainsi que la remise en question des différents rapports de force, et de la réapparition de nouvelles
stratégies comme l’isolationnisme américain ou encore la diplomatie humanitaire ou la géopolitique
de masque offensive de la Chine. Les principaux sujets traités dans ce cadre sont  :

 Le piège de Thucydide : La chine et les Etats-Unis un duel concurrentiel par excellence.


 Tracking des citoyens, autoritarisme accru : Manifestation des dictatures et des démocraties
des points en commun : accueil des prophéties avec scepticisme, soumission des peuples
(exemple du confinement).
 L’urgence de repenser une gouvernance mondiale défaillante Révélation d’une crise latente
de gouvernance mondiale à cause du recul du multilatéralisme et des instances représentantes,
ex : le retrait américain de l’OMS, des accords de Paris et sur le nucléaire iranien. Le
nationalisme et l’isolationnisme, sont donc loin de résoudre la crise, ils l’ont aggravée.
 L’émergence de nouveaux empires et l’effondrement d’autres  :
L’ouvrage a mis en évidence le chamboulement des puissances économiques et politiques. Les
exemples les plus pertinents sont ceux de la Chine, l’Iran, la Turquie et la Russie.

 La Chine, première puissance mondiale :


« L’empire du milieu » a maintenu sa place historique comme une des plus anciennes civilisations du
monde, pourtant elle reste fragile car d’une part certes c’est une société s’est enrichie1, mais elle est
aussi devenue plus inégalitaire et d’autre part la Chine est aujourd’hui confrontée à un double défi :
de vouloir à la fois affirmer d’un côté sa puissance par une diplomatie ambitieuse et parfois jugée
agressive, tout en maintenant la stabilité sur le plan domestique, une dimension de plus en plus
délicate face à un contexte économique fragilisé ; et, de l’autre, le désir toujours plus affirmé de la
population chinoise de jouir de ses libertés confisquées.

 Le retour de la Russie :
Pour la Russie doublement marquée par son héritage impérial et soviétique, les positionnements
géopolitiques se vivent uniquement comme des rapports de force. Les deux principes idéologiques
du « Heartland » et « l’eurasisme » nourrissent abondamment ses prises de décisions. Ces idées
expliquent l’interventionnisme dans « l’étranger proche », en particulier en Europe de l’Est - en
Crimée et en Ukraine - et dans les républiques du Caucase, ainsi que le maintien d’une forte
influence dans les ex-Républiques musulmanes soviétiques comme le Kazakhstan ou l’Azerbaïdjan.

 Iran : demain la révolution :  


Une des plus anciennes civilisations du monde, l’Iran a depuis toujours été un pont entre l’Asie et
l’Europe à travers la route de Soie ce qui l’a marqué par la dualité dans son positionnement
géopolitique, ce qui a conduit à une forte polarisation de la vie politique iranienne, entre
réformateurs et conservateurs qui ne partagent ni les mêmes perceptions sur son expansionnisme, ni
dès lors les mêmes objectifs politiques et économiques.
 La Turquie : Une puissance émergente :
En moins de deux décennies, la Turquie a réalisé une prodigieuse ouverture qui ne laisse pas de
fasciner. L’État qui a succédé à un Empire vieux de six siècles est devenu depuis 2002 une puissance
émergente, suffisamment séduisante pour que son intégration à l’Union européenne soit longtemps
envisagée, idéalement située au cœur d’un carrefour énergétique et culturel entre le Caucase, le
Moyen-Orient et l’Europe, porteuse enfin d’un double héritage byzantin et musulman qui lui donne
une immense richesse culturelle.

 La facture occidentale :
 La fin du « siècle américain »
Certes, les États-Unis restent encore pour l’heure la première puissance mondiale, un statut qu’ils
ont acquis en 1945 et ont patiemment renforcé durant plus d’un demi-siècle, jusqu’à son apogée, à
la chute de l’URSS, en 1991. Avec des indicateurs démographiques, économiques et sociaux les Etats-
Unis est le leader sur plusieurs niveaux. Mais cette vitalité masque de profondes inégalités sociales,
la vétusté d’un système de santé et d’infrastructures de transports, des tensions exacerbées entre
communautés et une vie politique fortement polarisée. D’incontestables faiblesses que la première
puissance mondiale va devoir résoudre, si elle tient à conserver un leadership sérieusement érodé.
 Le réveil de l’Europe ?

 Les enjeux du monde musulman :


 Sunnites et chiites, un clivage encore pertinent ?
Le sunnisme et le chiisme sont des courants divergents au sein de l’islam, cependant ils ne sauraient
être réduits à leur seule dimension religieuse. Il s’agit des problèmes politico-religieux. Cependant
ces croyances quoiqu’elles soient différentes elles cohabitent jusqu’à l’époque moderne. En effet, ces
différences se sont originellement manifestées par un schisme d’ordre politique, rapidement suivi de
désaccords théologiques. Quatorze siècles d’histoire commune ont finalement débuté sur la
confrontation entre deux modèles politico-religieux différents, ce qui a son importance dans l’analyse
de la politique actuelle du Moyen-Orient. Pour autant, ces principes fondateurs n􀈍ont cependant pas
empêché la mise en place d’une cohabitation finalement plus équilibrée que marquée par de réelles
persécutions contrairement aux guerres qui ont opposé catholiques et protestants en Europe entre
le XVe siècle et le XVIIe siècle.

 Les États arabes du golfe Persique : la transformation pour ambition


Actrices majeures de la géopolitique mondiale en raison de leur poids économique, de leur «
diplomatie du portefeuille » et de leurs réserves d’hydrocarbures colossales - près d’un tiers des
réserves mondiales-, les pétromonarchies arabes du golfe Persique n’en sont pas moins des États
fragiles. Faute d’une économie diversifiée, seule la rente pétrolière, elle-même dépendante des
fluctuations des cours mondiaux, leur permet d’assurer la paix sociale et leur stabilité. Leur
dépendance des ressources pétrolières affaiblit leur position, puisque ces dernières dépendent à leur
tour de plusieurs variables qui les mettent en risque, le principal danger dans ce sens provient des
défis du changement climatique, des carences aux niveaux des énergies et des ressources naturelles
principalement l’eau dont cette production en consomme des quantités irraisonnées.
 Au Maghreb, un difficile chemin vers la démocratie
En 2011, le monde arabo-musulman a pu croire l’heure de son émancipation arrivée à la faveur des
printemps arabes qui naissaient de la Tunisie à la Syrie en passant par l’Égypte. Une décennie plus
tard, le bilan est sombre : la chute de certains régimes a créé des situations de chaos propices aux
appétits extérieurs, ainsi en Libye. D’autres ont renforcé leur autoritarisme et leur pouvoir répressif,
comme en Syrie ou en Égypte.
L’échec des printemps arabes s’explique en réalité par l’absence d’institutions solides et d’une réelle
conscience nationale, dans des pays « fabriqués » par les anciennes puissances coloniales
européennes, ainsi la Syrie ou la Libye, dominées par des régimes dictatoriaux où « l’État » n’est
qu’une abstraction. Comme il y avait des cas qui ont échoué, d’autres ont pu réaliser une transition
réussie, la Tunisie en est un exemple de réussite certes fragile mais survivante.
 Mutations de l’islam en Asie du Sud-Est
Au sein du monde musulman, l’Asie du Sud-Est constitue un cas très particulier et d’autant plus riche
en enseignements. Le monde musulman asiatique est victime de stéréotypes. Il pâtit d’abord d’une
certaine méconnaissance. Isolé tant par les distances que par les mers, il constitue pourtant le plus
puissant espace islamique, puisqu’il réunit les premiers pays musulmans du monde en termes
démographiques.
La difficulté de l’analyse de ce monde « à part » tient à son hétérogénéité très complexe. Ainsi que le
radicalisme qui s’articule en réalité autour du rapport entre la religion et l’identité nationale, ainsi
qu’entre l’islam et la modernité, qui a pu être parfois instrumentalisé par les dirigeants locaux à des
fins électoralistes.

Les enjeux géopolitiques du 21 siècles :

 L’AFRIQUE SORTIRA-T-ELLE DE L’IMPASSE ?


 Un continent à fort potentiel et aux multiples faiblesses
L’Afrique est victime des stéréotypes, pourtant il est difficile de cerner l’avenir de 54 pays certes du
même continent mais indépendants et avec des particularités différentes. L’Afrique est vue comme
un continent complexe marqué par une dualité entre diversité et phénomènes communs. L’analyse
de ses dynamiques internes oscille donc entre pessimisme et optimisme. Certes, c’est un continent
riche, qui réalise un progrès important tant au niveau économique qu’au niveau social et politique,
mais il subit de grands défis qui accable cette transition vers une démocratie et une stabilité réussies
dans un contexte marqué encore par l’autoritarisme.

Les principaux défis relevés par l’Afrique sont :

Risque de terrorisme croissant

 Un continent à fort potentiel et aux multiples faiblesses


L’Afrique est souvent perçue de manière stéréotypée et manichéenne et que cela peut être difficile
de réduire l'avenir de ses 54 pays à un seul destin, car le continent est complexe et marqué par une
grande diversité. Il y a eu des progrès économiques et sociaux significatifs en Afrique ces dernières
années, tels qu'une croissance économique soutenue, une augmentation des investissements
étrangers dans divers secteurs, l'émergence d'une classe moyenne africaine en croissance et une
population jeune avide de formation. Cependant, il est également souligné que l'Afrique a été
confrontée à de nombreux défis, tels que le retard de développement, l'instabilité politique et la
corruption des élites dirigeantes, qui ont été attribués à des facteurs tels que la colonisation, les
relations toxiques avec les anciennes puissances coloniales et la kleptocratie dictatoriale.

De nombreux pays en Afrique ont réussi à atteindre une certaine stabilité politique et à mettre en
place des structures démocratiques, mais que de nombreux défis restent à relever. La croissance
démographique peut être un facteur de croissance économique, mais cela dépend de la capacité des
gouvernements à créer des emplois pour les jeunes entrant sur le marché du travail. Les
gouvernements "fragiles" peuvent avoir du mal à maintenir une telle dynamique en raison de conflits
persistants ou de transitions politiques difficiles qui peuvent échouer.

Contre l’instabilité, la trajectoire difficile des transitions politiques  :

Le contrôle des ressources naturelles et des économies dysfonctionnelles en Afrique, qui sont encore
largement basées sur une logique de rente plutôt que de production de richesse, contribue à la
persistance de la violence dans certaines régions du continent. Cette violence peut être causée par
une combinaison de facteurs, tels que des conglomérats d'entreprises liées aux armées et aux
intérêts étrangers, des différends ethniques, religieux et sociaux, ainsi que des crises économiques,
sociales, environnementales et politiques. La réussite ou l'échec des transitions politiques en Afrique
pour restaurer la stabilité dans les États en faillite est donc importante, mais compliquée par
l'interaction complexe des acteurs et des facteurs à l'origine de la violence. La recette généralement
utilisée par la communauté internationale pour résoudre les guerres civiles africaines, qui consiste en
la création d'un gouvernement transitoire, l'intervention d'une force de maintien de la paix et
l'organisation d'élections, a été défaillante dans certains cas, tels que la Somalie, la Centrafrique et le
Mali.

Il sera difficile pour l'Afrique de sortir de l'instabilité politique globale sans une réflexion approfondie
et coordonnée entre la communauté internationale, les dirigeants et les populations des pays
concernés, qui restent souvent exclues du processus décisionnel. Il est important de revoir les
objectifs de sortie de crise ou de mettre en place un calendrier crédible et de veiller à leur réussite.
Cependant, les politiques de reconstruction en Afrique sont souvent entravées par la défense
d'intérêts nationaux ou étrangers qui profitent de l'instabilité persistante sans prendre en compte les
risques à long terme que cela comporte, en particulier face aux enjeux colossaux auxquels le
continent est confronté.

Enjeux et défis d’un continent aux sociétés fragiles  :

L’Afrique a un potentiel énorme en matière de développement économique en raison de sa


croissance démographique et de son entrée dans la mondialisation. La Banque africaine de
développement estime que près d'un Africain sur trois est sorti de la pauvreté et qu'une "classe
moyenne" de 300 millions de personnes est en train d'émerger. D'ici dix ans, cette population jeune,
consommatrice et exigeante en matière d'infrastructures et de technologies numériques sera
majoritairement urbaine. Bien que les inégalités entre les pays subsistent, de nombreux secteurs
connaissent une croissance rapide, tels que les télécommunications, la grande distribution,
l'enseignement privé, les services bancaires et la santé. L'Afrique est devenue le troisième marché
mondial des télécoms et le marché bancaire du continent connaît une croissance de 35% au Kenya.
En outre, l'Afrique est en train de devenir numériquement connectée, avec le développement de la
télémédecine et la création d'universités virtuelles africaines.

Conjuguer défis climatiques et explosion démographique  :

L’Afrique subsaharienne sera probablement l'une des régions les plus touchées par le changement
climatique en raison de sa surpopulation, de sa gouvernance défaillante et de sa production agricole
insuffisante. L'Afrique connaît le deuxième taux de croissance le plus élevé au monde, après l'Asie, et
cette croissance est accompagnée d'une croissance démographique sans précédent dans l'histoire de
l'humanité. La population africaine, qui était estimée à 1,3 milliard d'habitants en 2015 (soit 16,6% de
la population mondiale), devrait augmenter d'un milliard supplémentaire d'ici 2050, représentant
ainsi 22% de l'humanité en raison de taux de fécondité élevés. Bien que des progrès significatifs aient
été réalisés en matière d'accès à l'éducation, il reste encore de nombreuses difficultés en ce qui
concerne la qualité, l'équité et la viabilité financière des systèmes éducatifs. L'accès à des emplois de
qualité reste également un problème pour les jeunes, tandis que l'augmentation de la population
totale fera également augmenter la population active d'ici 2020.

Un développement mis en danger par le risque terroriste croissant  :

La crainte de voir plusieurs États d'Afrique s'effondrer est devenue de plus en plus prégnante, en
particulier dans la région du Sahel et en Afrique de l'Est. Depuis 2019, on observe une accumulation
de conflits locaux habilement suscités ou exploités par les groupes djihadistes afin de déstabiliser
davantage les États déjà fragiles. Il y a deux principaux théâtres d'opérations: le Mali et la région
autour du lac Tchad qui s'étend sur quatre pays: le Nigeria, le Niger, le Cameroun et le Tchad. Le
Mali, qui a failli s'effondrer il y a sept ans suite aux assauts de groupes djihadistes et
indépendantistes finalement repoussés par l'intervention militaire française, reste extrêmement
fragile.

Analyse de l’ouvrage :
Il est conventionnel et caricatural. Les idées présentées dans le livre ne sont pas originales et l’auteur
répète souvent des thèses communes sans remettre en question leur validité. C’est particulièrement
le cas dans les derniers chapitres sur le climat, l’internet et l’espace, où le lecteur obtient l’impression
d’un "copier-coller" des publications des Nations Unies. La conformité s’étend même à citer le Club
de Rome, qui a été largement démenti par les faits. L’analyse biaisée et dépassée des États-Unis,
alimentée par une haine viscérale pour Donald Trump, contraste avec leur vision plus optimiste de la
Chine, qui ignore les perspectives démographiques catastrophiques du pays. L’auteur plaide
également pour une autonomie accrue de l’Europe par rapport aux blocs existants (Etats-Unis,
Russie, Chine), mais cette vieille théorie gaulliste n’a jamais fonctionné en raison de l’opposition de
nos partenaires. Enfin, le style du livre n’est pas toujours à la hauteur, avec les digressions et
l’obscurité, et la structure du livre, basée sur la géographie, conduit à des répétitions et la
redondance.

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