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ABDOU MOUMOUNI UNIVERSITY OF NIAMEY

FACULTY OF SCIENCES ET TECHNIQUE


WEST AFRICAN CENTRE OF SUSTAINABLE AND RURAL
TRANSFORMATION (WAC-SRT)
Integrated Master Program for Sustainable Rural Transformation (IMP-SRT)
Module :

Chargé du cours:

Pr. YACOUBOU Bakasso

Presenté par:

GADO KARIMOU Mahamadou

IDRISSA DIABIRI Roukiyatou

NOURI SOULEY Ismaila

Academic years: 2023-2024

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Table of Contents
Introduction ..................................................................................................................................... 2
I. Définition des concepts ........................................................................................................... 3
1. Ressources génétiques : ....................................................................................................... 3
2. Banque de gènes : ................................................................................................................ 3
3. Cryoconservation : ............................................................................................................... 4
II. CRITERES DE LA CONSERVATION DE GENES ............................................................... 4
1. Espèces végétales ................................................................................................................. 4
2. Espèces Animales............................................................................................................... 12
III. Avantages et Inconvénients de la conservation des semences ........................................... 17
1) Les avantages : ................................................................................................................... 17
2) Les inconvénients : ............................................................................................................ 20
Références ..................................................................................................................................... 23

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Introduction
Les banques de gènes font aujourd'hui l'objet d'un grand débat scientifique et politique, et
l'engouement pour le génie génétique laisse à penser que les biotechnologies aboutiront à des
progrès spectaculaires dans le domaine de l'agriculture et de l'élevage. Néanmoins, si le génie
génétique évolue rapidement, notre avenir semble mis en péril par l'érosion de l'un des patrimoines
les plus importants de notre univers, à savoir la diversité génétique des plantes cultivées et des
formes sauvages apparentées. Dans chaque continent, et même dans de petites nations insulaires,
on assiste à l'éclosion de banques de gènes, dont le rôle est de stocker des semences au froid et
sous hygrométrie réduite, et de conserver d'autres matériels végétaux dans des tubes à essais ou
dans des collections au champ. Cette prolifération traduit un souci généralisé de conserver un
maximum de ressources génétiques végétales et de puiser dans ce réservoir pour le bienfait de
l'humanité (Plucknett et al. 1990).

Une ce soit dans les nations industrialisées ou dans les pays en développement, la communauté
scientifique et l'opinion publique sont tout à fait favorables à la conservation des ressources
végétales et animales à des fins agricoles ou autres. Les avis divergent cependant sur les stratégies
à adopter. Ainsi, d'après les uns, il faudrait continuer à cultiver les variétés anciennes tombées en
désuétude. D'autres, au contraire, soutiennent qu'il est préférable de préserver le matériel génétique
de la plupart des espèces cultivées dans des banques de gènes et, parallèlement, de conserver les
formes apparentées dans leur habitat naturel. La communauté scientifique, quant à elle, s'est
prononcée nettement en faveur de la conservation des ressources végétales sous forme de banques
de gènes, associée à d'autres méthodes complémentaires (Plucknett et al. 1990).

En 1992, le sommet de la Terre de Rio de Janeiro (5 juin 1992) a abouti à l’engagement des pays
signataires à protéger la biodiversité via l'adoption de la « Convention sur la diversité biologique.
Un certain nombre d'initiatives one été mise en place pour atteindre ces objectifs, notamment la
création de banques de gènes qui a un rôle majeur dans l'évaluation de la biodiversité et permettent
de conserver, de cataloguer et d'étudier les collections de biodiversité (Endresen and Knüpffer
2012) (Wright and Wright 1997). Dans le monde, il y a plus de 1 700 banques dont La Banque de
gènes du CGIAR a contribué à la conservation de plus de 750 000 espèces de plantes cultivées, Le
National Center for Biotechnology Information (NCBI) contient des séquences d'ADN de plus de
100 millions d'organismes ; le Svalbard Global Seed Vault, situé en Norvège, est probablement la

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plus célèbre. (Gesellschaft and Zusammenarbeit n.d.). Ces banques de gènes détiennent des
collections de plantes, animaux, micro-organismes dont nombre d'entre eux sont vulnérables,
exposés non seulement aux catastrophes naturelles et à la guerre, mais également à un manque de
financement ou une mauvaise gestion (L ’ état de l ’ art de la gestion des ressources zoogénétiques
n.d.).

I. Définition des concepts


1. Ressources génétiques :

Une ressource génétique est, selon la Convention sur la diversité biologique (CDB), un matériel
génétique ayant une valeur effective ou potentielle.

Elle est liée à la diversité génétique et fonctionnelle des patrimoines génétiques des sous-
populations, populations et métapopulations de chaque taxon.

Bien que non nommée, elle a joué depuis des milliers d'années un rôle important dans l'agriculture,
l'élevage, la pisciculture et la sylviculture, et de plus en plus pour les biotechnologies et les
domaines utilisant la transgénèse ou la sélection dirigée sur la base de méthodes scientifiques
depuis quelques décennies.

Dans le domaine agricole, le terme agrobiodiversité recouvre bien la notion de ressource


génétique. https://fr.wikipedia.org/wiki/Ressource_g%C3%A9n%C3%A9tique

2. Banque de gènes :
Une banque de gènes est un dispositif de conservation ex situ de matériel génétique, qu'il s'agisse
de plantes ou d'animaux. Dans le cas des plantes, cela peut se faire par la congélation de boutures
prélevées sur la plante, ou de graines. Chez les animaux, c'est la congélation de sperme et
d'œufs par cryoconservation (exemple, la Cryo banque Nationale).

Pour les plantes, il est possible de décongeler le matériel génétique et de le faire se reproduire, en
revanche pour les animaux une femelle vivante est indispensable pour réaliser une insémination
artificielle. Alors qu'il est souvent difficile d'utiliser du sperme ou des œufs congelés, il existe de
nombreux exemples qui montrent que cela peut être réalisé avec
succès.https://fr.wikipedia.org/wiki/Banque_de_g%C3%A8nes

3
3. Cryoconservation :
La cryoconservation, appelée aussi cryosuspension, cryofixation ou cryopréservation, est un
procédé où des cellules ou tissus entiers sont conservés en les refroidissant à très
basse température, typiquement 77 K ou −196 °C (le point d'ébullition de l'azote liquide).

À ces températures extrêmement basses, toute activité biologique est suspendue, y compris les
réactions biologiques qui provoqueraient la mort cellulaire.
https://fr.wikipedia.org/wiki/Cryoconservation#:~:text=La%20cryoconservation.

II. CRITERES DE LA CONSERVATION DE GENES


1. Espèces végétales
Un certain nombre d'espèces ligneuses tropicales et subtropicales produisent des semences qui ne
survivent pas à la dessiccation et qui ne peuvent pas tolérer les basses températures et qui ne sont
donc pas faciles à stocker ; ces espèces sont connues sous le terme d'espèces récalcitrantes. Des
techniques existent pour stocker certaines espèces récalcitrantes, mais ces semences ont
généralement une viabilité courte et chaque espèce requiert sa propre méthode de stockage.

Une troisième catégorie d'espèces qui ont un comportement intermédiaire a également été
identifiée. Ces semences tolèrent des combinaisons de dessiccation et de basses températures. Il y
a en fait un gradient des semences orthodoxes aux semences récalcitrantes, sans limites bien
définies entre les catégories. Bien que des recherches aient été conduites pour surmonter les
problèmes associés à la conservation des semences, peu de progrès ont été réalisés au-delà du
stockage à court terme des semences non-orthodoxes. (Rao et al,. 2006).

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La préservation des ressources phytogénétiques dans les banques de gènes. La plupart des acteurs
de la production végétale ne connaissent et n’apprécient les semences qu’à travers celles des
variétés améliorées produites et commercialisées dans le système formel. Or, la semence va au-
delà de ce qui est géré par le schéma de production qui part des semences souches à celles de la
deuxième génération de semences certifiées.

S’il est bien vrai que beaucoup ont conscience du travail titanesque abattu par les programmes de
sélection végétale pour mettre au point des variétés qui répondent aux besoins des utilisateurs et
qui s’adaptent aux conditions environnementales, une écrasante majorité ignore l’existence d’une
très grande base de diversités phytogénétiques qui nécessite également une gestion délicate et
onéreuse.

En effet, en termes quantitatifs et du point de vue de diversité et de variabilité, les variétés en


circulation ne constituent qu’un bout de l’iceberg par rapport à l’éventail d’accessions ‘‘gérées’’
au niveau des banques de gènes qui constituent le principal outil de gestion des ressources
phytogénétiques pour l’alimentation et l’agriculture.

Depuis sa création, la banque de gènes régionale de l’ICRISAT à Niamey (NIGER) avec ses
infrastructures de plus en plus aux normes, essaie de jouer un rôle central dans la gestion des
ressources phytogénétiques en Afrique de l’Ouest de du Centre et contribue indéniablement aux
développements du sous-secteur semencier dans le sahel.

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Salle de transit des gènes (des végétaux) des plantes céréalières à court-terme (25°C de
température et 40% d’humidité) à ICRISAT

Le salle du laboratoire des tests phytogènes pré-stockage de l’unité de la banque des gènes
de l’ICRISAT.

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Les différentes étapes du traitement des semences (gènes) végétales avant leur mise en
conservation dans la banque de genes de l’ICRISAT.

Chambres de Conservation de gènes du centre de l’ICRISAT ( à gauche( +2 °C ± 2 et 30%


de RH) pour le moyen-terme et à droite(– 20 °C) pour le long-terme)

Exemple d’une banque de gènes en Afrique : au Centre International de l’ICRISAT_NIGER.

La banque de gènes régionale de l’ICRISAT Niamey a pour principaux objectifs de :

✓ Préserver (ex-situ) les germoplasmes collectés en AOC et d’autres banques de gènes ;

✓ Assembler et conserver à moyen terme les duplicatas des matériels existants des Systèmes
Nationaux de Recherche Agricole (SNRA) en AOC.

✓ Distribuer des semences saines ainsi que des variétés améliorées ;

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✓ Participer à la mise en œuvre des programmes semenciers et de l’industrie semencière en AOC;

✓ Appuyer la formation des étudiants et personnels des SNRA et les autres acteurs de la chaine de
valeur semencière ;

✓ Améliorer l’utilisation des germoplasmes par les instituts de recherche, les entreprises privées
et les producteurs individuels.

Critères de conservation des gènes selon les standards internationaux

La banque de gènes régionale de l’ICRISAT Niamey exécute, comme toute banque de gènes aux
standards internationaux, les activités de routine sur la base des procédures standards d’opérations
(SOPs). Ces activités sont :

- L’assemblage du germoplasme :

Cette activité d’acquisition se fait soit par collecte en collaboration avec les systèmes nationaux,
par donation ou par transfert des matériels génétiques. A cette date, un total de 17.146 accessions
a été acquis par donations à travers les structures nationales de ressources phytogénétiques de
l’Afrique de l’Ouest et du Centre (INRAN Niger, INERA Burkina Faso, IER Mali, ISRA Sénégal,
NAGRAB Nigeria, ITRAD Tchad, CNRADA Mauritanie, IAR Nigeria), les Centres
internationaux de recherche (IRD/ex ORSTOM, IPGRI/ ex IBPGR, ICRAF, ILRI, ICRISAT etc.),
ONGs et Programmes de développement.

Les 9.111 accessions des cultures mandats ont été collectées à travers 15 missions de collectes
conduites par la banque de gènes régionale en collaboration avec les structures nationales entre
2003 et 2021 : 5 missions au Niger (2003, 2012, 2017, 2020 et 2021), 4 missions au Nigeria (2012,
2015, 2017 et 2019), 2 missions au Burkina Faso (2017 et 2019), 2 missions au Tchad (2020 et
2021), 1 mission au Sénégal (2017) et 1 mission au Ghana (2019).

Les duplicatas de sécurité sont de 3 types : reçus de la Banque de gène de l’ICRISAT Inde

(14.833 accessions), des partenaires sous forme de Black boxes (10.834 accessions) et ceux de la
collection active.

- La caractérisation/l’évaluation des germoplasmes : la caractérisation consiste à noter les


caractères qui sont hautement héritables, qui peuvent être vus à l’œil nu et qui s’expriment dans

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tous les environnements. L’évaluation quant à elle consiste à noter un nombre limité de caractères
additionnels considérés comme désirables par un ensemble d’utilisateurs de l’espèce. 91 % des
accessions de la collection active ont été caractérisées suivant les

SOPs de caractérisation des cultures mandats disponibles sur le site web


(http://www.iscgbank.icrisatne.ne/).

- La régénération des accessions/multiplication des semences : consiste au renouvellement des


semences après semis, suivi particulier de la croissance et

7développement des plants et en récoltant les semences tout en s’assurant du maintien des
caractères de la population d’origine. Entre 2006 et 2022, plus de 30.318 échantillons ont été
régénérés, soit environ 1.800 échantillons par an. Chaque année, sont soumises à la régénération
toutes les accessions ayant (i) un taux de germination inférieure à 85%, (ii) un poids inférieur à 25
g pour les céréales et 100 g pour les légumineuses et/ou (iii) une durée de conservation supérieure
à 15-20 ans en MTS et 35-40 ans en LTS.

- Seed processing ou traitement des semences avant conservation : les graines des accessions
régénérées ou multipliées nécessitent des traitements préalables avant leur stockage dans les salles
de conservation. Il s’agit du battage/décorticage, nettoyage et tri suivis des tests de germination et
d’humidité au laboratoire. Les tests de viabilité traduit par le taux de germination se font dans les
boites à pétri (céréales) ou entre-papiers (légumineuses). Le taux d’humidité se détermine soit par
les méthodes indirectes (différence de teneur en eau avant et après séchage des graines) ou directes
(à l’aide de l’humidimètre). Tous ces tests se font selon les procédures standards d’opérations en
conformité avec les méthodes de l’International Seed Testing Association (ISTA).

Une caractérisation complémentaire des graines est faite au niveau du laboratoire pour noter
les tailles et dimensions des graines, leur poids (poids de 100 ou 1000 graines), leur couleur,
leur texture etc.

- La conservation du matériel génétique : Les différentes collections sont conservées dans les
différentes salles décrites plus haut. Les accessions sont introduites dans les salles de conservation
à moyen terme quand elles remplissent les exigences des taux de germinations supérieur ou égale
à 85% et des taux d’humidité compris entre 7 et 9% pour une durée de conservation de 20 ans.

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Quant à la conservation à long terme, les accessions doivent avoir des taux de germination
supérieur ou égale à 90% et des taux d’humidité compris entre 3 et 7% pour une durée de
conservation de 40 ans. Les céréales sont conservées dans des boites en aluminium (300 g par
accessions) en MTS et dans les enveloppes en aluminium (25 g par accession) en LTS. Les
légumineuses sont conservées dans les enveloppes en aluminium aussi bien en MTS (400 g par
accession) qu’en LTS (200 graines par accession).

- La distribution du germoplasme : Elle se fait suivant les dispositions du TIRPAA. Plus de


20.706 échantillons de mil, sorgho, arachide et pois d’angole ont été distribués dans 26 pays à
travers la signature d’un Accord Type de Transfert de matériel (ATTM ou SMTA

8en anglais) entre 1998 et 2021. 8.860 échantillons ont été distribués en Afrique de l’Ouest dont
5.017 échantillons Niger entre 2016 et 2021.

Les échantillons sont principalement distribués sur demande, aux agriculteurs et groupement des
agriculteurs, aux étudiants, aux chercheurs, aux SNRA et aux ONGs dans le cadre de leurs
activités. 5 g de céréales et 50 graines de légumineuses de chaque accession peuvent être distribués
gratuitement aux demandeurs. Cette quantité peut être augmentée en fonction de la disponible en
stock et de la nature de la demande.

- La gestion des données : toutes les données liées aux activités de routines de la banque de gènes
sont prises grâce à des tablettes et portables en utilisant des applications comme le carnet d’essai
ou Field book. Ces données sont ensuite stockées dans une base de données du Système de Gestion
des Informations de la Banque de gènes (Genebank Information Management System) pour en
faciliter leur exploitation aussi bien par la banque de gènes que par d’autres utilisateurs externes.

La banque de gènes régionale dispose d’un site web (http://www.iscgbank.icrisatne.ne/) permettant


aux demandeurs de prendre connaissance des données passeport et de caractérisation de chacune
des accessions conservées dans la collection active. Ainsi chaque demandeur peut choisir les
accessions qui l’intéressent et formuler leur requête pour recevoir les échantillons de leur choix.
Les données de la banque de gènes régionale sont également publiées sur la plateforme de Genesys
(https://www.genesys-pgr.org/wiews/NER047) accessibles aux utilisateurs.

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En plus des activités de routine, la banque de gènes conduit plusieurs activités de formation sur la
gestion des ressources phytogénétiques, la production de semences, organise des journées portes
ouvertes et participe à des foires agricoles pour montrer la diversité conservée.

Infrastructures et autres facilités

Pour mener à bien ses activités afin d’atteindre les objectifs ci-dessus cités, la banque de gènes
régionale dispose des infrastructures et facilités dont la plupart sont aux normes et standards
internationaux de conservation et de gestion des ressources phytogénétiques. Il s’agit
principalement :

- Des parcelles de conduite des essais de régénération/multiplication, caractérisation et


évaluation des germoplasmes : En hivernage, la banque de gènes s’appuie sur les bandes
irrigables utilisant le système linéaire mobile et par aspersion. Une quarantaine d’hectares reste
utilisable à cet effet. En saison sèche, la banque de gènes a aménagé 4 hectares utilisant l’irrigation
en goutte à goutte pour les activités de production ainsi qu’une large cage ombrée pour la
production du pois d’angole et des accessions critiques des autres cultures.

- Pour ses activités post-récoltes : la banque de gènes dispose d’un magasin à usages multiples
avec une large aire de séchage. Les échantillons récoltés sont pré-séchés sur l’aire de séchage. Les
céréales comme le mil et le sorgho sont battus et nettoyés à l’aide des machines conçues à cet effet
(batteuses, souffleur…). Les légumineuses sont égoussées et décortiquées à la main. Le pesage des
échantillons de toutes les cultures pour l’estimation des rendements bruts est ensuite effectué avant
le transfert à d’autres unités de conditionnement.

- Les salles de transit (ST : 25°C de température et 40% d’humidité) et de séchage en conditions
contrôlées

(Drying room : 15°C de température et 15% d’humidité) constituent les étapes intermédiaires. Les
semences provenant des activités post-récoltes sont d’abord déposées à la salle de transit pour
maintenir les échantillons dans les conditions constantes et permettre aux semences de conserver
un bon état physiologique avant d’effectuer les autres analyses. Si les résultats des tests de taux
d’humidité nécessitent un séchage complémentaire, les échantillons sont directement envoyés dans
la salle de séchage (drying room) avant la reprise des tests.

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- Le laboratoire de semences : Il est constitué d’une salle principale et de 2 salles annexes.

La salle principale permet d’effectuer notamment les tests d’humidité et de viabilité des semences.
Elle est équipée des germoirs, des étuves, des dessiccateurs, des balances de pesages ainsi que de
petits matériels utilisés dans les différents tests. La première salle annexe, équipée des balances et
des machines à sceller, est utilisée pour effectuer le scellage des échantillons dans des enveloppes
en aluminium près à être conservés. Quant à la deuxième salle annexe, elle est équipée de matériels
servant à effectuer les tests d’état sanitaire des échantillons.

- Les salles de conservations : la banque de gènes dispose de 3 salles de conservation. Deux salles
de conservation à moyen terme (20°C ± 2 et 30% de RH) d’une capacité totale de stockage de
45.000 échantillons et d’une salle de conservation à long terme composée de

20 congélateurs (– 20 °C) d’une capacité de 100.000 échantillons d’accessions. Les deux salles
sont alimentées en énergie électrique à travers 3 sources : la Société Nigérienne d’Electricité
(NIGELEC), le groupe électrogène central de relais de l’ICRISAT et le groupe électrogène propre
à la banque de gènes. Elles disposent également des systèmes d’alerte incendie, de contrôle d’accès
par cartes magnétiques et empreintes digitales, des caméras de surveillance pour gérer les entrées
et sorties ainsi que des outils de suivi de la température et d’humidité. Pour une meilleure
optimisation de l’espace, la deuxième salle de conservation à moyen terme est équipée des étagères
mobiles.

- Les équipements de gestion des données : Ils sont constitués d’un ordinateur central de grande
capacité connectée à 3 imprimantes pour l’impression des étiquettes à code barre.

Des tablettes et des téléphones androïdes servent à la collecte de données le long du parcours des
échantillons du champ à la salle de conservation.

2. Espèces Animales
Les cryobanques d’embryons peuvent apporter une aide précieuse au maintien de la diversité
génétique des populations d’animaux domestiques. Etablissement d'une cryobanque d'embryons
pour la conservation ex situ de la diversité génétique chez le lapin : aspects pratiques. (Hierry et
al., 1998).

Pourquoi la génétique animale est-elle importante?

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Les populations d’animaux d’élevage fournissent aux gens une variété de produits et de services,
notamment de la viande, du lait, des œufs, des fibres et une force de traction, dans un large éventail
d’environnements.

Cette diversité de fonctions n’est possible que grâce à la diversité de leur constitution génétique.

La variation génétique au sein des populations d’animaux d’élevage fournit également la matière
première à la fois pour l’évolution

✓ par sélection naturelle en réponse aux conditions changeantes


✓ pour les programmes d’amélioration génétique gérés par l’homme.

Elle est essentielle à la fois pour accroître la production et pour permettre l’adaptation du bétail à
des défis tels que le changement climatique, les maladies émergentes et les pressions exercées sur
les ressources en eau et en aliments.

Sources : M. ISSA, 2023

La génétique animale est l’un des piliers du développement de l’élevage (avec la santé et
l’alimentation animales et des aspects de l’élevage tels que le logement). Il s’agit d’un vaste
domaine qui va de la caractérisation à la conservation en passant par l’amélioration génétique, et
qui implique des actions aux niveaux local, national, régional et mondial.

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La caractérisation consiste à évaluer les populations d’animaux d’élevage et leurs
environnements de production afin de déterminer leur statut actuel et d’identifier les forces
pouvant être améliorées et les faiblesses devant être surmontées, par exemple via un programme
d’amélioration génétique. Cela peut aussi aider à éclairer les stratégies de conservation.

Sources : M. ISSA, 2023

La conservation des ressources zoogénétiques fait référence aux mesures prises pour prévenir la
perte de diversité génétique des populations d’animaux d’élevage, notamment pour protéger les
races de l’extinction. Cela peut impliquer à la fois la conservation des populations vivantes et la
cryoconservation (conservation par congélation à des températures extrêmement basses) de
matériaux tels que le sperme ou les embryons.

14
Sources : M. ISSA, 2023

Sources : M. ISSA, 2023

L’amélioration génétique (sélection animale) repose sur le principe selon lequel les produits (lait,
viande, laine, etc.) et les services (transport, traction ou manifestations culturelles, par exemple)
fournis par les animaux dépendent de leurs gènes et des influences environnementales auxquelles
ils sont exposés. Une amélioration peut être obtenue en sélectionnant des animaux génétiquement
supérieurs comme parents de la prochaine génération.

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L’expression « génétiquement supérieur » signifie « supérieur » par rapport à un ensemble
particulier de caractéristiques, qui inclut généralement la productivité dans les conditions
environnementales attendues à l’avenir mais prend également en compte des paramètres liés aux
coûts de production tels que la fertilité, la résistance aux maladies ou la longévité.

Sources : M. ISSA, 2023

La première génération : l’insémination artificielle

Elle peut se définir comme une biotechnologie de la reproduction qui consiste:

- À déposer du sperme dans le tractus génital femelle


- Au moyen d’un matériel adéquat
- À l’endroit anatomique approprié
- Au moment le plus opportun
- Dans le but
- D’intensifier la sélection génétique
- Réduire le risque de transmission des maladies vénériennes
- Diminuer les coûts de production
C’est une diffusion du progrès génétique par la voie mâle vers celle de la femelle

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Sources : M. ISSA, 2023

III. Avantages et Inconvénients de la conservation des semences


1) Les avantages :
Les banques des gènes du monde entier détiennent des collections de ressources génétiques
(végétales, animales et micro-organismes) extrêmement variées. Leur objectif global est de
conserver le matériel génétique sur le long terme et de le rendre accessible aux sélectionneurs, aux
chercheurs et autres utilisateurs. La conservation de la biodiversité présente de nombreux
avantages, notamment économiques et environnementaux. (« Le rôle de la Banque Nationale des
gènes dans la conservation de la diversité biologique et la sécurité alimentaire en Tunisie » 2019).

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En raison de la production irrégulière de semences chez les espèces ligneuses, en particulier les
arbres forestiers, le stockage est essentiel dans le cas de programmes de boisement pour qu'il y ait
production continuelle de semis (Fao 1994). On pourrait avoir recours au stockage des semences
à basse température et à faible humidité pour faciliter et compléter d'autres stratégies de
conservation des ressources génétiques (Hawkes, 1980 ; Bonner, 1990). En fait, sur la foi des
connaissances actuelles sur le comportement des graines entreposées et la technologie de
conservation, peut être avantageux à plusieurs égards d'inclure le stockage de graines dans les
systèmes de conservation et de régénération du plasma germinatif pour la conservation génétique
à long terme des espèces d'arbres. Par exemple :

❖ Les ressources phyto-génétiques sont les matières premières utilisées dans l’amélioration
des cultures. Leur conservation et leur utilisation est essentielle à la sécurité alimentaire et
nutritionnelle mondiale. Elles sont une ressource stratégique primordiale pour la
production agricole durable. Une conservation et une utilisation efficaces de ces ressources
sont essentielles pour garantir la sécurité alimentaire et nutritionnelle. Les variétés sont
continuellement améliorées pour faire face aux différentes exigences agro-écologiques et
surtout pour faire face aux différentes contraintes biotiques et abiotiques engendrées par
les changements climatiques. (Endresen and Knüpffer 2012) ;
❖ D'un point de vue environnemental, la biodiversité maintenaient l'équilibre des
écosystèmes et assurer leur stabilité face aux changements environnementaux. Une grande
biodiversité augmente la résilience de la biosphère et contribue à la santé des êtres humains
en fournissant des services écosystémiques essentiels tels que la pollinisation des cultures,
le maintien d'un sol fertile pour la production alimentaire, et la régulation du climat.
(Parnell et al. 2007) ;
❖ En plus de préserver la diversité des cultures utiles à l'agriculture future, les banques des
gènes contribuer directement à améliorer les conditions de vie des communautés agricoles.
Plusieurs de ces banques ont reconstitué les variétés locales perdues ou oubliées par les
communautés desquelles ces variétés ont été collectées. Beaucoup de ces banques
travaillent également directement avec les programmes nationaux de sélection et avec les
agriculteurs eux-mêmes dans des activités de sélection en général et de sélection
participative en particulier pour les aider à adapter leurs systèmes de production aux défis
des changements climatiques (De and Serie 2016) (Wright and Wright 1997) ;

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❖ Les ressources génétiques animales conservées servent à pérenniser la diversité génétique
des races, de l'espèce bovine, ovine, caprine, asine, équine, cunicole, avicole, porcine et
aquacole. Ce matériel génétique peut être conservé sur une durée de plus de 100 ans le
groupe des ressources génétiques animales renferme des génétiques animales très
anciennes. Elles sont bien représentées en effectif dans les différents systèmes de
production et réparties dans les différents étages bioclimatiques.
❖ La conservation de la génétique animale contribuant à la préservation de la diversité
génétique au sein des populations sauvages. En effet, la conservation des ressources zoo
génétiques permet de maintenir la variabilité génétique essentielle pour l'adaptabilité et la
résilience des espèces face aux pressions environnementales telles que le changement
climatique, les maladies émergentes et les modifications de l'habitat naturel. Cette diversité
génétique favorise la survie à long terme des espèces sauvages en leur offrant la capacité
de s'adapter aux changements environnementaux et aux nouvelles contraintes qui
pourraient menacer leur existence. (Hodges n.d.) (Ressources zoo génétiques n.d.)
❖ La diversité génétique des animaux d'élevage est essentielle pour garantir une variété de
produits alimentaires et non alimentaires, ainsi que pour assurer l'adaptation du bétail aux
défis tels que le changement climatique et les maladies émergentes. La conservation des
ressources zoo génétiques permet de prévenir la perte de diversité génétique des
populations d'animaux d'élevage, protégeant ainsi les races de l'extinction et favorisant la
résilience des écosystèmes. De plus, la génétique animale contribue à l'amélioration de la
production animale en sélectionnant des animaux génétiquement supérieurs pour la
prochaine génération, ce qui augmenter la productivité et la qualité des produits fournis par
les animaux (Gesellschaft and Zusammenarbeit n.d.) (L ’ état de l ’ art de la gestion des
ressources zoogénétiques n.d.) ;
❖ Les ressources microbiennes conservées sont généralement composées de levures d’intérêt
technologique, bactéries pathogènes, bactéries associées aux plantes, des champignons
filamenteux et des bactéries d’intérêt alimentaire. Cette conservation des micro-organismes
participe à la bio remédiation des sols en favorisant la dégradation des polluants et en
contribuant à restaurer la santé des écosystèmes terrestres. (L ’ état de l ’ art de la gestion
des ressources zoogénétiques n.d.)(« Le rôle de la Banque Nationale des gènes dans la
conservation de la diversité biologique et la sécurité alimentaire en Tunisie » 2019) ;

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❖ Les semences du type orthodoxe véritable d'essences d'arbres importantes peuvent être
séchées pour atteindre une teneur en eau faible et stockées dans de l'azote liquide pendant
une période indéfinie au-delà de l'âge de rotation avec peu ou pas de mutation génétique ;
❖ Par rapport à d'autres modes de conservation, le stockage des semences est d'un bon rapport
rendement-prix et permet de préserver les trois types de diversité clinale (géographique),
entre populations et à l'intérieur de populations ;
❖ On trouve de bonnes installations de stockage partout dans le monde, ce qui peut contribuer
à des échanges internationaux importants de plasma germinatif précieux ;
❖ Le stockage de semences peut servir d'une banque de gènes à court terme pour les espèces
du type récalcitrant, à moyen terme pour les espèces du type sous-orthodoxe, et pour les
espèces du type orthodoxe véritable aussi il peut servir d'un complément dans des stratégies
de conservation génétique à long terme.

2) Les inconvénients :
Cependant, il ne faudrait pas négliger les inconvénients du stockage de semences pour la
conservation génétique à long terme. Par exemple :

❖ Les graines de nombreux arbres, en particulier celles d'espèces fort importantes du type
récalcitrant tropical et récalcitrant tempéré, ne peuvent être stockées avec succès à l'aide
des techniques actuelles.
❖ Les semences volumineuses de certaines espèces ligneuses, particulièrement d'espèces à
comportement récalcitrant telles que le cacaoyer, le jaquier et le manguier, occupent
beaucoup d'espace, ce qui accroit le cat de la gestion des banques de semences.
❖ Des inquiétudes ont été manifestées quant aux dangers potentiels de mutations génétiques
provoquées par le vieillissement chez les graines stockées et les plantes auxquelles elles
donneront naissance (Roos, 1982). Bien que les recherches semblent démontrer que les
mutations chromosomiques et non chromosomiques sont éliminées en grande partie au
cours du processus sexuel et ne sont donc pas transmises la génération suivante, le Conseil
international des ressources phylogénétiques (IBPGR, 1976) recommande, en guise de
précaution, de régénérer le plasma germinatif stocké lorsque la faculté germinative baisse
de 5-10%. Cela rendra nécessaire de reconstituer plus souvent les stocks de plasma
germinatif, ce qui entraînera une augmentation des coûts(Fao 1994).

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❖ Contrairement à celles des espèces agricoles, les semences des espèces ligneuses pérennes
exigent de longs cycles de régénération (de 15 à 80 ans selon les espèces), du semis des
graines à la maturité sexuelle, cycles qui sont en fait plus longs que les cycles de stockage
(I-lawkes, 1980). La régénération des lots de semences posera donc parfois un problème
insurmontable (Fao 1994).

A ceux-ci s’ajoutent :

❖ Nécessité de veiller à une chaîne du froid continue et maîtrisée, coût énergétique élevé,

❖ Procédé qui n'est pas envisageable pour tous les organismes,

❖ Spécialement pour les grains de certains fruits et légumes car leur texture se dégrade
beaucoup (exsudation).

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Conclusion :

A l’instar des autres banques de gènes dans le monde, celle de l’ICRISAT joue un rôle stratégique
pour l’agriculture des pays de l’Afrique de l’Ouest et du Centre et pour les systèmes semenciers
nationaux en évolution. Elle a à son actif plusieurs résultats dont la mise à disposition des
germoplasmes sains et de qualité aux profits de la recherche agricole et du monde rural. La
restructuration qu’elle subit ces dernières années lui permet de plus en plus de mener les activités
à grande échelle suivant les standards et de contribuer au développement du secteur semencier de
la sous-région.

Elle se positionne pour être le hub de gestion des ressources phytogénétiques de la région Ouest et
Centrale de l’Afrique. Les acteurs du système semencier se doivent de comprendre le rôle qu’elle
joue et surtout de contribuer à son raffermissement pour qu’elle continue à accomplir sa mission
combien stratégique pour la sauvegarde de nos ressources phytogénétiques pour l’alimentation et
l’agriculture.

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