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mise au point

Le cerveau au cœur du plaisir


féminin

Pendant longtemps considéré comme une énigme du genre


humain, l’orgasme féminin a intéressé de nombreux philoso-
phes, anatomistes et psychiatres. Bien que bon nombre d’entre
eux aient à ce jour apporté des réponses certaines quant à la
compréhension de l’orgasme, l’arrivée récente des neuro-
sciences a permis d’envisager son origine sous un autre jour.
La mise en évidence de réseaux neuronaux spécifiques au
Rev Med Suisse 2006 ; 2 : 784-8 plaisir féminin a en effet permis de concevoir l’orgasme non
plus uniquement de manière périphérique mais également de
S. Ortigue manière centrale. Au cours de cet article, nous exposerons les
évidences cliniques et expérimentales du rôle épicentral du
F. Bianchi- cerveau dans la réponse sexuelle.
Demicheli
«L’amour est une intellectualisation des sens»
disait la prêtresse Diotima, préceptrice de Socrate.
Dr Stéphanie Ortigue
Center for cognitive neuroscience,

Qu’en est-il de l’orgasme ?


Darthmouth Brain Imaging Center
6162 Noore Hall
Dartmouth College, 03755 NH, USA

Dr Francesco Bianchi-Demicheli
Consultation de gynécologie INTRODUCTION
psychosomatique et sexologie
Département de psychiatrie et Unité En ces temps où chacun revendique le droit au bonheur et à
d’endocrinologie gynécologique et l’orgasme, il est difficile de concevoir que l’orgasme féminin
de médecine de la reproduction soit resté pendant longtemps réprimé.1 Ce n’est qu’à partir du
Département de gynécologie
obstétrique XVIIIe siècle qu’a émergé le droit au plaisir féminin.1 Mais ce
HUG, 1211 Genève 14 droit a vite été endigué par les siècles suivants qui ont nié la
fbianchi@worldcom.ch
nécessité de l’orgasme féminin dans la procréation et fait du
sexe une «immonde maladie mortifère».1 Au début du XXe siè-
cle, l’orgasme féminin était même considéré comme un signe
«d’hystérie» ou de «perversion». Il a fallu attendre le dernier
The neural basis of the female orgasm tiers du XXe siècle pour que les choses changent.1 De nombreux philosophes,
The way women experience orgasm during anatomistes et psychiatres ont tenté de résoudre son énigme. Durant ces cinq
passionate sexual activity has been of inter-
dernières décennies, jamais autant d’écrits n’ont en effet été réalisés sur l’orgas-
est throughout the ages. The astonishing ad-
vances of functional imaging techniques
me que sur d’autres phases de la réponse sexuelle féminine.1,2 Cependant, bien
recently allowed unravelling the neuroanatomy que certains auteurs aient permis de comprendre l’organisation structurelle de
l’orgasme féminin,3-6 les conceptions en sexologie clinique divergent encore quant
à l’origine de ce «plaisir venu d’ailleurs». Une des principales controverses porte
of female orgasm within a distributed cortico-
subcortical neural network. In the present
article, we review the clinical and experimen- sur la distinction entre orgasmes vaginal et clitoridien. Selon Masters et Johnson,
tal evidence that attributes orgasm not only a peu importe la source de stimulation et la façon dont sont perçues les sensations,
peripheral but also a central origin. We thus
l’orgasme féminin provient toujours du clitoris.4 Cependant, d’autres auteurs, in-
outline the importance of integrating orgasm as
a complex process involving the entire woman,
téressés au rôle de l’utérus dans l’orgasme féminin, ont identifié trois types d’or-
mind and body. In light of this, future studies in gasmes : le vulvaire, l’utérin et le combiné.7 En 1982, Ladas, Whipple et Perry ont
female sexuality would need to take account d’ailleurs précisé que la zone érogène, initialement décrite par Ernest Grafenberg
of the consequences of both standard ap- en 1953 et qui se situe sur la paroi antérieure du vagin (point G), peut provoquer
proaches in sexology and functional imaging un type d’orgasme neurophysiologiquement différent de l’orgasme clitoridien.8
results in the understanding of the human Néanmoins, malgré l’apport considérable de l’ensemble de ces travaux, l’origine
sexual function and in the treatment of sexual
«neuro-psycho-physiologique» des différents types d’orgasmes reste floue. D’une
dysfunctions.
part, les orgasmes clitoridien et vaginal suivent les mêmes étapes physiologiques
pendant la réponse sexuelle 4 et d’autre part, de récentes recherches anatomi-
ques ont révélé l’existence de connexions nerveuses entre les tissus intravaginaux

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et le clitoris.9 Par ailleurs, l’origine uniquement périphéri- en masturbation (39% versus 17%). L’ensemble de ces ré-
que des différents types d’orgasmes a également été remi- sultats montre que partager un contexte environnant et un
se en cause.10 Au cours de cet article, nous présenterons les patrimoine génétique peut avoir des influences sur la ca-
évidences neuroscientifiques tant cliniques qu’expérimen- pacité d’atteindre un orgasme.2
tales du rôle épicentral du cerveau dans l’orgasme féminin. D’un point de vue neuroendocrinologique, l’orgasme
n’augmente pas seulement la pression sanguine, le rythme
cardiaque et le taux de noradrénaline, mais aussi les taux
DÉFINITION DE L’ORGASME FÉMININ
Du grec orgasmos, lui-même d’orgâo et du verbe orgän, le
de prolactine pendant 60 minutes chez les femmes et 30
minutes chez les hommes.12 Chez les femmes multiorgas-
terme orgasme signifie : «je suis entièrement agité» ; «bouil- miques, une corrélation positive entre l’augmentation du

«bouger», «agir». Dérivé de urg’as, il signifie aussi exubé-


lonner d’ardeur». Sa racine fondamentale «varg» signifie taux d’ocytocine et l’intensité de chaque orgasme a égale-
ment été montrée.13 Les taux de norépinéphrine sont aussi
rance de force, énergie et jus. connus pour être au maximum lors de l’orgasme.13
Phénoménologiquement, la phase orgasmique suit les
phases d’excitation et de plateau et précède la phase de
LES FACTEURS DÉCLENCHANT DE L’ORGASME
résolution.4 L’orgasme correspond au pic du plaisir sexuel
avec déclenchement de la tension sexuelle et des contrac- En général, l’orgasme est induit par la stimulation du
tions rythmiques des muscles périnéaux et des organes contact érotique des parties génitales. Selon le rapport Hite,
pelviens liés à la reproduction.4,11 réalisé entre 1972 et 1976 aux Etats-Unis, 88% des femmes
déclarent avoir des orgasmes contre 11,6% qui déclarent ne
jamais en avoir. Parmi les femmes ayant un orgasme : 52%
PHYSIOLOGIE DE L’ORGASME l’ont grâce au coït ; 29% n’ont pas d’orgasmes dus au coït ;
Au sens physiologique, l’orgasme survient au plus fort de et 19% ont des orgasmes pendant le coït avec stimulation
l’excitation et reflète l’expression d’un plaisir intense.11-13 manuelle du clitoris.
Chez la femme, lorsque l’excitation érotique s’intensifie et Cependant, étant donné que tout orgasme se fait sur un
que la tension sexuelle et musculaire augmente, le premier mode stimulus/réponse, toute stimulation érotique peut
tiers du vagin se gonfle, resserre l’ouverture et les deux tiers théoriquement induire un orgasme. En dehors des zones
du fond du vagin s’arrondissent. Le pic de l’orgasme féminin érogènes bien connues, il a en effet été démontré que bien
est caractérisé par 3-15 contractions involontaires du troi- d’autres parties du corps peuvent provoquer une excitation
sième externe du vagin, et de fortes contractions de l’utérus sexuelle. Cependant, toutes les zones érogènes ne répon-
et des sphincters interne et externe de l’anus.11-13 Ces con- dent pas de la même façon. L’essentiel de la réponse
tractions se produisent à des intervalles de 0,85 secon- sexuelle n’est donc pas seulement liée à la zone érogène
de.12 Au pic de l’orgasme, d’autres manifestations périphé- qui est stimulée mais aussi aux substrats neuronaux qui la
riques peuvent aussi apparaître, telles que l’augmentation sous-tendent.10 Ceci renforce donc le rôle fondamental du
de la tension artérielle (+ 20-40 mmHg ; systolique et dias- traitement central (cognitif) de l’information reçue au
tolique), de la fréquence cardiaque qui peut atteindre 160 b/ niveau périphérique dans le sens où il élargit le concept
min ou encore la dilatation des pupilles.3,12 Des contrac- classique des zones érogènes à tout le corps. En d’autres

mécanismes ascendants (bottom-up) de traitement de l’in-


tions volontaires et involontaires des grands muscles, com- termes, l’orgasme ne dépendrait pas uniquement des
me des muscles faciaux et un spasme carpo-pédal sont
aussi souvent associés. Cependant, l’ensemble de ces réac- formation reçue au niveau périphérique pendant la stimu-

cognitifs descendants (top-down) pouvant inhiber ou acti-


tions physiologiques est très variable d’une femme à l’au- lation sexuelle mais également de mécanismes associatifs
tre.11-14 Une même femme peut également ressentir des
orgasmes différents selon le partenaire et le moment, sou- ver la réponse sexuelle.
lignant ainsi le rôle fondamental de la pensée dans le res- Par exemple, dans les années 1990, Whipple et coll. ont
senti de l’orgasme. Ces variations inter- et intraindividuelles démontré que l’orgasme féminin peut être induit par simple
peuvent être en fonction de l’âge (à partir de 40 ans, les suggestion verbale, en l’absence de toute stimulation phy-
femmes ont plus d’orgasmes qu’entre 18 et 29 ans), du sique.17 Dans leur étude, l’intensité orgasmique était simi-
degré d’excitation, du partenaire, du contexte, de l’éduca- laire (augmentation du rythme cardiaque, du diamètre de
tion et de la culture.14 la pupille) tant pour un orgasme induit par stimulation géni-
La durée d’un orgasme est généralement de quelques tale que par imagerie mentale. Ces résultats montrent d’une
secondes (3 à 25 secondes), mais peut aussi aller jusqu’à part l’absence de supériorité d’un type d’orgasme par rap-
deux minutes.11,12,15 De nombreuses femmes (de 16 à 42%)16 port à l’autre, et d’autre part, le rôle épicentral du cerveau
peuvent également éprouver plusieurs orgasmes de suite dans la réponse sexuelle en soulignant l’importance de l’ima-
pendant le même rapport sexuel et cela sans faire de pause. ginaire. De même, des études ont montré que certaines
Des chercheurs britanniques ont démontré que cette apti- femmes peuvent connaître des orgasmes durant les rêves.18
tude à atteindre l’orgasme dépendrait en partie (à hauteur
de 34 à 45%) de la génétique.2 Selon leur étude, les jumelles
monozygotes montrent une fréquence d’orgasmes plus im- LE CERVEAU ORGASMIQUE DE LA FEMME
portante que les jumelles dizygotes, que ce soit pendant A la suite d’une stimulation de contact érotique, le cer-
un rapport sexuel avec un partenaire (31% versus 10%) ou veau envoie un message «réflexe» qui traverse la colonne

0 Revue Médicale Suisse – www.revmed.ch – 22 mars 2006 Revue Médicale Suisse – www.revmed.ch – 22 mars 2006 785
vertébrale et provoque une série de contractions rythmi- médiane, le cervelet, et le nucleus accumbens.
ques. Cependant, bien que cette composante soit indénia- L’activation de ces régions localisées au cœur du (ou
ble,5 de récents travaux ont démontré que l’orgasme ne peut étant intimement reliées au) système limbique démontre
se réduire à cette simple réaction réflexe étant donné qu’il que les circuits neuronaux liés à l’orgasme se situent au
dépend également de l’activation de noyaux supraspinaux, centre de réseaux émotionnels généralement impliqués
tels que par exemple des neurones du tronc cérébral, le dans des processus motivationnels et de récompense.24
noyau paraventriculaire de l’hypothalamus et l’amygdale.10 Par ailleurs, l’activation du cervelet, région impliquée dans
Par ailleurs, le récent développement de techniques d’ima- la coordination des mouvements mais aussi les émotions,
gerie fonctionnelle appliquées tant aux patients qu’aux su- est concordante avec la partie motrice de la définition de
jets neurologiquement sains a permis de mettre en éviden- l’orgasme dans le sens où le cervelet module les tensions
ce les réseaux neuronaux impliqués dans le plaisir féminin. musculaires tout en recevant les informations propriocep-

l’insula ou le nucleus accumbens renforce quant à elle la no-


tives. L’activation associée d’aires cérébrales telles que
Preuves chez les patients
Les premiers éléments d’un lien étroit entre cerveau et tion de plaisir intense de l’orgasme dans le sens où ces
plaisir féminin ont été décrits en psychiatrie à partir de la régions sont connues pour être impliquées dans des sen-

tivation du nucleus accumbens souligne aussi l’implication


description de patientes dépressives qui souffraient sys- timents positifs forts tels que l’euphorie. A noter que l’ac-
tématiquement de troubles de la libido et de la fonction
orgasmique après introduction d’antidépresseurs possédant des voies dopaminergiques dans l’orgasme.24 Enfin, l’acti-
une action inhibitrice de la recapture de la sérotonine.19 vation du PVN, dont les neurones libèrent l’ocytocine, cor-
Par la suite, de tels éléments pharmacologiques ont été robore l’hypothèse d’une corrélation positive entre taux
démontrés chez 20 à 30% des patientes épileptiques sous d’ocytocine et intensité de l’orgasme.13 L’activation du cor-
traitement antiépileptique.20 tex cingulaire et de l’amygdale médiane renforce aussi cette
D’autres preuves du rôle fondamental du cerveau dans hypothèse étant donné que ces deux régions peuvent
l’orgasme ont été mises en évidence à partir des corréla- induire indirectement la libération d’ocytocine, notam-
tions anatomocliniques faites chez les patientes épilep- ment par les connexions directes qui existent entre amyg-
tiques entre la localisation de leur foyer épileptique et la dale, NTS et PVN.24
symptomatologie clinique observée juste avant leurs crises
(auras). L’étude d’auras orgasmiques spontanées chez quel-
ques rares patientes ayant un foyer épileptique focal a en CONCLUSION
effet permis de révéler le rôle certain de l’hémisphère droit, Les récentes avancées en neuroscience suggèrent que
et plus précisément des régions fronto-temporales anté- l’orgasme n’est pas seulement un réflexe, mais aussi la ré-
rieures dans l’orgasme.21-23 sultante de toute une alchimie neurofonctionnelle. L’en-
semble de ces résultats tend donc à déplacer le centre de
Preuves chez les sujets sains l’orgasme féminin du clitoris et du vagin vers le cerveau
Très peu d’études fonctionnelles ont tenté de mettre en comme coordinateur du plaisir et du désir.
lumière les substrats neurobiologiques du plaisir féminin.
Nous présentons ci-dessous la seule étude publiée à ce
Implications pratiques
jour.
Cette étude a été réalisée en imagerie par résonance
> La mise en évidence du rôle épicentral du cerveau dans la
magnétique fonctionnelle (IRMf) par Komisaruk et coll. chez réponse sexuelle permet d’expliquer la diversité du plaisir
trois femmes souffrant d’une lésion complète de la moelle féminin en démontrant que ce dernier peut être induit par
épinière.24 Les résultats montrent clairement que les phases différentes voies cognitives de traitement de l’information
d’excitation et d’orgasme obtenues par stimulations vagino-
cervicales induisent des activations cérébrales différentes. > L’intégration de l’approche neurologique du plaisir féminin
dans la pratique clinique permet de concevoir les différentes
activation du nucleus tractus solitarius (NTS, zone recevant les
Tout d’abord, la phase d’excitation se caractérise par une
phases de la réponse sexuelle comme étant sous-tendues par
des réseaux neuronaux parallèles et distribués qui peuvent
projections du nerf vague) en association avec des activa- être activés/désactivés de façon sélective
tions du cortex cingulaire, de l’amygdale, du noyau para-
ventriculaire de l’hypothalamus (PVN), des ganglions de la > Aborder la question du plaisir féminin par une approche mul-
base et l’insula. Puis, l’orgasme se caractérise par une géné- tidisciplinaire est donc un outil essentiel de la réalité clinique
qui permet de mieux aborder les relations de couples et
ralisation de l’activité cérébrale. En plus des zones céré- mieux comprendre certaines dysfonctions sexuelles indivi-

pothalamus, le bed nucleus de la stria terminalis, l’amygdale


brales activées pendant l’excitation, s’activent en effet l’hy- duelles, telles que l’anorgasmie et/ou les troubles du désir

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