Crimson * NUMÉRO 4 * 5$ *
Post LUNDI 5 MAI, 1879
BIENVENUE DANS L'OUEST ÉTRANGE !
UNE COMMÉMORATION
RÉSOLUMENT TOURNÉE VERS L’AVENIR !
Hier soir, l’émotion était à son
comble dans notre bonne ville. Notre
maire bien aimé, l’éminent Wallace,
avait organisé, avec l’aide de tous les
commerçants, une soirée du souve-
nir à la mémoire de tous nos conci-
toyens qui ont perdu la vie en ce ter-
rible orage du printemps 1877.
Rappelons à nos nouveaux ha-
bitants, et à nos bienvenus voya-
geurs de passage, l’épreuve terrible
à laquelle la ville a dû faire face il y
a deux ans. Nous fûmes en effet la
proie d’une terrible malédiction,
une vengeance imméritée, organi-
sée par des hommes dont la dupli-
cité avait été révélé par feu le Shérif
Drent. Ces hommes, qui avaient volé
le butin du grand tournoi de Poker
du Gold Digger, ont fait appel à la
plus infâme des magies noires. Ils
empoisonnèrent les puits de la ville,
provoquèrent la plus destructrice
des tempêtes et firent même reve-
nir nos propres morts de leur tombe
pour s’en prendre aux vivants !
Déluge & Derniers fils
La ville en ruine au printemps 1877 : n’oublions jamais !
Mais, si cette soirée fut celle du
recueillement - tous se rappelleront
avec émotion les lampions volants
au-dessus de la baie en hommage
aux victimes - elle fut aussi celle du
renouveau ! Le maire rappela avec
ferveur comment la ville s’était re-
mise debout malgré l’ampleur des
dégâts. Grâce à de nouveaux inves-
tisseurs convaincus par le charisme
de Gamblin’ Joe Wallace, la ma-
nufacture de munitions crache de
nouveau sa fumée, synonyme d’em-
plois retrouvés ! De même, la Iron
Dragon a terminé le nouveau tracé
de la voie ferré en passant sur le ter-
ritoire de la communauté ayant hé-
bergé ceux là même qui voulurent
la ruine de Crimson Bay. Une ironie
qui ne pourra cependant jamais ef-
facer toutes les souffrances subies !
Si notre ville a peiné à se re-
mettre et si la reconstruction fut
difficile, de nouvelles opportuni-
tés s’offrent désormais à nous !
La Iron Dragon semble plus dé-
terminée que jamais à rallier Lost
Angels et devancer ainsi les autres
compagnies. C’est à nous de nous
montrer à la hauteur en faisant de
Crimson Bay une halte indispen-
sable au ravitaillement des équipes
de construction qui se rendent en
Californie. Notamment en leur of-
frant toute la nourriture qui risque
de leur manquer si l’on en croit les
échos de ceux qui voyagent le long
de la côte. Nos voisins californiens
souffrent en effet du manque de
nourriture et la plupart des grands
barons du rail sont plus intéressés
par la roche fantôme que par le
transport de nourriture.
Il est temps de nous atteler à
un nouveau chapitre de notre his-
toire en lançant des travaux de
modernisation de notre port nous
permettant de devenir le point de
départ des navires assurant l’ap-
provisionnement des colonies du
Labyrinthe !
JN
QUOI DE NEUF
À L’EST ?
La Ligne Denver-Laramie est
sur le point d’être achevée ! Le
responsable du chantier pour la
Denver-Pacific Railroad, M. Wal-
ter J. Crowford, se dit confiant et
confirme auprès des journalistes
de Denver que les derniers rails
devraient être posés à la date ini-
tialement prévue.
Il précise que tout a été fait
pour rattraper le retard dû à l’ex-
plosion d’une des locomotives et
réfute toutes les rumeurs de sabo-
tage ou de malédiction. La direc-
tion de l’entreprise n’a, elle, pas
souhaité s’exprimer.
TENSIONS !
Depuis les accords de Deadwood
Creek et l’exclusion des Pawnees
du conseil des Wicasas, les rela-
tions sont plus que tendues entre
les Sioux et les tribus Pawnees oc-
cupant les berges de la Platte Ri-
ver. Depuis peu, des rumeurs font
état de la disparition mystérieuses
de campements Sioux et il n’a
pas fallu longtemps pour que les
Pawnees soient considérés comme
d’évidents coupables. Ces derniers
ont demandé de l’aide aux forces
de l’Union présentes au sud de la
rivière et la situation est devenu
explosive au sud du Nebraska !
Le spectre du retour des grandes
guerres indiennes est dans tous les
esprits !
JN
1
 SCÉNARIO : UN BONBON C’EST BON,
TROIS BONBONS, BONJOUR LES DÉGÂTS !
SYNOPSIS
Le Gang va se retrouver au mi-
lieu des essais grandeur nature
d’un Scientifique fou au cours d’un
Festival dans la petite ville de Rose-
burg. Ce dernier teste des élixirs
censés guérir les maladies « défor-
mantes » sur les artistes d’un cirque
de « Freaks » présents en ville. Mal-
heureusement, les remèdes qu’il
distribue sous forme de bonbons
n’ont pas vraiment l’effet escompté
et créent des monstres violents qui
s’en prennent à la population locale.
Le Gang embarqué dans l’enquête
devra comprendre que les Freaks
sont sous une influence extérieure
pour retrouver le véritable respon-
sable de ces Abominations.
CANDYMAN
Le Docteur Henri Patterson
était fou de joie lorsque son fils
vint au monde. Son bonheur fut de
courte durée lorsqu’il s’aperçut que
celui-ci était atteint d’une maladie
le transformant lentement mais
surement en un monstre difforme.
Pendant les deux années que du-
rèrent son évolution physique,
Patterson tenta tous les remèdes
connus avant de commencer à en
créer lui-même. Il prenait un soin
particulier à concevoir ses « médi-
caments » sous la forme de bonbons
aux parfums et aux formes variés
afin d’adoucir la prise quotidienne
de ces traitements expérimentaux.
Cependant, malgré tout son tra-
vail et sa motivation, son fils ne
résista pas et son cœur finit par
lâcher. Sa femme, folle de chagrin
et grandement affaiblie, ne tarda
pas à le rejoindre. Le Docteur mua
alors son immense détresse en une
obsession à trouver un remède afin
de guérir et rendre leur forme à
tous les « monstres » enfantés par
les maladies de l’Ouest étrange.
Il se réfugia dans son labora-
toire et parvint enfin à une formule
qu’il estima efficace. Dorénavant, il
cherche à tester ce nouveau compo-
sé et parcourt l’Oregon en direction
de la Californie sous le couvert d’un
confiseur itinérant. Il est arrivé il y a
peu à Roseburg où la ville organise
un Festival et accueille notamment
un cirque de freaks show. Il voit
là l’occasion de tester son remède
sur les artistes en leur offrant ses
friandises-médicaments. Mais ce
qui devait être une solution à leurs
difformités n’est qu’un catalyseur à
Abomination faisant d’eux des créa-
tures dangereuses et psychopathes.
LE FESTIVAL
DE ROSEBURG
Petite ville de l’Oregon située le
long de la ligne de l’Iron Dragon
2
entre Salem et Crimson Bay, elle
ne doit son existence qu’aux éta-
blissements d’accueil des convois
issus de la période précédant la
construction du cheval de de fer.
Depuis l’arrivée du rail et l’appel
de la roche fantôme de Califor-
nie, la ville n’est qu’une zone de
passage qui stagne à moins de
400 habitants. Outre la gare située
à l’extrémité nord de la ville, on
retrouve quelques saloons/hôtels
dont beaucoup sont proches de
la faillite, un boucher-charcutier,
un maréchal-ferrant, deux drugs-
tores, un poste de télégraphe…
Pour assurer la sécurité des ha-
bitants, la ville compte sur le shé-
rif Pablo Mendez, récemment
désigné par le Maire suite au dé-
part inexpliqué du précédent qui
aurait pris la mer à Crimson Bay.
Mendez n’a pas les compétences
de son prédécesseur mais peut
compter sur l’appui de quelques
adjoints de confiance qui ne sont
pas des pieds-tendres.
Élu il y a 3 ans, le maire Edward
J. Russel cherche à revitaliser
la ville et veut en changer l’image
« décadente ». Il a récemment eu
l’idée d’organiser un évènement
festif d’importance pour attirer les
citadins de Portland à la recherche
d’un peu plus de « calme ». Il n’a
pas lésiné sur les moyens et s’est
personnellement endetté afin de
pouvoir faire venir les attractions
nécessaires à son ambition. Il a
aussi engagé une dizaine d’adjoints
supplémentaires pour assurer la
sécurité des participants.
Pendant la semaine que dure
le festival, la population locale et
les touristes pourront frissonner
à la vue des « phénomènes » d’un
Cirque de Freaks (le Mostro Cir-
cus), s’émouvoir en assistant au
jeu des acteurs d’un théâtre dra-
matique (Sweet Gardens), expé-
rimenter les sensations fortes des
manèges forains et enfin, bien sûr,
se régaler des snacks proposés par
les nombreux colporteurs ambu-
lants présents dans les rues de la
ville.
LES FRANÇAIS,
C’EST
TOUJOURS
SUSPECT
La troupe de théâtre « Sweet
Gardens » est dirigée par « Ma-
dame » Florestine Desjardins,
une Française arrivée au nouveau
monde à l’adolescence dans les
bagages de ses parents comédiens.
Elle a grandi dans les coulisses de
la troupe et est rapidement mon-
tée sur les planches où elle s’y est
imposée. Après un vilain accident
qui l’a laissée avec une jambe de
bois, elle décide de créer sa propre
compagnie et s’est spécialisée
dans des adaptations personnelles
d’œuvres littéraires gothiques. À
Roseburg, elle présente sa vision
« réaliste » du roman de Mary
Shelley, Frankenstein.
La « créature » du Docteur est
jouée par Nicolas Masson, un
artiste auvergnat au physique im-
pressionnant et au déguisement
extrêmement réaliste qui pro-
voque régulièrement des vagues
de panique parmi les spectateurs.
Ce « maquillage » est l’œuvre d’un
costumier de talent, un français
nommé Théodore Lefèvre.
Le responsable des « effets spé-
ciaux » (sons, lumières, fumée…)
est un scientifique hollandais et on
peut trouver des traces de roche
fantôme dans son atelier.
Nicolas a un problème de bois-
son et est parfois prompt à s’em-
porter. Il a déjà tué un homme qui
faisait la cour à Marie, une actrice
dont il est amoureux. Cet amour
sans retour lui ronge le cœur et l’es-
prit et ce n’est plus qu’une bouil-
loire prête à exploser. Le soir de la
mort du Marshal (voir plus loin), il
traînait près des enclos bordant la
ville complètement ivre. Il s’en est
pris violemment à un jeune cowboy
chargé de surveiller le bétail et le
tua de ses mains. Il est rentré cou-
vert de sang auprès de Florestine
qui s’empressa de le changer et de
jeter les vêtements. Elle le protége-
ra quoiqu’il ait pu faire.
LE FREAK,
C’EST CHIC
Le Mostro Circus est arrivé il y
a trois jours en ville et s’est instal-
lé en périphérie, juste à côté de la
troupe de théâtre. Il est dirigé par
Sylvio Bariani, un Italien qui a
grandi dans un cirque classique
avant de monter sa propre entre-
prise à l’aide d’un ami nain, Lewis
Dickinson. Il s’est rapidement
spécialisé dans les Freaks, le nain
se chargeant de convaincre les
« monstres » rencontrés au cours
de leurs pérégrinations. Le cirque
possède dorénavant une troupe
d’une dizaine d’artistes qui se pro-
duisent à l’occasion de divers fes-
tivals. On y retrouve notamment :
· Les Frères Kuntz (Hans,
Trotte et Matthias), des triplés
qui sont restés « attachés » et
ne disposent que de 4 jambes et
2 bras. Surnommés « le Glom
bavarois »
· Rosita, une mexicaine de très
petite taille et affublée d’une hy-
drocéphalie remarquable. Sur-
nommée « la Montgolfière »
· Naiche-Ya, un Apache qui a dé-
veloppé un syndrome le faisant
ressembler à un quadrupède bos-
su, surnommé « le Bison »
· Su-yen, un chinois très « laxe »
capable de rentrer dans un petit
baril, surnommé « Tiny can »
Rosita est le premier « cobaye »
du Dr. Patterson. La veille de l’ar-
rivée du Gang, il est venu la voir et
lui a laissé un sachet de berlingots.
Après en avoir sucé quelques-uns,
elle s’est sentie mal et s’est mé-
tamorphosée en se rendant aux
latrines situées à proximité de la
forêt de buissons bordant la ville.
Elle a repris une apparence et une
taille « normales », comme si elle
n’avait jamais souffert de troubles
du développement. À moitié nue
et errant sous les effets d’un mal de
crâne carabiné, Rosita tombe sur
le Marshal Josh Colton qui lui
donne sa veste et entreprend de la
ramener dans sa chambre d’hôtel.
Ils passent devant le jeune Bob
qui termine de ranger le saloon.
À peine installée sur le lit et alors
qu’elle boit le verre que lui a tendu
le Marshal, les effets du « remède »
s’estompe et elle se transforme en
une créature gigantesque, façon
Mister Hyde, qui entreprend d’étri-
per Colton avant de s’évanouir. En
revenant à la conscience, elle ne
comprend pas ce qui s’est passé et
s’enfuit en passant à travers la fe-
nêtre. Elle retourne au campement
où elle redevient une freak devant
Bariani qui lui assure que tout ira
bien. Il ne comprend pas ce qui
s’est passé et elle-même ne se rap-
pelle de rien. Bariani la lave pour la
débarrasser de toute trace de sang
mais reste intrigué par certains de
ses ongles qui ont gardé une appa-
rence de griffes.
UN RENDEZ-
VOUS MANQUÉ
Le Gang est arrivé ce matin à
Roseburg. Ils sont là pour rencon-
trer le Marshal Josh Colton, une de
leur vieille connaissance. Ce der-
nier leur a envoyé un télégramme
pour leur proposer une mission
particulière et il les attend dans
un petit hôtel à la périphérie de
la ville, le « Outskirt Hostel ». Le
Gang ne manque pas de noter l’ef-
fervescence qui règne dans les rues
au cours de leur marche depuis la
gare : ils croisent de nombreux
crieurs vantant les différentes at-
tractions accessibles (cf. Le Festival
de Roseburg) ainsi que des ven-
deurs de nourriture dont la carriole
du Dr. Patterson (cf. Candyman).
En arrivant près du Saloon-Hô-
tel, ils constatent qu’un attroupe-
ment de badauds bloque l’entrée
et il leur faudra jouer des coudes
pour accéder au perron de l’éta-
blissement. Là, deux adjoints leur
interdisent d’aller plus loin tant
que « le Shérif n’est pas revenu
avec M. le Maire ». Un PJ repré-
sentant de la Loi peut tenter de
convaincre les deux plantons de
le laisser passer (Persuasion/4)
mais un baratineur tentant de
bluffer aura plus de mal (Persua-
sion/6). Sur un Succès, le person-
nage disposera de 5 minutes pour
étudier la scène de crime, 10 sur
une Relance, avant l’arrivée du
Maire. Toute action plus « musclé
» risque de leur être préjudiciable
dans leurs futures relations avec
les forces de l’ordre locales.
Inspecter la chambre située au
premier permet de constater que
Colton est mort. Son corps affreu-
sement mutilé repose sur le lit de
la pièce. La pièce est couverte du
sang du malheureux et des traces
de griffes sont présentes un peu
partout sur le mobilier et les murs.
Si le personnage dispose de 10
minutes, il peut tenter d’en ap-
prendre davantage grâce à un jet
de Perception ou de Recherche :
sur un Échec, le PJ comprend que
les marques de griffes ne peuvent
avoir été faites par un animal et
appartiennent sans doute à une
créature surnaturelle. Avec un
Succès, il réalise que la taille de la
créature n’aurait pu lui permettre
de passer par la fenêtre ouverte
donnant sur l’arrière du bâtiment.
Une Relance lui fait remarquer la
présence d’une autre trace dans
les trainées de sang sous la fenêtre,
celle de l’empreinte incomplète
d’un pied nu... humain !
POLITIQUE
POLITICIENNE
Le Maire finit par arriver en
compagnie du shérif et deux de
ses meilleurs adjoints. Le shérif
s’énerve de voir un « civil » sur
la scène de crime et réprimande
vertement les deux plantons. Le
maire de la ville, lui, semble plus
serein mais ce n’est qu’une fa-
çade. Une fois à l’intérieur, et si
le Gang reste un peu sur place, ils
entendent les deux hommes avoir
une discussion animée. Sur un jet
de Perception réussi, il est pos-
sible de comprendre que le Shérif
souhaite faire appel aux Marshals
car c’est un des leurs qui a été tué
tandis que le Maire tempère son
homme de loi en lui rappelant les
enjeux pour la ville.
Les joueurs peuvent tenter de
faire valoir leurs compétences,
leur réputation, leur lien avec le
mort et leur envie de s’occuper de
trouver qui a fait cela à leur ami.
Le Maire pourra être sensible à
leurs arguments surtout si les PJ
lui apparaissent crédibles et com-
pétents, mais ce n’est pas le cas
du Shérif qui tentera de contre-ar-
gumenter auprès du maire. Jouez
cette scène comme un conflit so-
cial en trois Rounds (voir p.129
Deadlands Reloaded) en faisant
des jets opposés de Persuasion
entre un PJ leader de la discussion
et le Shérif (Persuasion d6). En cas
de victoire, le Gang a carte blanche
pour enquêter dans la ville et un
accès à la scène de crime. Dans le
cas contraire, ils devront agir avec
diplomatie et discrétion pour ne
pas attirer l’attention des forces de
l’ordre qui n’hésiteront pas à leur
proposer un petit séjour (tempo-
raire) dans les cellules de la ville.
PREMIÈRES
BOUCHÉES
GOURMANDES
C’est le moment pour les joueurs
d’entrer en scène et de décider de
leurs prochaines actions. Cette
scène assez libre doit permettre de
leur donner des premières orien-
tations de pistes qu’ils sont libres
de suivre ou pas.
Une enquête de voisinage leur
permet de confirmer que Colton
est arrivé la veille en ville et s’est
installé directement à l’Outskirt
Hostel. Certains clients se sou-
viennent l’avoir vu aller se prome-
ner et fumer sa cigarette derrière
le bâtiment en fin de soirée. Il est
aussi possible de rencontrer le
jeune Bobby, un des serveurs du
saloon, qui se souvient avoir vu
rentrer le Marshal tard dans la
nuit avec une femme sur laquelle
il avait passé son manteau. Il ne
l’a pas bien vu mais se rappelle
qu’elle était pieds nus. La descrip-
tion qu’il en fait : cheveux sombres
bouclées, taille moyenne, mince
pourra évoquer la silhouette d’une
des actrices du théâtre français,
la ravissante Marie (cf. supra, Les
français…).
S’intéresser à l’arrière du bâ-
timent et au sol donnant sous
la fenêtre du crime permet de
constater la présence de traces et
d’empreintes. Un Succès sur un jet
de Pistage (-1) permet de suivre un
jeu d’empreintes se dirigeant vers
la zone accueillant les tentes des
attractions : le cirque, le théâtre et
les manèges. Sur une Relance, le
pisteur identifie les traces comme
étant celles d’une femme.
Enquêter du côté des manèges
sera un exercice délicat qui néces-
sitera d’être discret si on souhaite
parler aux clients sans énerver les
forains (jet de Discrétion) ou di-
plomates si on veut interroger ces
derniers (jet de Persuasion). Dans
le cas contraire, une petite bande
de gros bras cherchera à repousser
le Gang sous l’apparente indiffé-
rence des adjoints. Ces hommes ne
sont armés que de bâtons de bois
ou de barres de fer (utilisez le pro-
fil du Hors-la-loi dans Deadlands
Reloaded).
LES
INSÉPARABLES
Lorsque vous le souhaitez ou
que vos joueurs patinent, Can-
dyman passe à un autre essai. Il
s’attaque cette fois aux triplés ber-
linois à qui il offre des réglisses
colorés après avoir changé ses
dosages. Les trois frères vont eux
aussi se sentir très malades avant
de se retrouver « séparés » les uns
des autres. N’ayant pas conscience
de leur état, ils sortent en titubant
avant de se disperser à travers la
ville, leurs vêtements en partie dé-
chirés. L’un d’entre eux, Mathias,
se retrouvant quasiment nu, est
récupéré par la police et mis en
cellule comme un simple soûlard.
Hans, lui, se retrouve à errer par-
mi les forains en s’en prenant in-
consciemment à des vendeurs de
bonbons, il finit par se faire rouer
de coups et se réfugie dans une
étable voisine. Le dernier frère,
Trotte, est quant à lui emmené
chez le docteur William Coo-
per après avoir été trouvé par le
couple tenant le drugstore le plus
proche des festivités. Il restera en
observation dans une chambre à
l’étage.
Cependant, les effets du « re-
mède » de Candyman s’estompent
dans la nuit et au petit matin, les
trois Allemands finissent par être
« attirés » les uns aux autres. Les
deux frères « libres » prennent la
direction de la prison tandis que
celui qui est enfermé commence
à vociférer qu’il « doit sortir ! ».
En s’approchant près de la fenêtre
où se trouve enfermé Mathias, la
chair des deux autres commence
à s’agglutiner avant de faire de
même avec Mathias de l’autre côté
des barreaux. Le résultat est un
assemblage aléatoire formant une
créature boursouflée, semblable à
une chenille grotesque qui, après
avoir arraché les barreaux de la
prison, s’enfuit dans les rues de la
ville et commence à massacrer les
passants.
Le Gang croise la créature ou est
alerté par le vacarme de l’Abomi-
nation qui semble se diriger vers
la zone des spectacles. C’est l’occa-
sion pour les joueurs de prouver la
valeur de leurs personnages ! À la
fin du combat, les PJ et les témoins
de la scène découvrent la présence
de barreaux de fer dans les replis
de la créature qui commence à se
transformer en un agglomérat de
bras et de jambes humaines tandis
que les visages sont méconnais-
sables.
Abomination : utiliser
les caractéristiques du Glom
(Deadlands Reloaded, p. 287) à
3 cadavres sans Point faible et
n’attaquant qu’à l’aide des griffes
des « pattes » de la « chenille ».
La créature ne semble pas avoir
d’avant ou d’arrière et ne peut
donc pas être surprise.
CHASSE AUX
SORCIÈRES
Il est facile de remonter la piste
des barreaux jusqu’à la cellule.
Avoir des informations sur l’iden-
tité ou la description de la ou des
personnes présentes dans la pri-
son dépend des relations que le
Gang entretient avec la police.
Une fois l’information acquise, ils
peuvent se mettre à la recherche
de celui-ci en interrogeant les ha-
bitants et touristes. Selon la réus-
site de leur enquête de voisinage
(jet de Réseaux), ils prendront
plus ou moins de temps à com-
prendre que ce sont 3 personnes
distinctes, mais répondant au
même signalement, qui erraient en
ville hier soir. Sur une Relance, ils
comprennent en quelques heures
que la créature et les frères « Glom
» ne font qu’un. Sur un Échec, la
rumeur publique a été plus rapide
qu’eux et ils se retrouveront à gé-
rer une foule en colère devant le
cirque Mostro avant d’avoir pu in-
terroger Sylvio.
Lewis a, quant à lui, rapidement
compris ce qui se passait en ne
voyant plus revenir les 3 frères,
mais se heurte à l’esprit corpora-
tiste de Sylvio qui souhaite proté-
ger ses artistes contre la vindicte
populaire. Si le gang arrive avant
la foule, il leur faudra adopter une
approche très diplomatique (jet
de Persuasion à -2) pour obtenir
des informations de la part de Syl-
vio et Lewis. Un bon observateur
de la nature humaine (jet de Per-
ception) comprendra que le levier
pour faire parler Sylvio sera de le
rassurer sur le sort de ses artistes.
Quant à Lewis, c’est la perspec-
tive de recevoir une récompense
substantielle qui pourra lui délier
la langue. Dans les deux cas, ils
pourront parler du « cas » Rosita.
Attention, les PJ risquent de voir
rouge en apprenant l’identité de la
meurtrière de leur ami !
En discutant avec elle et en
l’examinant, il est possible de
comprendre qu’elle dit la vérité et
qu’elle a subi une altération phy-
sique et mentale dont elle garde
encore des traces. L’interroger sur
sa nourriture permet d’arriver à la
piste des bonbons qu’on peut aussi
retrouver dans l’espace de vie des
triplés bavarois.
Si les joueurs ont tardé et que la
foule s’est massée devant le cirque,
il leur faudra convaincre les gens
de les laisser mener leur enquête.
Un peu de Persuasion ou d’Intimi-
dation (personne n’est armé et les
adjoints se demandent que faire et
sont partis chercher le maire et le
shérif) permettent de se donner un
peu de temps. Si le Gang échoue ou
tarde vraiment trop, une émeute
éclate et la police intervient : il y
aura des blessés dans la foule, par-
mi les adjoints et les artistes du
cirque, etc.
QUAND Y EN
A MARRE,
Y A (LE)
MALABAR
Normalement, le Gang finira par
comprendre que le « confiseur »
Patterson est sans doute mêlé à
tout cela. Lorsqu’ils viennent à sa
rencontre, Candyman est dans sa
carriole en train de terminer une
bouteille de Bourbon. Ses récents
échecs et la mort de victimes inno-
centes au rang desquelles figurent
des enfants ont eu raison de sa
motivation à trouver un remède.
Il vient d’ingurgiter une grande
quantité de ses « bonbons » qu’il
a fait passer avec l’alcool pour se
suicider. Il est tout à fait disposé à
raconter son histoire et peut leur
narrer dans le détail ce qui s’est
passé depuis son arrivée en ville.
Pendant ce temps, à l’extérieur,
la foule gronde, sa colère s’étant
reportée sur ce nouveau « sus-
pect ». Le gang ne pourra empê-
cher les gens de venir réclamer la
tête du Docteur d’autant que cette
fois, le shérif est venu en force
pour l’arrêter.
Alors que la situation est à son
paroxysme, Patterson s’écroule et
se met à hurler si fort de douleur
que tout le monde cesse de parler.
Puis sa peau semble prendre une
teinte rosâtre repoussante avant
d’onduler. Son corps se met à
gonfler et il se redresse en se mé-
tamorphosant en une créature gi-
gantesque aux muscles dispropor-
tionnés et à la chair élastique.
C’est l’occasion pour nos héros
de sauver la ville !
Le Malabar : utilisez les
caractéristiques du Wendigo
(Deadlands Reloaded, p. 317-318)
sans l’Immunité au froid et le
Point faible.
3
 LES HISTOIRES DE CRIMSON BAY
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GUTIERREZ. DEUX BANDITOS CHASSEURS DE GROS DOMESTIQUES, PRÉFÉREZ LES CÔTES DÉCHIQUETÉES SES TARIFS POUR TOUTE
COUPABLES D’AVOIR DÉJÀ GIBIERS EXPÉRIMENTÉS L’HUILE OIL CREEK ! DE CALIFORNIE ? TÉMÉRAIRE LA FIN DE SEMAINE. VENEZ
CAMBRIOLÉ UNE DEMI- POUR TRAQUER ET RAMENER UNE HUILE RAFFINÉE AVEC AU POINT DE CROISER LES NOMBREUX. »
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NOTABLES AU NOUVEAU- DE CHATVAL. 5 000 $ PAR DES ROCHEUSES ET ENRICHIE DE KANG OU CEUX DU bitants impies de sa ville. Le Gang
MEXIQUE ET AU KANSAS. ILS ANIMAL. ADRESSER VOS À LA ROCHE FANTÔME ! ELLE CAPITAINE SANGRE ?
DÉSIREUX DE TESTER arrive le soir, alors que le prêtre
SONT RESPONSABLES DE LA LETTRES DE MOTIVATION À BRÛLE PLUS LONGTEMPS ET
DISPARITION RÉCENTE DE M. MONTGOMERY, RANCH N’EXPLOSE PAS GRÂCE À LES PLAISIRS INTERDITS est en plein sermon. Ce dernier
PLUSIEURS TABLEAUX DE DE L’ÎLE DU DOCTEUR L’INGÉNIEUX PROCÉDÉ DU DU QUARTIER DE LA les prévient que le malin est dans
VALEUR DANS LA DEMEURE MORROW. ELLES PEUVENT FONDATEUR DE L’OIL CREEK LANTERNE ROUGE À SHAN le cœur de chacun des habitant de
DE M. LE MAIRE. » ÊTRE DÉPOSÉES AUPRÈS DE COMPANY, M. MORGAN A. FAN ? PRÊT À SERPENTER sa ville, et qu’ils doivent quitter au
JOSHUA HARRANGER À LA CASSIDY ! DANS LES CANAUX DU
ROBERTO, BRUN, LA LABYRINTHE ? CONSUMÉ plus vite les lieux !
CAPITAINERIE QUI ASSURE VOTRE REVENDEUR À
QUARANTAINE, LÉGER UNE LIAISON MENSUELLE CRIMSON BAY, M. TALBOTT, ET PAR LE DÉSIR DE SAVOIR Si, dans l’instant, le Gang fait
EMBONPOINT, BARBE AVEC L’ÎLE DU SCIENTIFIQUE À ROSEBURG, M. MANNING. » SI LES DRAGONS EXISTENT demi-tour, ils auront peu de temps
COURTE. 500 $ RECLUS.. » ? ALORS, REJOIGNEZ LE pour sortir de la zone... à moins
CARLOS, BRUN, LA GREEN SCALES, LE NAVIRE
À VAPEUR DU CAPITAINE LO qu’il soit d’ores et déjà trop tard.
TRENTAINE, CARRURE Juste avant que le prêtre n’achève
MOYENNE, FINE PAN QUI VOUS CONDUIRA LE
MOUSTACHE. 300 $ LONG DE LA CÔTE POUR UN son discours, un homme vêtu
VOYAGE INOUBLIABLE DEPUIS d’un long manteau s’approche et
RIXE AU RED CRIMSON BAY JUSQU’À
SERPENT COVE DANS LE
lui colle six bastos dans le buffet.
Rendant son dernier souffle, le
THÉÂTRE BEAR
LABYRINTHE !

Samedi dernier, au Gold Dig-
ger, votre dévoué chroniqueur,
Edwyn Newcombe, a pu assister
au remarquable spectacle de la
troupe du « Sweet Gardens ». Ces
artistes nous viennent de la belle
et lointaine France et nous ont
proposé une remarquable (et ef-
frayante !) adaptation du roman
de Madame Mary Shelley, Fran-
kenstein.
Quelques personnes sensibles se
sont évanouies à la vue de la créa-
ture du Docteur, une abomination
criante de vérité et qui a fait dire à
certains que l’acteur ne serait pas
totalement humain. La directrice,
Madame Florestine Desjardins,
nous a personnellement assu-
ré que le secret d’un tel réalisme
vient simplement du talent de son
interprète sublimé par un maquil-
lage de qualité.
Si vous avez raté le coche, vous
pourrez retrouver la troupe fran-
çaise à Roseburg où elle se produi-
ra au cours du Festival de la ville
à venir au mois de juin prochain.
BILLETS ET RENSEIGNEMENTS
prêcheur parvient néanmoins à
achever sa malédiction.
DISPONIBLES À LA
CAPITAINERIE DU PORT. » Dès la mort du prêtre, la nuit
Hier soir, le Red Bear a encore
tombe d’un coup sur la commu-
été le théâtre d’affrontements vio-
nauté. Un vent glacial se lève et des
lents entre cow-boys enivrés. Une
nuages s’amoncellent. Les éclairs
dizaine d’étrangers, arrivés le soir
viennent frapper et détruire l’église
même et voulant arroser « un joli
(les plus curieux auront peut être le
coup », ont mobilisé plusieurs
temps de voir une croix à l’envers
tables et fait couler le meilleur
whiskey de Liston. La carrure de
ce dernier n’aura pas suffi à cal-
SYNOPSIS : au milieu de l’édifice) et tout le
village est désormais entouré d’un
brouillard noir agité de spasmes
mer les esprits quand deux d’entre
eux ont sorti leur revolver pour
s’en prendre à des ouvriers de la
LA violents qui empêche toute fuite...
Au matin du huitième jour,
le soleil illuminera une ville en
manufacture Wallace. Il aura fallu
l’intervention musclée du shérif et
de ses adjoints pour faire revenir
MALÉDICTION ruine, dont les survivants seront
ceux qui croiront en Lui... Reste
le calme. Cependant, ce nouvel
exemple de problème au sein de
l’établissement pose la question
DU PÈRE à savoir comment va s’organiser
le Gang pour survivre à ce village
rempli d’âmes damnées, dont cer-
de son maintien. Le Maire, après
s’être entretenu avec le vieux SANCHEZ taines peuvent peut-être les aider
et s’acheter un salut, mais dont
la plupart sont des êtres corrom-
trappeur, a convoqué la réunion de
Dans une petite ville à l’ouest pus, pillards, violents, voire, pour
plusieurs notables de la ville pour
de Portland, un prêcheur hurle les pires d’entre eux, assoiffés de
statuer sur le devenir de ce qui est
des menaces à l’intention des ha- sang...
devenu un « bouge indigne du pro-
jet de reconquête économique de
la ville » selon les propres termes
de notre bienfaiteur à tous, M.
Wallace.

CRÉDITS : Directeur de publication : David Burckle, illustration : David Chapoulet, auteur : Laurent « ZeDiac » Cournault, adaptation, recherches visuelles & mise en page : Damien Coltice, avec l'aide de
Franck Mercier, relectures : Ghislain Bonnotte. L’équipe BBE : Eric Bernard, Anthony Bruno, Damien Coltice, Jérôme Cordier, Jonathan Duvic, Laura Hoffmann, Romano Garnier, Justine Largy, Aurélie Pesseas, Tête
Brulée. Damien tient à remercier Laurent pour sa passion communicative. Édité par Black Book éditions sous licence Pinnacle Entertainment Group. Tous droits réservés. 2019.
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