Compatibilité Electromagnétique

Plan

▪ Couplages électromagnétiques
▪ Les sources de perturbations
▪ Effets sur les victimes
▪ Les terres et les masses
▪ Les effets réducteurs
▪ Blindages électromagnétiques
 Les effets réducteurs
Les effets réducteurs sont une des meilleures clés de la CEM : ils sont efficaces, fiables et peu
couteux. Pour échanger des signaux dans de bonnes conditions, c.à.d. en limitant les
perturbations collectées par les câbles, il importe de réduire tous les couplages en mode
commun.
Outre le couplage par impédance commune qui est réduit à toutes fréquences par le maillage
des masses, deux autres couplages sont sévères en mode commun HF : le couplage champ à
câble et la diaphonie entre câbles. Réduire ces couplages peut être obtenu grâce aux effets
réducteurs.
Une goulotte conductrice, aussi appelée chemin de câbles ou tablette, et de manière générale
toute structure conductrice longitudinale voisine des câbles de bout en bout, peut offrir deux
effets favorables : un meilleur maillage des masses et un effet réducteur.
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Définition d’un effet réducteur

L’effet réducteur d’une structure de masse se définit comme l’amplitude de la perturbation

en mode commun supportée par un câble installé loin des masses par rapport à l’amplitude
sur le même câble installé contre la structure conductrice.

Tout câble est une antenne efficace et

à large bande, surtout dans la gamme
des ondes métriques. Pour réduire
l’efficacité de cette antenne, il est
simple de plaquer le câble, de bout en
bout, contre une structure conductrice.

L’effet réducteur s’explique simplement.

Lors d’une perturbation EM, un courant
est lancé dans la masse. Or ce courant
génère un champ magnétique qui
s’oppose au phénomène qui lui donne Exemple d’un effet réducteur (facteur 5)
naissance.
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Définition d’un effet réducteur

Un câble installé très prés de la masse est soumis à la fois à la perturbation EM et au champ
opposé généré par le courant induit dans la masse. La somme de la perturbation et de son
effet est une perturbation résiduelle d’amplitude réduite. L’effet réducteur s’améliore
quand le câble se rapproche de la masse.

Un effet réducteur est mis en équation par

l’inductance mutuelle M entre le câble victime
et le conducteur de masse. La résistance de la
masse R et l’inductance de fuite F en série avec
le conducteur de masse se comportent comme
une impédance commune. R et F limitent
l’effet réducteur en transformant le courant de
MC, noté Imc, en tension (R + jF)Imc vue par le
câble victime. L’équation de l’effet réducteur

Pour bénéficier d’un grand effet réducteur, il suffit que : jM >> (R + jF)

Aux fréquences élevées, le rapport Umc/Uv tend vers la valeur : 1 + M/F

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Définition d’un effet réducteur

Il est facile de router la plupart des câbles avec effet réducteur : il suffit pour cela de
plaquer le câble de bout en bout contre une structure de masse, par exemple sur un
support métallique. Ces structures doivent être raccordées entre elles de bout en bout, et
aux châssis des baies, avec un contact tôle sur tôle.

Exemples de poses avec effet réducteur

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Définition d’un effet réducteur

▪ Autres effets réducteurs
Toute structure conductrice proche d’un câble et raccordée aux masses aux extrémités du
câble présente un effet réducteur. Une câblette de cuivre donne un effet réducteur voisin
de 4. Il est favorable, à toutes fréquences, de doubler un câble par un conducteur de
masse alors appelé « câble d’accompagnement ».

Par géométrie, un plan de masse large et

non fendu présente un effet réducteur
meilleur qu’un simple câble
d’accompagnement. Contre les champs,
l’effet réducteur d’un plan de masse est
d’autant meilleur que le câble est plus prés.
Il atteint en HF la valeur approximative : Effet réducteur d’une tôle contre les
couplages EM

Perturbation sans tôle 

 (m) : longueur d’onde du champ perturbateur
Perturbation avec tôle 10H H(m) : hauteur du centre du câble par rapport à la tôle
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Définition d’un effet réducteur

▪ Autres effets réducteurs (suite)

Les câbles blindés offrent un effet réducteur considérable en HF si les reprises de son
écran à chaque extrémité sont effectuées directement à la masse. La connexion de
l’écran à la tôle de référence de potentiel (TRP) doit s’effectuer sans inductance de fuite,
c.à.d. sans queue-de-cochon.
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Routage des câbles

Les câbles de signaux sont plus vulnérables aux perturbations de mode commun que les

câbles d’alimentation. Ils sont aussi plus délicats à filtrer. Une bonne équipotentialité des

châssis interconnectés améliore l’immunité des liaisons. Toutefois, malgré un bon maillage

des masses, les câbles convertissent les perturbations HF (champ EM ou diaphonie) en

courant de mode commun. Il est donc efficace de respecter quelques règles de câblage.
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Routage des câbles

1. Câblages internes

Tous les câbles d’interconnexions dans ou entre des armoires sont des câbles internes, par
opposition aux quelques câbles de transmission externes (à l’extérieur d’un bâtiment). On
distingue au moins quatre familles de câbles :

− Famille n° 1 : circuits de mesure (signaux analogiques à bas niveaux) et lignes

d’alimentation des capteurs analogiques. Cette famille est sensible.

− Famille n° 2 : circuits numériques. Cette famille est moins sensible mais elle est
vulnérable aux impulsions. Elle peut perturber la famille n° 1.

− Famille n° 3 : circuits de contrôle-commande et de relayage en tout-ou-rien (TOR).

Cette famille, assez robuste, peut perturber les familles n° 1 et 2.

− Famille n° 4 : lignes d’alimentation secteur, les circuits de puissance régulée et tous

les convertisseurs statiques. Cette classe est la plus robuste mais peut perturber les
familles n° 1, 2 et 3.
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Routage des câbles

2. Dix règles de câblage

a) Les conducteurs aller et retour b) Plaquer toute liaison filaire contre les
devraient rester côte à côte. structures équipotentielles.
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Routage des câbles

2. Dix règles de câblage (suite)

c) Tout conducteur libre d’un câble des d) Éloigner de façon raisonnable les
familles n° 2, 3 ou 4 devrait être familles incompatibles.
raccordé à la masse des châssis aux
deux extrémités.
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Routage des câbles

2. Dix règles de câblage (suite)

e) Blinder un câble bruyant ou un f) N’utiliser ni câble ni connecteur

câble sensible les protège de la commun pour des familles
diaphonie. incompatibles.
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Routage des câbles

2. Dix règles de câblage (suite)

g) Ne pas trop éloigner les câbles d’un h) Croiser des câbles de familles
même système les uns des autres différentes à angle droit.
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Routage des câbles

2. Dix règles de câblage (suite)

i) Un câble ou un toron commun à j) Les câbles de la famille n° 4 n’ont

plusieurs familles ne devrait pas contenir pas besoin d’être blindés s’ils sont
à la fois un signal sensible (n° 1 ou 2) et filtrés.
un signal perturbateur (n° 3 ou 4).
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Choix du câble blindé

Quel type de câble choisir : coaxial ou paire blindée ? Avec quel écran : un feuillard aluminé,
une tresse, tresse plus feuillard, doubles tresses ou mieux encore ? Avec un seul écran ou en
triaxial ? La réponse dépend de la nature des signaux à transmettre.

Pour transmettre un signal BF ou HF à courte distance, une paire différentielle est la

meilleure solution. Ce conseil reste bon, même si la liaison est imparfaitement symétrique.

Un effet réducteur agit dés que l’écran est relié aux masses, quelle que soit l’électronique.
En revanche, le CMRR d’une liaison est aussi fonction de la symétrie des circuits
électroniques. En BF, ce n’est pas la symétrie de la paire qui limite la réjection du mode
commun mais celle des circuits.
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Choix du câble blindé

1. Câble coaxial ou paire blindée ?

Un écran de câble protège des perturbations de mode commun en supportant des

courants parasites; il ne faudrait pas l’utiliser comme retour pour un signal BF.
Pour transmettre des fréquences basses, une liaison bifilaire blindée symétrique est
préférable, c.à.d. avec un étage d’entrée différentiel ou à isolation galvanique. La symétrie
de la liaison permet de rejeter les perturbations BF tandis que l’écran protège des HF; les
signaux sont ainsi protégés à toutes les fréquences.

L’effet réducteur d’un câble coaxial en BF est nul. Jusqu’à quelques kHz, la tension de MC
entre les extrémités de l’écran s’ajoute entièrement au signal en MD. Si un câble coaxial
est utilisé en BF, il faut limiter la circulation de courants sur son écran, donc ne le
raccorder à la masse mécanique qu’à une extrémité… Mais alors son immunité en HF
devient problématique.
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Choix du câble blindé

1. Câble coaxial ou paire blindée (suite) ?

Les paires symétriques sont meilleures

que les coaxiaux aux fréquences
basses. Au-delà de 1 MHz, un câble
coaxial simple tresse est meilleur
qu’une paire non blindée, même bien
symétrique. Une paire bifilaire blindée
par une simple tresse est une
excellente solution pour des signaux à
large spectre : sa réjection dépasse 80
dB à toutes fréquences. Enfin, pour
transmettre des signaux au-delà de 5
MHz, un câble coaxial à double tresse
est la meilleur solution.

Réjections typiques du MC selon le câble (L  100 m)

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Choix du câble blindé

2. Ecrans en feuillard

L’armure d’un câble armé (un feuillard d’acier) n’est pas une protection EM mais une
protection mécanique contre l’écrasement et les rongeurs fouisseurs. L’effet réducteur
d’une armure de câble est faible; sa mise à la masse bilatérale est néanmoins souhaitable
pour une question de sécurité.

3. Simples tresses
Un écran tressé est une excellente solution industrielle pour se protéger des
perturbations HF. L’effet réducteur d’une tresse est très bon : typiquement 300 au-delà de
1 MHz. Sa résistance mécanique est meilleure que celle d’un feuillard. De plus, sont coût
reste modéré.
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Choix du câble blindé

4. Câbles à haute immunité

Le plus modeste des câbles à haute immunité est le coaxial à double tresse.
Contrairement à un triaxial, ses deux tresses, en contact l’une avec l’autre, sont utilisées
comme une seule. Au-delà de 10 MHz, ce type de câble qui reste économique est au
moins trente fois plus efficace qu’une simple tresse (souvent cent fois).

4. Câbles spéciaux
Les câbliers proposent d’extraordinaires câbles spéciaux. Ces câbles à multiples écrans
sont souvent aussi couteux que difficiles à mettre en œuvre pour en tirer la meilleure
efficacité. Un câble spécial classique est le triaxial. Ce câble n’est justifié que pour
transmettre un signal HF en asymétrique, sans altérer ses composantes BF en
environnement bruyant aux fréquences industrielles. Un câble triaxial peut être comparé
à une paire blindé dont la paire serait un coaxial.
L’écran externe de tout câble surblindé devrait toujours être connecté aux masses aux
deux bouts.
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Principaux câblages de liaisons filaires

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Principaux câblages de liaisons filaires