L'ovulation

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Université de Sidi Bel Abbes - Faculté de médecine TALEB MOURAD (première année médecine)

OCTOBRE 2023
L’ovulation
I. Définition :
L'ovulation désigne la libération d'un ovocyte fécondable par l'ovaire. Elle se produit à la fin de la phase
folliculaire, en réponse à la décharge ovulante de LH 36 heures avant l’ovulation, laquelle provoque la rupture
du follicule ovulatoire.
II. Chronologie et mécanisme de l’ovulation :
1) Etat préalable de l’ovaire et du follicule ovarien :
La concentration de l'hormone lutéinique (LH) augmente fortement environ un jour et demi avant le milieu du

I
cycle. Ce pic sera responsable de toute une série de processus qui ont pour but de déclencher l'ovulation, ainsi
que de créer un milieu optimal pour une fécondation :

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Au niveau de l’ovule :
- Maturation nucléaire : La 1ère division méiotique bloquée jusque-là en prophase se termine, produit le 1er
globule polaire et un ovocyte II. L’ovocyte II entame à son tour la 2ème division méiotique qui sera bloquée

R
à son tour en métaphase II.
- Maturation cytoplasmique : consiste en un regroupement des granules corticaux (vésicules golgiennes riches
en protéoglycanes et protéines) sous la membrane plasmique de l’ovocyte, synthèse d’un facteur de
décondensation de la chromatine du spermatozoïde, synthèse d’un facteur de prévention de la polyspermie.
Dans le follicule :
A
Une fente périvitelline se forme entre l'ovule et la zone pellucide. Elle est nécessaire non seulement pour que
l'ovule puisse se diviser, mais aussi pour que le globule polaire créé lors de cette division puisse y être expulsé.
EB
- Augmentation de la concentration de progestérone dans le liquide folliculaire suite à l'augmentation de sa
production par les cellules de la granulosa.
- Disparition des jonctions communicantes (c’est des moyens d’attache et de commination entre les cellules)
entre les cellules de la granulosa.
rM
D

Figure 1a : Achecvement de la 1 iere division, 1b : Expulsion du 1 ier globule polaire et ovocyte II.
- Séparation du cumulus oophorus du reste de la granulosa ; le cumulus va subir une mucification
(modification) : ses cellules secrètent d’importantes quantités d’acide hyaluronique qui s’accumulent dans les
espaces intercellulaires. L’acide hyaluronique attire l’eau ce qui provoque une augmentation importante de la
quantité du liquide folliculaire.
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Dr. Mebarki maitre-assistant en Histologie Embryologie et Génétique cliniques


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Ceci est à l’origine de la dissociation du pied du cumulus oophorus puis sa rupture. L’ovocyte entouré des
cellules du cumulus est libéré dans l’antrum.
- Disparition des liens existants entre l’ovocyte et les cellules de la corona radiata.
- Le follicule et l'ovule sont désormais prêts pour l'ovulation qui a lieu environ 36 heures après le pic de LH.
2) L'ovulation proprement dite :
a- Quelques heures après le pic de LH et FSH, le follicule mûr se rapproche de la surface de l’ovaire, se dispose
sous l’épithélium ovarien qu’il soulève, formant une «bosse».
b- En même temps, l’épithélium ovarien aux alentours du follicule dominant devient très vascularisé, mince

I
et souple par la formation d’un œdème de la paroi folliculaire et ovarienne.

K
c- l'augmentation rapide de la quantité de liquide folliculaire provoque une augmentation drastique de la
tension de la paroi. Ce processus, en coopération avec l'action d'enzymes destructrices et lytiques, aboutit
finalement à la rupture du follicule en un endroit bien précis. Un point blanc (par compression des vaisseaux)
appelé « stigma » se forme à la surface de l'ovaire, au-dessus du follicule juste avant sa rupture.

R
d- Ce stigma s’agrandit entrainant un écoulement du liquide folliculaire épais (riche en enzymes
protéolytiques) et avec lui l’ovocyte II et ses enveloppes (la zone pellucide, la corona radiata et quelques
cellules du cumulus oophorus).
e- Il reste dans l’ovaire un follicule vide de son ovocyte et de son liquide : follicule déhiscent.

A
f- Dans la trompe, l'ovocyte secondaire est entouré de la corona radiata et d'amas dispersés de cellules du
cumulus (le nuage de cellules du cumulus). Le liquide qui se trouve entre ces amas est visqueux et filamenteux
(conséquence de l'acide hyaluronique) et il contient beaucoup de progestérone (pour attirer les
spermatozoïdes).
EB
rM

3 : ovaire -5 stigma.

Figure 2 : L’ovaire au moment de l’ovulation. Figure 3 : Rupture folliculaire et expulsion de l’ovocyte et


D

mise en place du follicule déhiscent


Les facteurs interviennent dans la rupture folliculaire et l’ovulation :
a). Une autodestruction des parois folliculaire et ovarienne sous l’effet d’enzymes protéolytiques : collagénase
(enzyme qui détruit les liens cellulaire),
b). Une contraction de l’ovaire, due aux prostaglandines (hormone) du liquide folliculaire.
c). Une hyper pression intra folliculaire qui expulse l’ovocyte.
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III. Le trajet de l’ovocyte dans la trompe :


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Récupération par le pavillon : Le complexe cumulus-ovocyte émis à la surface de l’ovaire est aussitôt
récupéré par le pavillon de la trompe, qui vient alors s’appliquer sur l’ovaire ; une bonne partie du liquide
folliculaire est d'ailleurs aspirée en même temps, le reste s’écoulant dans la cavité péritonéale.
L’intervention active du pavillon est démontrée : il vient coiffer l’ovaire, créant une continuité entre liquide
folliculaire et liquide tubaire, grâce aux mouvements des franges qui le bordent.
Transit jusqu'à l'ampoule tubaire : En quelques minutes le complexe cumulus- ovocyte est amené dans
l'ampoule tubaire (lieu de la fécondation). Le déplacement de l’ovocyte est passif. Deux facteurs au moins
interviennent en synergie :
- Le courant liquidien (liquide folliculaire + liquide tubaire) allant du pavillon vers l'ampoule,

I
- un entraînement direct par les parois tubaires du complexe cumulus-ovocyte. Ceci sous les influences

K
conjuguées des :
Contractions de la musculeuse des trompes +++, des mouvements orientés des cils vibratiles qui tapissent la
muqueuse tubaire.
Ce transit serait aussi facilité par une différence de pression négative entre le pavillon et l'ampoule, exerçant

R
une sorte d'effet de succion.
La cavité péritonéale
La trompe utérine
L’ampoule tubaire
L’ovaire
A
EB
L’ovocyte II

Figure 4 : Le trajet de l’ovocyte dans la trompe.


IV. Contrôle neuroendocrinien du cycle ovarien
1-Phase folliculaire :
rM

1. LH stimule les cellules de la thèque (interne) du


follicule pour la synthèse d'androgènes.
2. FSH entraîne la production d'aromatase par les
cellules de la granulosa.
3. Cette aromatase permet alors la transformation
des androgènes en oestrogènes.
- Donc effets synergiques de LH et de FSH ayant
pour but de stimuler la croissance folliculaire :
4. En effet, FSH induit au niveau de la granulosa
la synthèse de ses propres récepteurs et
D

potentialise donc ses propres effets.


5. Les oestrogènes ainsi produits stimulent la
prolifération des cellules de la granulosa et
potentialisent donc indirectement leur propre
production.
6. Les oestrogènes stimulent la maturation
cytoplasmique de l'ovocyte.
7. La maturation nucléaire de l'ovocyte est bloquée
par l'OMI qui atteint l'ovocyte par le biais des
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cellules de la corona radiata.


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2-Ovulation :
1. En fin de phase folliculaire, la FSH induit, au
niveau de la granulosa, la synthèse de récepteurs à
la LH.
2. La quantité d'oestrogènes produits est devenue
très importante (pic oestrogénique) et ils exercent
un effet stimulant sur les cellules à LH de
l'hypophyse : d'où le pic de LH.
3. LH agit sur les cellules de la granulosa et
entraîne leur dissociation ainsi que la rupture des
liens entre corona radiata et ovocyte.

I
4. L'OMI n'a donc plus d'effets sur l'ovocyte, qui
reprend alors sa méiose.

K
5. Les oestrogènes du liquide folliculaire
permettent l'achèvement de la maturation
cytoplasmique de l'ovocyte.
6. L'élévation du taux de prostaglandines dans le
liquide folliculaire, qui suit la décharge de LH est

R
en partie responsable de la rupture folliculaire.

3-Phase lutéale :
A
1. Les cellules de la granulosa ne synthétisent plus
d'œstrogènes. LH provoque et entretient la
EB
sécrétion de progestérone par les cellules du corps
jaune.
2. Ces dernières produisent également une faible
quantité d'œstrogènes.
3. La progestérone a un effet inhibiteur sur la
croissance d'autres follicules mais également sur la
sécrétion de LH, entraînant ainsi la diminution de
sa propre sécrétion. A l'opposé, la progestérone
rM

exerce un effet stimulant sur la production de FSH


par l'hypophyse, ce qui permettra la reprise d'un
prochain cycle.
D

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