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LE SACREMENT DE L’EUCHARISTIE

LE SACREMENT DE L’EUCHARISTIE

SOMMAIRE
INTRODUCTION ................................................................................................. 2

1. Origines et fondements bibliques.................................................................... 3

2.1. L’EUCHARISTIE AU MOYEN ÂGE ................................................. 4

2.2. LES OSTENSIONS............................................................................... 4

2.3. PIÉTÉ ET EUCHARISTIE ................................................................... 5

2.4. L’EUCHARISTIE AU 20E SIÈCLE .................................................... 5

2.5. L’INITIATIVE DU PAPE PIE X.......................................................... 6

2.6. CONCILE VATICAN II ....................................................................... 6

2.7. Le RISQUE ACTUEL ........................................................................... 6

2.8. QUÊTE DE SPIRITUALITÉ ET EUCHARISTIE ............................... 7

3. Ce que cela implique et représente ................................................................. 8

3.1. L’Eucharistie mémorial sacrificiel du Christ et de son corps ............... 9

3.2. Eucharistie comme présence du Christ ................................................. 9

3.3. L’Eucharistie sacrifice, messe, partage, action de grâce ..................... 11

3.4. L’Eucharistie communion, banquet de la gloire à venir ..................... 12

3.5. Importance spirituelle .......................................................................... 13

4. Comment bien vivre l’Eucharistie ................................................................ 14

4.1. Les conditions pour participer au sacrement de l’Eucharistie............. 14

4.2. Les péchés qui détruisent le pouvoir sacramentel de l’Eucharistie en


nous 16

4.3. Les fruits de l’Eucharistie en nous ...................................................... 16

5. CONCLUSION ............................................................................................. 17
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LE SACREMENT DE L’EUCHARISTIE

INTRODUCTION
De l’Évangile selon saint Luc (22, 14-15 ; 19-20)

« Quand l’heure fut venue, Jésus prit place à table, et les apôtres avec lui. Il leur
dit : "J’ai désiré d’un grand désir manger cette Pâque avec vous avant de souffrir
!" Puis, ayant pris du pain et rendu grâce, il le rompit et le leur donna, en disant
: "Ceci est mon corps, donné pour vous. Faites cela en mémoire de moi." Et pour
la coupe, après le repas, il fit de même, en disant : "Cette coupe est la nouvelle
Alliance en mon sang répandu pour vous." »

Au commencement du temps, Dieu a créé l’univers pour en faire le théâtre de la


relation d’amour qu’il voulait établir avec nous. Et puisque Dieu nous aime non
pas en masse, mais d’une manière unique et personnelle, chacun de nous peut se
dire : Dieu a créé l’univers tout entier pour moi. Et comme la désobéissance de
nos premiers parents nous avait séparés de lui, il n’a pas voulu nous abandonner :
il s’est choisi un peuple, qu’il a longuement disposé à accueillir la venue de son
Fils ; au sein de ce peuple, il s’est préparé une demeure digne de lui, la Vierge
Marie, préservée du péché pour être la Mère de notre Rédempteur. Dieu a créé
Marie immaculée, pour moi. Et le Verbe s’est fait chair, Dieu le Fils est né dans
la pauvreté de l’étable, il a connu l’exil en Égypte. Dieu s’est fait pauvre pour
moi. Et voilà que sonne l’heure de notre salut : le Fils de Dieu, Jésus, le Messie,
est trahi par Judas, l’un des Douze. La veille de la Pâque, il se met à table avec
eux et nous révèle jusqu’où va son amour : « Ceci est mon corps, donné pour
vous, […] mon sang, répandu pour vous. » Jésus, librement et sans contrainte,
donne sa vie pour moi. On sait combien il est difficile de se donner sans réserve à
ceux que nous aimons : notre époux ou notre épouse, nos enfants, nos amis. Jésus,
lui, se livre pour moi qui suis si souvent du côté des indifférents, quand ce n’est
pas dans le parti des traîtres. Jésus donne sa vie pour moi. Jésus verse son sang
pour moi.

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LE SACREMENT DE L’EUCHARISTIE

L’Eucharistie est le Trésor de l'Eglise, selon les pères de l'Eglise. L'Eucharistie,


également connue sous le nom de Sainte Communion ou Saint Sacrement, est un
élément central de la foi chrétienne, en particulier dans les traditions catholiques,
orthodoxe et anglicane. Cette pratique sacramentelle revêt une grande importance
spirituelle et symbolique pour les fidèles, représentant le sacrifice du Christ et sa
présence réelle dans le pain et le vin consacrés.

1. ORIGINES ET FONDEMENTS BIBLIQUES

L'Eucharistie trouve ses racines dans les récits évangéliques de la Cène, où Jésus
partage le pain et le vin avec ses disciples, les invitant à faire cela en sa mémoire.

EUCHARISTIE : viens d'un mot grec « eucharistia » qui veut dire Louange,
Action de grâces rendue à Dieu, reconnaissance, « gratitude ». Faire Action de
grâce c'est dire merci à Dieu pour toutes ses bontés. L'Eucharistie est la
célébration du sacrifice du corps et du sang de Jésus Christ présent sous les
espèces du pain et du vin.

L'Eucharistie est le troisième sacrement des sept sacrements de l'Initiation


Chrétienne. C'est le peuple qui rend grâce au Père, par son Fils, dans l'Esprit pour
le don qu'il nous fait de sa Vie. C'est par l'Eucharistie que nous est donnée la Vie
de Dieu, le Pain de la route.

C’est au cours d’une prière d’action de grâce que Jésus institua l’eucharistie au
cours du dernier repas pris avec ses disciples, la veille de sa mort. Les quatre
évangiles rapportent cette scène, la dernière Cène, du latin cena, « le dîner ».

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2. L’EUCHARISTIE AU FIL DU TEMPS

L’eucharistie est la célébration du sacrifice du corps et du sang de Jésus Christ.


La Fête-Dieu ou fête du Saint-Sacrement, parfois appelée fête du Corpus (ou
Corpus Christ) sera célébrée le 6 juin 2024. La Fête du Saint-Sacrement (2e
dimanche après la Pentecôte) a été instituée au Moyen-Âge pour commémorer la
présence de Jésus-Christ dans le sacrement de l’eucharistie. Elle célèbre en effet
la présence réelle du Christ dans l’hostie et le vin consacrés lors de la communion
eucharistique. Le Nouveau Testament nous dit que les disciples de Jésus, après sa
mort et sa résurrection, étaient « fidèles à la fraction du pain ». Avec le chant des
psaumes et la lecture des Saintes Écritures, ils pratiquaient avec ferveur ce
mémorial de la présence que Jésus avait confié aux apôtres le soir du jeudi saint :
« vous ferez cela en mémoire de moi ! ». Mais dès le 4e siècle, alors même que
cessaient les persécutions à Rome grâce à Constantin, la pratique de la
communion déclinait fortement. Et cela perdura durant des siècles.

2.1. L’EUCHARISTIE AU MOYEN ÂGE

Le Moyen Âge fut une période marquée par la fragilité de la vie humaine, par les
épidémies, les guerres. Pourtant, la foi ardente des communautés chrétiennes
permit d’édifier partout en Europe des cathédrales majestueuses, symbole d’un
catholicisme générateur de civilisation artistique et spirituelle. Mais au cours de
ces remarquables liturgies au sein de sanctuaires incitant au recueillement,
l’approche de la sainte communion s’était faite rare. Peut-être en raison d’un
sentiment de grande humilité face au mystère de la transcendance.

2.2. LES OSTENSIONS

Mais face à ce manque d’approche du peuple à la sainte table au cours de la messe,


l’Église voulut renforcer le sens de la présence réelle du Christ dans son
eucharistie. L’élévation de l’hostie après la consécration prit alors de l’importance
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(vers 1200) et à défaut de communier physiquement, le peuple assemblé pouvait


contempler la présence du Ressuscité en s’unissant par la pensée au rappel de son
sacrifice rédempteur. C’est à ce moment qu’apparaissent les ostensoirs qui
recèlent une hostie consacrée destinée à être vénérée par le public. Les formes
varient successivement : d’abord une demi-lune, puis une tourelle gothique, et
enfin après le début du baroque, un soleil avec ses rayons. Dès lors, la sainte
réserve, initialement prévue pour porter la communion aux malades et aux
personnes en fin de vie, est mise en valeur dans un tabernacle sur le maître autel,
souvent entouré par des retables.

2.3. PIÉTÉ ET EUCHARISTIE

Le sens du repas apostolique réitéré à chaque consécration s’atténue ainsi par


l’expression d’une piété qui affaiblit la fonction de la Parole de Dieu. La
mouvance janséniste minimisera encore la communion par une spiritualité de
l’indignité personnelle. Ce mouvement historique montre un affaiblissement
durable de la pratique de la sainte communion, souvent restreinte aux religieux et
religieuses. Paradoxalement, à la veille de la Réforme protestante, d’innombrables
messes étaient célébrées quotidiennement, il y avait plusieurs autels et plusieurs
célébrants dans les cathédrales afin de prier aux intentions particulières des
familles (malades, défunts, actions de grâce). Et pourtant, les fidèles qui se
présentaient pour communier étaient rarissimes ! Seuls les monastères de stricte
observance donnaient la communion aux religieux deux ou trois fois par an…
Souvent régnait la crainte révérencielle de communier sans en être digne, ce qui
n’empêchait pas une forme de ferveur dans la piété eucharistique se résumant à la
contemplation de l’hostie élevée par le prêtre et susceptible d’obtenir des grâces.

2.4. L’EUCHARISTIE AU 20E SIÈCLE

Il faut attendre le début du 20e siècle pour que l’eucharistie retrouve son sens à
travers la communion de l’assemblée réunie pour célébrer le Christ vivant. En
1905, le pape Pie X édicte le décret « Sacra tridentina synodus » pour permettre
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LE SACREMENT DE L’EUCHARISTIE

un tournant après ces longues périodes d’affaiblissement eucharistique. La


désaffection qui avait commencé du temps de St Ambroise de Milan (4e s.) et
s’était amplifiée au Moyen Âge malgré l’intensité de la piété populaire, avait
trouvé son marqueur explicite lorsque le 4e concile du Latran (1215) déclarait
sous forme de commandement a minima : « Dieu ton Sauveur au moins une fois
à Pâques tu recevras ! »

2.5. L’INITIATIVE DU PAPE PIE X

L’initiative du pape Pie X portait le souci d’un retour à la pratique de la


communion. Cette orientation s’annonçait déjà en 1881 à Lille avec le premier «
congrès eucharistique » animé par les jésuites et les franciscains. À partir de là se
lancèrent des « ligues du Sacré Cœur » recommandant aux chrétiens de
communier plus souvent. En 1953, les règles du jeûne eucharistique s’assouplirent
pour faciliter l’accès à la sainte table.

2.6. CONCILE VATICAN II

Le concile Vatican II a voulu aller plus loin que la sollicitation du pape Pie X qui
était encore dans une optique de piété individuelle. Il s’agissait en cette moitié du
20e s. de faire redécouvrir le sens de la communion en Église. Les déclarations
liturgiques voulurent intégrer la communion dans la dynamique même de la
célébration par l’assemblée.

Le P. De Lubac disait : « L’eucharistie fait l’Église, et l’Église fait l’eucharistie


». On reçoit le corps du Christ pour édifier son corps ecclésial, c’est donc
davantage qu’un acte de piété individuelle. À partir de Vatican II, d’innombrables
initiatives pastorales se manifestèrent, avec des résultats contrastés, pour redonner
sa place à la communion au cours de la messe. La catéchèse des enfants se
renouvela par une pédagogie adaptée.

2.7. LE RISQUE ACTUEL

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Le risque actuel, avec un environnement sécularisé et désacralisé, serait de laisser


se banaliser le geste de la communion, prenant parfois l’allure d’un rite social
parmi d’autres en certaines circonstances. On peut se poser des questions, par
exemple lors d’un mariage ou d’un enterrement, quand tout au long de la messe
les personnes présentes restent muettes sans aucune participation au rituel
eucharistique, ignorant même les paroles du Notre Père, mais qui affluent au
moment de la communion…

De même, certains fidèles arrivant en retard, après la lecture des textes du jour (et
même après l’homélie qui les actualise) s’approchent de la communion, alors que
recevoir le corps du Christ est d’abord une adhésion personnelle et
communautaire à la Parole de Dieu. C’est aussi un acquis du concile que d’avoir
restauré le lien vital entre Parole de Dieu et Pain eucharistique partagé.

Mais le fait est que si la pratique des sacrements tend à décliner numériquement,
il s’avère que les groupes de fidèles, devenus plus restreints mais mieux formés
et motivés, apportent un souffle nouveau à la vie de l’Église.

2.8. QUÊTE DE SPIRITUALITÉ ET EUCHARISTIE

Notre société souffre de nombreux problèmes, de plus en plus de personnes sont


en quête de spiritualité. L’évangélisation est une présence à ceux et celles qui
cherchent leur voie.

L’avenir s’ouvre vers la célébration de la messe dans une forme vivante,


accueillante et non ritualiste par l’assemblée, tout en respectant les apports
significatifs de la tradition, mais toujours en lien avec une présence locale dans le
quartier, à l’écoute de tous. L’eucharistie est au cœur de la vie de l’Église, et de
sa mission.

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LE SACREMENT DE L’EUCHARISTIE

3. CE QUE CELA IMPLIQUE ET REPRESENTE

Par ce sacrement le peuple rend grâce au Père par Son Fils dans l’Esprit pour le
don qu’Il nous a fait de sa vie. Les numéros 1324 à 1327 du Catéchisme de l'Eglise
catholique montrent que l’Eucharistie est la source et le sommet de la vie
chrétienne. Le numéro 1324 donne un élément d’explication du fait que « les
autres sacrements ainsi que tous les ministères ecclésiaux et les tâches
apostoliques sont tous liés à l'Eucharistie et ordonnés à elle » ou encore « car la
sainte Eucharistie contient tout le trésor spirituel de l'Église ». Le numéro 1407
complète en disant « car en elle le Christ associe son Église et tous ses membres
à son sacrifice de louange et d'action de grâces offert une fois pour toutes sur la
Croix à son Père ; par ce sacrifice il répand les grâces du salut sur son Corps, qui
est l'Église. »

Le sacrement de l’Eucharistie a plusieurs noms, que nous allons découvrir :

• Eucharistie, car il est action de grâce à Dieu (CEC n° 1328)


• Repas du Seigneur, en référence à la Cène prise par le Seigneur avec ses
disciples la veille de sa Passion (CEC n° 1329)
• Fraction du pain
• Assemblée eucharistique (CEC n° 1329)
• Mémorial de la Passion et de la résurrection du Seigneur (CEC n° 1330)
• Saint Sacrifice, car cela actualise l’unique sacrifice du Christ Sauveur (CEC
n° 1330)
• Sainte et divine liturgie, ou célébration des Saints mystères, ou Très Saint
Sacrement (CEC n° 1330)
• Communion, car nous nous unissons au Christ pour former un seul corps
(CEC n° 1331)
• Sainte Messe (CEC n° 1332)

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LE SACREMENT DE L’EUCHARISTIE

3.1. L’EUCHARISTIE MEMORIAL SACRIFICIEL DU CHRIST ET DE SON CORPS

Le sacrement est là pour nous donner la grâce de Dieu. Jésus-Christ Dieu et fils
de Dieu représente le « pain de vie » pour ceux qui croient en Lui. Pour nous
chrétiens, l'Eucharistie représente le sacrifice expiatoire du Christ, son corps et
son sang offerts pour le salut de l'humanité. C'est également un acte de
communion spirituelle, unissant les croyants dans la foi. Ce n’est pas uniquement
un mémorial du dernier repas du Christ avec ses Apôtres (1Co 11, 23-25) car on
est avec le Christ et Christ est là avec nous dans ce sacrement.

1Co 11, 23-25 J’ai moi-même reçu ce qui vient du Seigneur, et je vous l’ai
transmis : la nuit où il était livré, le Seigneur Jésus prit du pain, puis, ayant rendu
grâce, il le rompit, et dit : « Ceci est mon corps, qui est pour vous. Faites cela en
mémoire de moi. » Après le repas, il fit de même avec la coupe, en disant : « Cette
coupe est la nouvelle Alliance en mon sang. Chaque fois que vous en boirez, faites
cela en mémoire de moi. »

Le numéro 1409 du CEC montre que « l'eucharistie est le mémorial de la Pâque


du Christ : c'est-à-dire de l'œuvre du salut accomplie par la vie, la mort et la
résurrection du Christ, œuvre rendue présente par l'action liturgique. » Les
numéros 1362 à 1372 abordent aussi le mémorial sacrificiel du Christ et de son
Corps, l’Eglise.

Un jour, à Hippone en Kabylie, saint Augustin, raconte qu’il entendit une voix lui
dire : « Je suis l’aliment des forts, grandis et mange-moi ! Mais tu ne me
transformeras pas en toi comme si j’étais un aliment matériel, c’est toi qui seras
transformé en ce que je suis. »

3.2. EUCHARISTIE COMME PRESENCE DU CHRIST

L’Eucharistie est aussi le sacrement qui rend présent l’auteur de la grâce lui-
même. A travers ce sacrement, Jésus se rend directement présent, réellement
présent en partant du pain et du vin qui après bénédiction du prêtre deviennent le
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corps et le sang, l’âme et la divinité de notre Seigneur Jésus-Christ. Elle rend


présent le Christ et les évènements de sa vie (passion, résurrection, ascension).
Les numéros 1373 à 1381 montrent comment le Christ est présent. Le numéro
1373 nous en fait une bonne synthèse : « Le Christ Jésus qui est mort, qui est
ressuscité, qui est à la droite de Dieu, qui intercède pour nous », est présent de
multiples manières à son église : dans sa Parole, dans la prière de son église, « là
où deux ou trois sont rassemblés en mon nom » (Matthieu 18, 20), dans les
pauvres, les malades, les prisonniers, dans ses sacrements dont il est l'auteur, dans
le sacrifice de la messe et en la personne du ministre. Mais «au plus haut point (il
est présent) sous les espèces eucharistiques. »

Les numéros 1373 à 1381, et le numéro 1413 répondent à cette question. Le


numéro 1375 nous dit par exemple « c'est par la conversion du pain et du vin au
le corps et au sang du Christ que le Christ devient présent en ce sacrement. » Au
numéro 1377, il est dit que « la présence eucharistique du Christ commence au
moment de la consécration et dure aussi longtemps que les espèces eucharistiques
subsistent. Le Christ est tout entier présent dans chacune des espèces et tout entier
dans chacune de leurs parties, de sorte que la fraction du pain ne divise pas le
Christ » (n° 1377). Enfin, nous pouvons aussi citer le numéro 1413 : « Par la
consécration s'opère la transsubstantiation du pain et du vin dans le corps et le
sang du Christ. Sous les espèces consacrées du pain et du vin, le Christ lui-même,
vivant et glorieux, est présent de manière vraie, réelle et substantielle, son Corps
et son Sang, avec son âme et sa divinité. » (n° 1413)

Par la transsubstantiation (tout change au-dedans mais l’extérieur reste le même)


Il se fait réellement présent. Cette doctrine de la transsubstantiation, ou de la
présence réelle, proclamée par l'Église lors du 4e Concile du Latran (1215), fut
confirmée lors de la seconde session du Concile de Trente, en 1551. Dans la
théologie catholique, c’est la doctrine selon laquelle au cours de l’Eucharistie, au
moment de la consécration, les espèces du pain et du vin deviennent le Corps et

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LE SACREMENT DE L’EUCHARISTIE

le Sang du Christ tout en conservant les caractéristiques physiques et les


apparences originales.

3.3. L’EUCHARISTIE SACRIFICE, MESSE, PARTAGE, ACTION DE GRACE

L’Eucharistie n’est pas seulement un repas ou un mémorial. C’est aussi un


sacrifice. La messe est un renouvellement non sanglant du sacrifice de la croix,
mais en même temps l’ascension et la résurrection. Ce sacrifice revêt un aspect
joyeux d’action de grâce, de remerciement à Dieu qui nous ouvre les portes du
ciel. On peut dire que l’Eucharistie fait l’Eglise.

1Co 10, 16-17 : La coupe de bénédiction que nous bénissons, n’est-elle pas
communion au sang du Christ ? Le pain que nous rompons, n’est-il pas
communion au corps du Christ ? Puisqu’il y a un seul pain, la multitude que nous
sommes est un seul corps, car nous avons tous part à un seul pain.

Les différentes traditions chrétiennes ont des pratiques variées autour de


l'Eucharistie, incluant la consécration des éléments, la participation des fidèles et
la signification des prières et des gestes. La messe comprend plusieurs parties :
pénitentielles, enseignement, sacrificielle, communautaire (communion) et
l’action de grâce.

La messe comporte une liturgie de la Parole, avec des chants, des prières et
plusieurs lectures tirées de la Bible expliquées dans une homélie et une liturgie
eucharistique, au cours de laquelle les offrandes du pain et du vin sont
transformées sur l’autel pour devenir le corps et le sang du Christ. Au terme de la
prière eucharistique, l’assemblée des fidèles donne son assentiment par un Amen
solennel. On peut alors prononcer le Notre Père qui est la prière des fils réconciliés
avec le Père grâce au sacrifice de son Fils fait homme – et procéder au rite de la
paix en signe de réconciliation des frères entre eux. L’assemblée se déplace
ensuite en procession vers l’autel pour recevoir la communion eucharistique. Des
rites d’entrée (chant, vénération de l’autel, encens, signe de croix, prière

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LE SACREMENT DE L’EUCHARISTIE

pénitentielle) et des rites de conclusion (bénédiction et envoi) encadrent la


célébration eucharistique.

L’Eucharistie est un sacrifice d’action de grâce et de louange. Le numéro 1360


montre que « l’eucharistie est un sacrifice d'action de grâce au père, une
bénédiction par laquelle l'église exprime sa reconnaissance à Dieu pour tous ses
bienfaits ». Le numéro 1361 montre lui que « l'eucharistie est aussi le sacrifice de
louange, par lequel l'église chante la gloire de Dieu au nom de toute la création »
et que « ce sacrifice n’est possible qu’à travers le Christ qui unit les fidèles à sa
personne. » Le numéro 1408 fait une synthèse de ces deux moments : « La
célébration eucharistique comporte toujours : la proclamation de la parole de
Dieu, l'action de grâce à Dieu le Père pour tous ses bienfaits, surtout pour le don
de son Fils, la consécration du pain et du vin et la participation au banquet
liturgique par la réception du corps et du sang du Seigneur. Ces éléments
constituent un seul et même acte de culte. »

L’eucharistie n’est pas qu’un devoir dominical, mais une rencontre gratuite
avec l’amour de Dieu. Les chrétiens peuvent exactement redire ce que
déclaraient les martyrs d’Abitène en Tunisie, au IVe siècle : « Nous ne pouvons
pas vivre sans le repas du Seigneur. »

3.4. L’EUCHARISTIE COMMUNION, BANQUET DE LA GLOIRE A VENIR

L’Eucharistie a aussi un aspect communautaire. C’est la Communion, l’union au


Christ et l’union à l’Eglise et ses membres. Qui veut s’unir au Christ et participer
à la table eucharistique peut faire sa communion. Il faut pour cela être baptisé et
dans les dispositions requises. Avec l’âge de raison, les enfants font leur première
communion. Ce jour-là, ils reçoivent l’hostie consacrée par le prêtre au cours de
la messe paroissiale ou privée. Ce sacrement de l’initiation chrétienne est aussi
appelé communion privée. Il est administré dès que l’enfant est en âge de
comprendre qu’il communie au corps du Christ et devient lui-même membre de
ce corps.
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LE SACREMENT DE L’EUCHARISTIE

Toutefois de plus en plus d’adultes, baptisés dans leur enfance, se rapprochent de


l’Église et demandent à recevoir l’eucharistie. Pour ces « recommençants », des
parcours catéchétiques permettent de grandir dans la foi avec d’autres chrétiens.
En communiant, ils entrent progressivement dans l’intimité du Fils pour participer
par lui à la vie de la trinité. « De même que le Père, qui est vivant, m’a envoyé et
que je vis par le Père, de même celui qui me mange, lui aussi vivra par moi. » dit
Jésus dans l’évangile de Jean. (Jn 6, 57) Au cours des âges, on a démultiplié les
mots pour désigner le sacrifice eucharistique. D’abord, « messe » piqué à la
formule latine conclusive « ite missa est ! » puis « repas du Seigneur », « fraction
du pain », « assemblée eucharistique », « mémorial de la Passion », « sainte et
divine liturgie », « saints mystères », « sainte communion ». Cette multiplication
des mots exprime la richesse spirituelle de l’Eucharistie, immense source
d’inspiration pour les théologiens poètes comme Thomas d’Aquin ou Jean
Chrysostome, alias « la bouche d’or ».

Apocalypse 19, 9 : Puis l’ange me dit : « Écris : Heureux les invités au repas des
noces de l’Agneau ! » Il ajouta : « Ce sont les paroles véritables de Dieu. »

3.5. IMPORTANCE SPIRITUELLE

L’Eucharistie est tout ça en même temps et non un seul de ses aspects : présence
réelle de Dieu, sacrifice, action de grâce, communion et partage. L'Eucharistie est
perçue comme une nourriture spirituelle, fortifiant la foi des croyants et les reliant
à la présence continue du Christ dans leur vie quotidienne. L’Eucharistie est
inséparable de la charité fraternelle.

Matthieu 5, 23-25 : Donc, lorsque tu vas présenter ton offrande à l’autel, si, là,
tu te souviens que ton frère a quelque chose contre toi, laisse ton offrande, là,
devant l’autel, va d’abord te réconcilier avec ton frère, et ensuite viens présenter
ton offrande. Mets-toi vite d’accord avec ton adversaire pendant que tu es en
chemin avec lui, pour éviter que ton adversaire ne te livre au juge, le juge au
garde, et qu’on ne te jette en prison.
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LE SACREMENT DE L’EUCHARISTIE

En ce sens il faudrait éviter de mettre Jésus en cage. Mais de se laisser aller à cette
rencontre de cœur à cœur avec le Seigneur.

4. COMMENT BIEN VIVRE L’EUCHARISTIE

4.1. LES CONDITIONS POUR PARTICIPER AU SACREMENT DE L’EUCHARISTIE

Trois conditions doivent être réunies pour participer à une Eucharistie digne.

- L’obéissance à l’Eglise et à ses dirigeants ;


- Ne pas avoir de péché grave ou mortels sur la conscience (l'orgueil,
l'avarice, la luxure, l'envie, la gourmandise, la colère, la paresse) : e péché
mortel détruit la charité dans le cœur de l’homme par une infraction grave
à la loi de Dieu [et] détourne l’homme de Dieu, qui est sa fin ultime et sa
béatitude en Lui préférant un bien inférieur, le péché véniel laisse subsister
la charité, même s’il l’offense et la blesse. Trois conditions font basculer la
faute du côté du péché mortel : celle-ci doit avoir “pour objet une matière
grave” ; “être commise en pleine conscience” et être “de propos délibéré”.
- Être à jeun depuis au moins une heure avant de participer à l’Eucharistie.

Qu’est-il exigé pour recevoir la communion ?

Afin de recevoir la communion, il faut être baptisé et être en état de grâce. Le


numéro 1385 dit que « celui qui est conscient d'un péché grave doit recevoir le
sacrement de la réconciliation avant d'accéder à la communion ». Le numéro 1415
va dans le même sens : « Celui qui veut recevoir le Christ dans la communion
eucharistique doit se trouver en état de grâce. Si quelqu'un a conscience d'avoir
péché mortellement, il ne doit pas accéder à l'Eucharistie sans avoir reçu
préalablement l'absolution dans le sacrement de pénitence. » Enfin, le numéro
1387 indique que les attitudes corporelles (gestes, vêtements) doivent traduire le
respect, pour celui qui va recevoir la communion. En dehors du Catéchisme de

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LE SACREMENT DE L’EUCHARISTIE

l’Eglise catholique, nous pouvons trouver d’autres éléments de réponse dans le


code de droit canonique :

• « Tout baptisé qui n’en est pas empêché par le droit peut et doit être admis
à la sainte communion » (Canon n° 912)
• « Les excommuniés et les interdits, après l’infliction ou la déclaration de la
peine et ceux qui persistent avec obstination dans un péché grave et
manifeste, ne seront pas admis à la sainte communion. » (Canon n° 915)
• Le Canon n° 919 recommande de s’abstenir « au moins une heure avant la
sainte communion, de prendre tout aliment et boisson, à l’exception
seulement de l’eau et des médicaments » sauf pour « les personnes âgées et
les malades »

Ainsi avant toute participation au sacrement eucharistique, il faut préparer notre


corps, notre âme et notre esprit et nous disposer entièrement à cela.

A quel âge peut-on communier ?

Il n'y a pas d'âge pour communier pour la première fois, mais il y a cependant un
« âge de raison ». Dans les faits, nous pouvons dire, que c’est plutôt rare que des
enfants communient avant 8 ans. Pour un adulte qui veut communier, mais qui
n’est pas baptisé, il faudra compter un temps de préparation (le catéchuménat),
qui dure au minimum 1 an, avant d’être baptisé et de pouvoir enfin communier.

Si on parle beaucoup des vivants pour qui l’eucharistie est offerte, le Catéchisme
nous rappelle aussi que « le sacrifice eucharistique est aussi offert pour les fidèles
défunts » (n° 1371).

A quelle fréquence participer au sacrement de l’eucharistie ?

Le numéro 1389 du Catéchisme répond à cette question en recommandant la


participation dominicale à ce sacrement, ainsi que les jours de fête, et même plus
souvent encore. Voici le numéro au complet :

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LE SACREMENT DE L’EUCHARISTIE

« L'Église fait obligation aux fidèles de participer les dimanches et les jours de
fête à la divine liturgie et de recevoir au moins une fois par an l'Eucharistie, si
possible au temps pascal, préparés par le sacrement de la Réconciliation. Mais
l'Église recommande vivement aux fidèles de recevoir la sainte Eucharistie les
dimanches et les jours de fête, ou plus souvent encore, même tous les jours. » (n°
1389).

Nous pouvons aussi ajouter que les personnes malades ou qui ne peuvent se
déplacer, peuvent demander à quelqu’un de leur paroisse de leur porter la
communion.

4.2. LES PECHES QUI DETRUISENT LE POUVOIR SACRAMENTEL DE

L’EUCHARISTIE EN NOUS

Ces péchés et pratiques détruisent en nous le pouvoir sacramentel de l’Eucharistie.


On peut citer le choix délibéré de rater la messe par paresse ou décider d’y
participer au moment qui nous conviendra le mieux autre que l’obligatoire. Ainsi
on fait passer Dieu en second plan transgressant déjà le premier commandement
du décalogue. On a aussi le refus de pardonner ou de demander pardon, les
superstitions, la cartomancie, la lecture de l’horoscope, les amulettes, la
nécromancie, l’ivrognerie, se droguer, se mettre en danger et mettre en danger la
vie des autres, priver l’autre de sa liberté qui est un manque de respect à la vie et
à la dignité humaine.

Nous avons aussi les relations prénuptiales, la fornication, l’adultère, la


pornographie, l’approbation des pensées sexuelles vulgaires, l’envie, les souhaits
de mal, se soustraire aux impôts, voler, nier les vérités, le mensonge, les ragots et
les calomnies.

4.3. LES FRUITS DE L’EUCHARISTIE EN NOUS

Abordé notamment dans les numéros 1391 à 1396, les fruits de la communion
sont l’union au Christ (n° 1391 et 1396), l’accroissement et renouvellement de la
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LE SACREMENT DE L’EUCHARISTIE

vie de grâce reçue au baptême (n° 1392), la charité vivifiée (n° 1394),
l’effacement des péchés véniels (n° 1394) et la préservation des péchés mortels
futurs (n° 1395).

Le numéro 1416 fait une synthèse des fruits de la communion : « La sainte


communion au Corps et au Sang du Christ accroît l’union du communiant avec le
Seigneur, lui remet les péchés véniels et le préserve des péchés graves. Puisque
les liens de charité entre le communiant et le Christ sont renforcés, la réception de
ce sacrement renforce l’unité de l’Eglise, Corps mystique du Christ. » (n° 1416)

5. CONCLUSION

Evangile de Saint Jean 6, 56 « Celui qui mange ma chair et boit mon sang
demeure en moi, et moi, je demeure en lui. »

L’Eucharistie occupe une place centrale dans la vie spirituelle des chrétiens,
symbolisant à la fois le sacrifice du Christ et la communion fraternelle entre les
fidèles. Sa célébration régulière est un acte de foi et de témoignage, rappelant aux
croyants l'amour et la grâce de Dieu manifestés à travers le Christ.

MEMBRES DU GROUPE

1. ADJIGNON Marie-Reine
2. HOUNDJO Francis
3. KABORE Modeste
4. SOKOU Parfait
5. TETEY Kodjo Barnabé-Adéodat
6. ZONOR Messanvi Jacques
7. ZOTOGLO Holali Augustine

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