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1 LE MOUILLAGE

Le mouillage conventionnel

Un rouleau “barboteur” puise la solution de mouillage contenue dans un


bac appelé “bassine”. Le liquide est transmis à la table de mouillage par
l’intermédiaire d’un rouleau habillé dit “preneur”. La table de mouillage
généralement chromée a pour fonction d’alimenter deux rouleaux
habillés qui sont les “toucheur-mouilleurs” humidifiant la plaque.
Les rouleaux preneurs et toucheur-mouilleurs sont habillés d’un molleton
plus connu sous le nom de “chaussette”.

Le mouillage pelliculaire
La solution de mouillage est amenée jusqu'à la forme imprimante par
des éléments du dispositif d'encrage, la solution étant appliquée sur le
premier toucheur encreur par la table de mouillage.
Ce système permet un dosage plus rapide de la quantité de solution de
mouillage.

Le principe de l’offset est basé sur l’antagonisme eau et gras (encre).


Les parties imprimantes de la plaque sont dites hydrophobes, elles
acceptent le gras et refusent l’eau.
Les parties non imprimantes sont dites hydrophiles, elles acceptent l’eau
et refusent l’encre.
Simultanément, la plaque est humidifiée puis encrée.

On ne peut pas gérer l’encrage correctement si l’on ne maîtrise pas le


mouillage. Il faut par conséquent démarrer un tirage avec un débit d’eau
aussi réduit que possible.

L’émulsion offset
L’eau de mouillage qui arrive dans le dispositif d’encrage par
l’intermédiaire des rouleaux et de la plaque émulsionne avec l’encre.
L’émulsion résulte de la rencontre de deux liquides qui ne peuvent pas
se mélanger.
De minuscules gouttes d’eau de mouillage se trouvent en suspension
dans l’encre. La proportion de cette eau dans l’encre est de l’ordre de 15
à 20 % dans un équilibre eau/encre correct.
En offset, il y a deux types d’émulsion.

L’émulsion grossière et instable


On la rencontre en phase de calage. Les gouttelettes d’eau n’ont pas
toutes la même taille et ne sont pas réparties uniformément dans le film
d’encre. Cette émulsion est une aide au démarrage et veut dire aussi
que lors de la signature du bon à rouler, le résultat imprimé n’est pas
encore stabilisé.

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L’émulsion fine et stable


Elle est obtenue au fur et à mesure du roulage et après avoir stabilisé
la vitesse de production de la machine. A ce stade, les goutelettes sont
très fines, ont toutes la même taille et son réparties uniformément dans
le film d’encre.
C’est cette qualité d’émulsion que l’on recherchera pour garantir un bon
équilibre eau/encre, la brillance et le séchage rapide des encres.

L’eau de mouillage
Pour le conducteur d’une presse offset l’eau représente d’abord une
grande inconnue puisque sa composition varie d’une ville à l’autre, et
même d’un jour à l’autre dans une même ville.
Pour que l’eau soit “propre” à l’utilisation en impression offset on lui
ajoutera un additif qui lui apportera les caractéristiques nécessaires :
ni trop douce, ni trop calcaire et légèrement acide.
L’eau trop douce entraîne un mauvais équilibre eau et encre et la
corrosion des systèmes.
L’eau trop dure entraîne également un mauvais équilibre eau et encre
mais aussi le bouchage des micropores de la surface des rouleaux et du
blanchet, ce phénomène s’appelle le glaçage.
Légèrement acide pour accentuer l’antagonisme eau et encre et faciliter
le transfert de l’encre.
Le conducteur portera tout particulièrement son attention sur :
• un dosage précis de l’additif. La concentration de ce dernier dans la
solution de mouillage doit être conforme aux informations données par
le fournisseur.
• le contrôle régulier et systématique de la valeur d’acidité de la
solution de mouillage. Cette valeur est exprimée sur l’échelle du pH
(potentiel d’hydrogène) et doit être comprise entre 4,9 et 5,4.
Ce contrôle peut s’effectuer rapidement à l’aide de bandelettes à
réactifs colorés.

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De l’eau simple à l’eau de mouillage


L’eau distillée est un liquide incolore, inodore et d’un goût absolument
neutre.
Par contre, l’eau naturelle n’est pas pure, dans le sens chimique du
terme.
La pluie qui traverse l’atmosphère, puis s’écoule sous terre, se charge
de divers gaz et sels minéraux qu’elle rencontre sur son passage.
Les eaux souterraines et de surface sont additionnées de chlore ou
d’oxygène par les services d’eau des villes pour devenir l’eau potable
qui sort de nos robinets.
Cette eau du robinet est la matière première, à partir de laquelle on
prépare l’eau de mouillage.
Pour le conducteur d’une presse offset, elle représente d’abord une
grandeur inconnue, puisque sa composition varie d’une ville à l’autre, et
même d’un jour à l’autre dans une même ville.

La dureté de l’eau
Les recherches ont été intensifiées pour mieux connaître l’influence de
la dureté de l’eau sur l’impression offset.
Quand on dit qu’une eau est dure, on entend généralement par là
qu’elle est fortement calcaire.
La dureté globale de l’eau résulte de sa teneur en sels de calcium et
magnésium, ainsi que d’autres substances alcalines.
Ces substances peuvent se lier aux acides gras contenus dans les
encres, pour devenir des savons mous. Ces savons hydro et oléophiles
se déposent aussi bien sur la plaque (bouchage des demi-tons) que
sur les toucheurs encreurs (glaçage des rouleaux) et les toucheurs
mouilleurs (dosage imprécis). Il faut par conséquent prendre des
mesures pour neutraliser une trop grande dureté de l’eau de mouillage.
La dureté de l’eau se mesure en degrés hydrotimétriques. Elle est
comprise entre 0° et 54° hydrotimétriques.
De très nombreuses observations faites dans la pratique enseignent
qu’à partir d’une dureté totale de 25° d, l’eau utilisée pour le mouillage
peut, à la longue, créer des difficultés au cours de l’impression, par
exemple : le glaçage des rouleaux encreurs et l’adhérence d’encre au
dégraisseur.

Le pH de l’eau
L’échelle de pH
1 1 1
107 1014

0 1 2 3 4 5 6 7 8 9 10 11 12 13 14

Zone acide Neutralité Zone basique

La bonne valeur de pH en offset se situe entre 4,9 et 5,4 ; c’est-à-dire


légèrement acide. C’est dans cette zone que l’on obtient le meilleur
comportement lithographique.

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La tension superficielle On exige aussi d’un bon adjuvant de mouillage qu’il entretienne
1 - Mercure 435 dynes les surfaces du blanchet et des rouleaux. A cet effet, il contient
2 - Eau neutre 72 dynes
3 - Eau + solution de mouillage (tensio-
généralement un agent à base de glycérine. La plupart des adjuvants
actif) + 40 dynes contiennent aussi des agents qui empêchent la formation d’algues et de
4 - + alcool isopropylique 21 dynes boues dans le réservoir d’eau de mouillage.

L’alcool dans l’eau de mouillage


L’alcool n’a presque aucune influence sur le pH du mouillage, mais il
réduit la tension superficielle de l’eau, ce qui augmente sensiblement
son pouvoir mouillant.
Grâce à l’alcool, le film d’eau de mouillage est plus régulier, de
sorte qu’on peut réduire l’épaisseur de ce film. L’alcool s’évapore
plus rapidement que l’eau. De ce fait, et grâce au débit plus réduit
du mouillage à l’alcool, la quantité d’eau arrivant jusqu’au papier, en
passant par le blanchet, est plus faible que dans le mouillage sans
alcool. En outre, le froid dû à l’évaporation empêche l’échauffement dans
cette partie de la machine. C'est pourquoi la solution de mouillage à
alcool doit être refroidi entre 10 et 13°.
A partir d’un certain pourcentage, l’augmentation de la teneur en alcool
n’a presque plus d’effet sur la tension superficielle. Celle-ci baisse très
rapidement jusqu’à environ 20 % de teneur en alcool ; ensuite, l’influence
est négligeable. Cela ne sert donc à rien d’ajouter plus
de 20 à 25 % d’alcool à l’eau de mouillage.

L'alcool est de plus en plus remplacée par d'autres produits appelés


substitut qui apportent les mêmes caractéristiques chimiques à la
solution de mouillage, tout en respectant l'environnement.

Les substituts
Conseils de mise en service
Respecter la dose du fournisseur même si lors de l’étalonnage la bonne
valeur du PH est atteinte avec une dose inférieure.
L’alcool isopropylique durcissant les élastomères, profiter d’un
renouvellement de la batterie de mouillage pour la mise en service du
substitut.
Pour plus de souplesse dans les réglages réduire la dureté des rouleaux
de mouillage à 18/23° shore A.
Continuer à refroidir la solution de mouillage entre 10 et 13°.
Si par rapport à l’habitude les potentiomètres de débit d’eau sont élevés,
il y a lieu de débrider légèrement les rouleaux de mouillage et de
soulager la touche du mixte.
Ne pas négliger l’entretien. Bien dégraisser le système de mouillage
régulièrement.
Vidanger et nettoyer toutes les semaines le système de mouillage.
Utiliser à bon escient le blanc d’Espagne où de Meudon car ces derniers
ont tendance à alcaliniser la préparation de mouillage.
Dialoguer entre équipiers sur les consignes à observer afin d’obtenir les
meilleurs résultats.

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5 LE MOUILLAGE

Emulsion
L’émulsion résulte de la rencontre de 2 liquides dont la tension
interfaciale est si importante qu’ils ne peuvent pas se mélanger de sorte
que l’un des 2 se divise en globules liquides. Or, l’eau de mouillage qui
arrive dans le dispositif d’encrage par l’intermédiaire de la plaque et des
toucheurs encreurs, émulsionne avec l’encre.
Les minuscules gouttes d’eau de mouillage se trouvent en suspension
dans l’encre, réparties de façon régulière. La proportion d’eau dans cette
émulsion est estimée à 15/20 %. Il ne faut pas confondre l’émulsion
stable et l’émulsification. Car, l’émulsion stable est une nécessité
technologique pour l’impression offset. Il n’est pas possible d’imprimer en
offset sans émulsion stable.
Il faut par conséquent démarrer un tirage avec un débit d’eau aussi
réduit que possible, en utilisant une encre adéquate ; il faut pouvoir
contrôler le pH de l’eau de mouillage et doser correctement les
adjuvants.

Les incidents
L’émulsification : (excès d’eau)
Séchage retardé, maculage.
Instabilité de l’encrage.
Diminution du brillant et de la densité.
Elargissement du point de trame.
Montée en épaisseur mâte.
Le manque d’eau
Sèche, voilage.
Oxydation de la plaque.
Echauffement de la batterie.
Montée en épaisseur brillante.
L’eau trop douce
Corrosion.
L’eau trop dure
Les sels de calcium et de magnésium se lient aux acides gras contenus
dans l’encre pour former des savons mous qui se déposeront :
- sur la plaque : bouchage des trames,
- sur les rouleaux : glaçage des rouleaux, mauvaise distribution, dosage
imprécis, destruction des siccatifs et maculage,
- sur le blanchet : glaçage du blanchet, mauvais transfert, peluchage.
PH trop acide
Dissolution de la couche de copie.
Corrosion.
Mauvais encrage des rouleaux.
Séchage lent, maculage.
PH pas assez acide
Voile à l'impression.
Émulsification.
Mauvaise définition du point de trame.
Perte d'intensité.
Séchage critique, maculage.
Peluchage du papier.

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6 LA CONDUCTIVITÉ

La propriété d'un corps de transmettre le courant électrique s'appelle la


conductibilité.
La conductibilité mesure cette propriété. Cette mesure s'effectue à l'aide
d'une sonde munie d'électrodes reliées à un conductimètre et le résultat
se lit en milli ou micro-siemens par centimètre.

Intérêt de la conductivité pour l'impression offset

La conductivité présente une approche très fine de la teneur idéale d'un


additif de mouillage déterminé à ajouter à une eau de ville.
Après un essai pratique et concluant de tirage, on mesurera la
conductivité de la solution de mouillage et on déteminera la dose exacte
de l'additif en se rapportant à la courbe d'étalonnage.
De même, on pourra vérifier le bon fonctionnement des doseurs
automatiques, vérification qui serait impossible avec la détemination du
pH dont les écarts sont faibles, vu l'utilisation de produits tampon pour
leur gestion.

Exemple d'application
Mesure du pH et de la conductivité sur une eau de ville additionnée
d'un additif de mouillage aux doses de 2%, 2,5%, 3%, 3,5% et 4%.

% d'additif pH µs
2 5,02 1404
2,5 4,98 1783
3 4,92 1985
3,5 4,88 2170
4 4,78 2330
On constate effectivement que les écarts de pH sont minimes
(0,04 à 0,10 unité/pH) et que la courbe sera plate. Par contre,
les écarts en conductivité sont nettement plus grands (160 µs à 380 µs)
et la courbe sera proche de la verticale.

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