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Chapitre IV Généralités sur la haute tension

IV.1 Introduction
Les lignes à haute tension sont les lignes principales des réseaux de transport d'électricité. Elles peuvent
être aussi bien aériennes que souterraines ou sous-marines, quoique les professionnels réservent plutôt le
terme aux liaisons aériennes. Elles servent au transport sur les longues distances de l'électricité produite
par les diverses centrales électriques, ainsi qu'à l'interconnexion des réseaux électriques.
Dans l'immense majorité des cas, ces lignes à haute tension sont alimentées en courant alternatif triphasé
; mais dans le cadre particulier de certaines traversées sous-marines ou de lignes enterrées, le transport
se fait en courant continu (HVDC) pour des raisons d'économie, d'encombrement et de fiabilité.

IV.2 L’Importance de La haute tension


Pourquoi utiliser la haute tension?
Le choix d'utiliser des lignes à haute tension s'impose, dès qu'il s'agit de transporter de l’énergie
électrique sur des distances supérieures à quelques kilomètres. Le but est de réduire les chutes de tension
en ligne, les pertes en ligne, et également d’améliorer la stabilité des réseaux.
Il est à noter que les pertes en ligne sont dues à l'effet Joule, qui ne dépend que de deux paramètres : la
résistance et le courant (P = R.I2). L'utilisation de la haute tension permet, à puissance transportée
équivalente, de diminuer le courant, et donc les pertes. Par ailleurs, pour diminuer la résistance, il n'y a
que deux facteurs, la résistivité des matériaux utilisés pour fabriquer les câbles de transport et, de la
section de ces câbles. À matériaux de fabrication et section équivalents, les pertes sont donc égales, en
principe, pour les lignes aériennes et pour les lignes souterraines.
Exemple :
Admettons qu'un fil ait une résistance de 0,5 ohm par kilomètre et qu'il y passe 100 ampères. Si la
tension est comme à la maison de 220 volts alors la perte de tension à l'arrivée est de : 0,5 x 100 = 50
volts. Cela veut dire que le client à 1 km aura 50 volts en moins. Ce n'est pas acceptable.
Que se passe - t’il si la ligne fait 1000 km, le courant 500 ampères?
Même en prenant un gros fil (cher) peut résistant (0,1 ohm/km), la perte de tension sera énorme : dU =
0,1 * 500 * 1000 = 5 000 volts!!!
Dans la réalité la résistance d'une ligne HT est de l'ordre de 0,05 ohms/km et on ne dépasse pas 500
ampères. Cela fait quand même 2 500 volts de perte (chute) de tension incompressible. Alors en
choisissant de transporter l'énergie sous une haute tension, mettons 400 000 volts, la perte de 2 500 volts
devient relativement faible (moins de 1%).

IV.3 Domaines de tension


Les domaines de tension sont définit par le type du courant alternatif ou continu, par le type de tension
haute et basse. Le domaine de tension est important en matière d'habilitation électrique, puisqu'il
conditionne les champs d'intervention du personnel selon le niveau d'habilitation obtenu.
A noter cependant : La nouvelle classification des domaines de tension a supprimé la distinction entre le
BTA et le BTB. Il forme maintenant un seul domaine BT. D'autre part en matière de Très Basse
Tension, il existe trois types de TBT, la TBTF (Tension fonctionnelle), la TBTS (Tension de sécurité) et
la TBTP (Tension de protection).
Par principe de précaution concernant l'origine du courant et la nature du circuit, la TBTF doit toujours
être l'objet d'infinies précautions de la part du personnel effectuant les manipulations.
Symboles TBT BTA BTB HTA HTB

Tension Très Basse Tension Basse Tension A Basse Tension B Haute Tension A Haute Tension B

Courant alternatif U ≤ 50 volts 50 < U ≤ 500 volts 500 < U ≤ 1000 volts 1000 < U ≤ 50 kV U > 50 kV

Courant continu U ≤ 120 volts 120 < U ≤ 750 volts 750 < U ≤ 1500 volts 1500 < U ≤ 75 kV U > 75 kV

Sécurité du voisinage Aucun danger D ≥ 30 cm D ≥ 30 cm D ≥ 2 mètres D ≥ 3 mètres**

IV.4 Choix de matériel en HTA


L’appareillage et les conducteurs qui sont mis en œuvre en HTA et en HTB sont plus
volumineux qu’en BT car pour garantir un isolement satisfaisant en HTA ou en HTB il faut :
Augmenter l’épaisseur des isolants au niveau des conducteurs ;
Eloigner les parties actives mises sous tension dans les appareils en utilisant la
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propriété isolante de l’air (un millimètre d’air « claque » sous 3600V) ;


Utiliser des gaz dont les propriétés diélectriques (isolantes) sont supérieures à celle de
l’air pour souffler l’arc provoqué par un court-circuit dans un disjoncteur:
l’hexafluorure de souffre (SF6)1.Cette option est intéressante (obligatoire si U > 36kV)
car elle a pour conséquence de réduire l’encombrement et le poids des appareils et donc
leur coût.

IV.5 Acheminement de l'énergie électrique


• Transport : des centrales aux abords des centres de consommation : ~ 50 000 km ;
• Interconnexion et répartition : connecter les différents centres et les zones d’utilisation ~ 50 000 km
• Distribution : assure le transfert chez le client: ~1.100 000 km

IV.6 Les Puissances transmissibles


Pour une ligne donnée, cette puissance dépend de:
✓ La tension
✓ La section des conducteurs
✓ La chute de tension admissible
✓ La possibilité de report de puissance
✓ La stabilité
• Ordre de grandeur:
63 kV : 20 MW
400 kV: 1200 MW

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IV.7 Buts et méthodologie de la HT

IV.8 Principaux domaines d'application de la haute tension

Domaine Application
Réseaux - lignes aériennes ; câbles
- isolateurs ; sectionneurs ; disjoncteurs
- parafoudres ; paratonnerre ; éclateurs,
- mises à la terre ; condensateurs
compatibilité électromagnétique
- transformateurs de mesure et de puissance
Electricité statique - générateurs électrostatiques
- moteurs électrostatiques
- filtres électrostatiques
- imprimante électrostatique
- peinture électrostatique
Physique - microscope électronique
- accélérateurs de particules
Médecine - effets biologiques des champs électriques
- diagnostique par rayons X , ozonothérapie
Electronique - tube cathodique ; lampe à décharge
- générateurs piézo-électriques
- allumage électrique

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IV.9 Les éléments d’une ligne haute tension


IV.9.1 Pylônes
Pour les lignes aériennes, les opérateurs de transport d'électricité, utilisent des pylônes, en général
réalisés en treillis d'acier. Leur fonction est de supporter et de maintenir les conducteurs à une distance
suffisante du sol et des obstacles : ceci permet de garantir la sécurité et l'isolement par rapport à la terre,
les câbles étant nus (non isolés) pour en limiter le poids et le coût.

Exemple de pylône.

IV.9.2 Conducteurs
Le courant électrique est transporté dans des conducteurs. L'énergie électrique étant transportée sous
forme triphasée, on trouvera au moins 3 conducteurs par ligne. Pour une phase, on peut aussi trouver un
faisceau de conducteurs (de 2 à 4) à la place d'un simple conducteur afin de limiter les pertes. Les
conducteurs en cuivre sont de moins en moins utilisés. On utilise en général des conducteurs en
aluminium, ou en alliage aluminium-acier ; on trouve aussi des conducteurs composés d'une âme
centrale en acier sur laquelle sont tressés des brins d'aluminium. Les conducteurs sont nus, c'est-à-dire
non revêtus d'un isolant.

La comparaison Cu/Al :

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IV.9.3 Isolateurs
L'isolation entre les conducteurs et les pylônes est assurée par des isolateurs. Ceux-ci sont réalisés en
verre, en céramique, ou en matériau synthétique. Les isolateurs en verre ou céramique ont en général la
forme d'une assiette. On les associe entre eux pour former des chaînes d'isolateurs. Plus la tension de la
ligne est élevée, plus le nombre d'isolateurs dans la chaîne est important. Sur une ligne 400 kV (400
000V), les chaînes d'isolateurs comportent 19 assiettes. On peut alors deviner la tension des lignes avec
leur nombre d'isolateurs.

Modèles des isolateurs installés à la centrale thermique de Naâma.

IV.9.4 Câbles de garde


Les câbles de garde ne transportent pas le courant. Ils sont situés au-dessus des conducteurs. Ils jouent
un rôle de paratonnerre au-dessus de la ligne, en attirant les coups de foudre, et en évitant le
foudroiement des conducteurs. Ils sont en général réalisés en almelec-acier. Au centre du câble de garde
on place parfois un câble fibre optique qui sert à la communication de l’exploitant. Si on décide
d'installer la fibre optique sur un câble de garde déjà existant, on utilise alors un robot qui viendra
enrouler en spirale la fibre optique autour du câble de garde.

IV.10 Caractéristiques électriques d’une ligne


Le transport de l'électricité pose plusieurs problèmes, en particulier ceux des pertes d'énergie et des
chutes de tension entre l'entrée et la sortie. Une étude à l'aide d'un modèle théorique simplifié permet de
comprendre l'effet de divers paramètres sur le comportement de la ligne.

Le schéma ci-dessus représente un modèle sommaire mais simple d'emploi pour une phase d'une ligne
pas trop longue : il constitue une approximation suffisante pour des longueurs de 200 à 300 km. Une

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ligne plus longue pourra être assimilée à une succession de cellules élémentaires de ce type. On pourra
remarquer que la ligne électrique de ce type s'apparente à un filtre passe-bas.

IV.10.1 Résistance de la ligne


La résistance d'un conducteur filiforme s'écrit :
l
R = .
s
Afin de limiter les pertes par effet Joule, on souhaite que la résistance soit la plus faible possible.
La longueur de la ligne étant imposée, on ne peut jouer que sur la résistivité et sur la section .
Le cuivre, dont la résistivité vaut 1,72 x 10-8 Ω/m, n’est pas utilisé car trop coûteux, mais aussi trop
lourd pour les lignes aériennes. On lui préfère des ensembles aluminium-acier ou des alliages
aluminium, magnésium et silicium dont la résistivité est de l’ordre de 3 x 10-8Ω/m
Exemple : Pour une ligne de section 500 mm2 réalisée avec un matériau de résistivité 3 x 10-8 Ω/m, la
résistance d’un conducteur aérien est de l’ordre de 6 x 10-2 Ω/km. Pour les lignes à haute tension, les
valeurs des résistances linéiques sont comprises entre 0,01 Ω/km et 0,1 Ω/km.
Contrairement à la résistance, les paramètres réactifs de la ligne dépendent peu de la tension et de la
section mais, en revanche, ils sont très différents pour les lignes aériennes et pour les câbles posés ou
enterrés.
La résistance d’isolement des lignes et des câbles électriques :
La norme NF C 15-100 admet pour l'isolation B.T. une résistance d'isolement supérieure à 0,5 MΩ.
Cette résistance d'isolation est contrôlable avec un contrôleur numérique standard (20 MΩ). Cependant
des résistances d'isolation de 200 MΩ à 5000 MΩ sont facilement réalisées.

IV.10.2 Inductance de la ligne


* De 1 à 2 mH/km pour les lignes aériennes soit des réactances comprises entre 0,3 et 0,7 Ω/km, donc
nettement supérieures aux résistances linéiques.
* De 0,2 à 0,7 mH/km pour les câbles soit des réactances comprises entre 0,06 et 0,25 Ω/km

IV.10.3 Capacité de la ligne


• Proche de 10 nF/km pour les lignes aériennes.
• De 30 à 800 nF/km pour les câbles.

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IV.10.4 Section des lignes


La section d’un conducteur aérien d'une ligne à haute tension est de l'ordre de 500 mm2 : il n’est pas
avantageux d’augmenter davantage la section des conducteurs.
En effet, à la fréquence de 50 Hz (et a fortiori à une fréquence de 60 Hz), il est avantageux d'utiliser 2
conducteurs de 500 mm2 en remplacement d'un de section 1000 mm2 à cause de l'effet pelliculaire
ou effet de peau.

IV.10.5 Puissances transportées


Pour les lignes de tension supérieure ou égale à 345 kV, il est nécessaire de prévoir au moins 2
conducteurs par phase pour limiter les pertes par effet couronne.

Pertes de puissance :
Malgré l'effort entrepris pour limiter la résistance, le transport de l'électricité engendre des pertes
d’énergie importantes, principalement par effet Joule. À titre d'exemple, ces pertes sont estimées
en moyenne à 2,5 % de la consommation globale.
Pour ne pas subir de pertes importantes, on utilise donc deux techniques :
• augmenter le nombre de conducteurs : certaines lignes comportent pour chacune des phases jusqu’à
quatre câbles distants de quelques centimètres ;
• diminuer l'intensité du courant en élevant la tension : pour une puissance transportée identique, si on
augmente la tension, l'intensité du courant diminue et les pertes dues au passage du courant dans le
fil seront réduites selon le carré de l'intensité.

Il faut également prendre en compte le risque d'arc électrique entre deux conducteurs. Ce risque est
d'autant plus important que la tension est élevée. Cela impose des contraintes d'isolement plus fortes et
nécessite notamment :

• pour les lignes aériennes, d'écarter suffisamment les conducteurs, (typiquement 1 cm/kV), ce qui a
pour conséquence d'augmenter proportionnellement la dimension des matériels associés (isolateurs,
pylônes...) ;
• pour les câbles (enterrés ou non), d'augmenter les épaisseurs d'isolants, d'ajouter des écrans
de masse, voire de recourir à des technologies différentes (par exemple câbles à isolation gazeuse).

IV.10.6 Intensité du courant


La résistance de la ligne est la raison principale de la valeur limite de l'intensité du courant que l'on peut
transporter. Toutefois, il n'est pas économiquement intéressant d'atteindre la limite de l'échauffement
supportable par le conducteur.
Rappelons tout d’abord que l'échauffement est proportionnel au carré de l'intensité du courant. Pour une
ligne de 500 mm2, une densité de courant de 1,6 A par mm2 est une limite qui permet de ne pas dépasser
la température de 60°C. Mais il est plus économique de réaliser deux lignes transportant la moitié du
courant, car les pertes de chaque ligne sont divisées par 4. Donc le total des pertes est divisé par 2.
L’économie réalisée permet d’amortir la réalisation de la deuxième ligne. De plus, on conserve la
possibilité de doubler l’intensité du courant en cas de besoin (opérations de maintenance, pannes sur
l’autre ligne, ...).

IV.10.7 Densité du courant


La densité du courant dans les lignes aériennes haute tension est d’environ 0,7 – 0,8 A/mm2

IV.10.8 Chutes de tension


a) À vide
Si l'on considère le modèle en π lorsque le courant de sortie est nul, on remarque que le condensateur de
sortie est alors en série (c'est-à-dire traversé par exactement la même intensité) avec la résistance et
l'inductance de ligne. On peut écrire :
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Chapitre IV Généralités sur la haute tension

Ue Us ZL + ZR
= soit U e = U s + .U s
Z L + Z R + ZC ZC ZC
D'où l'on tire :
Ue −Us
= Yc .Z C = RC − jLC  2
Us
Pour une ligne aérienne, nous avons vu que R  L , donc le deuxième terme est prédominant, ce qui
conduit à une tension de sortie supérieure de quelques pour cent à la tension d'entrée. Ce phénomène est
appelé effet Ferranti.
b) En charge
La f.é.m d'un alternateur est constante et égale à la somme vectorielle de la résistance interne fois le
courant qui la traverse plus l'impédance interne fois le même courant plus la somme (résistance et
impédance) de la ligne fois le courant plus la tension au bornes de la charge qui est en parallèle avec la
capacité de la ligne.
E = (r + jl  ).I − ( R + jL  ).I + U s soit E = (r + R).I − j (l + L ).I + U s
Si l'intensité appelée I augmente les deux termes : (r + R).I et j(l + L).I augmentent
donc U s diminue à l’extrémité de la ligne. Pour y remédier, il y a deux possibilités : soit demander
aux groupes de fournir plus de réactif soit insérer les batteries de condensateurs dans le réseau ou bien
les deux solutions à la fois.

IV.11 Postes électriques THT/HT


Par définition, un poste (une sous-station) est une installation d’organes de liaison et d'organes de
manoeuvre où parvient l'énergie des centrales et d'où cette énergie est orientée vers les centres de
consommation.

On distingue généralement des sous-stations :


a) directes (ou d’aiguillage) : qui assurent les liaisons entre lignes a même tension (sans
transformateur de liaison);
b) de transformation : qui relient des réseaux à tensions différentes;
c) de conversion : où l'on réalise une modification des caractéristiques de la tension, de la
fréquence; passage de l'alternatif au continu...

Le poste est constitué essentiellement :


1) D’appareils haute tension :
✓ Le sectionneur qui a une fonction d'isolement et d'aiguillage
✓ Le disjoncteur qui a une fonction de coupure, mais toujours associé à 1 ou 2 sectionneurs car il ne
tient pas lui-même, en position ouverte, avec certitude, certaines situations du réseau (surtension...).
✓ Les réducteurs de mesure de courant (TC) et tension (TT) qui donnent une image aussi fidèle que
possible du courant et de la tension HT.
✓ Les parafoudres qui assurent la protection des équipements aux surtensions de foudre et de
manœuvres ; Pour leur bon fonctionnement les parafoudres doivent être associés à un filet de garde
sur le poste et un câble de garde sur au moins une partie de la ligne et à un circuit de terre de
qualité.
✓ Divers appareils tels que : circuits bouchons/diviseurs capacitifs ...

2) De matériel d'installation :
charpentes, supports métalliques des appareils HT, isolateurs posés.
✓ câbles nus aériens et câbles isolés multiconducteurs
✓ raccords HT/MT, armements (isolateurs de lignes)
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Chapitre IV Généralités sur la haute tension

✓ circuit de terre
3) Du génie civil associé : fondations, caniveaux, clôtures, bâtiments, drainage, piste, accès
4) D’équipement basse tension :
✓ système de conduite et surveillance (contrôle commande)
✓ système de protection
✓ auxiliaires et servitudes (éclairage...)
1) D'interface avec le monde extérieur
✓ téléphone
✓ synchro satellite
✓ télécommunications
✓ etc.

Poste standard : implantation générale

Exemple de poste blindé de la centrale d’Arzew - Algérie

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Chapitre IV Généralités sur la haute tension

IV.12 Conclusion
La ligne à haute tension est le composant principal des grands réseaux de transport d'électricité. Elle
transporte l'énergie par l'intermédiaire de l'électricité de la centrale électrique aux consommateurs. Ces
lignes sont aériennes, souterraines ou sous-marines. Les lignes à haute tension aériennes sont composées
de câbles conducteurs, généralement en alliage D’aluminium, suspendus à des supports, pylônes. Ces
supports peuvent être faits de bois, d'acier ou de béton.

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Chapitre IV Généralités sur la haute tension

LET64 _ TD4
Exercice 1 :
La plupart des lignes électriques font circuler du courant alternatif. Certaines font circuler du courant continu à
très haute tension qui occasionne moins de pertes que le courant alternatif, notamment lorsque les lignes sont
immergées, mais aussi lorsque les distances sont très importantes.
La plus longue liaison électrique à courant continu en service dans le monde relie la centrale hydro-électrique de
Xiangjiaba à la ville de Shanghai. Elle mesure environ 1900 km ; sa puissance électrique initiale est de 6400 MW
; le courant est transporté sous une tension de 800 kV.
Lorsque du courant électrique circule dans un câble, une partie de la puissance électrique est perdue. On estime
les pertes de puissance électrique d'un courant continu à très haute tension à 0,3 % pour une distance de 100
kilomètres.
On note P0 = 6400 MW. Pour tout nombre entier naturel non nul n, on note Pn la puissance électrique restante
dans la ligne Xiangjiaba-Shanghai au bout d'une distance de n centaines de kilomètres. Ainsi P1 est la puissance
électrique restante dans la ligne au bout de 100 km.
a) Montrer que P1= 0,997 P0.
b) Quelle est la puissance électrique au MW près par défaut restant dans la ligne Xiangjiaba-Shanghai au
bout de 200 km ?
c) Déterminer la nature de la suite (Pn) puis exprimer Pn en fonction de n.
Exercice 2:
Calculer le coût des lignes 400 kV (2 ternes) selon les données du cahier de charge :
** Conducteur : Câble de 621 mm2 pour un prix d’aluminium de 1,3 €/kg
** pylônes :
▪ Le prix des pylônes en treillis peut être estimé (grandes séries) à environ 4,5€/kg. (acier mis à forme,
fondation, montage inclus)
▪ Les pylônes de suspension de 65/80/100 mètres pèsent de l’ordre de 50/70/95 tonnes. Le poids augmente
pratiquement d’un facteur 2 pour les pylônes d’arrêt.
▪ On peut fixer la portée moyenne à environ 400 m, soit 2,5 pylônes/km.
▪ Il faut compter environ 80 % de pylônes de suspension, 10% de pylônes d’angle (max 30°), 5% avec
des angles jusqu’à 60° et 5% d’arrêt.
**Conducteurs et câble de garde: 2 ternes x 3 phases x 2 conducteurs/phase + 2 câbles de garde, à 6 €/m
** Isolateurs et accessoires : capots-tiges en verre trempé, chaînes en V: 0,05 M€/km
(Accessoires = pinces, palonniers, éclateurs, manchons)
**Tirage: (avec placement des chaînes, pinces, isolateurs, éclateurs) : 0,08 M€/km
** Divers : (signalisation, mesure d’impédance, contrôle, suppléments) 8% : 0,1 M€/km
**Études, essais, consultations, rapport d’incidence, marge : (20%) : 0,3 M€/km

Exercice 3 : (Devoir)
Une ligne aérienne à haute tension 380 kV, est suspendue entre deux pylônes séparés par une distance D. La
hauteur des points de suspension est Y. En l’absence de courant, le conducteur le plus bas, de rayon R, passe à
une hauteur H au-dessus du sol, la température ambiante étant de 0°C.
Question: Quel courant peut-on faire circuler dans ce conducteur lorsque la température ambiante est égala à :
a) T1 = 0°C ; b) T2 = 20°C
On donne : H = 16 m ; Y = 23,50 m ; R = 1,6 cm ;  = 2,310-4 °C-1 : coefficient de dilatation du conducteur
ko = 8 W m-2 °C-1 : coefficient de transfert de chaleur ; o = 1,810-8 m : résistivité électrique.
La relation paramétrique entre la flèche h du conducteur et son allongement sur la demi-longueur, L – d, est
donnée par le graphique ci-contre pour un écartement des pylônes D = 150 m (d = 75 m) .

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Chapitre IV Généralités sur la haute tension

Exercice 4 : (Devoir)
Soit une ligne de transport de l’énergie électrique en haute tension de 400 kV à un seul terne en drapeau. Chaque
phase est constituée d'un faisceau horizontal de deux conducteurs séparés de 45 cm. La section utilisée est un
câble en AMS à 61 brins de diamètre extérieur de 31,68 mm. La section totale d'un sous-conducteur est de 593,5
mm2. Pour rappel, l'AMS possède une résistivité de 0,325.10-7 m à 20°C et son coefficient de température « α »
vaut 0,004 K-1.
La console inférieure du pylône est à 34 m du sol (et à 7,4 m du plan de symétrie du pylône), la médiane à 43 m
du sol (et à 7 m du plan de symétrie du pylône), et la supérieure à 52 m du sol (et à 6,7 m du plan de symétrie du
pylône). Le câble de garde (section 298 mm2 AMS, diamètre 22,4 mm) est à une hauteur de 59,5 m (et à 3 m du
plan de symétrie du pylône). Les chaînes d'isolateurs de suspension ont une longueur de 4,7 m, la portée moyenne
de 300 m. Les conducteurs sont posés de manière à respecter une flèche de 3% de la portée en service "normal" (à
75°C).

1) Evaluer l'impédance effective de la ligne pour un régime triphasé équilibré en supposant que les
conducteurs sont parallèles au sol et passent par les centres de gravité des paraboles, formées entre les
pylônes de suspension.
2) calculer la chute de tension résistive et inductive, par kilomètre, pour un transit de 660 MW (facteur de
puissance 0,9 inductif). Donnez la distance au-delà de laquelle cette chute de tension sera supérieure à
8%.
3) Quelle sera l'influence d'une modification de la distance entre sous-conducteurs et entre phases ?
4) En quoi la présence d'un deuxième terne sur le même pylône influencerait-il la chute de tension ?
5) Que devient l'impédance effective en cas de régime inverse ou homopolaire ?
6) Dans quel sens l'inductance évoluerait-elle en cas de liaison souterraine ?
7) Calculez l'admittance effective de la ligne Brume-Gramme, ainsi que la chute de tension correspondant au
schéma équivalent (R, L, C) de la ligne.

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Chapitre 4 Généralités sur la haute tension

LET64 _ TD4_Corrigé

Exercice 1 :
a) On estime les pertes de puissance électrique d'un courant continu à très haute tension à 0,3 %
pour une distance de 100 kilomètres d'où : P1 =(1-0.3/100)p0 = 0.997 P1
b) P2 = 0,997 P1 = (0,997) 2 P0 = (0,997) 2*6400 = 6361 MW
c) Pour tout entier n, Pn +1= 0,997 Pn
d'où : (Pn) est une suite géométrique de raison 0,997 et de premier terme P0 =6400 MW. Donc pour
tout entier naturel n, Pn =6400×0,997n

Exercice 2:
Pylônes :
À 65 m de haut :
50 tonnes x (1 x 80% + 1.5 x 10% + 2 x 5 % + 2 x 5%) x 4,5€ /kg = 0,26 M€/pylône
soit 0,65 M€/km (treillis)
A 100 m de haut :
95 tonnes x (1 x 80% + 1.5 x 10% + 2 x 5% + 2 x 5%) x 4,5 €/kg = 0,5 M€/pylône
soit 1,2 M€/km (treillis)

Conducteurs et câble de garde : 0,08 M€/km

Donc, une moyenne de environ 0,9 M€/km pour les pylônes en treillis (avec fondation et montage).

Total (treillis) : 1,5 M€/km ???


En souterrain, il faut compter au moins trois fois ce prix là (jusqu’à dix fois selon terrain).
L’excavation, le coût du câble, sa pose et le coût des jonctions justifient cet accroissement
considérable.

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