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République Algérienne Démocratique et Populaire

Université Saad Dahleb – Blida


Département de Pharmacie
Laboratoire de Chimie Analytique

CHROMATOGRAPHIE SUPERCRITIQUE

Présenté par: Encadré par:


ABDENNOURI Abdelhamid Pr A.GHARBI
PLAN
I- Introduction
II- Historique
III- Principe
IV- Fluides supercritiques
V- Instrumentation
VI- Applications
I- Introduction

La chromatographie en phase supercritique (CPS ou SFC) a pour originalité d’utiliser


comme phase mobile un fluide à l’état supercritique, ce qui améliore les séparations de
composés thermolabiles ou de masses moléculaires élevées. Le matériel est de
conception hybride entre CPG et CLHP

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II- Historique

Dès 1962, Klesper, Corwin et Turner utilisent la CPS pour la séparation de porphyrines non
volatiles
Toutefois, le développement de cette méthode a d’abord été éclipsé par celui, très rapide,
de la chromatographie en phase liquide (CPL) bien que, périodiquement, des exemples
d’utilisation et des mises au point aient été publiés

Il faut attendre 1982 pour assister à un regain d’intérêt pour la CPS, et 1988 pour la
parution du premier ouvrage « Supercritical chromatography ».

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III- Principe
La chromatographie en phase supercritique, CPS (en anglais SFC : Supercritical
Fluid Chromatography) met en œuvre, comme phase mobile, un fluide
ou un mélange de fluides porté au-delà du point critique par un contrôle adéquat
de la température et de la pression.

On peut utiliser soit les colonnes capillaires de la CPG soit les colonnes classiques de la
CLHP

La faible viscosité du solvant autorise des temps d’analyse de quelques minutes à quelques
dizaines de minutes. Le système permet l'emploi de très nombreux types de détecteurs,
aussi bien ceux de la CPG que de l’HPLC

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IV- Fluides supercritiques
C’est quoi un fluide supercritique?

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IV- Fluides supercritiques
C’est quoi un fluide supercritique?

Point critique PC

Ce point est obtenu pour une température critique Tc et une


pression critique Pc

Après la PC, quelle que soit l'augmentation de la pression ou de la


température, il y’aura toujours un équilibre entre la phase
gazeuse et la phase liquide

Une augmentation de la température ne peut pas entraîner la


transformation en gaz, et une augmentation de la pression ne
peut pas entraîner la transformation en liquide à ce stade

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IV- Fluides supercritiques
Comment obtenir un fluide supercritique ?

Augmenter la pression au-dessus de la valeur Pc du matériau tout en maintenant la température


stable, puis augmenter la température au-dessus de la valeur Tc à une valeur de pression stable

Augmenter d'abord la température au-dessus de la valeur Tc, puis augmenter la


pression au-dessus de la valeur Pc

Le point critique est caractéristique pour chaque matériau, résultant des valeurs
caractéristiques de Tc et Pc pour chaque substance

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IV- Fluides supercritiques
Quelles sont les propriétés unique d’un fluide supercritique ?

Les fluides supercritiques combinent les propriétés utiles des phases gazeuse et liquide, car ils
peuvent se comporter comme un gaz et un liquide sous différents aspects

Le mouvement des molécules est assez Densité est proche de celle d'un liquide et, par
similaire à celui des molécules de gaz conséquent, il présente une similitude avec l'effet
dissolvant d'un liquide

Les trois propriétés caractéristiques d’un fluide supercritique étant la


Densité, Viscosité et Coefficient de diffusion

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IV- Fluides supercritiques
Densité

La densité caractéristique d'un fluide supercritique se situe entre celle d'un gaz et d'un liquide

Dans la région supercritique, la densité d'un fluide supercritique augmente avec l'augmentation de la
pression (à température constante)

Lorsque la pression est constante, la densité de la matière diminue avec l'augmentation de la


température

L'effet dissolvant d'un fluide supercritique dépend de sa valeur de densité

Les fluides supercritiques sont également de meilleurs transporteurs que les gaz grâce à leur densité
plus élevée. La densité est donc un paramètre essentiel pour les techniques analytiques utilisant des
fluides supercritiques comme solvants
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V- Fluides supercritiques
Coefficient de diffusion

Comme les fluides supercritiques ont un coefficient de diffusion supérieure à celui d'un liquide, il va de
soi qu'un soluté peut présenter une meilleure diffusivité dans un fluide supercritique que dans un
liquide

La diffusivité est parallèle à la température et contraire à la pression

L'augmentation de la pression a pour effet de rapprocher les molécules de fluide supercritique les unes
des autres et de diminuer la diffusivité dans le matériau.

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IV- Fluides supercritiques
Viscosité
Ces trois propriétés sont fortement liées entre elles
Les fluides supercritiques sont moins résistants à l’écoulement que les liquides
Le changement de température et de pression peut influencer sur ces dernières de
Contrairement aux liquides, la température
différentesinfluence
manières grandement sur la viscosité des fluides
supercritiques

Augmenter la pression augmente la viscosité et par conséquent la diffusion diminue

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IV- Fluides supercritiques
Comment ces propriétés sont utiles dans la chromatographie ?

Fluide supercritique
Viscosité
Coefficient
Densité
de diffusion

Un meilleur effet dissolvant


Nous renseigne sur la rapidité de diffusion d’une
Plus le solvant est densel’écoulement
La résistance plus il interagit avec des
substanceàdans un volume
substances qui y sont dissoutes Ils ont l’avantage de la densité des liquides
Grandement influencée et
pardiminue
la et la diffusion des gaz
Augmente avec
Densité la température
comparable à celle des avec la
liquides
pression et pression
la température
Agissent comme un bon gaz
vecteur
Influencée grandement par la pression
L’operateur peut jouer sur la viscosité de la
phase mobile

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IV- Fluides supercritiques
Quelles sont les fluides supercritiques couramment utilisés??

Facilité De Manipulation Compte Tenu De Sa Température Et De Sa Pression Critiques ;


Bon Pouvoir Solvant Et Miscibilité Avec La Plupart Des Solvants ;
Compatibilité De Sa Température Critique Avec La Stabilité Thermique Des Solutés Et Des
Silices Greffées ;
Absence De Toxicité ;
Ininflammabilité ;
Absence De Corrosion ;
Sans Odeur ;
Coût Peu Élevé ;
Disponibilité Dans Une Très Grande Pureté ;
Transparence Dans L’uv Jusqu’à 200 Nm Et Dans L’infrarouge
Couplage Avec Les Détecteurs De La CPG.

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V- Instrumentation

Elle diffère sensiblement selon le type de colonne, capillaire ou remplie. Dans


le premier cas, il se rapproche de celui de la CPG et, dans le second cas, de celui
de la CPL
V- Instrumentation
V- Instrumentation
VI-1- Phase mobile
Le dioxyde de carbone est la phase mobile la plus couramment utilisée

Cependant, il manque de polarité


L’utilisation des modificateurs polaires fait augmenter la pression et la température critique de la
phase mobile
Ce qui rend difficile son utilisation pour l’analyse des produits polaires

On ne dépasse pas généralement 5 %


Addition de modificateur polaire en faible teneur

Améliorer la solubilité, éviter la précipitation et varier la rétention des analytes

Méthanol, éthanol, acétonitrile

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V- Instrumentation
VI-2- Pompe

Le fluide est pompé à l’état liquide au moyen des pompes à piston de la CPL en prenant soin de refroidir le corps
de pompe pour éviter les phénomènes de cavitation. L’ajout de modificateur polaire est réalisé à l’aide d’une
seconde pompe

Colonnes capillaires

Le fluide est toujours pompé à l’état liquide de façon à maintenir l’efficacité de la pompe qui est généralement de
type seringue

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V- Instrumentation
VI-3- Injecteur

Les injecteurs à boucle externe de la CPL sont classiquement utilisés. Le volume de la boucle dépend du diamètre
des colonnes

Colonnes capillaires

Les dispositifs d’injection à boucle interne

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V- Instrumentation
VI-4- Colonnes Colonnes remplies

Les colonnes remplies sont généralement fabriquées en acier inoxydable

Longueur de 10 à 25 cm Diamètre intérieur de 3,0-4,6 mm

Lorsque les colonnes remplies Taille des particules


sont devenues varie de
populaires 2 àla5 SFC,
pour µm les séparations étaient comparées à celles
de la HPLC en phase normale, car le dioxyde de carbone est relativement non polaire. Par conséquent, seules les
En raison de la faible viscosité des phases
milieuxstationnaires
supercritiques, les colonnes
polaires ont étépeuvent être beaucoup plus longues que
considérées
celles utilisées en CL

Les colonnes
Cependant, avecremplies
l’ajout depeuvent fournirde
modificateur d’avantage
polartié, de
on plateaux théoriques
pouvait utiliser et traiter
des phases des volumes
stationnaire d'échantillons
apolaire (silice liée au C18)
plus importants que les colonnes capillaires

Plus de plus de 100 000 plateaux théoriques ont été réalisées avec les colonnes
remplies

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V- Instrumentation
VI-4- Colonnes Colonnes capillaires

La plus couramment utilisée est la colonne capillaire à paroi en silice fondue (FSCOT)

Longueurs de la colonne de 10 à 20 m Diamètres intérieurs de 50 ou 100 µm

Pour les séparations difficiles, des colonnes de 60 m ou plus longues peuvent être utilisé

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V- Instrumentation
VI-5- Régulateur de température
Colonnes remplies
Le montage est très similaire à celui de la CPL, la régulation de la température du fluide et de la colonne
chromatographique est assurée soit par un bain thermorégulé, soit par un four

Colonnes capillaires

Le contrôle de la température de l’injecteur, de la colonne capillaire et de la phase mobile est assuré par un four
thermorégulé

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V- Instrumentation
VI-6- Régulateur de pression

Comme la régulation de la température, celle de la pression est essentielle car ces deux paramètres fixent la
masse volumique du fluide et, par conséquent, sa force éluante. Dans tous les cas, elle est réalisée à l’aide de
restricteurs placés en amont du détecteur (DIF, spectromètre de masse,...) ou, beaucoup plus rarement, en aval
(détections spectrophotométrique et spectrofluorimétrique).

La régulation de la pression dans le système chromatographique est effectuée au moyen d’une soupape ou d’une
vanne gérée par microprocesseur

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V- Instrumentation
VI-7- Détecteurs
Colonnes remplies

La plupart des détecteurs de la CPL (spectrophotomètres UV et spectrofluorimètres) ont été mis en œuvre après
adaptation de la cellule aux hautes pressions
En CPS, la détection peut être effectuée de deux manières différentes : soit directement dans le fluide à l’état
supercritique, soit, après décompression du fluide, à l’état gazeux. La CPS utilise donc à la fois les détecteurs de la
On peut également mettre en œuvre les détecteurs de la CPG à condition de respecter les débits admissibles et la
CPL et ceux de la CPG, mettant ainsi à son profit les progrès technologiques effectués dans ces deux techniques
compatibilité de l’effluent de la colonne avec le détecteur choisi (par exemple, pas de modificateur polaire autre
que l’eau ou l’acide formique avec le DIF)

Colonnes capillaires

Avec les colonnes capillaires, on utilise majoritairement la détection en milieu gazeux (DIF et spectrométrie de
masse

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VI- Applications

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VI- Applications
La chromatographie supercritique a un grand
vaste domaine d’application

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VI- Applications
L'une des applications les plus importantes de la SFC est la séparation chirale, en particulier dans l'industrie
pharmaceutique.

Les taux de diffusion accrus de la SFC par rapport aux éluants LC permet d'obtenir une résolution plus élevée et
des pics plus nets pour pour permettre des mesures précises de la pureté énantiomérique.

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VI- Applications
Séparation d’énantiomères du Metoprolol par HPLC (a) et
SFC (b)

Temps d’analyse plus court avec SFC

Pics plus symétriques avec SFC

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VI- Applications
Séparation d’une α-méthylène γ-lactone

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VI- Applications
la séparation, après silanisation, des polyglucoses contenus dans
des sirops de maïs, où l’on met en évidence la présence
d’oligomères

Dépassent largement les possibilités actuelles de la CPG (la CPL,


quant à elle, souffre de l’absence de détecteur suffisamment
sensible)

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Références

1- CAUDE. M, JARDY. A. Chromatographie en phase supercritique: Théorie et méthodes de séparation. Techniques de


l’ingénieur. 2003.

2- Encyclopedia of physical science and technology. Analytical chemestry.

3- M.HAMON. Méthodes de séparation. 3ème édition.

4- Robert Rosset. Manuel pratique de chromatographie en phase liquide 198

5- ROUISSAC. Analyse chimique, méthodes et technique instrumentales modernes 6éme édition

6- SKOOG. Principales of instrumental analysis. 7eme édition.2016

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