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Module IFRS Cours : Instruments financiers IAS 32, IAS39, IFRS 09 et IFRS 07

Chapitre 3: Classements et évaluation des actifs


financiers ( y compris les contrats hybrides)
Le présent cours a pour objectif de souligner les dispositions en matière de classement et
d’évaluation de l’IFRS 9 et de fournir des indications d’application, exemples à l’appui,
pour assurer un classement approprié des instruments financiers aux termes de l’IFRS 9.

Rappelons tout d’abord que le cadre conceptuel de l’information financière précise que
« Un actif est une ressource contrôlée par l’entité du fait d’événements passées et dont des
avantages économiques futurs sont attendus par l’entité.

L’avantage économique futur représentatif d’un actif est le potentiel qu’a cet actif de
contribuer, directement ou indirectement, à des flux de trésorerie et d’équivalents de
trésorerie allant à l’entité. »

La comptabilisation des actifs financiers implique des règles détaillées en ce qui a trait à
la comptabilisation initiale, à la comptabilisation subséquente et à la décomptabilisation.

Section I: La comptabilisation initiale des actifs financiers :

La comptabilisation initiale des actifs financiers soulève quelques questions : le moment


de la comptabilisation, le classement de l’évaluation.

L’IASB stipule qu’une entreprise comptabilise un actif financier au moment où elle


« devient partie aux dispositions contractuelles de l’instrument ». Il est donc facile de
déterminer le moment de la comptabilisation initiale de plusieurs actifs financiers.

Toutefois, elle éprouvera plus de difficulté à déterminer le moment où elle comptabilisera


un engagement ferme de vendre des marchandises à crédit. Devrait-elle comptabiliser la
créance qui en découle au moment de l’engagement ou au moment de l’expédition des
marchandises. (se référer à l’IFRS 15).

Pour bien comprendre les critères de classement des actifs financiers, il est utile de
distinguer deux familles d’actifs à revenu fixe (instruments de dettes) et les actifs à
revenu variable (instruments de capitaux propres).

La principale caractéristique d’un actif à revenu fixe (Instrument de Dettes) est qu’il
est assorti d’un engagement de l’émetteur de verser périodiquement des sommes
déterminées à titre d’intérêts et de remettre à l’échéance une valeur déterminée. Par souci
de simplicité, nous incluons aussi dans cette catégorie les titres dont le montant d’intérêts

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est parfois déterminé par un taux variable. Les comptes clients, toutes autres formes de
comptes à recevoir et les placements en obligations, en sont des exemples. Ces actifs
génèrent des flux de trésorerie contractuels à des dates déterminées ou déterminables.

Dans la catégorie des actifs à revenu variable (Instruments de capitaux propres), nous
incluons tout actif qui donne à son détenteur un intérêt résiduel sur les actifs de la société
ayant émis les titres, appelée société émettrice, après déduction de tous ses passifs. Les
placements en actions ou en options d’achat d’actions en sont quelques exemples. Le
détenteur de placements en actions, appelé actionnaire, réalisera des produits de
dividendes, mais uniquement à la condition que l’émetteur d’en déclarer. En effet, ce n’est
pas parce que la société émettrice génère un bénéfice net qu’elle est obligée de déclarer
des dividendes, c’est-à-dire de retourner ce bénéfice net entre les mains des actionnaires à
titre de rendement sur leur investissement en actions. C’est pourquoi on qualifie ces actifs
à revenu variable.

Le classement initial des actifs financiers est très important, car il détermine l’évaluation,
tant initiale que subséquente, des actifs financiers.

Les variations de valeur peuvent être comptabilisées en résultat net ou dans les autres
éléments du résultat global. On obtient ainsi trois classements possibles. Au coût, à la
juste valeur par le biais des autres éléments du résultat global et à la juste valeur par
le biais résultat net.

L’IASB semble convaincu que la juste valeur est une forme d’évaluation qui donne
souvent de l’information utile aux utilisateurs des états financiers.

Cependant, il reconnait que le coût est une base d’évaluation qui s’avère pertinente dans
certaines circonstances, compte tenu des caractéristiques de l’actif et du modèle de
gestion retenu par l’entreprise.

La juste valeur est le prix qui serait reçu pour la vente d’un actif ou payé pour le transfert
d’un passif lors d’une transaction normale entre des intervenants du marché à la date
d’évaluation. (Voir IFRS 13 évaluation de la juste valeur.).

La juste valeur est le montant auquel un actif peut être échangé ou un passif éteint entre
des parties consentantes et disposant d’une information complète dans le cadre d’un
marché concurrentiel.

La norme prévoit trois méthodes de détermination de la juste valeur qui sont à examiner
successivement pour évaluer un instrument financier :

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 lorsqu’il existe un marché actif, le prix de cotation du jour de l’évaluation ou de la


dernière évaluation sur un marché actif constitue la « meilleure » juste valeur ;
 en l’absence de marché actif, le prix de la dernière transaction constitue la juste
valeur ; si les conditions de marché ont changé, il sera fait référence à l’évolution
du prix de marché d’instruments financiers analogues ;

Si les deux techniques précédentes s’avèrent inapplicables, l’instrument financier sera


évalué en faisant référence à un modèle de valorisation couramment utilisé par les
intervenants qui négocient les instruments financiers à évaluer.

A -Les critères de classement des actifs financiers


Le classement d'un actif financier dans chacune de ces catégories est fonction du modèle
de gestion (« business model ») qui lui est appliqué par l'entreprise et des caractéristiques
de ses flux de trésorerie contractuels (critère du « solely payments of principal and
interest - SPPI » ou du « prêt basique »).

Le modèle de gestion est relatif à la manière dont la société gère ses actifs financiers afin
de générer des flux de trésorerie et de créer de la valeur. La norme identifie trois modèles
de gestion :
- modèle de gestion dont l'objectif est de détenir des actifs pour recouvrer les flux de
trésorerie contractuels ;
- modèle de gestion dont l'objectif est de détenir des actifs pour recouvrer les flux de
trésorerie contractuels et les flux de cessions ;
- autres modèles de gestion.

Toutefois, un actif financier peut être désigné, sur option irrévocable, à la juste valeur
par résultat, si cela conduit à une information plus pertinente du fait de l'élimination ou la
réduction significative d'une incohérence de traitement comptable (« accounting mismatch
») (IFRS 9.4.1.5).
De plus, la norme prévoit également une option pour les instruments de capitaux propres
détenus. Ainsi, l'entité peut désigner, sur option irrévocable, un instrument de capitaux
propres à la juste valeur en contrepartie des autres éléments du résultat global (OCI), si
celui-ci n'est pas détenu à des fins de transaction (IFRS 9.4.1.4).

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Le tableau ci-dessous schématise le classement des actifs financiers selon la combinaison des deux critères :

Cette approche de classement s'applique à tous les actifs financiers, y compris ceux comprenant des dérivés
incorporés (IFRS 9.4.3.2).

Les facteurs à analyser concernent deux aspects, les conditions contractuelles (ou Test Prêt basique ou SPPI
ou Remboursement Principal et Versement Intérêt ) du titre et le modèle économique ou business model.

Nous présentons ci-après un processus en quatre étapes qui nous aidera à classer adéquatement les instruments
de dette (y compris les contrats hybrides). Prenons note que les instruments de dette et les contrats hybrides
seront collectivement nommés « actifs financiers » dans le reste du cours, sauf dans les cas où les indications ne
s’appliquent qu’à l’un des deux éléments.

Étape 1 : Le critère des SPPI ou RPVI ou clauses contractuelles


a- Les Instruments de dettes

La première étape pour déterminer le classement approprié d’un actif financier consiste à évaluer les caractéristiques de
ses flux de trésorerie contractuels. Plus précisément, l’entité doit déterminer si les modalités contractuelles de l’actif
financier donnent lieu, à des dates prédéterminées, à des flux de trésorerie qui correspondent uniquement à des
remboursements de principal et à des versements d’intérêts. Dans l’affirmative, le critère des SPPI est rempli, ce qui
concorde avec un contrat de prêt de base.

Bien que la norme traite d’abord du critère du modèle économique, l’arbre de décision et le présent cours abordent en
premier lieu le critère des SPPI, car l’évaluation du modèle économique n’est nécessaire que pour les instruments qui
remplissent ce critère. Par conséquent, il est possible, en pratique, d’accroître l’efficience en réalisant d’abord les étapes

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nécessaires au critère des SPPI, car il peut ensuite s’avérer inutile d’évaluer le critère du modèle économique pour
certains instruments.

Qu’est-ce que le principal?

Selon l’IFRS 9, le principal correspond à la juste valeur de l’actif financier lors de la comptabilisation initiale,
bien qu’il puisse varier au cours de la durée de vie de l’actif financier (p. ex., s’il y a des remboursements).
Exemple de principal

Le 31 décembre 2014, la Société A emprunte 100 000 DT à la Société B. Au cours de l’exercice 2015, elle rembourse 8 000
DT à la Société B (dont 3 000 DT constituent des intérêts). Quel est le solde du principal à la clôture de
l’exercice 2015?

Évaluation : À la clôture du premier exercice, le solde du principal s’élève à 95 000 DT. Les paiements d’intérêts ne
réduisent pas le solde du principal; par conséquent, ce dernier recule de 5 000 DT (8 000 DT - 3 000 DT) au moment du
paiement des 8 000 DT.

En quoi consiste principalement l’intérêt?


L’intérêt est versé au prêteur en contrepartie du risque que celui-ci prend dans le cadre du contrat de
prêt. L’intérêt est principalement constitué des éléments suivants :
 la valeur temps de l’argent;
 le risque de crédit assumé par le prêteur;
 les risques propres au prêt (p. ex., le risque de liquidité);
 les frais d’administration;
 une marge qui concorde avec un contrat de prêt de base.

Habituellement, l’intérêt consiste principalement en une contrepartie pour la valeur temps de l’argent et pour le risque de
crédit. Cela dit, les autres éléments mentionnés ci-dessus concordent avec un contrat de prêt de base.

Une créance qui porterait, par exemple, un taux d’intérêt de 10%. Sachant que le taux sans risque est de 4 % et
que le taux représentant le risque de crédit de cette créance s’élève à 5 %, le taux d’intérêt contractuel (10%)
couvre autre chose que la valeur temps et le risque de crédit. Si le débiteur accepte de payer un taux d’intérêt
plus élevé, c’est nécessairement qu’il reçoit autre chose de l’entreprise propriétaire de la créance. Par exemple, le
débiteur pourrait avoir accepté le taux de 10 % parce que l’entreprise a proposé de lui vendre des marchandises à
prix réduit à l’avenir.

En concluant le contrat de créance, l’entreprise a, en plus de faire crédit à un débiteur, pris une gageure sur
l’évolution des prix futurs des marchandises ou sur l’augmentation du volume de ventes qu’elle pourra conclure
avec ce client. Cette gageure s’apparente à un instrument financier dérivé et la créance devra alors être évaluée
ultérieurement à la juste valeur par le biais du résultat net.

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Quelle monnaie l’entité devrait-elle utiliser au moment d’évaluer si les flux de trésorerie contractuels d’un
instrument répondent au critère des SPPI?

L’entité doit évaluer si le critère des SPPI est rempli pour la monnaie dans laquelle l’actif financier est libellé.

Un actif financier doit-il répondre à la définition d’un prêt dans sa forme juridique pour être
considéré comme un contrat de prêt de base?

La substance d’un actif financier est plus pertinente que sa forme juridique. Un actif financier créé ou acquis peut
constituer un contrat de prêt de base, qu’il s’agisse ou non d’un prêt dans sa forme juridique. Par conséquent, une
analyse des contrats dont les flux de trésorerie correspondent à des remboursements de principal et à des versements
d’intérêts doit être effectuée afin de déterminer le traitement comptable approprié.

Remarque : Il est facile d’évaluer le critère des SPPI d’un instrument de dette « ordinaire », car il ne nécessite généralement
aucune analyse, sinon qu’une analyse sommaire, pour déterminer si l’instrument constitue un contrat de prêt de base. Autrement
dit, il est évident que les flux de trésorerie contractuels correspondent à des remboursements de principal et à des versements
d’intérêts sur le principal restant dû (et donc que le critère des SPPI est rempli).

Jusqu’à maintenant, il a été question des caractéristiques de base du principal et des intérêts. Comme en
témoigne l’arbre de décision de la page suivante, une analyse plus approfondie est nécessaire chaque fois que des
modalités contractuelles ou des caractéristiques complexes laissent croire que le critère des SPPI n’est pas
rempli.
Contrepartie pour la valeur temps de l’argent

La valeur temps de l’argent est la composante de l’intérêt qui fournit une contrepartie pour le passage du temps
uniquement. Elle ne fournit pas de contrepartie pour d’autres risques ou frais associés à la détention de l’actif financier.
L’entité exerce son jugement et tient compte des facteurs pertinents tels que la monnaie dans laquelle est libellé l’actif
financier et la durée pour laquelle le taux d’intérêt est établi pour apprécier si la composante fournit une contrepartie pour
le passage du temps uniquement.

Dans certains cas, il se peut que la composante valeur temps de l’argent soit modifiée (c.-à-d. imparfaite). Des
exemples de situations sont présentés dans l’IFRS 9 :
 si le taux d’intérêt de l’actif financier était révisé périodiquement, mais que la fréquence des révisions ne
concordait pas avec la durée pour laquelle le taux d’intérêt est établi (p. ex., un taux d’intérêt qui serait
révisé mensuellement en fonction du taux à un an);
 si le taux d’intérêt de l’actif financier était révisé périodiquement selon une moyenne de taux d’intérêt à
court et à long terme.

Dans de tels cas, l’entité doit évaluer la modification pour déterminer si le critère des SPPI est rempli.
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a) Comment l’entité peut-elle évaluer si le critère des SPPI est rempli dans un cas où la composante valeur
temps de l’argent est modifiée?

L’entité doit déterminer la mesure dans laquelle les flux de trésorerie (non actualisés) contractuels pourraient différer des
flux de trésorerie (non actualisés) qui seraient générés si la composante valeur temps de l’argent n’était pas modifiée
(c.-à-d. les flux de trésorerie de référence). Si la différence peut être importante, le critère des SPPI n’est pas rempli.

Il se peut que dans certaines circonstances, l’entité soit en mesure de procéder à cette détermination uniquement au moyen
d’une appréciation qualitative et que, dans d’autres circonstances, elle doive réaliser une appréciation quantitative. En
outre, aux fins de cette détermination, l’entité doit tenir compte de la modification pour chaque période de présentation de
l’information financière, mais aussi cumulativement sur la durée de vie de l’instrument financier.

Exemple de l’évaluation des SPPI (IFRS 9.B4.1.9D)

L’entité apprécie une obligation d’une durée de cinq ans et dont le taux variable fait l’objet d’une révision semestrielle en
fonction du taux à cinq ans.

L’entité ne peut pas conclure que le critère des SPPI est rempli du seul fait que la courbe des taux d’intérêt au moment de
l’appréciation est telle qu’il n’y a pas de différence importante entre le taux à cinq ans et le taux à six mois. Elle doit plutôt examiner
si la relation entre le taux à cinq ans et le taux à six mois est susceptible de changer au cours de la durée de vie de l’instrument, et
l’incidence de cette relation sur les flux de trésorerie contractuels non actualisés.

L’entité doit seulement considérer les scénarios raisonnablement possibles, et non tous les scénarios possibles. Le motif à l’origine
du mode d’établissement du taux d’intérêt n’entre pas en ligne de compte dans l’analyse. Si l’entité détermine que les flux de
trésorerie contractuels non actualisés (c.-à-d. les flux de trésorerie fondés sur le taux d’intérêt révisé au taux à cinq ans) pourraient
différer de manière importante des flux de trésorerie non actualisés de référence (c.-à-d. les flux de trésorerie pour un instrument
identique, mais dont le taux d’intérêt aurait été révisé au taux à six mois), l’actif financier ne remplit pas le critère des SPPI; par
conséquent, il est évalué à la juste valeur par le biais du résultat net.

b) Une appréciation détaillée n'est pas nécessaire dans le cas où l’entité peut déterminer clairement, sans
analyse approfondie, si l’écart entre les flux de trésorerie (non actualisés) contractuels faisant l’objet de
l’appréciation et les flux de trésorerie de référence (non actualisés) pourrait être important

Remarque : L’IFRS 9 ne donne aucune précision additionnelle sur ce qu’on entend par « important » au moment d’examiner la
composante valeur temps de l’argent modifiée. L’appréciation comprendra probablement un degré de jugement élevé et sera
fonction des faits et des circonstances, compte tenu des facteurs mentionnés précédemment.

Modalités contractuelles qui modifient l’échéancier ou le montant des flux de trésorerie contractuels

Un actif financier peut être assorti de modalités contractuelles qui pourraient modifier l’échéancier ou le montant des
flux de trésorerie contractuels (p. ex., un remboursement anticipé ou une prolongation). Dans une telle situation, l’entité

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doit déterminer si les flux de trésorerie contractuels qui pourraient résulter de telles modalités contractuelles sur la durée
de vie de l’instrument remplissent le critère des SPPI. Pour ce faire, l’entité doit comparer les flux de trésorerie
contractuels qui pourraient être générés avant et après la modification.

Voici des exemples adaptés du paragraphe B4.1.11 de l’IFRS 9.

Exemples de modalités contractuelles qui modifient l’échéancier ou le montant des flux de trésorerie contractuels

Exemple 1 Prêt hypothécaire à taux variable

La société ABC propose des prêts hypothécaires à taux variable à ses membres, au taux préférentiel majoré de 1 %. Le taux
d’intérêt représente la contrepartie pour :
 la valeur temps de l’argent;
 le risque de crédit lié au montant du principal restant dû pendant une période donnée (qui, dans ce cas, est fixée au
moment de l’évaluation initiale);
 d’autres risques et frais qui se rattachent à un prêt de base;
 une marge.

Évaluation : Malgré la variation potentielle du montant des flux de trésorerie dans l’éventualité d’une fluctuation du taux
préférentiel, les flux de trésorerie contractuels liés aux prêts hypothécaires à taux variable demeurent des remboursements de
principal et des versements d’intérêts sur le principal restant dû, car le taux ne tient compte que des principaux éléments de
l’intérêt concordant avec un contrat de prêt de base. Par conséquent, le critère des SPPI est rempli.

Exemples de modalités contractuelles qui modifient l’échéancier ou le montant des flux de trésorerie contractuels (suite)

Exemple 2 Prêt assorti d’une option de prolongation


La société XYZ propose à ses clients des services de prêt une option de prolongation qui permet à ses membres de prolonger la
durée du remboursement du prêt d’un an. Au moment de la prolongation, le membre débourse un supplément raisonnable pour
compenser la prolongation du prêt. De plus, le taux d’intérêt est révisé au taux d’intérêt du marché en vigueur pour la durée de la
prolongation.

Évaluation : Le critère des SPPI est rempli, car les flux de trésorerie contractuels pendant la prolongation correspondent
uniquement à des remboursements de principal et à des versements d’intérêts sur le principal restant dû. Le paiement d’un
supplément raisonnable pour compenser la prolongation du prêt ne contrevient pas au critère des SPPI.

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Exemple 3 Prêt assorti d’une option de remboursement anticipé
La société ABC propose à ses clients des services de prêt une option de remboursement anticipé qui permet à ses membres de
rembourser le prêt avant l’échéance. Au moment du remboursement anticipé, le membre rembourse le principal restant dû et paie
le solde des intérêts impayés cumulés. De plus, lorsqu’il exerce l’option, le membre verse un supplément pour compenser
l’annulation anticipée du contrat. Si le taux d’intérêt en vigueur sur le marché est supérieur au taux d’intérêt du prêt, le
supplément est fondé sur l’écart entre le taux du marché et celui du prêt sur la durée initiale de ce dernier. Si le taux d’intérêt en
vigueur sur le marché est inférieur au taux d’intérêt du prêt, un montant fixe est exigible.

Évaluation : Le critère des SPPI est rempli, car le remboursement anticipé correspond essentiellement à des montants impayés de
principal et à des versements d’intérêts sur le principal restant dû. Le remboursement anticipé peut comprendre un supplément
raisonnable pour compenser l’annulation anticipée du contrat sans contrevenir au critère des SPPI.

Remarque : L’IFRS 9 ne fournit aucun exemple de ce qui constitue un « supplément raisonnable ». Il est probable que le
supplément couvre des frais d’administration ou toute variation des taux d’intérêt qui pourraient avoir une incidence favorable
ou défavorable sur les parties. Généralement, un supplément déraisonnable sera évident; il pourrait s’expliquer par des
circonstances particulières qui ont forcé les parties à convenir de celui-ci. Au moment d’effectuer cette analyse, il pourrait être
utile d’examiner les modalités courantes dans le secteur pour ce genre de supplément.

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Éventualités

La nature d’une éventualité (c.-à-d. l’événement déclencheur) qui modifierait l’échéancier ou le montant des flux de
trésorerie contractuels doit être évaluée. Bien que la nature de l’éventualité en soi ne constitue pas un facteur déterminant
pour apprécier si le critère des SPPI est rempli, elle peut en être un indice.

Exemple d’une éventualité

Supposons deux instruments financiers assortis des modalités contractuelles suivantes, lesquelles pourraient provoquer une
variation du montant des flux de trésorerie contractuels :

 Instrument financier A : le taux d’intérêt est révisé à la hausse lorsque le débiteur est en défaut d’un certain nombre de
paiements.
 Instrument financier B : le taux d’intérêt est révisé à la hausse lorsqu’un indice boursier spécifié atteint un niveau donné.

Évaluation : Il est plus probable que l’instrument financier A remplisse le critère des SPPI en raison de la relation entre les
défauts de paiement et l’augmentation du risque de crédit, ce qui entraîne une augmentation du taux d’intérêt. C’est pourquoi les
éventualités dans cet exemple fournissent un indice qui laisse croire que le critère des SPPI est rempli. L’entité devrait tout de
même déterminer si le nouveau taux d’intérêt de l’instrument financier A concorde avec les éléments de l’intérêt et s’il constitue
une contrepartie raisonnable pour la variation du risque de crédit assumée par le prêteur. Toutefois, dans le cas de l’instrument
financier B, le taux d’intérêt varie selon le niveau atteint par un indice boursier, ce qui indique que le prêteur est exposé au risque
lié aux titres de capitaux propres. Un tel cas porte à croire que l’instrument contrevient au critère des SPPI. Encore une fois, une
analyse additionnelle pourrait être nécessaire pour comprendre ce qui explique la structure de l’instrument financier B.

EXCEPTION CONCERNANT CERTAINES CARACTERISTIQUES DE REMBOURSEMENT ANTICIPE

L’IFRS 9 comporte une exception concernant les actifs financiers assortis de caractéristiques de remboursement anticipé
qui ont acquis ou créés avec une surcote ou une décote par rapport à la valeur nominale contractuelle.

Les paragraphes BC4.193 à 195 du Fondement des conclusions de l’IFRS 9 fournissent des exemples de cas où
l’exception s’appliquera :
 Actifs financiers dépréciés acquis avec une forte décote

Le critère des SPPI ne serait pas rempli si l’actif pouvait être remboursé immédiatement à la valeur nominale.
Cependant, la juste valeur de la caractéristique de remboursement anticipé ne serait pas importante s’il était très
peu probable que le remboursement anticipé ait lieu en raison des difficultés financières de l’emprunteur. Par
conséquent, le remboursement anticipé n’entraîne aucune variabilité qui ne concorde pas avec un contrat de prêt de
base (c.-à-d. qu’il représente le risque de crédit, des flux de trésorerie plus importants étant reçus, et la composante
valeur temps de l’argent, les flux de trésorerie étant reçus immédiatement).

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 Actifs financiers créés à un taux d’intérêt inférieur à celui du marché
Dans une telle situation, la juste valeur à l’évaluation initiale constituerait une décote par rapport à la valeur
nominale. Si les actifs financiers peuvent être remboursés à la valeur nominale à tout moment avant l’échéance,
alors le critère des SPPI ne serait pas rempli. Encore une fois, la juste valeur de la caractéristique de
remboursement anticipé ne serait probablement pas importante, car il est peu probable que l’autre partie décide
de procéder au remboursement anticipé, le financement étant avantageux en raison du taux d’intérêt inférieur à
celui du marché. De manière analogue à l’exemple précédent, le remboursement anticipé n’entraîne aucune
variabilité qui ne concorde pas avec un contrat de prêt de base.

L’exception permet que ces types d’actifs financiers soient tout de même évalués au coût amorti ou à la
juste valeur par le biais des autres éléments du résultat global, comme si le critère des SPPI était rempli, si toutes
les conditions suivantes sont remplies :
 L’actif financier s’inscrit dans un modèle économique dont l’objectif consiste à 1) détenir l’actif
financier afin de percevoir des flux de trésorerie contractuels, ou à 2) détenir l’actif financier afin de
percevoir des flux de trésorerie contractuels et de le vendre.
 L’actif financier a été acquis ou créé avec une surcote ou une décote par rapport à la valeur nominale
contractuelle.
 Le montant du remboursement anticipé représente essentiellement la valeur nominale contractuelle et
les intérêts contractuels accumulés (mais impayés), ce qui peut comprendre un supplément raisonnable
pour compenser l’annulation avant terme du contrat.
 Lors de la comptabilisation initiale de l’actif financier, la juste valeur de la modalité de remboursement
anticipé ne représente pas un montant important.

Remarque : Les options de remboursement anticipé et de prolongation sont des dérivés couramment incorporés dans les
instruments de dette. En supposant que tout supplément exigible est raisonnable ou que les critères d’admissibilité à l’exception
relative aux options de remboursement anticipé sont remplis, ces contrats n’entraînent généralement pas une évaluation de
l’intégralité du contrat à la juste valeur par le biais du résultat net.

Autres caractéristiques contractuelles susceptibles d’avoir une incidence sur le classement d’un actif
financier

Dans certains cas, il peut arriver que les flux de trésorerie contractuels d’un actif financier soient décrits comme
correspondant au principal et aux intérêts, mais qu’ils ne représentent pas des remboursements de principal et des
versements d’intérêts sur le principal restant dû. Ce peut être le cas lorsque l’actif financier est un placement dans des actifs
ou des flux de trésorerie en particulier.

Astuce : Pour évaluer le critère des SPPI correctement, vous devez analyser les modalités contractuelles de l’instrument qui
figurent dans l’accord juridique afin de relever toute disposition précisant que les flux de trésorerie peuvent varier en fonction
d’un actif sous-jacent qui pourrait ne pas concorder avec un contrat de prêt de base.

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Examinez les flux de trésorerie contractuels des instruments suivants :

Instrument Le critère des SPPI est-il rempli?

Une convention de prêt stipule que des « intérêts » seront Les flux de trésorerie contractuels ne concordent pas avec un
exigés selon un pourcentage des produits de l’emprunteur. contrat de prêt de base. Par conséquent, l’instrument ne
remplit pas le critère des SPPI.

Les modalités contractuelles stipulent que les flux de Les flux de trésorerie contractuels ne concordent pas avec un
trésorerie de l’actif financier augmentent à mesure qu’un plus contrat de prêt de base. Par conséquent, l’instrument ne
grand nombre de clients utilisent un type de carte de crédit en remplit pas le critère des SPPI.
particulier.
La créance d’un prêteur est limitée à des actifs spécifiés de Le fait qu’un actif financier soit garanti uniquement par
l’emprunteur ou à des flux de trésorerie provenant d’actifs sûreté réelle ne l’empêche pas nécessairement, en soi, de
spécifiés (par exemple, dans le cas d’un actif financier garanti remplir le critère des SPPI.
uniquement par sûreté réelle).

a) Comment le critère des SPPI s’applique-t-il à un actif garanti uniquement par sûreté réelle?

Un actif financier garanti uniquement par sûreté réelle est un bien mis en garantie, généralement une propriété. En cas de
défaut de paiement de l’emprunteur, l’émetteur peut saisir le bien, mais il ne peut obtenir aucune autre contrepartie de
l’emprunteur, même si le bien mis en garantie ne couvre pas l’intégralité du montant en souffrance, contrairement aux
autres prêts garantis, où le prêteur a droit à une contrepartie additionnelle si le bien mis en garantie ne suffit pas à couvrir
la créance. Par conséquent, dans le cas d’un prêt garanti uniquement par sûreté réelle, la valeur ou les caractéristiques du
bien mis en garantie peuvent agir sur les flux de trésorerie, ce qui pourrait avoir une incidence sur le critère des SPPI.

Lorsqu’un actif financier est garanti uniquement par sûreté réelle, le créancier détermine si le critère des SPPI est rempli
en évaluant les actifs ou flux de trésorerie sous-jacents. Si les modalités de l’actif financier donnent lieu à quelque autre
flux de trésorerie ou limitent les flux de trésorerie de telle façon que les paiements ne représentent pas le principal et les
intérêts, l’actif financier ne remplit pas le critère des SPPI. Le fait que les actifs sous-jacents soient des actifs financiers
ou des actifs non financiers n’a pas d’incidence en soi sur l’appréciation.

Exemple de prêts garantis uniquement par sûreté réelle observés fréquemment

Les prêts garantis uniquement par sûreté réelle consentis par les sociétés hypothécaires et les coopératives d’épargne et de crédit
sont souvent garantis par une propriété. Le montant du prêt consenti varie également selon la valeur de la propriété, et il est
habituellement inférieur à celle-ci (p. ex., 80 %). Par conséquent, les flux de trésorerie contractuels ne sont généralement pas
limités par le fait que le prêt est garanti uniquement par sûreté réelle, et le critère des SPPI est rempli.

Ce facteur ne devrait pas non plus poser problème pour les prêts garantis.
Une analyse additionnelle est nécessaire lorsque la garantie ne couvre pas le montant dû ou que l’intérêt ou les remboursements sont
limités par des profits réels.

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b) Et si une caractéristique particulière des flux de trésorerie contractuels n’avait qu’un effet minime
sur les flux de trésorerie contractuels de l’actif financier?

Le classement de l’actif financier n’est pas touché par une caractéristique des flux de trésorerie contractuels si l’effet
qu’elle pourrait produire sur les flux de trésorerie contractuels de l’actif financier n’est que minime. L’entité doit tenir
compte de l’effet possible de la caractéristique des flux de trésorerie contractuels pour chaque période de présentation de
l’information financière et cumulativement pour la durée de vie de l’instrument financier.

Remarque : L’IFRS 9 ne donne aucune indication additionnelle sur ce qu’on entend par « effet minime ».
Cependant, il est possible de déduire qu’il s’agit d’un effet négligeable ou minimal, et qu’il n’est donc pas
nécessaire de s’en préoccuper.

L’évaluation visant à déterminer si une caractéristique des flux de trésorerie contractuels n’a qu’un effet minime sur les flux de
trésorerie peut comporter un degré de jugement élevé. Si une modalité contractuelle est incluse dans un contrat, c’est
probablement parce qu’on ne s’attend pas à ce que son incidence soit clairement négligeable. Par conséquent, nous vous
recommandons de communiquer avec un représentant de MNP avant de conclure qu’une modalité contractuelle n’a qu’un effet
minime.

c) Qu’est-ce qu’une caractéristique des flux de trésorerie qui n’a d’incidence sur les flux de trésorerie
contractuels de l’instrument qu’en cas de réalisation d’un événement extrêmement rare, hautement
anormal et très improbable?

N’est pas véritable la caractéristique des flux de trésorerie qui n’a d’incidence sur les flux de trésorerie contractuels de
l’instrument qu’en cas de réalisation d’un événement extrêmement rare, hautement anormal et très improbable.

Le classement de l’actif financier n’est pas touché par une caractéristique des flux de trésorerie contractuels si celle-ci
peut produire sur les flux de trésorerie contractuels un effet qui est plus que minime (que ce soit dans une unique période
de présentation de l’information financière ou cumulativement), mais que cette caractéristique n’est pas véritable.

Remarque : L’IFRS 9 ne donne aucune indication additionnelle sur ce qu’on entend par « événement extrêmement rare,
hautement anormal et très improbable ».

Cette évaluation peut exiger l’exercice d’un degré de jugement élevé, et il faudra s’interroger sur la raison pour laquelle un tel
événement a été inclus dans l’entente d’entrée de jeu.

73 Cours Instruments financiers :IFRS - Makram ZOUARI - Expert comptable


d) Le critère des SPPI est-il touché par le fait qu’un instrument soit de rang inférieur à celui d’autres
instruments?

Non. D’ordinaire, dans une transaction de prêt, l’instrument du créancier se voit attribuer un rang par rapport à
ceux des autres créanciers du débiteur. Même si un instrument est de rang inférieur à celui d’autres instruments,
ses flux de trésorerie contractuels peuvent correspondre à des remboursements de principal et à des versements
d’intérêts sur le principal restant dû. C’est le cas si :
 un non-paiement de la part du débiteur constitue un manquement au contrat;
 le porteur a un droit contractuel au principal restant dû et aux intérêts non versés sur ce principal, même en
cas de faillite du débiteur.

Par exemple, la créance d’un créancier ordinaire (p. ex., une créance client) répondrait à la définition d’un instrument dont
les flux de trésorerie correspondent à des remboursements de principal et à des versements d’intérêts sur le principal restant
dû, même si le débiteur a contracté des emprunts garantis. En cas de faillite, le créancier garanti a priorité sur le créancier
ordinaire en ce qui concerne les biens donnés en garantie, mais cette priorité n’a pas d’incidence sur le droit contractuel du
créancier ordinaire en ce qui concerne le principal non encore remboursé et les autres sommes exigibles.

e) Un instrument perpétuel remplit-il le critère des SPPI?

Le caractère perpétuel d’un instrument ne signifie pas en soi que ce dernier ne remplit pas le critère des SPPI. Concrètement,
pour un instrument, la perpétuité équivaut à une succession continuelle (une multiplicité) d’options de prolongation. De telles
options peuvent remplir le critère des SPPI si les versements d’intérêts sont obligatoires et s’ils doivent être effectués à
perpétuité.

f) Un instrument remboursable remplit-il le critère des SPPI?

Le caractère remboursable d’un instrument ne signifie pas que celui-ci ne remplit pas le critère des SPPI. Si le montant du
remboursement anticipé ne reflète pas essentiellement le remboursement de principal et le versement d’intérêts sur le
principal restant dû, le critère des SPPI n’est pas rempli. Même si le montant du remboursement anticipé comprend un
supplément pour dédommager raisonnablement le porteur de l’annulation anticipée de l’instrument, les flux de trésorerie
contractuels pourraient remplir le critère des SPPI. Consultez la remarque incluse à la partie « Modalités contractuelles qui
modifient l’échéancier ou le montant des flux de trésorerie contractuels » du présent support pour plus d’indications sur le
« supplément raisonnable ».

Exemples de flux de trésorerie contractuels qui ne remplissent pas le critère des SPPI
Instrument Analyse
Une obligation qui est convertible en un Les flux de trésorerie contractuels représentent un rendement qui ne concorde pas
nombre déterminé d’instruments de capitaux avec un contrat de prêt de base (c.-à-d. que le rendement est lié à la valeur des actions
propres de l’émetteur. de l’émetteur). Par conséquent, ils ne correspondent pas uniquement à des
remboursements de principal et à des versements d’intérêts sur le principal restant dû.

74 Cours Instruments financiers :IFRS - Makram ZOUARI - Expert comptable


Un prêt dont le taux d’intérêt est Les intérêts ne constituent pas une contrepartie pour la composante valeur temps de
inversement corrélé aux taux d’intérêt du l’argent associée au principal restant dû. Par conséquent, le critère des SPPI n’est pas
marché (c.-à-d. que le taux d’intérêt du rempli.
prêt augmente lorsque celui du marché
recule).
Un instrument perpétuel (p. ex., une Les intérêts ne constituent pas une contrepartie pour la composante valeur temps
obligation sans échéance) que l’émetteur de l’argent associée au principal restant dû, car les versements d’intérêts peuvent
peut rembourser à tout moment en payant être différés selon la solvabilité de l’émetteur, et les intérêts différés ne portent pas
au porteur la valeur nominale, majorée des eux-mêmes intérêt.
intérêts cumulés. L’instrument porte intérêt
au taux du marché, mais le versement des Si les intérêts cumulés portaient eux-mêmes intérêt, les flux de trésorerie
intérêts varie selon que l’émetteur demeure contractuels pourraient correspondre uniquement à des remboursements de
solvable aussitôt après. Les intérêts différés principal et à des versements d’intérêts sur le principal restant dû.
ne portent pas
eux-mêmes intérêt.

b- Les instruments de capitaux propres

Comme nous l’avons mentionné précédemment, les investissements en titres de capitaux propres (y compris les
actions privilégiées) et les dérivés ne donnent généralement pas lieu, à des dates prédéterminées, à des flux de
trésorerie qui correspondent uniquement à des remboursements de principal et à des versements d’intérêts sur le
principal restant dû. Par conséquent, nous avons simplifié la stratégie de classement de ces instruments en tenant
pour acquis qu’ils ne répondent pas au critère des SPPI.

La première étape pour classer correctement un actif financier composé d’un investissement en titres de
capitaux propres consiste à déterminer si le placement est détenu à des fins de transaction. Dans ce contexte,
l’investissement en titres de capitaux propres est détenu à des fins de transaction si les critères suivants
s’appliquent :

 il est acquis ou assumé principalement en vue d’une revente prochaine ou d’un rachat prochain;
 lors de sa comptabilisation initiale, il fait partie d’un portefeuille d’instruments financiers déterminés qui
sont gérés ensemble et qui présentent des indications d’un profil récent de prise de profits à court terme.
Si l’actif financier remplit l’un ou l’autre des critères ci-dessus, il doit être évalué à la juste valeur par le biais
du résultat net.

75 Cours Instruments financiers :IFRS - Makram ZOUARI - Expert comptable


Étape 2 : Le critère du modèle économique
a- Instruments de dettes
La prochaine étape pour classer un actif financier qui est dans le champ d’application de l’IFRS 9 consiste à évaluer
l’objectif du modèle économique dans le cadre duquel l’actif financier est détenu. Le modèle économique est la manière
dont l’entité gère ses actifs afin de produire des flux de trésorerie (c.-à-d. la perception des flux de trésorerie, la vente
d’actifs financiers ou les deux). Le critère du modèle économique ne s’applique qu’aux actifs financiers qui remplissent
le critère des SPPI, et il sert à déterminer si ces actifs financiers seront évalués au coût amorti ou à la juste valeur par le
biais des autres éléments du résultat global. Tous les actifs financiers qui ne remplissent pas le critère des SPPI sont
évalués à la juste valeur par le biais du résultat net.

Le tableau suivant présente un sommaire des trois types de modèles économiques utilisés pour déterminer le classement
d’actifs financiers :

Détenu à des fins de


Détenu à des fins
perception et de Autre
de perception
vente
Objectif du Les actifs Les actifs financiers Exemples
modèle financiers sont sont détenus pour  La réalisation de flux de trésorerie par voie de
économique détenus pour percevoir des flux de vente.
percevoir des flux trésorerie contractuels  Un portefeuille dont la gestion ainsi que
de trésorerie et pour être vendus. l’appréciation du rendement reposent sur la
contractuels. juste valeur.
 Un portefeuille qui répond à la définition d’actifs
Remarque : La vente financiers détenus à des fins de transaction.
d’actifs financiers est Remarque : La perception de flux de trésorerie
accessoire. contractuels est accessoire.

Au moment d’évaluer l’objectif du modèle économique, l’entité doit s’assurer que l’évaluation est réalisée au niveau
approprié au sein de l’entité et qu’elle est fondée sur des scénarios de gestion des actifs financiers dont l’entité s’attend de
manière raisonnable à ce qu’ils se concrétisent. Des indications pertinentes doivent appuyer l’évaluation.

a) Qui évalue le modèle économique?

L’évaluation du modèle économique est réalisée par les principaux dirigeants2 de l’entité.

b) À quel niveau (p. ex., au niveau d’un instrument, d’un portefeuille ou de l’entité) l’évaluation du
modèle économique doit-elle être réalisée?

2 1 L’IAS 24 Information relative aux parties liées définit les principaux dirigeants comme étant « les personnes ayant l’autorité et la
responsabilité de la planification, de la direction et du contrôle des activités de l’entité, directement ou indirectement, y compris les
administrateurs (dirigeants ou non) de cette entité ».

76 Cours Instruments financiers :IFRS - Makram ZOUARI - Expert comptable


L’évaluation est réalisée à un niveau qui reflète la façon dont les groupes d’actifs financiers sont gérés collectivement en
vue d’atteindre un objectif économique donné. Par conséquent, cette condition ne dépend pas des intentions de la
direction à l’égard d’un instrument en particulier et ne consiste pas à déterminer le classement instrument par instrument.

Comme une même entité peut suivre plus d’un modèle économique pour gérer ses instruments financiers, le classement
au niveau de l’entité présentant l’information financière pourrait ne pas convenir. De façon similaire, dans certaines
circonstances, il peut convenir de fractionner un portefeuille d’actifs financiers en sous-portefeuilles afin de refléter le
niveau auquel l’entité gère ces actifs financiers.

Exemples de niveau d’évaluation (IFRS 9.B4.1.2)

Exemple 1 Portefeuilles d’actifs


Une entité détient deux portefeuilles de placements : le premier qu’elle gère dans l’intention de percevoir les flux de trésorerie
contractuels et le second qu’elle gère à des fins de transaction pour tirer parti des variations de leur juste valeur.

Évaluation : L’objectif économique diffère d’un portefeuille à l’autre. Par conséquent, dans cet exemple, l’évaluation est
réalisée au niveau du portefeuille.

Exemple 2 Sous-portefeuilles d’actifs


L’entité gère une partie des prêts de son portefeuille de prêts hypothécaires afin d’en percevoir les flux de trésorerie contractuels et
l’autre partie en vue de les vendre.

Évaluation : L’entité devrait fractionner le portefeuille de prêts hypothécaires en sous-portefeuilles afin de refléter le niveau auquel
l’entité gère ces actifs financiers. Par conséquent, dans cet exemple, l’évaluation est réalisée au niveau du sous-portefeuille.

c) Dans quelle mesure l’entité doit-elle tenir compte des « scénarios du pire » ou des « situations de crise »
au moment d’évaluer le modèle économique?

L’appréciation du modèle économique se fait en fonction de scénarios dont l’entité s’attend de manière raisonnable à ce
qu’ils se concrétisent en ce qui a trait aux actifs financiers, et non selon les « scénarios du pire » ou les « situations de
crise ». Par exemple, si une entité ne s’attend à vendre un portefeuille d’actifs financiers que si elle s’approche de la
faillite (c.-à-d. dans un scénario du pire), ce scénario n’influencera pas l’appréciation du modèle économique.

d) Si les flux de trésorerie sont ensuite réalisés d’une manière différente de celle à laquelle l’entité
s’attendait à la date d’appréciation du modèle économique (p. ex., si l’entité vend plus ou moins
d’actifs financiers qu’elle avait prévu le faire lors du classement des actifs), est-ce qu’il y a lieu de
conclure à la présence d’une erreur d’une période antérieure?

Non. Dans une telle situation, il n’y a pas lieu de conclure à la présence d’une erreur d’une période antérieure ni de
modifier le classement des actifs financiers que l’entité conserve dans ce modèle économique (c.-à-d. les actifs que
l’entité a comptabilisé au cours de périodes antérieures et qu’elle détient toujours) tant que l’entité a pris en compte

77 Cours Instruments financiers :IFRS - Makram ZOUARI - Expert comptable


toutes les informations pertinentes dont elle disposait au moment où elle a réalisé son appréciation du modèle
économique.

La modification du modèle économique pour des actifs financiers existants ne devrait arriver que très rarement. Nous
étudierons plus de détails dans la partie « Reclassements » du présent cours pour obtenir des indications sur ce qui
constitue un changement de modèle économique.

e) Quel type d’information doit être pris en compte au moment d’évaluer le modèle économique?

Le modèle économique que suit l’entité pour la gestion des actifs financiers est une question de fait, et non l’affaire d’une
simple affirmation. Les activités qu’entreprend l’entité pour atteindre l’objectif du modèle économique permettent
habituellement d’observer ce fait. L’exercice du jugement est toutefois nécessaire pour apprécier le modèle économique,
car, en pratique, la situation est rarement claire et nette.

L’entité doit plutôt prendre en considération toutes les indications pertinentes dont elle dispose (c.-à-d. pas uniquement un
facteur ou une activité) pour étayer son appréciation du modèle économique. Voici quelques exemples d’indications
pertinentes :

 la façon dont la performance du modèle économique et des actifs financiers dont la détention s’inscrit dans ce modèle
économique est évaluée par les principaux dirigeants de l’entité et présentée à ceux-ci;
 les risques qui ont une incidence sur la performance du modèle économique et des actifs financiers dont la détention
s’inscrit dans ce modèle économique ainsi que la façon dont ces risques sont gérés;
 la façon dont les dirigeants de l’entreprise sont rémunérés (p. ex., si la rémunération est fondée sur la juste valeur des actifs
gérés, sur le rendement général du portefeuille ou sur les flux de trésorerie contractuels perçus);
 la façon dont les flux de trésorerie ont été réalisés dans le passé pour des instruments similaires par rapport au modèle
économique dans lequel ils ont été inscrits.

Chaque type de modèle économique est traité en détail ci-après.

Astuces pour évaluer le modèle économique


 Déterminez si la vente d’actifs financiers ou la perception de flux de trésorerie contractuels sont accessoires ou font
partie intégrante de l’objectif du modèle économique.
 Prenez connaissance des exemples ci-dessous.

1- Modèle économique de type « détention aux fins de la perception » HTC : held to collect

Les actifs financiers dont la détention s’inscrit dans ce modèle économique sont gérés de façon à dégager des
flux de trésorerie par la perception des paiements contractuels au cours de la durée de vie de l’instrument,
contrairement au modèle économique de type « détention aux fins de la perception et en vue de la vente »,

78 Cours Instruments financiers :IFRS - Makram ZOUARI - Expert comptable


selon lequel le rendement global du portefeuille est géré à la fois par la détention et par la vente d’actifs. Pour
déterminer si les instruments s’inscrivent dans un modèle économique de type « détention aux fins de la
perception », tenez compte des éléments suivants :
 la fréquence, la valeur et la répartition dans le temps des ventes au cours des périodes antérieures;
 les raisons qui ont motivé les ventes au cours des périodes antérieures;
 les attentes quant aux ventes futures.

Toutefois, les informations sur les ventes énoncées précédemment ne doivent pas être considérées isolément au
moment de déterminer le modèle économique. Elles doivent plutôt servir d’indications sur la façon dont est atteint
l’objectif de gestion des actifs financiers qu’a défini l’entité et, plus précisément, la façon dont les flux de
trésorerie sont réalisés. L’entité doit tenir compte des informations sur les ventes passées dans le contexte des
raisons qui ont motivé ces ventes et des conditions qui existaient à ce moment, comparativement aux conditions
actuelles.

Il convient de noter qu’il n’est pas nécessaire que tous les actifs financiers qui s’inscrivent dans un modèle
économique de type « détention aux fins de la perception » soient détenus par l’entité jusqu’à leur échéance.
Les ventes qui présentent les caractéristiques suivantes, ou qui ont eu lieu pour les raisons suivantes, peuvent
tout de même cadrer avec un modèle économique de type « détention aux fins de la perception » :
 les ventes qui ont lieu parce que l’actif ne répond plus à la politique de placement de l’entité;
 les ventes qui ont lieu afin de réduire au minimum les pertes qui seraient attribuables à une détérioration du
crédit;
 les ventes qui ont lieu afin de réduire ou de gérer le risque de concentration de crédit, même sans
augmentation du risque de crédit de l’actif;
 les ventes qui ont lieu peu avant l’échéance de l’actif financier et dont le produit correspond
approximativement aux flux de trésorerie contractuels qu’il reste à percevoir;
 les ventes qui ne sont pas fréquentes, même si elles sont d’une valeur importante, considérées tant
isolément que globalement;
 les ventes qui ne sont pas d’une valeur importante (considérées tant isolément que globalement), même
si elles sont fréquentes;
 les ventes qui ont lieu pour répondre à des besoins de liquidités urgents et inattendus;
 les ventes qui ont lieu en raison d’un changement dans les objectifs économiques de l’entité, par
suite duquel certains flux de trésorerie ne sont plus nécessaires.

79 Cours Instruments financiers :IFRS - Makram ZOUARI - Expert comptable


a) Est-il pertinent, aux fins de l’évaluation, de se demander si les ventes sont exigées par un tiers ou si
elles sont à la discrétion de l’entité?

Non. Il n’est pas pertinent de savoir qui exige les ventes; cependant, les faits qui expliquent le contexte des ventes
pourraient être pertinents. Par exemple, supposons que la Credit Union Deposit Guarantee Corporation exige que les
coopératives d’épargne et de crédit vendent régulièrement une tranche importante de leurs actifs financiers détenus dans
un portefeuille afin de prouver que les actifs sont très liquides. Dans ce cas, le modèle économique des coopératives
d’épargne et de crédit ne correspondrait pas au type « détention aux fins de la perception ».

b) Une augmentation de la fréquence ou de la valeur des ventes sur une période donnée indique-t-elle une
incohérence par rapport à l’objectif du modèle économique du type « détention aux fins de la perception
»?

Pas nécessairement. Si une entité peut justifier l’augmentation et fournir des preuves factuelles montrant que ces ventes
ne reflètent pas un changement de modèle économique, le modèle économique du type « détention aux fins de la
perception » convient toujours.

Voici des exemples de situations adaptés de l’IFRS 9 où il est possible de considérer que l’objectif du modèle
économique suivi par l’entité est de détenir des actifs financiers afin d’en percevoir les flux de trésorerie contractuels. Ce
n’est pas une liste exhaustive : ces exemples ne visent pas à traiter de tous les facteurs pouvant présenter un intérêt pour
l’appréciation du modèle économique suivi par l’entité ni à préciser l’importance relative de ces facteurs.

Exemples de modèles économiques du type « détention aux fins de la perception » (IFRS 9.B4.1.4)
Exemple 1 Besoins de liquidités en situation de crise
La société ABC détient un portefeuille d’instruments de dette qui ne seront vendus qu’en cas de situation de crise (p. ex., une
crise financière causée par des retraits massifs de dépôts bancaires). Sinon, ABC ne prévoit pas de vendre ces actifs. De plus :
 conformément à ses politiques internes, ABC surveille la qualité de crédit de ces instruments de dette dans le but d’en
percevoir les flux de trésorerie contractuels;
 ABC évalue le rendement du portefeuille sur la base des produits d’intérêts gagnés et des pertes de crédit subies;
 la juste valeur des instruments de dette fait également l’objet d’une surveillance pour s’assurer que la somme que la société
obtiendrait, dans l’improbable éventualité d’une vente, serait suffisante pour répondre à ses besoins de liquidités en situation
de crise. ABC procède périodiquement à des ventes qui ne sont pas d’une valeur importante, pour faire la preuve de la
liquidité.

Évaluation : L’objectif d’ABC est de détenir un portefeuille d’instruments de dette afin d’en percevoir les flux de trésorerie
contractuels. L’analyse resterait valable même si :
 lors d’une situation de crise passée, ABC avait procédé à des ventes d’une valeur importante pour répondre à ses besoins de
liquidités;
 ABC procédait de façon récurrente à des ventes qui ne sont pas d’une valeur importante.

80 Cours Instruments financiers :IFRS - Makram ZOUARI - Expert comptable


Exemples de modèles économiques du type « détention aux fins de la perception » (suite)
Exemple 2 Gestion du crédit
Comme ses besoins de financement sont prévisibles, la Société AAA est en mesure d’acquérir des instruments de
dette dont l’échéance concorde avec ses besoins de financement estimés. AAA surveille étroitement le risque de crédit afin de
réduire au minimum les pertes de crédit. Par conséquent, la Société a généralement procédé à des ventes lorsque le risque de crédit
des actifs dépassait le degré de tolérance de l’entité établi dans ses stratégies de placement et de gestion du risque, ou en raison de
besoins de financement imprévus. Les rapports présentés aux principaux dirigeants sont axés sur la qualité de crédit des actifs, sur le
rendement contractuel et sur la juste valeur des actifs dans une perspective de liquidité.

Évaluation : Même si AAA tient compte, entre autres informations, de la juste valeur des actifs financiers dans une perspective de
liquidité (c.-à-d. la somme qu’elle obtiendrait si elle les vendait), son objectif est de détenir ces actifs financiers afin d’en percevoir
les flux de trésorerie contractuels. Le modèle économique de AAA consiste à détenir les placements jusqu’à leur échéance afin que
le paiement du principal concorde avec les besoins de financement estimés de l’entité. Le fait de procéder à des ventes (même si leur
valeur est importante) ne va pas à l’encontre de cet objectif si ces ventes visent à répondre à :
 une augmentation du risque de crédit des actifs (p. ex., si les actifs ne répondent plus aux critères en matière de crédit
spécifiés dans l’énoncé de la politique de placement de l’entité);
 des besoins de financement imprévus donnant lieu à des ventes non fréquentes (p. ex., en situation de crise).

Exemple 3 Acquisitions de portefeuilles


La Société ZZZ acquiert des portefeuilles de prêts qui peuvent comprendre ou non des actifs financiers dépréciés. Si les paiements
sont en souffrance, ZZZ communiquera avec le débiteur pour tenter de réaliser les flux de trésorerie contractuels. ZZZ ne prévoit
pas vendre les prêts. À l’occasion, ZZZ conclut des swaps de taux d’intérêt afin d’échanger contre un taux d’intérêt fixe le taux
d’intérêt variable et ainsi réduire la variabilité des flux de trésorerie d’un actif financier donné.

Évaluation : L’objectif de ZZZ est de détenir des portefeuilles de prêts afin d’en percevoir les flux de trésorerie
contractuels. L’analyse resterait valable pour des prêts dépréciés (car le fait que ZZZ ne s’attende pas à percevoir la totalité des
flux de trésorerie contractuels relatifs à ces prêts n’est pas pertinent). Les swaps conclus par ZZZ afin de modifier la variabilité
des flux de trésorerie d’un portefeuille ne changent en rien le modèle économique de l’entité.

Exemple 4 Structure de titrisation


La société DDD consent des prêts hypothécaires résidentiels pour ensuite les revendre à une structure de titrisation qu’elle
contrôle et inclut donc dans sa consolidation. L’entité de titrisation perçoit les flux de trésorerie contractuels provenant des prêts
et les transmet aux investisseurs. Les prêts hypothécaires demeurent comptabilisés dans les états financiers consolidés de DDD.

Évaluation : Au niveau du groupe consolidé, les prêts hypothécaires sont accordés dans le but de les détenir afin d’en percevoir les
flux de trésorerie contractuels. Cependant, au niveau de l’entité, DDD a pour objectif de tirer des flux de trésorerie de la réalisation
de ces prêts hypothécaires par voie de vente à la structure de titrisation. En conséquence, pour les besoins de ses états financiers
individuels, DDD ne serait pas considérée comme gérant ce portefeuille dans l’objectif d’en percevoir les flux de trésorerie
contractuels.

81 Cours Instruments financiers :IFRS - Makram ZOUARI - Expert comptable


Exemples de modèles économiques du type « détention aux fins de la perception » (suite)
Exemple 5 Dépôts à terme
La société XYZ détient des dépôts à terme auprès de sa centrale provinciale (organisation détenue par les coopératives d’épargne
et de crédit agissant à titre de centrale bancaire, d’association commerciale et de bureau de service). L’objectif de XYZ consiste à
tirer des produits d’intérêts des dépôts. Si XYZ souhaite obtenir ces fonds avant l’échéance du dépôt à terme, elle subira un
ajustement des intérêts qui réduira de façon importante les produits d’intérêts gagnés. Dans le passé, XYZ a conservé ses dépôts à
terme jusqu’à l’échéance.

Évaluation : XYZ détient les dépôts à terme afin d’en tirer des produits d’intérêts et ne prévoit pas vendre les placements, car elle
subirait un ajustement des intérêts. En outre, elle a conservé par le passé les dépôts à terme jusqu’à l’échéance. Par conséquent,
XYZ détient les actifs financiers afin d’en percevoir les flux de trésorerie contractuels.

Exemple 6 Dépense d’investissement prévue


ABC Ltée place ses excédents de trésorerie dans une obligation de deux ans en vue du paiement d’une dépense d’investissement
qu’elle prévoit faire dans deux ans. Elle perçoit des intérêts sur l’obligation pendant la période de deux ans. Lorsque les
placements arrivent à échéance, l’entité utilise le produit pour financer la dépense
d’investissement.

Évaluation : L’objectif du modèle économique de l’entité consiste à percevoir des flux de trésorerie contractuels, car cette dernière
prévoit conserver l’obligation jusqu’à l’échéance.

A notre avis, il est nécessaire de mettre en place des seuils quantitatifs afin d'apprécier si les ventes réalisées
et à venir sont significatives en valeur et, par conséquent, remettraient en cause le modèle de gestion. A
notre avis, ces seuils quantitatifs sont à mettre en place par rapport aux taux de rotation du portefeuille sur
chaque période et doivent donc tenir compte de la durée de vie moyenne du portefeuille.
Exemple : Une entité détient un portefeuille d'actifs de 100 MDT d'une durée de vie moyenne de 5 ans.
L'entité effectue chaque année des ventes à hauteur de 4 MDT et s'interroge sur la compatibilité de ces
ventes avec un modèle de gestion dont l'objectif est de détenir les actifs financiers afin de recouvrer les flux
de trésorerie contractuels (modèle de gestion HTC). Ces ventes sont réalisées à leur valeur comptable. Les
ventes étant réalisées chaque année, elles ne sont pas non fréquentes. Par ailleurs, elles ne sont ni motivées
par une augmentation du risque de crédit, ni réalisées à proximité de la date d'échéance des actifs détenus.
Par conséquent, elles ne seraient compatibles avec un modèle de gestion HTC que si, prises
individuellement et en cumulé, elles sont non significatives en valeur.
L'entité envisage deux approches afin de définir un seuil à partir duquel les ventes sont considérées comme
significatives :
Approche 1 : elle définit un seuil de significativité de 5 % par an sur la valeur comptable du portefeuille au
moment de la cession. Selon cette approche, les cessions annuelles représentent 4 % de la valeur du
portefeuille de l'actif et par conséquent ne remettent pas en cause le modèle de gestion HTC.
Approche 2 : l'entité définit un seuil de significativité de 10 % sur la durée de vie moyenne de 5 ans. Les
cessions représentent environ 20 % de la valeur des actifs du portefeuille (4 MDT * 5 ans / 100 MDT) et

82 Cours Instruments financiers :IFRS - Makram ZOUARI - Expert comptable


sont donc supérieures au seuil défini. Une cession de 4 MDT chaque année ne serait donc pas cohérente
avec un modèle de gestion HTC.

Solution de l'exemple

Le seuil défini dans la vue 1 mesure la significativité de la valeur des ventes mais uniquement prises
individuellement car le seuil est défini pour chaque année. Seule la vue 2, établissant un seuil à 10 % de
manière cumulée, permet de mesurer le caractère significatif des cessions prises individuellement et
globalement. Si ce seuil devait être annualisé, il correspondrait à un seuil de cession de l'ordre de 2 % par
an. On constate ainsi que les cessions de 4 MDT, représentant 4 % par an, sont significatives en valeur,
prises individuellement et globalement et remettent donc en cause le modèle de gestion HTC.

2- Modèle économique du type « détention aux fins de la perception et en vue de la vente » HTCS : held
to collect and sell

Le modèle économique du type « détention aux fins de la perception et en vue de la vente » est le
deuxième type de modèle économique que les principaux dirigeants de l’entité peuvent utiliser pour gérer
leurs actifs financiers. Dans ce type de modèle économique, la perception des flux de trésorerie
contractuels et la vente d’actifs financiers sont toutes deux essentielles à l’atteinte de l’objectif du modèle
économique.

Voici quelques exemples d’objectifs de ce type de modèle économique :

gérer les besoins quotidiens de liquidités;


maintenir un profil particulier de rendement des intérêts;
faire correspondre la durée des actifs financiers et la durée des passifs que financent ces actifs.

D’ordinaire, ce modèle économique est associé à des ventes d’une fréquence et d’une valeur plus élevées
que dans le cas du modèle économique du type « détention aux fins de la perception », car la vente
d’actifs financiers est essentielle à l’atteinte de l’objectif de ce modèle économique, alors qu’elle est
seulement accessoire pour le modèle économique du type « détention aux fins de la perception ».
Cependant, aucun seuil de fréquence ou de valeur des ventes n’a été établi.

Voici des exemples de situations adaptés de l’IFRS 9 où l’objectif du modèle économique de l’entité
peut être atteint à la fois par la perception de flux de trésorerie contractuels et par la vente d’actifs
financiers. Ce n’est pas une liste exhaustive : ces exemples ne visent pas à traiter de tous les facteurs
pouvant présenter un intérêt pour l’appréciation du modèle économique suivi par l’entité ni à préciser
l’importance relative des facteurs.

83 Cours Instruments financiers :IFRS - Makram ZOUARI - Expert comptable


Exemples de modèles économiques de type « détention aux fins de la perception et en vue de la vente »
(IFRS 9.B4.1.4C)

Exemple 1 Besoins quotidiens de liquidités


La société XYZ investit dans des obligations pour répondre à ses besoins de liquidités à court terme. Elle conclut des ventes, car
elle investit dans des actifs assortis de rendements plus élevés ou d’une durée qui concorde mieux avec celle de ses passifs.
Habituellement, cette stratégie donne lieu à des ventes d’une fréquence élevée et d’une valeur importante. Le rendement du
portefeuille :
 est géré activement afin de réduire au minimum les coûts assumés par la société nécessaires pour satisfaire ses besoins
quotidiens en matière de liquidités;
 se compose des flux de trésorerie contractuels perçus ainsi que des profits et des pertes réalisés sur la vente de ces
placements.

Évaluation : L’objectif du modèle économique de XYZ est de maximiser le rendement du portefeuille afin de répondre aux
besoins quotidiens de liquidités. XYZ y parvient à la fois par la perception de flux de trésorerie contractuels et par la vente d’actifs
financiers, lesquelles sont toutes deux essentielles à l’atteinte de l’objectif du modèle économique.

Exemple 2 Dépense d’investissement prévue


La Société AAA prévoit une importante sortie de trésorerie dans cinq ans liée à une dépense d’investissement considérable. Elle a
commencé à placer ses excédents de trésorerie dans des obligations à court et à long terme pour financer la dépense. Bon nombre
des actifs financiers arrivent à échéance après cinq ans. AAA perçoit des intérêts sur la durée de l’obligation; cependant, pour
maximiser l’entrée de trésorerie en vue de la dépense d’investissement prévue, la Société pourrait aussi vendre les obligations
pour réinvestir dans des actifs au rendement plus élevé. La rémunération des gestionnaires du portefeuille est fondée sur le
rendement global qui en est tiré.

Évaluation : L’objectif de AAA consiste à percevoir des flux de trésorerie contractuels et à vendre des actifs financiers, selon ce
qui maximisera le rendement du portefeuille.

Si la rémunération des gestionnaires était fondée sur la juste valeur du portefeuille, il faudrait effectuer une analyse additionnelle
ou faire preuve de jugement pour conclure à un tel modèle économique, car la rémunération ne semblerait pas concorder avec les
autres faits propres à la situation.
Exemple 3 Passifs d’assurance
Compagnie d’assurance ZZZ détient un portefeuille d’actifs financiers dont elle utilise les flux de trésorerie
contractuels pour régler les passifs d’assurance à mesure qu’ils deviennent exigibles. Elle procède régulièrement à d’importantes
opérations d’achat et de vente d’actifs financiers pour rééquilibrer son portefeuille et répondre aux besoins de trésorerie
nécessaires au règlement de ces passifs.

Évaluation : L’objectif de la Compagnie d’assurance ZZZ consiste à financer les passifs d’assurance en percevant les flux de
trésorerie contractuels sur les actifs financiers à mesure qu’ils deviennent exigibles et en vendant des actifs financiers afin de
maintenir le profil recherché pour le portefeuille d’actifs. Par conséquent, la perception de flux de
trésorerie contractuels et la vente d’actifs financiers sont essentielles à l’atteinte de l’objectif du modèle économique.

84 Cours Instruments financiers :IFRS - Makram ZOUARI - Expert comptable


Exemples de modèles économiques de type « détention aux fins de la perception et en vue de la vente » (suite)

Exemple 4 Ventes exigées par un organisme de réglementation


La société ABC détient des actifs financiers pour répondre à ses besoins quotidiens de liquidités. La Credit Union Deposit
Guarantee Corporation exige d’ABC qu’elle vende régulièrement une tranche importante de ses actifs financiers afin de prouver
que les actifs sont très liquides. Le rendement du portefeuille se compose des flux de trésorerie contractuels perçus ainsi que des
profits et des pertes réalisés sur la vente des actifs financiers.

Évaluation : Comme ABC est tenue par l’organisme de réglementation qui l’encadre de vendre une tranche importante de ses
actifs financiers afin d’en prouver la liquidité, l’objectif de son modèle économique est atteint à la fois par la perception de flux
de trésorerie contractuels et la vente d’actifs financiers.

3- Autres modèles économiques

Les actifs financiers dont la détention ne s’inscrit pas dans l’un ou l’autre des modèles économiques
suivants sont évalués à la juste valeur par le biais du résultat net :
modèle économique de type « détention aux fins de la perception »;
modèle économique du type « détention aux fins de la perception et en vue de la vente ».

Voici des exemples de modèles économiques tirés de l’IFRS 9 qui donnent lieu à ce type d’évaluation .

Exemples de modèles économiques autres que du type « détention aux fins de la perception » et « détention aux fins de la
perception et en vue de la vente »
Exemple 1 Actifs financiers gérés avec l’objectif de tirer des flux de trésorerie de leur réalisation par voie de vente
Dans une telle situation, la juste valeur des actifs financiers joue un rôle prépondérant, car l’entité prend des décisions en s’y fondant
et gère les actifs de manière à réaliser cette juste valeur. Dans ce cas, l’objectif de l’entité l’amène habituellement à acheter et à
vendre activement.

L’objectif d’un tel modèle économique est atteint par la vente d’actifs financiers afin de réaliser des profits sur la juste valeur. Bien
que des flux de trésorerie contractuels seront perçus pendant la détention des actifs financiers, la perception des flux de trésorerie
contractuels est accessoire à l’atteinte de l’objectif du modèle économique.

Exemple 2 Portefeuille dont la gestion ainsi que l’évaluation du rendement reposent sur la juste valeur
L’entité détient des actifs financiers et des passifs financiers comportant un ou plusieurs risques communs, lesquels sont gérés et
évalués sur la base de la juste valeur selon une politique de gestion du risque documentée. Il arrive souvent que ces actifs financiers
et passifs financiers soient détenus à des fins de variations de la juste valeur en sens contraire qui tendent à se compenser.

Dans une telle situation, l’entité s’intéresse d’abord à la juste valeur pour évaluer le rendement des actifs et prendre des
décisions. La perception de flux de trésorerie n’a qu’un rôle accessoire dans ce modèle économique.

85 Cours Instruments financiers :IFRS - Makram ZOUARI - Expert comptable


Module IFRS Cours : Instruments financiers IAS 32, IAS39, IFRS 09 et IFRS 07

Exemples de modèles économiques autres que du type « détention aux fins de la perception » et « détention
aux fins de la perception et en vue de la vente » (suite)

Exemple 3 Portefeuille qui répond à la définition d’actifs financiers détenus à des fins de transaction
Dans ce contexte, un placement détenu à des fins de transaction s’entend d’un actif financier qui remplit l’un
des critères suivants :
 il est acquis ou assumé principalement en vue d’une revente prochaine ou d’un rachat prochain;
 lors de sa comptabilisation initiale, il fait partie d’un portefeuille d’instruments financiers déterminés qui
sont gérés ensemble et qui présentent des indications d’un profil récent de prise de profits à court terme.

Dans le cas des portefeuilles détenus à des fins de transaction, la perception des flux de trésorerie contractuels n’a qu’un
rôle accessoire dans l’atteinte de l’objectif du modèle économique, soit la vente d’actifs financiers. Par conséquent, de
tels portefeuilles d’actifs financiers doivent être évalués à la juste valeur par le biais du résultat net.

b- Instruments de capitaux propres: Décision irrévocable d’évaluer l’investissement en


titres de capitaux propres à la juste valeur par le biais des autres éléments du résultat
global

Aux termes de l’IFRS 9, l’entité peut faire le choix irrévocable, lors de la comptabilisation
initiale, de présenter dans les autres éléments du résultat global les variations futures de la
juste valeur d’un investissement en instruments de capitaux propres, sauf si le placement est
:

 détenu à des fins de transaction;


 une contrepartie éventuelle comptabilisée par un acquéreur dans un regroupement
d’entreprises.

Si l’investissement en titres de capitaux propres n’est pas admissible au choix irrévocable de


procéder à l’évaluation à la juste valeur par le biais des autres éléments du résultat global, ou
si l’entité décide de ne pas s’en prévaloir, il doit être évalué à la juste valeur par le biais du
résultat net. Ce choix se fait instrument par instrument.

Étape 3 : Éliminer ou réduire une non-concordance comptable (Instruments de


dettes)

Malgré les critères des SPPI et du modèle économique, l’entité peut, lors de la comptabilisation
initiale, désigner irrévocablement un actif financier comme étant évalué à la Juste Valeur par le Biais
du Résultat Net. Cette désignation n’est permise que si elle élimine ou réduit sensiblement une
incohérence dans l’évaluation ou la comptabilisation (parfois appelée « non-concordance comptable
») qui, autrement, découlerait de l’évaluation d’actifs ou de passifs ou de la comptabilisation des
profits ou pertes sur ceux-ci sur des bases différentes.

a) Quand une non-concordance comptable peut-elle se produire?

86 Cours Instruments financiers :IFRS - Makram ZOUARI - Expert comptable


Module IFRS Cours : Instruments financiers IAS 32, IAS39, IFRS 09 et IFRS 07

Une non-concordance comptable peut se produire en l’absence de désignation à la juste valeur par le
biais du résultat net. Par exemple, la société A détient une créance qui remplit les critères des SPPI et
du modèle économique et qui, par conséquent, est classé et évalué au coût amorti (les variations de
la juste valeur n’étant alors pas comptabilisées). La société détient un passif dérivé sur swap de taux
d’intérêt classé et évalué à la juste valeur par le biais du résultat net, qu’elle juge comme étant
connexe. Dans une telle situation, il y a non-concordance comptable, et la société pourrait conclure
que ses états financiers
fourniraient des informations d’une pertinence accrue si l’actif et le passif étaient tous deux évalués à
la juste valeur par le biais du résultat net.

b) Cette désignation doit-elle être appliquée systématiquement à toutes les transactions


similaires?

Non. La décision de l’entité de désigner un actif financier comme étant à la Juste Valeur par le
Biais du Résultat Net est semblable à un choix de méthode comptable; cependant, contrairement à
un choix de méthode comptable, il n’est pas obligatoire de l’appliquer systématiquement à toutes
les transactions similaires.

Les paragraphes B4.1.30 à 32 de l’IFRS 9 présentent d’autres exemples et indications d’application


que devrait consulter une entité songeant à utiliser cette désignation. Cette désignation n’est pas
traitée plus en détail dans le présent cours.

87 Cours Instruments financiers :IFRS - Makram ZOUARI - Expert comptable


Module IFRS Cours : Instruments financiers IAS 32, IAS39, IFRS 09 et IFRS 07

Étape 4 : Déterminer la base d’évaluation

a. L’évaluation initiale :

Les règles comptables relatives à l’évaluation initiale s’avèrent plutôt simples. Au moment où
une entreprise comptabilise un actif financier pour la première fois, parce qu’elle devient partie
prenante aux dispositions contractuelles de cet actif, elle évalue ce même actif à sa juste valeur.
En règle générale, la juste valeur correspond aux prix de la transaction, c’est-à-dire la juste valeur
de la contrepartie cédée pour devenir détenteur de l’actif financier. Font exception à cette règle
les créances clients qui doivent être comptabilisées au montant de contrepartie auquel l’entreprise
s’attend à avoir droit lorsqu’elles ne comportent pas une composante financement importante et
qu’elles seront recouvrées dans moins d’un an. Dans ce cas, le prix de la transaction semble
différer de la juste valeur. Par exemple, considérons le cas d’une entreprise qui obtient un effet à
recevoir de 1 000 DT dans 1 an, portant un taux d’intérêt de 3 %, alors que le taux du marché
s’élève à 7 %. Dans ce cas la juste valeur de l’effet correspond à la valeur des rentrées futures de
trésorerie, actualisées aux taux de 7 %, ce qui donne un montant inférieur à la valeur nominale de
1 000 DT, soit 963 DT.

JV = (1 000+ (1 000 x 3%))/(1+7%) = 1 030 /1.07 = 963.


Exemple :
Une société a vendu de la marchandise à une association ; le montant de la cession s’élève à 15
000 DT n’ayant pas un besoin urgent de trésorerie, la société a accordé un payement échelonné
sur les 2 années à venir sans intérêt alors que le taux du marché est de 6%.

JV = ∑ flux / (1+t)n
P I Total Flux actualisé
N 7 500 0 7 500 7 500/ 1.06 =7 075
N+1 7 500 0 7 500 7 500/ (1.06)2 =6 675

JV = 7 075 + 6 675 = 13 750 DT.

Client B Début N 13 750 Client


13 750
7 Vente 13 750 825 7 500
Client B Fin N 825 425 7 500
7 Pdt finc 825 13 750 *6%
TR D° 7 500
Client 7 500
Fin N+1
Client 425
(13 750 + 825 – 7 500) * 6%
7 Pdt finc 425
TR D° 7 500
Client 7500

88 Cours Instruments financiers :IFRS - Makram ZOUARI - Expert comptable


Module IFRS Cours : Instruments financiers IAS 32, IAS39, IFRS 09 et IFRS 07

Lorsque la juste valeur est attestée par un cours sur un marché actif ou qu’elle repose
uniquement sur des données d’entrée observables, donc lorsqu’elle est très fiable, on
comptabilise initialement l’actif financier à sa juste valeur. Cette juste valeur initiale correspond
au prix d'acquisition de l'instrument, sauf exception (cas, par exemple, d'une transaction hors
marché), dans ce cas, l'écart entre celle-ci et le prix de la transaction est comptabilisé comme un
profit ou une perte. Cependant, si la juste valeur n’est pas attestée par un cours sur un marché
actif ou si elle repose sur des données d’entrée non observables, l’instrument financier est
comptabilisé au prix de la transaction.

Exemple :

Une société achète un placement en actions au coût de 1 000 DT, dont la juste valeur est de 950
DT.

En pratique Lorsque l'instrument acquis voit son coupon d'intérêt comptabilisé de manière
distincte de ses variations de valeur pied de coupon, le montant du coupon couru à la date
d'acquisition est amorti sur la période allant jusqu'à la date suivante de paiement du coupon ou de
refixation du taux variable (IFRS 9.B5.4.4).

Le 15/05/N, une entreprise acquiert sur le marché secondaire une obligation d'Etat
d'un nominal de 100 DT, à échéance 5 ans, avec un coupon payant le taux variable
Euribor 3 mois, au prix pied de coupon de 99,95. Sachant que le 31/03/N, lors de la
dernière refixation du taux variable, l'Euribor 3 mois s'établissait à 4,50 %, c'est sur
cette base que sera payé le prochain coupon d'intérêt au 30/06/N. A la date
d'acquisition, l'Euribor 3 mois s'élève à 4,75 %.Le 15/05/N, le prix de marché de
l'obligation se détermine de la manière suivante :100,528 = 100 × [1 + (4,50 % ×
90/360)] / [1 + (4,75 % × 45/360)].Le coupon couru à l'achat vaut : 0,5625 [soit 100
× (4,50 % × 45/360)].La valeur pied de coupon de l'obligation vaut donc 99,966 (soit
100,528 - 0,562), soit les 99,95 annoncés ci-avant (avec arrondis).
Solution de l'exemple
La décote pied de coupon de 0,034 (soit 100 - 99,966) correspond au différentiel de
taux variable sur le coupon d'intérêt trimestriel et doit donc être amortie sur la

89 Cours Instruments financiers :IFRS - Makram ZOUARI - Expert comptable


Module IFRS Cours : Instruments financiers IAS 32, IAS39, IFRS 09 et IFRS 07

période se terminant au 30/06/N.


Pour le traitement de la prime ou décote relative à un instrument de dettes à taux variable.

Les écritures comptables sont les suivantes :


- Le 15/05/N, à l'acquisition du titre :
Titres évalués à la juste valeur par OCI (JVOCI, dont pied de
Dt 100,528
coupon 99,95 et coupon couru à l'achat 0,562)

Ct Trésorerie 100,528

Enregistrement du titre acquis

- Le 30/06/N, à la clôture semestrielle :


Dt Titres JVOCI 0,562

Ct Produits d'intérêt 0,562

Enregistrement des intérêts courus depuis la date d'acquisition

Dt Titres JVOCI 0,034

Ct Produits d'intérêt 0,034

Etalement actuariel de la décote

Dt Trésorerie 1,125

Ct Titres JVOCI 1,125

Enregistrement de la tombée du coupon

Remarque Le 30/06/N, le solde net du compte Titres fait apparaître un montant de 100 (soit le
montant nominal de l'obligation à taux variable).

- Comptabilisation d'un engagement de financement

En général, un engagement de financement (ouverture de crédit) est traité comme une opération
ne devant pas donner lieu à la comptabilisation d'un dérivé au bilan. S'il est probable que le prêt
sera mis en place, les commissions reçues sont différées et intégrées au TIE du futur prêt. Cet
engagement donne lieu à provisionnement pour risque de crédit selon les dispositions d'IFRS 9.
Enfin, il est soumis aux dispositions d'IFRS 7 en matière d'informations à fournir en annexe.

Des dispositions particulières existent pour certains types d'engagements de financement (entrant
dans le champ d'application d'IFRS 9) :
- engagements octroyés à des conditions inférieures à celles du marché ;

90 Cours Instruments financiers :IFRS - Makram ZOUARI - Expert comptable


Module IFRS Cours : Instruments financiers IAS 32, IAS39, IFRS 09 et IFRS 07

- engagements avec possibilité d'un dénouement « net » (en trésorerie ou par remise d'un autre
instrument financier) ;- engagements dont les prêts sont cédés aussitôt après leur mise en place ;
- engagements auxquels la banque applique l'option juste valeur.
Il existe plusieurs exceptions au traitement général décrit précédemment:
1. Engagements de financement dont les conditions sont inférieures aux conditions de
marché: De tels engagements offrent la possibilité de mettre en place un prêt à un taux d'intérêt
inférieur au taux du marché (IFRS 9.BCZ2.7).Lors de leur comptabilisation initiale, ces
engagements doivent être évalués à leur juste valeur (IFRS 9.2.3c et .5.1.1), la contrepartie de la
décote étant comptabilisée en perte au compte de résultat, sauf à démontrer que la « faveur »
accordée rémunère l'acquisition d'un autre actif (ce qui ne sera généralement pas le cas).Par la
suite, ces engagements sont évalués au montant le plus élevé entre (IFRS 9.2.3 et .4.2.1d) :
- le montant de la provision déterminée conformément à IFRS 9.5.5 ; et
- le montant initialement comptabilisé, diminué le cas échéant du produit déterminé selon IFRS
15 ;- à moins que lesdits engagements ne soient évalués à la juste valeur par le biais du compte
de résultat (voir ci-après).
Remarques : 1. Le Board précise qu'en l'absence d'une telle obligation, les passifs résultant de ce type
d'engagements (hors marché) pourraient ne pas figurer au bilan dès lors que dans de nombreux cas, aucun
versement initial n'est perçu (IFRS 9.BCZ2.7). L'obligation d'évaluer l'engagement à sa juste valeur initiale et de
procéder à l'amortissement ultérieur de cette juste valeur permet de constater un passif, même en l'absence de toute
provision constituée en application d'IAS 37.2. Le « montant initialement comptabilisé » représente la juste
valeur de l'engagement de financement accordé. Cette juste valeur sera d'autant plus élevée que les conditions du
prêt seront plus favorables que celles du marché.

91 Cours Instruments financiers :IFRS - Makram ZOUARI - Expert comptable


Module IFRS Cours : Instruments financiers IAS 32, IAS39, IFRS 09 et IFRS 07

b. Comptabilisation des frais de transaction :

Cette directive concernant l’évaluation initiale n’est pas influencée par le classement initial de
l’actif financier dont traitait la partie précédente.

Ce classement initial détermine cependant la comptabilisation des coûts de transaction. Il s’agit


de l’ensemble des couts directement liés à l’opération et que l’entreprise n’aurait pas engagés si
elle n’avait pas acheté l’actif financier. Mentionnons, à titre d’exemple, les commissions ou les
honoraires versés aux agents, ainsi que les taxes non remboursables. Les couts de transaction
excluent les frais de financement ainsi que les frais d’administration généraux, qui ne sont pas
directement rattachés à l’actif financier.

Exemple :

La société « BMS » achète au coût de 100 000 DT un lot de créance dont les conditions
contractuelles font en sorte que les flux de trésorerie attendus sont encaissables à des dates fixes
et couvrent uniquement du principal et des intérêts sur le principal restant à recouvrir.

Pour acheter ce lot, la société a bénéficié des services d’un intermédiaire financier qui a exigé des
honoraires de 1 000 DT.

92 Cours Instruments financiers :IFRS - Makram ZOUARI - Expert comptable


Module IFRS Cours : Instruments financiers IAS 32, IAS39, IFRS 09 et IFRS 07

Tableau récapitulatif :
Traitement comptable des coûts de transaction

Ajoutés à ou soustraits de la juste valeur des actifs et


Nature des actifs et passifs passifs financiers ou dérivés :
financiers ou dérivés Coûts de transaction à Coûts de transaction à la
l'entrée sortie
- évalués au coût amorti Oui (1)

- évalués à la juste valeur avec


contrepartie des variations de valeur par Non (2)
résultat Non (4)

- évalués à la juste valeur avec


contrepartie des variations de valeur en Oui (3)
autres éléments du résultat global (OCI)

(1) Coûts de transaction pris en compte dans le TIE (instruments comptabilisés au coût amorti)(2) Coûts de transaction
directement comptabilisés en charges au compte de résultat, lors de la comptabilisation initiale de l'instrument.(3) Coûts
de transaction : - « gelés » en autres éléments du résultat global (OCI) recyclables et rapportés au compte de résultat lors
d'une dépréciation ou de la décomptabilisation de l'instrument, uniquement s'il s'agit d'un instrument de dette ;- amortis
via le TIE s'il s'agit d'un instrument de dette (obligation ou autre) (IFRS 9.B5.2.2).Pour plus de précisions sur ce point,.(4)
Les coûts de sortie ne sont jamais pris en compte avant la cession effective de l'instrument (IFRS 9.IG E1.1).

En pratique, la comptabilisation au coût amorti selon la méthode du taux d'intérêt effectif (TIE)
aboutit à l'intégration dans le produit d'intérêt des coûts de transaction, des commissions reçues
ainsi que des primes et décotes. Par ailleurs, l'entité doit calculer le TIE sur la durée de vie
estimée du prêt, en tenant compte de ses possibilités de remboursement anticipé

93 Cours Instruments financiers :IFRS - Makram ZOUARI - Expert comptable


Module IFRS Cours : Instruments financiers IAS 32, IAS39, IFRS 09 et IFRS 07

Coût amorti d'un prêt Le 1/01/N, une banque octroie un prêt de 1 000 à un
particulier. Ce prêt porte intérêt à 6 % (taux facial). Le prêt est à échéance 3 ans et
est remboursable en trois annuités constantes de 374*. Pour mettre en place le prêt,
la banque a payé une commission d'apporteur d'affaires de 50 et refacturé des frais
de dossier de 41. Les conditions du prêt sont des conditions de marché pour ce type
d'emprunteur.
-n
(*) Selon la table d'annuité constante, a = i / [1 - (1 + i) ] avec « a » valeur de chacun des n
versements périodiques qui amortissent en n périodes un capital initial de 1 € (intérêts payables en
fin de période) porteur d'un taux d'intérêt de i %. Pour un taux de 6 % et un prêt d'échéance 3 ans,
a = 0,374109813.

Le tableau d'amortissement remis au client est le suivant :


Année N Année N+1 Année N+2
Annuité d'amortissement constante 374 374 374

Intérêts 60 41 21

Capital 314 333 353

Solution de l'exemple
Deux approches sont possibles selon que la banque anticipe (ou non) un
remboursement anticipé du prêt :1. TIE tenant compte des coûts de transaction Le
TIE du prêt est calculé en tenant compte des 9 de coûts de transactions nets (50 - 41)
supportés par la banque. Il s'agit du taux (calculé par itération) qui permet d'égaliser
les flux futurs de remboursement (trois flux de 374 en N, N+1 et N+2) au montant
initialement déboursé (1 009). Ce taux s'élève à 5,5 %.L'enregistrement comptable est
le suivant :a. Le 1/01/N, lors de l'octroi du prêt :
Dt Actif évalué au coût amorti (1 000 + 50 - 41) 1 009

Ct Trésorerie (1 000 - 41) 959

Ct Apporteur d'affaires 50

b. Le 31/12/N, lors de la première échéance de remboursement :


Dt Actif évalué au coût amorti 55

Produit d'intérêt Intérêts courus (TIE = 5,5 %) : 1 009 × 5,5 % =


Ct 55
55

Dt Trésorerie 374

Ct Actif évalué au coût amorti 374

94 Cours Instruments financiers :IFRS - Makram ZOUARI - Expert comptable


Module IFRS Cours : Instruments financiers IAS 32, IAS39, IFRS 09 et IFRS 07

Remarque Le coût amorti du prêt s'élève à 690 (1 009 + 55 - 374).

c. Le 31/12/N+1, lors de la deuxième échéance de remboursement :


Dt Actif évalué au coût amorti 38

Produit d'intérêt Intérêts courus (TIE = 5,5 %) : 690 × 5,5 % =


Ct 38
38

Dt Trésorerie 374

Ct Actif évalué au coût amorti 374

Remarque Le coût amorti du prêt s'élève à 354 (690 + 38 - 374).

d. Le 31/12/N+2, lors de la dernière échéance de remboursement :


Dt Actif évalué au coût amorti 20

Ct Produit d'intérêtIntérêts courus (TIE = 5,5 %) : 354 × 5,5 % = 20 20

Dt Trésorerie 374

Ct Actif évalué au coût amorti 374

Remarque Le coût amorti du prêt s'élève à 0 (354 + 20 - 374).

2. TIE tenant compte des coûts de transaction et d'un remboursement anticipé en fin
d'année N+1 Lors de la mise en place du prêt, la banque estime qu'il y a de fortes
chances qu'il soit remboursé par anticipation en fin d'année N+1, avec application
d'une pénalité de 3 %. Dans ce cas, le règlement demandé au client en fin d'année
N+1 s'élèverait à 697, calculé de la manière suivante :
- capital restant à rembourser en fin d'année N+1 = 353 (1 000 - 314 - 333) ;-
pénalité de 3 % = 11 (soit 353 × 3 %) ; - total du remboursement effectué en fin
d'année N+1 : 738 = 374 (annuité normale) + 353 (capital restant dû) + 11
(pénalité).
Le TIE recalculé en tenant compte d'un remboursement anticipé en fin d'année N+1
et de la pénalité de 3 % s'élève à 6,04 % (calcul par itération).

La méthode du TEG permet d’intégrer progressivement, dans la charge d’intérêt l’écart favorable
pour le souscripteur des obligations (prime d’émission). La différence entre l’intérêt apparent
versé sur l’intérêt facial et l’intérêt calculé à l’aide du TEG s’analyse donc comme un
amortissement de la prime d’émission nette des frais d’émission.

95 Cours Instruments financiers :IFRS - Makram ZOUARI - Expert comptable


Module IFRS Cours : Instruments financiers IAS 32, IAS39, IFRS 09 et IFRS 07

La méthode d’amortissement utilisée est donc une méthode actuarielle (financière) qui se
distingue des méthodes classiques (linéaire en fonction de la durée de l’EO ou au prorata des
intérêts courus), qui donnent des résultats plus inexacts sur des durées longues.

Le taux d’intérêt effectif est le taux qui actualise exactement les décaissements ou encaissement
de futures / le durée de vie prévue de l’instrument financier :

V0 =∑ flux / (1+t)n

96 Cours Instruments financiers :IFRS - Makram ZOUARI - Expert comptable


Module IFRS Cours : Instruments financiers IAS 32, IAS39, IFRS 09 et IFRS 07

Exceptions au principe général appliqué lors de la


comptabilisation initiale
Date de comptabilisation des achats ou ventes de titres normalisés (« regular way »)

Un achat normalisé ou une vente normalisée est l'achat ou la vente d'un actif financier en vertu
d'un contrat dont les modalités imposent la livraison de l'actif dans le délai défini généralement
par la réglementation ou par une convention sur le marché concerné (IFRS 9.A).

Selon IFRS 9.3.1.2, un achat ou une vente « normalisé » d'actifs financiers doit être
comptabilisé ou décomptabilisé, selon le cas, en utilisant le principe de la comptabilisation :
- soit à la date de transaction ;
- soit à la date de règlement.
Le choix de l'une ou l'autre méthode est optionnel. Toutefois, la méthode retenue doit être
appliquée de manière homogène à toutes les opérations d'achats ou de ventes d'actifs financiers
appartenant à une même catégorie , telle que définie par IFRS 7.8A.

Dans ce cadre, les actifs détenus à des fins de transaction, ceux désignés à la juste valeur par le biais du compte
de résultat et les placements dans les instruments de capitaux propres à la juste valeur en contrepartie des autres
éléments du résultat global constituent des catégories distinctes l'une de l'autre (IFRS 9.B3.1.3).

1. Comptabilisation à la date de transaction (« trade date ») La date de transaction (encore


appelée date de négociation) est la date à laquelle l'entité s'engage à acheter ou à vendre un
actif financier. Dans ce cas, l'opération d'achat (ou de vente) est comptabilisée à la date à
laquelle l'entité s'engage à acheter (ou à vendre) les actifs concernés (IFRS 9.B3.1.5), de la
manière suivante :
a. s'il s'agit d'un achat, l'entité enregistre un actif à recevoir en contrepartie d'une dette ;
b. s'il s'agit d'une vente, il y a, d'une part, décomptabilisation des actifs vendus et
enregistrement d'un résultat de cession et, d'autre part, enregistrement d'une créance sur
l'acheteur.
En règle générale, la créance ou la dette ne porte intérêt qu'à compter de la date de règlement
correspondant à la date de transfert de propriété (IFRS 9.B3.1.5).
2. Comptabilisation à la date de règlement/livraison (« settlement date ») La date de
règlement est la date de livraison du bien acquis ou cédé. Dans ce cas (IFRS 9.B3.1.6) :
a. s'il s'agit d'un achat, l'entité enregistre les actifs acquis le jour de leur réception ;
Dans le cas d'un achat, lorsqu'une entité choisit un enregistrement à la date de règlement, elle doit
comptabiliser les variations de juste valeur des actifs à recevoir entre la date de transaction et la date de
règlement de la même manière qu'elle comptabilise les actifs acquis, à savoir (IFRS 9.B3.1.6) :
- pour les actifs comptabilisés au coût amorti : pas de comptabilisation de variation de juste valeur ;- pour les
actifs évalués à leur juste valeur par résultat (c'est-à-dire les actifs détenus à des fins de transaction ou ceux

97 Cours Instruments financiers :IFRS - Makram ZOUARI - Expert comptable


Module IFRS Cours : Instruments financiers IAS 32, IAS39, IFRS 09 et IFRS 07

pour lesquels l'option juste valeur est appliquée) : comptabilisation de la variation de juste valeur en résultat ;-
pour les actifs évalués à leur juste valeur en contrepartie des autres éléments du résultat global (OCI) :
comptabilisation de la variation de juste valeur en OCI (recyclables ou non, selon le cas).

b. s'il s'agit d'une vente, l'entité décomptabilise les actifs le jour de leur livraison et
enregistre corrélativement le résultat de cession.
Dans le cas d'une vente, le prix de cession est arrêté au cours du jour de la date de transaction (gain ou perte «
figé » à cette date, comme illustré dans l'exemple 2 ci-après (IFRS 9.IG D.2.2) ; le vendeur n'enregistre donc
aucune variation de juste valeur entre la date de transaction et la date de règlement. Cette variation de valeur
est, par ailleurs, comptabilisée chez l'acheteur comme au point 2a. ci-avant, voir exemple 1 ci-après (IFRS 9.IG
D.2.1).

Achat de titres (extrait d'IFRS 9.IG D.2.1) Le 29/12/N, une entité achète des actifs
pour 1 000 DT (juste valeur des actifs à cette date). Elle clôture ses comptes le
31/12/N, date à laquelle les actifs valent 1 002 DT. Le 4/01/N+1, date de
règlement/livraison des actifs, les titres cotent 1 003 DT. Par simplification, il n'est
pas tenu compte des coûts de transaction. Les actifs sont classés en actifs évalués à la
juste valeur en contrepartie des autres éléments du résultat global (JVOCI).
Solution de l'exemple 1
Les écritures, constituées par nos soins, sont les suivantes :
a. Enregistrement selon la date de transaction (négociation) :
- Le 29/12/N, à la date de négociation :
Dt Actifs évalués à la JVOCI 1 000

Ct Dette 1 000

- Le 31/12/N, à la date de clôture :


Dt Actifs évalués à la JVOCI 2

Ct Autres éléments du résultat global (OCI) 2

- Le 4/01/N+1, lors du règlement/livraison :


Dt Dette 1 000

Ct Trésorerie 1 000

Dt Actifs évalués à la JVOCI 1

Ct Autres éléments du résultat global (OCI) 1

Les soldes au bilan sont les suivants, respectivement au 31/12/N et au 4/01/N+1 :

98 Cours Instruments financiers :IFRS - Makram ZOUARI - Expert comptable


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Bilan au 31/12/N Bilan au 4/01/N+1

Actif Passif Actif Passif

Actifs évalués à 1 002 OCI 2 Actifs évalués à 1 003 OCI 3


la JVOCI la JVOCI

Dette 1 000

b. Enregistrement selon la date de règlement/livraison :


- Le 29/12/N, à la date de négociation : aucune écriture au bilan. - Le 31/12/N, à la
date de clôture :
Dt Créance (Actifs évalués à la JVOCI à recevoir) 2

Ct Autres éléments du résultat global (OCI) 2

- Le 4/01/N+1, lors du règlement/livraison :


Dt Actifs évalués à la JVOCI 1 003

Ct Trésorerie 1 000

Ct Autres éléments du résultat global (OCI) 1

Ct Titres à recevoir 2

Les soldes au bilan sont les suivants, respectivement au 31/12/N et au 4/01/N+1 :


Bilan au 31/12/N Bilan au 4/01/N+1

Actif Passif Actif Passif

Créance(Actifs 2 OCI 2 Actifs évalués à 1 003 OCI 3


évalués à la la JVOCI
JVOCI à recevoir)

Vente d'actifs financiers (extrait d'IFRS 9.IG D2.2) Le 29/12/N, une entité vend des
actifs précédemment acquis 1 000 DT pour 1 010 DT (juste valeur des actifs à cette
date-là). Elle clôture ses comptes le 31/12/N, date à laquelle les actifs valent 1 012
DT. Le règlement/livraison a lieu le 4/01/N+1, date à laquelle les actifs cotent 1 013
DT. Les actifs sont classés en actifs évalués à la juste valeur en contrepartie des
autres éléments du résultat global (JVOCI, recyclables).
Solution de l'exemple 2
Les écritures, constituées par nos soins, sont les suivantes :a. Enregistrement selon la
date de transaction (négociation) :
- Le 29/12/N, à la date de négociation :

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Dt Créance sur acheteur 1 010

Ct Actifs évalués à la JVOCI 1 010

Dt Autres éléments du résultat global (OCI) 10

Ct Résultat de cession 10

- Le 31/12/N, à la date de clôture : aucune écriture.- Le 4/01/N+1, lors du


règlement/livraison :
Dt Trésorerie 1 010

Ct Créance 1 010

Les soldes au bilan sont les suivants, respectivement au 31/12/N et au 4/01/N+1 :


Bilan au 31/12/N Bilan au 4/01/N+1

Actif Passif Actif Passif

Créance (sur 1 010 Résultat de 10 Trésorerie 1 010


acheteur) cession

b. Enregistrement selon la date de règlement/livraison :


- Le 29/12/N, à la date de négociation :
Dt Actifs évalués à la JVOCI 10

Ct Autres éléments du résultat global (OCI) 10

- Le 31/12/N, à la date de clôture : aucune écriture (les actifs restent évalués à 1 010
- valeur figée au prix de cession).- Le 4/01/N+1, lors du règlement/réception :
Dt Trésorerie 1010

Ct Actifs évalués à la JVOCI 1010

Dt Autres éléments du résultat global (OCI) 10

Ct Résultat de cession 10

Les soldes au bilan sont les suivants, respectivement au 31/12/N et au 4/01/N+1 :


Bilan au 31/12/N Bilan au 4/01/N+1

Actif Passif Actif Passif

Actifs évalués 1 010 OCI 10 Trésorerie 1 010 OCI (10)


à la JVOCI

100 Cours Instruments financiers :IFRS - Makram ZOUARI - Expert comptable


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Résultat de 10
cession

Comptabilisation d'instruments comportant des particularités


Créance commerciale : principes généraux de comptabilisation

Une créance commerciale (à court terme) est initialement comptabilisée à son prix de
transaction sauf si elle contient une composante de financement significative, auquel
cas elle devrait être évaluée à sa juste valeur augmentée des coûts de transaction qui lui
sont directement rattachables. La créance sera ultérieurement évaluée à son coût amorti
si celle-ci ne fait pas l'objet d'un contrat d'affacturage.

Cas particulier des créances commerciales à long terme sans intérêts

Ce type de créance doit faire l'objet d'une décote lors de l'enregistrement initial. Par la
suite, la créance donne lieu à enregistrement d'un produit d'intérêts (correspondant à la
désactualisation).
Créance à long terme sans intérêts Une créance de 1 000 non porteuse d'intérêts est
remboursable dans 2 ans. Un prêt d'une durée équivalente, émis dans la même devise
et accordé à un débiteur ayant le même risque de crédit, serait tarifé à 5,4 %. La
créance est comptabilisée au coût amorti.
Solution de l'exemple
La juste valeur initiale de la créance s'élève à 900, calculée de la manière suivante :
X = [1 000*5,4 %/ (1+ 5,4%)] + [1 000*( 1+5,4 %) / (1+ 5,4%)^2]

X = 900
Lors de sa comptabilisation initiale, la créance est comptabilisée pour 900 (c'est-à-
dire avec une décote de 100).
Dt Créances 900

Ct Chiffre d'affaires 900

Remarque Le chiffre d'affaires comptabilisé en contrepartie est de 900 (et non pas de 1 000).

Créance à long terme sans intérêts (reprise de l'exemple ci-avant) La créance donne
lieu à comptabilisation d'un produit d'intérêt de 48,60 (900 × 5,4 %) l'année 1 et de
51,22 [(900 + 48,60) × 5,4 %] l'année 2 (désactualisation au TIE de 5,4 %).La
contrepartie (intérêts courus) vient augmenter la valeur nette comptable de la
créance. In fine, la valeur reconstituée de 1 000 est soldée par le remboursement

101 Cours Instruments financiers :IFRS - Makram ZOUARI - Expert comptable


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effectué par le client, fin année 2.

Dt Créances 48,60

Ct Produit d'intérêt (année 1) 48,60

Dt Créances 51,22

Ct Produit d'intérêt (année 2) 51,22

Dt Trésorerie 1 000

Ct Créances (année 2) 1 000

Prêt à taux faible ou nul

Le prêt est comptabilisé à sa juste valeur (c'est-à-dire avec une décote). La contrepartie
donne lieu à l'enregistrement d'une perte en résultat.
Sauf cas de prêts octroyés au personnel avec conditions de présence dans l'entreprise.

Par la suite, la décote est intégrée dans le calcul du taux d'intérêt effectif (TIE) du prêt
pour ramener ce dernier au taux normal du marché.
Prêt à taux faible compensé par des frais de dossier importants Une banque octroie
un prêt de 1 000 sur 2 ans à un taux de 5 % au lieu de 8 % (taux de marché). Elle
facture une commission de mise en place (frais de dossier) et supporte par ailleurs
des coûts, le tout pour un montant net de 54.
Solution de l'exemple
Hors commissions, la juste valeur du prêt s'élève à 946, calculée de la manière
suivante : 946 = 50 (1/1,08) + 1 050 (1/1,08 2) ;
- la décote de 54 (1 000 - 946) est dans les faits compensée par la commission de
frais de dossier (54) ;
- l'écriture d'enregistrement du prêt est la suivante (selon IFRS 9.B5.1.2) :
Dt Prêt (1 000 - 54) 946

Ct Trésorerie 946

Prêts à taux réduit octroyés aux salariés : cas général

Avec une décote initiale traduisant le fait que ces prêts sont porteurs d'un taux d'intérêt
inférieur au taux de marché. Ces prêts étant liés à la présence du salarié dans

102 Cours Instruments financiers :IFRS - Makram ZOUARI - Expert comptable


Module IFRS Cours : Instruments financiers IAS 32, IAS39, IFRS 09 et IFRS 07

l'entreprise, la contrepartie de cette décote (écart entre le montant prêté et la juste


valeur du prêt) est comptabilisée en charges payées d'avance et amortie sur la durée de
vie active attendue des salariés concernés ou sur la durée des prêts si cette dernière est
plus courte. La conséquence est essentiellement un impact sur la présentation au
compte de résultat avec :
- des produits financiers plus élevés (traduisant le taux d'intérêt d'un prêt normal) ; et -
des charges de personnel plus élevées (représentatives de l'avantage octroyé).
Des prêts à un taux préférentiel de 2 % sont octroyés au personnel pour un montant
de 1 000 sur une durée de 3 ans. La durée de vie active moyenne résiduelle attendue
des salariés bénéficiant de ces prêts est de 5 ans. Par hypothèse :
- ces prêts sont remboursables in fine ; et - le taux du marché pour des prêts de
mêmes caractéristiques octroyés à des personnes présentant le même risque de crédit
aurait été de 5 %.
La juste valeur de ces prêts lors de leur mise en place s'élève à 918.
Solution de l'exemple
Ces prêts sont comptabilisés avec une décote initiale de 82 (1 000 - 918) permettant
de faire apparaître par la suite un TIE de 5 %. Parallèlement, les 82 de décote
(comptabilisée en charges constatées d'avance) sont étalés sur les 3 années du prêt.
Le tableau suivant récapitule l'impact du traitement comptable :
Année N Année N+1 Année N+2 Total
Sans retraitement

Produits financiers 20 20 20 60

Traitement IFRS

Produits financiers 45 (1) 47 (2) 50 (3) 142

Charges du personnel (4) (27,33) (27,33) (27,33) (82)

Total (produit net) 17,67 19,67 22,67 60

(1) 918 x 5 % = 45.(2) (918 + 45) x 5 % = 47.(3) (918 + 45 + 47) x 5 % = 50.(4) 82 / 3 = 27,33.

Remarque D'autres méthodes (plus complexes qu'une répartition prorata temporis) peuvent être
retenues pour répartir, sur la période de service correspondante, l'avantage octroyé aux salariés.

Prêts 1 % logement octroyés aux salariés

Avec une décote initiale traduisant le fait que ces prêts sont porteurs d'un taux d'intérêt
inférieur au taux de marché. Ces prêts n'ayant pas vocation à être remboursés si le
salarié quitte l'entreprise, ils ne sont donc pas liés à la présence de ce dernier dans

103 Cours Instruments financiers :IFRS - Makram ZOUARI - Expert comptable


Module IFRS Cours : Instruments financiers IAS 32, IAS39, IFRS 09 et IFRS 07

l'entreprise. En conséquence, la contrepartie de la décote (écart entre le montant prêté


et la juste valeur du prêt) est immédiatement comptabilisée en résultat. Il en est de
même si l'entreprise octroie des prêts à taux réduit à un organisme collecteur. Dans ce
cas, ces prêts sont généralement mis en place avec un décalage d'un an. Ils constituent
alors des engagements de prêter (« loan commitments ») accordés à des conditions
inférieures au taux de marché. Ces engagements relèvent d'IFRS 9 et doivent être
comptabilisés à leur juste valeur initiale avec une décote immédiate en résultat.

Cas particulier : instruments financiers libellés dans une monnaie


étrangère
Comptabilisation initiale des instruments libellés en devise

Les dispositions de la norme IAS 21 s'appliquent aux transactions en devises étrangères, à


l'exclusion toutefois des dérivés libellés en devises étrangères et des opérations de couverture
d'éléments libellés en devises étrangères (IAS 21.4 et .5). Ces instruments financiers exclus du
champ d'application d'IAS 21 sont couverts, sauf exception, par la norme IFRS 9.Les titres
libellés en devises n'étant pas visés par cette exclusion, ils sont donc traités par la norme IAS
21.
IFRS 9.B5.7.2 précise, par ailleurs, explicitement que les entreprises doivent appliquer les dispositions d'IAS
21 aux actifs et passifs financiers qui sont des éléments monétaires libellés en monnaies étrangères. Sur la
notion d'éléments monétaires.

1. Montant initial d'un instrument en devise Selon le paragraphe IFRS 9.5.1.1, la comptabilisation
initiale d'un actif financier doit se faire à la juste valeur, augmenté des coûts de transaction
directement imputables à son acquisition, sauf dans le cas d'un actif évalué à la juste valeur par
résultat. Dans ce dernier cas, les coûts de transaction sont immédiatement enregistrés en
charges au compte de résultat.
Les coûts de transaction à prendre en compte sont les coûts marginaux directement imputables à l'acquisition,
un coût marginal étant défini comme un coût qui n'aurait pas été encouru si l'entité n'avait pas acquis, émis ou
cédé l'instrument financier (IFRS 9.A).

2. Cours de conversion Une transaction en monnaie étrangère doit être enregistrée, lors de sa
comptabilisation initiale dans la monnaie fonctionnelle, en appliquant au montant en monnaie
étrangère le cours comptant du jour (« spot exchange rate ») entre la monnaie fonctionnelle et
la monnaie étrangère à la date de la transaction (IAS 21.21).
Remarque La monnaie fonctionnelle est la monnaie de l'environnement économique principal dans lequel
opère l'entité (IAS 21.8).

Résumé de la base d'évaluation des actifs financiers


a- Les instruments de dettes

104 Cours Instruments financiers :IFRS - Makram ZOUARI - Expert comptable


Module IFRS Cours : Instruments financiers IAS 32, IAS39, IFRS 09 et IFRS 07

Le résultat des étapes précédentes permet de déterminer le classement et l’évaluation connexe. Le


tableau ci-dessous présente un aperçu général des dispositions d’évaluation des actifs financiers aux
termes de l’IFRS 9.

Catégorie d’évaluation Traitement


comptable
Coût amorti  Comptabiliser par le biais du résultat net les éléments suivants :
 détérioration du crédit;
 produits d’intérêts;
 gains et pertes de change.
 Au moment de la décomptabilisation, les profits ou les pertes sont comptabilisés en
résultat net.*
Juste valeur par le biais  Comptabiliser par le biais du résultat net les éléments suivants :
des autres éléments du  détérioration du crédit;
résultat global (avec  produits d’intérêts;
virement)
 gains et pertes de change.
Les montants comptabilisés en résultat net seraient identiques à ceux traités selon la
méthode du coût amorti ci-dessus.
 Les profits ou les pertes découlant de la comptabilisation de l’actif financier à la juste
valeur au lieu du coût amorti sont comptabilisés dans les autres éléments du résultat
global.
 Au moment de la décomptabilisation, les profits ou les pertes cumulés comptabilisés
dans les autres éléments du résultat global sont reclassés (c.-à-d. virés) dans le résultat
net.
Juste valeur par le biais  Toutes les variations de la juste valeur sont comptabilisées en résultat net.**
du résultat net

* Les variations de la juste valeur ne sont pas comptabilisées tant que le placement n’est pas vendu. Étant donné que cette
évaluation s’applique au modèle économique du type « détention aux fins de la perception », il ne faut pas s’attendre à ce
que d’importantes variations de la juste valeur soient comptabilisées relativement à ces actifs financiers.
** L’entité ne distingue pas les variations découlant des intérêts, des taux de change ou de la dépréciation.

b- Les instruments de capitaux propres

Le résultat des étapes précédentes permet de déterminer le classement et l’évaluation connexe.


Tous les investissements en titres de capitaux propres sont évalués à la juste valeur, mais les
variations de la juste valeur sont comptabilisées par le biais du résultat net ou dans les autres
éléments du résultat global.
Le tableau ci-dessous présente un aperçu général des dispositions d’évaluation des investissements en
titres de capitaux propres de l’IFRS 9.

105 Cours Instruments financiers :IFRS - Makram ZOUARI - Expert comptable


Module IFRS Cours : Instruments financiers IAS 32, IAS39, IFRS 09 et IFRS 07

Catégorie Traitement
d’évaluation comptable
Juste valeur par le  Toutes les variations de la juste valeur de l’instrument sont présentées
biais des autres dans les autres éléments du résultat global.
éléments du résultat  Les dividendes sont généralement comptabilisés en résultat net.
global (sans  Au moment de la décomptabilisation, les montants cumulés précédemment
virement) comptabilisés dans les autres éléments du résultat global ne se sont pas
ensuite reclassés en résultat net (c.-à-d. virés). L’entité peut cependant les
virer à une autre composante des capitaux propres (c.-à-d. transférés du
résultat global aux résultats non distribués).

Juste valeur par le  Toutes les variations de la juste valeur sont comptabilisées en résultat net.
biais du résultat net

Remarque : Le traitement comptable des investissements en instruments de capitaux propres évalués à la juste
valeur par le biais des autres éléments du résultat global diffère de celui des instruments de dette évalués à la juste
valeur par le biais des autres éléments du résultat global. Plus précisément, aucun test de dépréciation n’est réalisé sur
les investissements en instruments de capitaux propres évalués à la juste valeur par le biais des autres éléments du
résultat global, alors que les dispositions en matière de dépréciation s’appliquent aux instruments de dette évalués à la
juste valeur par le biais des autres éléments du résultat global. De plus, l’incidence sur les gains et les pertes des
instruments de dette évalués à la juste valeur par le biais des autres éléments du résultat global est identique au
traitement comptable selon la méthode du coût amorti. En revanche, les investissements en titres de capitaux propres
évalués à la juste valeur par le biais des autres éléments du résultat global n’ont aucune incidence sur le résultat net,
car les variations de la juste valeur sont comptabilisées dans les autres éléments du résultat global et ne sont pas
transférées des autres éléments du résultat global au résultat net au moment de la décomptabilisation.

Les dispositions de l’IFRS 9 en matière de dépréciation ne s’appliquent pas aux investissements en titres de capitaux
propres classés comme étant disponibles à la vente, ce qui diffère également de l’IAS 39, laquelle exige que ceux-ci
soient soumis à des tests de dépréciation lorsqu’ils sont disponibles à la vente.

Exemple d’instruments de capitaux propres couramment détenus par les coopératives d’épargne
et de crédit
La société ABC détient des actions de sa centrale provinciale (organisation détenue par les coopératives
d’épargne et de crédit agissant à titre de centrale bancaire, d’association commerciale et de bureau de
service). ABC détient des actions de la centrale afin de maintenir les niveaux de liquidité requis, et les
actions sont
actuellement classées comme étant disponibles à la vente aux termes de l’IAS 39.

Évaluation : Comme les actions sont actuellement classées comme étant disponibles à la vente et que,
par conséquent, elles ne sont donc pas détenues à des fins de transaction, la société peut faire le choix
irrévocable de les évaluer à la juste valeur par le biais des autres éléments du résultat global. Ainsi, elle
peut choisir de classer ces types de placements à la juste valeur par le biais du résultat net ou à la juste
valeur par le biais des autres éléments du résultat global.

106 Cours Instruments financiers :IFRS - Makram ZOUARI - Expert comptable


Module IFRS Cours : Instruments financiers IAS 32, IAS39, IFRS 09 et IFRS 07

Chapitre 4 :La comptabilisation ultérieure des actifs financiers :

La comptabilisation, et plus précisément l’évaluation, des actifs financiers entre la date de la


comptabilisation initiale et celle de leur décomptabilisation diffère selon que l’entreprise classe
ses actifs financiers comme étant évalués ultérieurement au cout amorti, à la juste valeur par le
biais des autres éléments du résultat global ou à la juste valeur par le biais du résultat net.

107 Cours Instruments financiers :IFRS - Makram ZOUARI - Expert comptable


Module IFRS Cours : Instruments financiers IAS 32, IAS39, IFRS 09 et IFRS 07

A- Evaluation des instruments financiers - Coût amorti (méthode du


TIE)
Définition du coût amorti

Le coût amorti, déterminé selon la méthode du taux d'intérêt effectif (TIE), sert de base pour l'évaluation
de certains actifs et passifs financiers après leur évaluation initiale.Il correspond :
- au montant de l'évaluation initiale de l'actif ou du passif financier ;
- diminué des remboursements en principal ;
- majoré ou diminué de l'amortissement cumulé (calculé selon la méthode du TIE) et de toute décote ou
prime entre le montant initial et le montant à l'échéance ; et
- diminué de toute réduction pour dépréciation ou irrécouvrabilité (actif financier).

Schématiquement, le coût amorti est déterminé comme suit :


Valeur comptable initiale de l'actif/passif financier (voir Remarque 1. ci-après)

- Remboursements en capital

Amortissement cumulé des différences (prime ou décote) entre le montant initial et le montant du
+/-
remboursement à l'échéance (voir Remarques 2. et 3. ci-après)

- Dépréciations cumulées (actifs financiers uniquement)

= Coût amorti

Remarques :
1. La valeur comptable initiale correspond à la juste valeur de l'instrument lors de sa comptabilisation
initiale, augmentée ou diminuée
- si l'instrument n'est pas comptabilisé à la juste valeur par résultat - des coûts de transaction directement
attribuables à l'acquisition de l'actif ou à l'émission du passif correspondant (IFRS 9.5.1.1).
2. L'amortissement cumulé des différences entre le montant de remboursement à l'échéance et le montant
initial comprend :
- les produits et charges d'intérêt (calculés selon le TIE) ;
- l'amortissement des primes et décotes sur les actifs et des primes de remboursement sur les passifs ;
- l'amortissement des coûts de transaction intégrés dans la valeur comptable initiale de l'actif ou du passif
financier ; et
- le cas échéant, la différence entre les conditions de marché et celles de l'instrument, évaluée à l'origine.
3. Les primes et décotes :
- n'entrent pas dans la détermination du coût initial d'un actif ou passif financier, n'étant pas incluses dans la
détermination des coûts de transaction (IFRS 9.B5.4.8); - mais entrent dans le calcul du coût amorti (par le
biais de la détermination du TIE, voir Remarque 2. ci-avant) et sont donc constatées en résultat de manière
actuarielle sur la durée de vie de l'instrument. Au fur et à mesure de leur amortissement, les primes et décotes
viennent ainsi modifier le coût de l'actif ou du passif financier.
Modalités de calcul (cas général) La détermination du TIE prend en compte les éléments suivants
(IFRS 9.A) :
- les flux de trésorerie futurs , estimés sur la base des termes contractuels de l'instrument (par
exemple, les possibilités de remboursement anticipé, de rachat, etc.) mais sans prise en compte des
pertes de crédit attendues (IFRS 9.A) sauf pour les actifs qui sont déjà en défaut dès leur acquisition
ou création (POCI) ;

108 Cours Instruments financiers :IFRS - Makram ZOUARI - Expert comptable


Module IFRS Cours : Instruments financiers IAS 32, IAS39, IFRS 09 et IFRS 07

Remarques :

1. Estimations de flux futurs de trésorerie à recevoir ou à payer En pratique, le fait que le


TIE soit basé sur des flux de trésorerie estimés et sur la durée de vie attendue (par opposition à
des flux de trésorerie et une durée de vie contractuels) signifie notamment que lorsque des
actifs sont sujets à des remboursements anticipés, la détermination du TIE doit tenir compte
des estimations de remboursements anticipés (en valeur et en timing), lorsque celles-ci peuvent
être déterminées de manière fiable. Selon cette méthode, les coûts de transaction sont ainsi
totalement amortis lors du remboursement, ce qui ne serait pas le cas si le calcul avait été
effectué sur la base d'un échéancier contractuel.

2. Interdiction de prendre en compte les pertes de crédit attendues Les pertes de crédit
attendues ne doivent pas être incluses dans les flux de trésorerie estimés, la norme IFRS 9
considérant la comptabilisation des produits d'intérêts séparément de celle des pertes de crédit
attendues (IFRS 9.A et .BCZ5.67).

3. Dans le cas où les estimations des flux de trésorerie sont révisées , voir ci-après.

- les commissions et les points de spread reçus ou payés entre les parties au contrat et qui font
partie intégrante du TIE du contrat ;- les coûts de transaction; et- les primes et décotes .
L'application de la méthode du TIE aboutit ainsi à amortir les éléments inclus dans la valeur comptable
de l'instrument financier (commissions et points de spread reçus ou payés, coûts de transaction,
primes et décotes) sur la durée de vie attendue de l'instrument.

Modalités de calcul (cas particuliers) :


a. Cas des actifs qui sont déjà en défaut dès leur acquisition ou leur création Pour ces actifs
financiers, l'entité doit calculer un TIE ajusté en tenant compte, dans les flux de trésorerie futurs
estimés, des pertes de crédit attendues déterminées lors de l'acquisition ou de la création (IFRS
9.5.4.1 et .B5.4.7).
b. Cas des instruments à taux variable ou révisable Dans certains cas, l'amortissement doit être
réalisé sur une période plus courte si la variable à laquelle sont liés les commissions, les points de
spread reçus ou payés, les coûts de transaction et les primes et décotes, est refixée aux conditions de
marché avant la date d'échéance estimée de l'instrument. Dans ce cas, la durée d'amortissement
correspond à la durée restant à courir jusqu'à la prochaine date de refixation des conditions de
l'instrument (IFRS 9.B5.4.4 et .BCZ5.70).
Remarque Tout dépend de la nature de la variable concernée. Ainsi (IFRS 9.B5.4.4) :
- si la prime ou décote (payée ou reçue) sur l'instrument à taux variable représente la quote-
part d'intérêt couru (coupon couru à l'achat) depuis la dernière date de paiement des intérêts ou
vient compenser la variation de taux survenue depuis la dernière refixation du taux
variable/révisable (faite aux conditions de marché), cette prime (décote) sera amortie sur la
période courant jusqu'à la prochaine date de refixation du taux d'intérêt variable ;
- si à l'inverse, la prime ou la décote traduit une variation du « spread » de crédit du débiteur et
vient s'ajouter au taux d'intérêt sans risque du contrat, l'amortissement se fera sur la durée de
vie estimée (totale) de l'instrument.

Le 15/05/N, une entité acquiert une obligation d'Etat d'un nominal de 100 €, à échéance 5
ans, avec un coupon payant le taux variable Libor 3 mois, au prix pied de coupon de 99,97.
Le 31/03/N, lors de la dernière refixation du taux variable, le Libor 3 mois s'établissait à 4,50
%. C'est sur cette base que sera payé le prochain coupon d'intérêt au 30/06/N. A la date

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d'acquisition, le Libor 3 mois s'élève à 4,75 %.L'obligation est classée en actifs financiers au
coût amorti, car l'entité souhaite la conserver pour en recouvrer les flux de trésorerie
contractuels et ces flux répondent au critère SPPI.
Le 15/05/N, détermination du prix de marché (juste valeur) de l'obligation :100,5281 =
100 × [1 + (4,50 % × 90 / 360)] / [1 + (4,75 % × 45 / 360)].Le coupon couru à l'achat
vaut : 0,5625, i.e. 100 × (4,50 % × 45 / 360).La valeur pied de coupon de l'obligation
vaut donc 99,97 (100,5281 - 0,5625) faisant apparaître une décote de 0,03.

Solution de l'exemple
La décote pied de coupon de 0,03 (100 - 99,97) correspond au différentiel de taux variable
sur le coupon d'intérêt trimestriel et doit donc être amortie sur la période se terminant au
30/06/N.L'enregistrement comptable est le suivant :a. Le 15/05/N, à l'acquisition du titre :
Actifs évalués au coût amorti (dont pied de
Dt 100,5281
coupon 99,97 et coupon couru à l'achat 0,5625)

Ct Trésorerie 100,5281
b. Le 30/06/N, à la clôture semestrielle :
Comptabilisation des intérêts courus

Dt Actifs évalués au coût amorti 0,5625

Ct Produit d'intérêt 0,5625

Etalement actuariel de la décote

Dt Actifs évalués au coût amorti 0,03

Ct Produit d'intérêt 0,03


c. Le 30/06/N, lors de la tombée du coupon :
Dt Trésorerie 1,125

Ct Actifs évalués au coût amorti 1,125

Remarque Le 30/06/N, le solde net du compte Actifs financiers évalués au coût


amorti fait apparaître un montant de 100 (soit le montant nominal de l'obligation à taux
variable).

c. Cas où il est impossible d'estimer les flux de trésorerie et/ou la durée de vie de l'instrument
Les flux de trésorerie futurs et la durée de vie estimés d'un instrument financier (ou groupe
d'instruments financiers similaires) sont présumés pouvoir être déterminés de manière fiable.
Toutefois, dans les cas rares où aucune estimation fiable n'est possible, l'entité doit retenir les flux
de trésorerie contractuels correspondant à la durée de vie contractuelle totale de l'instrument
financier (ou groupe d'instruments financiers) (IFRS 9.A et .BCZ5.66).

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B- Evaluation des instruments financiers - Les actifs financiers évalués à la juste


valeur par le biais du résultat net :

Les actifs financiers classés a la juste valeur par le biais du résultat net comprennent les actifs
financiers non monétaires, ceux détenus à des fins de transaction et ceux qu’une entreprise aurait
décidé de classer ainsi afin d’éliminer une non-concordance comptable.

Puisque le modèle de détention de ces actifs vise à tirer des variations de leur juste valeur,
l’entreprise s’intéresse au plus haut point à cette valeur. Il en est de même des utilisateurs des
états financiers.

Pour tous ces actifs financiers, la valeur comptable doit être constamment réajustée afin de
correspondre à la juste valeur. En contrepartie, la variation de la juste valeur est comptabilisée en
résultat net dès que celle-ci survient. Par souci de simplification, l’évaluation des produits
financiers repose sur les montants encaissables.

Exemple : La société « ABC » a acheté le 2 février des actions de « XYZ » au cout de 105 000
DT. Ces actions rapportent un dividende annuel de 7 000 DT et leur juste valeur, déterminée
selon le cours des actions à la Bourse, au 31 décembre N, N+1 et N+2 s’élève respectivement à
104 000 DT, 103 500 DT et 100 000 DT. La société « ABC » classe le placement à la juste valeur
par le biais du résultat net.

Exemple : Le 01 janvier N, l’entreprise A a prêté 1 000 000Dt à une autre société. Le contrat
prévoit le remboursement sur 5 versements annuels de 200 000Dt chacun :

Le taux est de 7%

Hypothèse 1 : le prêt sera conservé jusqu’à l’échéance.

Hypothèse 2 : on suppose que l’entreprise a classé le prêt dans la catégorie actif fin à la JV en
compte de résultat.

Le prêt n’est pas coté et le taux i de marché pour un prêt de même risque et de même échéance
est de 8% au 31/12/N.

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C- Evaluation des instruments financiers - Les actifs financiers évalués à la juste


valeur par le biais des autres éléments du résultat global :

La deuxième classe d’actifs financiers englobe deux sous-classes.

La première se compose du groupe d’actifs financiers détenus dans le but de percevoir les flux
de trésorerie contractuels, lesquels se limitent au recouvrement du principal et à des
encaissements d’intérêts sur le principal restant à recouvrer, et ceux de la vente. Il s’agit des
actifs financiers dont les conditions contractuelles et le modèle économique conduit à ce
classement.

La seconde sous-classe englobe des placements particuliers en titres de capitaux propres qui
seraient autrement classés a la juste valeur par le biais du résultat net mais que l’entreprise a
choisi, de façon irrévocable lors de la comptabilisation initiale, d’inclure dans la classe des actifs
évalués à la juste valeur par le biais des autres éléments du résultat global .

Puisque les règles comptables différent entre les deux sous-classes, nous les traiterons
distinctement dans les paragraphes qui suivent.

i. Les actifs dont les conditions contractuelles et le modèle économique conduisent à les
classer à la juste valeur par le biais des autres éléments du résultat global

On peut trouver dans cette sous-classe des portefeuilles de créances ou de placement en


obligations qui sont détenus dans le but de percevoir à la fois les flux de trésorerie contractuels et
ceux de la vente. Ces titres génèrent des produits d’intérêt qui sont comptabilisés de la même
façon que les produits d’intérêts sur les actifs au cout amorti. C'est-à-dire qu’on applique la
méthode du taux d’intérêts effectif pour établir le montant et on les comptabilise au fil du temps.

Les actifs de cette sous-classe sont aussi assujettis, comme pour les actifs au cout amorti, aux
règles applicables aux pertes de crédit. La pertinence de réduire la valeur de ces actifs, dont le
modèle de gestion consiste à percevoir les flux de trésorerie contractuels, afin de prendre en
compte les pertes de crédits attendues pour toute leur durée de vie.

Enfin, puisque ces actifs doivent être évalués à la juste valeur dans l’état de la situation
financière, on doit comptabiliser la variation de la juste valeur dès qu’elles surviennent. C’est
notamment à ce niveau que les règles comptables différent de celles applicables aux actifs au cout
amorti, et même de celles applicables aux actifs à la juste valeur par le biais des autres éléments
du résultat global de la seconde sous-classe.

Toutes les variations de la juste valeur des actifs dont les conditions contractuelles et le modèle
économiques conduisent au classement à la juste valeur par le biais des autres éléments du
résultat global sont comptabilisées dans le compte d’actif en cause. On comptabilise la

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contrepartie dans les autres éléments du résultat global, virée par écriture de clôture dans le
compte approprié de cumul des autres éléments du résultat global. Les variations de valeur s’y
cumulent jusqu'à la décomptabilisation de l’actif financier, moment où elles sont transférées en
résultat net.

Exemple Le 2 Janvier 20X0, la société « SBM » achète un placement en obligations qu’elle


classe a la juste valeur par le biais des autres éléments du résultat global. Le cout d’acquisition,
égal à la juste valeur initiale, est de 1 000 DT et les obligations portent intérêt au taux de 10 %
payable le 31 décembre de chaque année. Le taux de 10 % correspond aussi au taux d’intérêt
effectif. Le 31 décembre N, le taux du marché pour des obligations semblables a baissé, ce qui
explique que la juste valeur du placement s’élève alors à 1 075 DT. Le 31 décembre N+1, la juste
valeur a encore augmenté et s’élève à 1 095 T.

ii. Les actifs classés a la juste valeur par le biais des autres éléments du résultat global
selon un choix irrévocable.

Cette seconde sous-classe englobe des actifs sous forme de titres de capitaux propres qui ne sont
pas détenus à des fins de transaction et qu’une entreprise choisit, sur une base individuelle et de
façon irrévocable lors de leur comptabilisation initiale, de classer a la juste valeur par le biais des
autres éléments du résultat global.

Pour les distinguer de la première sous-classe, nous les désignerons à la juste valeur par le biais
des autres éléments du résultat global (choix irrévocable). Ce choix, que se fait titre par titre, a
pour principale conséquence d’assurer plus de stabilité dans le résultat net et se justifie si
l’entreprise souhaite, conserver son placement durant une longue période.

Dans ce cas, les variations à court terme de la juste valeur sont moins pertinentes, ce qui justifie
de ne pas les affecter au résultat net. L’IASB exige que ce choix soit irrévocable pour éviter les
manipulations comptables selon lesquelles les entreprises pourraient par exemple décider, durant
un exercice où la juste valeur aurait diminué, de comptabiliser cette diminution dans les autres
éléments du résultat global et durant un exercice où la juste valeur aurait augmenté, de
comptabiliser cette-ci en résultat net.

Puisqu’il s’agit de placement en titres de capitaux propres, par exemple un placement en actions,
le produit de placement prend la forme de dividendes.

Les dividendes sont comptabilisés en résultat net au moment où le détenteur remplit trois
conditions : On a le droit de recevoir le dividende, 2) il est probable qu’on pourra bénéficier des
avantages économiques liés aux dividendes et 3) on peut évaluer le montant de dividendes de
façon fiable.

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Les règles liées aux dépréciations des actifs financiers ne s’appliquent pas à ces actifs. Par
conséquent, toutes les variations de la juste valeur, autant à la hausse qu’à la baisse, sont
comptabilisées dans les autres éléments du résultat global. Ce qui distingue les actifs financiers à
la juste valeur par le biais des autres éléments du résultat global (choix irrévocable) et les actifs
financiers à la juste valeur par le biais des autres éléments du résultat global. C’est que tout profit
et perte sur les premiers ne sont jamais virés en résultat net. C’est dire que, lorsque l’entreprise
décomptabilise le placement, elle peut uniquement virer le solde du compte cumul des variations
de valeur d’un placement à la juste valeur par le biais des autres éléments du résultat global
(choix irrévocable) dans un autre compte de capitaux propres, par exemple Résultats non
distribués. Dans son résultat net, l’entreprise comptabilise uniquement les produits de dividendes
gagnés sur ces placements.

Exemple : Le 2 janvier N, la société « SBM » achète au cout de 105 346 DT des actions émises
par la société « ABC », laquelle n’est pas cotée en Bourse. La société « SBM » prévoit conserver
ce placement pendant plusieurs mois, ce qui fait qu’elle juge non pertinentes les variations à court
terme de la juste valeur. Ces actions rapportent un dividende annuel de 8 000 DT. La juste valeur
de ces actions varie de la façon suivante jusqu’au moment de leur revente le 31 décembre N+2 :

31 décembre N 104 616 DT

31 décembre N+1 100 935 DT

31 décembre N+2 100 000 DT

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