II. Classification et évaluation des instruments financiers III. Dépréciation des instruments financiers IV. Couverture des instruments financiers DÉFINITION DES INSTRUMENTS FINANCIERS
Les instruments financiers sont les titres financiers et les
contrats financiers. Ils ne peuvent être émis que par l'Etat, une personne morale, un fonds commun de placement ou un fonds commun de créances. Les titres financiers sont : • les titres de capital émis par les sociétés par actions (actions, parts, certificats d’investissement, etc.), • les titres de créance, à l'exclusion des effets de commerce et des bons de caisse (obligations et titres assimilés), DÉFINITION DES INSTRUMENTS FINANCIERS
• les parts ou actions d'organismes de placement collectif.
Les contrats financiers, également dénommés « instruments financiers à terme », sont les contrats à terme sur taux d'intérêt, les contrats d'échange (swaps), les contrats à terme sur toutes marchandises et denrées, les contrats d'options d'achat ou de vente d'instruments financiers et tous les autres instruments de marché à terme. CLASSIFICATION ET ÉVALUATION DES INSTRUMENTS FINANCIERS
En IAS 39, la comptabilisation et l’évaluation des instruments
financiers se base sur l’intention de leur gestion et de leurs caractéristiques. Elle distingue quatre catégories d’actifs financiers et deux catégories de passifs financiers : CLASSIFICATION ET ÉVALUATION DES INSTRUMENTS FINANCIERS
En IFRS 9, la classification des actifs financiers prend en compte
le modèle économique de l’entité pour la gestion des actifs financiers et les caractéristiques des flux de trésorerie contractuels de l’actif.
En fonction du modèle économique, les actifs financiers sont ainsi
classés et évalués selon trois catégories :
1. L’évaluation au coût amorti
2. L’évaluation à la juste valeur par le biais d’autres éléments du
résultat global (OCI : other comprehensive income),
3. L’évaluation à la juste valeur par le biais du résultat net.
CLASSIFICATION ET ÉVALUATION DES INSTRUMENTS FINANCIERS
un actif financier doit être évalué au coût amorti si deux
conditions sont réunies :
Sa détention s’inscrit dans un modèle économique dont l’objectif
est de détenir des actifs financiers afin d’en percevoir les flux de trésorerie contractuels.
Les conditions contractuelles de sa détention, donnent lieu, à
des dates spécifiées, à des flux de trésorerie qui correspondent uniquement à des remboursements de principal et à des versements d’intérêts sur le principal restant dû. CLASSIFICATION ET ÉVALUATION DES INSTRUMENTS FINANCIERS
L’évaluation à la juste valeur par le biais d’autres éléments du
résultat global est admise si :
L’entité fait le choix irrévocable, lors de la comptabilisation initiale,
de présenter dans les autres éléments du résultat global les variations futures de la juste valeur d’un placement particulier en instruments de capitaux propres qui serait autrement évalué à la juste valeur par le biais du résultat net. CLASSIFICATION ET ÉVALUATION DES INSTRUMENTS FINANCIERS
Concomitamment, deux conditions sont réunies : la première étant
que la détention de l’actif financier s’inscrive dans un modèle économique dont l’objectif est atteint à la fois par la perception de flux de trésorerie contractuels et par la vente d’actifs financiers. La seconde condition étant que les conditions contractuelles de l’actif financier donnent lieu, à des dates spécifiées, à des flux de trésorerie qui correspondent uniquement à des remboursements de principal et à des versements d’intérêts sur le principal restant dû. CLASSIFICATION ET ÉVALUATION DES INSTRUMENTS FINANCIERS
Concernant l’évaluation à la juste valeur par le biais du résultat
net, elle n’est applicable que si :
L’actif n’est évalué ni au coût amorti ni à la juste valeur par le biais
des autres éléments du résultat global
L’entité décide irrévocablement, lors de la comptabilisation initiale de
le désigner comme étant évalué à la juste valeur par le biais du résultat net ; encore faut-il dans ce cas, que cette désignation élimine ou réduise sensiblement une incohérence dans l’évaluation ou la comptabilisation. CLASSIFICATION ET ÉVALUATION DES INSTRUMENTS FINANCIERS CLASSIFICATION ET ÉVALUATION DES INSTRUMENTS FINANCIERS
Classement des passifs financiers en IFRS 9
Excepté quelques situations décrites dans le paragraphe 4.2.1 de sa
note officielle, IFRS 9 impose un classement des passifs financiers au coût amorti, sans possibilité de reclassement. Cependant, l’établissement de crédit dispose toujours de l’option de désigner un passif financier comme étant à la juste valeur par le biais du résultat net. Cette option n’étant possible que dans deux situations : soit dans un but d’éliminer une « non-concordance comptable »2, soit parce que la gestion du groupe de passifs financiers et l’appréciation de sa performance sont effectuées à la juste valeur conformément à une stratégie de gestion de risque ou d’investissement établie par écrit. CLASSIFICATION ET ÉVALUATION DES INSTRUMENTS FINANCIERS CLASSIFICATION ET ÉVALUATION DES INSTRUMENTS FINANCIERS CLASSIFICATION ET ÉVALUATION DES INSTRUMENTS FINANCIERS CLASSIFICATION ET ÉVALUATION DES INSTRUMENTS FINANCIERS CLASSIFICATION ET ÉVALUATION DES INSTRUMENTS FINANCIERS CLASSIFICATION ET ÉVALUATION DES INSTRUMENTS FINANCIERS CLASSIFICATION ET ÉVALUATION DES INSTRUMENTS FINANCIERS
Reclassement des instruments financiers
Le reclassement des actifs financiers est très encadré par la norme
IFRS 9. Celui-ci n’est désormais possible que lorsque le modèle économique change ; ce qui demeure un fait plutôt rare pour un groupe d’actifs financiers.
Quant au reclassement de passifs financiers, il est interdit. Cette
contrainte appelle à la plus grande rigueur lors de l’analyse en vue de la comptabilisation initiale de ceux-ci. DÉPRÉCIATION DES INSTRUMENTS FINANCIERS
La grande innovation de la norme IFRS 9, et probablement l’un des
points à surveiller pour les établissements de crédit, voire le plus coûteux pour les EDC est la dépréciation des instruments financiers. L’élément déclencheur de cette dépréciation sera fondé non plus sur les pertes avérées (Incurred Losses), mais plutôt sur les pertes attendues (Expected Losses). Ce changement de modèle induit de nouvelles règles de provisionnement et de comptabilisation des pertes attendues.
Pour mieux accompagner cette évolution majeure, le Comité de Bâle
a publié en Février 2015, une version révisée de la « Guidance » sur les bonnes pratiques d’évaluation du risque de crédit dont la version initiale remonte à 2006. DÉPRÉCIATION DES INSTRUMENTS FINANCIERS
Ce changement d’approche introduit une nouvelle complexité qui est,
l’estimation des pertes attendues « Expected Credit Loss » (ECL). Cette dernière n’est rien d’autre que le montant de pertes anticipées calculé dans le cadre du provisionnement pour chacune des tranches IFRS 9.Ce Montant prend en compte des projections futures.
Le modèle mis en place par IFRS 9 s’articule autour de trois
« Buckets » ou strates dépendantes du niveau de dégradation du risque de crédit attaché à l’actif : DÉPRÉCIATION DES INSTRUMENTS FINANCIERS COUVERTURE DES INSTRUMENTS FINANCIERS
IFRS 9 introduit une légère réforme de la Comptabilité de
couverture (hors macro couverture). Elle a certes reconduit en grande partie les règles relatives aux opérations de couverture notamment en maintenant les différents types de relation de couverture : la couverture de juste valeur ; la couverture de flux de trésorerie ; la couverture d’un investissement net. Les évolutions portent essentiellement sur :
L’élargissement des règles d’éligibilité des instruments de
couverture
L’assouplissement des critères d’efficacité
Le renforcement du niveau d’information à fournir COUVERTURE DES INSTRUMENTS FINANCIERS
Les contraintes de la réforme IFRS 9 pour les établissements de crédit
Les contraintes fonctionnelles sont aussi liées à la dépréciation.
L’introduction du modèle prospectif de la dépréciation, se traduira par une augmentation importante des provisions qui doivent être calculées pour les 12 mois à venir dans le meilleur des cas, et pour toute la durée de vie de l’instrument dès l’apparition d’un risque de crédit. Ce modèle pourrait aussi causer des difficultés de pilotage de la volatilité semestrielle de la CNR (Charge Nette du Risque) et entraîner :
Une refonte des approches et stratégies de gestions des actifs – Les
établissements de crédit devront réfléchir à la durée de vie des instruments financiers, au regard du profil de risque de la contrepartie, d’autant qu’en cas d’apparition du risque de crédit, cela pourrait avoir un impact sensible sur les provisions, compte tenu de la durée de provisionnement. COUVERTURE DES INSTRUMENTS FINANCIERS
o La nécessité de mettre en place d’un modèle robuste
d’estimation des pertes de crédit (calcul de l’ECL) attendues à 12 mois ou sur la durée de vie du crédit pourrait impliquer la conception de nouveaux modèles statistiques et/ou la collecte de nouvelles données nécessaires à la construction des modèles. En effet, la norme IFRS 9 exige que l’estimation des pertes attendues ne se fasse pas uniquement à l’une des données historiques, mais en prenant en compte les données de l’environnement économique de la période concernée. La notion « d’augmentation significatif de risque de crédit » étant déterminante pour l’établissement de la durée sur laquelle les pertes attendues doivent être calculées (12 mois ou la durée de vie de l’instrument), il pourrait nécessaire d’établir un référentiel des seuils par instruments ou groupe d’instruments ou de défaut pour les financiers.