Académique Documents
Professionnel Documents
Culture Documents
MQ 60640
MQ 60640
comparaison."
Mémoire
présenté
de l'Université Laval
pour l'obtention
Écoie de psychologie
UNIVERSITÉ LAVAL
Décembre 2000
The author has granted a non- L'auteur a accorde une licence non
exclusive licence allowing the exclusive permettant à la
National Library of Canada to Bibliothèque nationale du Canada de
reproduce, loan, distriiute or sell reproduire, prêter, distribuer ou
copies of this thesis in microfom, vendre des copies de cette thése sous
paper or electronic formats. la forme de microfiche/füm, de
reproduction sur papier ou sur foxmat
électronique.
mémoire. Je tiens égaiement à souligner à quel point M. Diguer fut pour moi un exemple tant au
qui ce travail n'aurait pas été possible. Je tiens à lui exprimer comment j'ai apprécié ses conseils,
peux que lui être reconnaissant de l'expérience dont il a si bien su me faire profiter, sans oublier
les nombreuses conversations qui m'ont permis de croire davantage en moi et en ce que je fais.
disponibiiité, son dévouement et la qualité de son jugement qui m'ont été si précieux lors de ma
Étienne Hébert pour leurs conseils et leur aide dans la mise en place de ce travail. Je tiens à
exprimer comment j'ai apprécié leur compréhension, leur efficacité, leur rapidité et leur
disponibilité en regard à la cotation du PODF. J'aimerais également remercier mon confrère Jean
Descôteaux sans qui la conception et la réalisation de mes analyses statistiques auraient été une
expérience davantage tortueuse. Je lui suis reconnaissant pour la disponibilité et l'aide qu'il m'a
fournie. l e ne peux passer sous le silence la collaboration de Lyne St-Pierre qui a su être
études. Sans vous, je ne serais pas où je suis et je ne serais pas qui je suis.
ainsi qu'à ma sœur Karine, pour avoir cru en moi et en mes capacités. Souvent à votre insu, vous
Je lui suis reconnaissant pour la présence, le support, les nombreux encouragements et les
Le premier but de cette étude consiste entre autres à vérifier si, comme le soutiennent
plusieurs auteurs, il existe à l'intérieur d'un groupe d'individus présentant une problématique
Form @iguer & Normandin, 1996) fut utilisé afin d'établir le diagnostic structural de la
démontrent que 9 sujets présentent une organisation névrotique de la personnalité alors que 35
sujets présentent une organisation de type limite, dont 16 de haut niveau et 19 de bas niveau. Le
second but de cette étude consiste à vérifier s'il existe une différence entre les relations d'objet
descriptions (Blatt et al., 1993) firent utilisés afin de mesurer les représentations d'objet et de soi
pathologie. Pour ce qui est des représentations d'objet, les analyses démontrent l'existence d'une
différence significative entre les groupes en ce qui concerne les dimensions Niveau conceptuel et
Ambivalence. Il apparaît que les individus qui présentent une pédophilie ont un niveau
conceptuel et un degré d'ambivalence moyen significativement plus faible que les individus
composant le groupe de comparaison. En ce qui concerne les représentations de soi, les analyses
Avant.propos .................................................................................................................................... i
...
Résumé.......................................................................................................................................... -111
..
Table des maueres.......................................................................................................................... iv
...
Liste des tableaux......................................................................................................................... viir
CADRE THEORIQUE................................................................................................................... 1
Introduction......................................................................................................................... 1
hétérogène?................................................................................................................ -17
personnalité ...................................................................................... 18
persomaltte...... ...................................................................-24
I
1.7 Une manque de connaissance concernant les relations d'objet des individus présentant
une pédophilie........................................................................................................ 34
Méthode........................................................................................................................................ -38
..
3.I Participants................................................................................................................. 38
3 -2 Procédure....................................................................................... -41
3 -3 Instruments...................................................................................... -42
. . .
4.1 Fidélite des mesures. ............................................................................................. -49
4.4.4 Analyse de variance sur les variables dépendantes de I'ASD .................... -54
Discussion...................................................................................................... -56
Conclusion générale........................................................................................... 64
Tableaux....................................................................................................................................... -65
Annexes........................................................................................................................................ -83
comparaison)................................................................................................................... -66
2. Résultats de l'entente interjuges pour les items du PODF (sujets présentant une
..
pédophilie). ............................................................................................................................. .-67
3. Indices d'entente et de fidélité intejuges pour la cotation des dimensions de 1'ORI.. ...........-68
4. Indices d'entente et de fidélité intejuges pour la cotation des dimensions de I'ASD.. ......... ..69
8. Résultats des tests univariés (ANOVAs) pour les variables indépendantes "Appartenance aux
L'engagement sexuel des adultes auprès des enfants existe depuis fort longtemps
(Carson & Butcher, 1992). Les Grecs anciens étaient reconnus pour avoir valorisé la
pédophilie et pour l'avoir pratiqué avec enthousiasme. Aussi, et ce jusqu'au début des années
80, la pédophilie était perçue comme n'étant que légèrement bizarre au sein de la société
occidentale moderne (Carson & Butcher, 1992). En général, ces activités sexuelles étaient
bien tolérées en raison du mythe largement répandu selon lequel les enfants ne souffraient pas
sexuel des adultes avec des enfants (Carson & Butcher, 1992). En effet, les spicialistes et la
population en général ont pris conscience des importantes blessures psychologiques que ies
pratiques sexuelles peuvent engendrer chez les enfants (Browne & Finfelhor, 1986). A cet
effet, Becker, J.V., Hunter, J.A., Jr., Stein, R-M., et Kaplan, M. S. (1989) et Herman (1990),
comme de nombreux autres observateurs, affirment que l'abus sexuel dans l'enfance est un
important facteur de risque lié au développement ultérieur chez l'adulte de troubles mentaux
plus grande chez les spécialistes et le public concernant les effets de l'abus sexuel auprès des
enfants semble pour le moins justifiée, mème si elle survient un peu tard dans l'histoire de
chez les jeunes victimes (Hall, 1996; Knight, R.& Rosenberg, R & Schneider, B., 1985).
Cependant, notre compréhension des personnes qui sont à l'origine de ces conséquences
demeure très limitée. En effet, il est surprenant et parfois incompréhensible pour les
spécialistes et le public en général que certaines personnes trouvent leur principal intérêt et
leur satisfaction sexuelle dans des pratiques qui débordent de celles considérées comme
socialement acceptables dans une culture donnée (Carson & Butcher, 1992). Pourîant, outre
cette première observation très superficielle, on comprend encore très mal les processus
Plusieurs auteurs (entre autres Blatt et Lerner, 1983 ;Kernberg, 1992) considèrent le
pédophilie. Ainsi, Kernberg (1992) affirme que la pathologie sexuelle adulte est la
recherche empirique n'a porté sur I'évaluation des relations d'objet de sujets présentant une
personnalité des adultes engagés dans des comportements pédophiliques à travers le concept
de relation d'objet. Pour ce faire, les relations d'objet d'un groupe de sujets présentant une
pédophilie sont étudiées à l'aide d'un groupe clinique de comparaison afin d'identifier si
celles-ci sont liées, comme le prétendent Blatt et Lemer (1983) et Kemberg (1992), à la
paraphilies, lesquelles sont définies comme étant des troubles sexuels caractérisés par des
intense pendant au moins six mois, qui impliquent 1) des objets autres que des humains, 2)
d'autres partenaires non consentant. Chez la majorité des individus présentant une paraphilie,
la présence de ces fantaisies sexuelles déviantes est obligatoire pour déclencher une excitation
érotique. De plus, la présence chez un individu de ces activités sexuelles inhabituelles est à
cette altération du fonctionnement distingue ainsi les activités sexuelles déviantes, de l'emploi
l'excitation sexuelle.
l'âge adulte (American Psychiatric Association, 1994). Par conséquent, ces troubles sont
habituellement chroniques bien que la fkéquence des fantaisies et des comportements tend à
décroître avec l'âge. Par contre, il est à noter que les comportements paraphiliques peuvent
conduites sexuelles préférées, des individus qui présentent une paraphilie peuvent choisir un
loisir, une occupation ou une profession qui les mettent en contact avec les stimuli désirés
(par exemple être pédiatre ou un Grand Frère pour un individu qui présente une pédophilie).
Pour les auteurs du DSM-IV, la pédophilie (qui est une forme de paraphilie) implique
(généralement âgé de 13 ans et moins) où l'agresseur a au moins 16 ans et est plus vieux que
l'enfant en question d'au moins 5 ans (American Psychiatric Association, 1994). Certains
individus peuvent être attirés exclusivement par des enfants alors que d'autres peuvent être
parfois attirés par des adultes. Aussi, certains individus qui présentent une pédophilie
3
préfèrent les garçons, d'autres les filles et certains sont excités aussi bien par les garçons que
par les filles. Cependant, il semble que la pédophilie impliquant les fillettes est plus souvent
signalée que celle dont sont victime les garçons. De plus, le taux de récidive des sujets ayant
une préférence pour les garçons est environ le double de celui impliquant une préférence pour
les fillettes.
Les activités sexuelles des individus présentant une pédophilie peuvent varier
considérablement selon les individus et prendre différentes formes. Par exemple, un individu
avec douceur. Un individu présentant une pédophilie peut aussi se livrer à la fellat:ion ou au
cunnilingus, pénétrer le vagin, la bouche ou l'anus de l'enfant avec ses doigts, des objets ou
son pénis. Les abuseurs sexuels expliquent souvent leurs comportements déviants par des
excuses ou par des rationalisations. De plus, ils menacent couramment l'enfant afin de les
empêcher de faire des révélations. Pour ce faire, ils peuvent être sensibles aux besoins de
I'enfant dans le but de gagner son affection et sa fidélité en espérant que celui-ci ne révèle pas
l'activité sexuelle.
De plus, les personnes qui présentent une pédophilie peuvent exercer leurs activités
sur des enfants de leur propre famille ou de familles extérieures. Dans ce dernier cas, ils
élaborent habituellement des techniques compliquées afin de susciter le contact avec ces
derniers. En effet, gagner la confiance de la mère de l'enfant, épouser une femme de qui ils
sont attirés par I'enfant, échanger des enfants avec d'autres individus qui présentent une
kidnapper peuvent faire partie de ces techniques (Amencan Psychiatric Association, 1994).
La série des DSM (Arnerican Psychiatric Association, 1952, 1968, 1980, 1987 et
1994) a toutefois fait l'objet de plusieurs critiques (Kemberg, 1984, 1989; Million, 1981).
Ces critiques mettent l'accent sur la faiblesse de ces outils diagnostiques, lesquels présentent
5
effet, ces instruments omettent de rendre compte de la dynamique interne qui caractérise les
personnes souffrant des troubles y étant décrit, ce qui nous privent d'une quantité importante
même façon que Le DSM, de nombreux modèles comportementaux (entre autre Barlow &
Abel, 1976; Marshali, Earls, Segal & Darke, 1983) et sociaux (Domerstein, 1984 ;
Malamuth, 1984; Malamuth & Brière, 1986; Russell, 1988; Murrin & Laws, 1990) ont tenté
s'intéresse plus particulièrement à l'étude des processus mentaux inconscients, peut s'avérer
utile à l'approfondissement de notre compréhension des troubles sexuels décrits dans le DSM
engagés dans des conduites pédophiliques. Elle permet entre autre une plus grande
distinction entre les individus présentant des conduites pédophiliques et ce, en fonction de
leur fonctionnement psychologique interne. Par conséquent, 1' observation d'une différence
entre les individus permet de poser un diagnostic psychologique plus précis, les modalités de
pour sa part fe terme général de "perversion" pour faire référence aux mêmes types de
rendre compte de la dynamique sous-jacente des activités sexuelles déviantes, ce qui permet
être une tâche complexe du fait qu'il faut l'envisager en termes mentaux plutôt qu'en termes
comportementaux.
ont été construits autour du concept de pulsion (Greenberg & Mitchell, 1983). Freud croyait
que les pulsions étaient la source motivationnelle ultime du psychisme humain et que la
(Greenberg & Mitchell, 1983). Dans sa première théorie pulsionnelle, Freud (1905) explique
psychologiquement intégrées sous le primat d'une zone érogène unique (Freud, 1905).
première étant caractérisée par des pulsions partielles orales sous le primat de la zone érogène
orale. Par la suite, une deuxième phase développement est caractérisée par la prédominance
des pulsions partielles anales en rapport avec la zone érogène correspondante. Ce n'est qu'à la
troisième phase du développement sexuel que ces puisions partielles (appelées prégénitales)
sont synthétisées sous le primat de la zone génitale (Freud, 1905). C'est à ce moment que le
développement aboutit à la vie sexuelle normale (que l'on retrouve chez l'adulte) où la pulsion
est au service de la fonction de reproduction (Freud, 1905). De plus, Freud (1905) aff~rme
que l'évolution de la sexualité chez l'enfant peut mener chez l'adulte soit à une sexualité
normale, soit à une névrose ou soit à une perversion. Il & m e qu'au cours du
détournement de leur but par une inhibition psychique, pouvant s'extérioriser alors sous la
forme d'une vie sexuelle normale ou sous la forme d'une névrose comportant des symptômes
Dans sa théorie, Freud postde également que les pulsions, antérieures à toute activité
Morisseîte et Normandin, 1997). Selon lui, le rôle de l'objet est en relation avec la décharge
des pulsions faisant de celui-ci le but de la pulsion, quelque chose qui lui sert de cible. Bien
que Freud ait fait référence au concept d'objet dans sa théorie des pulsions, il a orienté son
relation des pulsions avec les objets comme moins importante (Greenberg & Mitchell, 1983).
coïncide mal avec les théories contemporaines de la perversion (Kernberg, 1992). En effet,
suite aux travaux effectués auprès des enfants, plusieurs théoriciens (Jacobsen, 1964;
Kernberg, 1966) estiment que le modèle pulsionnel ne parvient pas à rendre compte
l'intérieur de ces travaux, on a observé chez des enfants une tendance innée qui les poussent
vers les objets, permettant ainsi de mettre en lumière la nature profondément objectale, plutôt
que pulsiomelle, du psychisme humain (Diguer et al., 1997). Ces observations ont provoqué
un mouvement allant du modèle pulsionnel vers une conception plus sociale de l'être humain.
différentes de celles de Freud, par des théoriciens appartenant à ce que l'on appelle l'École
des relations d'objet. Ces conceptions théoriques mettent l'accent sur les contributions
enfant (Kernberg, 1992). Pour sa part, Kernberg (1992) adopte une position théorique
intermédiaire laquelle intègre les pulsions et les relations d'objet. En effet, il élargit le
concept de pulsion de Freud à une conception plus relationnelle où les pulsions sont
impliquées dans les interactions de l'enfant avec sa mère, donc dans les relations d'objet.
Selon la conception de Kemberg (1992)' les pulsions se manifestent par l'activation d'une
constitue pas le but de la pulsion mais plutôt la source même de toute activité fantasmatique
et pulsionnelle (Diguer et al., 1997). Kemberg (1984) postule même que les processus
développent à partir des relations d'objet. Les travaux de Kernberg ont eu une grande
influence et le concept de relation d'objet occupe aujourd'hui une position centrale tant dans
les théories sur le développement normal de la personnalité que dans le développement des
psychopathologies (Blatt et Lerner, 1983). Bergeret (1974) & m e quant à lui que
l'évaluation des relations d'objet permet d'obtenir une vue d'ensemble du fonctionnement
psychique et social du sujet puisque ce type d'évaluation permet d'observer directement les
mécanismes de défenses et le type d'angoisse qui les active. Puisque ce sont les relations
d'objet qui activent ces processus et leur donnent une signification, l'étude de celles-ci est
l'évaluation la plus riche qu'on puisse obtenir sur la personnalité d'un sujet (Diguer et ai.,
Pour la psychanaiyse, les comportements des personnes significatives (des objets) d'un
individu sont considérés comme ayant une importance considérable sur le fonctionnement
construire et à organiser très tôt la psyché de celui-ci. Le concept d'objet est alors pour la
psychique. Mais comment quelque chose qui n'est pas à l'intérieur de la psyché peut-il le
devenir ? Freud (1922, lgS3a) s'est intéressé au processus d'identification afin de mieux
comprendre la façon dont l'appareil psychique se forme et quel rôle jouent les personnes
significatives dans le développement d'une structure mentale durable. Selon hi, Tétape
mentale initiale par laquelle un objet réel devient un concept psychologique (un objet interne)
est une perception de cet objet. Par la suite, une perception qui est retenue devient une trace
mnésique de l'objet et en terme mental, cette trace est investie par des pulsions.
Effectivement, l'enfant qui n'a au commencement que deux types d'expériences subjectives,
celles qui sont plaisantes, gratifiantes, confortables et associées à la sécurité et celles qui sont
affectif primitif représentant un dérivé pulsionnel. Comme l'explique Kernberg (1 986)' les
affects positifs dérivent d'expériences plaisantes et sont en relation avec les pulsions
libidinales, créant ainsi une constellation complètement différente des affects négatifs qui
dérivent d'expériences douloureuses et qui sont sous l'influence des pulsions agressives. Ces
expériences subjectives laissent donc des traces mnésiques dans l'appareil psychique et elles
sont alors organisées en deux ensembles d'impressions sensorielles, selon qu'elles sont
1986). Ainsi, le rôle que jouent les expériences affectives est primordial dans le
développement des relations d'objet d'un enfant car une expérience n'est significative pour lui
Comme le fait Kernberg (1986), Moore & Fine (1990) prétendent que le processus
processus intrapsychique par lequel des aspects de l'objet (en l'occurrence celui qui prend
soin de l'enfant) et de la relation avec lui (Hartmann, Kris & Loewenstein, 1949; Hartmann,
10
1950; A Freud, 1952) sont préservés a l'intérieur du soi de l'enfant comme faisant partie de
lui- C'est pourquoi Kernberg (1986) affirme que les expériences plaisantes ou déplaisantes
vécues par l'enfant dans l'interaction avec l'objet sont un aspect essentiel dans l'organisation
ainsi la valence active de l'introjection. Par la suite, c'est la valence des introjections qui
psychique (Kernberg, 1986). Ainsi, les expériences subjectives agréables sont investies par
des pulsions libidinales et ces expériences prennent alors place dans l'appareil psychique sous
des introjections possédant une valence positive. Elles tendent par la suite à se fiisionner avec
former Ies représentations des "bons objets". De plus, les introjections qui prennent place
dans I'appareil psychique sous la valence négative, suite à l'investissement par des pulsions
formant ainsi les "mauvais objets" (Kernberg, 1986). Ainsi, Les introjections activées sous
l'influence de pulsions libidinales sont construites séparément des introjections activées par
une valence négative sous l'influence de pulsions agressives (Kernberg, 1986). Ces
traces mnésiques sous l'influence des dérivés pulsionnels. Ainsi, à mesure que d'autres
expériences subjectives s'associent avec des objet primaires, les représentations d'objet
commencent a se former (Sandler et Sandler, 1986). Cependant, ce n'est que plus tard dans le
ou sont associées à des souvenirs agréables ou désagréables (Arlow, 1986). À ce moment, les
Selon la théorie libidinale, ce qui est investi par L'énergie psychique n'est pas une
chose ou une personne extérieure mais bien la représentation mentale de cette chose ou de
cette personne (Arlow, 1986). Les relations d'objet, qui sont pour Laplanche et Pontalis
(1967) le résultat complexe d'une certaine organisation de la personnalité, sont vues par
Sandler et Sandler (1986) comme étant des relations intrapsychiques dépeintes à travers des
représentations mentales- Donc, un groupe de traces mnésiques, qui est appelé "le monde
intérieurement une variété d'expériences avec le monde extérieur et est organisé de façon
Cependant, les traces mnésiques de l'objet ne sont pas une réplique objective de l'objet
réel car la perception, qui est une fonction du moi, est toujours influencée par les expériences
passées et l'état psychique actuel du sujet (Compton, 1995). En effet, ce monde interne des
représentations d'objet ne reproduit jamais de façon exacte le monde des personnes réelles
avec qui un individu a établi des relations dans le passé et dans le présent (Kernberg, 1986).
Ce monde n'est pour Kernberg qu'une approximation toujours grandement influencée par les
11est important de souiigner que ce qui est intemalisé sous forme de trace mnésique
n'est pas seulement une image ou une représentation de I'autre (de l'objet) mais la relation
entre le soi et I'autre sous la forme d'une représentation de soi en interaction avec une
représentation d'objet (Kemberg, 1976, 1980, 1984). En effet, les relations d'objet, qui sont
pour Kemberg (1986) les unités structurelles de l'appareil psychique en général, sont la
reproduction et la fixation dans la psyché d'une interaction avec l'environnement par le moyen
12
d'objet, b) une représentation de soi en interaction avec cet objet et c) une valence affective de
l'interaction. Ainsi, les processus d'intenialisation primitifs ont une caractéristique dyadique,
c'est-a-dire une polarité "soi" et une polarité "objet". En effet, toute intemalisation implique
non seulement une internalisation de l'objet sous forme de représentation d'objet, mais aussi
une internalisation de l'interaction du soi avec cet objet sous forme de représentation de soi
(Kemberg, 1980).
Comme mentionné plutôt, la nature envahissante des états affectifs primitifs est à
l'origine de la valence de même que du type d'organisation des introjections dans l'appareil
psychique (Kemberg, 1986). Aussi, comme l'a constaté Kernberg (1986), les introjections
positives et négatives du jeune enfant sont gardées complètement séparées dans son appareil
psychique. Mais qu'est-ce qui explique que les introjections de valences opposées demeurent
séparées dans la psyché ? Quel processus mental entre en jeu pour effectuer cette séparation ?
Kernberg (1986) explique ceci par l'utilisation d'un mécanisme de défense, appelé le clivage,
qui sépare activement les introjections de valences opposées, soit les représentations de soi et
d'objet contraires. Étant donné les capacités intellectuelles et perceptives limitées de l'enfant,
le clivage est un mécanisme de défense primitif utilisé par celui-ci afin de le protéger contre
l'anxiété émanant de la peur de contamination des introjections positives (des "bons objet
internes") par des introjections négatives (des "mauvais objet internesu)(Kemberg, 1986).
Ainsi, lorsque le clivage est actif, le moi présente seulement des introjections positives car la
nature douloureuse des relations d'objet possédant une valence ~égativeaugmente l'anxiété de
contamination chez l'enfant. Pour assurer le clivage et ainsi éviter cette angoisse, l'enfant
projette sur des objet extérieurs l'agressivité qui se trouve sous forme d'introjections négatives
13
(Kernberg, 1986). Ainsi, les objets sur lesquels cette agressivité est projetée deviennent les
"mauvais objets" et aussi longtemps que le degré de projection des représentations de soi et
d'objet est élevé, un monde dangereux d'objet persécutant est perpétué (Kernberg, 1986).
Le clivage interfëre donc, non seulement avec l'intégration des affects, mais aussi avec
positifs et négatifs des représentations de soi et des représentations d'objet (Kemberg, 1986).
En effet, étant donné que les affect sont inséparablement liés aux relations d'objet, le clivage
du moi sépare non seulement les affects contradictoires mais aussi les relations d'objet
d'objet non intégrées à l'intérieur de l'appareil psychique. Ce n'est généralement que plus tard
que les représentations mentales opposées du soi et des objets sont respectivement intégrées à
I'intérieur d'un concept spécifique et unifié de sa propre personne et à l'intérieur d'un concept
spécifique et unifié d'une personne du monde extérieur (Arlow, 1986). Simultanément, les
décrite comme étant La "position dépressive". Ces représentations pourront alors être
investies ou associées autant a des souvenirs agréables qu'à des souvenirs désagréables
(Arlow, 1986). Ainsi, l'intégrité du moi est moins altérée par le clivage dans cette étape du
origine à ce que deviendra le moi comme structure intégré (Kernberg, 1986). C'est pourquoi
Kernberg affirme que les représentations de soi et d'objet non intégrées sont les vestiges des
processus normaux d'introjection où le clivage est non seulement une opération défensive très
prend place dans l'appareil psychique à un niveau de base du fonctionnement du moi dans
lequel le clivage est le mécanisme de défense prédominant (Kernberg, 1986). Ce n'est qu'à un
niveau plus avancé, une fois que d'autres mécanismes de défenses plus matures ont remplacé
le clivage, que les éléments clivés sont intégrés en des relations d'objet dites intégrées.
Bien qu'il y ait, à l'intérieur des introjections primitives, une séparation active entre les
valences positives et négatives des représentations de soi et d'objet' il n'y a pas au tout début
d'objet (Jacobson, 1964). Les "objets internes" sont à ce moment constitués d'introjections où
les représentations de soi et d'objet sont fisionnees et non différenciées (Kernberg, 1986).
Effectivement, dans l'étape la plus primitive du développement du moi, I'objet n'est pas
1988). L'objet fait partie d'une expérience physiologique et affective diffise et est investie
représentations de soi et d'objet sont fusionnées (Kemberg, 1986). Par conséquent, il n'y a
aucune différenciation entre les représentations de soi et d'objet et il n'y a aucune frontière
une reconnaissance à l'intérieur du moi de la différence entre les représentations de soi et les
contrôle moteur et de l'organisation de sa mémoire, que l'enfant est en mesure d'effectuer ces
réapparition de L'objet amène !'enfant à percevoir que la gratifications de ses besoins provient
comme entité distincte de cette expérience (A. Freud, 1946). Les représentations de soi et
d'objet deviennent alors plus définies et l'objet est perçu comme étant séparé de l'expérience
de plaisir ou de douleur, comme une entité distincte @latt et al., 1988). Étant donné que les
propriétés internes ou externes manifestes, l'enfant peut vivre une ambivalence et des
contradictions considérables face à I'objet (Blatt et al., 1988). En effet, devant des
intégrer émotivement ces expériences à t'intérieur d'un objet total (Blatt et ai., 1988).
davantage articulées car l'enfant est de plus en plus en mesure d'intégrer les contradictions à
l'intérieur d'un objet total (Blatt et al., 1988). Les représentations de l'objet deviennent alors
davantage conceptuelle et abstraite, étant basées sur des caractéristiques non manifestes de
l'objet. Ainsi, Les représentations à ce niveau de développement sont d'une plus grande
stabilité et continuité car même si l'objet est absent du champ perceptuel de l'enfant, celui-ci
devierinent plus différenciées, intégrées et précises (Blatt et al., 1988). Elles passent de
représentations globales, basées sur une séquence d'actions associées avec la satisfaction des
besoins de l'enfant, à des représentations plus différenciées, puis finalement à des
Comme Blatt et al., (1988)' Arlow (2986) postule que les relations d'objet constituent
une expérience interne persistante et structurée, même en l'absence de l'objet dans la réalité
extérieure. C'est pourquoi l'école des relations d'objet conçoit les relations humaines comme
formatrices de l'appareil psychique et tente par le fait même d'expliquer les comportements et
les relations des humains sur la base des processus mentaux, c'est-à-dire à partir du concept
Ceci renvoi à une idée introduite par Freud (1915) qu'une trace mnésique d'un objet
sert de modèle pour de futurs investissements auprès d'objets. Ce concept implique un aspect
durable en ce sens que les représentations d'objet formées durant l'enfance servent de modèles
tout au long de la vie (Freud, 1915). Effectivement, tôt dans le développement, les niveaux
initiaux des représentations se développent à l'intérieur de relations dans lesquelles les parents
prennent soin de l'enfant (Blatt et al., 1988). Selon Blatt et al. (1988), ces dernières sont alors
généralisées par la suite afin de servir de modèle pour toutes interactions ultérieures (Blatt et
al., 1988).
Effectivement, les changements dans les représentations mentales a travers le temps sont des
l'interaction entre les capacités internes de l'individu et ses expériences avec les personnes
17
significatives de son environnement (Blatt et al., 1988). De plus, toujours selon Blatt et al.
seulement avec la maturation cognitive de l'enfant, mais aussi avec l'aide de personnes
C'est donc dire que, si les relations d'objet servent de modèles pour les interactions
ultérieures d'un individu avec des personnes de son environnement, ce dernier répète de façon
déguisée ses relations d'objet primitives enracinées dans son appareil psychique depuis
l'enfance (Sandler et Sanler, 1986). Selon Winnicott (195£9,la plupart des psychopatologies
graves, dont la pédophilie, doivent être considérées en fonction de cette répétition de relations
passées. Ainsi, cette importance des relations d'objet dans l'organisation de l'appareil
psychique permet de mieux comprendre les effets dommageables que peuvent engendrer les
soi et d'objet (Stolorow, 1979). Selon Stolorow (1979), une appréciation du rôle de ces
également une meilleure compréhension de !a pathologie sexuelle adulte, entre autre celle de
la pédophilie.
hétérogène?
Dans l'étude et leurs tentatives de définir les perversions, les experts ont longtemps
Toutefois, de plus en plus de recherches psychanalytiques font état que la perversion ne peut
se limiter à une structure unique, mais renvoie plutôt à une variété de structures (Demoulin et
al., 1973; McDougalI, 1980;Schorsch et al., 1990). En effet, I'étude des relations d'objet et
différences qui existent entre les individus présentant des comportements pervers. De ce fait,
a 1' heure actuelle, plusieurs spécialistes (entre autres Kernberg, 1996; McDougall, 1980;
Socarides, 1988) considèrent qu'il existe différentes catégories d'individus présentant une
perversion. De ce fait, Les cliniciens ne doivent pas considérer dans leurs diagnostics les gens
présentant des conduites perverses comme sensiblement identiques et les considérer comme
étant gouvernés par la même dynamique provenant des mêmes expériences de l'enfance
(Stoller, 1991).
Certains chercheurs (Kemberg, 1975, 1984, 1992 ; Soccarides, 1988) ont entrepris
structures et de l'origine des perversions. Pour sa part, Kernberg (1992) conçoit la perversion
à travers son modèle général de la personnalité, qui délimite celle-ci en trois niveaux
réalité et les relations d'objet) lesquelles varient selon la maturation psychologique. Cette
des différences a travers les trois organisations de la personnalité et les perversion y étant
associées.
S'inspirant de la théorie des relations d'objet de Kernberg et sa relation avec les phases
qui implique un conflit entre les trois instances de l'appareil psychique (le ça, le moi et le
formation du symptôme et 5) d'un inventaire des fonctions du moi incluant les relations
d'objet. La classification de Socarides, qui dérive d'une étude clinique sur des patients
présentant une perversion, démontre également qu'une même pathologie sexuelle peut avoir
différentes dynamiques internes selon les individus. En effet, il affirme que les
comportements pervers nécessaires à l'apaisement des confiits inconscients existent à tous les
niveaux du développement du moi, du plus primitif au plus haut degré d'organisation. Selon
Socarides (1988), il existe une grande variété de comportements pervers car les pulsions cpi
motivent une activité perverse sont différentes selon le niveau de développement du moi d'où
elles émergent. Par exemple, une activité perverse œdipienne émerge d'une organisation
Pour sa part, Kernberg (1992) partageant l'avis de Freud, affirme que les différentes
fantaisies et activités perverses constituent une part essentielle de la sexualité humaine et ce, à
comme Socarides (1 988), Kemberg (1992) prétend qu'il existe de grandes différences entre
(1988), on ne peut intégrer toutes les conduites perverses à l'intérieur d'une seule catégorie
psychotiques de la personnalité. Par conséquent, la gravité de la pathologie, allant des cas les
plus graves de psychoses jusqu'à la normalité, dépend de l'organisation du moi du sujet, donc
du niveau de maturité de ses défenses, de ses relations d'objet et de son Surmoi (Kemberg,
1992).
Pour ce qui est du surmoi, Kemberg (1992) affirme que plus il est primitif, plus la
(Kemberg, 1992). Par contre, dans des circonstances normales où le surmoi est mature,
l'agressivité (qui est une composante essentielle de toute sexualité, même normale) est
1992). Les fantaisies agressives impliquées dans les relations amoureuses matures
deviennent alors un aspect important des jeux et activités sexuelles comme étant une source
intense d'excitation sexuelle (Kemberg, 19%). Ceci fait donc référence à l'apport de
masochistes) rendu possible par un surmoi mature lequel tolère l'expression de la sexualité
infantile perverse comme faisant partie de la vie sexuelle (Kemberg, 1992). Enfin,comme le
fait Kemberg, Stoller (1985) reconnaît qu'une touche d'hostilité et qu'un désir d'humilier fait
partie d'une sexualité normaIe dans les cas où le comportement sexuel est au service de
l'établissement d'une relation intime stable. C'est pourquoi Kernberg (1992) affirme que le
pronostic de la perversion est entre autre déterminé par le degré de pathologie du surmoi, un
meilleur pronostic étant prévu plus on se dirige vers des organisations de la personnalité
Kernberg (1992) considère égaiement que la qualité des relations d'objet est
dépendante du niveau d'organisation du moi des individus (Kernberg, 1980). Dans le cas de
sujets présentant une pédophilie, leurs fantaisies et leurs activités sexuelles perverses
niveaux primitifs d'organisation du moi. C'est pourquoi Kernberg (1992) est d'avis que la
classification des pathologies sexuelles (dont la pédophilie) devrait considérer les relations
d'objet, cette classification ne pouvant être basée uniquement sur les mécanismes de défenses
névrotique de la personnalité peut être bien comprise à l'intérieur de la théorie proposée par
Freud (1927, 1940% l94Ob). Ce dernier définit la perversion comme étant une déviation
permanente et obligatoire de la normalité, déviation concernant les buts sexuels et/ou les
objets requis afin de parvenir à l'orgasme. Dans cette théorie, une pulsion partielle (orale ou
anale) sert de défense contre un conflit névrotique sous-jacent (un complexe d'adipe non
d' CEdipe.
perversion continue d ' o f i r une bonne compréhension de la dynamique des patients engagés
dans des conduites sexuelles déviantes. Toutefois, ce cadre théorique n'est valide que pour
ceux qui présentent une organisation névrotique de la personnalité. Pour de tels individus, ce
sont leurs fonctions inconscientes d'inhibition du surmoi (ce dernier étant intégré bien
perverse- Selon Kernberg, la structure perverse constitue une défense contre les confiits
de ses relations d'objet (Kernberg, 1992). Par exemple, l'agressivité est exprimée a travers
Socarides (1988) affirme quant à lui que la perversion de type cedipienne ne constitue pas une
transitoires et non structurés. Seion Socarides (1988), ce type de perversion ne constitue pas
une véritable perversion car elle est seulement une forme différente de comportements
sexuels déviants qui apparaît de façon secondaire suite à une régression temporaire à une
personnalité) et peut être traitée de la même façon qu'une névrose (Panel, 1970). En fait, la
perversion œdipienne est aussi pour Socarides le résultat d'un échec dans la résolution du
tous deux à l'adoption d'une position œdipienne négative (soumission sexuelle envers le
parent du même sexe) et à une régression préadipienne partielle à des conflits anaux et oraux.
Effectivement, la perversion de type œdipienne est causée selon Socarides par un mécanisme
La perversion de type œdipienne est donc un patron sexuel flexible où l'engagement dans des
conduites perverses n'est pas obligatoire. Toutefois, Socarides (1988) est à même de
reconnaître qu'il y a des cas de perversion œdipienne prononcés où les actes sexuels sont
23
obligatoires et nécessaires afin d'atteindre une satisfaction sexuelle et afin d'éviter l'anxiété
organisation névrotique de la personnalité. Tout comme Kernberg, nous croyons que les
chez ces derniers. Cependant, il en est autrement en ce qui concerne les comportements
ces individus n'est pas en mesure de tolérer des passages à l'acte répétés dans le but de
satisfaire des fantasmes sexuels déviants. À l'instar de Socarides, nous croyons que ces
passages à l'acte se produisent seulement lors de périodes d'importants stress pour l'individu
niveau inférieur de son développement (stade prégénital). Lors de cette régression, l'individu
utilise des mécanismes de défenses primitifs (tels le clivage et le déni), propres au stade
"tolérer" le passage à l'acte pendant une longue période de temps, un intense sentiment de
chez ces individus d'un surmoi plus mature et d'une capacité à être empathique avec la
culpabilité et de l'empathie est défaillante chez les individus présentant une organisation
limite de la personnalité, ce qui permet des passages à l'acte plus fréquents. Bref, bien que
vie fantasmatique perverse très active et nécessaire à leur satisfaction sexuelle, leur surmoi
fieine considérablement le passage à l'acte pervers, ceux-ci devenant très peu fréquents.
empiriques devront être menées sur le sujet afin de parvenir à une meilleure conceptualisation
Étant donné que l'agressivité est exprimée par des formations réactionnelles et qu'elle
est bien contrôlée, les relations d'objet des individus présentant une perversion œdipienne ne
sont pas détériorés (Socarides, 1988). La non détérioration des relations d'objet de ces sujets
se manifeste par une compréhension en profondeur d'eux-mêmes et des personnes qui leurs
sont significatives (Kemberg, 1980). Leurs relations d'objet sont totales, c'est-à-dire quelles
reflètent une intégration des aspects "bons" et "mauvais" des autres et d'eux-mêmes
(Kemberg, 1980). De plus, ces individus possèdent un bon contact avec la réalité car leurs
représentations de soi et d'autrui sont bien dinérenciées et parce qu'ils présentent un concept
de soi et des frontières du moi bien établies. Enfin,cette non détérioration des relations
d'objet des individus présentant une pédophilie de type œdipienne est un élément qui favorise
1988)-
mécanismes de défense, des relations d'objet et un surmoi plus primitifs et archaïques que les
Kemberg (1992) met l'accent sur le rôle centrai de l'agressivité dans I'etiologie et la
25
En fait, Kemberg (1975) a décrit dans ses travaux antérieurs que la projection de
l'intense agressivité prégénitale de l'enfant (surtout orale) sur ses figures parentales est
ses figures parentales, spécialement celle de la mère, qui est alors perçue comme
potentiellement dangereuse (Kemberg, 1992). Étant donné que l'enfant perçoit en fantaisie
ses parents comme une unité, la haine ressentie à l'égard de sa mère s'étend par la suite à son
père. La contamination de l'image du père produit une image père-mère dangereuse. Ceci a
alors pour conséquence le développement chez l'enfant chme perception de toutes relations
sexuelles comme étant dangereuses et infiltrées par l'agressivité (Kemberg, 1992). En effet,
la projection des conflits primitifs conduit à une distorsion des fantaisies de la scène primitive
laquelle devient perçue sous forme de haine et généralisée à toute forme d'amour. Cet excès
d'agressivité conduit à une perception de l'image du rival œdipien comme ayant des
exagérée (Kemberg, 1992). Toujours pour lutter contre la rage primitive, les individus
relation œdipienne positive et l'objet d'amour homosexuel dans le cas d'une relation
œdipienne négative. Une chute possible de cette idéalisation peut être observée, une relation
d'objet positive passant à une relation d'objet négative (ou d'une négative à une positive) dans
l'anxiété de castration. L'agressivité est alors contrôlée par le clivage du moi et l'alternance
des relations d'objet, lesquels protègent le sujet contre l'invasion de cette intolérable
agressivité (Kemberg, 1992). Ainsi, la dynamique décrite par Kemberg à propos des
tek individus, mais les intègre plutôt à son modèle général de Ia personnalité.
Pour sa part, Socarides (1991) observe chez les individus qui présentent une
perverse devient un moyen pour eux de se libérer de ceux-ci. Socarides (1959) a remarqué
que les comportements pervers apparaissent au moment où un individu veut satisfaire ses
besoins d'amour envers la mère et éliminer ses pulsions agressives qui menacent de la
détruire. Ceci est accompli par l'incorporation d'un bon objet (en l'occurrence l'enfant qui est
un substitut de la mère), ce qui maintient la relation avec les objets et préserve fe soi à travers
une relation fusionnelle. Les hstrations primitives et l'agressivité conséquente jouent donc
personnes significatives pauvrement intégré (Kernberg, 1980). En effet, ces patients sont
incapables de maintenir une perception d'eux-mêmes stable et cohérente dans le temps. Ceci
se manifeste par un sentiment chronique de vide, par une perception de soi et des autres
contradictoires, par des comportements contradictoires que le patient est incapable d'intégrer
diffision de l'identité est détectée par l'inhabilité du patient à exprimer au clinicien ses
27
interactions significatives avec les autres et par la faiblesse dans sa capacité de se décrire et de
Aussi, la qualité des relations interpersonnelles des sujets iimites est gravement affectée
(Kemberg, 1980). En effet, ces patients possèdent généralement des relations superficielles et
d'intérêt, de tact et ont une difficulté à maintenir une relation quand elle est envahie par la
fhstration et les conflits. De plus, ces patients sont incapables d'atteindre la constance de
l'objet qui est la capacité de maintenir une représentation du bon objet sous l'impact de la
hstration occasionné par ce dernier. Ils possèdent des relations d'objet partielles où les
aspects d'une relation d'objet totale sont dissociés (clivés) en composantes opposées
(Kernberg, 1980). En effet, ils perçoivent les autres comme "tout bon" ou "tout mauvais".
opposées amène de l'anxiété à cause du danger de contamination des bonnes relations d'objet
par les mauvaises. Le clivage devient alors l'opération défensive majeure contre cette anxiété.
personnalité, les patients borderline ont la perception d'être distincts des autres car la frontière
entre le soi et autrui est établie, ce qui démontre un bon contact avec la réalité (Kernberg,
1980). Enfin, ces patients font preuve d'un contrôle pulsionnel déficient, d'une alternance
d'objets des patients limite sont détériorées. Par conséquent, le pronostic de ces derniers est
moins favorable que celui des patients présentant une perversion de type œdipienne
(Socaides, 1988).
28
niveau", comprend des individus qui présente les dimensions psychoIogiques mentionnées à
la section précédente, c'est-à-dire une diffüsion de l'identité, des relations d'objets détériorées
et des défenses primitives. Ces individus présentent généralement une grave pathologie des
fonctions du surmoi, qui se manifeste à des degrés différents à l'intérieur de troubles tels la
probablement à ce que Socarides (1988) appelle "la perversion préœdipienne de type II".
Selon Socarides, cette sous-catégorie constitue une vraie perversion car elle est due à une
l'émergence de conflits œdipiens avec une régression à des phases plus primitives. Dans ce
psychologiques que les individus présentant une organisation limite de bas niveau a
moi et du surmoi. De ce fait, les individus qui présentent une organisation limite de haut
niveau sont capables d'une adaptation sociale relativement satisfaisante et d'intimité dans leur
perversion préœdipienne de type 1". Dans celle-ci, Socarides soutient que le tableau clinique
dénote des conflits œdipiens en surface qui masquent des conflits préœdipiens plus profonds
et importants. De plus, la régression dont font preuve ces patients n'implique pas une
détérioration importante des relations d'objet et des fonctions du moi. En effet, bien que
l'anxiété de séparation soit présente, le soi de ces sujets est presque séparé de l'objet, ces
derniers faisant preuve d'un bon contact avec la réalité. Aussi, encore que ces sujet: clivent
les aspects des représentations de soi et d'objet, leurs principdes défenses demeurent le
Socarides (1991) observe que dans la majorité des cas, les patients qui présentent une
Effectivement, Mayer (1985) a r m e que les personnes qui présentent une pédophilie
perpétuent l'abus et continuent de nourrir leur haine envers ceux qui les ont initialement
abusés en déplaçant leur propre rage sur des enfants. De la même façon pour Stoller (1975)'
la perversion, incluant la pédophilie, est une forme érotique de la haine, un fantasme mis en
acte nécessaire a la satisfaction sexuelle et dont la principale motivation est L'hostilité. Cette
dernière prend alors la forme d'un fantasme de vengeance masqué dans les actes de
pédophilie transforme donc, par déplacement sur des enfants, la haine en victoire sur ceux qui
Toutefois, le fait d'avoir été abusé en bas âge ne peut expliquer à lui seul l'origine de
la pédophilie (Aubut, 1993). Effectivement, comment expliquer que les actes d'agressions
sexuelles sont majoritairement commis par des hommes alors que les fillettes sont davantage
Influencé entre autre par les contributions de Kernberg (1984), Dorr (1998) affirme
présentant une organisation limite de la personnalité, peut améliorer notre compréhension des
sujets présentant une pédophilie et ainsi guider le diagnostic et le traitement de ces patients.
Kernberg (1984) le suggère, le sentiment de vide interne dont font preuve les psychopathes
les amène à vivre de la rage. Par la suite, cette rage est noume par l'envie, une envie pour ce
que les autres sont, c'est-à-dire des êtres humains avec un concept de soi authentique plutôt
osensés et convoitent ainsi le côté humain des autres, d'où leurs tentatives de s'approprier
etlou de dévduer autrui. Dans tous les cas, le comportement qui en résulte est la prédation, la
d y a pas de corsidération pour l'objet et ou il n'y a pas de remords suite à cet acte de
prédation.
Don (1998) observe aussi qu'à l'intérieur de leur dynamique, les psychopathes et les
personnes présentant une pédophilie présentent tous deux des déficits similaires au niveau des
fonctions du moi ou ils emploient les mêmes défenses primitives (entre autre le clivage, Ie
Woodhall(l986) a démontré que les psychopathes ont un contact avec la réalité déficient, lui
aussi une fonction du moi. Chez les sujets présentant une pédophilie à un niveau limite de la
pédophilie à un niveau limite de la personnalité peut être compris dans ies buts de dominer,
d'utiliser et de subjuguer quelqu'un au service du soi grandiose. Effectivement, ces buts sont
les mêmes a la seule différence que I'objet de la prédation chez la personne présentant une
pédophilie est un enfant et que le comportement pédophilique est en soi sexuel @on; 1998).
De même que Dorr, d'autres auteurs convergent dans le même sens lesquels &ment que le
sexe n'est pas la motivation première dans les crimes sexuels mais que plutôt, les besoins de
psychopathique avant tout (Prendergast, 1991; Wiederholt, 1992). De plus, Mayer (1985)
affirment que les individus présentant une pédophilie à un niveau limite de la personnalité
voient les enfants comme des objets ou des possessions sans droit. En effet, ces derniers
ignorant des conséquences de l'abus sur l'enfant (Dorr, 1998). Tout comme les psychopathes,
personnalité ont des déficits significatifs au niveau de leur relation d'objet où leur plaisir
dérive du pouvoir et du contrôle qu'ils exercent sur les gens, lesquels sont vus comme des
conduites sexuelles engagées envers des enfants. Cependant, bien que les caractéristiques
psychopathique ne peut jouer qu'un rôle minime dans l'explication de certain cas de
pédophilie, ce qui fait de cette dernière, comme la majorité des entités psychiatriques, un état
hétérogène (Dorr, 1988). En effet, il est dificile voue impossible d'envisager que la
32
pédophilie soit présente chez tous les individus psychopathes, ce qui suggère donc que des
éléments autres que des aspects psychopatiques peuvent jouer un rôle important dans
l'étiologie de la pédophilie.
Enfin, on peut s'attendre a ce que les individus qui présentant une pédophilie et chez
qui la psychopathie est la dynamique qui les sous-tendent soient plus violents que ceux dont
la psychopathie n'explique pas ou ne joue qu'm rôle minime dans l'explication de leurs
comportements sexuels engagés avec des enfants. En effet, étant donné l'agressivité primitive
et archaïque et la pathologie du surmoi que l'on retrouve chez ies psychopathes, la violence
chez ces individus risque d'être importante du fait de l'expression directe et ego-syntone de
organisation du moi plus primitive et moins évoluée que celle des individus organisés à un
niveau limite de la personnalité. Ces sujets présentent une pseudo-sexualité car ils font
preuve d'un investissement à un niveau oral et anal plutôt qu'à un niveau génital adulte de la
sexualité. Cette pseudo-sexualité peut s'expliquer par l'hypothèse qu'offre Socarides (1988)
des individus qui présentent une schizoperversion (qui est la coexistence de la schizophrénie
et de la perversion). En effet, Socarides affirme que ces derniers font preuve d'une fixation à
protège contre une peur de dissoiution des représentations du soi z i travers un engouffrement
par la mère et par une fùsion somatopsychique. Selon Socarides (1988), ces sujets possèdent
prononcée a la mère et présentent aussi de graves difficultés dans les relations avec le sexe
sont habituellement très dangereux lorsqu'ils pratiquent une activité sexueile avec un enfant
33
(Kemberg, 1992). L'expression directe de leur agressivité peut amener ces patients à
commettre des meurtres causés par leurs délires. Cette expression directe de l'agressivité
primitive chez ces patients est engendrée par l'absence de contact avec la réalité et par la non
frontière entre les représentations de soi et les représentations d'objet laquelle résulte en une
confusion entre elles. L'identité du soi devient alors commune avec celle de l'objet, d'où le
à un niveau primitif, devient une tentative pour établir une distame par rapport à cette
l'agressivité projetée sur lui, doit par la suite être détruit étant donné qu'une différenciation par
un effort certain afin de permettre une compréhension des dynamiques et des pathologies des
Cependant, on ne peut en dire autant concernant l'effort mis en œuvre afin de mieux expliquer
proposent un cadre théorique de la perversion selon les trois structmes de la personnalité, ils
ne s'avancent pas sur l'origine spécifique d'un comportement pervers dans le développement
d'un sujet. En effet, pourquoi certains individus, qui présentent une même dynamique
comportement pervers ? Qu'est-ce qui, dans la dynamique d'un sujet, fait que ce dernier
Les raisons pour lesquelies un individu préfere un type de fantaisies perverses plutôt qu'un
muettes à ce propos et laissent donc la question sans réponse. Étant incapables de généraliser
leurs observations à plusieurs sujets, certains auteurs tente de remédier à cette lacune en
dynamique de chacun de leur patient. Étant danné cette difficulté apparente à généraliser des
puisse tenir compte de l'étiologie spécifique des comportements pervers et qui puisse en
même temps les distinguer quant à leur nature. De sorte que, les travaux et études de la
majorité des auteurs traitent davantage de la perversion en général plutôt que d'un
frappante. Une étude psychanalytique complète à ce sujet est rare sinon absente, même si la
1.7 Une manque de connaissance concernant les relations d'ob-iet des individus rés entant
Même si l'on reconnaît que les fantaisies et les activités perverses expriment des
niveaux primitifs de relations d'objet (Kemberg, 1992), aucune recherche empirique n'a porté
sur l'évaluation des relations d'objet de sujets présentant des conduites pédophiliques. tant
35
développement des relations d'objet (Blatt et al., 1988). De ce fait, plusieurs procédures
élaborées afin d'évaluer entre autre le concept de relation d'objet. Ces procédures d'évaluation
toutefois un phénomène relativement récent (Diguer et al., 1997). En effet, c'est dans un
Menninger (Barber et Diguer, 1993), que furent élaborés des instruments dans le but de
mesurer empiriquement les relations d'objet. Parmi ceux-ci, le Bell Object Relations and
Reality Testing hventory (BORRTI)de Morris Bell (1991), Le Ego Function Assesment
Luborsky (1984) et lrObjectRelation Inventory (ORI) de Blatt et al., (1 988) fiirent élaborés
@liguer et al., 1997). Pour sa part, I'Object Relation Inventory offke les avantages de fournir
une bonne fidélité intejuges, de ne pas être une procédure d'évaluation auto-révélée et de
fournir d'importantes informations cliniques à propos des sujets. Il fit développé par Blatt et
al. (1988) afin d'évaluer l'organisation des relations d'objet. Cet instrument permet d'évaluer
36
efficacement celle-ci à travers des descriptions verbales des personnes significatives des
sujets. L'évaluation des relations d'objet à l'aide de 1'Object Relation Inventory ce fait i
partir de L'analyse des pensées et des verbalisations utilisées par les sujets à l'intérieur de leurs
descriptions (Diguer et al., 1997). Il est possible de supposer que ces descriptions mettent en
qu'ont les sujets d'eux-mêmes et des autres (Diguer et al., 1997). De cette mesure empirique
des relations d'objet que présente un individu, une évaluation de la correspondance entre
celles-ci et celles appartenant à une catégorie de reiations d'objet tirée d'une théorie
psychanalytique est effectuée. Dans le cas de cette présente étude, cette correspondance est
réalisée à l'aide du modèle de la personnalité de Kemberg, c'est-à-dire selon que les relations
personnalité.
37
Objectifs et hypothèses
Pour ce faire, une comparaison des représentations de soi et d'objet d'un groupe de sujets
présentant une pédophilie et d'un groupe de comparaison est effectuée en tenant compte de
l'hypothèse selon laquelle la pédophilie est liée à des représentations de soi et d'objet plus
façon plus précise, elle vise à confirmer les résultats obtenus par Pelletier (1999) à l'effet que
les représentations de soi et d'objet sont plus primitives dans le cas d'organisations de la
La troisième hypothèse consiste à vérifier s'il existe une différence significative entre
les représentations de soi et d'objet des individus présentant une pédophilie et celles du
3.1 Partici~ants
sujets qui présentent une pédophilie provient du Centre Hospitalier Robert-Giffard (6 1%)
Macaza, un centre spécialisé dans l'évaluation et le traitement d'abuseurs sexuels. Les sujets
Pour faire partie de l'étude, les sujets présentant une problématique pédophilique
devaient satisfaire aux critères d'inclusion suivants: a) avoir été reconnu coupable d'abus
sexuel à l'endroit d'un enfant (exhibitionnisme, abus intra ou extra-familial, etc.), b) que l'abus
organique (par exemple des lésions cervicales) et c) consentir librement à l'étude. Ces critères
ont été évalués au cours d'entrevues cliniques réalisées par des professionnels des cliniques
Robert-Giffard et La Macaza Les sujets présentant une pédophilie ont été recrutés dans le
Lors de visites dans les groupes de thérapie, des psychologues et/ou des étudiants gradués ont
invité ces sujets à participer à la présente recherche (laquelle s'inscrit de façon parallèle au
projet de doctorat de M. Jean-Pierre Rousseau qui se veut d'étudier la relation entre les
conduites sexuelles pédophiles). Comme rétribution, les sujets participant a l'étude se voyait
39
obtenir un compte rendu verbal de l'évaluation une fois celle-ci terminée. Parmi les sujets
25-34 ans, 36 % à la classe 35-44 ans, 22 % à la classe 45-54 ans et 11 % à la classe 55 ans et
section suivante) révèle que 35 % des sujets présentent un trouble sur l'axe 1 dont 21 % des
Giffard, la majorité y ont été référés par le système judiciaire québécois où ils ont été
condamnés pour des peines d'emprisonnement inférieures à deux ans. Certains de ces sujets
ont été condamnés pour une première offense (inceste, appels obscènes, voyeurisme ou plus
rarement des viols) ou pour des délits jugés mineurs, comme des attouchements, des
conduites exhibitionnistes, etc.. Dans presque tous les cas, le programme de traitement qui
est offert par le centre hospitalier fait partie de la sentence qui leur est attribuée.
Pour leur part, les abuseurs sexuels provenant de La Macaza y sont détenus pour une
peine fédérale (c'est-à-dire une peine minimum de deux ans), le plus souvent pour avoir
commis des délits plus lourds ou pour avoir récidivé. Ceux-ci doivent, dans le cadre de leur
Pour ce qui est des sujets composant le groupe de comparaison, ils ont été égaiement
recrutés dans le cadre d'un projet plus vaste dirigé par le Dr Louis Diguer Ph-D.. Ces
derniers reçoivent ou ont reçu des services psychologiques en externe dispensés par le Service
Rousseau. Ces sujets ont fait la demande de tels services par téléphone ou par la suite, ils ont
été référés à des psychologues ou à des étudiants gradués en psychologie. Lors des premières
entrevues, ces professionnels ont informé les sujets de la possibilité de participer à une étude
portant sur la relation entre la personnalité, les relations interpersonnelles et les difficultés
l'étude en donnant leur consentement écrit. Tous les sujets présentant un trouble psychotique
important de noter que pour ces sujets, il est impossible de garantir absolument qu'aucun
deux ne présente une pédophilie. En effet, il est très rare que ces derniers dévoilent leurs
fantasmes et leurs comportements de nature déviante lorsque ceux-ci sont présents, préférant
appartiennent à la classe d'âge 18-24 ans, 36 % a la classe 25-34 ans, 39 % à la classe 35-44
ans et 4 % à la classe 45-54 ans. Le niveau de scolarité de 29 % des individus est de niveau
secondaire, celui de 21 % des individus est de niveau collégial, celui de 43 % des individus
est de niveau universitaire de premier cycle et celui de 7 % des individus est de niveau
révèle que 97 % des sujets présentent un trouble sur l'axe 1 dont 60 % des sujets présentent un
3.2 Procédure
C'est lors d'une entrevue semi-structurée d'une durée d'environ trois heures que le
déroulèrent habituellement en deux séances et furent réalisées par des psychologues (ayant
entre 5 et 10 ans d'expérience) ou par des étudiants gradués en psychologie, ces derniers étant
troubles de personnalité chez les sujets Iùt évaluée a l'aide du SCID-II (APA, 1987). Par la
suite, les sujets ont à fournir une description d'eux-mêmes et de trois personnes significatives
I'Assesment of Self- Descriptions (ASD; Blatt et al., 1993). Dans un deuxième temps, la
présence de troubles cliniques chez les sujets fut évaluée à I'aide du SCID-1 (APA, 1987).
Enfin, à l'aide du "Relationship Anecdotes Paradigm" (RAP; Luborsky, 1998), dix récits
interpersonnels, dans lesquels les sujets ont été en interaction avec au moins une autre
Les descriptions et les récits interpersonnels des sujets furent enregistrés et transcrits
verbatim pour les fins de la cotation. Ceux-ci furent ensuite utilisés et intégrés, comme les
diagnostics des axes 1et II du DSM, à la cotation du PODF. De plus, les entrevues furent
enregistrées pour des fins de supervision où tous les diagnostics furent vérifiés et discutés
avec un autre évaluateur afin de s'assurer de leur justesse. En cas de désaccord, un consensus
clinique fut établi. De plus, des tests statistiques furent utilisés afin de calculer l'entente
cliniciens. Ils sont administrés afin de poser un diagnostic sur les axes 1 et II du DSM-III-R
(APA, 1987). Ces instruments sont aussi utilisés aux fins de la cotation du PODF (voir
section 3 -3-4). a s présentent une bonne fidélité (Segai, Hersen & Van-Hasselt, 2994) et
L'Object Relation Inventory (Blatt et al., 1988) est une procédure qui vise a évaluer
les représentations des personnes importantes des sujets (voir annexes C et D). Cet
intejuges pour l'ensemble des échelles qu'il comporte (Blatt, S. J., Wieseman, J., Prince-
Les sujets ont eu à décrire de façon spontané leur mère, leur père et leur conjoint ou
leur meilleur(e) ami(e). Le contenu verbal de ces descriptions fùt ensuite tapé et coté en
fonction de plusieurs échelles. Une première échelle, appelée "Type d'Attributu, évalue en
sept points la personne décrite en fonction 22 attributs, c'est-à-dire selon qu'elle est
punitive, etc.. Une deuxième échelle, de type développemental cette fois, vise à évaluer le
niveau de différenciation cognitif des représentations d'objet atteint par le sujet. Cette
échelle, appelée "Niveau conceptuel", est celle qui semble se rapprocher le plus du concept de
relation d'objet (Marziali, Field, Classen & Oleniuk, 1990). Ii s'agit d'une échelle qui
lesquels sont divises en 9 cotes. Au premier niveau, où la cote 1 est attribuée, l'objet est
décrit comme étant un agent actif procurant des gratifications ou des hstrations au sujet. Ce
43
dernier ne perçoit pas l'objet comme étant une personne séparée ou indépendante. Au
deuxième niveau, l'objet est décrit et perçu comme une personne distincte ou les
souvent mise sur l'apparence physique de I'objet. La cote 3 est attribuée à ce type de
description. Puis, au troisième niveau, où une cote 5 est attribuée, l'objet est décrit a partir
mistration qu'il procure au sujet. La représentation de I'objet a ce niveau est basée sur des
référents concrets plutôt que sur des référents abstraits. De plus, toujours à l'intérieur du
troisième niveau, une cote 7 est accordée lorsque le sujet offre une description tenant compte
des attributs internes de l'objet, c'est-à-dire ses valeurs, ses sentiments ou ses pensées.
développement de l'objet à travers le temps. Ces sujets ont une intégration limitée des
contradictions chez l'objet. Finalement, dans le quatrième niveau, la cote 9 est attribuée
lorsque le sujet ofEe une description présentant un niveau de complexité élevé (qui intègre
marque une appréciation des changements et des variations dans le temps. Les cotes 2,4,6 et
8, situées entre chaque niveau de développement, peuvent être utilisées pour indiquer qu'un
sujet a atteint un niveau plus élevé que le précédant sans toutefois avoir atteint un niveau de
développement particulier. On dira alors que ce dernier n'est pas complètement intégré.
Parmi les échelles de I'ORI, seules les dimensions "Niveau conceptuel", "degré
d'Ambivalence" et "Facteur bienveillance" (étant la moyenne de huit attributs) ont fait l'objet
44
d'analyses. Le choix de ces échelles repose sur des considérations théoriques car leur
caractère développementai fait qu'elles sont celles qui sont le plus près du modèle théorique
L'Assesment of self- descriptions (Blatt et al., 1993) est un instrument utilise afin
d'évaluer le sentiment d'identité personnelle des sujets à travers la description qu'ils font
d'eux-mêmes (voir annexes E et F). De même que pour l'ORI, I'ASD présente une bonne
fidélité intejuges et ce, pour l'ensemble des échelles qu'il comporte (Pelletier, 1999).
d'abord, dans la catégorie "Mode de description", une première échelle mesure le "Mode
prédominant" de représentation selon que l'accent est mis sur a) les caractéristiques physiques
caractéristiques internes du sujet dans la description. Dans cette même catégorie, une
seconde échelle ("Substantialité") évalue dans quelle mesure le sujet intègre dans sa
atteint par le sujet dans sa description. Dans ce dernier cas, les mêmes critères de cotation de
l'échelle "Niveau conceptuel" de I'ORI sont utilisés. Cependant, cette échelle vise à évaluer le
d'objet.
"Articulation de relations" indique (en cinq points) dans quelle mesure le sujet mentionne,
dans la description qu'il fait de lui-même, les relations qu'il entretient avec d'autres personnes.
La seconde échelle de cette catégorie, appelée "Qualité reIatiomelle", mesure la qualité des
sentiment et des perceptions que le sujet ressent à l'égard d'autrui. Cette échelle reflète en
45
huit points dans quelle mesure les gens mentionnes ont un impact positif ou négatif sur le
sujet. Finalement, une dernière échelle, appelée "Relation avec l'examinateur", mesure en
"Introspection" évalue (en cinq points) dans quelle mesure la description que le sujet fait de
lui-même est réfléchie et introspective. De plus, une seconde échelle appelée "Tolérance à la
différents domaines comme le travail, l'école, la vie sociale, la vie familiale, etc..
appréciation négative-positive" indique en sept points dans quelle mesure le sujet porte un
regard positif ou négatif sur lui-même. Une seconde échelle, appelée "Auto-critique", évalue
en cinq points dans quelle mesure l'individu est satisfait de lui-même en fonction de standards
points le niveau d'ambition du sujet, c'est-à-dire dans quelle mesure il s'investit dans l'atteinte
temps, l'échelle "Degré d'auto-définition" indique en neuf points si le sujet possède une
identité claire et définie avec des but et des valeurs particulières. Une troisième échelle,
la prédominance des thèmes relationnels avec autrui, en opposition avec les thèmes se
46
En dernier lieu, la catégorie "Variables affectives" mesure dans son échelle "Anxiété"
et les sentiments apathiques manifestés par l'individu au sujet de lui et des autres sont évalués
Comme pour l'ON, seules les échelles dites "développementales" ont été retenues
indépendamment l'un de l'autre la cotation du I'ORI et de I'ASD et ce, sans connaître à quelle
20% des descriptions furent choisies au hasard pour l'établissement de la fidélité intejuges.
Diguer & Normandin (1996) dans le but d'opératiomaliser le jugement clinique fait à partir
du modèle de la personnalité de Kernberg (1984, 1996). Le PODF peut être coté à partir de
différentes sources, soit des entrevues cliniques ou des mesures d'évaluation psychologiques.
Il présente une bonne fidélité intejuges de même qu'une bonne validité interne et de c o n s t d
Dans la présente étude, le PODF a été coté à partir des résultats des évaluations
psychologiques obtenus à l'aide des SCID I et II (MA,1987). Il a permis l'évaluation de la
dimension (voir annexe G). Parmi ceux-ci, quatre sont énumérés sous la dimension
"mécanismes de défense" est évaluée par la présence de mécanismes primitifs tel le clivage
(item 2. l), l'idéalisation primitive (item 2.2), l'identification projective (item 2.3), le déni
(item 2.4), l'omnipotence (item 2.5), la dévalorisation de l'objet (item 2.6) et le contrôle
omnipotent (item 2.7). La capacité a maintenir l'épreuve de réalité chez un sujet est évaluée à
l'aide de quatre critères, soit le manque de différenciation entre soi et les autres (item 3. l), le
manque de différenciation entre le contenu intrapsychique et les stimuli externes (item 3.2),
l'incapacité à évaluer ses propres émotions, ses conduites et ses pensées de façon réaliste en
fonction des normes sociales courantes (item 3.3) et la présence d'émotions, de pensées ou de
d'objet du sujet est évalué sur une échelle en 5 points où les cotes 1, 2 4 2b, 2c et 3 peuvent
la peur de l'objet, le niveau 2b est marqué par un désir de contrôle de l'objet alors que la cote
cote 3 indique un type de relation d'objet triangulé marqué par l'angoisse de castration,
cotation du PODF.Ils ont établi le diagnostic structurai à partir des SCID 1et II, des récits
d'événements interpersonnels et des descriptions de soi et d'objet des aux sujets. Par la suite,
une proportion de 68% des diagnostics fùt sélectionnées au hasard afin d'établir la fidélité
intejuges.
Analyses et résultats
La totalité des items diagnostics du PODF sont mesurés sur une échelle dichotomique
où les deux valeurs possibles sont l'absence ou la présence de l'item. Ainsi, le kappa de
Cohen est un indice convenant à L'évaluation de l'entente intejuges pour ce type de données.
Des analyses fûrent effectuées sur les items diagnostiques des 30 sujets constituant le groupe
de comparaison et sur 15 sujets présentant une pédophilie. Les résultats de ces analyses
démontrent que L'entente interjuges est jugée excellente (Landis et Koch, 1977) pour la
totalité des items et ce, autant pour le groupe de comparaison que pour le groupe
expérimental (voir tableau 1 et 2). Les analyses indiquent également que l'entente entre les
juges en ce qui à trait aux diagnostics structuraux de la personnalité est excellente pour les
Les différentes dimensions de l'OU et I'ASD sont, pour la grande majorité, mesurées
sur une échelle ordinale de type "Likert". Toutefois, en ce qui concerne I'ASD, la dimension
"Tendance prédominante" est mesurée sur une échelle dichotomique, la dimension "Mode
prédominant" est mesurée sur une échelle polychotomique et les dimensions "Substantialité"
important de noter que 12 dimensions de l'OR1 et trois dimensions de I'ASD comportent une
cette valeur, indiquée par la cote 9, nécessite donc l'utilisation de deux indices statistiques
pour I'évaluation de la fidélité interjuges. Le premier indice, soit le kappa de Cohen, vise à
évaluer les dimensions mesurées sur une échelle dichotomique, c'est-a-dire celle oir il y a
présence ou absence de la dimension dans la description. Une fois les kappas calculés, Blatt
et al. (1992) suggèrent de modifier les cotes indiquant l'absence de la dimension dans la
descriptiofi par les cotes moyennes 4 (pour les écheiles bipolaires) et O (pour les échelles
W C ) . Ce dernier indice statistique s'applique aux données mesurées sur une échelle de type
ordinale et est utilisé afin d'évaluer dans quelle mesure les juges s'entendent sur le degré ou
Le choix de ces indices repose sur plusieurs considérations. D'abord, pour ce qui est
d'exclure l'effet du hasard. Pour ce qui est du coefficient de corrélation intraclasse WC),ce
dernier rend compte de l'association entre les deux cotations des juges tout en demeurant
L'entente et la fidélité intejuges pour la cotation de l'ON ont été calculées sur une
proportion de 20 % de l'échantillon total utilisé lors de cette étude. Elles ont donc été
évaluées pour 15 sujets, soit 45 descriptions. Bien que les résultats obtenus indiquent que
certains kappas inférieurs à -40, les ICC sont supérieurs à -40 pour la majorité des dimensions
de l'OR1 (voir tableau 3). Ces résultats permettent de conclure que la fidélité intejuges est de
modérée à très bonne pour l'ensemble des dimensions de 1'ORI. Seule la dimension
"Réussite" présente une faible fidélité intejuges. Toutefois, ces résultats ont une moindre
influence car cette dimension n'est pas incluse dans les analyses ultérieures.
Enfin, il est important de souligner que des kappas ont été impossibles à calculer pour
été occasionnée par la distribution des cotes des deux juges qui impliquaient une division par
zéro.
descriptions, soit une proportion de 20% des sujets de Féchantîllon total. Les résultats de ces
analyses, qui figurent dans le tableau 4, démontrent que la fidélité interjuges est qualifiée de
modérée à très bonne pour l'ensemble des dimensions de I'ASD (ICC variant entre .47 et
font cependant exception à ces résultats. En effet, la fidélité de ces dimensions est qualifiée
de passable. De plus, bien que le kappa de Ia dimension "Mode prédominant" soit faible
(.14), I'ICC pour cette même dimension indique une fidélité interjuges modérée. Enfin, des
kappas ont été impossible à calcuier pour les dimensions "Qualité relationnelle" et "Niveau
relationnel" car la distribution des cotes des juges implique une division par zéro.
Une évaluation de la normalité des données a été effectuée sur les variables
dépendantes de l'ON et I'ASD et ce, pour l'ensemble des descriptions des deux groupes de
sujets. Cette évaluation consiste en l'analyse de la distribution des données sur des courbes de
distribution normale. En ce qui concerne I'ORI, les voussures et les degrés de kurtose des
est normale. Bien que le degré de kurtose soit élevé pour la dimension "Ambivalence", la
Pour ce qui est de lYASD,la vérification de la normalité des données a été effectuée
indiquent que la distribution de ces dimensions est acceptable malgré un degré de kurtose
quelque peu élevé. Ceci n'a cependant pas justifié la transformation des données en raison de
pédophilique.
Suite à la cotation du PODF, las résultats montrent que sur l'ensemble des individus
présentant une pédophilie (N= 44), 9 présentent une organisation de la personnalité de type
niveau et 19 de bas niveau. Min de vérifier que la proportion de chaque catégorie de sujets
est statistiquement significative, un test de différence de proportion a été effectué (Glass &
Hopkins, 1984). Les résultats indiquent que les proportions sont significativement différentes
'
d'une proportion de comparaison et ce, pour chaque catégorie de sujets (voir Tableau 5).
de la personnalité) ont été effectuées sur les variables retenues de l'OR1 et de ltASD.
En premier lieu, des tests ont été effectuées &n de vérifier s'il y avait présence de
relations entre les trois variables dépendantes de I'ORI, soit les dimensions "Niveau
1
Il a été impossible de calculer une valeur z avec la proportion de l'hypothèse nulle (0144) car une
comparaison avec celle-ci aurait impliqué une division par zéro. Ann de palier cette difiïcultd, la proportion de
comparaison 1/41 firt utilisée.
démontrent l'existence d'une relation modérée (E = -28,p <.0001) entre les dimensions
Pour l'ensemble des sujets faisant partie de l'étude, des analyses ont été effectuées afin
de vérifier l'existence d'associations entre les deux dimensions de ltASD retenues pour cette
démontrent qu'il n'existe pas de relation significative entre ces dimensions (_r=.24, p.06).
personnalité n'a pas permis d'effectuer des analyses de variance multivariées (MANOVA)
(Tabachnick & Fidell, 1989). De ce fait, les analyses ultérieures ont été réalisées seulement
avec les individus présentant une organisation de la personnalité limite de haut et de bas
niveau.
Afin de vérifier s'il existe une différence entre les représentations d'objet des sujets
présentant une pédophilie (n=35) et les sujets ne présentant pas de pédophilie (n=30), une
groupes" et "organisation de la personnalité (limite de haut et bas niveau)", de même que leur
interaction, avaient un effet sur l'ensemble des dimensions de l'ON. Le test multivarié de
révèle aucun effet d'interaction de ces deux variables indépendantes E(3,182)= 2.17, p.05
aux groupes" et "organisation de la personnalité", des tests univariés (ANOVAs) ont été
analyses démontrent qu'il y a une différence significative entre les individus présentant une
"Niveau conceptuel" F(1,184)= 14.89, p<.05 (voir tableau 8). En effet, les individus qui
présentent une pédophilie ont un niveau conceptuel moyen significativement plus faible m=
5.55, ==.60) que celui des individus ne présentant pas de pédophilie (M= 6.16, ==.67).
indiquent une différence entre les individus présentant une organisation limite de bas niveau
et les individus présentant une organisation limite de haut niveau et ce, pour les dimensions
"Niveau conceptuel" F(l,l84)= 13.69, gC.05 et "Ambivalence" I!(l,l84)= 7.26, fi.05 (voir
Tableau 8). On peut donc affirmer que, les groupes d'appartenance confondus, les individus
présentant une organisation limite de la personnalité de haut niveau ont un Niveau conceptue1
ceux des individus présentant une organisation limite de bas niveau @= 5.56, ==.77 et& l
2.01, EJ'=.72).
Une analyse univariée (ANOVA) a été effectuée sur les dimensions "Niveau
conceptuel" et "Tolérance a la contradiction" afin de vérifier s'il existe une différence entre
les représentations de soi des sujets présentant une pédophilie (n=35) et les sujets ne
présentant pas de pédophilie (n=30). L'absence de relation entre les dimensions de I'ASD a
et bas niveau)", cie même que leur interaction, avaient un effet sur les deux dimensions de
I'ASD. Le test univarié de Wilk montre qu'il n'y a pas d'effet significatif occasionné par ces
variables, ainsi que par leur interaction, sur les variables dépendantes à l'étude (voir tableau
9)-
Discussion
Le but de cette étude consistait à vérifier une première hypothèse de Kernberg (1992)
et Socarides (1988) selon laquelle les individus présentant une problématique pédophilique
la présente étude montre que les individus qui présentent m e perversion de type pédophilique
constitue un groupe hétérogène. On y retrouve en effet des sujets présentant une organisation
de la personnalité de type névrotique et de type limite, de haut et de bas niveau. De plus, les
(1988) voulant que la majorité des individus manifestant des conduites d'abus présente une
toutefois important de noter que les cliniques ou s'est effectuée la collecte des données
dernière observation.
Ces résultats sont d'un intérêt théorique et clinique considérable. lusqu'ici, les seules
études ayant porté sur le caractère hétérogène de cette population étaient de nature
descriptive. Elles arrivaient à Ia conciusion que l'on ne pouvait prétendre à une homoghéité,
sans toutefois étayer Ies fondements théoriques des différences observées WcKibben, 1993).
Les présents résultats ont donc un impact théorique majeur car ils fournissent un appui
processus psychologiques sous-jacent à ce trouble. Ils mettent en évidence le fait que, bien
57
que présentant un même symptôme, l'univers psychologique dans lequel s'inscrit celui-ci
peut grandement différer d'un individu à l'autre. Finalement, ces résultats permettent de
comprendre un peu mieux en quoi ces individus différent les uns des autres, ouvrant ainsi la
spécifique.
À l'heure actuelle, les traitements offerts ne tiennent pas compte de cette diversité,
appliquant les mêmes modalités de traitement à l'ensemble de ces individus. Or, Kernberg
personnalité qui sous-tend le symptôme. Selon lui, le succès d'un traitement est directement
lié à sa spécificité en regard à l'organisation de personnalité. Ceci revient donc à dire que
donc pas s'étonner que plusieurs individus demeurent imperméables aux traitements uniques
présentement offerts (Aubut et ai., 1993). Considérant ceci, les résultats de la présente étude
De plus, il est possible que la proportion plus grande d'individus présentant une
organisation limite de la personnalité s'explique par un biais théorique chez les juges. Bien
que le PODF démontrent une bonne fidélité entre ceux-ci, il n'est pas exclu que leur
conception, selon Laquelle la pédophilie est davantage liée à une organisation limite de la
qu'il était diEcile de faire autrement, les juges qui effectuaient la cotation du PODF
pouvaient connaître à quelle population les sujets appartenaient à partir du contenu des récits
et des descriptions. Ceci peut entre autres s'expliquer par le fait que la majorité des sujets
par le fait que le sujet présente des conduites pédophiliques. Par conséquent, ce biais
58
théorique et le fait de connaître le groupe auquel le sujet appartient constitue une faiblesse de
l'étude,
Il est possible que les proportions ici observées (celles des individus présentant une
soient assez différentes de celles que l'on pourrait observer dans la réalité. En fait, plusieurs
celles-ci. D'abord, l'échantillon de cette étude comporte seulement des individus judiciarisés.
personnalité moins pathologique, c'est-à-dire névrotique, qui eux devraient théoriquement être
que le choix des milieux cliniques explique le fait qu'aucun individu présentant une
l'étude. En effet, le trouble psychotique décompensé est un critère d'exclusion pour ces
institutions, un individu qui présente ce trouble est dirigé vers d'autres ressources mieux
Bien qu'il est difficile, sinon impossible, d'obtenir un portrait exact d'individus
présentant une pédophilie (parce qu'iis cachent et nient souvent leur difficultés), il serait tout
domees dans divers milieux (comme des cliniques privées, des centres pour psychotiques,
des départements de psychiatrie, etc.). Par conséquent, ces recherches ne se limiteraient pas
qu'à une population judiciarisée, évitant ainsi une sous estimation de la proportion d'individus
5-2.1Les re~résentationsd'objet
Le second objectif de cette étude consistait à vérifier s'il existe une différence entre les
présentant cette pathologie. Plus précisément, elle consistait à vérifier l'hypothèse selon
laquelle la pédophilie est liée a des représentations d'objet et représentations de soi plus
Pour ce qui est des représentations d'objet, les analyses démontrent l'existence d'une
comparaison et ce, pour l'ensemble des dimensions de I'ORI. Les analyses univariées
ultérieures indiquent qu'il existe une différence significative entre les deux groupes seulement
en ce qui concerne la dimension "Niveau conceptuel". II apparaît que les individus qui
présentent une pédophilie ont un Niveau conceptuel moyen significativement plus faible que
celui des individus ne présentant pas de pédophilie. De ces analyses, il est donc possible de
conclure, comme le suggère l'hypothèse de recherche, que les individus présentant une
pédophilie ont des représentations d'objet plus primitives et détériorées que les individus ne
présentant pas de conduites pédophiiiques. Cette étude voulait aussi vérifier si les
personrialité différente. Les résultats nous indiquent I'existence d'une différence significative
entre les représentations d'objet des individus présentant une organisation limite de haut
niveau et celles des individus présentant une organisation limite de bas niveau. Cette
où les individus présentant une organisation limite de haut niveau ont un "Niveau conceptuel"
et "degré d'Ambivalence" moyens plus élevés que ceux des individus présentant une
organisation limite de bas niveau. Ces résultats confirment ainsi l'hypothèse selon laquelle
60
les relations d'objets sont de plus en plus primitives moins les organisations de la personnalité
Ces résultats sont également d'un intérêt théorique et clinique considérable. On dénote
un effort certain dans la littérature scientifique afin d'expliquer l'étiologie et l'origine aes
conduites pédophiliques. Cependant, les modèles théoriques actuels (entre autre Barlow &
Abel, 1976;Donnerstein, 1984; Malamuth, 1984; Malamuth & Brière, 1986; Marshall, Earis,
Segai& Darke, 1983; Murrin & Laws, 1990; Russell, 1988) échouent dans l'identification de
conduites d'abus de ceux ne présentant pas de tels comportements. L'observation, pour des
niveau des représentations d'objet permet une plus grande compréhension des dimensions
confirme empiriquement l'idée de Kemberg (1992) selon laquelle les relations d'objet est une
dimension de la personnalité qui joue un rôle important dans l'origine de ce trouble. De plus,
les résultats de cette étude ouvre la voie au développement des modalités de traitement plus
efficaces, entre autre en ciblant davantage les relations d'objet comme étant un processus
Étant donné la nature exploratoire de cette étude, il serait pertinent lors d'études
futures de réaliser des analyses plus précises permettant de cerner davantage les enjeux
objectaux typiques des individus présentant une pédophilie. Ceci permettra d'améliorer notre
De plus, les résultats voulant qu'une différence existe entre les représentations d'objet
des individus présentant une organisation limite de haut et de bas niveau fournissent un appui
d'objet variant en maturité. Ainsi, il est possible d'affirmer que les représentations d'objets
interrogations. En effet, les résultats de cette étude démontrent qu'il existe aucune différence
quant au niveau de bienveillance des sujets et ce, autant pour les variables indépendantes
"Appartenance aux groupes", "Organisation dr la personnalité" que pour leur interaction. Ces
résultats vont à l'encontre du modèle de Kernberg (1984, 1992) lequel suggère que plus les
relations d'objet sont primitives, plus elles sont teintées d'agressivité et de malveillance. Il
serait donc intéressant de se pencher sur la question lors d'études ultérieures afin d'apporter
Différents biais pouvant être survenus lors de la réalisation de cette étude pourraient
nous amener à nuancer l'interprétation des résultats obtenus. Parmi ceux-ci, la différence
observée entre les groupes en ce qui concerne les dimensions "Niveau Conceptuel" peut
s'expliquer par les attentes des juges en regard de I'obtention de tels résultats. Bien que ceux-
ci ne connaissaient pas le groupe auquel le sujet dont ils cotaient la description appartenait, le
contenu celle-ci pouvait parfois leur permettre de Pinférer. Par conséquent, bien que la
fidélité intejuges soit jugée très bonne et que le niveau d'inférence soit très bas pour
l'ensemble des dimensions de I'ORI, l'attente des juges aurait pu faire en sorte que, dans
quelque cas, ils cotent à la baisse ou à la hausse les descriptions des sujets selon leur
Enfin, cette étude traitait seulement des différences observées au sujet des individus
obtenus permettraient d'étendre ceux observés dans la présente étude à l'ensembles des
organisation de la personnalité.
n'existe aucune différence significative entre les deux groupes et aucune dinérence
significative entre les organisations limite de haut et de bas niveau. Ces résultats infirment
donc l'hypothèse voulant qu'il existe une difference entre les représentations de soi des sujets
comparaison. Ces résultats infirment également Phypothèse selon laquelie une différence
entre les représentations de soi des individus présentant une organisation limite de haut
niveau et celles des individus présentant une organisation limite de bas niveau soit attendue.
Ces résultats soulèvent des interrogations. D'une part, les descriptions de soi des
sujets présentant des conduites pédophiliques portent souvent sur leurs préoccupations, leurs
sentiments, leurs pensées internes et leur anxiété en lien avec leur pathologie. Par
conséquent, ces sujets présentent une cote élevée pour la dimension Niveau conceptuel ne
permettant pas de les distinguer, quant à leur représentation de soi, des sujets ne présentant
pas de conduites pédophiliques. D'autre part, l'absence de différence entre les groupes et les
est donc possible de présumer qu'une différence entre les groupes et les organisations de la
recherches fritures, d'augmenter le nombre de sujets dans les groupes afin de vérifier si une
différence significative quant aux représentations de soi pourrait être observée. De plus, il
63
pourrait être également intéressant d'augmenter la sensibilité des instruments utilisés afui de
résultats.
64
Conclusion générale
A l'heure actuelle, bien que l'on reconnaît que le concept de relation d'objet est central
dans le développement de pathologie telle la pédophilie, aucune recherche n'a, à notre
connaissance, portée sur le sujet. Cette étude avait pour but général d'examiner la relation qui
vérifier la thèse de Kernberg (1992) et de Socarides (1 988) selon laquelle les individus
présentant une pédophilie constitue une groupe hétérogène. C o b é e par les résultats de
cette étude, cette assomption ofEe ainsi un appui empirique au modèle théorique proposé par
ces auteurs. D'autre part, cette étude se voulait une confirmation empirique de la proposition
selon laquelle les relations d'objet sont plus primitives et détériorées chez les individus
présentant des conduites pédophiliques. Cetîe proposition fut confirmée partiellement par les
résultats, seules les représentations d'objet étant plus primitives et détériorées telles
Les résultats de cette étude nous permet donc de conclure en I'existence d'un lien entre
Toutefois, cette recherche fait office de pionnière en cette matière. Il serait donc intéressant,
lors de recherches uitérieures, d'étudier davantage les Iiens existant entre les différentes
précises afin de mieux comprendre les particularités des relations d'objet des individus
présentant une problématique pédophilique. De telles études seraient non seulement utiles
Résultats de l'entente interiuges pour les items du PODF (n= 30 suiets du eroupe de
pédo~hilie)
(n=45 descriptions)
Bienveillance (BNV)
Chaleur-Froideur (CHA)
Qualité de l'investissement 0
Malfaisance (MAL)
Réussite (RST)
Faiblesse-force (FOR)
Ambivalence (AMBI)
descriutions)
- - - - -
Intégrité W G ) -67
Tableau 5
Névrotique
Limite
Haut niveau
Niveau conceptuel
Ambivalence
et "Facteurbienveillance" de I'ORI
WiIk
Organisation de personnalité
interaction
Tableau 8
Résultats des tests univariés (ANOVAs) oour les variables indépendantes "Appartenanceaux
et "Oreanisationde Ia personnalité"
grou~es"
dépendantes
Ambivalence
Facteur bienveillance
Arnbivalence
Facteur bienveillance
Tableau 9
Wilk
Organisation de la personnalité
Interaction
Références
Arlow, J. A- (1986). Object concept and object choice. Dans P. Buckley (Ed.),
University Press.
Aubut, Jocelyn et collaborateurs. (1993). Les agresseurs sexuels. Maioine, Paris: Les
Barlow, D.H. & Abel, G.G. (1976). Sexuai deviation. Dans W.E. Craighead, A.E.
Kazdin & N.J. Mahoney (Eds.), Behavior modification : Pnnciples. issues and applications
Becker, J.V.,
Hunter, J.A, Jr., Stein, RM., & Kaplan, M.S. (1989). Factors associated
Blatt, S., Bers, S.A., & Schaffer, C.E. (1993). The assessment of self descriptions.
Blatt, S., Chevron, E.S., Quinlan, D.M., SchaEer, C.E., & Wein, S. (1988). The
Blatt, S., Chevron, ES,Quinian, D.M., SchafFer, C.E., & Wein, S. (1992).
Browne, A., & Finkelhor, D. (1 986). Impact of child sexual abuse: A review of the
Carson, R C., & Butcher, J. N. (1992). Abnomal psycholoav and modem life. New
Fine (Eds.) Psvchoanalysis: The major concepts (pp. 433-449). New Haven & London: Yale
University Press.
Diguer, L., Morissette, E., & Normandin, L. (1997). L 'évaiuation des relations
M. Malamuth, & E. Domerstein (Eds.), Pornomaphv and sexual aemession (pp. 53-81). San
(Eds.), Ps~cho~athy:
Antisocial. criminai, and violent behavior (pp. 304-320). New York
inpatients. Dans W. H. Reid, D. Dorr, I. 1. Walker, & J. W. Borner (Eds.), Unmasking the
psvchopath: Antisocial personalitv and related syndroms (pp. 98-13 1). New York: Norton.
Freud, A. (1952). The mutual influences in the development of ego and id. WAF. 4,
230-244.
Freud, S. (19 15). Instinc and their vicisitudes. S.E.. 14, 11 1-140.
Freud, S. (1921). Group psychology and the analysis of the ego. S.E., 18-67- 143.
Freud, S. (1940b). Splitting of the ego in the process of defence. S.E.. 23,273-274.
psycholow. Boston, London, Toronto, Sydney, Tokyo, Singapore: Allyn and Bacon.
Hartmann (Ed.), Essavs on ego psvcho1og;~l(pp. 113-141). New York : Int. Univ. Press.
Hartmann, H., Krk, E., & Loewenstein, RM. (1949). Notes on the theory on
Hébert, É., Diguer, L.,& Daoust, J.P (en préparation). Interrater Reiiability,
Form (PODF).
R. Laws, & H. E.Barbaree (Eds.), Handbook of sexual assault (pp. 177-194). New York:
Plenum.
Jacobsen, E. (1964) The self and the obiect world. New York: InternationaI
University Press.
Kernberg, O.F. (1976). Obiect relations theory and clinical asychoanalvsis. New
York: Aronson.
Kernberg, O.F. (1980). Interna1 world and extemal realitv: Obiect relations theory
Buckley (Ed.), Essentiai uaDers on obiect relations (pp. 350-384). NewYork and London :
Kemberg, O.F. (1989). The narcissistic personality disorder and the differencial
Clarkin & M.F. Lenzenweger (Eds-), Ma-ior theories of ersonalitv disorders (pp. 106- 140).
offenders: perspectives, methods, and validation. Dans W. Burgess (Ed.), Rape and sexual
Dans N. M. Malamuth, & E. Domerstein (Eds.), Pornogi-a~hyand sexual aearession (pp. 19-
Malamuth, N. M., & Brière, J. (1986). Sexual violence in the media : Indirect effects
Marshall, W.L., Earls, C.M., Segal, 2.& Darke, 1. (1983). A behavioral program for
the assesment and treatment of sema1 agressors. Dans K. Craig & R. McMahon (Eds.),
Advances in clinical behavior therapy @p. 148- 174). New York: Bmnner/Mazel.
Marziali, E., Field, N., Classen, C., & Oleniuk, I. (1990). Objects representations in
Gninberger & C . Parenti (Eds.), Les oerversions : chemins de traverse (pp. 269-303). Paris :
Tchou-
collaborateurs (Eds.) Les agresseurs sexuels (pp. 58-78). Maloine, Paris:Les éditions de la
Chenelière, Montréal.
Millon, T.(1981). Disorders of personalitv: DSM-II: Axis II. New York: Wiley.
Moore, B.E., & Fine, B.D., (1990). Psvchoanalytic terms & concepts. New Haven
assault : Issues. theories and treatment of the offender (pp. 73-91). New York : Plenum Press.
chez trois mouues de sujets de structure de personnalité différente. Université Lavai, Québec,
Canada,
PSVC~O~OW.
99(1), 41-73.
and affects. Dans P. Buckley (Ed.), Essential Pauers on Obiect Relations @p. 272-292).
Schorsch, E., Gdedary, G., Haag, A., Hauciq M., & Lohse, H. (1990).
Segal, D.L., Hersen, -M., & Van-Hasselt, V.B. (1994). Reliability of the Structured
3 16-327.
Journal-of-the-Amencan-Psvchoanaivtic-Association.Jan: 7,84-94.
Press.
Stoller, R J. (1991). The tenn perversion. Dans G. 1. Fogel & W. A. Myers (Eds.),
Perversions and near-perversions in clinical practice @p. 36-56). New Haven and London :
Press.
Sujet: Date:
Examinateur:
FEUILLE DE COTATION
Question 1-
Question 2.
Question 3. Questioos 36,37.
Question 4. Questions 38,39.
Question 5. Question 40.
Question 6. Question 4 1.
Question 7, Questions 42,43.
Personnidité Évitante Question 44.
(au moins 4 critères) Question 45.
Questions 46,47.
Question 8. ?I23 Penonnaiité défiiitiste
Question 9. ?123 (au moins 5 critèms)
Question 10. ? 123
Question 11. ?123 Question 48
Question 12, ?123 Question 49.
Question 13. ?123 Question 50.
Question 14- ?123 Question 51.
Question 15. ?123 Question 52.
Critère no 9 Question 53.
(question no 1) ?123 Questions 54,55.
Personnaiité Dépendsinte Personnalité paranoide
(au moins 5 critéres) 123 (au moins 4 critères)
Question 70.
Question 7 1.
Question 72. Avant l'âge de 15 ans:
Question 73. Question 99. ?123
Question 74. Question 100- ?I23
Critère no 6 Question 1O1- ?123
Question 75. Question 102- ?I23
Critère no 8 Question 103. ? 123
Pets.histrionique Question 104. ?223
(au moins 4 critères) Question 105- ?123
Question 106. ?123
Question 76. Question 107. ?123
Questions 77,78 Question 108. ?123
Questions 79,80 Question 109. ?123
Question 8 1. Question 110. ?123
Question 82. Si moins de 3 critères, fm
Question 83 de l'entrevue
Question 84.
Question 85. Depuis l'âge de 15 ans:
Question 86. Cntére 1. ?123
Pers. narcissique Critère 2. ?123
(au moins 5 critères) Critère 3. ?123
Critère 4. ?123
Question 87. Critère S. ?123
Question 88. Critère 6. ?123
Question 89. Critère 7. ?123
Question 90,9 1. Critère 8. ?I23
Question 92. Critère 9. ?123
Q.93,94,95,96 Critère 10- ?123
Question 97.
Question 98.
Pers. état-limite Personnalité anti-sociale (critère A plus 3
(au moins 5 critères) critères avant 15 ans plus 4 critèm depuis 18
ans)
13
Sommaire:
Annexe C
Dans chaque description, on évalue sur une échelle en sept points dans quelle mesure douze
caractéristiques sont attribuées à la personne décrite. L'examinateur se sert de son jugement
pour coter la façon dont le suiet percoit la personne qu'elle décrit en regard de cha~ue
caractéristique. La cote 9 est attribuée lorsqu'un attribut ne s'applique pas, ou lorsqu'il est
impossible de prendre une décision quant à un attribut.
Cet attribut reflète les aspirations ou le désir d'accomplissement de la personne décrite dans
des domaines fonctionnels (fùnctionar)ou professionnels. L'ambition est définie comme un
'ce texte représente la traduction des pages 9 a 18 du document intitulé The Assessrnent of Qualitative and Stmctural
Dimensions of Object Representations, de S. J. Blatt et al., édition révisée, mai 1992.
désir impérieux d'atteindre un but particulier - qui souhaite, qui est motivé, qui exerce une
pression sur soi ou sur les autres.
Chaleureux : qui a des sentiments chaleureux envers les autres; les autres se sentent
réellemefit aimés par une personne qualifiée de chaleureuse, peu importe la façon dont elle
leur communique ce sentiment. Une personne «foide» ne fait pas preuve de sentiments
chaleureux, elle est impersonnelle, ne laisse pas transparaître d'émotions dans ses contacts
avec autrui.
5. Oualité de l'investissement :
désintérêt ou investissement destructif, envahissant (1) --> investissement positif et
constructif, qui encourage l'autonomie et l'individualité (7j
L'extrémité négative de cette échelle indique un comportement distant, réservé, lointain, ou au
contraire un investissement exagéré se traduisant par une attitude enveloppante, encombrante,
surprotectrice qui fait que les autres se sentent soit ignorés, soit envahis. L'extrémité positive
de l'écheile indique un investissement constructif et un intérêt qui respecte l'expression de
l'individualité d'autrui-
6. Intérêt intellectuel : pas du tout intellectuel (1) -> très intellectuel (7)
Une personne «intellectuelle» aime Ies études, la réflexion et la pensée abstraite; elle est
intéressée au monde des idées et utilise son intelligence de façon créative. Elle est capable de
penser de façon rationnelle et intelligente en démontrant de l'intérêt pour les questions
complexes et les significations.
7. Pro~ensionà la critiaue (judgmental) : pas du tout critique (1) --> très critique (7)
8. Rôle d'idéal né~atif-riositif: idéal négatif (1) -> idéal positif (7)
Pour coter cet attribut, l'examinateur doit évaluer dans quelle mesure le sujet semble
s'identifier avec la personne décrite et/ou dans quelle mesure il désirerait être comme cette
personne; en d'autres termes, il s'agit de coter le degré d'admiration du sujet pour les qualités
personnelles de la personne décrite.
: peu maternant (1) --> très maternant (7)
Ca~acitématemante (m?-iz~rant)
Une personne «matemante» prodigue soins et attention; cette notion s'oppose à une attitude
exigeante envers autrui ou qui ne vise qu'à satisfaire ses propres besoins. Or. peut définir la
«capacité matemante» comme une façon positive de donner, sans rien attendre en retour.
10. D e r é de malfaisance (punitive):pas du tout maifaisant (1) --> très malfaisant (7)
La cote doit indiquer dans quelle mesure la personne décrite fait preuve de comportements qui
constituent des abus physiques émotionnels, et dans quelle mesure elle infiige de la
soufEance ou de la douleur,
1 1. Réussite : échec, (ne réussit pas) (1) --> réussite, (a du succès) (7)
Pour attribuer cette cote, l'examinateur doit évaluer dans quelle mesure le sujet considère que
la personne décrite a du succès par rapport à ses propres aspirations. On ne doit pas se limiter
a une évaluation conventionnelle du succès de la personne, comme par exemple en fonction
de sa richesse, de son pouvoir, de sa réputation ou de sa position. Par exemple, la description
d'une personne qui occupe un poste de direction dans un établissement bancaire mais qui a un
problème de boisson recevrait une cote inférieure à celle d'une personne qui demeure à la
maison mais qui fonctiome bien dans le style de vie qu'elle a choisi et qui en retire beaucoup
de satisfaction. Par ailleurs, une personne qui demeure à la maison et une personne qui
occupe un poste de direction dans un établissement bancaire se verront attribuer des cotes
égales si elles sont également compétentes et efficaces dans leurs rôles respectifs. En d'autres
termes, les cotes doivent refléter davantage que les notions de succès et d'échec professionnels
telles qu'elles sont conventionnellement admises. L'attribution d'une cote indiquant le succès
devrait indiquer que le sujet a l'impression que la personne décrite est satisfaite de ses
réalisations.
12. Force : emêmement faible (1) -> extrêmement fort 7)
L'évaluation de cet attribut ne porte pas nécessairement sur la force physique, elle doit être
basée sur l'efficacité ou le bon fonctionnement (notions opposées à celles de faiblesse, de
mollesse) de la personne décrite, sur sa solidité, sa capacité de résistance ou d'endurance.
Une personne «forte» possède un sentiment d'identité personnelle suEsamment stable pour
être vue comme quelqu'un de ferme, de solide.
C. COTATION D'AUTRES ÉLÉMENTS DE LA DESCRIPTION
1. m é d'ambivalence
Cinq niveaux de représentation d'objet sont définis selon les concepts de la psychologie du
développement dérivés de Piaget, de Werner et de la théorie psychanalytique du
développement. Ces niveaux conceptuels sont cotés de la façon suivante :
Exemple de descri~tionde ce niveau : Elle m'en veut pour ce que j'd fait. Elle dit
qu'elle m 'aime. maisje ne la croispas. Elle rn 'a menti parce queje lui ai menti.
La personne est décrite en tant qu'entité séparée, mais ia description est faite de façon
littérale, utilise des termes concrets. Elle porte souvent sur des attributs physiques de
la personne. La description est littérale, globale et concrète. L'accent est souvent mis
sur l'apparence externe de la personne ou sur ses attributs physiques, qui sont décrits
de façon littérale, concrète.
Exern~lesde description de ce niveau : Elle mesure 5 pieds 8 pouces et a les cheveux
bruns, fBïés; elle commence à grisonner et à avoir des rides- Ses lunettes lui tombent
continueIIement sur le bout du nez. Elle porte habituellement des robes et a des pie&
bizarres. Je ne sais pas, ses piedr ont quelque chose de bizarre.
Elle est très attrayante; elle porte des vêtements chics- Ses cheveux sont châtains,
mais ont sut-smment de reflets plus pâles pour que sa chevelure ressemble à de
l'écaille de torr~e.
3. Niveau iconique
a. iconique externe r (5)
La description met l'accent sur des caractéristiques partielles de la personne qui ont
trait a ses activités, mais, contrairement au niveau sensonmoteur-préopérationnel, les
activités et les fonctions sont décrites uniquement par rapport à la personne décrite et
ne font que peu ou pas référence explicitement a la gratification ou à la frustration
qu'en retire le sujet. L'accent est plut& mis sur la personne en tant qu'entité séparée et
porte sur ses activités et ses qualités personnelles.
Exemdes de description de ce niveau : Elle est jeune, attirante; elle est du genre
chaleureux, quiparle beaucoup. Eiie compte beaucoup sur mon père, mais sanr y être
accrochée. Ma mère essaie de régler les chicanes; elle a un comportement trés
enjoué. Elle aime bien prendre un I f é avec ses amis.
II travaille, va voir des qectacles & ballet, lit lejournal, écoute de la musique.
La description met l'accent sur des caractéristiques partielles de Ia personne qui ont
trait à ses pensées, ses sentiments, ses valeurs, etc., plutôt que sur ses activités. La
description porte sur des dimensions internes. Il est important de noter que plusieurs
des adjectifs utilisés dans les descriptions se rapportent à des comportements et
doivent donc recevoir une cote de 5 et non de 7. Une personne décrite comme étant
joyeuse, espiègle et sociale a été perçue au niveau de ses comportements par le sujet;
une telle description e n donc de niveau iconique externe (cote 5). La cote 7 (niveau
iconique interne) est réservée aux descriptions qui traduisent l'état interne de la
personne de façon à susciter chez le coteur une compréhension empathique de son
expérience de la réalité, comme cela a été le cas chez le sujet.
Les descriptions de nivezu iconique externe et interne (cotes 5 et 7) ne portent pas sur des
activités, des sentiments ou des valeurs cornpiexes. Elles font peu de place aux nuances, au
dérouiement dans le temps ou à l'intégration de contradications apparentes. Ii est égaiement
important de noter qu'il est fréquent que les sujets, particulièrement les enfants et les
adolescents, décrivent les traits iconiques d'une personne en les situant par rapport à eux-
mêmes. Cependant, ces traits peuvent être considérés comme de niveau iconique en autant
que la description laisse au lecteur l'impression que la personne a été décrite par le sujet
comme étant séparée et distincte de lui-même.
Voici une façon toute simple, mais néanmoins fort utile de départager les descriptions
de niveaux 3, 5 et 7 :
Niveau 3 : ce que la personne a l'air
Niveau 5 : ce que la personne fait
Niveau 7 :ce que la personne ressent
4. Représentation conceptuelle : (9)
La personne est décrite d'une façon qui intègre plusieurs des niveaux précédents.
L'ensemble de la description montre que le sujet est capable de comprendre et de
percevoir la personne décrite de plusieurs façons, et de la décrire à plusieurs niveaux.
Ses dimensions internes sont reconnues en tant que telles, de même qu'en comparaison
avec ses dimensions externes. La description peut également avoir une dimension
temporelle qui laisse voir une évolution chez la personne. Les différentes dimensions
présentes dans la description sont intégrées et les contradictions apparentes résolues.
La description peut par conséquent paraitre incohérente, comportant des aspects
manifestes et concrets qui peuvent sembler venir en contradiction avec des dimensions
plus internes- Cette apparente contradiction est toutefois résolue dans une synthèse
intégrée, complexe. Les descriptions de ce niveau peuvent comprendre des éléments
portant sur les qualités de la personne qui sont gratifiantes pour le sujet ou sur des
caractéristiques physiques ou fonctionnelles de la personne, mais ces éléments sont
intégrés de façon cohérente dans la description.
Jusqu'à l'année akrnière, c'était un homme sans émotions. C'est un athlète doué qui
est consulfant comrnerciaZ. II s'est réconcilié mec l'univers, car il a fini par déciakr
qu'étant donné qu'il ne pouvait pas changer le monde, il était aussi bien de s'en
contenter. II est très conservateur lorsqu'il s'ogit d'argent, mais cela a t e n h c e a
diminuer à mesure qu'il vieillit. Son esprit conservateur frôle l'exagération, mais il
s'en défend sous le couvert de la rationnalité. II a eu une enfance d@cile et il a du
mal à croire qu'il a acquis une certaine sécurité et qu'il ne risque pas de la voir
disparaiire.
Remarques :
Quand une description comprend des éléments importants appartenant à plusieurs niveaux
différents, attribuer la cote correspondant au niveau de développement le plus élevé. Par
exemple, si une description porte principalement sur les sentiments de la personne et est de
niveau iconique interne (cote 7), cette cote ne doit pas être rabaissée parce que la description
comprend aussi des éléments de niveau infërieur comme par exemple des détails sur
l'apparence de la personne.
Des cotes ayant une valeur paire (2, 4, 6 et 8) se situent entre chacun des niveaux de
développement et devraient être utilisées quand une description ne peut être cotée à un niveau
de développement d o ~ tout
é en se situant au-dessus du niveau de développement précédent.
Il peut arriver qu'une description correspondant majoritairement à un niveau donné renferme
quelques indices d'éléments appartenant à un niveau conceptuel plus élevé. Par exemple, une
description peut majoritairement porter sur l'apparence de la personne, et donc se situer au
niveau concret-perceptuel (cote 3), mais comprendre une remarque, un adjectif ou une phrase
qui fait très brièvement état d'un sentiment éprouvé par la personne (par exemple (<triste»),ce
qui se situe au niveau iconique interne. Dans un tel cas, on attribuera la cote paire située au-
dessus du niveau prédominant dans la description, c'est-à-dire, dans cet exemple, la cote 4.
II peut arriver également qu'une description semble correspondre à un niveau donné sans
toutefois que cette position soit tout à fait assurée. Dans ce cas, on attribuera la cote paire
située au-dessous du niveau prédominant de la description.
Les descriptions de parents fournies par les adolescents contiennent souvent un mélange
d'énoncés de niveau 1 (sensorimoteur) et de niveau 5 (iconique externe) sans comporter
d'éléments de niveau 3 (concret-perceptuel). Il est souvent dificile d'évaluer, panni les
activités du parent, celles que l'adolescent décnt comme étant des caractéristiques propres au
parent en tant que personne séparée, et celles qui relèvent du contexte gratifiant de la relation
parent-enfant. De l'avis des auteurs, ce type de description reflète un conflit développementai
fondamental propre à l'adolescence et qui caractérise particulièrement les descnptions faites
par des sujets de ce groupe d'âge, bien que des gens de tout âge aient produit des descnptions
de ce genre. Pour coter une telle description, déterminer si i'accent est davantage mis sur des
éléments sensonmoteurs (niveau 1) ou iconiques externes (niveau 5 ) . Dans le premier cas,
attribuer la cote de 2 et dans le second, donner la cote 4.
Par exemple, la cote 2 serait donnée à la description suivante :
Ma mère est gentille et attentionnée. Elle me reconduit Ià ou je veux aller et me prête
de l'argent. C'est une bonne mère. Elle fait beaucoup de ménage ù la maison. EIIe
est gentille avec moi et mec monfrére.
Facteur II :
C 1 2 items 7. 10, 13
3 (malfaisance)
1 Iconique externe
Iconique interne
- --
1 5
--
7
C 2-1
Facteur l Il :
La feuille de cotation propose i'ordre de cotation des dix-neuf variables qui semble le plus efficace et le plus
logique. Les lignes tracées dans la marge de gauche distinguent des ensembles de variables qui peuvent
ëtre cotées ensemble une fois déterminée la longueur de la description-
1. Trois variables qui réfèrent aux quatre modes de descripb'on :caractéristiques physiques, aspects
comportementaux, traits de personnalité et qualités internes (expliquées sous la variable « Mode
de représentation prédominant»). IIest recommandé de faire d'abord une lecture complète de la
description et d'attribuer une ou plusieurs modalités pour chaque phrase. Par la suite, on cote
chacune des trois variables en fonction des modaiités attribuées.
2. Trois variables qui concernent la mention d'autres personnes dans la description de soi.
4. Trois variables basées sur la façon dont le sujet se voit (dérivées du contenu réel de la description;
il ne s'agit pas d'inférences ou d'interprétations de la part du coteur).
Toutefois, la cotation des variables peut s'effectuer selon tout autre ordonnancement jugé à-propos par le
coteur.
Le coteur doit comprendre les ressemblances et les différences entre les trois variables qui s'appliquent
à l'utilisation des modes de représentation. Le «mode pr6dominantn est le mode le plus fréquent; la
variable «substantialité» réfère au nombre de modes utilisés et le aniveau conceptuel)), qui présuppose une
hiérarchie développementale des dimensions, concerne l'expression du mode de niveau le plus élevé dans
la description.
Les descriptions de soi peuvent 6tre obtenues des sujets soit par écrit soit oralement, mais ces deux formes
peuvent ne pas &re équivalentes.
DESCRIPTIONS DE SOI'
1. MODES DE DESCRIPTION
Cette sous-Bchelle indique sur quel mode de représentation l'accent est mis dans la description
de soi. Les modes de représentation sont au nombre de quatre : (1) caractéristiques physiques
ou démographiques (par exemple taille, sexe, lieu de résidence) ; (2) caractéristiques
comporternentafes(activités amquelles s'adonne le sujet, par exemple skier, regarder la téiévision,
parler beaucoup) ;(3) traits de personnalité (par exempie tc Je suis amical n, «Je suis impatient)),
d'ai beaucoup d'amis)), «Jeaiune famille super») et descriptions d'intérêts ou de préférences qui
semblent assez centraux (voir la remarque ci-dessous); et (4) qualités internes (par exemple
valeurs, attitudes, sentiments).
'ce texte représente la traduction des pages 6 à 20 du document intitulé The Assesment of Self Descriptions, de S.J.Rlatt
et al., 1993.
préoccupe de mon apparence)), «Je suis un vrai New-Yorkais)))
appartiennent à la catégorie (1)- Des énoncés indirects portant
sur des caract6ristiques physiques ou démographiques peuvent
également inclure d'autres dimensions (par exemple «Je suis un
vrai New-Yorkais)) ou «J'ai un esprit irlandais»), et relévent alors
des catégories (1) et (3). Les références à des expériences
physiologiques (par exemple ((Parfois mon coeur bat fort et j'ai
les mains moites») sont considérées comme des descriptions
physiques et sont cotées (1). Les descriptions faisant référence
à des maladies physiques (par exemple «Je soufie du diabète»,
«Je fais beaucoup de migraines))) entrent également dans cette
catégorie.
Les énoncés portant sur les intérêts et préférences peuvent être aussi
bien des descriptions concrètes de comportements ou d'activités (cote 2),
comme par exemple (d'aime nager)), «Je suis intéressé par la lecture»,
«J'aime peindre», que des descriptions d'intérêts qui revêtent un aspect
plus global et qui ne sont pas nécessairement exprirn6s par des
agissements (cote 3), par exemple : «J1aimela littérature», «J1aimeles
animaux», «Le Jour de l'An est la f&e que je préfère». 11 peut également
s'agir d'énoncés qui explicitent les valeurs personnellesimportantes pour
le sujet, comme par exemple «Mon sens esthétique est important pour
moi» ou «La littérature est essentielle pour moi en ce qu'elle m'aide à
élargir mes horizons». Les objectifS professionnelsdevront &re cotés (3)
ou (4) selon leur degré d'élaboration ou l'importance que leur accorde
leur sujet.
B. Substantialité
Les descriptions personnelles fournies par certains sujets tres perturbés semblent souvent relever
d'un haut niveau conceptuel en raison de la préoccupation qu'a ce type de personne d'exprimer
ses sentiments et ses pensees internes; cependant, ces descrÎptions sont souvent dépourvues
d1616mentsse rapportant aux autres modes de représentation (qüaiités physiques, comportements
et traits de personnalité apparents). Une description ne comportant qu'un seul mode de
représentation donne souvent l'impression d'6tre monotone ou partielle (one-sidedness) (Geller,
Cooley et Hartiey, 1982). La sous-échelle «substantialité» évalue dans quelle mesure les quatre
modes de représentation (tels que décrits sous la variable «mode de représentation
prédominant~j: (1) caractéristiques physiques et démographiques, (2) traits comportementaux
apparents, (3) traits de personnalité et (4) pensées, sentiments et valeurs internes) sont inclus et
intégrés dans la description. Une cote peu 4levée indique un sentiment de soi peu élaboré, ne
faisant appel qu'à un ou deux modes de représentation. Une cote élevée (4) indique que le sujet
se décrit de façon muitidimensionnelle, intégrant des aspecb physiques (ou démographiques) et
comportementaux et des traits de personnalité de même que des sentiments, des attitudes et des
valeurs internes.
Niveau concentuel
(5) = Niveau iconiuue externe : le soi est decrit en termes d'activitb et de traits externes. La
description peut encore être littérale et concrète, mais l'accent est mis sur les actMtbs, les intérets
et les qualités externes, c'est-à-dire sur ce que le sujet fait et comment il se comporte. La
description fait peu de place à la complexité.
O = Niveau iconiaue interne :le soi est décrit en termes de pençées, de sentiments et de valeurs.
La description inclut des dimensions internes, mais ne comporte pas tellement de nuances, ne fait
pas état de contradictions apparentes ou ne semble pas avoir de d6roulernent temporel.
(9) = Repr6sentation conceptuelle :le soi est décrit et vécu selon une grande diversité de niveaux.
L'intégrati~ndes dimensions, Ia reconnaissance des contradictions apparentes et le déroulement
temporel sont caractéristiques des descriptions de ce niveau.
Des cotes ayant une valeur paire (2,4,6 et 8) se situent entre chacun des niveaux
de développement et devraient être utilisés quand une réponse ne peut dtre cot6e
à un niveau de développement donné tout en se situant audessus du niveau de
développement precédent. II peut arriver qu'une description correspondant
majoritairement & un niveau donné renferme quelques indices d'éléments
appartenant à un niveau conceptuel plus élevé. Par exemple, une description
peut majoritairement porter sur I'apparence de la personne, et donc se situer au
niveau concret-perceptuel (cote 3), mais comprendre une remarque, un adjectif
ou une phrase qui fait trés briévement état d'un sentiment éprouvé par la
personne (par exemple «triste»), ce qui se situe au niveau iconique interne. Dans
un tel cas, on attribuera la ccte paire située au-dessus du niveau prédominant
dans la description, c'est-Adire, dans cet exemple, la cote 4.
Cette sous-échelle indique dans quelle mesure d'autres personnes sont mentionnées en tant que relations
dans la description- De façon plus précise, celte échelle mesure l'articulation et la spécificité de l'aspect
relationnel interpersonnelde la description plutôt que la qualité de l'engagement du sujet dans des relations
(cette variable est évaluée par la sous-échelle «qualit6 relationnelle»). Meme si une relation avec d'autres
personnes peuvent être sous-entendues dans un énoncé (par exemple (d'aime parler et flirten)), ce dernier
ne fait pas référence de façon explicite à des personnes; un tel énoncé doit receevoir la cote 1.
B. Qualité relationnelle
Cette sous-échelle indique la qualit6 des sentiments éprouvés envers autrui de même que la façon
dont les autres sont perçus. Les autres (qu'il s'agisse de personnes en particulier ou des gens en
général) peuvent être perçus en fonction de l'impact (positif ou négatif) qu'ils produisent,
intentionneilement ou non, sur le sujet ou sur autrui. Un score peu élevé indique un détachement
émotionnel, une distance interpersonnelle ou une attitude demandante; le sujet peut également
se sentir jugé ou rejeté par les autres. Un score élevé reflète l'amitié et une préoccupation à
l'égard d'autrui. L'engagement avec d'autres personnes et les relations peuvent être considérés
comme des aspects importants, satisfaisants ou positifs dans la vie du sujet (1 = froid, nbgatif; 7
= chaleureux, positif). La cote 9 est attribuée si la description ne renferme aucune réference
explicite à la qualité relationnelle.
Cette sousecheIle traduit la mesure dans laquelle le sujet reconnaît la présence de I'examinateur
ou l'existence du lecteur.
C. Différenciation et intéaration
Cette souç-échelle indique dans quelle mesure le soi est perçu et compris en foncb'on de plusieurs
dimensions ou sphères de vie (par exemple vie sociale, actMt6s de loisir, intérêts, vie
professionnelle ou scolaire, relations familiales, qualités personnelles), et dans quelle mesure ces
différentes dimensions sont interreliées et intégrées dans la description (les dimensions peuvent
varier quelque peu selon l'échantillon des sujets, par exemple si la recherche porte sur des
étudiants, des personnes en thérapie, etc.). II s'agit de dimensions qui caractérisent
fondamentalement des secteurs de la vie du sujet plutdt que des modes de représentation
(caractéristiques physiques ou démographiques, traits de comportement ou de personnalité,
qualités internes) comme ceux évalu6s par la sous-échelle «Mode de représentation
prédominants. Un point est donné p u r chaque dimension, jusqu'i3 un total maximum de 6 points.
Selon le degré d'intégration de ces dimensions par le sujet, ce total peut être augmenté d'un point
(très bonne intégration) ou diminué d'un point (peu d'intégration); une intégration moyenne ne
donne lieu a aucun ajustement Une cote de 7 est donnée lorsque le sujet mentionne 6 dimensions
ou plus, et qu'elles sont bien intégrées.
PERCEPlïON DE SOI
Les variables évaluées sur cette échelle se rapportent à la façon dont le sujet se voit lui-même et non à la
façon dont le sujet est perçu par L'examinateur.
A. Auto-a~préciationnéaative ou positive
Le qualificatif «négatif» indique que le sujet se voit d'une façon principalement négative et critique,
qu'il exprime de la haine envers lui-même, qu'il se juge de façon très dure ou qu'il se néglige lui-
même. Le qualificatif «positif)) indique une stabilité de l'identité, accompagnée de sentiments de
confiance, de force ou de réussite. Le soi est décrit d'une façon bienveillante et acceptante, où
s'expriment l'appréciation positive et l'estime de soi.
(1) = négatif
(7) = positif
Cette sous-échelle indique dans quelle mesure le sujet est évaluatif et porte des jugements
sévères, signes d'une insatisfactionde soi. Une cote élevée indique que le sujet se sent gouverné
par des normes qu'il est incapable d'atteindre. L'intençité et l'ampleur avec laquelle la vie du sujet
est influencée par cette dimension doivent etre évalubes.
Nd-T : En anglais, le qualificatif «critical» a un sens plus péjoratif qu'en français; il faut, dans Ie
présent contexte, comprendre cet attribut comme signifiant «ayant tendance à être sevére envers
soi-merne, a s'en demander beaucoup tout en n'étant jamais satisfait».
C. Détermination (strivina)/ambition
Remarque : La cote (9) est donnée torsque la description ne contient aucune réfbrence B la
motivation ou B l'ambition. IIfaut prendre soin de bien différencier cette
cote des cotes peu 6levées sur cette sous-Bchelle. Une cote de (1) est
donnée lorsqu'il est clairement fait mention d'un manque de motivation
ou d'ambition. Une cote de (2) peut indiquer une incertitude ou une
imprécision quant à la motivation du sujet, ou encore quant au secteur
qui pourraitsusciter cette motivation. La mention d'un objectif (exemples
«JUaimeraisQtreprofesseuo, ou «Je veux me marier et avoir un enfanb)
pourrait recevoir la cote (3)' alors qu'une indication de satisfaction
personnelle («Je suis un bon étudiant») ou la mention de l'occupation
actuelle du sujet («J1ai un dipI8me en mathématiques» ou «Je suis
jardinien>) ne traduisent pas nécessairement de la motivation; en
conséquence, ces Bnoncés recevraient la cote (9).
VARIABLES D~VELOPPEMENTALES
Les variables de cette échelle sont cotées en fonction du degré général de préoccupation exprimé, alors
que la variable «Niveau conceptuel» est cotée en fontion du degré le plus élevé exprimé dans la
description.
A. Niveau relationnel
Cette sous-échelle indique dans quelle mesure les relations avec les autres (qu'elles soient ou non
clairement mentionnées), telles qu'elles sont décrites, sont mutuelles, réciproques et empathiques.
8. Dearé d'auto-définition
Cette sous-échelle indique dans quelle mesure la description laisse voir que le sujet possède une
identité clairement définie avec des valeurs et des buts particuliers, qui traduisent chez lui un
sentiment d'autonomie (agency).
Ces niveaux ne sont pas des points fixes, mais des repères situés le long d'un processus
développemental. Les cotes doivent indiquer t'endroit où la personne se situe dans cette w u e n c e
développementale.
C. 1endance prédominante :niveau relationnel 1 auto-définition
Cette sous-échelle permet d'estimer quels sont les thèmes prédominants dans la description :
relation et affiliation ou auto4éfinition et autonomie (agency). Chez quelques personnes,
l'autonomie (agency) peut s'exprimer sous forme de sentiments de compétence et de satisfaction
dans leur rôle à l'intérieur d'une relation, comme par exemple «être un bon parenb). Pour d'autres
personnes, le sens relationnel (relatedness) fait partie de leurs objectifs et de leurs actMtés
comme par exemple chez une personne qui s'emploie à créer des occasions (opportunities) pour
les autres.
Cette sous-échelie indique dans quelle mesure la description est caractérisée par un sens
d'intégrité.
La cote la plus basse (1) caractérise des descriptions qui sont marquées par un vide intérieur, un
sentiment de mort psychique, et par des sentiments de dépersonnalisation qui laissent penser que
le sujet n'existe pas en tant que personne.
Au niveau suivant (3), la description est caractérisée par du désespoir, un crainte du sujet de ne
jamais parvenir à devenir la personne qu'il voudrait étre. La vie semble s'écouler trop vite pour le
sujet, qui la considére comme gâchée et/ou vide de sens pour lui.
Une cote de (4) indique une transition entre Ie sentiment de désespoir du niveau (3) et l'espoir du
niveau (5). Le sujet lutte pour se définir ou devenir ce qu'il veut être ou ce qu'il est en essence,
mais il demeure incertain d'y parvenir.
Une cote de (5) indique l'émergence d'une aptitude à ressentir un sentiment de continuité et
d'identité internes chez le sujet. II commence à pouvoir envisager des choix et des avenues en
termes de relations et/ou d'objeetifç qui lui permettront d'exprimer son sentiment de soi.
La cote (7) caractérise une description maquée par un sentiment de soi plus définitifI qui s'exprime
par la confiance en sa propre capacité d'autonomie ou d'être en relation.
Une cote de (9) indique un sentiment d'intégration émotionnelle, de cohésion et de satisfaction par
rapport aux aspects «autonomieu et «relation» de sa vie- On sent que la personne est vraiment
devenue ce qu'elle étal fondamentalent ou ce qu'elle désirait ébe. Toute croissance ult6rieure est
vue comme une occasion d'enrichissement ou d'amélioration personnelle plutôt que comme un
combat où la personne cherche à être ou à devenir, qui caractérise les niveaux inféfleurs. Le sens
et la satisfaction proviennent d'éléments qui transcendent l'existence ind'~duelle,immediate.
Dans une population normale, les distinctions entre les niveaux les plus élev6s (5 à 9) de cette
échelle sont importantes et basées sur des différences subtites.
A Anxiété
Cette sous-échelte réfiète la mesure dans laquelle l'individu fait référence à la tension, à
l'appréhension, aux peurs, aux préoccupations et à 18anM6tépar rapport lui-même, aux autres et
à la vie en général. Dans la cotation, il faut évaluer la mesure dans laquelle ces affects sont
explicites, intenses et caractérisent l'ensemble de la description.
B. Démession
Cette sous4chelle indique dans quelle mesure le sujet fait référence à des sentiments de tristesse,
d'apathie par rapport à luimi%ne, aux autres ou A la vie en génbral. Ces rbférences peuvent btre
des thèmes dépressifs généraux ou la description d'expériences dépressives personnelles. Dans
la cotation, il faut évaluer la mesure dans laquelle ces affects sont explicites, intenses et
caractérisent l'ensemble de la description.
La longueur de la description devrait être déterminée avant de coter les descriptions sur les 6
dimensions précédentes- La longueur est cotée selon le barérne suivant, qui correspond au
nombre réel ou estime de mots dans la description :
DESCRIPTION DE SOI
Sujet no Sexe Coté par Date
Longueur 1 2 3 4 5 6 7
I. MODE DE DESCRIPTION
Mode prédominant 1 2 3 4 (phys. 1cornp. / pers. 1psych. )
Substantialité 1 2 3 4
Niveau conceptuel 1 2 3 4 5 6 7 8 9
II. CAPACITÉRELATIONNELLE
Articulation des relations
Qualité relationnelle
Relation avec l'examinateur
V. VARIABLES DÉVELOPPEMENTALES
Niveau relationnel
Degré d'auto-définition
Tendance prédominante :
niveau relationnel / autodéfinition
Intégrité
Personality Structurai
Organizations Characteristics
Identity Diffusion Primitive Defenses Lack of Reality Type of Object
Testùig Relations
Neurotic 3
Borderline J d 2a,2b, 2c
Psvchotic
Diagnosis
Annexe H