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Arithmétique

Alain Legendre

Alain Legendre Arithmétique


L'arithmétique (du grec €ritmìc, qui signie  nombre ) est une
branche des mathématiques consacrée en particulier à l'étude des
nombres entiers et aux propriétés des opérations sur ces nombres.

Alain Legendre Arithmétique


Divisibilité

Si a et b sont deux entiers (relatifs), on dit que b est un diviseur


de a (ou que a est divisible par b) et on note b | a, s'il existe un
entier c tel que a = bc.
Par exemple, 117 = 9  13, donc 9 et 13 sont des diviseurs de 117.
I 1 et −1 sont des diviseurs de chaque entier, et chaque entier
est un diviseur de 0.

Alain Legendre Arithmétique


Divisibilité

Si a et b sont deux entiers (relatifs), on dit que b est un diviseur


de a (ou que a est divisible par b) et on note b | a, s'il existe un
entier c tel que a = bc.
Par exemple, 117 = 9  13, donc 9 et 13 sont des diviseurs de 117.
I 1 et −1 sont des diviseurs de chaque entier, et chaque entier
est un diviseur de 0.
I si b | a alors |b|  |a|.

Alain Legendre Arithmétique


Divisibilité

Si a et b sont deux entiers (relatifs), on dit que b est un diviseur


de a (ou que a est divisible par b) et on note b | a, s'il existe un
entier c tel que a = bc.
Par exemple, 117 = 9  13, donc 9 et 13 sont des diviseurs de 117.
I 1 et −1 sont des diviseurs de chaque entier, et chaque entier
est un diviseur de 0.
I si b | a alors |b|  |a|.
I si b | a et a | b, alors |a| = |b|.

Alain Legendre Arithmétique


Divisibilité

Si a et b sont deux entiers (relatifs), on dit que b est un diviseur


de a (ou que a est divisible par b) et on note b | a, s'il existe un
entier c tel que a = bc.
Par exemple, 117 = 9  13, donc 9 et 13 sont des diviseurs de 117.
I 1 et −1 sont des diviseurs de chaque entier, et chaque entier
est un diviseur de 0.
I si b | a alors |b|  |a|.
I si b | a et a | b, alors |a| = |b|.
I si b | a et a | c, alors b | c (transitivité).

Alain Legendre Arithmétique


Divisibilité

Si a et b sont deux entiers (relatifs), on dit que b est un diviseur


de a (ou que a est divisible par b) et on note b | a, s'il existe un
entier c tel que a = bc.
Par exemple, 117 = 9  13, donc 9 et 13 sont des diviseurs de 117.
I 1 et −1 sont des diviseurs de chaque entier, et chaque entier
est un diviseur de 0.
I si b | a alors |b|  |a|.
I si b | a et a | b, alors |a| = |b|.
I si b | a et a | c, alors b | c (transitivité).
I si b | a alors, pour tout entier c, alors bc | ac.

Alain Legendre Arithmétique


Divisibilité

Si a et b sont deux entiers (relatifs), on dit que b est un diviseur


de a (ou que a est divisible par b) et on note b | a, s'il existe un
entier c tel que a = bc.
Par exemple, 117 = 9  13, donc 9 et 13 sont des diviseurs de 117.
I 1 et −1 sont des diviseurs de chaque entier, et chaque entier
est un diviseur de 0.
I si b | a alors |b|  |a|.
I si b | a et a | b, alors |a| = |b|.
I si b | a et a | c, alors b | c (transitivité).
I si b | a alors, pour tout entier c, alors bc | ac.
I si c | a et c | b, alors c | (au + bv ) pour tous entiers u et v.

Alain Legendre Arithmétique


Nombres premiers

Un nombre premier est un entier naturel strictement supérieur à 1,


n'admettant exactement que deux diviseurs : 1 et lui-même.

I On admettra que l'ensemble des nombres premiers est inni.

Alain Legendre Arithmétique


Nombres premiers

Un nombre premier est un entier naturel strictement supérieur à 1,


n'admettant exactement que deux diviseurs : 1 et lui-même.

I On admettra que l'ensemble des nombres premiers est inni.


I Il est évident que le seul nombre premier pair est 2.

Alain Legendre Arithmétique


Nombres premiers

Un nombre premier est un entier naturel strictement supérieur à 1,


n'admettant exactement que deux diviseurs : 1 et lui-même.

I On admettra que l'ensemble des nombres premiers est inni.


I Il est évident que le seul nombre premier pair est 2.
I Par exemple les nombres premiers inférieurs à 100 sont
2, 3, 5, 7, 11, 13, 17, 19, 23, 29, 31, 37, 41
43, 47, 53, 59, 61, 67, 71, 73, 79, 83, 89, 97

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Théorème fondamental de l'arithmétique

Tout entier naturel strictement supérieur à 1 peut être écrit comme


un produit de nombres premiers d'une unique façon, à l'ordre près
des facteurs.
Exemples

558 = 2  3  3  31 = 2  32  31
648 = 2  2  2  3  3  3 = 23 2  33
10 164 = 2  2  3  7  11  11 = 22  3  7  112

Alain Legendre Arithmétique


Remarque (Décomposition en produits de facteurs premiers)
Un algorithme pour décomposer un entier n > 1 en produits de fac-
teurs premiers peut être construit de la façon  récursive  suivante :

I si n est premier, la décomposition s'arrête ici.


I sinon, trouver le plus petit nombre premier p qui divise n, l'ajou-
ter à la liste des facteurs premiers de n déjà trouvés et recom-
mencer avec la valeur . n
p

Il n'est pas p nécessaire de tester les nombres premiers strictementp


supérieurs à n : en eet, si n admettait un diviseur premierpp > n
alors on aurait n = kp avec k diviseur de n vériant k  p n, donc
étant ou contenant un diviseur premier de n inférieur à n, donc
déjà rencontré.

Alain Legendre Arithmétique


Exemple
Prenons n = 6 468. On écrit, dans la colonne de droite, et dans
l'ordre croissant, les diviseurs premiers (2, 3, 5, etc. . .) des quotients
écrits dans la colonne de gauche, jusqu'à ce que le dernier quotient
obtenu soit 1 :
6 468 2
3 234 2
1 617 3
539 7
77 7
11 11
1
On en déduit que 6 468 = 2  2  2  3  7  11 = 22  3  7  11.
Alain Legendre Arithmétique
Remarque (crible d'Eratosthène)
A l'heure actuelle, il n'existe qu'un seul algorithme (appelé test de
primalité AKS, découvert en 2003) permettant de déterminer avec
certitude si un entier n donné est premier (et en un temps d'exécution
humainement acceptable, en particulier, évidemment, lorsque n est
 très grand ).
Ce type d'algorithme étant d'un niveau mathématique très largement
supérieur aux compétences requises en BTS, contentons-nous ici de
présenter le crible d'Eratosthène , qui procède par  élimination 
des entiers non premiers (jusqu'à un certain rang N) pour donner
la liste des entiers premiers inférieurs à N : on commence par écrire
la liste de tous les entiers naturels de 1 jusqu'à un certain entier N
xé, et on y supprime méthodiquement tous les multiples d'un entier
(multiples de 2, puis multiples de 3, puis multiples de 5, etc. . .). En
supprimant tous les multiples, à la n il ne restera que les entiers
qui ne sont multiples d'aucun entier, et qui sont donc les nombres
premiers.
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Division euclidienne

La division est l'opération qui est à la base des théorèmes les plus
importants en arithmétique. On s'intéresse ici à ce qu'on appelle pré-
cisément la division euclidienne d'un entier a par un entier b, opé-
ration qui consiste à soustraire successivement le plus grand nombre
de fois possible l'entier b de l'entier a (c'est-à-dire jusqu'à temps
qu'on ne puisse plus soustraire b sans obtenir un nombre strictement
négatif).

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Exemple
Avec a = 725 et b = 17, on soustrait donc successivement 17 du
nombre 752 autant de fois que possible : 752 − 17 = 735, 735 − 17 =
718, . . .etc. . . jusqu'à arriver nalement à 28 − 17 = 11.
On a alors soustrait 42 fois de suite le nombre 17 et il nous reste 11,
c'est-à-dire que
725 − 17 − 17 − . . . − 17 = 725 − 42  17 = 11
| {z }
42 fois

ou encore 725 = 1742+11. Dans cette égalité, 725 est le dividende,


17 est le diviseur, 42 est le quotient et 11 est le reste .

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De façon plus générale :
Soit a 2 Z et b 2 N . Il existe un unique couple (q , r ) d'entiers
relatifs tel que 
a = bq + r
0r <b
L'entier q est appelé quotient de la division euclidienne de a par b,
et r est appelé reste de cette division.

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clé INSEE
Un numéro individuel d'identication INSEE est constitué de 13
chires, et il est suivi d'une  clé  qui est un nombre égal à 97 − r
où r est le reste de la division euclidienne de N par 97.
Attention ! Dans la division euclidienne de a par b le reste r est
toujours positif ou nul et on doit donc être prudent lorsque a < 0 :
par exemple, la division euclidienne de +63 par 17 s'écrit 63 = 3 
17 + 12 mais la division euclidienne de −63 par 17 s'écrit −63 =
−4  17 + 5 (et non pas −63 = −3  17 − 12).

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Méthode de la potence
Il s'agit d'une méthode (jadis enseignée à l'Ecole Elémentaire...) qui
permet d'obtenir  à la main  le quotient et le reste de la division
euclidienne de a par b.
D'abord, lorsque a < 10b, le quotient ne comporte donc qu'un seul
chire : on cherche alors le plus grand multiple de b qui soit inférieur
ou égal à a. Si ce multiple est bq, le reste r s'obtient par r = a − bq.
Par exemple, avec a = 71 et b = 17 : le plus grand multiple de 17
qui soit inférieur ou égal à 71 est 4  17 = 68. Le reste est alors
r = 71 − 4  17 = 3. Au nal, la division euclidienne s'écrit donc
71 = 4  17 + 3.
Lorsque le quotient comporte plusieurs chires (c'est-à-dire lorsque
a  10b), on travaille par  tranches de chires , chacune de ces
tranches étant inférieure à 10b, pour se ramener à la situation pré-
cédente.
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Montrons le procédé sur l'exemple de la division de a = 72 371 par
b = 23, en illustrant les calculs eectués par leur présentation ha-
bituelle : le dividende a = 72 371 est en haut à gauche, le diviseur
b = 23 en haut à droite, et le quotient se construit petit à petit et se
place sous le diviseur. Les restes successifs et les dividendes successifs
se placent sous a.
I on divise 72 par 23 : le plus grand multiple de 23 inférieur ou
égal à 72 est 3  23 = 69. Le reste est 72 − 69 = 3, donc
72 = 3  23 + 3.

72371 23
69 3
3
En multipliant cette dernière égalité par 1 000 et en y ajoutant
371, on obtient
72 371 = 3 000  23 + 3 371
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I on utilise alors la même méthode pour diviser 3 371 par 23.
On commence par diviser 33 par 23 : le grand multiple de 23
inférieur ou égal à 33 est 1  23 = 23. Le reste est 33 − 1  23 =
10, donc 33 = 1  23 + 10.

72371 23
69 31

33
23
10
En multipliant cette dernière égalité par 100 et en y ajoutant
71, on obtient
3 371 = 100  23 + 1 071

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I on reprend la même méthode pour diviser 1 071 par 23. On com-
mence par diviser 107 par 23 : le grand multiple de 23 inférieur
ou égal à 107 est 4  23 = 92. Le reste est 107 − 4  23 = 15,
donc 107 = 4  23 + 15.

72371 23
69 314

33
23

107
92
15
En multipliant cette dernière égalité par 10 et en y ajoutant 1,
on obtient
1 071 = 40  23 + 151

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I on continue de même pour diviser 151 par 23 : le grand multiple
de 23 inférieur ou égal à 151 est 6  23 = 138. Le reste est
151 − 6  23 = 13, donc 151 = 6  23 + 13 .


72371 23
69 3146

3 3
23

107
92

151
138
13

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I récapitulons : on a donc obtenu
72 371 = 3 000  23 + 3 371
3 371 = 100  23 + 1 071
1 071 = 40  23 + 151
151 = 6  23 + 13
c'est-à-dire
72 371 = 3 000  23 + (100  23 + (40  23 + (6  23 + 13)))
donc, nalement, 72 371 = 3 146  23 + 13 qui est bien la di-
vision euclidienne de 72 371 par 23, qu'on lit directement sur la
disposition usuelle des calculs.

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Plus grand commun diviseur (PGCD)
et plus petit commun multiple (PPCM)

Si a et b sont deux entiers relatifs :


I On appelle PGCD de a et b, noté PGCD (a, b), le plus grand
des diviseurs communs à a et b lorsque (a, b) 6= (0, 0).

Alain Legendre Arithmétique


Plus grand commun diviseur (PGCD)
et plus petit commun multiple (PPCM)

Si a et b sont deux entiers relatifs :


I On appelle PGCD de a et b, noté PGCD (a, b), le plus grand
des diviseurs communs à a et b lorsque (a, b) 6= (0, 0).
I On appelle PPCM de a et b, noté PPCM (a, b), le plus petit des
multiples strictement positifs de a et b lorsque ab 6= 0.

Alain Legendre Arithmétique


Plus grand commun diviseur (PGCD)
et plus petit commun multiple (PPCM)

Si a et b sont deux entiers relatifs :


I On appelle PGCD de a et b, noté PGCD (a, b), le plus grand
des diviseurs communs à a et b lorsque (a, b) 6= (0, 0).
I On appelle PPCM de a et b, noté PPCM (a, b), le plus petit des
multiples strictement positifs de a et b lorsque ab 6= 0.
I On convient que, si a = b = 0, alors PGCD (a, b) = 0 et
PPCM (a, b) = 0.

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Plus grand commun diviseur (PGCD)
et plus petit commun multiple (PPCM)

Si a et b sont deux entiers relatifs :


I On appelle PGCD de a et b, noté PGCD (a, b), le plus grand
des diviseurs communs à a et b lorsque (a, b) 6= (0, 0).
I On appelle PPCM de a et b, noté PPCM (a, b), le plus petit des
multiples strictement positifs de a et b lorsque ab 6= 0.
I On convient que, si a = b = 0, alors PGCD (a, b) = 0 et
PPCM (a, b) = 0.
I On dit que a et b sont premiers entre eux si leur PGCD est
égal à 1, c'est-à-dire lorsque leurs seuls diviseurs communs
sont 1 et −1.

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Remarque (intervention de la décomposition en produit de facteurs
premiers)
Les décompositions en produit de facteurs premiers de deux entiers
fournit facilement leur PGCD et leur PPCM. En eet, si a et b sont
deux entiers naturels non nuls, et si
a = p1α1 p2α2 . . . pαk
k
b = p1β1 p2β2 . . . pβk
k

sont les décompositions de a et de b en facteurs premiers (et où les


exposants α et β sont positifs ou nuls), alors
i i

PGCD (a, b) = p1min(α1 ,β1 ) p2min(α2 ,β2 ) . . . pmin(αk ,βk )


k

PPCM (a, b) = p1max(α1 ,β1 ) p2max(α2 ,β2 ) . . . pmax(αk ,βk )


k

Il en résulte en particulier que


PGCD (a, b)  PPCM (a, b) = p1α1 +β1 p2α2 +β2 . . . pαk +βk k
= ab

Alain Legendre Arithmétique


Par exemple, pour
a = 24 = 23  3 et b = 36 = 22  32
on a
PGCD (24, 36) = 22  3 = 12 et PPCM (24, 36) = 23  32 = 72
et on vérie que
PGCD (24, 36)  PPCM (24, 36) = 12  72 = 864 = 24  36.

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Algorithme d'Euclide

L'algorithme d'Euclide est un moyen de calculer le PGCD de deux


entiers par divisions euclidiennes successives. Il repose sur la propriété
suivante :
Si a et b sont deux entiers naturels (avec b 6= 0), alors
PGCD (a, b) = PGCD (b, r )
Comme r < b on se ramène donc à un couple (b, r ) d'entiers plus
petits. Il sut alors de recommencer et faire la division euclidienne
de b par r, et ainsi de suite jusqu'à ce qu'on obtienne un dernier reste
nul. Le PGCD de a et b est donc le dernier reste non nul obtenu juste
avant.

Alain Legendre Arithmétique


Exemples (calcul pratique d'un PGCD)
I Avec a = 72 et b = 44, les divisions euclidiennes successives
fournissent les résultats suivants :
72 44 28 16 12 3
44 28 16 12 4 0
(les restes sont sur la deuxième ligne).
Le dernier reste non nul est 4, donc PGCD (72, 44) = 4.

Alain Legendre Arithmétique


Exemples (calcul pratique d'un PGCD)
I Avec a = 120 et b = 23, les divisions euclidiennes successives
fournissent les résultats suivants :
120 23 5 3 2 1
23 5 3 2 1 0
Le dernier reste non nul est 1, donc PGCD (120, 23) = 1 (c'est-
à-dire que 261 et 203 sont premiers entre eux).

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Exemples (calcul pratique d'un PGCD)
I Avec a = 5 283 et b = 4 095, les divisions euclidiennes succes-
sives fournissent les résultats suivants :
5 283 4 095 1 188 531 126 27 18 9
4 095 1 188 531 126 27 18 9 0
Le dernier reste non nul est 9, donc PGCD (5 283, 4 095) = 9.

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Egalité de Bachet-Bezout

Le PGCD de deux entiers a et b peut s'écrire, d'une certaine façon,


comme  combinaison  de a et de b. C'est l'égalité de Bachet-
Bezout :
Si a et b sont deux entiers (relatifs) non tous nuls, et si on pose
d = PGCD (a, b) alors il existe deux entiers (relatifs) x et y tels que
xa + yb = d
En particulier, a et b sont premiers entre eux si et seulement s'il
existe deux entiers (relatifs) x et y tels que xa + yb = 1.

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Algorithme d'Euclide étendu

Si a et b sont deux entiers, l'algorithme d'Euclide étendu permet de


trouver explicitement un couple (x , y ) tel que xa + yb = PGCD (a, b),
en généralisant l'algorithme d'Euclide du calcul de d = PGCD (a, b).
Prenons l'exemple de a = 99 et b = 78. On construit un tableau dans
lequel on va indiquer quotients q et restes r des divisions successives
(comme dans l'algorithme d'Euclide).

Alain Legendre Arithmétique


A partir de la ligne 3, on utilise les relations
ai = b −1
i

bi = r −1
i

qi = quotient de la division de a par b i i

ri = reste de la division de a par b i i

xi = x −2 − q x −1
i i i

yi = y −2 − q y −1
i i i

Alain Legendre Arithmétique


a b q r x y
1 0
0 1
99 78 1 21 1 −1
78 21 3 15 −3 4
21 15 1 6 4 −5
15 6 2 3 −11 14
6 3 2 0
On s'arrête lorsque r = 0, le reste précédent (ici 3) est le PGCD de
a = 99 et b = 78, et on a donc
−11  99 + 14  78 = 3

Alain Legendre Arithmétique


Congruences

Soit p  2 un entier. On dit que l'entier a est congru modulo p à


l'entier b si a − b est un multiple de p et on note alors a  b [p] ou
encore a  b mod p.
Par exemple, 17  8 [3], 23  2 [3], 23  −1 [3]. On remarquera
que a est un multiple de b ssi a  0 [b]
On a a  b [p] ssi a et b ont le même reste r dans la division
euclidienne par p, et en ce cas ils sont aussi tous deux congrus à r
modulo p.

Alain Legendre Arithmétique


La relation de congruence modulo p est compatible avec les opéra-
tions algébriques usuelles :
Si a  b [p] et a 0  b 0 [p], alors
a + a 0  b + b 0 [p]
aa 0  bb 0 [p]
a  b [p] (k 2 N )
k k

n.a  n.b [p] (n 2 Z)

Alain Legendre Arithmétique


Congruence modulo 9
Il est particulièrement simple de calculer (en base 10) le reste modulo
9 d'un entier. Il est d'abord clair que 10  1 [9], donc, pour tout
entier naturel k, on a 10  1 [9]. k

Soit maintenant x un entier qui s'écrit (en base 10) avec les chires
successifs (de gauche à droite) a , a −1 , . . . , a2 , a1 , a0 , c'est-à-dire
n n

x = (a a −1 . . . a2 a1 a0 )10 . Cela signie que


n n

x = a .10n
n
+a n −1 10 n −1
+ . . . + a2 102 + a1 101 + a0 100

et, par conséquent, x  a + a −1 +. . . + a2 + a1 + a0 [9]. Autrement


n n

dit, modulo 9, un entier est toujours congru à la somme de ses


chires.

Alain Legendre Arithmétique


Exemple
Par exemple, 1783  1 + 7 + 8 + 3 = 19 [9], et, comme 19  1 [9],
c'est que 1783  1 [9]. Par ailleurs, lorsqu'un nombre possède un
chire lui-même égal à 9, il n'est pas nécessaire (puisque, évidem-
ment, 9  0 [9]) de le compter dans la somme des chies pour
obtenir son reste modulo 9 : par exemple 29 597  2 + 5 + 7 =
14  5 [9]. Dans le même esprit, lorsqu'on calcule modulo 9 la
somme des chires d'un nombre, il peut être astucieux de grou-
per ceux dont la somme fait 9 ou un multiple de 9 : par exemple,
12 791  1 + 1 = 2 [9].

Alain Legendre Arithmétique


La  preuve  par 9
Il s'agit d'une utilisation très simple (elle était jadis enseignée à
l'Ecole élémentaire !) de la congruence modulo 9, pour vérier mo-
dulo 9 le calcul d'une multiplication ou d'une division d'entiers, donc
en remplaçant chaque nombre supérieur ou égal à 10 par la somme
de ses chires. Ainsi, si cette  preuve par 9  échoue, il est certain
que l'opération (division ou multiplication) est fausse.

Alain Legendre Arithmétique


La  preuve  par 9
Prenons le cas d'une division euclidienne qu'on vient d'eectuer et qui
nous donne a = bq + r : la  preuve par 9  de cette division consiste
simplement à vérier, par une disposition habile, que a  bq + r [9].
On dispose en eet ces nombres modulo 9  sous forme de croix ,
par exemple de la façon suivante :
diviseur b
dividende a bq + r
quotient q
et on vérie que a  bq + r [9].

Alain Legendre Arithmétique


La  preuve  par 9
Supposons par exemple qu'on ait divisé a = 68 par b = 3 et qu'on
ait trouvé 68 = 3  22 + 2. Le tableau précédent s'écrit
3
6+8  5 34+2  5
2+2  4
On constate que 68  5 [9] et que 3  22 + 2  5 [9], donc
la vérication est faite. Cela donne  une bonne assurance  que
la division soit juste, mais il n'est pas certain que l'opération soit
réellement exacte.

Alain Legendre Arithmétique


La  preuve  par 9
En eet, si, par exemple,on a trouvé que 7 648 = 7  1 992 + 4 (le
vrai quotient étant 1 092 et non 1 992), la  preuve  par 9 de cette
division s'écrit
7
7+6+4+8  7 73+4  7
1+2  3
Cette  preuve  par 9 est valide puisque 7 648 et 7  1 992 + 4 sont
bien tous deux congrus à 7 modulo 9, alors que la division est fausse.
D'une façon générale, la  preuve  par 9 est mise en défaut si
l'écart entre le nombre trouvé et le nombre correct est un multiple
de 9. En termes logiques, donc, la  preuve  par 9 est une condi-
tion nécessaire, mais pas susante, de l'exactitude de l'opération
(multiplication ou division).
Alain Legendre Arithmétique

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