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COURS DE

L’ ÉCONOMIE DE L’EMPLOI
PLAN
• Chapitre 1 : Travail et emploi
• Chapitre 2 : L’offre et la demande de travail
• Chapitre 3 : L’analyse néoclassique et keynésienne du marché du
travail
• Chapitre 4 : Les analyses contemporaines du marché du travail
La théorie du capital humain,
 La théorie du signal,
La théorie de la recherche d’emploi,
 La théorie des contrats implicites
 la théorie du salaire d’efficience
Le modèle insiders-outsiders
• Chapitre 5 : Les inégalités et les discriminations sur le marché du
travail
• Chapitre 6 : La qualité de l’emploi
Les exposés
• Axe 1: La microéconomie du travail
• Axe 2: La macroéconomie du travail
• Axe 3: Emploi et salaire
• Axe 4: Immigration et emploi
• Axe 5: Les politiques de l’ emploi
• Axe 6: Formation et emploi
• Axe 7: Le télétravail
• Axe 8: La fin du travail
• CH 1 : TRAVAIL ET EMPLOI
• 1. DÉFINITION/HISTORIQUE
• Le travail est une activité qui existe dans toutes les sociétés humaines, il a pris dans les économies occidentales des
formes et un sens particulier à partir de la Révolution industrielle.

• À la question « Pourquoi travaillons-nous ? », Jean Fourastié répond dans un texte célèbre (1964) que toute société
humaine est confrontée à la nécessité de transformer la nature pour la rendre apte à satisfaire les besoins humains.
L’emploi est un cadre pour une activité de production rémunérée, une place dans le processus de production, une
situation dans la hiérarchie de l’ entreprise. L’emploi est un cadre économique, social, institutionnel et juridique dans
lequel le travail va être organisé.

• L’étude historique montre que la conception moderne du travail a émergé récemment. La société antique ou de l’Ancien
Régime avait une vision négative du travail, notamment manuel, dénué de dignité sociale. Les travailleurs manuels
étaient situés en bas de la hiérarchie sociale.

• Si certaines professions garantissent sous l’Ancien Régime une position sociale, c’est parce qu’elles sont réservées
aux couches supérieure. Le travail indigne, c’est le travail salarié comme le rappelle Robert Castel (1995).
• L’invention du travail, pour reprendre l’expression de Michel Freyssenet (1993), c’est l’invention du rapport

salarial, c’est-à-dire le développement et la généralisation progressive à partir du XVIIIe siècle d’une relation
contractuelle entre le travailleur et son employeur.

• Au XIXe siècle le salariat se développe et devient central, au sens où il devient le principe de l’organisation de

l’économie et de la société. Une activité industrielle se met en place qui embauche par contrat et contre
rémunération des individus. La disparition des terres communautaires et la modernisation de l’agriculture

développent également le salariat agricole. Un marché du travail émerge permettant la rencontre entre

offreurs et demandeurs de travail.

• En réalité, le contrat de travail est largement asymétrique : le rapport de force est en défaveur des

travailleurs-offreurs de travail, d’autant plus que les syndicats sont interdits. La liberté du marché s’apparente

à la liberté « du renard libre dans le poulailler libre » ; Karl Marx et Friedrich Engels, dans Le manifeste du parti

communiste (1848) considèrent que les ouvriers sont les esclaves de la classe bourgeoise, n’ayant que la
liberté de choisir à quel bourgeois individuel ils devront se vendre.
• Karl Polanyi (1944) considère également que la caractéristique centrale de la société capitaliste est

d’avoir marchandisé le travail, la terre et la monnaie, marchandises fictives dont le désencastrement de

l’économie vis-à-vis de la société va mettre celle-ci en péril.

• On sait que les conditions de travail et de salaire pouvaient être effroyables au XIXe siècle. Ce siècle est

celui de la « question sociale » marqué par la paupérisation de masse et la conflictualité sociale. La fin du

XIXe et surtout le XXe siècle vont être ceux de la reconnaissance progressive du droit du travail, encadrant

et protégeant le salariat (temps de travail, conditions de travail, protection de l’emploi puis sécurité

sociale…).

• Pour reprendre les termes de Robert Castel, le travail passe de la logique de tutelle sous l’Ancien Régime
à celle du contrat au XIXe siècle et enfin au salariat-statut au XXe siècle. Le travail représente le cœur
d’une société salariale où il est la condition normale des individus, leur ouvrant et leur garantissant, à eux
et à leur famille, des droits (systèmes d’assurances sociales), une identité, une position sociale et un
statut.
• 2. LES TRANSFORMATIONS DU TRAVAIL ET DE L’EMPLOI
• Depuis l’émergence de la conception moderne du travail, au XIXe siècle, de profondes transformations ont marqué
le travail et l’emploi.
• 2.1. DÉFINITIONS
2.1.1.Taux d’activité
• Le taux d’activité mesure le pourcentage de la population âgée de 15 ans et plus hors institution qui occupe un
emploi ou qui en cherche un activement. Le taux d’activité indique en fait le taux de participation de la main-
d’oeuvre sur le marché du travail. Cette fois, le groupe de référence est la population de 15 ans et plus. On le
calcule comme suit :

Quatre régions enregistrent des taux d’activité supérieurs à la moyenne nationale (45,2%). Il s’agit des régions de
Tanger-Tétouan-Al Hoceima (51,2%), de Casablanca-Settat (47,5%), de Marrakech-Safi (46,5%) et de Rabat-Salé-
Kénitra (45,7%). En revanche, les taux les plus bas sont enregistrés dans les régions de Souss-Massa (39,9%), de
Béni Mellal-Khénifra (41,7%) et de Fès-Meknès (42%).
Taux d’activité selon les régions au deuxième trimestre de
2022(en%)

National 45,2

Régions du Sud 44,2

Souss-Massa 39,9

Drâa-Tafilalet 43,0

Marrakech-Safi 46,5

Casablanca-Settat 47,5

Béni Mellal-Khénifra 41,7

Rabat-Salé-Kénitra 45,7

Fès-Meknès 42,0

Oriental 43,1

Tanger-Tétouan-Al Hoceïma 51,2


2.1.2.Taux d’emploi
Le taux d’emploi mesure le pourcentage de la population âgée de 15 ans et plus hors
institution qui occupe un emploi. Le groupe de référence est aussi la population de 15 ans et
plus. On le calcule de la manière suivante :

En deuxième trimestre 2022, le taux d’emploi a stagné à 40,2% au niveau national (graphique)
Evolution du taux d’emploi aux deuxièmes trimestres par milieu de
résidence (en%)

54,2 53,1 51,6 46 50,4 48,7


42,9 42,7 42,1 39,3 40,2 40,2
36,4 36,8 36,9 35,6 34,9 35,7

2017 2018 2019 2020 2021 2022

Urbain Rural National


2.1.3.Taux de chômage
Le taux de chômage mesure le pourcentage de la population active qui est sans emploi. Le groupe de référence du
taux de chômage est donc la population active. On le calcule ainsi :

Entre le deuxième trimestre de 2021 et la même période de 2022,le taux de chômage au Maroc est passé de 12,8% à
11,2%.
• 2.2. Les formes du chômage
• Le chômage conjoncturel varie avec les fluctuations de l’activité économique au contraire du chômage structurel qui
s’explique par des raisons liées à l’évolution des technologies (on parle de chômage technologique) ou par une
mauvaise adéquation entre les qualifications offertes et recherchées. On parle parfois aussi de chômage naturel.
• Le chômage frictionnel correspond à la période nécessaire au passage d’un emploi à l’autre (adaptation de la population
active aux nouveaux emplois créés) ; il dépend du degré de mobilité professionnelle des individus.
• Le chômage volontaire est lié au fait que les gens refusent de travailler au taux de salaire en vigueur sur le marché du
travail. Les chômeurs volontaires s’écartent donc volontairement du marché du travail et ne font pas partie de la
population active. Pour les économistes classiques ou libéraux, si les marchés sont parfaitement flexibles, le chômage
ne peut être que volontaire. En fait, il n’y a pas alors de chômage au sens commun du terme. Le chômage involontaire
résulte du fait que les gens ne trouvent pas de travail au taux de salaire en vigueur sur le marché. Les chômeurs
involontaires forment la partie de la population active qui n’est pas employée et qui est à la recherche d’un emploi.
• 2.3.La loi d’Okun
Arthur Okun était un économiste américain, professeur à Yale et conseiller économique auprès des présidents
Kennedy puis Johnson. Okun était un spécialiste des rapports entre productivité, taux de croissance et niveau de
l’emploi. Ses travaux les plus influents portent par ailleurs son nom : la loi d’Okun. Cette loi montre une relation
initialement linéaire entre la variation du taux de chômage et le taux de croissance du PIB. Ainsi, le chômage a
tendance à croître, respectivement décroître, lorsque la croissance est inférieure, respectivement supérieure, à un
certain seuil. Dès lors, cette relation permet d’établir un coefficient indiquant le taux de croissance (du PIB)
nécessaire afin de stabiliser le taux de chômage.

• Calcul de la formule d’Okun :


• 2.4.La relations entre l’emploi et l’inflation : La courbe de Phillips

• La courbe de Phillips a été publiée pour la première fois par William Phillips en 1958 sous le titre The Relation
between Unemployment and the Rate of Change of Money Wage Rates in the United Kingdom, 1861-1957. Le
travail de l’économiste était alors d’établir une corrélation entre le taux de chômage et les taux de salaire
nominal élargi ensuite aux taux d’inflation:
• ΔW= a-bu

• où a et b sont des paramètres positifs, ΔW désigne le taux de croissance du salaire nominal (égal à la variation
du logarithme du salaire nominal) et u le taux de chômage.
• La logique sous-tendue par Phillips était qu’un fort taux de croissance nécessitait un fort emploi des facteurs de
production, ce qui avait pour conséquence une hausse des salaires – et donc de l’inflation. En revanche, une
baisse de l’activité, réduit la demande d’emploi et diminue donc l’inflation.
• Le gouvernement ne peut choisir qu’entre la situation A (forte inflation, faible chômage) et la situation B (faible
inflation, fort chômage).
 La situation A est le résultat d’une politique de relance (politique de go)obtenue par une augmentation des
dépenses publiques, des salaires ou des revenus de répartition, une augmentation de la masse monétaire, une
baisse des taux d’intérêt.
 La situation B est celle d’une politique de stabilisation (politique de stop) obtenue par la réduction des dépenses
publiques, le freinage des salaires et celui de la hausse de la masse monétaire, notamment par l’augmentation
des taux d’intérêt.
• 3. EXPLICATIONS
• Pour comprendre mais aussi pour pouvoir anticiper l’évolution quantitative et qualitative de l’activité et de
l’emploi, il est nécessaire d’analyser leurs principaux déterminants.
• 3.1. EXPLICATION DE L’ÉVOLUTION QUANTITATIVE
• L’évolution de la population active dépend de l’évolution de la population totale et de celle de la participation à
l’activité, mesurée par le taux d’emploi ou d’activité :
• ΔPA = ΔPT. ta + PT. Δta (avec PA la population active, ta le taux d’activité et PT la population totale ; Δ indiquant
une variation).

• On peut donc retrouver l’évolution de la population active par la décomposition de ces différents éléments.
L’évolution démographique explique sur le long terme l’essentiel des évolutions quantitatives de l’activité. Elle
dépend du solde naturel et du solde migratoire. Le solde naturel résulte des flux de naissances et de décès.
• Les flux migratoires ont également une influence sur la population active. Celle-ci est plus directe car une partie
importante de l’immigration depuis la fin du XXIe siècle est une immigration d’actifs (même si des politiques de
regroupement familial ont également joué). Deuxième caractéristique, les flux migratoires sont largement
dépendants des politiques migratoires, elles-mêmes corrélées à la situation sur le marché du travail.
• Les explications sont multiples : impact positif de l’immigration sur la demande de biens et services ;
adaptabilité des techniques de production utilisées à cette nouvelle offre de travail ; augmentation de l’activité
permise par l’arrivée de ces nouveaux offreurs de travail (ce dernier facteur dépendant de la disponibilité et de la
flexibilité du facteur capital)… Dans le détail, l’effet d’une vague d’immigration de travail peu qualifié est positif
pour le capital et pour les rémunérations du travail qualifié, avec qui il est complémentaire, mais négatif pour le
travail peu qualifié et en particulier pour les migrants de la vague précédente qui sont les plus substituables aux
nouveaux migrants.
• L’immigration a également des conséquences sur les pays de départ. Elle diminue la population active, et
souvent la partie la plus diplômée et qualifiée de celle-ci, privant le pays d’une main-d’oeuvre dont il a pourtant
souvent pris en charge les coûts d’éducation, au moins partiellement. Là aussi, les effets réels sont plus
complexes. D’abord les migrants permettent des transferts de richesses vers les pays d’origine. L’envoi d’argent
aux familles représente dans le Tiers Monde des sommes supérieures à celles de l’aide publique au
développement. Les transferts sont aussi technologiques et en capital humain : une partie des migrants
retourne au pays après une période plus ou moins longue, enrichis d’expériences et de connaissances nouvelles.
Enfin, les politiques migratoires sélectives des pays d’accueil peuvent inciter les candidats à investir dans un
capital humain qui restera en partie au pays si le nombre de candidats est supérieur au nombre de places.
• 3.2.LA DESTRUCTION CRÉATRICE
• La notion de destruction créatrice, développée en 1942 par Joseph Schumpeter est le processus par lequel de
nouvelles innovations se produisent continuellement et rendent les technologies existantes obsolètes, de
nouvelles entreprises viennent constamment concurrencer les entreprises en place, et de nouveaux emplois et
activités sont créés et viennent sans cesse remplacer des emplois et activités existants.

• La destruction créatrice est ce moteur du capitalisme qui en assure le renouvellement permanent et la


reproduction, mais qui en même temps génère du risque et des bouleversements qu’il faut savoir réguler et
orienter. Le tableau 1 montre qu’en 2005, les start-up ou jeunes pousses – définies comme les entreprises
ayant moins d’un an d’existence – ont généré 142 % des créations nettes d’emplois aux États-Unis (Haltiwanger
J., Jarmin R. S., Miranda J., « Who creates jobs ? Small versus large versus young », Review of Economics and
Statistics, 2013, 95 (2), p. 347-361.)
Tableau 1 : Création nette d’emplois par âge des entreprises dans le secteur privé
aux États-Unis en 2005.
Source : Haltiwanger, Jarmin et Miranda (2013).

Les économistes Pierre Cahuc et André Zylberberg ont popularisé en France cette approche peu connue du
fonctionnement du marché du travail ; dans un ouvrage intitulé Le chômage, nécessité ou fatalité, (2004), puis en
2015, Les ennemis de l’emploi. Ils observent qu’en France, en moyenne, chaque jour, 10 000 emplois sont détruits
et 10 000 emplois sont créés. En moyenne, chaque jour, 30 000 personnes perdent leur emploi et 30 000 personnes
trouvent un emploi.
CH 2: L'OFFRE ET LA DEMANDE DE TRAVAIL
1. L'OFFRE DE TRAVAIL
• L'offre de travail est une fonction à pente positive (graphique ), qui indique les différentes quantités de travail qui
seraient offertes par les travailleurs sur le marché du travail à différents taux de salaire. On suppose que plus le
salaire est élevé, plus grand sera le nombre de personnes qui se présenteront sur un marché du travail
spécifique. L'offre de travail est celle des travailleurs qui offrent leurs services de travail. Le salaire est indiqué en
ordonnée alors que les quantités de travail offertes sont placées sur l'abscisse.
• Offre de travail sur le marché X
1.1.L'arbitrage entre revenu de travail et loisir
• Les ménages répartissent leur temps total disponible entre le loisir et le travail rémunéré. Ici, nous
entendons par loisir la totalité du temps qui n'est pas consacré au travail rémunéré. Il inclut donc le
temps consacré au travail domestique (cuisine, bricolage, courses...) et celui réservé au sommeil, aux
activités de détente et aux relations familiales ou sociales. Le loisir procure des satisfactions aux
individus, mais il a un coût d'opportunité : les revenus que les individus pourraient obtenir en
consacrant ce temps à un travail rémunéré. Plus les rémunérations offertes par les employeurs sont
élevées, plus le coût d'opportunité du loisir est élevé et plus les ménages sont incités à consacrer une
part importante de leur temps au travail rémunéré.
• Dans la figure qui oppose les revenus de travail placés en ordonnée et les loisirs disposés en
abscisse, nous trouvons une courbe d’indifférence ou courbe d’iso-utilité. Partout le long de cette
courbe, les diverses combinaisons de revenus de travail et de loisirs génèrent un même niveau d’utilité
ou de bien-être U0. Lorsque, comme au point « a », les revenus de travail et les loisirs sont bien
équilibrés, il n’y a pas de difficulté a remplacer les uns par les autres. Les revenus n’ont qu’a augmenter
de y0 a y1 pour compenser la perte de loisirs. Mais, lorsque l’individu travaille davantage, comme c’est
le cas au point « b », il faut que les revenus augmentent plus que proportionnellement, soit de y1 a y2,
pour compenser la perte d’utilité associée a une réduction additionnelle, mais pourtant égale, du
temps de loisirs.
• Parce que la pente (en valeur absolue) de la courbe d’iso-utilité décroît de gauche a droite, on dit que
les taux marginaux de substitution entre le travail et les loisirs sont décroissants.
• L’arbitrage revenus de travail-loisirs
• La carte des courbes d’iso-utilité rassemble des courbes d’indifférence graduées en fonction de leur
éloignement par rapport a l’ordonnée a l’origine. C’est C’est le cas, par exemple, de la courbe U3 par rapport
aux courbes U2 et U1 présentées dans la figure . Inversement, on peut aussi dire que les courbes d’utilité
plus rapprochées de l’origine, comme U1 et U2, donnent des niveaux de bien-être inférieurs a U3.
• Carte des courbes d’iso-utilité
2. LA DEMANDE DE TRAVAIL
La demande de travail est une fonction à pente négative (graphique ), qui indique les différentes quantités de
travail qui seraient demandées par les employeurs sur le marché du travail à différents taux de salaire. On suppose
que plus le salaire est élevé, plus faibles seront les quantités de travail demandées par 'les employeurs. La
demande de travail est celle des employeurs qui demandent les services de travail de la part des travailleurs.

• Demande de travail sur le marché X


Marché du travail
• Le graphique superpose les représentations de l'offre et de la demande sur un même marché du travail. Au
point de rencontre entre l'offre et la demande se définissent les niveaux de salaire et d'emploi d'équilibre.
e
E 
3. LES DÉPLACEMENTS DE L'OFFRE ET DE LA DEMANDE
a. La demande
• Une demande de travail plus élevée signifie qu'à tout taux de salaire donné, les quantités de travail demandées
sont supérieures. Si on compare les quantités de travail demandées sur les courbes D1 et D2 (graphique ) pour un
taux de salaire W, on observe que T2 > T1. Un accroissement de la demande de travail signifie donc un
déplacement de cette demande vers la droite.
Accroissement de la demande de travail
• À l'inverse, une demande de travail plus basse signifie qu'à tout taux de salaire donné, les quantités de travail
demandées sont inférieures. Si on compare les quantités de travail demandées sur les courbes D1 et D0
(graphique ) pour un taux de salaire W, on observe que To < T1. Une baisse de la demande de travail signifie
donc un déplacement de cette demande vers la gauche.
• Diminution de la demande de travail
• Pour une offre de travail donnée, la théorie prédit qu'un accroissement de la demande de travail conduira à un
accroissement simultané de l'emploi et des salaires. Si on compare le couple (W2, E2) au couple (W1, E1)
(graphique), on trouve que la combinaison emploi - salaire est plus élevée dans une situation où la demande de
travail D2 est plus élevée qu'en D1. À l'inverse, une baisse de la demande de travail entraînera une baisse
simultanée de l'emploi et des salaires; c'est ce qui se passera si la demande de travail passe du niveau D2 au
niveau D1.
Relation entre la demande de travail et la combinaison salaire – emploi
b.L'offre
• Une offre de travail plus élevée signifie qu'à tout taux de salaire donné, les quantités de travail offertes sont
supérieures. Si on compare les quantités de travail offertes sur les courbes O2 et 0 1 (graphique ) pour un taux
de salaire W, on note un accroissement de l'offre de travail (T2 > T1). Un accroissement de l'offre de travail
signifie donc un déplacement de cette offre vers la droite.
• Accroissement de l'offre de travail
• À l'inverse, une offre de travail plus basse signifie qu'à tout niveau de salaire donné, les quantités de travail
offertes sont inférieures. Si on compare les quantités offertes en O0 et O1 (graphique) pour un taux de salaire W,
on trouve que T0 <T1. Une baisse de l'offre de travail signifie donc un déplacement de cette offre vers la gauche.
• Baisse de l'offre de travail
• Pour une demande de travail D donnée, la théorie prédit qu'un accroissement de l'offre de travail entraînera une
hausse de l'emploi et une baisse du salaire. C'est ce que montre le graphique par la comparaison des situations
en O1 et en O0: le niveau d'emploi E1 est supérieur au Eo obtenu avec l'ancienne offre de travail. Le niveau de
salaire a dû baisser cependant au niveau W1 < Wo.
• Relation entre l'offre de travail et la combinaison salaire – emploi
• À l'inverse, une réduction de l'offre de travail (par exemple un déplacement de l'offre de O1 à O0) aura pour effet
d'accroître le salaire et de réduire l'emploi. Les déplacements de l'offre de travail entraînent donc des effets
contraires sur l'emploi et les salaires alors que les déplacements de la demande conduisent à des effets
similaires.
4. L'INTERACTION DES MARCHÉS
• Cependant, les marchés du travail ne sont pas toujours parfaitement imperméables les uns par rapport aux
autres. Les retraités sortent de certains marchés (l'offre diminue sur ces marchés), les jeunes entrent sur de
nouveaux (l'offre augmente sur ces marchés). La main-d'oeuvre est mobile, elle se déplace d'une région à l'autre,
elle change d'industrie, etc. Dans ces conditions, on peut envisager un certain degré d'interaction entre les
marchés du travail.
• Le marché où l'offre est faible Le marché où l'offre est grande
• Supposons des marchés du travail A et B caractérisés par des conditions d'offre de travail différentes mais des
conditions de demande similaires (graphiques ). La théorie prédit que pour des catégories de travailleurs
homogènes (par exemple de mêmes niveaux de qualification), les travailleurs auront tendance à se déplacer des
endroits où les salaires sont plus faibles vers les endroits où les salaires sont plus élevés. Les salaires auront aussi
tendance à s'uniformiser sur les différents sous marchés du travail, à la suite de cette mobilité des travailleurs. En
A les salaires sont supérieurs parce que la main-d'œuvre est plus rare; en B ils sont inférieurs parce que
la main-d'œuvre est plus abondante. Lorsque les travailleurs du marché B apprennent que les salaires sont plus
élevés sur le marché A, ils se déplacent vers celui-ci. L'offre de travail diminue alors progressivement en B et s’
accroît en A (voir et graphiques ), et les salaires tendent à augmenter sur le marché B et à diminuer sur le
marché A. Le mouvement de la main-d'œuvre s'arrêtera au point où les salaires seront identiques sur les deux
marchés . Les salaires jouent un rôle d'allocation ou de réallocation des ressources humaines entre les
différents marchés et sous marchés du travail.
• Accroissement de l'offre sur le marché A Réduction de l'offre sur le marché B
• Dans le cas de conditions variables dans la demande de travail, le mécanisme d'allocation et de réallocation des
ressources humaines serait tout à fait similaire. Ainsi, si on prend la situation finale des figures précédentes pour
leur appliquer une hausse de la demande de travail en A et une baisse de la demande de travail en B, DA passera en
DA' et DB en DB' selon les graphiques.
• Accroissement de la demande sur le marché A Diminution de la demande sur le marché B

TD 1
1.Définissez : a) un marché du travail ; b) une demande de travail ; c) une offre de travail ; d) un équilibre sur le marché
du travail ; e) les pressions qui s’exercent sur les salaires lorsqu’il y a un excédent de main-d’oeuvre sur le marché du
travail.
2.Soit les deux équations suivantes :
Offre de travail = 5 + 2w
Demande de travail = 30 − 0,5w
a) Construisez le tableau de l’offre et de la demande de travail de 8 $ à 12 $ de l’heure, par tranche de 1 $.
b) Quels sont le salaire et l’emploi d’équilibre ?
c) À supposer un salaire minimum de 12 $ de l’heure, quelle serait la quantité de chômage sur ce marché ?
d) Quelle serait l’ampleur des pénuries de main-d’oeuvre si le salaire du marché s’établissait à 8 $ de l’heure ?
e) Quelles pressions s’exerceraient sur les salaires en cas de pénurie de main-d’oeuvre ?
3. S’il y a 7 millions de personnes dans l’économie dont 6 millions
sont en âge de travailler (15 ans et plus) :
a) Quel est le taux d’activité si la population active est de 5 millions ?
b) Quel est le taux de chômage si le nombre d’employés est de 4,5 millions ?
c) Quel est le taux d’emploi dans cette économie ?
4. Complétez le tableau suivant :

Population selon l’âge :  


Moins de 15 ans 9 186 000
15-24 ans 5 888 000
25-34 ans 5 777 000
35-44 ans 5 029 000
45-59 ans 5 732 000
60 ans ou plus 4 701 000
Total 36 313 000
Population active (en milliers) 12 280
Taux d’activité (en %)  
Population en chômage (en milliers) 1 508
Taux de chômage (en %)  
Population occupée (en milliers)  
Taux d’emploi (en %)  
Correction TD1
1. a) Un marché du travail se définit par une offre de travail, une demande de travail et un point de rencontre entre
l’offre et la demande de travail qui détermine l’emploi et le salaire d’équilibre.
b) La demande de travail est une fonction à pente négative qui relie dans un rapport inverse le salaire et les quantités
de travail demandées par les employeurs.
c) L’offre de travail est une fonction à pente positive qui relie dans un rapport direct les salaires et les quantités de
travail offertes par les travailleurs.
d) Un équilibre sur le marché du travail se défi nit par une situation où les quantités de travail offertes sont exactement
égales aux quantités de travail demandées.
e) Il s’exerce des pressions à la baisse sur le salaire.
2. a)
• b) L’emploi d’équilibre Ee = 25 ; le salaire d’équilibre we = 10 $ de l’heure.
• c) 5.
• d) 5.
• e) Des pressions à la hausse.
• 3. a) 83,3 % (5 millions divisés par 6 millions).
• b) 10,0 % (500 000 chômeurs divisés par une population active de 5 millions de personnes).
• c) 75,0 % (4,5 millions d’employés divisés par une population en âge de travailler de 6 millions de personnes).
• 4.
Moins de 15 ans 9 186 000
15-24 ans 5 888 000
25-34 ans 5 777 000
35-44 ans 5 029 000
45-59 ans 5 732 000
60 ans ou plus 4 701 000
Total 36 313 000
Population active (en milliers) 12 280
Taux d’activité (en %) 45,3
Population en chômage (en milliers) 1 508
Taux de chômage (en %) 12,3
Population occupée (en milliers) 10772
Taux d’emploi (en %) 39,7

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