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Par exemple, ici: " Mary Mark's Guide to Middle Eastern Percussion Resources Page".
http://www.cs.cmu.edu/afs/cs.cmu.edu/user/mmbt/www/percussion/learn-med.html
Il a déjà été difficile d'importer des bons tambours du Moyen Orient, mais on peut
maintenant s'en procurer pour un prix modique. Si vous ne vous y connaissez pas allez
dans des boutiques d'instruments et essayez-en plusieurs.
Casa Percussion -- I like these guys (maybe partly because they are right around
the corner from my house), but also they are one of the biggest wholesalers of
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their drums here anyway -- might as well go to the source. Good folks, big selection
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Touch the Earth -- These folks import stuff from a variety of places -- some unique
items. They are also SCA merchants and glad to help you find exactly what you are
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Traditional Rhythms -- Another eclectic mix of Middle Eastern and African drums,
Soul Drums -- If you live in the Toronto, Canada area this is a good source for
everything that has to do with percussion. They also run drum clinics and lessons
on a regular basis.
Arabian Nights -- This is an online shop operating out of Victoria BC, Canada.
They sell various musical instruments and articles coming from the Middle East.
J'utilise des noms de rythmes qui sont en usage chez les percussionnistes de ma
connaissance et qui se trouvent la rare documentation (très folklorique) disponible. J'ai
aussi essayé de mentionner les variations. Veuillez noter que plusieurs mots ont été
adaptés de langues qui n'utilisent pas l'alphabet latin, ce qui fait que l'épellation peut
varier. Informez-moi si vous connaissez d'autres appellations ou traditions locales.
Pour les noms arabes j'ai utilisé des translittérations de façon cohérente avec des
consonnes majuscules pour les sons forts et des doubles voyelles pour les sons longs.
S'il y a des erreurs d'épellation arabe s.v.p. faites-le moi savoir.
Pour les noms grecs et balkaniques on retrouvera les termes et translittérations d'usage
courant.
Dans beaucoup de cas les noms en usage sont incohérents. Les musiciens folkloriques
en général n'utilisent pas de nom particulier pour identifier un rythme -- ils savent tout
simplement lequel utiliser pour chaque chanson.
Si vous savez lire la musique vous pouvez consulter la version de cette page qui utilise le
solfège.
Je suppose que vous savez comment battre la tambour, sinon (mis à part une section de
mes pages que je développerai quand le temps me le permettra) je vous suggère de
trouver un professeur de musique ou quelqu'un qui sait déjà jouer pour vous l'enseigner,
ce qui vous sauvera du temps et vous évitera d'acquérir de mauvaises habitudes.
Avec la façon «traditionnelle» de jouer la tabla arabe (darabuka) on joue les TEK et KA
d'une main ou de l'autre: en étant la frappe accentuée ou résonante (par opposition à la
frappe étouffée) d'un son clair (en frappant près du rebord de la peau). Cependant la
plupart des gens trouve plus facile d'apprendre et d'enseigner les frappes avec les noms
qui désignent la main à utiliser.
Notez que tant que vous produisez le son correct l'usage d'une main ou de l'autre n'est
pas important. Néanmoins en produisant les sons accentués avec la main dominante (i.e.
droite pour un droitier) vous allez probablement vous rapprocher plus du son traditionnel.
Il y a plusieurs façons de noter les rythmes, la plus populaire étant le solfège occidental.
Comme je la trouve un peu difficile à lire j'utilise une «notation chronologique» montrant
les frappes et silences dans chaque mesure. Les partitions sont écrites avec une police
de caractères de taille fixe, chacun représentant un temps de durée fixe (habituellement
une double croche, c'est à dire 1/16 de ronde).
Légende:
La plupart des rythmes qui suivent sont d'abord indiqués en forme simple (sans
ornementation) et ensuite avec quelques façons de les orner.
Utilisez une police de caractères de taille fixe si vous désirez copier et coller les notations
dans un autre document. Si votre fureteur utilise des caractères de taille variable les
partitions ne seront pas faciles à lire.
Avec plusieurs instruments une note peut être soutenue et il y a une différence entre
jouer «une note, un silence, une autre note» et «une note soutenue et une autre note».
Avec un tambour on ne peut pas vraiment soutenir une note, cependant les
combinaisons de notes et silences nous indiquent si la base rythmique sera soutenue ou
non.
(Si vous désirez faire une étude plus approfondie du sujet, revenez nous visiter
régulièrement -- je projette d'écrire un article plus étoffé, sinon lisez un livre sur la
musique arabe par Henry George Farmer. Soyez averti qu'ils sont difficiles à lire dû à leur
contenu académique complexe).
Les plus anciens écrits musicaux connus nous proviennent de la Grèce Antique. Bien
que les érudits grecs aient été plutôt techniques leurs documents ne font pas mention de
structure rythmique musicale formelle. Nous savons qu'ils utilisaient une notation à deux
valeurs (courte et longue) avec un rapport de durée d'un et demie à deux entre eux. Les
trames rythmiques étaient faites de séquences de temps longs et courts quelquefois
répétées.
Nos connaissances du monde grec nous ont été transmises par les érudits arabes du
Moyen Orient qui ont étudié, traduit et conservé les documents grecs. La tradition
musicale arabe a vraisemblablement pris naissance dans les voix des nomades des
caravanes. Souvent un simple instrument de percussion (un bâton par exemple) était
utilisé pour battre la mesure. Avec la sédentarisation des nomades les instruments de
musique se sont développés dans les villages et les villes, et les oeuvres poétiques
furent acquises par les érudits
Des califats du Magreb et de leurs cours sont nées des formes de concerts et des
structures musicales et rythmiques dont le "nouba", un style complexe de concert. La
présence arabe en Europe et l'interaction culturelle des croisades a favorisé la diffusion
de la culture musicale arabe et de ses instruments (en français le mot tambour vient
effectivement de l'arabe at tanbour). Certaines sources prétendent que le tambourin
(simple cerceau muni d'une peau tendue, très populaire en Afrique du nord depuis des
siècles) pourrait avoir été introduit en Irlande pour devenir le bodhran. Mais cette théorie
n'a jamais été formellement prouvée.
Plusieurs initiatives ont été tentées par des érudits du Moyen Orient pour documenter
leur tradition musicale orale; malheureusement ces documents ne sont pas disponibles
bien qu'il en existe des références dans d'autres documents historiques. Les invasions
Mongoles de l'empire Abbaside et de centres académiques comme Bagdad en 1258 a
détruit ces ouvrages (ainsi que leurs auteurs!). Safi-al-Din, auteur de deux ouvrages qui
ont survécu aux pillages, fut l'un des rares qui ait été épargné et qui s'est retrouvé à
travailler à la Cour mongole.
Par surcroît on retrouve une constante rivalité entre la la tradition musicale folklorique et
académique, comme si les érudits ne voulaient pas se pencher sur la musique
traditionnelle.
En émergeant des restes des califats arabes l'empire Turc Ottoman adopta ses formes
musicales et donna un nouvel essor à la «marche militaire» que les arabes utilisaient
pour intimider leurs ennemis. Cette musique comprenait beaucoup d'instruments de
percussion, ainsi que des cuivres et des instruments à anches bruyants. Il en résultat le
développement d'instruments et de musique pour usage extérieur, pendant que d'autres
rythmes et formes musicales naissaient de celles déjà en usage dans les cours.
maqsuum 4/4
1-+-2-+-3-+-4-+-|
D-T-__T-D-__T-__| base
D-T-kkT-D-kkT-kk| orné
D-S-tkS-D-tkS-tk| accentué
«Baladii», une forme plus folklorique du «maqsoum» de base, se caractérise par deux
DOUMs en début de phrase. On pourrait l'appeler «maSmouhoudii saghiir» (le petit
maSmouhoudii) puisqu'il comporte l'accent et la phrase du «maSmouhoudii» mais
contient 4 temps au lieu de 8. Certains disent que pour le jouer de façon traditionnelle le
second accent doit tarder légèrement. Ce rythme est habituellement connu sous le nom
de «baladii» (beledi, baladi) auprès des danseuses du ventre en Amérique du Nord. Le
mot «baladii» signifie «du terroir» ou encore «de l'ancienne manière» et on m'a dit (en
Egypte) qu'il a une connotation de désuétude. Ce rythme est typique à la danse du
ventre au point d'être surutilisé mais le double DOUM a tendance à masquer
l'accompagnement mélodique; par conséquent lorsqu'il accompagne un instrument de
faible volume la version simple du «maqsoum» lui est préférable. Le «baladii» est
habituellement exécuté plus lentement que le «maqsoum» en 4/4.
baladii 4/4
1-+-2-+-3-+-4-+-|
D-D-__T-D-__T-__| base
D-D-tkT-D-tkT-tk| orné
D-D-t-S-D-t-S-tk| égyptien classique
Une version uniformément ornée d'un rythme (tel que le dernier baladii plus haut) est
souvent appelé «marchant» à cause de son pas régulier.
Les quelques battements à la fin des phrases rythmiques sont des «ponts»; ils ne font
pas vraiment partie de la base, mais sont souvent joués pour enchaîner la prochaine
mesure.
Notez que même si ce rythme a en théorie un DOUM en début de phrase, ce dernier est
souvent remplacé par un TEK une fois le premier cycle complété, avec une tendance à
retarder légèrement le second TEK de façon à renforcer le double DOUM.
sayyidii 4/4
1-+-2-+-3-+-4-+-|
D-T-__D-D-__T-__|
D-T-tkD-D-tkT-tk|
T-T-tkD-D-tkT-tk| après la 1ière mesure
D-tk-kD-D-tkT-tk| première mesure
DkS-kkDDD-tkS-tk| syncopé avec 3 DOUMs
sombati 4/4
1-+-2-+-3-+-4-+-|
D-__T-T-D-__T-__|
D-_kTkT-D-kkT-tk|
J'ai entendu des égyptiens appeler le simple maqsoum le «waaHida wa niSf» ou encore
«waaHida wa noSS» (demi-waaHida), peut-être parce qu'il dérive (en théorie) de la
première moitié du «waaHida».
En arabe «waaHid» veut dire «un». Ces rythmes comportent en effet un seul accent
DOUM en début de phrase. Une forme particulière, le «waaHida sayyAra» est aussi
connu en Égypte sous le nom «libi» à cause de sa récente popularité en Lybie. Le
«waaHida» est souvent utilisé dans l'enchainement vocal d'une chanson car son unique
accent facilite la passage aux syllabes souvent allongées du soliste en début
d'improvisation. La partie rythmique marque la régularité des mesures pendant que celles
de la mélodie allongent ou raccourcissent.
Le «waaHida» avec son accent initial unique peut s'utiliser pour enchainer des rythmes
avec des temps ou trames différents (comme une passe).
waaHida 4/4
1-+-2-+-3-+-4-+-|
D---____D---m---| sayyara (lent)
D---____T---k---|
D---__T-____T---| saghiira
D-tktkT-tktkT-k-| "tawil"
D-Tk-kT-Tk-kT-k-| khafiif (rapide)
bambii 4/4
1-+-2-+-3-+-4-+-|
D-Tk-kT-Tk-kD-D-|
D-D-D-Tk-kT-Tk-k|
Notez la variation «saghiira» du «waaHida» qui laisse vide le troisième temps. Cela
créée une trame un peu étrange (voir plus bas).
Les égyptiens jouent habituellement une version simplifiée du ciftitelli qu'ils appellent
«waaHida taaqasiim» ou encore «waaHida kabiir» et qu'on peut retrouver aussi en
Turquie.
Comme mentionné plus haut ce rythme a une base de maqsoum mais a 8 temps au lieu
de 4 et est exécuté plus lentement. Généralement les masmoudis sonnent lourd (kabiir)
alors que le maqsoum est rapide et agile (khafiif).
On a retrouvé des preuves que le masmoudi était utilisé dans la musique mouwachahat
ancienne avec une touche plutôt artistique alors que le maqsoum se retrouve dans la
plupart des oeuvres folkloriques.
Les Masmoudas sont l'un des trois groupes ethniques Berbères du Maroc. Ils vivent à
l'ouest du massif du Rif et de l'Atlas. On appelle quelquefois cette région Masmouda.
maSmuudii 8/4
1-+-2-+-3-+-4-+-5-+-6-+-7-+-8-+-|
D---D---____T---D---____T---T---|
D---D---tktkT-tkD-tktkt-TktkT-tk|
D---D---D---T---D---____T---T---|
falaahii 2/4
1-+-2-+-|
Dk-kD-k-|
DtktDktk|
DgkgDkgk|
Ayyoub est semblable. C'est un rythme de 2/4 simple et commun. On le joue au Moyen-
Orient de la Turquie jusqu'en Égypte. On l'utilise dans sa forme lente en Afrique du Nord
pour une danse de transe appelé Zar (nom qu'on utilise aussi pour le rythme); dans la
partie ouest (Maroc) ces danses sont exécutées sur des rythmes à 6 temps. Ayyoub est
aussi utilisé pour la danse du ventre dans sa forme rapide et aussi pour la danse
folklorique en ligne. Certains disent que l'Ayyoub doit sonner comme une démarche de
chameau. Le Bayou utilise la même structure rythmique mais a un double DOUM et est
joué plus lentement, souvent dans les solos de danse du ventre.
ayyuub 2/4
1-+-2-+-|
D--kD-T-|
D-kkD-S-|
DktkDtkt|
bayou 2/4
1-+-2-+-|
D--DD-T-|
D-kDD-S-|
karAtshi 2/4
1-+-2-+-|
T--kT-D-|
TktkT-D-|
Voici quelques autres rythmes simples en 2 et 4 temps. «Vox» ou «Fox» (se pourrait-il
qu'il provienne du «foxtrot»?) est un 2 temps très simple (comme une marche,
probablement inspiré de la musique occidentale moderne) souvent accentué en groupes
de 4 ou 8. On l'utilise dans les oeuvres égyptiennes modernes, et notamment le
compositeur Mohammed Abdel Wahab.
foks/vox 2/4
1-+-2-+-|
D---T-K-|
«Jerk» est un rythme nubien moderne inspiré par la danse du même nom (semblable à la
samba?). Dans les chansons égyptiennes (p.ex. Fi Yom Wi Leyla) j'ai entendu des
double DOUMs très rapproché bien que quelqu'un m'ait dit que Souhail Kaspar (un
professeur libanais de Californie) l'enseigne sous une forme moins syncopée (voir la
seconde variante).
jerk/jaark 4/4
1-+-2-+-3-+-4-+-|
D---T---DD--T---|
D-kkT-tkDDtkT-tk|
D---T---D-D-T---|
D-tkG-tkDkDkG-tk|
bolero 4/4
1-+-2-+-3-+-4-+-5-+-6-+-7-+-8-+-|
D---t3kkT---k---T---k---D---k---|
D---k-k-T---k-k-T-k-T-k-D---T---|
rumbaa/rhumba 2/4
1-+-2-+-3-+-4-+-|
D---____T---D---|
D-tkt-K-T-K-D-k-|
Le «zaffah» est un rythme utilisé dans les processions de mariages égyptiens. Il a une
structure de marche. On l'utilise aussi parfois pour la danse du ventre en souvenir de cet
évènement. (Notez que la «danse du chandelier» est habituellement joué avec un 2 ou 4
temps plus rapide tel que le sayyidii). On l'appelle aussi le «Murrabba Jaza'ira».
Nous avons jusqu'ici examiné des rythmes d'une façon occidentale, avec des mesures et
temps régulièrement espacés. Traditionnellement et historiquement (et encore
aujourd'hui dans la musique folklorique) cet aspect de la mesure n'avait pas beaucoup
d'importance. Comme mentionné plus haut, chez les grecs de l'Antiquité on utilisait que
des temps longs ou courts. Les cycles étaient répétés à cause de la chanson, et non pas
parce qu'il y avait un standard de mesure. La tradition arabe est en quelque sorte
semblable, tout comme la musique moderne des Balkans.
En Égypte et au Liban ce rythme est appelé «malfouf» ou encore «laf» et est plus rempli
et accentué avec un DOUM au premier temps. Le malfouf accompagne les danses en
ligne et est utilisé dans la musique moderne populaire.
malfuuf 2/4=3+3+2
1-+-2-+-|
D--T--T-|
DkkTkkTk|
D-kT-kT-|
sa`udI 2/4=3+3+2
1-+-2-+-|
D--D--T-|
D-kD-kTk|
syrto 4/4=3+3+2
1-+-2-+-3-+-4-+-|
D---k-D---k-T-k-|
D---k-T---k-T-k-|
Ali Jihad Racy et Jack Logan, Ph.D. en musique arabe: «l'Espagne maure a vu le
développement d'une forme littéraire musicale utilisant des thèmes romantiques et des
textes en vers avec des refrains, contrairement au qasidah arabe qui a un texte continu
ou des couplets avec une seule métrique poétique et une rime unique. Le muwashshah
utilisé par plusieurs poètes a aussi surgi comme forme musicale et a survécu de l'Afrique
du nord jusqu'au Levant, situé historiquement en Syrie et en Palestine. Dans cette région
le muwashshah est devenu populaire à Aleppo, en Syrie.»
Les rythmes suivants, dawr hindii, muHajjar, murabb`a, samaa'ii darij, samaa'ii thaqiil, et
maSmuudii, sont utilisés dans le muwashshat.
Le samaa'ii (de la racine arabe «sma», qui signifie écouter, particulièrement la musique)
est une forme de musique classique turque (décrite par quelques uns comme «vieille
musique aristocratique» turque) qui contient des sections à 10 temps et se termine
habituellement par des mesures rapides à 6 temps. J'ai aussi entendu le terme «sheelto»
pour le «dawr hindii» (je ne suis pas certain de l'exactitude du terme puisqu'il y a aussi un
rythme sheelto à 6 temps). On retrouve ces rythmes plutôt dans la musique d'art que la
musique populaire du Moyen-Orient. J'ai entendu des égyptiens appeler la dawr hindii
«andalus» (réf. à Amar Andalus de Mokhtar Al Said).
muHajjar 14/4
1-+-2-+-3-+-4-+-5-+-6-+-7-+-8-+-9-+-0-+-1-+-2-+-3-+-4-+-|
D---D---D---____T---____D---____________T---____T---____| 4+2+4+4
D---D---D---____T---____D---____T---____T---____T---T---|
D-tkD-tkD-tkt_k_T-tkt_k_D-tkt_k_T-tkt_k_T-tkt_k_T---T---| al-maSrii 2+4+4+2+2
murabb`a 13/4=3+4+2+2+2
1-+-2-+-3-+-4-+-5-+-6-+-7-+-8-+-9-+-0-+-1-+-2-+-3-+-|
D---T---T---D---__T---__T---T---____T---T---D---____|
D---T-tkt-k-D-tkT-k-t-k-T-k-T-tkt-k-T-tkT-k-D-tkt-k-|
1-+-2-+-3-+-4-+-5-+-6-+-7-+-8-+-9-+-0-+-|
D-______T-__k-______D-__D-__T-______T-__|
D-__t-k-T-k-S-__t-k-D-__D-__S-__t-k-T-k-|
Le «darj» est généralement un rythme à 6 temps, avec des variantes locales. Les 6
temps tendent à être un peu plus uniformes (non syncopés) en Perse et plus vivants et
syncopés dans le Magreb. Quelquefois c'est un multiple de 2 temps (4 ou 8) peut-être
parce qu'il est difficile de distinguer un rythme à 6 temps d'un 2 temps rempli et syncopé.
darj 6/8
1-+-2-+-3-+-|
D-ktk-D-T---|
D-D-__T-T-__| Algérie
Le «dawr» est utilisé dans la musique arabe, perse et turque; il se rapporte à une gamme
ou cycle rythmique qui revient à son point de départ. Le «dawr hindii» a été décrit pour la
première fois dans le «Ma'refat-e 'elm-e musiqi», un oeuvre anonyme des alentours du
17ième siècle (probablement perse).
Plusieurs des rythmes que nous avons étudiés sont des aqsaaq, incluant «samaa'ii
thaqiil»; en voice quelques autres:
karsilama 9/8=2+2+2+3
1-+-2-+-3-+-4-+-5-|
D-__T-__D-__T-T-t-|
D-kkT-kkD-kkT-T-t-|
D-tkT-tkD-tkTkT-t-|
Certaines chansons turques sont groupées en 2+2+3+2 (p.ex. Dere Giliyor Dere) bien
qu'une structure très similaire soit utilisée avec un léger changement d'accent. La 7ième
croche est l'enchaînement ou le pont vers l'accent de la 8ième (au lieu de la septième).
Ceci peut être entendu dans la mélodie.
karsilama-variation 9/8=2+2+2+3
1-+-2-+-3-+-4-+-5-|
D-__T-__D-__T-t-k-| variation
D-__T-__D-__t-T-k-| comparez!
curcuna 10/8
1-+-2-+-3-+-4-+-5-+-|
D-__T-k-__D-__T-____| 2+3+2+3
D---__T---D---T---__| 5+5
Il y a deux façons de former un rythme simple à 7 temps: soit 2+2+3 ou 3+2+2. Nous
avons déjà vu le «dawr hindii» qui est un 3+2+2. En Grèce et en Turquie le 2+2+3 se
nomme généralement «laz» ou encore «laz bar» et le 3+2+2 «kalamantiano» (Kalamata
est une ville portuaire du sud de la Grèce). Les deux formats s'utilisent pour la danse en
ligne et les chants.
laz 7/8=2+2+3
1-+-2-+-3-+-4-|
D---T---T-----|
D-k-D-k-D-k-k-|
kalamantiano 7/8=3+2+2
1-+-2-+-3-+-4-|
D-t-t-D-t-D-t-|
D-----T---T---|
D-ktk-D-k-S-k-|
D-tkt-D-tkT-t-|
Le zembekiko est une danse traditionnelle solo pour hommes, certains l'ont décrite
comme étant «un homme dansant autour d'un verre d'ouzo placé sur le plancher, en
roulant des dés» (une description à saveur plutôt touristique).
Samra m'a envoyé ceci d'un professeur de danse folklorique grecque: ... le Zembekiko
est issu du Rembetika après la période de guerre des années 1920-1940. Les gens
l'utilisaient pour exprimer leur douleur, les chansons parlaient alors de souffrance,
pauvreté, etc. Elles traitent maintenant de peines d'amour. La danse est
traditionnellement un solo, avec une posture courbé, avec souvent une cigarette dans
une main et un verre dans l'autre, représentant le chagrin que l'on veut noyer.
C'est une improvisation. Il n'y a pas de pas définis, seulement une façon de faire. Il y a de
larges coups de pieds, beaucoup de balancements, souvent à raz du sol, les bras sont
largement ouverts, le dos courbé, tête penché et regard au sol. Habituellement connue
chez les grecs comme «la danse de l'homme ivre», mais selon Mary ceci est inexact. Elle
provient plutôt de l'histoire du Zembekiko et il n'est pas nécessaire d'être ivre pour la
danser. (...) Ce n'est pas une danse folklorique ancienne. On pourrait la décrire comme le
blues grec.
Aparemment le Zembekiko serait un peu plus ancien que cela, selon une lettre que j'ai
reçue de Mantos Garlofis.
zeymbekiko/zeybek 9/4=4+4+1
1-+-2-+-3-+-4-+-5-+-6-+-7-+-8-+-9-+-|
D---t-k-D---t-k-D---t-k-D---t---t---|
D-t---k-D---t---D-t---k-D---t---t---|
Une autre famille de rythmes grecs est le Tsamikos. Ce sont des structures irrégulières
de 3 ou 6 temps avec un effet «lent-vite-vite». Il est important de suivre la musique, qui
sonne quelquefois comme «2 temps longs» ou encore «7 temps courts».
Pour plus d'information lisez la lettre que Manthos Garlofis m'a envoyée.
Voici des rythmes de la tradition andalouse qu'on appelle «noubaat». Chaque section du
nouba contient des chansons qui partagent un de ces rythmes joué sans interruption (ou
quelquefois avec un bref taaqasiim).
inSiraaf 5/8
1-+-2-+-3-|
D-T-__D-__| 1ière mesure
DDT-__T-__| 2ième mesure
T-T-D-_D-T|
Pour l'oreille occidentale ce rythme «ne sonne pas naturel» à cause de l'accent qui n'est
pas en début de phrase. Même au Maroc on semble parfois déplacer le DOUM pour le
mettre en début de mesure.
1-+-2-+-3-+-4-+-5-+-6-+-|
T-t-t-T-D-t-T-t-t-T-D-t-| 6 (darabuka - coeur)
____t---D-----t---t-D---| 12 (bendir - poumon)
Perse
Il semble que la musique persane ait perdu plusieurs de ses modes rythmiques
mentionnés dans les écrits historiques du temps des empires Perse et Arabe. Aujourd'hui
la rythmique (fixe) perse utilise de simples 2, 4, 6 ou 8 temps. En Perse il existe toujours
une tradition classique (en voie de disparition) pour de la musique basée sur des
mesures poétiques plutôt qu'une structure fixe occidentale.
La musique perse moderne (et probablement celle plus ancienne) fait grand usage
d'improvisation mélodique et rythmique en utilisant le «tar». Le tar est un instrument à
cordes couvert d'une peau semblable à (et probablement l'ancêtre de) l'oud. La version
perse du tambour en forme de calice se nomme «zarb», «tombak», «Dombak», c'est l'un
des instruments de percussion du Moyen Orient les plus intéressants et subtils; il est
plutôt moderne car il commence à aparaître dans les dessins artistiques de musiciens à
partir du 19ième siècle. Les joueurs de zarb produisent une grande variété de sons en
utilisant une technique complexe de jeux de doigts sur la peau du tambour et aussi en
frappant et frottant des anneaux sur le corps ondulé du tambour, en accompagnant les
instruments à cordes durant les mesures fixes, et aussi en improvisant des solos.
Awfar est un des rythmes fondamentaux perse documenté du 17ième siècle. Je ne suis
pas certain si la notation moderne puisse bien le décrire:
awfar 19/8=6+4+2+7
1-+-2-+-3-+-4-+-5-+-6-+-7-+-8-+-9-+-0-|
D---D-------T---T---D---D-T---T-------|
D---D-------T---T---D---D-T---D-------|
mukhammas 16/4=7+3+2+4
1-+-2-+-3-+-4-+-5-+-6-+-7-+-8-+-9-+-0-+-1-+-2-+-3-+-4-+-5-+-6-+-7-+|
D---____D---____D---__T---__|T---T---____|T---T---|D---____________|
Perse / Soufi
Evidemment les rythmes peuvent être joués sur d'autres instruments. La plupart sont
plutôt syncopés. Il est assez difficile de saisir la nuance ou la «sensation» d'un rythme
seulement en regardant la notation musicale ou en écoutant une séquence MIDI (le site
contient aussi des enregistrements de concerts).
Daem 4
1-+-|
D-tt|
Garyan 14
1-+-2-+-3-+-4-|
D-_D-t-t-_D-t-|
Haddadi 8
1-+-2-+-|
D-Dtt_tt|
HalGerten 16
1-+-2-+-3-+-4-+-|
D-ttD-t-T-ttD-t-|
HayAllah 8
1-+-2-+-|
D-Dtt-T-|
HayAllahAllah 10
1-+-2-+-3-|
D-kT-D-T--|
Maddahi 12
1-+-2-+-3-+-|
D-D-TtD-T---|
Saghghezi 12
1-+-2-+-3-+-|
DttDt-TttDt-|
ZekrEDovvom 16
1-+-2-+-3-+-4-+-|
D-ttD-ttD---T-T-|
Les Balkans
Les musiciens des Balkans utilisent un système d'impulsions avec lequel ils peuvent
catégoriser un rythme selon le nombre de temps forts contenus dans un cycle. La
notation indique les temps forts, les temps faibles et leurs durées.
Par exemple, le «dajchovo» qui est fondamentalement le même rythme que le karsilama
à 9 temps peut être compté comme un «4 temps avec un 4ième long». Les TEK finaux
sont souvent syncopés.
dajchovo 9/4
1-+-2-+-3-+-4-+-5-|
D---T---D---T-----|
D---T---D---T-t-t-|
D---T---D---T-----
grantchasko 9/4
1-+-2-+-3-+-4-+-5-|
D---D-----D---T---|
D---D---t-D---T-T-|
D---D-----D---T---,
1 2long 3 4
Ou encore, un rythme plus compliqué, le «sandasko» est compté en «10 avec un long 4
et un long 8». Un musicien occidental pourrait probablement le compter comme un 22
temps avec un 9ième et 11ième reccourcis. Un musicien bulgare le découperait
probablement en deux phrases: 10=6+4 (ou 22=13+9 si on utilise la notation occidentale,
bien que le rythme sonne comme 22=9+9+4 à nos oreilles occidentales). Difficile à
expliquer, non?
sandasko 22/16
1-+-2-+-3-+-4-+-5-+-6-|
D-t-t-t-.t-t-D-t-.t-t-|
1 2 3 4+ 5 6 7 8+ 9 10
t-t-D--t-t-D--t-t-D-t-t-.t-t-
1----- 1----- 1----- ***
faites bien attention de mettre le début du cycle au bon endroit, et aussi où jouer les
accents et ornements. Ce genre de structure (où la fin d'un cycle enchaîne le début du
rachenitsa 7/8=2+2+3
1-+-2-+-3-+-4-|
D---D---D---k-|
D---T---T---k-|
D---k---D---k-|
lesnoto 7/8=3+2+3
1-+-2-+-3-+-4-|
D---k-T---T---|
D---k-D-kkT-tk|
pravo 2/4
1-+-2-+-|
D---T---|
ou encore comme ci-haut mais rempli comme un 6 temps (sonne comme un 6 bien qu'il
soit un 2 temps).
pravo 6/8
1-+-2-+-3-+-|
D-----T-----|
D---D-T---T-| rempli
D---T-D---T-| rempli
D'autres rythmes à 2 temps sont simples et non-syncopés comme le «triti puti» qui est
semblable au «ayyoub».
Neda Voda est une chanson apporté de Macédoine par un musicien qui l'a entendue
jouer dans une gare par des musiciens locaux. Voici le rythme qui l'accompagne. C'est
un 11 temps plutôt agréable. Voici une notation pour la danse que j'ai trouvée sur
internet: http://www.sacredcircles.com/THEDANCE/HTML/DANCEPAG
/NEDAVODA.HTM
D-tkt-tkD-tkt-tkD-D---|
Yémen
Le Yémen a une tradition musicale académique importante; qui a été préservée grâce à
un conservatisme culturel qui a gardé l'essentiel de la musique arabe d'origine basée sur
la métrique poétique. Voici quelques rythmes yéménites traditionnels.
"adoni" 4/4
1-+-2-+-3-+-4-+-|
D---K---K-D-D-K-|
Voici une page avec notes d'un cours que j'ai donné sur la musique du Moyen Orient
d'avant les année 1600.
L'un des documents les plus anciens qui ait survécu sur la musique du Moyen Orient est
le «Kitaab al-Aghani» (le livre de chansons) par «Abu al-Faraj Ali de Esfahan». Il fut écrit
au début du 10ième siècle; malheureusement les sections techniques sur la musique et
sa notation sont indéchiffrables;
Au 13ième siècle SafI-al-DIn a écrit deux livres, aparemment séparés par quelques 50
ans: le «Kitaab al-adwaar» et le «Risaala al-sharafiyya». Ces oeuvres contiennent
beaucoup de renseignements techniques sur la notation musicale et ils furent pendant
bien longtemps les seules oeuvres disponibles. Aparemment l'auteur fut le premier à
utiliser le terme «dawr» pour décrire le cycle rythmique et le premier à en traiter.
Dans Kitaab on indique une «base» pour chaque rythme (a1-aS1) mais c'était
probablement une interprétation personnelle plutôt que la pratique courante puisqu'il
l'utilise peu et semble laisser tomber la notation dans le Risaala. Les variations
rapportées dans les deux livres ont des bases cycliques de longueurs très différentes.
Pour les séquences de longueurs paires et leurs multiples on pourrait penser que les
temps courts sont simplements allongés en les doublant. Cependant il y a beaucoup de
cas où ceci ne fonctionne pas. On n'indique pas toujours la longueur d'une note qui est
une simple répétition de la précédente. Il est donc presque impossible de reproduire les
exemples avec une exactitude rythmique, et par conséquent d'interpréter les modes avec
certitude.
Voici les modes rythmiques que l'auteur mentionne (les notes et silences sont ma façon
de noter moderne, et non pas celle de Safi-al-Din):
al-ramal 12/8
1-+-2-+-3-+-|
T_T_T_T_Ttt_|
T_T_Ttt_Ttt_| Safii al-Diin; Kitaab al-adwaar; also Risaala al-sharafiyya
T-______T___|
T_Ttt_T_Ttt_| Risaala al-sharafiyya
Ttt_T_Ttt_T_| Risaala al-sharafiyya
al-hazaj 12/8=4+3+3+2
1-+-2-+-3-+-|
Ttt_Tt_Tt_T_|
T-______T-__|
al-hazaj 6/8=4+2
1-+-2-|
Ttt_T_|
T-__T_| al-aSl
Tt_Tt_| Risaala al-sharafiyya version
al-faakhitii 20/8
1-+-2-+-3-+-4-+-5-+-|
T-__T_T-__T-__T_T-__|
T_T-__T-__T_T-__T-__|
T_Ttt_Ttt_T_Ttt_Ttt_| Risaala al-sharafiyya version
al-faakhitii 28/8
1-+-2-+-3-+-4-+-5-+-6-+-7-+-|
T_T-__T-__T-__T_T-__T-__T-__| Risaala al-sharafiyya variation in 28
T_Ttt_Ttt_Ttt_T_Ttt_Ttt_Ttt_| Risaala al-sharafiyya variation in 28
Consultez ma page avec les notes d'un cours que j'ai donné sur la musique du Moyen
Orient d'avant les années 1600 (en anglais).
Si vous ne pouvez pas lire l'arabe il y a peu d'ouvrages à consulter. Henry George
Farmer a écrit plusieurs livres (quelques-uns en anglais), qui ne parlent pas beaucoup du
rythme. En voici quelques-uns en anglais et français:
Jean During (un occidental qui étudie la tradition musicale perse) a écrit des livres en
anglais et français. «The Art of Persian Music» est un peu comme un «livre de table à
café» mais contient aussi de l'information sur la tradition musicale et la musique perse.
«The Music of the Arabs» par Habib Hassan Touma contient de l'information sur les
modes rythmiques, cependant sa notation me laisse un peu circonspect. Il y a aussi des
informations sur le développement de la musique.
«The Modal System of Arab and Persian Music AD 1250-1300» (O. Wright, 1978)
contient une brève analyse des modes rythmiques à partir d'écrits historiques du 13ième
siècle. Il contient aussi des analyses assommantes sur les modes mélodiques, si cela
peut vous intéresser. Un point à noter est que j'ai vu des références à ce livre dans des
oeuvres d'auteurs perses sur la musique.
En français les volumes «La Musique Arabe» par Rodolphe von Erlanger contiennent de
nombreux textes traduits de l'arabe.
Herman Rechberger est un finlandais qui étudie la musique arabe (et parle arabe) et a
aparemment beaucoup voyagé au Moyen Orient a une version web de son livre sur les
modes rythmiques. Malheureusement la notation est presque impossible à lire. La
version imprimée du livre (dont j'ai obtenu copie) a été améliorée et contient une notation
utilisant des caractères de longueur fixe (comme la mienne, peut-être à cause de nos
Quelques hyperliens: