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Semestre : 1
Partie n° 2 :
BIOTECHNOLOGIE FONGIQUE
1. Introduction
2. Souches fongiques: obtention, amélioration et conservation
3. Croissance fongique
4. Systèmes de fermentation fongique
5. Immobilisation des cellules fongiques
6. Technologie fermentaire
7. Synthèses et biotransformations
8. Biomasse
9. Conclusion
1. INTRODUCTION
Les champignons ont été utilisés depuis des millénaires dans la production
de divers aliments et boissons. Bien que ces applications sont encore
importantes, les champignons sont actuellement utilisés dans de nouveaux
procédés de production de produits de valeur tels que les antibiotiques, les
enzymes, les vitamines, les produits pharmaceutiques, les fongicides, les
régulateurs de croissance des végétaux, les hormones et les protéines (Tab. 1).
Dans le futur, cette liste sera sûrement élargie davantage.
Aujourd'hui, les champignons sont les producteurs de cinq produits de
fermentation leaders en termes de tonnes par an dans le monde ; ce sont :
les bières (60 millions de tonnes),
les vins (30 millions T),
l'acide citrique (900 mille T),
les protéines unicellulaires et la levure fourragère (800 mille T)
la levure de boulangerie (600 mille T).
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Tab.1. Quelques produits économiquement importants produits par les
champignons
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2.1. SOUCHES FONGIQUES
Parmi les milliers d’espèces fongiques connues, relativement peu sont
utilisées en biotechnologie. Les exigences industrielles obligent à ne sélectionner
que des souches :
ayant une croissance rapide et facile, si possible sur des substrats peu
coûteux ;
ayant le pouvoir de sécréter des enzymes en grande quantité ;
étant capables de produire avec un maximum de rendement et
permettant une séparation facile des métabolites ;
possédant une relative stabilité génétique.
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Fig. 2. Organisation schématique de l’apex d’un filament en période de
croissance active
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2. Criblage primaire : premier triage des espèces fongiques mises en
culture en présence :
d'une souche indicatrice donnée : une bactérie ou un champignon
pathogène dans le cas de la recherche d'une activité antibiotique ou antifongique;
d’un indicateur coloré dans le cas de la mise en évidence d'un
métabolite acide, ...
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2.4.1. Congélation
C’est une technique très employée.
La plupart des cultures fongiques peuvent être stockées et conservées par
congélation à - 65 ° C en présence d'un agent cryoprotecteur, tel que le glycérol.
3. LA CROISSANCE FONGIQUE
Croissance
fongique (Nb
cellules, Poids frais,
Poids sec,
ergostérol)
1 : phase de latence
2 : phase d'accélération
3 : phase exponentielle
4 : phase de ralentissement
5 : phase stationnaire
6 : phase de déclin.
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Tab.2. Métaux nécessaires à la croissance fongique et aux fonctions
métaboliques
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Les précurseurs de ces métabolites doivent être synthétisés par le
champignon s’ils ne peuvent pas être obtenus à partir du milieu de culture.
Les métabolites primaires économiquement importants sont, entre-
autres, les enzymes, l’éthanol et les acides organiques.
Les fermentations industrielles, nécessitant la production de biomasse
cellulaire ou l'extraction de métabolites primaires, cherchent à allonger cette
phase, souvent par des techniques de culture fed-batch (par addition d’éléments
nutritifs) ou de culture en continu (apport nutritif continu avec le retrait
simultané de biomasse).
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Dans la culture liquide agitée, les champignons poussent sous forme de
filaments dispersés ou de pellets de mycélium agrégé.
En biotechnologie fongique, la morphologie cellulaire peut influencer
directement le déroulement de la fermentation. Par exemple, les propriétés
rhéologiques du milieu de croissance, le transfert d'oxygène et l'absorption des
nutriments peuvent affecter défavorablement la formation des bioproduits.
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Tab. 4. Systèmes et produits de la fermentation fongique
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4.2. SYSTÈME DE FERMENTATION DISCONTINUE (SYSTÈME
BATCH)
Dans la culture discontinue, le milieu est inoculé avec une faible densité
de cellules fongiques.
Après une phase de latence de quelques minutes ou heures, la phase de
croissance exponentielle commence.
Quand la concentration des nutriments baisse, le taux de croissance
ralentit jusqu'à ce que, dans la phase stationnaire, il n'y a aucune nette
augmentation du nombre de cellules.
La prolongation de l’incubation peut entraîner une réduction de la
viabilité cellulaire.
Le système Batch a été utilisé pour produire des boissons alcoolisées et
des solvants industriels, tels que l'éthanol et l'acétone.
La production d'éthanol, par brassage des levures, est maximale lorsque la
culture entre dans la phase stationnaire ; par conséquent, les brasseurs
surveillent l'apparition de l'éthanol et arrêtent la fermentation lorsque le niveau
a atteint un pic.
La poursuite de la fermentation entraîne l’épuisement de l'éthanol, parce
que ce dernier est consommé par la levure en absence d’autre substrat carboné.
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5. IMMOBILISATION DES CELLULES FONGIQUES
Les biofilms fongiques représentent une forme naturelle d'immobilisation
des cellules résultant de leur fixation sur des matériaux solides.
Dans les procédés industriels, l’immobilisation des cellules fongiques sur
des supports inertes possède de nombreux avantages sur les cultures de cellules
libres en suspension.
L’immobilisation :
assure le maintien d’une haute densité cellulaire, puisque les
cellules ne sont pas éliminées au moment de la vidange du bioréacteur,
réduit le risque de contamination,
supprime l’inhibition de la croissance par la production de
métabolites toxiques, tel que l'éthanol.
Le principal inconvénient de l'immobilisation est la diminution de la
viabilité de la cellule fongique au fil du temps et la dégradation du système
d'immobilisation avec l'utilisation continue.
Quatre techniques d'immobilisation de base sont possibles (Fig.4) :
Ire technique: Adhésion à une surface
Les cellules de levure sont attachées à des surfaces solides par adsorption
ou par des liaisons covalentes.
L’adsorption résulte d’une attraction électrostatique entre le
support et la membrane cellulaire. Les supports sont des matériaux comme :
bois, PVC, silice, …
La deuxième méthode utilise des liaisons covalentes qui peuvent
s’établir entre les cellules et le support par l’intermédiaire du glutaraldéhyde.
Cette technique est actuellement surtout utilisée pour l’immobilisation
d’enzymes.
2ème technique: Inclusion
C’est la technique la plus commune ; les cellules fongiques sont
incorporées dans une matrice de polymère ± rigide.
Ces polymères sont de différentes natures (synthétique comme le
polyacrylamide, protéique comme la gélatine ou polysaccharidique comme la
cellulose).
L’inclusion conduit le plus souvent à des produits (billes), d’une grande
stabilité mais présentant une résistance mécanique relativement faible.
L’inclusion de la levure dans des billes conduit à une augmentation de la
productivité de l’éthanol, mais la matrice polymérique peut être un facteur
limitant la diffusion des solutés et/ou des gaz nécessaires au champignon.
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3ème technique: Floculation des cellules de levure ou la formation de
grumeaux.
La floculation est un processus naturel qui se produit normalement à la
fin d'une fermentation.
Elle est basée sur la capacité naturelle des microorganismes à adhérer
entre eux.
Son induction à la fin d'une fermentation assure une densité cellulaire
élevée et élimine le recours à la centrifugation de grands volumes de milieu de
culture pour récolter les cellules.
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Fig.4. Méthodes d'immobilisation des cellules fongiques.
6. PROCÉDÉS FERMENTAIRES
6.1. MILIEUX DE CULTURE INDUSTRIELS
L'industriel ne pourra jamais utiliser des produits chimiques purs mais
des substrats bon marché, très souvent issus de sous-produits de l'industrie
agricole ou pétrolière.
La source d'azote est généralement représentée par le «corn steep
liquor» auquel s'ajoutent quelquefois des farines de soja, de poisson, d'arachide
ou de déchets d'abattoir.
Les sources de carbone: une grande variété est actuellement utilisée :
1. Les mélasses, sous-produit de la fabrication du sucre, renferment près
de 50 % de sucres divers (saccharose, glucose, fructose), mais aussi des acides
aminés, des vitamines et des sels minéraux ;
Sucreries et raffineries: COSUMAR, SUNABEL, SUNAG, SURAC,
SUCRAFOR,...
2. Le lactosérum, exsude du caillé lors de la fabrication du fromage ;
Fromageries: Bel (Tanger. Fabrication de fromages fondus : La vache qui
rit), SOFRAM (Casa), …
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3. L’amidon, est utilisé par toutes les espèces fongiques capables de
sécréter des amylases (Mucorales, Aspergillus,...) ;
4. Les déchets cellulosiques (bois, pailles) utilisables par des espèces
cellulolytiques (Trichoderma) ;
5. Les liqueurs sulfitiques, résidus de la fabrication de la pâte à papier,
contiennent des oses provenant de l'hydrolyse des hémicelluloses ;
Cellulose du Maroc: Fabrication de pâte à papier : actuellement fermée.
6. Les paraffines, sous-produits de raffinage du pétrole.
Raffinerie du pétrole: SAMIR : actuellement fermée.
Autres ingrédients du milieu de culture:
Les sels minéraux et les facteurs de croissance indispensables à une bonne
croissance mycélienne sont en général déjà présents dans les sources de carbone
et d’azote.
Eau (cultures liquides).
6.3. EXTRACTION
En fin de fermentation, l'extraction concernera :
la biomasse (levures par ex.) ;
les métabolites (produits issus du métabolisme fongique).
Types de métabolites :
Exométabolites : métabolites sécrétés pendant la croissance du
mycélium ;
Endométabolites : produits restant dans les cellules, qui ne seront
extraits et purifiés qu'après éclatement des cellules fongiques.
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Fig.5. Bioréacteur à agitation mécanique
7. SYNTHÈSES ET BIOTRANSFORMATIONS
Les applications industrielles des champignons sont très nombreuses.
Elles touchent pratiquement tous les grands secteurs de l'industrie,
notamment la pharmacie et l'agro-alimentaire.
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7.1. MÉTABOLITES PRIMAIRES
Dans le cycle de vie des champignons, on distingue 2 phases dans la
production des métabolites :
le métabolisme primaire,
le métabolisme secondaire.
Les métabolites primaires sont associés à la phase initiale de croissance
(enzymes, lipides, alcool, acides organiques, ...).
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Afin d'assurer une haute productivité, le milieu de culture doit aussi
contenir d’autres éléments nutritifs comme l'azote, le phosphore et les oligo-
éléments.
Le processus de fermentation est également influencé par la température,
l'aération et le pH (pH: 2).
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Tab. 6. Production industrielle des vitamines
7.1.2.2. Vitamine D
La vitamine D2 (ergocalciférol) est obtenue par irradiation UV de
l’ergostérol (provitamine D2) produit par S. cerevisiae.
7.1.3. Alcools
* L’ÉTHANOL est produit par fermentation de sucres simples ou
complexes.
L'espèce de levure utilisée dépend du substrat utilisé, S. cerevisiae est
choisie pour la fermentation des hexoses, alors que Kluyveromyces fragilis ou
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Candida peuvent être utilisées, si le lactose ou des pentoses, respectivement,
sont les substrats.
Dans des conditions optimales, environ 10 à 12% d'éthanol est obtenu
après 5 jours de fermentation.
Aux Etats-Unis, l'éthanol est produit à partir de substrats amylacés (maïs),
alors qu’au Brésil, il est produit à partir de la canne à sucre.
L'éthanol est essentiellement fabriqué par fermentation à un niveau de 4
millions de tonnes par an.
* LE GLYCÉROL peut être produit par fermentation, grâce à des levures.
En Chine, 10 000 tonnes par an de cet alcool sont produites par ce procédé.
7.1.4. Acides aminés (acides glutamique et aspartique)
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7.2.1. Antibiotiques
Un antibiotique est une substance produite par un µ-organisme et qui a le
pouvoir d’inhiber la croissance d’autres µ-organismes et même de les détruire.
Fleming avait remarqué, dès 1929, que des cultures de Staphylococcus
aureus présentaient des zones d’inhibition au contact d’un Penicillium.
Grâce aux antibiotiques, la durée moyenne de vie de l’espèce humaine
aurait été prolongée d’une dizaine d’années.
Les 3 familles de molécules anti-infectieuses les plus utilisées sont
représentées par :
deux antibactériens :
les pénicillines (Penicillium chrysogenum),
les céphalosporines (Cephalosporium = Acremonium) ;
un antifongique, la griséofulvine (antidermatophytes), sécrétée
par Penicillium griseofulvum.
À partir de ces molécules de biosynthèse, sont également produits des
antibiotiques semi-synthétiques (amoxycilline, ampicilline, ...).
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7.2.5. Enzymes (amylases, cellulases, lipases, protéases et phytase)
Les principales enzymes exploitées dans le commerce sont les amylases,
les cellulases, les lipases, les protéases et la phytase. Elles peuvent être produites
par différents micro-organismes, et en particulier les champignons.
Les enzymes constituent quantitativement la première application
industrielle des champignons.
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Tab. 8. Enzymes industrielles: sources et applications.
* LES AMYLASES
Les amylases, y compris l’α et β-amylases et la glucoamylase, sont
vraisemblablement les plus importantes enzymes en biotechnologie à l’heure
actuelle.
L’α-amylase est produite à l’échelle industrielle par des bactéries et des
champignons comprenant des souches de Bacillus et d’Aspergillus.
Les β-amylases sont généralement d'origine végétale, mais quelques
souches fongiques appartenant au genre Rhizopus produisent cette enzyme.
Les champignons filamenteux constituent la principale source de la
glucoamylase, qui est typiquement produite par Aspergillus niger.
Application des enzymes amylolytiques :
La biomasse agricole contenant de l'amidon comme le maïs, le blé, le riz
et les pommes de terre représente une bonne ressource pour la production de
l'éthanol.
L'amidon de ces matières premières n’est pas directement fermentescible
par la plupart des levures, il doit être d'abord décomposé par des amylases qui
l’hydrolysent en sucres simples; ces derniers sont ensuite convertis en éthanol
par la levure.
Grâce aux amylases et une autre enzyme, l'amidon de maïs peut être
converti en édulcorants à haute teneur en fructose; ces composés à fort pouvoir
sucrant sont utilisés en industrie alimentaire pour remplacer les sirops de
saccharose dans les aliments et les boissons.
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Les α-amylases sont également utilisées dans la fabrication du pain; elles
sont utilisées pour aider à la fermentation des pâtes et améliorer la qualité
boulangère du pain.
* LES CELLULASES
La cellulose, l’un des biopolymères les plus abondants sur la terre,
représente une source d'énergie renouvelable à fort potentiel.
Les enzymes cellulolytiques sont produites par une grande variété de
bactéries et de champignons.
Les cellulases les plus étudiées sont celles des champignons aérobies
Trichoderma reesei, T. viride, Phanerochaete chrysosporium et Fusarium solani.
Application des enzymes cellulolytiques :
Les cellulases fongiques ont été largement étudiées en raison de leur
valeur potentielle en biotechnologie. Elles trouvent des applications sont dans
les secteurs de l'alimentation tels que la production des jus.
Dans le secteur agricole, les cellulases sont utilisées comme suppléments
dans l’alimentation du bétail en vue d’augmenter le rendement.
Dans l'industrie textile, les cellulases sont employées pour améliorer la
qualité des fibres cellulosiques.
Les cellulases et les hémicellulases sont aussi exploitées dans l'industrie
de la fabrication de la pâte à papier.
L'une des principales applications des cellulases se trouve dans la
conversion de la biomasse en éthanol pour la production de carburant.
* LES PROTEASES
Les enzymes protéolytiques sont appliquées dans de nombreux procédés
industriels.
Les protéases additionnées aux détergents de blanchisserie permettent
l’élimination des taches protéiques, telles que le sang, le lait et la sauce.
Dans l'industrie laitière, elles trouvent une application importante dans la
fabrication de fromage, grâce à leur capacité de coaguler le lait.
La chymosine recombinante a remplacé la présure de veau
traditionnellement utilisée dans la fabrication de fromage.
La chymosine est actuellement produite par des souches fongiques,
comme Rhizomucor miehei ( = Mucor miehei) et R. pusillus.
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En outre, les protéases fongiques produites par Penicillium roqueforti et P.
caseicolum jouent un rôle central dans la maturation du fromage.
Enfin, les protéases d’A. oryzae sont largement utilisées dans l'industrie
de la boulangerie pour modifier le gluten de blé par une protéolyse limitée.
* LES LIPASES
Les lipases microbiennes forment un groupe précieux d'enzymes
biotechnologiques. Elles proviennent d'un grand nombre de champignons ; les
espèces fongiques produisant des lipases d'intérêt commercial incluent Mucor
miehei et Geotrichum candidum.
Elles ont trouvé de nombreuses applications dans l'industrie laitière, où
elles sont utilisées dans l'hydrolyse des matières grasses du lait.
Leurs utilisations actuelles comprennent l'amélioration de la saveur du
fromage, l'accélération de la maturation du fromage et la lipolyse des matières
grasses.
L'application commerciale la plus importante des lipases est certainement
leur addition aux détergents ménagers et industriels.
* LA PHYTASE
Le phosphore est un élément essentiel pour la croissance et le
développement de tous les organismes vivants. La principale forme de stockage
du P dans les aliments d'origine végétale est l'acide phytique, et il représente
jusqu'à 80% du P dans les céréales et les graines.
L'ac. phytique et ses dérivés sont considérés comme des facteurs anti-
nutritionnels en raison de leur aptitude à se lier aux minéraux essentiels, comme
le Ca, Zn, Mg et Fe. Ils peuvent également réagir avec des protéines, ce qui
diminue la biodisponibilité des protéines et d'autres facteurs importants sur le
plan nutritionnel.
La phytase hydrolyse l'ac. phytique en libérant le phosphore inorganique.
Une large gamme de micro-organismes produit la phytase; ceux-ci comprennent
des champignons comme S. cerevisiae, Aspergillus ficuum et A. niger.
Application de la phytase :
Cette enzyme a trouvé une large utilisation en tant qu'additif alimentaire
dans l'industrie de l’élevage des animaux en raison de son absence dans les voies
gastro-intestinales des espèces monogastriques, tels que les volailles et les porcs.
Le traitement enzymatique des aliments en utilisant des sources
microbiennes de phytase augmente la biodisponibilité des minéraux et des
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protéines essentielles et assure des niveaux de croissance aussi bons ou
meilleurs que ceux avec la supplémentation en phosphate.
7.3. FERMENTATION
7.3.1. Pain
La composition microbiologique du levain est hétérogène.
Le pain est le résultat d’une fermentation alcoolique réalisée par des
levures (S. cerevisiae, Candida et Pichia).
La fermentation lactique, due à certaines bactéries, est également
impliquée.
C’est le CO2 produit lors de la fermentation panaire et de la respiration
des levures qui est responsable de la levée de la pâte.
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Actuellement, chaque année plus de 2,5 millions de tonnes de levure de
boulangerie sont fabriquées dans le monde pour préparer le pain.
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7.3.4.2. Levures et industrie brassicole
La bière est une boisson obtenue par fermentation alcoolique de certaines
céréales (orge).
Le bilan global de la fermentation :
1 glucose + 2 ADP + 2 H3PO4 2 éthanol + 2 CO2 + 2 ATP
Lorsque la matière première est l'amidon, une hydrolyse préalable est
nécessaire ; le jus est ensuite ensemencé par des levures sélectionnées.
7.4. BIOCONVERSIONS
Le champignon est utilisé afin de «biotransformer» des matières
premières en molécules plus intéressantes, notamment en médicaments.
Un grand nombre de types de réactions chimiques (hydroxylation,
oxydation, réduction,...) est ainsi réalisé par des micromycètes (Curvularia,
Rhizopus, Aspergillus, Fusarium, …).
Exemple : la bioconversion des stéroïdes, dans laquelle la 11α-
hydroxylation du noyau stéroïdien conduit à l'hydrocortisone et à la
prédnisolone.
8. BIOMASSE
Principalement appliquée aux levures, cette biomasse peut être utilisée :
vivante :
Saccharomyces cerevisiae (levure de boulangerie ou de
bière),
S. boulardii (médicament prescrit lors d’une
antibiothérapie prolongée) ;
tuée : c'est la «levure-aliment», appartenant au groupe des
Protéines d'Organismes Unicellulaires (POU) en raison de sa valeur
nutritionnelle protéique importante (ex: levure fourragère et mycoprotéines
(POU)).
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Tab. 9. Substrats de croissance de quelques champignons utilisés dans la
production de protéines d’organismes unicellulaires (POU).
9. CONCLUSION
Les exemples étudiés montrent l'extraordinaire palette d'applications
biotechnologiques des champignons.
Toutefois, à ce jour, l’industrie n’exploite commercialement qu’un tout
petit nombre de métabolites, produits par quelques espèces seulement. En effet,
de nombreux champignons ne répondent pas aux critères qu’impose une
exploitation industrielle.
Mais il est prévisible que les techniques du génie génétique apporteront
un intérêt économique à de nouvelles espèces.
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