Vous êtes sur la page 1sur 110

Fiscalité minière au

Sénégal
Par M. Papa Alioune Badara PAYE,
Ingénieur Géologue –
Professionnel Minier

16/03/2024
Economie minière

Introduction
Importance des Mines
• Les minéraux et les métaux sont des éléments essentiels à notre vie
quotidienne. Il est difficile d’imaginer un monde sans eux!

• 35 minéraux et métaux dans votre téléviseur et les haut-parleurs de vos appareils de musique
• l’acier, le fer, le gypse, les calcaires (ciments) pour les bâtiments
• l’acier, le fer, le cuivre, le zinc, le baryum, le graphite, l’aluminium pour les véhicules
• la potasse, le phosphate, l’azote, le soufre pour les fertilisants
Importance des Mines

Usage du Zircon dans le monde


Importance des Mines

Réussir la
transition
énergétique
passera par la
maitrise du
cycle des
matières.
Voici quelques
éléments-clés
pour l’énergie
verte.
Contexte
❑ Lors de la réforme constitutionnelle de Mars 2016, il a été ajouté l’« Article 25-1 qui
dispose - Les ressources naturelles appartiennent au peuple. Elles sont utilisées
pour:
 l’amélioration de ses conditions de vie.
 L’exploitation et la gestion des ressources naturelles doivent se faire dans la transparence
et de façon à générer une croissance économique, à promouvoir le bien-être de la
population en général
 et à être écologiquement durables.
 L’Etat et les collectivités territoriales ont l’obligation de veiller à la préservation du
patrimoine foncier. ».
❑ « Article 25-2. - Chacun a droit à un environnement sain. La défense, la préservation
et l’amélioration de l’environnement incombent aux pouvoirs publics. Les pouvoirs publics
ont l’obligation de préserver, de restaurer les processus écologiques essentiels, de
pourvoir à la gestion responsable des espèces et des écosystèmes, de préserver la
diversité et l’intégrité du patrimoine génétique, d’exiger l’évaluation environnementale
pour les plans, projets ou programmes, de promouvoir l’éducation environnementale et
d’assurer la protection des populations dans l’élaboration et la mise en œuvre des projets
et programmes dont les impacts sociaux et environnementaux sont significatifs.
Contexte
A la faveur des récentes évolutions du secteur, des
réformes ont été entreprises avec notamment le nouveau
code minier qui a été adopté en novembre 2016 et la
nouvelle lettre de politique sectorielle qui insiste sur la
nécessité de rompre d’avec un modèle qui priorise
l’extraction minière et l’exportation des produits non
transformés au profit d’approches plus globales qui lient
politique minière et politique de développement du pays.
Ladite Lettre de Politique Sectorielle (Mines) élaborée en
2018 par le Ministère des Mines, a été revue et actualisée
pour la période 2021-2025.
Un nouveau code forestier a été également adopté et un
Code de l’Environnement nouveau.
Contexte
Le Code Minier est complété par une convention minière type
prévue par l’article 17 du décret d’application et dont le modèle
est publié sur le site web* du Ministère des Mines et de la
Géologie.
 En plus, d'autres textes législatifs régissent le secteur minier
dont :
 le Code Minier Communautaire ;
 le Code Général des Impôts ;
 le Code des Douanes ;
 le Code des Investissements ;
 le code de l’Environnement ; et
 le Code Forestier.
*https://minesgeologie.gouv.sn/node/58
Contexte

Le secteur des Mines a été retenu parmi les secteurs


prioritaires, porteurs de croissance et s’inscrit dans
l’axe 1 du Plan Sénégal Emergent (PSE) : «
Transformation structurelle de l’économie et croissance

➢ Projet d’accélération de l’exploitation de l’or


➢ Projet de développement de la filière
phosphates/fertilisants
6 projets ➢ Projet d’accélération de l’exploitation des
gisements de zircon
miniers parmi les
➢ Projet d’encadrement et de promotion des
27 projets mines artisanales
phares ➢ Relance du projet intégré des mines de fer de
la Falémé
➢ Positionnement du Sénégal comme Hub minier
régional
Contexte
Contexte
Cadre législatif et réglementaire
 Adoption en 2016 d’un nouveau CODE MINIER (loi
n°2016-32 du 8 novembre 2016) et son décret
d’application n°2017-459 du 20 mars 2017
Accroissement des
retombées de l’exploitation
minière

Redistribution des revenus de


l’exploitation minière

INNOVATIONS
Gestion de l’environnement

Renforcement de la Transparence
Contexte
Accroissement des retombées de
l’exploitation minière

Un taux de la Introduction du Renforcement du


redevance minière
principe de contrôle
modulable
en fonction du degré de partage de
valorisation production
de la substance
Réintroduction de la
applicables dans
taxe superficiaire des zones
L’élargissement de promotionnelles
l’assiette de la
redevance minière
Contexte
Redistribution des revenus issus de
l’exploitation minière

Communautés ETAT L’administration


impactées par minière en vue de
l’exploitation renforcer ses moyens
minière et permettre une
meilleure
connaissance de nos
Fonds d’appui au ressources minérales
Développement local
Fonds d’Appui et de Fonds d’appui au Secteur
Péréquation aux minier
Collectivités territoriales
Contexte
Gestion de l’environnement

Précision sur Extension de l’obligation


l’obligation de réaliser de réhabilitation à
des évaluations l’ensemble des titulaires de
environnementales titres miniers

Début de l’opérationnalisation:
ouverture des comptes à la
CDC et versements effectifs
Potentiel
L'exploitation minière industrielle au Sénégal remonte à la période
1940 – 1950 avec l'ouverture de deux grandes mines de phosphate
Taiba et Lam-Lam dans la région de Thiès.
La région de Thiès est l’une des plus dynamiques au Sénégal en
matière de production et d’exploitation des mines et des carrières.
Cette situation est rendue favorable par sa géologie et sa proximité
des grands centres de consommation. Les carrières publiques
exploitent le sable et la latérite alors que les autres substances telles
que le basalte, le calcaire et le grès sont exploitées dans des
carrières privées.
En 2009, Sabodala Gold Operations (SGO) a démarré l’exploitation
industrielle de l’or à Kédougou et lancé définitivement la ruée vers le
métal jaune au Sénégal.
En 2014, GCO filiale de Eramet a démarré l’exploitation du zircon.
Potentiel
Potentiel
Le Sénégal dispose d’un potentiel minier important.

BASSSIN SEDIMENTAIRE
➢ Recherche et
exploitation
✓ phosphates
✓Minéraux lourds
✓Attapulgites
SOCLE ANCIEN
✓Matériaux de
➢Recherche et
construction et
exploitation:
pour cimenteries ✓Or
✓Manganèse
✓Fer
✓ Autres Métaux
de base
Potentiel
ICS: Relance de la
production avec
INDORAMA qui a fini la
phase d’investissement
Production en 2022: 1,7
millions de tonnes de
phosphates et 400 000
tonnes d’acide
phosphorique exportées
 SEPHOS +58 310 tonnes de
phosphates de chaux
produites à Lam-Lam en
2020.
La SOMIVA à Matam produit
environ 300 000 tonnes par
an
Potentiel
Ressources estimées à
1,9 milliards de tonnes
de sables minéralisés @
1,4% de minéraux
lourds.
Production annuelle de
Grande Cote Operations
(GCO):
•80000 à 95 000 tonnes
de Zircon
• 400 000 à 500 000
tonnes d’Ilménite
•Environ 10 000 tonnes
de rutile et Leucoxène
Potentiel
GCO a ajouté une unité d’extraction par voie sèche (Excavation
par pelle et camions - Dry Mining Unit) – 804 000 tonnes de
sables minéralisés produits en 2021.

Signature Convention Centrale solaire : GCO a


signé un protocole d’accord avec CrossBoundary
Energy pour la construction d’une centrale solaire
hybride de 13 MW avec stockage d’énergie par
batteries de 8 MW.
Potentiel
•Réserves prouvées et probables
estimées à 2,7 millions d’onces soit
environ 84 tonnes d’or.

• Ressources mesurées
+ indiquées sont évaluées à 4,4
millions d’onces (environ 137
tonnes).

•Production annuelle: 200 000 à 225


000 onces (6 à 7 tonnes d’or).

•Durée de vie de la Mine prolongée


et l’exploitation se poursuivra
jusqu’en 2031 avec la mise en
valeur du potentiel souterrain.
Potentiel Mine d’or de Mako
•Réserves prouvées et
probables estimées à plus (Petowal Mining Company)
d’un 1 million d’onces soit
environ 31 tonnes d’or.

•Début de la production en
Janvier 2018. Les coûts des
dépenses de capitaux et
d’investissements ont été
évalués à 367 millions de
dollars US.

•Production annuelle
projetée entre 130 000-137
000 onces (4 à 4,2 tonnes
d’or).

•Durée de vie de la Mine


estimée à 8 ans à partir de
2018. Une dernière mise à
jour des réserves prolonge
la vie de la mine jusqu’en
2028-2029.
Potentiel Mine de Massawa
•Réserves prouvées et probables
estimées à plus de 2,2 millions
d’onces soit environ 68 tonnes d’or.

•Ressources mesurées + indiquées


incluant Sofia sont évaluées à plus de
5 millions d’onces (environ 156
tonnes).

•Production annuelle projetée entre


200 000- 300 000 onces (6,2 à 9,3
tonnes d’or).

•Durée de vie de la Mine estimée à 10


ans à partir de l’année 2021

•Le complexe Sabodala-Massawa est


l’un des projets majeurs en Afrique de
l’Ouest
•Production en 2021 : 345 000 onces
(10,7 tonnes d’or). https://www.endeavourmining.com/our-business/sabodala-massawa-mine
Potentiel
•Réserves prouvées et
probables totales de 1,7
million d’onces soit environ 50
tonnes d’or.

•Ressources indiquées (incluant


les réserves) de 2,2 millions
d’onces (environ 62 tonnes). Un ensemble de
prospects
•Production annuelle projetée
intéressants
140,000 onces d’or.
sont également
•Durée de vie de la Mine en exploration
estimée à 12 ans à partir du
démarrage de la production.
•https://www.iamgold.com/French/expl
oitations/projets-de- developpement/Projet-
Boto-Sngal/default.aspx

•IAMGOLD a cédé ses actifs à la marocaine


MANAGEM en fin 2022
Potentiel Projets miniers Entreprise Données sur le projet

La société a découvert le gisement de Niama. Le secteur


étudié fait partie du complexe volcano- plutonique et
Mine de Khossanto SORED Mines volcano-sédimentaire du super groupe de Mako. Les
(Gisement de Niama formations du périmètre de NIAMIA appartiennent au
groupe de Khossanto et Bérola. SORED Mines a démarré
officiellement ses opérations en décembre 2023 avec une
fonderie capable de produire des lingots certifiés.
WATIC-Bassari Ressources a obtenu fin 2016 un permis
d’exploitation de 5 ans renouvelable pour le gisement
Gisement de WATIC-Bassari Makabingui (1 M d’onces d’or contenues dans 11,9 Mt de
Makabingui Ressources minerais d’une teneur moyenne en or de 2,6g/t), pour une
entrée en production en 2019.

AFRIGOLD a bénéficié en 2016 de la transformation de la


Petite Mine d’or situé à Karakaéna au Nord-est de la
commune de Bembou, département de Saraya ; région de
Kédougou en permis
d’exploitation d’or par décret n°2016-186 du 02 février
Petite Mine Or de Afrigold SA 2016.
La production d’or est passée de 104 Kg en 2016 à
71 kg en 2017 soit une baisse de 31% qui s’explique par la
construction d’installations de lixiviation d’or fin.

La mine est située à +750km de Dakar dans la zone de la


Falémé. Les réserves prouvées sont estimées à plus de
630 millions de tonnes dont 372 millions d’hématite (minerai
oxydé) et 258 millions de magnétite (minerai magnétique).
Projet intégré sur le Le projet prévoit la construction d’une nouvelle ligne de
MIFERSO chemin de fer sur le tronçon Dakar– Tambacounda–
fer de la Falémé
Kédougou–Falémé pour un cout total de 2 milliards US$ et
d’un Port minéralier pour un coût total de 736 millions US$.
Réserves prouvées ou probables
Ressources estimées des nouveaux
des différents gisements
gisements de phosphates
aurifères
60
+ 150 MT (2019)
3,50 49
10 Moz (2019) 3,28 50
5,6 Moz (2014)

Ressources en million de tonnes


42
3,00 40,5
40

2,50 2,41
29
30
Réserves en Moz

2,00
1,70 20

1,50 1,40

10
1,00 6
4,5
1,00

0
0,50

- Boto Massawa
Sabodala (31 Pétowal (Avril Makabingui
Décembre 2019) (2017) (Octobre (Juillet 2019)
2018) 2018)
Potentiel
Potentiel
La Société Commerciale du Ciment (SOCOCIM),
poursuit son « Plan Climat » avec la construction
d’une nouvelle ligne de production de 10 mille tonnes
de ciment par jour. La capacité de production va
passer de 3,5 millions à 7 millions de tonnes par an de
ciment bas carbone. Cela après, la construction en
2020 d’une centrale solaire de 7 MW.

De son côté, le géant de Kirène, les Ciments du


Sahel sont en train de réaliser la 3ème ligne de
la cimenterie, ce qui portera la capacité à six
millions (6 000 000) de Tonnes de clinker. Il est
prévu également la construction d'une centrale
électrique de 60 MW pour alimenter la troisième
ligne de production de clinker.
Potentiel

Matériaux de
construction
Potentiel
Potentiel
En plus de la mine industrielle, il faut noter également l’exploitation artisanale de
l’or qui se fait essentiellement dans les régions de Kédougou et de Tambacounda.
Du fait de cette activité, la zone a connu une croissance démographique rapide au
cours des dix dernières années. Afin d’assurer l’exhaustivité dans la mesure de
l’activité économique, d’appréhender les caractéristiques sociales, économiques et
environnementales ainsi que de mieux cerner les contours de l’orpaillage,
l’Agence Nationale de la Statistique et de la Démographie (ANSD) a réalisé en
2017 une étude monographique sur l’orpaillage.
L’Etude monographique sur l’orpaillage au Sénégal a dénombré 6 272 unités de
production évoluant dans l’activité d’extraction du minerai d’or (6 170 unités de
production dans la région de Kédougou et 102 dans la région de Tambacounda), 1
337 unités de production s’activant dans le concassage/broyage et 1 216 unités
(acteurs) de l’orpaillage alluvionnaire.
Il est ressorti de l’étude que 32 474 personnes s’activent de façon directe
dans l’exploitation traditionnelle de l’or dont 27 444 dans l’extraction, 3
814 dans le broyage et le concassage et 1 216 dans l’alluvionnaire.
http://www.ansd.sn/ressources/rapports/RAPPORT%20EMOR%20du%2020%20juillet%202018.pdf
Revenus générés par le secteur extractif en 2021-2022 (Rapport ITIE)
Sur la base des données déclarées par les entités publiques, après travaux de
conciliation, le total des revenus générés par le secteur extractif est ci-après:
Potentiel
Rubrique 2015 2016 2017 2018 2019 2020

Revenus issus du secteur extractif ( 118,1 116,8 126,7 120,3 154,7 178,9
milliards de F CFA) 5 1

Part du secteur minier dans les revenus du 92 92 84,7 93 82,15 91,02


secteur extractif (%)

Contribution au PIB (%) 2,2 2,8 1,9 2,2 3,52 3,39

Contribution aux recettes d’exportation (%) 31,4 36 35,5 41,7 39,84 37,88

Contribution à l’emploi (%) 0,2 0,27 0,3 0,3 0,19 0,22

Sources: Rapports ITIE


Economie de projets miniers
Cadre juridique du secteur
minier
1.Les fondamentaux du cadre juridique
2.La structure des contrats miniers
3.La négociation des conventions minières
4.Les bonnes pratiques

Mars 2024
1.Les fondamentaux du cadre juridique
❑ L’importance du cadre juridique et institutionnel « Avant de signer des contrats, l’Etat doit
prendre de nombreuses décisions, portant par exemple sur le rythme d’octroi des
licences, sur les dispositions fiscales et sur le cadre juridique à instaurer ». (Cf. Charte
des ressources naturelles).
❑ L’existence d’un cadre juridique est une traduction de l’Etat de droit;
❑ La transparence dans la gestion des ressources naturelles est devenue un principe à valeur
constitutionnelle en vertu de l’article 25-1;
❑ Selon l’OCDE, « Au moment de l’évaluation du potentiel d’investissement dans un pays, les
investisseurs examineront l’existence ou non d’un cadre législatif fiable, leur
permettant de connaitre les obligations (fiscales, environnementales, sociales) influant sur
la capacité à déterminer les retombées économiques potentielles du projet.
❑ Le cadre juridique détermine les règles relatives à l’encadrement et à la régulation de l’activité
extractive ; les institutions de régulation, le système d’attribution des licences ; le régime fiscal ; la
régulation de l’environnement ; la gestion et l’affectation des revenus, l’impact local, etc…
❑ La gouvernance du secteur extractif repose sur un cadre juridique qui doit respecter la
hiérarchie des normes.
❑ En théorie, selon la hiérarchie des normes, la validité d’une
règle dépend de sa conformité à la norme qui lui est supérieure
(Constitution, traités, lois, règlements, contrats).

❑ Mais en pratique, des contrats comportent des dérogations


aux lois et règlements qui affectent la hiérarchie des normes.
Ex: les clauses de stabilisation et les clauses de règlement
des différends.
Constitution
❑Les contrats devraient avoir une fonction de complémentarité.
Ex. Art. 18 du Code minier en Guinée « la Convention minière
s’ajoute aux dispositions du Code mais n’y déroge pas ». Traités Internationaux

❑ Certains pays définissent de manière claire tous les droits et Lois /


obligations dans loi et ne recourent pas aux contrats pour Ordonnances
l’activité extractive.
Règlements
❑ Dans d’autres pays, c’est la constitution qui fixe le droit de propriété / Décrets
des ressources, la publication des contrats, les règles de partage,
d’affection et de gestion des revenus tirés du secteur (Niger, Nigeria, Contrats
Colombie, Mexique).
Aperçu du cadre juridique du secteur minier au Sénégal
❖ A. Un encadrement communautaire
1. Au niveau de la CEDEAO, de l’UEMOA et de l’OHADA

La directive C/DIR La Loi modèle de Les directives


3/05/09 du 27 mai la CEDEAO sur intégrées matière
2009 portant sur l’exploitation de RS,
l’harmonisation des minière et le localisation et
principes directeurs développement développement
et des politiques des ressources du contenu local
dans le secteur minérales
minier

Règlementn°18/2003 Règlement
/CM/UEMOA du 23 n°09/2010/CM/UE
décembre 2003 MOA du 1 octobre Acte Uniforme sur
portant code minier 2010 relatif aux les Sociétés
communautaire relations commerciales et
remplacée par financières les GIE (OHADA)
Règlement no extérieures des
02/2023/CM/UEMOA Etats membres
Aperçu du cadre juridique du secteur minier au Sénégal
B. Un encadrement national

L’article 25-1 de la o Loi n°2003-36 du 24 novembre 2003


Constitution ( Le droit de portant Code minier et son décret
d’application
propriété des ressources au o Loi 2022-17 relative au contenu
peuple, transparence de la local dans le secteur minier et ses
gestion) décrets d’application

o Décret n°2020-1711 du 10
septembre 2020 sur le
Fonds d’appui au secteur
Loi n°2016-32 du 8 novembre 2016 minier
portant Code minier et son décret o Décret n°2020-1938 du 14
d’application (n°2017-459 du 20 mars octobre 2020 sur le Fonds
2017) du 21 Mars 2017 d’appui et de péréquation
D’autres textes sont applicables aux activités minières…

Code général des


impôts
Code des
Investissements

Code de
Traités Internationaux
l’environnement

Décrets (Réhabilitation
site minier, Registre Code forestier
des Bénéficiaires Code du domaine de
Effectifs etc) l’Etat
D’autres textes sont applicables aux activités minières…
L
Loi n°2016-32 du 8 novembre 2016 pour favoriser une
répartition équitable des revenus entre l’Etat et l’investisseur
Innovations majeures
❑ introduction de zones promotionnelles (art. 10);
❑ Interdiction des fonctionnaires ou agents de détenir directement ou indirectement des intérêts dans le secteur minier
(art. 32);
❑ la notion de concession minière a été supprimée et remplacée par la notion juridique de permis d’exploitation plus
explicite ;
❑ introduction du concept nouveau de contrat de partage de production, largement utilisé en matière de contrat
d’hydrocarbures (art. 33 à 35);
❑ Respect des droits humains (art. 94);
❑ Adhésion et déclaration des titulaires des titres miniers (art. 94 et 96);
❑ Emploi du Personnel et formation avec la prise en compte du genre, priorité sénégalais (art. 109 remplacée par la loi sur
le contenu local en 2022).
❑ l’obligation de réhabilitation de la mine, qui ne s’imposait qu’en phase d’exploitation, a été étendue à la phase de recherche,
donc au titulaire du permis de recherche ;
❑ les redevances ont été relevées à 5% pour l’or et les métaux précieux. Il en est également ainsi des droits d’entrée ;
❑ une redevance superficiaire a été instituée et l’assiette de calcul de la redevance minière est désormais basée sur la
valeur marchande du produit ; et l’État bénéficiera dans toutes les entreprises minières d’une participation gratuite à hauteur de
10% du capital. Il pourra ensuite, à titre onéreux, négocier l’acquisition de 25% supplémentaire du capital qu’il pourra rétrocéder
au secteur privé sénégalais afin de favoriser et/ou développer leur accès au secteur minier.
❑ Création d’un Fonds d’appui au développement local alimenté par 0,5% du chiffre hors taxes des sociétés minières
(art.115).
2.La structure des contrats miniers
La décision d’extraire la ressource nécessite :
❖ une maitrise du potentiel des ressources du sous-sol par la connaissance de la qualité des
ressources, leur volume et leur localisation;
❖ Une définition des conditions d’attribution des droits minéraux;
Deux options sont possibles:
❖ Soit laisser les ressources dans le sol en vue d’une exploitation future;
❖ Soit extraire les ressources afin de générer des revenus et soutenir les investissements.
Mais pour maximiser les retombées, il faut négocier et conclure de contrats avantageux par le biais
du:
1. Régime fiscal
2. Négociation des contrats
3. La sélection des Entreprises
4. L’exécution des contrats
5. La prise en compte des intérêts des communautés locales
2.La structure des contrats miniers
❖ La notion de contrat minier recouvre plusieurs
types de conventions servant de cadre juridique Concession minière
aux relations entre les acteurs intervenant dans
les opérations minières;
❖La différence entre les licences et les contrats
Convention d’établissement
est que les licences appliquent les droits et
obligations des lois généralement applicables à
un projet.
❖Mais les contrats constituent généralement le Contrat de Joint-venture
texte principal, fixant les conditions régissant
un projet individuel spécifique.
❖ Les contrats miniers apparaissent sous Contrat de partage de production
différentes formes d’appellation

Contrats commerciaux (ex, sous-traitance)


A titre d’illustration, le contrat minier peut couvrir les
points suivants:

Les changements ❖ Dans les pays dont le cadre


Obligations
de propriété ou de juridique est moins développé, les
opérationnelles
contrôle
contrats peuvent être assez longs
et complets, et régir la plupart des
aspects du projet;
questions Emploi et
économiques et approvisionnement ❖Pour l’essentiel, il revient à l’État de
financières local
déterminer les conditions d’exercice
des opérations minières dans la
législation;
questions
Règlement des ❖La plupart des pays adopte un
environnementales
différends
et sociales
modèle type de convention minière
qui peut être annexé au code minier
ou adopté par loi ou décret
(Mauritanie, Sénégal).
Les modalités d’octroi des conventions minières
❖ Si dans le secteur pétrolier, l’appel à concurrence et la négociation directe sont la pratique, dans le
domaine minier, le principe est « le premier venu, premier servi » sauf lorsqu’il y a un gisement connu;
dans cette hypothèse, l’appel d’offres est retenu.
❖ Les titres miniers sont généralement attribués selon la méthode « premier venu, premier servi ».
o Celle-ci signifie que la première personne à faire la demande sur une zone précise aura le droit de priorité pour l’attribution du
titre si toutes les conditions légales et règlementaires sont remplies. Ex. Art. 22 du Code minier de la Guinée; art. 14 du Code
minier Camerounais;
o Cette méthode n'empêche pas la corruption, car des personnes bien placées peuvent
également s'introduire dans le système et modifier l'ordre de priorité des demandes.
❖ La négociation directe: elle est surtout utilisée par les pays qui viennent juste de se lancer dans le
développement des ressources minières, ne connaissent pas exactement l'ampleur réelle de leurs
richesses minières, ne disposent pas de résultats précédents dans le développement de leurs
ressources minérales. (art. 6 du Code minier de la Guinée).
❖ L’appel d’offre concurrentielle peut présenter des avantages:
o inciter les décideurs à anticiper et à prioriser les projets;
o réduire les risques de corruption;
o Le choix du meilleur soumissionnaire.
Le Code minier sénégalais prévoit l’appel à concurrence des titres pour les zones promotionnelles. (art. 10
du Code minier et 14 du décret d’application).
Les principaux titres miniers au Sénégal
Par arrêté du Ministre Le permis de recherche est attribué pour une durée n’excédant pas quatre (04)
Permis de Recherche (art. chargé des mines ans, sous réserve des droits antérieurs de tiers sur le périmètre sur lequel il
17 du Code minier) porte. Il peut être détenu par toute personne morale.
Le permis est octroyé sous réserve des droits antérieurs de tiers sur le périmètre
sur lequel il porte. En cas de demandes concurrentes, la priorité d’octroi est
donnée au demandeur qui offre les meilleures conditions et garanties pour l’État.

Permis d'Exploitation (art. Par décret de la Le permis d’exploitation minière est délivré par décret pour une période minimum
24 du Code minier) Présidence de la de cinq (05) ans et n'excédant pas vingt (20) ans, renouvelable.
République La délivrance du permis d'exploitation minière entraine le retrait du permis de
recherche à l’intérieur du périmètre d’exploitation.

Par décret de la Un modèle de convention minière est mis à la disposition de tout demandeur d’un
Convention minière (art. Présidence de la permis de recherche, d’un permis d’exploitation ou de concession minière par le
116 et 117 du Code minier) République Directeur des Mines et de la Géologie (article 17 du décret d’application du Code
minier
La convention minière négociée et tout avenant y relatif sont transmis au Ministre
chargé des Finances, pour avis conforme sur les dispositions fiscales,
douanières et économiques. (Art. 18 du décret d’application du Code minier)

Contrat de partage Par décret du Président Le CPP est négocié avec le Ministre chargé des Mines dans une période
production (art. 33 du Code de la République n’excédant pas trois mois après notification de la recevabilité de la demande.
minier 2016) Le CPP négocié est transmis au Ministre chargé des Finances pour avis
conforme sur des dispositions fiscales, douanières et économiques.
Le CPP est approuvé par décret. (art. 40 et 41 du décret d’application du code
minier).
3.La négociation des conventions minières
Connaitre les priorités du
Connaitre ses forces? Connaitre l’investisseur?
pays?
❖ La valeur réelle et potentielle du minéral, ses
tendances commerciales, ses utilisations alternatives ❖ En principe, le plan de ❖ L'équipe de négociation
potentielles et, surtout, la façon dont il est traité sur développement national, le du gouvernement doit
les marchés mondiaux. discours du budget, les connaître les antécédents
❖ Une bonne maîtrise de ces éléments permettra à déclarations présidentielles de l'entreprise. Elle doit
l'équipe de négociation d'évaluer l'étendue des
avantages à tirer d'une interprétation souple du droit
au parlement, contiennent comprendre quelle est sa
applicable souvent des déclarations stratégie globale,
❖ Des pays exigent certains documents de base. Il générales sur les objectifs et comment la mine, pour
s'agit notamment d'études évaluant la faisabilité les visions nationales pour le laquelle elle a maintenant
technique et financière du projet, les exigences secteur minéral. des droits miniers ou
spécifiques en matière d'infrastructure; demande des droits
❖ une modélisation financière pour fournir une miniers, s'intégrera dans
compréhension précise de ce qui est réalisable à cette stratégie globale.
partir de différentes options fiscales, l'évaluation de
l'impact environnemental et social, qui est un
document assez volumineux. Le modèle financier est
particulièrement important, car il contient diverses
hypothèses qui permettent d'estimer les flux de
revenus dans le temps.
Aperçu des clauses de la Convention minière et de leur négociabilité
(Sénégal)
Article Statut Article Statut
Article 1 – Objet de la convention Article 14 – Règlementation des changes

Article 2 – Description du projet de recherche Article 15 – Délivrance d’un titre minier


d’exploitation
Article 3 – Définitions Article 16 – Société d’exploitation
Article 4 – Délivrance du permis de recherche Article 17 – Objet de la société d’exploitation
Article 18 – Organisation de la société
Article 5 – Obligations attachées au permis d’exploitation
de recherche Article 19 – Participation au capital de la société
d’exploitation
Article 6 – Engagements de la société Article 20 – Traitement de dépenses de recherche
pendant la phase de recherche
Article 21 – Financement des activités de la
Article 7 – Mesures sociales en phase de recherche
recherche
Article 22 – Droits conférés par le permis
Article 8 – Engagements en matière de d’exploitation minière
protection de l’environnement
Article 23 – Renonciation au permis d’exploitation
Article 9 – Exonérations fiscales
Article 24 – Obligations du titulaire du permis
Article 10 – Exonérations douanières d’exploitation
Article 25– Avantages pendant la période des
Article 11 – Avantages douaniers accordés investissements
aux sous-traitants
Article 26– Autres avantages douaniers et fiscaux
Article 12 – Régime de l’admission phase d’exploitation
temporaire
Article 27 – L’impôt sur les sociétés
Article 13 – Stabilisation du régime douanier
Aperçu des clauses de la Convention minière et de leur négociabilité (suite)
Article Statut Article Statut
Article 28 – Règlementation des changes
Article 43– Résiliation
Article 29 – Stabilisation du régime
douanier Article 44 – Notification
Article 30 – Libre choix des sous-traitants, Article 45 – Langue du contrat
fournisseurs
Article 31 – Engagement de l’Etat Article 46– Renonciation

Article 32 – Obligations de contenu local Article 47 – Responsabilité


Article 6 – Engagements de la société
pendant la phase de recherche Article 48 – Droit applicable
Article 33 – Garanties administratives,
foncières et minières
Article 49 – Stipulations auxiliaires
Article 34 – Protection de l’environnement
et du patrimoine culturel Article 50 – Entrée en vigueur
Article 35 – Cession- Substitution
Article 36 – Modifications

Article 37 – Force majeure

Article 38 – Rapports et inspections

Article 39 – Confidentialité
Article 40 – Sanctions et pénalités
Article 41 – Règlement des différends
Article 42 – Durée
Les documents annexes à la Convention minière

❖ La localisation et
coordonnées du Périmètre
(Annexe A)
❖ Programme de travaux de
recherche (Annexe B)
❖ Engagement minimum de
dépenses prévues pour la
période de validité du permis
de recherche (Annexe C)
❖ Modèle d’étude de faisabilité
(Annexe D)
❖ Pouvoir de signature (Annexe
E)
Exemple de Permis Société
Kanel Resources au Sénégal
Les clauses techniques négociables Les clauses de divergences
La stabilisation (cette clause réduit la capacité de l’Etat à
La fiscalité
formuler des politiques économiques). L’article 22.1 de la
convention type du Sénégal exclut les droits de l’homme, la
La clause de règlement des différends (juridiction nationale ou sécurité, l’emploi, aspects environnementaux et sociaux du
internationale) Champ d’application de la stabilisation

La sécurité et l’environnement (faire référence à la législation


nationale et internationale) La clause de révision par période si les circonstances
changent; ce qui ouvre la renégociation.

Le droit applicable Les clauses fiscales notamment la redevance:


La pratique montre que les négociateurs perdent beaucoup de
temps sur le taux). Parfois si le Gouvernement n’a pas de modèle
financier concernant l’évaluation du minerais. C’est une limite.
La force majeure (crise, catastrophe naturelle, guerre)

La participation de l’Etat (programme et développement)


Le programme de travail (indiquer les conditions de réalisation de manière
détaillée et le Gouv doit approuver le plan avec ses experts
Le contenu local (inclure le détails de contenu local en fixant le
pourcentage et programmes, les apports locaux et l’accès des tiers
aux infrastructures.

La résiliation (arrêt des travaux en cas de violation de l’environnement)


Les clauses d’arbitrage international
Les investisseurs préfèrent recourir à l’arbitrage pour des raisons
de sécurité juridique. Mais c’est une question controversée car la
clause d’arbitrage limite la capacité de l’État à exercer sa
L’entrée en vigueur (immédiatement, JO, Approbation parlementaire)
souveraineté.
Quelques modalités pour la validation des conventions minières
❖ Sénégal
Art. 116 et 117 du Code minier de 2016

« Les conditions et modalités d’établissement de la convention minière sont fixées par décret ».

« Après signature, la convention est publiée au Journal officiel de la République du Sénégal ».

❖ Guinée
Art. 18 du Code minier
« Le Ministre a autorité pour signer la Convention minière, après avis favorable de la Commission Nationale des Mines et
avec l’autorisation du Conseil des Ministres….La Convention signée est soumise à l’avis juridique de la Cour Suprême…la
Convention est transmise pour ratification à l’Assemblée nationale… Après ratification, la Convention sera publiée dans le
JO et le site internet officiel du Ministère en charge des Mines, ou tout autre site désigné par le Ministre ».

❖ Mauritanie
Art. 4 de la loi 2012-012 règlementant les conventions minières et approuvant la conventions minière type
« Une Convention minière non conforme à la Convention minière type ne peut être approuvée ».

❖ Tunisie
Article 13 de la Constitution
« Les contrats d’exploitation relatifs à ses ressources sont soumis à la commission spécialisée au sein de l'assemblée des
représentants du peuple. Les conventions ratifiées au sujet de ces ressources sont soumises à l’assemblée pour approbation »
4.Les bonnes pratiques
❖ Le succès des négociations contractuelles et des projets d'extraction qu'elles impliquent dépendra de la
mise en place de politiques et stratégies gouvernementales et de cadres juridiques et réglementaires
appropriés.
❖ Plus les termes sont négociables, plus la flexibilité d'un contrat est grande, et cela implique un plus
grand risque.
❖ Éviter les renégociations trop fréquentes et souvent difficiles des codes miniers, et la mise en place de
conventions particulières entre l'État et certaines entreprises minières ;
 Éviter la mise en place de clauses de stabilité qui peuvent être défavorables à long terme à chaque
partie selon l’évolution de la conjoncture.
❖ Limiter les incitations fiscales et les exonérations dans la législation;
❖ Avoir un modèle de contrat type détaillé ;
❖ Appliquer le principe de transparence dans l’attribution des titres par la divulgation de toutes les
informations liées aux appels d’offres;
❖ Avoir tous les outils nécessaires à une négociation pour réduire les risques pour l’Etat et maximiser ses
retombées.
 Étude de faisabilité ;
 Étude d’impact environnemental et social--;
 Modèle financier (instrument de planification, de négociation, de politique fiscale).
Economie de projets miniers

Particularités économiques et
fiscales de l’industrie

Mars 2024
Que fait une entreprise minière ?
 Elle exploite une ressource naturelle minérale:
- Rarement commercialisable directement
 Pour commercialiser une matière première minérale.

 Matière première
– Première forme commerciale résultant de l’exploitation des ressources naturelles
– Ressources naturelles : air, eau, rayonnement solaire, biomasse naturelle, sols, minerais du sous-sol,
chaleur du sous-sol.

 Formes que prennent les matières premières minérales


 Essentiellement trois formes plus ou moins élaborées :
· Selon la substance exploitée
· Selon la qualité du gisement exploité
· Selon la faisabilité d’une métallurgie simple
– Minerai brut
– Concentré
– Produit plus élaboré

 L’intérêt du mineur est évidemment d’aller vers le produit le plus élaboré possible.

Mars 2024
Il faut modéliser avant de négocier les clauses des contrats

Mars 2024
1. Aperçu

2. Principaux obstacles à l’imposition des sociétés minières :

Maximiser les Coûts élevés à Incertitude


recettes fiscales par court terme,
rapport aux revenus à long
investissements terme

La plupart des assiettes La prévisibilité des


fiscales sont difficiles à politiques est essentielle
mesurer
Source : David Manley. Neuvième fois chanceuse : la taxe minière zambienne est-elle la meilleure approche pour un avenir incertain ? NRGI, 2017
3. Le compromis essentiel
Simple
Flexible (et fiable)

Prévisible

Source : David Manley. Neuvième fois chanceuse : la taxe minière zambienne est-elle la meilleure approche pour un avenir incertain ? NRGI, 2017
Messages clés
1. La fiscalité minière est plus compliquée que dans les
autres secteurs de l’économie

2. Comme le secteur est dominé par les multinationales, il est


important de rendre le secteur attractif pour les
investisseurs

3. Mais les recettes fiscales sont un des principaux


avantages du secteur alors il faut les maximiser

4. Pour le faire, il faut trouver l’équilibre entre la flexibilité, la


simplicité et la prévisibilité

Source : David Manley. Neuvième fois chanceuse : la taxe minière zambienne est-elle la meilleure approche pour un avenir incertain ? NRGI, 2017
Les montagnes russes de Zambie à travers le boom du cuivre

Prix du cuivre (cyan) et taux effectif moyen d’imposition modélisé (bleu clair)

Source : David Manley. Neuvième fois chanceuse : la taxe minière zambienne est-elle la meilleure approche pour un avenir incertain ? NRGI, 2017
L’échec de la Tanzanie à obtenir un bon accord dans les
années 1990 a eu des répercussions 20 ans plus tard

Taux d'imposition effectif moyen pour


une grande mine d'or dont le prix est de
1 400 $EU/oz.

Dépenses d’exploration de la
Tanzanie (% des dépenses
mondiales)

Sources : modèle NRGI, S&P Global


Quels sont les principaux obstacles à
l’imposition des sociétés minières?
Les caractéristiques de l’exploitation minière rendent
l’imposition difficile

Maximiser les Coûts élevés à court Incertitude


recettes fiscales par terme, revenus à
rapport aux long terme
investissements

La plupart des assiettes La prévisibilité des


fiscales sont difficiles à politiques est essentielle
Source de l’image : Pixabay
mesurer
L’impôt est l’une des façons les plus importantes et
probablement les plus faciles de générer de la valeur, mais
ce n’est pas la seule.

1%

15-20%

50-65%
15-20%

Source : Estimations d’Olle Ostensson. Local content, supply chains, and shared infrastructure. 2017.
De nombreuses années de découverte aux profits et
paiements
Cycle de vie des projets miniers

Exploration Développement Production anticipée Production complète Fermeture


Jusqu’à 10 ans 2 à 10 ans Jusqu’à 5 ans Des années à des
décennies 2 à 5 ans
Dépenses en Medium capex &
Petites dépenses en immobilisations Opex Maintien des dépenses
immobilisations élevées Medium capex
en immobilisations et
Remboursement des Opex
dépenses en
Sans profit immobilisations Profits potentiellement
Sans profit Pas de profit
élevés

Source : Olga-Krelin Design Associates


Les prix sont incertains, c’est la seule certitude
Prix de l’or depuis 2000 ($/oz)
2000
1800
1600
1400
1200
1000
800
600
400
200
0
2000

2009
2001
2002
2003
2004
2005
2006
2007
2008

2010
2011
2012
2013
2014
2015
2016
2017
2018
2019
2020
2021
2022
Source : London Bullion Market price for gold bullion. S&P Global, SNL Mining and Minerals.
Les coûts sont également incertains et diffèrent
d’une mine à l’autre
Coûts de la production d’or dans les mines du
Sénégal ($/oz)

Coût total en espèces ($/oz) 1200


1068
1000
798
800
684
600 531

400

200

0
Sabodala Makabingui Mako Moyenne
pondérée
Source : S&P Global, SNL Mining and Minerals.
L’assiette fiscale est difficile à mesurer et risque d’érosion
De nombreuses filiales d’entreprises sont dans des « paradis
fiscaux »

État (paradis non fiscal)


Paradis fiscal

Sociétés minières
multinationales du
FTSE 100 (2013) et
pays dans lesquels
elles ont au moins
20 filiales
enregistrées

Source : Données subsidiaires de l’aide à l’action FTSE 100 (2013)


Les investisseurs doivent avoir confiance qu’ils peuvent
obtenir des rendements. La fiscalité devrait donc être
prévisible malgré ces défis.

ICMM : « Les entreprises


font de la stabilité et de la
prévisibilité les aspects les
plus importants des
régimes fiscaux. »
Source : ICMM, Minerals Taxation Regimes : A review of issues and challenges in their design and application. 2017.
Un défi supplémentaire est que le régime fiscal doit
répondre à un compromis

Simple
Flexible
(et fiable)

Prévisible
Et le climat d’investissement plus largement affecte
le niveau d’imposition que les investisseurs sont
prêts à supporter
La géologie représente 60 % des
décisions d’investissement, des
Facilité
de faire
Taxe politiques et d’autres facteurs
des 40 % – à moins qu’il n’y ait des
affaires
politiques extrêmement
Géologie
nuisibles
Les
investisseurs Les faibles taux d’imposition ne
se soucient
de… compensent souvent pas
Infrastructure Sécurité suffisamment et peuvent
des exacerber d’autres faiblesses
licences
Stabilité et De solides incitatifs non fiscaux
prévisibilité
pourraient permettre
d’augmenter les impôts sans
décourager l’investissement
Source : Institut Fraser
71
Il existe de nombreux types de taxes pour
l’exploitation minière
1. Commun à la plupart des entreprises* : impôt sur le revenu
des sociétés, retenue à la source, droits à l’importation, TVA,
frais, etc.

2. Plus spécifique au secteur : Bonus, redevance, part de


production, impôts sur les bénéfices excédentaires,
participation de l’État, droits à l’exportation, frais, etc.

3. Mais les principaux impôts peuvent être divisés en deux


catégories : en fonction de la valeur de production ou des
bénéfices.
* Même pour les instruments standard, des règles spéciales
peuvent s’appliquer à l’exploitation minière
Quels que soient les impôts qui composent un régime, ils
doivent être considérés de façon holistique, pas
individuellement
Un régime de redevances fiscales

Bonus Chiffre d’affaires

Redevances Revenus bruts

Bénéfice avant impôts Coût de production


(dette inc.)
Impôts indirects
Impôt sur le
revenu Bénéfice après impôts sur les intrants
(droits à l’importation, etc.)

Capitaux propres
Dividendes investisseurs
publics

Retenue Dividende (déduction faite


à la source R/S)

Part gouvernementale
Rendement de
l’investisseur
Source : Prof. Bob Conrad, Sanford School of Public Policy, Duke University.
Et la définition de la base est aussi importante que
la définition du taux

TAUX BASE

Facile à définir Difficile à définir


Fiscalité de droit commun

 La fiscalité du secteur minier est régie depuis 2012 par la


loi n°2012-31 du 31 décembre 2012, portant Code
Général des Impôts (CGI), plusieurs fois modifiée,
notamment par la loi n°2018-10 du 30 mars 2018. Le
processus de réforme fiscale entamé par l’Etat du
Sénégal depuis 2012 se poursuit. C’est dans cette
perspective que la loi 2018-10 du 30 mars 2018 a été
adoptée pour modifier certaines dispositions du Code
Général des Impôts (CGI).

Mars 2024
Fiscalité de droit commun

 L’une des innovations de cette réforme fiscale est la création d’une


nouvelle contribution dénommée Contribution Economique Locale
(CEL), qui vient se substituer à l’ancienne contribution des
patentes, cette dernière disparaissant.
 Ces textes présentent les principales dispositions applicables au
secteur minier. Nous pouvons citer : l’Impôt Minimum Forfaitaire
(IMF) qui est de 0,5% du chiffre d’affaires HT avec un maximum
de 5.000.000 FCFA ; l’Impôt sur les Sociétés – IS (article 4 du
CGI) ; la CFCE (article 264 du CGI); l’IRC (article 104 du CGI); la
CFPB (article 286-1 du CGI); la CFPNB (article 299 du CGI); la
Patente (article 322 du CGI); la TVA (article «361-25 du CGI).

Mars 2024
Fiscalité de droit commun

1. Loi n° 2012-32 du 31 décembre 2012 modifiant diverses dispositions législatives relatives aux
régimes fiscaux particuliers:
AVANTAGES ACCORDES PENDANT LA PHASE DE RECHERCHE

➢IMF
➢CFCE (article 264 du CGI);
➢IRC (article 104 du CGI);
➢CFPB (article 286-1 du CGI);
➢CFPNB (article 299 du CGI);
➢PATENTE (article 322 du CGI);
➢TVA (article «361-y du CGI).
Fiscalité de droit commun

1. Loi n° 2012-32 du 31 décembre 2012 modifiant diverses dispositions législatives relatives aux
régimes fiscaux particuliers:
AVANTAGES ACCORDES PENDANT LA PHASE DE RECHERCHE

Les avantages douaniers sont régis par l’article 10 de


la loi n° 2012-32 du 31 décembre 2012 modifiant
diverses dispositions législatives relatives aux
régimes fiscaux particuliers.
❖ Exonération de tous droits et taxes de douane et
du prélèvement COSEC;
❖Admission temporaire.
Fiscalité de droit commun
1. Loi 2012-31 portant Code Général des Impôts et Loi n° 2012-32 du 31 décembre 2012
modifiant diverses dispositions législatives relatives aux régimes fiscaux particuliers:
AVANTAGES ACCORDES PENDANT LA PHASE D’INVESTISSEMENT
A- Période de réalisation des investissements

Contribution Forfaitaire à la Charge de l’Employeur


ou CFCE (article 264 du CGI);
Contribution Forfaitaire Patrimoine Bâti ou CFPB
(article 286-2 du CGI);
Contribution Forfaitaire Patrimoine Non Bâti ou
CFPNB (article 299 du CGI);
PATENTES (article 322 du CGI);
SUSPENSION DE TVA (article 373 du CGI).
Fiscalité de droit commun
1. Loi 2012-31 portant Code Général des Impôts et Loi n° 2012-32 du 31 décembre 2012
modifiant diverses dispositions législatives relatives aux régimes fiscaux particuliers:
AVANTAGES ACCORDES PENDANT LA PHASE D’EXPLOITATION
B- Période Exploitation

✓Exonération permanente de la taxe d’exportation;


✓Exonération totale de droits de douane sur une
durée de 3 ans pour les permis d’exploitation et 7 à
15 ans pour les concessions minières (Code 2003);
✓Stabilisation des régimes douaniers pendant toute
la durée de validité de la convention minière.
Fiscalité spécifique
Fiscalité spécifique
Fiscalité spécifique
Le nouveau code minier introduit une redevance superficiaire annuelle exigible pour tous les titulaires de titres miniers (article
75). Les montants sont déterminés comme suit :
- Permis de recherche, à la délivrance et à chaque renouvellement :
1ère période de validité : 5000 FCFA/Km²/année ;
1ère période de renouvellement : 6500 FCFA/km2/année ;
2ème période de renouvellement : 8000 FCFA/km2/année.
- Permis d’exploitation minière, à la délivrance et à chaque renouvellement : 250.000 FCFA/Km²/année.
- Autorisation d’exploitation de petite mine : 50 000 FCFA/ha/année à la délivrance et à chaque renouvellement.
- Autorisation d'exploitation de carrière permanente : 50 000 FCFA/ha/année à la délivrance et à chaque renouvellement.
- Autorisation d'exploitation minière semi-mécanisée : 50 000 FCFA/ha/année à la délivrance et à chaque renouvellement.
Il faut tout de même relever que le km² (équivalent à 100 hectares) est facturé à 250 000 FCFA/an pour les permis d’exploitation
alors que les autres types d’exploitation sont taxés à 5 000 000 FCFA/an le km². Cette situation risque de pousser les titulaires
d’autorisations d’exploitation semi-mécanisée ou de carrière à basculer dans l’exploitation artisanale ou dans l’informel.
Fiscalité spécifique
Le Code minier 2016 introduit une redevance superficiaire annuelle exigible pour tous les titulaires de titres miniers (article
75). Les montants sont déterminés comme suit :
- Permis de recherche, à la délivrance et à chaque renouvellement :
1ère période de validité : 5000 FCFA/Km²/année ;
1ère période de renouvellement : 6500 FCFA/km2/année ;
2ème période de renouvellement : 8000 FCFA/km2/année.
- Permis d’exploitation minière, à la délivrance et à chaque renouvellement : 250.000 FCFA/Km²/année.
- Autorisation d’exploitation de petite mine : 50 000 FCFA/ha/année à la délivrance et à chaque renouvellement.
- Autorisation d'exploitation de carrière permanente : 50 000 FCFA/ha/année à la délivrance et à chaque renouvellement.
- Autorisation d'exploitation minière semi-mécanisée : 50 000 FCFA/ha/année à la délivrance et à chaque renouvellement.
Il faut tout de même relever que le km² (équivalent à 100 hectares) est facturé à 250 000 FCFA/an pour les permis d’exploitation
alors que les autres types d’exploitation sont taxés à 5 000 000 FCFA/an le km². Cette situation risque de pousser les titulaires
d’autorisations d’exploitation semi-mécanisée ou de carrière à basculer dans l’exploitation artisanale ou dans l’informel.
Fiscalité spécifique
La redevance minière a été conservée mais son application a été révisée de sorte qu'elle doit être payée
trimestriellement et prélevée sur la valeur marchande du produit commercialisé ou la valeur FOB du produit
exporté, selon les taux fixés par l’article 77 du Code minier et variant entre 1% (pour le ciment qui est un produit
fini) et 5% (pour l’or, les phosphates de chaux etc.).
Par ailleurs, à l’instar des autres pays miniers africains, les détenteurs de titres miniers doivent dorénavant
contribuer annuellement à un Fonds de développement local, à hauteur de 0,5% du chiffre d’affaires hors taxe
(article 115 du Code de 2016). Le fonds servira à promouvoir le développement économique et social des
communautés locales résidant à proximité des zones minières, et devra inclure des projets d’autonomisation des
femmes.
Toutefois, il est important de noter que du fait des clauses de stabilisation fiscale et de l’article 141 du Code de
2016 traitant de la validité des titres antérieurs, l’application des Codes miniers antérieurs demeure pour certaines
opérations minières qui ont cours dans le pays.
Fiscalité spécifique (autres textes)
Par ailleurs, la loi n° 2016-35 du 23 décembre 2016 relative à la loi de finances initiale pour l’année 2017 (LFI 2017),
a institué une taxe spéciale sur le ciment à la charge des producteurs et importateurs de ciment. Cette taxe est due au
tarif de trois (3) francs CFA par kilogramme de ciment (Article 22). Les règles relatives au recouvrement et au
contentieux de la taxe sur le ciment sont les mêmes que celles qui s'appliquent en matière de taxes spécifiques.
En 2020 également, le décret n°2020-986 du 24 avril 2020 a institué une taxe parafiscale au profit du fonds pour
l’habitat social de 2 000 FCFA/tonne, dénommée Taxe sur le Ciment. Il faut noter qu’une taxe similaire (taxe sur le
ciment au taux de 2,5% du prix du ciment) avait été supprimée par la loi n° 94-52 du 27 mai 1994 portant ratification
de l’ordonnance n° 94-27 du 15 février 1994 abrogeant certaines dispositions et articles du CGI de l’époque, afin de
juguler la hausse du prix du ciment.
Enfin, la loi n° 2022-19 du 27 mai 2022 portant loi de finances rectificative pour l'année 2022 institue à l'article 81
une nouvelle redevance de 1% pour les entreprises qui exploitent le phosphate. Toutefois, l'article 77 du Code minier
de 2016 avait déjà prévu des taux de redevance de 5% pour les phosphates calciques ou d'alumine et 1,5% pour l'acide
phosphorique.
Loi n°2016-35 du 23 décembre 2016 portant loi de finances pour l'année 2017, http://www.droit-afrique.com/uploads/Senegal-LF-2017.pdf (consulté le 04 octobre 2021)
Loi n° 2022-19 du 27 mai 2022 portant loi de finances rectificative pour l'année 2022, https://www.droit-afrique.com/uploads/Senegal-LF-2022-rectificative.pdf (consulté le 04 novembre 2022)
Fiscalité spécifique (autres textes)
La Directive 2009 de la CEDEAO a établi des règles générales concernant la fiscalité du secteur minier,
contrairement au Code minier Communautaire de l’UEMOA qui a été adopté sous forme de Règlement.
En effet, l’UEMOA s’est dotée en 2003 d’un cadre juridique régissant l’ensemble des opérations liées à la
prospection, à l’exploration, à l’exploitation, à la détention, à la circulation, à la transformation, au transport et à la
commercialisation des substances minières sur toute l’étendue de son territoire. Article 2 du Règlement n°18/2003/CM/UEMOA du 23
décembre 2003 portant Code minier communautaire, J.O. N° 6163 du samedi 29 mai 2004 http://www.jo.gouv.sn/spip.php?article2265 (consulté le 02 octobre 2021).

Les titulaires de titres miniers sont tenus de s’acquitter des droits fixes liés aux demandes d’attribution, de
renouvellement, de cession, de transmission, d’amodiation, de transformation de titres miniers relatifs à la
prospection, à la recherche ou à l’exploitation. Les montants de ces droits et les modalités de leur règlement sont
déterminés, en l’absence de textes communautaires, par la législation minière nationale de chaque Etat membre
(article 21). Toujours selon le Règlement, tout titulaire d’un titre minier est soumis au paiement annuel d’une taxe
superficiaire dont le montant et les modalités de règlement sont fixés, en l’absence de textes communautaires, par
la législation minière nationale de chaque Etat membre (article 22). Et l’article 23 du code communautaire
dispose : « tout titulaire d’un titre minier en phase d’exploitation est soumis au paiement d’une redevance minière
dont le taux et l’assiette sont fixés par les règlements d’exécution du présent Code. ». Cependant, les règlements
d’exécution de l’UEMOA qui devaient harmoniser la méthode de calcul de cette redevance n’ont jamais été
proposés à l’adoption par les États-membres.
A. Charlet, B. Laporte, C. Quatrebarbes et Y. Bouteridge, « La convergence fiscale dans le secteur minier des pays de l’UEMOA : la législation communautaire en question
? », Revue de Droit fiscal, n° 8 du 21 février 2019, pages 15 et 16, https://ferdi.fr/dl/df-biHnjpiNjryLJdpCaH5uv6Yx/article-la-convergence-fiscale-dans-le-secteur-minier-
des-pays-de-l-uemoa-_.pdf (Consulté le 29 septembre 2021).
Les différentes taxes ont une flexibilité différente

Régime d’extraction d’or du Sénégal pour Sabodala-


Massawa, 2 500 $/oz prix de l’or
Revenus provenant des ventes d’or [900 M$)

Redevances Revenus bruts des investisseurs [855 M$]

45 M$
Bénéfice de [432 M$] Coûts [423 M$]

Impôt sur Bénéfices après


le revenu impôt [324 M$]

108 M$ Profit du
gouvernement Profit de l’investisseur [292
M$]
32 M$

Bénéfice de l’investisseur
Part gouvernementale [185 M$]
[292 M$]
Les différentes taxes ont une flexibilité différente

Régime d’extraction d’or du Sénégal pour Sabodala-


Masawa, 2 000 $/oz prix de l’or
Revenus provenant des ventes d’or [720 M$)

Redevances Revenus bruts des investisseurs [684 M$]

36 M$
Bénéfice de [261 M$] Coûts [423 M$]

Impôt sur Bénéfices après


le revenu impôt [196 M$]

65 M$ Profit du
gouvernement Profit de l’investisseur [176
M$]
20 M$

Bénéfice de l’investisseur
Part gouvernementale [121 M$]
[176 M$]
Les taxes flexibles sont moins simples et moins fiables
Les impôts élevés sont plus simples à mesurer et plus
fiables; les impôts moins élevés sont moins simples, mais
plus souples

Prime Chiffre d’affaires

RedevancesRevenu net

Impôts
Bénéfice avant impôts Coûts indirects
Impôt sur Taxe sur les
Droits à l’importation,
le revenu
ressources
locatives
Bénéfice après impôts TVA, etc.)

Dividende
d’État Investor dividend

Dividend
WHT
post-WHT

Rendement des
Part gouvernementale
investisseurs

Source : Prof. Bob Conrad, Sanford School of Public Policy, Duke University.
Les impôts sur les bénéfices courent un plus grand risque d’évasion fiscale que
les impôts sur la valeur de la production — encore plus la part minoritaire de
l’État

Valeurs nécessaires pour mesurer les types d’impôt

Valeur de Impôt sur les Capitaux


production bénéfices des propres
sociétés minoritaires
Quantité vendues Y Y Y
Prix de vente Y Y Y
Frais de transport et de Y Y Y
raffinage
Coût d’exploitation N Y Y
Coût en capital N Y Y
Remboursement d’intérêts N Y Y
Remboursement de la dette N N Y
La RDC semble n’avoir reçu presque aucun dividende malgré une participation
importante à travers la GECAMINES dans bon nombre de mines

Paiements annuels aux EE de la RDC déclarés par l’ITIE 2010-2016


La prévisibilité est mieux assurée par le régime
fiscal que par les clauses de stabilité

Les entreprises demandent souvent


des « clauses de stabilité » dans leurs
contrats, mais elles devraient le faire
en dernier recours.

Il est préférable de maintenir un


régime équilibré et prévisible, mais
cela peut être difficile.

Si elles sont utilisées, elles doivent


être de Portée et de durée limitées
Potentiellement « Inculpés »
Pour maximiser la
valeur à long terme,
un Gouvernement
doit trouver son
propre équilibre
entre flexibilité,
simplicité, fiabilité
et la prévisibilité.
Le régime fiscal de la Zambie était déséquilibré et donc
instable
Prix du cuivre (vert foncé) et taux d’imposition effectif modélisé (bleu pâle)

Source : David Manley. Neuvième fois chanceuse : la taxe minière zambienne est-elle la meilleure approche pour un avenir incertain ? NRGI, 2017
Sa redevance à taux variable est un compromis entre la simplicité
et la souplesse, mais ce n’est pas une solution miracle.
Les coûts évoluent avec les prix dans une
certaine mesure, de sorte que le PRV a encore
Base d’imposition: valeur de production une flexibilité limitée
Taux ajusté à : prix

Prix du cuivre Taux de


($US/tonne) redevance
Moins de 4 500 $ 5.5%
$4,500 - $5,999 6.5%
$6,000 - $7,499 7.5%
7 500 $ - 8 999 $ US 8.5%
9 000 $ et plus 10%

Source : Manley, Lassourd (2022).


Le Chili peut se permettre d’avoir plus de flexibilité et
moins de simplicité
Il a un impôt sur les bénéfices d’exploitation au lieu d’une redevance

Assiette fiscale :
bénéfices
d’exploitation
Rajustement du taux
en fonction du
rapport entre les
bénéfices
d’exploitation et les
recettes de vente
Quel est l’équilibre actuel du Sénégal ?

Simple (et fiable)


Flexible

Prévisible
Une note d'attention

• Dans la pratique, les recettes


publiques seront probablement
inférieures à celles qui ont été
modélisées.

• Les conventions entre les pays


d’origine des investisseurs et les pays
hôtes et certains avantages fiscaux
(exonérations) peuvent signifier que
les taux légaux ne s'appliquent pas.
Quel est l’équilibre actuel du Sénégal ?
Fiscalité locale à soutenir !
Les exonérations sur la fiscalité locale (Patentes, CEL, CFPB, CFPNB etc)
ne permettent pas de soutenir la
mobilisation des recettes. Montants (en FCFA) %
TOTAUX SECTEUR MINIER + SECTEUR
223 154 143 714 100%
HYDROCARBURES EN 2021
Impôts d'Etat 202 854 687 349 100,00%
Impôts locaux 2 472 374 997 1,22%
Autres (Dépenses sociales et Environnementales,
Appui institutionnel MMG, Divers flux encaissés par 17 827 081 368 8,79%
PETROSEN, Cotisations sociales IPRES et CSS)
Quel est l’équilibre actuel du Sénégal ?
Quel est l’équilibre actuel du Sénégal ?
Quel est l’équilibre actuel du Sénégal ?
Taux effectif marginal d'imposition (TEMI)
• Mesure de l'efficacité d'un régime fiscal à encourager l'investissement
• Représente les taxes payées à la marge de la viabilité, là où l'investisseur
atteint tout juste le seuil de rentabilité.
• Rapport entre la différence entre les taux de rendement avant et après
impôt et le rendement avant impôt, au prix d'équilibre.

Régime fiscal: Royalty + Prix d’équilibre du minerai et taux d’imposition effectif marginal Projet: Gold(2MMoz)

1 200 1 074 1 074 45%

Taux effectif marginal d'imposition (TEMI)


Prix d’équilibre: Or US$ / onces const

1 041 1 034
975 40%
1 000
35%
800 30%
25%
600
20%
400 15%
10%
200
5%
- -
Royalty + CIT High royalty / low CIT RRT Royalty + CIT + SP Royalty + CIT, no debt
Régimes fiscaux

Prix d’équilibre: Or Taux effectif marginal d'imposition (TEMI)


Quel est l’équilibre actuel du Sénégal ?
Il est plus facile de trouver le juste équilibre fiscal avec
des fondements solides

• Diversifier la base d’imposition en dehors du secteur des


ressources
• Gérer les revenus dans un bon cadre macroéconomique

• Renforcer les autorités fiscales


• Éliminer les échappatoires fiscales

Accroître la capacité d’établir un bon régime fiscal


• Équipes de modélisation
• Régime généralement applicable dans la législation, divulguer
les contrats existants
Perspectives
Règlement no 02/2023/CM/UEMOA portant Code minier communautaire a
remplacé à partir de juin 2023 les dispositions du Code minier communautaire de
2003.

Contrairement à l’article 17 du Code minier communautaire de 2003 qui garantissait


une stabilisation asymétrique des clauses fiscales et douanières et pour tous les
titulaires de titres miniers pendant toute la période de validité de leurs titres, le
nouveau Règlement a le mérite de limiter l’avantage de la stabilisation aux titulaires
de permis d’exploitation et pour une durée maximale de dix (10) ans, tout en
excluant certains domaines vitaux du champ de la stabilisation.

En outre, ce Règlement inclut des directives concernant les zones d'interdiction et de


protection, les relations entre les exploitants miniers et les résidents locaux, ainsi
que les relations entre les exploitants miniers eux-mêmes. Il établit également des
règles pour la protection de l'environnement et la gestion des substances
radioactives.
Perspectives
Règlement no 02/2023/CM/UEMOA portant Code minier communautaire remplace
les dispositions du Code minier communautaire de 2003.

Sur les dispositions fiscales et douanières le nouveau Règlement clarifie notamment


les avantages fiscaux pouvant être octroyés à différentes phases de l'exploitation
minière en garantissant la stabilité fiscale sous certaines conditions au sein de
l'Union.
L’article 35 du Règlement 02/2023/CM/UEMOA portant Code minier communautaire
introduit une participation gratuite de l’Etat avec les bénéfices de
dividendes prioritaires contrairement à l’article 12 du Code minier communautaire
2003 qui limitait cette participation à 10% sans obligation de versement de
dividendes prioritaires à l’Etat. Désormais, selon le nouveau Règlement, l'octroi
du permis d'exploitation industrielle donne droit, à l'Etat membre, à titre
gratuit, à une participation à dividende prioritaire de 10% à 15 % au
capital social de la société d'exploitation pendant toute la durée de
l'exploitation. Cette participation est libre de toutes charges et ne peut connaître
aucune dilution en cas d'augmentation du capital social. La gestion efficiente de la
participation relève du rôle régalien de chaque Etat membre.
Perspectives
Règlement no 02/2023/CM/UEMOA portant Code minier communautaire remplace
les dispositions du Code minier communautaire de 2003.
Toute participation supplémentaire de l'Etat ou toute participation du secteur privé de l'Etat
membre au capital social de la société d'exploitation doit se faire conformément aux
dispositions de l'acte uniforme OHADA relatif au droit des sociétés commerciales et du
groupement d'intérêt économique .
Il faut souligner que la notion de dividendes prioritaires qui serait obligatoirement versés dès
que la mine dégage des bénéfices annuels, à hauteur de la participation de l’État, a été
introduite auparavant dans les Codes miniers du Burkina Faso (Code minier 2015, article 43 )
et du Mali (Code minier 2019, article 65).
La durée de la convention minière (dix ans renouvelables ou se limitant à la durée
de vie de la mine si celle-ci n’atteint pas dix ans) et l’encadrement de son caractère
non dérogatoire par rapport au Code sont également évoqués au niveau des articles
85 et 86 du nouveau Règlement.
Les conventions minières ont souvent été les lieux de négociations de généreuses
exonérations.
Pour les droits de douane, une fiscalité de porte de 5% a été instituée pour les
importations de matériels, machines et matériaux en phase de recherche (article 154
) en plus des prélèvements dus au titre de la Redevance Statistique UEMOA, des
Prélèvements Communautaires UEMOA, CEDEAO et UA éventuellement.
Projet Hub minier : une variété d’acteurs à faire venir sur le sol sénégalais, pour servir les
entreprises minières présentes dans le pays et dans la sous-région
Description Exemples

Hub académique 1A Centres de formation de classe mondiale en génie géologique, minier,


Formation mécanique, civil et métallurgique
théorique
1 1B Ecoles pour opérateurs techniques et de maintenance

R&D 1C Centre de recherche et développement dans le domaine minier,


adapté aux caractéristiques locales

Hub logistique 2A Fournisseurs technologiques pour la prospection minière (e.g., mini-


avions, hélicoptères, drones)

Distribution 2B Delivery centers stockant et offrant un large éventail de


consommables, pièces de rechange et équipements
2
2C Acteurs internationaux de la distribution (e.g., Caterpillar
BarloWorld)
Fabricants 2D Grands fabricants d’équipements miniers (e.g., centre de maintenance
d’équipements et d’équipement par Metso)

Hub de services Géotechnique, 3A Acteurs de géotechnique et de certification


certification et
droit minier 3B Acteurs spécialisés de droit minier

3 3C Prestataires de services en ingénierie, approvision-nement et la


Sous-traitance gestion de la construction (EPCM)
opérationnelle
3D Autres sous-traitants opérationnels

Analyse
3E Laboratoires d’analyse d’échantillons issus des activités d’exploration
d’échantillons

Vous aimerez peut-être aussi